ORPHÉE AUX ENFERS · MARC-ANTOINE CHARPENTIER (1643-1704) ORPHÉE DESCENDANT AUX ENFERS, H.471 1....

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ORPHÉE AUX ENFERS CHARPENTIER VOX LUMINIS A NOCTE TEMPORIS REINOUD VAN MECHELEN LIONEL MEUNIER

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  • ORPHÉE AUX ENFERS

    CHARPENTIER

    VOX LUMINISA NOCTE TEMPORIS

    REINOUD VAN MECHELENLIONEL MEUNIER

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  • MARC-ANTOINE CHARPENTIER(1643-1704)

    ORPHÉE DESCENDANT AUX ENFERS, H.471

    1. Prélude 3’272. Récit d’Orphée, violon lentement 1’19 3. Effroyables enfers, où je conduis mes pas ORPHÉE 7’344. Quelle douce harmonie a frappé mon oreille ? TANTALE, IXION 1’165. Vos plus grands criminels rongés par des vautours ORPHÉE 3’576. Ne cherchons plus d’où vient cette tendresse ORPHÉE, IXION, TANTALE 2’58

    LA DESCENTE D’ORPHÉE AUX ENFERS, H.488

    7. Ouverture 2’378. Inventons mille jeux divers DAPHNÉ, CHŒUR DE NYMPHES, ÉNONE, ARÉTHUSE 4’389. Compagnes fi dèles EURYDICE, CHŒUR DE NYMPHES, ÉNONE 3’0510. Soutiens-moi, chère Énone EURYDICE 0’3711. Qu’ai-je entendu ? Que vois-je ? ORPHÉE, EURYDICE, CHŒUR DE NYMPHES ET DE BERGERS 0’4212. Ah ! Bergers c’en est fait ORPHÉE, CHŒUR DE NYMPHES ET DE BERGERS 3’3413. Entrée de Nymphes et de Bergers désespérés 1’3414. Lâche amant, pourrais-tu survivre ORPHÉE 0’43

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  • 15. Ne tourne point, mon fi ls APOLLON, ORPHÉE 2’2216. Que d’un frivole espoir ORPHÉE, CHŒUR DE NYMPHES ET DE BERGERS 5’0917. Affreux tourments, gênes cruelles IXION, TANTALE, TITYE 1’3918. Cessez, cessez fameux coupables ORPHÉE 1’5619. Quelle touchante voix IXION, TANTALE, TITYE 1’4920. Je ne refuse point ce secours ORPHÉE 1’1221. Il n’est rien aux Enfers CHŒUR DES FURIES ET DE CRIMINELS 1’3422. Entrée des Fantômes 1’1623. Que cherche en mon palais ce mortel téméraire ? PLUTON 1’1224. Je ne viens point ici, Monarque des Enfers ORPHÉE 2’5625. Pauvre amant, quel cœur de rocher

    PROSERPINE, CHŒUR D’OMBRES HEUREUSES, DE COUPABLES ET DE FURIES 1’32

    26. Eurydice n’est plus, et mon feu dure encore ORPHÉE 2’3927. Le destin est contraire à ce que tu souhaites

    PLUTON, PROSERPINE, CHŒUR D’OMBRES HEUREUSES 1’54

    28. Tu ne la perdras point, hélas, pour me la rendre ORPHÉE 2’1229. Quel charme impérieux m’excite à la tendresse ?

    PLUTON, PROSERPINE, CHŒUR D’OMBRES HEUREUSES, DE COUPABLES ET DE FURIES 1’35

    30. Souviens-toi du larcin que tu fi s à Cérès ORPHÉE 3’4431. Je cède, je me rends, aimable Proserpine PLUTON, ORPHÉE 2’4732. Vous partez donc, Orphée ? CHŒUR D’OMBRES HEUREUSES, DE COUPABLES ET DE FURIES 6’43

    TOTAL TIME: 82’22

  • REINOUD VAN MECHELEN & LIONEL MEUNIER DIRECTION MUSICALE

    VOX LUMINISZSUZSI TÓTH (DAPHNÉ TRACK 8) STEFANIE TRUE (PROSERPINE TRACKS 25, 27, 29) CLARA COUTOULY (ÉNONE TRACKS 8, 9) DESSUSVICTORIA CASSANO (ARÉTHUSE TRACK 8) BAS-DESSUSRAPHAEL HÖHN (IXION TRACKS 17, 19, 32) HAUTE-CONTREPHILIPPE FROELIGER (TANTALE TRACKS 17, 19, 32 / IXION TRACKS 4, 6) TAILLELIONEL MEUNIER (APOLLON TRACK 15 / TITYE TRACKS 17, 19, 32 / TANTALE TRACKS 4, 6) BASSE-TAILLEGEOFFROY BUFFIÈRE (PLUTON TRACKS 23, 27, 29, 31) BASSE

    A NOCTE TEMPORISDÉBORAH CACHET (EURYDICE TRACKS 9, 10, 11) DESSUSREINOUD VAN MECHELEN (ORPHÉE TRACKS 3, 5, 6, 11, 12, 14, 15, 16, 18, 20, 24, 26, 28, 30, 31) HAUTE-CONTRE

    EMMANUEL RESCHE, ANNELIES DECOCK VIOLONANNA BESSON FLÛTE TRAVERSIÈREMORGANE EOUZAN FLÛTE TRAVERSIÈRE & FLÛTE À BECMYRIAM RIGNOL, SALOMÉ GASSELIN BASSE DE VIOLERONAN KERNOA BASSE DE VIOLE & BASSE DE VIOLONSOFIE VANDEN EYNDE THÉORBEANTHONY ROMANIUK CLAVECIN & ORGUE

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    Pour l’opéra français, le mythe d’Orphée s’est avéré aussi fondateur qu’il l’a été en Italie. L’Orfeo de Luigi Rossi, importé à Paris par le cardinal Mazarin en 1647, permit à une élite aristocratique de découvrir ce genre nouveau. Mais il faudra attendre Gluck pour que l’histoire du poète retrouve la scène française, exception faite d’un bien oublié Orphée (1690) signé Louis Lully, le fi ls du Surintendant. Les malheurs du musicien archaïque ont en revanche occupé les salons avec les cantates de Clérambault, Rameau et Charpentier.

    En 1684, celui-ci compose une œuvre à trois voix, Orphée descendant aux Enfers. En Italie, le jeune compositeur a pu connaître quelques occurrences du mythe. Certes, La Morte d’Orfeo de Stefano Landi (1619), comme les premiers essais lyriques de Peri, Caccini et Monteverdi, sont bien antérieurs à son séjour romain, situé au début des années 1660. Mais le souvenir en perdure parmi les lettrés de la capitale catholique.

    Avec cette œuvre, singulière d’écriture comme de concision, Charpentier démontre son assimilation de l’art de Carissimi. L’ouvrage ne possède pas les caractéristiques de la cantate française telle qu’elle va se développer à la fi n du règne louis-quatorzien, puis sous la Régence, avec sa structure récitatif – air – récitatif – air. Il s’agit plutôt d’une scène dramatique, semblable aux histoires sacrées du maître romain. Elle convoque trois personnages, Orphée, Ixion, Tantale, et contourne le récit habituel dévolu au couple Orphée - Eurydice. Le texte, anonyme, narre la quête d’Orphée. Traversant les Enfers, il y croise deux « damnés » antiques. Grâce au pouvoir thérapeutique des sons, Orphée va se transformer en guérisseur d’âme. Sa musique apaise leurs maux. Quelle douce harmonie a frappé mon oreille ? Et de tous mes tourments a calmé la rigueur ? soupire Tantale. Cette affi rmation de la puissance musicale marque le séduisant prélude où la liberté d’une improvisation violonistique à l’italienne est tempérée par le sfumato de fl ûtes mélancoliques. Orphée entame alors un récit aux âpres émotions. Comme l’amour, la musique sauve du pire, ce qu’affi rmera in fi ne la morale de l’histoire Pour peu que l’amour touche une âme, elle ne ressent point tous les autres tourments. Ixion et Tantale apaisés, le poète peut alors poursuivre sa quête. Le haute-contre lui prête son timbre élégiaque, un registre dans lequel excelle Charpentier, lui-même chanteur.

    ORPHÉE, THÉRAPEUTE MUSICIEN PAR VINCENT BOREL

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    Durant les années 1680, Charpentier est attaché à Marie de Lorraine, duchesse de Guise, de Joyeuse et princesse de Joinville, pour laquelle est composée La Descente d’Orphée aux Enfers, sa seconde illustration du mythe. Constituée de deux actes, on y devine le canevas d’un possible opéra. Le manuscrit nous est parvenu amputé d’un troisième acte où Orphée perd sa dulcinée avant d’être dévoré par les Ménades.

    Dans le cénacle de mademoiselle de Guise, La Descente d’Orphée aux Enfers est un évènement d’importance puisque tous les musiciens et chanteurs à son service s’y trouvent engagés, notamment Charpentier qui chante Ixion, François Anthoine tenant le rôle d’Orphée. Le manuscrit porte des indications prouvant que l’ouvrage fut mis en scène. Cet opéra de poche, donné dans le privé d’une puissante fi gure du royaume, date de 1686 ou 1687. Sa création a lieu rue des Archives, à l’emplacement de l’hôtel particulier des Guise, lieu privilégié de l’activité de Charpentier musicien, ce qu’une plaque commémorative, sous les deux échauguettes médiévales, continue de rappeler au passant.

    L’orchestration de La Descente d’Orphée aux Enfers est fournie. Elle pare délicatement les personnages et le chœur. Dans la cantate, le violon caractérisait Orphée. Désormais, ce sont les tailles de viole et les bois qui accompagnent le poète. Le premier acte rappelle l’atmosphère madrigalesque de L’Orfeo monteverdien. Nymphes et bergers célèbrent la nature et le bonheur. Soudain, c’est l’accident. Eurydice, piquée par le serpent, meurt sur une inquiétante tierce mineure. Un procédé que Charpentier réutilisera dans deux autres morts lyriques ; Creuse dans Médée et l’amant du roi d’Israël dans David et Jonathas. Orphée se lamente alors sur un rythme de chaconne. Sa liberté expressive amplifi e les plaintes de l’œuvre de 1683. Puis Apollon surgit et lui conseille d’aller prier Pluton.

    L’acte infernal chante à nouveau les pouvoirs thérapeutiques de la musique. Alors que Tantale, Ixion et Titye gémissent, torturés par la soif, l’écartèlement et les vautours, le chant d’Orphée suspend leurs tourments. Les violes lui apportent à cet instant une assise confortable. Puis fantômes et furies succombent à son pouvoir musical et le calme retombe sur le sombre séjour. Parvenu devant Proserpine et Pluton, Orphée se fait incantatoire, sa voix procédant par paliers. Une réitération dans la prière qui sera utilisée par Rameau dans l’acte infernal d’Hippolyte et Aricie, lorsque Thésée tente de convaincre les dieux avernaux de lui rendre Pirithoüs.

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    Ces deux œuvres, délicates et intimistes, nous parlent aussi du créateur Charpentier. Grande fut sa frustration de ne pouvoir développer ses ambitions dramatiques aux dimensions de la tragédie lyrique. En effet, comme tous les compositeurs du royaume de France, il se trouvait soumis au diktat de Lully. Depuis 1672, le Florentin, armé du juteux privilège de l’Académie Royale, verrouillait l’accès à l’opéra comme aux musiques de scène. Le nombre des instrumentistes était drastiquement réduit. Lully veillait particulièrement à ce que Charpentier, ce rival choisi par Molière durant ses dernières années, ne s’élève pas trop.

    Par un hasard non dénué d’humour, l’année de création de La Descente d’Orphée aux Enfers, 1687, est celle de la disparition du Surintendant. Charpentier pouvait enfi n avoir accès à la grande forme tragique. L’année 1688 vit trépasser mademoiselle de Guise et Charpentier donner David et Jonathas, une tragédie sacrée commandée par les pères jésuites. Cinq ans plus tard, Marc-Antoine accéda enfi n à l’Académie Royale. Sa sublime Médée, à défaut d’y connaître le succès en 1693, restera l’un des sommets de la tragédie lyrique française, avec Hi ppolyte et Aricie (1733), premier opéra de Rameau. À l’écoute de ces délicats Orphée de poche, on peut imaginer la dimension que Charpentier aurait pu donner à leurs fulgurances émotionnelles s’il avait pu les développer en une tragédie en cinq actes.

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    The Orpheus myth was as important for the birth of opera in France as it had been in Italy. Luigi Rossi’s L’Orfeo, brought to Paris by Cardinal Mazarin in 1647, enabled the aristocratic French elite to discover this new genre. Only later, with Gluck, did the poet-singer’s tragic story reach the French lyric theatre – with the single exception of the now long-forgotten Orphée (1690) by Louis Lully, son of the Superintendent of the Royal Music. However, cantatas by Clérambault, Rameau and Charpentier ensured that the legendary musician’s unhappy fate was sung in the salons of Paris.

    In 1684 Charpentier penned a work for three voices, Orphée descendant aux Enfers (Orpheus descending into the Underworld ). While in Italy, the young composer had got to know several settings of the classical legend: though Stefano Landi’s La Morte d’Orfeo (1619) – like the fi rst essays in lyric drama of Peri, Caccini and Monteverdi – had considerably preceded Charpentier’s stay in Rome in the early 1660s, it was still vividly remembered by the Roman intelligentsia.

    With this piece, remarkable for its style and concision, Charpentier shows how well he has assimilated Carissimi’s art. The work has none of the developed features of the French cantata that fl ourished at the end of Louis XIV’s reign and during the Regency, with its typical structure of Recitative-Air-Recitative-Air. Here we have instead a dramatic scena resembling a Historia Sacra or sacred oratorio by the Roman master. The text, by an unknown author, narrates Orpheus’s quest, avoiding the usual focus on the Orpheus/Eurydice love story, presenting instead Orpheus’s meeting with Ixion and Tantalus, two of the ‘damned’ of ancient mythology whom the hero encounters on his journey through Hades. Thanks to the therapeutic power of sound, Orpheus is transformed into a healer of souls: his music soothes their pain. ‘What sweet harmony greets my ear / And soothes all my harsh torments?’ sighs Tantalus. This affi rmation of the power of music is already evident in the seductive prelude in which the freedom of an italianate violin improvisation is tempered by the melancholy sfumato sound of the fl utes. Orpheus then embarks on his bitter, moving tale. The fi nal moral affi rms that music, like love, can rescue us all from the worst of fates: ‘Once love touches a soul, / It no longer feels any other torment.’ Ixion and Tantalus are both at peace, and the poet is free to pursue his search for Eurydice.

    ORPHEUS – MUSICIAN AND HEALERBY VINCENT BOREL

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    The hero’s hautre-contre voice gives the role an elegiac timbre – this was the vocal range in which Charpentier himself excelled as a singer.

    During the 1680s Charpentier was attached to the household of Marie de Lorraine, Duchess of Guise and Princess of Joinville, for whom he composed La Descente d’Orphée aux Enfers, his second setting of the myth. In its two acts can be discerned the outline of a possible complete opera, though the only surviving manuscript is missing its third act, in which Orpheus loses his sweetheart before being devoured by the Maenads.

    This miniature opera dates from 1686 or 1687. For Mlle de Guise and her circle, La Descente d’Orphée aux Enfers, given privately by such a powerful royal personage, was a major event; every musician and singer in her service took part in it, Charpentier himself singing the part of Ixion, with François Anthoine in the role of Orpheus. The manuscript indicates that the work was staged when it was performed in the de Guise mansion at the Rue des Archives in Paris – a house of great signifi cance for Charpentier’s musical activity, as a commemorative plaque beneath its two medieval bay windows still reminds us.

    The orchestration of La Descente d’Orphée aux Enfers, which is fully written out, sensitively enhances both the solo voices and the chorus. Whereas in the earlier cantata Orpheus had been characterized by the violin, here the poet is accompanied by viols and woodwinds. Act I recalls the madrigalesque atmosphere of Monteverdi’s Orfeo, with nymphs and shepherds celebrating nature and their own happiness. Suddenly the fateful accident occurs, as Eurydice is bitten by the snake, dying on an anguished minor third – a stylistic feature Charpentier was to reuse for two further operatic deaths: Creusa in Medée, and King David’s bosom friend Jonathan in David et Jonathas. Orpheus intones a lament in the rhythm of a chaconne, its expressive freedom far surpassing that of the lamentation in the earlier work of 1683. Apollo then appears, counselling him to go and plead with Pluto.

    The healing powers of music are proclaimed anew in Act II, set in the infernal regions where Tantalus, Ixion and Tityus are groaning helplessly, tortured by thirst, by being broken on the wheel, and by the pecking of vultures. Their torments are halted by Orpheus’s singing, couched in the soothing sounds of the viols. The Shades and Furies yield to his musical enchantment, and a tranquil calm descends on this sombre abode. Appearing before Persephone and Pluto, Orpheus’s plea takes on an incantatory quality, as his singing gradually intensifi es by

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    stages – a repetitive form of prayer later adopted by Rameau in the infernal act of his Hippolyte et Aricie, where Theseus attempts to persuade the gods of the underworld to restore his friend Pirithous to him.

    These two subtle and intimate Orpheus settings tell us much about Charpentier’s creative genius. He felt enormous frustration at being prevented from fulfi lling his dramatic ambitions in the sphere of lyric tragedy. In fact, like all other composers of France at the time he was subject to the dictates of Lully. From 1672 onwards the Florentine composer, armed with the lucrative monopoly privileges of the Académie Royale, barred all access to the opera as well as all other music for the stage; he also drastically reduced the number of instrumental musicians that other composers were allowed to use. Lully was particularly vigilant at ensuring that Charpentier – his rival, whom Molière had chosen for collaboration during the dramatist’s last years – should not be allowed to become too successful. Ironically enough, the year 1687, when La Descente d’Orphée aux Enfers was fi rst performed, also saw the demise of Superintendent Lully. Charpentier was fi nally free to tackle the genre of grand tragedy. In 1688 Mlle de Guise died: Charpentier’s presentation the same year of David et Jonathas, a sacred tragedy, was commissioned and supported by the Jesuit fathers. Five years later, Marc-Antoine was fi nally able to gain access to the Académie Royale. His sublime opera Médée, despite its lack of success in 1693, remains one of the peaks of French lyric tragedy, together with Rameau’s fi rst opera Hippolyte et Aricie of 1733. Listening to this subtle miniature Orpheus, we can imagine how its moments of searing emotional intensity might have taken on a new dimension, had Charpentier been able to expand the work into a fi ve-act lyric tragedy.

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    Der Orpheus-Mythos war für die französische Oper war genauso grundlegend wie für die italienische. Luigi Rossis Orfeo, 1647 durch Kardinal Mazarin nach Paris gebracht, ermöglichte es der aristokratischen Oberschicht, dieses neue Genre kennenzulernen. Doch man musste auf Gluck warten, ehe die Geschichte des Poeten wieder auf die französische Bühne kam, mit Ausnahme eines vergessenen Orphée (1690) von Louis Lully, dem Sohn Jean-Baptiste Lullys. Doch in Kantaten von Clérambault, Rameau und Charpentier war das tragische Schicksal des Musikers aus der Antike in den Salons präsent.

    1684 komponierte Charpentier eine dreistimmige Kantate mit dem Titel Orphée descendant aux Enfers. Der junge Komponist hatte in Italien einige Vertonungen des Mythos’ kennengelernt. Stefano Landis La Morte d’Orfeo (1619) datiert wie die ersten Versuche von Peri, Caccini und Monteverdi, den Stoff auf die Bühne zu bringen, aus der Zeit vor Charpentiers Aufenthalt in Rom in den frühen 1660-er Jahren. Die Gebildeten in der katholischen Hauptstadt behielten dieses Werk jedoch in Erinnerung.

    Mit diesem Werk, das in seiner Schreibweise und Prägnanz einzigartig ist, zeigt Charpentier, wie er sich Carissimis Kunst angeeignet hat, bei dem er in Rom Unterricht nahm. Das Werk hat nicht den typischen Aufbau der französischen Kantate mit dem zweimaligen Wechsel zwischen Rezitativ und Arie, wie er sich am Ende der Regierungszeit Ludwigs XIV. und dann zur Zeit der Régence herausbildete. Vielmehr handelt es sich um eine dramatische Szene, ähnlich den geistlichen Historien Carissimis. Sie versammelt drei Figuren, Orpheus, Ixion und Tantal, und umgeht die gewohnte Geschichte des Paares Orpheus – Eurydike. Im anonymen Text wird über Orpheus’ Suche berichtet. Beim Durchqueren der Unterwelt trifft er auf zwei „Verdammte“ aus der Antike. Dank der therapeutischen Kraft der Klänge verwandelt sich Orpheus in einen Heiler der Seelen. Seine Musik lindert ihren Schmerz. Tantale seufzt: „Quelle douce harmonie a frappé mon oreille ? Et de tous mes tourments a calmé la rigueur ?“ (Welche süße Harmonie vernimmt mein Ohr? Und wie hat sie die Heftigkeit all meiner Qualen besänftigt?). Diese Bestätigung der Macht der Musik bildet ein verführerisches Präludium, in dem die Freiheit der Violinimprovisationen im italienischen Stil durch abgetönte, melancholische Flötenklänge gemildert wird. Dann beginnt Orpheus mit seiner Erzählung voll bitterer Emotionen. Wie die Liebe rettet auch

    ORPHEUS, DER MUSIKTHERAPEUTVON VINCENT BOREL

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    die Musik vor dem Schlimmsten, was letztendlich durch die Moral der Handlung bestätigt wird: „Pour peu que l’amour touche une âme, elle ne ressent point tous les autres tourments“ (Wenn die Liebe eine Seele nur noch so gering berührt, spürt sie alle anderen Qualen nicht mehr). Ixion und Tantal sind besänftigt, und nun kann der Dichter seine Suche fortsetzen. Der Haute-Contre verleiht ihm sein elegisches Timbre, ein Register, in dem Charpentier – der selbst Sänger war – Überragendes leistete.

    In den 1680-er Jahren arbeitete Charpentier für Marie de Lorraine, Herzogin von Guise, Joyeuse und Princesse de Joinville. Für sie schrieb er La Descente d’Orphée aux Enfers, seine zweite Umsetzung des Mythos’. Das Werk besteht aus zwei Akten, und man erahnt die Umrisse einer möglichen Oper. Das Manuskript ist ohne den dritten Akt überliefert, in dem Orpheus seine Geliebte verliert, bevor er von den Mänaden verschlungen wird.

    Im Zirkel um Mademoiselle de Guise war La Descente d’Orphée aux Enfers ein wichtiges Ereignis, an dem alle ihr zu Diensten stehenden Musiker und Sänger beteiligt waren, insbesondere Charpentier, der den Ixion sang, sowie François Anthoine, der die Rolle des Orpheus übernahm. Im Manuskript fi nden sich Hinweise darauf, dass das Werk szenisch aufgeführt wurde. Diese Oper im Kleinformat, die in den privaten Gemächern einer mächtigen Persönlichkeit des Königreichs aufgeführt wurde, stammt aus den Jahren 1686 oder 1687. Ihre Uraufführung fand im Stadtpalais der Familie Guise in der Rue des Archives statt, dem heutigen Hôtel de Soubise. Es war ein besonders wichtiger Ort für die Tätigkeit des Musikers Charpentier, und eine Gedenktafel unter den beiden Erkertürmen erinnert die Passanten bis heute daran.

    La Descente d’Orphée aux Enfers ist dicht orchestriert. Die Figuren und der Chor werden zart ausgeschmückt. In der Kantate wurde Orpheus durch die Geige charakterisiert, doch hier sind es die tailles de viole und die Holzbläser, die den Dichter begleiten. Der erste Akt erinnert an die madrigalartige Atmosphäre in Monteverdis Orfeo. Nymphen und Hirten besingen die Natur und das Glück. Doch plötzlich geschieht das Unglück: Eurydike wird von einer Schlange gebissen und stirbt zu einer beunruhigenden kleinen Terz. Dieses Verfahren sollte Charpentier bei zwei weiteren Operntoden wiederverwenden: bei Kreusa in Médée und bei der Geliebten des Königs von Israel in David et Jonathas. Orpheus singt daraufhin klagend über einen Chaconne-Rhythmus. Die expressive Freiheit dieses Lamentos ist deutlich größer als im Werk von 1683. Dann erscheint Apollo und rät Orpheus, zu Pluto zu beten.

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    In dem Akt, der in der Unterwelt spielt, wird abermals die therapeutische Kraft der Musik besungen. Tantal, Ixion und Tityos seufzen über die Qualen, die durch Durst, Folter und Geier verursacht werden, doch der Gesang des Orpheus’ bringt eine Pause in ihr Leiden. Dabei wird der Sänger durch Gamben unterstützt. Geister und Furien unterliegen der Macht seiner Musik, und Ruhe breitet sich in den dunklen Gefi lden aus. Bei Proserpina und Pluto angelangt setzt Orpheus zu einer Beschwörung an und verwendet seine Stimme graduell. Eine vergleichbare Stelle fi ndet sich in dem Gebet, das Rameau im Akt in der Unterwelt in Hippolyte et Aricie verwendet, als Theseus versucht, die Götter dazu zu bewegen, Pirithous zu ihm zurückkehren zu lassen.

    Diese beiden zarten und intimen Werke verraten uns auch etwas über ihrer Schöpfer Charpentier. Seine Enttäuschung darüber, dass er seine dramatischen Ambitionen nicht in den Dimensionen einer tragédie lyrique ausleben konnte, war groß. Tatsächlich war er, wie alle Komponisten im französischen Königreich, dem Diktat Lullys unterworfen. Seit 1672 versperrte Lully, bewaffnet mit dem einträglichen Privileg der Académie Royale, den Zugang zu Opern- und Bühnenmusik. Die Zahl der Instrumentalisten wurde drastisch reduziert. Und Lully achtete besonders darauf, dass Charpentier, den Molière in seinen letzten Lebensjahren zu seinem Rivalen erwählt hatte, nicht zu hoch aufstieg.

    Durch einen Zufall, der nicht der Komik entbehrt, ist 1687, das Jahr der Uraufführung der Descente d’Orphée aux Enfers, auch das Todesjahr Lullys. Charpentier hatte nun endlich Zugang zur großen Form der tragédie lyrique. 1688 starb auch Mademoiselle de Guise, und Charpentier ließ David et Jonathas aufführen, eine tragédie sacrée, die von den Jesuiten in Auftrag gegeben wurde. Fünf Jahre später schließlich wurde ein Werk Marc-Antoine Charpentiers an der Académie Royale aufgeführt. Seine grandiose Oper Médée war zwar 1693 nicht erfolgreich, bildet aber mit Rameaus erster Oper Hippolyte et Aricie (1733) einen der Höhepunkte der französischen tragédie lyrique. Wenn man sich diesen delikaten Miniatur-Orpheus anhört, kann man sich vorstellen, welches Format Charpentier diesem geistreichen und emotionalen Stoff gegeben hätte, wäre es ihm vergönnt gewesen wäre, ihn zu einer Tragödie in fünf Akten auszuarbeiten.

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    MARC-ANTOINE CHARPENTIER (1643-1704)

    ORPHÉE DESCENDANT AUX ENFERS, H.471

    Récit d’OrphéeEffroyables enfers, où je conduis mes pas,Aucun de vos tourments n’égale mon supplice,Hélas, ou rendez-moi mon aimable EuridiceOu laissez-moi descendre aux ombres du trépas.

    TantaleQuelle douce harmonie a frappé mon oreille ?Et de tous mes tourments a calmé la rigueur ?

    IxionD’où vient que je soupire et qu’au fond [de mon cœurDe mes jeunes amours la fl amme se réveille ?

    OrphéeVos plus grands criminels rongés par [des vautoursSur leurs tristes rochers endurent moins [de peineQu’un malheureux amant que la mort inhumaineSépare pour jamais de ses tendres amours.

    1.

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    3.

    4.

    5.

    ORPHEUS DESCENDING INTO HELL, H.471

    OrpheusDreadful underworld where I direct my steps,None of your torments can equal my agony.Alas! Either give me back my lovely Eurydice,Or let me descend into the shadows of death.

    TantalusWhat sweet harmony greets my earAnd soothes all my harsh torments?

    IxionWhat is it that makes me sigh and, in the depths [of my heart,Reawakens the passion of my youthful love? OrpheusYour greatest wrongdoers, gnawed at by vulturesOn their grim rocks, endure less painThan an unhappy lover whom pitiless deathSeparates for ever from his tender beloved.

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    Ixion et TantaleNe cherchons plus d’où vient cette tendresse,Qui remplit notre cœur d’une douce allégresse ?L’amour dont le divin fl ambeauÉclaire cet amant dans la nuit du tombeau ;Nous a frappés d’un rayon de sa fl amme.

    Orphée, Ixion et TantaleHélas, rien n’est égal au bonheur des amants,Pour peu que l’amour touche une âme,Elle ne ressent point tous les autres tourments.

    6. Ixion, TantalusLet us no longer seek whence comesThis tenderness that fi lls our hearts with [gentle joy;Love, whose divine torchLights this lover’s way in the darkness,In the darkness of the tomb,Has shone on us a ray from his fl ame.

    Ixion, Tantalus, OrpheusAlas! Nothing can equal the happiness of lovers:Once love touches a soul,It no longer feels any other torment.

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    LA DESCENTE D’ORPHÉE AUX ENFERS, H.488

    Ouverture

    PREMIER ACTE[La scène est dans un bocage.]

    SCÈNE PREMIÈREEurydice, Daphné, Énone, Aréthuse, Chœur de Nymphes chantantes et dansantes.

    DaphnéInventons mille jeux divers,Pour célébrer dans ce bocageDe deux parfaits époux le charmant assemblage.

    Chœur de NymphesInventons mille jeux divers,Pour célébrer dans ce bocageDe deux parfaits époux le charmant assemblage.

    DaphnéQue nos chansons percent les airsEt que nos pas légers en impriment l’imageSur l’herbe de ces tapis verts.

    Chœur de NymphesQue nos chansons percent les airsEt que nos pas légers en impriment l’imageSur l’herbe de ces tapis verts.

    7.

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    ORPHEUS’ DESCENT INTO HELL, H.488

    Overture

    ACT ONE[The scene is set in a grove.]

    SCENE ONE Eurydice, Daphne, Œnone, Arethusa, Chorus of Nymphs singing and dancing

    Daphne Let us invent a thousand different gamesTo celebrate in this grove The charming union of a perfect husband and wife.

    Chorus of NymphsLet us invent a thousand different gamesTo celebrate in this grove The charming union of a perfect husband and wife.

    Daphne Let our songs rend the air,And our nimble steps imprint their image On the grass of this greensward.

    Chorus of NymphsLet our songs rend the air,And our nimble steps imprint their image On the grass of this greensward.

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    Entrée des Nymphes.

    Énone et AréthuseRuisseau qui dans ce beau séjourD’un printemps éternel entretiens la verdure,Pour fl atter Eurydice et lui faire la courMêle à nos chants ton doux murmure.Et vous petits oiseaux,Si vous voulez lui rendre hommage,Accordez votre doux ramageAu bruit charmant des eaux.

    La Même Entrée des Nymphes se recommence comme ci-devant.

    EurydiceCompagnes fi dèles,Je vois sous vos pasMourir les appasDe cent fl eurs nouvelles.Ah ! Ménagez mieuxCes dons précieuxDes soupirs de FloreEt des pleurs de l’Aurore.Épargnez leurs attraits naissants :Je les prétends offrir au héros que j’attends.Couchons-nous sur la tendre herbette,Et mêlons à la violetteLe vermeil de la rose et le blanc du jasmin.Nous en ferons une couronneQue je lui mettrai de ma main :Sa constance en est digne et l’Hymen [me l’ordonne.

    9.

    Entry of the Nymphs

    Œnone, Arethusa O stream, you that in this fair abodeMaintain the verdure in eternal springtime, To delight Eurydice and to woo her Mingle your sweet murmur with our songs. And you, little birds, If you wish to pay her homage, Tune your soft warblingTo the bewitching sound of the waters.

    The Entry of the Nymphs is repeated

    Eurydice Faithful companions, I see dying beneath your feet The charms Of a hundred new-blown fl owers. Ah, take greater careOf those precious gifts Of Flora’s sighsAnd Aurora’s tears. Spare their budding beauties: I wish to offer them to the hero whom I await. Let us lie upon the soft grass, And mingle with the violet The crimson of the rose and the white [of the jasmine. We shall make from them a crown That I will set upon him with my own hand: His constancy deserves it, and Hymen [commands me to do so.

  • 24

    Eurydice et Chœur de NymphesQu’il se croira fortuné,Ce héros tendre et fi dèle,De se voir couronnéPar une main fi dèle.

    EurydiceAh !

    ÉnoneL’on ne goûte point de plaisirs sans douleurs,Chère compagne, et les plus fi nesNe peuvent éviter la pointe des épinesEn se jouant avec les fl eurs.

    EurydiceSoutiens-moi, chère Énone, un serpent [m’a blessée,Je n’en puis plus, je tombe, et du venin [pressé e…

    SCÈNE SECONDEOrphée, Troupe de Bergers chantants et dansants, et les susdites.

    OrphéeQu’ai-je entendu ? Que vois-je ?

    Chœur de Nymphes et de BergersO comble des malheurs !

    10.

    11.

    Eurydice, Chorus of NymphsHow fortunate the tender, loyal heroWill think himselfTo be crowned By so faithful a hand!

    Eurydice Ah!

    Œnone One cannot enjoy pleasure without pain, Dear companion, and even the most delicate [of nymphsCannot avoid the tip of the thorn When she plays with fl owers.

    Eurydice Support me, dear Œnone! A serpent has [wounded me. I can bear no more; I fall, and, oppressed [by its venom . . .

    SCENE TWOOrpheus, a group of Shepherds singing and dancing, and the same

    Orpheus What have I heard? What do I see?

    Chorus of Nymphs and Shepherds Oh supreme misfortune!

  • 25

    OrphéeQuoi ? Je perds Eurydice ?

    EurydiceOrphée, adieu, je meurs.

    OrphéeAh ! Bergers, c’en est fait, il n’est plus d’Eurydice.Ses beaux yeux sont fermés pour ne jamais [s’ouvrir.Impitoyables Dieux, vous la laissez mourir :Quelle rigueur, quelle injustice !L’infortunée à peine entrait dans ses beaux joursEt vous en terminez le cours.

    Chœur de Nymphes et de BergersAh, Bergers/Nymphes, c’en est fait, il n’est plus [d’Eurydice.Ses beaux yeux sont fermés pour ne jamais [s’ouvrir.Impitoyables Dieux, vous la laissez mourir,Quelle rigueur, quelle injustice !L’infortunée à peine entrait dans ses beaux joursEt vous en terminez le cours.

    Entrée de Nymphes et de Bergers désespérés.

    OrphéeLâche amant, pourrais-tu survivreÀ la Nymphe qui t’a charmé ?Non ! Tu ne l’as jamais aiméeSi tu diffères de la suivre.

    12.

    13.

    14.

    Orpheus What? Shall I lose Eurydice?

    Eurydice Orpheus, farewell: I die.

    Orpheus Ah, shepherds, it is over: Eurydice is no more! Her lovely eyes are closed, never to open again. Merciless gods, you let her die: What cruelty, what injustice! The unfortunate nymph had scarcely entered [her prime And you cut short its course.

    Chorus of Nymphs and Shepherds Ah, shepherds, it is over: Eurydice is no more! Her lovely eyes are closed, never to open again. Merciless gods, you let her die: What cruelty, what injustice! The unfortunate nymph had scarcely entered [her prime And you cut short its course.

    Entry of despairing Nymphs and Shepherds

    Orpheus Cowardly lover, how could you outlive The nymph who enchanted you? No! You never loved her If you delay in following her.

  • 26

    Mourons ! Destin jaloux qui romps de si beaux [nœuds,Malgré toi le tombeau nous rejoindra tous deux.

    SCÈNE TROISIÈMEApollon et les susdits.

    ApollonNe tourne point, mon fi ls, ce fer contre toi-même,C’est répandre mon sang que de verser le tien.J’entre dans ta douleur, ton tourment est le mien,Suis mes conseils plutôt que ta fureur extrême.

    OrphéeHélas ! Un malheureux qui perd tout ce [qu’il aime,Après le coup affreux d’un si funeste sortDoit-il pas se donner la mort ?

    ApollonMon fi ls, ne perds point l’espérance.Va, pour ravoir ta Nymphe, implorer la puissanceDu prince ténébreux qui règne chez les morts.Va lui faire sentir la douce violenceDe ces charmants accordsOù je dressais tes mains dans ta plus tendre [enfance.Tes chants adouciront ce tyran des Enfers.Tout barbare qu’il est, touché de ta demande,Ne doute point qu’il ne te rendeLa Nymphe que tu perds.

    15.

    Let me die! Jealous Fate, you that break such [beautiful bonds, In spite of you, the tomb will reunite us.

    SCENE THREEApollo and the same

    Apollo My son, do not turn that blade against yourself:To shed your blood is to shed mine. I share your grief, your torment is mine; Follow my counsel, rather than your mad frenzy.

    Orpheus Alas! Should a wretch who loses everything [he loves Not take his own life After the dreadful blow of so dire a fate?

    Apollo My son, do not lose hope. Go: to regain your nymph, implore the power Of the dark prince who reigns among the dead. Go, make him feel the sweet violence Of those captivating strains In which I trained your hands in your earliest [childhood. Your songs will soften the tyrant of the Underworld.Cruel though he be, moved by your request, Do not doubt that he will restore to you The nymph you have lost.

  • 27

    Apollon poursuit sa carrière.

    OrphéeQue d’un frivole espoir c’est fl atter [mon supplice !N’importe, essayons tout pour ravoir Eurydice.

    Chœur de Nymphes et de BergersJuste sujet de pleurs,Malheureuse journée.Sont-ce là les douceursQue les nœuds d’un saint hyménéePromettaient à ces jeunes cœurs ?

    Entrée de Nymphes et de Bergers désespérés.

    Chœur de Nymphes et de BergersJuste sujet de pleurs,Malheureuse journée.Sont-ce là les douceursQue les nœuds d’un saint hyménéePromettaient à ces jeunes cœurs ?

    Fin du Premier Acte.

    16.

    Apollo continues upon his course

    Orpheus Ah, how he deceives my torment with a vain [hope! But what does it matter? Let me try everything [to regain Eurydice.

    Chorus of Nymphs and Shepherds Rightful cause for weeping! Day of woe! Are these the delights That the bonds of sacred marriage Promised these young hearts?

    Entry of despairing Nymphs and Shepherds

    Chorus of Nymphs and Shepherds Rightful cause for weeping! Day of woe! Are these the delights That the bonds of sacred marriage Promised these young hearts?

    End of Act One

  • 28

    SECOND ACTEL’Enfer

    SCÈNE PREMIÈRETantale, Ixion, Titye, Furies.

    Ixion, Tantale et TityeAffreux tourments, gênes cruelles,Qu’en ces lieux nous souffrons sans espoir [de secours,Renaissantes douleurs, peines toujours [nouvelles,Hélas, durerez-vous toujours ?

    SCÈNE SECONDEOrphée, Fantômes dansant et les susdits.

    OrphéeCessez, cessez, fameux coupables,D’emplir ces tristes lieux de cris réitérés.Les tourments que vous endurezAux rigueurs de mon fait ne sont point [comparables.Cessez, cessez, fameux coupables,D’emplir ces tristes lieux de cris réitérés.

    Ixion, Tantale et TityeQuelle touchante voix, quelle douce harmonieSuspend mon rigoureux tourment ?

    TantaleNi ces fruits, ni ces eaux ne me font plus d’envie.

    17.

    18.

    19.

    ACT TWOHell

    SCENE ONE Tantalus, Ixion, Tityus, Furies

    Ixion, Tantalus, Tityus Hideous torments, cruel tortures That we suffer here without hope of relief, Sufferings constantly reborn, pains ever [renewed, Alas, will you last eternally?

    SCENE TWOOrpheus, dancing Phantoms and the same

    Orpheus Cease, cease, you notorious wrongdoers, To fi ll this gloomy abode with repeated cries.The torments you endure Cannot be compared with the harshness [of my case. Cease, cease, you notorious wrongdoers, To fi ll this gloomy abode with repeated cries.

    Ixion, Tantalus, Tityus What a touching voice! What sweet harmony Interrupts my pitiless torment?

    Tantalus I no longer desire those fruits or that water.

  • 29

    IxionJe respire, ma roue arrête en ce moment.

    TityeDe mes cruels vautours la faim semble assouvie.

    Ixion, Tantale et TityeMortel, qui que tu sois,Si ton cœur est sensible à notre long martyre,Recommence à mêler au doux son de ta lyreLes tendres accents de ta voix.

    OrphéeJe ne refuse point ce secours à vos larmes,Heureux si ces tristes accentsSur vos maux si puissantsPour attendrir Pluton, avaient les mêmes [charmes.Heureux si ces tendres accentsLe portaient à fi nir les peines que je sens.

    Chœur des Furies et de CriminelsIl n’est rien aux Enfers qui se puisse défendreDe leurs charmes vainqueurs.Juges-en par les pleursQue tu nous vois répandre.Attendris nos barbares cœurs.Calme nos cuisantes douleurs.C’est ce qu’il n’appartient qu’à toi seul [d’entreprendre.Que tes chants ont d’appas, qu’ils sont pleins [de douceurs !Il n’est rien aux Enfers qui se puisse défendreDe leurs charmes vainqueurs.

    20.

    21.

    Ixion I breathe once more: my wheel stops now.

    Tityus The hunger of my fi erce vultures seems assuaged.

    Ixion, Tantalus, Tityus Mortal, whoever you may be, If your heart is touched by our long martyrdom, Combine once more the sweet sound of your lyre With the tender strains of your voice.

    Orpheus I do not refuse thus to relieve your tears. Happy would I be if these melancholy strains,Which have such power over your woes,Could charm Pluto to pity in the same way! Happy would I be if these tender strainsCould move him to put an end to the sorrows [I feel!

    Chorus of Furies and Criminals Nothing in the Underworld can resist Their conquering charms. Judge by the tears You see us shed. Move our inhuman hearts! Soothe our burning pains!You alone can accomplish this. What delights your songs possess! [How sweet they are! Nothing in the Underworld can resist Their conquering charms.

  • 30

    Entrée des Fantômes.

    SCÈNE TROISIÈMEPluton, Proserpine, Ombres heureuses chantantes et dansantes, et les susdits.

    PlutonQue cherche en mon palais ce mortel téméraire ?Ose-t-il en troubler le silence éternel ?Prévoit-il ce qui suit son dessein criminel ?Connaît-il le danger qu’on court à me déplaire ?

    OrphéeJe ne viens point ici, Monarque des Enfers,Pour faire aucune violenceAux lieux soumis à ta puissance,Ni poussé du désir d’apprendre à l’universQu’Orphée a mis Cerbère aux fers.L’unique et cher objet pour qui mon cœur [soupire,Eurydice… À ce nom je sens manquer ma voix,Ma lyre, en cet instant, muette sous mes doigts,Ne peut plus exprimer mon rigoureux martyre.Soupirs, ardents soupirs, c’est à vous à le dire.

    ProserpinePauvre amant, quel cœur de rocherNe se laisserait pas toucherAux tendres accents de ta plainte ?

    22.

    23.

    24.

    25.

    Entry of Phantoms

    SCENE THREE Pluto, Proserpine, Happy Shades singing and dancing, and the same

    Pluto What does this reckless mortal seek in my palace?Does he dare to disturb its eternal silence? Does he foresee the consequences [of his criminal design? Does he know the danger run by those [who displease me?

    Orpheus I do not come here, Monarch of the Underworld, To do violence To the realm subject to your power, Nor driven by the desire to declare [to the universe That Orpheus has placed Cerberus in irons. The only dear object for whom my heart yearns, Eurydice . . . At that name I feel my voice failing, And my lyre, now silent beneath my fi ngers,Can no longer express my bitter martyrdom! Sighs, ardent sighs, it is you who must speak [for me.

    Proserpine Poor lover, what heart of stoneWould not allow itself to be touched By the tender strains of your plaint?

  • 31

    Chœur d’Ombres HeureusesPauvre amant, quel cœur de rocherNe se laisserait pas toucherAux tendres accents de ta plainte ?

    ProserpineDonne relâche à tes soupirs,Raconte tes malheurs sans crainte,Je partage tes déplaisirs.

    Chœur d’Ombres Heureuses, de Coupables et de FuriesDonne relâche à tes soupirs,Raconte tes malheurs sans crainte,Nous partageons tes déplaisirs.

    OrphéeEurydice n’est plus, et mon feu dure encore.Cette naissante fl eur ne faisait que d’éclore.Hélas ! Dans son plus beau printempsUn serpent a fi ni sa triste destinée,Sur le point qu’elle allait par un doux hyménéeRécompenser mes feux constants.Ah ! Laisse-toi toucher à ma douleur extrême,Rends-moi, Dieu des Enfers, cette rare beauté,Le jour m’est odieux sans la Nymphe que j’aime,Redonne-lui la vie, ou m’ôte la clarté.

    PlutonLe destin est contraire à ce que tu souhaites.Époux infortuné, fi nis tes vains regrets,

    26.

    27.

    Chorus of Happy Shades Poor lover, what heart of stoneWould not allow itself to be touched By the tender strains of your plaint?

    Proserpine Cease your sighs for a moment, Relate your woes without fear: I share your affl iction.

    Chorus of Happy Shades, Wrongdoers and Furies Cease your sighs for a moment, Relate your woes without fear: We share your affl iction.

    Orpheus Eurydice is no more, yet my passion still endures. That burgeoning fl ower was still opening. Alas! In her fairest springtime A serpent ended her sad destiny, Just as she was about to reward my constant [ardourWith tender conjugal vows. Ah! Be moved by my extreme sorrow! Restore to me, God of the Underworld, that rare [beauty!The day is hateful to me without the nymph I love.Give her back her life, or deprive me of the light.

    Pluto Fate opposes your wishes. Unfortunate husband, cease your vain regrets:

  • 32

    Les ombres qui me sont sujettesDe l’empire des morts ne retournent jamais.

    ProserpineAh ! Puisqu’avant le temps la rigueur [de la ParqueA tranché le fi l de ses jours,Permets qu’elle revive, ô souverain monarque,Et qu’elle en achève le cours.

    Chœur d’Ombres HeureusesPermets qu’elle revive, ô souverain monarque,Et qu’elle en achève le cours.

    OrphéeTu ne la perdras point, hélas, pour me la rendre.Tout mortel est soumis à la loi du trépas,Et ma chère Eurydice aura beau s’en défendre,Il faut que tôt ou tard elle rentre ici-bas.Ah ! Laisse-toi toucher à ma douleur extrême,Rends-moi, Dieu des Enfers, cette rare beauté,Le jour m’est odieux sans la Nymphe que j’aime,Redonne-lui la vie, ou m’ôte la clarté.

    PlutonQuel charme impérieux m’excite à la tendresse ?Et me fait plaindre son tourment ?Pluton, aurais-tu la faiblesseDe te laisser toucher aux regrets d’un amant ?

    28.

    29.

    The shades that are my subjects Never return from the realm of the dead.

    Proserpine Ah, since cruel Fate Has cut the thread of her days before her time, Permit her to live once more, O sovereign [monarch, And conclude their course.

    Chorus of Happy Shades Permit her to live once more, O sovereign [monarch, And conclude their course.

    Orpheus You will not lose her, alas, in returning her to me. All mortals are subject to death’s decree, And though my dear Eurydice may resist it, Sooner or later she must return here. Ah! Be moved by my extreme sorrow! Restore to me, God of the Underworld, that rare [beauty!The day is hateful to me without the nymph I love.Give her back her life, or deprive me of the light.

    Pluto What powerful spell inclines me to tenderness And makes me pity his torment? Pluto, would you be so weak As to let yourself be touched by a lover’s regrets?

  • 33

    ProserpineCourage, Orphée, étale ici les plus grands [charmesDe tes accents mélodieux.Le plus infl exible des dieuxNe retient qu’à peine ses larmes.

    Chœur d’Ombres Heureuses, de Coupables et de FuriesCourage, Orphée, étale ici les plus grands [charmesDe tes accents mélodieux.Le plus infl exible des dieuxNe retient qu’à peine ses larmes.

    OrphéeSouviens-toi du larcin que tu fi s à Cérès,Souviens-toi que l’Amour,Dans les yeux pleins d’attraitsDe ton Épouse incomparable,Choisit le plus beau de ses traitsDont le coup sut percer ton cœur impénétrable.C’est par ce coup heureux dont ton cœur [fut blessé,C’est par ces yeux charmants d’où ce trait [fut lancéQue le fi dèle Orphée à tes pieds te conjureDe soulager l’excès des peines qu’il endure.N’ont-ils plus les appas dont tu fus enchanté ?Ah ! Laisse-toi toucher à ma douleur extrême,Rends-moi, Dieu des Enfers, cette rare beauté,Le jour m’est odieux sans la Nymphe que j’aime,Redonne-lui la vie, ou m’ôte la clarté.

    30.

    Proserpine Courage, Orpheus! Display here the greatest [charms Of your melodious strains. The most infl exible of the gods Can barely restrain his tears.

    Chorus of Happy Shades, Wrongdoers and Furies Courage, Orpheus! Display here the greatest [charms Of your melodious strains. The most infl exible of the gods Can barely restrain his tears.

    Orpheus Remember how you robbed Ceres.Remember how CupidChose his fi nest dart From the eyes of your matchless wife,So full of beguilements, And pierced your impenetrable heart therewith.By the happy blow that wounded your heart, By the captivating eyes whence that dart was fi red,Faithful Orpheus, kneeling at your feet, [beseeches you To assuage the extreme sorrows he has endured. Do they no longer have the charms that [enchanted you? Ah! Be moved by my extreme sorrow! Restore to me, God of the Underworld, that rare [beauty!The day is hateful to me without the nymph I love.Give her back her life, or deprive me of the light.

  • 34

    PlutonJe cède, je me rends, aimable Proserpine,Conjuré par vos yeux je n’ai plus de rigueur.Voyez ce que peut sur mon cœurVotre beauté divine.Retourne à la clarté du jour,Orphée amoureux et fi dèle,Je vais tirer des mains de la Parque cruelleL’objet de ton amour.Sors triomphant de l’empire des ombres,Eurydice suivra tes pas.Mais pour la regarder ne te retourne pas,Que tu ne sois sorti de ces demeures sombres.Sinon je la reprends par un second trépas.

    Pluton et Proserpine disparaissent.

    OrphéeAmour, brûlant Amour, pourras-tu te contraindre ?Ah ! Que le tendre Orphée à lui-même est [à craindre.

    Il sort.

    SCÈNE QUATRIÈMEOmbres Heureuses, Coupables, Furies et Fantômes dansant.

    Chœur d’Ombres Heureuses, de Coupables et de FuriesVous partez donc, Orphée ? Ah ! Regrets superfl us !Soulagement trop court,

    31.

    32.

    Pluto I yield, I surrender, adorable Proserpine;With your eyes imploring me, I have no cruelty left.Behold your divine beauty’s power Over my heart. Return to the brightness of day, Loving, faithful Orpheus.I shall pluck from the hands of cruel Fate The object of your love. Emerge triumphant from the realm of shadows; Eurydice will follow in your footsteps. But do not look back to gaze upon her Until you have left this dark abode,Otherwise I shall reclaim her in a second death.

    Pluto and Proserpine vanish

    Orpheus Love, burning love, can you be constrained? Ah, tender Orpheus frightens even himself!

    He departs

    SCENE FOUR Happy Shades, Wrongdoers, Furies and Phantoms, dancing

    Chorus of Happy Shades, Wrongdoers and Furies Then you are leaving, Orpheus? Ah! Futile regrets!All too short relief,

  • › MENU35

    Plaisirs trop peu durables,Hélas, vous êtes disparusComme des songes agréables.Demeurez toujours avec nous,Charmante impression de cette voix touchanteQui nous ravit, qui nous enchante.

    Ixion, Tantale et TityeTant que nous garderons un souvenir si douxLe bonheur des Enfers rendra le Ciel jaloux.

    Chœur d’Ombres Heureuses, de Coupables et de FuriesDemeurez toujours avec nous,Charmante impression de cette voix touchanteQui nous ravit, qui nous enchante.Tant que nous garderons un souvenir si douxLe bonheur des Enfers rendra le Ciel jaloux.

    Entrée des Fantômes.

    Chœur d’Ombres Heureuses, de Coupables et de FuriesDemeurez toujours avec nous,Charmante impression de cette voix touchanteQui nous ravit, qui nous enchante.Tant que nous garderons un souvenir si doux,Le bonheur des Enfers rendra le Ciel jaloux.

    Fin du 2d Acte.[Le Manuscrit de Charpentier s’interrompt ici.]

    All too fl eeting pleasures, Alas, you have vanished Like pleasant dreams. Stay with us always, Bewitching impression of that touching voice Which ravishes and enchants us.

    Ixion, Tantalus, Tityus As long as we retain so sweet a memory, Hell’s happiness will make Heaven envious.

    Chorus of Happy Shades, Wrongdoers and Furies Stay with us always, Bewitching impression of that touching voice Which ravishes and enchants us. As long as we retain so sweet a memory, Hell’s happiness will make Heaven envious.

    Entry of Phantoms

    Chorus of Happy Shades, Wrongdoers and Furies Stay with us always, Bewitching impression of that touching voice Which ravishes and enchants us. As long as we retain so sweet a memory, Hell’s happiness will make Heaven envious.

    End of Act Two[Charpentier’s manuscript breaks off here]

  • RECORDED IN FEBRUARY 2019 AT KEYHOF CHAPEL (HULDENBERG, BELGIUM)

    ALINE BLONDIAU RECORDING PRODUCER, EDITING & MASTERING

    JOHN THORNLEY ENGLISH TRANSLATION (P.12-14)CHARLES JOHNSTON ENGLISH TRANSLATION (SUNG TEXTS)SUSANNE LOWIEN GERMAN TRANSLATIONVALÉRIE LAGARDE DESIGN & AURORE DUHAMEL ARTWORKBERNARD FAUCON / AGENCE VU, SÉRIE “LES CHAMBRES D’OR”, LA MURAILLE D’OR COVER IMAGEGAULTIER DURHIN INSIDE PHOTOS

    ALPHA CLASSICSDIDIER MARTIN DIRECTORLOUISE BUREL PRODUCTIONAMÉLIE BOCCON-GIBOD EDITORIAL COORDINATOR

    ALPHA 566P A NOCTE TEMPORIS & MUSICA LUMINIS ASBL & ALPHA CLASSICS / OUTHERE MUSIC FRANCE 2020C ALPHA CLASSICS / OUTHERE MUSIC FRANCE 2020

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