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    MinistredelEnseignementSuprieur,delaRechercheScientifiqueetdelaTechnologieUniversitVirtuelledeTunis

    La Monnaie

    Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    1 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    ULA1 : LA MONNAIE

    Avant de dvelopper les notions de base en conomie montaire, il convient de

    prciser lobjet de ltude : la monnaie : Quest ce que la M ? . Quel est sonrle dans lconomie ? Quelles sont ses formes ? Comment la mesurer ?

    Leon 1 : Lmergence des tudes dconomie Montaire

    Introduction

    La science conomique est une science sociale sintressant aux faits conomiqueset aux institutions qui rgissent les rapports entre les individus. Elle cherche dcouvrir lutilisation la plus efficace des ressources productives afin datteindre lasatisfaction maximale des dsirs matriels des hommes.

    Or, les questions de lconomie politique se posent sous des angles varis etdonnent lieu diverses disciplines : lconomie de travail, lconomie dudveloppement, lconomie montaire

    Lconomie montaire est une branche de la science conomique qui s'intresse auxfonctions et au rle de la monnaie dans l'conomie. Elle a galement pour objectifessentiel d'analyser les liens existants entre la monnaie et lactivit conomiquenotamment es relations causales entre le volume de la monnaie en circulation etcertaines variables conomiques afin de mettre en uvre la politique montaire la

    plus efficace.

    1-La domination de la vision dichotomique

    Historiquement, le dbut effectif des tudes dconomie montaire tait conditionnpar la considration de limportance de la monnaie.

    En effet, la vision dichotomique entre la sphre relle et la sphre montaireconduisait les conomistes classiques tels que J B Say liminer la monnaie del'analyse conomique. La monnaie est un "voile " qui cache les transactions rellesqui s'oprent entre les agents les produits s'changent contre les produits. A ceteffet, J S Mill dclare qu' il n'y a rien plus insignifiant que la monnaie. Et mme

    Walras qui considre la monnaie, il ne lui attribut qu'un rle secondaire dans sathorie de l'quilibre gnral puisqu'elle sert uniquement convertir les prix relatifs en prix absolus.Si on considre que la monnaie est un voile dissimulant la ralit de lconomie,ceci revient considrer que la sphre relle et la sphre montaire de lconomiesont strictement spares. Lquilibre au niveau de la sphre relle est indpendantde lquilibre montaire. La monnaie tait alors neutre. En effet, la variation de laquantit de monnaie en circulation n'a aucune influence sur la production etl'change.

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    De ce fait, la proccupation principale tait d'tudier l'quilibre au niveau de la sphrerelle (Production, Investissement, Consommation). Ltude de la monnaie est alorsen dehors des proccupations des conomistes. Elle n'influence pas les dcisionsqui portent sur la consommation, l'offre du travail, etc.

    2-La considration de limportance de la monnaie par Keynes

    Toutefois, J.M Keynes a qui a publi en 1930 le Treatise on Money 1 et Lathorie gnrale de lemploi, de lintrt et de la monnaie en 1936 a montr que levolume et la valeur de la production dpendent de la monnaie et du crdit. Ceci apermis de dpasser la vision dichotomique et dmontrer que la monnaie est undterminant important du niveau de lactivit conomique. En effet, selon lauteur, letaux dintrt est dtermin sur le march de la monnaie (tel que O de M = D de M)et le taux dintrt influence linvestissement. Ainsi, dans cet esprit, le taux dintrtfait le lien entre sphre relle et sphre montaire. Dune part, le taux dintrt estune variable montaire : il rsulte de la confrontation entre la demande et loffre demonnaie et dautre part, le taux dintrt dtermine le niveau de linvestissement.

    Cest donc grce l'uvre de Keynes que lconomie montaire soit impose ausein de lanalyse conomique. L'conomie keynsienne est une conomiemontaire de production et non comme conomie relle d'change considrepar la thorie classique. Par ailleurs, Keynes est le fondateur de la macroconomie.

    3-La monnaie dans lconomie moderne

    La simple observation de la ralit dmontre que la monnaie joue un rlefondamental dans l'conomie moderne: il existe plusieurs interactions entre lasphre relle et la sphre financire: contrainte de financement, l'influence de

    l'endettement, le rle des marchs. La dernire crise financire de septembre2008, crise des subprimes a affect et continue peser sur les conomiesnationales et lconomie mondiale. En 2009, les taux de croissance des paysdvelopps taient trs faibles.

    De mme, lactivit relle pse sur le secteur montaire : par exemple,laugmentation de la production entrane une demande additionnelle de monnaie ouune augmentation des possibilits nouvelles de financement offertes par les banquesou les marchs financiers.

    1Le Trait sur la monnaie A Treatise on Money parat en 1930 alors que Keynestait membre du

    Comit Macmillan charg de conseiller le gouvernement de Ramsay MacDonald. Louvrage secomposait de deux volumes : le premier La Thorie pure de la monnaie . Le deuxime volume : La Thorie de la monnaie applique . Toutefois, cet ouvrage na pas eu autant de succs que Lathorie gnrale .

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    Leon 2 : Les fonctions de la monnaie

    Introduction

    La dfinition de la monnaie pose des problmes tant donn son usage rpandu etses formes diverses. Ainsi, il existe plusieurs dfinitions de la monnaie.

    La monnaie peut tre dfinie comme tout ce qui sert payer. Or, tout ce quipermet de payer nest pas systmatiquement une monnaie. Ex : le ticketrestaurant.

    Juridiquement, c'est tout moyen de paiement qui permet de rgler sans dlaiet dfinitivement une dette ou un achat.

    Lapproche historique et institutionnelle dfinit la monnaie en se rfrant auxdiffrentes tapes historiques de lmergence de la monnaie etdveloppement des banques.

    Lapproche essentialiste de la monnaie relve dune lecture sociologique de la

    monnaie. La monnaie nest pas un instrument technique au service delchange marchand car elle prcde les socits de march : la monnaie estun fait social qui permet de normaliser les rapports marchands. Elle fondelconomie marchande et permet de reprsenter institutionnellement le social.

    La dfinition fonctionnelle de la monnaie considre les fonctions spcifiquesde la monnaie ou les proprits quelle doit remplir afin de jouer son rle.

    1-Les fonctions de la monnaie

    Gnralement, on privilgie la dfinition fonctionnelle de la monnaie c--d dfinir lamonnaie non par ce qu'elle est mais plutt parce qu'elle fait. La dfinition de lamonnaie par ses fonctions est une approche instrumentale. Comme le note Hawtrey

    Certains objets trouvent dans l'usage que l'on en fait leur meilleur dfinition2. SelonWalker Money is that money does.

    La monnaie remplit trois fonctions, savoir:

    la fonction d'unit de compte

    la fonction d'intermdiaire d'change

    la fonction de rserve de valeurs

    1-1- La fonct ion d'unit de compte:

    La monnaie est une mesure de la valeur des biens. Elle permet dexprimer la valeurde chaque bien par rapport une rfrence unique la manire des units demesure des longueurs ou des poids.

    L'unit de compte est celle dans laquelle les prix sont fixs et les comptes sonttenus. La monnaie est appele numraire. Les valeurs des diffrents biens sontexprimes en une seule unit.

    2Selon Hawtrey la notion de la monnaie comme celle de cuillre th ou de parapluie appartient un groupe de notions qui se dfinissent avant tout parla fonction ou le but que chacun se propose .

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    Certains conomistes considrent que cette fonction est la premire qui se manifestepuisque mme avec le troc, une rfrence unique de la valeur des diffrents biens etservices s'impose.Cette rfrence unique des biens est d'autant plus ncessaire que le nombre deslments de lchange augmente multipliant ainsi le nombre des combinaisons

    possibles. En effet, en prsence de n biens, l'opration bilatrale des changes c--dl'change de 2 2 donne lieu l'analyse combinatoire :

    = n !/2 ! (n-2) ! = n (n-1)/2.

    Toutefois, lorsqu'un bien parmi les autres joue le rle de la monnaie, les rapports del'change se rduisent (n-1) et on abandonne les prix relatifs au profit des prixabsolus. Comme unit de compte, la monnaie rduit le nombre des prix ncessairesdans une conomie, ce qui rduit les cots de transaction.Par exemple : Si on a 20 biens valuer, il faut tablir 190 combinaisons possibles.En effet, grce lanalyse combinatoire.

    = n!/(n-2)!*2! = n ( n-1 ) / 2 = (20* 19)/2Si un des biens set dtalon en lui donnant la valeur 1, le nombre de combinaisonsest moins important, il est de n-1 ( 20-1 = 19 ) soit 19 prix.

    Ainsi, en harmonisant les multiples valuations, la monnaie simplifie le systme desprix, les ngociations, les comparaisons et les calculs conomiques et favorise lestransactions conomiques.Cette fonction ncessite la confiance en la valeur de la monnaie, une confiance quela Banque Centrale cherche entretenir.

    1-2- La Fonction d'intermdiaire d'change

    La monnaie est un intermdiaire dans la circulation des marchandises. A chaque foisque les marchandises circulent, la monnaie circule. Cette situation succde aurgime du troc (marchandises contre marchandises) qui pose des difficults :

    La rencontre de deux agents prsentant une dsidrabilit mutuelle.

    La possibilit de comparaison entre les deux lments faisant l'objet del'change dont les valeurs doivent tre identiques pour que l'change soit

    bnfique et qu'il se ralise dans l'quit. Ce pose alors le problme de ladtermination des termes de lchange.

    Lindivisibilit des biens.Le troc entrane que les agents consacrent beaucoup de temps, d'effort, des cotsd'information et de transaction pour pouvoir raliser des transactions.

    Or, grce un intermdiaire gnral dans les changes, les transactions se trouventfacilites et le processus d'change devient plus facile et plus efficient. Ainsi, lamonnaie dissocie le troc (flux rel contre flux rel) en 2 oprations: une opration devente qui permet d'obtenir la monnaie utilise ensuite pour une opration d'achat.L'conomie montaire se distingue de l'conomie de troc par la circulation de lamonnaie.Pour que la monnaie joue d'une faon unanime le rle d'intermdiaire, elle doitcirculer et jouir dun :

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    - Cours lgal : la monnaie ne peut pas tre refuse en paiement dans un espaceconomique ou une zone montaire donne bien dtermine.- Pouvoir libratoire : la monnaie doit permettre d'effectuer des paiements immdiatset dfinitifs et donc se librer immdiatement des dettes.

    1-3- La Fonction de rserve de valeurs

    Si la monnaie permet dacheter un bien et un service, elle offre aussi la possibilit dediffrer une telle acquisition. Ainsi, elle autorise le transfert du pouvoir dachat dunepriode une autre sans pour autant garantir le pouvoir rel tant donnlinflation.

    La monnaie serait un instrument permanent de rserve de valeurs. Elle permetd'amnager les dcisions par rapport au prsent, au pass et l'avenir et offre lesavantages des choix temporels. Selon Keynes: " l'importance de la monnaie dcouleessentiellement du fait qu'elle constitue un lien entre le prsent et l'avenir ". Lesagents sont alors incits pargner3.

    Toutefois, la fonction de rserves de valeurs n'est pas spcifique pour la monnaie etcertains biens peuvent constituer une rserve de valeurs plus sre que la monnaie.

    La monnaie est une partie intgrante du patrimoine des agents conomiques. Lepatrimoine de l'agent est l'ensemble de sa richesse se composant de 3 catgoriesd'actifs:

    Actifs rels : terrains, constructions, quipements,.

    Actifs financiers : actions, obligations..

    Actifs montaires : Billets de banque, compte courant.

    Les actifs rels procurent des satisfactions ou des revenus. De plus, ils peuvent treune source de plus-value. De mme, les actifs financiers peuvent offrir des revenusalors que les actifs montaires ne rapportent quasiment rien, au contraire, ils peuventtre source de moins-value relle en cas d'inflation. Ainsi, chaque agentdtermine la rpartition de son patrimoine par arbitrage entre tous les actifs quipeuvent composer son patrimoine afin de minimiser le risque et les moins values touten maximisant les gains. Gnralement, les dterminants du choix de dtentiondactifs des individus dpendent de la richesse de lindividu, du rendement anticippour une priode dun actif relativement aux autres actifs, du risque dun actif parrapport aux autres et aussi de la liquidit dun actif par rapport aux autres.

    La monnaie possde la qualit d'tre un moyen de paiement gnral, immdiat et

    plus liquide. Depuis son trait de 1930, Keynes a dvelopp la notion deprfrence pour la liquidit dfinit la liquidit comme des lments ralisables dansun bref dlai et sans pertes :

    3Si cette pargne est conserve sous forme de monnaie non rmunre en dehors du circuit

    bancaire et financier, elle est appele thsaurisation.

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    La liquidit englobe deux caractristiques :

    - la disponibilit- la surt nominale

    En effet, il existe trois degrs de liquidit:

    La liquidit primaire que l'on confre aux actifs montaires qui sontimmdiatement mobilisables et sans cots : ex : billets de banques, dpts vue

    La liquidit secondaire est attribue aux actifs financiers non immdiatementdisponibles mais ralisables rapidement sans cots onreux : ex : dpts terme

    La liquidit tertiaire: elle est relative aux effets non escomptables ralisables un cot potentiellement lev et pouvant entraner une perte financire : ex :les actions.

    Compare aux autres actifs financiers, la monnaie prsente trois caractristiques :- Les cots de transactions les plus faibles en raison de sa liquidit qui tient

    son aptitude tre utilise pour rgler des dettes et des achats sans dlai.Toutefois, tous les autres actifs doivent d'abord tre transforms en monnaiepour assurer ce rle, ce qui entrane des cots.

    - Son rendement est nul alors que les dpts terme et les obligationsrapportent des intrts.

    - Sa valeur nominale est constante. Toutefois, elle peut prsenter un risquede moins value relle en cas de linflation.

    Il sen suit que la dtention de la monnaie comme rserve de valeurs rsulte de laprfrence pour la liquidit.

    CARACTRISTIQUES gnrale physique temporelle1. Intermdiaires d'change liquidit concret immdiat2. Unit de compte numraire abstrait immdiat3. Rserve de valeur actif concret intertemporelSource : http://zonecours.hec.ca/documents/H2005-1-228291.NOTE05complet.pdf

    RQ : certains auteurs intgrent une autre fonction de la monnaie : instrument de lapolitique conomique. Or, la considration de la monnaie comme instrument depolitique conomique qui permet aux autorits dinfluencer lactivit conomique( dvelopper en ULA4).

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    Leon 3: Les formes de la monnaie

    La monnaie actuelle est l'aboutissement d'une volution longue et mouvemente.Elle se prsente sous des formes diverses: M mtallique, M fiduciaire-papier et M

    scripturale.Suite la spcialisation, la division du travail et le dveloppement des changes, letroc a t abandonn et un bien s'est impos comme intermdiaire dans leschanges: c'est l'mergence de la Monnaie- marchandise : Commodity money.Cest une marchandise connue et dusage courant qui en plus de son utilisationnormale comme bien de consommation ou bien de production, sert aussi de moyende paiement. Par exemple : le bl dans les socits agricoles, le poisson sch oules coquillages sur les les, le riz, le sel, le th 4

    1- La Monnaie-mtallique

    Ds l'origine, les monnaies mtalliques sont des poids, puis elles ont pris la forme

    de lingots (M pese), ensuite elles se sont prsentes sous forme quelconque (Mcompte) et enfin des pices (M frappe).Les M-Mtalliques sont au dbut fabriques partir des mtaux non prcieux (fer,cuivre, Bronze) remplaces aprs par des mtaux prcieux (argent et/ou or). L'or etl'argent prsentent des qualits de constance, d'homognit et de divisibilit.Ensuite, il y a eu le passage du bimtallisme vers le monomtallisme (depuis 1819en Grande Bretagne).Au dbut, la fabrication des pices mtalliques tait le fait de ceux qui travaillent lesmtaux entranant ainsi une circulation montaire trs htroclite. Il s'en suit que lesbonnes pices n'taient jamais utiliss alors que les pices uses et mauvaisesdemeurent toujours en circulation, d'o la loi de Gresham la mauvaise monnaiechasse la bonne .

    Au dbut, lEtat intervient sous forme dune apposition dun sceau (attestant du poidset de teneur en mtaux prcieux) sur les pices en circulation. Mais ceci ntait passuffisant. Ensuite, le droit de battre la M sera confi la puissance publique. Or, lebesoin grandissant de la M des princes et des souverains de mme que la raretrelative des mtaux ont entran une dprciation de la valeur de la monnaie. Onabandonne la correspondance entre la valeur relle et la valeur nominalegrce des mutations relles (modification soit de l'alliage de la pice de M soit de laqualit du mtal qu'elle contient) ou encore des mutations nominales (modification durapport d'quivalence liant la M de compte la M relle).

    Rq : La M divisionnaire actuelle admet une valeur faciale qui n'a aucun rapport avecla valeur du mtal qu'elle contient. Elle permet dassurer lestransactions de faible valeur.

    4Toutefois, ces biens prsentent certains inconvnients : l'encombrement, la non homognit et la

    prissabilit. Par ailleurs, pour employer la Marchandise-M, la socit doit soit rduire ses autresutilisations soit en produire des quantits supplmentaires en utilisant les ressources rares.

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    2- La Monnaie fiduciaire-papier

    Historiquement, la monnaie mtallique est devenue un instrument peu commodepour les transactions distance qui se multiplient avec le dveloppement ducommerce. Pour viter le risque de perte et de vol, les commerants se sont mis confier leurs fonds aux orfvres contre des reus. Ils peuvent ainsi trouver un endroit

    sr pour stocker leurs monnaies et les reprendre quand ils en avaient besoin. Lesreus permettent de rgler les transactions. Ultrieurement, les orfvres londoniensGoldsmith ont pens fractionner les reus en coupons de sommes rondes, ainsi,les reus anonymes se substituent la M mtallique, cest lapparition du billet debanque.Ds le milieu du 17me sicle, le banquier sudois Palmstruch a eu l'ide qu'unebanque peut faire circuler plus de billets qu'elle encaisse en dlivrant des reus sanscontreparties : prter de la monnaie sous forme de billet sans pour autant disposerde son quivalent en or : cest le crdit.C'est la banque d'Angleterre qui aprs la Banque de Stockholm a constitu lemodle des banques modernes mettant les billets de banques. Ainsi, l'mission dela M-papier bnficie de la garantie des pouvoirs publics, tout le monde lui fait

    confiance et elle est accepte en rglement de toutes les transactions. L'Etat donnedonc la M fiduciaire-papier un cours lgal (Fidus= Confiance).Les billets de banque taient entirement couverts par une contrepartie mtallique5.Toutefois, l'issu de la premire guerre mondiale, les pays de l'Europe ont toblig de dcrter linconvertibilit des billets. C'est le passage du cours lgal aucours forc (impos).

    3- La monnaie scripturale

    Lorsque un agent confie son argent la banque, cette dernire ouvre un compte aunom du dposant, inscrit son crdit le montant dpos et enregistre le dpt dansses livres comptables. La monnaie revt alors la forme crite sur les livres de labanque: c'est la monnaie scripturale (Script = criture). Cest lensemble desinscriptions dans les comptes en banque. La monnaie scripturale est lensemble desdpts auprs des institutions financires6.

    Elle est plus commode que la monnaie de papier : facilite les paiements distance,vite les transports despces et ses mouvements, laisse des traces crites,simplifie la tenue de la et lapport des preuves de paiement.Les moyens de mobilisation de la M scripturale sont :-Le retrait de largent : le retrait dune partie de lavoir la banque sous forme debillets.-Le chque : cest un ordre de paiement crit adress la banque que le tireur remet

    au bnficiaire.-Le virement c--d un transfert de fonds d'un compte un autre compte.Or, le chque et le virement prsentent cot de leurs nombreux avantages pour lesusagers, l'inconvnient d'un cot de gestion lev pour les banques. C'est pourraliser des conomies que le traitement de la M scripturale s'est automatis et qu'un

    5Un dbat currency school / banking school quant la libert ou rglementation de lmission.6Historiquement, la monnaie scripturale est apparue au 12me sicle en Italie. Mais, elle na

    commenc se gnraliser quau 19me sicle en Grande Bretagne.

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    nouveau support a t adopt: la carte magntique (on distingue la carte de retrait, lacarte de paiement et la carte de crdit).La M lectronique dont le dveloppement a t favoris par des techniqueslectroniques de l'information se dfinit comme l'ensemble des techniquesinformatiques, magntiques, lectriques et tlmatiques permettant l'change defonds sans papier. La carte puce jouit dun ordinateur miniaturis permettant de

    stocker des informations. Le statut de la monnaie lectronique dpend de la naturede lmetteur. Si la carte est mise par un agent non financier (socit de service),cest un pouvoir dachat utilisable sur le march des biens et services en fonction desdpenses contenu dans la carte mais dont lacceptation de la carte en paiement estlimite. Le pouvoir de cette carte est limit. Si lmetteur est un tablissement decrdit, lopration est une simple substitution dune forme de monnaie, la carte uneautre, les dpts ou billets7. Ds lors, la M lectronique n'est pas en soi une nouvelleforme de M, mais c'est un nouveau moyen de mobilisation de la M scripturale.Source : http://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/francais/indicateurs/moyens.jsp

    *

    Lvolution historique de la monnaie permet de constater :- La coexistence des diffrentes formes de monnaie.- La dmatrialisation progressive c--d la disparition progressive du support matrieltangible : bl, pices dor, billets de banque, critures puis impulsion magntique.- Lutilit de la monnaie dans lchange est la mme quel que soit sa forme et savaleur intrinsque.

    7Par exemple, le e-dinar, mis par la poste qui gre la monnaie postale est considr comme monnaie

    scripturale.

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    Leon 4 : Les agrgats montaires

    Les agrgats montaires permettent de mesurer la masse montaire.La masse montaire est lensemble des moyens de paiements dtenus par les

    agents non financiers leur permettant dacqurir des biens et des services unmoment donn.La mesure prcise et exacte de la monnaie est essentielle pour un grand nombre devariables conomiques. Les agrgats sont des grandeurs dfinies par les autoritsmontaires qui regroupent dans des rubriques homognes mesurables etcontrlables la monnaie et ses substituts proches8 en se basant sur diffrentscritres :- Le critre montaire qui distingue parmi les actifs ceux dont la proximit montaireest la plus grande.- Le critre institutionnel qui privilgie dans la dfinition des agrgats la qualit deou du grant (Banque Centrale, banque, trsor, entreprise).- Le critre financier qui range les actifs selon leur degr de liquidit.Aujourdhui, les mesures de la monnaie sont difficiles effectuer suite auxinnovations financires depuis les annes 80 entranant la prolifration des actifsfinanciers et le dveloppement des marchs financiers. Ces innovations ont rendudlicate la sparation entre les actifs montaires et les actifs financiers. La limiteentre monnaie et pargne est floue. Ainsi, en plus de la monnaie au sens strict, onconsidre les actifs qui sont facilement et rapidement convertibles en moyens de

    paiement puisque les cots de transaction dun actif un autre sont devenus trsfaible. Les agrgats sont devenus instables et doivent tre rviss priodiquement.En Tunisie, on recense M1, M2, M3 et M4. Ces agrgats sont calculs par simple

    sommation et refltent des composantes de la masse montaire. Ils sont embotsdu plus au moins liquide.

    La masse montaire admet aussi des contreparties (dveloppes en ULA3).

    1-La MM au sens de M1

    M1 ou les disponibilits montaires comprend les moyens de paiement immdiats, savoir la M manuelle sous forme de billet de banque, de pices mtalliques et lesdpts vue auprs du systme montaire dtenus par les ANF. Ces disponibilitsmontaires servent directement d'instruments de paiement.M1 = M Fiduciaire9 + M scripturaleM1 = Billets + M divisionnaire + Dpts vue auprs des banques et auprs desCCPRemarque: Les dpts vue en devises sont exclus de M1, leur conversion en

    dinars comporte un risque de capital.

    8Ceci permet de suivre l'volution de la masse montaire dans ses diverses composantes, contrler sa croissanceet mener la politique montaire.9Monnaie Fiduciaire = Billets et monnaie en circulation (encaisses des banques + encaisses de trsor).

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    2-La MM au sens de M2

    M2 est plus large que M1. Elle est obtenue en ajoutant la quasi-M M1 c--d desavoirs qui peuvent tre transforms rapidement et sans cots onreux en moyensde rglement.M2 = M1+ quasi-monnaie

    M2 = M1 + Dpts terme+ dpts d'pargne+ certificats de dpts+ avoirs endevises ou en dinars convertibles.Les dpts d'pargne = les comptes spciaux d'pargne+ l'pargne au CEP+ lesautres dpts d'pargneLes certificats de dpts sont des titres de crances ngociables mis par lesbanques sur le march montaire.

    3-La MM au sens de M3

    M3 englobe l'ensemble des moyens de paiement permettant d'acqurir des biens etservices que ces moyens soient immdiatement utilisables ou qu'ils soientconstitus sous forme de placements rapidement et facilement transformables en M.

    M3 est compose de M2 la quelle on ajoute lpargne affecte.M3 = M2 + lpargne affecteM3 = M2 + Epargne-Logement + Epargne projet et investissement+ EmpruntobligataireL'pargne projet et investissement: il s'agit de dpts d'une dure de 5 ans qui sontdestins acheter des titres de socits.Emprunt obligataire: il sagit des titres mis en bourse par les institutions financireset les entreprises.

    4-Masse montaire au sens de M4

    M4 est l'agrgat le plus large puisqu'il regroupe l'ensemble des liquidits del'conomie. M4 comporte les composantes de M3 ainsi que des titres troitementsubstituables aux actifs liquides inclus dans M3.

    M4 = M3 + Autres Titres de Crances NgociablesM4 = M3 +Titres de l'Etat auprs du public + Billets de trsorerieLes Titres mis par l'Etat = Bons d'quipement + Bon de trsor + Emprunt NationalRq : Ds 1992, l'mission des bons d'quipement a t abandonne. Par ailleurs,lEtat a arrt lmission des bons de trsor cessibles sur le march montaire

    depuis 99. Ces bons ont t intgralement rembourss depuis 2003. Ainsi, lagrgatM4-M3 se limite aux billets de trsorerie.

    La vitesse de circulation de la monnaie

    Grce lquation des changes propose par Irving Fisher en 1911 : M V = P T(M: le stock de M en circulation, P: le niveau gnral des prix, T : le volume destransactions), on peut calculer la vitesse de circulation de la M.V= (P T)/M : La vitesse-transaction est obtenue en divisant la valeur globale destransactions par la quantit de M qui a servi le .V dsigne le nombre moyen de paiements qu'effectue un instrument de paiementdurant une priode donne. C'est la frquence avec laquelle une unit montaire

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    12 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    change de propritaire au cours d'une priode donne: c'est aussi le taux de rotationde la monnaie par an.Toutefois, l'cole de Cambridge notamment avec Pigou et Marshall avait proposune nouvelle formule de cette quation : M V= P Y (Y: le revenu national rel).On peut alors calculer la vitesse-revenu: V= (P Y)/M ou V= PIB /M

    V exprime le nombre de fois, par priode de temps quune unit montaire entre

    dans le revenu de quelquun.Cette vitesse peut tre calcule pour M1, M2; M3, M4.

    Le Taux de liquidit

    L'ensemble des actifs liquides constitue la liquidit de l'conomie. Ces actifspermettent aux agents de rentabiliser leurs trsoreries et au systme financier dedisposer de ressources plus stables que les dpts vue.Le taux de liquidit est le rapport exprim en pourcentage entre la somme desmoyens de paiement disponibles et un indicateur de l'activit conomique le produitintrieur brut : Li = Mi/PIB ; i= 1,4, donc, Li = 1/ViIl permet d'tudier le degr de liquidit par rapport aux besoins de l'conomie. Si l'conomie

    est trs liquide, ceci signifie que les ANF dtiennent un volume important de M et permetd'alimenter une forte demande de consommation et cause une inflation. Toutefois, le manque

    de liquidit entrane des tensions de financement des entreprises, ce qui risque de freiner

    la croissance conomique.

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    13 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    Source : StatistiquesFinancires, N170, Mars2010

    (Chiffres en milliers de dinars)

    DEC2007

    DEC2008

    DEC2009

    AGREGAT M427905902 31943909 35961280

    MASSE MONETAIRE SENS LARGEM3 27643252 31687809 35757730

    MASSE MONETAIRE SENS STRICTM2

    26250612 30131875 34049025

    MONNAIE M1 11104643 12410140 14333218Monnaie fiduciaire 4098936 4399727 5010614Bill.& monnaies en circulat 4347660 4641107 5276089Moins:Encaisse des banques -241185 -235178 -258461Encaisse du Trsor -7539 -6202 -7014Monnaie scripturale 7005707 8010413 9322604Dp. la BCT des AEC 5017 7403 11293Dp. la BCT entrep.&part. 38243 21750 13591Dpts mont.aux banques 6270658 7000334 8293824

    Dpts des entreprises etparticuliers au CCP 691789 980926 1003896

    QUASI-MONNAIE 15145969 17721735 19715807

    Dp. terme&autr.prod.fin. 7184715 8625960 9208389Certificats de dpt 987500 1332500 1729000Comptes spciaux d'pargne 5778336 6365481 7235224Autres produits d'pargne 256815 285080 334578Avoirs en devises ou en

    dinar convertible 224422 355750 365708Autres sommes dues la

    clientle 714181 756964 842908

    M3 - M2 1392640 1555934 1708705Epargne logement 1121717 1168073 1209388Epargne projets et investis. 7172 7982 9201Emprunts obligataires 263751 379879 490116

    M4 - M3 262650 256100 203550

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    MinistredelEnseignementSuprieur,delaRechercheScientifiqueetdelaTechnologieUniversitVirtuelledeTunis

    Le systme montaire et

    financier

    Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

    Attention !

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    2 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    1-La finance directe

    Le financement direct ou les techniques de distribution correspondent uneconfrontation de lensemble de loffre et de la demande de capitaux, des titres de

    crances, des obligations et des placements long terme. Ainsi, lapporteur de fondsest en relation directe avec lemprunteur final grce aux mcanismes de march et lchange de titres. Ce qui signifie que les units dficit empruntent directementauprs des units excdent en leur vendant des titres de dettes primaires encontrepartie de la monnaie2.

    Les marchs financiers doivent viter des crises financires qui causent une ruptureprofonde de leur fonctionnement. Ces crises, le rsultat de lintensification de lanti-slection et du risque moral, empchent lallocation des fonds aux projets productifset entranent une contraction de lactivit conomique.

    Lconomie de march financier est une conomie o domine le financement externeOr, on considre aussi dautres critres pour distinguer lconomie de march

    financier de lconomie dendettement : le critre de la modalit de fixation du tauxdintrt et le critre du sens de causalit entre la base montaire et la massemontaire.

    2-La finance indi recte

    Le financement indirect ou les techniques dintermdiation font appel desinstitutions financires qui demandent des actifs financiers (primaires) aux prteursultimes et fournissent des actifs indirects (secondaires) aux emprunteurs ultimes. Lerle des intermdiaires financiers dans le financement de lconomie a t mis envidence par Gurley et Shaw (1960).

    Lintermdiation financire est linterposition dune institution financire entre un

    agent capacit de financement et un agent besoin de financement. Lesintermdiaires collectent les fonds des agents excdents et les intgrent dans leursbilans et les prtent aux diffrents agents besoin de financement. Ils mobilisentainsi lpargne et la transforme en source de financement. Le profit de la banquetraditionnelle provient de la diffrence entre dune part les intrts reus desemprunteurs et dautre part les intrts pays aux prteurs et les frais de gestion.Lintermdiation exige la confiance, la liquidit, et la solvabilit3.

    Lintermdiation implique une transformation des actifs et une prise du risque. Labanque supporte des risques sur lemprunteur final et sadapte ses besoins par unetransformation des chances (CT vers le LT) et gnre la liquidit. Les fonds despargnants se caractrisent par des petits montants, des risques faibles et une

    2Le financement direct est une priorit pour les noclassiques. Pour les noclassiques, lpargne est

    une renonciation la consommation ( C ) immdiate et donc une consommation diffre dans letemps. Revenu --> taux dintrt--> consommation ou pargne.3

    Selon les keynsiens, les banques occupent une place prpondrante. Leur octroi de crdits vapermettre lactivit conomique de se dvelopper. Pour les Keynsiens, lpargne est un rsidudpendant de limportance du revenu. Revenu --> Consommation --> Taux dintrt --> thsaurisationou pargne.

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    3 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    liquidit. Or, les financements demands par les emprunteurs se caractrisent par degros montants, des risques levs et de longues chances. Ainsi, la transformationpermet daccommoder les besoins des units en surplus et celles en dficit.Les intermdiaires jouent un rle important dans le systme financier puisquilsrduisent les cots de transaction, amliorent le partage des risques et rduisent lesproblmes lis lasymtrie dinformation en loccurrence les problmes danti-

    slection et le risque moral.

    Par ailleurs, les fonctions assures par les intermdiaires sont diverses : lesfonctions de courtage (la mise en contact entre units en surplus et units en dficitsans que l'institution financire prenne elle-mme position), les services depaiement,Lconomie dendettement "overdraft economy" selon J. Hicks est une conomie odomine le financement externe indirecte.Gurley et Shaw ont distingu les intermdiaires financiers montaires et lesintermdiaires financiers non montaires. Les IFM peuvent crer la monnaie enmontisant le titre que lui cde lemprunteur, dans ce cas, on parle de financementmontaire. Toutefois, les IFNM crent dautres formes dactifs indirects non

    montaires. Elles empruntent les ressources quelles reprtent.

    Il est important de remarquer que, de nos jours, la distinction entre les placements

    directs et intermdis nest pas vidente. En effet, suite aux mutations financires

    des annes 80, la marchisation, linstitutionnalisation des marchs et leur

    globalisation ont engendr de fortes relations entre les intermdiaires-marchs. Les

    banques et les institutions financires aident les marchs fonctionner et permettentaux petits investisseurs et aux petits emprunteurs de bnficier des marchs

    financiers et ce faisant amliorer lefficacit conomique. Les banques sont

    devenues des intermdiaires importants entre les mnages ou les entreprises et les

    marchs en offrant un meilleur accs linformation et gestion des risques. Les

    nouvelles recherches en intermdiation insistent sur les cots de participation et la

    La finance indirecte

    CrditsD ts, E ar neLes institutions financires

    Agent besoin

    de financement

    Agent capacit de

    financement

    Les marchs de capitaux

    La finance directe

    Demande de titres

    (Offre de capitaux)

    Offre de titres

    (Demande de capitaux)

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    gestion des risques (Allen et Santomero, 1998, 2001). En principe, les deux modes

    de financement directs et indirects sont plus complmentaires que concurrents.

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    Source : Statistiques Financires, n170, Mars 2010.

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    Leon 2 : Les insti tutions financires

    L'industrie financire est forme d'une multiplicit d'institutions financires. Les

    institutions financires se distinguent en banques, les institutions financires nonbancaires, le Trsor public et la Banque Centrale.

    1- La Banque Centrale

    Cre par la loi du 19 septembre 1958, la Banque Centrale de Tunisie (BCT) est untablissement public dot de personnalit civile et dautonomie financire. La missionprincipale est de prserver la stabilit des prix4. Elle se charge notamment decontrler la circulation montaire, de veiller au bon fonctionnement des systmes depaiement, de superviser les tablissements de crdit, de veiller sur la politiquemontaire et aussi de prserver la stabilit et la scurit du systme financier.

    Dans ce contexte, les missions particulires sont :

    1-1- La BCT : Institution dEmission de la monnaie nationale

    La BC exerce pour le compte de lEtat, le privilge exclusif dmettre sur le territoiredes billets de banque et des pices mtalliques. Elle sintresse aussi leur diffusion travers tout le territoire et au contrle de leur qualit.

    1-2-La BCT : La banque des banquesComme banquier des banques, la BC

    - tient les comptes courants des banques et assure le fonctionnement desservices de compensation5.

    - assure le refinancement des banques et joue le rle du prteur en dernierressort.

    - tient un service de centrale des risques, un service des risques bancaires afindvaluer les risques des crdits accords par les banques

    4En mai 2006, il y eu amendement de la loi organique portant cration de la BCT. En effet la loi n

    2006-26 du 15 mai 2006 a redfini les attributions de la BCT dont la mission principale est, dsormaisd'assurer la stabilit des prix. Elle vise aussi de renforcer de la politique de transparence ; renforcerl'indpendance de la BCT et renforcer des oprations de contrle et d'audit. Auparavant, la BCT a

    pour mission principale de veiller la bonne marche du systme financier et de dfendre la valeurinterne et externe de la monnaie. Par ailleurs, la loi n2007-69 du 27 dcembre 2007 relative linitiative conomique a permis la BCT de demander aux socits de recouvrement de crances, aumme titre que les tablissements de crdit, de lui fournir toutes les statistiques et les informationsutiles pour connatre lvolution du crdit et la conjoncture conomique. Cette loi a aussi charg laBCT de fixer les donnes techniques qui doivent tre respectes par tous les organismes lors de lacommunication des informations au fichier des crdits non professionnels.5

    Si la banque reoit de nombreux chques tirs sur dautres banques, alors le rglement des soldesest effectu par critures aux comptes des diffrentes banques la Banque Centrale.

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    - centralise les informations sur les incidents de paiements et les chques sansprovision.

    1-3-La BCT : La banque de lEtat : La BC tient le compte courant du trsor et assureles oprations de caisse, de banque et de crdit de lEtat. Elle participe la gestionde la dette publique, se charge des oprations relatives lemprunt de lEtat et offreune assistance et conseils aux autorits publiques agir convenablement.1-4-La BCT : La gestion dor et de devises

    La BC est charge de centraliser les avoirs en devises des diffrents agents

    conomiques. Elle gre les rserves publiques de changeaffectant les ressources endevises du pays entre les diffrents agents conomiques et les diffrents secteursdactivit. Elle veille la stabilit du taux de change, effectue la rglementation deschanges et assure un rle de surveillance des relations financires du pays avecltranger afin de protger lconomie.

    1-5- La BCT : Organe de contrle des banques

    La BC a pour mission de prserver la crdibilit et la fiabilit du systme depaiement. La fonction dautorit et de contrle assure la scurit des dpts et du

    systme bancaire. Elle dicte des rgles des rserves obligatoires, de gestioncomptable et des normes prudentielles (ex : les ratios entre les fonds propres et lesengagements, les ratios de liquidit).1-6- La BCT : Un appui la politique conomique de lEtat

    La BCT peut proposer lEtat les mesures qui gnralement cherchent ledveloppement de lconomie nationale telles que les mesures qui peuvent exercerune action favorable sur lvolution des prix, la balance des paiements, les financespubliques etc

    1-7-La BCT : Suivi de la qualit des services bancaires : grce lObservatoire desServices Bancaires, la BCT vise lamlioration de la qualit des services bancaires etla compression des charges rattaches supportes par les clients. Ceci traduit la

    volont des pouvoirs publics de prserver le droit de la clientle bancaire et dassurersa pleine satisfaction et effectuer la mise niveau des institutions bancaires et deconsolider leur comptitivit.

    2-Les banques

    Gnralement, la classification des banques diffre dune conomie une autreselon diffrents critres:

    - Banques universelles/Banques spcialises : la banque universelle est habilite accomplir toutes oprations de la banque. La banque spcialise ne peut accomplirque quelques oprations de banques troitement lies.

    - Banque conventionnelle/Banque islamique : la banque conventionnelle est unebanque qui effectue les oprations bancaires traditionnelles. Toutefois, la banqueislamique est une banque qui sinterdit le taux dintrt : interest free bank . Elle sefonde sur le partage du profit et des pertes entre lpargnant et la banque et entre labanque et linvestisseur. Au del des comptes courants, elle tient des comptesdpargne et des comptes dinvestissement. Les financements sont notamment desoprations de murabaha, musharaka, mudaraba. La murabaha consiste pour la

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    banque acheter des biens et les revendre comptant ou au crdit moyennantune marge bnficiaire. La musharaka est une technique de prise en participation enfonds propres qui implique un partage des gains et des pertes. Dans le cadre de lamudaraba, la banque apporte la totalit des fonds et lentreprise soccupe seulementde la gestion, les pertes sont essentiellement supportes par la banque.

    Lintrt pour les banques islamiques sest notablement accru depuis la crisefinancire 2008. Ces banques ont t pargnes de cette crise. Toutefois, la financeconventionnelle se trouve face des problmes majeurs puisque les marchsfinanciers sont fragiliss par les anticipations irrationnelles des agents qui fontfluctuer les cours dune manire dconnecte de la sphre relle6.

    - Etablissement de crdit/ Banques spcialises ou statut particulier : Laclassification en Tunisie se base actuellement sur cette distinction. La loi du 10 juillet2001 a institu la notion dEtablissements de crdit qui comprend les banques et lestablissements financiers (socits de factoring, les socits de leasinget des banques daffaires). Cette rforme avait aboli la distinction entre les banquespour adopter le principe de banque universelle. Auparavant, les banques taientclasses en banque de dpts, banque de dveloppement, banque off-shore et

    banque daffaires. Les banques de dveloppement sont des institutions definancement cres notamment au dbut des annes 80 pour apporter un appuifinancier aux entreprises7. Or, depuis la loi 94 les attributions de la banque de dptet de la banque de dveloppement ont t dfinies dune manire nouvelle en faveurdune grande varit des oprations financires assures.8.

    2-1-Les banques universelles

    Les banques de dpt ou les banques commerciales devenues universellesremplissent plusieurs fonctions. Elles sont considres comme des institutions

    financires montaires puisquelles crent leur propre monnaie. Leur rle consistenotamment exercer les oprations bancaires titre de profession habituelle etdautres oprations lies son activit titre dintermdiaire:

    - Collecter les dpts auprs des diffrents agents conomiques quelque soit ladure et la forme.

    - Assurer des crdits sous toutes les formes.

    - Assurer le service de change et les oprations du commerce international pour lecompte des oprateurs conomiques.

    6Une solution avance est la " rerglementation " travers notamment la taxation des mouvements

    de capitaux spculatifs comme la taxe Tobin.7

    Traditionnellement, ces banques distribuent des crdits long terme et peuvent prendre desparticipations dans le capital social des entreprises. Elles peuvent collecter des dpts vue de leurpersonnel et des entreprises dont elles dtiennent la majorit du capital. Elles identifient les projets,

    cherchent lamlioration de la productivit et des performances des entreprises publiques etparticipent la recherche des dbouchs lextrieur et la promotion du march financier.8

    Peu peu, les banques de dveloppement ou dinvestissement se sont transformes en banquesuniverselles. En effet, la Banque de Dveloppement Economique de la Tunisie (BDET) et la BanqueNationale du Dveloppement touristique (BNDT) ont exerc leur fonction jusqu leur absorption par laSocit Tunisienne de Banque (STB) en 2001.Tunisian Qatar Bank (TQB), la Banque Tuniso-Koweitienne de dveloppement et la Banque de Tunisie et des Emirats dinvestissement (BTEI) sesont transformes en banques universelles en 2004 et la Socit Tuniso-Saoudiennedinvestissement et de dveloppement (Stusid Bank) en Avril 2005.

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    - Mise la disposition de la clientle de la gestion des moyens de paiements tels quela tenue des comptes, les oprations de caisse et les traitements des chques.

    - Conseil et assistance en matire de gestion du patrimoine, gestion financire,ingnierie financire et dune manire gnrale tous les services destins faciliterla cration, le dveloppement et la restructuration des entreprises.

    - Prise de participation dans le capital des entreprises sous certaines conditions9

    .En Mars 2010, les banques universelles tunisiennes sont au nombre de 21 : Arabtunisian bank (ATB) ; Banque franco-tunisienne (BFT) ; Banque nationale agricole(BNA) ; Attijari Bank (Attijari ex-BS) ; Banque de Tunisie (BT) ; Amen Bank (AB);Citibank (onshore) ; Arab Banking corporation (ABC onshore); Banque internationalearabe de Tunisie (BIAT) ; Socit tunisienne de banque (STB) ; STUSID BANK ;Union bancaire pour le commerce et l'industrie (UBCI) ; Union internationale debanques (UIB) ; Banque de l'habitat (BH, ex-CNEL) ; Banque tunisienne de solidarit(BTS) ; Tunisian Qatar Bank (TQB, ex-BTQI); Banque tuniso-koweitinne (BTK) ;Banque de Tunisie et des Emirats (BTE) ; Banque de financement des petites etmoyennes entreprises (BFPME) ; Banque tuniso-libyenne (BTL) et Banque Zitouna(BZ qui est une banque spcialise dans la finance islamique entre en activitdepuis mars 2010).Les emplois des banques de dpts : concours lconomie, crances sur lEtat,compte de trsorerie, autres poste nets..

    Les banques financent le crdit grce trois types de ressources :

    Lpargne liquide et CT quelle collecte (dpts vue, dpts terme,placement contractuels (plans dpargne logement), et le placement court terme (certificats de dpts).

    La monnaie cre par les banques qui alimente les dpts (Voir ULA3)

    Les ressources empruntes long terme et leurs capitaux propres.La plupart des crdits accords sont au profit des mnages et des entreprises. Les

    mnages demandent des crdits personnels, des crdits la consommation et descrdits au logement. Les entreprises demandent des crdits court terme,crdit moyen terme et crdit long terme. Lactivit des banques a t libralisedepuis 8710.

    Les banques sont exposes une multitude de risques : risque de liquidit, risque decrdit, risque de change, risque de taux.

    2-2- Les banques daffaires

    Cette catgorie de banque a t prvue par la loi 49-25 du 7-2- 94 dans le butdorienter lactivit bancaire en Tunisie vers la spcialisation objective. Ces banques

    9 En effet, une banque de dpt ne doit pas affecter plus de 10% de ses fonds propres uneparticipation dans une mme entreprise ni dtenir plus de 30% du capital dune mme entreprise.10

    La libralisation des conditions de banque ayant t ralise progressivement en janvier 87, puis enjuin 94 (libralisation totale des taux dbiteurs appliqus aux activits non prioritaires), en novembre96, (libralisation des taux dbiteurs appliqus aux activits prioritaires, suppression de la techniquede rescompte en tant que technique de refinancement), en Avril 2008 (banques peuvent fixerlibrement le taux dintrt annuel appliqu aux montants inscrits dans les CSE. Ce taux ne doit pas

    tre infrieur au taux de rmunration de lpargne (TRE) qui est gal au taux moyen du marchmontaire (TMM) du mois prcdent diminu de deux points de pourcentage).

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    ne collectent pas des dpts et naccordent pas des crdits, mais fournissent desservices dassistance et dingnierie financire. Lactivit principale est deffectuerdes oprations lies lactivit bancaire telles que les services de conseil etdassistance en matire de gestion du patrimoine et de gestion financire, desservices dingnierie financire et tous les services destins faciliter la cration, ledveloppement et la restructuration des entreprises.

    Ces banques11 contribuent la cration et au dveloppement dune activit deplacement des titres sur les marchs de capitaux. Par consquent, elles jouent unrle actif de pont entre les entreprises dune part et les marchs dautre part.

    2-3- Les banques Off -Shore

    Les banques off-shore sont classes comme banques spcialises ou statutsparticulier. La loi du 12-07-76 a autoris la cration de ces banques non rsidentestravaillant en off-shore c--d avec les non rsidents. Le but est de promouvoirlInvestissement Direct Etranger en Tunisie et de rsoudre les difficults financiresque peuvent rencontrer les entreprises non rsidentes. Elles sont habilites :

    - Recevoir des dpts des non rsidents quel que soit la dure et la forme.- Recevoir des fonds en provenance de ltranger.- Accorder des crdits aux non rsidents.- Participer au capital des entreprises non rsidentes et souscrire aux

    emprunts mis par ces dernires.- Effectuer en qualit d'intermdiaire agr les oprations de change et de

    commerce extrieur de leurs clientles rsidentes.- Rsoudre les difficults financires que peuvent rencontrer les entreprises

    non rsidentes produisant pour lexportation12.

    RQ : Ces banques ont t autorises depuis 85 collecter des dpts et accorderdes crdits en dinars sous certaines conditions.

    3- Les Institut ions Financires Non Bancaires (IFNB)

    Les IFNB tentent de satisfaire les besoins de financement mais au moyen desressources non montaires c--d dans la mesure o elles ont au pralable collectles ressources correspondantes. Vis--vis du systme bancaire, le rlecomplmentaire des IFNB consiste collecter dautres ressources dpargne et lesadapter aux financements des besoins de lconomie, des financements diffrents deceux offerts par les banques.Les IFNB sont classes selon leur principale fonction.

    3-1- Les IFNB de collecte dpargne : Ces institutions collectent une pargne audel de celle collecte par les banques.

    11Il s'agit de l'International maghreb merchant bank (IMMB) et de la Banque d'affaires de Tunisie

    (BAT).12

    En fin 2008, les emplois des banques non rsidentes la fin de 2008 sont rpartis : crdits : 33,2% ;oprations de trsorerie 49,9%, portefeuille titres 8,6% et autres emplois 8,3%.

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    - Le Centre dEpargne Postale : CEP (ex-CENT : Caisse Dpargne Nationale deTunisie) est un organisme public dont la gestion est assure parladministration de la Poste.

    - Les organismes de protection sociale : sont des collecteurs dpargne dite forcepuisque sous forme de prlvements obligatoires (ex : cotisation de la retraite) etaussi facultatives (ex : lassurance maladie) tel que la Caisse Nationale de Retraite etde Prvoyance Sociale (CNRPS) qui offrent une couverture sociale aux affilis. Ellesoffrent aussi des crdits aux affilis et des placements sur le march montaire etfinancier.

    - Les compagnies dassurances : collectent des fonds auprs de leurs assurs afinde faire face aux frais de fonctionnement, lindemnisation des sinistres etinvestissent en emprunts obligataires, placements sur le march montaire, Leursressources sont constitues de primes contractuelles obligatoires (ex : automobile) etaussi facultatives (ex : assurance du logement contre lincendie).

    3-2- Les IFNB de financement : Ces institutions sintressent au financement des

    entreprises et proposent des formules adaptes et diffrentes du financementbancaire traditionnel.

    - Les socits de leasing ou crdit bail13: Le leasing est une cession dun droitdusage dure dtermine. Il peut donner accs la proprit lexpiration ducontrat. En effet, le contrat de leasing est un contrat de location des biens mobiliersou dimmeubles o lentrepreneur peut rendre le bien la fin du contrat, le louer nouveau ou lacqurir pour une valeur gnralement prvue au moment deltablissement du contrat14. Les ressources dun organisme de leasing proviennentdes fonds propres et aussi des emprunts obligataires.

    - Le factoring : cest une technique permettant un crancier de pouvoir transfrer

    ses crances un tiers. Ces socits assurent la gestion des crances desentreprises. Elles achtent avant leur chance les crances des entreprises et ensupportent le risque de non paiement en prenant en charge (compltement oupartiellement) le risque dinsolvabilit des clients15.

    13En mars 2010, ce sont : Tunisie-Leasing (TL), UBCI leasing, la Compagnie internationale de leasing

    (CIL), Arab tunisian lease (ATL), Amen lease (AL) (en liquidation partir de janvier 2008), Attijarileasing (Attij.L), Modern leasing (ML), Arab international lease (AIL), Best Lease (BL),Hannibal lease(HL) et El Wifack leasing (WL).14

    Le leasing prsente certains avantages par rapport au financement traditionnel :- couvrir la totalit de linvestissement puisquil constitue un financement 100% alors que lefinancement bancaire exige que lagent conomique assure un certain autofinancement.

    - limiter les pertes en cas dchec du projet- sadapter au progrs technologique tout en modernisant les biens de leasing- se prmunir contre un risque de rparation.15

    Parmi les avantages du factoring :- Eviter une part importante des frais administratifs ce qui conomie les frais du personnel, desbureaux et des marchs et allge par consquent les charges de gestion.- Une amlioration de la liquidit grce la baisse des arrirs de paiements.- Lentreprise se prmunit du risque de crances impayes imprvisibles puisquon vend les crancesavant leur chance.

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    - Les socits de recouvrement des crances : la loi du 98-4 du 2 fvrier 1998relative au recouvrement des crances prcise que ces socits ont pour objetlachat de crances pour leur propre compte et le recouvrement des crances pour lecompte des tiers. Les oprations de recouvrement de crances et de cessionconcernent les crances chues, impayes et dtermines dans leurs montant soitpour leur propre compte soit pour le compte des tiers et ce titre de mandataire. En

    mars 2010, socits de recouvrement en activit sont au nombre de 13.3-3 Les IFNB de placement : Ce sont essentiellement des socits dinvestissementet des organismes de placement collectif.

    --Les socits dinvestissement sont des institutions spcialises dans la vente, leplacement et la ngociation des titres financiers. Ces socits servent commeintermdiaires entre les marchs et les pargnants. Elles permettent la petitepargne daccder aux avantages des placements importants de capitaux. Elles sontcomposes de Socits dInvestissement Capital Fixe (SICAF (91)) et desSocits dInvestissement Capital Risque (SICAR (44).

    * Les socits dinvestissement capital fixe (SICAF) : elles grent grce

    lutilisation de leurs fonds propres un portefeuille de valeurs mobilires. Leur capitalminimum est de 500 000 dinars. Les entreprises crent gnralement des SICAF afinde grer leurs portefeuille-titres et bnficier aussi des avantages fiscaux.* Les socits de capital risque (SICAR) : elles permettent un financement en fondspropres destin aux PME prsentant des risques telles que celles cres par denouveaux jeunes promoteurs et celles ralisant des investissements un fort volettechnologique et innovatif. Les SICAR prennent des participations soit pour leurpropre compte soit pour le compte des tiers et ce en vue de sa rtrocession, auencore pour le renforcement des leurs fonds propres.

    --Les organismes de placement collectif (OPC)16 collectent l'pargne auprs du

    public afin de la placer sur les marchs financiers. Ils sont composs des SocitsdInvestissement Capital Variable (SICAV (43)), Fond Commun de Placement envaleurs mobilires (FCP (50), Fonds Communs de Placement Risque (FCPR (9),fonds damorage (1), Fond Commun de Crances (FCC (2).

    *Les socits dinvestissement capital variable (SICAV) : Elles ont pour objetlacquisition et la gestion, pour leur propre compte, dun portefeuille de valeursmobilires exclusivement partir de leurs fonds propres. L'actif des ces socits doittre compos de faon constante de valeurs mobilires ayant fait l'objet d'unemission publique ou cotes en bourse, de titres mis ou garantis par ltat et defonds en dpt. Leur capital est variable en fonction des nouvelles souscriptions(achat dactions SICAV par des personnes physiques ou morales) et des rachats

    (vente des actions SICAV par des personnes physiques ou morales).*Les fonds commun de placement (FCP) : Ils ont le mme objectif de gestion que lesSICAV, mais juridiquement, ils nont pas de personnalit morale puisque les FCP ne

    16Il est important de souligner que les classements et appellations de ces institutions ne cessent de

    changer. Par exemple, en 2004 et 2005, on parle plutt des OPCVM (Organismes de PlacementCollectif en Valeurs Mobilires) que des OPC qui collectent l'pargne auprs du public afin de laplacer sur les marchs financiers.

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    sont pas des socits mais des co-proprits, les investisseurs sont des porteurs departs et non des actionnaires. Leur gestion est confie un grant (une banque, unintermdiaire en bourse, une socit de gestion).*Les fonds communs de crances (FCC) : Ce sont des co-proprits dpourvues depersonnalit morale ayant comme objectif dacqurir des crances saines et de lestransformer en titres ngociables cds sur le march financier : cest la technique

    de titrisationdes crances. La titrisation permet la mobilisation de lpargne longueet le refinancement pour les banques*Fonds Communs de Placement Risque (FCPR) :

    Le fond commun de placement Risque permet de faciliter et de promouvoir ledveloppement des PME innovantes notamment pour des projets innovants et fortcontenu technologique que prsentent les diplms de lenseignement suprieur. Enprincipe, le FCPR participe hauteur de 49% aux fonds propres des nouveauxprojets dont le cot total dinvestissement ne dpasse pas 5MD. Ceci permet defavoriser la cration des entreprises, la cration des emplois pour les diplms de

    lenseignement suprieur, lamlioration de la productivit de lindustrie tunisienneetc..

    * Fonds damorage : La loi n2005-58 du 18 juillet 2005 a dfinit les fondsdamorages comme des fonds communs de placement en valeurs mobilires dontlobjet est le renforcement des fonds propres des projets innovants avant la phase dedmarrage effectif. Ils aident les promoteurs exploiter les brevets d'invention,achever l'tude technique et conomique du projet, dvelopper le processustechnologique du produit avant la phase de la commercialisation et aussi achever leschma de financement. Il est remarquer que les porteurs de parts de fondsd'amorage ne peuvent demander le rachat de celles-ci avant l'expiration de lapriode fixe dans le rglement intrieur du fonds. Le gestionnaire d'un fondsd'amorage est soit une banque soit un intermdiaire en bourse ou une socit

    habilite lgalement grer des portefeuilles en valeurs mobilires pour le comptedes tiers

    4-Le trsor PublicLe trsor est lEtat mais considr du point de vue de ses activits financires, lapersonnalisation financire de lEtat. Cest une administration financire qui joueessentiellement 2 fonctions :

    -- La fonction de caissier de lEtat : le trsor pour fonction essentielle de percevoir lesrecettes de lEtat et dassurer ses paiements dans le cadre de ses dcisions

    budgtaires.Les recettes de LEtat sont composes des recettes fiscales (Impts directs, imptsindirects) et des recettes non fiscales tels que les recettes en capital de la vente desstocks stratgiques, de terrain et des actifs incorporels.

    Les dpenses de lEtat se distinguent en dpenses ordinaires (dpenses defonctionnement, intrts de la dette, subventions aux fonds spciaux..) et aussi les

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    14 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    dpenses dquipement (investissement direct, oprations financires, principal dela dette...).

    -- La fonction de banquier de lEtat : le trsor permet lEtat daccder aux multiplessources de financement et contribue la mobilisation dune grande partie delpargne existante. Pour financer le dficit budgtaire de lEtat, le trsor public arecours essentiellement 4 ressources :

    -Les dpts des correspondants : les correspondants du trsor dont les ressourcessont constitus en partie des ressources ou des cotisations caractreobligatoire sont tenus de dposer leurs fonds au trsor (municipalit, universit,PTT,).

    - Les emprunts intrieurs : le trsor emprunte de largent sur le march intrieur ensadressant directement aux banques commerciales ou encore aux ANF qui achtentles bons de trsor. Depuis 89, lEtat met plusieurs types de bons de trsor17.

    - Les emprunts extrieurs : le trsor peut emprunter pour le compte de lEtat delargent de lextrieur auprs des banques trangres, organismes financiersinternationaux.

    - Les avances de la BCT : les avances peuvent tre provisoires ou dfinitives.

    RQ :

    *La tendance rcente du financement du dficit budgtaire est en faveur dudveloppement du financement externe comme lendettement sur le march financierjaponais, amricain et europen. Par ailleurs, le trsor prfre actuellement mettredes bons de trsor sur le march financier plutt que sur le march montaire.

    *Le trsor joue le rle dintermdiaire financier. Il gre les dpts grce au centre dechques postaux (CCP), collecte les fonds dpargne grce au Centre dpargnepostale (CEP ex. CENT) et apporte ses concours lconomie sous forme de crditsaux entreprises, de participation au capital de certaines entreprises, octroi de

    subventions, etc.

    17On distingue les Bons de Trsor Cessibles (BTC institus en 89), ngociables en bourse (BTNB

    93), assimilables (BTA en mars 99), et ceux court terme (BTCT en octobre 99) et ceux zrocoupon (juillet 2006) gards en portefeuille par les banques.

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    de rformes a t engage afin de dpasser les procdures centralises et crer unmarch o tous les oprateurs conomiques (banques, trsor, entreprises) peuventintervenir grce linstauration dune nouvelle organisation du march o le tauxdintrt peut tre ngoci librement.

    1-1-Les intervenants sur le march montaireLe march montaire est un march o interviennent :

    - Les agents dtenant un excdent de liquidit qui cherchent placer leur argent, effectuer des oprations darbitrage grce aux diffrents cours et donc rentabiliserleurs excdents de liquidit.

    - Les agents ayant un dficit de liquidit qui cherchent emprunter la quantit demonnaie ncessaire au rglement de leurs dficits. Ceci permet aux institutionsfinancires de rsoudre les problmes de transformation qui se posent surtout pourles financements de long terme.

    - La Banque Centrale intervient de faon permanente afin de mettre en uvre la

    politique montaire. En effet, ce march est utilis pour la rgulation et le contrle dela liquidit bancaire et la cration montaire. La BCT influence le niveau de fixation

    du taux du march montaire qui est un taux pilot pour lensemble des taux. Elleintervient pour fournir des liquidits sous forme dachats sur appel doffres et sousforme de prise en pension.La BCT intervient galement pour ponger des liquiditssous forme dadjudication. Par ailleurs, afin dinfluencer le taux dintrt du marchmontaire, la BCT peut effectuer des oprations ponctuelles dinjection et deponction de liquidits sur le march montaire.

    - Lappel doffre : La BCT offre un montant de monnaie centrale en fonction desbesoins prvisionnels des banques. Le taux de lappel doffre est le taux planch dumarch montaire.

    - La prise en pension de 1 7 jours18

    : La BCT peut octroyer un prt sous forme depension de 1 7 jours dont les banques choisissent la dure qui leur convient. Ceprt seffectue contre la remise deffets publics ou privs. La cession de titres decrances est assortie dune clause de rachat tout aussi ferme et au comptantaugmente des intrts, une date convenue a lavance. Le taux de la prise enpension est le taux plafond du march montaire.

    - La ponction de liquidit sous forme dadjudication: La BCTinforme les banques deson intention demprunter des liquidits en prcisant la priode de lemprunt. Aprsles soumissions des banques ladjudication, la BCT conclue les emprunts enfonction du montant ponger en commenant par les taux dintrt les moinslevs.

    18En novembre 2001, il y a eu la premire opration de prise en pension des bons du Trsor par voie

    d'appel d'offres mensuel. Cet instrument permet la Banque Centrale d'avoir un taux d'intrt 3mois qui va contribuer la hirarchisation des taux d'intrt sur le march montaire.

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    - Les oprations ponctuelles: La BCT intervient en dernier ressort pour assurer uneliquidit pour 24 heures en cas dinsuffisance des liquidits ou encore pour pongeren cas de surliquidit du march.

    EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE

    (Donnes de fin de priode en MDT)

    DsignationDc. 2007 2 0 0 8

    Mars Juin Sept. Dc.

    Appels doffres -279 -337 -1.128 -1.199 0

    Prises en pension de 1 7 jours 0 0 +78 0 0Oprations ponctuelles nettes 0 0 0 0 0Oprations dopen-market +25 +25 +25 +25 +25Pensions livres 0 0 0 0 0

    Total -254 -312 -1.025 -1.174 +25

    Source : Rapport Annuel de la BCT 2008.

    1-2- Les instruments de lchange

    Actuellement, les titres changs sur ce march sont :

    - Les certificats de dpts : sont des titres de crances nominatifs ngociables partransfert de compte en compte mis par banques dune dure maximum de 5 ans.Ces titres sont reprsentatifs de dpts effectus auprs des tablissements decrdit. Ces certificats permettent aux banques de se procurer des liquidits et lesaide maintenir leur rle dintermdiation.- Les Billets de trsorerie sont mis par les entreprises pour un montant minimumnominal reprsentant un multiple de cinquante mille dinars. Les billets doivent tre

    domicilis auprs dune banque. Les billets de trsorerie offre une rmunration taux fixe dtermine lors de l'mission et ne peuvent comporter de prime deremboursement.

    RQ : Les Bons de Trsor Cessibles mis par le trsor sur le march montaire ayantconstitu la dynamique du march ne sont plus mis tant donn la prfrence du

    trsor pour les ressources extrieures et plus longue chance. En effet, depuis1999, lEtat a cess dmettre ces Bons de Trsor Cessibles sur le march montaire.Ces derniers ont t intgralement rembourss en juin 2003. Depuis, lEtat nmetdes bons de trsor que sur le march financier.

    La cession des titres de crances peut tre dfinitive (prise ferme) ou assortie duneclause de rachat au comptant et une date convenue lavance (prise en pension).

    2- La Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis

    La Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis est le march financier. C'est le lieu derencontre entre les offreurs et les demandeurs de capitaux moyen et long termepermettant lmission et lchange de titres quon appelle valeurs mobilires. Ce

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    march permet de mobiliser lpargne financire long terme pour financerlinvestissement des entreprises et de lEtat19.

    2-1- Les intervenants sur le march

    - Les metteurs de titres sont des agents qui ont besoin dun capital soit pour fonderune entreprise soit pour financer leurs investissements, leurs fonds de roulement ouleurs dficits.- Les offreurs de capitaux : sont des agents qui dsirent rentabiliser leurs fonds20. Ondistingue les pargnants, les investisseurs et les spculateurs.

    - Les intermdiaires en bourse : leur mission est de rapprocher les offreurs et lesdemandeurs de capitaux. Ils ont le rle de raliser la ngociation et les placementsdes valeurs mobilires.

    2-2-Les inst ruments de lchange

    - Les actions sont des titres de proprit reprsentatifs dune part du capital. Ellessont mises loccasion de la constitution des socits ou dun accroissement deleur capital. Ces titres offrent des dividendes en fonction des rsultats des socits etde la dcision prise de distribution des bnfices. Les actions permettent l'actionnaire de participer aux dcisions de l'entreprise (conseil d'administration).Cest le march de fonds propres.

    - Les obligations sont des titres de crances long terme reprsentant une dette etdonnant droit une rmunration fixe, les intrts.

    Toutefois, on constate une tendance vers la diversification des titres ngocis enbourse et la cration de nouveaux titres de capital tels que les actions dividendeprioritaire sans droit de vote, les certificats d'investissement et des titres hybrides (lestitres participatifs, les obligations convertibles en actions). Par exemple, les titres

    participatifs donnent droit une rmunration qui comporte une partie fixe et unepartie variable avec le rsultat de lentreprise.

    On distingue :

    - Le march primaire/ le march secondaire : les missions des titres seffectuent surle march primaire (le march des titres neufs qui cherchent apporter du capital

    19Au 31 mars 2010, le nombre des socits cotes en bourse slve 52 dont 19 socits

    financires (11 banques, 5 socits de services financiers, 3 compagnies dassurances) ; 4 Socitsdinvestissement et holdings, 4 socits des Services aux consommateurs (4) ; 8 socits de Biensde consommation ; 7 socits dindustrie ; 4 socits de Matriaux de base ; 1 socit de Ptrole etgaz (1) ; 1socit de Tlcommunications et 2 socits de Sant.

    Pour connatre la rglementation de la bourse : http://www.cmf.org.tn/pdf/textes-ref/reglementations/version-fr/bourse/rgb.pdf.

    20Selon James Tobin, le Q de Tobin est la base des dcisions dinvestissement des entreprises. Le

    Q de Tobin est le rapport entre la valeur en Bourse du capital et le cot de remplacement du capital.En effet, lorsque la valeur en Bourse est suprieure la valeur de remplacement (Q > 1), lesentreprises sont favorables linvestissement dans la mesure o la valeur attendue des profits estsuprieure la valeur des nouveaux investissements, dans le cas inverse, les entreprises prfrentdsinvestir. La valeur en Bourse du capital dune entreprise est quivalente ses profits prsents etattendus.

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    lmetteur). Ce march assure le financement direct de lconomie. Toutefois, lesngociations des titres anciens se ralisent sur le march secondaire (le marchdoccasion qui assure les transactions dachats et de ventes des titres dj mis). Cemarch assure la liquidit des titres.

    - La cote de la bourse/ hors cote :

    --Depuis septembre 2007, la cote de la bourse comprend 3 marchs :* Le march principal des titres de capital: ouvert aux socits anonymes quiprsentent un certain nombre de critres d'ouverture du capital au public, de taille, deperformance, de liquidit et de transparence ;

    * Le march alternatif des titres de capital ouvert aux PME qui peuvent tre cotessur le march principal avec des conditions assouplies et celles cres par appelpublic lpargne notamment celles qui rservent lAPE une partie du financementdes grands projets ds leur cration.

    * Le march obligataire : ouvert aux titres de crance mis par l'Etat, les collectivitspubliques locales et tous les autres titres de crance mis par les organismes dedroit priv admis la ngociation sur le march.

    -- Le March hors cote : sont changes, dans ce cadre, les actions et les obligationsqui ne sont pas admises la cote de la Bourse. Certaines entreprises qui taientadmises la cote de la bourse peuvent tre radies et transfres la hors cote21.

    Selon le Bulletin officiel n 3642 du mercredi 14 juillet 2010, le march principalcomporte 52 entreprises, le march alternatif comporte 3 socits, les socits nonadmises la cote slvent 103 et les organismes faisant appel public lpargneslvent 93 entreprises. Source :http://www.cmf.org.tn/pdf/informations_ste/liste_ste_ape.pdf

    Historiquement, le march boursier tunisien a t cre par la loi du 28 fvrier 1969. Il

    a t longtemps considr comme une simple caisse denregistrement dans lamesure o le volume de lpargne mobilise ne dpasse pas 2.5% de lpargnenationale en 87. A partir de 89, on a introduit une srie dinnovations dans le but dedynamiser la bourse et dorienter lpargne vers les placements en bourse : unnouveau statut des intermdiaires, la rduction des impts sur les bnfices pour les

    entreprises cotes (de 35% 20% sur les bnfices imposables pendant unepriode de 5 ans pour les entreprises cotes), une nouvelle rglementation dessocits dinvestissement et des emprunts obligataires, lexonration de la plus-valueboursire et des dividendes et la cration de nouveaux produits financiers tels queles fonds communs de placements, la gestion de portefeuille et de nouveaux titres,

    lintroduction de lAppel Public lEpargne22, l'institution des compte pargne enactions afin d'inciter les personnes physiques pargner long terme dont 80% aumoins sont affects l'acquisition d'actions en 99, la loi 99-92 du 17 aot 99 relative la relance du march financier, le lancement du March Alternatif, lintroduction du

    21Par exemple, certaines socits ont t radies de la cote de la Bourse et transfre la hors-

    cote tels que Amen Lease (19 septembre 2005), Carte (2 juin 2008), El Mazraa (17 juin 2008) etKarthago Airlines (26 juin 2008), le titre PBHT (1 fvrier 2010).22

    Lappel public lpargne ncessite linformation du public de lorganisation de la socit, sonactivit ainsi que les caractristiques et lobjet du titre quelle se propose dmettre.

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    rating fin 96 grce Magreb Rating23 et le passage la version V900 du systme decotation lectronique NSC en Dcembre 2007, etc Mais, la rforme la plusimportante du march financier est la loi 94-117 qui a rorganis le march, elle aspar la fonction de contrle de la fonction de gestion du march. On distingue :- Le Conseil du march financier qui organise et assure le bon fonctionnement dumarch et des produits financiers et veille la protection de lpargne investie en

    valeurs mobilires sous la tutelle du ministre des finances. Il surveille la bourse ainsique tous les intervenants sur le march, dicte des rglementations, supervise etassure la transparence de linformation financire.

    - La socit la Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis (BVMT) est une Socitanonyme dtenue par les intermdiaires en bourse. Elle soccupe de la gestionmatrielle des titres. Elle assure la scurit matrielle, enregistre les transactionseffectues et les cours tablis et sassure que les oprations boursires se droulentconformment aux conditions rglementaires.

    - La Socit Tunisienne Interprofessionnelle pour la compensation et le dpt desvaleurs mobilires (STICODEVAM) : c'est un dpositaire central de titres qui assurela mise en place dun systme comptable des titres permettant le transfert de leur

    proprit par une compensation scripturale inter-comptes, la simultanit depaiement et la cession des valeurs mobilires, la garde des titres et aussi la livraisondes titres. Ainsi, elle assure le dnouement des oprations financires24.

    - Le Fonds de Garantie de March (FGM) : il sinterpose entre les intermdiaires enBourse afin dassurer la bonne fin des transactions pour liminer les ventuelsdfauts entre eux. Il est aliment par les diffrentes contributions des intermdiaires ce fonds Il a commenc ses activits paralllement au nouveau systme decotation lectronique partir du 25 octobre 1996.

    RQ : Les indices boursiers permettent dapprcier la performance du march

    financier.- La capitalisation boursire : elle correspond au produit du nombre des actionsinscrites la cote de la Bourse par leurs derniers cours de la priode. Lacapitalisation boursire permet dapprcier la taille du march boursier.

    - Indice gnral - BVMT (base 100 le 30 septembre 1990) : cet indice intgre unchantillon de rfrence des actions admises en bourse. Depuis 31 mars 98, lenouvel chantillon se limite aux valeurs dont la frquence de cotation est suprieure 60%. Lvolution de cet indice reflte celle du rendement moyen du march.Depuis le 2 janvier 2009, lindice BVMT nest plus publi.

    - Indice TUNINDEX : cest un indice de capitalisation boursire, base 1000 le 31dcembre 1997, publi le 1er avril 1998. Il considre l'volution moyenne des cours

    boursiers pondrs par les nombres de titres mis. L'chantillon de base regroupeles valeurs admises par leurs actions ordinaires la cote de la Bourse et dont la

    23Le rating est un processus dvaluation o une note est accorde un metteur de titres. Il value

    la capacit de cet metteur honorer ses engagements et permet dapprcier le risque decontrepartie.24

    Dans le cadre du dnouement, le rglement des espces (pour l'acheteur) et la livraison des titres(pour le vendeur) seffectuent simultanment la date J+3

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    21 Mme Daoud Ben Jedidia khoutem

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    priode de sjour dans l'un des marchs de la cote est de 6 mois au minimum.Toutefois, depuis dbut janvier 2009, lindice nest plus pondr par la capitalisationboursire totale mais par la capitalisation flottante. Ceci signifie que le nombre detitres pris en compte dans le calcul de la capitalisation boursire est le nombre detitres mis la disposition du march et non plus comme auparavant le nombre detitres admis.

    Evolution de lactivit du march financier 2004-2008Dsignation 2004 2005 2006 2007 2008

    Emiss ions de lEtat* 2.596 1.631 1.495 1.480 735-Bons du Trsor assimilables (BTA) et

    Bons du Trsor zro coupon (BTZc) 1.916 1.137 1.009 945 612-Bons du Trsor court terme (BTCT) 680 494 486 535 123Encours des bons du Trsor (fin de

    priode) -BTA et BTZc 5.159

    4.448

    5.267

    4.776

    6.074

    5.577

    6.412

    5.868

    5.973

    5.850-BTNB 51 27 10 0 0-BTCT 660 464 487 544 123

    Encours des bons du Trsor /PIB (en %) 14,7 13,9 14,6 14,3 12,0

    Emissions des entreprises par APE*

    Montants viss 181 167 426 348 640- Augmentations de capital 70 67 198 94 266

    - Emprunts obligataires 111 100 228 254 374Fonds levs 174 195 365 489 644- Augmentations de capital 70 64 164 126 252

    - Emprunts obligataires 104 131 151 313 392- Fonds commun de crances (FCC) - - 50 50 -Contribution du march financier aufinan-

    cement de la FBCF du secteur pri v(en%)

    3,8 4,0 6,7 7,5 8,3

    Montant des transactions sur la cote

    de la bourse 317 701 746 915 2.109- Titres de capital(a) 283 621 707 836 1.914

    - Titres de crance 34 80 39 79 195

    Nombre de soc its cotes (en uni ts) 44 45 48 51 50

    Capitalisation boursire(b) Capitalisationboursire/PIB (en %) TUNINDEX enpoints (base 1.000 le 31/12/1997) Tauxde rotation annuel(a/b) (en %) Taux deliquidit (en %)

    3.0858,8

    1.331,829,2 38

    3.84010,2

    1.615,1216,2 55

    5.49113,3

    2.331,0512,9 52

    6.52714,3

    2.614,0712,8 49

    8.30116,5

    2.892,4023,1 63

    Montant des transactions sur lemarchhors-cote 20 25 39 41 48

    Montant des enregistrements etdclarations 352 934 3.822** 788 1.973

    Organismes de placement collectif en

    valeurs mobilires (OPCVM) (horsFonds commun de placement risque

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    (FCPR) -Units en activit34 35 44 57 76

    -Actifs grs 1.998 2.357 2.639 3.042 3.640

    Source : Rapport Annuel BCT.2008

    3-Le march de change

    Le march de change est le lieu o stablit la valeur des Monnaies trangres enterme de monnaie nationale et par consquent la valeur de la monnaie nationale enfonction des monnaies trangres. Cest le lieu o schangent les devises contre

    dautres devises ou contre le dinar.

    Le transfert de fonds dun pays un autre pays (sauf dans la zone euro) implique laconversion de la devise du pays dorigine en devise du pays de destination. Lesoprations de change portent aussi bien sur des billets (change manuel) que sur lesavoirs en compte ltranger (change scriptural)25.3-1-Le march des changes au comptant :

    Le march des changes au comptant a t institu depuis mars 1994 dans le cadredes mesures dassouplissement du contrle de change et de dlgation desresponsabilits de la BCT aux intermdiaires agres. C'est le lieu o interviennent

    les intermdiaires agrs rsidents et non-rsidents. Les banques interviennent surce march soit pour le compte de leurs clients soit pour leurs propres comptes. LaBC intervient pour dfendre la valeur de la monnaie nationale. De nos jours, la BCTmne une politique de change flexible. On note