DOSSIER DE PRESSE€¦ · La sculpture bourbonnaise entre Moyen Âge et Renaissance. Prêt...

musée anne-de-beaujeu place du colonel Laussedat

03000 MOULINS

04 70 20 48 47musees.allier.fr

DOSSIER DE PRESSE

Communiqué de presse ..................................................................................................................

Le musée Anne-de-Beaujeu ...........................................................................................................

Le projet culturel du musée ...........................................................................................................

Pourquoi cette exposition dans l’Allier ? ........................................................................................

Zoom sur... .......................................................................................................................................

Muséographie de l’exposition ........................................................................................................

Descriptif technique de l’exposition .............................................................................................

Politique tarifaire et horaires ..........................................................................................................

Programmation culturelle .............................................................................................................

Boutique .........................................................................................................................................

Sélection de visuels .........................................................................................................................

Dossier de presse - mab

p. 3

p. 4

p. 4

p. 5

p. 8

p. 12

p. 13

p. 14

p. 15

p. 15

p. 16

LA SCULPTURE BOURBONNAISE entre Moyen Âge et Renaissancedu 13 avril 2019 au 8 mars 2020

Sommaire

La sculpture bourbonnaise entre Moyen Âge et Renaissance. Prêt exceptionnel du musée du Louvre

du 13 avril 2019 au 8 mars 2020

Grâce au mécénat de la famille ducale et de sa cour, la sculpture dans le duché des Bourbons connait à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance une qualité inégalée. Cette exposition vous emmène à la découverte des chefs-d’œuvre réalisés par les « imagiers », nom alors donné aux sculpteurs. Les commandes princières, les sujets de prédilection, les techniques de création mais également le destin souvent chaotique de ces sculptures et leur restauration délicate vous sont dévoilés.

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du Catalogue des désirs, initié par le ministère de la Culture, qui favorise le prêt exceptionnel de chefs-d’œuvre conservés dans les musée nationaux. Pour cette première édition, le musée Anne-de-Beaujeu a été retenu pour recevoir des œuvres du musée du Louvre.

Au sein même de l’exposition, un parcours spécifique a été conçu pour le jeune public (textes adaptés, écran tactile, manipulations…).

Un programme culturel rassemble de nombreux rendez-vous (visites commentées, cycle de conférences, ateliers sculpture…)

Une publication, en coédition avec les éditions Faton, offre un prolongement à l’exposition.

Musée Anne-de-Beaujeuplace du Colonel Laussedat

03000 MOULINS

[email protected]

musees.allier.fr

OUVERT TOUTE L’ANNÉE

Contacts presse

Presse nationaleBéatrice Martini

[email protected]él. 06 24 29 68 24

Presse locale & régionaleDelphine Desmard – mab

[email protected]él. 04 70 20 83 11

Sur simple demande, recevez les visuels HD


Communiqué de presse

Le musée Anne-de-BeaujeuAménagé dans le pavillon Renaissance construit par Pierre II de Bourbon et Anne de France vers 1500, le musée Anne-de-Beaujeu, patrimoine du Département de l’Allier, occupe une partie des bâtiments qui composaient autrefois le prestigieux château des ducs de Bourbon.

Ce musée est la réunion de deux institutions toutes deux créées au milieu du 19e siècle :- un musée municipal tourné vers les beaux-arts ;- un musée, créé par une société savante, la Société d’émulation du Bourbonnais, et rapidement accompagné par le Département de l’Allier, orienté tout d’abord vers l’archéologie régionale, puis très rapidement vers des collections encyclopédiques.Ces deux collections ont été réunies en 1910 dans le pavillon Renaissance du château.Depuis 2004, le musée est départemental.

Le musée Anne-de-Beaujeu conserve une importante collection d’archéologie égyptienne, grecque et romaine, un ensemble de sculptures médiévales bourbonnaises, des arts décoratifs moulinois du 18e

siècle (faïence et coutellerie), des retables de la fin du Moyen Âge et une riche section consacrée à la peinture académique du 19e siècle.

Le projet culturel du muséeDepuis 2004, plusieurs axes ont été définis et confortés :

• des expositions temporaires, en lien avec les collections - exposées ou en réserve - du musée, qui mettent en valeur la pluridisciplinarité du musée : archéologie, beaux-arts, arts décoratifs, ethnologie, histoire naturelle…

• des partenariats prestigieux avec les musées nationaux ou de grands musées en région et des collaborations pointues, à l’international, avec le monde de la recherche.

• une attention permanente portée au public familial et notamment aux enfants par des espaces pédagogiques et ludiques dans le parcours permanent et les expositions temporaires ainsi qu’un accompagnement renforcé grâce à la présence de guides et de médiateurs culturels.

• de nombreux rendez-vous pour expérimenter un musée vivant et chaleureux : visites musicales, visites-lectures, visites à la lampe de poche, ciné-conférences et même des cours de sophrologie !

4Vue du Salon de peinture © CDT Allier


5

Pourquoi cette exposition à Moulins ?Pourquoi le musée Anne-de-Beaujeu a-t-il été retenu dans le cadre du Catalogue des désirs ?

Le dynamisme du musée Anne-de-Beaujeu est reconnu par les services de l’État, par ses pairs, par les médias et par le public. Le musée organise tous les ans une grande exposition (deux ont été labellisées d’intérêt national). Pour ces manifestations, des prêts sont régulièrement consentis par des musées nationaux (le Louvre, Orsay, Versailles, Quai Branly...). En 2013, le musée a accueilli une exposition ambassade du Petit Palais. Il a reçu en 2016, de manière exceptionnelle, vingt-cinq œuvres du musée de Cluny-musée national du Moyen Âge.

De nombreux dépôts des musées nationaux sont visibles dans le parcours permanent du musée : œuvres du musée du Louvre, du musée d’Orsay, du Fonds national d’art contemporain…

Des partenariats sont recherchés avec des structures nationales afin d’offrir au public des œuvres et un discours de grande qualité. Par exemple, le commissariat de l’exposition sur la culture Kanak a été réalisé en collaboration avec un conservateur du musée du Quai Branly – Jacques-Chirac, le catalogue des collections médiévales et Renaissance a rassemblé dix-neuf chercheurs du monde entier.

La politique éditoriale du musée comprend à la fois des ouvrages sur ses collections et des catalogues d’exposition.

L’un des points fort du musée est son implication dans la médiation avec un service des publics très actif.

Néanmoins, la situation du musée, à Moulins, dans un modeste bassin de population en Allier, département rural au cœur de la France, engendre une fréquentation très convenable (30 000 visiteurs par an) mais qui tente à être améliorée. Au cœur de la France, l’Allier bénéficie d’axes de passage privilégiés (nord/sud : nationale 7, A71 et est-ouest : RCEA) et Moulins est bien desservie par la SNCF (à 2h30 de Paris et 2h de Lyon), ce qui peut faciliter la venue de visiteurs d’un périmètre plus vaste.

Le plan itinérance « Culture près de chez vous » permet, grâce au prêt exceptionnel de plusieurs œuvres du musée du Louvre, de contribuer à la connaissance et au rayonnement d’un patrimoine que le musée veut prochainement mettre en avant dans le cadre du renouvellement du parcours permanent du musée. Cette manifestation a également permis d’emprunter plusieurs sculptures majeures, classées Monument historique, conservées dans des églises du département. Il est aussi possible de rendre compte de la complémentarité des collections avec les œuvres du Louvre et de la richesse du patrimoine conservé en région.

Une concordance de temps

La mise en œuvre de cette exposition est motivée par la concordance de :- la première édition du Catalogue des désirs, opération pour laquelle le musée départemental Anne-de-Beaujeu a été immédiatement pressenti,- la poursuite du réaménagement du parcours permanent du musée qui doit en 2021 et 2022 se conclure avec l’ouverture de deux espaces, tout d’abord la salle d’archéologie régionale puis l’espace dévolu à la sculpture bourbonnaise.


La présentation de ces collections devait être revue. Le calendrier de ce projet arrive donc à un moment opportun avec la présence d’espaces libres (ceux pour les expositions temporaires étant déjà retenus pour d’autres sujets).

Cette exposition, et la publication qui l’accompagne, sont donc pensées comme le point de départ d’un travail collégial de longue haleine ; un état de l’art qui permet de confronter des œuvres détenues dans plusieurs collections publiques et des lieux de culte ; un aiguillon intellectuel pour découvrir des pièces d’archives inédites, pour affiner des comparaisons stylistiques, pour confirmer de futurs choix de restauration et, enfin, pour offrir au public, dans quelques années, une histoire de la sculpture bourbonnaise rendue accessible par une publication ambitieuse et des outils modernes de médiation.

Une exposition à mi-chemin entre une exposition-dossier et une exposition de préfiguration

Cette exposition matérialise certains éléments du futur parcours de visite, expérimente des outils de médiation et met en lumière des recherches et des restaurations que nous avons déjà entreprises.

Une exposition accessible

À l’instar de toutes les manifestations organisées au musée, une attention particulière est portée à la médiation avec :- un parcours enfant au sein même de l’exposition ;- un accompagnement renforcé des visiteurs (visites commentées, cycle de conférences, ateliers de pratique artistique…) ;- un riche programme culturel.

Une exposition de longue durée

Le musée propose habituellement des expositions temporaires de longue durée afin de toucher le plus grand nombre de visiteurs (touristes, scolaires avec la mise en place de projets pédagogiques...). En outre, l’emplacement géographique de Moulins (cf. ci-dessus) implique également ce rythme.

6


Une publication

L’exposition s’accompagne d’une publication, en partenariat avec l’éditeur Faton, d’une soixantaine de pages qui permet de prolonger la visite.

Les auteurs :- Anne Embs, conservatrice en chef des monuments historiques, conservation régionale des monuments historiques, direction régionale des Affaires culturelles Auvergne Rhône-Alpes- Sophie Jugie, conservatrice générale du patrimoine, directrice du département des Sculptures, musée du Louvre- Maud Leyoudec, conservatrice du patrimoine, chargée des collections beaux-arts et arts décoratifs, musée départemental Anne-de-Beaujeu- Daniele Rivoletti, maître de conférences en histoire de l’art, Université Clermont Auvergne

L’éditeur : société indépendante et familiale située à Dijon, les éditions Faton sont spécialisées depuis plus de quarante ans dans la publication de revues culturelles et éducatives dans les domaines de l’histoire de l’art, l’archéologie, l’histoire, la culture générale, la jeunesse et le sport, et dans l’édition de beaux livres et de catalogues.www.faton-beaux-livres.com

Le format : 22 x 22 cm.

60 pages / 250 illustrations

Prix de vente public : 15 €

7


8


Zoom sur ...Panneau aux armes de Pierre II de Bourbon et Anne de France, entre 1488 et 1503, bois (noyer ou bois fruitier ?), polychromie, dorure et argenture, Moulins, musée Anne-de-Beaujeu

Ce panneau, datant du principat de Pierre II de Bourbon et Anne de France, reprend une grande partie de l’emblématique des Bourbons comme la ceinture Espérance ou le chardon. Au centre, les armes de la famille (d’azur aux trois fleurs de lys d’or et à la bande de gueules) sont

entourées du collier de l’ordre de Saint-Michel et surmontées d’un heaume fleurdelisé. Les chiffres « P » et « A », initiales des prénoms Pierre et Anne, sont également présents. L’écu, à gauche, indique leur mariage (d’un côté, les armes de France, de l’autre, celles des Bourbons). Celui de droite, rarement utilisé, réunit les armes Bourbon et les armes Bourbon ancien (d’or au lion de gueules entouré de coquilles d’azur), qui sont celles de la seigneurie de Bourbon jusqu’en 1287. Leur usage peut évoquer l’ancienneté de la lignée familiale. L’usage de ce panneau est incertain : boiserie mural ou élément de mobilier ? Néanmoins, il provient sans aucun doute d’une des résidences ducales.

Saint Georges terrassant le dragon, dernier quart du 15e siècle (?), pierre calcaire, classé monument historique en 1933, Saint-Gérand-de-Vaux, église

La légende rapporte que Georges, chrétien et officier dans l’armée romaine, traverse un jour une ville terrorisée par un redoutable dragon. Il engage un combat acharné et, avec l’aide du Christ, finit par triompher du monstre. Cet épisode symbolise la victoire de la Foi sur le Mal. Personnifiant l’idéal chevaleresque, saint Georges est représenté à cheval, en armure. Le casque, le harnois (armure complète), la lance, l’épée, les éperons s’apparentent au costume militaire du premier quart du 15e siècle, mais ce ne sont pas des indices suffisants pour dater la sculpture dans lesquelles certains historiens de l’art voient l’influence de Michel Colombe (vers 1430– vers 1512).

Sainte Madeleine, vers 1490, pierre calcaire, traces de polychromie et de dorure, Bourbon-l’Archambault, église Saint-Georges, classée monument historique en 1918, Bourbon-l’Archambault, église Saint-Georges

Dans les Évangiles, Marie Madeleine est une des saintes femmes qui assistent à la Passion du Christ. Elles est par la suite identifiée avec la femme pécheresse qui a parfumé les pieds de Jésus. C’est pourquoi elle est représentée avec un vase à parfums et les cheveux dénoués. Sainte très vénérée, elle est l’exemple du rachat par la pénitence.Drapée dans un lourd manteau retenu par une cordelette terminée par des glands, elle porte avec détachement un pot de parfum au décor imbriqué et affiche dans sa posture et ses traits une grande sérénité.Cette sculpture est présumée provenir de la Sainte-Chapelle de Bourbon-l’Archambault, détruite à la Révolution mais aucune certitude ne vient étayer cette provenance.

3

9


Maître de Longvé, L’Éducation de l’Enfant, fin du 15e siècle, pierre, traces de polychromie et de dorure, Paris, musée du Louvre, département des Sculptures

Acquise par le musée du Louvre en 1955, cette Vierge provient d’une petite chapelle du hameau de Longvé (commune de Bressolles) à quelques kilomètres de Moulins. Assise sur un banc, la Vierge feuillette avec l’Enfant un ouvrage. Mais ce dernier détourne le regard de l’ouvrage qui symbolise l’apprentissage de la lecture mais également l’accomplissement de son destin funeste, déjà écrit. La Vierge est drapée dans un grand manteau qui recouvre ses genoux mais qui laisse libre son buste et ses bras. Sa chevelure, dénouée, est bordée le long du visage de petites boucles qui se retrouvent fréquemment dans la sculpture bourbonnaise. Son visage est robuste avec un front haut et bombé et des yeux étirés en amandes sous des arcades sourcilières à peine esquissées, une bouche menue et un menton bien marqué. Les mains aux doigts fuselés sont très expressives et élégantes.

Vierge à l’Enfant, fin du 15e siècle, pierre, traces de polychromie, Moulins, musée Anne-de-Beaujeu

Cette statue est entrée dans les collections nationales en 1994 par dation, en paiement de droits de succession. Le Louvre l’a immédiatement déposée au musée de Moulins.Si l’on en croit l’inscription tracée au crayon sur le revers (« Cette statue provient de l’hôpital Saint-Joseph de Moulins, le 9 mai 1938 »), l’œuvre a été vendue lors de la fermeture de cette institution en 1938. Cet hôpital n’a été fondé qu’au début du 17e siècle, mais il aurait pu recevoir en dévolution les biens de l’Hospice Saint-Gilles, fondé par le duc Pierre II et son épouse Anne en 1499. Stylistiquement, elle peut être contemporaine de cette fondation. L’œuvre est caractéristique du Bourbonnais avec la simplicité de l’attitude, la douceur des traits du visage, l’expression mutine de l’Enfant, le bord de la chevelure marqué de petites boucles.Malgré un décapage, une étude a réussi à restituer sa polychromie. Le manteau de la Vierge était bleu avec des galons de broderie d’or sur le bord des manches. La robe de la Vierge et celle de l’Enfant étaient rouges. Il est possible que les cheveux de la Vierge aient été dorés à la feuille d’or.

La Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste, dernier quart du 15e siècle (?), pierre calcaire, classée monument historique en 1902, Souvigny, église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul

La Vierge et l’Enfant peuvent être accompagnés d’autres personnages comme Anne (la mère de Marie), Joseph (le père nourricier de Jésus) ou d’autres saints, parfois représentés enfants. Ici, Jésus joue avec Jean-Baptiste qui lui présente un agneau. Cette scène s’inspire d’un texte de la fin du 13e siècle, Méditations sur la vie de Jésus-Christ, qui imagine un arrêt de la Sainte Famille chez Élisabeth, une parente de Marie, au retour de Bethléem. L’agneau symbolise le sacrifice du Sauveur. Malgré une apparence de grande simplicité, les trois figures forment une composition habile et les regards échangés traduisent pleinement l’appréhension du futur sacrifice.

Ce groupe (dénomination en sculpture pour plusieurs figures réunies) s’inscrit dans un ensemble d’œuvres dans lesquelles certains historiens de l’art voyaient l’influence de Michel Colombe (vers 1430– vers 1512).

10


Bourbonnais (Jean Guilhomet dit Jean de Chartres ?), Sainte Madeleine, vers 1490 (?), pierre calcaire, classée monument historique en 1902, Montluçon, église Saint-Pierre

Cette délicate statue d’une Madeleine jeune et longiligne propose une posture élégante et retenue. Le traitement du corsage cintré bordé d’un somptueux galon ajouré, sur lequel se greffe par des fronces un tissu soyeux, les doigts fuselés, la chevelure ondulée, le visage de princesse traduisent la grande sensibilité du sculpteur.

Attribuée à Jean Guilhomet dit Jean de Chartres († avant 1515), Tête de jeune homme, début du 16e siècle, pierre calcaire, traces d’une préparation blanche, Moulins, musée Anne-de-Beaujeu

Cette Tête de jeune homme, concentré et méditatif, provient d’une statue de grandeur naturelle. Ses cheveux mi-longs, son chapeau à la forme bien particulière, ceint d’une couronne de lauriers, ne permettent pas de l’identifier précisément.L’historique de cette sculpture n’est pas bien connu. On répète depuis 1915 qu’elle aurait été trouvée lors des travaux de fondations pour l’agrandissement de la collégiale de Moulins en cathédrale, mais aucun document ne le prouve.La continuité avec le visage de La Prudence du tombeau de François II de Bretagne et de Marguerite de Foix de Nantes, exécuté entre 1502 et 1507, suggère un indice de datation. De plus, ce visage rappelle celui du saint soldat peint par Jean Hey, daté vers 1500-1505 (Glasgow, Kelvingrove Art Gallery and Museum).

Sainte Barbe, début du 16e siècle, pierre calcaire, traces de polychromie et de dorure, classée monument historique en 1902, Jaligny-sur-Besbre, église Saint-Hippolyte

Selon la légende, Barbe, qui est enfermée par son père dans une tour ayant deux fenêtres, réussit miraculeusement à ouvrir une troisième, en signe de sa conversion au christianisme et à la Sainte Trinité. Elle subit plusieurs supplices avant d’être décapitée. Son père est alors frappé par la foudre et meurt. Les attributs les plus courants de la sainte sont la palme des martyres (disparue ici) et une tour. Cette sculpture reprend le langage établi par Jean de Chartres dans le Bourbonnais. Elle rappelle, par les drapés de ses vêtements, ceux de Marie dans la Vierge en gloire du vitrail des Popillon à la cathédrale de Moulins.Ici, sainte Barbe a revêtu un surcot de fourrure et un manteau au drapé exubérant retenu par une bride où s’inscrit la prière « Beata Barba[ra o]ra pro nobis » (Sainte Barbe, prie pour nous).

Sainte Barbe, début du 16e siècle, pierre, polychromie, Moulins, musée Anne-de-Beaujeu

D’une facture plus simple que la sainte Barbe de Jaligny, cette statue pourrait provenir de la chapelle de l’ancien hôpital Saint-Joseph de Moulins, fondé par Pierre II de Bourbon et Anne de France en 1499. La conservation de la polychromie permet de saisir un aspect majeur de la tradition sculpturale : l’importance de la symbiose entre la pierre et les couleurs. La polychromie a souvent disparu à cause de mauvaises conditions de conservation mais aussi au gré de restaurations ou de changements du goût.Tympan aux armes de Pierre II de Bourbon et d’Anne de France, vers 1500,

11


pierre calcaire, traces de polychromie, Moulins, musée Anne-de-Beaujeu

Ce relief a été retrouvé au 19e siècle, en remploi, dans les bâtiments du petit lycée de Moulins (bâtiments ouest du lycée Banville). Il peut s’agir d’un fragment conçu pour l’aile neuve du château. Son décor rassemble les chiffres de Pierre II et d’Anne de France qui sont noués par la ceinture Espérance. Ces initiales encadrent l’écu mi-parti de leur alliance (à gauche, Bourbon et à droite, France). Les rinceaux émanant des lettres suivent un rythme qui évoque celui d’une grotesque ; de manière générale, le décor est proche de celui du pavillon Renaissance du château.

Val de Loire, La Prudence, pierre calcaire, vers 1525, Avignon, musée Calvet

Ce relief est un des trois fragments provenant du soubassement du tombeau du célèbre maréchal de La Palice. Jacques II de Chabannes est mort à Pavie en 1525 lors des Guerres d’Italie menées par le roi François Ier. Ce monument est commandé par son épouse, Marie de Melun, pour la chapelle du château de Lapalisse. Saccagé à la Révolution, ses débris se trouvent dans la cour du relais de poste de la commune quand le baron de Montfaucon, député-maire d’Avignon, administrateur du musée Calvet, y fait halte en 1830 et les achète pour trois louis.Les fragments nous permettent de reconstituer l’un des côtés du tombeau, orné des allégories des quatre Vertus cardinales entourant la Mort. Le fragment le plus grand, cassé en deux parties montre La Force et La Justice ; le second, La Prudence ; La Tempérance manque.Les allégories sont représentées assises dans des niches, encadrées de pilastres ornés de motifs prisés de la Renaissance. Le génie, à gauche, tient l’écusson de la famille de Chabannes (un lion cabré). La Prudence est représentée avec une main posée sur un crâne qui exprime la vanité de la vie terrestre. L’autre main devait tenir un miroir symbole de la vérité. En connaissant ses faiblesses, la Prudence apprend ainsi à corriger sa conduite.Ce tombeau présente de nombreuses analogies avec d’autres monuments funéraires produits dans les années 1510 et 1520 dans la vallée de la Loire.

Sainte femme, vers 1530, pierre, Paris, musée du Louvre, département des Sculptures

Cette ronde bosse représentant une femme marchant d’un pas décidé devait appartenir à un ensemble d’une certaine ampleur ; elle serait alors un personnage secondaire assistant, par exemple, à un événement qui a lieu en hauteur, derrière elle. Le mouvement « serpentin » du corps, dynamique et en torsion, la rapproche de l’art italien des années 1520.

Muséographie de l’expositionLe musée Anne-de-Beaujeu adopte pour son parcours permanent et ses expositions temporaires une présentation dense et généreuse. Il souhaite ainsi pallier des espaces très contraints tout en valorisant son caractère de musée encyclopédique créé au milieu du 19e siècle.

Cette manifestation comprend trois audiovisuels :- « Le voyage d’une œuvre » ou comment une sculpture du Louvre arrive à Moulins !- Un entretien avec Sophie Jugie, directrice du département des Sculptures au Louvre, filmé dans la salle qui accueille la section de sculpture bourbonnaise au Louvre.- Un entretien avec Benoît Delcourte, conservateur du patrimoine, en charge des restaurations de sculpture au Centre de recherche et de restauration des musées de France, dans le pavillon de Flore au Louvre.

Au sein même du parcours d’exposition, un cheminement est conçu pour les enfants avec des textes adaptés et des jeux éducatifs conçus par le service des publics.

Exemples précédents :

12


Pupitres revisités de façon moderne comportant des textes « jeune public » et des manipulations (exposition « Jean Geoffroy. Un engagement républicain », 2015

Un écran tactile permet aux enfants de comprendre l’importance de la polychromie des sculptures au Moyen Âge en coloriant des œuvres présentées à proximité. (exposition« De Couleurs et d’or. Prêt exceptionnel du musée national du Moyen Âge », 2016)

Pupitre comportant des textes « jeune public » et des manipulations (exposition « Trajectoires Kanak. Histoires de voyages en Nouvelle-Calédonie », 2017

Un dessin animé a été créé tout spécialement pour expliquer la technique de la pointe sèche (exposition « Marcellin Desboutin (1823-1902). À la pointe du portrait », 2018)

Descriptif technique de l’expositionCette exposition est une production du musée Anne-de-Beaujeu.

Dates : du 13 avril 2019 au 8 mars 2020

Surface de l’exposition : 160 m2

Nombre d’œuvres : 40

Prêteurs :- Paris, musée du Louvre, département des Sculptures- Avignon, musée Calvet- Commune de Bourbon-l’Archambault- Commune de Jaligny- Commune de Montluçon- Commune de Souvigny- Commune de Sainte-Fauste, Indre- Commune de Saint-Gérand-de-Vaux- Commune de Villebret- Moulins, Fonds de dotation Pierre-Bassot

Mécénat d’entreprise : Juratoys, Orgelet (Jura)

L’équipe de l’exposition :

Direction des musées départementaux : Yasmine Laïb-RenardCommissariat de l’exposition et direction du catalogue : Maud Leyoudec et Daniele RivolettiRégie des œuvres, iconographie et suivi du projet : Jérome JailletMuséographie : Dominique LefebvreGraphisme de l’exposition : Ça Crée Bestiole (Léa Schreiner)Application tactile : Fabrice NivoitAudiovisuel : TitaniaCommunication : Delphine Desmard et Émeline Milet ; Béatrice Martini, attachée de presseService des publics et conception du parcours pédagogique : Émilie Boudet et Julie Courtinat, sous la direction d’Emmanuelle Audry-Brunet et avec l’aide de Maud Leriche et Marc PolignyStagiaire en conservation : Arnaud ChanetÉquipe technique : Denis Bertrand, Christophe Caccioppoli, Thierry Faure et Jean FerreiraAdministration : Céline Guillet, Karine Laurens, Philippe Létendart et Caroline RémondCommande publique : Carole FichotBibliothèque : Jean-François TaubanBoutique : Patrice ChérionAccueil : Hervé Bruyère, Charline Charil, Céline Clémentel, Aude Dervaux, Nathan Dubillard, Marc Jeandel, Carmen Judais-Friedrich, François Larrière-Seys, Bruno Marsura, Alexis Raynaud et Sylvie Thomé

13


14

Politique tarifaire et horaires

Jours et horaires d’ouverture :

En juillet et août :ouvert 7 jours sur 7du lundi au samedi, de 9h45 à 12h30 et de 14h à 18h30le dimanche et les jours fériés, de 14h à 18h30De septembre à juin :ouvert du mardi au dimanchedu mardi au samedi, de 10h à 12h et de 14h à 18hle dimanche et les jours fériés, de 14h à 18hFermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre

Tarifs :

Billet permettant de découvrir les collections permanentes et les expositions temporaires : 5 €

Tarif réduit :- 17-25 ans- étudiant- personne en situation de handicap- demandeur d’emploi - groupe (à partir de 8 entrées plein tarif )- membre de la Société des Amis du Louvre

Gratuité :- jusqu’à 16 ans- manifestations nationales : Journées européennes du patrimoine, Nuit des musées- étudiant en Histoire, Histoire de l’Art, Archéologie, Arts appliqués- accompagnant dédié d’une personne en situation de handicap - agent du Conseil départemental de l’Allier (carte COS, carte ASDA) - membre de l’Association des musées du Bourbonnais- étudiant et enseignant de l’É.S.P.E Moulins- personne invitée par la direction des musées départementaux - détenteur de carte : ICOM, Culture, guide-conférencier, carte de presse - chauffeur accompagnant un groupe

Visite commentée : 8 €


15


Programmation culturelledimanche 5 mai, à 16h[visite découverte] Les coulisses de l’expositionpar Maud Leyoudec, conservatrice du patrimoine, musée Anne-de-Beaujeu, commissaire de l’expositionDurée : 1h30 / Plein tarif 8€ / Tarif réduit 4€ / Gratuit jusqu’à 16 ans / Réservation conseillée, nombre limité de visiteurs

mercredi 5 juin, à 18h[conférence] Regards sur la sculpture « bourbonnaise »par Daniele Rivoletti, maître de conférences en histoire de l’art à l’université Clermont Auvergne, commissaire de l’expositionGratuit / Dans la limite des places disponibles

Visites commentéesMercredi 15 et 29 mai à 15hMercredi 19 et 26 juin à 15hDurée : 1h / Plein tarif 8€ / Tarif réduit 4€

Visite nocturnemercredi 12 juin à 18h15

Pour les autres dates : rendez-vous sur le site internet du musée http://musees.allier.fr ou consultez notre programme.

BoutiqueLa boutique du musée propose le catalogue de l’exposition (15 €), des produits dérivés (carte postale,affiche, marque-page), ainsi qu’une sélection d’ouvrages en lien avec l’exposition.

16

Sélection de visuels

Maître de LongvéL’Éducation de l’Enfantfin du 15e siècle, pierre, traces de polychromie et de dorureParis, musée du Louvre, département des Sculptures© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux


Sainte femmevers 1530, pierreParis, musée du Louvre, département des Sculptures© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Tête de femmevers 1500, pierre, traces de polychromie, traces de dorureParis, musée du Louvre, département des Sculptures© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

17

Bourbonnais (Jean Guilhomet dit Jean de Chartres ?)Sainte MadeleineVers 1490 (?), pierre Classée monument historique en 1902Montluçon, église Saint-Pierre© Musée Anne-de-Beaujeu / Jérôme Mondière

Sainte Barbedébut du 16e siècle, pierre calcaire, traces de polychromie et de dorureClassée monument historique en 1902Jaligny-sur-Besbre, église Saint-Hippolyte© Musée Anne-de-Beaujeu / Jérôme Mondière

La Vierge à l’Enfant avec saint Jean Baptistedernier quart du 15e siècle (?), pierreClassée monument historique en 1902Souvigny, église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul© Musée Anne-de-Beaujeu / Jérôme Mondière

18

Sélection de visuels

Panneau aux armes de Pierre II de Bourbon et Anne de Franceentre 1488 et 1503, bois, polychromie, dorure et argentureMoulins, musée Anne-de-Beaujeu© Musée Anne-de-Beaujeu / Jérôme Mondière

19

Attribuée à Jean Guilhomet dit Jean de Chartres († avant 1515)Tête de jeune hommedébut du 16e siècle, pierre Moulins, musée Anne-de-Beaujeu© Musée Anne-de-Beaujeu / Jérôme Mondière

La Vierge à l’Enfant fin du 15e siècle, pierre, traces de polychromie

Moulins, musée Anne-de-Beaujeu© Musée Anne-de-Beaujeu / Jérôme Mondière

Impr

essio

n C

D03

Musée Anne-de-BeaujeuPlace du Colonel Laussedat

03000 MOULINS

OUVERT TOUTE L’ANNÉE

Horaires de septembre à juinDu mardi au samedi : 10 h-12 h / 14 h-18 h

Dimanches & jours fériés : 14 h-18 hFermé les 01/01 - 01/05 - 25/12

Horaires en juillet-aoûtDu lundi au samedi : 9 h45-12 h30 /

14 h-18 h 30Dimanches & jours fériés : 14 h-18 h 30

Entrée plein tarif 5 € / tarif réduit 3 €Gratuit pour les moins de 16 ans

INFOS PRATIQUES

Merci à nos partenaires

DOSSIER DE PRESSE€¦ · La sculpture bourbonnaise entre Moyen Âge et Renaissance. Prêt...

Documents

Transcript of DOSSIER DE PRESSE€¦ · La sculpture bourbonnaise entre Moyen Âge et Renaissance. Prêt...