Rapport de L’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves...
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Rapport de L’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Global School-based Student Health Survey
ROYAUME DU MAROC
Ministère de la Santé
Direction de la Population
الـمملـكـة الـمغـربية+aGLDI+ N LMVRIb
الصحـة وزارة +amaWaS+ N +duSI
السـكـان مديرية +aMHLa N IMZdavN
Novembre, 2016
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Global School-based Student Health Survey
Novembre, 2016
Table des maTières
Remerciements
Résumé d’orientations
Méthodologie de l’enquête
Introduction
Résultats de l’enquête
Etat nutritionnel et comportements alimentaires
Hygiène
Santé mentale
Violences et blessures involontaires
Consommation de tabac
Consommation d’alcool
Consommation de drogues
Activité physique
Facteurs de protection
Connaissances sur le VIH, SIDA et IST
Recommandations
Conclusions
Références bibliographiques
Annexes
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131523253135394348525659646793
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remerCiemeNTs
Nous tenons à présenter nos vifs remerciements à toutes les personnes, ci-dessous, ayant contribué au succès
de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS- 2016) objet du présent rapport : Les responsables du Bureau Régional de OMS/
EMRO ; Les responsables du bureau de l’OMS à Rabat ; Les responsables du bureau du FNUAP à Rabat ; L’équipe de formation et d’analyse des données du
CDC-Atlanta ; Les responsables du département de l’Education
Nationale ; Le personnel de la Division de la Santé Scolaire et
Universitaire ; Les enquêtrices et enquêteurs du terrain ; Les directeurs et personnel des établissements scolaires
ayant participé à l’enquête ; Les élèves qui ont été enquêtés ; Le comité de rédaction du rapport de l’enquête.
ComiTé de rédaCTioN
Dr. khalid Lahlou : Directeur de la Population
Dr. Najat Gharbi : Chef de la Division de la Santé Scolaire et Universitaire
M. Tahar Ouaourir : Chef de Service de la Santé dans l’Enseignement Préscolaire et Fondamental
Dr. Ilham Nachchar : Cadre au niveau de la Division de la Santé Scolaire et Universitaire
Mme Leïla Ammari : Ched de l’Unité de Nutrition à la Direction de la Population
Mr. Abdelhak Kaâba : Techicien Statistique Sanitaire à la division de la Santé Scolaire et Universitaire
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Résumé d’oRientation
Dans notre pays, la population scolarisée constitue un poids démographique important. Cette tranche de la population marocaine vit aujourd’hui des
dynamiques de changements aussi bien au niveau socio-économique que culturel. En matière de santé, si les adolescents sont en général en bonne santé, on constate, par ailleurs, que certaines pathologies et comportements à risque, souvent à l’origine de problèmes de santé à l’âge adulte, apparaissent chez cette population. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) stipule que les deux tiers des décès prématurés et le tiers de la charge de morbidité globale chez l’adulte sont liés à des états pathologiques ou à des comportements mal sains ayant débuté pendant la jeunesse. De ce fait, cette population a besoin d’être accompagnée et d’être armée d’informations appropriées et des compétences utiles pour franchir sainement cette période sensible de la vie. Elle a aussi besoin d’un paquet de services permettant le dépistage précoce des maladies et des troubles, leur prise en charge, et ce, en vue de préserver son capital santé.
Par ailleurs, agir sur les déterminants environnementaux, sociaux et psychologiques de la santé va bien au-delà de la sphère d’influence et de la seule responsabilité du secteur de la santé. Le partenariat est donc crucial pour assurer la coordination et la complémentarité des interventions en fonction des mandats respectifs des partenaires.
Aussi, ces interventions doivent être basées sur des données scientifiques valides et actualisées. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude qui a pour but d’aider les pays à disposer de données précises sur les comportements à risque et la santé des élèves agés de 13 à 17 ans, et ce, pour appuyer les politiques en matière de Santé Scolaire.
En effet, l’enquête GSHS permet la mise en place d’un système de surveillance de haute qualité alliant :
Un processus d’échantillonnage scientifique standardisé, à deux étapes ��
(sélection des écoles et des classes) ;
Une méthodologie commune ;��
Un questionnaire auto administré, anonyme et confidentiel ;��
Une feuille de réponse générique.��
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Ainsi, parmi les données les plus éloquentes ressorties de cette enquête, ayant ciblé un échantillon de 6 745 élèves de 13 à 17 ans, nous pouvons citer :
��� La prévalence de l’insuffisance pondérale présente 7,9% des élèves avec une prédominance chez les garçons (10,8%). L’insuffisance pondérale est plus répandue en milieu rural qu’en milieu urbain (respectivement 9,8% et 7,2%) ;
��� Le surpoids touche 13,9% des élèves. Ce type de malnutrition touche plus les élèves du milieu urbain que ceux du milieu rural (avec respectivement 14,7% et 11,6%). Aussi, le surpoids est plus prédominant chez les filles que chez les garçons (17,9% contre 10,6%) ;
2,9% des élèves sont obèses ;��
Seuls 27,9% des élèves consomment des légumes trois fois ou plus par jour ;��
49,8% des élèves ont déclaré avoir vu des messages publicitaires ou ��
promotionnels en faveur des boissons gazeuses ou des Fastfood, à la télévision et 21,5% sur internet ;
36,2% des élèves ont déclaré ne pas prendre leur petit déjeuner. Cette ��
proportion est plus importante chez les filles que chez les garçons (44,6% contre 28,7%) et chez les élèves du milieu urbain que ceux issus du milieu rural (37,5 % contre 32,1 %) ;
Pour justifier la non prise du petit déjeuner, le manque de nourriture à la ��
maison a été évoqué par 4,1% des élèves ;
67,5% des élèves possèdent une hygiène bucco-dentaire satisfaisante. Ce ��
pourcentage est plus important chez les filles que chez les garçons, puisque 75% d’entre elles se brossent les dents régulièrement contre 61,3% chez les garçons. En milieu urbain, cet indicateur est de 70,6% contre seulement 57,1% en milieu rural ;
Seul 30,1% des élèves enquêtés ont bénéficié d’une consultation dentaire au ��
moins une fois durant les 12 derniers mois précédant l’enquête ;
16% des élèves ont envisagé sérieusement de se suicider au cours des 12 ��
derniers mois précédant l’enquête. Cette situation se voit plus chez les filles que chez les garçons (avec respectivement 17,9% et 14%) ;
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L’évaluation de l’état de la santé mentale des élèves a revélé que 13,6% des ��
élèves ont fait une ou plusieurs tentatives de suicide au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête ;
31,6% des élèves ont été gravement blessés (37,7% des garçons et 23,7% des ��
filles). Parmi cette proportion, 11,2% ont rapporté que la cause de la blessure était un accident de la voie publique (12,4% des garçons et 8,3% des filles).
13,5% des élèves ont consommé toute forme de tabac. Cette consommation ��
est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (16,5% contre 12,6%) ;
Parmi les élèves qui ont fumé des cigarettes au cours des 12 derniers mois ��
précédant l’enquête, 72,9% d’entre eux ont essayé d’arrêter de fumer ;
19,7% des élèves ont un parent ou tuteur qui consomme une forme de ��
tabac ;
13,3 % des élèves ont consommé de l’alcool. Ce phénomène est plus marqué ��
chez les garçons (17,4 %) que chez les filles (8,5 %) ;
Plus du tiers des garçons (31,2%) ne perçoivent pas le risque de la ��
consommation d’alcool ;
6,5 % des élèves ont consommé de la marijuana (Hashish) une fois ou plus au ��
cours de leur vie ;
7,8 % des élèves enquêtés ont consommé des amphétamines ou des ��
méthamphétamines au cours de leur vie ;
Chez 64,1% des élèves ayant consommé des drogues, la première utilisation ��
a eu lieu avant 14 ans ;
84,7% des enquêtés sont physiquement insuffisament actifs ; ��
32,5% des élèves sont sédentaires. Cette pratique répandue en milieu urbain ��
(35%) n’épargne pas le milieu rural puisqu’elle affecte 24,1% des élèves.
L’analyse de ces chiffres met en exergue la nécessite de consolider les efforts consentis par les différents intervenants dans le domaine de la promotion de la santé et du bien-être des adolescents et des jeunes, et ce, pour garantir un développement harmonieux chez cette population. A cet égard, le Ministère de la Santé a un rôle privilégié à jouer pour rendre compréhensible et lisible toute la rationalité des investissements à réaliser.
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En effet, un investissement plus conséquent et mieux ciblé en promotion de la santé et prévention des comportements à risque présente de nombreux gains pour le pays dont les plus éloquents peuvent être perçus en termes de mortalité et morbidité évitables. Cet investissement devra être un enjeu collectif exigeant et indispensable. Il doit être basé sur des données probantes telles celles résultant de cette recherche afin d’éclairer la prise de décision et le choix des priorités en matière de stratégies et d’interventions.
L’investissement n’est pas que financier, il consiste aussi à mobiliser tous les acteurs dont les interventions peuvent avoir un impact significatif sur la santé et les inégalités sociales et territoriales de santé. Pour cela, plusieurs leviers peuvent être utilisés, dont les plus pertinents sont comme suit :
La mise en place de programmes gouvernementaux et de services sociaux de ��
qualité répondant aux besoins multidimensionnels des élèves et des jeunes tout en garantissant la pérennité des interventions à travers la mobilisation des ressources nécessaires;
Le développement du partenariat public-privé, y compris avec les médias, et le ��
renforcement de la collaboration intersectorielle pour faciliter la convergence des politiques publiques autour des questions de la jeunesse marocaine ;
L’encouragement de la participation effective des jeunes et le développement ��
du leadership chez cette population ;
La mise en place d’outils de bonne gouvernance et de suivi-évaluation des ��
interventions ;
La valorisation et l’accompagnement des acteurs œuvrant dans les domaines ��
de la prévention et de la promotion de la santé, qu’ils s’agissent de la population elle-même, des associations, ou de l’ensemble des professionnels de santé, pour assurer la mise en œuvre d’interventions opérationnelles adaptées au plus près des réalités du terrain ;
L’organisation de journées de débats, mobilisant efficacement l’expertise ��
nécessaire, autour des problématiques affectant les adolescents et les jeunes notamment les addictions, les violences et traumatismes volontaires et involontaires, les troubles mentaux, les attitudes suicidaires, la sédentarité et les mauvaises habitudes alimentaires.
Première partie
Méthodologie de l’enquête
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intRoduction
Historique1.
L’Organisation de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS) a été initiée, en 2001, par l’OMS, en collaboration avec I’UNICEF, I’UNESCO et
I’ONUSIDA et grâce à l’appui technique du CDC d’Atlanta.
Ainsi, dès 2003, les Ministères de la Santé et de l’Education de nombreux pays, ont adopté l’outil de l’enquête GSHS pour surveiller la prévalence des comportements à risque pour la santé et les facteurs de protection les plus importants chez les élèves.
Au Maroc, la première enquête GSHS a été conduite en 2006 à l’initiative du département de l’Education Nationale en collaboration avec l’Organisation Mondiale de la Santé et le CDC d’Atlanta.
En 2010, une 2ème enquête GSHS a été réalisée par le Ministère de la Santé, et ce, afin de constituer une base de données relative aux prévalences des comportements à risque pour la santé et des facteurs de protection chez les élèves de 13 à 15 ans. Les données ainsi recueillies ont permis d’assoir des réponses compréhensives en matière de promotion de la santé et du mode de vie sain et ont également contribué à l’identification d’axes stratégiques autour des quels s’articulent la Stratégie Nationale de Santé Scolaire et Universitaire et celle relative à la Promotion de la Santé des Jeunes élaborées en 2011.
Aussi, afin d’assurer un monitoring des données relatives aux comportements à risque pour la santé et aux facteurs de risque et de protection, le Ministère de la Santé a mené, en 2016, en collaboration avec le département de l’Education Nationale sa 2ème enquête GSHS en ciblant, cette fois-ci, les élèves âgés de 13 à 17 ans.
Cette étude s’est assignée les objectifs suivants :
Aider les responsables des secteurs de la santé et de l’éducation à disposer ��
d’indicateurs actualisés permettant l’identification des priorités et la mise en place de politiques et de programmes visant la promotion de la santé et du bien-être des élèves;
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Etablir des alliances en matière de réponses à offrir pour promouvoir la santé ��
et le bien-être des élèves ;
Servir d’outils de plaidoyer pour la mobilisation de ressources pour la santé ��
scolaire ;
Assurer le suivi des tendances de prévalence des comportements à risque ��
pour la santé et des facteurs de protection chez les élèves ;
Permettre aux responsables d’établir des comparaisons avec les pays ��
similaires sur la prévalence des comportements à risque pour la santé et des facteurs de protection.
Il faut souligner qu’au Maroc l’intérêt pour la santé et le bien être des élèves, des étudiants et des jeunes ne date pas d’aujourd’hui. En effet, le profil épidémiologique de cette population a fait objet de plusieurs études et recherches menées par les différents secteurs y compris celui de la santé. Ces études ont fait ressortir qu’une proportion non négligeable de cette frange de la population est exposée quotidiennement aux risques du tabagisme, des drogues, des rapports sexuels non protégés et adoptent des modes de vie malsains comme l’alimentation non équilibrée et l’inactivité physique.
Dans ce sens, et pour ne citer que l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves de 13 – 15 ans réalisée en 2010, les principaux résultats de cette étude sont comme suit:
La consommation d’alcool au moins une fois au cours des 30 derniers jours ��
est relevée chez 5,5% des élèves. La prévalence était plus élevée chez les garçons que chez les filles (7,5% vs 2,6%) ;
L’usage des drogues « Hashish » au moins une fois durant la vie est constaté ��
chez 3,7% des élèves, avec une différence significative entre les garçons et les filles (soit respectivement 5,3% et 1,2%) ;
Concernant les données anthropométriques et les comportements ��
alimentaires, l’enquête a montré que, 14,6% des élèves sont en surpoids, 2,8% présentent une obésité alors que 8,3% souffrent d’une insuffisance pondérale ;
Une proportion de 10,7% des élèves ont rapporté avoir eu faim parce qu’il n’y ��
avait pas assez de nourriture chez eux ;
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Concernant les habitudes d’hygiène, les 2/3 des élèves ne se brossent pas les ��
dents, 5,4% ne se lavent pas les mains après les toilettes et 7,9% n’utilisent pas de savon ;
L’évaluation de l’état de la santé mentale des élèves a révélé que 16,7% des ��
élèves ont envisagé sérieusement le suicide et 14,2 % ont même fait des tentatives de suicide au moins une fois ;
L’appréciation de l’activité physique a montré que 86,7% des élèves adoptent ��
des comportements sédentaires ;
Aussi, 36,7% des élèves auraient manqué l’école ou la classe sans autorisation ��
parentale;
L’enquête a révélé aussi que 25,9% n’ont jamais entendu parler de l’infection ��
VIH ou du SIDA ;
La proportion des élèves qui n’ont pas été informés en classe sur les moyens ��
de prévention contre le SIDA montait à 69,4%. De même 62,4% des élèves n’ont jamais parlé du SIDA avec leurs parents ou tuteurs ;
L’usage des cigarettes a été constaté chez 6,8% des élèves. La prévalence ��
du tabagisme est plus élevée chez les garçons que chez les filles (10% vs 2,6%) ;
Aussi, 75,3% des élèves déclarent avoir essayé ou fumé une cigarette avant ��
l’âge de 14 ans ;
Concernant la violence et les blessures involontaires, 42,4% des élèves ont ��
participé à une bagarre physique, 29,7% ont été attaqués physiquement et 31,1% ont été grièvement blessés au moins une fois ;
L’intimidation a été vécue par 19,2% des élèves enquêtés. ��
Considérant l’importance de la prévention et de l’adoption d’un mode de vie sain et après une analyse de la situation, qui a permis d’identifier les besoins des élèves et des étudiants dans le domaine de la santé et d’analyser les réponses offertes et potentielles, le Ministère de la Santé avec ses partenaires s’est vu contraint de :
Mettre en place un cadre stratégique qui tient compte des données ��
épidémiologiques citées plus haut : « la Stratégie Nationale de Santé Scolaire et Universitaire 2011-2019 » ;
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Asseoir un cadre de partenariat, pour offrir une réponse globale ��
multidimensionnelle aux besoins de la jeune génération, alliant les départements de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la jeunesse et des sports et de l’intérieur ;
Mettre en place les organes de gouvernance pour la coordination et le suivi ��
des interventions multisectorielles ;
Contribuer à l’assainissement de l’environnement scolaire en sollicitant ��
l’intervention des brigades mixtes du département de la Sûreté Nationale ;
Développer les infrastructures et services de prise en charge des besoins ��
médicaux et psychosociaux des élèves et des étudiants ;
Garantir des services d’information, d’éducation à la santé et de promotion ��
du mode de vie sain à travers la création d’un site web « santejeunes.ma », l’élaboration d’outils éducatifs, la mise en place de prestations d’écoute, de conseil et d’aide au sevrage tabagique ;
Elaborer une approche d’éducation parentale pour de permettre aux parents ��
de s’acquitter convenablement de leur rôle d’éducateur afin de mieux accompagner leurs enfants pendant la période cruciale de l’adolescence.
A cet égard, et afin de suivre les tendances des prévalences relatives à la santé et aux comportements des élèves et d’orienter les prises de décisions, une actualisation des données s’avère d’une grande utilité.
Ce rapport décrit et analyse les résultats les plus éloquents que cette étude a fait ressortir et qui seront d’une importance capitale pour orienter les programmes et politiques de santé en particulier en matière de santé scolaire.
2. Méthodologie de l’enquête GSHS 2016
2-1- Conception de l’étude et échantillonnage :
L’Enquête GSHS a ciblé un effectif global de 6745 élèves âgés de 13 à 17 ans (soit 3 488 garçons et 3 085 filles). L’échantillon en question inclut les élèves des trois niveaux du collège ainsi que ceux du tronc commun, des première et deuxième années du baccalauréat.
Cette étude était basée sur un plan d’échantillonnage, à deux niveaux, qui a été tiré aléatoirement comme suit :
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2-1-1- Première étape : sélection des établissements
Etant donné que l’enquête GSHS de 2016 s’est intéressée aux élèves âgés de 13 à 17 ans, la liste des collèges et lycées, des secteurs publics et privés des milieux urbain et rural, répondant aux critères de participation a été adressée au CDC d’Atlanta où a été effectué la sélection de l’échantillon. Les établissements scolaires ont été sélectionnés avec une probabilité de sélection proportionnelle au nombre d’élèves inscrits. Ainsi, 64 collèges et lycées avaient été sélectionnés. Ces établissements sont répartis sur 41 provinces et préfectures représentant 10 régions sur les douze qui constituent le territoire national (Tableau N° 1).
Tableau N°1 : Régions et provinces sélectionnées
Régions Provinces et Préfectures
Total des établisse-
mentsRégions Provinces et
Préfectures
Total des établisse-
ments
Tanger - Tétouan - Al Hoceima
Chefchaouen 2
Casablanca-Settat
Casablanca Anfa 2
Ouezzane 2 Ain Chok 1
Tanger Assilah 1 Sidi Bennour 3
Tétouan 1 El Jadida 2
OrientalOujda Angad 1 Hay Hassani 1
Nador 1 Mediouna 1
Fès - Meknès
Boulmane 1 Mohammadia 1
El Hajeb 1 Nouaceur 1
Fès 1 Settat 1
Meknès 1
Darâa- Tafilalet
Errachidia 1
Sefrou 1 Tinghir 3
Taounate 2 Zagora 2
Taza 1
Marrakech- Safi
Youssoufia 1
Rabat - Sale-Kénitra
Kénitra 4 El Kelâa Des Sraghna 2
Khemisset 1 Marrakech 3
Rabat 3 Chichaoua 2
Salé 1
Souss-Massa
Agadir Ida Outanane 3
Sidi Kacem 1 Inzegane Ait Melloul 2
SkhirateTemara 1 Chtouka Ait Baha 1
Beni Mellal- Khénifra
Fquih Ben Salah 2 Guelmim- Oued Noun Sidi Ifni 1
Khouribga 1
Total des établissements 64
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2 1-2- Deuxième étape : sélection des classes
Pour chaque établissement scolaire sélectionné, une liste comprenant le nombre total de classes ainsi que les effectifs des élèves de chaque classe a été établi. A partir de cette liste, les classes ont été sélectionnées sur la base d’un tirage aléatoire. Tous les élèves présents, le jour de l’enquête, dans chacune des classes sélectionnées étaient éligibles à participer à l’enquête.
2-2- Questionnaire :
A l’image de sa précédente, l’enquête GSHS- 2016 a permis de mesurer les prévalences des comportements à risque pour la santé et ceux relatifs aux facteurs de protection liés aux causes majeures de morbidité et de mortalité chez les élèves au Maroc dans les milieux (urbain et rural).
Le questionnaire, (Annexe 1), adopté pour cette étude est un outil standard établi par l’OMS et le CDC d’Atlanta. ce questionnaire a été adapté au contexte marocain, traduit en arabe et validé par un comité composé de responsables des départements de la santé et de l’éducation.
Ce questionnaire contient 77 questions dont 46 d’entre elles se rapportent au module de base ou module obligatoire et 31 constituent les questions spécifiques choisies par le pays pour élucider certaines problématiques liées aux comportements des élèves marocains.
Les thèmes couverts par l’enquête GSHS sont les suivants :
Profil démographique ;��
Comportements alimentaires ;��
Hygiène ;��
Santé mentale ;��
Violences et traumatismes involontaires ;��
Consommation de tabac ;��
Consommation d’alcool ;��
Consommation des drogues ;��
Activité physique ;��
Facteurs de protection ;��
Information sur le VIH et autres maladies sexuellement transmissibles.��
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Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Sur toutes les réponses de chaque élève un facteur de pondération a été appliqué (pour régler les non réponses et les différentes probabilités de sélection). Ce facteur est calculé selon la formule suivante :
Facteur de pondération =W = W1 *W2 * f1 * f2*f3
W1= probabilité inverse de sélection des collèges
W2= probabilité inverse de sélection des classes dans les collèges
f1= taux de non réponse des collèges et lycées
f2= taux de non réponse des classes
f3= facteur d’ajustement après stratification calculé par classe
Le pourcentage des réponses des établissements scolaires, inclus dans l’échantillonnage, était de 98% puisque sur les 64 collèges et lycées sélectionnés 63 d’entre eux ont participé à l’enquête. Aussi, sur les 6 752 questionnaires complétés par les élèves ayant pris part à l’étude GSHS 2016, 6 745 questionnaires étaient exploitables par le CDC d’Atlanta (soit un taux de 93 %). Ainsi, le taux global de réponse était de :
98% X 93% = 91%
Il est à préciser que le rapport de données a été épuré et révisé pour identifier d’éventuelles incohérences. Aussi, les données manquantes n’ont pas été saisies statistiquement. Un logiciel, tenant compte du plan complexe d’échantillonnage, a été utilisé pour calculer les estimations de prévalence et l’intervalle de confiance était de 95%. On peut donc dire que les données de cette étude GSHS sont représentatives de tous les élèves de 13 à 17 ans des collèges et lycées du Maroc.
2-3- Déroulement de l’enquête :
Il est à noter que le déroulement de l’enquête ainsi que ses procédés ont été conçus de telle sorte à permettre le respect de l’intimité des élèves ainsi que la participation anonyme et volontaire de ces derniers.
Aussi, afin de réunir toutes les conditions nécessaires à la réussite de l’enquête sur le terrain, une formation des enquêteurs et superviseurs a eu lieu le 2 novembre 2016, soit quelques jours avant l’enquête proprement dite. Aussi, des exercices pratiques ont été réalisés lors de la formation et un guide des instructions a été élaboré et mis à la disposition des administrateurs de l’enquête ainsi que les autres outils notamment le questionnaire traduit en arabe et adapté au contexte et besoins nationaux.
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L’administration de l’enquête au niveau des établissements scolaires tirés au sort a eu lieu à partir du 8 novembre 2016.
Sur le terrain, l’enquêteur devait faire une brève présentation des objectifs de l’étude au directeur de l’établissement. Une fois en classe, il devait expliquer aux élèves également l’objectif de l’étude et insister sur le caractère anonyme des réponses.
Après la distribution des questionnaires et des feuilles de réponse, l’enquêteur devait expliquer aux élèves comment répondre au questionnaire.
L’enquêteur remplit, par la suite, la feuille d’identité du collège qui comprend le code de ce dernier, celui de la classe et le nombre des élèves.
A la fin de l’enquête, l’enquêteur envoie, aussitôt que possible, les feuilles de réponses à la Division de la Santé Scolaire et Universitaire qui, à son tour, procède à leur acheminement au CDC d’Atlanta.
Le CDC, après réception des feuilles de réponses procède à l’épuration et à la révision de ces dernières afin de chercher d’éventuelles incohérences.
Un logiciel qui tient compte du plan complexe d’échantillonnage a été utilisé pour calculer les estimations de prévalence et l’intervalle de confiance est à 95%.
2ème Partie
Résultats de l’enquête GSHS- 2016
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etat nutRitionnel et compoRtements alimentaiRes
Le surpoids et l’obésité sont des affections redoutables, car responsables de l’installation insidieuse de nombreuses complications, qui handicapent l’individu,
altèrent sa qualité de vie et engagent son pronostic vital. Ces complications peuvent être d’ordre cardio-vasculaires, respiratoires, ostéo-articulaires, métaboliques, psychologiques voire psychiatriques.
Les enfants et les adolescents en situation de surcharge pondérale ne sont pas non plus épargnés par ces complications, qui de nos jours s’observent chez cette catégorie de la population à un âge de plus en plus jeune.
Les conséquences de la surcharge pondérale constituent aussi un fardeau économique pour le pays, étant donné que leur prise en charge clinique fait appel à un personnel spécialisé et nécessite un plateau technique sophistiqué et des produits et accessoires médicaux onéreux.
Depuis quelques décennies, on assiste au Maroc à une triple transition occasionnée par la globalisation, la mondialisation et le changement des habitudes et du mode de vie de la population marocaine. En effet, les différentes études réalisées témoignent de la coexistence de maladies transmissibles et de problèmes de santé non transmissibles liés aux nouveaux modes de vie de la population marocaines y compris les jeunes (Fast Food, sédentarité, machinisme, préférence de produits alimentaires raffinés, consommation accrue de sucre et de gras…)
Selon l’OMS et l’UNICEF, l’alimentation équilibrée et saine est déterminante pour la santé de l’individu. Cependant, la consommation d’aliments pauvres en micronutriments, riches en calories et riches en lipides, est favorisée par une palatabilité accrue à ces aliments du fait de la présence de lipides, et par la publicité qui entoure ces aliments.
Le tableau N°2 résume les résultants relatifs à l’état nutritionnel des élèves et renseigne également sur leurs principaux comportements alimentaires.
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Rapport GSHS [Maroc 2016]
28
Au Maroc, la prévalence de l’insuffisance pondérale (moins de deux déviations standards de la médiane de l’Indice de Masse Corporelle par sexe et par âge) chez les élèves est de 7,9%. Cette étude a fait ressortir que les filles souffraient moins de l’insuffisance pondérale que les garçons (respectivement 4,4% et 10,8%).
Graphique N°1 : Pourcentage des élèves présentant une insuffisance pondérale (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
L’analyse de l’insuffisance pondérale par milieu de résidence montre que les élèves issus du milieu rural sont les plus touchés par cette forme de malnutrition que ceux résidants en milieu urbain (9,8% contre 7,2%).
Le surpoids (Indice de Masse Corporel > 2 déviations standards) touche 13,9% des élèves. Ce type de malnutrition touche plus les élèves du milieu urbain que ceux du milieu rural (respectivement 14,7% et 11,6%). Aussi, le surpoids est plus important chez les filles que les garçons (17,9% contre 10,6%).
Graphique N°2 : Pourcentage des élèves en surpoids (2016)
13,9%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
29
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
D’un autre côté, l’étude a revélé que 2,9% des élèves sont obèses (Indice de Masse Corporel > 3 déviations standards).
Graphique N°3 : Pourcentage des élèves obèses (2016)
2,9%2,6%
3,2% 3,1%2,7%
3,5%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Il ressort de l’analyse des données, en rapport avec les comportements alimentaires chez les élèves de 13 à 17 ans, émanant de la présente enquête que :
Au cours des 30 derniers jours, 9,2% des élèves ont eu faim la plupart du ��
temps ou tous les jours parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture chez eux. Cette proportion est plus importante en milieu rural (12,8%) qu’en milieu urbain (8,1%) ;
45,2 % des élèves ont consommé des fruits au moins deux fois par jour au ��
cours des 30 derniers jours. Les filles en consomment plus que les garçons (47,8% contre 42,7%) ;
La consommation des légumes, (trois fois ou plus par jour), est fréquente ��
chez seulement 27,9% des élèves ;
Graphique N°4 : Pourcentage des élèves consommant des fruits deux fois ou plus par jour (2016)
45,2%42,7%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Rapport GSHS [Maroc 2016]
30
Globalement, 32,6% des élèves ont bu des boissons gazeuses une fois ou plus ��
par jour et 26,9% ont mangé dans un établissement de restauration rapide ;
49,8% des élèves ont déclaré avoir vu des messages publicitaires ou ��
promotionnels en faveur des boissons gazeuses ou des Fastfood à la télévision et 21,5% sur internet.
Le petit déjeuner est un atout considérable pour la réussite scolaire et constitue l’une des premières règles pour l’équilibre alimentaire puisqu’il apporte les nutriments nécessaires à la concentration, à l’attention, aux facultés de réflexion, de mémorisation et d’analyse chez les élèves. L’enquête a montré tout de même que 36,2% des élèves ont déclaré ne pas prendre ce repas la plus part du temps ou toujours durant ces 30 derniers jours précédant l’enquête. Cette proportion est plus importante chez les filles que chez les garçons (44,6% contre 28,7%) et chez les élèves du milieu urbain que ceux issus du milieu rural (37,5 % contre 32,1 %).
Graphique N°5 : Pourcentage des élèves prennant le petit déjeuner (2016)
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55,4%62,5%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Il est à noter également que le manque de nourriture à la maison a été évoqué par 4,1% des élèves pour justifier la non prise du petit déjeuner.
31
Hygiène
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 60 à 90% des enfants scolarisés dans
le monde et près de 100% des adultes ont des caries. Au Maroc, selon l’Enquête
Nationale sur la Santé Bucco-Dentaire réalisée en 2012, la prévalence de cette
affection est de 81,8% chez les enfants de 12 ans et 86,6% chez les adolescents de 15
ans. L’indice CAO (ou nombre moyen des dents Cariées, Absentes, ou Obturées) est
de 4,82 chez les enfants de 12 ans, et 5,54 chez les adolescents de 15 ans.
Parmi les facteurs de risque des caries dentaires figurent une alimentation riche
en sucrerie et une mauvaise voir une absence d’hygiène bucco-dentaire. Outre la
douleur et la gêne, une mauvaise santé bucco-dentaire peut affecter les capacités
de communication et d’apprentissage de l’enfant. Aussi, le préjudice esthétique
occasionné, dans certains cas, par les affections dentaires peut avoir d’importantes
répercussions psychologiques chez les enfants et les adolescents.
D’un autre côté, l’absence de l’hygiène des mains est à l’origine de nombreuses
affections dont les maladies diarrhéiques et les parasitoses intestinales. Ces
affections peuvent aussi perturber le bien-être et la scolarité de l’enfant et peut
également retarder son développement cognitif.
Le tableau N°3, ci-après, illustre certains comportements en relation avec l’hygiène
des mains et des dents :
Rapport GSHS [Maroc 2016]
32
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33
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
En rapport avec l’hygiène buccodentaire, l’étude a montré que le pourcentage des élèves qui se sont brossé les dents au moins une fois par jour au cours des 30 derniers jours était de 67,5%. Ce pourcentage est plus important chez les filles que chez les garçons, puisque 75% d’entre elles se brossent les dents régulièrement contre 61,3% des garçons. En milieu urbain, cet indicateur est de 70,6% contre seulement 57,1% en milieu rural.
Graphique N°6 : Pourcentage des élèves qui se sont brossés les dents au moins une fois par jour (2016)
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100
Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Aussi, seul 30,1% des élèves enquêtés ont bénéficié d’une consultation dentaire au moins une fois durant les 12 derniers mois précédant l’enquête, parmi ceux qui l’ont fait, seulement 5,9% y sont allés la dernière fois pour un contrôle de routine.
Concernant l’hygiène des mains, il est à noter que 5,2% des élèves (soit 6,2% des garçons et 3,5% des filles) ne se sont jamais (ou rarement) lavés les mains avant de manger, au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête.
Graphique N°7 : Pourcentage des élèves qui ne se sont jamais (ou rarement) lavés les mains avant de manger (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Rapport GSHS [Maroc 2016]
34
Aussi, 6,2 % des élèves (soit 8,6% des garçons et 3% des filles) ne se sont jamais (ou rarement) lavés les mains après être allés aux toilettes ou latrines, au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête. Les élèves du milieu rural sont plus négligeants que leurs pairs du milieu urbain (9% en milieu rural contre 5,3% en milieu urbain).
Quant à l’usage du savon lors du lavage des mains, 10,7% des élèves n’ont jamais (ou rarement) utilisé de savon en se lavant les mains, au cours des 30 derniers jours (14,2% des garçons et 6% des filles). Ce comportement malsain est plus prédominant en milieu rural (15,7%)
Tous les indicateurs susmentionnés témoignent d’une différence significative entre les filles et les garçons.
Le lavage des mains en milieu scolaire est fortement tributaire de l’existence d’un environnement favorisant ce comportement, notamment la présence d’eau et de lieux dédiés à cette pratique. Dans ce sens, il a été noté que 81% des écoles disposent d’un point d’eau (80,6% en milieu urbain et 82,3% en milieu rural) et 73,7% des écoles incluent des endroits pour se laver les mains avant de manger (72,3% en milieu urbain et 78,1% en milieu rural).
Aussi, l’éducation à l’hygiène des mains est importante pour ancrer ce comportement. L’étude a montré qu’au cours de l’année scolaire 60,5% des élèves ont déclaré avoir appris, à l’un de leurs cours, l’importance du lavage des mains (60,3% en milieu urbain et 61,3% en milieu rural).
35
santé mentale
Le bien-être mental est une composante essentielle de la définition de la santé
telle qu’inscrite au préambule de la Constitution de l’Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) de 1946 « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Aussi, selon cette même source, une bonne santé mentale est indispensable pour
permettre aux individus de se réaliser, de surmonter les tensions quotidiennes de
la vie, d’accomplir un travail productif et de contribuer activement à la vie de leur
communauté.
Cependant, de nombreux problèmes de santé mentale peuvent faire leur apparition
au début de l’adolescence. En effet, des études réalisées récemment ont permis de
constater que les problèmes de santé mentale, en particulier la dépression, sont une
des principales causes de morbidité chez les jeunes.
Par ailleurs, la plupart des jeunes souffrant de troubles mentaux se trouvent dans la
difficulté d’accéder au soutien et à une prise en charge adéquats. Ces jeunes risquent
d’être l’objet de maltraitance et de négligence qui peuvent être à l’origine de pensées
suicidaires, de consommation de substances illicites, d’abandon de la scolarité et
d’adoption de comportements délinquants.
Le tableau N°4, ci-après, décrit quelques aspects en relation avec la santé mentale
des élèves :
Rapport GSHS [Maroc 2016]
36
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37
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Presque un élève sur cinq (19,8 %) s’est sentis seul la plupart du temps ou tout le temps au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Les filles vivent plus ce sentiment de solitude (25,1%) que les garçons (15%) avec une différence significative. Ce phénomène intéresse autant les élèves du milieu urbain (19,7%) que ceux du milieu rural (20%).
Aussi, 16,8 % des élèves (13,8% des garçons et 20,2% des filles) se sont fait du soucis à propos de quelque chose la plupart du temps ou tout le temps au point de ne pas pouvoir dormir la nuit au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête.
Graphique N°8 : Pourcentage des élèves qui se sont fait du souci à propos de quelque chose la plupart du temps ou tout le temps au point
de ne pas pouvoir en dormir la nuit (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Concernant les pensées suicidaires, on a relevé que 16% des élèves ont envisagé sérieusement de se suicider au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Cette situation intéresse, avec une différence significative, plus les filles que les garçons (17,9% contre 14%). Tant les élèves du milieu urbain que ceux du milieu rural sont exposés, presque de la même intensité, à ce phénomène de pensées suicidaires (16,1% et 15,7% respectivement).
Graphique N°9 : Pourcentage des élèves qui ont envisagé sérieusement de se suicider (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Rapport GSHS [Maroc 2016]
38
L’enquête a révélé également que 13,9% des élèves (13,4% des garçons et 14,6% des filles) ont réfléchi à la manière de se suicider au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Aussi, les résultats de l’étude font état de 13,6% des élèves (soit 13% des garçons et 13,7% des filles) qui ont fait une ou plusieurs tentatives de suicide au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête.
Concernant les relations d’amitié entre adolescents, il a été relevé que 10,2% des élèves (soit 9,1% des garçons et 11,2% des filles) n’ont pas d’amis proches. Ce constat intéresse plus les résidents du milieu rural (11,3%) que ceux du milieu urbain (9,9%).
Par ailleurs, l’étude a revélé que dans l’ensemble, au cours de cette année scolaire, 24,8 % des élèves ont appris à l’un de leurs cours comment gérer leur colère.
39
Violences et blessuRes inVolontaiRes
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la violence chez les jeunes est un
problème de santé publique. Elle recouvre toute une série d’actes qui vont du
harcèlement, en passant par des violences sexuelles et physiques graves pouvant
aller jusqu’à l’homicide.
La violence chez les jeunes a des répercussions graves, souvent à vie, sur le plan
physique, psychologique et social de l’individu. Elle a aussi d’énormes incidences sur
le coût des services de santé, de protection sociale et judiciaire. Elle influe aussi sur
la scolarité et la productivité des enfants.
Quant aux traumatismes non intentionnels, l’OMS souligne que ces derniers
constituent une cause majeure de décès et d’incapacité chez les jeunes.
En effet, les traumatismes chez l’enfant constituent un véritable problème de santé
publique, puisque les données statistiques émanant du Rapport mondial sur la
prévention des traumatismes chez l’enfant révèlent que:
- Environ 2270 enfants meurent chaque jour des suites de traumatismes
involontaires ou accidentels.
- Les traumatismes et la violence sont les principales causes de mortalité chez
les enfants âgés de moins de 18 ans, ils sont à l’origine de 950 000 décès.
- Environ 90% de ces décès, soit 830 000 morts, sont classés comme
«involontaires».
Le tableau N°5, ci-aprés, met en exergue certains aspects en relation avec les
violences et les traumatismes involontaires chez les élèves de 13 à 17 ans :
Rapport GSHS [Maroc 2016]
40
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41
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
En rapport avec le phénomène de violence en milieu scolaire, les résultats de l’étude montrent que 23,3% des élèves ont été attaqués physiquement une fois ou plus au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Les garçons (27%) sont plus exposés que les filles (18,6%) avec une différence significative. Ce phénomène intéresse plus le milieu rural (25,2%) que le milieu urbain (22,7%).
Graphique N°10 : Pourcentage des élèves qui ont été attaqués physiquement une fois ou plus (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Aussi, 36,6% des élèves ont participé à une bagarre une fois ou plus au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Ce phénomène s’évit plus chez les garçons (49,1%) que chez les filles (21,3%) avec une différence très significative. Les milieux rural et urbain sont touchés par ce phénomène avec pratiquement la même intensité (respectivement 36,9% et 36,5%).
Graphique N°11 : Pourcentage des élèves qui ont été gravement blessés une fois ou plus (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Quant aux traumatismes involontaires, il a été noté que 31,6% des élèves (37,7% des garçons et 23,7% des filles) ont été gravement blessés une fois ou plus au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Aussi, parmi les élèves qui ont été gravement blessés, 7,1% des élèves ont eu un os cassé ou une articulation disloquée.
Rapport GSHS [Maroc 2016]
42
Aussi, parmi les élèves qui ont été sérieusement blessés au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, 11,2% d’entre eux (soit 12,4% des garçons et 8,3% des filles) ont eu comme cause de blessure la plus grave un accident de la voie publique. Les élèves du milieu rural sont plus exposés aux accidents (13,5%) que ceux du milieu urbain (10,5%).
Graphique N°12 : Pourcentage des élèves qui ont été gravement blessés ceux dont la blessure la plus grave a résulté d’un accident
de la voie publique (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
En rapport avec les brimades, l’étude a fait ressortir que 38,5% des élèves ont été brimés un jour ou plus au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête. Les garçons constituent nettement les victimes les plus concernées par ce comportement que les filles (respectivement 41,8% contre 33,9%).
Graphique N°13 : Pourcentage des élèves qui ont été brimés (2016)
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33,9%38% 40,8%
34,3%40,4%
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32,4%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Aussi, parmi les élèves qui ont été brimés, au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête, 14,5% (soit 18,1% des garçons et 10,5% des filles) ont été la plupart du temps battus ou enfermés.
43
consommation de tabac
L ’OMS souligne, dans son aide-mémoire N°339 sur le tabagisme, les principaux faits suivants :
Le tabac est l’une des principales causes de décès, de maladie et ��
d’appauvrissement ;
Une personne environ meurt toutes les 6 secondes du fait de ce fléau, ce qui ��
représente un décès d’adulte sur 10 ;
La moitié des consommateurs actuels mourront d’une maladie liée au ��
tabac ;
Près de 80% du milliard de fumeurs que compte la planète vivent dans des ��
pays à revenu faible ou intermédiaire, là où la charge de morbidité et de mortalité liées au tabac est la plus lourde ;
La majorité des fumeurs commence avant l’âge de 18 ans et près du quart ��
d’entre eux avant 10 ans.
L’OMS note également que la dépense annuelle de l’industrie du tabac, en vue d’attirer de nouveaux consommateurs, en remplacement de ceux qui meurent ou renoncent au tabac, dépasse des dizaines de milliards de dollars. Ses nouveaux clients sont en majorité des jeunes. En effet, l’industrie du tabac emploie un arsenal de stratégies pour cibler les jeunes, y compris dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où vivent 70% des jeunes dans le monde, et ce, pour la simple raison que le tabagisme débute la plupart du temps à l’adolescence. Aussi, plus les jeunes sont exposés au marketing, plus ils sont susceptibles de consommer du tabac. Que ce soit par des moyens publicitaires classiques ou par une promotion et un parrainage indirects, le tabac est à tort associé à la séduction, à l’aventure, à la vitalité et à la réussite sociale.
Le tabac est aussi largement consommé publiquement et en quelques sortes promu par des personnes constituant souvent des modèles, comme les parents, les personnalités politiques et les stars du cinéma. Tous ces facteurs contribuent à l’acceptabilité sociale du tabac, qui conduit les jeunes
Rapport GSHS [Maroc 2016]
44
à y voir un produit de consommation comme les autres et non comme une substance dangereuse qui crée de la dépendance et qui tue la moitié de ceux qui la consomment régulièrement.
Par ailleurs, le tabagisme passif constitue aussi un sérieux problème chez les jeunes. On estime que, dans l’ensemble du monde, 40% des enfants dont l’âge ne dépasse pas 14 ans sont exposés au courant de fumée secondaire. L’OMS révèle également qu’environ 28% des 600 000 décès, que provoque chaque année le tabagisme passif, concernent des enfants.
Le taux du tabagisme au Maroc est l’un des plus élevés dans la région MENA, avec environ 5,5 millions de fumeurs sur une population totale de 33,8 millions d’habitants. Mais le plus inquiétant est que 10% des garçons et 7% des filles scolarisés de 13 à 15 ans fument.
Le tableau N°6, ci-aprés, expose quelques chiffres en rapport avec la consommation de tabac chez les élèves de 13 à 17 ans.
45
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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Rapport GSHS [Maroc 2016]
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Parmi les élèves qui ont déjà fumé des cigarettes, 63,3% d’entre eux ont eu leur première cigarette avant l’âge de 14 ans. On ne note pas de différence significative entre les deux sexes, par contre le chiffre est plus élevé en milieu rural (78%) qu’en milieu urbain (57,9%).
Graphique N°14 : Pourcentage des élèves qui ont fumé leur première cigarette avant l’âge de 14 ans parmi ceux qui fument au moment de l’étude (2016)
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Graphique N°15 : Pourcentage des élèves qui ont fumé des cigarettes (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Les résultats de cette enquête ont montré également que 10,8% des élèves ont consommé d’autre forme de tabac que la cigarette (un jour ou plus au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête). Ce taux est à peu près le triple chez les garçons (15,4%) que chez les filles (5%) pour les deux milieux.Par contre on ne note pas de grande différence entre les deux milieux.
47
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Aussi, 13,5% des élèves décalarent avoir consommé toute forme de tabac au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête. Les garçons consomment plus que les filles (19,4% contre 6,2%) dans les deux milieux. La consommation de tabac est plus élevée au niveau rural par rapport à l’urbain (16,5% contre 12,6%).
Parmi les élèves qui ont fumé des cigarettes, 72,9% ont essayé d’arrêter de fumer au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, cette proportion s’élève a 75,5% en milieu urbain et elle est de 65,3% en milieu rural.
Aussi, au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête, 41% des élèves ont notifié qu’il y a eu des gens qui ont fumé devant eux un jour ou plus, les garçons sont plus exposés à ce fait dans les deux milieux (avec une faible différence entre les milieux de l’ordre de 1,2%).
Graphique N°16 : Pourcentage des élèves qui ont notifié qu’il y a eu des gens qui ont fumé devant eux un jour ou plus (2016)
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Dans l’ensemble, 19,7% des élèves ont un parent ou tuteur qui consomme une forme de tabac.
Aussi, 77,4% des élèves ont eu un enseignement dans l’une de leurs classes sur les dangers du tabagisme. Ce taux est plus important en milieu urbain (79,8%) qu’en milieu rural (69,4%).
48
consommation d’alcool
L’alcool est une substance psychoactive capable d’être à l’origine d’une dépendance. L’usage nocif de l’alcool entraîne une charge de morbidité ainsi
qu’un fardeau économique et social important pour les sociétés.
Selon l’OMS, en 2012, près de 3,3 millions de décès, soit 5,9% de la totalité des décès dans le monde, étaient dus à la consommation d’alcool. Selon cette même source, 5,1% de la charge mondiale des maladies et traumatismes, tels que mesurés par les années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY), est attribuable à l’alcool.1 Aussi, la consommation d’alcool est à l’origine de décès et d’incapacités relativement tôt dans la vie puisque dans la tranche d’âge 20-39 ans, près de 25% du nombre total de décès sont attribuables à l’alcool.2
Il existe une relation de causalité entre l’usage nocif de l’alcool et toute une série de troubles mentaux et comportementaux, d’autres maladies non transmissibles ainsi que les traumatismes. Dernièrement, des relations causales ont été établies entre la consommation nocive d’alcool et l’incidence de maladies infectieuses telles que la tuberculose.
Outre ses conséquences sur la santé, l’usage nocif de l’alcool entraîne des pertes économiques et sociales importantes pour les individus comme pour la société dans son ensemble.
En plus des effets de l’intoxication et de la dépendance, la consommation d’alcool provoque près de 20 à 30% des cancers de l’œsophage, des maladies du foie, des homicides et autres blessures involontaires, de l’épilepsie et des accidents de la circulation 2.
1 L’année de vie ajustée sur l’incapacité (DALY) étend le concept des années de vie potentielles perdues en raison d’un décès prématuré pour y inclure l’équivalent en années de vie en bonne santé perdues du fait de problèmes de santé ou d’incapacités.
2 OMS, Rapport de situation mondial sur l’alcool et la santé 2014.
49
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Les jeunes qui consomment de l’alcool courent un risque accru d’usage de tabac et d’autres substances illicites et d’avoir un comportement sexuel à risque que ceux qui n’en boivent pas (5,6). Aussi, la consommation d’alcool peut nuire au développement psychologique des adolescents et influence négativement le rendement scolaire ainsi que le temps de loisir (7).
Les chiffres figurant dans le tableau, ci-aprés, viennent illustrer la problématique de la consommation d’alcool chez la jeune génération.
Rapport GSHS [Maroc 2016]
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Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
L’analyse des résultats de l’étude a soulevé que 13,3 % des élèves ont consommé de l’alcool durant leur vie. Ce phénomène est plus marqué chez les garçons (17,4 %) que chez les filles (8,5 %). Aussi, la consommation d’alcool est plus répandue en milieu rural (15,1%) qu’en milieu urbain (12,8%).
L’enquête a montré également que 63,4% des élèves ont été informés par leur famille des dangers de la consommation d’alcool. Aussi, il a été constaté que les élèves du milieu urbain sont plus informés par leur entourage familial des effets nocifs de l’alcool (64,5%) que leurs similaires résidant le milieu rural (59,4%).
Il est à signaler également que 62,5% des élèves ont reçu des informations en classe sur les problèmes associés à la consommation d’alcool. Cependant, à travers ces chiffres on constate que les filles sont plus informées que les garçons (65,5% contre 60%) surtout celles du milieu urbain (cela peut être expliqué par le taux de scolarisation plus élevé chez les filles du milieu urbain).
D’un autre côté, en comparant les milieux urbain et rural, on voit que la proportion d’élèves ayant été enseigné dans l’une de leurs classes des problèmes associés à la consommation d’alcool est plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural (respectivement 63,4% et 59,8%).
Aussi, concernant la perception des risques liés à la consommation d’alcool, les résultats de l’étude ont révélé que 75% des élèves pensaient que boire de l’alcool exposait les gens à un grand risque. Il faut aussi préciser que la proportion des filles conscientes de ces risques est plus importante puisqu’elle atteint les (82,6%) contre (68,8%) des garçons. On peut donc déduire de ces chiffres que plus du tiers des garçons (31,2%) ayant participé à l’étude ne perçoit pas le risque de la consommation d’alcool.
Graphique N°17 : Pourcentage des élèves qui pensaient que boire de l’alcool exposait les gens à un grand risque (2016)
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52
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L ’adolescence est connue comme étant une phase où de nombreux changements se produisent sur les plans psychiques et physiques, mais c’est également une
étape de maturation et d’évolution psychologique où la jeune génération prospecte de nouvelles expériences avec, très souvent, une réelle résistance aux règles établies.
L’adolescence est aussi une phase de grande curiosité, de prises de risque et de défis. C’est généralement à cette phase de la vie que se fait l’initiation à la consommation de substances psychoactives.
A cet égard, la consommation de drogues par les adolescents constitue un sujet de préoccupation majeur dans de nombreux pays y compris le nôtre, et ce, eu égard aux méfaits qu’elle peut engendrer tels : la diminution de la maîtrise de soi, l’atteinte de la santé mentale, l’adoption de comportements à risque et l’affection de l’avenir social et éducatif des jeunes.
Selon l’OMS, l’usage de drogues illicites est le deuxième facteur de risque le plus important pour la santé des jeunes.
Au Maroc, selon les données de l’enquête nationale en population générale réalisée entre 2003 et 2005 et qui a porté sur la santé mentale et l’usage des substances psychoactives durant 12 mois, 2,8% des jeunes âgés de 15 ans sont dépendants à ces substances, alors que 3% abusent de leur usage.
Par ailleurs, s’agissant de la classification des drogues par préférence, l’enquête révèle une prévalence du cannabis estimée à 3,94% par rapport à la cocaïne qui ne dépasse pas 0,05%, ou encore l’héroïne dont l’usage se limite à 0,02%.
Aussi, les statistiques émanant du rapport de 2014 de l’Observatoire National des Drogues et des Addictions (ONDA), montrent qu’environ 5 marocains sur 100 sont des consommateurs de drogues, soit un minimum de 800.000 usagers. La grande majorité de ces usagers (soit 95%) sont des consommateurs de cannabis. Aussi, ce même rapport souligne qu’un lycéen sur 10 a déjà touché au cannabis.
Le tableau N°8, ci-après, relate les nouvelles données en rapport avec ce redoutable fléau chez les élèves de 13 à 17 ans.
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Rapport GSHS [Maroc 2016]
54
L’analyse des données sur la consommation des drogues a révélé que pour 64,1% des élèves ayant consommé des drogues, l’âge de la première utilisation se situait avant 14 ans. On peut constater une différence significative entre les milieux (80,9% en milieu rural contre 57,1% à l’urbain).
Graphique N°18 : Pourcentage des élèves ayant consommé des drogues, avant l’âge de 14 ans parmi ceux qui ont consommé de la drogue (2016)
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Ensemble Urbain Rural
Au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête, 6,3% des élèves ont consommé de la marijuana (Hashish) une fois ou plus. Il faut souligner ici la prédominance du sexe masculin dans la consommation de la marijuana (Hashish) avec 9,4% contre 2,4% dans les deux milieux. De même, la consommation de la marijuana (Hashish) est plus fréquente en milieu rural (9,7%) qu’en milieu urbain (5,3%).
Graphique N°19 : Pourcentage des élèves qui ont consommé de la marijuana (Hashish) une fois ou plus (2016)
6,3%
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15
Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
55
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Aussi, 6,5% des élèves déclarent avoir consommé de la marijuana (Hashish) une fois ou plus au cours de leur vie. Ce chiffre est plus marqué chez les garçons (9,7%) que chez les filles (2,6%) pour les deux milieux. Il est à noter également que cette prévalence est plus importante en milieu rural qu’en milieu urbain (9,2% contre 5,7%).
Les résultats de l’étude soulignent que 7,8% des élèves ont consommé des amphétamines ou méthamphétamines une fois ou plus au cours de leur vie. Les garçons sont plus sujets à la consommation de ce type de drogues (11,2%) que les filles (3,6%).
Graphique N°20 : Pourcentage des élèves qui ont consommé des amphétamines ou des méthamphétamines (2016)
7,8%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
56
actiVité pHysique
L’exercice physique est un important déterminant des dépenses caloriques et il est fondamental pour le maintien de l’équilibre énergétique et la prévention de
la prise de poids. Il réduit le risque de maladies cardiovasculaires et du diabète et a des effets protecteurs importants contre de nombreuses affections, non seulement l’obésité.
Une activité physique pratiquée de manière appropriée aide les jeunes à :
Développer un appareil locomoteur sain (os, muscles et articulations) ;��
Développer un appareil cardiovasculaire et pulmonaire sain (cœur et ��
poumon) ;
Développer une conscience neuromusculaire (coordination et contrôle des ��
mouvements) ;
Préserver un poids idéal ;��
Prévenir et surmonter l’anxiété et la dépression ;��
S’intégrer au sein des groupes et se faire des amis ; ��
Renforcer ses compétences psychosociales et gérer le stress ;��
Améliorer l’estime de soi…��
Selon les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, les enfants de 5 à 17 ans devraient faire :
60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élever chaque jour ;��
Des activités d’intensité élevée au moins 3 fois par semaine ;��
Des activités qui favorisent le renforcement des muscles et des os 3 fois par ��
semaine.
Au niveau national, 81% des adolescents de 11 à 17 ans n’étaient pas assez actifs en 2010. Les adolescentes étaient moins actives que les garçons (78% contre 84%).
Le tableau N°9 nous donne une idée sur les comportements des élèves marocains de 13 à 17 ans en regard de la pratique de l’activité physique.
57
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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Rapport GSHS [Maroc 2016]
58
L’étude a révélé que 15,3% seulement des élèves sont physiquement actifs ��
à raison d’au moins 60 minutes par jour pendant cinq jours ou plus au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête. Les garçons sont plus actifs que les filles (19,2% contre 10,9%) ;
Aussi, le tiers des élèves confirme ne pas avoir marché ou fait du vélo pour ��
aller et revenir de l’école au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête. Les élèves résidents en milieu rural pratiquent plus cette activité (34,9%) que ceux issus du milieu urbain (30,3%) ;
Il est à noter également que seuls 34,4% des élèves déclarent avoir participé ��
au cours d’éducation physique trois jours ou plus chaque semaine pendant l’année scolaire. La participation aux cours d’activités physiques est plus importante en milieu rural (29,9%) qu’en milieu urbain (17,8%) ;
Par ailleurs, l’enquête a montré que le tiers des élèves (32,5%) ont passé ��
trois heures ou plus par jour à faire des activités en restant en position assise pendant une journée typique ou habituelle. Cette pratique est plus répondue chez les élèves du milieu urbain (35%) que ceux du milieu rural (24,1%) ;
Cependant, les deux tiers des élèves déclarent avoir appris au cours de ��
l’année scolaire, des enseignements autour des bienfaits de l’activité physique (66,2%).
Les résultats de l’étude ont mis en exergue aussi que plus de la moitié des élèves enquêtés soit 55,2% ont eu 8 heures ou plus de sommeil pendant une nuit normale durant l’année scolaire précédant l’enquête. Cette fréquence est plus élevée en milieu urbain qu’en milieu rural (soit respectivement 56,5% contre 50,8%) et chez les filles que chez les garçons pour les deux milieux (soit respectivement 57,1% contre 54,3%).
59
FacteuRs de pRotection
La santé mentale et physique des élèves est étroitement liée aux facteurs de risque et de protection. Les facteurs de protection sont les facteurs qui
contribuent à accroitre la probabilité pour qu’une personne puisse vivre des expériences positives lui procurant une certaine protection contre des risques tels : la consommation de tabac, d’alcool, ou de drogues. Ces facteurs de protection sont particulièrement importants pendant les premières années de la vie et contribuent au développement sain des enfants et des jeunes.
Il va sans dire que la famille est, en premier lieu, concernée par l’existence ou non de ces facteurs de protection. En effet, certains auteurs (1,2) soulignent dans leurs travaux de recherche sur la toxicomanie chez les jeunes que les familles qui ont un mode de vie sain façonnent en général des enfants résilients et sains. Aussi, Une bonne qualité des liens affectifs et relationnels des jeunes avec leurs parents permettraient de réduire les prévalences de la dépression et des idées suicidaires, de la consommation d’alcool, des comportements sexuels à risque et de la violence (22).
Par ailleurs, certains facteurs de protection peuvent trouver leur origine au niveau communautaire. A titre d’exemple, les jeunes pouvant apporter une contribution significative dans leur communauté et ayant un sentiment d’appartenance, se débrouillent bien mieux, que leurs pairs socialement inactifs, dans leur quotidien (22).
Aussi, pour un développement harmonieux, les jeunes ont également besoin d’être aimés et acceptés par leurs pairs et leur famille. Ceux qui ne sont pas intégrés socialement sont plus susceptibles de vivre des difficultés aussi bien sur le plan physique que mental. Un jeune isolé peut être sujet à des sentiments de solitude qui peuvent générer des problèmes psychologiques. D’un autre côté, interagir avec les amis peut développer les compétences de communication et la capacité de faire face aux situations de stress (21).
Rapport GSHS [Maroc 2016]
60
Aussi, les établissements scolaires peuvent avoir une influence positive sur la prévalence des comportements à risque (19). En effet, les adolescents qui maintiennent une relation positive avec leurs professeurs et au sein de leur établissement scolaire ont moins de risques d’avoir des relations sexuelles précoces, de consommer des drogues et de vivre des dépressions (20).
Les résultats émanant de cette étude, en ce qui concerne les facteurs de protection chez les élèves, sont illustrés au niveau du tableau N° 10 ci-aprés :
61
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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Rapport GSHS [Maroc 2016]
62
Les chiffres figurant sur le graphique ci-dessus font état d’une proportion importante d’élèves (soit 30,7%) qui ont manqué les cours ou l’école sans permission, et ce, au moins un jour au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête. Cette prévalence est plus élevée chez les garçons puis qu’elle atteint les 35,6%.
Aussi, il est à noter que les garçons des deux milieux urbain et rural (respectivement 35,4 % et 36,2%) sont significativement plus susceptibles que les filles des milieux urbain et rural (respectivement 25,6% et 20,9%) à manquer la classe ou l’école sans permission.
Graphique N°21 : Pourcentage des élèves ayant manqué les cours ou l’école sans permission une fois ou plus (2016)
30,7%35,6%
24,7%
30,8%35,4%
25,6%30,5%
36,2%
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30
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Dans l’ensemble, 58,3% des élèves, ont notifié que leurs parents ou tuteurs n’ont jamais ou rarement, au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête, cherché à voir si leurs devoirs étaient faits. L’intérêt accordé par les parents aux devoirs de leurs enfants était plus important en milieu urbain qu’en milieu rural puisque la proportion sus citée atteint les 44% en milieu urbain contre 34,2% en milieu rural.
Il est à noter, également, que 75,5% des élèves ont notifié qu’au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête, la plupart du temps, leurs parents ou tuteurs n’ont jamais compris leurs problèmes et préoccupations.
Graphique N°22 : Pourcentage des élèves dont leurs parents ou tuteurs comprenaient leurs problèmes et préoccupations la plupart du temps ou toujours (2016)
24,5% 21,9%27,7% 25,9% 23,5%
29%
19,6% 17,6%22,6%
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30
40
Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
63
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Aussi, il apparait de la lecture des chiffres de cette étude que les parents des élèves résidents le milieu rural sont moins proches des préoccupations de leurs enfants que leurs homologues citadins ; puisque 80,4% des élèves du milieu rural ont déclaré que leurs parents ne comprenaient pas leurs préoccupations contre 74,1% de leurs pairs citadins.
Dans l’ensemble, seul 36,0% des élèves ont déclaré que leurs parents ou tuteurs savaient vraiment, la plupart du temps, ce qu’ils faisaient de leur temps libre, au cours des 30 derniers jours précédant l’enquête. Cette proportion est encore moins importante en milieu rural puisqu’elle n’est que de 28,2%.
Les données de cette enquête ont fait ressortir également que moins de la moitié (46,5 %) des élèves questionnés déclare que leurs parents ou tuteurs ont toujours passé du temps avec eux (pendant les 30 jours précédant l’enquête). Les filles des deux milieux urbain et rural semble être plus privilégiées à passer du temps avec leurs parents que les garçons.
D’après les chiffres figurant dans le tableau N°10, 63% des élèves enquêtés ont notifié que leurs parents n’essaient pas de savoir qui étaient leurs amis. Cette proportion est encore plus élevée chez les élèves du milieu rural (respectivement 59.4% et 74.9%).
64
connaissances suR le ViH, sida et les ist
Le VIH continue de représenter un vrai problème de santé publique.
En effet, selon l’OMS le nombre de décès qu’il a occasionné s’élève
à plus de 35 millions d’individu à ce jour. Aussi, selon cette même source
1 million de personnes dans le monde sont décédées, en 2016, d’une ou des causes
liées au VIH3.
Aussi, à la fin de l’année 2016, on comptait dans le monde environ 36,7 millions de
personnes vivant avec le VIH, dont 1,8 million de nouvelles infections.
Par ailleurs, il faut noter que les jeunes représentent le groupe d’âge le plus
menacé. En effet, selon l’OMS les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentaient 40% de
l’ensemble des nouvelles infections par le VIH en 2009. De plus en plus fréquemment,
les enfants infectés à la naissance deviennent des adolescents qui doivent composer
avec leur séropositivité pour le VIH.
Chez les jeunes, le risque de contracter l’infection à VIH est étroitement lié à l’âge des
premières relations sexuelles. A cet égard, l’abstinence et le report des premières
relations sexuelles figurent parmi les principaux objectifs des efforts de prévention
du VIH chez les jeunes.
Les résultats concernant l’infection par le VIH chez les élèves âgés de
13 à 17 ans sont illustrés au niveau du tableau N°11 ci-aprés :
3 www.who.int/mediacentre/factsheets
65
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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Rapport GSHS [Maroc 2016]
66
Dans l’ensemble, 72,7% des élèves avaient déjà entendu parler de l’infection à VIH ou de la maladie du SIDA. Cette proportion est plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural (respectivement 76% et 61,9%).
La proportion des filles du milieu urbain ayant déjà entendu parler de l’infection à VIH ou de la maladie du SIDA est significativement plus importante que celle de leurs pairs du milieu rural avec respectivement 77,3% et 62,5%.
Graphique N°23 : Pourcentage des élèves qui ont déjà entendu parler de l’infection par le VIH ou SIDA (2016)
72,7% 71,6% 74,3% 76% 74,9% 77,3%
61,9% 61,8% 62,5%
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60
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
Il est important de signaler, également, que seul 35,7% des élèves ont été informés en classe sur les moyens de prévention du VIH et que seul 32,1% des élèves enquêtés déclarent en avoir déjà parlé avec leurs parents ou tuteurs.
Les résultats de l’enquête montrent aussi que seulement 32,1% des élèves enquêtés ont déjà parlé du VIH ou du SIDA avec leurs parents ou tuteurs. Les filles sont plus curieuses avec un pourcentage de 33,7% contre 30,8% pour les garçons. Alors qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux milieux.
Graphique N°24 : Pourcentage des élèves qui ont déjà parlé du VIH ou du SIDA avec leurs parents ou tuteurs (2016)
32,1%30,8%
33,7%32,4%
30,7%
34,4%
31,2% 31,2% 30,6%
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Ensemble Garçons Filles Urbain Garçons Filles Rural Garçons Filles
3èmepartie
recommandations
69
etat nutRitionnel et compoRtements alimentaiRes
L ’état nutritionnel des élèves reflète la transition nutritionnelle et le double fardeau de la malnutrition qui affecte le pays : alors que 7,9% d’élèves souffrent
encore de déficit énergétique (insuffisance pondérale), près de 13.9% sont en surpoids et 2,9% présentent une obésité. Plus fréquents en milieu urbain, le surpoids et l’obésité sont cependant également présents en milieu rural.
Le Maroc connaît une transition alimentaire qui touche le milieu urbain et rural. L’urbanisation, le développement économique et la mondialisation sont à l’origine des modifications des habitudes alimentaires de la population.
Une part importante des enfants et adolescents, surtout en milieu urbain, est attirée par la facilité qu’offrent les produits alimentaires prêts à la consommation (aliments raffinés, et plats pré préparés, chips, jus embouteillés ….), qui sont de plus en plus faciles d’accès et font l’objet d’une forte promotion. La prise de repas hors domicile (restauration rapide) devient également plus courante, surtout en milieu urbain, ce qui favorise la consommation d’aliments plus riches en sucre, en sel et en graisses.
En effet, l’étude a révélé que 32,6% des élèves de 13-17 ans ont bu des boissons gazeuses une fois ou plus par jour (durant les 30 derniers jours précédant l’enquête) et 26,9% d’entre eux ont mangé fréquemment (3 fois ou plus par semaine) dans un établissement de restauration rapide.
Aussi, il est à noter que les fruits et légumes sont de moins en moins consommés par les élèves. En effet, selon le GSHS-2010, 52,8% des élèves de 13 à 15 ans consommaient des fruits (au moins deux fois par jour), et 40,7% consommaient des légumes (trois fois ou plus par jour), ils ne sont plus, en 2016, que 48,8 % et 30% respectivement.
Rapport GSHS [Maroc 2016]
70
Tableau N°12 : Comparaison des données relatives à l’état nutritionnel et aux comportements alimentaires chez les élèves de 13-15 ans, entre 2010 et 2016
2010 2016
Pourcentage des élèves qui présentent une insuffisance pondérale
8,3% 9,3%
Pourcentage des élèves en surpoids 14,6% 14,6%
Pourcentage des élèves obèses 2,8% 3,5%
Pourcentage des élèves consommant des fruits au moins deux fois par jour
52,8% 48,8%
Pourcentage des élèves consommant des légumes trois fois par jour ou plus
40,7% 30%
Aussi, plus du tiers des élèves de 13-17 ans (36,2%) ne prennent pas le petit déjeuner qui constitue le repas le plus important pour le développement de l’enfant et de l’adolescent.
Eu égard de l’état nutritionnel des élèves et de leur comportement alimentaire et leur niveau de pratique de l’activité physique, il est important de renforcer les interventions en matière de nutrition et de promotion de la santé des élèves, et ce, à travers les actions suivantes :
Institutionnalisation d’un programme national de promotion du mode de vie ��
sain ;
Elaboration d’une stratégie intersectorielle de promotion du mode de vie ��
sain ;
Mise en place de directives diététiques et sanitaires pour la préparation des ��
menus au niveau des cantines scolaires et internats ;
La réglementation de la publicité en faveur de l’alimentation mal saine ; ��
Lutte contre les marchands ambulants et les kiosques intra scolaires ;��
Renforcement du suivi de l’état nutritionnel des élèves lors de la visite ��
médicale systématique en milieu scolaire ;
71
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Amélioration de la sécurité aux alentours de l’environnement scolaire en vue ��
d’encourager les élèves à s’y rendre à pieds ou en utilisant les bicyclettes ;
Développement des compétences de la population afin d’avoir un esprit ��
critique envers les messages publicitaires ;
Aménagement de pistes cyclables et extension des terrains de proximité pour ��
encourager la pratique de l’activité physique ;
Amélioration des pratiques alimentaires saines au sein des écoles (bannir les ��
biscuits et l’alimentation riche en sucre et sel, encourager la consommation de fruits et légumes ainsi que des petits déjeuners collectifs pour les plus jeunes…) ;
Sensibilisation des élèves et de leurs parents sur l’ampleur de la malnutrition ��
dans toutes ses formes (carences et surcharge pondérale), sa dangerosité et ses complications, sur l’importance d’un suivi des données anthropométriques et sur les règles et les bonnes pratiques pour prévenir le développement de ces affections en leur expliquant :
La relation étroite entre l’excès de poids et le développement des ��
maladies non transmissibles notamment le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires ;
L’importance du suivi nutritionnel et du calcul de l’IMC ;��
L’importance d’un équilibre énergétique entre les apports alimentaires ��
et les dépenses dues à l’activité physique et au fonctionnement de l’organisme.
72
Hygiène coRpoRelle
Les affections bucco-dentaires sont considérées parmi les maladies les plus répandues dans le monde en raison de leur prévalence élevée et de leur quasi
ubiquité. Dans notre pays, la situation ne diffère pas du reste du monde puisque les données recueillies dans cette étude sont en harmonie avec celles ressorties de l’enquête épidémiologique nationale réalisée dans ce domaine en 2012. Cette dernière a revélé que la carie dentaire affecte plus de 81,8% des enfants de 12 ans et 86,67%4 des adolescents de 15 ans et 91,8 %5 des adultes.
Cependant, il est réjouissant de noter, d’une part, l’évolution très positive du pourcentage d’élèves de 13 à 15 ans ayant une hygiène corporelle satisfaisante. Le tableau N°13 illustre cette évolution dans les domaines de l’hygiène buccodentaire et du lavage des mains.
Tableau N°13 : Comparaison des données relatives à l’hygiène corporelle chez les élèves de 13-15 ans, entre 2010 et 2016
2010 2016
Pourcentage des élèves qui se sont brossés les dents au moins une fois par jour au cours des 30 derniers jours 33,3% 65,3%
Pourcentage des élèves qui ne se sont jamais (ou rarement) lavé les mains avant de manger au cours des 30 derniers jours 3,7% 5,1%
Aussi, la consultation de médecine dentaire est une pratique existante dans les deux milieux avec un avantage pour le milieu rural (63,8% en milieu urbain et 73,7% en milieu rural), et ce, probablement en raison du développement de la stratégie mobile et de la multiplication des campagnes de soins buccodentaires ciblant les élèves du milieu rural. Néanmoins, la consultation prophylactique de routine n’est présente que chez 6,6% des élèves enquêtés.
Ce constat montre toute la nécessité de la mise en place d’interventions visant à la fois le renforcement des connaissances des élèves et de leurs famille en matière d’hygiène, mais aussi, la mise en œuvre de programmes de prévention des affections
4 Enquête épidémiologique nationale sur la santé buccodentaire, Ministère de la Santé 20125 Enquête épidémiologique nationale sur la santé buccodentaire, Ministère de la Santé 2012
buccodentaires au profit des élèves des milieux urbain et rural. Ces interventions peuvent être comme suit :
Renforcement des campagnes de sensibilisation à l’hygiène bucco-dentaire ��
en milieu scolaire afin d’inciter les élèves dès leur jeune âge au brossage régulier des dents ;
Etablissement et mise en œuvre d’un programme annuel de sensibilisation et ��
de prise en charge des problèmes de santé dentaire au profit des élèves du milieu rural dans le cadre de la couverture sanitaire mobile ;
Sensibilisation des élèves et de leur famille sur l’importance de la consultation ��
prophylactique chez le médecin dentiste ;
Rendre la consultation prophylactique plus accessible aux élèves de tous ��
les niveaux scolaires du primaire et du collège dans le cadre des activités de santé scolaire ;
Mise en place de programmes de prévention des affections bucco-dentaires ��
en vue d’en réduire la prévalence ;
Plaidoyer pour rendre accessible les prestations de prévention qui nécessitent ��
l’intervention du médecin dentiste.
74
santé mentale
La période de l’adolescence est souvent la phase d’émergence des souffrances psychologiques d’origine diverses (changements corporels, stress scolaire,
relations conflictuelles avec les membres de la famille, les adultes en général et les pairs…).
Dans le monde, 39% de la population sont des enfants et adolescents et 10 à 20% d’entre eux souffrent d’une pathologie mentale6.
Bien que la maladie mentale soit présente dans tous les groupes d’âge, des manifestations sont caractéristiques de certaines étapes de la vie, dont la jeunesse. Il est démontré que 50% des maladies mentales apparaissent avant l’âge de 14 ans et 75% avant l’âge de 22 ans. Les troubles mentaux représentent d’ailleurs une des principales causes d’hospitalisation chez les 15 à 24 ans.
La prévalence des troubles mentaux a doublé chez les jeunes de moins de 20 ans au cours des 10 dernières années.
Cependant, malgré la forte prévalence des troubles mentaux et en dépit du fait que la majorité des troubles mentaux de l’âge adulte trouvent leur origine dans l’enfance et l’adolescence, 23 % des pays n’ont pas de programmes destinés aux enfants et aux adolescents.
Dans notre pays, les résultats de l’étude GSHS-2016 font état de 16,8% des élèves qui se sont fait du souci à propos de quelque chose (la plupart du temps ou tout le temps au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête) au point de ne pas pouvoir en dormir la nuit. Il faut souligner que, chez les 13-15 ans, ce chiffre a connu une variation à la baisse entre 2010 (15,7%) et 2016 (14.5%).
Aussi, et en l’absence de services d’écoute, de soutien ou de prise en charge psychologique, les adolescents en souffrance présentent un grand risque de suicide. Au niveau mondial, ce risque est présent chez 4 millions d’adolescents qui tentent de mettre fin à leur vie chaque année. En effet, le suicide représente la 3ème cause de mortalité chez cette population.
6 Données de l’Atlas de l’OMS
75
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Chez les 13-15 ans, l’évolution des données de l’étude GSHS, entre 2010 et 2016, concernant ce phénomène sont illustré dans le tableau N°14 :
Tableau N°14 : Comparaison des données relatives à la santé mentale et au suicide chez les élèves de 13-15 ans, entre 2010 et 2016
2010 2016
Proportion des élèves qui la plupart du temps se sont fait du souci à propos de quelque chose ou tout le temps au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête
15,7% 14.5%
Proportion des élèves ayant envisagé sérieusement de se suicider au cours des 12 derniers mois, 16,7% 15.2%
Proportion des élèves ayant réfléchi à la manière de se suicider au cours des 12 derniers mois, 14,9% 14,2%
Proportion des élèves ayant fait une ou plusieurs tentatives de sui-cide au cours des 12 derniers mois 14,2% 13%
Ces indicateurs montrent qu’une action urgente et efficace doit être entreprise dans le domaine de la promotion de la santé mentale des enfants particulièrement en matière de prévention du suicide.
Par ailleurs, il est important de prendre en considération le fait que les déterminants de la santé mentale ne se limitent pas aux seuls facteurs individuels, mais englobent également des facteurs sociaux, économiques, culturels, politiques et environnementaux. A cet effet, et en reconnaissant la pluralité et la multidisciplinarité dans les niveaux d’interventions, il serait judicieux d’élaborer et de mettre en œuvre un plan national de promotion de la santé mentale des élèves. Ce plan pourrait compter parmi ses interventions ce qui suit :
Réalisation d’une étude sur les déterminants sociaux du suicide chez les ��
jeunes ;
Elaboration d’un plan national de prévention du suicide chez les jeunes ;��
Développement et renforcement des structures d’écoute et de conseil dans ��
les établissements de santé, les établissements scolaires et ceux de la jeunesse ;
Mise en place de plates formes virtuelles permettant l’écoute et ��
l’accompagnement des jeunes (lignes téléphoniques, sites web interactifs…) ;
Rapport GSHS [Maroc 2016]
76
Renforcement des structures de veille et intégration de la dimension « enfants ��
maltraités ou violentés » dans les prestations d’écoute, de soutien et de prise en charge psychosociale ;
Assainissement de l’environnement scolaire ;��
Mise en place de programmes de réinsertion des jeunes ayant commis des ��
délits ;
Instauration de mesures réglementaires visant à réduire l’accès des jeunes à ��
l’alcool et aux drogues ;
Mise en place de programmes visant à réduire les concentrations de pauvreté ��
et à améliorer l’environnement urbain et péri urbain ;
Formation des professionnels de la santé en technique d’écoute et de ��
conseils ;
Construction de savoir-faire pratiques des adolescents en leur prodiguant ��
un soutien psychosocial en milieu scolaire et dans d’autres cadres communautaires ;
Introduction de programmes éducatifs et de développement personnel des ��
adolescents basés sur les compétences psychosociales ;
Sensibilisation des adolescents et jeunes à l’adoption d’un mode de vie sain ��
leur permettant de conserver une image positive de leur personne et de développer des relations amicales soutenantes ;
Renforcement du programme collèges et lycées sans tabac pour prévenir la ��
première cigarette et lutter contre le tabagisme qui constitue en général la première porte d’entrée aux drogues ;
Développement de l’approche de l’éducation par les pairs et renforcement ��
des compétences parentales et celles des encadrants de tout horizon pour accompagner les adolescents ;
Soutien et accompagnement des associations de jeunes et renforcement du ��
leadership chez ces derniers ;
Garantir la participation des jeunes dans les interventions les concernant.��
77
Violences et tRaumatismes inVolontaiRes
Concernant les comportements de violence physique ou verbale chez les élèves de 13 à 17 ans, les données de l’étude GSHS-2016 montrent que 23,3% des
élèves ont été attaqués physiquement,et que 36,6% des enquêtés ont participé à une bagarre et 38,5% ont été brimés.
Il est à préciser que chez les 13-15 ans, ces indicateurs présentent une évolution positive entre 2010 et 2016 comme illustré dans le tableau ci-dessous :
Tableau N°15 : Comparaison des données relatives aux violences et traumatismes chez les élèves de 13-15 ans, entre 2010 et 2016
2010 2016
Pourcentage des élèves ayant été attaqués physiquement une fois ou plus au cours des 12 derniers mois 29,7% 24.1%
Pourcentage des élèves ayant participé à une bagarre une fois ou plus au cours des 12 derniers mois 42,4% 39.7%
Pourcentage des élèves ayant été brimés un jour ou plus au cours des 30 derniers jours 19,2% 38.2%
Cette situation, témoignant de l’existence encore du problème de violence chez les élèves, montre qu’il est impératif de consolider et de renforcer les interventions ciblant le phénomène des violences et ses déterminants (sociaux, culturels, économiques et psychosociaux) tant en milieu scolaire qu’extrascolaire. Les interventions les plus susceptibles d’être efficaces peuvent être comme suit :
La révision des programmes scolaires pour qu’ils intègrent les composantes ��
liées à la prévention de la violence (genre, civisme, droits de l’homme, respect des droits et des devoirs…) ;
Le développement des compétences psychosociales en rapport avec les ��
relations interpersonnelles (gestion des relations et des conflits, résolution des problèmes, prise de décision, communication, gestion des émotions et du stress, …) ;
Rapport GSHS [Maroc 2016]
78
Le renforcement du programme de l’éducation parentale en y intégrant une ��
composante ciblant la jeune fille ;
La lutte contre le mariage de mineurs ;��
Le renforcement de l’éducation à la santé sexuelle et reproductive ; ��
L’information et la sensibilisation des enfants autour de certaines valeurs ��
importantes en l’occurrence : le civisme, les droits de l’homme, l’égalité des sexes, la tolérance, le respect des droits et des devoirs… ;
La mise en place de programmes complet de réinsertion des jeunes ayant ��
commis des délits ;
Le renforcement et l’extension des structures dispensant des prestations ��
d’écoute et de conseil psychosocial à tous les niveaux (établissements scolaires, structures de jeunesse, établissement communautaire, …) ;
Le renforcement des structures de veille et d’intégration de la dimension ��
« enfants maltraités ou violentés » dans les prestations d’écoute, de soutien et de prise en charge psychosociale.
Dans ce même sens, l’OMS recommande également en plus des interventions suscitées de mettre en place les programmes de prévention, ci-dessous, qui se révèlent prometteurs :
Programme de prévention du harcèlement dans les écoles ;��
Programme de développement des compétences parentales positives et de ��
soutien aux parents ;
Programmes préscolaires qui inculquent aux enfants des compétences ��
scolaires et sociales dès le plus jeune âge ;
Approches thérapeutiques pour les jeunes présentant un risque élevé d’être ��
impliqués dans la violence ;
Mesures réglementaires visant à réduire l’accès des jeunes à l’alcool;��
Programmes visant à réduire les concentrations de pauvreté et à améliorer ��
l’environnement urbain.
Il est donc clair que la prévention de la violence chez les jeunes exige une approche globale intersectorielle portant sur ses déterminants sociaux.
79
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Concernant les traumatismes involontaires, cause de mortalité et d’incapacité chez les adolescents, il a été relevé par le HCP en 2015, qu’environ 115 000 adolescents sont décédés dans un accident de la route.
Aussi, l’étude GSHS-2016 actuelle a montré que 31,6% des élèves de 13 à 17 ans ont été victimes de traumatismes involontaires et que 11,2% ont été victimes d’accident de la circulation.
Chez les 13-15 ans, et en comparant les données de l’enquête GSHS 2010 et celles ressorties de l’étude de 2016, on note une évolution positive concernant les proportions d’élèves ayant subi un traumatisme involontaire. Le tableau ci-dessous illustre ce constat :
Tableau N°16 : Comparaison des données relatives aux violences et traumatismes chez les élèves de 13-15 ans, entre 2010 et 2016
2010 2016
Pourcentage des élèves ayant été gravement blessés une fois ou plus au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête 31,1% 30.5%
Parmi les élèves qui ont été gravement blessés au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, pourcentage de ceux dont la blessure la plus grave a résulté d’un accident de la voie publique
13,7% 12.5%
La tendance à la baisse des indicateurs relatifs aux traumatismes liés aux AVP appelle à la consolidation des acquis en matière de :
Sensibilisation aux risques de la voie publique et aux mesures visant la ��
prévention des accidents ;
Instauration d’un environnement protecteur.��
Par ailleurs, il est impératif que les lois qui interdisent la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues soient strictement appliquées. Aussi, pour réduire le taux des accidents de la voie publique, il serait judicieux de limiter les taux d’alcoolémie dans le sang pour les conducteurs jeunes.
Il est également recommandé d’instaurer des permis progressifs, assortis d’une tolérance zéro, pour les conducteurs débutants.
80
consommation de tabac
L ’analyse de l’évolution des données relatives à la consommation des cigarettes chez les élèves de 13 à 15 ans montre que la prévalence a légèrement augmenté
par comparaison aux résultats de l’étude GSHS réalisée en 2010 :
Graphique N° 25 : Pourcentage des élèves de 13 à 15 ans qui ont fumé des cigarettes
6,8%5,2%
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
7,0
8,0
2010 2016
Ce qui est positif c’est que 62.4% des élèves fumeurs ont essayé d’arrêter de fumer au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête GSHS-2016, ce qui montre toute la nécessité de la mise en place d’un programme efficace d’aide au sevrage tabagique au profit des élèves mais aussi d’intervention visant la prévention de la première cigarette.
D’autre part, l’enquête a révélé que 41% des élèves de 13 à 17 ans étaient victimes de tabagisme passif et que 19,7% des enquêtés ont un parent ou tuteur qui consomme une forme de tabac.
A cet effet et afin de réduire l’importance du fléau du tabagisme chez la jeune génération, il est primordial d’investir dans la promotion d’environnements exempts de tabac et de lutter activement contre le tabagisme passif.
Dans l’ensemble, 77,4% des élèves ont eu un enseignement dans l’une de leurs classes sur les dangers du tabagisme. Ce taux est plus important au milieu urbain (79,8%) qu’en milieu rural (69,4%). Des efforts doivent donc être consentis en matière de sensibilisation des élèves aux méfaits du tabac.
81
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Il est donc clair que pour réduire la consommation de tabac chez les jeunes, il faut appliquer un ensemble de mesures et d’actions globales et intégrées notamment :
La ratification de la convention cadre de la loi antitabac qui a été signée par le ��
Maroc le 16 avril 2004 ;
La révision des textes d’application de la loi anti-tabac (15/91) qui interdit la ��
vente du tabac aux mineurs, le tabagisme dans les lieux publics et la propagande en faveur des produits du tabac et l’accélération de leur promulgation ;
La sensibilisation des jeunes, des parents d’élèves, des enseignants et des ��
décideurs politiques à l’intérêt de l’adoption d’un mode de vie sans tabac. Une action pédagogique s’adressant à toutes les tranches d’âge parvient mieux à modifier le comportement des jeunes que les campagnes qui leur sont spécialement destinées ;
La promotion des écoles, lycées et universités sans tabac ; ��
L’augmentation du prix des produits du tabac pour dissuader les jeunes ; ��
L’assainissement de l’environnement scolaire (vendeurs ambulants) ;��
Le renforcement du programme d’aide au sevrage tabagique et la formation ��
des professionnels de la santé dans le domaine.
82
consommation d’alcool
L ’étude a révélé que la prévalence de la consommation actuelle de l’alcool chez la tranche des élèves de 13 à 15 ans a augmenté par rapport à l’année 2010, étant
donné qu’elle est de 11.2% alors qu’elle était de 5.5% en 2010.
L’enquête a montré également chez cette même tranche d’âge (13-15 ans), que 24,9% des élèves ne perçoivent pas le risque de la consommation d’alcool. Cette proportion n’était que de 22,1% en 2010.
Aussi, les résultats de la présente étude témoignent de la nécessité d’investir davantage dans la sensibilisation, des élèves de 13 à 17 ans, aux risques de la consommation d’alcool étant donné que plus de 37,5% d’entre eux n’ont pas bénéficié d’information à ce sujet au sein de leur établissement scolaire.
La nocivité de l’usage de l’alcool chez les jeunes n’est plus à démontrer. Aussi, la réduction de l’importance de ce fléau nécessite un engagement collectif et des interventions soutenues de plusieurs intervenants : institutions, société civile, leaders religieux et sportifs, familles, jeunes et éducateurs.
L’OMS, dans son Aide-mémoire N°349 sur « la consommation d’alcool et les jeunes » stipule que les options politiques et les interventions susceptibles d’être mises en œuvre au niveau national peuvent être regroupées en 10 domaines cibles, qui se soutiennent et se complètent mutuellement. Il s’agit de :
Leadership, sensibilisation et engagement ;��
Réponse des services de santé ;��
Actions communautaires ;��
Politiques et contre-mesures concernant l’alcool au volant ;��
Offre d’alcool ;��
Commercialisation des boissons alcoolisées ;��
Politiques des prix ;��
Réduction des conséquences négatives de la consommation d’alcool et de ��
l’ébriété ;
83
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Réduction de l’impact sur la santé publique de l’alcool illicite et de l’alcool ��
produit de manière informelle.
L’analyse des données sur la consommation d’alcool chez les 13-17 ans et sur leur perception des risques inhérents à cette pratique, souligne la nécessité de la mise en place des mesures suivantes :
La réglementation de la commercialisation auprès des jeunes des boissons ��
alcoolisées ;
Une politique adaptée de réglementation de l’alcool au volant ;��
La réduction de la demande à travers des dispositifs fiscaux et d’action sur ��
les prix ;
Un programme de sensibilisation et de soutien psychosocial des élèves ;��
Des interventions permettant le renforcement du rôle des établissements ��
scolaires, des médias, des parents et des ONGs dans la transmission de messages éducatifs pour sensibiliser les jeunes sur les méfaits de la consommation d’alcool ;
Le développement de l’infrastructure socio sportive au niveau national ;��
Le développement du leadership chez les jeunes en vue de garantir leur ��
participation active et réussie dans la conception, la mise en œuvre et le suivi de programmes de promotion de la santé et du mode de vie sain au profit de leurs pairs.
84
consommation de dRogues
L ’adolescence est une période à risque vis-à-vis des nouvelles expérimentations. De plus, Cette période de la vie est marquée par le recul vis-à-vis des parents et le
besoin de s’identifier à ses pairs. Par ailleurs, c’est souvent un adolescent du même groupe d’âge, voire un copain, qui joue le rôle d’initiateur dans les comportements à risque tel l’usage de tabac ou de drogues.
L’enquête GSHS de 2016 a révélé que la première utilisation des drogues a lieu avant l’âge de 14 ans pour plus de 64,1% des élèves de 13-17 ans ayant consommé ces substances. Le graphique ci-dessous illustre l’évolution de cet indicateur chez la tranche d’âge 13-15 ans entre 2010 et 2016.
Graphique N° 27 : Pourcentage des élèves ayant consommé la drogue avant l’âge de 14 ans
73,80%
87,00%
0,00
20,00
40,00
60,00
80,00
100,00
2010 2016
Aussi, concernant le type de drogues utilisées, l’étude GSHS-2016 réalisée chez les 13-17 ans a révélé que :
6,5% des élèves ont consommé du Hashish une fois ou plus dans leur vie ; ��
La consommation du Hashish est plus fréquente en milieu rural (9,7%) qu’en ��
milieu urbain (5.3%).
D’autres études viennent confirmer qu’au Maroc, la consommation de substances psychoactives est de plus en plus fréquente chez les jeunes. Ainsi, une étude réalisée en 2013 chez les élèves marocains de 15 à 17 ans (MedSPAD ) en matière
85
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
de connaissances, d’attitudes, d’opinions et de consommation des substances psychoactives a permis de révéler que :
Près d’un élève sur dix (9,4%) disent avoir déjà fumé du Hashish au cours de ��
leur vie ;
Les autres drogues les plus fréquemment expérimentées par les élèves ��
marocains sont la cocaïne et le crack (1,3% vs 1,2%) ;
Deux élèves sur 3 rapportent que la procuration des drogues se fait dans ��
l’environnement scolaire. 16,6% d’entre eux déclarent qu’elle se fait à l’intérieur des établissements scolaires, tandis que 58,9% rapportent qu’elle a lieu à proximité de l’établissement ;
9 élèves sur 10 déclarent que les fournisseurs de drogues sont les élèves de ��
l’établissement scolaire ;
48% des élèves rapportent que les sources d’information sur les dangers de ��
l’usage de drogues sont les médias, suivi de l’internet pour 26% des élèves questionnés. Seuls 17% des élèves rapportent avoir des informations sur les drogues en milieu scolaire (club santé et programmes scolaires).
On peut donc dire que la consommation de substances psychoactives au Maroc affecte considérablement nos jeunes. Aussi, les conséquences de ce fléau, reconnues de tous, sont diverses. En effet, l’usage de drogues conduit inéluctablement à des actes irréfléchis (violence, vol, prostitution…) et présente de fâcheuses conséquences (expansion de maladies, pauvreté, exclusion et marginalisation sociales…)
Plusieurs auteurs soulignent que les facteurs de risque de la consommation de drogues chez les jeunes sont nombreux :
L’influence du milieu familial (la consommation de drogues est perçue comme ��
normale) ;
La culture (la consommation est associée à la convivialité, à l’intégration ��
sociale) ;
La fragilité psychologique (personnalité angoissée, déscolarisation, fuite du ��
réel) ;
Les difficultés sociales, économiques ou professionnelles (situations de ��
pauvreté, de stress…) ;
Rapport GSHS [Maroc 2016]
86
La baisse des prix des stupéfiants ainsi que la facilité d’accès sont un premier ��
facteur d’élargissement de la consommation ;
L’échec scolaire et la stigmatisation des élèves ayant des problèmes ;��
Le mimétisme des pairs.��
Cette multiplicité des facteurs de risque rend la lutte contre l’usage des drogues une tâche complexe et difficile. Cette lutte doit s’articuler autour d’interventions qui permettent de prévenir la première cigarette, d’éviter l’usage occasionnel, l’usage abusif et l’entrée en dépendance.
Selon l’OMS, la lutte contre la consommation de drogues peut être axée sur la demande, l’offre ou les 2, et les programmes qui ont eu du succès comportent en général des interventions aux niveaux structurel, communautaire et individuel.
Au niveau structurel, il faut souligner les efforts consentis par les autorités marocaines contre le trafic de drogues. Les interventions prioritaires ont porté sur la destruction des surfaces de culture du cannabis et sur la réduction de la production de résine de cannabis. Aussi, les opérations de saisies se sont multipliées au courant de cette dernière décennie, et notamment celles de psychotropes tels que « le Karkoubi », qui nuit considérablement aux jeunes et accroît le taux de criminalité parmi ces derniers. Aussi, dans le cadre de la coopération entre le département de l’Intérieur et celui de l’Education des brigades mixtes ont été mises en place dans l’objectif de contribuer à l’assainissement de l’environnement scolaire et à la sensibilisation des élèves sur les méfaits de la consommation de drogues.
Au niveau communautaire, en dépit des efforts consentis beaucoup reste à faire pour maîtriser ce redoutable fléau. Il serait, en effet, opportun de mettre en place les interventions suivantes :
Un programme de prévention au niveau primaire devrait mettre en valeur ��
la promotion de la santé et de l’hygiène mentale à un stade précoce chez les écoliers ;
Des programmes de prévention en milieu scolaire ciblant les élèves en ��
situation difficile ou ayant un comportement à risques (échec scolaire, agressivité, instabilité, fugues, absentéisme) ;
Le développement chez les adolescents d’attitudes positives et de compétences ��
psychosociales nécessaires pour faire face aux situations difficiles ;
87
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Des programmes de sensibilisation à la détection précoce des premiers ��
signes de l’usage des drogues au profit des enseignants, des éducateurs et des parents ;
Création d’espaces de communication et d’échanges avec les adolescents et ��
les jeunes leur permettant de communiquer de manière adéquate autour de leurs difficultés et leurs émotions ;
Révision et renforcement des curriculums scolaires dédiés à la promotion de ��
l’hygiène mentale et des méfaits de l’usage de drogues dans les programmes des collèges et des lycées ;
Une plateforme électronique qui peut contribuer à la sensibilisation, à ��
l’orientation et à l’écoute active des usagers de drogues et des adolescents et jeunes en détresse.
Aussi, il est utile, pour prévenir ce phénomène, d’œuvrer en matière d’éducation parentale afin de développer chez les parents les compétences de communication, d’écoute, et de soutien de leur progéniture, et ce, depuis la petite enfance. Il est nécessaire aussi, que les enfants aient le soutien émotif des parents lors de périodes de stress. Que ces derniers servent de bons modèles à suivre, favorisent l’autonomie de leurs jeunes sans délaisser totalement la supervision parentale.
Dans ce sens, et en matière d’interventions au niveau individuel, la pratique sportive et l’adoption d’un mode de vie sain constituent un levier incontournable pour le développement des compétences psychosociales nécessaires pour vaincre le stress, gérer les conflits, éviter le replis sur soi, développer l’estime de soi et prévenir les comportements agressifs, améliorer l’image de soi, les relations avec les pairs et la perception des risques y compris ceux liés à la consommation de drogues.
88
actiVité pHysique
Les bienfaits de la pratique de l’activité physique sur la santé et le bien être des jeunes ne sont plus à démontrer. Malgré cela, l’étude a révélé que 84.7% des
élèves de 13 à 17 ans ne pratiquent pas régulièrement d’activité physique. Les chiffres font état également de plus du tiers des élèves qui possède des comportements favorisant la sédentarité puisqu’il passe plus de trois heures ou plus par jour à faire des activités en restant en position assise. Cette pratique est plus répandue chez les élèves du milieu urbain (35%) que ceux du milieu rural (24.1%).
Ces chiffres soulignent toute la nécessité de la promotion de l’activité physique dès le jeune âge, et ce, afin de limiter le risque de la sédentarité qui est fortement favorisée par l’usage abusif des jeux électroniques, des smartphones et des tablettes. Il est clair que la mise en place d’un plan stratégique national intégré de promotion de l’activité physique chez les jeunes s’avère d’une nécessité avérée. Ce plan devra contribuer à :
Encourager la pratique d’une activité physique régulière en veillant à ce que ��
des infrastructures propices soient accessibles à tous les jeunes et à ce que les déplacements actifs soient sécurisés sur le trajet entre l’établissement scolaire et le domicile de l’élève ;
Sensibiliser les jeunes, les parents d’élèves, les enseignants et les décideurs ��
politiques de l’intérêt d’un mode de vie actif ;
Mettre en place des infrastructures favorisant la pratique de l’activité physique ��
(terrains, équipements, vestiaires...) ;
Améliorer l’accessibilité des jeunes aux infrastructures sportives en dehors ��
des horaires scolaires ;
Revaloriser l’activité physique dans le cursus scolaire et réviser les modalités ��
de sa dispensation ;
Encourager les compétitions sportives entre les établissements scolaires au ��
niveau local, régional et national ;
89
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Aménager des pistes piétonnes et cyclables sécurisées et intégrer cette ��
pratique dans les plans de développement urbain et dans la politique de la ville ;
Développer des espaces communaux pour la pratique de l’activité physique.��
A cet égard, un effort de plaidoyer auprès des départements concernés devra être développé et soutenu afin de garantir la réelle implication de tous les acteurs concernés.
Aussi il serait judicieux de :
Réglementer la publicité et le marketing commercial des aliments dits ��
« nocifs » ;
Renforcer la composante promotion du mode de vie sain dans le cursus ��
scolaire ;
Faciliter la création d’associations des jeunes et d’associations sportives ��
œuvrant dans la promotion du mode de vie sain ;
Aménager des structures sportives de proximité pour les jeunes ;��
Veiller à ce que des installations pour la pratique de l’activité physique soient ��
disponibles dans les établissements scolaires ;
Contrôler la délivrance des certificats de dispense.��
90
FacteuRs de pRotection
La santé mentale et physique des élèves est étroitement liée aux facteurs de risque et de protection. Les facteurs de protection sont les facteurs qui contribuent à
accroître la probabilité pour qu’une personne puisse vivre des expériences positives lui procurant une certaine protection contre des risques tels : la consommation de tabac, d’alcool, ou de drogues. Ces facteurs de protection sont particulièrement importants pendant les premières années de la vie et contribuent au développement sain des enfants et des jeunes.
Les chiffres émanant de cette enquête font état d’une proportion importante d’élèves (soit 30,7%) qui ont manqué les cours ou l’école sans permission. Cette prévalence est plus élevée chez les garçons puis qu’elle atteint les 35,6%.
Par ailleurs, 58,3% des élèves, ont notifié que leurs parents ou tuteurs n’ont jamais ou rarement, cherché à voir si leurs devoirs étaient faits.
Aussi, il apparaît de la lecture des chiffres de cette étude que les parents des élèves résidents le milieu rural sont moins proches des préoccupations de leurs enfants que leurs homologues citadins. En effet 80,4% des élèves du milieu rural ont déclaré que leurs parents ne comprenaient pas leurs préoccupations contre 74,1% de leurs pairs citadins. Les données de cette enquête ont fait ressortir également que moins de la moitié (46,5 %) des élèves questionnés déclare que leurs parents ou tuteurs ont toujours passé du temps avec eux.
A cet égard, et afin de favoriser les facteurs de protection, il est crucial que les élèves :
Aient le soutien des parents lors de périodes de stress, que ces derniers ��
servent de bons modèles à suivre, favorisent l’autonomie de leurs jeunes et assurent l’accompagnement nécessaire ;
Bénéficient d’un dialogue ouvert et d’un modèle de parent positif ;��
Aient des objectifs, un but dans la vie et une vision positive de l’avenir, et ��
soient valorisés ;
Soient soutenus pour qu’ils identifient leurs forces et leurs compétences et ��
pour qu’ils soient informés sur les choix à faire ;
91
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Acquièrent des aptitudes de résolution de problèmes et de fonctionnement ��
social et aient des amis sur qui compter en période de stress ;
Entretiennent une relation positive avec un adulte signifiant (tante, ��
grand-mère, voisin, etc.) et avec leurs enseignants dans un environnement harmonieux ;
Développent le sentiment d’appartenance à l’école et à la communauté où ils ��
vivent, participent à des activités parascolaires (sportives ou artistiques) ;
Aient accès à des services professionnels et à des ressources ��
communautaires.
A cet égard, et en vue de renforcer les facteurs de protection des élèves, il serait judicieux de mettre en place des programmes gouvernementaux et des services sociaux de qualité permettant :
Une éducation parentale visant le renforcement des connaissances et des ��
compétences des parents en matière d’éducation et d’accompagnement de leurs progénitures ;
Un accompagnement psychosocial des élèves en vue de les doter de ��
compétences utiles pour leur développement harmonieux ;
L’accessibilité à des services sociaux et de loisirs (terrains de sports de ��
proximité, centres d’écoute, structures aux services des jeunes…), et ce, en vue de combler le temps libre, de tisser des liens sociaux soutenants, de dépenser les énergies inutiles ;
L’assainissement et l’amélioration de l’environnement scolaire pour qu’il soit ��
plus convivial et moins menaçant et afin d’en améliorer la fréquentation et lutter contre l’abandon scolaire ;
Des espaces d’échanges entre les parents et les éducateurs.��
92
les connaissances suR le ViH, le sida et les ist
Dans l’ensemble, 72,7% des élèves avaient déjà entendu parler de l’infection à VIH
ou de la maladie du SIDA. Cette proportion est plus importante en milieu urbain
qu’en milieu rural (respectivement 76% et 61,9%).
La proportion des filles du milieu urbain ayant déjà entendu parler de l’infection à
VIH ou de la maladie du SIDA est significativement plus importante que celle de leurs
pairs du milieu rural avec respectivement 77,3% et 62,5%.
Il est important de signaler, également, que seul 35,7% des élèves ont été informés en
classe sur les moyens de prévention du VIH et que seuls 32,1% des élèves enquêtés
déclarent en avoir déjà parlé avec leurs parents ou tuteurs.
Chez les jeunes, le risque de contracter l’infection à VIH est étroitement lié à l’âge
des premières relations sexuelles. L’abstinence et le report des premières relations
sexuelles figurent parmi les principaux objectifs des efforts de prévention du VIH
chez les jeunes.
Aussi, les actions d’éducation à la santé dispensées, par les différents acteurs, aux
élèves doivent également intégrer des questions en rapport avec le VIH-SIDA et les
IST en particulier et d’éducation à la SSR en général en vue de permettre aux élèves
l’acquisition de compétences de vie favorables à la santé.
Ces prestations doivent combiner divers outils complémentaires tels l’éducation
parentale, les programmes scolaires, les activités parascolaires et les approches de
l’éducation par les pairs…
93
conclusion
L ’adolescence est connue de tous comme étant le temps des risques.
C’est la phase où la personne se cherche et exploite de nouvelles limites, où
l’on joue avec les interdits. Les expériences, les choix, et les problèmes éventuels
vécus pendant cette période de la vie ont des conséquences pour une bonne partie
de la vie adulte. À cet âge, beaucoup de trajectoires sont possibles. Le soutien et
l’accompagnent des proches sont donc indispensables.
À l’adolescence la santé devient de plus en plus l’affaire du jeune
lui-même, mais elle concerne encore aussi ses parents et les autres adultes qui
l’entourent. A cet égard, les adolescents ont besoin d’être informés, sensibilisés,
pour être acteurs de la promotion de leur santé en adoptant un style de vie sain et
en se résiliant aux divers facteurs de vulnérabilité qui les guettent. Ils ont besoins
d’être écoutés et soutenus pendant les périodes de stress. De même, les jeunes et
les adolescents ont besoin d’avoir un accès facile à des structures et à des services
spécifiques de qualité et conviviaux.
Aussi, la multidimentionnalité des problématiques à cette âge, illustrée encore
une fois à travers les indicateurs de cette étude, témoigne que la convergence et la
cohérence de la politique gouvernementale en matière de santé est une exigence
légitime. Les acteurs étatiques doivent féderer leurs efforts et mobiliser d’autres
intervenants pour contribuer à offrir aux adolescents et aux jeunes des informations
et des compétences de vie nécessaires mais aussi un environnement favorable à la
santé sans oublier les opportunités de participation des jeunes eux-mêmes à la prise
des décisions les concernant.
Promouvoir la santé des adolescents et des jeunes est un investissement dont les
dividendes s’étalent à la santé des générations actuelles et futures, à la croissance
économique, au progrès social, au développement humain et à la stabilité politique.
Référencesbibliographiques
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Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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Questionnaire de l’enquÊteGSHS 2016
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Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
103
2016
.
Rapport GSHS [Maroc 2016]
104
Rapport GSHS [Maroc 2016]
104
2016
1.
A.11B.12C.13D.14E.15F.16G.17H.18
2.
A.B.
3.
A.B.C.D.E.F.
4.
.
:
5.
:
105
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
105
2016
6.
A.B.C.D.E.
7.
A.B.
C.D.E.
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A.B.C.D.E.
9.
A.B.C.D.E.3F.4G.5
10.)
A.B.C.D.E.3F.4G.5
11.
(
A.
B.C.D.E.3F.4G.5
12.
A.B.C.D.3E.4F.5G.6H.7
13.30
Rapport GSHS [Maroc 2016]
106
Rapport GSHS [Maroc 2016]
106
2016
A.
B.
C.D.E.3F.4G.5
14.
A.30
B.C.D.E.3F.4G.5
15.
A.B.
C.D.E.F.
16.
A.
B.
C.D.
17.
A.B.
18.
A.B.C.
.
19.
A.B.
20.
A.B.
21.
A.
107
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
107
2016
B.C.D.E.3F.4
22.
A.B.C.D.E.
23.
A.B.C.D.E.
24.
A.B.C.D.E.
25.
A.B.C.D.E.F.
26.
A.B.C.D.E.
27.
A.B.C.
28.)
A.B.C.D.45E.67F.89G.1011H.12
29.
A.B.C.D.45E.67F.89
Rapport GSHS [Maroc 2016]
108
Rapport GSHS [Maroc 2016]
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2016
G.1011H.12
.
.
30.
A.
B.C.D.45E.67F.89G.1011H.12
31.
A.
B.C.D.
E.F.
G.
32.
A.
B.C.D.E.F.G.H.
..
..
.
.
33.
A.B.C.35D.69E.1019F.2029G.
34.
109
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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2016
A.B.
C.D.E.
F.
G.H.
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35.
A.B.C.D.E.
36.
A.B.C.D.E.
37.
A.B.
38.
A.B.
39.
A.B.C.23D.45E.6
40.
A.B.1C.2D.3
41.
A.B.C.
42.
A.B.7C.89D.1011E.1213F.1415G.1617H.18
Rapport GSHS [Maroc 2016]
110
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2016
43.
A.B.C.35D.69E.1019F.2029G.
44.
A.B.C.35D.69E.1019F.2029G.
45.
A.B.
C.D.
46.
A.B.C.34D.56E.
47.
A.B.C.D.E.
48.
A.B.C.
49.
A.B.
50.
A.B.
51.
A.B.C.
52.
A.B.C.D.
111
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
111
2016
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53.
A.B.C.89D.1011E.1213 F.1415 G.1617H.18
54.
A.B.C.39D.1019E.20
55.
A.B.C.39D.1019E.20
56.
A.B.C.39D.1019E.20
57.
A.B.C.D.E.F.
58.
A.B.C.39D.1019E.20
59.
A.B.C.
.
.
.
.
60.60
.
A.B.C.D.3
Rapport GSHS [Maroc 2016]
112
Rapport GSHS [Maroc 2016]
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2016
E.4F.5G.6H.7
61.
A.B.C.D.3E.4F.5G.6H.7
62.
A.B.C.D.3E.4F.5
63.
A.4B.5C.6D.7E.8F.9G.10
64.
A.B.C.
.
65.
A.B.C.34D.56E.78F.8
.
66.
A.B.C.35D.69E.10
67.
A.B.C.D.E.
68.
A.B.C.D.E.
113
Rapport de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
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2016
69.
A.B.C.D.E.
70.
A.B.C.D.E.
71.
A.B.C.D.E.
72.
A.B.C.D.E.
73.
A.B.C.D.
E.
74.
A.B.
75.
A.B.C.
76.
A.B.C.
77.
A.B.
Rapport de L’Enquête Mondiale sur la Santé des Elèves (GSHS)
Global School-based Student Health Survey
ROYAUME DU MAROC
Ministère de la Santé
Direction de la Population
الـمملـكـة الـمغـربية+aGLDI+ N LMVRIb
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Novembre, 2016