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la Rochelle • Coursive

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C I N E M A

L A C O U R S I V ESCENE NATIONALE LA ROCHELLE

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C I N E M A

Directeur de la publication Jackie Marchand Programmation et rédaction Edith Périn Réalisation maquette, photogravure Brigitte MorissonImpression fabrication Imprimerie IRO Photo de couverture L’Ombre des femmes de Philippe Garrel

Information 7 jours sur 7AU BUREAU D’ACCUEIL DE LA COURSIVEdu mardi au vendredi de 13 h à 20 h / samedi, dimanche et lundi de 14 h à 20 hPAR TÉLÉPHONE du lundi au dimanche de 14 h à 18 h / 05 46 51 54 02 - 05 46 51 54 03SUR INTERNET www.la-coursive.com horaires consultables et programme téléchargeable MÉDIAS Sud-Ouest • Sud-Ouest Dimanche • Sortir • France Bleu La Rochelle • La Charente-Libre • France3 Poitou-Charentes et Atlantique • RCF • La Nouvelle République Niort • Le Phare de Ré • Radio Collège •TMVLa Rochelle • UBACTO

Tarifs cinémaTARIF NORMAL 7 €CARTE LA COURSIVE, PLUS DE 60 ANS 6 €LUNDI POUR TOUS 5 €MOINS DE 26 ANS, DEMANDEUR D’EMPLOI 5 €TARIF JEUNE MOINS DE 18 ANS 4 €TARIF GROUPES SCOLAIRES, CENTRES DE LOISIRS 3,50 €CARTE FIDELITE POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE10 séances (valable jusqu’au mercredi 24 juin 2015) 50 €

TARIFS CARTE LA COURSIVE• Individuel, 13,50 € • Collectivité ou groupe (minimum 10 personnes), 12 €• Plus de 60 ans, 12 € • Moins de 26 ans, Demandeur d’emploi, 7 €

Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche,à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche,à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion et à l’Agence pour le Développement Régional du Cinéma

Cinéma jeune publicTout film présenté dans le cadre de la programmation du mois peut faire l’objet de séances scolaires (tarif : 3,50€).FILMS TOUT PARTICULIEREMENT RECOMMANDÉS

LE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman • 3 films d’animation, Canada, 1972-2004, 45 ’, coul., sans parolesmà partir de 4-5 ans mSéances tout public : lundi 4 mai 14h30, mardi 5 mai 15h30

LILLA ANNA de Per Åhlin, Lasse Persson et Alicja Björk • Animation, Suède, 2015, 47’, coul., version françaisemà partir de 3 ans mSéances tout public : mercredi 20 mai 16h / samedi 23 mai 16h30 / lundi 25 mai 16h15 /mercredi 27 mai 15h30 / samedi 30 mai 16h30 / dimanche 31 mai 16h30mSéances scolaires possibles: mercredi 27 et vendredi 29 mai 10h

POUR TOUT RENSEIGNEMENT SERVICE CINEMA:05 46 51 54 00

«NEWSLETTER» CINÉMA, chaque mois, présentation des films, horaires…En vous inscrivant sur le site de La Coursive, recevez toutes les informations sur laprogrammation cinéma de la Salle Bleue. m inscription sur www.la-coursive.com

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Taxi Téhéran / Jafar Panahi

Iran, 2015, 1 h 22, couleur, v.o.

Scénario Jafar Panahi

DU 2 AU 5 MAI

SORTIE NATIONALE

BERLIN 2015 : OURS D’OR

SOUTIEN AFCAE

Ce taxi-là roule sans permis. Ce taxi-là n’est pas un taxi. C’est un plateau de cinéma clandestin,un camouflage monté sur roues, le véhicule d’un insoumis. Combien d’interdits l’IranienJafar Panahi (Le Cercle, Le Ballon blanc) brave-t-il en prenant lui-même le volant? En installantune petite caméra dans l’habitacle ? Depuis 2010, pour avoir osé contester la réélectionfrauduleuse du président Mahmoud Ahmadinejad, le cinéaste n’a pratiquement plus aucundroit : ni parler en public, ni quitter le pays. Et surtout pas exercer son métier. Et pourtant, iltourne. Taxi Téhéran est sa troisième œuvre « illégale». Mais c’est aussi la première fois qu’ils’échappe au-dehors depuis sa condamnation. Le documentaire Ceci n’est pas un film (2011)et la fiction Pardé (2013) étaient restés «assignés à résidence», huis clos où bouillonnait saréflexion d’artiste censuré, claquemuré. L’intérieur d'une voiture est certes exigu, et prolongedélibérément la même sensation carcérale. Mais c’est un enfermement différent. Dans lesrues bruyantes et les rocades bétonnées de Téhéran, Jafar Panahi retrouve le monde, sonmonde. Le voilà donc reconverti en chauffeur de taxi, qui ouvre ses portières à toute lasociété iranienne. Polémiques, négociations, bavardages, témoignages, embrouilles et mêmecrises de panique: la voiture vibre comme une formidable caisse de résonance politique…

Cécile Mury, Télérama, 15 avril 2015

Histoire de Judas / Rabah Ameur-Zaïmeche

Le cinéaste et acteur Rabah Ameur-Zaïmeche prête corps à une relecture du personnagebiblique, dans un film sensible tourné dans le désert algérien. «Un personnage comme Judasa une dimension tragique inouïe, et il mérite d’être réinventé, re-imaginé», dit Rabah Ameur-Zaïmeche, cinéaste de plus en plus important dans le paysage français, à la fois par sonparcours de marginal assumé et son ambition thématique, formelle, dont il ne cessed’affermir la remarquable plénitude… Interprétant aujourd’hui Judas, confiant le rôle deJésus au jeune et beau cinéaste algérien Nabil Djedouani et recréant la Jérusalem bibliquedans la région de Biskra, aux portes du Sahara algérien, en pays berbère, Rabah Ameur-Zaïmeche poursuit et amplifie un geste dont on peut aisément situer le double ancrage :dans le lointain de l’autobiographie puisque Mandrin (hors-la-loi généreux) et Jésus sontdes souvenirs marquants d’illustrations et récits de ses livres d’écolier en primaire à la citédes Bosquets, en Seine-Saint-Denis, et dans la proximité des grandes mythologiesstructurantes qui, au prisme des conflits et débats religieux qui ne cessent d’envahirl’actualité, demeurent plus vives et blessantes que jamais pour cet intellectuel qui croisel’analyse marxiste et l’inspiration soufie… Didier Péron, Libération, 8 avril 2015

France, 2015, 1 h 39, couleur

Scénario Rabah Ameur-Zaïmeche

Avec Nabil Djedouani, Mohamed AroussiRabah Ameur-Zaïmeche, Régis Laroche…

DU 2 AU 11 MAI

EN EXCLUSIVITE

BERLIN : PRIX DU JURY ŒCUMÉNIQUE

Le Château de sable / Co Hoedeman

Sables, cubes de bois, marionnettes et objets en tout genre sont utilisés pour raconter deshistoires ludiques, sans paroles, mais accompagnées de très belles musiques. Trois courteshistoires dans lesquelles Co Hoedeman use de sa magie et de son inventivité pour nousémerveiller. Tchou-Tchou : une fille et un garçon s’amusent dans une ville de cubes, decylindres et de cônes, qu’ils ont bâtie eux-mêmes. Le Théâtre de Marianne : une petitemarionnette fait vivre dans un théâtre trois saltimbanques, des silhouettes en volume toutdroit sorties de son chapeau. Le Château de sable : un petit homme de sable se construit unchâteau pour se protéger du vent.

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

LUN 4 MAI 14H30MAR 5 MAI 15H30

Canada, 1972-2004, 45 ’, coul., sans paroles

• à partir de 4-5 ans •

tarif enfant : 4€ / tarif adulte : 5€

SORTIE NATIONALE

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Le Labyrinthe du silenceGiulio Ricciarelli

En 1956, Fritz Bauer, magistrat juif allemand, qui a dû s’exiler durant la guerre, est nomméprocureur général à Francfort. Devant la plainte d’un ancien déporté d’Auschwitz ayantreconnu par hasard l’un de ses gardes SS et tortionnaires, il autorise, puis soutientindéfectiblement, trois des jeunes magistrats placés sous son autorité à enquêter sur lescrimes commis à Auschwitz. Cette action, qui conduit à l’audition de plusieurs centainesde témoins et à l’arrestation de dizaines d’anciens SS en Allemagne, aboutit à l’ouverture,en octobre 1963, du procès de Francfort. En vingt mois, deux cent onze survivantsd’Auschwitz témoignent à la barre, vingt-deux anciens SS ayant servi dans le campd’extermination comparaissent sur le banc des accusés. En août 1965, six sont condamnésà la prison à vie pour meurtre ou complicité de meurtre, onze à un maximum de quatorzeans de prison, trois acquittés par manque de preuve, et deux sont morts avant lejugement. Au total, vingt mille Allemands assistent à ce procès, couvert par l’ensemble dela presse internationale.Le cinéaste allemand d’origine italienne Giulio Ricciarelli construit, pour son premier longmétrage, un film d’une impressionnante maîtrise fictionnelle. L’œuvre est classique,soignée même, la musique est parfois un peu appuyée, et il ne faut pas y chercher unevision originale de l’histoire. Plutôt une mécanique narrative d’une rigoureuse efficacité,mettant en récit des tonnes de dossiers d’archives et des milliers de pages de compte-rendus d’auditions. En ce sens, Le Labyrinthe du silence est magistral : la portée pédagogiquedu film passe par cette incarnation juste, cette intrigue tendue et tenue, ce jeu d’acteurssensibles, autant de manières de rendre vivante l’histoire d’un moment peu connu de laRFA. Le chancelier Adenauer, au cours des années 1950, fonde la reconstruction de sonpays sur le retour de la croissance économique et de l’« idéologie du silence», qui consisteà taire le chapitre récent et douloureux du nazisme en guerre, ce que résume dans le filmle procureur rival, Friedberg : «Voulez-vous que chaque jeune se demande si son pèreétait un meurtrier ? » On entend également la question récurrente, posée par lesenquêteurs aux quidams: « Auschwitz, cela vous dit quelque chose ? » Profond silence,ignorance totale ou gêne muette sont les seules réponses obtenues…[…] Pour les besoins de la fiction, les trois jeunes enquêteurs ont été réunis en un seulpersonnage, Johann Radmann, pourvu d’un passé (un père soi-disant héroïque etrésistant anti-nazi, mais…), d’une psychologie (l’entêtement audacieux du seul contretous), d’un contexte (un jeune homme séduisant et bien de son temps, qui aime la popgermanique), d’un allié (le journaliste Thomas Gnielka) et même d’une histoire d’amour(une ravissante modiste, Marlene, fille d’un ancien dignitaire nazi). Surtout, JohannRadmann est interprété par Alexander Fehling, investi et puissant, qui a pu bénéficier desconseils de Gerhard Wiese, l’un des trois magistrats qui ont inspiré le personnage.Le tout donne un film de parfaite reconstitution historique, placé sous la houlette del’historien Werner Renz, de l’Institut Fritz Bauer, centre d’informations et d’études surl’Holocauste, qui a supervisé toute la phase de l’écriture du scénario. Lauréat de tous lesprix de la catégorie fiction du dernier Festival de Pessac, Le Labyrinthe du silence démontreavec maestria que la responsabilité de l’histoire ne peut échapper à quiconque: personne,n’a le droit d’être obéissant, surtout à Auschwitz, chacun a le devoir de refuser un ordreimmonde. Antoine de Baecque, L’Histoire, avril 2015

Im Labyrinth des SchweigensAllemagne, 2014, 2 h 03, scope-couleur, v.o.

ScénarioElisabeth Bartel, Giulio Ricciarelli

PhotoMartin Langer, Roman Osin

SonGunther Gries

MusiqueNiki Reiser, Sebastian Pille

MontageAndrea Mertens

AvecAlexander Fehling, André SzymanskiFriederike Becht, Hansi JochmannJohann von Bulow, Lukas Miko…

DU 2 AU 12 MAI

SORTIE NATIONALE

PRIX DU PUBLIC ET DU JURY

JURY ET ETUDIANTS / LES ARCS,

PESSAC, PRIX DU PUBLIC, DU

FESTIVALS 2014 : TORONTO /

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Titli, une chronique indienne / Kanu Behl

Présenté à Cannes, en sélection un Certain Regard en 2014, le film a entre autres, obtenu lePrix du Jury au Festival de Bordeaux. Tourné dans les rues de Delhi avec un réalisme et uneénergie qui ont pu être comparés à ceux des frères Dardenne, le film raconte le parcours de Titli,benjamin d’une fratrie étouffante vivant de magouilles et de braquage de voitures. Il chercheà s’en sortir par le haut, en voulant participer à la nouvelle économie, celle de la ville nouvelle,juste à côté des quartiers délabrés où il vit. Tout l’en empêche, mais la femme avec laquelle sesfrères le contraignent de se marier devient une alliée dans son entreprise…

Le film aborde beaucoup de sujets : le mariage forcé, la pauvreté, la violence qui naît de la pauvreté…KANU BEHL : Ce qui m’intéressait vraiment, ce sont les fantômes qui hantent les familles, cettecircularité. Je ne savais pas qui blâmer, ou que dire sur ces problèmes mais je savais que quelquechose devait être dit. Qui est responsable? Titli ? Vikram? Le père qui se tait et sur lequel Titli seméprend (je pense que c’est une erreur de se dresser contre lui, et de lui dire «tu es le vrai porc»,parce qu’il ne l’est pas)? Qu’en est-il du grand-père décédé dont la photo trône dans la maison? J’aieu l’idée de mettre cette photo, la semaine où j’ai découvert le psychiatre R.D. Laing et son livreintitulé The Politics of The Family, écrit il y a près de cinquante ans. J’ai lu le livre et ce qu’il disaitrejoignait mes pensées! Il expliquait comment les images sont transférées inconsciemment d’unepersonne à l’autre au sein d’une même famille. Parfois, on ne connaît même pas ses grands-parents,mais les parents transmettent quelque chose d’eux aux petits-enfants, en disant par exemple: «tues exactement comme ton grand-père», et c’est comme cela que les fantômes s’installent.Pouvez-vous nous expliquer la signification du nom « Titli » ?K. B. : Littéralement, «Titli» veut dire «papillon». C’est l’une des créatures dont la métamorphose estla plus radicale, passant d’une chenille laide et sans vie à un magnifique papillon. Le titre du film està prendre au second degré. Le voyage de Titli est presque à l’opposé de la trajectoire du papillon.D’un garçon innocent et opprimé, il se transforme à son tour en oppresseur. Certains amis ont uneautre théorie quant à mon choix de donner un prénom féminin à un personnage masculin. Ils disentque c’est parce que j’ai moi-même souvent été pris pour une fille –Kanu, en Inde, est avant tout unprénom féminin–, que j’ai inconsciemment choisi de reproduire cette situation!Pouvez-vous nous parler du rôle crucial des femmes dans votre film ?K. B. : Titli… a toujours été conçu comme un film anti-patriarcal. Toutes les femmes sont fortes etfont entendre leurs voix. Neelu, Sangeeta ou même l’avocate, sont des personnages qui pensent etagissent, dirigés par leur conscience. Mais comme elles n’ont jamais eu de pouvoir physique oufinancier pour s’imposer, elles sont malgré tout souvent laissées à la merci des hommes et leur luttepour s’échapper est d’autant plus longue et difficile. in Dossier de presse

FESTIVALS 2014 : CANNES /

BORDEAUX / PARIS…

Inde, 2014, 2 h 07, scope-couleur, v.o.

ScénarioSharat Katariya, Kanu Behl

PhotoSiddharth Diwan

SonPritam Das

MontageNamrata Rao

AvecShashank Arora, Shivani RaghuvanshiRanvir Shorey, Amit Sial, Lalit Behl…

DU 6 AU 19 MAI

SORTIE NATIONALE

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Le Dos rouge / Antoine Barraud

Entre « Vertigo » d’Hitchcock et les fictions gigognes de Rivette, un fascinant portrait decinéaste en crise nimbé de fantastique. Une vraie découverte.

France, 2014, 2 h 07, couleur

ScénarioAntoine Barraud

PhotoAntoine Parouty

SonGilles Benardeau, Fred Piet

MusiqueBertrand Bonello

MontageCatherine Libert, Fred Piet

AvecBertrand Bonello, Jeanne BalibarGéraldine Pailhas, Joana PreissBarbet Schroeder, Pascal GreggoryValérie Dréville, Nicolas Maury…

DU 6 AU 19 MAI

EN EXCLUSIVITE

FESTIVAL 2015 : BERLIN

SOUTIEN GNCR

[…] La splendeur, elle est tout d’abord dans les toiles que Antoine Barraud fait scruter àBertrand Bonello (très convaincant dans son propre rôle),tandis que Jeanne Balibar, à sescôtés, les commente de son docte verbe. Se répète ainsi tout au long du film une sorte derite, initiatique puis séducteur, entre le cinéaste –qui, du Louvre à Beaubourg, cherchel’étincelle, l’émotion, l’épiphanie qui lui permettra de donner un peu de chair auxquelques lignes maladroites qu’il a pitchées à sa productrice et à ses acteurs (« je voudraisbien… faire un film… autour de la monstruosité», en substance)– et cette historiennede l’art qui lui fait la visite, essayant de lui ouvrir les portes du sens. Ne serait-ce que pourentendre la comédienne, matoise, donner son interprétation des Miró, Moreau, Caravageou Chassériau, le jeu en vaut la chandelle.Ces visites au musée constituent, disons, la première couche du film, très belle, et souventtrès drôle. Puis d’autres s’ajoutent, par légers glissements ou violents rebonds, qui finissentpar faire du Dos rouge un complexe mille-feuille, à la fois sensuel et cérébral, en tout casprofondément organique. C’est d’abord cette tache rouge, sanguine, qui grossit sur ledos du cinéaste au risque d’en faire bientôt, lui aussi, un monstre. C’est ensuite cetteMadeleine d’entre les morts, projet fantôme de Bonello autour de Vertigo, enterré depuislongtemps et dont on voit ici, à travers une scène (avec Alex Descas et Isild Le Besco), àquoi le film aurait pu ressembler. C’est enfin des scènes de vie privée, aux côtés d’uneépouse (Joana Preiss), d’une sœur (Nathalie Boutefeu), d’une productrice (Valérie Dréville),voire d’une mère (la voix off du début, durassienne en diable, de Charlotte Rampling), quidessinent la personnalité d’un esthète délicat.Vertigo, les femmes, les monstres, les doubles, les fantômes, le sang… Tout se noue peu àpeu et finit par cristalliser autour d’une toile de Léon Spilliaert : un Autoportrait au miroirsidérant, qui semble enfin fasciner notre cinéaste. Car enfin il se reconnaît dans le seulmiroir capable de réfléchir son image: celle d’un vampire. Antoine Barraud, comprend-onalors, se nourrit du sang de Bertrand Bonello pour faire son film, qui lui-même se nourritdu sang de celles et ceux qui l’entourent, et ainsi de suite. L’art n’est jamais rien d’autrequ’un acte de vampirisme, c’est-à-dire un acte d’amour et d’égoïsme mêlés, poussés àleur paroxysme. Jacky Goldberg, Les Inrockuptibles, 15 avril 2015

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Refugiado / Diego Lerman

Le récit, sobre et coupant, met sous sa lumière le petit Matias, avec lequel sa mère s’enfuit.Femme enceinte et battue, elle se réfugie dans un foyer ad hoc, qu’elle fuit encore. Puis ellequitte un hôtel où son mari la traque. Puis elle se rend enfin chez sa mère. Point.L’important, pour le cinéaste et pour nous, est le regard de Matias. Sa solaire et délicaterésilience de tous les instants. Sa grâce gauche aussi, et sa frayeur ambiguë à l’égard du pèredont la menace puissante mais invisible approche dangereusement, donnant parfois à cefilm, jamais mélo mais émouvant, la tension d’un thriller qu’il n’est pas. A la fois réfugiés etfugitifs, l’enfant et sa mère sont accompagnés par la caméra avec une proximité rare, dans unmouvement fluide et pourtant très observateur. L’intensité de leur présence fait sommation àla nôtre : ils sont là ; nous aussi. Olivier Séguret, Libération, 19 mai 2014

Argentine / Colombie / Fr./ Pologne / All.2014, 1h33, scope-couleur, v.o.

ScénarioDiego Lerman, Maria Meira

PhotoWojciech Staron

MusiqueJose Villalobos

MontageAlejandro Brodersohn

AvecJulieta Diaz, Sebastián MolinaroMarta LubosValentina Garciá Guerrero…

DU 13 AU 26 MAI

LA VIOLENCE CONJUGALE À TRAVERS LE REGARD D’UN ENFANTEn 2010, un fait divers m’a profondément bouleversé. Nous préparions la sortie de mon longmétrage L’Œil invisible et juste en bas des bureaux de production, un homme a tiré de sang froid surson ex-femme, comme ça, sous les yeux de leurs enfants, qu’elle accompagnait à l’école. Par miracle,elle s’en est sortie. L’homme, lui, a été arrêté et condamné à vingt et un ans de prison. Cette histoirem’a terriblement marqué et j’ai commencé à enquêter sur le sujet…La veille du drame, cette femme avait demandé de l’aide et les services sociaux l’avaient incitée àaller dans un refuge. Elle n’avait pas souhaité s’y rendre. J’avoue que j’ignorais l’existence de telslieux. J’ai commencé à rencontrer des femmes, à écouter leurs témoignages et à visiter d’autresrefuges. Et un film s’est construit.La même année je devenais père et raconter cette histoire au travers du regard d’un enfant, unregard pur, encore préservé du monde des adultes, s’est imposé. Pendant le tournage, un autreélément plus intime m’est apparu, ce sujet me renvoyait à ma propre histoire. J’ai été moi-même un« petit fugitif ». Une période de mon enfance dont je n’ai que de vagues souvenirs. Du jour aulendemain, avec mes parents, nous avons dû fuir la dictature militaire, en abandonnant tout. Nousnous sommes cachés dans plusieurs endroits dont El Tigre, le lieu où vont Laura et Matías dans lefilm. C’est troublant, mais pendant le tournage, je me suis souvenu que je partageais le mêmesentiment que le personnage de Matías : devoir fuir et se cacher sans vraiment saisir la réalité dudanger. Diego Lerman in Dossier de presse

DES RÉALISATEURS

CANNES 2014 : QUINZAINE

SORTIE NATIONALE

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Le Challat de Tunis / Kaouther Ben Hania

En 2003, dans la Tunisie de Ben Ali, un serial-balafreur sème la panique dans les rues dela capitale. Armé d’un couteau et coiffé d’un casque, il roule en scooter dans les rues et, àla nuit tombée, taillade jusqu’au sang les fesses des femmes de tous âges. S’il épargnecelles qui sont voilées, il choisit ses victimes parmi les Tunisiennes dont les jeans moulésou les minijupes signent leur allégeance condamnable au mode de vie occidental et à sesturpitudes fantasmatiques. Très vite, la rumeur enfle et le mystérieux Challat (« la lame»)entre dans la légende populaire. Pour les hommes, et particulièrement les religieux, leChallat tient d’un Zorro vengeur et d’un Batman fondamentaliste. Pour les femmes, enrevanche, c’est l’incarnation du mâle dominateur, libidineux et répressif. Problème: on nel’a jamais identifié, et il n’est même pas certain que le petit voyou arrêté et emprisonné,un bouc émissaire idéal, soit l’auteur des agressions.Quatre ans après la révolution du jasmin, la cinéaste mène l’enquête. Caméra à l’épaule etmicro à la main, elle va de maison en maison et de la prison au palais de justice pour tenterde retrouver le cisailleur de miches. Elle veut moins lui demander des comptes que desexplications. En chemin, elle interroge un imam pour qui le sexe féminin est le diable, unavocat libéral, des comédiens réunis pour le casting du Challat, la créatrice d’un test urinairede pureté: le «vaginomètre», l’inventeur d’un jeu vidéo dont le Challat est le héros, maisaussi des femmes qu’il a traumatisées, enfin le prétendu coupable et sa mère adorée.Le film est si bien fait, si intelligemment réalisé, si finement interprété et si roublard qu’oncroirait voir un documentaire de la meilleure eau. Or, si le fait divers est authentique,l’investigation –et son cortège de saynètes aussi loufoques que crédibles– est imaginaire.Avec l’humour des meilleures satires et l’audace des plus savantes supercheries, l’envoyéespéciale Kaouther Ben Hania prêche donc le faux pour obtenir le vrai et dévoiler –sans jeude mots– la persistante misogynie d’une société masculine encore accrochée, malgréson «printemps arabe», à ses traditions, encore affolée par la modernité et paniquée parles postérieurs. Elle balafre le réel comme le Challat, les femmes. Du coup, la cinéasteinvente un genre hybride et provoque des émotions composites, où le doute le disputeà la certitude et le rire à la colère. Rumeur pour rumeur : c’est un très bon film.

Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 1er avril 2015

FESTIVALS 2014 : CANNES / DUBAI

SOUTIEN ACID

AMIENS / BRUXELLES / ROME…

Tunisie / Fr. / Canada / Qatar / Emiratsarabes unis, 2013, 1 h 30, coul., v.o.

ScénarioKaouther Ben Hania

PhotoSofian El Fani

SonMoez Cheikh, Margot Testemale

MusiqueBenjamin Violet, Si Lemhaf

MontageNadia Ben Rachid

AvecKaouther Ben Hania, Jallel DridiMoufida Dridi, Mohamed Slim BouchihaNarimène Saidane, Sofian El Fani.…

DU 13 AU 19 MAI

EN EXCLUSIVITE

Caméra à l’épaule, Kaouther Ben Hania mène l’enquête sur un fait divers des années 2000.Qui est ce serial-balafreur qui taillade les fesses des femmes dans les rues de la capitale ? Lesarmes de la jeune cinéaste : l’humour, la dérision, l’obstination.

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Les Terrasses / Merzak Allouache

Es-StouhFrance / Algérie, 2013, 1 h 31, couleur, v.o.

ScénarioMerzak Allouache

PhotoFrédéric Derrien

SonPhilippe Bouchez, Xavier ThibaultJulien Perez

MontageSylvie Gadmer

AvecAdila Bendimerad, Nassima BelmihoubAhcene Benzerari, Aïssa ChouatMourad Khen, Myriam Ait el Hadj…

DU 20 AU 26 MAI

EN EXCLUSIVITE

ALGER / ABU DHABI…

FESTIVALS 2014 : VENISE / LOUXOR

[…] Né en 1944 à Alger, Merzak Allouache est tout sauf un débutant : après Omar Gatlato,qui l’avait fait connaître en 1976, il a réalisé de nombreux longs métrages, parmi lesquelsBab El-Oued City, en 1994, et Chouchou, en 2003. Son avant-dernier film, Le Repenti, avaitété sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2012.Les Terrasses, c’est un peu toutes les problématiques de la société algérienne résumées enun seul film. Cinq terrasses, cinq quartiers d’Alger (Bab El-Oued, la Casbah, Alger-centre,Belcourt, Notre-Dame d’Afrique), cinq histoires : ici, un homme est torturé parce qu’il neveut pas signer un mystérieux document ; là, un propriétaire d'immeuble disparaît aprèsavoir essayé d’expulser une vieille femme qui vivait illégalement sur une terrasse; ailleursencore, de jeunes Algérois composent un groupe de rock et assistent, impuissants, à latragédie d’une jeune femme sur une terrasse adjacente.Au loin, omniprésente, la Méditerranée. En fond sonore, l’appel à la prière du Muezzin.Loin des secousses du monde arabe, une journée dans la vie d’Alger. Comme si le chaosqui règne dans les rues avait fini par atteindre les toits des immeubles.Repliée sur elle-même, obnubilée par les questions d'insécurité, de corruption et dereligion, ainsi apparaît dans ce film remarquable la société algérienne d’aujourd’hui.«Les gens vivent avec le sentiment d’être délaissés, explique Merzak Allouache. On a unmot pour ça chez nous: Hogra. Le mépris total.» Franck Nouchi

Le Monde, 20 novembre 2013

De l’aube à la nuit au rythme des appels à la prière, une foule étonnante grouille et s’agite surles terrasses d’Alger. Des espaces clos, devenus miroirs à ciel ouvert des contradictions, de laviolence, de l’intolérance, des conflits sans fin qui minent la société algérienne.« J’ai un regard sur l’Algérie qui est peut-être particulier, car je ne vis pas en Algérie. J’ail’impression que si on ne vit pas dans un pays et qu’on y retourne souvent, il est possible d’yvoir des choses que les gens de là-bas ne voient pas, ne regardent pas… » (Merzak Allouache)

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C’est une histoire d’amour, l’amour de Zaneta et de David. Zaneta, longue tige fièrearpente le film de Petr Vaclav sur ses bottines à talons, David, ronde boule métisse encaisseles coups. Il y a aussi leur bébé et la petite sœur. Ces quatre-là pourront-ils faire unefamille? Se faire une bonne vie? Qu’est-ce qu’une bonne vie? La question vaut pour nousaussi qui regardons leurs visages vibrer. Hors champ, des voix les interrogent, leur intimentdes ordres, les assignent à leur place de Roms dans la société tchèque d’aujourd’hui. Quelamour seront-ils capables de faire vivre depuis cette place là? C’est la force du film des’en tenir à ce modeste programme. Vivre un amour, rester une personne digne, se faireune bonne vie quand les portes se ferment et que la violence règne tient de l’exploit.Comment garder son humanité quand on vous parle mal, qu’on vous traite mal, qu’onvous relègue? Le film ressemble à Zaneta et à David. Déterminé et fragile, violent, parfoisnaïf, il se fraie avec obstination un chemin entre la vie modeste, la vie morale, le chaos etla vie possible comme Zaneta et David qui se battent, se débattent, trimbalent des sacs,reçoivent et donnent des beignes, dansent beaucoup, boivent trop, rangent encore,déménagent une fois de plus, cassent tout, explosent et recommencent jusqu’au boutdu bout. Parfois, ils fument une cigarette accroupis contre un mur, ferment les yeux dansun lit, ils s’étreignent maladroitement, chantent un peu, leur beauté palpite, la paix sembleproche et le film nous émeut. Il repart immédiatement sur les chapeaux de roue car laguerre est déclarée, la route est longue et Zaneta sait ce qu’elle veut, c’est ce qui noustouche tant et les sauvera peut-être, Cesta ven (titre original du film), traduction: «Je m’ensortirai»… Dominique Cabrera, cinéaste, www.lacid.org

Zaneta / Petr Vaclav

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Cesta ven France / République Tchèque, 2014, 1 h 42couleur, v.o.

ScénarioPetr Vaclav

PhotoStepan Kucera

SonIvan Horak

MontageFlorent Mangeot

AvecKlaudia DudovaDavid IstokMilan CifraMaria Zajacova-Ferencova…

DU 20 MAI AU 1er JUIN

FESTIVALS 2014 : CANNES

SOUTIEN ACID

Ce beau portrait d’un couple de Roms victimes de discriminations a été un des moments trèsforts de la sélection ACID du Festival de Cannes 2014.

J’ai le sentiment qu’avec ce film, Petr Vaclav rend leur histoire à ceux qui la vivent, et plus, qu’illa donne en partage à tous ceux qu’elle concerne, sans qu’ils en aient toujours la conscience.Nous, les spectateurs des salles, les gadjés. Marie Desplechin

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France / Italie, 2014, 1 h 44, couleur, v.o.

ScénarioEugène Green

PhotoRaphaël O’Byrne

SonMirko Guerra

MusiqueMonteverdi

MontageValérie Loiseleux

AvecFabrizio RongioneChristelle Prot LandmanLudovico SuccioArianna Nastro…

DU 20 MAI AU 2 JUIN

EN EXCLUSIVITE

NEW YORK / TURIN

FESTIVALS 2014 : LOCARNO / TORONTO

SOUTIEN GNCR

Au cours d’un voyage, deux couples se rencontrent. L’un comporte un homme et une femme,l’autre, un frère et une soeur. Ils se défont pour former des couples nouveaux, de type mère-fille et père-fils, sauf que les membres ne sont pas du même sang. Dans un cas comme dansl’autre, on constate un échange, la femme française donnant à la jeune fille, italienne, salangue, et l’homme, architecte, offrant au garçon une introduction au métier qu’il veutembrasser, en lui présentant l’œuvre de Francesco Borromini. Cette situation dramatiquepermet d’aborder deux sujets que j’ai voulu traiter concernant l’état actuel de notrecivilisation: l’architecture et la transmission. Mais les personnages ne songent nullement àune «restauration» de ce qui a été perdu, et qui ne peut jamais revenir sous les mêmes formes.Ni l’architecte ni son élève n’imaginent faire des œuvres néo-borrominiennes. La leçon qu’ilsretiennent du travail du grand Tessinois, c’est que les formes architecturales les plus douéesde vie ne sont pas celles qui cherchent simplement à pourvoir aux besoins matériels, ni quinaissent en suivant des «règles», mais celles qui sont le fruit de l’imagination créatrice. Ilsdécèlent aussi chez Borromini ce qui doit être le but de l’architecte à toute époque, à savoir,donner aux gens des espaces où ils peuvent trouver l’esprit et la lumière.En ce qui concerne la transmission, les personnages se rendent compte qu’elle estabsolument nécessaire, mais si traditionnellement c’est la famille qui en sert de vecteur,un homme ou une femme qui sont des parents non par le corps, mais par l’esprit, peuventremplir aussi bien cette fonction. D’autre part, le rapport pédagogique n’est pas à sensunique. Si les adultes ont des connaissances et une expérience qu’ils transmettent auxadolescents, ceux-ci ont des intuitions naturelles, qui n’ont pas été émoussées par la viesociale et l’usure, et qui servent à rajeunir et à ouvrir la pensée de leurs aînés. Cettepédagogie, qui reprend le schéma platonicien, est une autre façon, comme le modèlearchitectural borrominien, de faire rentrer l’esprit et la lumière dans la vie des gens.Etant une fiction, cette histoire concerne avant tout l’évolution d’êtres humains. Trois despersonnages principaux sont opprimés par une présence fantomatique qui les obsède.C’est précisément à travers une absence, puis une nouvelle présence, et enfin la tutellemystérieuse de Borromini, qu’ils arrivent à se libérer de la source de leur souffrance.

Eugène Green in Dossier de presse

La Sapienza / Eugène Green

« Une œuvre rigoureuse et subtile, pétrie de beauté et d’intelligence. » (LES INROCKUPTIBLES)« Le film, pénétré par la musique éthérée de Monteverdi, procure les mêmes effets qu’une cure de rajeunissement. » (TÉLÉRAMA)

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L’Ombre des femmes / Philippe Garrel

« L’Ombre des femmes » est un film mis en scène par Philippe Garrel. Un film d’amour et surl’amour, sur les trahisons, les grandes et les petites, celles qui prennent place dans l’histoire etcelles qui nous empoisonnent la vie. Un film élégant, cruel et tendre sur la lâcheté ordinaire deshommes, l’intelligence des femmes, l’héroïsme quotidien des amoureux, leur lucidité… AvecClotilde Courau, éblouissante, Lena Paugam et Stanislas Merhar. Edouard Waintrop

Délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, Cannes

France, 2015, 1 h 13, scope-noir et blanc

ScénarioJean-Claude Carrière, Caroline DeruasArlette Langmann, Philippe Garrel

PhotoRenato Berta

SonFrançois Musy

MusiqueJean-Louis Aubert

MontageFrançois Gédigier

AvecClotilde Courau, Stanislas MerharLena Paugam, Vimala PonsAntoinette Moya, Jean PommierThérèse Quentin, Mounir MargoumLouis Garrel (voix off)

DU 27 MAI AU 9 JUIN

SORTIE NATIONALE

RÉALISATEURS

CANNES 2015 : QUINZAINE DES

Une femme a disparu. On célèbre l’amour qu’on a eu pour elle. On reste à magnifier le mondeet comment étaient doux ces sentiments qui vous liaient. Et comment tout ça défait, ondemande à l’art l’apaisement, et on tente de laisser pour d’autres à travers lui, la preuve quel’amour existe, et puis qu’il vous a quitté, puisqu’on l’a connu, voilà de quoi est fait mon film.

Philippe Garrel

« L’Ombre des femmes » est-il un film plus scénarisé que vos précédentes réalisations ?PHILIPPE GARREL : Oui. Après une époque, désormais lointaine, celle de mes films improvisés, j’aitrouvé bien d’avoir des scénarios mais surtout pour des raisons d’organisation et de recherche definancement. Là, c’est la première fois où j’étais content d’avoir un scénario, et où à mes yeux ilégalait, en termes d’efficacité, l’époque de l’improvisation. Ce n’était plus utilitaire du point de vueéconomique, ou un pis-aller nécessaire, mais un réel apport au film. Cela avait déjà été un peu le caspour Liberté la nuit, mais cette fois j’ai atteint quelque chose de nouveau, en tout cas pour moi. Lamise en place d’un suspense psychologique trouve de nouvelles ressources grâce à l’écriture.

Cette écriture est-elle différente de celle de vos précédents scénarios ?L. G. : Oui, certainement du fait de l’arrivée de Jean-Claude Carrière. Il amène une conception duscénario fondée sur le récit, que je n’avais pas avant. J’ai rencontré Carrière à cause de ce qu’il avaitfait sur Sauve qui peut (la vie) et je lui ai demandé ce que Godard lui avait fourni à l’époque, etcomment il avait travaillé. Il m’a dit que Godard lui avait donné l’endroit et les personnages, cettedémarche me convenait très bien, on a procédé de la même manière. Avec Arlette Langmann etCaroline Deruas, déjà coscénaristes de La Jalousie, nous avons établi un sujet, et ensuite on l’a confiéà Carrière qui a proposé les premiers développements. Ensuite on retravaille beaucoup ensemble.

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Comment définiriez-vous le sujet ?L. G. : Le sujet c’est : la libido féminine est aussi puissante que la libido masculine. Pour moi L’Ombredes femmes est un film sur l’égalité de l’homme et de la femme, telle que peut la prendre en chargele cinéma. Ce qui signifie qu’il fallait énormément soutenir le personnage féminin, et aller contrel’homme: le cinéma a été conçu par des hommes et ce sont quand même toujours eux qui oriententnos représentations, nos manières de voir et de raconter même si heureusement il y a de plus enplus de femmes qui font des films. La plupart du temps, quand des femmes s’expriment à l’écranelles disent des mots écrits par des hommes, ce que j’ai essayé de résoudre en travaillant à quatre,deux femmes et deux hommes. Mais je crois que le cinéma fonctionne de telle manière que si onmet le personnage masculin et le personnage féminin à égalité, le cinéma tend à renforcer laposition de l’homme. Pour contrebalancer ça j’ai voulu que le film soit en défense de la femme età charge contre l’homme. Et du coup à la fin Pierre ne s’en sort pas mal, Manon et lui sont en effetdans un rapport de force égal. Le film est sans doute quand même fait du point de vue d’un homme,mais d’un homme qui va voir ce qui se passe du point de vue des femmes.

Le scénario joue un rôle central lors du tournage ?L. G. : Pas central : pour moi, le cinéma c’est toujours fondamentalement ce qui se passe au tournage,c’est là que tout se joue vraiment. Mais un travail très poussé et très précis sur le scénario permetensuite d’être rapide, de ne pas perdre de temps ni d’argent. Tourner en vingt et un jours, à Paris outout près, dans l’ordre des scènes, comme le sont La Jalousie et L’Ombre des femmes nécessite quele scénario soit solide. Il prévoit d’ailleurs aussi le montage : pour travailler dans ces conditions, il nefaut presque rien jeter, tout ce qu’on tourne est nécessaire, et figure dans le film. Le montageproprement dit, ce sont des ajustements à partir de ce qui a été anticipé à l’écriture et fabriqué autournage d’une manière très proche du résultat final. Mais le scénario ne peut pas, et ne doit pas toutprévoir : il y a des choses qui ne peuvent s’écrire qu’avec la caméra –peut-être les plus importantes.Les vrais risques, c’est sur le tournage qu’on les prend.

La mise en scène permet aussi de suggérer bien des choses qui ne sont pas dites.L. G. : Evidemment. Il me semble qu’il y a plusieurs types de réalisateurs, dont ceux qui auraient puaussi bien être peintres, qui l’ont d’ailleurs souvent été. Je me sens de cette famille-là. Cela signifieune attention particulière aux matières, aux motifs visuels, à des éléments plastiques qui ont unsens mais pas d’une manière explicite. Par exemple dans L’Ombre des femmes il y a une scène oùManon rentre chez elle après avoir été avec son amant, pendant que Pierre, qui était lui aussi avecsa maîtresse, l’attend dans l’appartement. J’ai mis un drap blanc dans l’escalier, ce n’est pas unaccessoire au sens utilitaire, et presque personne n’y prêtera attention, mais pour moi c’estexemplairement une trace visuelle de là dont l’un et l’autre sortent, le lit, c’est un signe qui a unepuissance de suggestion dans un coin du tableau.

Pour vous, y a-t-il une continuité ente « La Jalousie » et « L’Ombre des femmes » ? L. G. : Ce qui m’intéresse c’est ce que je peux comprendre de l’inconscient. La Jalousie était lié à lamort de mon père, L’Ombre des femmes est lié à la mort de ma mère. Pour moi, chacun de ces filmsest profondément marqué par cet événement personnel. in Dossier de presse

Lilla Anna / Per Åhlin, Lasse Persson et Alicja Björk

Petite Anna (Lilla Anna en suédois) a tout compris de la vie. Elle aime la nature et les animaux,adore rendre service, être gentille et faire de nouvelles choses. Mais celui qu’elle aime par-dessus tout, c’est son Grand Oncle… Imaginé par les créateurs de « Laban le petit fantôme »,« Lilla Anna » a un casting vocal particulièrement réussi, entre une petite Anna doublée parune très jeune actrice de six ans et un grand-oncle porté par Dominique Besnehard… Cettepetite héroïne joyeuse et espiègle saura conquérir le cœur des plus jeunes spectateurs.

LES SIX HISTOIRES DE LILLA ANNA : AU SECOURS! • LA CABANE • LA VIEILLE MOTO • LE GÂTEAU • À LA PÊCHE • LE SKI

SOUTIEN AFCAE JEUNE PUBLIC

DU 20 AU 31 MAI

Animation, Suède, 2015, 47’, coul., v.f.

• à partir de 3 ans •

tarif enfant : 4€ / tarif adulte : 5€

EN EXCLUSIVITE

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Los Hongos / Oscar Ruiz Navia

La vie de deux jeunes graffeurs dans la ville colombienne de Cali. Un film au rythme légermais réalisé avec beaucoup d’assurance qui soulève de nombreuses questions humaineset sociales, et cela sans prétention et d’une manière très touchante.

Colombie / Argentine / France / Allemagne,2014, 1 h 43, couleur, v.o.

ScénarioOscar Ruiz NaviaCésar Augusto Acevedo

PhotoSofia Oggioni Hatty

SonLeandro De Loredo, César Salazar…

MusiqueLa Llegada Del Dios RataZalama Crew, Sebastian Escofet

MontageFelipe Guerrero

AvecJovan Alexis Marquinez Angulo «Ras»Calvin Buenaventura TascónGustavo Ruiz Montoya, Atala EstradaMaría Elvira Solís…

DU 27 MAI AU 9 JUIN

PRIX DU PUBLIC…

PRIX DU JURY / ROTTERDAM

FESTIVALS 2014 : LOCARNO,

SORTIE NATIONALE

« Los Hongos » peut se voir comme un documentaire sur Cali, la ville où vous êtes né et avez grandi…OSCAR RUIZ NAVIA: Ce qui m’intéresse, c’est le réel. Mais, à partir du réel, j’ai construit quelque chose quin’est pas forcément réaliste. Il y a comme une analogie, une similitude avec les graffeurs qui eux aussise basent sur le réel, mais peignent par la suite quelque chose qui décolle du réalisme et qui se mêleavec l’imagination et le désir… Il s’agit d’un film qui, tout en étant une fiction et donc en n’étant pasréaliste à tout moment, parle de notre temps… […] Ce qui me paraît plus intéressant que de choisirun acteur et de créer un personnage, c’est de travailler avec une personne réelle, de recevoir ses idéeset de les réécrire pour les lui faire dire. Créer un mélange entre ce que l’on contrôle et ce qu’on nepeut pas contrôler. J’aime beaucoup ce travail avec les gens et ce jeu entre la vérité et le mensonge.Il y a notamment une vision très personnelle du rapport aux anciens (Calvin avec sa grand-mère et sonpère, Ras avec sa mère). Ce sont des rapports étonnamment très respectueux et très doux.O. R. N. : Je suis très respectueux des anciens. Si nous sommes ici, c’est parce qu’il y a une histoirederrière ce présent. Je commémore beaucoup les traditions. Cela ne signifie pas que je soisconservateur, de droite ou réactionnaire… Avant nous, il y a quelque chose. Et cela s’applique pourtout ; pour le cinéma, pour les enfants. Le personnage de la grand-mère est celui qui a inspiré le filmcar c’est à la mort de ma grand-mère que j’ai éprouvé le besoin de revenir à Cali. Je suis persuadéque s’il y avait un respect mutuel entre les générations, bien des choses seraient différentes. Leproblème, c’est que les jeunes se rebellent, ne respectent pas les anciens et les anciens ne respectentpas les jeunes parce qu’ils pensent qu’ils se comportent comme des imbéciles. C’est pour ça qu’il ya une fragmentation sociale. Et les gens pensent que c’est de la rébellion. Mais la rébellion, c’estque tu puisses aller avec ta grand-mère peindre un graffiti. Ou que ta grand-mère t’achète un skate.Ou que tu puisses t’asseoir avec elle pour prendre un verre et parler de la vie. C’est comme ça queje conçois la rébellion…A l’image de la grand-mère mourante dans un lieu chargé de vie, le film explore les relations entre la vieet la mort. Comment peut-il y avoir de la vie au milieu du chaos ? Et cela renvoie au titre du film : « LosHongos » (les champignons).O. R. N. : Pour moi, les champignons sont ces êtres vivants qui surgissent dans un milieu de pourriture,de décomposition. Mais Calvin et Ras continuent d’aller de l’avant, ils ne se laissent pas freiner parleurs problèmes financiers, sentimentaux ou familiaux. Ils veulent seulement peindre et s’exprimer.C’est le concept du film. Mais il n’y a pas que Calvin et Ras qui sont des champignons, tous lespersonnages le sont (la grand-mère, le père, Maria). Ils luttent pour leur vie, pour ce qu’ils veulentfaire, bien qu’il y ait autour d’eux une certaine pourriture. in Dossier de presse

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mRéservation des placesu Ouverture 1 mois avant la représentation pour les spectateurs titulaires de la CARTE LA COURSIVE.u Ouverture 15 jours avant la représentation pour les spectateurs NON titulaires de la CARTE LA COURSIVE.u Ouverture exceptionnelle des réservations pour tous publics sur les spectacles : DONKA (depuis le 20 mars)Tous les spectacles sont, dans la limite des places disponibles, accessibles aux spectateurs qui ne souhaitent ni prendre un abonnement, ni prendre la Carte La Coursive.

Barbe-Neige DANSE

et les sept petits cochons au bois dormantCHORÉGRAPHIE LAURA SCOZZI / 8 DANSEURS

Chez Laura Scozzi, rien ne se passe comme prévu… Le Chaperon rouge, plutôt viril, s’éprend du grandméchant Loup, un nain hyperactif se débat au milieu d’un harem de Blanches-Neige délurées alors queCendrillon perd… sa basket, La Belle au bois dormant fait semblant pour tester ses prétendants,Blanche-Neige n’est ni frêle ni diaphane et la bonne fée se trouve être franchement portée sur labouteille ! Sur une musique de Paganini, huit interprètes de haut vol cavalent dans la forêt des contes,mélangeant hip hop et classique, acrobaties et facéties. Une irrévérence salutaire pour petits etgrands… SUPPLÉMENTAIRE lundi 11 mai 20 h 30 / mardi 12 mai 20 h 30

L’Avare, MOLIÈRE / JEAN-LOUIS MARTINELLI THEATREJean-Louis Martinelli a décidé de confier le rôle-titre de L’Avare à un de nos plus célèbres épicuriens desplanches : Jacques Weber, car tout au contraire du pernicieux Harpagon, ces deux hommes de théâtrepartagent un gargantuesque appétit doublé d’une expérience théâtrale démesurée; et Jacques Weberest un de ces comédiens dont l’élégance seule irradie la scène et brûle la pellicule. Faire jouer le pluscélèbre pingre de la littérature par un comédien reconnu pour sa générosité, il fallait y penser. Weberen Harpagon… un fantasme inavoué d’amoureux de théâtre.

mardi 19, mercredi 20 mai 20 h 30 / jeudi 21 mai 19 h 30

Ré Majeure, DIRECTION ARTISTIQUE MARC MINKOWSKI MUSIQUEEN COLLABORATION AVEC LA COURSIVE

Trois concerts et l’occasion d’entendre, entre autres, le Stabat Mater de Pergolese interprété par lesMusiciens du Louvre… de découvrir une nouvelle partition équestre de Marc Minkowski et ManuBigarnet, Tact et Tempo… dans l’Ile de Ré. samedi 23, dimanche 24 mai

Krakauer’s Ancestral Groove JAZZ KLEZMERDavid Krakauer est un baroudeur de la musique klezmer, un dynamiteur de sons, une figureincontournable de la mouvance new-yorkaise du « jewish groove» et lorsqu’il convoque son MadnessOrchestra, le but est de se faire plaisir… et surtout d’en donner. Triturant aussi bien les rythmestraditionnels et festifs, le free jazz, le rock ou lorgnant même vers un funk débridé, il distille sur scèneune forme de joie hautement contagieuse. mardi 26 mai 20 h 30

Donka, une lettre à Tchekhov ARTS DE LA PISTE / THEATREDANIELE FINZI PASCA

Après la Trilogie du Ciel avec le Cirque Eloize (Nomade, Rain, Nebbia, tous passés à La Coursive), DanieleFinzi Pasca s’emparait la saison dernière de l’univers surréaliste et d’une immense toile originale deSalvador Dalí dans La Verità. Aujourd’hui il revient avec Donka, une lettre à Tchekhov et à travers l’universdélicat de la magie acrobatique, avec ce théâtre aérien, vaporeux et gorgé d’images, ce théâtre de lacaresse, Daniele Finzi Pasca raconte Tchekhov. Son Tchekhov. L’homme, le poète, le médecin,l’amoureux… Il nous immerge dans les eaux troubles de la vie du célèbre dramaturge grâce à unedistribution internationale d’artistes, de clowns, de musiciens, de danseurs et d’acrobates qui fontrevivre une Russie fantasmée au rythme des valses, au son de l’accordéon, des violons et des chœurs.Donka est un dialogue merveilleux, une collection d’instants suspendus entre le rêve et l’enfance.

mardi 2, mercredi 3 juin 20 h 30 / jeudi 4 juin 19 h 30

S P E C TAC L E S E N M A I / J U I N

BARBE-NEIGE ET LES SEPT PETITS COCHONS…

L’AVARE

DAVID KRAKAUER

DONKA

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DU 2 AU 5 MAILE CHÂTEAU DE SABLE de Co Hoedeman3 films d’animation, Canada, 1972-2004, 45 ’, couleur, sans parolesLE LABYRINTHE DU SILENCE de Giulio Ricciarelli Allemagne, 2014, 2h03, scope-couleur, v.o.HISTOIRE DE JUDAS de Rabah Ameur-Zaïmeche France, 2015, 1h39, couleurTAXI TÉHÉRAN de Jafar PanahiIran, 2015, 1h22, couleur, v.o.

DU 6 AU 12 MAILE LABYRINTHE DU SILENCE de Giulio Ricciarelli

TITLI, UNE CHRONIQUE INDIENNE de Kanu BehlInde, 2014, 2h07, scope-couleur, v.o.LE DOS ROUGE de Antoine BarraudFrance, 2014, 2h07, couleurHISTOIRE DE JUDAS de Rabah Ameur-Zaïmeche

DU 13 AU 19 MAIREFUGIADO de Diego LermanArgentine/Colombie/ France…, 2014, 1h33, scope-couleur, v.o. LE CHALLAT DE TUNIS de Kaouther Ben HaniaTunisie/France/ Canada/ Qatar…, 2013, 1h30, couleur, v.o. TITLI, UNE CHRONIQUE INDIENNE de Kanu BehlLE DOS ROUGE de Antoine Barraud

DU 20 AU 26 MAILILLA ANNA de Per Åhlin, Lasse Persson, Alicja BjörkAnimation, Suède, 2015, 47’, couleur, v.f. LA SAPIENZA de Eugène GreenFrance/ Italie, 2014, 1h44, couleur, v.o. ZANETA de Petr VaclavFrance/ République Tchèque, 2014, 1h42, couleur, v.o. LES TERRASSES de Merzak AllouacheFrance/ Algérie, 2013, 1h31, couleur, v.o. REFUGIADO de Diego Lerman

DU 27 MAI AU 2 JUINLILLA ANNA de Per Åhlin, Lasse Persson, Alicja BjörkL’OMBRE DES FEMMES de Philippe GarrelFrance, 2015, 1h13, scope-noir et blancLOS HONGOS de Oscar Ruiz NaviaColombie/Argentine/Fr. /Allemagne, 2014, 1h43, couleur, v.o. LA SAPIENZA de Eugène GreenZANETA de Petr Vaclav

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LA COURSIVE SCENE NATIONALE / 4, RUE ST-JEAN-DU-PEROT / 17000 LA ROCHELLE / 05 46 51 54 00 / www.la-coursive.com

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