n°125 - décembre 2012...Retrouvez le magazine sur n 125 - décembre 2012 DOSSIER Handicap :...

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Retrouvez le magazine sur www.aide-et-action.org n°125 - décembre 2012 DOSSIER HANDICAP : BRISONS LEXCLUSION PAR LéDUCATION ACTUS LE PARTENARIAT, LA CLé DE LA SOLIDARITé SEMI-MARATHON DE PARIS 2013 : ON SE BOUGE POURLéDUCATION !

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  • Retrouvez le magazine sur www.aide-et-action.org

    n°125 - décembre 2012

    DOSSIERHandicap : brisons l’exclusion par l’éducation

    ACTUSle partenariat,la clé de la solidarité

    semi-maratHon de paris 2013 : on se bouge pourl’éducation !

  • 2 / AIDE ET ACTION - n° 1253 / AIDE ET ACTION - n° 125 3 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Magazine trimestriel de décembre 2012 à décembre 2012 publié par l’association Aide et Action.53 bd de Charonne, 75545 Paris Cedex 11 / 01 55 25 70 00 / [email protected]ésentant de l’association : François Colas, président. Directeur de la publication : Marie-Pia Lebarrois. Co-rédaction en chef : Vanessa Martin, Steven Brochen etJean-Christophe Nougaret. La rédaction remercie pour leur participation : A. Papin, Y. Le Merrer, P. Manenc, L. Palmier, J. Natai, D. Fert, O. Marchal.Commission paritaire : 0713G 83 404 - Prix au numéro par abonnement : 1€ - Abonnement de soutien : à partir de 16 € ISSN : 1761-1024 Dépôt légal : quatrième trimestre 2012 - Tirage : 45 000 exemplaires - Imprimeur : Imaye - Boule vard Henri-Becquerel - 53000 Laval.Ce magazine contient un encart

    Création maquette /exécution : © www.ad-crea.com (Audrey Dauxais) - Photographie de 1ère de couverture : © AeA / Steven Brochen

    Aide et Action, association pour le développement par l’éducation, est une association libre de toute attache religieuse et politique. Aide et Action France est une association reconnue d’utilité publique. Elle est, ainsi, habilitée à recevoir des legs et des donations exempts de tous droits de mutation. Aide et Action France est agréée par le ministère de l’Éducation nationale.Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Aide et Action France (voir coordonnées ci-dessus) ou Aide et Action Suisse - Rue des Pâquis, 11 - 1201 Genève - Suisse - Tél. : +41 22 716 52 10 - Fax : +41 22 716 52 11.Les coûts de réalisation, d’impression et de diffusion du magazine, sans cesse optimisés, sont intégralement pris en charge dans l’abonnement des parrains et donateurs d’Aide et Action. En application de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification ou de suppression sur les informations vous concernant, que vous pouvez exercer en vous adressant à notre association.

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    L’Agence Française pour le Développement (AFD) a accueilli l’expo d’Aide et Action « Et moi quand j’aurai 30 ans » du 12 au 24 septembre 2012. Le 13 septembre, les deux partenaires organisaient une conférence sur «  les partenariats multi-acteurs dans le secteur de l’éducation  ». Celle-ci a permis «  de découvrir, à travers des retours d'expériences de terrain, les bénéfi ces des partenariats associant société civile, secteurs public et privé. », commente l’AFD sur son site internet.

    AIDE ET ACTION FRANCE EST AGRÉÉE PAR :

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    ““L’ Éditorial

    ““- François Colas -

    Président d’ Aide et Action France

    Chers tous,Les personnes en situation d’handicap sont l’objet d’ostracismes, de discriminations diverses, voire d’exclusion, comme chacun peut le constater autour de soi. Ceci, en dépit des droits reconnus par les lois et les règlementations. Or, comme le constate l’Organisation Mondiale de la Santé- OMS- dans son rapport de juin 2011 près de 15% de la population mondiale vit aujourd’hui avec un handicap physique ou mental plus ou moins prononcé, dont 190 millions d’enfants. La plupart d’entre eux n’ont encore jamais pu accéder à l’éducation. Ces enfants aveugles, infi rmes, albinos sont stigmatisés, parfois menacés, et vivent dans des conditions très diffi ciles.

    Comment comprendre que des personnes handicapées soient toujours marginalisées, en dépit des lois et des politiques publiques développées vers elles ? Outre les diffi cultés économiques, structurelles (infrastructures inadaptées, coût élevé des installations adaptées aux handicapés…), la principale cause à l’origine de l’exclusion des personnes ayant un handicap reste les mentalités. Car la vision du handicap chez l’autre renvoie chacun à ses propres fragilités et à sa propre fi nitude.

    Le dépassement de soi peut s’exprimer dans un mouvement de solidarité au bénéfi ce des enfants handicapés qui souffrent dès leur plus jeune âge de l’exclusion du système éducatif.La récente Semaine de la Solidarité Internationale- SSI- a mis l’accent sur l’éducation inclusive fondée sur le principe de l’égalité des chances : tous les enfants, malgré leurs différences, doivent avoir les mêmes opportunités et possibilités d’apprentissage quel que soit le type d’école. Selon les politiques mises en œuvre localement, l’éducation des enfants handicapés peut avoir lieu dans le cadre scolaire normal, ou des dispositifs particuliers doivent être prévus. Aide et Action met en œuvre de tels projets d’éducation inclusive en Inde, au Cambodge et en Tanzanie, selon sa méthode habituelle de mobilisation des acteurs, et dans le cadre de partenariats.

    Si vous reconnaissez, comme la directrice générale de l’OMS que « le handicap fait partie de la condition humaine », je vous invite à lire ce magazine, et à exprimer ensuite votre solidarité à l’occasion des fêtes de fi n d’année.

    Informations Importantes : Nous remercions celles et ceux qui ont soutenu nos actions en 2012.En échange de vos dons, vous recevrez votre reçu fi scal en mars 2012.

    ACTUALITES 4-5

    EN BREF 6

    DOSSIERHandicap : brisons l’exclusion par l’éducation 7Discriminations, préjugés, coupables d’exclusion 8-9Leur handicap n’est pas la pire violence qu’ils subissent 10-11Education : Levons les barrières 12-13France : les limites du système 14-15Inde : le handicap n’est plus un obstacle 16-17

    MOBILISEZ-VOUS ! 18-22

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    Actus

    ONG particulière cherchepartenaires particuliers

    Depuis ses origines et en accord avec ses valeurs, la mission d’Aide et Action est organisée autour du partenariat. Cycle de conférences avec l’AFD, publication d’un guide pratique sur la démarche pluri-acteurs, l’actualité est riche d’exemples de cette démarche.

    «  On parle beaucoup de partenariat, de démarche pluri-acteurs, mais il n’y a pas beaucoup de littérature à ce sujet. » C’est sur ce constat évoqué par Mahfou Diouf, Responsable de la Mission Educative à Aide et Action France que plusieurs représentants d’associations ont décidé d’approfondir la question. L’expérience a montré que les partenariats étaient un gage de réussite des projets  : il permet aux professionnels de tout bord de mieux travailler ensemble et de mieux gérer les moyens. C’est pourquoi depuis 2010, des spécialistes de l’éducation venus d’ONG aussi diverses qu’Aide et Action, Asmae, Handicap International, Partage et Solidarité Laïque, se réunissent régulièrement pour échanger. Leur but  : produire un guide sur le partenariat multi-acteurs qui soit un véritable outil pour les professionnels de l’éducation.

    une double vocation«  Il y a une dimension plaidoyer dans ce guide  », explique Mahfou Diouf. «  Les décideurs (bailleurs de fonds, autorités locales) doivent se saisir de cet enjeu

    Expériences nord-sud : de bonnes leçons pour l’éducation

    « Plus de 60 millions d’enfants dans le monde n’ont toujours pas accès à l’école, dont la moitié en Afrique sub-saharienne » Jean-Christophe Maurin, responsable de la division éducation et formation professionnelle de l’AFD (Agence Française de Développement) a rapidement posé le cadre du débat auquel ont participé 150 personnes réunies à la Bellevilloise à Paris, le 12 novembre dernier pour parler éducation et partage d’expériences « nord-sud ».

    Grands témoins de ce débat citoyen aux côtés de J-C Maurin, Aurore Brachet, responsable du service des politiques éducatives pour la ville d’Argenteuil et Mahfou Diouf, responsable de la mission éducative d’Aide et Action France ont partagé les enseignements de leur coopération. « Notre défi avec Aide et Action était de mettre en mouvement les partenaires traditionnels de la ville  pour innover en matière d’éducation. L’expérience construite par l’association dans ses projets au « sud » nous est très utile pour convaincre dans la ville, amener les acteurs de l'éducation à mieux travailler ensemble. »

    Le débat était organisé par l’agence Odissée.

    majeur  : la démarche pluri-acteurs fait partie intégrante du processus d’un projet. Il est nécessaire de financer les réunions de travail (préparation, suivi, évaluation) des partenaires d’un projet, et non pas seulement les activités plus « concrètes ». L’autre public visé de ce guide se compose des « praticiens » (chefs et techniciens de projet). Avec cet ouvrage, les responsables de projets disposent d’un guide complet. Le premier volume présente à la fois les enjeux de la démarche, les contraintes, les pièges à éviter et des conseils de mise en œuvre, le tout étayé d’exemples tirés des expériences de chaque ONG. Le second volume est constitué de plusieurs fiches-outils, qui sont transposables à tout projet, même en dehors du cadre éducatif.Car selon Mahfou Diouf, il ne s’agit pas de réserver ce guide aux stricts acteurs du monde de l’éducation. «  La démarche pluri-acteurs peut se décliner à tous les niveaux, il faut aller au-delà du microcosme éducatif. »

    Ce guide sera disponible courant janvier.sur www.aide-et-action.org

    © AeA - Sandrine Assouline / Les partenariats multi-acteurs étaient le thème de la conférence organisée le 13 septembre 2012 par Aide et Action et l’AFD.

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    République dominicaine :La nature au cœurde l'action A Guayabo, République dominicaine, Aide et Action met en place deux projets d’éducation à l’environnement, à la gestion de l’eau et à la reforestation. Le point sur ces projets qui visent le développement durable d’une communauté pauvre et isolée.

    Déboisement, érosion, eau contaminée…, les problèmes environnementaux se multiplient en Haïti et en République dominicaine et exposent les deux pays à des catastrophes naturelles récurrentes et à de sérieux problèmes de santé publique. Au vu de ce constat alarmant, Aide et Action a mis en place en 2006 un projet dans le district municipal de Guayabo afin de faciliter l’accès à l’eau potable pour des familles isolées. Depuis quatre ans maintenant, un aqueduc relie le village à l'eau potable. Libérés de la corvée de l’eau, les enfants ont désormais le temps pour aller à l'école.

    Dominique JAOUL, Secrétaire de la Fondation Alstom,revient sur le projet Reboisement mené en République dominicaine avec Aide et Action.

    AEA : Pourquoi avoir choisi de soutenir un projet lié au développement durable et à la reforestation ?

    Dominique Jaoul : Alstom est une entreprise mondiale, spécialisée dans l’électricité et le transport. Or, l’électricité est responsable de 42% des émissions de CO2. Notre activité impacte donc sur le changement climatique. Quand nous avons cherché un axe prioritaire, nous nous sommes vite fixés sur la reforestation qui est une forme de capture du CO2 et permet également d’empêcher la déforestation.

    AEA : Pourquoi avoir choisi de soutenir Aide et Action en République dominicaine ?

    D. J. : Alstom est présent à Saint-Domingue pour réaliser les tramways. La Fondation Alstom, créée en 2007, a pour objectif de financer des projets notamment en matière de défense de l’environnement. Les salariés de l’entreprise sont invités à nous proposer des projets. L’une d’entre eux est bénévole pour Aide et Action et elle nous a proposé le projet d’adduction d’eau. L’aqueduc réalisé, nous poursuivons notre soutien avecle projet de reboisement.

    ©  AeA / En République dominicaine, Aide et Action International Amérique latine- Caraïbes développe deux projets sur l’environnement. Grâce à la pépinière, tous les 6 mois, 120 000 plantes sont produites.

    acajou et cœur de pigeonL'ensemble de la communauté a également été formée à la gestion efficace de l'eau, notamment pour les vergers familiaux. En partenariat avec le Ministère de l'Agriculture, les assemblées communautaires et Aide et Action ont réhabilité des terrains pour 50 familles, acheté du matériel agricole et formé 50 femmes à la production de légumes.Aujourd'hui, les formations sur la gestion durable de l'eau continuent, mais un nouveau projet vient compléter ce programme. Pour que le développement local de la communauté de Guayabo s'inscrive dans la durée, le reboisement avec la création d'une pépinière moderne a été mis en place. Pour ce faire, il a fallu analyser les zones à reboiser, les espèces à planter et impliquer techniciens et décideurs locaux, dont le ministère de l'Environnement. Réutilisant les structures métalliques d'une pépinière désaffectée, la nouvelle pépinière de 625m2 et un système d'irrigation sont rapidement sortis du sol. Pour éviter l'usage d'engrais chimique, une fosse servant à produire du compost a été creusée. Enfin, des journées de reboisement ont été organisées. De l'élève au fonctionnaire gouvernemental, près de 400 personnes se sont retroussées les manches pour planter pins, acajous ou encore « Coeurs de Pigeons », des cerisiers très robustes.

    Fin 2012, plus de 100 000 arbustes auront ainsi été replantés, permettant à toute une communauté de subvenir à ses besoins tout en préservant la nature. Et après leurs cours, les enfants pourront bientôt jouer à l'ombre d'un pin et cueillir des cerises.

    © D.R / Dominique Jaoul.

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    En bref

    Aide-et-Action.org change de visageLe site internet www.aide-et-action.org arbore de nouvelles couleurs. Si l’architecture globale du site n’a pas changé, la page d’accueil, plus colorée et aérée, vous propose désormais davantage de points d'entrées pour mieux connaître l'association.  Un bandeau défi lant vous informe notamment des dernières grandes actualités. L’ensemble des informations concernant nos actions en France et dans le Monde sont disponibles dans la rubrique «  s’informer  », sur les dons, offres de parrainages et bénévolat dans « Soutenir », sur nos chiffres et bilans dans « Transparence Financière ».

    Webdokids et Aide et Action mobilisés pour l’éducation des enfantsL’agence digitale Webdokid, spécialisée dans les webdocumentaires et applications ludiques et pédagogiques pour les enfants, s’associe à Aide et Action pour contribuer à améliorer l’éducation dans le monde. Notre partenaire s’engage à reverser la somme de 5% sur le bénéfi ce de chaque application vendue dans le cadre de sa nouvelle collection « Luka et le monde au bout des doigts ». Plus d’informations sur www.webdokid.com

    Aide et Action France : agrément de l’Éducation nationale renouveléAide et Action France a obtenu le renouvellement en juin 2012 de l’agrément national du Ministère de l’Education nationale Français.Cet agrément est accordé en France au titre des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public. Il est donné pour une durée de 5 ans aux associations qui apportent leur concours à l'enseignement public, notamment en intervenant dans les établissements scolaires, en organisant des activités éducatives en dehors du temps scolaire et en contribuant à la formation des équipes pédagogiques.

    Claudio Lemmi, nouveau parrain d’Aide et Action fait son show pour l’éducationClaudio Lemmi, humoriste et acteur, actuellement à l’affi che de «  Italien  ? Moi ? Possible » au Théâtre du Gymnase, a souhaité s’engager aux côtés d’Aide et Action pour promouvoir l’importance de l’éducation.> A découvrir au Théâtre du Gymnase jusqu’au 29 décembre 2012> Plus d’infos : www.claudio-lemmi.com

    Recyclivre : Des livres sur internet pour une meilleure éducationRecycLivre.com, spécialisé dans la vente de livres d’occasion sur internet et partenaire de longue date d’Aide et Action, propose jusqu’au 31 janvier 2013 une réduction de 15% à tous les parrains, donateurs et amis d’Aide et Action. Pour l’obtenir rien de plus simple  : il suffi t de taper le code promotionnel  AIDEETACTION lors de votre commande sur le sitehttp://www.recyclivre.com/shop/.

    Découvrir l’ensemble de nos actions en 2011 En 2011, Aide et Action a mené 110 projets éducatifs  dans 24 pays du monde  et contribué à améliorer l’éducation de plus de  3 millions  de femmes, d’hommes et d’enfants.  Vous pouvez désormais retrouver l’ensemble des actions menées par l’association dans un seul et même ouvrage. Le Rapport d’activité 2011 est en effet disponible sur simple demande et consultable sur notre site internet, rubrique Qui sommes nous/Bilan annuel.

    RecycLivre.com soutient jusqu’en 2014 l’une des écoles accompagnées par Aide et Action dans l’un des districts les plus pauvres de l’Inde et reverse à l’association 10% de son chiffre d’affaire annuel. Vous aussi vous pouvez soutenir ce projet en donnant vos livres d'occasion àRecyclivre.com."

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    DOSSIERHandicap : brisons l’exclusiongrâce à l’éducation

    discriminations, préjugés,coupables d’exclusion 8-9 leur Handicap n’est pas la pire violencequ’ils subissent 10-11 education : levons les barrières 12-13 France : les limites du système 14-15 inde : le Handicap n’est plus un obstacle 16-17

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    Dossier

    Exclusion et handicap :Discriminations, préjugés, coupables d’exclusion

    © AeA / En dépit des nombreuses lois pour la protection et la reconnaissance des droits des personnes en situation de handicap, celles-ci sont toujours victimes d’exclusion.

    Aller au cinéma, prendre le métro, faire ses courses ou exercer un emploi ?

    Ces gestes simples pour beaucoup tournent pourtant au cauchemar pour les personnes ayant un handicap physique ou mental.Elles sont marginalisées, ignorées, jugées parfois inadaptées ou incompétentes. A tort, bien sûr.Mais le constat s’impose : en dépit des efforts des associations et des pouvoirs publics, être handicapé, dans les pays développés, comme la France, ou dans les pays en voie de développement, est aujourd’hui toujours synonyme d’exclusion.

    Plus de 650 millions de personnes, soit 10% de la population mondiale, vivent aujourd’hui avec un handicap physique ou mental. Parmi eux, 190 millions d’enfants. Le simple fait d’accéder à l’éducation relève pour beaucoup d’enfants en situation de handicap et leurs familles d’un véritable parcours du combattant. En effet, 1/3 des enfants non scolarisés ne l’ont pas été en raison d’un handicap. Pourtant, dans les pays où Aide et Action intervient, la protection des personnes handicapées et en particulier leurs droits à l’éducation sont reconnus par les législateurs. Alors comment expliquer la persistance de cette exclusion  ? Comment comprendre, qu’en dépit des textes, des lois, des politiques inclusives développées à l’attention des personnes ayant un handicap, celles-ci soient toujours marginalisées  ? Outre les difficultés économiques, structurelles (infrastructures inadaptées, coût des installations adaptées aux handicapés…), la principale cause à l’origine de l’exclusion des personnes ayant un handicap reste les mentalités…

    «  Je vis dans une crainte constante. J’ai appris que les albinos comme moi sont décimés pour des croyances rituelles.  » Samuel, 9 ans, est un enfant albinos. Comme beaucoup de personnes ayant un handicap aujourd’hui, il est confronté depuis sa naissance aux préjugés, aux discriminations, aux perceptions négatives et irrationnelles que suscitent encore et toujours les personnes handicapées dans notre conscience collective.

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    supplémentaire et absolu. Aveugles, infirmes sont stigmatisés et vivent dans des conditions très pénibles et misérables et ce, malgré l’existence d’un cadre législatif complet pour la prise en charge du handicap.

    l'europe compte plus de 65 millions de personnes en situation de handicap. La Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne reconnaît leurs droits à « bénéficier de mesures visant à assurer leur autonomie, leur intégration sociale et professionnelle et leur participation à la vie de la communauté». Cependant, malgré les efforts des pouvoirs publiques dans les différents pays membres, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour faciliter leur insertion scolaire et professionnelle. En France, 9,6 millions de personnes de 15 à 64 ans sont en situation de handicap. Leur taux de chômage s'établit à 20 %, soit le double de celui de l'ensemble de la population active (10 %). Sur les 200  000 enfants en situation de handicap que compte le pays, 5 000 sont scolarisés à domicile et 20 000 enfants en établissements spécialisés demeurent sans accès à l’éducation.

    Pourquoi adapter les écoles ou acheter du matériel adapté pour faciliter leur insertion dans la société ?

    en aFrique, près de 10% de la population vit avec un handicap. Personnes aveugles, invalides sont l’objet de nombreuses moqueries et discriminations qui les privent de leurs droits les plus fondamentaux. Ainsi 90% d’entre eux en Afrique n’ont jamais été scolarisés. En cause  ? Les nombreux préjugés relatifs aux personnes en situation de handicap. On parle pour les enfants handicapés d’enfants serpents, capables d’attirer sur la famille entière de véritables cataclysmes. Il n’est pas rare que les parents, pointés du doigt, accusés d’avoir le mauvais œil ou d’avoir pactisé avec le démon, abandonnent leurs enfants. Ces derniers n’ont pour ainsi dire aucune perspective d’avenir. Ils sont condamnés à la mendicité et souvent livrés aux abus sexuels.

    en inde, 30 à 50 millions de personnes souffrent de déficiences physiques ou mentales, soit entre 3 et 5% de la population. Rares sont les enfants handicapés (moins de 2%) qui ont accès à l’éducation. Dans ce pays où les discriminations sociales et culturelles sont déjà nombreuses, avoir un handicap est la source d’un rejet

    Dossier

    © Sisssou / En Europe, 65 millions de personnes ont un handicap.

    ©  AeA / Être albinos en Tanzanie condamne encore aujourd’hui à l’exclusion.

    © Adam Papin / 30 à 50 millions de personnes vivent avec un handicap en Inde.

    © AeA - Anne Cassiot / 10% de la population vit avec un handicap en Afrique.

    en tanzanie, où vit Samuel, le handicap n’est pas « naturel ». La population albinos, près de 270 000 personnes (sur 40 millions), est particulièrement rejetée, notamment en raison de croyances populaires, toujours vivaces. Des médecins-sorciers promettent ainsi gloire et succès à ceux qui possèdent une ou plusieurs parties des corps des enfants albinos. Chaque année, plus de trente personnes atteintes d’albinisme sont ainsi assassinées et démembrées. La situation est telle que les organismes de la société civile appellent aujourd’hui le gouvernement tanzanien à déclarer ces meurtres «  désastre national  ». A Madagascar, le handicap s’apparente à une punition infligée après la transgression d’interdits, à un mauvais sort ou à un acte de sorcellerie.

    au cambodge, 40% des personnes handicapées sont analphabètes contre seulement 9% pour l’ensemble de la population (ADD, 2007). Selon la conception bouddhiste, tout handicap physique ou mental résulte d’un mauvais karma ou est dû à de mauvaises actions dans une vie passée. Dans ce contexte, pourquoi prendre la peine de mettre son enfant handicapé à l’école ?

  • 10 / AIDE ET ACTION - n° 12511 / AIDE ET ACTION - n° 125 11 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Dossier

    Leur handicap n’est pas la pire violencequ’ils subissent

    © Franck Vogel / Tanzanie. Rares sont les enfants albinos à pouvoir aller à l’école « comme tout le monde ».

    © AeA / Cambodge. Sok Theary et ses deux filles.

    © AeA / Haïti. Merena a longtemps été exclue de l’éducation.

    Trois pays, trois cultures, trois handicaps différents et pourtant…Samuel, Sok et Merana sont tous trois confrontés à l’exclusion. Ils nous racontent ce qu’ils vivent et ressentent au quotidien.

    tanzanie : Samuel Chacha a tout juste 9 ans et rêve de devenir médecin. Il étudie à  l’école primaire d’Azimio au nord du pays. Il est bon élève, assidu. Et pourtant, chaque jour, il fait face à de très nombreuses difficultés  : Samuel est en effet le seul enfant albinos et malvoyant de son école. Rien n’est fait aujourd’hui pour l’aider à surmonter son handicap. Il est notamment obligé de s’approcher à quelques centimètres du tableau noir pour lire ce que les professeurs écrivent et prendre des notes correctement. «  Aujourd’hui, avec toutes les difficultés que je rencontre, je parviens à réaliser un score de 90 % dans des matières comme l’anglais et les maths. Je suis convaincu que si l’environnement m’était favorable je réaliserais 100% », explique Samuel. Selon Mme Constansia Mulesi la directrice de cette école, «  Samuel est un enfant brillant et nous pensons toujours que si l’environnement scolaire était adapté à sa condition physique il pourrait faire mieux ».«  Je vis dans une crainte constante. J’ai appris que les albinos comme moi sont décimés pour des croyances d’ordre rituel. Je fais ici un appel solennel aux autorités de me trouver une école spéciale pour les enfants avec handicap physique où je serais plus en sécurité » , insiste le jeune garçon.

    au cambodge : «  Ma fille est sourdedepuis sa naissance. Comme toutes les autres mères, je lui parlais, je l’appelais mais elle ne répondait jamais. Je me disais qu’elle était trop petite, trop jeune encore pour me répondre. Mais à l’âge de un an, je l’ai emmenée chez le médecin. Et il a confirmé mes craintes  », explique Sok Theary. Cette femme au foyer, mère de deux enfants vit dans la région de Siem Reap.« J’étais complètement catastrophée. Imaginez un peu entendre votre fille crier, pleurer et ne jamais pouvoir identifier son problème. Je ne savais pas ce qu’elle ai-mait, ce qu’elle voulait. J’ai essayé d’être proche d’elle, de lui donner tout l’amour dont elle avait besoin mais je ne pouvais pas apprendre à la connaître comme je l’aurais souhaité. A quatre ans, quand les autres enfants sont rentrés à l’école, elle n’a pas pu. Pourtant je voulais qu’elle fasse des études. J’étais très inquiète, j’avais peur qu’elle ne puisse jamais rattraper son retard, apprendre comme les autres enfants, je craignais qu’elle reste seule, à l’écart de tous les autres et de la société toute sa vie. Je veux que ma fille fasse de hautes études. Je vais la soutenir et l’aider au mieux jusqu’à ce qu’elle termine la fac. Je pense que l’éducation est essentielle: si elle va à l’école, elle aura une meilleure

    vie, un bon métier et pourra être indépen-dante. »

    Haïti : « J’ai toujours voulu travailler avec les enfants et au cours de mes études, je me suis spécialisée dans l’administration des écoles  : gérer les cours, les emplois du temps, organiser la vie scolaire. J’ai passé près de 12 ans à travailler dans le système pré-scolaire, mais je n’ai jamais eu de postes adaptés à mes qualifications. On ne m’a jamais laissée faire car on n’avait pas confiance en moi à cause de mon handicap », explique Merana, 39 ans, haïtienne. «  En Haïti, il est très difficile de suivre des études ou d’obtenir un poste quand on a un handicap. Il existe quelques institutions ou programmes du gouvernement qui nous aident mais cela reste très difficile. »

  • 10 / AIDE ET ACTION - n° 12511 / AIDE ET ACTION - n° 125 11 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Dossier

    Être albinos en Tanzanie

    Franck Vogel, que nous remercions pour sa photo (ci-contre) a participé aux côtés de Bibiana Mbushi et Stéphanie Braquehais à la conception de « Je ne suis pas un talisman » aux éditions Michel Lafon.

    «  Bibiana est africaine, vit en Tanzanie, pourtant, elle a la peau blanche. Elle fait partie de ces gens qu’on appelle albinos.

    L’albinisme, maladie génétique, se caractérise par une dépigmentation de la peau.

    En Tanzanie, où la sorcellerie a un véritable rôle social, un bras ou une jambe d’albinos se monnayent contre une prédiction ou un sort, l’assurance de trouver de l’or sur son terrain ou d’accéder à un poste important. C’est pourquoi les albinos subissent couramment de terribles mutilations. Bibiana, 8 ans à peine, nous raconte son quotidien – qui est celui de tous les autres albinos –, ses traumatismes, ses craintes et son envie de vivre. »

    Aujourd’hui, 150 millions d’enfants sont en situation de handicap dans le monde. la majorité d’entre eux ne sont

    pas scolarisés

    Je fais un don à Aide et Action France : 25€ 50€ 75€ 108€ Autre : ............. €

    108€ permettent d’entretenir 3 classes d’enfantsen situation de handicap au Cambodge**Exemple donné à titre indicatif.Les dons sont affectés en fonction des besoins et des priorités d’Aide et Action> 66% de réduction d'impôt. Si votre don est de 108€, il ne vous coûtera en réalitéque 36€ grâce à la réduction fi scale

    Conformément à la loi n°78-17, vous disposez d’un droit d’accès et de rectifi cation pour toute information vous concernant, fi gurant sur notre fi chier.Il suffi t pour cela de nous écrire.

    coupon à retourner, accompagné de votre chèque à Aide et Action :53 bd de Charonne, 75545 Paris Cédex 11

    OUI J’agis contre l’exclusion par le handicap.Je soutiens Aide et Action afi n de développer l’accès à une éducation de qualité pour tous

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    Education : Levons les barrières

    des soins appropriésAujourd’hui Vishwanath, court et joue dans la cour de recréation avec ses amis. Il rit, parle et apprend au même rythme que les autres. Il y a encore quelques mois pourtant ce petit garçon de 8 ans à peine ne prononçait pas un seul mot. Depuis sa naissance, Vishwanath, souffre de retard mental, de problèmes d’élocutions et de motricité. Les équipes d’Aide et Action dans la région ont proposé aux parents de Vishwanath de lui administrer des soins à domicile et de mettre en place une physiothérapie adaptée à ses besoins. Progressivement Vishwanath a appris à vivre comme tous les petits garçons de son âge. Aujourd’hui il a réintégré l’école classique. «  Je n’ai rien oublié des premières années avec mon fils. Au début je ne voulais pas de la thérapie proposée par Aide et Action, car je pensais que mon fils était perdu et que cela ne donnerait rien. », explique la maman de Vishwanath. « Aujourd’hui je reconnais que si la thérapie avait commencé plus tôt, les résultats seraient probablement encore meilleurs  ». Manque d’infrastructures

    Discriminations et préjugés ont la peau dure et ne s’évanouissent pas sur simple décret. Pour faire évoluer les comportements et ouvrir l’éducation de qualité à tous, Aide et Action développe en Inde, en Asie, en Afrique des projets dits « d’éducation inclusive ». Objectif : apporter les soins appropriés aux personnes ayant un handicap et leur proposer des formations adaptées afin qu’elles soient insérées dans la société.

    © AeA / Vishwanath, Inde.

    © AeA / Apprendre le langage des signes paraît être une évidence et pourtant, rares sont les enfants sourds qui le peuvent encore aujourd’hui au Cambodge.

    © AeA / En Inde rares sont les infrastructures susceptibles aujourd’hui d’accueillir les personnesen situation de handicap.

    adaptées, absence de soins et d’éducation… les enfants en situation de handicap en Inde sont encore largement laissés à l’abandon. Les nombreuses filles et femmes ayant un handicap sont elles souvent abusées et violées. Aide et Action développe ainsi avec ses partenaires des Centres pour Enfants en situation de handicap. L’association propose notamment des soins pour les enfants et du réconfort pour les parents. Mais elle développe également un environnement d’apprentissage et un programme qui s’adapte aux besoins des enfants  : elle rend ainsi accessible le matériel en braille, les livres imprimés et parlants, les calculatrices parlantes, des aides spécifiques sont développées pour faciliter l’alphabétisation des enfants avec difficultés d’apprentissage. Les centres facilitent également l’accès des familles aux outils et techniques disponibles pour faciliter les déplacements des enfants handicapés et leur réinsertion dans les écoles normales  : assistance auditive, lunettes, verres grossissant, fauteuil roulant, béquilles, tricycles, et chaises adaptées.> Découvrez p.17-18 le reportage sur quelques un de ces centres, signé Adam Papin, parrain d’Aide et Action.

    une éducation adaptée En  Tanzanie, les enfants handicapés ont des difficultés à accéder à l’enseignement. En cause  : le nombre limité des écoles spécialisées, le manque de matériels didactiques adaptés, en plus du rejet de la communauté. C’est pourquoi notre association soutient depuis 2008 l’école spéciale de Mitindo, (45 km de la ville de Mwanza). Celle-ci accueille depuis 1956 les enfants vulnérables, aveugles et malvoyants. Mais l’école a vu affluer au cours des dernières années un grand nombre d’enfants albinos, souvent exclus des systèmes d’éducation traditionnels. Les récents meurtres de personnes albinos (voir page 10-11), ont incité les familles qui se sentaient menacées à placer leurs enfants dans cet environnement sécurisé. Aide et Action a donc accompagné l’école pour que celle-ci puisse accueillir ce surplus d’élèves dans les meilleures conditions. Nos partenaires ont notamment financé l’achat de papier braille, d’ordinateurs parlants, et de machines à écrire. Ces dernières permettant notamment aux enfants albinos de se familiariser avec les lettres de l’alphabet cyrillique, ils communiquent ainsi plus facilement avec

  • 12 / AIDE ET ACTION - n° 12513 / AIDE ET ACTION - n° 125 13 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Dossier

    © AeA - Steven Brochen / Diverses actions de plaidoyer sont menées auprès des gouvernements afin que les enfants en situation de handicap aient accès à l’éducation.

    leurs professeurs et surtout préparent leur insertion dans la société. Car si l’école de Mitindo leur propose un cycle d’enseignement spécialisé de 2 ans, celui-ci est forcément suivi d’une intégration dans les écoles classique.

    Même objectif au Cambodge, où au cours des 10 dernières années, près de 4 300 enfants sourds et aveugles ont bénéficié du projet mené en partenariat avec l’association Krousar Thmey. Dans l’école spécialisée de Phnom Penh, ces enfants ont pu accéder pour la toute première fois à une éducation dont ils étaient jusque là privés. Accès aux connaissances bien sûr, mais aussi à l’écriture braille et au langage des signes, le tout dispensé par des enseignants n’ayant pas de handicap afin de leur permettre d’apprendre au plus vite à communiquer avec le reste de la société. Au total, plus de 30 jeunes sourds et aveugles ayant fréquenté cet établissement ont décroché leur baccalauréat et souhaité prolonger leurs études à l’université. Une grande première pour ces jeunes, à l’instar de Sokheng An, ancienne élève de l’école pour enfants sourds ou aveugles de Phnom Penh Thmey. Cette dernière, malvoyante de naissance, a obtenu son baccalauréat en 2010. Elle s’est ensuite inscrite à l’Université Royale de Phnom Penh pour suivre des cours de sociologie, mais dès le premier semestre la jeune femme ne s’est pas sentie à son aise sur les bancs de la fac. Il lui semblait difficile de suivre ce cursus jusqu’à son terme. Début 2011, après s’être entretenue avec l’équipe Aide et Action, elle a décidé de se réorienter vers une formation aux métiers de l’hôtellerie. C’est avec succès qu’elle a intégré en septembre une formation de réceptionniste et d’hôtesse d’accueil en compagnie de deux autres camarades.

    sensibilisation et plaidoyerEn permettant aux enfants déficients visuels et auditifs de Phnom Penh d’accéder aux savoirs, le projet mené par Aide et Action et son partenaire a sans aucun doute rempli ses objectifs. Mais là n’est pas sa seule réussite. Grâce à son engagement auprès des pouvoirs publics et aux nombreux partenariats noués durant ces 10 années, les autorités ont décidé, suite à la clôture du projet, de transformer les écoles pour enfants sourds et aveugles développées dans le cadre du projet en centre national de ressource et de formation.Ils accueilleront prochainement tous les enseignants du pays afin qu’ils soient formés aux méthodes d’enseignement pour ces enfants.

    La loi de 2009 sur les droits et la protection des personnes handicapées n’ayant pas vraiment fait évoluer les mentalités, le projet mené par Aide et Action au Cambodge a également permis de sensibiliser communautés et autorités à la reconnaissance et au respect des personnes en situation de handicap.Il a également permis de mieux faire appliquer la loi.

    En 2011, l’association, avec d’autres ONG, a ainsi appelé le gouvernement cambodgien à multiplier ses efforts pour les personnes en situation de handicap. En réponse, celui-ci s’est engagé à créer des fonds spécifiques, à augmenter le quota de recrutement des personnes handicapées dans les établissements publics et privés et à développer un comité de soutien aux personnes handicapées pauvres.A l’occasion de la Journée Internationale des Personnes Handicapées 2011, l’association, en collaboration avec le ministère des Affaires Sociales, a également réalisé des court-métrages et clips radios diffusés sur les chaines locales. Une bonne opportunité de rentrer dans les foyers et de montrer aux habitants les réussites et contributions des personnes en situation de handicap dans le développement de la société cambodgienne.

  • 14 / AIDE ET ACTION - n° 12515 / AIDE ET ACTION - n° 125 15 / AIDE ET ACTION - n° 125

    difficulté. La condition pour être à Tournesol, c'est de pouvoir s'intégrer au groupe et de supporter une journée complète de scolarité, ce qui limite la typologie de nos élèves. Notre enseignement demande aux élèves d'interagir avec les autres, avec leur environnement. Nous avons mis en place des ateliers pédagogiques tous les après-midi financés en partie par une subvention de la Région Ile de France. Les enfants apprennent à tisser un lien social à travers l'escalade, ils s’exercent aux maths grâce à la cuisine avec les poids et les mesures... Le matin, leur enseignement est basé sur le programme de l'Éducation nationale. A terme, l'objectif est de passer sous contrat avec l'Éducation nationale pour que le salaire des professeurs soit payé par l'État, ce qui permettrait de réduire les frais de scolarité.

    aea : Comment voyez-vous l'avenir de la scolarisation des personnes en situation de handicap ?o.m : Je ne lis pas dans le marc de café, mais ce qui est sûr, c'est que les ados laissés au bord de la route coûtent plus chers à la société que ceux qui y sont intégrés. Le but d'une association comme la nôtre est de mener le maximum d'enfants vers la professionnalisation. Les pouvoirs publics sont conscients du plus apporté par des structures comme la nôtre. L'inspection de l’Education nationale est passée il y a quelques semaines dans les locaux. Je crois qu'ils sont assez convaincus du bien-fondé de notre démarche.

    Dossier

    France : les limites du système

    © D.R / Olivia Marchal, Directrice de l’école Tournesol à Paris.

    En France, comme dans la plupart des pays, une scolarisation inclusive des personnes en situation de handicap est prônée. Est-elle toujours la plus efficace ? Eléments de réponse avec Olivia Marchal, Directrice de l'école Tournesol à Paris.

    © D.R / L’Ecole Tournesol dans le 15 ème arr. de Paris.

    aide et action  : Aujourd'hui, quelle est la situation de la prise en charge des personnes en situation de handicap par l'Education nationale ?olivia marcHal : En ce qui concerne la scolarisation, la France est en retard par rapport à ses voisins européens. Notre système scolaire est très exigeant. Déjà, environ 20% des élèves sont en difficulté. Alors ça devient d'autant plus compliqué lorsque l'on a un handicap. Plus l’élève vieillit et plus les exigences scolaires augmentent. Il est donc difficile de réussir l’inclusion d’un élève porteur d’un handicap mental dans une classe ordinaire d’une trentaine d’élèves. Il y a eu tout de même quelques dispositions de prises, comme les classes ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire) avec un enseignant spécialisé encadrant une dizaine d'enfants au sein des collèges publics. Mais il n'y a pas assez de places et il y a le problème de la limite d'âge. A 16 ans, ces élèves ont les capacités scolaires d'enfants de 10-11 ans et ils sont rejetés du système alors qu'ils auraient besoin de plus de temps.

    aea  : D'où votre envie de créer une structure pour accueillir les personnes en situation de handicap ?o.m : Oui, Tournesol est né de ce constat. Avec d'autres professionnels, comme Daniel Calin, formateur d'enseignants

    spécialisés, ou Evelyne Lenoble, pédopsychiatre à l'Hôpital Ste Anne, nous avons voulu fonder une école avec une pédagogie individualisée et qui protège les élèves. En effet, la plupart des enfants que nous accueillons ont quitté l'école « ordinaire » avec un certain traumatisme. Le collège est un lieu violent, physiquement et psychologiquement, d'autant plus pour les élèves en situation de handicap, qui sont l'objet de moqueries, sont rejetés par les autres élèves.

    aea : Mais en séparant les enfants en situation de handicap des autres, ne pensez-vous pas qu'on les discrimine, que le handicap devient une caractéristique notable pour ces enfants ?o.m : Oui, en maternelle, en primaire, on peut faire de l'inclusion. Mais arrivés aux collèges, ces enfants ont un retard trop grand sur les autres. Le collège ordinaire ne permet pas une scolarité à temps plein pour tous ces élèves différents. Nous avons fait le pari que les élèves ont le droit à une éducation à temps plein, dans une structure, je dirais, familiale. A Tournesol, nous accueillons des élèves de 11 à 20 ans et il n’y a pas de violence. Pour cette deuxième année scolaire d'existence, nous avons trois classes de dix élèves, où l'on retrouve tous types de handicaps cognitifs ou mentaux, de la déficience aux troubles autistiques en passant par les troubles des apprentissages. Il y a des élèves qui viennent des classes ULIS, qui n'ont pas eu de places dans ces structures ou étaient déscolarisés.

    aea : Tournesol est donc une école privée ?o.m : Nous sommes une association loi 1901, laïque et reconnue d'intérêt général. Nous limitons la sélection par l'argent malgré des coûts de scolarité élevés en distribuant autant que faire se peut des bourses de scolarité pour les familles en

  • 14 / AIDE ET ACTION - n° 12515 / AIDE ET ACTION - n° 125 15 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Dossier

    L'Education Inclusive, c'est quoi au juste ?

    L’éducation inclusive est fondée sur le principe de l’égalité des chances : tous les enfants et les jeunes, malgré leurs différences, doivent avoir les mêmes opportunités et possibilités d’apprentissage quel que soit le type d’écoles.

    En France, la loi du 11 février 2005 proclame: « tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé est inscrit dans l'école de son quartier. Il pourra ensuite être accueilli dans un autre établissement, en fonction du projet personnalisé de scolarisation. » 

    En bref, la règle c'est la scolarisation des enfants en situation de handicap dans des écoles « normales. », l'accueil en structure spécialisée, l'exception.

    le parcours de scolarisationen France

    «  Partie du déni qui menait à l’exclusion totale, l’éducation des personnes en situa-tion de handicap a évolué vers l’acceptation correspondant à la ségrégation (écoles spé-ciales), puis à l’intégration avec l’apparition de la notion de besoins éducatifs spéciaux et actuellement à l’inclusion qui vise l’école pour tous, fondée sur la participation, l’éga-lité et l’insertion dans la communauté. »

    Cette citation tirée d'un rapport d'Ernestine N'go Melha résume bien l'histoire de la prise en charge en France et l'actuelle mission inclusive que s'est fixé l'Etat, notamment à travers la loi du 11 février 2005.

    Dans la pratique voici le parcours actuel pour faire prendre en charge un enfant at-teint de handicap.

    Généralement sur l'avis de médecins, les parents ou les proches de l'enfant contactent la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) dont ils dépendent. Cette plateforme d’accueil et d’accompa-gnement des personnes handicapées et de leur famille a également une mission de sensibilisation auprès du grand public.

    Elle est l’interlocuteur privilégié entre les structures spécialisées, les différents sys-tèmes d’aides et les bénéficiaires.

    Chaque MDPH dispose d'une équipe pluri-disciplinaire, composée de professionnels provenant de divers horizons du monde so-cial, sanitaire (médecins, ergothérapeutes, psychologues...), médico-social, scolaire, de l'insertion professionnelle...  Sa composition varie en fonction de la nature des besoins ou du handicap de la personne concernée. Avec le jeune et sa famille, cette équipe établit le Plan Personnalisé de Scolarisation (PPS). Ce plan est ensuite validé par la Commission des Droits et de l'Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH), dont un tiers des membres est composée de représentants de personnes handicapées.

    La mise en place concrète du PPS est alors confiée à un « enseignant référent » (désigné par la MDPH). 

    Au moins une fois par an, ce plan fait l’objet de mises au point permettant de le réadapter au contexte et aux besoins de l’enfant.

    © AeA / Un enfant découvrant le braille au Cambodge.

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    Inde : le handicap n’est plus un obstacle. Un parrain nous raconte le Centre pour enfants handicapés

    © AeA / Quelques rares écoles accueillent les enfants en situation de handicap.

    © AeA / Inde.

    © Adam Papin / Apporter des soins appropriées.© Adam Papin / Adam et son filleul Krishna - Inde.

    ©  Adam Papin / Permettre aux enfants de retrouver le sourire.

    Adam P. parrain pour Aide et Action depuis 2006, est parti en juillet 2012 en Inde à la rencontre de son filleul Krishna.Il a profité de ce voyage pour visiter certaines des écoles et centres pour enfants en situation de handicap accompagnés par l’association.

    Découvertes et émotions fortes étaient au rendez-vous de ce périple inoubliable.

    Dans le district très pauvre de Mahabub Nagar où Aide et Action intervient, plus de 66 000 personnes vivent avec un handicap, parfois très lourd. Ils n’ont cependant accès à aucun soin, aucune éducation, aucune infrastructure susceptible de les soutenir et de les aider à s’insérer.

    L’association travaille dans cette région avec Committments. Une institution mobilisée depuis 10 ans pour le développement et le mieux-être des personnes ayant un handicap en Andhra Pradesh. Ensemble, ils développent des centres où les enfants ayant un handicap et leurs familles obtiennent réconfort et thérapies adaptées.

    «  Dans les écoles que je visite, chacun observe l’autre pour essayer de mieux comprendre les difficultés et souffrances de chaque enfant. Pour moi c’est difficile, je ne suis pas habitué à tant de souffrances » .

    «  Après un bref moment avec mon filleul Krishna, nous partons pour un autre village, près de Garlapadu voir une école pour enfants handicapés. Certains sont aveugles, d’autres malvoyants, d’autres encore ont des problèmes d’audition ou d’élocution. Les enfants les plus gravement atteints souffrent d’autisme, de paralysie ou de retards mentaux ».

  • 16 / AIDE ET ACTION - n° 12517 / AIDE ET ACTION - n° 125 17 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Dossier

    3 photos ci-dessus : © Adam Papin / Talents et dévotion des équipes.

    © Adam Papin / Inde

    © Adam Papin / Inde

    « Nous nous sommes rendus dans l’un des centres pour enfants souffrant d’handicaps très lourds. Comme dans les autres centres, parents et bénévoles sont très impliqués dans la mise en place de thérapies et de soins adaptés aux besoins des enfants  ».

    «  Le plus surprenant, c’est que malgré leurs nombreuses difficultés, tous les enfants sourient et ne demandent qu’à jouer. Je suis impressionnée par le talent et la dévotion des équipes enseignantes et soignantes qui s’occupent eux ».

  • 18 / AIDE ET ACTION - n° 12519 / AIDE ET ACTION - n° 125 19 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Mobilisez- vous

    La Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) est aujourd’hui le rendez-vous incon-tournable des acteurs du développement et de la solidarité. Une fois de plus, les bénévoles d’Aide et Action France se sont mobilisés pour ce moment unique, riche en rencontres et débats. A commencer par l’équipe Aquitaine qui s’est rendue dans les collèges et lycées de la région pour infor-mer et sensibiliser les lycéens à l’impor-tance de la solidarité internationale. Ils sont

    Emotions et mobilisations étaient au RDV de la Semaine de la Solidarité

    Solidarité au collège : oral réussi pour une enseignante guinéenne

    Les équipes bénévoles d’Aide et Action n’ont une fois de plus pas ménagé leurs efforts à l’occasion de la Semaine de la Solidarité Internationale. Animations dans les établissements scolaires, projection de fi lms, conférences sur l’exclusion éducative se sont multipliées du 17 au 25 novembre pour réfl échir ensemble aux enjeux de l’éducation dans le monde.

    Enseignante en Guinée, Mariama Tambassa est allée à la rencontre d’élèves du collège Taillecourt, dans le Val d’Oise. Sa mission : partager avec eux, dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale, sur les réalités du système éducatif en Guinée.

    notamment revenus sur les projets développés par l’association en Haïti suite au séisme du 12 janvier 2010. Autres villes, autres évènements: Cinq conférences étaient organisées à Caen, Le Mans, Angers, Lorient et Le Havre sur le thème : « L’exclusion éducative ». En 2012, 61 millions d’enfants sont privés d’éduca-tion, 796 millions d’adultes sont analphabètes, dont 525 millions de femmes. Aide et Action, forte de 30 ans d’expériences, se mo-bilise pour que toutes et tous aient accès à l’éducation. L’un des nombreux droits essentiels- accès à l’eau, à la nourriture…._ mis à l’honneur à l’occasion de cette 15ème édition de la SSI. Plus d’infos sur le site d’Aide et Action, rubrique s’informer

    « On se doit tous d’être respectueux envers celui ou celle qui nous transmet le savoir », explique Mariama, enseignante Guinéenne aux élèves du Collège Taillecourt dans le Val d’Oise. De passage à Paris, elle est venue avec Aide et Action rencontrer deux classes de 5ème qui, par un parrainage de projet, s’engagent sur la solidarité et l’éducation en Guinée. Là-bas, en en effet, pas question de plaisanter avec l’apprentissage. L’école est diffi cilement accessible alors si l’on a la chance d’y aller, c’est pour apprendre. «  Il y a près de 80 enfants par classe, les enseignants ne peuvent pas suivre chaque élève », explique Mariama.

    A cela s’ajoutent les problèmes de transports pour ceux qui habitent loin et de cantine scolaire. «  En plus, de nombreux enfants travaillent. Aujourd’hui, beaucoup quittent le système scolaire sans savoir lire ni écrire. C’est aux parents, aux enseignants et aux ONGs de trouver des solutions.»

    D’où l’importance de la solidarité. Un concept que les élèves du Collège de Taillecourt expérimentent tout au long de l’année grâce à l’école qu’il parraine avec Aide et Action. « Pour faire de la solidarité, il faut avant tout d’abord apprendre à connaître l’autre », explique Mamadou Diallo, Chargé de relation donateur, qui a également participé à la rencontre avec les 5èmes. «  Je leur ai présenté l’association, sa mission et le lien de solidarité qu’est le parrainage. C’est le cœur de notre action : mettre en relation des personnes, qui, à travers la correspon-dance, vont échanger et s’ouvrir au reste du monde ».

    © AeA / L’intervention de Mamadou et Mariama sur l’importance du parrainage et de l’éducation n’a pas manqué de susciter l’intérêt des élèves de 5èmes du Collège Taillecourt.

  • 18 / AIDE ET ACTION - n° 12519 / AIDE ET ACTION - n° 125 19 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Mobilisez- vous

    La presse en parle...(plus d’infos dans Echos des Medias sur aide-et-action.org)

    Le Monde 

    Carte scolaire et mixité sociale à l’école.

    L’assouplissement de la carte scolaire devait rétablir l’égalité des chances. Force est de constater aujourd’hui que la discrimination scolaire est plus que jamais une réalité en France, explique Mahfou Diouf, Responsable de la Mission Educative d'Aide et Action France. Dans une tribune du Monde.fr. « Dans l’immédiat, il est urgent de renforcer les moyens humains des établissements situés en zone d’éducation prioritaire », insiste le spécialiste. A découvrir sur le site internet. La tribune est également citée dans le dossier publié dans le Monde en date du 5 septembre 2012.

    Lepape-info.com

    Nouvelle participation d’Aide et Action au Semi-Marathon de Paris 2013 « Aide et Action renouvelle son opération menée sur le Semi-Marathon de Paris, en invitant les coureurs à porter les couleurs de l’association lors de la prochaine édition le 3 mars 2013 », insiste lepape-info.com, site internet d’information sur la course à pied, la forme et le fitness. Le site rappelle en effet que depuis 2009 l’association spécialisée dans l’éducation propose à tous coureurs, amateurs et experts, de courir le semi pour l’éducation et de profiter d’entrainements collectifs animés par de véritables coachs sportifs.

    NosBambins.com

    Une campagne pour l’Education nationale ?

    La campagne de communication sur l’exclusion éducative lancée par Aide et Action en juin 2012 pourrait servir de support de communication au ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon suite au rapport sur la refondation de l’école publié le 9 octobre. Voilà ce que suggère Aide et Action dans un communiqué repris par le magazine en ligne dédié à la Petite Enfance NosBambins.com.

    Gardons le contact !

    Renvoyez ce coupon complété à : Aide et Action, service Relation donateurs, 53 Bd de Charonne, 75 545 Paris cedex 11.

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  • 20 / AIDE ET ACTION - n° 12521 / AIDE ET ACTION - n° 125 21 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Mobilisez- vous

    je cours pour l’education

    Ils sont de plus en plus nombreux depuis 4 ans à courir sous les couleurs d’Aide et Action. En 2012, ils étaient 250 à porter les maillots jaunes et l’inscription « L’éducation change le monde ». Rencontre avec Joanna, 32 ans, avocate, coureuse en 2012 et... 2013 !

    Le Semi-Marathon de Paris : le plaisir de courirEn 2012, le Semi-Marathon de Paris a battu tous les records. La 20e édition de l’épreuve avait vu près de 25 000 coureurs s’élancer depuis l’esplanade du château de Vincennes. Et pour la première fois de son histoire, un coureur (le kenyan Stanley Biwott) était descendu sous la barre de l’heure de course. Cette année le plus rapide sera-t-il un coureur Aide et Action ?

    aide et action :Quelle idée de courir 21 km…

    qu’est-ce qui t’as motivée ?joanna  : Je cherchais à reprendre le sport et je me suis dit que la course à pied pouvait être une bonne solution : elle peut se pratiquer n’importe quand, n’importe où, pourvu qu’on ait une paire de baskets. J'ai commencé à l’été 2011. J'ai rencontré une marraine d'Aide et Action qui m’a proposé de courir le Semi-Marathon pour l’association. Courir 21 km, cela m’a d’abord paru impossible. Puis l’idée a fait son chemin. Je me suis renseignée sur l’association, et cela m’a donné envie de me lancer dans cette aventure solidaire !

    aea : Ça veut dire quoi « courir pour Aide et Action »?joanna : Pendant la phase de préparation, il y avait 3 entraînements le soir en semaine, dans des lieux différents, ce qui permet à chacun, selon ses contraintes professionnelles et de famille d’assister à un ou plusieurs entraînements. Les coachs s’investissent à fond. Je les en remercie d’ailleurs. Ils ont fait des miracles avec moi. La preuve, je suis arrivée au bout des 21 km ! (rires) Les coureurs aussi s’investissent, tout le monde est là pour participer au même projet solidaire, et cela se ressent. Le jour du Semi-Marathon, courir pour Aide et Action, ça vous aide à avancer lorsque les jambes commencent à se faire lourdes. Courir non seulement pour soi, mais pour une cause solidaire, vous pousse à vous surpasser.

    aea  : Pourquoi as-tu choisi la cause de l’éducation ? joanna : Je suis persuadée que l’éducation est essentielle. C’est en favorisant l'accès à l’éducation que l’on donnera les clefs aux populations défavorisées et discriminées pour améliorer leur situation et leur avenir.

    aea : A quoi sert le stand Aide et Action présent sur le parcours le jour du Semi-Marathon de Paris? joanna  : On s’y retrouve tous avant la course pour déposer nos affaires, revêtir nos beaux t-shirts, prendre une boisson chaude, s’échauffer, s’encourager et partir ensemble vers les sas de départ. Après la course, cela permet de nous retrouver autour d’un ravitaillement vraiment très appréciable (sourires). L'année dernière le stand était placé au dernier kilomètre avant l’arrivée. Les membres de l’association et les bénévoles y font un travail formidable. Courir non pas seulement pour soi mais aussi pour une cause solidaire, cela vous pousse à surpasser vos limites.

    Le top 5 des raisonsde rejoindre l’équipede supportersAide et Action :

    1. S’engager pour faire progresser la cause de l’éducation2. La batucada Yolande do Brazil (ensemble de percussions), un sound system, des chants et des cris…il y a toujours de l’ambiance sur le stand Aide et Action !3. Les coureurs qui passent devant le stand vous remercient de votre présence : applaudissements, petites danses, tapes dans les mains et surtout, plein de sourires…4. Parce que cette année, il faut qu’on arrive à former une chaîne humaine jusqu’à la ligne d’arrivée ! On a besoin de vous !5. Et puis parce que sur le stand il y a des jeunes, des plus âgés, des salariés, des bénévoles et que tout ce beau monde… SE BOUGE POUR L’EDUCATION !

    Quelques règles primordiales pour courir en toute sécurité:

    • Boire beaucoup d'eau.• Ne pas oublier les étirements.• Planifi er correctement ses entraînements, rester progressif.• Toujours tenir compte de son état de fatigue. • Posséder un équipement adéquat, principalement les chaussures.Pour la deuxième année consécutive,

    l’Ecole Management School sera notre partenaire pour cet évènement.

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    Mobilisez- vous

    le coacH : damien, tecHnicien en génie climatique et coacH semi

    490km de course engagée pour l’éducationPlus de 6 000 euros ont été collectés pour financer les projets d’Aide et Action par vingt coureurs solidaires qui ont relié, en courant, Paris à Londres en juillet 2012. Bravo à tous pour leurs efforts et leur soutien qui ont contribué à faire progresser notre cause.

    aide et action : Pourquoi se définir un objectif en temps ? Je ne peux pas courir à mon rythme ?damien  : L'objectif de temps permet d'avoir un repère en terme de rythme pour la préparation (courir à 10km/h, par exemple). Cela crée également un impact visuel en réunissant les coureurs dans un même sas de départ, mais bien sûr chacun est libre de courir à son rythme le jour de la course !

    aea  : Pour participer à un semi, j’ai besoin d’un an de préparation?damien  : Cela dépend de la condition physique et mentale de la personne, la motivation étant primordiale. Trois mois de préparation permettent d'aborder la course sans craindre une blessure, après si vous comptez "faire un temps" il faudra peut être plus. (sourires)

    aea : Pourquoi courir pourAide et Action ?damien  : J'aime la philosophie de l’association. Comme le dit le vieil adage:  "Donne un poisson à un homme, tu le nourris pour un jour. Apprends lui à pêcher, il se nourrira toute sa vie."

    © AeA / Semi-Marathon de Paris 2012

    © Christophe Lasne / Les 20 coureurs se sont entraînés durant plusieurs mois tout en cherchant des sponsors pour relever leur défi pour l’éducation.

    «  Nous avons collecté 6 000€. C'est inférieur à ce que nous aurions espéré, mais nous sommes tous très contents d'avoir donné cette dimension humaniste à notre aventure  », explique Christophe Lasne. L’un des 20 coureurs qui, en juillet 2012, a relié Paris à Londres. L’objectif de ce défi hors-norme  :  «  montrer que l’olympisme et les valeurs solidaires, ce n’est pas seulement quelque chose que l’on regarde de loin à la télévision, mais qu’avec peu on peut faire de grandes choses » .

    un déFi pour l’éducationAu final, le défi est un succès : près de 500 km parcouru, une arrivée triomphale le 31 juillet au Stratford Olympic Stadium, près de Londres et surtout une mobilisation importante pour faire avancer la cause de l’éducation. «  Au delà des sommes récoltées nous avons contribué à faire connaitre Aide et Action tout au long de notre parcours et  même au delà de nos frontières. Nous espérons que cela aura été utile  », ajoute Christophe, qui revient

    Les communautés accompagnées par Aide et Action sont impliquées dans la gestion des projets d’éducation et apprennent à devenir autonomes.

    aea : Et si on ne peut pas courir le semi, peut-on participer tout de même ?damien : Bien sûr. On peut encourager les coureurs le jour de la course sur le stand d’Aide et Action, les sponsoriser sur leurs pages de collecte pour certains ou encore faire connaître l'évènement autour de soi. En bref, toutes les énergies sont bonnes à prendre, pour que ce défi soit une grande fête !

    en détail sur cette aventure exceptionnelle dans un récit de voyage disponible sur : www.aide-et-action.org/e_upload/pdf/ParisLondres2012_course.pdf

  • 22 / AIDE ET ACTION - n° 12523 / AIDE ET ACTION - n° 125 23 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Mobilisez- vous

    « Alice, Chargée de développement Grand Public à Aide et Action France, briefe l’équipe de recruteurs de rue.Nous écoutons attentivement ses conseils avant de nous lancer  : il faut être souriant, dynamique, amical et donner envie aux personnes rencontrées dans la rue de devenir parrain pour Aide et Action  », explique Xavier Du Crest, Directeur de la Communication d’Aide et Action International.

    Avec Amaury Perez et Vu Doan, respecti-vement Responsables Communication d’ Aide et Action Amérique- Latine Caraïbes et Asie du Sud-Est, ils ont expérimenté le recrutement de nouveaux parrains et do-nateurs dans les rues de Lyon le 8 octobre dernier.

    « C’est moi le griot Ouldaraman… C’est le chef du village qui m’envoie car vous allez devoir prendre d’importantes décisions pour vendre vos récoltes et répondre à vos besoins.» claironne le jeune étudiant de l’Ecole Supérieure de Commerce à l’attention des élèves de CM1/CM2. Habillé de vêtements africains, un tam-tam devant lui, assis dans un coin de la salle de classe, ce jeune animateur capte très vite l’attention des enfants. Son but : leur faire découvrir les différences culturelles et l’importance de la solidarité et de l’éducation grâce à un jeu de rôles où les enfants incarnent des familles sénégalaises.

    Baptême de rue pour les équipes d’Aide et Action International

    L’ESC Grenoble : une école engagée !

    Trois salariés d’Aide et Action International, originaires de France, du Vietnam et de la République dominicaine, sont allés à votre rencontre dans les rues de Lyon. Ils reviennent sur cette expérience inédite, riche en découvertes et rencontres de nouveaux parrains et donateurs.

    Entre la production de films tournés en Inde sur les projets d’Aide et Action International et des animations sur le développement durable dans les écoles, les étudiants de l’Ecole Supérieure de Commerce de Grenoble ne ménagent pas leurs efforts quand il s’agit de solidarité.

    «  C’était la première fois que je voyais une telle chose  », raconte Vu. «  Nous, novices, étions accompagnés par de vrais recruteurs de rue, ceux qui font ça à longueur d’année. C’est incroyable comme ils sont professionnels, dévoués. Leur engagement vient du cœur ». «  Je leur tire mon chapeau  : le travail qu’ils font est fatiguant, tant moralement que physiquement, et pourtant ils le font avec beaucoup de respect et d'humanité  », ajoute Xavier. Des qualités que les parrains rencontrés au fil de la journée n’ont pas manqué de confirmer  : «  Tous les gens que nous avons rencontrés ont reçu une information complète sur l'association. Ils sont repartis, sourire aux lèvres, avec une bonne image, simple et efficace de l'association. » conclut Xavier.

    ©  AeA / Amaury, Vu, Alice et l’un des streetmarketers aguerris dans les rues de Lyon.

    © AeA / Xavier, Directeur de la Communicationd’Aide et Action International s’est plié à l’exercice du Streetmarketing avec enthousiasme.

    Créée en 1989, l’association SOS (Savoir Oser la Solidarité) est depuis quelques années devenue très proche d’Aide et Action en Isère. Ainsi, outre le cycle d’animations dans les écoles, des membres de SOS sont partis en juin 2012 en Inde durant plus d’un mois. Sur place, ils ont rencontré les équipes d’Aide et Action et filmé le quotidien d’une petite fille de 12 ans au caractère bien trempé, du nom de Badi. « A travers ce reportage, nous souhaitons faire découvrir le quotidien des enfants de ces villages reculés d'Inde. Nous espérons sensibiliser les jeunes et les moins jeunes à l'importance de l'éducation. », explique Lola Palmier, l’une des étudiantes qui a réalisé le documentaire. Vous pouvez d’ores et déjà voir la bande annonce du documentaire, disponible sur notre site. Restez connectés !

  • 22 / AIDE ET ACTION - n° 12523 / AIDE ET ACTION - n° 125 23 / AIDE ET ACTION - n° 125

    Boîte aux lettres

    AMBAVA, capitale malgache de la vanille, ville et district enclavé du nord-est de la grande île : un havre de paix et de sécurité pour le touriste dans le marasme d’une population multiethnique pressurée par la pauvreté. Le mérite d’Aide et Action Madagascar outre son expansion remarquable dans ce pays depuis sa création est d’avoir réussi le pari de la non-ingérence au profi t de l’instruction de dizaines de milliers d’enfants, option majeure de l’avenir de cette nation rurale. Nos parrainages respectifs et successifs en 20 ans de ma femme et moi nous ont permis de découvrir la richesse humaine du nord au sud et de l’ouest à l’est. En avion, en taxi-brousse, à moto, en 4X4, à pieds, en charrette zébu, en pirogue, la piste nous a conduits vers nos fi lleuls.

    A l’école, les enfants s’agitent dans tous les sens, c’est jour de fête et c’est tellement rare de voir la tête d’un vasa*. Le directeur et les 5 instituteurs extirpent JAO de la foule de ses pairs. Apeuré tel un gladiateur au milieu de l’arène, il tremble et ne tarde pas à verser quelques larmes salvatrices. Je m’accroupis pour me mettre à sa hauteur. Caresse dans le dos et main sur la tête ne suffi sent pas. Je l’invite à faire un salut « jeun’s », tape dans la main suivie d’un entrechoc des poings. La ola du public brise la glace, il est peut-être bizarre ce vasa mais plutôt sympa. La grande salle de classe qui accueille en moyenne 70 élèves par niveau déborde de visages souriants et de cacophonie chahuteuse.

    Fier comme Artaban, JAO ouvre la route vers son hameau. Passage de gués, rencontre colorée d’un vert caméléon, plantations de vanille entre 2 monts et 2 rizières, quelques serpents plus avant, et nous arrivons après une bonne heure de marche à quelques cases éparses blotties sous cocotiers et manguiers sur une petite hauteur. Nous entrons dans cet espace sombre d’une vingtaine de mètres carrés où Jao vit avec ses parents et ses frères et sœurs. Nouveau Noël, nous vidons nos derniers sacs pour les cadeaux personnels à l’abri des regards et des jalousies : produits alimentaires, huile, vache qui rit, haricots et des vêtements pour toute la famille.

    Nous revenons à l’école où nous attend un repas offert par l’association des parents d’élèves. Le soda à l’orange, encore un luxe comble de joie JAO autant que ses instituteurs. Il est temps de partir, les nombreux enfants nous accompagnent toujours avec le même entrain. Nous fi nissons notre journée en embarquant un jeune ado brulant de fi èvre vers le dispensaire de la ville. Fin de la carte postale. Quel impact aura eu notre visite, tous ces cadeaux sont-ils nécessaires, valoriser un enfant plutôt qu’un autre est-il raisonnable ? Autant de questions vaines in fi ne. Il n’y a pas de doute sur l’importance de la démarche car au même titre que l’Education elle apporte la découverte de l’autre et le désir mutuel d’avancer.

    - Yolande LE MERRER et Philippe MANENC, parrains fi dèles et convaincus -*vasa : un étranger

    Madagascar :une rencontre inoubliable

    Philippe Manenc, parrain d’Aide et Action depuis 20 ans, s’est rendu il y a quelques mois au nord-est de Madagascar. Parti à la rencontre de Jao, son fi lleul, il nous a livré, peu avant son décès, un témoignage d'une grande humanité sur cette rencontre qui l’a marquée. Nous le remercions infi niment, lui et sa femme Yolande Le Merrer, pour le soutien qu’ils ont apporté à la cause de l’éducation et pour leur engagement à nos côtés. 

    ©  Y. Le Merrer

  • L’éducationexclut aussi.agissons !

    www.aide-et-action.org droits

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    Le système éducatif n’est aujourd’hui plus synonyme de bien-être, d’emploi, ni de vie meilleure. En France, 1 enfant sur 5 de moins de 15 ans n’a pas acquis les compétences de base. En Afrique Subsaharienne, 4 jeunes adultes sur 10, ayant passé au moins 5 ans à l’école, sont analphabètes. Aide et Action, ONG de développement par l’éducation, mène depuis 30 ans des projets pour offrir à tous une éducation de qualité, facteur d’intégration sociale, culturelle et professionnelle. Soutenez notre action et dites non à l’exclusion.

    Coupon à retourner, accompagné de votre chèque, à : Aide et Action, 53 Bd de Charonne, 75 545 Paris cedex 11

    Je souhaite suivre : la scolarité d’un enfant un groupe d’enfants (classe ou école) un projet au choix d’Aide et Action

    Je choisis de verser tous les mois : 20 € 25 € 30 € Autre montant (minimum 20 €) :

    Oui, j’agis contre les nouveaux mécanismes d’exclusion. Je parraine avec Aide et Action.

    À chacun son parrainage.

    28 euros par mois pendant 1 an, c’est le coût de scolarisation d’une petite fille dans une école à Boffa en Guinée pendant 3 ans*.

    *Exemple donné à titre indicatif. Les dons sont affectés en fonction des besoins et des priorités d’Aide et Action.

    66% de réduction d’impôt.Si votre don est de 28 €, il ne vous coûtera en réalité que 10 € grâce à la déduction fiscale.

    Je joins un chèque correspondant à mon 1er mois de parrainage.

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