SOMARaphaëlle Delaunay / Cie Traces

SAISON 2019 - 20w

ww.lezef.org

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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VENDREDI 3 AVRIL 2020 20h30± 50 min> 6 ans

SOMARaphaëlle Delaunay / Cie Traces

+ rencontre avec l'artiste à l'issue de la représentation

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SOMMAIRE

PISTES PÉDAGOGIQUES

CARTE D'IDENTITÉ DE LA PIÈCE

LE PROJET

ANNEXES

p. 4

p. 6

p. 8

p. 9

p. 11

p. 19

EN LIEN AVEC LES PROGRAMMESACTIVITÉS AVANT LA REPRÉSENTATION

ACTIVITÉS APRÈS LA REPRÉSENTATION

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CARTE D’IDENTITÉ DE LA PIÈCE

L’ÉQUIPE

Concept et danse : Raphaëlle DelaunaySon : Pierre BoscheronScénographie et lumières : Sylvie GarotRegard extérieur : Herman Diephuis, Catherine Legrand

SYNOPSISQuand une danseuse issue de l’Opéra de Paris, se pointe sur le plateau comme pour s’entraîner au fitness, c’est qu’il y a anguille sous roche... Une douce voix invite le public à respirer profondément, entrée en matière insolite dans ce spectacle sur le culte du corps. Avec un humour féroce, le vocabulaire du développement personnel et les témoignages d’adeptes du fitness, Raphaëlle Delaunay nous immerge, avec subtilité, dans ce monde du tout contrôle. Le miroir aux alouettes reflètera un corps musclé et conquérant mais dévoilera également les fragilités de l'existence humaine. Une performance dansée et jouée, d’une grande physicalité. De soma à maso, il n’y a qu’un pas…

CRÉATION 2017

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RAPHAËLLE DELAUNAYune chorégraphe et danseuse

Née le 29 juillet 1976 à Paris. Élève à l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris de 1986 à 1992. Rôles de demi-soliste et soliste jusqu’à son départ pour rejoindre le Tanztheater de Pina Bausch. A Wuppertal auprès de Pina Bausch, elle participe aux créations de la Compagnie ainsi qu’à la reprise du répertoire. Décide de rejoindre le Nederlands Dans Theater 1 dirigé par Jiri Kylian en 2001. Interprète le répertoire de la Compagnie, des pièces de Kylian, mais aussi de Paul Lighfoot, Yohan Inger, William Forsythe. La rencontre avec Alain Platel se fait autour du projet Wolf consacré à Mozart, qui tourne sur toutes les scènes européennes entre 2001 et 2004. Elle a également été l’interprète de Jérôme Bel, Boris Charmatz, Bernardo Montet, Alain Buffard, Richard Siegal, le collectif Peeping Tom, Laurent Chettouane...

Simultanément, elle développe son projet de compagnie et signe ses premiers travaux en tant que chorégraphe : Jeux d’intentions et Vestis seront présentés au Théâtre National de Chaillot ainsi que dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Suivront d’autres pièces, qui creuseront le sillon des danses sociales avec Bitter Sugar, ou sur un registre plus intime avec Debout. Un aspect performatif de son travail est dévoilé dans les collaborations avec le musicien Jeff Mills, The Gateways (2014), Les Nouveaux caractères, Chaconne (2015) ou bien en duo avec l’écrivain Sylvain Prud’homme, It’s a match (2017). Ses collaborations la mènent aussi du côté du théâtre et du texte avec Fréderic Fisbach pour Mademoiselle Julie (2014), Jean-Christophe Saiz pour L’Histoire du Soldat, ou Guillaume Vincent pour Le timbre d’argent à l’Opéra Comique.

Le travail de création s’incarne aussi par le prisme de la transmission et du partage auprès de publics aussi divers que variés dans différentes institutions en France et à l’étranger. Enseignement dans le cadre de la politique d’éducation artistique en milieu scolaire. Transmission auprès du corps enseignant. Professeur de danse classique non titulaire au CNSMDP depuis octobre 2018.

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LE PROJET

INTERVIEW DE RAPHAËLLE DELAUNAYpropos recueillis par Clémentine Dautremer, chargée de mission théâtre par la DAAC après du ZEF- 27 janvier 2020

Pourquoi le titre « Soma » ?Ce titre fait référence au corps. Il peut paraître absurde de parler du corps dans un spectacle de danse… pourtant, le corps est souvent absent des spectacles de danse ! Il est ici sujet et objet, car il est la matière triviale, mais aussi la matière métaphysique et spirituelle.

La danse, un sport ou un art ?À un certain moment, j'ai commencé à fréquenter les salles de sport, que je trouvais très dégradantes et vulgaires. S’en sont suivis de nombreux questionnements sur le rapport de l’esthétique à la danse (le mouvement dansé est un geste qui n’a pas d’utilité sinon la beauté du geste, au contraire du mouvement sportif). À partir de quel moment passe-t-on du mouvement sportif à la danse - ou du moins à un mouvement perçu comme de la danse - ?

Quel est l’intérêt de la forme solo ?Dans un solo, le corps est mis à l’épreuve de sa force, de sa vanité, de ses faiblesses. J'ai pratiqué deux solos dans ma carrière ; Soma était un spectacle conçu pour deux danseurs au départ.

Quelles ont pu être les références inspiratrices du spectacle ?La création de Soma a constitué un travail extrêmement nourri par des lectures diverses, et souvent philosophiques (Le corps utopique de Foucault, Le Corps tombeau de Platon, Nietzsche…), mais aussi par des youtubeurs, et la visualisation de tutos expliquant comment dompter son corps.

Quel est le message pour les lycéens ?« On va tous mourir ! », ou de la vanité de l’existence. On essaye de tirer le plus grand profit, la plus grande jouissance du corps tant qu’on est vivant. Il y a aussi une réflexion sur ce qu’est le labeur.

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LE PROJET

INTERVIEW DE FRANCESCA POLONIATO-MAUGEIN directrice du ZEF - scène nationale de Marseille, par Clémentine Dautremer, chargée de mission théâtre par la DAAC après du ZEF– 11 février 2020

Clémentine DAUTREMER : Pourquoi avez-vous choisi ce spectacle dans votre programmation ?

Francesca POLONIATO-MAUGEIN : J’ai choisi Soma parce que Raphaëlle Delaunay est artiste associée, tout simplement : je lui ai demandé d’être associée au ZEF pendant trois ans, et tous les artistes associés sont diffusés tous les ans, aussi bien avec des pièces de répertoire qu’avec des créations. Elle est venue ici la première année avec un spectacle de son répertoire qui s’appelle Debout, et cette saison elle vient avec Soma. […]

C. D. : Qu’est-ce qui vous a amenée à la choisir comme artiste associée ?

F. P-M. : D’une part parce que c’est une chorégraphe, une danseuse, et que la discipline de la danse pour moi est très importante au sein du ZEF. D’autre part, Raphaëlle a un parcours assez hallucinant : elle a fait l’Opéra de Paris, elle est partie avec Pina Bausch, donc elle a vraiment fait deux extrêmes. C’est une interprète plus que magnifique, c’est une interprète sublime : dès qu’elle est sur le plateau, elle est fascinante, donc je trouvais important que le public puisse voir une interprète de cette qualité, et traverser un peu ce qu’elle peut proposer, puisqu’elle incarne son histoire chorégraphique […]. Elle a une personnalité incroyable : c’est une femme très forte, et vous le verrez sur le plateau. Avec Debout, elle explique comment la non-reconnaissance d’une femme de couleur à l’Opéra de Paris a été difficile, et comment elle a malgré cela, explosé par sa capacité et par sa force chorégraphique, comment elle a tout foutu en l’air : elle a quitté l’Opéra de Paris et tout son formatage, parce qu’elle avait besoin de liberté. Soma, c’est un solo où elle est justement dans cette liberté ; j’ai adoré la manière dont elle a voulu faire ce spectacle : elle a décidé de rentrer dans des salles de sport, comme ça, pour voir un peu l’ambiance. Et elle a entendu des mots des profs, des entraîneurs, des coachs : « Allez, vas-y, accélère ton périnée ! » etc. Des choses assez violentes, limite sexistes, et donc rapidement elle s’est dit qu’il y avait

quelque chose à faire : elle a donc créé ce solo Soma qui montre ce qui se passe dans une salle de fitness, et ce que c’est que d’être une femme, et de danser.

C. D. : Il arrive régulièrement que des formes solo soient proposées au ZEF. […] Qu’aimez-vous dans la forme solo ?

F. P-M. : C’est vrai que j’en ai à chaque saison. J’adore ça, parce que je trouve que c’est la chose la plus difficile qu’un artiste puisse faire, notamment quand il se crée un solo pour lui-même – et c’est ce qui se passe pour Raphaëlle Delaunay. Cela nécessite toute une introspection sur elle, être dedans et dehors de sa personnalité pour pouvoir offrir quelque chose à un public. Et je trouve que le solo, sur un plateau énorme, est très fort ; bien sûr, il faut que le solo soit costaud, il faut de la matière, sinon on s’ennuie tout de suite. […] Je souhaite partager avec le public ce que je pense qu’ils ont besoin de voir et de partager pour connaître la danse. C’est une façon de rencontrer une autre forme de danse.

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PISTES PÉDAGOGIQUESEN LIEN AVEC LES PROGRAMMES

Discipline Niveau Programme

Éducation Morale et Civique (EMC) Lycée L’image de la femme dans la société

Éducation Physique et Sportive (EPS) Collège - Lycée La danse, le rapport au corps, le fitness, le

crossfit

Philosophie Terminale Le corps, l’identité, la beauté

Histoire des ArtsThéâtre Collège - Lycée

Travail chorégraphique, sonore, scénographique et plastiqueLes canons de beauté dans l’art (féminins en particulier)

Thèmes abordés : le corps, la beauté, l’image de soi, le bien-être, la jouissance et la souffrance…

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PISTES PÉDAGOGIQUESACTIVITÉS AVANT LA REPRÉSENTATION

THÉMATIQUE : QU’EST-CE QU’UN CORPS ? Séance de 2h : approfondissement lexical et réflexion collective

Quels mots français sont dérivés du mot grec « soma » ? Définissez-les.

- Somatique : qui concerne le corps ; qui est organique, qui provient de causes physiques. - Somatiquement- Somatiser : traduire des conflits psychiques en troubles somatiques, en maladies fonctionnelles.- Somatisation : fait de somatiser.- Psychosomatique : qui se rapporte à l’influence du psychisme sur l’organisme.- Psychosomaticien : spécialiste de médecine- Psychosomatique.

Travail de vocabulaire : construire une fiche lexicale avec les élèves, autour du mot « corps ».

- Signification(s) actuelle(s) du mot- Étymologie- Mots de la même famille- Synonymes- Antonymes- Expressions françaises

ÉTYMOLOGIE GRECQUE ET LATINEEXERCICES > 30MIN

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Le mot soma, somatos signifie « le corps » en grec, tandis que notre mot français « corps » est issu du latin corpus.

Collège : Demander aux élèves d’écrire un acronyme à partir du mot SOMA, pour exprimer leurs attentes de spectateurs.

Lycée : Après avoir cherché leur signification, demander aux élèves d’imaginer une brève histoire à partir de l’une des expressions suivantes (travail individuel ou en binôme) : L’habit ne fait pas le moine / Être mal dans sa peau / Avoir la tête sur les épaules / Un esprit sain dans un corps sain / Ne pas arriver à la cheville de quelqu’un / Obéir au doigt et à l’œil / Avoir le diable au corps / Se donner corps et âme

ANALYSE DU TITREEXERCICES > 30MIN à effectuer après le travail d’étymologie

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Travail à effectuer en demi-groupes de préférence.

Thème du débat > La danse : un sport ou un art ?

Séparer la classe en deux groupes de 7-8 élèves. Demander à chaque groupe de défendre l’une des thèses opposées. Laisser 30 minutes aux groupes pour préparer arguments et exemples, puis faire le débat, avec un médiateur (élève ou professeur).

NB : Amélie Huet, chargée de relations avec les publics au ZEF, peut être sollicitée comme médiatrice du débat (contacts disponibles à la fin du dossier).

DÉBAT COLLECTIF1H

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PISTES PÉDAGOGIQUESACTIVITÉS APRÈS LA REPRÉSENTATION

THÉMATIQUE : LE CORPS, OBJET ESTHÉTIQUE ?Soma aborde la question de la beauté du corps, et du rêve d’un corps parfait.

Demander aux élèves de faire une recherche sur les canons de beauté féminins :- en Grèce antique- à la Renaissance- dans les années 1920- dans les années 1960- dans les années 1980- de nos jours

Possibilité de montrer aux élèves cette vidéo : https://madame.lefigaro.fr/beaute/beaute-3000-ans-de-canons-feminins-resumes-en-3-minutes-300115-94138

Étude de l’extrait n°2.

L’ÉVOLUTION DES CANONS DE BEAUTÉ FÉMININSLe spectacle met l’accent sur la pression subie par les femmes quant à leur apparence physique, qui doit répondre aux canons de beauté définis par leur époque.

L’IMAGE DE SOI : ÊTRE ET PARAÎTRE Soma est un spectacle satirique, qui montre combien l’image de soi occupe une place centrale dans notre société actuelle. Le spectacle explore le malaise de l’individu perdu dans l’illusion de sa propre image.

Quel effet produit l’emploi de termes anatomiques très précis dans cet extrait ?Que veulent montrer les allusions scatologiques (« stop caca » / « stop pipi ») ?Dimension prosaïque du corps, vision désenchantée.

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Demander aux élèves de faire une recherche sur le mythe de Narcisse. Que nous apprend-il sur la nature humaine ?

L’adoration de soi entraîne l’isolement par rapport aux autres (d’où la forme du solo de danse).Évolution du mot « idole » (image en grec).

Essai : En quoi ce spectacle fait-il réfléchir sur l’écart entre l’être et le paraître ?2

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« Miroir, mon beau miroir »… ou du rôle des réseaux sociaux.

« [La reine] possédait un miroir magique, don d’une fée, qui répondait à toutes les questions. Chaque matin, tandis que la reine se coiffait, elle lui demandait : « Miroir, miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. »Et, invariablement, le miroir répondait : « En cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que toi. »Cependant, Blanche-Neige grandissait et devenait de plus en plus gracieuse. Un jour où, comme de coutume, la reine interrogeait son miroir, celui-ci répondit : « Reine, tu étais la plus belle, mais aujourd’hui Blanche-Neige est une merveille. »À partir de ce moment, la reine se mit à haïr Blanche- Neige. »

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Jacob & Wilhelm GRIMM, Blanche-Neige, in Contes, 1812

La première phrase du spectacle est « Coupez vos appareils électroniques. Coupez-les complètement et laissez-vous guider par ma voix. » En quoi cette entrée en matière questionne-t-elle le rôle des smartphones ?

Essai : En vous appuyant sur le spectacle, sur l’extrait du conte de Grimm et sur l’œuvre artistique ci-dessous, quel rôle les réseaux sociaux jouent-ils dans l’image que l’on a de soi, et que l’on cherche à renvoyer ?

Extrait du Museum of selfies (œuvre parodiant L’Athlète de Pablo Picasso), photographie, Olivia Muus

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Soma est un spectacle de danse qui met en lien la danse et le sport. Quand passe-t-on du geste sportif au mouvement de danse ? Telle est la question que pose Raphaëlle Delaunay.

Le corps de l’athlète : les modèles issus de l’Antiquité ont largement influencé notre conception actuelle du corps sportif et de la pratique du sport.

Le DiscobolePour le professeur : https://www.arretetonchar.fr/corpus-la-beaute-du-corps-dans-lantiquite-grecque/

En quoi cette sculpture antique représente-t-elle un corps parfait ? (nudité, muscles contractés visibles, corps athlétique masculin en plein effort)

Demander à un ou des élèves de prendre la même position que le Discobole : que remarque-t-on ? (impossibilité de prendre la même position, car les proportions ne sont pas réelles ; impossibilité de contracter la totalité des muscles en même temps).

Demander aux élèves de comparer la position de Raphaëlle Delaunay et celle du Discobole, et de commenter (jambes écartées : pas de tabou, à l’opposé de la position digne et conventionnelle attendue des femmes en société / pas de « pose » / dans l’Antiquité, seuls des athlètes masculins sont sculptés / geste parodique et artificiel de Raphaëlle Delaunay pour montrer sa force).

THÉMATIQUE : CORPS DANSANT, CORPS SPORTIF

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LE CULTE DU CORPS SPORTIF Nous cherchons à « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » selon Descartes dans le Discours de la méthode. Dans Soma, cette maîtrise de la nature passe par la pratique du sport.

Le Discobole, statue de Grèce antique représentant un lanceur de disque

Photo du spectacle Soma de Raphaëlle Delaunay

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En quoi ce tableau de Picasso fait-il écho au propos du spectacle Soma ?Picasso met si bien en relief les différents muscles, que le corps semble désarticulé. Regard en biais, morne de l’athlète, comme désabusé ; son visage est envahi d’ombres grises : fatigué par l’effort ? Miné par des pensées obsessionnelles ? Rongé par la tristesse ?Tyrannie ambiante du bien-être, du développement personnel, de l’autosatisfaction par le corps parfait.Dichotomie entre le corps et l’esprit : peuvent-ils fonctionner ensemble ?

« Et on accueille la douleur comme une amie, on lui sourit. »Au contraire de l’athlète de Picasso, Raphaëlle Delaunay sourit en permanence pendant son spectacle. Comment interpréter ce sourire ?Pablo Picasso, Athlète ou Buste d’homme,

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Le rôle de l’entraîneur : étude de l’extrait n°1.Quel « rôle » joue Raphaëlle Delaunay en entrant sur le plateau ?

Relecture du titreAprès avoir vu le spectacle, et étudié le sens de son titre, demander aux élèves s’ils ne retrouvent pas un anagramme dans « Soma » (« Maso ») : comment l’interpréter ?

Faire écouter aux élèves « Le coach » de Soprano (paroles en annexe) https://www.youtube.com/watch?v=8NyParAaNosRelever les expressions liées au devoir, ainsi que les répétitions. Que peut-on en déduire ?

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SCULPTER SON CORPS PAR LA DANSEQuand le corps sportif rencontre le corps artistique.

Le travail quotidien du danseurQuelle image le spectacle Soma nous transmet-il de l’exercice quotidien, de l’entraînement nécessaire à la pratique de la danse ?

À la fin du premier tiers du spectacle, on commence à entendre une musique, qui prend une place croissante au fur et à mesure. Comment interprétez-vous son rôle ?

Signifie le passage du sport à la danse, de l’entraînement à la chorégraphie, du geste sportif au geste dansant.

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2 Le corps de la danseuseFormer des groupes de 4 élèves, et demander à chacun de décrire et comparer deux représentations de la figure de la danseuse parmi ce corpus ci-dessus. Quelles sont les caractéristiques et les spécificités que chacune de ces images met en avant ?

En quoi le spectacle Soma nous fait-il réfléchir sur l’acceptation du corps, et du corps féminin en particulier ?

Photographie de Joséphine Baker

Edgar Degas, L’Étoile ou Danseuse sur scène ou Ballet, pastel sur monotype, vers 1876

Niki de Saint-Phalle, Nana danseuse ou Rouge d’Orient Bloum, sculpture, 2017

Photographie du spectacle Soma de Raphaëlle Delaunay, 2020

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Même question avec ces “expressions toutes faites” :

« On fait pas d’omelette sans casser des œufs. »« Maison du vouloir, maison du pouvoir. »« Petit à petit, l’oiseau… »« Il faut accepter ses limites pour mieux les dépasser. »

« MENS SANA IN CORPORE SANO »Je voulais que ce soit humoristique, afin de dépasser la tyrannie du corps, le rapport effréné au corps, l’injonction permanente à cultiver son corps, déclare Raphaëlle Delaunay à propos de Soma.

Prise de distance avec la “tyrannie du corps”.En quoi les expressions suivantes, extraites du texte du spectacle, sont-elles parodiques ou ironiques ?

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« Savourez ce moment et remerciez-vous pour ce cadeau que vous vous faites à vous-mêmes.Répétez mentalement : “Je suis bien maintenant là, je suis bien, dans l’instant présent.” »« On va se mettre en position du diamant pour activer Mula Bandha. »« On cherche le mouvement écologique, zéro déchet. Dernière fois attention, petit défi : on va attraper un petit nuage au-dessus de sa tête. On va maintenant connecter son anus avec son cumulus. En bluetooth si vous pouvez. »« Tu t’embrasses, tu te dis que tu t’aimes ! »« En équilibre sur une jambe, comme un héron. Chakra couronne. »« On sent le jus qui coule le long de la colonne et on continue sans discontinuer. »« On va chercher la brûlure, on cherche pas à l’esquiver, on va au devant de la brûlure. Oui on aime ça, ça fait mal et c’est bon ! »

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Étude de l’extrait n°3.Comment interpréter l’emploi de l’anglais ?Demander aux élèves de faire une recherche sur les personnages ou œuvres d’art évoqués dans cet extrait (Jeanne d’Arc, La Pietà de Michel-Ange, L’Extase de sainte Thérèse du Bernin)Quel écho font-ils au personnage incarné par Raphaëlle Delaunay dans Soma ?Comment interpréter les deux dernières phrases de l’extrait ?

La musique des derniers instants du spectacle est la Marche Troyenne d’Hector Berlioz (https://www.youtube.com/watch?v=CTAAIRv7tO0).

Comment interpréter ce choix ?Musique de victoire, quasi militaire, qui ancre le questionnement dans l’Antiquité. Décalage avec la chorégraphie, qui revêt encore une fois un aspect parodique.

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THÉMATIQUE : UNE RÉFLEXION SUR L’ÉCRITURE D’UN SPECTACLE CHORÉGRAPHIQUE

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RÉFLEXION COLLECTIVE AVEC LES ÉLÈVES SUR LA FORME DU SPECTACLE1H

Analyse de la forme du spectacleDemander aux élèves pourquoi, selon eux, le spectacle dure 45 minutes. Correspond au format d’une séance de gymnastique / fitness / certaines séances de crossfit

Quel est l’intérêt de la forme solo ?Création d’une intimité que n’offrent pas les spectacles de danse collective. Montre la solitude de l’être. Dévoilement de l’artiste.Sous-titre possible du spectacle (donné par Raphaëlle Delaunay) : « Moi et mon corps très intime ».

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En complément, possibilité de faire lire aux élèves les propos de Raphaëlle Delaunay sur son projet, et l’interview de Francesca Poloniato-Maugein P. 6-7

Que devient le quatrième mur dans le spectacle ?Disparition complète : le public est totalement intégré dans le spectacle, dès le premier instant (injonction de l’artiste).

Quel est le statut du texte dans ce spectacle de danse ?Place étonnante, inhabituelle. Dédoublement psychè (âme) / soma (corps), d’où la présence du texte. Parole donnée au corps, voix intérieure ?

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ÉMISSION RADIOPHONIQUE

Le corps à l’épreuve du sport : https://www.franceinter.fr/emissions/l-oeil-du-tigre/l-oeil-du-tigre-14-octobre-2018

PRESSE

FILMS

Billy Eliott, Daldry, 2000Qui a dit que la danse n’était pas pour les garçons ?

La danseuse, Di Giusto, 2016L’histoire de Loïe Fuller, danseuse de la Belle Époque

Let’s dance, Chollat, 2019Rencontre entre le hip-hop et la danse classique

LITTÉRATURE

Lorsque j’étais une œuvre d’artSchmitt, 1984 (roman)

Le corps utopiqueFoucault - conférence radiophonique / France Culture, 1966 réédition 2019

PROLONGEMENTS.. .+

La danse, le meilleur des sports : https://www.letemps.ch/societe/danse-meilleur-sports

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EXTRAIT 1 : ENTRÉE DU COACH

Coupez vos appareils électroniques. Coupez-les complètement et laissez-vous guider par ma voix.Prenez une position confortable et à mon signal vous allez vous relâcher. Commencez par laisser vos pensées défiler devant vous sans chercher à les retenir. Ne vous y attardez pas et concentrez-vous sur votre respiration. Observez-la sans jugement, avec bienveillance. C’est parti ... Prenez une grande inspiration : laissez vos poumons se remplir d’air. À l’expiration, videz-les complètement et écoutez le silence se faire en vous. Restez à ce premier niveau de relaxation et inspirez de nouveau plus profondément. Puis expirez. Sentez l’air qui rentre et sort de votre corps. Savourez ce moment et remerciez-vous pour ce cadeau que vous vous faites à vous-mêmes. Continuez d’inspirer et d’expirer toujours plus profondément, encore plus profondément. Toujours plus profondément. Vous êtes déjà beaucoup plus relâchés. Vous pouvez à tout moment interrompre ou reprendre ce cycle de respiration. C’est vous qui avez le contrôle de ce qui se passe. Acceptez ou rejetez ce que je vous dis en toute liberté. À nouveau inspirez, expirez encore, encore plus profondément. Vous pénétrez désormais dans des niveaux de relaxation supérieurs. Répétez mentalement : « Je suis bien maintenant là, je suis bien, dans l’instant présent. » Continuez à inspirer, expirer toujours plus profondément. Vous commencez à entrevoir un petit filet de lumière blanche. Laissez-la vous pénétrer. Accueillez cette lumière... Inspirez, expirez... C’est désormais tout votre corps qui rayonne d’une douce lumière blanche depuis les pieds jusqu’au sommet du crâne.

ANNEXEEXTRAITS DU SPECTACLE

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EXTRAIT 2 : PILATES

On va se mettre en position du diamant pour activer « Mula Bandha ». « Bandha » signifie contracter en sanskrit...(Contracter le sphyncter et soulever le rectum = STOP CACAContracter les muscles qui servent à arrêter le flux d’urine = STOP PIPIPour les femmes, contracter aussi les muscles du vagin et du col de l’utérus, puis relaxer tous les sphyncters tout en conservant le tonus des muscles avoisinants dans le diaphragme uro-génital). Asseyez-vous sur vos sitting bones. Les bras dans le prolongement de vos épaules. Vos épaules sont rattachés à votre dos avec amour dans une étreinte chaleureuse. On va maintenant allez dérouler sa colonne vertèbre après vertèbre. Contrôle et fluidité.

EXTRAIT 3 : DANSER JUSQU’À SA PROPRE MORT

You are a diviner, cast your sticks... Get no answer.Cast them again, still no answer... Try again until finally your body lift up, open your arms and YES you have it.For the contraction to the floor, with a big arch, when arching back, think of yourself as Joan of Arc resisting a sword about to pierce your chest.For the use of the head and the body, think of Michaelangelo’s Pieta, or the extraordinary Bernini’s Extasy of Santa Theresa. I’ve seen already photographs of rock stars with the same look of exaltation. (Pendant qu’elle commence les exercices de bras...)And when you have to repeat the same movement over and over again, don’t get bored with yourself... Just think as youself dancing toward your own death.Your rebirth is just about to come. va maintenant allez dérouler sa colonne vertèbre après vertèbre. Contrôle et fluidité.

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ANNEXEPAROLES DU « COACH » DE SOPRANO (2018)

Heeeey ouh nanananaIl est temps d'aller pousser on a des rêves à souleverTa balance fait trop la gueule il va falloir éliminerFaut souffrir pour être beau pour pas se faire photoshoperNe t'arrête pas quand t'as mal mais plutôt quand t'as tout donné, oui tout donnéToujours se relever, toujours recommencerInterdit d'abandonner hey hey hey heyFaut taffer le cardio pour mieux endurerFaut taffer les abdos pour mieux encaisserLa vie c'est musclé ouais ouais ouaisLa vie c'est muscléIl est temps d'aller pousser on a des rêves à souleverAllez allez allez allezRelève-toi c'est dans la tête on est ensemble on va y allerAllez allez allez allezY a que des hommes, y a que des guerrières (ter)T'as les hommesOn est sur le pied de guerre, on est pas venu déserterMe vend plus tes fausses excuses ma patience n'a plus de monnaieProuve-moi que t'es une machine en enchaînant les fractionnésNe t'arrête pas quand t'as mal mais plutôt quand t'as tout donné, oui tout donnéToujours se releverT'as déjà fait le plus dur donc impossible d'abandonner hey hey hey heyFaut taffer le cardio pour mieux endurerFaut taffer les abdos pour mieux encaisserLa vie c'est musclé ouais ouais ouaisLa vie c'est muscléIl est temps d'aller pousser on a des rêves à souleverAllez allez allez allezRelève-toi c'est dans la tête, on est ensemble on va y allerAllez allez allez allezAbdo, dips, pompes, barre, abdo, dips, pompes, barreEnchainez les squats, enchaînez les squatsEnchaînez les squats, squats, squatsAbdo, dips, pompes, barre, abdo, dips, pompes, barreFrappez au sac, frappez au sacFrappez au sac, sac, sacAllez va chercher le chrono, hashtag va chercher le chronoTous ensemble à la ligne d'arrivée, tous ensemble à la ligne d'arrivéeOn va taper dans le cardio, on va taper dans le cardioOn va viser dans le coche, tu vas savoir qui est le coachFaut taffer le cardio pour mieux endurerFaut taffer les abdos pour mieux encaisserLa vie c'est musclé ouais ouais ouaisLa vie c'est muscléIl est temps d'aller pousser on a des rêves à souleverAllez allez allez allezRelève-toi c'est dans la tête, on est ensemble on va y allerAllez allez allez allezAbdo, dips, pompes, barre, abdo, dips, pompes, barreAllez allez allez allezAbdo, dips, pompes, barre, abdo, dips, pompes, barreAllez allez allez allezAllez dix secondes de récup et on repart

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ANNEXEEXTRAIT DU CORPS UTOPIQUE DE MICHEL FOUCAULT (1966)

Ce lieu que Proust, doucement, anxieusement, vient occuper de nouveau à chacun de ses réveils, à ce lieu-là, dès que j’ai les yeux ouverts, je ne peux plus échapper. Non pas que je sois par lui cloué sur place – puisque après tout je peux non seulement bouger et remuer, mais je peux le « bouger », le remuer, le changer de place –, seulement voilà : je ne peux pas me déplacer sans lui ; je ne peux pas le laisser là où il est pour m’en aller, moi, ailleurs. Je peux bien aller au bout du monde, je peux bien me tapir, le matin, sous mes couvertures, me faire aussi petit que je pourrais, je peux bien me laisser fondre au soleil sur la plage, il sera toujours là où je suis. Il est ici irréparablement, jamais ailleurs. Mon corps, c’est le contraire d’une utopie, ce qui n’est jamais sous un autre ciel, il est le lieu absolu, le petit fragment d’espace avec lequel, au sens strict, je fais corps. Mon corps, topie impitoyable. Et si, par bonheur, je vivais avec lui dans une sorte de familiarité usée, comme avec une ombre, comme avec ces choses de tous les jours que finalement je ne vois plus et que a vie a passées à la grisaille ; comme avec ces cheminées, ces toits qui moutonnent chaque soir devant ma fenêtre ? Mais tous les matins, même présence, même blessure ; sous mes yeux se dessine l’inévitable image qu’impose le miroir : visage maigre, épaules voutées, regard myope, plus de cheveux, vraiment pas beau. Et c’est dans cette vilaine coquille de ma tête, dans cette cage que je n’aime pas, qu’il va falloir me montrer et me promener ; à travers cette grille qu’il faudra parler, regarder, être regardé ; sous cette peau, croupir. Mon corps, c’est le lieu sans recours auquel je suis condamné.

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CONTACTS

Amélie Huetchargée des relations avec les publics

04 91 11 19 25ahuet@lezef.org

Clémentine Dautremerauteure du dossier pédagogique

professeure relais chargée de mission pour la DAAC au ZEF

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