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MARC ANDRÉ LAPLANTE
ÉTUDE DE LA PERFORMANCE D'UN SYSTÈME DE DÉSINFECTION DE LA
SOLUTION NUTRITIVE PAR OZONISATION SUR LES ASPECTS
MICROBIOLOGIQUES ET AGRONOMIQUES D'UNE CULTURE DE TOMATE DE
SERRE
Mémoire présentéà la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en biologie végétalepour l'obtention du grade de maître es sciences (M.Se.)
DEPARTEMENT DE PHYTOLOGIEFACULTÉ DES SCIENCES DE L'AGRICULTURE ET DE L'ALIMENTATION
UNIVERSITÉ LAVALQUÉBEC
JANVIER 2006
© Marc André Laplante, 2006
Résumé
La performance d'un système de désinfection de la solution nutritive par ozonisation sur les
aspects microbiologiques et agronomiques a été déterminée pour une culture de tomate de
serre. Des doses d'ozone de 3,5, 5,3 et 14,1 ppm ont été appliquées à la solution nutritive
et les résultats furent insatisfaisants. Ces mauvais résultats pourraient s'expliquer par un
contact insuffisant entre les molécules d'ozone et les microorganismes dans le système
spécifique installé dans le cadre de ce projet. L'ajout de peroxyde et/ou de chlore a permis
d'améliorer la désinfection de façon importante. Le chlore a procuré les meilleurs résultats
avec une élimination de plus de 92 % des bactéries tandis que le peroxyde a amélioré la
désinfection d'environ 30 à 40 %. La meilleure désinfection a été obtenue par l'injection
d'ozone (9 ppm) et de chlore (8 ppm). Le traitement combinant l'ozone à 9 ppm et le chlore
à 8 ppm a été appliqué pour une culture complète de tomate. La désinfection a été quasi
parfaite (plus de 99 % pour les bactéries et 100 % pour les champignons) avec ces doses.
Nous avons, en outre, mesuré l'effet des traitements de désinfection et du recyclage sur la
composition minérale des solutions nutritives et la productivité des cultures. La croissance
et le développement, la qualité et le rendement d'une culture de tomate n'ont pas été
affectés par la désinfection à l'ozone et au chlore ainsi que par le recyclage des solutions
nutritives.
Avant-propos
Cette étude a été réalisée sous la direction du professeur André Gosselin et la co-direction
de Dre Martine Dorais, chercheure à Agriculture et Agroalimentaire Canada. L'étude
n'aurait pas été possible sans la participation du Dr. Russell Tweddell, du Dre Carole
Martinez, de M. Michel Lacroix, de M. Danny Doiron, de Mme Linda Gaudreau ainsi que
du personnel technique de Les Serres du St-Laurent inc, du Centre de Recherche en
Horticulture de l'Université Laval et du Laboratoire de diagnostic du Québec.
Je remercie le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
(CORPAQ) et Les Serres du S-Laurent inc. qui ont contribué au financement de cette
étude.
TABLE DES MATIERES
RÉSUMÉ 2
AVANT-PROPOS 3
TABLE DES MATIÈRES 4
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES FIGURES 6
CHAPITRE I : PROBLÉMATIQUE 7
1.1. Introduction 81.1.1 Profil de l'industrie 81.1.2 Problématique 9
1.2. Les étapes du recyclage 101.3. Les différents systèmes de désinfection 111.4. Nutrition minérale en recirculation 201.5. Volet microbiologique de la recirculation 221.6. Objectifs de recherche 24
1.6.1. Objectif général 241.6.2. Objectifs spécifiques 24
1.7. Hypothèses de recherche 24
CHAPITRE II : ÉTUDE DE LA PERFORMANCE D'UN SYSTÈME DE
DÉSINFECTION DE LA SOLUTION NUTRITIVE PAR OZONISATION SUR LES
ASPECTS MICROBIOLOGIQUES ET AGRONOMIQUES D'UNE CULTURE DE
TOMATE DE SERRE 25
RÉSUMÉ 25
2.1 Introduction 262.2 Méthodologie 282.3 Résultats et discussion 32
2.3.1 Désinfection de la solution nutritive 322.3.2 Croissance et productivité d'une culture de tomate 352.3.3 Évolution minérale des solutions nutritives en recirculation 36
2.4 Conclusion 37
CONCLUSION GÉNÉRALE 50BIBLIOGRAPHIE 52
ANNEXE 1 56ANNEXE 2 57
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU 1 : Le temps (secondes) pour que 95% des spores de Pénicilliumdigitatum et Geotrochum citri-aurantii meurent dans une solution contenant200 |ig de chlore libre par ml à différents pH de 5 et 24 °C. 16
TABLEAU 2 : Liste des analyses microbiologiques effectuées dans le cadre del'expérience sur la performance d'un système de désinfection de la solutionnutritive par ozonisation sur une culture de tomate de serre. 39
TABLEAU 3 : Effet de 3 doses d'ozone sur la désinfection de la solution nutritived'une culture de tomate. 40
TABLEAU 4 : Influence d'une ozonisation à 9 ppm suivie d'un ajout de différentesconcentrations de peroxyde en laboratoire sur le nombre de bactéries dans la solutionnutritive. 41
TABLEAU 5 : Effet de différentes concentrations de chlore et de peroxyde sur lapopulation bactérienne d'une solution nutritive préalablement traitée par uneozonisation à 9 ppm. 42
TABLEAU 6 : Influence de l'ajout de peroxyde et/ou de chlore après un traitement àl'ozone (9 ppm) sur les populations fongiques dans la solution nutritive. 43
TABLEAU 7 : Effet de différentes doses de chlore ajoutées à l'ozonisation de 9 ppmsur les populations bactériennes dans la solution nutritive. 44
TABLEAU 8 : Évolution des populations fongiques dans la solution nutritiverecyclée et traitée ou non avec à une ozonisation à 9 ppm et une chloration à8 ppm à trois dates différentes. 46
TABLEAU 9 : Croissance et développement mesurés sur une culture de tomate avecou sans recyclage des solutions nutritives. 47
TABLEAU 10 : Effet de la recirculation durant une période de 10 semaines sur laconductivité électrique (CE) et le pH des solutions nutritives. 48
LISTE DES FIGURES
FIGURE 1 : Solubilité de l'ozone dans l'eau en fonction de la température. 18
FIGURE 2 : Évolution des populations bactériennes (CFU/ml) de la solutionnutritive traitée ou non par une injection de 9 ppm d'ozone et 8 ppm de chlore. 45
FIGURE 3 : Évolution des concentrations du sodium (a), des sulfates (b) et deschlorures (c) dans les solutions nutritives sur une période de 10 semaines. 49
Chapitre I
PROBLÉMATIQUE
1.1 Introduction
1.1.1 Profil de l'industrie serricolc
On retrouve l'industrie serricole la plus développée en Europe. Les pays nordiques
(Pays-Bas, Scandinavie et Belgique) présentent des serres avec des technologies plus
avancées tandis que les serres situées au sud de FEurope, tel qu"en Espagne, en Italie et en
Grèce sont majoritairement de type «cultures abritées». Les Pays-bas sont le chef de file
mondial en ce qui a trait à l'industrie serricole. L'industrie nord-américaine est moins
développée au niveau des superficies totales, mais les serres qui s'y trouvent sont
généralement assez avancées technologiquement, surtout au Canada.
Production canadienne
On retrouve au Canada environ 2 000 ha en culture sous serres. Les recettes pour
l'année 2003 ont dépassé 2,1 milliards de dollars. La production en serre se fait dans
chaque province, mais elle se concentre en Ontario avec environ 50 % de la production
canadienne. La Colombie-Britannique produit environ 25 % et le Québec 12 % de la
production serricole canadienne totale (Purdy, 2005).
Selon Statistique Canada, le Canada a produit pour une valeur de 300 millions de
dollars en tomates de serre durant l'année 2003. L'industrie canadienne de production de
tomates de serre a connu une très forte croissance au cours des dix dernières années. Depuis
1996, la production de tomates de serre et la valeur monétaire de cette industrie ont plus
que doublé (Purdy, 2005).
Production québécoise
La production québécoise de tomates de serre en 2002 était estimée à plus de 13 000
tonnes, pour une valeur de plus de 33 millions de dollars (MAPAQ, 2003). Depuis cinq ans,
l'accroissement observé de la production de légumes de serre au Québec s'explique par
l'amélioration du rendement, et non pas par l'accroissement des superficies (Statistiques
Canada, 2002).
1.1.2 Problématique
Une des principales problématiques rencontrées dans la culture de la tomate de serre
est le rejet d'engrais et le gaspillage d"eau via le lessivage des solutions nutritives
Les surplus des solutions nutritives (qui peuvent aller jusqu'à 50 000 l/ha/jour) sont
la plupart du temps rejetés dans l'environnement à même l'égout pluvial. D'après une étude
de Tùzel et coll. (2001), la consommation d'éléments nutritifs a diminué de 32-34 % en
système fermé comparativement au système ouvert. D'après cette même étude, la
recirculation de la solution nutritive représentait des économies en eau de l'ordre de 30 %.
C'est en raison de la problématique du rejet d'engrais dans l'environnement que le
concept du recyclage de la solution nutritive est né. La législation de certains pays
d'Europe oblige les serriculteurs à limiter leurs rejets dans l'environnement. Déjà plusieurs
producteurs européens ont établi leur production en système fermé. Au Canada, la
législation n'est pas encore établie en ce sens, mais ça ne saurait tarder.
1.2 Les étapes du recyclage
Récupération
Les solutions nutritives lessivées hors des substrats sont récupérées. Les systèmes
les plus couramment utilisés sont les dalots au sol ainsi que les gouttières suspendues.
L'écoulement des solutions nutritives via les dalots au sol nécessite que le sol soit nivelé
avec une pente, ce qui n'est pas le cas des gouttières suspendues. Par la suite, les solutions
nutritives sont dirigées vers des bassins où elles sont entreposées.
Désinfection
Après sa récupération et son entreposage, la solution nutritive doit être désinfectée.
La désinfection consiste à éliminer la quasi-totalité des différents agents pathogènes
présents dans la solution nutritive lessivée. Cette opération est primordiale pour éviter toute
contamination des plants sains.
Recalibra tion
Cette étape vise à équilibrer la solution nutritive recyclée en tenant compte des
éléments qui sont grandement absorbés par les plants et ceux qui s'accumulent. Selon la
littérature (Baas et Berg, 1999; Heinen et Willengen, 1999: Le Quillec, 2002), les éléments
Na, Ca, Mg, SO4 et Cl peuvent s'accumuler, alors que la concentration d'autres ions (K,
NO3, PO4, etc) est souvent déséquilibrée. Le réajustement de la recette se fait en fonction de
l'analyse des solutions lessivées et du pourcentage de la recette finale qui provient du
recyclage des solutions nutritives comparativement aux solutions fraîches. Le moyen le
plus efficace pour atténuer les fluctuations du pH en recirculation est la modulation de la
concentration en ions NH4"1".
10
1.3 Les différents systèmes de désinfection
Plusieurs systèmes de désinfection sont utilisés dans l'industrie serricole. La
pasteurisation et les rayons ultra-violets sont les deux systèmes les plus utilisés, mais la
filtration. la chloration et l'ozonisation s'avèrent de nouvelles technologies prometteuses.
Traitement à la chaleur (pasteurisation)
La pasteurisation consiste à amener la solution dans un échangeur de chaleur et à la
chauffer jusqu'à 95 °C durant un minimum de 30 secondes (Runia, 2001). L'efficacité de
ce traitement sur les différents pathogènes dépend de la température de la solution nutritive
et de la durée d'exposition du pathogène. La solution nutritive à traiter est souvent acidifiée
jusqu'à un pH de 4 pour diminuer les dépôts de calcium dans les échangeurs. De plus, une
filtration de l'eau avant son passage dans les échangeurs est conseillée pour éliminer les
débris organiques (Le Quillec, 2002).
Ce système de désinfection offre une bonne efficacité et s'adapte très bien aux
entreprises de grandes surfaces. De plus, il présente peu de risques de contamination pour
la culture. Par contre, l'utilisation de ce système entraîne une augmentation de 5 °C de la
température de l'eau à la sortie du procédé. En plus, le coût d'implantation est élevé ainsi
que ses coûts d'entretien et de fonctionnement, de 1 à 1,5 m3 de gaz naturel par m3 de
solution nutritive (www.priva.ca). La désinfection à la chaleur nécessite également un
réajustement du pH lors de la conception de la solution nutritive en raison de l'abaissement
du pH avant la pasteurisation (Le Quillec, 2002).
Traitement aux rayons ultra-violets
Les rayons ultra-violets (UV) sont des ondes électromagnétiques dont la longueur
d'onde varie entre 100 et 400 nm. Leur action bactéricide est comprise entre 200 et 280 nm
(Le Quillec, 2002). Ces UV détruisent les pathogènes par une réaction photochimique qui
affecte leur ADN (Runia, 1994b). Les UV sont habituellement produits par le passage d'un
courant électrique entre deux électrodes dans une lampe contenant des vapeurs de mercure.
Il existe deux types de lampes UV, les lampes à haute et à basse pression. Les lampes à
11
haute pression émettent des UV de longueurs d'onde comprises entre 200 et 280 nm, tandis
que les lampes à basse pression émettent un rayonnement à 254 nm (Le Quillec, 2002). La
quantité d'énergie nécessaire à l'irradiation de la flore est moins grande avec les lampes à
basse pression, car la longueur d'onde optimale pour la destruction des pathogènes est
253.7 nm (Gelzhàuser et coll., 1985), qui est produite de façon plus importante par les
lampes à basse pression.
Le traitement aux UV offre une bonne efficacité désinfectante et n'influence pas le
pH de la solution nutritive. De plus, ce type de désinfection peut bien s'adapter aux
complexes serricoles de grandes surfaces. Parmi les désavantages de ce système de
désinfection, on dénote une forte consommation en électricité (énergivore). De plus, ce
système est plus ou moins adapté dans le cas des substrats organiques qui colorent l'eau
drainée. Par ailleurs, la désinfection aux UV détruit une portion des chélates de fer et de
manganèse, ce qui entraîne des dépôts d'oxyde de fer et de manganèse sur les lampes.
Enfin, le remplacement des lampes est difficile et coûteux (Le Quillec, 2002).
Filtration lente sur sable ou biologique
Cette méthode utilise un filtre mécanique généralement du sable, mais parfois des
roches volcaniques auquel s'ajoute à l'occasion un filtre biologique par la présence de
microorganismes (Le Quillec, 2002). La majeure partie de la filtration est faite de façon
mécanique lorsque les spores de fort diamètre sont complètement captées par le filtre. Le
filtre doit être composé de fines particules pour être plus efficace. Le filtre biologique prend
2 à 6 mois pour devenir efficace. Il est composé de bactéries, de protozoaires et de
bactériophages qui adhèrent aux grains ou aux agrégats et formant un film biologique
épurateur. Les mécanismes d'action biologique de ce type de filtre sont la prédation par les
organismes qui y sont présents, le piégeage par les particules composant le filtre et la
désagrégation de la matière organique (Haarhoff et Cleasby, 1991).
Les avantages de la désinfection par filtration lente ou biologique résultent de sa
faible influence sur la solution nutritive et de son faible coût de fonctionnement. De plus,
elle ne présente aucun risque pour l'utilisateur et les cultures. Par contre, on connaît peu
12
son efficacité pour contrôler les virus et les bactéries (Le Quillec, 2002). En plus, cette
méthode s'est avérée plus ou moins efficace contre Fusarium oxysporum (Runia, 1995) et
Radopholus similis (van Os et coll., 1999).
Chloration
Le chlore est un oxydant très actif ; il se combine directement avec presque tous les
éléments. Le chlore attaque tous les éléments, sauf les gaz rares de l'air, l'oxygène, l'azote et
le carbone; il se forme alors tous les chlorures correspondants. L'action désinfectante du
chlore peut se faire par trois formes de chlore:
- Le chlore libre, définit comme la concentration de chlore résiduel dans l'eau
présent sous la forme de gaz dissous (Ch), d'acide hypochloreux (HC1O) et d'ions
hypochlorite (CIO"). Leur proportion respective est déterminée par la valeur du pH et la
température (www.edstrom.com).
- Le chlore combiné, définit comme le chlore résiduel présent dans l'eau en
combinaison avec l'ammonium ou des aminés organiques (NH2CI, NHCI2 et NC13).
- Le chlore total, correspond à la somme du chlore libre et combiné.
Le chlore combiné a une action désinfectante, mais l'essentiel de la désinfection
provient de l'action du chlore libre. Trois formes de chlore sont utilisées : soit le chlore
gazeux, l'hypochlorite de sodium et le dioxyde de chlore. Dans cette étude nous nous
attarderons à une seule de ces formes, soit l'hypochlorite de sodium.
Si on remplace l'eau ajoutée au chlore gazeux (CI2) par du soude (NaOH), il y aura
formation de chlorure de sodium (NaCl), d'eau (H2O) et d'hypochlorite de sodium (NaCIO)
communément appelé «Eau de Javel» :
Cl2 + 2 NaOH ^ NaCl + NaCIO + H2O.
L'hypochlorite de sodium en réaction avec l'eau forme de l'acide hypochloreux :
NaCIO + H2O -^ HC1O + NaOH".
13
Les coûts d'investissement et de fonctionnement de ce système de désinfection sont peu
élevés. De plus, la chloration a pour avantage d'avoir une longue durée d'action ce qui
diminue les chances de recontamination et qui désinfecte de façon continue tout le système
d'irrigation. Finalement, les doses nécessaires pour obtenir une bonne efficacité sont très
faibles. Par contre, la chloration a le désavantage d'éliminer de façon non spécifique les
micro-organismes, autant pathogènes que bénéfiques. De plus, il y a possibilité d'effets
phytotoxiques lors de la dégradation de l'hypochlorite de sodium en chlorate de sodium (Le
Quillec, 2002).
Les solutions d'hypochlorite de sodium sont des solutions instables. Elles doivent
être entreposées dans des conditions fraîches, sèches et sombres pour éviter leur
dégradation. La décomposition de l'hypochlorite de sodium peut se faire de deux façons, la
première :
2NaC10 ->2NaCl + O2
qui entraîne la formation de chlorure de sodium et le dégagement d'oxygène. Par contre, la
dégradation de l'hypochlorite de sodium peut également se produire de la façon suivante:
3 NaCIO -> 2 NaCl + NaC103
amenant de fait même la libération de chlorure de sodium et de chlorate de sodium qui est
un herbicide non-sélectif (The Royal Society of Chemistry, 1983).
Il est considéré phytotoxique pour toutes les parties aériennes des plantes. Il peut
également s'avérer toxique via l'absorption racinaire. Le chlorate de sodium se retrouve
dans une panoplie d'herbicides commerciaux. Il est également utilisé en combinaison avec
d'autres herbicides comme l'Atrazine, le 2,4-D ou le Diuron. Le chlorate de sodium est
principalement utilisé pour le contrôle de la végétation le long des routes. Lorsqu'il est en
solution aqueuse, il peut demeurer présent très longtemps puisqu'il n'est pas sensible à
l'oxydation (The Royal Society of Chemistry, 1983). Sa propriété herbicide est liée à sa
structure qui est analogue à celle des nitrates (NO3"). Habituellement les nitrates sont
assimilés par les racines des plantes puis réduits en ions nitrite (NO2"), sous l'effet de la
nitrate réductase. Dans le cas des ions chlorate, la réduction par la nitrate réductase entraîne
la formation d'ions chlorite (CIO2) qui entraînent la mort des cellules.
14
Une étude (Chastagner et Riley, 2002) a été réalisée pour évaluer l'utilisation
potentielle du dioxyde de chlore dans la prévention de la propagation de Fusarium
oxysporum f. sp. narcissi lors du traitement à l'eau chaude des bulbes de jonquille.
Auparavant, le formaldéhyde était utilisé, mais plusieurs restrictions limitent désormais cet
usage. Le choix d'utilisation du dioxyde de chlore plutôt que celui du chlore lui-même
vient du fait que l'activité du dioxyde de chlore contrairement au chlore simple n'est pas
diminuée en présence de hautes teneurs en matière organique, situation que l'on retrouve
dans les réservoirs de trempage. Cette étude a montré qu'une concentration de dioxyde de
chlore de 5 à 10 ppm pouvait efficacement contrôler les niveaux d'inoculum de Fusarium
durant le traitement de bulbes de jonquille à l'eau chaude. De plus, il n'y avait aucune
indication d'effets délétères sur la croissance des bulbes après ce traitement.
Une étude de Smilanick et coll. (2002) a quantifié la toxicité du chlore aux spores
de Pénicillium digitatum et Geotrochum citri-aurantii qui causent respectivement la
moisissure verte et la pourriture aigre du citron. À une concentration de 200 p.g de chlore
libre par ml d'eau à un pH de 8,3, 95 % des spores Pénicillium digitatum étaient éliminées
en 180 secondes à 5 °C comparativement à 32 secondes à 24 °C (tableau 1). Quatre-vingt
quinze pourcent des spores de Geotrochum citri-aurantii sont éliminées en 108 secondes à
5 °C et en 31 secondes à 24 °C. Donc, une augmentation de la température a pour effet de
diminuer le temps de contact nécessaire du chlore pour détruire les spores. Un
accroissement du pH augmente le temps de contact nécessaire pour éliminer 95 % des
spores.
15
Tableau 1 : Le temps (secondes) pour que 95% des spores de Pénicillium digitatum et
Geotrochum citri-aurantii meurent dans une solution contenant 200 \ig de chlore libre
par ml à différents pH et températures
pH
7.08.09.0
10.08.38.3
Temp ("C)
24.024.024.024.024.05.0
LTs,s
13.219.129.488.42S.3
180.2
i\ digitalum
95% CI
Lower
11.716.324.377-824.7
149.1
Uppcr
16.825,142.7
108.335.9
250.5
3.012.656.6
114.031.0
• "108.4 "
G. citri-aurantu
9S% Cl
Lower
2.510.151.9
10Ô.025.091.0 — -
Upp«r
4.119.168.S
154.042.8
-136.9
• Tlie LTW and 95% coafidcnce inttrvals (CT> werc dctermioed by probit analysis
tiré de Smilanick et coll. (2002)
Poncet et coll.(2001) ont mené une étude de différents systèmes de désinfection de
la solution nutritive, dont la chloration sur des cultures de rosé et de gerbera. Une
concentration minimale de 4 mg/L de chlore actif et un temps de contact d'au moins 30
minutes étaient nécessaires pour obtenir une bonne élimination des bactéries et des spores
de champignons. En plus de donner de bons résultats au niveau du contrôle sanitaire, aucun
symptôme de phytotoxicité n'a été observé.
Ozonisation
L'ozone est le plus puissant agent oxydant pour toutes les formes de matière
organique (Runia, 1994a). Son pouvoir désinfectant dépend de sa concentration et de la
durée d'exposition à laquelle sont soumis les microorganismes. Plus sa concentration est
élevée, plus le temps nécessaire pour désinfecter la solution est court (Le Quillec, 2002).
L'ozone est artificiellement produit par l'action de décharges électriques à haute
tension dans l'air produites par des lampes Corona. La décharge électrique scinde la
molécule d'oxygène en deux générant deux atomes d'oxygène. Puis, une collision entre
l'atome d'oxygène (O) et une molécule d'oxygène diatomique (O2) crée une molécule
d'ozone (O3) qui est chargée négativement (Carruthers, 1997). La réaction de la synthèse de
l'ozone est la suivante :
3 O2 + énergie <=> 2 O3
16
La désinfection provient de différents types de réaction, soit la cycloaddition,
l'autooxydation, l'attaque nucléophile, l'attaque électrophile et la réactivité indirecte (Doré,
1989).
La réaction de cycloaddition nécessite que la structure dipolaire de l'ozone soit
envisagée. Cette réaction interviendrait au niveau des liaisons insaturées. La réaction
d'addition 1,3-dipolaire peut également s'appliquer pour les liaisons carbone-hydrogène
activées ou non. Une liaison est activée si l'état de transition au cours de l'ozonation est
stabilisé par un groupe donneur d'électrons comme un groupe amino, hydroxyle ou alkoxy.
Les molécules concernées sont donc les aminés, les alcools, les aldéhydes et les éthers. Les
composés qui ne possèdent pas de liaisons activées sont les alcanes et les cycloalcanes
(Doré, 1989). L'oxydation se ferait sur les liaisons carbone-hydrogène et deux processus
peuvent l'expliquer. Le premier correspond à une réaction de type radicalaire avec
initiation par l'ozone d'une autooxydation (Schubert et Pease, 1956). Le deuxième
s'expliquerait par une addition 1,3-dipolaire (White et Bailey, 1965; Bach et coll., 1994).
La réaction radicalaire est une réaction en chaîne, dans laquelle l'ozone correspond au
précurseur et l'oxygène à l'oxydant. Cette attaque implique l'oxydation de composés
possédant un déficit électronique. L'attaque de l'ozone se fait sous la forme d'un diradical
(Langlais et coll., 1991). L'attaque électrophile se déroule sur des molécules à forte densité
électronique. Souvent elle vise les composés aromatiques, ce qui conduit à la formation de
quinone (Doré, 1989). Les radicaux libres, issus de la production et de la dégradation de
l'C>3 réagissent avec différents éléments qui deviennent eux-mêmes radicalaires ; une
réaction en chaîne qui s'arrête par la réunion de 2 radicaux libres ou par l'intervention des
systèmes protecteurs (enzymatiques ou non). Un radical libre est un atome ou une molécule
possédant un électron célibataire sur son orbite externe. Il en résulte une instabilité et une
réactivité avec les atomes ou molécules voisins. Les radicaux issus de la production et de la
dégradation de FO3 sont O2", H2O2 et OH", qui attaquent les phospholipides des membranes
cellulaires.
17
L'ozone possède un potentiel de réduction variant de 1,2 à 2,1 V qui augmente avec
une diminution du pH (Ehret et coll., 2001). Son sous-produit de désinfection est l'oxygène
ce qui a comme avantage d'oxygéner l'eau. Les facteurs qui influencent l'efficacité de la
désinfection par l'ozone sont le pH, la température, la présence de matière organique ainsi
que l'état physique des microorganismes (Doré, 1989). Le pH peut affecter plusieurs
mécanismes : il définit la forme oxydante présente dans l'eau (moléculaire ou radiculaire)
et peut affecter la forme des microorganismes (par exemple, favoriser l'agrégation des
virus). D'autre part, une augmentation de la température diminue la solubilité de l'ozone
dans l'eau (figure 1), mais augmente la vitesse de diffusion et de réaction (Carruthers,
1997).
14
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12
10
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"S
1 % en masse
2 % en masse
•
5020 30 40
Température (°C)
Figure 1 : Solubilité de l'ozone dans l'eau en fonction de la température
Par contre, cette augmentation de la température augmente la vitesse de
décomposition de l'ozone. La présence de matière organique a pour conséquence
d'accaparer une partie de l'ozone présente dans l'eau. En effet, la quantité d'ozone qui
s'attaque à la matière organique ne sert pas à réagir avec les microorganismes dans la
solution nutritive. L'état physique des microorganismes peut affecter l'efficacité de
l'ozonisation, par exemple, lors d'agglomération de virus. En effet, les virus situés au
centre peuvent être protégés plus longtemps que ceux en périphérie de l'agglomérat. Le fait
18
que l'ozone ait une faible durée de vie pourrait permettre à ces virus de résister assez
longtemps pour que l'ozone soit dissipé, ce qui permettrait ainsi au virus de survivre à
l'ozonisation.
Le passage de la solution non traitée dans un filtre au sable est conseillé pour retenir
les résidus organiques et ainsi concentrer l'effet oxydant de l'ozone sur les micro-
organismes pour augmenter l'efficacité de la désinfection (Le Quillec, 2002).
Une étude menée en laboratoire (Vanachter et coll., 1988) a démontré que l'ozone a
détruit les micro et macroconidies de Corynebacterium et Fusarium, mais que son
efficacité dans une solution nutritive était réduite en raison de son interaction avec les
chélates de fer. Des expériences in vitro avec des organismes mis en culture ont également
démontré l'efficacité de l'ozone à réduire les populations bactériennes de Corynebacterium,
Pseudomonas et Erwinia et les populations fongiques de Fusarium (Yamamoto et coll.,
1990). La période requise pour réduire les populations de 5000 à 1 CFU (colonie formant
unité) était de 60 à 120 minutes. Cependant, les doses d'ozone n'étaient pas mentionnées.
Une autre étude (Runia, 1988) réalisée en laboratoire a démontré que la période requise
pour la destruction de Fusarium et du Verticillium est de 20 minutes. Le virus de la
mosaïque marbré verte du concombre a été complètement éliminé après une exposition de
75 minutes à un potentiel de redox de 673 mV (Runia, 1994a). Le virus de la mosaïque de
la tomate (ToMV) a été complètement détruit après lh de traitement à 20 g d'03/h tandis
que les microsclérotinia de Verticillium restaient infectieuses même après une exposition de
210 minutes (Runia, 1994a).
Cette technique de désinfection s'avère moins énergivore que la pasteurisation et la
désinfection aux ultra-violets. De plus, l'ozonisation ne produit pas de sous-produits
dangereux et amène de l'oxygène à la solution traitée. Par contre, une désinfection par
l'ozone entraîne une oxydation du fer (de 5 à 30%) et du manganèse (de 10 à 15%) (Le
Quillec, 2002). En plus, un bon système de détection d'ozone est nécessaire pour éviter
tous les risques d'intoxication. Finalement, une des faiblesses de l'ozone est qu'elle n'a pas
d'effet rémanent, donc une recontamination rapide est possible.
19
1.4 Nutrition minérale en recirculation
Le recyclage de la solution nutritive implique une correction fréquente des
solutions, puisque la prise des différents minéraux pas les plantes varie en fonction du
climat et de leur stade de développement Une correction rapide et continue est effectuée
par l'ajustement continu du pH et de la conductivité électrique (CE). Par contre, cette
correction ne représente pas la composition de cette solution, d'où l'importance d'avoir une
bonne évaluation de la concentration de chaque ion pour éviter les déséquilibres ioniques et
les conséquences qui s'en suivent.
L'accumulation de certains éléments dans la solution nutritive peut faire varier la
conductivité électrique de la solution et également faire précipiter certains éléments. Les
éléments qui s'accumulent le plus en recirculation sont ceux qui sont le moins absorbés par
la plante ou ceux qu'on retrouve naturellement dans l'eau qui alimente le système
d'irrigation. Les éléments qui semblent s'accumuler selon la littérature sont le sodium, le
chlore et les sulfates (Baas et Berg, 1999; Heinen et Willengen, 1999; Le Quillec, 2002).
Une accumulation de sodium et de chlore peut entraîner une inhibition de la
croissance des plants en raison de leurs effets toxiques, de leur effet osmotique (salinité
trop élevée) et/ou de leur impact sur d'autres minéraux (Greenway et Munns, 1980). Une
haute concentration de NaCl dans la solution peut inhiber l'action de la nitrate réductase
(Chrétien et coll., 2000) ce qui diminue la prise d'azote par les plants.
Un accroissement des sulfates jusqu'à 1 000 ppm dans la solution nutritive n'aura
pas d'effet toxique chez la tomate, mais ceci pourrait entraîner une baisse des rendements et
de la qualité des fruits (Lopez, 1998). Cette baisse de rendement est probablement due aux
interactions du soufre avec d'autres éléments tels que le Mo, le Ca, Na et le P. La
concentration en Na augmente puisqu'il est souvent un ion accompagnateur des sulfates
(Ehlig et Bernstein, 1958). Un excès de sulfates diminue la disponibilité du Mo (Singh et
Kumar, 1979). Les sulfates forment un précipité avec le calcium (CaSO4) ce qui peut
réduire son absorption au niveau racinaire et augmenter l'incidence de la pourriture apicale.
20
Concernant le phosphore, l'interaction provient du fait que les deux cations utilisent le
même système de transport, soit le transport actif (Lopez, 1998). La plupart des études
faites à ce sujet montrent qu'il existe une relation antagoniste entre le P et le S (Lopez,
1998). Par contre l'étude de Mnkeni et Mackenzie (1981) n'a décelé aucune relation entre
le P et le S.
Pour atteindre l'équilibre des solutions nutritives, des études ont été entamées pour
évaluer le potentiel et la précision d'électrodes à ions spécifiques calibrées pour mesurer en
temps réel la teneur de chaque ion dans la solution nutritive. Cette technologie à haut
potentiel n'est toutefois pas encore tout à fait au point pour tous les éléments, ni utilisée par
l'industrie serricole (Le Quillec, 2002). Il est nécessaire d'utiliser les techniques habituelles
de mesure de la CE et les analyses chimiques à intervalles réguliers.
21
1.5 Volet microbiologique de la recirculation
La désinfection est une des étapes critiques du recyclage des solutions nutritives. En
effet, si un plant est porteur de maladies transmissibles par la solution nutritive et que la
désinfection est inadéquate, cela pourrait entraîner une contamination de tous les plants
recevant cette solution nutritive. De façon globale, les dégâts causés par un pathogène sont
dépendants de l'état de stress du plant, donc une régie adéquate est le premier objectif à
atteindre pour obtenir un contrôle sanitaire satisfaisant. Les pathogènes racinaires qui se
déplacent facilement dans la solution nutritive, sont potentiellement à risque.
Les maladies fongiques des racines peuvent ainsi être très problématiques en
système fermé. Ceci vient du fait que les racines sont souvent mouillées par le grand
nombre d'irrigations journalières. Pythium spp. et Fusarium spp. sont les principaux agents
pathogènes pouvant se propager via le système d'irrigation si le système de désinfection
n'est pas complètement efficace.
Les Pythiacées sont des agents pathogènes majeurs dans le développement de
nécroses racinaires. Ils se développent surtout lors de conditions chaudes et ensoleillées.
Pythium spp. est réprimé à plus de 99 % par les différents systèmes de désinfection (Le
Quillec, 2002).
Dans le cas du Fusarium, la souche pouvant causer des problèmes est le Fusarium
oxysporum f. sp. lycopersici qui est responsable de la fusariose vasculaire de la tomate.
Fusarium oxysporum a été réprimé à plus de 99 % par les différents systèmes de
désinfection sauf avec la pasteurisation où la répression n'a été que de 95 % (Le Quillec et
coll., 2002). Dans une étude de Postma et Rattink (1996), on a utilisé une souche non
virulente de Fusarium oxysporum dans la solution nutritive après la désinfection de celle-ci.
Le taux de suppression de la maladie a été de 90 %.
22
En ce qui a trait aux bactéries, le risque de propagation provient de la capacité de la
bactérie à survivre et à se reproduire dans la solution de drainage. La quasi-totalité des
bactéries devraient être détruites par la désinfection. Cependant le problème pourrait venir
du fait que la solution nutritive désinfectée est entreposée pendant une période de temps
(jusqu'à 18 à 24 h) et que les bactéries se reproduisent très rapidement. Donc, si des
bactéries phytopathogènes n'étaient pas détruites par la désinfection, elles pourraient se
multiplier dans les réservoirs d'entreposage et potentiellement infecter la culture. La
principale bactérie susceptible de causer des dégâts dans une culture de tomate avec
recyclage des solutions nutritives est le Clavibacter michiganensis qui est l'agent du
chancre bactérien. L'ozone a diminué les populations de Clavibacter michiganensis de 3,5
à 4 unités logarithmiques (Langlais et Reckhow, 2000). L'efficacité des différents systèmes
de désinfection sur les virus est encore très peu évaluée en raison de la difficulté à détecter
les virus dans la solution nutritive.
1.6 Objectifs de recherche
1.6.1 Objectif général
Déterminer la performance d'un système de désinfection de la solution nutritive à
l'ozone pour une culture de tomate de serre.
1.6.2 Objectifs spécifiques
1. Mesurer l'efficacité de désinfection de la solution nutritive par l'ozonisation.
2. Mesurer les effets de la recirculation de la solution nutritive sur la croissance et le
développement, la qualité des fruits et le rendement d'une culture de tomate de
serre.
3. Mesurer les effets de la recirculation sur la composition minérale de la solution
nutritive.
1.7 Hypothèses de recherche
1. Le système de désinfection à l'ozone élimine les risques de propagation des
maladies racinaires en détruisant les différents agents infectieux fongiques et
bactériens.
2. Les variations de la composition minérale engendrées par la recirculation de la
solution nutritive n'affectent pas négativement la croissance et le développement, le
rendement ainsi que la qualité des fruits d'une culture de tomate en serre.
24
Chapitre 2
r
Etude de la performance d'un système de désinfection de la solution
nutritive par ozonisation sur les aspects microbiologiques et agronomiques
d'une culture de tomate de serre.
Résumé
Afin de pallier à la problématique du rejet des solutions nutritives d'une culture de
tomate, une expérience a été menée dans un complexe de serres de Savoura à Danville,
Québec, Canada (45°N, 72°O). Un système d'ozonisation a été utilisé pour la désinfection
des solutions nutritives. Les doses d'ozone de 3,5, 5,3 et 14,1 ppm furent évaluées et la
désinfection la plus efficace a été obtenue à 5,3 ppm avec une élimination de 52 % des
populations bactériennes. Par contre, les résultats ont été inconstants; la dose de 14,1 ppm
n'a eu aucun effet de désinfection de la solution nutritive. Ces résultats pourraient provenir
d'un contact insuffisant des molécules d'ozone avec les microorganismes. Cependant,
l'ozonisation a procuré des résultats nettement supérieurs en combinaison avec le peroxyde
et/ou le chlore. Le chlore a montré les meilleurs résultats avec une élimination de plus de
92 % de bactéries tandis que le peroxyde a amélioré la désinfection d'environ 30 à 40 %.
La meilleure désinfection a été obtenue par l'injection d'ozone (9 ppm) et de chlore (8
ppm). La désinfection a été quasi parfaite (plus de 99 % pour les bactéries et 100 % pour
les champignons) avec ces doses pour une culture complète. La croissance, la qualité et le
rendement d'une culture de tomate n'ont pas été affectés par la désinfection et le recyclage
des solutions nutritives en raison d'un rééquilibrage adéquat des solutions nutritives.
25
2.1 Introduction
Une des principales problématiques rencontrées dans la culture de la tomate de serre
est le rejet d'engrais et le gaspillage d'eau via le lessivage Les surplus de solutions
nutritives (qui peuvent aller jusqu'à 50 000 1/ha/jour) sont la plupart du temps rejetés dans
l'environnement à même l'égout pluvial. D'après une étude de Tuzel et coll. (2001), la
consommation d'éléments nutritifs a diminué de 32-34 % en système fermé
comparativement au système ouvert. D'après cette même étude, la recirculation de la
solution nutritive représentait des économies en eau de l'ordre de 30 %.
C'est en raison de la problématique du rejet d'engrais dans l'environnement que le
concept de la recirculation de la solution nutritive est né. La législation de certains pays
d'Europe oblige les serriculteurs à limiter leurs rejets dans l'environnement. Déjà plusieurs
producteurs européens ont établi leur production en système fermé. Au Canada, la
législation n'est pas encore faite dans ce sens, mais elle ne saurait tarder.
La pasteurisation, l'irradiation aux ultra-violets et l'ozonisation s'avèrent les
principales techniques de désinfection (Runia, 1995). L'ozonisation est celle avec les coûts
de fonctionnement les plus bas (Le Quillec, 2002). L'ajout de chlore et de peroxyde
constitue des avenues intéressantes en raison de leur action rémanente et leurs faibles coûts
d'installation et de fonctionnement, mais leur utilisation a été peu étudiée en raison des
risques de phytotoxicité s'y rattachant (Le Quillec, 2002; Coosemans, 1995). L'ozonisation
ainsi que l'ajout de peroxyde et/ou chlore comme méthodes de désinfection des solutions
nutritives font l'objet de la présente étude.
L'ozone est artificiellement produit par l'action de décharges électriques à haute
tension dans l'air. La réaction de la synthèse de l'ozone est la suivante :
3 O2 + énergie <=>2O3
26
Le chlore est un oxydant très actif ; il se combine directement avec presque tous les
éléments. Le chlore attaque tous les éléments, sauf les gaz rares de l'air, l'oxygène, l'azote et
le carbone; il se forme alors tous les chlorures correspondants. L'action désinfectante du
chlore peut se faire par :
- Le chlore libre se définit comme la concentration de chlore résiduel dans l'eau
présent sous la forme de gaz dissous (CI2), d'acide hypochloreux (HOC1) et d'ion
hypochlorite (OCT) et leur proportion est fonction du pH et de la température
(www.edstrom.com).
- Le chlore combiné se définit comme le chlore résiduel présent dans l'eau en
combinaison avec l'ammonium ou des aminés organiques (NH2CI, NHCI2 et NCI3).
- Le chlore total correspond à la somme du chlore libre et combiné.
L'objectif de cette recherche était de déterminer la performance d'un système de
désinfection de la solution nutritive à l'ozone pour une culture de tomate de serre. De plus,
les effets de la recirculation de la solution nutritive sur la croissance et le développement, la
qualité des fruits et le rendement ont été déterminés.
27
2.2 Méthodologie
Protocole et dispositifs expérimentaux
Cette expérience s'est déroulée dans le complexe de serres de Savoura à Danville,
Québec, Canada (45°N, 72°O). La superficie de ce complexe de serres était de 27 000 m2.
Il est recouvert d'un double film de polyéthylène de type De Klerk traité contre la
condensation. Le film extérieur était le Klerk K-50 et le film intérieur est le Klerk-IR. On
retrouvait sur place un système d'éclairage artificiel fourni par des lampes de haute
pression au sodium (HPS) qui produisent 24 W/m2(PAR). La photopériode était allongée à
16 heures en hiver. L'enrichissement en CO2 de l'air était pratiqué avec du CO2 liquide et
la teneur visée variait de 400 ppm à 1300 ppm en fonction de la ventilation. Un système de
chauffage central à l'eau chaude produisait la chaleur par la combustion d'huile usée. La
ventilation se faisait majoritairement de façon naturelle avec des ouvrants aux gouttières.
La ventilation naturelle était complétée par une ventilation mécanique avec des extracteurs
d'air. Les plants étaient installés sur des gouttières suspendues à 90 cm du sol et ce
complexe possédait deux systèmes d'irrigation indépendants, donc un pour chaque coté du
complexe.
La température moyenne recherchée durant 24 h était de 17 °C par temps sombre et
de 18-18,5 °C par temps ensoleillé. L'humidité relative était mesurée à l'aide de
psychromètres et les niveaux recherchés étaient de 70 à 80 %. Le climat était contrôlé à
l'aide d'un ordinateur Priva modèle Integro.
Les plants utilisés dans cette expérience étaient du cultivar Trust sur le porte-greffe
Beaufort. Les pains de laine de roche utilisés étaient de Grodan de type master de 50 X 20
X 10 cm. La densité de plantation de la culture est de 2,4 plants/m2. La fertilisation des
plants suivait les recommandations du CRAAQ (Dorais, 2001) et l'irrigation celle du
fournisseur Grodan (www.grodan.com). Le pH était d'environ 5,7 et la CE de 3,5. La
fréquence des irrigations était en fonction de la lumière disponible à la culture. La
consommation recherchée était de 1 ml d'eau/joule de luminosité/cm2.
28
L'ozonisateur est fabriqué par 1GT Limited et le modèle de l'appareil était
OZOMAX OZO 6VTT Ozone System (www.ozomax.com). Sa capacité de désinfection
était de 160 l\minute et la quantité d'ozone qu'il peut produire par heure était de 48 à 60 g.
Le réservoir où se situait l'injection d'ozone pouvait contenir 2 082 litres (550 Gallons US).
Le schéma du système de traitement (désinfection) est présenté à l'annexe 1.
La première culture a permis de mettre en place et de valider l'efficacité de
désinfection du système. Elle s'est déroulée du 11 février au 25 août 2004. La deuxième
culture a permis de vérifier l'impact de la recirculation sur une culture de tomate de serre
tout en surveillant la continuité de l'efficacité de désinfection. Elle s'est déroulée du 28
juillet 2004 au 3 février 2005 et la période de récolte a été du 4 octobre 2004 au 3 février
2005.
Deux traitements ont été définis dans cette expérience pour le volet
microbiologique, soit une culture (unité expérimentale) avec une solution nutritive recyclée
et une culture avec une solution nutritive non-recyclée. Pour le volet agronomique, trois
répétitions ont été effectuées dans trois chapelles différentes (unité expérimentale) de 337
m2 pour chacun des deux traitements. L'analyse statistique au niveau de l'efficacité de la
désinfection et de l'impact de la recirculation sur une culture de tomate de serre a été
effectuée avec un LSD protégé avec un P de 0,05.
Analyses microbiologiques
Les échantillons de solution nutritive avant la désinfection étaient prélevés dans les
réservoirs non-traités. Les échantillons après désinfection étaient prélevés dans les
réservoirs traités. Cinq analyses ont été effectuées lors de la première culture et deux se
sont déroulées lors de la deuxième culture. Les informations (traitements, nombre
d'échantillons, laboratoires, etc.) des différentes analyses microbiologiques sont présentées
dans le tableau 2. Les analyses microbiologiques ont été effectuées par les laboratoires
suivants :
29
1. Le laboratoire Relab den Haan (Pays-Bas) faisait la détection de 37 différents
champignons. Leur méthode consistait à analyser 500 ml de solution nutritive par détection
de l'ADN des pathogènes. Un seul échantillon par traitement était envoyé à ce laboratoire,
mais cet échantillon était composé de trois sous-échantillons prélevés sur trois jours
consécutifs. La méthode utilisée est appelée la «reverse dotblot method». La fluorescence
est utilisée pour exprimer la quantité d'ADN détectée. Les résultats sont exprimés en
fonction de l'intensité de cette fluorescence et cette intensité est notée de 0 à 5
(http://www.denhaan.nl/uk.htm).
2. La méthode du Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du Québec
(http://wvv7w.phvtoprotection.or£>/) consistait à étaler, à raison de 100 (al, la solution
nutritive sur trois milieux de culture soit 1) Synthetic Nutrient Agar (SNA) qui contenait
des antibiotiques (tétracycline et streptomycine) qui isolent les deutéromycètes, 2) P5ARP
(milieu sélectif pour les Pythium) et 3) P5ARPH (milieu sélectif pour les Phytophthora). Un
seul échantillon par traitement était envoyé à ce laboratoire. Pour chacun des trois milieux
de culture, trois pétris ont été utilisés. L'analyse statistique était faite par un LSD protégé.
3. Les analyses bactériologiques ont été faites au laboratoire de mycologie du Centre de
Recherche en Horticulture de l'Université Laval. Pour chacune des séries d'analyses, deux
échantillons par traitement étaient prélevés et trois pétris par échantillon étaient produits.
La méthode consistait à prendre 50 \û de solution nutritive et à la mettre en culture dans un
pétri qui contenait de l'AGAR (TSA) à une température de 20 à 25 °C. Un décompte total
des bactéries a été fait 48h plus tard. L'analyse statistique était faite par un LSD protégé.
Mesures agronomiques
Les mesures agronomiques se sont déroulées uniquement sur la deuxième culture.
La croissance et le développement des plants ont été mesurés de façon hebdomadaire sur 5
plants de tomate pour chacune des répétitions durant une période de 18 semaines, une
répétition étant une chapelle de 337 m2. Nous avons mesuré la croissance de l'apex, le
diamètre de la tige, la longueur de la 5e feuille, la hauteur de floraison, le nombre de fruits
30
formés par semaine ainsi que le nombre de fruits présents sur le plant à chacune des 18
semaines. Pour chaque paramètre, une analyse statistique par un LSD protégé a été faite. Le
rendement a été mesuré à chaque récolte (durant 18 semaines) par la pesée des fruits
récoltés dans 1 rang (84,3 m ) par répétition (environ 250 plants). La qualité des fruits a été
mesurée aux 3 semaines (pendant 18 semaines) sur 2 bacs de récolte (environ 120 tomates)
par répétition. Le calibre des fruits a été mesuré de façon hebdomadaire (durant 18
semaines) sur 2 bacs de récolte (environ 120 tomates) par répétition.
Analyses minérales
Les analyses minérales ont été faites de façon hebdomadaire par le laboratoire Agri-
Food Laboratories (Ontario, Canada) pour comparer la conduite de la solution recirculée à
celle de la solution non-recirculée sur une période de 10 semaines à fréquence d'une
analyse par semaine. Les échantillons prélevés au goutteur et au lessivage étaient composés
d'un mélange des trois répétitions pour chacun des traitements. Les échantillons au goutteur
étaient pris à même les goutteurs dans les parcelles et le lessivage provenait d'une dalle qui
récupère le lixiviat de 16 plants par parcelle. Ce laboratoire utilise la chromatographie et la
spectroscopie d'absorption ou d'émission atomique pour doser les différents minéraux
(Recommended chemical soil test procédures for the north central région, 1980). En plus du
pH et de la CE, ce laboratoire analyse les éléments suivants : NO3, NH4, K, Na, Ca, N, P,
Fe, Cu, Zn, Mn, Cl, B, Mo, Mg, SO4 et Ca2CO3 (www.agtest.com).
31
2.3 Résultats et discussion
2.3.1 Désinfection de la solution nutritive
Effet de différentes doses d'ozone
Les résultats des nombreuses expériences sur la désinfection à l'ozone de la solution
nutritive furent inconstants (tableau 3). L'ozone seul n'a pas eu une action désinfectante
complète sur les différents agents fongiques, et ce à trois doses différentes. Les populations
bactériennes étant même plus grandes après la désinfection pour la dose de 14,1 ppm. Son
efficacité a été également mitigée envers les populations fongiques, les niveaux étant
parfois même plus élevés dans la solution après ozonisation. La meilleure efficacité
obtenue dans la désinfection des populations bactériennes des solutions nutritives a été de
52 % ce qui diffère de l'efficacité rencontrée dans la littérature. En effet, une étude de Le
Quillec (2002) a mesuré une destruction de la flore bactérienne totale de 99,4 à 99,9 % avec
une dose de 10 ppm d'ozone. Une ozonisation à 20 ppm a été létale pour 99,97 % des
bactéries dans une étude menée par Runia (1994a).
En raison des résultats inconstants de l'ozone seul pour la désinfection de la solution
nutritive et des informations obtenues de la littérature existante (Ehret et coll., 2000;
Poncet et coll., 2001), l'ajout d'un autre désinfectant a été envisagé et évalué.
Effet de différentes doses d'ozone et de peroxyde
Le peroxyde a diminué le nombre de bactéries présentes dans la solution nutritive
(tableau 4). Les meilleurs résultats furent obtenus avec une concentration en peroxyde de 4
à 5 ppm. En combinaison avec l'ozone, la dose de 4 à 5 ppm de peroxyde s'est avérée la
plus efficace. La dose de peroxyde recommandée correspond à 0,15g de H^CVg d'Û3 (Le
Quillec, 2002; Ehret, 2002), donc environ 1,5 ppm de peroxyde pour 9 ppm d'ozone. La
désinfection a été bonne, mais moins élevée que celle obtenue dans une autre étude de Le
Quillec (2002). En effet, on rapporte que 99.4 % de la flore bactérienne totale était détruite
avec une dose de 10 ppm d'Û3 et 1,5 ppm d'
32
Effet de différentes doses de peroxyde et de chlore
Par la suite, l'efficacité du peroxyde et du chlore a été déterminée en condition de
production. L'ajout autant de peroxyde que de chlore a fait diminuer significativement les
populations bactériennes de la solution nutritive de 30 à 45 % pour le peroxyde et de plus
de 92 % dans le cas du chlore (tableau 5). Par contre, les meilleurs résultats ont été obtenus
avec l'ajout de chlore à 1 ou 2 ppm. Les doses de peroxyde ayant une aussi grande
efficacité (environ 400 ppm) ne peuvent être utilisées en raison de leur phytotoxicité
(Runia, 1995). En effet, les signes de phytotoxicité apparaissent à partir de 50 ppm
(Coosemans, 1995).
Comme dans le cas des populations bactériennes, les populations fongiques furent
détruites lorsque le chlore était impliqué. La combinaison du chlore et du peroxyde ajouté à
l'ozone a donné les mêmes résultats que le chlore seul, les deux ayant donné des résultats
de désinfection complète comparativement au témoin non traité (tableau 6). Suite à ces
expériences, nous avons convenu que l'ajout de chlore était la meilleure alternative pour
une désinfection adéquate.
Détermination de la dose optimale de chlore
Les doses de 1 et 2 ppm ont donné d'excellents résultats en condition de laboratoire.
Cependant, les quantités de chlore résiduel après la désinfection s'avéraient nulles. En
contexte de production, une dose plus élevée était nécessaire pour une rémanence possible
surtout en raison de l'étanchéité non parfaite des réservoirs des solutions nutritives traitées
et entreposées et de la tuyauterie du système d'irrigation qui n'est pas exempt de
contamination. De plus, les doses résiduelles de chlore à ne pas dépasser pour éviter les
effets phytotoxiques étaient loin d'être atteintes, ce qui nous donnait une marge de
manœuvre plus grande et de fait même une plus grande sécurité d'efficacité de désinfection
en augmentant les doses. La dose optimale de chlore devait être déterminée en tenant
compte de la contamination initiale de la solution à traiter. Une étude de Poncet et coll.
(2001) recommande une dose de 4 ppm pour une désinfection efficace, tandis qu'une étude
de Le Quillec (2002) recommande une dose de 8 ppm de chlore. On sait que plus la
solution à traiter est contaminée plus la dose nécessaire à l'éradication de la flore
33
bactérienne est grande. Un autre facteur à considérer dans la détermination de la dose est la
valeur maximale de chlore résiduel à ne pas dépasser. Si une eau est peu contaminée et que
la dose de chlore injectée est trop grande, il restera trop de chlore après la désinfection ce
qui peut s'avérer néfaste pour la culture (Le Quillec et coll., 2004). Le point à viser est
appelé point d'équilibre, il correspond à la quantité à laquelle le chlore ajouté ne réagira
plus avec les microorganismes (en raison de leur totale destruction) et restera sous la forme
de chlore libre dans la solution nutritive. Si on ajoute 1 ppm au-dessus de ce point, il restera
environ 1 ppm de chlore libre dans la solution.
Les résultats de désinfection à différentes doses de chlore ont tous été excellents
avec en moyenne une désinfection de plus de 99 % (tableau 7). La dose de 10 ppm a donné
les résultats les plus constants. Cependant, la quantité résiduelle de chlore après la
désinfection à 10 ppm était très près des limites à ne pas dépasser. La dose de 8 ppm a été
choisie, car elle assurait une excellente désinfection sans risque de toxicité.
Évolution des populations bactériennes et fongiques dans la 2e culture
Nous avons suivi l'efficacité de la désinfection suite à une injection de 9 ppm
d'ozone et 8 ppm de chlore durant une période de 10 semaines sur les populations
bactériennes. Les résultats présentés à la figure 2 indiquent des populations moyennes de
4252,3 bactéries par ml pour la solution nutritive lessivée non-traitée et de 18,5 bactéries
par ml pour la solution nutritive traitée et entreposée. La désinfection a atteint une efficacité
de 99,5 %, ce qui est excellent. Une étude Le Quillec (2002) a mesuré une élimination 95,4
% de la flore bactérienne totale et une élimination des Pythium à 99,9 % et de Fusarium
oxysporum à 99,6 % avec des doses de chlore de 6 à 9 ppm. Les seules valeurs indiquant
une contamination de la solution traitée sont obtenues alors que la solution traitée avait été
entreposée pour une période de 64 heures suite à un oubli du personnel. La désinfection est
efficace mais elle ne l'est pas pour une période indéterminée, la solution ne doit pas stagnée
pendant une trop longue période, sinon une recontamination est possible.
34
Nous avons également déterminé l'efficacité de désinfection au niveau fongique par
l'injection de 9 ppm d'ozone et 8 ppm de chlore à trois dates différentes. Les échantillons
non traités sont contaminés par plusieurs agents fongiques (de 6 à 20 organismes par ml) et
aucun agent fongique n'a été détecté dans les échantillons qui ont reçu une dose de 9 ppm
d'ozone et 8 ppm de chlore et ce aux trois dates d'échantillonnage (tableau 8).
2.3.2 Croissance et productivité d'une culture de tomate
Nous avons également mesuré l'influence de la recirculation des solutions nutritives
sur la croissance et le développement d'une culture de tomate. Concernant les aspects
végétatifs de la culture, la croissance hebdomadaire a été similaire avec une moyenne de
19,1 cm pour les plants recevant des solutions recirculées et 18,4 cm pour les plants qui
n'en recevaient pas. Les diamètres de tige n'ont pas été significativement différents dans les
parcelles avec recyclage (12,2 mm) et dans celles sans recyclage (12,3 mm) (tableau 9).
Dans notre expérience, la recirculation des solutions nutritives n'a pas eu d'impact négatif
sur la croissance et le développement d'une culture de tomate en serre.
Les paramètres reproductifs de la culture n'ont pas été affectés de façon
significative (tableau 9). En effet, le rendement moyen dans les parcelles en recirculation a
été de 1,25 kg/m2/semaine et de 1,23 kg/m2/semaine dans les parcelles sans recirculation.
Aucune différence significative n'a été observée au niveau du rendement ce qui est en
accord avec une étude de Tiizel et coll. (2001). En ce qui a trait à la qualité des fruits
produits, il n'y a pas eu de différence significative avec un pourcentage de numéro 1 de 89
% pour les parcelles avec recyclage des solutions nutritives et 90 % pour les parcelles non-
recirculée. Finalement, le calibre obtenu a été statistiquement semblable avec un poids
moyen de tomate de 201 (recirculé) et 206 (non-recirculé) grammes. En conclusion, le
recyclage des solutions nutritives n'a pas eu d'impact négatif sur les rendements et la
qualité des fruits d'une culture de tomate en serre.
35
2.3.3 Évolution minérale des solutions nutritives en recirculation
Nous avons également mesuré l'efficacité de la recalibration par l'analyse des
solutions nutritives sur une période de 10 semaines. La conductivité électrique s"est avérée
semblable avec une CE de 3,23 mS/cm pour la solution nutritive recyclée et 3,22 mS/cm
pour la solution non-recyclée, ce qui n'est pas significativement différent (tableau 10). Le
pH obtenu avec ou sans recyclage des solutions nutritives a été similaire : 5,94 et 5.85
respectivement (tableau 10).
En ce qui a trait aux accumulations potentielles de sodium, sulfates et chlorures
relevées dans d'autres expériences (Baas et Berg, 1999; Heinen et Willengen, 1999; Le
Quillec, 2002), aucun de ces éléments ne s'est accumulé dans les solutions nutritives
recirculées comparativement aux solutions nutritives non-recirculées (figure 3).
Cet équilibre au niveau de la conductivité électrique et du pH entre les solutions
nutritives avec ou sans recyclage et le fait qu'aucune accumulation n'ait été observée
expliquent sûrement les rendements et la qualité identiques observés dans les parcelles de
culture de tomate avec ou sans recirculation des solutions nutritives (tableau 9).
2.4 Conclusion
L'ozonisation, dans cette étude, s'est avérée que très peu efficace (tableau 2)
contrairement à d'autres études effectuées (Le Quillec, 2002 ; Runia, 1994a et Yamamoto
et coll., 1990). Cependant, l'ajout d'oxydants (peroxyde d'hydrogène et chlore) a
grandement amélioré la désinfection, et ce de manière significative, principalement avec
l'ajout de chlore où les taux de désinfection étaient toujours supérieurs à 90 %, et ce à partir
d'une concentration de 1 ppm (tableau 4). La dose de 8 ppm qui a finalement été choisie et
testée sur une culture de tomate sur une durée de trois mois, a donné d'excellents résultats.
En effet, la désinfection moyenne a été de plus de 99 % (figure 2; tableau 8), autant au
niveau des bactéries que des champignons. La différence avec le témoin non-traité a
toujours été significative. Par ailleurs, le fait de recirculer avec une désinfection avec 9 ppm
d'ozone et 8 ppm de chlore n'a pas affecté la croissance, le développement et le rendement
d'une culture de tomate ce qui est en accord avec une étude de Tiïzel et coll. (2001). Ceci
s'explique par la recalibration adéquate (tableau 10) des solutions nutritives et du fait que le
sodium, les sulfates et les chlorures ne se sont pas accumulés.
Aucun symptôme de phytotoxicité n'a été observé et en aucune fois, les
concentrations en chlore au goutteur n'ont dépassé les valeurs critiques de 0,5 ppm de
chlore libre ou 1,5 ppm de chlore total (Le Quillec et coll., 2004). Nous avons démontré
dans notre expérience que la recirculation dans une culture de tomate en serre était possible
avec une désinfection par la combinaison d'une ozonisation et d'une chloration. Nous nous
sommes assurés d'utiliser de l'eau de Javel en suivant les recommandations (Le Quillec et
coll., 2004) pour éviter la formation de chlorates de sodium, ce qui fait que nous n'avons eu
aucun problème de phytotoxicité.
37
L'impact de la chloration au niveau de la microflore racinaire pourrait être évalué.
De plus, il serait intéressant de vérifier l'impact de la recirculation avec désinfection (ozone
+ chlore) sur les niveaux de résidus de pesticides et d'exsudats racinaires.
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation du Québec (CORPAQ) et Les Serres du St-Laurent pour leur support
financier et le personnel technique de Les Serres du St-Laurent inc. (www.savoura.com), du
Laboratoire de diagnostic en phytoprotection du Québec et du CRH à l'Université Laval.
Tableau 2 : Liste des analyses microbiologiques effectuées dans le cadre del'expérience sur la performance d'un système de désinfection de la solution nutritivepar ozonisation sur une culture de tomate de serre
Cultures*
1
1
1
1
1
2
2
1O3 (ppm)
03,55,314,1
0
14,1
9
9
0
0
9
9
9
9
0
9
0
9
'raitemenCl (ppm)
0
0
0
0
0
12
0
0
12
1202
468100
8
0
8
tsPerox (ppm)
0
01
2345
01
23450
35
0
0
5
0
5
0
0
0
0
0
UL"
X
X
X
X
X
X
X
X
X
LaboratoiresMAPAQ
X
X
X
X
X
X
Relab
X
*La première culture s'est déroulée du 11 février au 25 août 2004. La deuxième cultures'est déroulée du 28 juillet 2004 au 3 février 2005.**UL : Laboratoire de microbiologie du CRH de l'Université Laval, MAPAQ : Laboratoirede diagnostic en phytoprotection du Québec; Relab : Laboratoire Relab den Haan, Pays-Bas
39
Tableau 3 : Effet de 3 doses d'ozone sur la désinfection de la solution nutritive d'uneculture de tomateMicroorganismes
OomycètesBotrytis cinereaFusarium spp.F. OxysporumPythium spp.P. dissocutum
3,5 ppmNon-traité
3**031
31
Traité122\00
5,3 ppmNon-traité
2
0104->j
Traité
13100
14,1 ppmNon-traité Traité
2352
2A
3141
20
Bact. totales (CFU/50|jl)% de désinfection
159,5 b 109 a(31%)
192,5 b 82,5 a(52%)
224 a 244 a(-9%)
* * r> =0 = aucune détection; 1 = début de contamination; 2 = légère contamination; 3= contamination
modérée; 4 = contaminé; 5 = contamination sévère; 6 = contamination très sévère
Pour une même ligne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à un
seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
40
Tableau 4 : Influence d'une ozonisation à 9 ppm suivie d'un ajout de différentesconcentrations de peroxyde en laboratoire sur le nombre de bactéries dans la solutionnutritive
Ozone
OuiOuiOuiOuiOuiOui
NonNonNonNonNonNon
Peroxyde (ppm)
012345
012345
Nbr. de colonies-/50nl)
185,940,025,028,3
6,74,0
282,6134,773,398,070,673,3
fcbbaa
cdcdd
Pour une même colonne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à
un seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
41
Tableau 5 : Effet de différentes concentrations de chlore et de peroxyde sur lapopulation bactérienne d'une solution nutritive préalablement traitée par uneozonisation à 9 ppm
Traitement
Témoin
Chlore (1 ppm)
Chlore (2 ppm)
Peroxyde (3 ppm)
Peroxyde (5 ppm)
Nbr. de colonies(-/50ul)
150
1 1
4
100,8
84,8
cl
a
a
c
b
% de désinfection
92,67
97,33
32,8
43,47
Pour une même colonne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à
un seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
42
Tableau 6 : Influence de l'ajout de peroxyde et/ou de chlore après un traitement àl'ozone (9 ppm) sur les populations fongiques dans la solution nutritive
Traitement
Témoin
Ozone
Peroxyde (5ppm)
Ozone
Chlore (lppm)
Ozone
Chlore (2ppm)
Ozone
i
Peroxyde (5ppm)
i -
Chlore (lppm)
Ozone
i
Peroxyde (5ppm)
Chlore (2 ppm)
Champignons
CladosporiumPénicilliumPlectosporiumA ureobasidium
Total
CladosporiumDichobotrysPénicilliumPlectosporiumMycélium indifférencié
Total
Aucune détection
Aucune détection
Aucune détection
Aucune détection
Concentration
(CFU/ml)
101020
7
47 c
44X27
25 b
0 a
0 a
0 a
0 a
% de
désinfection
-
46,81
100
100
100
100
Pour une même colonne, les données avec la même lettre ne sont pas signifïcativement différentes à
un seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
43
Tableau 7 : Effet de différentes doses de chlore ajoutées à l'ozonisation de 9 ppm surles populations bactériennes dans la solution nutritive
% de désinfection
Concentration de
chlore (ppm)
0
2
4
6
8
10
Nbr. de colonie (-/50ul)
210,25
0,75
1,38
0,50
0,63
0,13
b
a
a
a
a
a
99,6
99,3
99,8
99,7
99,9
Pour une même colonne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à
un seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
44
5000
• Non-traitée
A Traitée entreposée
2004-11-23 2004-12-07 2004-12-21 2005-01-04
Date2005-01-18
AA A2005-02-01
Figure 2 : Évolution des populations bactériennes (CFU/ml) de la solution nutritive
traitée ou non par une injection de 9 ppm d'ozone et 8 ppm de chlore
45
Tableau 8 : Évolution des populations fongiques dans la solution nutritive recyclée
et traitée ou non avec une ozonisation à 9 ppm et une chloration à 8 ppm à trois
dates différentes
Traitement
Non-traité
27 janvier
Champignons
RhodotorulaChrysosporiumPénicilliumAcremoniumCladosporiumMycéliumindifférencié
2005
CFU/ml
43.330.010.010.06.7
3.3
3 février
Champignons
RliodolonilaAcremoniumCladosporiumFusariumPhomaMucorale
2005
CFU/m!
33.313.310.03,33.33.3
7 février
Champignons
RhodotorulaPlectosporiumCladosporiumAcremoniumFusariumPénicilliumMycéliumindifférencié
2005
CFU/ml
153.320.010.06.73.33.3
10.0
Total 103,3 b Total 66,66 b Total 206,6 b
Traité Aucune
détection
Aucune
détection 0 a
Aucune
détection 0 a
Pour une même colonne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à
un seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
46
Tableau 9 : Croissance et développement mesurés de façon hebdomadaire sur uneculture de tomate avec ou sans recyclage des solutions nutritives
Paramètres
Croissance (cm)
Diamètre de tige (mm)
Rendement (kg/m2)
Classement (% de #1)
Calibre des fruits (g)
Recirculé
19,1 a
12,2 a
1,25 a
89 a
201 a
Non-recirculé
18,4 a
12,3 a
1,23 a
90 a
205 aPour une même ligne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à un
seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
47
Tableau 10 : Effet de la recirculation durant une période de 10 semaines sur laconductivité électrique (CE) et le pH des solutions nutritives
Paramètres CE (mS/cm) pH
Recirculé 3.23 a 5,94 a
Non-recirculé 3,22 a 5,85 a
Pour une même colonne, les données avec la même lettre ne sont pas significativement différentes à
un seuil de 5 % selon le test de LSD protégé.
48
b)600
450
400
350
30O
250
200
1 r.o
100
50
- Solution recirculée
Solution non-recirculée
S
Date
t—Solution recirculée
• - Solution non-reciculée
Date
c)
Date
Figure 3 : Évolution des concentrations en sodium (a), en sulfates (b) et en
chlorures (c) dans les solutions nutritives sur une période de 10 semaines
49
CONCLUSION GENERALE
L'objectif principal de ce projet de recherche était de déterminer la performance
d'un système de désinfection de la solution nutritive à l'ozone dans une culture de tomate
de serre. Pour ce faire, nous avons mesuré l'efficacité de la désinfection de la solution
nutritive par l'ozonisation. Nous avons également quantifié les effets de la recirculation de
la solution nutritive sur la croissance et le développement, la qualité des fruits et le
rendement d'une culture de tomate de serre. Finalement nous avons évalué les effets de la
recirculation sur la composition minérale de la solution nutritive.
Dans le cadre de cette recherche, deux traitements étaient comparés, soit une culture
avec une solution nutritive recyclée et une culture avec une solution nutritive non-recyclée.
Pour le volet agronomique, trois répétitions ont été effectuées dans trois chapelles
différentes (unité expérimentale) de 337 m2 pour chacun des deux traitements.
La première hypothèse était qu'un système de désinfection à l'ozone éliminait les
risques de propagation des maladies racinaires en détruisant les différents agents infectieux
fongiques et bactériens. Suite aux nombreuses expériences, la réponse est négative.
L'ozone seul n'a pas réussi, contrairement à ce qu'indiquait d'autres études (Rey et coll.,
2001; Le Quillec, 2002; Runia, 1994a). Par contre, l'ajout de chlore à l'ozonisation a
permis d'assurer une bonne désinfection et ce dans tous les expériences. Il n'y avait que
très peu d'études faites sur la chloration en système fermé en raison de signes de
phytotoxicité sur les cultures de tomate. Maintenant que la cause de cette phytotoxicité est
élucidée (hypochlorite de sodium se dégradant en chlorate de sodium), l'utilisation d'eau de
Javel à des fins de désinfection des solutions nutritives est davantage envisageable en
raison de son faible coût et de sa grande efficacité.
La deuxième hypothèse stipulait que les variations de la composition minérale
engendrées par la recirculation de la solution nutritive n'affectaient pas négativement la
croissance et le développement, les rendements et la qualité des fruits d'une culture de
tomate en serre. Nos résultats (tableau 6) démontrent bien que ce fût le cas pour une
50
période de 18 semaines, puisque aucun des paramètres évalués (croissance, diamètre de la
tige, rendement, qualité et calibre des fruits) n'a été significativement différent entre la
culture avec ou sans recyclage des solutions nutritives.
Cette expérience a donc démontré qu'il était possible de recycler les solutions
nutritives sans risque de propagation des maladies avec l'injection de 9 ppm d'ozone et de
8 ppm de chlore. Également, avec un suivi rigoureux des variations minérales des solutions
nutritives et la recalibration s'y rattachant, il est possible de ne pas affecter négativement
les performances agronomiques d'une culture de tomate de serre avec la recirculation des
solutions nutritives.
Les coûts d'investissement et de fonctionnement d'un système de chloration sont
peu élevés. De plus, la chloration a pour avantage d'offrir une longue durée d'action ce qui
diminue les chances de recontamination dans les réservoirs d'entreposage et dans tout le
système d'irrigation. Par contre, la chloration a le désavantage d'éliminer de façon non
spécifique les micro-organismes, autant pathogènes que bénéfiques.
Plusieurs études sur l'efficacité de la désinfection de la solution nutritive ont été
effectuées. Cependant, on ne connaît pas encore tout l'impact au niveau de la microflore
racinaire étant donné la désinfection non sélective des différentes technologies. Les
différents systèmes de désinfection, principalement ceux avec une action rémanente
pourraient avoir des répercussions jusqu'au milieu racinaire. De plus, il serait intéressant
de vérifier l'impact de la recirculation avec désinfection (ozone + chlore) sur les niveaux de
résidus de pesticides et d'exsudats racinaires.
51
Bibliographie
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54
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Ozomax : (www.ozomax.com)
Priva :(www.priva.ca)
Relab den Haan : http://www.denhaan.nl/uk.htm
55
ANNEXE 1 : Schéma du système
Réservoirs solution
non-traités
tGouttières
t
Filtre au sable
Ozone
Eau fraîche
Réservoirs solution
traitée
Filtre à disques
I
Réservoir de
traitement
Hypochlorite
de sodium
56
Annexe 2
Evaluation of the performance of an ozonization System for the disinfection of thenutrient solution of a greenhouse tomato crop (Acta Horticulturae 2005 691 : 389-394)
M.A. Laplante*, D. Brisson*, C. Boivin**, D. Doiron**, L. Gaudreau**, M. Dorais***, M.Lacroix****, C. Martinez*, R. Tweddell* and A. Gosselin*
*Centre de recherche en horticulture, pavillon Envirotron. université Laval, Québec,Canada, G1K7P4** Les Serres du St-Laurent inc, 700 rue Thibodeau, Portneuf, Québec, Canada GOA 2Y0*** Agriculture and Agrifood Canada, pavillon Envirotron, université Laval, Québec,Canada G1K7P4**** Laboratoire de diagnostic en phytoprotection, MAPAQ, 2700 rue Einstein, Ste-Foy,Québec, Canada G1P 3W8
Corresponding author : [email protected], tel : 1-418-656-2131 ext 2068, fax :1-418-656-7871
Keywords: nutrient solution, Lycopersicon esculentum Mill. Cv Trust, disinfection, ozone,root diseases, recirculation
Abstract
An ozonization System (Ozomax OZO 6VTT, IGT limited, Ontario, Canada) wasinstalled in a commercial plastic-covered greenhouse in Danville, Québec, Canada(www.savoura.com) to study the effects of the disinfection and recirculation of thenutrient solution in a tomato crop. The ozonization system was compared to aconventional growing system where the nutrient solution was not treated, neitherrecirculated. Samples of both treated and non-treated nutrient solutions wereanalysed for the présence of 38 potential pathogens using DNA Multiscan Technology.Detailed measurements of the présence of Pythium spp. and Fusarium spp. in thenutrient solutions, the growing média and the root System were achieved at variousperiods. We also determined the évolution of bacteria in the treated and non-treatednutrient solutions. A weekly complète minerai analysis, including pH and EC of bothtreated and non-treated nutrient solutions was done. For both treatments, plantgrowth and development were measured on a weekly basis while fruit yield andquality were determined for every harvest.
1. Introduction
Protection of the underground water and of the environment requires that nutrientsolutions used for greenhouse tomato production are recuperated and recirculated. VariousSystems using heat or UV radiation are commonly employed mainly in northem Europe totreat nutrient solutions (Runia, 1994, 2001). Thèse Systems were shown to be very efficientto eliminate pathogens in the nutrient solutions, but relatively expensive to operate (0.15-0.25 Can$/m3) (Le Quillec, 2002). Other Systems, using strong oxidants such as ozone,peroxide or chloride to destroy pathogens were experimented (Rey, 2001; Poncet et al,2001; Runia, 1994, Vanacher, 1988). The addition of chloride to the nutrient solutionscaused symptoms of phytotoxicity to tomato plants when concentration exceeded 2-4 ppm(Le Quillec, 2002). A French company (Trailigaz, Garges-lès-Gonesse) developed anozonization system to disinfect nutrient solutions using ozone and peroxide. In Canada,IGT Ltd developed and commercialized an ozonization system coupled with a bubblingsystem to increase oxygen concentration in the nutrient solution and potentially improve itsefficiency. This project aims at measuring the efficiency and the agronomie performance ofthe latter system.
2. Materials and methods
The experiment was conducted in a 27 000 m2 double polyethylene greenhouse equippedwith a HPS supplemental lighting System supplying 120 |i,mol.m"2.s"'. Tomato plants CvTrust were grown at a plant density of 2,4 plants/m2 in rockwool slabs (Grodan mastertype) placed on gutters located lm. high. Standard cultural practices were used fornutrition, irrigation and plant training. Biological control of insects was primarily achievedby introducing predators such as Eretmocerus spp. and Dicyphus spp. Before being reused,the nutrient solution from 50% of the growing area was recuperated and treated with theozonization system (Ozomax OZO 6VTT, IGT limited, Ontario, Canada) initially able toproduce 40 g and later upgraded to produce 60 g of O3 per hour. The rate of nutrientsolution treated was adjusted between 3 to 10 m3 per hour. It was consequently possible tocompare the effects of 3.0 , 5.3 , 7.7 and 14.1 g of ozone per m3of nutrient solution. Thecapacity of the ozonization system related to each treatment rate is described in Table 1.The nutrient solution of the other half of the growing area was neither recuperated, norrecirculated. In each section of the greenhouse, three bays of 337 m2 were selected tomeasure growth, development, yields and fruit quality (Dorais, 2001). Samples of thenutrient solutions were taken before and after ozonization and analysed for their mineraicontents.
Four additional experiments were conducted. First, we treated nutrient solutions for 30,60, 90 or 120 minutes with ozone. Second, we sampled treated and non-treated nutrientsolutions with ozone at 14.1 ppm and we later treated both of them with 0, 1, 2, 3, 4 or 5ppm of peroxide. Thirdly, recirculated nutrient solutions were treated with both ozone (7.7and 14.1 ppm) and peroxide at 5 ppm. Finally, nutrient solutions were treated with ozone at7,7 ppm, peroxide at 5 ppm and chloride at 1, 2 or 5 ppm. For ail four experiments, wecounted bacteria on pétri dishes as described further.
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Microbial analysis were achieved by Relab den Haan in The Netherlands, the Laboratoirede diagnostic en phytoprotection of MAPAQ and by the Centre de recherche en horticulture(CRH) at université Laval. Relab den Haan uses DNA technology to detect for the présenceof 38 pathogens in the nutrient solutions. Nutrients solutions and root samples wereanalysed for the présence of fungi by the Laboratoire de diagnostic en phytoprotection ofMAPAQ. Root segments or 100 \iL of nutrient solutions were spread on three différentmédia: Synthetic nutrient agar with antibiotics, P5ARP spécifie for Pythium and P5ARPHspécifie for Phytophthora. Bacterial counts were made at Université Laval using 50 \xh ofnutrient solution spread in pétri dishes containing a tryptic soy agar. Nutrient solutionswere sampled before the ozonization treatment, immediately after and 18 hours after in thestorage réservoir.
3. Results and discussion
Data measured by Relab Den Haan from DNA analysis (Table 2) indicate that thetreatment of ozonization did not eliminate ail pathogens from the nutrient solutions, even atthe highest concentrations. However, ozonization reduced the level of infection in thenutrient solutions for many pathogens, especially Pythium spp., Pythium dissocutum andFusarium oxysporum. In some cases, the level of infection was not reduced at ail and in afew cases, it was even increased for unknown reasons. An experiment will be conductedshortly to verify if the sand filter located before the ozonization system was the source ofsporadic contamination.
Table 1. Ozone concentration in the nutrient solutions according to différent productioncapacity and treatment rates
Ozone production*(gO3/hr)
32-4040-6040-6040-60
Treatment rate( m3 of water/hr)
or ppm)9.19.16.23.4
Estimated ozoneconcentration
(g O3/m3)
3.55.37.714.1
Duration of O3 injection*(min / m3 of water)
771018
* According to the manufacturer, the system produces 8-10 g of ozone per corona lamp. Weassumed 8 g of ozone in our experiments * O3 half-life is estimated to 30 minutes. After injection,O3 continues to react until its breakdown.
Analysis of fungi (data not presented) in the nutrient solutions and in roots by theLaboratoire de diagnostic en phytoprotection of MAPAQ indicated the présence ofPlectosporium spp., Fusarium oxysporum, and Cladosporium spp. in similar amounts inboth the treated and non-treated nutrient solutions. Fungi were also found in root segments.
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Table 2. Influence of ozonization treatments on the détection of various fungi
Fungi
3.5 ppm* 5.3 ppm 14.1 ppm
Non-Treated Treated Non-Treated Treated Non-Treated Treated
Oomycetes
Botrylis cinerea
Fusarium spp.
F. oxysporum
Pythium spp.
P. dissocutum
3**
0
3
1
3
1
1
2
2
1
0
0 0
• *Calculated concentrations of ozone according to the power of the generator and therates of the nutrient solution
• ** 0 = not infected; 1 = starting infection; 2 = light infection; 3 = moderateinfection; 4 = infected; 5 = severely infected; 6 = very severely infected
The increase in the duration of ozonization from 30 to 120 minutes improved theefficiency of the disinfection treatment by reducing the number of bacteria présent in thenutrient solutions (Table 3). Thèse results may be explained by either a longer period oftreatment and/or an increase in the oxydo-reduction potential caused by higherconcentration of ozone in the nutrient solutions.
Table 3: Influence of the duration of ozonization of the nutrient solution on the number ofbacteria in pétri dishes
Duration ofozonization (min)
Non-treated306090120
Total O3 injected( g O3/m3)
11.523.134.646.2
ORP* (mV)
494615740819
Number of bacteria(CFU/ml)
4906187804020
Oxydo-reduction potential measured in the nutrient solutions in millivolts
60
Data presented in table 4 clearly indicate the effectiveness of peroxide to reduce thenumber of bacteria in the nutrient solutions. The best results were obtained at the highestperoxide concentrations (4-5 ppm). Peroxide appears to be more efficient when added afterthe ozonization treatments (Table 5) when we sampled the treated nutrient solutions in thestorage tank. We however measured an increase in the bacterial counts 18H00 after storage.Our data support the strategy of Trailigaz to combine ozone and peroxide to disinfectnutrient solutions. Our results also lead to an experiment on the addition of chloride for abetter disinfection.Table 4: Influence of ozonization and peroxide concentration in the nutrient solutions onthe number of bacteria in pétri dishes
Number of bacteria (CFU/ml)Peroxide concentration (ppm) Treated* Non-treated
0 3706 56531 800 26932 500 14673 566 19604 133 14135 80 1466
* Ozonization occurred at an estimated concentration of 14.1 ppm for a period of 18min/m3.
Table 5: Influence of ozonization followed by peroxide treatment (5 ppm) of the nutrientsolutions on the number of bacteria and fungi (CFU/ml) in pétri dishes
Ozonization (ppm)Sampling sites* 7.7* 14.1
Bacteria Fungi Bacteria FungiIn the ozonization réservoir 1866 19 826 27At the exit of the ozonization réservoir 113 13 266 13Immediately in the storage tank 26 16 13 30After 18H00 in the storage tank 260 24 N/A N\A
* Counts of bacteria and fungi for the non-treated (no O3, no peroxide) nutrient solutionwere 6296 and 56, respectively.
Data presented in table 6 indicate that the addition of chloride in the nutrient solutionsfollowing disinfestation with ozone and peroxide was very effective not only at lowconcentrations (1-2 ppm), but also after a period of storage. The highest chlorideconcentration (5 ppm) cannot be recommended as it was shown to be toxic to variouscrops. This strategy seems to improve greatly the effects of ozone and peroxide, but alsoappears to offer an interesting alternative to inhibit bacterial development in the storagetank.
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After
973000
Timetreatment
of samplingafter
7204600
Table 6: Influence of chloride addition following ozone and peroxide treatments of thenutrient solutions on the number of bacteria (CFU/ml) in pétri dishes
Time of saChloride concentrations (ppm) After treatment after 16H00 ofstorage
0125
* Ozonization occurred at 7.7 ppm at a rate of 9,6 min/m and 5 ppm of peroxide wasadded
Ozonization did not affect the composition of the nutrient solutions as shown in table 7. Infact, EC stayed quite constant at around 4.0 mmhos/cm, while pH varied very slightlybetween 5.8 and 6.0. Major éléments such as N, P, K, Ca and Mg were very constantfollowing ozonization at either 5.3 or 14.1 ppm. Although Fe and Mn concentrations wereshown to be reduced by ozonization (Vanachter et al., 1988), our data indicate that theirconcentrations in the nutrient solutions were not affected.
Table 7. Influence of ozonization on the minerai concentration of the nutrient solutions
Eléments Non-treated Treated Non-treated Treated(7.7 ppm) ( 14.1 ppm)
EC*pHNPKCaMgSulphatesNaFeMn
4,026,123838227471151717251.680.93
4,156,026343248500150692251.881.84
3,895,82394439537492527171160.86
3,906,02414340238292536171.231.25
* EC as electric conductivity in mmhos/cmAfter 12 weeks of recirculation, ozonization did not affect growth and development (data
not presented) of tomato as measured by stem diameter, leaf length, height of the firstcluster or fruit number on the plants. Yields were neither affected by the recirculation andthe ozonization of the nutrient solutions. Leaching of the nutrient solutions averaged 36 and
38 % for the recirculated and the not-recirculated treatments, respectively. The percentageof recirculation was satisfactory, being most of the time above 80% for the first 10 weeksof the experiments.
4, Conclusion
Our data agrée with those of Runia (1994) and Rey et al. (2001) indicating thatozonization would reduce significantly the number of microorganisms in the nutrientsolutions. However, it seems that the highest concentration of ozone alone was notsufficient to completely eliminate bacteria and fungi in the nutrient solutions. The additionof peroxide and/or the increase in the duration of the ozonization did improve the efficiencyof the process, without obtaining complète disinfection. Complète disinfection was onlyachieved with the combination of ozone, peroxide and chloride. Further research will studythe best combinations of ozone, peroxide and/or chloride to obtain complète and lastingdisinfection at the lowest cost.
Acknowledgments
The authors thank the Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation duQuébec (CORPAQ) and Savoura for their financial support as well as the technical staff atSavoura, the Laboratoire de diagnostic en phytoprotection of Agriculture Québec and theCRH at Université Laval.
Literature cited
Dorais, M., Papadopoulos, A.P. and A. Gosselin. 2001. Greenhouse tomato fruit quality.Horticultural Review, Vol 26 : 239-319.
Le Quillec et al., S. 2002. Gestion des effluents des cultures maraîchères sur substrat.CTIFL. France.
Poncet, C. et al. 2001. Desinfection Systems of recycled effluents in flower crops. ActaHorticulturae Vol 554: 349-354.
Rey, P. et al. 2001. Evolution of pythium spp. population in soilless cultivation and theircontrol by active disinfecting methods. Acta Horticulturae Vol 554: 341-348.
Runia, W.T. 1994, Desinfection of recirculation water from closed cultivation Systems withozone, Acta Horticulturae Vol 382: 221-229
Runia, W.T. 2001. Desinfection of recirculation water from closed cultivation Systems byheat treatments. Acta Horticulturae Vol 548: 215-222.
Vanacher, L.T., E.V. Wanbeke and C. Van Assche. 1988. Possible use of ozone fordisinfection of plant nutrient solutions. Acta Horticulturae Vol 221: 295-302.