Veeweyde / Veeweide
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Transcript of Veeweyde / Veeweide
Twintig jaar samen op de planken
Mijn naam is Leroy, Jean Leroy. Al
77 jaar op deze wereld waarvan
50 gelukkig getrouwd met mijn
Jaqueline. Geboren en getogen in
Anderlecht. Als kleine jongen had
ik vooral mijn handen vol met het
zorgen voor mijn jongere zusjes. Ik
ben de oudste van 12 kinderen en
op mezelf en de jongste na, waren
dat allemaal meisjes. Het gebeurde
dan ook veelvuldig dat ik op een
zonnige dag uit wandelen ging met
één kleine zus in de kinderwagen
en twee iets oudere zusjes aan
weerszijden daarvan. Want in die tijd
was er nog plaats om te wandelen
en te spelen. De ‘boulevard’ was er al
wel maar veel verkeer zag je er niet.
We deden alles te voet of met de
fiets. We hadden er ook de tijd voor.
Het leven was veel eenvoudiger, veel
langzamer.
Ik herinner me nog levendig hoe
we verstoppertje speelden in de
schuur van ons huis en ik daarbij
mijn drie jongste zusters in een
oude linnenkast verstopte, door ze
boven op elkaar te stapelen, zoals ik
mijn moeder met het beddengoed
zag doen. Het bleek niet echt
verstandig dat ik de jongste van de
drie onderaan had gelegd. Maar ach,
we hebben het allemaal overleefd.
Zelfs de oorlog die uitbrak toen ik
pas naar school ging.
Het zal voor velen een harde tijd
geweest zijn want Brussel heeft het
soms zwaar te verduren gehad. Het
enige wat ik mij ervan herinner, is
een avond waarop ik –alweer met
de kinderwagen– een wandeling
maakte, toen plots de hel losbarstte.
Gelukkig was de buurvrouw er om
dat kleine jongetje dat in paniek met
een kinderwagen voor zich in het
rond rende, op te vangen en nadien
weer veilig thuis te brengen. Nadien
hebben mijn ouders besloten om
ons bij een tante op het platteland
onder te brengen.
Al bij al, kan ik stellen een gelukkig
jeugd gehad te hebben. Volgens mij
is dat door de eenvoud van het leven
toen. Ik groeide op, vond werk als
loopjongen en ontdekte de muziek
en die zou mij niet meer los laten.
En zo ook, leerde ik mijn Jaqueline
kennen. Het lijkt wel of het gisteren
was. Na een erg verkeerd gelopen
relatie, was ik ‘op den boemel’, zoals
ze zeggen. In een dancing in Sint-
Pieters-Leeuw, waar ik met enkele
vrienden naartoe ging, trad die
avond de –toen nog piepjonge–
charmezanger Will Tura op. Na het
opkrikken van mijn zelfvertrouwen
met behulp van de nodige
hoeveelheid bier, stapte ik kordaat
op de rij meisjes af, die langs een
muur hadden post gevat. Ze noemen
ze niet voor niets ‘muurbloempjes’,
nietwaar? Tot mijn grote ergernis
echter, kaapte een andere kerel het
meisje van mijn keuze voor mijn
neus weg. Het komt wel erg lullig
over, als je dan met lege handen
afdruipt. Dus wendde ik me gewoon
tot de jongedame ernaast en vroeg
haar ten dans. Het bleek een hele
leuke meid te zijn. En het feit dat we
meer dan vijftig jaar later nog steeds
samen zijn, bewijst dat ik die avond
een goede keuze maakte.
Nadat we getrouwd waren, ben ik bij
het Brussels parket gaan werken en
wat later is ‘Jacqui’ me daar gevolgd.
Soms vraagt men mij hoe we het
destijds uithielden met elkaar, de
hele dag samenwerken om dan in
het weekend weer samen muziek
te gaan maken. Want Jacqueline
vervoegde me ook in het muzikale
gezelschap dat ik had opgericht.
Samen brachten we shows in zalen
over het hele land. Het was een mix
van cabaret, vaudeville en playback
show en ik mag stellen dat we
succes hadden. We staken er dan
ook al onze energie, tijd en geld in.
Kinderen hadden we niet.
Samen met enkele vrienden hebben
we twintig jaar lang op de planken
gestaan. Het is pas nadat mijn
fysieke toestand verslechterde, dat
we ermee zijn opgehouden. Na vier
zware operaties is het beste van mijn
benen er wel een beetje af, heb ik
de indruk. Maar ook nu nog zingen
we samen in een koor. Dat is heel
wat minder vermoeiend dan het
organiseren en opvoeren van een
cabaret show.
Jacqueline en muziek zijn zonder
twijfel de twee grote liefdes in mijn
leven.
Vingt ans ensemble sur les planches
Mon nom est Leroy, Jean Leroy. Il y a
77 ans déjà que je suis sur terre, dont
50 d’un mariage heureux avec ma
Jacqueline. Né et élevé à Anderlecht.
J’ai passé la majeure partie de mon
enfance à m’occuper de mes petites
sœurs. Je suis l’aîné de 12 enfants,
toutes des filles, sauf moi bien sûr
et le petit dernier… Il n’était pas
rare que par beau temps, je sorte
promener avec une sœur dans la
poussette et deux autres plus âgées
de chaque côté. Car à l’époque, il
y avait encore de la place pour se
promener et jouer. Le ‘boulevard‘
existait déjà, mais il n’y avait pas
autant de circulation. Nous faisions
tout à pied ou à vélo. Nous avions
le temps. La vie était beaucoup plus
simple, plus lente.
Je me rappelle encore très bien
nos parties de cache-cache dans
la remise de la maison; je cachais
mes trois plus jeunes sœurs dans
une vieille armoire à linge en les
empilant les unes sur les autres,
comme j’avais vu faire ma mère avec
la literie. Ce n’était pas vraiment
malin de mettre la plus jeune des
trois sous les deux autres. Mais bon,
nous avons survécu à tout. Même à
la guerre, qui a éclaté alors que je
venais d’entrer à l’école.
Des temps très durs pour beaucoup
d’entre nous, car Bruxelles a
beaucoup souffert. Tout ce dont je
me souviens, c’est qu’un soir, je suis
parti faire une promenade – avec la
poussette évidemment – lorsque
tout à coup, l’enfer s’est déchaîné.
Heureusement, la voisine a réussi à
rattraper ce petit garçon qui courait
en rond, paniqué, une poussette
devant lui, et à le ramener chez lui,
en sécurité. Ensuite, mes parents ont
décidé de nous emmener chez une
tante, à la campagne.
L’un dans l’autre, je peux dire que j’ai
eu une enfance heureuse. Je pense
que je le dois à la simplicité de la vie
à cette époque. J’ai grandi, trouvé
un boulot de coursier et découvert
la musique, une passion qui n’allait
plus jamais me lâcher.
J’ai aussi fait la connaissance de
ma Jacqueline. J’ai l’impression que
c’était hier. Je sortais d’une relation
qui avait très mal tourné et je ‘faisais
la java’, comme on dit. Ce soir-là, Will
Tura, le chanteur de charme encore
tout jeune à l’époque, se produisait
dans le dancing de Leeuw-Saint-
Pierre où j’étais allé avec quelques
amis. Après avoir bu la quantité de
bière nécessaire pour requinquer
ma confiance en moi, je me suis
résolument approché de la rangée
de jeunes filles qui avaient pris
poste le long d’un mur. Ce n’est
pas pour rien qu’on dit qu’elles
«font tapisserie», pas vrai? Mais,
à ma grande irritation, un autre
garçon m’a soufflé la fille de mon
choix sous mon nez. Dans ce cas-là,
on a l’air vraiment bête quand on
repart les mains vides. Et donc, je
me suis simplement tourné vers la
jeune dame à côté et lui ai demandé
une danse. Il s’est avéré que c’était
une chic fille. Et le fait que nous
sommes toujours ensemble, plus
de cinquante ans plus tard, prouve
que j’ai fait le bon choix ce soir-là.
Après notre mariage, je suis
entré au parquet de Bruxelles et
quelque temps plus tard, «Jacqui»
m’y a rejoint. On me demande
parfois comment on faisait pour
se supporter; on travaillait toute
la journée ensemble et le week-
end, on repartait faire de la
musique ensemble. Car Jacqueline
m’accompagnait également dans le
groupe que j’avais créé. Ensemble,
nous avons donné des spectacles
dans tout le pays. C’était un mélange
de cabaret, de vaudeville et de play-
back. Je peux vous affirmer que
nous avions du succès. Il faut dire
que nous y consacrions beaucoup
d’énergie, de temps et d’argent.
Nous n’avions pas d’enfants.
Avec quelques amis, nous sommes
restés vingt ans sur les planches.
Nous n’avons arrêté qu’au moment
où mon état ne m’a plus permis
de me produire. Après quatre
opérations, mes jambes ne sont plus
ce qu’elles étaient, j’ai l’impression.
Mais aujourd’hui encore, nous
chantons ensemble dans une
chorale. C’est beaucoup moins
fatigant qu’organiser et donner un
spectacle de cabaret.
Jacqueline et la musique sont sans
l’ombre d’un doute les deux grands
amours de ma vie.
Interview: Nina Vermetten Foto/Photo: Kaat Declerq
Se promener le long du canal jusqu’à l’écluse d’Anderlecht
Il fait encore froid pour la saison. J’ai
rendez-vous avec Wesley Vercaigne,
un sympathique jeune homme de
27 ans. Nous nous retrouvons à la
station Veeweide. Wesley Vercaigne
vient de terminer sa journée à ‘Het
Eiland’, un atelier pour personnes
atteintes d’un handicap mental.
Trois jours par semaine, de dix
heures et demie à quatorze heures, il
y tient une boutique de produits bio
(principalement du thé et du café)
et de bricolages réalisés à l’atelier.
C’est en exposant quelques-unes
de ces œuvres dans le cadre d’un
projet sur la paix dans deux écoles
qu’il s’est retrouvé impliqué dans le
projet «Métro 5».
Pour aller de chez lui, à Anderlecht,
jusqu’à ‘Het Eiland’ à Molenbeek,
il prend le métro. Il aime voyager
en métro, même si les nouvelles
destinations posent parfois
problème, car il n’est pas toujours
évident de trouver la bonne
direction. Il apprécie que d’autres
usagers lui adressent spontanément
la parole, comme l’a fait récemment
une vieille dame qui voyageait avec
son chien. Il est un peu timide et
ne se lie pas facilement, explique-
t-il. Mais rien dans l’interview ne le
laisse paraître, encore moins quand
il en vient à ce qui est son deuxième
travail et sa grande passion: les
foires et les kermesses.
Le week-end et les jours où il ne
travaille pas, vous trouverez Wesley
Vercaigne près du carrousel de
Pol, un homme d’une septantaine
d’années, ou près du stand de
pêche aux canards de la sœur de
Pol, Lisette. En leur compagnie, il
parcourt les environs de Bruxelles.
Le point culminant de son année est
le marché annuel, en septembre. Il
est chargé de ramasser les tickets et
d’accompagner les enfants jusqu’à
la nacelle de leur choix. Il rêve
d’avoir un jour son propre carrousel.
Il habite à Anderlecht depuis près de
douze ans. Il aime l’animation de la
ville et ses parcs pleins d’ambiance.
Quelle différence avec sa ville natale,
Roulers, qu’il a quittée lorsque ses
parents ont divorcé pour venir
s’installer à Bruxelles avec sa mère
et son ami marocain. C’est avec
ce dernier qu’il a appris un peu de
français. Il a perdu tout contact avec
son père.
Aujourd’hui, Wesley Vercaigne
habite à «Ter Linde» à Anderlecht,
il occupe un petit studio dans
cette résidence pour personnes
handicapées exerçant un emploi.
Ils sont six, notamment Gregory,
l’un des amis avec lesquels il allait
à l’école à Laeken. Il aime écouter
du schlager. Avec sa mère et son
oncle Geert, il assiste souvent à
des festivals en Flandre. Le samedi
matin, il fait de l’athlétisme. Le
60 mètres, le saut en longueur
et le softball sont ses disciplines
préférées. En secret, il rêve des Jeux
paralympiques. Parfois, la ville est
tout de même trop bruyante pour
lui. Lorsqu’il veut se détendre, il va
dans un des parcs des environs ou
part se promener le long du canal
jusqu’à l’écluse d’Anderlecht (si le
temps le permet).
Interview: Peter Teirlinck Foto/Photo: Iris Vanderzeypen
Langs het kanaal wandelen tot de sluis in Anderlecht
Het is nog steeds koud voor de tijd
van het jaar en ik heb afgesproken
met Wesley Vercaigne, een
sympathieke jongeman van 27. We
treffen elkaar aan de metrohalte
Veeweide: Wesley heeft er net zijn
dagtaak in ‘Het Eiland’ opzitten,
een werkplaats voor mensen
met een mentale beperking. Drie
dagen in de week tussen haf elf
en twee baat hij daar een winkeltje
uit met biovoeding (voornamelijk
koffie en thee) en knutselwerkjes
gemaakt in het atelier. Het is via het
tentoonstellen van enkele van deze
werkjes in een project rond vrede op
twee scholen dat Wesley betrokken
geraakt is bij het project ‘Metro 5’.
Vanuit zijn woonplaats in Anderlecht
neemt Wesley de metro om naar
‘Het Eiland’ in Molenbeek te gaan.
Hij trekt graag rond met de metro,
al vormen nieuwe bestemmingen
soms een probleem omdat het niet
steeds evident is de goede richting
te nemen. Hij vindt het fijn als
mensen hem spontaan aanspreken,
zoals laatst nog een oudere dame
met een hond. Zelf is hij een beetje
introvert en legt niet zo makkelijk
contact zegt hij. Maar daar is
tijdens het interview totaal niets
van te merken, zeker niet wanneer
we over zijn tweede werk en grote
passie beginnen: jaarmarkten en
kermissen.
Op vrije dagen en weekends is Wesley
te vinden in de kindermolen van Pol,
een man van in de zeventig, of in de
rupsmolen of het eendjeskraampje
van Pol zijn zus Lisette. Met hen trekt
hij rond in de omgeving van Brussel.
Het hoogtepunt is de jaarmarkt
in september. Hij staat in voor de
bonnetjes en het begeleiden van
kinderen op de molentjes. Wesley
droomt er van ooit zijn eigen
molentje te kunnen uitbaten.
Wesley woont nu ongeveer twaalf
jaar in Anderlecht. Hij houdt van de
drukte van de stad en de gezellige
parkjes. Een groot verschil met zijn
geboortestreek Roeselare die hij na
de scheiding van zijn ouders verliet
om samen met zijn moeder en haar
Marokkaanse vriend naar Brussel te
komen. Van die vriend leerde hij ook
een behoorlijk mondje Frans. Het
contact met zijn vader is verbroken.
Inmiddels woont Wesley in Ter Linde
Anderlecht, een studiowerking in
een tehuis voor werkende personen
met een handicap. Ze wonen er met
zes, waaronder ook Gregory, een
van zijn vrienden van zijn vroegere
school in Laken. Wesley luistert graag
naar schlagermuziek. Frequent zakt
hij met zijn moeder en nonkel Geert
af naar een festival in Vlaanderen.
Op zaterdagvoormiddag trekt hij
naar de atletiek. De 60 meter spurt,
verspringen en softbal zijn de
voorkeurnummers. Stiekem droomt
hij van de Paralympics. Soms wordt
het hem toch even te druk in de
stad. Als hij tot rust wil komen gaat
hij naar een van de parkjes in de
buurt of – bij mooi weer - wandelen
langs het kanaal tot aan de sluis in
Anderlecht.
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BERGENSE STEENWEG
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BERGENSE STEENWEG
Mon côté apothicaire
Even is er Babylonische spraak-
verwarring, gekruid met hevig
geblaf van de hond. Ik herformuleer
mijn vraag wat. Het woord ‘diversité’
is ofwel niet het juiste woord of
heeft in het Frans duidelijk een
andere connotatie dan wat ik zag in
het korte stukje metro (van Centraal
station richting Anderlecht): zowat
de hele wereld in één metrowagon:
geel, wit, zwart, mokka,... een kleurig
palet van aardekleuren, allemaal
mensen vreedzaam naast elkaar.
Olivier Aerts, kunstenaar, heeft het
daarentegen over de diversiteit aan
technieken en materialen waarmee
hij eigentijdse creaties maakt. En
de lijst is lang. Het zijn stuk voor
stuk zeer oude recepten die hij zich
eigen heeft gemaakt. ‘‘Om ze niet
te verliezen en om ze door te geven
aan anderen’’, zegt hij. Wanneer hij
me uitlegt wat papierstuc is, kan ik
de passie in zijn woorden voelen.
Hier schuilt een gedreven leraar in
de op andere momenten eerder
stille, zachte, wat afwachtende man.
Voor hem is creëren een noodzaak
in het leven. Op 12 jaar kreeg hij
van zijn vader zijn eerste penseel.
Hij mocht er de schoorsteen mee
schilderen. Sindsdien heeft hij altijd
getekend en geschilderd. Ook al
heeft hij best wel geleden onder het
feit dat hij niet van ’s morgens tot ‘s
avonds, zoals een Picasso destijds,
bezig kan zijn met zijn creatieve
exploten.
De jaren, het leven, zijn gezin met
vier kinderen hebben hem gerijpt.
Hij zal nooit een groot schilder
zijn. Maar dat is niet erg. Hij is niet
geïnteresseerd in het materiële
en heeft heel zijn leven halftijds
gewerkt. Een job, die door iedereen
kan gedaan worden. De andere helft
van zijn tijd spendeert hij wanneer
hij maar kan, in zijn ‘coin’. Want
daar voelt hij zich goed, daar heeft
hij voldoening in wat hij doet. Het
contrast met zijn job kan niet groter
zijn.
Even later, staan we in zijn ‘coin’, na
een museale rondleiding doorheen
huis en traphal. Het blijkt een relatief
kleine zonovergoten ruimte in het
dak te zijn waarin het licht weelderig
weerkaatst op de witte muren. Het
oogt als een knus laboratorium
waarin tal van materialen geduldig
hun beurt staan af te wachten. Al
15 jaar werkt hij hier als een echte
onderzoeker, weegt en mengt
hij hier allerlei ingrediënten; ‘le
côté apothicaire’ noemt hij het
zelf, duidelijk geamuseerd en met
een knipoog naar een traditie van
apothekers langs moeders kant...
De fascinatie bij het prepareren zit
in zowat alles: het visuele, de geur,
de tastzin...
Hij creëert dus niet alleen,
maar maakt ook nog eens de
basismaterialen zelf, zoals olieverf
en tempera. En het liefst werkt
hij met eenvoudige, natuurlijke
materialen zoals eieren en bijenwas.
Bedoeling is om de oude techniek
zo dicht mogelijk te evenaren. Zich
amuseren, noemt hij het; spelen
zoals een kind, ongedwongen.
Misschien dat hij zich binnen 10 jaar
totaal wil wijden aan zijn creatief
werk. Een paar potloden, papier en
hele dagen creëren. Dat is genieten.
Interview: Inge Denayer Foto/Photo: Miles Fischler
Mon côté apothicaire
Tout commence par quelques
instants de confusion linguistique,
encore renforcée par les aboiements
frénétiques du chien. Je reformule
ma question. Soit le terme
«diversité» n’est pas correct, soit il
a en français une autre connotation
qui ne décrit pas ce que j’ai
observé pendant le court trajet en
métro qui m’a amenée jusqu’ici
(de la gare Centrale en direction
d’Anderlecht): le monde entier ou
presque dans une seule rame de
métro. Jaune, blanc, noir, café au
lait… la palette rassemblait toutes
les couleurs de peau imaginables, et
toutes ces personnes se côtoyaient
pacifiquement.
Pour Olivier Aerts, artiste, le
terme évoque plutôt la diversité
des techniques et matériaux
avec lesquels il crée des œuvres
contemporaines. Et la liste est
longue. Il s’agit chaque fois de
recettes anciennes qu’il s’est
appropriées. «Pour qu’elles ne
se perdent pas et puissent être
transmises», précise-t-il. Pendant
qu’il m’explique ce qu’est le carton-
pierre, je ressens toute la passion qui
imprègne ses paroles. Un professeur
enthousiaste se cache derrière cet
homme habituellement calme et
doux, un peu en retrait.
Créer est une nécessité dans sa vie.
À 12 ans, son père lui a offert son
premier pinceau. Il l’a utilisé pour
peindre la cheminée. Depuis, il n’a
plus cessé de peindre ou dessiner.
Même s’il a beaucoup souffert de ne
pas pouvoir laisser libre cours à sa
créativité du matin au soir, comme
Picasso en son temps. Les années, la
vie, sa famille et ses quatre enfants
l’ont fait mûrir. Il ne sera jamais un
grand peintre. Mais ce n’est pas
grave. Le côté matériel ne l’intéresse
pas et il a travaillé à mi-temps toute
sa vie. Un boulot que tout le monde
pourrait faire. L’autre moitié de son
temps, il la passe dans son «coin»
dès qu’il en a l’occasion. Car il s’y
sent bien, là, ce qu’il fait lui donne
satisfaction. Le contraste avec son
emploi ne pourrait pas être plus
grand.
Quelques instants plus tard, au
terme d’une visite muséale à
travers maison et cage d’escalier,
nous arrivons dans ce fameux
«coin». Qui s’avère être un espace
sous les toits, relativement petit,
inondé de soleil, dont les murs
réverbèrent à profusion la lumière.
On dirait un laboratoire douillet
où d’innombrables matériaux
attendent patiemment leur tour.
Il y a 15 ans déjà qu’il travaille ici
en véritable chercheur, pesant et
mélangeant divers ingrédients,
«mon côté apothicaire», comme il
le dit lui-même, visiblement amusé
et avec un clin d’œil à l’adresse de
toute une lignée de pharmaciens
du côté maternel…La fascination
de la préparation se marque
pratiquement à tous les niveaux: la
vue, l’odorat, le toucher…
Il ne se contente donc pas de créer,
il fabrique également les matériaux
de base dont il a besoin, comme
la peinture à l’huile et la tempera.
Plus que tout, il aime travailler
avec des matériaux simples et
naturels comme les œufs et la
cire d’abeille. Son objectif est de
se rapprocher le plus possible des
anciennes techniques. Il appelle cela
«s’amuser», jouer comme un enfant,
avec spontanéité.
Il se peut que dans 10 ans, il décide
de se consacrer entièrement à son
travail créatif. Quelques crayons,
une feuille de papier, et créer des
journées entières. Voilà ce qu’il
appelle profiter de la vie.
Reporter sans frontières
Carly Kanyinda est un peu en retard.
J’ai cru le voir au moins dix fois
avant mais quand il arrive vraiment,
d’un coup je suis sûre que c’est lui.
Kanyinda propose d’aller prendre un
verre au McDonald’s. Il y a des lieux
bien plus chaleureux mais, à dire le
vrai, il se prête à merveille au sujet
de notre conversation: Bruxelles et
le parcours qu’a fait Kanyinda avant
d’y parvenir.
Un peu d’informations préalables:
Kanyinda travaille pour Journalistes
en Danger (JED), une association à
but non lucratif fondée à Kinshasa,
afin de défendre et promouvoir
la liberté de presse, d’abord au
Congo, après dans huit autres pays
de l’Afrique Centrale. En tant que
Reporter-sans-Frontières il travaille
également à un documentaire
sur l’immigration subsaharienne
en Europe. Il est correspondent à
Bruxelles pour Congo Web TV et
il travaille pour la radio nationale
congolaise.
Les activités de Kanyinda le rendent
un interlocuteur plein d’intérêt.
Quand il me parle de la population
indigène du Kinshasa colonial, je
n’ai aucune difficulté à m’imaginer
les conditions sordides dans les
quartiers pauvres, sans électricité,
sans eau potable. Plus surprenant
et honteux encore : jusqu’à ce jour-ci
il y a des zones où il n’y a ni eau ni
électricité et où les gens ne mangent
qu’une fois par jour.
Kanyinda ne cesse de s’y opposer.
Chaque année il retourne une ou
deux fois au Congo pour relater la
situation. Il y a quelques années, les
autorités l’ont arrêté à l’aéroport
mais il l’ont dû libérer comme il était
à peine devenu citoyen belge.
Dans les yeux de Kanyinda les
souvenirs de Congo se lisent
pourtant toujours. Il se souvient
de la sympathie des Congolais
même en situation de guerre et
de privation. Il sent les chants des
travailleur qui rentrent à neuf heures
du soir. Tout cela restera à jamais son
héritage.
Au même temps Kanyinda est
un vrai Bruxellois. Il est arrivé en
Belgique il y a dix-neuf années. Il
s’est installé à Anderlecht et il y vit
encore. Il est membre d’une société
musicale, il a un bon contact avec
les voisins et il apprécie le caractère
presque provincial de notre capitale.
Il n’est nullement incliné à rentrer au
Congo comme ont fait beaucoup de
Congolais une fois que la diaspora
était finie.
Tout comme il suit les actualités
du Congo, Kanyinda observe les
événements politique dans notre
pays de près. Contrairement à
ce que je pense, il fait preuve
d’indulgence envers l’opposition
entre les néerlandophones et les
francophones en Belgique. À son
avis le processus vers l’autonomie est
inévitable. Il ne faut pas s’y opposer
comme, peut-être, quelques années
plus tard nous serons de nouveau
convaincus par l’idée «L’union fait la
force». L’histoire est un mouvement
ondulé; il suffit de se laisser
emporter par les vagues.
Reporter zonder grenzen
Journalist. Verdediger van de
rechten van de mens. Betrokken bij
zijn vaderland, Congo, net zozeer
als bij Brussel, de stad waar hij nu
al negentien jaar woont. We zitten
nauwelijks vijf minuten in de drukte
van de Mc Donald’s aan de Brusselse
Beurs en ik weet wat Carly Kanyinda
bezig houdt, wat hem passioneert,
waar hij ’s nachts van wakker ligt.
Zijn engagement en meningen zijn
uitgesproken.
Als medewerker van Journalistes en
Danger (JED) ijvert hij voor de vrije
meningsuiting in Afrika, Congo in
het bijzonder. Als ‘Reporter zonder
grenzen’ werkt hij mee aan een
documentaire over immigratie in
Europa vanuit de sub-Sahara. Voor
Congo Web TV is hij correspondent
in Brussel, net als voor de Congolese
nationale radio.
Zijn beroep heeft van Kanyinda
een uitgelezen gesprekspartner
gemaakt: dankzij zijn vele reizen
en ervaringen heeft hij over
bijna elk onderwerp wel iets
zinnigs te vertellen. Het gesprek
voert ons via overpeinzingen
over klimaatverandering en
een verdediging van de nieuwe
vreemdelingentaks in Antwerpen
naar het bouwplan van de steden in
het koloniale Congo. Zo waren er in
Kinshasa rijke zones voor Belgen en
andere Europeanen waar je na zes
uur ’s avonds geen enkele Congolese
inwoner meer zag. Ze kwamen er
enkel om te werken en keerden na
de dagtaak naar huis.
Kanyinda probeert minstens een
keer per jaar terug te keren naar
Congo. Ik vraag waar hij zich het
meeste thuis voelt. Dat is een
moeilijke vraag, weet ik al voor ik ze
stel. Wanneer hij in Congo is, mist hij
Brussel, vooral dan de relaties die hij
hier in al die jaren heeft opgebouwd.
In België mist hij dan weer de
Afrikaanse vanzelfsprekende
warmte. Mensen in Congo zijn
altijd vriendelijk, zelfs al zit het hen
niet mee, zelfs al hebben ze maar
een keer per dag te eten, zelfs al
is de situatie in hun land verre van
stabiel. Mensen praten buiten met
elkaar, zijn vrolijk, zelfs gelukkig.
En net dat lijkt in België soms zo
moeilijk, terwijl wij het hier zoveel
makkelijker hebben.
De eerste momenten in België waren
als een ballingschap. Niemand was
voorbereid op het vertrek. De enige
manier om zich te herpakken was
het nieuwe vaderland gewoon te
aanvaarden.
Kanyinda heeft altijd in Anderlecht
gewoond en heeft de veranderingen
kunnen volgen. Heel wat autochtone
Brusselaars trekken de laatste jaren
weg tot de grens van Anderlecht
met Kuregem, omdat ze zich
overvallen voelen door de toevloed
van mensen uit het buitenland en
hun eigen wijk niet meer herkennen.
Ze zien het voedsel in de winkels van
de buurt veranderen, hun buren
veranderen. Maar buiten Anderlecht
wagen ze zich niet, dat blijft hun
thuis.
Kanyinda observeert de gang van
zaken: hij heeft gezien dat dit een
onvermijdelijk proces is, ondanks de
psychologische tegenstand. De wijk
volgt het leven en het leven laat zich
niet beteugelen.
Interview: Inge Bergers Foto/Photo: Bastiaan Van Aarle
Metrolijn 5 anders bekeken
Gebruikers van het openbaar
vervoer, en zeker reizigers met de
metro, beschouwen hun traject vaak
als louter functioneel. Men stapt op
de metro zo dicht mogelijk bij de
vertrekplaats om er pas uit te gaan
bij de eindbestemming.
Brussel is nochtans een stad die
telkens opnieuw kan ontdekt worden
en telt enorm veel interessante en
toffe plaatsen. Waarom niet eens
een halte vroeger op- of afstappen
en een stuk van het overblijvende
traject per fiets of te voet afleggen?
De vraag klinkt eenvoudig, maar
voor velen is de drempel groot.
Ik ondersteun ten volle dit project
dat de bruisende, vaak ondergrondse
wereld van metrolijn 5 in contact
wil brengen met de wijken die zich
rond de 28 metrostations situeren.
Dankzij getuigenissen en foto’s van
de Brusselaars die wonen langsheen
het traject van metrolijn 5, krijgen
buurten een gezicht. Wijken worden
vermenselijkt en nodigen uit om
ontdekt te worden. Uiteraard niet
Un autre regard sur la ligne de métro 5
Les usagers des transports publics,
et en particulier les voyageurs
dans le métro, considèrent leur
trajet uniquement d’un point de
vue fonctionnel. On monte dans
le métro au plus près de l’endroit
de départ pour en descendre à sa
destination.
Bruxelles est pourtant une ville
que l’on peut redécouvrir à chaque
promenade et qui compte de
nombreux endroits agréables
et intéressants. Pourquoi ne pas
descendre ou monter à un arrêt plus
tôt et effectuer une partie du trajet
à pied ou à vélo? Cette question
semble simple, mais de nombreuses
personnes redoutent de faire le pas.
Je soutiens pleinement ce projet
qui a pour objectif de faire entrer
en contact ce monde, trépidant et
souvent souterrain de la ligne de
métro 5, avec les quartiers situés
autour des 28 stations de métro.
Les témoignages et photos des
Bruxellois qui habitent le long de la
ligne de métro 5 confèrent une iden-
tité aux quartiers. Les quartiers sont
humanisés et invitent à leur décou-
verte, et ce non seulement par les
visiteurs de notre ville, mais aussi
par les Bruxellois.
Je vous invite à commencer votre
expédition à l’aide de ce journal
ou de l’application sur votre
smartphone. Quittez cette station
de métro et entrez dans le monde
captivant de Bruxelles à pied ou à
vélo. Les histoires, photos et activités
qui vous sont proposées vous en
donnent déjà un bel aperçu. Mais
partez surtout à la découverte des
quartiers de la manière dont vous le
souhaitez: votre excursion n’en sera
que plus instructive.
Ministre bruxelloise des Travaux
Publics et des Transports
Metro 5: Moving People, Moving Stories
Metrolijn 5 doorsnijdt Brussel van
west naar oost, en heeft precies
28 haltes nodig voor zijn tocht
door een bonte mengeling wijken
en buurten. Tussen september en
december 2013 krijgt elke halte
een eigen krant, gemaakt door een
ploeg enthousiaste gelegenheids-
journalisten. Studenten en
medewerkers van de HUBrussel
en Luca namen de metro naar
een hun onbekende ‘Brusselaar’.
Deze inspirerende ontmoetingen
resulteerden in 112 unieke
portretten. Studenten van ISFC
gaven het geheel mee vorm. Om
metrolijn 5 verder in de bloemetjes
alleen door bezoekers van onze stad,
maar zeker ook door de Brusselaars
zelf.
Ik nodig u uit om met deze krant
in de hand of met de App op uw
smartphone uw ontdekkingstocht
aan te vatten. Verlaat dit metro-
station en stap of fiets de boeiende
wereld van Brussel in. De verhalen,
foto’s en activiteiten die men
aanbiedt zetten u al een flink eind
op weg.
Brussels minister van Openbare
Werken en Vervoer
te zetten zijn bij een aantal stations
leuke activiteiten gepland. Cactus
& Co gidst al wie wil gratis met de
fiets langs het metrolijn 5 parcours
en directe omgeving, met uitstapjes
naar de plekjes die in de interviews
aan bod komen.
Meer info via: www.facebook.com/
metro5be
Metro 5: Moving People, Moving Stories
La ligne de métro 5 traverse Bruxelles
d’ouest en est, et pas moins de 28
stations lui sont nécessaires pour
relier tous ces quartiers très bigarrés.
De septembre à décembre 2013,
chaque station aura son propre
journal, réalisé par une équipe de
journalistes occasionnels débordant
d’enthousiasme. Des étudiants et des
collaborateurs de la HUB et de Luca
ont pris le métro à la rencontre d’un
«Bruxellois» inconnu. Ces rencontres
inspiratrices ont débouché sur 112
portraits exceptionnels, que des
étudiants de l’ISFC ont mis en pages.
Pour garder les projecteurs braqués
sur la ligne 5, une série d’activités
seront organisées dans plusieurs
stations. Cactus & Co se fera un
plaisir de guider gratuitement tous
ceux qui souhaitent découvrir le
parcours de la ligne 5 et ses environs
à vélo et organisera des promenades
vers les lieux évoqués dans les
interviews.
Toutes les informations se trouvent
sur www.facebook.com/metro5be
Verantwoordelijke uitgever / editeur responsable: Dirk De Ceulaer, Warmoesberg 26, 1000 Brussel. Contact: [email protected] - 02 210 12 57. Ne pas jeter sur la voie publique. Niet op de openbare weg gooien.
Met de steun van de