IMPACTS DES GAZ D’ECHAPPEMENT RECIRCULES ET DE L’HUILE …
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
PARCOURS : GENIE INDUSTRIEL
MENTION : GENIE MECANIQUE ET INDUSTRIEL
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR EN GENIE
INDUSTRIEL
GRADE : MASTER 2
IMPACTS DES GAZ D’ECHAPPEMENT RECIRCULES
ET DE L’HUILE DE FRITURE USAGEE
SUR LA COMBUSTION D’UN MOTEUR DIESEL
Présenté par : ANDRIA-MBOLARIVONY Lanjaniaina
Rapporteur :
Monsieur RANDRIAMORASATA Josoa Professeur titulaire à l’ESPA
Date de soutenance : 14 Mai 2018
PARCOURS : GENIE INDUSTRIEL
MENTION : GENIE MECANIQUE ET INDUSTRIEL
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES
POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’INGENIEUR EN GENIE INDUSTRIEL
GRADE : MASTER 2
IMPACTS DES GAZ D’ECHAPPEMENT RECIRCULES
ET DE L’HUILE DE FRITURE USAGEE
SUR LA COMBUSTION D’UN MOTEUR DIESEL
Présenté par :
ANDRIA-MBOLARIVONY Lanjaniaina
Rapporteur :
Monsieur RANDRIAMORASATA Josoa
Professeur titulaire à l’ESPA
Président de jury :
Monsieur RAKOTOVAO José Denis
Professeur titulaire à l’ESPA
Membre de jury :
Monsieur RAMAHAROBANDRO Germain ,Enseignant chercheur
Monsieur RANDRIANATOANDRO Grégoire , Enseignement chercheur
Monsieur RAKOTONINDRINA Tahiry , Enseignant chercheur
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO
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REMERCIEMENTS
Tout d'abord, nous rendons grâce à notre Dieu Tout Puissant qui nous a donné la force et la santé
pour mener à terme ce mémoire.
Ensuite, nous tenons à adresser nos sincères remerciements aux personnes suivantes :
-Monsieur ANDRIANAHARISON Yvon, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique
d’Antananarivo qui a assuré notre formation au niveau de l’école;
-Madame RAKOTOMANANA Dina Arisoa, responsable de la mention Génie Mécanique et
Industriel, qui n’a pas ménagé ses efforts et son temps pour nous donner des conseils judicieux ;
-Monsieur RANDRIAMORASATA Josoa, professeur titulaire à l’ESPA, qui nous a dirigés et
encadré tout au long de la réalisation de ce travail ;
-Monsieur le Président et tous les membres du jury qui vont porter leurs remarques et critiques
constructives à ce mémoire.
-Tous les enseignants de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo pour toutes les
connaissances qu’ils nous ont transmises durant ces cinq années d’études.
A nos parents et à toute la famille, nous témoignons notre profonde gratitude pour leur soutien
moral et financier.
Enfin, à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce présent travail, qu’ils
trouvent ici l’expression de notre sincère reconnaissance.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
Partie I : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
Chapitre I : Contexte de l'étude
I. Biocarburant : les enjeux
II : L’utilisation de l’huile végétale comme carburant
Chapitre II : Recirculation des gaz d’échappement
I. Le principe de l’EGR (Exhaust Gas Recirculation)
II. Les différents types d’EGR et leurs effets
III. Synthèse des résultats de recherche obtenus avec les systèmes EGR
Chapitre III : Influences et impacts des gaz recirculés et de l’HFU sur les paramètres de
fonctionnement du moteur
I. L’utilisation des gaz brulés en combustion
II. La chimie de l'EGR
Partie II : REALISATIONS PRATIQUES
Chapitre I : Dispositifs expérimentaux
I. Le moteur monocylindre
II. Les instruments
III. L’EGR
IV. Les carburants
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Chapitre II : Prélèvements et analyses des gaz
I. Prélèvements et analyses des gaz
II. Analyse des gaz prélevés
III. Les Protocoles d’essais pour déterminer le taux de recirculation et la
consommation
IV. Répétabilité des essais
V. Problèmes rencontrés
PARTIE III : RESULTATS ET ETUDES ENVIRONNEMENTALES
Chapitre I : Résultats, discussions et analyses
I. Les principales émissions de gaz à l’échappement
II. Les performances du moteur
III. Récapitulatif de l’effet EGR avec l’HFU et le gasoil
Chapitre II : Etudes des impacts environnementaux
I. Introduction
II. Objectif
Chapitre III. Evaluation des impacts environnementaux
I. Impacts négatifs
II. Impacts positifs
CONCLUSION
ANNEXES
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LISTE DES FIGURES
Figure I.1 : Evolution des normes européennes antipollution pour véhicule Diesel
Figure I.2 : Influence de la présence de CO et de N sur l'initiation et le déroulement de la
combustion
Figure I.3 : Durée de combustion selon la fraction molaire de CO initial
Figure I.4 : Impact de la présence de NO selon sa concentration sur l’oxydation de l’isooctane
Figure I.5: Effet de l’addition de NO sur la température cylindre
Figure I.6 : Influence de l’addition de NOx sur la pression cylindre
Figure I.7: Variation du taux d'introduction du méthane sur la pression cylindre, la température
cylindre et le dégagement de chaleur
Figure I.8 : Influence sur la combustion de l'incorporation de 1% et 10% d'EMHV dans
le carburant (1500tr/min, =0,73, PMI=3bar)
Figure II.1 : moteur accouplé à un alternateur monophasé
Figure II.2 : Modélisation du circuit EGR équipant le moteur d'essai
Figure II.3 : Gasoil et HFU
Figure II.4 : Modélisation du moteur avec signalisation de la localisation des points de
prélèvements des gaz
Figure III.1 : Oxydes d’azote avec gasoil et HFU, sans et avec EGR
Figure III.2 : oxygène avec gasoil et HFU sans et avec EGR
Figure III.3 : gaz carbonique avec gasoil et HFU sans et avec EGR
Figure III.4 : Monoxyde de carbone avec gasoil et HFU sans et avec EGR
Figure III.5: température d’échappement avec gasoil et HFU sans et avec EGR
Figure III.6 : température de fumée avec gasoil et HFU sans et avec EGR
Figure III.7 : Consommation spécifique avec gasoil et HFU sans et avec EGR
Figure III.8 : Rendement global avec gasoil et HFU sans et avec EGR
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau I.1 : Récapitulatif de l’influence de certaines espèces sur l’initiation et le déroulement
de la combustion
Tableau II.1: Caractéristiques du groupe électrogène
Tableau II.2: Caractéristiques du système d'injection utilisé
Tableau II.3 : Domaines de fonctionnement possibles avec ce moteur
Tableau II.4: Caractéristiques principales du gasoil et HFU
Tableau II.5 : Propriétés des carburants utilisés (valeurs mesurées)
Tableau II.6 : Tests de répétabilité pour la mesure des HC totaux, NOx, CO2, O2, et CO
Tableau III.1 : Variation de NOx
Tableau III.2: Variation de l’O2
Tableau III.3 : Variation de CO2
Tableau III.4 : Variation de CO
Tableau III.5 : Variation de la température d’échappement
Tableau III.6 : Variation de la température de la fumée
Tableau III.7 : Variation de la consommation
Tableau III.8 : Variation des valeurs du rendement
Tableau III.9: Résumé des variations relatives de l’EGR avec l’HFU et le gasoil
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LISTE DES ABREVIATIONS
ASE Accelerated Solvent Extraction
AVI AVance à l'Injection
b.p. Boiling Point
BSFC Brake Specific Fuel Consumption
CA Crank Angle
CAD Crank Angle Degree
CAI Controlled Auto Ignition
CFR Cooperative Fuel Research
DI Direct Injection
EGR Exhaust Gas Recirculation
EMHV Ester Méthylique d'Huile Végétale
ETBE Ethyl Tertio Butyl Ether
FID Flame Ionisation Detector
FTIR Fourier Transform Infra-Red
GC Gas Chromatography
HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
HFU Huile de Friture Usagée
HC HydroCarbures
HCCI Homogeneous Charge Compression Ignition
HPC Highly Premixed Combustion
HPLC High Performance Liquid Chromatography
IDI InDirect Injection
IQT Ignition Quality Tester
JSR Jet Stirred Reactor
LTC Low Temperature Combustion
MK Modulated Kinetics
MON Motor Octane Number
MTBE Methyl Tertio Butyl Ether
NADI Narrow Angle Direct Injection
PCCI Premixed Charge Compression Ignition
vii
PCI Premixed Compression Ignition
PMH Point Mort Haut
PMI Pression Moyenne Indiquée
PREDIC PREmixed DIesel Combustion
PRF Primary Reference Fuel
UNIBUS UNIform BUlky combustion Sytem
RON Research Octane Number
SOF Soluble Organic Fraction
TCD Thermal Conductivity Detector
Abréviations dans la nomenclature chimique
c Cis
Cyc Cyclo
DM Diméthyl
E Ethyl
m Méta
M Méthyl
p Para
t Trans
TM Triméthyl
Abréviations dans les équations bilan
° Radical
M Molécule neutre mais nécessaire à la réaction
R° Radical alkyle
RH Molécule d'hydrocarbure
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SYMBOLES
°V Degré Vilebrequin
Ɛ Taux de compression
ɸ Richesse
N Régime moteur
Padm Pression admission
P rail Pression au sein du rail d'injection
Q air Débit massique d'air
Q carb Débit massique de carburant
Q EGR Débit massique de gaz dans le circuit EGR
Q inj Quantité massique de carburant injecté
T adm Température admission
Tx EGR Taux de recirculation de gaz brûlés
Ti Durée d'injection
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INTRODUCTION
Ce mémoire intitulé " Impact des gaz d’échappement recirculés et de l’huile de friture usagée sur
la combustion d’un moteur diesel" s’inscrit dans le cadre du partenariat entre la Société HENRI
FRAISE Fils & Cie et l'ESPA ‘mention Génie Mécanique et Industriel’. En effet, une des priorités
stratégiques de ladite Société est de mettre en circulation des Véhicules économes écologiques à
travers une maîtrise de la combustion.
Ainsi, la problématique soulevée est la suivante : Comment maitriser la combustion à travers la
technologie provenant des gaz brûlés recirculés et un carburant adapté ? En effet, il est important
d’ analyser et de comprendre les interactions entre gaz frais et gaz brûlés en fonction des propriétés
des gaz d'échappement recirculés, notamment la composition et la température, et l'impact de
ceux-ci sur le contrôle d'une combustion à faible taux d'EGR en ajoutant un biocarburant.
Compte tenu de la dégradation de l’environnement actuel à cause des diverses pollutions et le
cout élevé de l’entretien des engins et véhicules, nous pensons qu’il est opportun de réfléchir sur
une technologie pouvant répondre aux intérêts économiques et à la préservation de
l’environnement.
Pour la réalisation de ce mémoire, nous sommes partis de l’analyse de documents et d’études
théoriques et ensuite nous avons procédé à la réalisation pratique des résultats d’analyse.
L’objectif visé par ce mémoire est d’étudier, voire optimiser la recirculation des gaz
d’échappement dans un moteur diesel ayant comme combustible les huiles végétales afin de
contribuer à un renforcement documentaire des publications agro- carburants.
Ce travail comporte trois (03) parties. La première partie sera constituée d'un rappel sur les
enjeux des biocarburants et les mécanismes de formation de polluants non réglementés. Des
connaissances actuelles sur la technologie EGR y seront aussi apportées.
La seconde partie comprendra la réalisation de ce mémoire ou le plan de recherche est constitué
par une présentation détaillée des dispositifs expérimentaux utilisés. Ensuite, un chapitre sera
consacré uniquement aux différents moyens pour parvenir à l’obtention des résultats.
La troisième partie présentera les résultats expérimentaux, les analyses et les discussions liés à
l'impact des gaz recyclés et le HFU sur l'initiation et le déroulement de la combustion. Ensuite,
une étude sur les impacts environnementaux de ce présent travail sera abordée
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Partie I : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
Pour bien appréhender le sujet, il convient de présenter dans cette première partie une vue
d’ensemble du contexte ainsi que les différentes technologies qui vont être étudiées. Pour cela on
va s’intéresser d’une part de l’utilisation des biocarburants et d’autre part la technologie EGR.
3
Chapitre I : Contexte de l'étude
Les fluctuations importantes du prix du baril de pétrole et la prise de conscience
collective du caractère "non infini" des énergies fossiles ont fortement relancé l'intérêt général
pour les biocarburants. Le remplacement d'une partie des carburants traditionnels par des
produits issus de la biomasse répond à un triple enjeu : économique (indépendance
énergétique) et environnemental (effet de serre).
I. Biocarburant : les enjeux
I.1. Épuisement des ressources fossiles
La plupart des scénarii mis au point par les économistes statue sur une croissance
régulière de la demande énergétique planétaire pour les vingt prochaines années. Dans ce
bilan, les énergies nucléaire et renouvelables (éolien, hydraulique, solaire...), bien qu'en pleine
expansion, resteront marginales face aux énergies fossiles. La demande en pétrole devrait
donc encore progresser de plus de 30 % d'ici 2040. Dans le même temps, l'homme prend
de plus en plus conscience que les ressources fossiles ne sont pas inépuisables. Ce paradoxe
entre la forte dépendance pétrolière du secteur énergétique et les réserves déclinantes en
hydrocarbures peut aboutir à une situation internationale extrêmement tendue.
I.2. Dérèglement climatique
Les gaz atmosphériques (CO2, H2O, CH4) absorbent la majeure partie du rayonnement
terrestre et engendrent une augmentation de la température terrestre. Ce phénomène naturel
est connu sous le nom d'"effet de serre" et permet le maintien d'une température terrestre
modérée.
4
Cependant, depuis la révolution industrielle, l'augmentation rapide de l'activité
humaine a eu pour conséquence le rejet d'une quantité importante de dioxyde de carbone
(CO2) dans l'atmosphère. Cet accroissement de la concentration en CO2 atmosphérique, connu
sous le nom d'"effet de serre additionnel", est considéré comme l'acteur principal de
l'élévation récente de la température terrestre moyenne. Les conséquences prévus de ce
réchauffement climatique étant préoccupantes (élévation du niveau de la mer, extinction accru
d'espèces animales, diminution des ressources en eau...), de nombreux pays ont décidé de
réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En particulier, l'Union Européenne s'est
fixé pour objectif une diminution de 20% de ses gaz à effet de serre d'ici 2030.
I.3. Une réglementation de plus en plus stricte
Le transport routier est également mis en cause en ce qui concerne les émissions
polluantes. Les polluants réglementés rejetés par les automobiles sont le monoxyde de
carbone (CO), les hydrocarbures imbrûlés (HC), les oxydes d'azotes (NOx) et les particules.
Ces composés ont un fort impact sur la qualité de l'air et la santé humaine. Ils font donc l'objet
de réglementations de plus en plus sévères. Les constructeurs automobiles se
retrouvent donc devant un double défi : d'une part limiter les émissions de CO2 et d'autre part
réduire les émissions de composés polluants. Une des solutions envisageables à court terme
pour relever ce défi passe également par l'utilisation de biocarburant.
Face à une telle menace environnementale croissante, une législation apparue dans les
années 1970 oblige les constructeurs de moteurs à limiter les émissions polluantes de gaz. La
solution consiste à réintroduire des gaz brûlés dans les cylindres via un dispositif de
recyclage. Il existe deux méthodes pour recycler les gaz d'échappement dans le cylindre : le
recyclage externe, dans ce cas les gaz sont dérivés par un conduit spécifique et le recyclage
interne réalisé en ajustant l'ouverture des soupapes (les échanges de gaz s'effectuent pendant
le croisement des soupapes).
5
Partant de ce principe les chercheurs ont mis en place plusieurs technologies permettant de contrôler
et de réduire ces gaz polluants par action sur le :
Fonctionnement du moteur avec un mélange pauvre. Cette solution entraîne la baisse
de la température des gaz dans le cylindre lors de la combustion d’où réduction des
oxydes d’azote.
La technique de l’EGR qui consiste à abaisser la température par introduction d’une
partie des gaz d’échappement combinés à l’air dans la chambre de combustion [1]. La
plupart des chercheurs ont travaillé avec l’EGR et leurs travaux ont permis d’avoir des
résultats satisfaisants dans la réduction optimale des gaz polluants d’échappement.
Figure I-1 : Evolution des normes européennes antipollution pour véhicule Diesel
6
I. 4. Revues bibliographiques
L’utilisation des biocarburants présentent un bon nombre d’avantages car contrairement au pétrole, les
biocarburants sont totalement et rapidement biodégradables, donc ne pourraient en aucun cas
provoquer une marée noire. Les huiles de friture usagées ne contiennent pas d’azote et très peu ou pas
du tout de soufre (qui retombe sous forme d’acide sulfurique et agresse les toitures et dégradent
notamment les façades des monuments). Le soufre est également responsable des pluies acides. Les
huiles végétales ne contiennent pas de métaux lourds et pas de benzène. Ainsi, carburer aux huiles
végétales entraîne une diminution immédiate de la pollution générée par les gaz d’échappements des
moteurs. D’autre part, le protocole de Kyoto impose des restrictions, concernant les émissions de 2CO
, qui peuvent être satisfaites, puisque le 2CO rejeté par la combustion d’huiles végétales dans les
moteurs a déjà été absorbé lors de la croissance de la plante, contrairement à l’utilisation des produits
fossiles.
Ainsi, l’emploi généralisé d’huiles végétales comme carburants permettra de réduire la dépendance
énergétique des pays qui pourront produire sur place leur propre carburant « vert » [1].
Il convient tout de même de souligner que l’emploi des huiles végétales comme combustibles ne date
pas d’aujourd’hui. En effet, Rudolf DIESEL, l’inventeur du moteur qui porte son nom, avait conçu et
vérifié le bon fonctionnement dudit moteur à l’huile végétale (plus précisément à l’huile d’arachide)
en 1892. Ce moteur fût présenté à Paris en 1900 lors de l’exposition coloniale.
En 1912, Rudolf DIESEL déclarait : « le moteur diesel peut être alimenté avec des huiles végétales
et sera en mesure de contribuer fortement au développement de l'agriculture des pays qui
l'utiliseront ».
Notons que des moteurs diesels ont fonctionné avec des huiles végétales comme carburant
pendant la deuxième guerre mondiale. De même à Ampefy lors du transport des récoltes on a employé
de l’huile d’arachides filtrée comme carburant des tracteurs par contre pour les transporteurs l’huile
alimentaire faisait un additif au gasoil pour les taxi-brousses.
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I.5. Les moteurs diesel
La combustion est la décomposition d’une substance carbonée par la chaleur et l’inflammation des gaz
émanant de cette décomposition pour produire la chaleur .Selon la forme de la chambre de combustion,
on distingue deux types de moteur diesel :
les moteurs à injection directe
les moteurs à injection indirecte
I.5.1. Les moteurs à injection directe
Le carburant est pulvérisé directement dans la chambre principale de combustion par les injecteurs. La
chambre de combustion est constituée d’une cavité située dans la tête du piston. Il y a donc injection
directe lorsque l’injecteur débouche dans le cylindre. Son rendement est supérieur à celui des moteurs
à injection indirecte. La durée de combustion est plus courte dans un moteur à injection directe. Le
taux de compression est de l’ordre de 14/1 à 17/1 et la température de la chambre de combustion
avoisine 200 - 220°C or la température du point éclair des huiles végétales est nettement supérieure à
celle de fuel et de la chambre de combustion (248°C pour l’huile de friture usagée contre 93°C pour
le gasoil). La pression d’injection varie de 180 à 400 bars. . Ils sont montés sur les tracteurs agricoles
et sur certains engins routiers.
I. 5.2.Les moteurs à injection indirecte
La combustion se déroule dans deux volumes séparés : une première chambre relativement petite qui
reçoit l’injection du carburant et où s’amorce la combustion, et une chambre principale dans laquelle
elle s’achève. La température de la chambre de combustion atteint rapidement 500 - 600°C. Ils sont
utilisés dans les véhicules automobiles, dans certains gros moteurs industriels et une très grande
gamme de petits moteurs industriels. Actuellement, ces moteurs sont minoritaires sur le marché car
leur consommation de carburant est très élevée par rapport à celle des moteurs à injection directe.
8
II : L’utilisation de l’huile végétale comme carburant
II.1. Les problèmes rencontrés dans les moteurs diesels utilisant les huiles végétales
comme carburant
II.1.1.Les propriétés physiques des huiles végétales
Le point éclair est très élevé par rapport aux fuels et au gasoil;
La viscosité est nettement supérieure à celle du gasoil. A une même température, la viscosité est
5 à 15 fois supérieure à celle du gasoil. Elle entraine le colmatage des filtres à carburant. Elle crée
également des pertes de charges très élevées par les filtres à carburant classique qui peut provoquer
une sous-alimentation des organes d’injection,
Le pouvoir calorifique relativement plus faible de 10% que celui du gasoil;
La densité relativement élevée,
Le point trouble et le point d’écoulement: dans les climats tropicaux, pas de conséquence néfaste
mais dans les climats tempérés, les filtres chauffants et lignes d’alimentation calorifugées sont
nécessaires pour toujours faire circuler l’huile dans le moteur diesel à l’état liquide.
II.1.2.Les problèmes liés à la nature chimique des huiles végétales :
Les réactions chimiques: la polymérisation et l’oxydation des huiles,
Les dépôts aux nez des injecteurs,
Encrassement dans les chambres de combustion.
Les principales différences entre les huiles et le gasoil sont une viscosité plus importante pour l’huile
surtout lorsque la température diminue. L’huile ne contient pas d’azote, pas de soufre (responsable des
pluies acides), pas de métaux lourds et pas de benzène. La qualité de l'huile utilisée pour la carburation
doit être filtrée efficacement (surtout HFU).
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II.1.3.L’utilisation des biocarburants dans les moteurs diesels
Des travaux antérieurs effectués ont permis de citer ci-après certains techniques permettant une
utilisation facile de l’huile végétale comme carburant dans les moteurs diesels [1] :
Emulsion de l’huile avec l’eau afin de rendre plus fines les gouttelettes d’huiles au moment de la
combustion. En effet, l’eau contenue dans l’huile :
. réduit la température dans la chambre de combustion par absorption de la chaleur lors de
l’évaporation de l’eau,
. augmente la quantité de vapeur dans le cylindre et avec la pression intérieure du cylindre tout
en réduisant les pertes d’énergie dans l’échappement,
améliore la qualité de la combustion et réduit sa durée grâce aux phénomènes de micro-
explosions permettant d’obtenir des gouttelettes d’huiles beaucoup plus petites et donc des conditions
plus favorables pour la combustion.
Un retard de l’avance à injection de 5 à 8 degrés Vilebrequin par rapport au réglage du diesel
permet d’augmenter la température des gaz d’échappement de 40°C. Ce qui prouve que la température
de la chambre de combustion a également augmenté. La combustion est alors plus complète. Cette
élévation est adaptée au moteur à injection indirecte du fait de la présence de la préchambre.
Chauffage de la paroi de la chambre de combustion pour diminuer l’effet du gradient négatif de
température dans la chambre.
Chauffage de l’air de combustion.
Modification de la tête du piston
Préchauffage de l’huile à une température de 80 - 90°C. A cette température la viscosité de l’huile
diminue. Il est fort déconseillé de franchir la température de 110°C par crainte de phénomène
d’oxydation conduisant à la polymérisation.
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Utilisation des filtres de diamètre 27 micromètres pour les huiles au lieu de 5 micromètres pour le
gazole afin de réduire les risques du colmatage. Cette dimension provient des dimensions standards
américaines ou anglaises disponibles sur le marché.
Filtrage efficace de l’huile avant son utilisation dans les moteurs.
Doter le moteur d’un système de bicarburation. Le démarrage du moteur diesel est effectué avec
du gasoil pour permettre à la chambre de combustion d’atteindre les températures élevées avant le
basculement en fonctionnement huile végétale. L’arrêt du moteur se fait aussi en mode gazole.
II.2. Formations de gaz et de solide lors d’une combustion dans un moteur diesel
II.2.1.Formation du CO
La présence de CO à l’échappement est principalement due à une combustion se déroulant globalement
ou localement en mélange riche ou due à une combustion incomplète. De façon générale le CO est un
produit de combustion [2]
II.2.2.Formation de NOx
Le terme xNO regroupe le monoxyde d’azote NO et le dioxyde d’azote 2NO . A l’échappement des
moteurs, le NO est en proportion majoritaire par rapport au 2NO (environ 90% pour 10%), cependant
ce rapport se voit souvent modifié lors de l’utilisation de systèmes de post-traitement. Lors de la
combustion d’un mélange d’hydrocarbures, des oxydes d’azote peuvent être formés .Ce processus de
formation de NO fait intervenir l’azote et l’oxygène de l’air, réagissant dans la zone des gaz brûlés en
aval du front de flamme [2].
II.2.3.Formation des hydrocarbures imbrûlés
Les émissions d’hydrocarbures imbrûlés ne proviennent pas d’une seule mais de plusieurs sources
d’émission [2] :
par piégeage des hydrocarbures dans les interstices de la chambre de combustion,
dans les zones pauvres en oxygène,
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dans les zones d’hétérogénéité de richesse ou de basses températures,
par extinction de la flamme à proximité de la paroi
par le phénomène d’adsorption/désorption des hydrocarbures dans le film d’huile,
par les ratés de combustion.
II.2.4.Formation des particules
La formation des suies est due à une température élevée (>1400°C) couplée à un déficit local en
oxygène. Les particules sont constituées de deux parties :
une partie insoluble, la « suie », composée d’un matériau carboné solide issu de la pyrolyse de
certains hydrocarbures constitutifs du carburant,
et une partie soluble (Soluble Organic Fraction = SOF) d’hydrocarbures imbrûlés qui vont être
adsorbés sur la suie.
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Chapitre II : Recirculation des gaz d’échappement
Les moteurs à combustion de par leur conception actuelle et leur utilisation sous diverses conditions
polluent l'atmosphère causant en partie des fumées (gaz d’échappement), lesquelles contribuent de
manière importante au réchauffement progressif de la planète terre, à l’acidité des sols et des cours
d’eau [3]. . Ces polluants comprennent les hydrocarbures imbrûlés (HC), le monoxyde de carbone
(CO), le dioxyde de carbone CO2 et les oxydes d’azote ( xNO ).
Face à une telle menace environnementale croissante, une législation apparue dans les années 1970
oblige les constructeurs de moteurs à limiter les émissions polluantes de gaz. La solution consiste à
réintroduire des gaz brûlés dans les cylindres via un dispositif de recyclage. Il existe deux méthodes
pour recycler les gaz d'échappement dans le cylindre : le recyclage externe, dans ce cas les gaz sont
dérivés par un conduit spécifique et le recyclage interne réalisé en ajustant l'ouverture des soupapes
(les échanges de gaz s'effectuent pendant le croisement des soupapes).
Partant de ce principe les chercheurs ont mis en place plusieurs technologies permettant de contrôler
et de réduire ces gaz polluants par action sur le :
fonctionnement du moteur avec un mélange pauvre. Cette solution entraîne la baisse de la
température des gaz dans le cylindre lors de la combustion d’où réduction des oxydes d’azote.
La technique de l’EGR qui consiste à abaisser la température par introduction d’une partie des gaz
d’échappement combinés à l’air dans la chambre de combustion [1].
La plupart des chercheurs ont travaillé avec l’EGR et leurs travaux ont permis d’avoir des résultats
satisfaisants dans la réduction optimale des gaz polluants d’échappement. Dans cette partie de
recherche bibliographique nous allons d’abord évoquer la technologie EGR ensuite la synthèse des
résultats de recherche obtenus
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I. Principe de l’EGR (Exhaust Gas Recirculation)
Pour diminuer les émissions d’oxydes d’azote qui représente le plus souvent 80% à 90% des émissions
totales, mesurées directement à la sortie du moteur, il faut donc abaisser la température dans la chambre
de combustion. Pour cela, on injecte un gaz qui ne participe pas à la combustion. On prend alors de la
chaleur à la combustion pour réchauffer des gaz inertes. Cela permet d’abaisser la température des gaz
selon le refroidissement préalable des gaz recirculés. Ce procédé est donc autant plus efficace que la
chaleur spécifique du gaz (Cv) [3].
Le circuit de recirculation comprend une canalisation de communication entre le circuit
d’échappement et le circuit d’admission. La section de passage des gaz est contrôlée par une vanne
proportionnelle (Figure II.2). L’abaissement de la température dans la chambre de combustion est
fonction de la quantité et de la température des gaz recirculés si bien que certains moteurs disposent
d’un échangeur destiné à refroidir les gaz d’EGR.
II. Les différents types d’EGR et leurs effets
Il existe principalement deux types d’EGR : l’EGR à chaud (Hot EGR ) et l’EGR à froid (cold EGR).
L’EGR à chaud moins couteux, plus facile à mettre en oeuvre, il permet d’étudier l’influence de la
température des gaz sur l’engin [4].
Tandis que l’EGR avec refroidissement permet de réduire la densité des gaz recirculés avec une
meilleure diminution de la formation de xNO mais les gaz deviennent alors corrosifs. Pour ce dernier,
il existe des difficultés pour la mise en place du système de refroidissement dont le fonctionnement
n’est pas fameux à charge complète [4, 5].
L’étude avec l’EGR peut être menée sous trois angles principaux ou effets : l’effet thermique, l’effet
chimique, l’effet de dilution.
L’effet thermique se résume à une augmentation de la chaleur entrante, causée par la forte chaleur
spécifique des 2CO et OH2 , par rapport à celle des O 2 et 2N [5].
L’effet chimique est produit par la dissociation de la vapeur d’eau et du 2CO recirculés pendant la
combustion [5, 6].
14
L’effet dilutif est causé par la diminution de la concentration en O2 à l’entrée, ce qui a pour
conséquence de ralentir la vitesse de mélange entre le carburant et l’oxygène [6, 7].
III. Synthèse des résultats de recherche obtenus avec les systèmes EGR
Les résultats des chercheurs Venkateswarlu et Murth ont montré qu’il ya plus d’émission d'oxyde
d’azote ( xNO ) avec un moteur diesel ID monocylindre fonctionnant avec du biodiesel (Jatropha) sans
EGR qu’avec un EGR monté sur le même moteur [8]. Les émissions de xNO ont été réduites de 5-
25% avec branchement d’un EGR HOT sur le circuit d’échappement. Cette étude a pu optimiser l’EGR
avec un taux de recirculation de 15% produisant une réduction suffisante des émissions de xNO , CO,
HC [8]. Les émissions de fumée avec JBD (Biodiesel de Jatropha) dans la région de charge supérieure
sont plus faibles que le diesel, quel que soit le niveau EGR. Cependant, celles-ci sont plus élevées dans
la région de faibles charges [8].
Pascal GIANSETTI a montré que la formation des xNO dépend de la température des gaz mais
également de la composition du mélange. Les émissions de xNO sont très faibles pour des mélanges
pauvres. Il a aussi remarqué que les émissions de xNO diminuent avec l’augmentation du taux d’EGR.
Il ajouta aussi que l’abaissement de la température dans la chambre de combustion est fonction de la
quantité et de la température des gaz recirculés. Une quantité de gaz d’échappement recirculés trop
importante engendre une combustion incomplète produisant de grosse quantité de polluants [9].
Sorenson et Al [10] montrent qu’un taux de recirculation de 30% permet de réduire la quantité de NO
de 90%. Pour Pradeep V et Al [4], jusqu’à 10%, le taux d’EGR est insuffisant, et à partir de 20%, il
réduit les performances du moteur (utilisation de biodiesel et EGR à chaud). Pour M. Zheng et Al [11],
il existe un lien entre la charge et le taux d’EGR, donc ce dernier devrait varier en fonction de la charge
: un taux faible d’EGR, pour de fortes charges, et un fort taux d’EGR pour de faibles charges, ce qui
permet d’obtenir une baisse de la quantité de xNO et de particules [12].
D’après H Peng, Yi Cui, Lei Shi et Kangyao Deng, l’introduction d’une certaine quantité d’EGR
lorsque la combustion dans le moteur est très stable permet de réduire considérablement les émissions
xNO et de maintenir le rendement de combustion de ce dernier [13].
15
Au regard des différentes analyses effectuées, nous pouvons dire que la plupart des scientifiques optent
pour un taux de recirculation de 15%, qui d’après eux est l’optimum, quel que soit le carburant utilisé
[4, 7, 14].
Les scientifiques Ming Zheng, Graham T. Reader et J. Gary Hawley ont trouvé qu’un taux très élevé
de gaz recirculés crée une instabilité du moteur entraînant une augmentation des émissions de carbone
et de pertes de puissance. Ils ajoutèrent qu’une réduction d’oxyde d’azote xNO entraîne une
augmentation de matières particulaires (utilisation gasoil et EGR à froid) [11].
Toutes les études trouvées dans la littérature s’accordent sur le fait que l’utilisation de
l’huile végétale, avec des proportions raisonnables n’entraîne aucun problème majeur de
fonctionnement des moteurs Diesel. La forte volatilité et le faible cétane de l’huile végétale
engendrent une flamme de pré-mélange plus tardive et intense tandis que l'augmentation du taux
d'oxygène dans le carburant accélère la combustion diffusive.
Les recherches bibliographiques ont permis de parcourir les travaux effectués avec les procédés de
recirculation des gaz d’échappement. A travers cette recherche, les scientifiques ont pu mettre en
œuvre la corrélation qui lie les gaz nocifs et la combustion ainsi que le processus à mettre en œuvre
pour leur réduction. Les chercheurs ont obtenu des résultats significatifs avec
les systèmes EGR pouvant aller jusqu’à 90% de réduction d’oxyde d’azote dont les
conséquences peuvent impacter sur le fonctionnement du moteur si le taux de recirculation est
élevé. Des études ont permis de trouver la valeur optimale du taux de recirculation pour une
meilleure efficacité des EGR. La plupart des recherches ont été menées avec du gasoil ou du
biodiesel soit pur ou mixte et pratiquement pas avec des huiles végétales pures d’où l’enjeu de
notre mémoire. L’objectif visé par ce mémoire est d’étudier voir optimiser la recirculation
des gaz d’échappement dans un moteur diesel ayant comme combustible les huiles
végétales afin de contribuer à un renforcement documentaire des publications agro-
carburants.
16
Chapitre III : Influences et impacts des gaz recirculés et de
l’HFU sur les paramètres de fonctionnement du moteur
I. L’utilisation des gaz brulés en combustion
Afin de réaliser une combustion homogène Diesel et conserver un rendement moteur élevé, un fort
taux d'EGR est utilisé dans le but de retarder l'auto-inflammation jusqu'à une valeur proche du PMH,
et de réaliser une combustion basse température. Il a été montré que, globalement, l'ajout de gaz brûlés
permet de retarder l'initiation de la combustion, de diminuer la température au cours de la compression
et de la combustion, et d'augmenter la durée de combustion
Actuellement, l'EGR est utilisée avec trois objectifs :
° diluer le mélange air/carburant, ce qui permet de retarder l'auto-inflammation selon le degré
voulu,
° "préchauffer" les gaz à l'admission car les gaz brûlés réadmis sont légèrement plus chauds que
les gaz frais,
° et faire varier la capacité calorifique du mélange air-carburant du fait de la présence de
CO2 et de H2O présents dans les gaz brûlés (et qui ont un Cp différent de celui de l'air
N2-O2).
I.1.Un effet de dilution
L'effet de dilution provoqué par la présence de gaz recyclés est important. En effet, les gaz EGR
contiennent moins d'oxygène que l'air ambiant, ce qui aboutit lors du mélange gaz frais oe gaz
brûlés à un appauvrissement de la teneur en oxygène car l'oxygène est alors remplacé par des
molécules "neutres" telles que CO2 ou H2O. Cela entraîne alors une augmentation du délai d'auto-
allumage et une diminution du pic de pression et de température.
17
I.2.Un effet de la variation de capacité calorifique
Comme des molécules de CO2 et de H2O sont présentes en quantité importante dans les gaz brûlés et
que ces deux espèces ont une capacité calorifique supérieure à celle de l'air frais, leur présence va
réduire la température lors de la compression et la combustion. L'évolution de la température durant
le cycle moteur va donc s'en trouver modifiée. Cette combustion à des températures plus faibles va
entraîner directement une baisse du niveau d'émission des NOx.
I.3.Un effet de "préchauffe"
Afin de pouvoir utiliser de forts taux d'EGR, les gaz EGR sont, dans la plupart des cas, refroidis.
En effet, le refroidissement de ces gaz permet de s'affranchir de problèmes de remplissage pouvant
nuire au rendement moteur. Cependant, malgré un refroidissement important, les gaz EGR réadmis
sont plus chauds que les gaz frais, d'où un effet de préchauffe. De plus, dans certains cas, du fait
de problèmes d'encrassement et de condensation, le choix retenu a été de peu refroidir les gaz
EGR. Cet effet de préchauffe entraîne une diminution du délai d'auto-inflammation et une
diminution de la durée de combustion [15].
II. La chimie de l'EGR
Comme présenté dans l'introduction, une fraction des gaz d'échappement est recyclée dans le but
de diminuer les émissions de NO et de particules. Ces gaz d'échappement sont recyclés à fort taux
dans une optique de dilution afin qu'une combustion homogène Diesel soit possible. Cependant,
face aux problématiques actuelles de contrôle de la combustion, de nouvelles études sont menées
afin de mieux comprendre l'influence de ces gaz et ainsi pouvoir les utiliser de manière optimale.
Il s'est alors avéré que certaines espèces composantes de ces gaz recyclés pourraient avoir une
influence chimique sur les mécanismes de combustion.
18
II.1.La composition des gaz brûlés recyclés
A l'heure actuelle, de nombreuses études prennent comme hypothèse que ces gaz brûlés sont
uniquement constitués de N2, CO2, H2O et O2, et même parfois uniquement de N2 et CO2 [12] afin
souvent de simplifier les hypothèses de simulation.
Cependant, la combustion dans les moteurs est incomplète et n'aboutit pas uniquement à des
émissions de H2O et CO2. Les gaz d'échappement correspondent plutôt à un mélange de CO2 , H2O,
N2, CO, O2 , NO, NO2 , HC imbrûlés, aldéhydes, cétones, particules et autres produits d'oxydation
incomplète.
Actuellement, seules certaines espèces ont fait l'objet d'une étude approfondie de leur réactivité au
contact d'un mélange air-carburant. On peut citer, entre autres : CO2, CO, H2O, N2, NO, CH2O et
quelques hydrocarbures imbrûlés légers.
II.2. Impact des espèces inertes : CO2, N2 et H2 O
Le CO2, N2 et la vapeur d'eau constituent les espèces majoritaires des gaz recyclés. Ces trois
principaux gaz sont considérés comme des espèces "inertes" d'un point de vue réactionnel mais
peuvent cependant impacter la cinétique globale des mécanismes d'oxydation. CO2 et la vapeur
d'eau ont ainsi un impact sur l'oxydation des hydrocarbures surtout à travers la dilution et grâce à
leur Cp très supérieur au Cp de l'air ambiant. Cependant, ils peuvent avoir aussi un rôle d'oxydant.
Les effets de CO2 et de la vapeur d'eau sur la combustion sont donc très proches : ils retardent
l'initiation, diminuent le pic de dégagement de chaleur et donc allongent la durée de combustion
[12] (Figure I.2). Il en est de même pour N2 mais qui n'a qu'un effet de dilution. La présence de N2
n'entraîne alors qu'une diminution du pic de dégagement de chaleur et un allongement de la durée
de combustion [12] (Figure I.2).
19
Figure I.2: Influence de la présence de CO et de N sur l'initiation et le déroulement de la
combustion
II.2.1.impact de CO
II.2.1.1. Mécanisme d'oxydation de CO
Le mécanisme d'oxydation de CO est constitué de réactions en chaîne faisant intervenir les
radicaux OH°, HO2 °et H°. L'oxydation de CO se fait essentiellement via les réactions suivantes :
Réaction II.2.1: CO + OH° → CO2 + H°
Réaction II.2.2: CO + HO2 ° → CO2 + OH°
Néanmoins, le mécanisme suivant intervient aussi :
Réaction II.2.3: CO + O2 → CO2 + O
Réaction II.2.4: O + H2O → OH° + OH°
Ainsi, la présence de CO en quantité importante dans les gaz brûlés pourrait favoriser l'allumage
du carburant en transformant HO2 ° en OH° (Réaction II.2-2). De plus, comme le couplage de la
Réaction II.2-3 et de la Réaction II.2-4 entraîne un mécanisme de propagation par la production
de radicaux OH°, le CO pourrait avoir un pouvoir accélérateur.
20
II.2.1.2.Impact de CO sur la combustion
Malgré un effet chimique théoriquement possible de CO, Glassman [12] montre que même avec un
ajout de 1000ppmv de CO, il n'y a aucun effet sur l'oxydation du n-heptane, de l'isooctane, du méthanol
et du toluène pour des expériences en réacteur auto-agité. Ce phénomène peut s'expliquer par le fait
que les réactions des espèces radicalaires sont beaucoup plus rapides avec RH qu'avec CO.
Ceci pourrait alors atténuer l'effet attendu de CO. Ces résultats ont été corrélés par simulation avec du
PRF40 réalisée par Johnson et al. [14]. Cette absence d'influence de l'ajout de CO pourrait être
expliquée par le fait que la Réaction II.2-1 et la Réaction II.2-3, productrices de radicaux H° et O°,
sont contrebalancées par la Réaction II.2-5, productrice de HO2 °, radical moins réactif :
Réaction II.2.5: H° + O2 + M→ HO2 ° + M
Toutefois, Glassman et Johnson [12,14] ont montré un impact de l'ajout de CO dans une combustion
avec pour carburant du méthane. On notera ici que le méthane est l'hydrocarbure le moins réactif.
L'ajout de CO entraîne une durée de combustion moindre (Figure I.3), une augmentation du délai
d'auto-inflammation, ainsi que des pics de pression, température et dégagement de chaleur plus
marqués (Figure I.3).
Figure I.3 : Durée de combustion selon la fraction molaire de CO initial
21
Cette influence du CO sur la combustion HCCI a été corrélée par une étude expérimentale de H. Zhou,
A.D. Jensen [26] avec du DME qui montre que plus les teneurs ajoutées de CO sont élevées, plus le
délai d'auto-inflammation est élevé, plus la durée de combustion est raccourcie, et plus les pics de
pression et de température sont élevés.
II.2.2.Impact des NOx
L'influence des oxydes d'azote sur l'initiation et le déroulement de la combustion a surtout été étudiée
dans des réacteurs auto-agités par jets gazeux, brûleurs à contre-courant, réacteurs à écoulement mais
peu sur banc moteur. De plus, les études ont surtout été menées avec NO, celui-ci étant l'oxyde d'azote
majoritaire dans les gaz d'échappement.
II.2.2.1.Mécanisme réactionnel de NO
a).Régime des basses températures
Il semblerait qu'à basse température, deux mécanismes réactionnels soient possibles, un
inhibiteur (Réaction II.2-6, ou la Réaction II.2-7 suivie par la Réaction II.1-8) et un promoteur
(soit la Réaction II.2-7 suivie par la Réaction II.2-9, ou soit la Réaction II.2-10) :
Réaction II.2.6: NO + OH° + M→ HONO + M
Réaction II.2.7: NO + RO2° → NO2 + RO°
Réaction II.2.8: R° + NO2 → RNO2
Réaction II.2.9: NO2 + H° → OH° + NO
Réaction II.2.10: NO+ HO2 ° → NO2 + OH°
22
b).Régime des températures intermédiaires et hautes températures
Dans le domaine des températures intermédiaires et des hautes températures, le mécanisme
d'oxydation du NO se fait via les radicaux HO2 ° (Réaction II.2-10 suivie par la Réaction II.2-9),
produits en grande quantité dans le domaine NTC.
Ces radicaux HO sont alors oxydés en OH, radical beaucoup plus réactif, ce qui pourra permettre une
accélération de l'oxydation des hydrocarbures en présence.
Ainsi, à basse température, il semblerait que la présence de NO pourrait avoir un effet inhibiteur ou
accélérateur sur la combustion selon les conditions d'expérience, tandis qu'à températures moyennes
ou supérieures, l'effet serait promoteur.
II.2.2.2.Impact de la présence de NO à basse température
De nombreux auteurs ont étudié l'impact de NO sur l'oxydation des hydrocarbures. Ces études ont été
réalisées dans des réacteurs auto-agités par jets gazeux ou par flux laminaire. L'impact de NO s'avère
complexe car il dépend des conditions d'expériences. Mais, globalement, il est montré qu'à faible
concentration de NO, l'effet est promoteur tandis qu'à forte concentration de NO, l'effet est inhibiteur
[15].
Pour l’effet promoteur, cela se traduit par une oxydation des hydrocarbures débutant à plus basse
température et se déroulant plus rapidement, tandis que l’effet inhibiteur se traduit par un retard
sur l’oxydation dans le domaine de « flamme froide ».
II.2.2.3. Impact de la présence de NO à haute température
Pour ce qui est de l’impact de la présence de NO à haute température, les différentes expériences
menées montrent un effet promoteur de la présence de NO (figure I.4). En effet, le NO entrâine
une réduction du domaine de NTC, et une oxydation des hydrocarbures plus rapide en présence de
NO dans le domaine des hautes températures.
23
Figure I.4 : Impact de la présence de NO selon sa concentration sur l’oxydation de l’isooctane
II.2.2.4.Impact de la présence de NO sur une combustion en moteur
L’influence du NO sur la combustion des hydrocarbures dans les moteurs entraîne une diminution
du délai d’auto-inflammation dans le cas d’une faible concentration ajoutée, mais dans les le cas
d’une forte concentration ajoutée, le délai d’auto-inflammation n’est quasiment pas influencé par
la présence de NO (Figure I.5)
Figure I.5: Effet de l’addition de NO sur la température cylindre
24
II.2.2.5.Impact de la présence de NO2 sur une combustion en moteur
Le NO2 étant en quantité négligeable à l’échappement, très peu d’études ont été réalisées sur son
effet possible.
Le NO2 a pour effet de diminuer le délai d’initiation d’une combustion avec du méthane et de
diminuer le délai d’auto-inflammation.
Figure I.6 : Influence de l’addition de NOx sur la pression cylindre
II.2.3.Impact du formaldéhyde CH2O
Des aldéhydes sont présents dans les gaz brûlés du fait de la combustion incomplète des hydrocarbures
dans les moteurs. Le formaldéhyde est l’aldéhyde principalement émis par les moteurs automobiles
.Le plus souvent, la quantité totale émise d’aldéhydes ne dépasse pas quelques dizaines de ppm.
Le formaldéhydes diminuerait le dégagement d’énergie pendant la flamme froide et rallongerait le
délai d’auto-inflammation. Par contre, il aurait tendance à augmenter le dégagement de chaleur lors de
la flamme chaude et à diminuer la durée de combustion.
25
II.2.4.Impact des hydrocarbures imbrûlés
Très peu d'études ont été réalisées sur l'impact des hydrocarbures imbrûlés des gaz EGR sur la
combustion. Les hydrocarbures imbrûlés ont, en majorité, une structure plus légère que les
hydrocarbures admis en tant que carburant. Ces hydrocarbures, souvent de type paraffines
linéaires, peuvent avoir, dans certains cas, une réactivité plus élevée que les hydrocarbures entrant
dans la composition des carburants ce qui pourrait permettre une accélération des réactions
d'oxydation du mélange.
II.2.4.1.Impact de l'ajout de méthane
J.T. Kashdan, S. Mendez, et G. Bruneaux [27], montrent quant à eux seulement un effet inhibiteur du
méthane sur une combustion avec du DME. En effet, la présence de méthane entraînerait une
augmentation de délai d'auto-inflammation, mais aussi une augmentation du pic de pression et de la
température cylindre, ainsi qu'un dégagement de chaleur plus élevé du fait de la diminution du domaine
de la flamme froide qui devient inexistante à forte injection de méthane (Figure I.7).
Une étude de C.T. Bowman [17] montre que l'impact de l'ajout de méthane est quasi inexistant sur
les différents carburants testés, cela pouvant provenir du fait que la réactivité du méthane est très faible
face à la réactivité du n-heptane, de l'isooctane et du toluène.
26
Figure I.7: Variation du taux d'introduction du méthane sur la pression cylindre, la température
cylindre et le dégagement de chaleur.
II.2.4.2.Impact de l'ajout d'hydrocarbures plus complexes
D'après C.P. Fenimore [21] il semblerait que les hydrocarbures imbrûlés (dans leur cas, le mélange
d'hydrocarbures était constitué de : 4ppmv de CH4, 5ppmv de C2 H4, 0,4ppmv de C2 H6, 4ppmv de
C2 H2, 1,5ppmv de C3 H6, et 1,2ppmv de 1-C4 H8) puissent avoir un effet promoteur de la
combustion de certains carburants. En effet, au-dessus de 850K, l’introduction d'hydrocarbures
imbrûlés, en réacteur parfaitement agité, entraîne une accélération des réactions d'oxydation de
l'isooctane et du toluène. Cependant, cette introduction n'a aucun effet sur du n-heptane. De même,
en dessous de 850K, il n'y a aucune influence des hydrocarbures imbrûlés introduits sur le
déroulement de la combustion.
27
L'effet de l'ajout d'éthane sur une combustion de méthane est relativement faible, mais l'effet est
accélérateur. Il est à noter que, plus la pression d'essai est élevée, plus l'effet accélérateur de l'ajout
d'éthane est perceptible.
Ainsi, certaines espèces composantes de l'EGR semblent avoir un effet inhibiteur ou promoteur
sur l'initiation et le déroulement de la combustion (Tableau I.1). Cependant, la majorité des essais
réalisés pour comprendre l'impact de ces espèces a été réalisée avec des moyens d'essais différents,
ce qui pourrait modifier l'importance de l'impact de l'ajout de ces espèces par la recirculation de
gaz brûlés. De plus, souvent ces espèces n'ont pas été étudiées dans des gammes réalistes de teneurs
à l'échappement.
28
Tableau I.1 : Récapitulatif de l’influence de certaines espèces sur l’initiation et le déroulement de
la combustion
Espèce ajoutée Impact sur l’initiation de la
combustion
Impact sur le déroulement de
la combustion
CO2/ H2O (gaz inertes) ↑délai d’auto-inflammation ↓Pic de dégagement de
chaleur
↑Durée de combustion
N2 (gaz inerte) Pas d’impact ↓Pic de dégagement de
chaleur
↑Durée de combustion
CO ↑délai d’auto-inflammation
pour une combustion
↑Pic de dégagement de
chaleur
↓Durée de combustion
NO A basse températures :
Si faible concentration
↓délai d’auto-inflammation
Si forte concentration :
↑délai d’auto-inflammation
A haute température :
↓délai d’auto-inflammation
Non connu
NO2 ↓délai d’auto-inflammation Non connu
CH2O Si combustible avec flamme
froide :
↑délai d’auto-inflammation
Si combustion sans flamme
froide :
↓délai d’auto-inflammation
Si combustible avec flamme
froide :
↑Pic de dégagement de
chaleur
↓Durée de combustion
CH4 ↑délai d’auto-inflammation
Pour une combustion avec du
DME
Disparition de la flamme
froide et ↑délai d’auto-
inflammation
29
II.2.5.Impact de l'incorporation d'EMHV
II.2.5.1.Influence de l'incorporation d'EMHV sur la combustion
L'incorporation d'EMHV dans la composition du carburant n'entraîne que peu de modification de
l'initiation et du déroulement de la combustion (Figure I.8). Cependant, l'étude de différents points de
fonctionnement nous a permis de constater que l'incorporation d'EMHV permettait d'initier la
combustion légèrement plus tôt (flamme froide ou combustion principale) (Figure I.9) : un avancement
de l'initiation de la combustion principale pouvant atteindre -0,4°V pour l'incorporation de 1%
d'EMHV, et pouvant atteindre -1,2°V pour l'incorporation de 10% d'EMHV. L'influence de
l'incorporation d'EMHV sur l'initiation de la combustion est donc relativement faible. De plus,
l'incorporation de 1% d'EMHV n'a pas de réelle influence sur la durée de fin de combustion, tandis
que l'incorporation de 10% permet de rallonger la durée de fin de combustion de 3,6°V à 5,3°V pour
les points de fonctionnement étudiés.
Figure I.8 : Influence sur la combustion de l'incorporation de 1% et 10% d'EMHV dans
le carburant (1500tr/min, =0,73, PMI=3bar)
30
II.2.5.2.Récapitulatif de l'influence de l'incorporation d'EMHV
Ainsi l'incorporation de 1% et 10% d'EMHV dans le carburant n'entraîne pas de variation importante
sur l'initiation de la combustion ni de la composition des gaz brûlés, mais par contre permet de
rallonger significativement la durée de fin de combustion (pour une incorporation de 10%). En effet,
la présence d'EMHV semble entraîner une légère diminution du délai d'auto-inflammation de la
combustion principale, ainsi qu'une très légère diminution des HC totaux (maximum 7%). Il ne semble
pas qu'il y ait de réel impact de la présence d'EMHV sur les teneurs en NO, en acétone, ainsi que sur
les aldéhydes autres que le formaldéhyde.
31
Conclusion partielle
Ce chapitre bibliographique a permis de présenter de manière non exhaustive les principaux travaux
de littérature portant sur les paramètres influençant la combustion ainsi que ceux étudiant l'influence
de certaines espèces composantes de l'EGR sur les mécanismes d'oxydation des hydrocarbures. Il
résume aussi une connaissance sur l’utilisation de biocarburant, on y trouve les enjeux et l’utilité du
passage à la biocarburation. Le biocarburant possède toutes les conditions requises pour la
transformation pour pouvoir être utilisé dans les moteurs diesel non modifiés ainsi que dans diverses
applications à base de combustibles. Le contrôle de la combustion se fait actuellement, entre autres,
par un fort taux d'EGR. Malgré une utilisation intensive de ces gaz brûlés dans les moteurs actuels,
peu d'études ont été menées, jusqu'à ce jour, sur l'impact chimique de la composition des gaz EGR sur
l'initiation et le déroulement de la combustion.
32
Partie II : REALISATIONS PRATIQUES
Dans cette partie on va aborder la réalisation qui a accompagné l’étude théorique de ce présent
travail, il est alors judicieux de parler des dispositifs utilisés et des différents moyens qui ont
contribué à l’obtention des résultats.
33
Chapitre I : Dispositifs expérimentaux
Afin d'étudier la composition des gaz brûlés ainsi que leur influence sur l'initiation et le déroulement
de la combustion, un dispositif expérimental a été utilisé : un moteur monocylindre diesel associé à un
alternateur monophasé. L‘utilisation de ces dispositifs permet une approche sur l'effet des gaz brûlés
recirculés.
Les différents appareils, leurs caractéristiques, ainsi que les différentes méthodes seront étudiés.
Notons que l’ensemble des essais réalisés a un total de 22 soit plus de 120 mesures.
I. Moteur monocylindre
I.1.Caractéristiques du moteur utilisé
I.1.1.Configuration du moteur Le moteur est accouplé à un alternateur monophasé qui débite dans des charges résistives.
(FigureII.1)
Figure II.1 : moteur accouplé à un alternateur monophasé
34
Les caractéristiques techniques du groupe électrogène sont récapitulées dans le tableau II.1 ci-
dessous :
Tableau II.1: Caractéristiques du groupe
MOTEUR DIESEL
Désignation
Caractéristiques
Type
SHUHE 100N, quatre temps, refroidi
par eau
Combustion
Injection indirecte
Nombre de cylindres
01
Alésage
90mm
Course
88mm
Cylindrée
1120 cm3
Puissance maximale
12.35 kW à 2200 tr/mn
Taux de compression
17,5 : 1
Vitesse de rotation
2200 tr/mn
Couple maximum
6 kgm
35
ALTERNATEUR MONOPHASE
Désignation
Caractéristiques
Type
SANTO type ST-5
Puissance
5 kVA
Cos ᵠ
1.0
fréquence
50Hz
RPM
1500
Tableau II.2: Caractéristiques du système d'injection utilisé
Système d'injection Injection indirecte
Nombre de trous 6
Diamètre des trous 0,14mm
Angle de nappe 60°
Perméabilité de l'injecteur 340mL/30s/100bar
Les différentes études menées lors de ce mémoire ont nécessité l'intervention d’un professionnel
dans la cellule avec le moteur tournant. Du fait de ces conditions expérimentales, les conditions
de fonctionnement du moteur ont été limitées afin de s'affranchir de tout problème de sécurité. Le
domaine de fonctionnement en mode conventionnel étant déjà plus limité, ces contraintes ont
restreint encore plus les gammes de fonctionnement. Les limites de certains paramètres ont été définies
par expériences, tels que la température d'admission ou la richesse, car ne présentaient pas d'impact
sur la sécurité mais, selon les valeurs, le moteur fonctionnait en mode conventionnel. Les différents
domaines de réglages possibles sont présentés dans le tableau suivant :
36
Tableau II.3 : Domaines de fonctionnement possibles avec ce moteur
Paramètres Domaine d'utilisation
Pression pompe 100 à 300bar
Température admission 45 à 70°C
Richesse 0,5 à 0,8
Régime moteur 750 à 2000rpm
PMI 3 à 6bar
Les gaz frais et les gaz recyclés sont préalablement mélangés au niveau du plénum avant d'être admis.
La pression du plénum est réglée manuellement afin d'obtenir des conditions opératoires identiques,
indépendantes de la variation de la pression atmosphérique et de la variation du taux d'EGR.
Les températures admission et échappement sont, quant à elles, mesurées via des thermocouples. Le
relevé est en fait une moyenne de valeurs sur 30s. La température cylindre n'est pas mesurée mais
calculée via le logiciel CAT Electronic Technician grâce aux lois de la thermodynamique. Le logiciel
de calcul CAT Electronic Technician est brièvement présenté dans l'Annexe I. La richesse est, elle,
calculée par la baie 5 gaz par comparaison entre les différentes mesures de polluants.
II. Les instruments
Pour mener nos différents essais, nous disposons du matériel (voir annexe 3) suivant :
- Des matériels d’acquisition de températures : ALMEMO constitué de plusieurs sondes, un
thermocouple, une sonde indépendante.
- Un analyseur de gaz : le SEITRON 100 BE GREEN, indispensable pour les mesures de
gaz dont les valeurs sont utiles pour le calcul du taux d’EGR,
- Un chronomètre,
- Un ordinateur (logiciel CAT Electronic Technician)
- Un multimètre
37
Le système EGR étant monté, nous avons placé des valves de température au niveau de
l’admission d’air neuf ; à la sortie du système EGR ; à l’entrée de l’admission ; à la sortie de la
chambre de combustion. ; au niveau du tuyau d’échappement, et à la sortie du
système EGR, afin qu’ils puissent accueillir les outils de prélèvement de gaz, qui recueillent
les concentrations ou pourcentages des différents gaz, ainsi que les températures en différents
points.
III. L’EGR
La sonde de l’analyseur de gaz est placée à l’entrée de l’admission pour mesurer la concentration en
CO2 de l’air entrant, ensuite nous la placerons au niveau du tuyau d’échappement pour lire la
concentration en CO2 à la sortie.
Ces deux mesures permettent de calculer à tout instant, le taux d’EGR, par la formule :
Pour calculer la réduction du NOx on applique la formule suivante :
La régulation du taux d’EGR, est possible de deux manières :
- en modifiant le débit des gaz recirculés au niveau de la vanne : réglage manuel
- en modifiant le débit de l’air neuf à l’aide d’un couvercle coulissant installé à l’entrée de
l’admission de l’air neuf, afin de permettre une meilleure régulation du mélange.
100_2_2
_2_2
% xCOCO
COCOTx
airEGR
airadm
EGR
100*_
__
egrsans
egravecegrsans
réductionNOx
NOxNOxNOx
38
III.1.Configuration du circuit EGR
Le moteur est équipé d'un circuit de recirculation des gaz d'échappement avec un échangeur permettant
de réguler la température des gaz brûlés avant leur réadmission (FigureII.2). Le circuit EGR est un
circuit de 750mm de long et de 21 mm de diamètre intérieur. L’échangeur est refroidi par eau à environ
5°C, ce qui permet d'obtenir une gamme étendue de régulation en température pour les gaz brûlés et
donc aussi une gamme étendue en température à l'admission. Dans la plupart des cas (sauf cas de
l'étude de l'impact de la température), la température des gaz brûlés en sortie de l’échangeur est
constante à 70°C. Le flux des gaz brûlés qui sont recyclés est contrôlé mécaniquement par une vanne
placée vers la sortie du circuit.
Figure II.2 : Modélisation du circuit EGR équipant le moteur d'essai
Du fait du taux de recirculation, 20% les débits de gaz recyclés sont assez élevés, ainsi, même si le
circuit est relativement long, le temps de passage de ces gaz dans le circuit n'excède pas 0,30s.
39
Le taux d'EGR est mesuré grâce à l'analyseur SEITRON 100 BE GREEN, via la mesure précise de la
teneur en 2CO à l’admission, équipé d'un filtre en céramique spécifique pour ce relevé. La variation
cycle à cycle du moteur ayant été évaluée à moins de 3%, cette variation cycle à cycle entraîne ainsi
une variation de la combustion, et donc aussi, peut-être, sur la composition des gaz EGR. Cependant,
il a été supposé que la variation de la composition des gaz EGR était négligeable car elle était déjà
prise en compte dans l'estimation de la répétabilité des essais et parce que cette variation cycle à cycle
était faible.
La mesure du taux d 'EGR est calculée à partir des teneurs en 2CO via la relation suivante :
Le filtre utilisé pour la mesure du taux d'EGR ayant des pores fins, il s'encrasse facilement. Les valeurs
relevées au niveau du banc moteur sont alors légèrement faussées au fur et à mesure des essais. Pour
remédier à ce problème, le filtre est changé chaque essai, et les cinq premiers relevés de taux d'EGR
sont supposés juste. Ces premières valeurs relevées servent alors à recalculer les taux d'EGR des autres
essais ayant comme caractéristiques communes : le régime moteur N, la richesse ɸ, la pression
admission Padm et la température admission Tadm.
Le calcul du taux d'EGR est explicité dans l'Annexe II. Il est important de noter que la déviation des
valeurs entre le taux d'EGR mesuré et le taux d'EGR calculé a toujours été inférieure à 10% même
pour les points extrêmes sujets à de forts encrassements. Cependant, les valeurs de taux d'EGR
indiquées dans la suite sont les valeurs recalculées.
IV. Les carburants
Pour un fonctionnement en bicarburation, nous utiliserons deux carburants :
- Le gasoil
- Le gosoil+HFU (20%)
100_2_2
_2_2
% xCOCO
COCOTx
airEGR
airadm
EGR
41
IV.1.Formulation des carburants utilisés
Afin de valider nos résultats sur un domaine le plus étendu possible, et pour pouvoir tester l'impact de
la formulation du carburant sur le déroulement de la combustion, et surtout sur la composition des gaz
brûlés recircuclés, nous avons utilisé deux formulations de carburant.
Pour nos essais, nous avons utilisé un carburant de base : un gazole peu soufré (<50ppm), répondant à
la spécification européenne carburants EN590 et ayant un indice de cétane de 53%, qui a été ensuite
additivé avec le HFU ainsi que des carburants modèles. Ce gasoil, dont la composition est globalement
composée de 75% de gasoil, de 20% de HFU et de 4% de paraffines et 1% d'aromatiques (% massique).
Les ratios gazole/additif sont exprimés en rapport volumique et sont indiqués après la composition du
carburant utilisé, par exemple un mélange 90%vol. de gasoil avec 10%vol. de 1-octène est indiqué
gazole/1-octène (90/10) dans la suite de ce manuscrit. Il est à noter qu'outre le fait que les carburants
vont avoir des spécificités chimiques, ils vont aussi avoir des spécificités en termes d'indice de cétane
(Tableau II.6) puisque les molécules ajoutées ont des propriétés à l'auto- inflammation différentes.
Tableau II.6 : Propriétés des carburants utilisés (valeurs mesurées)
Carburant
Proportion
(%vol.)
Indice de
cétane
Densité
(kg/ 3m )
Gazole + 1-octène
99/1
49,4 ± 4,0
822,9
Gazole + HFU
80/20
53,0 ± 4,5
836,0
42
Chapitre II : Prélèvements et analyses des gaz
I. Localisation des points de prélèvements
Une des étapes-clés dans le déroulement de ce mémoire étant la connaissance précise de la
composition des gaz au sein du circuit EGR, il a fallu créer un système permettant de prélever ces
gaz sans modifier le fonctionnement et éviter tout phénomène de condensation ou de chimie
réactionnelle pouvant détériorer la qualité des échantillons.
Afin de pouvoir mesurer de manière précise la composition des gaz EGR et leur évolution au sein du
circuit, quatre points de prélèvement ont été réalisés. Ces localisations seront nommées dans la suite
du rapport : "entrée circuit EGR", "amont échangeurs ", "aval échangeurs", "sortie circuit EGR", en
suivant le sens d'écoulement des gaz, i.e. de l'échappement du moteur vers l'admission de ce même
moteur (Figure II.5).
Figure II.4 : Modélisation du moteur avec signalisation de la localisation des points de
prélèvements des gaz
Même si la localisation est différente pour les quatre points de prélèvement, la méthodologie de
prélèvement est, elle, identique. Au niveau de chaque point de prélèvement, une valve manuelle a été
installée afin de pouvoir isoler chacun d'entre eux lors de l'échantillonnage. Les valves manuelles ont
43
été privilégiées du fait de leur résistance aux hautes températures et de leur simplicité d'installation et
d'utilisation. Il s'avère que l'utilisation de valves en cuivre présente moins de risques de réactions avec
les gaz brûlés que lors de l'utilisation de valves en acier.. Les valves manuelles en cuivre ont donc été
utilisées lors des études spécifiques et lors de la détermination de la composition des gaz brûlés.
Le débit de gaz dans le circuit EGR étant de 200 à 310L/min, selon le point de fonctionnement du
moteur.
I.1.Prélèvements des gaz EGR
Afin de s'affranchir au maximum de toutes modifications de la composition chimique liée à la
variation de la température et au cheminement des gaz vers les systèmes de prélèvements, les gaz
devaient être échantillonnés chauds et non dilués. Les systèmes de prélèvement ont été modifiés
en conséquence afin de pouvoir fonctionner sans système de dilution, ni de refroidissement ou
chauffage.
Pour obtenir une composition la plus précise possible, les teneurs en O 2 , 2CO , CO , NOx , HC
totaux ont été mesurées. Il est à noter que la quantité d'eau n'a pas pu être mesurée. Cependant,
elle a été calculée grâce à l'hypothèse de calcul de la combustion complète. Cela nous a permis,
via des tables de calcul [14], de calculer les températures de condensation afin de contrôler si nous
étions ou non aux limites du phénomène de condensation lors des prélèvements.
I.2.Prélèvements baie 5 gaz
Pour les polluants réglementés CO, NOx et HC totaux, ainsi que pour CO2 et O2, une baie 5 gaz
SEITRON a été utilisée. L‘analyse des gaz provenant du circuit EGR n‘a pas nécessité de
modification de cette baie car cette dernière est équipée d‘un système de porte-filtre avec 7 entrées
permettant l'analyse de gaz provenant de 7 localisations différentes. Chaque point de prélèvement
(au niveau du circuit EGR et au niveau de l'échappement) n'est relié que par une ligne chauffée
jusqu'au dit porte-filtre, chaque point de prélèvement correspondant alors à une voie d'acquisition
de la baie 5 gaz. Les débits de prélèvements ne peuvent pas être modifiés par rapport aux débits
de prélèvements prévus par le fournisseur, le débit pour cette baie est alors de 12L/min, ce qui
44
nous a contraint à conserver un débit d'EGR assez élevé afin de ne pas fausser la mesure lors du
prélèvement.
II. Analyse des gaz prélevés
II.1.Analyse des HC imbrûlés, de CO, CO2, O2 , NOx
Les analyses de CO, 2CO , O 2 , NOx et HC imbrûlés sont réalisées grâce à la baie 5 gaz. Les valeurs
de concentrations utilisées sont des valeurs moyennées sur 30s. Les valeurs acquises sont soit en
g/kWh soit en ppm (ou %). Dans la suite, seule les valeurs en ppm (ou %) seront présentées du fait de
leur plus grande facilité d'utilisation et d'exploitation celles-ci pouvant être comparées entre elles,
même à des conditions moteur différentes.
II.2.Autres types d'analyses
Le bruit du moteur est mesuré grâce à un analyseur de bruit AVL afin de s'assurer que certains additifs
ou certaines conditions moteur n'entraînent pas une augmentation du bruit.
III. Les protocoles d’essais pour déterminer le taux de
recirculation et la consommation
La procédure menée lors de nos essais avec recirculation des gaz, consiste à démarrer le moteur et
pour des mesures de sécurité, le moteur sera démarré et arrêté toujours avec du gasoil. Après le
démarrage laisser celui-ci tourner pendant 15 minutes avec du gasoil puis augmenter le régime à
1500rpm toujours en mode gasoil pendant 5 minutes avant de basculer en HFU. Cela permet lors du
basculement à l’utilisation de l’HFU, d’avoir des températures assez élevées, ce qui est bénéfique pour
le système.
Après le basculement du moteur à l’HFU laisser tourner pendant 5 minutes puis procéder au réglage
du taux EGR et enfin relever les valeurs des mesures chaque 5 minutes. A chaque pas dégressif de
250rpm du régime moteur, laisser toujours la machine tourner pour se stabiliser pendant au moins 5
45
minutes puis régler le taux EGR avant de procéder aux mesures à chaque 5 minute. Répéter l’opération
jusqu’à terminer l’essai.
III.1.Détermination du taux de recirculation:
Les valves placées à l’entrée du tuyau d’admission puis à la sortie des gaz d’échappement, nous
permettra d’avoir à chaque instant, la concentration du CO2 à l’entrée et à la sortie du moteur. Sur la
base de ces 2 paramètres, le ratio donné par la formule ci-dessus mentionné, est fait instantanément.
Pour atteindre le taux désiré, la vanne d’EGR à commande manuelle est constamment ajustée, et à
l’entrée d’air neuf, l’ouverture est aussi ajustée manuellement. Lorsque le taux est atteint, les
différentes ouvertures sont maintenues à leur position, et le chronomètre est lancé, pour cinq minutes,
temps nécessaire pour que le système se stabilise dans cette position.
Après ce temps, on doit vérifier si le taux de recirculation est toujours adéquat. Si tel est le cas, le taux
est dès lors fixé.
III.2.Détermination de la consommation:
Pour la consommation, on place les carburants dans un récipient gradué puis on varie la recirculation ainsi
que le régime pour chaque type d’essai via la vanne EGR et l’accélérateur du moteur. Un intervalle de
temps de 5mn est accordé à chaque type d’essai.
III.3.Enregistrement des valeurs :
Le taux de recirculation ayant été calculé, nous pouvons à présent noter les concentrations des
différents gaz, les températures aux différents points indiqués, les consommations…Par la suite, Il est
possible de faire varier le régime et le taux de recirculation, en suivant le même principe.
Concernant les essais sans recirculation des gaz, ils sont menés de la même manière, à la seule
différence que dans ce cas, le calcul du taux de recirculation n’est pas nécessaire, vu que le système
EGR n’intervient pas. Ici, un analyseur de gaz, placé au niveau de l’échappement du moteur, permet
d’avoir les différents gaz d’échappement, et leur concentration. La consommation est calculée de la
même manière, et une sonde de températures est placée à la sortie de la chambre de combustion
donnant la température des gaz à l’échappement.
46
IV. Répétabilité des essais
IV.1.Variation cycle à cycle du moteur
Comme présenté précédemment, les cycles du moteur varient les uns par rapport aux autres même en
condition stabilisée. Les différentes valeurs acquises étant moyennées sur 100 cycles ou sur 30s, cette
légère variation peut être négligée.
IV.2. Répétabilité des essais
Comme précédemment montré par Pinchon [7], les essais sur banc moteur sont répétables mais avec
une certaine mesure de variabilité. En effet, afin de réaliser des essais optimaux, il faudrait une pression
atmosphérique et une température ambiante constante. Cependant, nos essais moteurs n’ont pas été
réalisés avec un banc et ne pouvant pas réguler la température et la pression.
De plus, selon si il s'agit des premiers essais réalisés dans la journée ou les derniers, le moteur n'est
pas tout à fait dans la même configuration : i.e. plus froide en début de journée, encrassement plus
élevé des échangeurs et des filtres en fin de journée, etc.
C'est pourquoi, pour palier au maximum à ce problème, lors de l'étude des additifs gazeux, la référence
avec le gasoil sans additif est systématiquement refaite avant l'injection du gaz ; lors de l'étude d'un
carburant différent de celui du gasoil de référence, tous les points de fonctionnement sont refaits avec
du gasoil avant le changement du carburant, et les points de fonctionnement sont réalisés dans le même
ordre que pour le gasoil.
De plus, il est important de prendre en considération le fait que les essais ont eu lieu sur deux mois, et
que les moyens d'essais ont été partagés avec plusieurs autres études. Malgré des changements de
pièces à "l'identique", entre autres la pompe à gasoil, l’injecteur, et le turbo, ces modifications ont
certainement eu une influence sur nos résultats. C'est pourquoi les résultats d'une même série
d'expériences sont toujours comparés ensemble avec les essais de référence les plus proches.
47
IV.3.Répétabilité des analyseurs
Comme les analyseurs étaient utilisés avec un protocole différant légèrement de celui d'origine, des
tests de répétabilité sur l'analyseur 5 gaz ainsi que sur les chromatographes ont été réalisés.
Tableau II.7 : Tests de répétabilité pour la mesure des HC totaux, NOx, CO2, O2, et CO
Mesure 1
Mesure 2
Mesure 3
Mesure 4
Mesure 5
HCtotaux(ppmc)
2720
2661
2618
220
2691
NOx (ppmv)
7
7
7
7
7
CO2 (%)
10,30
10,26
10,20
10,19
10,27
O2 (%)
6,51
6,56
6,68
6,70
6,58
CO (%)
0,271
0,273
0,266
0,261
0,263
V. Problèmes rencontrés
Des problèmes de mise en œuvre sont rencontrés pendant la longue phase de mise au point, nous avons
eu des problèmes lors de démarrage du moteur puisque il a fallu 2 semaines pour y parvenir. D’autre
part des problèmes sont survenus lors de l’utilisation des certains matériels. En effet, du fait de la
constante utilisation de ces différents systèmes d'analyse pour différents types d'études, ceux-ci se sont
trouvés plusieurs fois en maintenance ou en réparation pendant nos études. Ainsi, pour certaines études
présentées, il manque l’optimisation de l'analyse de certaines espèces du fait de l'indisponibilité du
matériel.
48
Conclusion partielle
En définitive ce chapitre nous a permis de recenser tout le matériel nécessaire pour réaliser l’ensemble
des essais. Ainsi nous avons inventorié des appareils de mesure de température, un analyseur de fumée,
un chronomètre, les caractéristiques de l’huile de friture et du gasoil, un ordinateur et un alternateur
de charge résistive. Nous avons aussi élaboré le protocole nécessaire pour mettre en œuvre toutes ces
opérations. Les différents essais avec et sans EGR utilisant le gasoil et l’HFU ont permis de mettre
en évidence l’effet EGR sur le comportement du moteur du point de vue émissions et
performance de la machine.
49
PARTIE III : RESULTATS ET ETUDES
ENVIRONNEMENTALES
Dans cette partie se trouve, d’une part les résultats de notre travail, ils seront suivis des analyse et de
discussions, .d’autre part, comme toutes les études qui concernent le développement de la technologie,
cette étude va aussi apporter ces effets sur l’environnement.
50
Chapitre I : Résultats, discussions et analyses
I. Les principales émissions de gaz à l’échappement
I.1. Oxyde d’azote NOx
Il est obtenu par l’oxydation azotée de l'air et du combustible c'est-à-dire une réaction sous haute
température de l'azote atmosphérique avec l'oxygène présent pendant la combustion.
Ces gaz, très présents dans l’échappement des moteurs diesels, constituent un grand danger
pour la santé et l’environnement. Ils contribuent à la formation de l'ozone troposphérique et aux
dépôts acides du point de vue environnement et à l’irritation des bronches, crises
d'asthme, accroissement de la sensibilité aux infections microbiennes. A travers les différents
essais avec et sans EGR nous allons mettre en évidence l’effet EGR sur ce gaz.
Pour réduire ces émissions de xNO on a recours à l’addition de l’huile de friture usagée au carburant
et à la recirculation des gaz d’échappement.
Les courbes (Figure III.1) obtenues relatent que les émissions d’oxyde d’azote sont plus
élevées avec le gasoil sans EGR comparées à l’huile friture usagée sans EGR. Par contre
l’huile de friture usagée sans EGR émet encore moins que le gasoil. Nous constatons que la réduction
est très importante avec le gasoil à 20% EGR et l’huile de friture usagée à 20% EGR. Cette réduction
est estimée :
Pour l’HFU à 25% pour un régime faible (750rpm) et 66, 5% pour un régime maximal
(2000rpm);
Pour le gasoil à 34, 5% pour un régime faible et 47, 5% pour un régime maximal.
Ceci permet d’attester que le système à EGR permet une diminution conséquente des oxydes
d’azote. Nous aboutissons au même résultat obtenu par Venkateswarlu et Murth [28] c'est-à-
dire la réduction du xNO Cette réduction de l’oxyde d’azote est causée par la diminution de la
température dans la chambre de combustion et la combinaison de l’O2 avec les gaz
d’échappement à l’admission comme stipulé ci-dessous :
51
N + NO → N2 + O
N + O2 → NO + O
N + OH → NO + H
Par ailleurs nous remarquons que les émissions de xNO augmentent lorsque le régime évolue
de façon croissante. Nous avons aussi constaté que le xNO diminue considérablement lorsque
le taux EGR augmente confirmé aussi par les travaux de Sorenson et Al [10]. A 10% de recirculation
aucun effet sur le moteur lorsqu’il est à vide par contre au-delà son effet se fait sentir surtout lorsque
le régime augmente. D’où la relation entre taux de recirculation et régime moteur ; ceci est attesté
par M. Zheng et Al [11] à travers leurs travaux de recherche. . Les données sont centralisées dans le
tableau (III.1) et les courbes obtenues sont ci-dessous (Figure III.1).
Tableau III.1 : Variation de NOx
Oxyde d'azote Nox
régime Gasoil sans
EGR
Gasoil avec
EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR(20%)
2000 484,33 260,14 334,00 112,00
1750 405,67 225,26 333,67 270,00
1500 305,67 75,10 274,33 128,00
1250 199,00 74,98 190,00 123,00
1000 119,00 75,14 111,67 84,00
750 70,00 115,23 54,67 54,00
52
Figure III.1 : Oxydes d’azote avec gasoil et HFU, sans et avec EGR
I.2.Oxygène
C’est un gaz nécessaire pour la combustion du combustible. Sa présence à l’échappement donne
un aperçu sur la qualité de la combustion. Il n’est pas nocif du point de vue environnemental
et santé humaine. D’après la (figure III.2) le taux d’oxygène rejeté dans les gaz d’échappement est
plus élevé pour le gasoil et l’huile de friture sans EGR par contre il est plus réduit avec le système
à EGR utilisant l’huile de friture et le gasoil comme carburant. La teneur en oxygène diminue lorsque
le régime augmente car la demande en O2 est importante pendant la combustion avec les
régimes élevés d’où sa teneur faible dans les gaz d’échappement. A moins de 1100rpm,
le taux d’oxygène rejeté avec l’huile de friture à EGR dépasse celui du gasoil à EGR et cette
tendance s’inverse lorsque le régime est supérieur à 850rpm. Au-delà de 1750rpm, le taux d’oxygène
émis à l’échappement avec l’huile de friture est supérieur au gasoil. En d’autre terme nous rejetons
moins d’oxygène lorsque nous employons la technique de recirculation.
Nous pouvons expliquer cette diminution du taux d’O2 par sa contribution à la combustion et
aux réactions avec les gaz d’échappement.
Les différents tests menés sur le moteur ont permis de tracer les courbes suivantes (voir Figure
III.2) dont les données sont dans le (tableau III.2).
53
Tableau III.2 : Variation de l’O2
Oxygène : O2
régime
Gasoil sans
EGR
Gasoil avec
EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR (20%)
2000
16,53
14,23
17,53
10,26
1750
17,57
12,25
17,84
12,04
1500
18,38
11,23
18,34
11,65
1250
19,14
14,35
18,86
13,26
1000
19,76
15,10
19,34
15,13
750
20,12
17,20
19,85
17,27
Figure III.2 : oxygène avec gasoil et HFU sans et avec EGR
54
I.3.Gaz carbonique
C’est un gaz à effet de serre issu de la combustion du carburant. Il n’a pas d’effet direct sur la santé.
Il est rejeté dans l’atmosphère après la combustion du combustible dans le moteur. Sa teneur ne doit
pas être importante à cause de son impact environnemental. Nous avons pu recueillir des données
à travers nos tests et voir son comportement avec les différents combustibles (gasoil ou HFU) avec
ou sans EGR (voir Figure III.3) En analysant cette figure, nous nous rendons compte que le gaz
carbonique contenu dans les gaz d’échappement a une teneur très importante lorsqu’il s’agit du
combustible HFU avec EGR et le gasoil avec EGR. Il devient faible lorsque la carburation se fait
avec du gasoil sans EGR ou de l’huile de friture sans EGR. Pour des régimes inférieures à 1300rpm,
l’huile de friture sans EGR dégage plus de CO2 que le gasoil sans EGR. Cette tendance s’inversera
lorsque le régime dépassera 1300rpm. En résumé nous remarquons que l’effet EGR entraîne une
augmentation du CO2 émis dans les gaz d’échappement. L’augmentation du CO2 avec le système
EGR s’explique par l’apport supplémentaire de gaz carbonique contenu dans les gaz d’échappement
réinjectés dans la chambre de combustion. Aussi il est important de noter que le gaz carbonique
augmente lorsque le régime moteur croit.
Tableau III.3 : Variation de CO2
Gaz carbonique CO2
régime Gasoil sans
EGR
Gasoil avec
EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR (20%)
2000 3,27 5,32 2,55 7,87
1750 2,51 6,50 2,32 6,57
1500 1,92 6,70 1,95 6,86
1250 1,36 5,56 1,95 5,68
1000 0,91 4,86 1,22 4,42
750 0,00 2,92 0,84 2,65
55
Figure III.3 : gaz carbonique avec gasoil et HFU sans et avec EGR
I.4. Monoxyde de carbone
Il provient de la combustion incomplète du carburant avec une contribution à la formation de l’ozone
troposphérique (résulte de la transformation photochimique de certains polluants, dont le CO, les NOX
et les HC). Ce gaz étant très dangereux il faut alors le réduire, nous verrons si l’EGR apportera une
solution. Les CO émit avec le combustible gasoil ou HFU sans et avec EGR sont représentés sur la
Figure II.10.
D’après cette figure, nous avons les résultats suivants :
Le CO émis est très faible avec le gasoil sans EGR, il augmente avec l’huile de friture
sans EGR. On remarque qu’il devient important avec le gasoil à EGR et encore plus
important lorsqu’il s’agit de l’huile de friture avec EGR.
Les émissions de CO décroissent de façon parabolique avec le régime moteur. Ces
courbes nous permettent de déduire que l’effet EGR conduit à une élévation du
monoxyde de carbone. Ceci est dû à la mauvaise combustion des huiles de fritures
56
causée par la viscosité élevée, la volatilité faible des huiles et la participation du CO
issu de la recirculation et réinjecté dans la chambre de combustion.
Tableau III.4 : Variation de CO
Monoxyde de carbone : CO
régime Gasoil sans
EGR
Gasoil avec
EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR (20%)
2000 444,00 1632,45 754,00 2090,00
1750 155,33 1504,32 455,67 1580,00
1500 130,67 1120,12 385,00 1785,00
1250 144,00 752,42 352,00 1584,00
1000 163,67 1000,03 453,00 1615,00
750 175,33 746,23 590,67 1766,00
Figure III.4 : Monoxyde de carbone avec gasoil et HFU sans et avec EGR
57
II. Performances du moteur
II.1. Température d’échappement
Les gaz issus de la chambre de combustion arrivent au pot d’échappement avec une température à
celle de la chambre. Nous verrons si cette température sera influencée par l’effet EGR. La Figure III.5
montre que la température d’échappement croit lorsque le régime moteur augmente.
Les courbes issues de la température d’échappement avec les différents cas de combustibles
évoluent du bas en haut respectivement avec le gasoil sans EGR, ensuite l’huile de friture sans
EGR, puis le gasoil avec EGR et enfin l’huile de friture avec EGR. Les températures d’échappement
sont plus faibles avec le gasoil sans EGR puis légèrement faible avec l’HFU sans EGR mais
élevées avec le gasoil à EGR et l’HFU à EGR. Cette température est plus importante dans le
cas de l’HFU avec EGR. Elle atteint la valeur maximale de 513°C à 2000rpm et nous pouvons
dire que l’effet EGR entraine une élévation de la température d’échappement. Elle aura pour
conséquence une diminution du rendement liée à l’élévation de température par effet EGR. Cette
augmentation de température s’explique par la chaleur supplémentaire dégagée par l’augmentation
du carburant et de la température ambiante.
Les différents essais ont donné les courbes suivantes (figure III.5) dont les valeurs sont dans le
tableau suivant (tableau III.5).
Tableau III.5 : Variation de la température d’échappement
T°éhapp en °C
régime Temps en
h
Gasoil
sans EGR
Gasoil
avec EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR(20%)
2000 0.08 488.00 511.23 492,60 513,00
1750 0.08 387.11 458.21 402,60 457,90
1500 0.08 314.50 370.56 334,83 371,35
1250 0.08 244.73 316.25 264,13 318,90
1000 0.08 186.17 243.56 197,03 245,30
750 0.08 146.07 197.23 150,70 207,90
58
Figure III.5 : température d’échappement avec gasoil et HFU sans et avec EGR
II.2. Température de fumée
Les gaz d’échappement sont rejetés dans l’atmosphère sous une température supérieure à la
température ambiante. Les températures des fumées évoluent de façon croissante lorsque le régime
augmente.
Ces températures sont plus importantes avec le gasoil à EGR et l’HFU à EGR qu’avec le gasoil
sans EGR et l’HFU sans EGR (Figure III.6). La température maximale est obtenue avec
l’HFU associé à un système EGR et cette dernière est de 405,48°C lorsque la
machine est à son régime maximal. Pour des régimes inférieurs à 1300rpm les températures des
fumées sont plus élevées avec l’HFU à EGR qu’avec le gasoil à EGR mais cette tendance s’inverse
lorsque le régime est supérieur à 1300rpm. Nous déduisons alors que l’effet EGR crée une
élévation de température de fumées.
Les données issues de nos différentes mesures (tableau III.6) ont permis de tracer les courbes voir
(Figure III.6)
59
Tableau III.6 : Variation de la température de la fumée
T°fummée en °C
régime Temps en
h
Gasoil
sans EGR
Gasoil
avec EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR(20%)
2000 0.08 313,40 405,48 273,97 363,50
1750 0.08 250,37 361,45 234,80 335,90
1500 0.08 200,93 301,45 192,77 289,50
1250 0.08 156,40 248,34 154,23 247,90
1000 0.08 119,30 183,45 114,77 192,80
750 0.08 95,33 140,25 87,47 145,20
Figure III.6 : température de fumée avec gasoil et HFU sans et avec EGR
60
II.3. Consommation spécifique
Pour tourner, le moteur a besoin de combustible alors il est nécessaire de suivre sa
consommation. Nous avons pu suivre les consommations issues de nos différents essais avec
le gasoil ou l’HFU avec ou sans EGR. Ces différents essais nous ont permis de calculer la
consommation spécifique de chaque carburant en fonction du régime moteur (tableau III.7) et de
dresser leur représentation graphique (Figure III.7).
La formule utilisée pour le calcul de la consommation spécifique est :
régime
Dconsspéci
*
Avec :
Consspéci : consommation spécifique en gramme par kilowattheure
D : débit volumique en litre par heure
Ρ : masse volumique du combustible en gramme par litre
Régime : rpm
A travers les courbes (figure III.7) nous remarquons que la consommation spécifique décroit
lorsque le régime moteur augmente qu’il s’agisse du gasoil ou de l’huile de friture avec ou sans EGR.
Les consommations sont basses avec le gasoil puis une légère augmentation avec le gazole à EGR.
Ensuite vient l’huile de friture avec une augmentation significative et enfin l’HFU à EGR dont la
consommation est relativement supérieure à celle de l’huile de
de friture sans EGR. De 825 à 1000rpm et comme carburant huile de friture
nous avons pratiquement la même consommation avec et sans EGR. Pour des régimes
supérieurs à 1600rpm, la consommation spécifique avec l’huile de friture à EGR est relativement
plus élevée que celle de l’huile de friture sans recirculation. Ceci nous permet d’affirmer que la
consommation augmente lorsqu’on utilise la recirculation des gaz d’échappement.
L’augmentation de la consommation spécifique est la conséquence de l’effet EGR créé par
l’élévation de la densité liée à la température et à la masse volumique.
61
Tableau III.7 : Variation de la consommation
Consommation g/kWh
régime Temps en
h
Gasoil
sans EGR
Gasoil
avec EGR
HFU sans
EGR
HFU avec
EGR(20%)
2000 0.08 344,05 346,33 365,80 727,79
1750 0.08 342,00 345,16 386,76 727,79
1500 0.08 370,50 371,45 424,23 434,39
1250 0.08 423,94 422,48 424,23 491,54
1000 0.08 612,75 610,56 727,79 731,60
750 0.08 615,85 618,56 728,98 734,15
Figure III.7 : Consommation spécifique avec gasoil et HFU sans et avec EGR
62
II.4. Rendement global
Le rendement global du moteur, permet de déterminer les performances du groupe
électrogène, c'est-à-dire sa capacité à transformer l’énergie fournie par le carburant en travail
électrique. Nous avons obtenu les courbes suivantes avec le combustible gasoil ou HFU sans
ou avec EGR (voir Figure III.8 et pour les valeurs dans le tableau III.8). La formule utilisée pour le
calcul est le suivant :
ηgl : rendement global en %
consspéci : consommation spécifique en gramme par kilowattheure
PCI : pouvoir calorifique inférieur du combustible en kilojoule par kilogramme
D’après la (Figure III.8), le rendement thermique croît lorsque la charge augmente. Il est plus
important avec l’huile de friture avec et sans EGR par contre il est un peu faible pour le gasoil avec
et sans EGR. Il est identique lorsque la machine est entre 750 à 1250rpm avec de l’HFU à EGR ou
sans EGR. Le meilleur rendement est obtenu avec l’huile de friture sans EGR. Nous remarquons
que l’effet EGR contribue à réduire le rendement global donc l’EGR entraîne des pertes d’énergie.
100**
*6.3 106
spéci
glconsPCI
63
Tableau III.8 : Variation des valeurs du rendement
Rendement global ηgl
régime Temps en
h
Gasoil
sans EGR
Gasoil
avec EGR
HFU sans
EGR
HFU avec EGR
(20%)
2000 0.08 23,46 22,45 27,59 25,23
1750 0.08 23,52 21,89 26,10 25,97
1500 0.08 21,66 21,45 23,79 23,24
1250 0.08 18,93 18,42 20,53 20,53
1000 0.08 13,09 13,45 13,87 13,80
750 0.08 12,45 12,56 13,06 13,45
Figure III.8 : Rendement global avec gasoil et HFU sans et avec EGR
64
II.5. La formation de dépôts
Nous avons pu mettre en évidence les dépôts solides formés dans la chambre lors de
l’entretien du moteur. Ces dépôts sont repartis sur le nez de l’injecteur, la paroi de la chambre de
combustion, la culasse et sur la tête du piston. Nous avons aussi constaté un encrassement au niveau
du pot d’échappement et du système EGR. Ces dépôts sont liés aux propriétés du combustible, de
l’air et à la qualité de la combustion. Pour des impératifs de temps nous n’avons pas pu réaliser
l’entretien technique immédiatement après la fin de nos travaux.
III. Récapitulatif de l’effet EGR avec l’HFU et le gasoil
A partir des différents essais réalisés nous avons élaboré un récapitulatif de la variation relative
de l’effet EGR avec l’HFU et le gasoil (voir tableau II.15) afin de pouvoir faire une comparaison des
impacts de l’EGR sur le moteur avec ces deux types de combustibles. Après analyse des différentes
courbes de variation relative, nous nous sommes rendu compte que l’effet EGR est réel sur ces
deux combustibles mais l’étude n’est pas suffisante pour dire que l’EGR est plus efficace avec
l’HFU ou le gasoil.
Avec Δr variation relative de X et ΔX variation de X
100*X
Xr
66
Chapitre II : Etudes des impacts environnementaux
I. Introduction
I.1. Définition
Par définition, l’environnement est l’ensemble des caractéristiques physiques, chimiques
et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiées par l’action de l’homme.
I.2. Caractéristiques
En d’autres termes, l’environnement représente l’ensemble des milieux naturels et artificiels
entourant l’homme et dont il est en relation directe comme l’eau, l’air, les conditions sociales,
économiques et les infrastructures.
L’étude d’impact environnemental étudie les conséquences de ces modifications sur l’homme, les
animaux, et sur les plantes aussi bien à l’échelle de l’individu ou de l’écosystème que de toute
la biosphère.
II. Objectifs
II.1. Objectifs générales
Selon la loi n°90-033 du 21 décembre 1990 modifiée par la loi 97-012 du 06 juin 1997
portant charte de l’environnement Malagasy, l’action environnementale ne doit pas se réduire
à la seule protection et à la sauvegarde des ressources naturelles, des espèces rares ou des
sites. Elle est inséparable des actions pour un développement économique et sociale durable.
L’objectif est donc de rétablir un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de
développement de l’homme et les soucis écologiques. Elle s’efforcera de situer le
développement par rapport à la conservation, d’en limiter et d’en définir les interactions.
67
II.2. Objectif du travail
Dans notre cas, l’intérêt général de notre étude est d’identifier les différentes sources d’impacts
environnementaux possibles au moment de l’exploitation du biodiesel d’huile de friture usagée et la
recirculation des gaz d’échappement afin de pouvoir apporter une mesure d’atténuation aux impacts
négatifs.
68
Chapitre II : Evaluation des impacts environnementaux
I. Impacts négatifs
La quasi-totalité des impacts négatifs se trouvent au niveau de la transformation lui-même.
I.1.Le déversement accidentel de l’huile
Au cours de l’opération, du collecte de l’huile jusqu’au stockage du produit final, plusieurs impacts
négatifs peuvent se présenter.
En effet, des rejets accidentels d’huile au cours de transformation est inévitable pourtant le
déversement d’huile dans le milieu naturel nuit à l’oxygénation du sol et des eaux et présente un
caractère toxique pour la faune et la flore.
I.2. Les eaux usées
Les eaux usées proviennent du lavage des cuves, et le lavage du biodiesel brut après la
transestérification. Ces eaux contiennent de l’huile, du méthanol, et quelques matières
organiques. Après les opérations de lavage, ces eaux usées doivent être traitées avant d’être
déversées dans la nature pour éviter la pollution.
69
I.3. Le stockage et l’utilisation des produits chimiques
Les produits chimiques sont des produits les plus dangereux dans le milieu industriel. Leur utilisation
doit être conforme aux règles et aux bonnes pratiques y afférentes car ils peuvent provoquer de
grave accident en cas d’éventuelle fausse manipulation.
Par exemple, dans le cas du méthanol, ce dernier est un composé chimique très toxique et très nocif.
Son utilisation sans préoccupation préalable peut entrainer un impact dangereux au niveau de la vue.
Le méthanol devrait donc être utiliser avec attention comme par exemple l’utilisation des lunettes de
protections, etc.
Pareille pour la potasse qui est une base forte et corrosive réagit violemment au contact des acides
et produit une quantité importante de chaleur en se dissolvant. Le contact de ce produit avec le corps
provoque ainsi de graves brulures.
Les produits chimiques doivent donc être stockés dans des endroits spécifiques et utilisés avec
précaution pour éviter un accident et un déversement dans la nature.
I.4. Production des particules
Concernant l’EGR, elle augmente la production de particules en raison de la raréfaction de l'oxygène.
Il faut trouver un compromis acceptable entre la diminution des oxydes d'azote et l'augmentation de
particules via le choix optimum du taux d'EGR pour chaque point de régime et charge. Les gaz
recirculés doivent être refroidis pour abaisser la température des gaz réinjectés et diminuer
conjointement la production de particules et d'oxydes d'azote pour le même taux d'EGR.
70
I.5. Augmentation de la consommation en carburant
Un des impacts négatifs de ce système est la diminution de la vitesse de combustion, qui entraîne une
diminution du rendement du moteur (éloignement du cycle théorique) et induit donc une augmentation
de la consommation de carburant. Cependant, la diminution du débit d'air compense partiellement la
baisse du rendement.
I.6. Augmentation des suies
L'augmentation de la production de suies lors de la combustion induit une salissure plus prononcée de
l'huile moteur et d'une partie de l'admission, du circuit d'échappement du moteur ainsi que le besoin
éventuel d'un filtre à particules selon le niveau d'exigence des normes.
II. Impacts positifs
Les impacts positifs du biodiesel et de l’EGR sont très nombreux mais quelques impacts majeurs
sont cités ci-dessous :
II.1.Réduction des oxydes d’azotes
L’EGR est un dispositif de réduction des oxydes d'azote générés par le moteur, pour satisfaire, à
moindre coût, aux normes de pollution.
Ce système permet de:
ralentir la vitesse de combustion via la diminution de la proportion d'oxygène dans les gaz;
augmenter la capacité thermique des gaz et donc diminuer leur température lors de la
combustion.
71
Ceci a pour effet de diminuer la quantité d'oxydes d'azote (NOx) dans les gaz échappement à l'origine
notamment de la pollution atmosphérique à l'ozone et des précurseurs des particules fines.
La production d'oxydes d'azote dépendant notamment de la température et de la présence d'oxygène
pendant la combustion, l'introduction de gaz brûlés agit sur les deux paramètres (température et
proportion d'oxygène). L'influence de la température sur la production d'oxydes d'azote est modélisée
par le mécanisme de Zeldovich en 1939.
II.2 Atténuation de la création de gaz carbonique
La différence entre les biocarburants et les carburants d’origines fossile, est au niveau de la
combustion. En effet, les carburants fossiles dégagent du dioxyde de carbone CO2, les CO2
enfuit sous terre sont dégagés dans l’atmosphère tandis qu’ à celle d’un biocarburant ce sont les CO2
de l’atmosphère même qui sont aspirés puis dégagés, donc il n’y a pas de création de nouveau CO2.
La combinaison du biodiesel avec le système EGR représente donc une solution immédiatement
exploitable pour lutter contre la pollution provoquée par les transports. Il permet de réduire les
émissions de particules de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrocarbure gazeux.
II.3. Diminution des GES
L’effet de serre réchauffe la température de l’air et des océans et crée des bouleversements
climatiques importants. Ce phénomène est principalement dû aux émissions de CO2. Mais avec
notre système, l’enrichissement de l’atmosphère en CO2 diminue car il s’agit d’une autre source
d’énergie renouvelable et une technologie qui ne fait qu’atténuer les pollutions ; autrement dit, le
système EGR combiné au biocarburant participe à la réduction de l’effet de serre.
Selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), un véhicule roulant
avec du biocarburant économise près de 25% de ses émissions en gaz à effet de serre par rapport à
celui roulant au gasoil pur.
72
II.4. Amélioration de la santé humaine
Une étude démontre que 16.000 décès par année au Canada sont attribuables à la pollution de l’air ;
ce qui représente 8% de tous les décès non accidentels au pays. Par ailleurs, 80% des risques de cancer
liés aux polluants atmosphériques sont directement associés à l’inhalation des gaz d’échappement.
Cependant, comme il a été dit ci-dessus, notre système atténue les pollutions d’échappement, et joue
un rôle important dans la purification de l’air.
Ainsi, la combinaison de l’EGR à l’HFU a un impact positif dans le domaine de la santé publique.
73
Conclusion partielle
En définitive l’EGR entraîne une augmentation de la consommation spécifique, des
températures d’échappement et de fumée, et des certains gaz à l’échappement d’une part et d’autre
part on remarque une réduction importante de l’oxydes d’azote et des hydrocarbures imbrulés. En
constatant l’approche environnementale que nous avons effectuée précédemment, nous
reconnaissons que la combinaison du système EGR avec du l’huile de friture usagée en tant que
carburant ne permet pas de éliminer totalement les gaz nocifs à la santé de l’homme. Néanmoins, ce
système offre plusieurs avantages pour l’environnement. D’une part, le biodiesel est renouvelable car
il est produit à partir de ressources renouvelables ; biodégradable, il se décompose plus rapidement
que le diesel pétrolier. Comparativement au diesel, le biodiesel offre la possibilité de réduire les
émissions de gaz à effet de serre (GES) de plus de 80 % pendant son cycle de vie. Ensuite le système
EGR permet la réduction de plusieurs émissions d’échappement, il est moins toxique : un moteur muni
d’un système EGR serait moins toxique qu’un moteur conventionnel. Quoiqu’il en soit, le système
présente un énorme avantage au point de vue environnemental.
74
CONCLUSION
Nous nous sommes posés comme problématique l’identification des moyens pour améliorer la maîtrise
de la combustion et nous avons pu dire que cette étude nous a permis de mesurer certains impacts des
gaz recirculés et de l’utilisation d’un biocarburant.
A travers ce mémoire nous avons pu vérifier certains résultats obtenus par des chercheurs, même si
nous n’avons pas utilisé les mêmes combustibles, comme la réduction de 65,47% de l’oxyde d’azote
qui constitue 80% des émissions de gaz d’échappement. Nous avons pu évaluer certains impacts de
l’EGR sur le fonctionnement du moteur. En effet, sur la combustion, l’EGR apporte une légère
augmentation des températures d’échappement et de fumées qui crée la formation de particules solides.
En outre l’analyse des émissions de gaz révèle une élévation supplémentaire du gaz carbonique et du
monoxyde de carbone. Par contre certains gaz émis à l’échappement comme les oxydes d’azote et
l’oxygène sont réduits. Et en ce qui concerne la performance du moteur, nos analyses ont montré un
accroissement supplémentaire de la consommation spécifique et une baisse du rendement global.
Enfin, concernant le point de vue environnemental, malgré les différentes faiblesses de notre système
on remarque que l’effet positif emporte sur les effets négatifs, alors on peut dire que cette étude
constitue une solution et une réponse à la question pertinente de l’environnement.
D’une façon générale, l’EGR a des effets plus ou moins positifs sur la combustion comme le révèlent
certains gaz émis par contre on constate que malgré les différentes améliorations la performance du
moteur est quand même affectée. Par conséquent, nous pouvons conclure que notre système EGR est
adapté au moteur diesel avec usage de l’huile de friture usagée comme carburant. En perspective nous
recommandons, pour atteindre des résultats encore plus prometteur que cette étude soit approfondie
avec l’acquisition des systèmes EGR standard à chaud et à froid commandé par des calculateurs
électroniques et l’utilisation d’analyseur de gaz plus performant.
75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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http://www.ccfa.fr
[2] Source: Total
Présentation de J.J.Mosconi à la Journée sur le changement climatique (13 juin 2006),
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[3] Source: IFP
http://www.ifp.fr/IFP/fr/decouvertes/cles/automobile/index.htm
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Novembre 2003, pp. 35-49.
[8] A.Chevalier :
Guide du dessinateur industriel.
76
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77
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[19] F. Bachmaier, K.H. Eberius, et T. Just (1973):
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Kinetics of Nitric Oxide Formation in High-Pressure Flames, Symposium (International) on
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Formation of Nitric Oxide in Premixed Hydrocarbon Flames, Symposium (International) on
Combustion, vol. 13, pp. 373-380.
[22] P.C. Malte et D.T. Pratt (1974) :
Measurement of atomic oxygen and nitrogen oxides in jet-stirred combustion, Symposium
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Conversion of HCN to NO and N2 in H2-O2-HCN-Ar Flames at Low Pressure, Symposium
(International) on Combustion, vol. 20, pp. 673-684.
78
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
Partie I : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................... 2
Chapitre I : Contexte de l'étude ...................................................................................................................... 3
I. Biocarburant : les enjeux ........................................................................................................................... 3
I.1. Épuisement des ressources fossiles .................................................................................................. 3
I.2. Dérèglement climatique .................................................................................................................... 3
I.3. Une réglementation de plus en plus stricte ...................................................................................... 4
I. 4. Revues bibliographiques ................................................................................................................... 6
I.5. Les moteurs diesel ............................................................................................................................. 7
I.5.1. Les moteurs à injection directe .................................................................................................. 7
I. 5.2.Les moteurs à injection indirecte ............................................................................................... 7
II : L’utilisation de l’huile végétale comme carburant .................................................................................. 8
II.1. Les problèmes rencontrés dans les moteurs diesels utilisant les huiles végétales comme
carburant ................................................................................................................................................. 8
II.1.1.Les propriétés physiques des huiles végétales ........................................................................... 8
II.1.2.Les problèmes liés à la nature chimique des huiles végétales : ................................................. 8
II.1.3.L’utilisation des biocarburants dans les moteurs diesels ........................................................... 9
II.2. Formations de gaz et de solide lors d’une combustion dans un moteur diesel ............................. 10
II.2.1.Formation du CO ...................................................................................................................... 10
II.2.2.Formation de NOx ..................................................................................................................... 10
II.2.3.Formation des hydrocarbures imbrûlés ................................................................................... 10
II.2.4.Formation des particules .......................................................................................................... 11
Chapitre II : Recirculation des gaz d’échappement ....................................................................................... 12
I. Principe de l’EGR (Exhaust Gas Recirculation) ......................................................................................... 13
II. Les différents types d’EGR et leurs effets ............................................................................................... 13
III. Synthèse des résultats de recherche obtenus avec les systèmes EGR ................................................. 14
Chapitre III : Influences et impacts des gaz recirculés et de l’HFU sur les paramètres de fonctionnement du
moteur ........................................................................................................................................................... 16
I. L’utilisation des gaz brulés en combustion .............................................................................................. 16
79
I.1.Un effet de dilution .......................................................................................................................... 16
I.2.Un effet de la variation de capacité calorifique ............................................................................... 17
I.3.Un effet de "préchauffe" .................................................................................................................. 17
II. La chimie de l'EGR................................................................................................................................... 17
II.1.La composition des gaz brûlés recyclés ........................................................................................... 18
II.2. Impact des espèces inertes : CO2, N2 et H2 O ................................................................................. 18
II.2.1.impact de CO ............................................................................................................................ 19
II.2.1.1. Mécanisme d'oxydation de CO ......................................................................................... 19
II.2.1.2.Impact de CO sur la combustion ....................................................................................... 20
II.2.2.Impact des NOx ......................................................................................................................... 21
II.2.2.1.Mécanisme réactionnel de NO .......................................................................................... 21
II.2.2.2.Impact de la présence de NO à basse température .......................................................... 22
II.2.2.3. Impact de la présence de NO à haute température ......................................................... 22
II.2.2.4.Impact de la présence de NO sur une combustion en moteur ......................................... 23
II.2.2.5.Impact de la présence de NO2 sur une combustion en moteur ........................................ 24
II.2.3.Impact du formaldéhyde CH2O ................................................................................................ 24
II.2.4.Impact des hydrocarbures imbrûlés ......................................................................................... 25
II.2.4.1.Impact de l'ajout de méthane ........................................................................................... 25
II.2.4.2.Impact de l'ajout d'hydrocarbures plus complexes........................................................... 26
II.2.5.Impact de l'incorporation d'EMHV ........................................................................................... 29
II.2.5.1.Influence de l'incorporation d'EMHV sur la combustion .................................................. 29
II.2.5.2.Récapitulatif de l'influence de l'incorporation d'EMHV .................................................... 30
Conclusion partielle .................................................................................................. 31
Partie II : REALISATIONS PRATIQUES ............................................................... 32
Chapitre 1 : Dispositifs expérimentaux ......................................................................................................... 33
I. Moteur monocylindre.............................................................................................................................. 33
I.1.Caractéristiques du moteur utilisé ................................................................................................... 33
I.1.1.Configuration du moteur ........................................................................................................... 33
II. Les Instruments ...................................................................................................................................... 36
III. L’EGR 37
III.1.Configuration du circuit EGR .......................................................................................................... 38
IV. Les carburants ....................................................................................................................................... 39
IV.1.Formulation des carburants utilisés ............................................................................................... 41
Chapitre II : Prélèvements et analyses des gaz ............................................................................................. 42
80
I. Localisation des points de prélèvements ................................................................................................ 42
I.1.Prélèvements des gaz EGR ............................................................................................................... 43
I.2.Prélèvements baie 5 gaz ................................................................................................................... 43
II. Analyse des gaz prélevés ........................................................................................................................ 44
II.1.Analyse des HC imbrûlés, de CO, CO2, O2 , NOx ............................................................................... 44
II.2.Autres types d'analyses ................................................................................................................... 44
III. Les Protocoles d’essais pour déterminer le taux de recirculation et la consommation ....................... 44
III.1.Détermination du taux de recirculation: ................................................................................... 45
III.2.Détermination de la consommation: ............................................................................................. 45
III.3.Enregistrement des valeurs : .......................................................................................................... 45
IV. Répétabilité des essais .......................................................................................................................... 46
IV.1.Variation cycle à cycle du moteur .................................................................................................. 46
IV.2. Répétabilité des essais .................................................................................................................. 46
IV.3.Répétabilité des analyseurs ........................................................................................................... 47
V. Problèmes rencontrés ............................................................................................................................ 47
Conclusion partielle .................................................................................................. 48
PARTIE III : RESULTATS ET ETUDES ENVIRONNEMENTALES .................. 49
Chapitre I: Résultats, discussions et analyses ............................................................................................... 50
I. Les principales émissions de gaz à l’échappement ................................................................................. 50
I.1. Oxyde d’azote NOx ........................................................................................................................... 50
I.2.Oxygène ............................................................................................................................................ 52
I.3.Gaz carbonique ................................................................................................................................. 54
I.4. Monoxyde de carbone ..................................................................................................................... 55
II. Performances du moteur ....................................................................................................................... 57
II.1. Température d’échappement ........................................................................................................ 57
II.2. Température de fumée .................................................................................................................. 58
II.3. Consommation spécifique .............................................................................................................. 60
II.4. Rendement global .......................................................................................................................... 62
II.5. La formation de dépôts .................................................................................................................. 64
III. Récapitulatif de l’effet EGR avec l’HFU et le gasoil ............................................................................... 64
Chapitre II : Etudes des impacts environnementaux..................................................................................... 66
I. Introduction ................................................................................................................................ 66
I.1. Définitions ....................................................................................................................................... 66
I.2. Caractéristiques ............................................................................................................................... 66
81
II. Objectifs ...................................................................................................................................... 66
II.1. Objectifs générales ......................................................................................................................... 66
II.2. Objectif du travail ........................................................................................................................... 67
Chapitre II : Evaluation des impacts environnementaux............................................................................... 68
I. Impacts négatifs....................................................................................................................................... 68
I.1.Le déversement accidentel de l’huile ............................................................................................... 68
I.2. Les eaux usées ................................................................................................................................. 68
I.3. Le stockage et l’utilisation des produits chimiques ......................................................................... 69
I.4. Production des particules ................................................................................................................ 69
I.5. Augmentation de la consommation en carburant .......................................................................... 70
I.6. Augmentation des suies .................................................................................................................. 70
II. Impacts positifs ....................................................................................................................................... 70
II.1.Réduction des oxydes d’azotes ....................................................................................................... 70
II.2 Atténuation de la création de gaz carbonique ............................................................................... 71
II.3. Diminution des GES ........................................................................................................................ 71
II.4. Amélioration de la santé humaine ................................................................................................. 72
CONCLUSION ......................................................................................................... 74
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................. 75
TABLES DES MATIERES ...................................................................................... 78
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L’analyseur de gaz Seitron Le thermomètre numérique
.
Le logiciel CAT Electronic Technician
Annexe 2. Calcul du taux d'EGR Le taux d'EGR est recalculé en raison de l'encrassement du filtre céramique servant à l'acquisition du
taux d'EGR. Le filtre étant changé chaque matin, les cinq premières valeurs relevées vont servir de
références pour recalculer le taux d'EGR. Le taux d'EGR ne peut être recalculé que pour des points de
fonctionnement moteur avec certaines caractéristiques communes : le régime moteur N, le richesse ɸ
, la pression admission P et la température admission T afin de conserver un rendement volumétrique
constant.
Soit A le point de référence et B le point de fonctionnement dont il faut recalculer le taux d'EGR. Par
acquisition du point de fonctionnement A, on a le débit d'air QairA, le taux d'EGR Tx EGR A
et le rendement volumétrique en air frais ɳ vol airA .
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On peut d'abord calculer le débit d'air EGR :
On en déduit ainsi le rendement volumétrique total du moteur à ce point de fonctionnement :
On peut donc recalculer le taux d'EGR du point B. A noter que pour le point B, sont acquis les valeurs
expérimentales du débit d'air Q air B et du rendement volumétrique en air frais ɳ vol airB , valeurs
nullement influencées par l'acquisition des valeurs du taux d'EGR.
On en déduit alors le taux d'EGR au point de fonctionnement B :
Annexe 3 : Caractéristiques des analyseurs de gaz employés
Pour analyser les gaz brûlés présents dans le circuit EGR, on rappelle qu'une baie 5 gaz (non présentée
de nouveau ici), un chromatographe GC-FID, un chromatographe HPLC et un chromatographe GC-
MS ont été utilisés.
Annexe 3.1. Caractéristiques du chromatographe GC-FID
Le chromatographe à phase gazeuse GC équipé d‘un FID, utilisé pour l‘analyse des HC lors de nos
essais moteurs, était un modèle Varian 3400. Ce chromatographe est équipé d'une colonne en alumine
Al2 O3/KCl, de 50m de long et de 0,53mm de diamètre intérieur. La boucle d'injection est de 30mL
mais une fois l'échantillon injecté dans la boucle, il est poussé par un flux d'Hélium. Une partie est
évacuée par la fuite de 30mL/min, et le reste est injecté dans la colonne.
87
L’indice de réfraction, lié à l’insaturation est influencé par de nombreux autres facteurs :
acidité libre, oxydation, polymérisation, existence de fonction secondaire sur les molécules.
- Poids spécifique
Le poids spécifique est le rapport de la masse d’un volume d’un combustible donné à la température
de 15°C à la masse du même volume d’eau pris à 40°C.
- Point d’éclair
Le point d’éclair correspond à la température minimale au-dessus de laquelle se produit une
inflammation.
- Point de fusion (Tf) et le point de solidification (Ts)
Ils déterminent l’état du corps gras à chaque domaine de température. Les corps gras à Tf et Ts
élevés sont des solides à la température ambiante, tandis que ceux qui ont des Tf et Tsfaibles sont
des liquides.
Par définition, le point de fusion (Tf) est la température à laquelle le corps passe de l’état solide à
l’état liquide (à des conditions de pression données) et le point de solidification (Ts) est la
température à laquelle le même corps passe de l’état liquide à l’état solide.
On a Ts = Tf pour un corps pur.
- Le point trouble et le point d’écoulement
Ces deux propriétés permettent de mieux apprécier les comportements à froids des corps
gras.
Le point trouble est la température à laquelle des précipités solides commencent à se former
dans le corps gras liquide homogène. C’est le début de solidification. Le point d’écoulement
est la température à laquelle le corps gras n’est plus capable de s’écouler librement. Il est solidifié.
- Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique d’un liquide est la quantité de chaleur dégagée par la combustion
complète d’un kilogramme de ce combustible pris à la température T et la pression P, où l’eau se
retrouve à l’état de vapeur. Il est relativement élevé pour les matières grasses d’oùl’utilisation
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des corps gras comme combustible
- Viscosité
La viscosité est liée à la longueur des chaînes grasses et de leurs degrés d’insaturation. Elle est
déterminée en mesurant le temps nécessaire pour passer une quantité donnée d’huile à travers un
orifice d’ouverture donnée.
Technologies de transformation
Selon la nature des matières premières, il existe plusieurs techniques d’extraction des
huiles végétales. Parmi ces techniques, les deux modes d’extraction suivant sont les plus
utilisés :
- Extraction par pression
- Extraction par solvant
II-1-4-1 Extraction par pression
Pour extraire l’huile végétale, on utilise des pressoirs manuels et motorisés. Les pressoirs
sont équipés d’un piston pour écraser les graines d’une cage, extrayant ainsi l’huile des
graines.
L’extraction se fait en quatre étapes :
- Le concassage
Souvent, l’organe renfermant l’huile de la plante oléagineuse se présente sous forme de graine.
Ainsi pour faciliter l’extraction, la graine oléagineuse doit être concassée pour séparer la coke de
l’amande.
- Le chauffage
Après concassage, on porte les produits obtenus à une certaine température pendant une
dizaine de minutes. Il a pour but de faire éclater les cellules contenant l’huile, de diminuer la
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viscosité de l’huile et par conséquent, d’accélérer la vitesse de l’extraction de l’huile lors du
pressage.
- Le pressage
Le pressage consiste à chasser l’huile des graines qui les contiennent par l’action d’une force de
pression. On obtient de l’huile brute et du résidu solide appelé tourteau.
- La purification
La purification permet de séparer l’huile propre des cellules oléifères non rompues, des impuretés,
l’eau, et enfin le sable et les fibres qui se déposent au fond. Elle permet donc d’augmenter la durée
de vie des huiles.
Deux procédés sont possibles :
- La sédimentation : C’est la plus facile à mettre en œuvre pour l’obtention d’une
huile claire. On obtient deux couches. L’huile est séparée du sédiment par simple
soutirage.
- L’ébullition avec l’eau : Elle consiste à bouillir l’huile brute avec 20% d’eau.
Annexe 5 : Présentation de l’entreprise HENRI FRAISE FILS & Cie
L’entreprise était fondée en1921 par un investisseur français appelé Henri Eugène Fraise qui l’a baptisé
« Henri Fraise ». En ce temps-là, la société étant implantée à la place Minault à Antanimena. Quelques
années plus tard, les trois fils de monsieur Eugène Fraise prenaient le relais sur la gestion et le contrôle
de la société qui, depuis, était baptisé « Henri Fraise ».
Depuis sa fondation en1921, la société a connue de grande évolution notamment sur ces activités
comme la représentation des grandes marques à l’instar de GOOD YEAR,CATERPILLAR, JOHN
DEER, HYSTER, MANITOU, pour n’en citer que peu.
En 1961, elle était transférée de la place Minault à Ankorondrano où se situe son siège social
jusqu’aujourd’hui.
90
A ce jour, on y compte 400 employés et le chiffre d’affaires annuel s’élève à 20 milliards Ariary. La
société possède aussi un bureau de liaison à Mayotte, Seychelles.
L’entreprise est bien connue par ses diverses activités parmi lesquels on peut compter :
L’exportation qui occupe une place importante dans la société et qui consiste à exporter du
café, de la vanille vers les USA et l’Europe.
L’importation qui consiste à assurer le rôle de distributeur exclusif des produits de marques
étrangères.
Les présentations de services comme l’assurance et l’agence de voyages
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RESUME
Ce travail de mémoire s’intéresse à la protection de l’environnement et aux progrès de la technologie
car il évalue les impacts des gaz d’échappement recirculés et l’utilisation de biocarburant .L’ étude se
porte sur une approche théorique d’une part ,et elle prend également en compte une réalisation pratique
d’autre part .L’objectif de cette étude est de valider qu’en connaissant les impacts de l’association
entre l’EGR et le biocarburant, on arrive à une atténuation de l’émission des effets des gaz nocifs .Les
résultats obtenus révèlent une fin prometteuse grâce à la diminution des émissions des gaz nocifs .Nous
avons proposés quand même que cette étude peut être encore approfondie car plusieurs amélioration
peuvent être encore l’optimiser.
ABSTRACT
This work of memory focuses on the protection of the environment and the progress of technology
because it assesses the impacts of recirculated exhaust gas and the use of biofuel. The study is based
on a theoretical approach of on the other hand, and it also takes into account a practical realization in
order to verify the results. The objective of this study is to validate that by knowing the impacts, the
biofuel associated with the EGR will mitigate the emission of the effects of harmful gases. The results
obtained reveal a promising end thanks to the reduction of the emissions of the harmful gases. We
proposed nevertheless that this study can be further deepened because several improvements can be
further optimized