La thérapie · Maurizio Andolfi, Claudio Angelo et Paola D’Atena, La thérapie racontée par les...

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ISBN : 978-2-8073-0980-7

www.deboecksuperieur.com

ISSN : 1780-9517

"Aider l’enfant parentifié à aider ses parents

Philosophe de formation et psychanalyste, Pierre Michard est docteur en psychologie clinique. Ancien élève d’Ivan Boszormenyi-Nagy, il se consacre à la transmission de la thérapie contextuelle, supervise et consulte comme thérapeute.

Jean-G. Lemaire est professeur émérite de psychologie clinique à l’Université Descartes-Sorbonne et auteur de nombreux ouvrages portant sur la thérapie de couple et familiale.

Catherine Ducommun-Nagy est professeure associée au département du couple et de la famille de la Drexel University de Philadelphie et présidente de l’Institute for Contextual Growth.

Philippe Chanial est professeur de sociologie à l’Université de Caen (CERReV) et rédacteur en chef de La revue du MAUSS.

Avec la thérapie contextuelle, Ivan Boszormenyi-Nagy met en lumière chez l’enfant des capacités souvent ignorées de discernement, d’engagement

et de réciprocité positive (don) ou négative (représailles)face à ses parents parfois fragilisés, ou en conflit. L’enfant dit parentifié se veut responsable de ses propres parents et tente de réparer un monde injuste envers les siens.

Comment écouter et prendre en compte cet enfant dans nos pratiques éducatives et thérapeutiques ? Comment ne pas disqualifier les proches qu’il tente de soutenir ? Et comment oser recevoir d’un tel enfant ? Pierre Michard examine ces questions avec le regard de la philosophie et de l’anthropologie, tout en soulignant les points de vue alternés que le thérapeute doit adopter pour une intervention efficace. C’est une clinique de l’échange, du juste – voire du pardon – qui s’ouvre dans le dialogue thérapeutique.

Le professionnel de l’enfance, qu’il soit psychiatre, psychothérapeute, psychologue ou encore travailleur social, trouvera ici des pistes de réflexion pour mieux prendre en compte les spécificités du dialogue et de l’échange au sein de la famille et en favoriser la reprise.

j Une réflexion transdisciplinaire sur l’enfant

j Des pistes également pour aborder les nouvelles familles

j 30 cas cliniques et 2 entretiens commentés

DANS LA MÊME COLLECTION

Nouvelle édition

Haim Omer

carrefourdespsychothérapies

Traduction et préface d’Édith Goldbeter-Merinfeld

La résistance non violenteUne nouvelle approche des enfants violents et autodestructeurs

Nouvelle édition

Pierre Michard


Préface de Jean-G. Lemaire

Avant-propos de Catherine Ducommun-Nagy

Postface de Philippe Chanial

Enfant, dette et don en thérapie familiale

La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy

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Carrefour des psychothérapies

Collection dirigée par Édith Goldbeter- Merinfeld

Carrefour des psychothérapies a pour objectif de proposer à un large public de psychothérapeutes (psychologues, psychanalystes, psychiatres, etc.) des ouvrages écrits par des professionnels portant sur les différentes approches psychothérapeutiques.La collection accueillera également des ouvrages de réflexion sur la psychothérapie, ainsi que des auteurs qui apportent un éclairage original sur la pratique du thérapeute.

Résolument pluridisciplinaire, la collection est avant tout dédiée à la rencontre de pratiques et de théories d’orientations très diversifiées.

Dans la même collection

Maurizio Andolfi, Claudio Angelo et Paola D’Atena, La thérapie racontée par les familles. Un regard rétrospectif selon le modèle transgénérationnel

John Byng-Hall, Réinventer les relations familiales

Salvatore D’Amore (sous la direction de), Les nouvelles familles. Approches cliniques

Nicolas Favez, France Frascarolo-Moutinot et Hervé Tissot (sous la coordination de), Naître et grandir au sein de la triade. Le développement de l’alliance familiale

Édith Goldbeter-Merinfeld, Le deuil impossible. Familles et tiers pesant, 2e édition

Édith Goldbeter-Merinfeld, Juan Luis Linares, Luigi Onnis, Elida Romano et Marco Vannotti, Thérapie familiale en Europe. Inventions à cinq voix

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La thérapie contextuelle de Boszormenyi-NagyEnfant, dette et don en thérapie familiale

Pierre Michard

Préface de Jean-G. LemaireAvant-propos de Catherine Ducommun-NagyPostface de Philippe Chanial

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Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com

© De Boeck Supérieur s.a., 2017Rue du Bosquet, 7 – B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits réservés pour tous pays.Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

Imprimé en Belgique 2e édition 20171er tirage 2017

Dépôt légal :Bibliothèque nationale, Paris : avril 2017 ISSN : 1780-9517Bibliothèque Royale de Belgique, Bruxelles : 2017/13647/056 ISBN : 978-2-8073-0980-7

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5Sommaire

Préface 7

Avant-propos 17

Remerciements 23

Introduction 25

Première Partie

Les canons de la théorie

Chapitre 1 Qu’est-ce que l’éthique relationnelle ? 33

Chapitre 2 La trame éthique du vivre ensemble 59

Deuxième Partie

Le dialogue clinique de l’échange

Chapitre 4 Le cycle du donner, du recevoir et du rendre au sein de la famille 151

Chapitre 5 La loyauté et ses conflits 193

Chapitre 6 La légitimité 265

Sommaire

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troisième Partie

La démarche thérapeutique

Chapitre 7 La thérapie 305

Conclusion 355

Annexe 363

Postface 379

Bibliographie 385

Index 387

Organismes de sensibilisation et de formation à la thérapie contextuelle 391

Table des matières 393

Ivan Boszormenyi-Nagy (1920-2007) – Aperçu biographique 398

Les auteurs 400

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17Avant-propos

C’était avec plaisir que j’avais accepté de rédiger un avant-propos pour la sortie du livre de Pierre Michard en 2007 et je tiens mainte-nant à le féliciter pour le succès de son ouvrage et sa réédition. Elle témoigne du grand intérêt que son travail continue à présenter pour les professionnels du champ de la santé mentale et du champs social. Une relecture récente de son livre m’a ouvert de nouvelles perspec-tives sur son actualité et sur l’importance d’éléments qui méritent une attention toute particulière.

Il est évident que le thème principal du livre est l’œuvre de Boszormenyi-Nagy et la présentation de la thérapie contextuelle. Ce qui ne saute pas tout de suite aux yeux est l’importance du sous-titre « Enfant, dette et don en thérapie familiale ». Son postulat peut se résumer à une phrase lue dans la conclusion de son livre : « L’enfant contemporain a droit à son engagement éthique. Il a droit de donner, même dans le chaos relationnel dont il peut être issu. »

Il souligne les contradictions dans lesquelles la société moderne et beaucoup de thérapeutes placent les jeunes : on leur demande de respecter leurs parents et la société, et de devenir des adultes respon-sables. En même temps, on les décourage quand ils essayent de se montrer loyaux envers leurs parents parce que l’on estime que cela

Avant-propos

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18 La thérapie contextuelle de Boszormenyi-Nagy

va les empêcher de devenir autonomes. Or selon le point de vue des thérapeutes contextuels, c’est dans le lien et dans l’acceptation de la redevance envers les autres que l’autonomie s’acquiert, pas dans la coupure. Il devient donc essentiel d’aider les parents à accepter de recevoir les dons et la loyauté de leurs enfants sans avoir à se sentir mal jugés par la société.

Le message de Pierre Michard devrait interpeller tous les inter-venants qui se préoccupent du devenir des jeunes dans la société post-moderne qui est la nôtre. Je pense aussi que son message revêt une importance nouvelle à l’heure actuelle. Pour moi, il est difficile de ne pas faire un lien entre la difficulté que notre société montre pour soutenir les jeunes dans l’expression de leur loyauté à leur famille et la velléité de certains d’entre eux d’aller l’offrir à des groupes terroristes qui n’attendent que cela pour s’assurer de nouvelles recrues. Toutes les personnes qui s’intéressent de près ou de loin à la prévention de la radicalisation pourront donc bénéficier de la lecture de son ouvrage.

Je pense que l’ouvrage de Pierre Michard peut aussi donner des pistes à ceux et celles qui s’intéressent à la question des nouvelles familles, non pas simplement des familles dites recomposées, mais celles qui ont été rendues possibles par les techniques de reproduc-tion assistée avec implication de tiers (don de sperme ou d’ovocyte, voire implication d’une mère porteuse). Si l’on se place dans la pers-pective offerte par Pierre Michard, l’essentiel pour les thérapeutes est de pouvoir entendre les enfants quand ils se posent des questions sur la dette qu’ils pourraient avoir envers les personnes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à leur venue au monde, surtout quand il s’agit d’anonymes.

Je reviens maintenant à la démarche générale de Pierre Michard en rappelant que son intérêt pour la thérapie contextuelle date de plusieurs décennies. Dans les années 80 et 90, il a été l›un des participants les plus assidus aux séminaire organisés chaque été à Chexbres en Suisse par l’Institute for Contextual Growth pendant lesquels Boszormenyi-Nagy offrait un enseignement intensif en anglais avec traduction en français. Comme il le mentionne plu-sieurs fois dans son ouvrage, une bonne partie du matériel qu’il prés-ente dans son livre provient des notes qu’il a prises au cours de tous ces séminaires. Il avait aussi assisté à de nombreux programmes de formation en Belgique et en France.

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19Avant-propos

Pierre Michard tient à se présenter autant comme un thérapeute familial que comme un professeur de philosophie, qu’il a enseignée pendant des années dans des hôpitaux de jour pour adolescents en soins psychiatriques en parallèle à ses activités cliniques. Il a tou-jours occupé une position particulière parmi les thérapeutes contex-tuels à cause de sa volonté d’établir des liens entre les travaux de Boszormenyi-Nagy et ceux d’un certain nombre de philosophes et d’anthropologues qui sont allés dans des directions parallèles. Cette détermination a été à la source de tout son travail. Il s’était rendu à Philadelphie pour parler de son projet et de ses questions avec Boszormenyi-Nagy, qui avait montré un grand respect pour sa démarche et pour tout le travail qu’il avait accompli.

Il faut rappeler que le matériel que Pierre Michard était déterminé à déployer dans son ouvrage avait fait l’objet de quatre livres et de plus de cinquante articles de la part de Boszormenyi-Nagy. Il faut ajouter à cela tout le matériel issu de ses séminaires et les nombreux écrits de ses collaborateurs et des personnes qui ont abordé la théra-pie contextuelle dans leurs travaux ou leurs enseignements.

Pour réussir dans ce challenge, Pierre Michard a dû faire des choix, en particulier celui de ne pas revenir sur l’histoire du fondateur de la thérapie contextuelle ou sur l’histoire du déve-loppement de l’approche, estimant que ces sujets avaient déjà été suffisamment été abordés ailleurs. Les lecteurs et lectrices qui aborderaient son livre sans aucun point de repère pourrait tout de même se sentir un peu perdus. Je leur propose donc de se référer à l’aperçu biographique qui a été introduit en fin d’ouvrage ainsi qu’à la bibliographie.

Pour l’instant, il suffit de se rappeler que Boszormenyi-Nagy a été à la fois d’un des pionniers de la thérapie familiale et le fondateur de la thérapie contextuelle. Avec les autres pionniers de la thérapie fami-liale, il a partagé la notion que notre comportement ne dépend pas seulement de déterminants biologiques ou psychologiques mais aussi de déterminants systémiques. C’est aussi l’époque du modèle bio- psycho-social de la maladie mentale. Mais il ne s’arrête pas là. De par ses recherches cliniques, il découvre que notre attente de justice et de loyauté dans nos relations proches est un déterminant important de notre attitude envers les autres. Il donne le terme d’éthique rela-tionnelle à ce déterminant et propose dès lors un modèle à quatre dimensions pour rendre compte de notre réalité relationnelle.

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Boszormenyi-Nagy avait aussi très vite adopté la position des philosophes existentiels pour qui l’existence du soi dépend d’un lien avec un autre. Il parlera dès lors de dépendance ontique et il esti-mera que cette dépendance constitue un déterminant fondamental des relations interpersonnelles. Par contre, ce n’est que très tardive-ment qu’il fera une place pour ce déterminant dans son modèle mul-tidimensionnel : la dimension ontique, une cinquième et nouvelle dimension.

L’ouvrage de Pierre Michard commence par une évocation des prémices théoriques de la thérapie contextuelle à travers une longue présentation de l’éthique relationnelle. C’est là qu’il s’engage pour nous montrer les liens qu’il a repérés entre cette approche et l’œuvre de plusieurs philosophes et de plusieurs anthropologues. Il insiste aussi sur l’originalité de la thérapie contextuelle et fait des hypo-thèses intéressantes sur les raisons de la résistance qu’elle a suscitée auprès des professionnels de la santé mentale.

C’est dans cette partie qu’il aborde également toute la question du rapport soi-autre et des conditions de la véritable autonomie. J’ai donc regretté que sa démarche n’ait pas ouvert sur une présentation de la dimension ontique et qu’il en soit resté à un modèle de la thérapie contextuelle à quatre dimensions seulement. Je l’encou-rage donc à écrire sur ce nouveau thème et la tâche devrait lui être facile vu son aisance dans l’abord des sujets qui sont en lien avec la philosophie.

Il passe ensuite en revue toute une série de situations cliniques qui peuvent bénéficier d’un éclairage contextuel. Il étaye son propos par des apports théoriques, par de la discussion de vignettes cliniques et surtout par des séries de questions que l’on trouve à la suite de chaque section. Sa démarche est très originale car elle permet aux lecteurs et lectrices de mieux imaginer comment peut se présenter le dialo-gue entre l’intervenant contextuel et la famille même si les réponses des membres de la famille ne sont pas incluses. Le livre n’est pas un manuel de thérapie contextuelle. Il faut donc éviter de prendre les questions comme des recettes à appliquer dans n’importe quelles cir-constances. Par contre, elles peuvent permettre aux lecteurs et lec-trices de mieux pénétrer dans le monde de la thérapie contextuelle en appliquant ces questions à leur propre vie.

Je souhaite terminer ici en souhaitant que beaucoup de nouveaux lecteurs et lectrices se lancent dans le parcours proposé par Pierre

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21Avant-propos

Michard, et que les autres reprennent la lecture de son texte avec un œil frais. Je suis sûre que comme moi, ils feront de nouvelles découvertes.

Catherine Ducommun-Nagy

Spécialiste F.M.H. en psychiatrie et psychothérapie d’enfants et d’adultes (Suisse)

Professeure Associée, Graduate Programs in Marriage and Family Therapy, Drexel University, Philadelphie, États-Unis.

Présidente, The Institute for Contextual Growth, Inc. Glenside, États-Unis, institut fondé par Ivan Boszormenyi-Nagy

dont elle est la veuve.

Contact : [email protected]

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23Remerciements

Mes remerciements vont :

À Ivan Boszormenyi-Nagy, professeur émérite, pour son enseigne-ment dans les nombreux séminaires auxquels j’ai participé.

Au Professeur Catherine Ducommun-Nagy, animatrice-discutante et tra ductrice de ces mêmes séminaires. Ils servent de référence à ce travail.

À Guenièvre Shams Ajili, coauteur de notre opuscule L’approche contex tuelle (1996), pour ses remarques aussi vives que pertinentes et sa colla boration pour la traduction des ouvrages d’Ivan Boszormenyi-Nagy.

À Jean-Georges Lemaire, professeur émérite de psychologie clinique.

Au Docteur Jean-Marie Lemaire, promoteur des cliniques de concerta tion, qui m’a introduit à ces pratiques étayées par l’approche contextuelle ; et à Joëlle Thonar de Liège. Aux collègues belges, en les remerciant notamment de m’avoir confié leurs notes des sémi-naires de Boszor menyi-Nagy auxquels nous participions, et pour nos coanimations dans le cadre de formations à l’approche contextuelle en Algérie, en Belgique, en Italie et en France.

Remerciements

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À Marie-Claire Michaud, « inventeur » du « centre de proximité et de ressources École et Famille » de Saint-Ouen l’Aumône. L’apport de l’expérience clinique du centre auquel elle m’a permis de participer a sti mulé ma réflexion.

Aux collègue des « L’École des Parents », pour m’avoir soutenu dans l’introduction de l’approche contextuelle lors des premières for-mations en France.

Au Docteur Petel et aux collègues de Fractale, pour la création des groupes d’histoires de vie s’inspirant de l’approche contextuelle, et les formations de thérapeutes contextuels.

Aux collègues de C.M.P. : le Docteur Baudy et Roselyne Lévy-Bass, notre cothérapeute depuis une vingtaine d’années, qui ont « supporté » mon évolution professionnelle de thérapeute.

Aux collègues de l’hôpital de jour du Cerep qui ont lu et com-menté cer tains chapitres de cet ouvrage et à son ancienne directrice Dominique Larche.

Au Docteur Jean-François Le Goff pour avoir le premier introduit et invité Ivan Boszormenyi-Nagy en France.

Aux proches et aux familiers.

À Thomas et à sa mère Catherine Langumier.

À Berthe Arnauld, Thierry Bardyn, Jean Chami, le Docteur Éric Mizzi, Bernard Pechberty.

Et à Fabienne Mizzi, ma compagne, pour la persévérance de son soutien.

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25Introduction

Si nous avions pris l’option de décrire l’œuvre d’Ivan Boszormenyi-Nagy depuis ses débuts jusqu’à son aboutissement actuel, elle se présen terait comme une évolution visant à dégager et à redécouvrir l’impact au sein des relations humaines les plus intimes d’une « norme » de justice. À partir d’un socle diffus et d’une pratique s’élabore – dans les ouvrages publiés et surtout les séminaires des dix dernières années1 – un resserre ment théorique et thérapeutique autour de la justice comme réciprocité négative et positive, justice de plus en plus traversée par la logique du don. L’approfondissement permanent de cette thématique provoque la constitution d’un nouvel objet clinique et ouvre à de nouvelles possibili tés thérapeutiques.

Labyrinthe aux entrées et aux carrefours multiples, l’entreprise montre un effort incessant pour faire du donner, du recevoir et du rendre, le vif de la relation et le levier majeur d’un plan thérapeu-tique. Le long cheminement préparatoire, autant théorique que cli-nique, se fraye au contact avec la famille en tourment. Il nécessite

1. Il s’agit de séminaires se déroulant depuis la fin des années 1980 en Belgique, en France et en Suisse. Nous avons assisté à la plupart d’entre eux. La traduction est assurée par C. Ducommun-Nagy. Nous avons confronté nos notes à celles de Joëlle Thonar et du Dr Jean-Marie Lemaire.

Introduction

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un « affrontement » per manent avec les concepts qui occupent le terrain psychothérapique, et simultanément le secours de ces mêmes notions, pour préciser la spécifi cité de la découverte et confirmer la richesse des concepts plus commu nément admis. L’approche contextuelle contient des potentialités inexploitées, des ressources thérapeutiques laissées en jachère dans le champ de la psychothéra-pie en France.

1. Un nouveau paradigme dans le champ de la psychothérapie

Notre projet de recherche se limite à déployer toute la valeur et la force d’explication de l’entreprise contextuelle moins dans son évo-lution que dans son état actuel. Il s’agit de baliser, de circonscrire ce sur quoi se concentrent l’effort et la posture du thérapeute quand il « alpague » la justice dans le lien, et de préciser l’objet « inventé », de repérer l’articu lation à d’autres modes thérapeutiques, d’adosser la connaissance déga gée à la « technique » thérapeutique.

Nous nous sommes attaché à considérer l’aspect humain de l’approche. Si on ne trouve pas, fort heureusement, de principe « pan-explicatif » de l’homme, il y a une porte ouverte, tout un pan d’humanité autour de la justice et de l’injustice d’un sujet comp-table, dans ses liens, de l’humanité de l’homme. Morceaux d’huma-nité qui jusqu’à présent avaient été exclus officiellement du monde de la thérapie et qui se réfu giaient clandestinement dans le savoir-faire et l’être du thérapeute. Il y a aussi, dans ce travail, l’espoir de soutenir le clinicien « nagyen sans le savoir » par une assise théo-rique raffermie.

Ainsi, Boszormenyi-Nagy pousse à mettre aux prises de la cli-nique des notions issues du sens commun, de la sociologie et de la philosophie telles que responsabilité, intention, justice, réciprocité, confiance, etc. Ces notions deviennent alors disponibles pour des compréhensions renouvelées dans le champ clinique. Bien qu’elles ne présentent pas l’aspect de notions « psy », il ne faut pas y voir d’errement hors de leurs champs conceptuels de naissance. Il nous faudra, sans cesse, insister pour dire en quoi et à quelles conditions elles sont pertinentes dans une aire délimitée de la clinique de la psychothérapie familiale.

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27Introduction

Décrire l’effort de conceptualisation, la posture autant humaine que professionnelle du thérapeute de famille, ne rien céder sur la tension théorique et le mode d’intervention, repérer les canons de la théorie, confronter sans assimiler, délimiter sans réduire, nous per-met en fin de compte d’amarrer l’approche contextuelle à des para-digmes présents dans les sciences humaines.

2. Un défi épistémologique

« Découverte empirique », « découverte clinique », affirme Boszor-menyi-Nagy, la justice n’est pas un ajout, un supplément tardif aux rela tions, elle est le cœur, la pâte des relations. « Justice » toujours déjà là, à l’œuvre, antérieure aux règles locales, à la morale en vigueur, aux droits légaux fondés établis dans les institutions, « justice » pré-cédant le corpus des lois écrites qui conduisent aux droits, « justice » antérieure aux morales fondées par les philosophes.

Le théoricien se donne donc pour mission de mettre en avant, d’extraire cette « réalité relationnelle » parmi d’autres réalités ayant tout autant de dignité de réalité, mais plus communément acceptées par la communauté des « psys ». Il y a là comme un défi épistémolo-gique à cette communauté, une ouverture sur un mode de pensée et d’interven tion inaccoutumée, en contradiction avec le savoir consti-tué à forte exi gence scientifique et, de plus, bâti en dehors de toute morale et de tout moralisme.

Souvent, les théories psychothérapiques contemporaines se pré-tendent scientifiques à l’écart des valeurs judéo-chrétiennes. Elles se sont penchées sur « les maladies de l’éthique ». Elles défendent une sorte d’éthique de la santé psychique : le seul critère moral tangible, le juste et l’injuste, n’étant pas de la partie. Les tentatives visant à remplacer les cri tères de justice par des critères scientifiques sont totalement anti-scienti fiques, répète souvent Boszormenyi-Nagy.

Introduire les critères de la justice dans le lien intime provoque à la fois suspicion et réprobation, comme une discordance, voire une disso nance cognitive chez ceux qui s’aventurent vers la pratique contextuelle, surtout s’ils sont formés à d’autres approches théra-peutiques. S’engager et accéder à l’entreprise nécessite un déver-rouillage épistémologique, plus rude pour les psychothérapeutes que pour les philosophes et les sociologues. Tout se passe comme si les

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compétences antérieures dure ment acquises tant par le travail sur soi que par l’expérience clinique avec les patients engendraient un savoir écran.

La pensée de Boszormenyi-Nagy est sans cesse confrontée à sa nou veauté. Notre initiateur réalise cette performance d’être cité par de nom breux auteurs, systémiciens, psychanalystes, et d’être consi-déré par chacun comme un des leurs. Le savoir reconnu ne fait pas de Boszor menyi-Nagy un auteur débattu, critiqué. L’œuvre est souvent citée mala droitement ou résumée de manière brillante, comme si la communauté la pressentait interrogeante, sans pouvoir la cerner dans le vif des consé quences de ses options. Auteur « annexé », on lui fait des emprunts hété roclites. Les thérapeutes systémiciens s’emparent et détournent certains de ses concepts, tels que le conflit de loyauté ou la parentification. Les psychanalystes le classent dans leurs rangs, au nom de la notion de dette et d’une préoccupation commune du transgénérationnel. Nous ne pou vons pas parler de véritable réélabo-ration à l’occasion d’une compréhen sion systémique ou psychanaly-tique, mais plutôt de cryptes conceptuelles émigrées dans un champ théorique étranger peu hospitalier, de concepts copiés-collés qui risquent d’amoindrir les spécificités et la pertinence des différentes théories en présence.

Notre projet de recherche vise à appréhender le sens global, le cadre théorique et la pratique thérapeutique, qui forment une cohérence, plutôt que d’insister sur les analogies entre l’entreprise nagyenne et les travaux des psychothérapeutes.

« On n’emprunte souvent que ce qu’on se disposait à inventer », écrit André Leroi-Gourhan2. Lorsque nous formons à l’approche contextuelle, il nous arrive d’être sidéré de la facilité avec laquelle certains partici pants pénètrent dans cet univers, le reconnaissent d’emblée comme évident et familier. Par contre, pour d’autres, la formation à l’approche contextuelle provoque un dérèglement per-manent des certitudes anté rieures, un arrêt de la répétition des « com-préhensions usées » et génère une « crise » des convictions cliniques. Boszormenyi-Nagy offre à la fois une mutation, une complexification du regard théorique et clinique, une tentative incessante d’intégrer l’apport des générations précédentes de thérapeutes, plutôt qu’un ébranlement des autres options thérapeutiques en fournissant une nouvelle panacée.

2. Leroi-Gourhan A. (1945). Milieu et techniques. Paris, Albin Michel, p. 373.

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33Qu’est-ce que l’éthique relationnelle ?

1. Un effort de prise de parole partagé

Comment Boszormenyi-Nagy découvre-t-il l’existence de ce noyau exis tentiel de justice, de ce principe de justice inhérent et présent à nos liens les plus intimes et les plus proches ?

Bien sûr, nous le verrons plus loin, notre auteur construit son tra-vail à partir d’une intuition qui lui est propre et qu’il prétend avoir puisée dans l’œuvre de Martin Buber. Mais cette intuition se révèle – ou plus exactement s’est révélée – dans le dispositif de la thérapie familiale par une manière d’être attentif, d’être plus proche de l’effort de discours des patients eux-mêmes. Écouter la volonté de décrire, de narrer la relation : le moment de l’intention, la part réfléchie et explicite du geste, de l’acte. La description raconte l’expérience du lien, à travers des faits relation nels concrets. Se déclinent un état des choses, une sorte d’éventail, « un état des lieux » relationnels démar-rant au moment de l’intention de l’acte et se poursuivant vers les conséquences anticipables ou non prévisibles.

Notre travail consistera à comprendre l’essence de cette parole qui « mérite » d’être dite et entendue. Quelle est cette parole que

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Qu’est-ce que l’éthique relationnelle ?

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l’on peut entendre comme professionnel humain à l’oreille non par-ticulièrement aiguisée ? Une parole qui prend valeur de la circula-tion dans l’espace intime du cercle familial ou des générations, voire même d’un espace public plus large ?

Nous avons dit « écouter », mais cela n’est pas très approprié si par « écouter » nous entendons l’oreille du thérapeute. Il s’agit de pro-voquer entre les partenaires de la famille un discours et de l’écoute :

« Qu’est-ce que tu fais, qu’est-ce que tu voudrais faire lorsque ta maman pleure ? »

Décrire le geste en relation, l’acte en lien, narrer des faits centrés sur l’entre-deux ; décrire le point de vue de celui qui accomplit, mais aussi le point de vue de celui qui « récepte ». Décrire les pensées de la veille, les méditations de la veille et de l’insomnie :

« Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit lorsque vous ne dormez pas ? »

Les narrations de la préoccupation, les récits des prises de soins, mais aussi les témoignages des abus et des failles provoquées dans la confiance envers la vie sont d’un autre ordre que l’association libre indi viduelle ou la chaîne associative familiale. Ils ne portent pas au récit esthétique, encore moins aux rêves et aux fantasmes, mais ils incitent à saisir le réel commun. Ces discours ne se racontent pas pour se raconter, ils participent à l’élaboration d’un univers com-mun familial qui devient plus partagé, plus sensé, comme un monde humain. Il nous faudra revenir sur ce que provoque, chez les inter-locuteurs et le thérapeute, « la force » du témoignage. Grâce à lui prend naissance ce monde commun de l’entre-deux historique dont justement chacun peut dire quelque chose, ensemble avec les autres.

Le principe est là : un témoin-acteur parle de lui, de son expé-rience éminemment subjective et historique d’échanges dans le contexte fami lial. Personne ne peut dire à sa place, ne peut inter-peller de sa place un protagoniste, personne ne comprend mieux que lui son engagement, sa blessure dans le contexte, personne ne pourra se saisir mieux que lui à la fin du dialogue, personne d’autre que lui ne peut faire surgir ce monde commun partagé en quête de sens face à ses contemporains et dans la transmission à travers les générations.

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35Qu’est-ce que l’éthique relationnelle ?

« Une mère ça peut pas faire ça (des doigts cassés), ça peut pas être vrai que ça existe comme ça… Tu m’excuseras, maman, jusqu’à quand ça ira », disait l’enfant maltraité à sa mère institu trice au cours d’une thérapie familiale.« À l’époque des framboises, fallait les ramasser pour les vendre au marché, les gamins devaient le faire, on n’avait pas le droit d’en man-ger… Ma mère, elle nous avait fait souffler pour sentir… Ma sœur, elle s’est prise une rouste… (…) Le soir, elle a avalé les cachets. »

« Jusqu’à quel point le témoignage est-il fiable ? Cette question met directement en balance la confiance et le soupçon », dit Paul Ricœur1. Boszormenyi-Nagy n’ignore pas la « batterie de soupçons » mise en place par les sciences humaines, la difficile frontière, comme le dit tou jours le philosophe, entre, d’une part, la « fiabilité du récit » et, d’autre part, l’omission, l’autofiction animée par le désir, ou encore le discours obstrué par les enjeux d’intérêt et de pouvoir.

Le thérapeute s’appuie sur l’effort d’énonciation. Il « accroche » d’emblée en formulant des questions sur une possibilité de fiabi-lité des déclarations entre les partenaires de la famille : la thérapie commence par cette croyance dans la fiabilité de la parole et une confiance renouvelée dans cette même parole. Cette confiance dans la parole de chacun, anti cipée par le thérapeute, accentue la déli-vrance de la pensée dans les mots qui témoignent une sécurité et une crédibilité langagière pour décrire le monde des expériences com-munes de plus en plus intersubjectivement partagées.

On l’entrevoit : l’option se resserre de manière directive sur une pré cision narrative, une description authentique qui raconte la pro-fondeur de la réalité commune du lien interindividuel. Le thérapeute demande, solli cite un effort d’engagement dans un contenu qui dit l’effort d’engage ment dans l’acte et tente une justification de ce même acte. Un effort de prise de parole qui décrit le litige possible du lien à travers l’opposition des narrations.

Le thérapeute invite au témoignage, aide à formuler des descrip-tions « correctes » du réel relationnel, soutient le témoignage de l’abus, de la maltraitance, du mal subi, de l’engagement dans l’aide ou le souci. Surgit un décrire souvent assez proche d’un déploré, qui ne se laisse pas assu jettir comme une connaissance, qui ne se contente pas d’une explication causale ou de généralisations pertinentes.

1. Ricœur P. (2000). La mémoire, l’histoire, l’oubli. Paris, Seuil, p. 202.

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393Table des matières

Table des matières

Sommaire 5

Préface 7

Avant-propos 17

Remerciements 23

Introduction 25

1. Un nouveau paradigme dans le champ de la psychothérapie 26

2. Un défi épistémologique 27

Première Partie

Les canons de la théorie

Chapitre 1 Qu’est-ce que l’éthique relationnelle ? 33

1. Un effort de prise de parole partagé 33

2. Narration et éthique 40

3. Un effort théorique pour être au plus près de l’effort de dire des patients 43

4. Études cliniques de la justice dans le lien 46

5. Éthique relationnelle dans les divers types de relations 48

6. L’éthique relationnelle, définition 50

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Chapitre 2 La trame éthique du vivre ensemble 59

1. Le je-tu 591.1. Le dialogue 591.2. Le dialogue et l’acte 641.3. Altérité et éthique 671.4. Une clinique de la responsabilité face à la vulnérabilité 691.5. La préoccupation des conséquences 751.6. La réciprocité 781.7. La confiance 831.8. La culpabilité 881.9. La dynamique de la complémentarité de l’engagement

face aux besoins du proche 911.10. Obligations et mérites 941.11. Conclusion 95

2. Le contexte 972.1. Le contexte des contemporains 972.2. Le contexte comme héritage de justice 982.3. Le déficit de réciprocité entre les générations 1022.4. « Le grand livre », la mémoire du contexte 1092.5. La justice de l’ordre humain 119

Chapitre 3 Le dialogue théorique entre les différentes dimensions de la réalité relationnelle 123

1. La complexité relationnelle et motivationnelle 1231.1. La théorie de l’intégration 1241.2. Les organisateurs de la relation 1241.3. La théorie de la motivation 129

2. Les quatre dimensions de la réalité relationnelle 1312.1. La dimension des faits : « la dimension I » 1312.2. La dimension de la réalité psychique : « la dimension II » 1352.3. La dimension transactionnelle : « la dimension III » 1402.4. La dimension de la considération due et de la confiance méritée,

ou éthique relationnelle : « la dimension IV » 143

3. Conclusion 147

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Deuxième Partie

Le dialogue clinique de l’échange

Chapitre 4 Le cycle du donner, du recevoir et du rendre au sein de la famille 151

1. Donner, recevoir, rendre au risque du dialogue 153

2. Questions pour l’exploration du donner 1562.1. Donner dans le lien 1572.2. Don et parole 1592.3. Don et temps 1632.4. De la possibilité à l’épuisement à donner 1652.5. Donner, c’est accepter d’être créancier 1702.6. Le refus de donner 1712.7. Possibilité, capacité, droit de donner 1722.8. De trop donner à donner l’occasion de donner 1742.9. Donner et perdre 176

3. Questions pour explorer la demande 177

4. Questions pour explorer le recevoir 179

5. Les questions du prendre comme droit 186

6. Les questions de la réciprocité 186

7. L’exploitation ou la parentification 189

8. Qu’est-ce qui est donné, reçu et rendu ? 190

9. Conclusion 192

Chapitre 5 La loyauté et ses conflits 193

1. La loyauté 1931.1. La loyauté, une notion désuète 1931.2. La loyauté à travers culture et histoire 1961.3. Les racines de la loyauté : les liens de sang 1991.4. Loyauté et parentification 2021.5. Histoire du concept de loyauté dans l’approche

contextuelle 2041.6. Loyauté et suite des générations 2081.7. Gérer les loyautés : une affaire de famille 2091.8. Gérer les loyautés : un projet éducatif et culturel 2111.9. Modes de « résolution » des loyautés 2151.10. Le renouvellement de la notion de loyauté 2211.11. Conflit et clivage de loyauté 223

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1.12. Le travail thérapeutique autour du conflit et du clivage de loyauté 229

2. La parentification 2352.1. Quelques repérages autour de la parentification

à travers le temps 2352.2. Histoire de la notion de parentification 2392.3. La parentification appréciée du côté

de la charge parentale 2452.4. Le contexte de la parentification 2472.5. L’ouverture de la parentification 257

Chapitre 6 La légitimité 265

1. Le mérite : « une notion trop en avance dans l’univers de la psychothérapie » 2661.1. La légitimité comme mutation du sujet

par accumulation de mérite 2681.2. Le mérite est appel à justification 2751.3. Le mérite est appel à crédit 277

2. La légitimité constructive 2792.1. Les bénéfices à s’appuyer sur la légitimité constructive 2802.2. La légitimité destructrice 2852.3. La vengeance 285

3. La légitimité destructrice : identité et droits dans un contexte 2873.1. La tragédie de l’injustice 2903.2. Les manifestations cliniques de la légitimité destructrice 2943.3. Le travail thérapeutique autour de la légitimité

destructrice 297

4. Conclusion 301

troisième Partie

La démarche thérapeutique

Chapitre 7 La thérapie 305

1. Le thérapeute, le juge et le philosophe 3051.1. La thérapie au cœur de la survie de l’espèce humaine 3121.2. Le symptôme et l’intégrité des relations 314

2. La posture du thérapeute 317

3. Examiner les relations sous l’angle de leur application éthique 319

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4. Rechercher les ressources 327

5. La partialité multidirectionelle 329

6. L’exonération 341

7. Les principes de l’exonération 344

8. Les étapes processus de l’exonération 349

9. Conclusion 354

Conclusion 355

Annexe 363

Postface 379

Bibliographie 385

Index 387

Organismes de sensibilisation et de formation à la thérapie contextuelle 391

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Ivan Boszormenyi-Nagy (1920-2007) Aperçu biographique

Boszormenyi-Nagy1 est un psychiatre américain d’origine Hongroise né à Budapest, où il a fait toute sa formation médicale et psychiatrique avant d’arriver aux États-Unis en 1950 comme réfugié politique. ll décède à Glenside, dans les environs de Philadelphie, où s’est déroulé l’essentiel de sa carrière professionnelle.

Pionnier de la thérapie familiale et fondateur de la thérapie contextuelle, il a touché plusieurs générations de thérapeutes dans le monde entier par ses enseignements et par ses écrits parus dans plusieurs langues.

Il a reçu de nombreuses distinctions professionnelles aux États Unis, en Europe et en Amérique du Sud, dont le titre de Docteur Honoris Causa en Médecine de l’université de Berne en Suisse. Il s’est également vu décerner la médaille d’or de la République de Hongrie en marque de sa contribution à la renommée de son pays d’origine.

Arrivant à Chicago en 1950, il consacre les six premières années de sa vie aux États-Unis à une recherche visant à identifier les mar-queurs biologiques de la schizophrénie, ceci sur la base des études en physique et biochimie qu’il avait entreprises parallèlement à sa formation de psychiatre. En 1957, il est nommé responsable d’une unité de recherche sur la schizophrénie à Eastern Pennsylvania Psy-chiatric Institute (E.P.P.I.) à Philadelphie, où il travaillera jusqu’en 1980. Avec son équipe, il s’engage rapidement dans des avancées cliniques qui aboutiront à la découverte de la thérapie familiale, et ensuite à celle de l’importance de la justice et de la loyauté dans les relations familiales, dont découlera plus tard la thérapie contextuelle.

1. Suite à une série d’entrées problématiques dans Wikipédia, une confusion règne au sujet du nom d’Ivan Boszormenyi-Nagy que certains écrivent maintenant Iván Böszörményi-Nagy. Cette forme est strictement réservée á la langue hongroise et ne représente ni son nom légal ni son nom d’auteur.

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Son unité, rebaptisée unité de psychiatrie familiale, jouera un rôle important dans la diffusion de la thérapie familiale aux États unis et en Europe. Il est membre fondateur de l’American Family Therapy Association (devenue American Family Therapy Academy). Il a enseigné dans plusieurs universités de Philadelphie, pendant plus de vingt ans à Hahnemann University, où il a fondé un Master en thérapie du couple et de la famille dans la fin des années 70. Il consacre aussi une partie de son temps à des tournées d’enseignement qui l’entraîneront dans de nombreux pays. Il quitte ses fonctions acadé-miques en 1999 avec le titre de professeur émérite de psychiatrie de MCP/ Hahnemann University.

Dans les années 70, il fonde aussi un institut privé, l’Institute for Contextual Growth, Inc. C’est dans ce cadre que pendant les années 80 et 90 beaucoup de thérapeutes seront initiés à la théra-pie contextuelle, en particulier lors des séminaires intensifs d’été d’Ambler près de Philadelphie et ceux de Chexbres en Suisse.

Catherine Ducommun-Nagy

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Les auteurs

Pierre Michard est philosophe de formation et docteur en psychologie clinique. À l’issue de son cursus psychanalytique, il rencontre le fondateur de la thérapie contextuelle, Ivan Boszormenyi-Nagy, dont il suivra les enseignements durant une dizaine d’années.Sa vie professionnelle s’est déroulée dans des centres de thérapie familiale et au sein de diverses institutions de l’enfance (consultations médico-psychologiques, hôpitaux de jour, etc.). Il a été chargé d’enseignement dans diverses associations de l’enfance et universités : Paris-VII, Paris VIII, Paris-x.Il est cofondateur de Fractale et Processus, associations de formation au sein desquelles il se consacre à la transmission de la thérapie contextuelle en France et à l’étranger. Ses interventions et recherches portent sur le développement de l’approche contextuelle dans les champs de l’histoire de vie, de l’éducation ainsi que sur le lien entre les professionnels de l’enfance et les parents.Actuellement, il exerce dans une consultation privée comme thérapeute et superviseur en individuel et en équipe.

Jean-G. Lemaire est membre de la Société psychanalytique de Paris, professeur émérite de psychologie clinique à l’Université Descartes-Sorbonne et a dirigé le Centre médico-psychopédagogique du Centre hospitalier de Versailles. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages portant sur la thérapie de couple et familiale, notamment Les mots du couple (Payot, 2001).

Catherine Ducommun-Nagy est spécialisée en psychiatrie d’enfants et adolescents, et thérapeute familiale à orientation contextuelle. Après avoir effectué un long travail clinique auprès de jeunes en difficulté aux États-Unis, elle s’occupe désormais de la diffusion de la thérapie contextuelle, tout en étant professeure attachée au département du couple et de la famille de la Drexel University de Philadelphie, Pennsylvanie et directrice de l’Institute for Contextual Growth, fondé par son mari Ivan Boszormenyi-Nagy. Elle est enfin l’auteur de nombreux ouvrages sur la thérapie contextuelle et les loyautés familiales.

Philippe Chanial est professeur de sociologie à l’Université de Caen (CERReV). Il est également rédacteur en chef de la revue du MAUSS, ainsi que l’auteur d’ouvrages et d’articles portant sur une sociologie du don.

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ISBN : 978-2-8073-0980-7

www.deboecksuperieur.com

ISSN : 1780-9517

"Aider l’enfant parentifié à aider ses parents

Philosophe de formation et psychanalyste, Pierre Michard est docteur en psychologie clinique. Ancien élève d’Ivan Boszormenyi-Nagy, il se consacre à la transmission de la thérapie contextuelle, supervise et consulte comme thérapeute.

Jean-G. Lemaire est professeur émérite de psychologie clinique à l’Université Descartes-Sorbonne et auteur de nombreux ouvrages portant sur la thérapie de couple et familiale.

Catherine Ducommun-Nagy est professeure associée au département du couple et de la famille de la Drexel University de Philadelphie et présidente de l’Institute for Contextual Growth.

Philippe Chanial est professeur de sociologie à l’Université de Caen (CERReV) et rédacteur en chef de La revue du MAUSS.

Avec la thérapie contextuelle, Ivan Boszormenyi-Nagy met en lumière chez l’enfant des capacités souvent ignorées de discernement, d’engagement

et de réciprocité positive (don) ou négative (représailles)face à ses parents parfois fragilisés, ou en conflit. L’enfant dit parentifié se veut responsable de ses propres parents et tente de réparer un monde injuste envers les siens.

Comment écouter et prendre en compte cet enfant dans nos pratiques éducatives et thérapeutiques ? Comment ne pas disqualifier les proches qu’il tente de soutenir ? Et comment oser recevoir d’un tel enfant ? Pierre Michard examine ces questions avec le regard de la philosophie et de l’anthropologie, tout en soulignant les points de vue alternés que le thérapeute doit adopter pour une intervention efficace. C’est une clinique de l’échange, du juste – voire du pardon – qui s’ouvre dans le dialogue thérapeutique.

Le professionnel de l’enfance, qu’il soit psychiatre, psychothérapeute, psychologue ou encore travailleur social, trouvera ici des pistes de réflexion pour mieux prendre en compte les spécificités du dialogue et de l’échange au sein de la famille et en favoriser la reprise.

j Une réflexion transdisciplinaire sur l’enfant

j Des pistes également pour aborder les nouvelles familles

j 30 cas cliniques et 2 entretiens commentés

DANS LA MÊME COLLECTION

Nouvelle édition

Haim Omer


Traduction et préface d’Édith Goldbeter-Merinfeld

La résistance non violenteUne nouvelle approche des enfants violents et autodestructeurs

Nouvelle édition

Pierre Michard


Préface de Jean-G. Lemaire

Avant-propos de Catherine Ducommun-Nagy

Postface de Philippe Chanial

Enfant, dette et don en thérapie familiale


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La thérapie · Maurizio Andolfi, Claudio Angelo et Paola D’Atena, La thérapie racontée par les...

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