AUTEURS 0,3804 6 2,75 ÉCONOMIE SHAUKAT AZIZ Ancien … · 2018-04-13 · L’éveil du dragon...

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SHAUKAT AZIZ • DOMINIC BARTON • HONORABLE PERRIN BEATTY

PAUL DESMARAIS, JR • CHRISTOPH FREI • ANGEL GURRÍA • DONALD KABERUKA

PIERRE LORTIE • GÉRARD MESTRALLET • GORDON NIXON

CHRISTIAN NOYER • AVI REICHENTAL • GIL RÉMILLARD

ADAM STEINHOUSE • MARIA VAN DER HOEVEN

ÉCONOMIEMONDIALE

ÉCONOMIE MONDIALE

Les fondements de la prochaine ère de croissance


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sous la direction de

Gil Rémillard

SHAUKAT AZIZ

Ancien premier ministre du Pakistan et ancien vice-président exécutif, Citibank

DOMINIC BARTON

Directeur général mondial, McKinsey & Company

HONORABLE PERRIN BEATTY

Président et chef de la direction, Chambre de commerce du Canada

PAUL DESMARAIS, JR

Président du conseil et co-chef de la direction, Power Corporation du Canada (PCC), et co-président du conseil, Corporation Financière Power

CHRISTOPH FREI Secrétaire général, Conseil mondial de l’énergie (WEC)

ANGEL GURRÍA

Secrétaire général, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

DONALD KABERUKA

Président, Groupe de la Banque africaine de développement (BAD)

PIERRE LORTIE

Conseiller principal Affaires, Dentons Canada s.e.n.c.r.l.

GÉRARD MESTRALLET

Président-directeur général, GDF SUEZ

GORDON NIXON

Président et chef de la direction, Banque Royale du Canada (RBC)

CHRISTIAN NOYER

Gouverneur, Banque de France, et président, Banque des règlements internationaux (BRI)

AVI REICHENTAL

Président et chef de la direction, 3D Systems

GIL RÉMILLARD

Professeur, École nationale d’administration publique (ENAP), avocat-conseil, Dentons Canada s.e.n.c.r.l., président fondateur, Forum économique international des Amériques (FeIA)

ADAM STEINHOUSE

Consultant en affaires européennes, professeur associé, École nationale d’administration publique (ENAP)

MARIA VAN DER HOEVEN

Directrice exécutive, Agence internationale de l’énergie (AIE)

« Je remercie tous les auteurs qui, malgré les exigences de leurs importantes responsa-bilités, ont accepté de contribuer à ce livre. Je suis certain que les lecteurs y trouve-ront une information précieuse pour leur compréhension des réalités d’une économie mondiale en forte période d’ajustement vers une nouvelle ère de prospérité. »

Gil RémillaRd

« Je crois sincèrement que la Conférence de Montréal a su jouer un rôle significatif en tant que place ouverte favorisant de tels partages au cours de ses 20 années d’existence. C’est pourquoi je veux ici exprimer ma gratitude aux gouverneurs de la Conférence pour leurs différentes formes de contribution qui ont permis à la Conférence de s’établir solidement en tant qu’événement incontournable en matière d’économie mondiale. »

Paul desmaRais, jr

« La crise a confirmé que poursuivre sur notre lancée serait une lourde erreur, et elle a ouvert des possibilités de revoir notre pensée économique et de fabriquer un nouvel ensemble d’idées, de politiques et de valeurs qui nous sera nécessaire pour bâtir des économies plus résilientes, plus inclusives et plus durables. »

Angel Gurría, secrétaire général, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

« Restaurer la confiance est une responsabilité de toute personne en position de leadership et d’autorité. [… C’] est le moment idéal pour investir dans cette restauration de la confiance – entre acteurs économiques, entre citoyens, entre nations – de façon à créer de solides fondements pour une nouvelle ère de croissance. »

Paul Desmarais, jr, président du conseil et co-chef de la direction, Power Corporation du Canada (PCC), et co-président du conseil, Corporation Financière Power

« Ce dont la croissance européenne a le plus fondamentalement besoin pour se renforcer est, en réalité, d’une amélioration de sa compétitivité dans un environnement mondialisé. »

Christian Noyer, gouverneur, Banque de France, et président, Banque des règlements internationaux (BRI)

« Nous commençons une nouvelle ère de partenariats public-privé qui pourrait permettre aux États, en cette période d’austérité obligatoire, de conserver leurs capacités d’intervention pour soutenir l’économie. »

Gil Rémillard, professeur, École nationale d’administration publique (ENAP), avocat-conseil, Dentons Canada s.e.n.c.r.l., président fondateur,

Forum économique international des Amériques (FeIA)

AUTEURS

9 782897 053048

24,95 $forum-ameriques.orgeditionslapresse.ca

ELP-C-CDM_FR03.indd 1 2014-05-26 14:36


Gil RémillaRd


Paul desmaRais, jr

Shaukat aziz


Dominic Barton


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Paul DeSmaraiS, jr


chriStoPh Frei Secrétaire général, Conseil mondial de l’énergie (WEC)

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DonalD kaBeruka


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Professeur, École nationale d’administration publique (ENAP), avocat-conseil, Dentons Canada s.e.n.c.r.l., président fondateur, Forum économique international des Amériques (FEIA)

aDam SteinhouSe


maria van Der hoeven


auteurS

La liberté par la connaissance

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :Économie mondiale : les fondements de la prochaine ère de croissancePublié aussi en anglais sous le titre : Global economy: the foundation for the next era of growth.Publié en collaboration avec Décision média.ISBN 978-2-89705-304-8 (Éditions La Presse)ISBN 978-2-9811061-2-4 (Décision média)1. Développement économique. 2. Relations économiques internationales. I. Rémillard, Gil.HD83.E26 2014 338.9 C2014-941229-0

Coédition : Décision Média et Éditions La PresseSous la direction de Gil RémillardRédactrice en chef : Marie-Christine DuPontCoordinatrice : Isabelle Boin-ServeauTraduction : TextualisCouverture : Simon L’ArchevêqueMise en pages : Guy VervilleImprimeur : Marquis Livre

© Décision Média (2014)© Éditions La PresseTous droits réservés. Imprimé au Canada

Éditions La PresseDépôt légal, 2e trimestre 2014ISBN 978-2-897053048

Décision Média :ISBN 978-2-9811061-2-4

Les opinions exprimées dans le présent livre n’engagent que leurs auteurs et ne représentent pas nécessairement les points de vue des organisations auxquelles ils appartiennent.

Ce livre est édité en collaboration avec le Forum économique international des Amériques/Conférence de Montréal

2075, rue University, bureau 1701 Montréal, QuébecH3A 2L1Tél. : 514 871-2225Téléc. : 514 [email protected]

ÉCONOMIEMONDIALELes fondements de la prochaine ère de croissance


Gil Rémillard

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Table des maTières

RemeRciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

AvAnt-pRopos Gil Rémillard, président fondateur, Forum économique international des Amériques, professeur, École nationale d’administration publique, avocat-conseil, Dentons Canada S.E.N.C.R.L. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

pRéfAce

Restaurer la confiancePaul Desmarais, jr, président du conseil et co-chef de la direction, Power Corporation du Canada, co-président du conseil, Corporation Financière Power et président du Bureau des gouverneurs, Conférence de Montréal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

intRoduction

Pour une croissance économique verte et inclusive Angel Gurría, secrétaire général, Organisation de coopération et de développement économiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

enjeux mondiAux

Vers quelle reprise de la croissance européenne ?Christian Noyer, gouverneur, Banque de France, et président, Banque des règlements internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Immigration et diversité : des nouveaux moteurs de croissanceGordon Nixon, chef de la direction, Banque Royale du Canada et président, Groupe de la direction de l’entreprise . . . . . . . . . . . . . 35

Financer le développement économique de l’AfriqueDonald Kaberuka, président, Groupe de la Banque africaine de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

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ÉCONOMIE MONDIALE

Le système commercial mondial : affaibli, mais pas vaincuPerrin Beatty, président et chef de la direction, Chambre de commerce du Canada Cam Vidler, directeur des politiques internationales, Chambre de commerce du Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

L’éveil du dragonPierre Lortie, conseiller principal Affaires, Dentons Canada S.E.N.C.R.L. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Développement durable et risques politiques mondiauxShaukat Aziz, ancien premier ministre du Pakistan et ancien vice-président exécutif, Citibank . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

Intégration économique de l’Europe : quelle est la voie à suivre ?Adam Steinhouse, consultant en affaires européennes, professeur associé, École nationale d’administration publique . . . . . 90

défis éneRgétiques

Les bases de la prochaine ère de croissanceMaria van der Hoeven, directrice exécutive, Agence internationale de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Vers un avenir énergétique durableChristoph Frei, secrétaire général, Conseil mondial de l’énergie . . . . 108

Le gaz naturel : une solution gagnanteGérard Mestrallet, président-directeur général, GDF SUEZ . . . . . . . . 116

secteuRs mAnufActuRieRs

La fabrication : un secteur d’avenirDominic Barton, directeur général mondial, McKinsey & Company. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

« Produire le futur » en 3DAvi Reichental, président et chef de la direction, 3D Systems . . . . . . 137

conclusion

Les cinq facteurs d’évolution de la croissanceGil Rémillard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

HistoRique et mission

La Conférence de Montréal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157

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remerCiemeNTs

Tout a commencé lorsque le Bureau des gouverneurs, à sa réunion annuelle de l’an dernier (10 juin 2013), a souhaité que le 20e anni-versaire de la Conférence de Montréal soit l’occasion de publier un livre sur l’économie mondiale.

Marie-Christine DuPont, rédactrice en chef du magazine Forces, a accepté de relever le défi important de coordination que ce livre pouvait soulever pour respecter à la fois des exigences de qualité et de délai.

Il est difficile de trouver les bons mots pour la remercier, elle et son équipe.

• Alexandre Haarman

• Martin Dumas

• L’équipe de Caroline Jamet des Éditions La Presse

Nicholas RémillaRd

Président et chef de la direction, Forum économique international des Amériques

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AVANT-PROPOS

Le Forum économique international des Amériques / Conférence de Montréal est né il y a 20 ans dans la foulée du mouvement de mondialisation des économies entraîné par différents facteurs dont : la mise en vigueur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) (1995) ; les débuts de l’intégration économique et financière de l’Union européenne par le traité de Maastricht (1993) ; la créa-tion du libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada par l’Accord du libre-échange nord-américain (ALENA) (1994) ; et les débuts de l’émergence des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). C’est dans ce contexte que nous avons voulu créer un forum international indépendant à Montréal qui contribuerait à la compréhension de ce nouveau système économique mondial alors en émergence. Vingt ans plus tard et six ans après « la grande récession » de 2008, où en sommes-nous ?

L’économie mondiale, malgré certaines hésitations et incerti-tudes persistantes, semble cependant être sur la bonne voie qui nous conduira, sous l’impulsion d’une reprise américaine encore modeste mais bien engagée, à une prochaine ère de croissance. Mais quelles sont les bases à mettre en place pour nous assurer que cette nouvelle ère de prospérité soit durable et équitable ? Tel est le thème général que le Bureau des gouverneurs a donné au 20e Forum économique international des Amériques / Conférence de Montréal qui a lieu du 9 au 12 juin 2014, afin qu’il puisse apporter sa collaboration à l’analyse des différents paramètres de l’évolution de l’économie mondiale en ces moments particulière-ment déterminants. Le Bureau des gouverneurs a choisi ce thème général à la suite des recommandations de son Comité consul-tatif, présidé par Madame Hélène Desmarais. Le Comité, sous sa direction, fait chaque année un travail remarquable pour recom-mander aux gouverneurs le thème général de la Conférence de la prochaine année année ; je les en remercie. Ce qui n’est pas une

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ÉCONOMIE MONDIALE

tâche facile étant donné les complexités, imprévus et incertitudes de l’économie mondiale.

En effet, personne n’avait vu venir cette « grande récession » de 2008. Pourtant, elle passera à l’histoire comme la crise financière et économique la plus sévère et dévastatrice que nous ayons connue depuis la Grande Dépression des années 1930. À l’échelle mondiale, le choc a été très dur, car il nous a confrontés à l’échec d’un système que nous avions cru inébranlable puisque fondé sur la croissance phénoménale des pays émergents du BRIC et du fameux « Too Big to Fail ». La faillite de Lehman Brothers en 2008 constitue un véritable spectre qui vient aujourd’hui encore nous hanter. Oui, nous voyons apparaître au loin la lumière au bout du tunnel, mais au moindre bruit suspect, nous craignons apercevoir le phare d’une locomotive et non la lumière du jour.

De fait, la confiance n’est pas complètement revenue, tant chez les consommateurs que chez les investisseurs. Les indicateurs écono-miques varient d’un trimestre à l’autre, amenant leurs lots d’ana-lyses savantes aux conclusions souvent divergentes alors que la valeur des monnaies est en perpétuelle fluctuation par rapport au dollar américain – lequel demeure, plus que jamais, la monnaie de référence mondiale. Avant de quitter ses fonctions de président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke nous a avertis que ce qu’il faut retenir de « la grande récession » de 2008 est juste-ment qu’il faut se méfier des prévisions. Le message de celui qui a su nous éviter le pire est sage, mais aussi inquiétant. Il témoigne fort bien de cette méfiance qui a pour conséquence, entre autres, que les entreprises n’ont jamais autant détenu de liquidités, mais qu’elles hésitent à investir alors que les consommateurs préfèrent épargner par insécurité.

Et il n’y a pas que les inquiétudes économiques qui déstabilisent les projets d’investissement et de consommation. En effet, nous traversons une période de profonds changements tant sociaux que culturels et politiques auxquels sont confrontés les sociétés et leurs gouvernements, coincés entre l’obligation de payer leur énorme dette nationale, d’une part, et celle de soutenir la reprise, d’autre part. Un équilibre difficile à trouver, comme l’a admis le Fonds monétaire international (FMI), commentant le cas de la Grèce.

Il nous faut aussi apprendre à utiliser correctement les nouveaux moyens de communication, de gestion et de production que la

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AVANT-PROPOS

révolution numérique met aujourd’hui à notre disposition. De plus, nous vivons une véritable révolution de l’énergie avec l’exploitation de plus en plus répandue dans le monde du gaz et du pétrole de schiste ainsi que des sources alternatives d’énergie, tel le solaire. Ce qui implique de sérieuses conséquences quant à l’évolution de la carte économique et politique du monde. Une carte plus que jamais divisée entre les pays autosuffisants et ceux toujours dépendants, mais pour encore combien de temps ? Ainsi se profile une véritable révolution industrielle impliquant la fin de la conver-gence économique entre les pays post-industrialisés et les pays émergents. Et que penser des conséquences industrielles de l’arri-vée de la fabrication en 3D ? Coût de la main-d’œuvre fortement diminué, qualité technologique garantie, espaces de fabrication limités, voilà autant de bouleversements qui apparaissent déjà à l’échelle mondiale alors que surgissent les « Fab Lab » ( fabrication laboratory), ces ateliers de l’ère numérique à l’avant-garde d’une nouvelle révolution soumise à des défis de créativité et porteuse de nouvelles valeurs.

Avec ses quelque 180 intervenants, comprenant certains des plus importants dirigeants, analystes et décideurs internationaux, le Forum économique international des Amériques / Conférence de Montréal offrira cette année encore, du 9 au 12 juin 2014, une information privilégiée à plus de 3 000 participants issus de tous les continents.

Au cours de ses 20 ans d’existence, la Conférence de Montréal a vécu des moments particulièrement significatifs quant à l’évolution de l’économie mondiale. Notamment lorsque l’ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Paul Volcker, a déclaré en 1995, lors de la toute première édition, que le problème de l’infla-tion des pays industrialisés pourrait se stabiliser avec l’impact de la mondialisation des économies et les nouvelles règles de compé-titivité qu’elle créerait. Celui qui a combattu avec succès l’inflation des années 1970, avec les taux d’intérêt les plus élevés, est même allé jusqu’à affirmer, face à un auditoire des plus sceptiques, que le danger de la déflation pourrait éventuellement nous préoccuper. Quelques années plus tard, le Japon était touché par le problème de la stagnation, et aujourd’hui, les dangers de la déflation sont présents dans plusieurs pays post-industrialisés.

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ÉCONOMIE MONDIALE

On se souviendra également que l’économiste Jeffrey Sachs est venu nous dire au printemps 1997, que les « Tigres de l’Asie » (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines et Vietnam) marque-raient le début des difficultés de l’émergence de l’Asie, alors que quelques heures plus tard, l’économiste Paul Krugman, futur Prix Nobel en économie, prédisait un « magistral échec » à plus ou moins court terme en raison du manque de capital interne et de la trop grande importance des investissements étrangers suscep-tibles de fuir ces pays asiatiques au moindre signe de danger. Six mois plus tard, la « bulle spéculative » que représentaient ces pays asiatiques éclatait…

Pensons encore à Renato Ruggiero, alors directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui nous a avertis, en 1998, que les ententes bilatérales et régionales de libre-échange qui se signaient dans toutes les régions du monde risqueraient d’affecter la dimension multilatérale du commerce international incarnée par l’OMC. Les sérieux problèmes que connaît aujourd’hui la ronde de Doha, ainsi que l’émergence de nouvelles routes com-merciales transatlantiques, transpacifiques et asiatiques, illustrent parfaitement cet avertissement.

Les participants à la Conférence de juin 2011 parlent encore de cette entrevue par l’éminent journaliste américain, Charlie Rose, du géné-ral Pervez Musharraf, ancien président du Pakistan et aujourd’hui sous surveillance et condamné à mort dans son pays. C’était au lendemain de la mort de Ben Laden (2 mai 2011) et il nous avait bien avertis que les Talibans étaient plus forts que jamais parce qu’ils sont bien implantés dans différentes régions du monde dont en particulier l’Afrique. On connaît la suite des choses…

Enfin, comment ne pas se souvenir du cri d’alarme lancé en juin 2007 par Jean-Claude Trichet, alors président de la BCE (Banque centrale européenne), qui nous alerta du grave danger que représen-tait le haut niveau d’endettement des ménages. On connaît la suite, avec l’éclatement de la « bulle immobilière » qui survint dès l’automne, suivie par la crise du papier commercial adossé à des actifs.

Sommes-nous mieux équipés aujourd’hui pour identifier les « bulles spéculatives » ? En tout cas, nous sommes plus sensibles aux condi-tions de leur formation et, surtout, nous gardons bien en mémoire qu’une bulle est destinée, par définition, à éclater à plus ou moins long terme. Les banques centrales doivent être particulièrement

AVANT-PROPOS

vigilantes, car ce sont elles qui sont devant l’écran radar. Mais ne soyons pas alarmistes ! Avant de crier au loup, il vaut mieux s’as-surer qu’il ne s’agit pas du chien de la voisine. Les banques centrales le savent très bien et font un travail remarquable dans des circons-tances tout à fait inédites. Elles ont bien compris que leur principal défi, aujourd’hui, c’est de redonner confiance à des investisseurs et à des consommateurs encore quelque peu sceptiques.

Ce livre a pour objectif de rassembler différents points de vue sur les perspectives de l’économie mondiale en vue d’une prochaine ère de croissance.

Je tiens à remercier M. Paul Desmarais, jr, président de Power Corporation du Canada et président du Bureau des gouverneurs de la Conférence de Montréal, pour son soutien indéfectible depuis les tout débuts de la Conférence, et pour avoir accepté d’écrire la préface de ce livre.

Mes remerciements les plus sincères vont aussi à Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, qui, année après année, nous apporte sa précieuse contribution et qui, pour le 20e anniversaire de la Conférence, accepte d’en assurer la coprésidence. L’intro-duction qu’il signe dans ce livre est particulièrement évocatrice des enjeux auxquels est confrontée l’économie mondiale avec ses incertitudes, mais aussi ses perspectives vers un nouvel ordre éco-nomique mondial capable de conduire à une prochaine ère de croissance durable et équitable.

Tous mes remerciements vont aussi à un grand ami de la Confé-rence, Gérard Mestrallet, président et directeur général de GDF SUEz, pour son appui depuis plusieurs années et pour avoir accepté la coprésidence de la Conférence en cette année particu-lièrement significative de son histoire.

Il est difficile de trouver les bons mots pour remercier tous les auteurs qui, malgré les exigences de leurs importantes responsabi-lités, ont accepté d’écrire dans ce livre. Je suis certain que les lecteurs y trouveront une information précieuse pour leur compréhension des réalités d’une économie mondiale en forte période d’ajustement pour nous permettre d’accéder à une nouvelle ère de prospérité.

Gil RémillaRd

Président fondateur, Forum économique international des Amériques (FEIA), professeur, École nationale d’administration publique (ENAP), avocat-conseil, Dentons Canada S.E.N.C.R.L.

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Préface

RestauReR la confiance

Vous avez devant vous, Économie mondiale – Les fondements de la prochaine ère de croissance, un livre collectif examinant l’état actuel des affaires dans le monde, qui est publié à l’occasion du 20e anniversaire de la Conférence de Montréal.

Selon les mots célèbres de Churchill1 : « Nous n’en sommes pas à la fin. Ni au début de la fin. Peut-être, cependant, à la fin du début. » C’est bien là où il me semble que nous en sommes : à la fin du début. Cinq années et demie après le début de la pire crise économique et financière depuis la Grande Dépression, une somme considérable d’efforts ont été faits pour rétablir la situation, et il apparaît que nous ayons pu éviter le pire.

Il reste cependant beaucoup à faire, et comme nous y invite le thème si bien choisi de cette 20e Conférence de Montréal, il nous faut poser les « fondements de la prochaine ère de croissance ». Une reprise économique se manifeste, en particulier aux États-Unis, la plus grande économie du monde. Dans ce pays (tout comme au Royaume-Uni), un retrait progressif de la détente monétaire se dessine. Nous assistons à un progrès technologique qui fait croître la disponibilité de l’énergie à bon coût, en particulier le pétrole et le gaz en Amérique du Nord. Tous ces facteurs nous incitent à croire que nous nous trouvons à l’orée d’une nouvelle phase, au-delà du début : vers une « prochaine ère de croissance ».

Au vu des défis qui nous attendent, nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants. La reprise est loin d’être généralisée

1 Discours à la Mansion House, le 9 novembre 1942. <https://www.winstonchurchill.org/learn/speeches/speeches-of-winston-churchill/1941-1945-war-leader/987-the-end-of-the-beginning>.

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ÉCONOMIE MONDIALE

et le chômage reste à des niveaux inacceptables dans beaucoup de secteurs d’activités. La plupart des pays restent aux prises avec des déficits publics et un endettement qui inquiètent, à juste titre, les générations futures. Les économies émergentes, qui ont longtemps fourni une contribution importante à la croissance mondiale, font maintenant face à un environnement moins favorable et doivent s’ajuster. La mondialisation, qui a été si favorable aux consomma-teurs des pays développés et aux travailleurs des pays en dévelop-pement, est en quête d’un nouveau souffle au milieu d’incertitudes géopolitiques croissantes.

Je suis convaincu que restaurer la confiance est un des ingrédients essentiels pour maîtriser l’ensemble de ces défis.

Une confiance accordée à des marchés qui fonctionnent de façon appropriée et des signaux de prix fiables encouragera les consommateurs et les producteurs à prendre les bonnes décisions. Une confiance en un système économique et en des politiques publiques justes amènera les citoyens à mettre leur ingéniosité, leur talent et leur compétence au service de l’économie nationale. Une confiance basée sur des nations qui se développent les unes face aux autres, au sein même d’un ordre économique mondial, permettra d’imposer les meilleures solutions.

Pour créer et restaurer cette confiance, d’authentiques et de fréquents échanges sont nécessaires. Je crois sincèrement que la Conférence de Montréal a su jouer un rôle significatif en tant que place ouverte favorisant de tels partages au cours de ses 20 années d’existence. C’est pourquoi je veux ici exprimer ma gratitude aux gouverneurs de la Conférence pour leurs différentes formes de contribution qui ont permis à la Conférence de s’établir solide-ment en tant qu’événement incontournable en matière d’économie mondiale.

Au fil des ans, parmi les personnes de haut calibre qui ont été géné-reuses de leur temps, de leur savoir et de leurs idées se trouvent nos deux coprésidents de la Conférence de cette année que j’aimerais tout particulièrement remercier. Notre coprésident Angel Gurría, le très respecté secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et membre de longue date du Bureau des gouverneurs de la Conférence, a bien voulu rédiger l’introduction du présent ouvrage. Nous sommes recon-naissants à l’organisation qu’il dirige d’avoir été un partenaire

PRÉFACE

de la Conférence depuis presque le début. L’OCDE, justement, illustre bien combien la diffusion de la recherche économique peut contribuer à améliorer les relations de confiance entre les décideurs politiques et les nations.

Merci aussi à l’autre coprésident de la Conférence de cette année, Gérard Mestrallet, PDG de GDF SUEz, membre assidu de notre Bureau des gouverneurs, qui a accepté d’écrire un chapitre dans ce livre collectif.

Enfin, je veux remercier Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), qui a accepté de devenir membre du Bureau des gouverneurs de la Conférence et qui nous honore de sa présence cette année. Le FMI est un autre bon exemple de leadership par la recherche, la coordination des politiques économiques et les échanges qu’il promeut.

Restaurer la confiance est une responsabilité de toute personne en position de leadership et d’autorité. La fin du début, c’est le moment idéal pour investir dans cette restauration de la confiance – entre acteurs économiques, entre citoyens, entre nations – de façon à créer de solides fondements pour une nouvelle ère de croissance. Ayons des échanges éclairés et constructifs qui contri-bueront à cette tâche essentielle !

Paul desmaRais, jrPrésident du conseil et co-chef de la direction, Power Corporation du Canada (PCC), co-président du conseil, Corporation Financière Power, et président, Bureau des gouverneurs, Conférence de Montréal

ÉCONOMIE MONDIALE

• Offrir à ses participants l’accès à une information privilégiée en favorisant une discussion libre et complète des différents aspects de l’économie avec l’apport d’intervenants et d’experts internationaux parmi les mieux qualifiés ;

• Promouvoir les liens entre les gouvernements, les organismes internationaux, les gens d’affaires, les membres de la société civile, les associations de travailleurs et les universités ;

• Permettre à ses participants venant des différentes régions du monde de se rencontrer pour discuter affaires et développer leur entreprise et organisme au plan international ;

• Favoriser une meilleure compréhension des grands enjeux internationaux pour un développement économique global plus durable et équitable tout en étant plus sensible aux réalités spécifiques des différentes régions du monde.

Autres activitésLe Forum économique international des Amériques organise aussi :

• Le Toronto Global Forum qui a lieu chaque année au mois d’octobre ;

• Le World Strategic Forum qui se tient chaque année en avril, à Miami.

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SHAUKAT AZIZ • DOMINIC BARTON • HONORABLE PERRIN BEATTY

PAUL DESMARAIS, JR • CHRISTOPH FREI • ANGEL GURRÍA • DONALD KABERUKA

PIERRE LORTIE • GÉRARD MESTRALLET • GORDON NIXON

CHRISTIAN NOYER • AVI REICHENTAL • GIL RÉMILLARD

ADAM STEINHOUSE • MARIA VAN DER HOEVEN

ÉCONOMIEMONDIALE

ÉCONOMIE MONDIALE



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Gil Rémillard

SHAUKAT AZIZ


DOMINIC BARTON


HONORABLE PERRIN BEATTY


PAUL DESMARAIS, JR


CHRISTOPH FREI Secrétaire général, Conseil mondial de l’énergie (WEC)

ANGEL GURRÍA


DONALD KABERUKA


PIERRE LORTIE


GÉRARD MESTRALLET


GORDON NIXON


CHRISTIAN NOYER


AVI REICHENTAL


GIL RÉMILLARD

Professeur, École nationale d’administration publique (ENAP), avocat-conseil, Dentons Canada s.e.n.c.r.l., président fondateur, Forum économique international des Amériques (FeIA)

ADAM STEINHOUSE


MARIA VAN DER HOEVEN



Gil RémillaRd


Paul desmaRais, jr

« La crise a confirmé que poursuivre sur notre lancée serait une lourde erreur, et elle a ouvert des possibilités de revoir notre pensée économique et de fabriquer un nouvel ensemble d’idées, de politiques et de valeurs qui nous sera nécessaire pour bâtir des économies plus résilientes, plus inclusives et plus durables. »

Angel Gurría, secrétaire général, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

« Restaurer la confiance est une responsabilité de toute personne en position de leadership et d’autorité. [… C’] est le moment idéal pour investir dans cette restauration de la confiance – entre acteurs économiques, entre citoyens, entre nations – de façon à créer de solides fondements pour une nouvelle ère de croissance. »

Paul Desmarais, jr, président du conseil et co-chef de la direction, Power Corporation du Canada (PCC), et co-président du conseil, Corporation Financière Power

« Ce dont la croissance européenne a le plus fondamentalement besoin pour se renforcer est, en réalité, d’une amélioration de sa compétitivité dans un environnement mondialisé. »

Christian Noyer, gouverneur, Banque de France, et président, Banque des règlements internationaux (BRI)

« Nous commençons une nouvelle ère de partenariats public-privé qui pourrait permettre aux États, en cette période d’austérité obligatoire, de conserver leurs capacités d’intervention pour soutenir l’économie. »

Gil Rémillard, professeur, École nationale d’administration publique (ENAP), avocat-conseil, Dentons Canada s.e.n.c.r.l., président fondateur,

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AUTEURS 0,3804 6 2,75 ÉCONOMIE SHAUKAT AZIZ Ancien … · 2018-04-13 · L’éveil du dragon...

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