UE 7 : S S H®chers/Packs de... · 2019. 1. 26. · F I CHE DE CO URS : L E MI CRO B I O T E 1 5 F...

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T utorat A ssociatif T oulousain 133, Route de Narbonne 31062 TOULOUSE CEDEX P A C E S 2018 - 2019 UE 7 : SSH

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  • Tutorat Associatif Toulousain 133, Route de Narbonne

    31062 TOULOUSE CEDEX

    P A C E S 2018 - 2019

    UE 7 : SSH

  • © Tous droits réservés au Tutorat Associatif Toulousain. Sauf autorisation, la vente, la diffusion totale ou partielle de ce poly sont interdites. 2 ⓖ

  • Préface

    Ce polycopié est destiné aux étudiants en Première Année Commune aux Études de Santé (P.A.C.E.S.) en complément des enseignements dispensés à la faculté.

    En aucun cas les informations contenues dans ce polycopié ne pourront engager la

    responsabilité des facultés de médecine et de pharmacie ou de mesdames et messieurs les professeurs.

    Nous nous excusons d'avance si toutefois des QCM inadaptés nous auraient échappés.

    Nous vous invitons à signaler toute via le formulaire de soumission d’errata, présent sur le site du TAT : tutoweb.org/errata.

    Ce polycopié a été réalisé, revu, corrigé et complété par les équipes successives de

    tuteurs.

    Un merci tout particulier aux tuteurs de l'année 2018/2019 : Lara Tena Sola et Louise Vergnes pour leur travail exemplaire.

    Compilé par Mathias Mobilia

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  • – SOMMAIRE – Présentation générale 7

    Conseils méthodologiques pour rédiger un sujet 8

    MODULE 1 : L’HOMME ET SON ENVIRONNEMENT 9 FICHE DE COURS : LA BIODIVERSITÉ 9 FICHE DE COURS : LE MICROBIOTE 15 FICHE DE COURS : VARIABILITÉ HUMAINE: INTERACTIONS ENTRE BIOLOGIE ET CULTURE 19 FICHE DE COURS : ORIGINE DE L’HOMME DE LA VARIABILITÉ 25

    MODULE 2 : APPROCHE PSYCHOLOGIQUE ET SOCIOLOGIQUE DES COMPORTEMENTS 27

    FICHE DE COURS : DÉBUT DE LA VIE PSYCHIQUE CHEZ L'ENFANT 27 FICHE DE COURS : LES ADDICTIONS 33 FICHE DE COURS : LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE 39 FICHE DE COURS : ASPECTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIOLOGIQUES DU VIEILLISSEMENT 43 FICHE DE COURS : VIOLENCE ET AGRESSIVITÉ 47 FICHE DE COURS : RÉFLEXION SUR LES SOINS PALLIATIFS 51

    MODULE 3 : DROIT, DÉONTOLOGIE, ÉTHIQUE 55 FICHE DE COURS : DÉONTOLOGIE 55 FICHE DE COURS : INTRODUCTION À LA BIOÉTHIQUE ET AU BIODROIT 57 FICHE DE COURS : LE DROIT DES PATIENTS 61

    MODULE 4 : LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE, ÉPISTÉMOLOGIE, HISTOIRE DES SCIENCES DE LA SANTÉ 63

    FICHE DE COURS : HISTOIRE DE LA MÉDECINE 63 FICHE DE COURS : HISTOIRE DU MÉDICAMENT ET DE LA PHARMACIE 67 FICHE DE COURS : HISTOIRE DE L’ODONTOLOGIE 71 FICHE DE COURS : ÉPISTÉMOLOGIE 75

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  • SUJETS ET CORRECTIONS DU TUTORAT 79

    ANNALES ET CORRECTIONS 103 Concours 2010 – 2011 104

    R11 : module 1 - « L'ADN de Néandertal révèle ses liens avec Sapiens » 104 P11 : module 3 - « La gestation pour autrui » 109

    Concours 2011 – 2012 113

    R12 : module 2 - « Par delà les culture » 113 P12 : module 4 - « Le problème de l'opinion comme obstacle épistémologique à la connaissance scientifique » 115 M12 : module 3 - « La ratification de la convention d'Oviedo sur les droits de l'homme et la biomédecine » 117

    Concours 2012 – 2013 119 R13 : module 4 - « La non-modernité de Pierre Fauchard » 119 P13 : module 1 - « Article adapté de R. Persiaux (Science et Vie) » 123 M13 : module 1 - « La tumeur faciale transmissible du Diable de Tasmanie » 125

    Concours 2017 – 2018 131

    R18 : module 4 - « “Créationnisme scientifique” et “intelligent design” versus la théorie scientifique de l’évolution. » 131

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  • Présentation générale La SSH est une matière majeure de l'année de PACES. C'est une matière regroupant des cours portant sur des sujets très divers : psychologie, sociologie, histoire, économie de la santé, éthique... C'est une matière ludique, moins axée sur des notions biologiques fondamentales (les premiers seulement y font allusion) mais plus vers de la culture générale.

    Vous aurez de nombreux intervenants, (certains ne feront qu'une heure de cours, d'autres plusieurs) qui ont chacun des exigences différentes.

    Il s'agit de la seule épreuve sous forme rédactionnelle. C'est donc la seule matière où il va falloir s'extraire des cases à cocher et rédiger, chose que l'on perd facilement en première année. Elle permet de faire la différence dans le classement d'autant plus que beaucoup n'y consacrent pas assez de temps. Pour toutes ces raisons, la SSH est une matière essentielle, qu'il ne faut pas négliger. Le par cœur est plus que nécessaire, ce qui demande donc un travail très important et prend beaucoup de temps. Cependant une des choses primordiale pour bien réussir cette épreuve est de COMPRENDRE les cours ! Pour les questions rédactionnelles, il faut retrouver la partie de cours concernée et la retranscrire en faisant attention à son style, son orthographe, en ne contredisant pas le prof, et en mettant en relief les points les plus importants du cours (ceux sur lesquels le prof a insisté !). Cette épreuve (cf exemples de colles et annales de concours) concerne un texte mais les questions posées font largement appel aux cours. La correction se fait sur le FOND mais aussi sur la FORME. Il faut donc s’appliquer, soigner son orthographe, sa syntaxe, son écriture et son style. Il faut aussi savoir que certains professeurs sont très à cheval sur la forme et d’autres pas du tout. Il y a toujours une double correction. S'il y a une trop grande différence dans les notes, les copies sont re-vérifiées. Cela se passe en présence d’une troisième personne, qui est là pour vérifier la procédure. Le professeur qui assure le cours réalise sa grille de correction et choisi un co-correcteur qui appliquera le même barème.

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  • Conseils méthodologiques pour rédiger un sujet La SSH est une matière qui prend beaucoup de temps car la réponse aux questions du concours exige une maîtrise parfaite du cours.

    Ensuite, une des difficultés de la SSH est la diversité des professeurs et de leurs attentes. Certains apprécient la réflexion d'autres ne veulent strictement que du par cœur. Il faut donc apprendre chaque cours selon « la philosophie du professeur », cela peut sembler difficile mais certains professeurs reviennent souvent et vous finirez par mieux les connaître.

    A part ça, la SSH est la seule matière en PACES où il faut soigner l'orthographe, la lisibilité de l'écriture (pensez aux profs qui ont plus de 1000 copies à corriger) et la syntaxe des phrases. Il est souvent conseillé par les profs de faire des phrases simples allant droit au but. Une phrase exprime une seule idée. Il est important de s'entraîner régulièrement à rédiger car, entre les QCM et la prise de notes, on perd rapidement nos capacités d'expression ! (écrire en abrégés est proscrit !). PS 1 : depuis l'année dernière (2016/2017) a été mis en place un « projet SSH » du TAT où tu peux t'entraîner toutes les semaines sur un texte et aller le faire corriger en permanence par l'équipe des tuteurs de SSH et leurs RM. C'est un entraînement régulier qui te permet d'évaluer ta méthodologie grâce à un regard extérieur. Tes RF viendront t'en parler plus précisément en temps voulu. A quoi ressemble un sujet de SSH?  Vous avez une partie rédactionnelle comprenant un résumé et 3 questions sur texte. → la méthodologie du résumé : Vous devrez le rédiger sur une feuille quadrillée prévue à cet effet, vous n'avez le droit qu'à 100 mots pour résumer un texte de 1000 mots. C'est très court ! Il est nécessaire de passer par un brouillon afin de :

    ne pas répéter les mêmes idées faire un vrai travail de synthèse cerner la thèse du texte, les idées principales pas de détails !

    → questions : La difficulté de ce travail est que les réponses attendues peuvent être longues ou courtes suivant les professeurs. En général les premières questions sont courtes et la dernière demande un peu plus de synthèse entre le texte et le cours. Un conseil : faire les colles du tutorat et les concours des années précédentes, plus pour la forme,                                   pour vérifier que vous savez toujours rédiger sans fautes d'orthographe, sans abréviations et                         avec une forme grammaticale et syntaxique correcte, le tout en temps limité !  PS 2 : chaque année tes RM SSH font une réunion en amphi pour présenter l'épreuve de SSH et également donner leurs conseils et la méthode qu'ils avaient en PACES pour cette matière un peu particulière. N'hésite pas à venir à la « formation SSH » pour te renseigner mais également à poser tes questions.

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  • MODULE 1 : L’HOMME ET SON ENVIRONNEMENT

    FICHE DE COURS : LA BIODIVERSITÉ I - Biodiversité : A- définitions, illustration

    Biodiversité : Diversité naturelle des organismes vivants.

    Est appréciée par la diversité des écosystèmes, des espèces, des populations et des gènes dans l'espace et le temps. → Notion dynamique → Inégalité de répartition : hot spots dans les zones tropicales humides

    Écosystème : Unité de base de la nature Ensemble formé par une association d'êtres vivants (biocénose) et par son environnement (biotope). → Développement d'un réseau d'échange complexe d'énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie. → Est autonome : permet le maintien de la vie sur Terre.

    Espèce : Population ou ensemble de populations dont les individus peuvent se reproduire entre eux (interféconds) et qui produisent une descendance viable et féconde. → Plus grande unité de population au sein de laquelle un flux génétique est possible

    La vie : très localisée → 95 % des espèces présentes sur une zone étroite → Inégalités de répartition : présence de "Hot-Spot" → biosphère = lieu privilégié de vie = zone fragile et variable

    B- : organisation du monde vivant

    1) Procaryotes

    → terme morphologique (Bactéries & Archées n'ont pas de noyaux) et non phylogénique (Bactéries & Archées sont très différentes).

    2) Eucaryotes règne animal + règne végétal possèdent un noyau reproduction sexuée nombreux organites

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  • III- Règne végétal A- Caractéristiques : Autotrophie : Capacité à produire de la matière organique (par ex glucose) en procédant à la réduction de la matière inorganique (par ex carbone ou azote) en présence d'énergie.

    → Nécessite : sels minéraux + eau + lumière Ex: Photosynthèse → Bilan énergétique photosynthèse : 6 CO2 + 6 H2O + énergie lumineuse → C6H12O6 (gluc) + 6 O2 . → Permet survie autotrophes (+ hétérotrophes qui s'en nourrissent).

    Sensibilité et mobilité discrètes : En général fixité Mais mobilité possible pour

    - Se nourrir (plantes carnivores) - Se protéger (sensitives).

    Vacuome, paroi squelettique :

    Vacuome : Vacuole liquidienne → fonction homéostatique + turgescence cellulaire (rôle mécanique de soutien). Paroi pecto-cellulosique : Cellulose : polymère glucidique Cellulose = matière organique la + abondante sur Terre Exemples d'algues : - Rhodophycophytes (Delesseria sanguinea) : Algue rouge, petite taille, vivent à l'ombre de plus grandes algues, pas de feuilles mais frondes portées par un stipe. → Utilisation en cuisine. - Fucus : Algues brunes, étagement sur les côtes rocheuses subissant des marées de grande amplitude - Chlorophycophytes (Caulerpa taxifolia) : Algues vertes, origine tropicale, introduite par accident en Méditerranée (agochorie) → espèce envahissante. Agochorie : Dissémination d'une plante par transport involontaire. Speirochorie : Dissémination d'une plante après préparation des sols.

    B- Classification des plantes

    1) Historique : 1ère période : botanique pratique et utilitaire 2ème période : botanique scientifique

    - Classification horizontale: description (Linné) - Classification verticale : évolution (Lamarck, Darwin)

    Classification traditionnelle de Carl Von Linné : Genre + espèce en latin : nomenclature binomiale La classification (Systématique) est une science en perpétuelle évolution: la vie évolue avec le temps, et les techniques qui permettent de l’étudier évoluent aussi.

    2) Principes de classification :

    A pour but de trier et rassembler les individus d'une population qui se ressemblent.

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  • - Choix arbitraire de caractères de ressemblance (subjectifs, donc pas de classification parfaite) - Tri des individus selon les caractères → Formation de populations semblables, voire

    identiques = TAXONS - Regroupement de taxons semblables - Hiérarchisation des taxons

    → On va du particulier complexe au général simple. Inconvénients :

    - Postulat de base de fixité des espèces (Linné : créationnisme) → Classification non fonctionnelle

    - Subjectivité des critères Utilisation constante de 2 principes de systématique : ◦ ségrégation : séparation des différents caractères ◦ hiérarchie coordonnée :

    Espèce → Genre → Famille → Ordre → Classe → Sous-embranchement → Embranchement → Sous-règne → Règne

    3) Classification au sein du règne des plantes

    Groupe unique : le règne des plantes → 2 sous-règnes : thallophytes et cormophytes

    THALLOPHYTES : pas de tiges ni de feuilles CORMOPHYTES : présence de feuilles & de tiges

    Dicotylédones : Astéracées, ombellifères, crucifères, labiées, légumineuses. Monocotylédones : graminées

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  • IV- Règne animal

    A- Animaux unicellulaires

    Caractères généraux Caractères structuraux Reproduction

    - Taille : quelques µm à 1 cm - Etat : unicellulaire, autonome → la cellule assure toutes les fonctions vitales - Mode de division : asexuée ++ (sexuée plus rare) - Nutrition : Hétérotrophes

    Osmotrophes : absorption de nutriments par osmose

    Phagotrophes : phagocytose de proies - Mode de vie : très nombreuses : libres, symbiotes, parasites

    → Entourés d'une membrane plasmique. - Cytoplasme - Appareil nucléaire : Limité par une membrane nucléaire, contient 1 ou plusieurs nucléole(s), 1 ou plusieurs noyaux. - Organites membranaires : RE, app. De Golgi, mitochondries - Organites fibrillaires : flagelles et cils,centrosome

    Asexuée : Division binaire ou multiple Sexuée : - Haplontes : haploïdes - Diplontes : diploïdes Haplodiplobiontes ← cycle haplo-diplobiontique

    B- Animaux pluricellulaires : métazoaires

    Caractéristiques - Eucaryote libre et mobile - Ingestion d’aliments solides : digestion - Hétérotrophie - Sensibilité et motilité ++ - Pas de paroi squelettique - Vacuome restreint

    1) Libre et mobile : adaptation aux mouvements

    Cnidaires Annélides Arthropodes Vertébrés

    - Symétrie radiale - Pas de SNC

    - Métamérisation - Mouvement volontaire : péristaltisme, ondulations latérales ou verticales

    - Thorax : appendices locomoteurs et ailes - Pattes - Ailes

    - Sortie de l’eau → Evolution des membres

    Oiseaux

    Acquisition du vol : conquête ultime du milieu terrestre - Plumes - Réduire les dépenses métaboliques - Solidifier le squelette - Augmenter l'efficacité du système cardio-respiratoire

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  • 2) Sensibilité et motilité ++ : système nerveux, capteurs

    → Communication entre cellules, information et transmission de celle-ci aux autres composants de l'organisme (≠ unicellulaires : pas de communication entre cellules mais existence de chémorécepteurs et luminocapteurs).

    Système nerveux : - Métazoaires triploblastiques : ganglions cérébroïdes, chaînes ventrales - Vertébrés : chaîne nerveuse dorsale, céphalisation, cerveau (bulbes, hémisphères, cervelet)

    Capteurs : vision

    - Vers plats, annélides : ocelles et photorécepteurs - Arthropodes : yeux à facettes - Mollusques supérieurs et vertébrés : yeux camérulaires

    3) Vacuome restreint : transport des gaz Mollusques Vertébrés

    - Cœur - Pigment : hémocyanine - Branchies

    - Cœur : les cavités et le rendement augmentent avec l’évolution - Pigment : hémoglobine - Branchies ou poumons

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  • FICHE DE COURS : LE MICROBIOTE I - Définition du microbiote

    Microbiote : Ensemble des micro-organismes (champignons, virus, bactéries, levures) vivant dans un environnement donné. Microbiome : Microbiote + son environnement Ex: microbiote de l’organisme humain

    II - Le microbiote à l'échelle de l'organisme humain

    L'homme est un organisme multicellulaire eucaryote. Pour une personne de 70 kg : → 1,4kg de micro-organismes (poids > au cerveau). → 10 fois plus de cellules bactériennes que de cellules humaines (sans compter les mitochondries). → 20 000 gènes « humains » + environ 8 millions de gènes bactériens et encore plus de gènes viraux. Le microbiote de l'organisme est retrouvé à la surface d'un individu, cela comprend :

    La peau : microbiote cutané Les muqueuses :

    Microbiote vaginal, microbiote oropharyngé et surtout microbiote intestinal (+ de 30 000 espèces bactériennes différentes). Toutefois ces micro-organismes sont majoritairement non pathogènes, ce sont des commensaux non parasitaires de l'Homme.

    Commensalisme : Exploitation non parasitaire d'une espèce vivante par une autre.

    Mutualisme : Coopération entre deux espèces ( les organismes tirent tous les deux profit de cette relation).

    Symbiose : Association de deux organismes ne pouvant pas vivre l'un sans l'autre, chacun d'entre eux tirant un bénéfice de cette association.

    Parasitisme : Relation néfaste pour l'organisme-hôte (le parasite vit à ses dépends).

    III - Le microbiote intestinal

    Ces bactéries exploitent notre environnement de façon non parasitaire mais en bonne entente, c'est pourquoi elles sont assimilées à un organe humain car :

    Microbiote digestif présent chez tous les animaux dont l'Homme. Bactéries en interaction étroite avec l'Homme, au niveau du tube digestif +++ → nombreux échanges. Relation de type mutualiste : relation à intérêt mutuel.

    IV - L'acquisition du microbiote

    Ce microbiote ou « organe » est créé à la naissance : → Foetus aseptique (pas exposé aux micro-organismes). → A la naissance : exposition du fœtus aux micro-organismes de l'environnement.

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  • → Constitution rapide (quelques jours) du microbiote à partir : - du microbiote génital de la mère, - du microbiote cutané de la mère, - de l’allaitement - de l'alimentation, - de l'environnement (hygiène).

    Le microbiote se stabilise et devient identique à l’adulte entre 1 et 4 ans.

    Remarque : Depuis 25 ans on observe un retard de la colonisation intestinale qui est du aux césariennes, à l'allaitement artificiel, à l'hygiène très strictes des cliniques, aux régimes alimentaires... → Impact sur la santé. V - Le rôle physiologique du microbiote

    Rôle protecteur : ◦ Education et maturation du système immunitaire (retard apparition → allergies) ◦ Lutte contre la colonisation et la prolifération des bactéries pathogènes → Besoin de diversité ◦ Maintien de la trophicité des cellules du tube digestif Rôle producteur : ◦ Production de vit K2 par le colon (métabolisme osseux). ◦ Aide à la digestion et à la dégradation pour les aliments que notre organisme ne sait pas digérer

    (polysaccharides végétaux) → absorption de minéraux + baisse de certains lipides sanguins

    VI - Pathologies du microbiote Modifications qualitatives ou dysbioses Modifications quantitatives

    Déséquilibre de la composition du microbiote Dues à :

    - des maladies inflammatoires du TD ; - des allergies ; - des gastro-entérites ; - des ulcères de l'estomac ou du

    duodénum ; - des problèmes métaboliques

    (diabète,obésité) ; - une immunodépression liée au VIH.

    Diarrhées aiguës

    Prise d'antibiotiques → modifications qualitatives et quantitatives du microbiote. Ils inhibent ou favorisent la multiplication des bactéries selon qu'elles sont résistantes ou non :

    - Prolifération de certaines bactéries → diarrhée, troubles digestifs. - Sélection de bactéries résistantes → possibles transferts horizontaux de mécanismes de

    résistance à des bactéries pathogènes

    Lien avec le VIH : Quand un sujet est infecté: destruction de la barrière immunitaire du TD qui va contrôler le passage des éventuelles bactéries dans notre organisme → Les bactéries passent dans le sang, ce qui va activer et tuer le système immunitaire pendant des années.

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  • VII - Reconstruction du microbiote

    Probiotiques : Micro-organismes vivants non pathogènes, non toxiques, qui vont produire des effets bénéfiques sur la santé.

    Apport de bactéries modifiées génétiquement pour produire des médicaments

    Transplantation de microbiote : Très efficace pour certaines pathologies.

    Prébiotiques : Aliments ingérés qui vont stimuler la croissance ou l’activité d’une espèce de micro-organisme donnée → effets bénéfiques sur notre microbiote : maintien de l’équilibre

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  • FICHE DE COURS : VARIABILITÉ HUMAINE: INTERACTIONS ENTRE BIOLOGIE ET CULTURE

    I - Variabilité humaine : introduction → « Tous parents, tous différents » → Variabilité humaine qui s'exprime à tous les niveaux : ADN → physiologie/morphologie → comportements.

    1) Variabilité à déterminisme génétique simple → Variabilité facilement analysable dans l'ADN et dans les produits primaires (ARN) ou secondaires (protéines) de ce dernier. - Enregistrement facile et méthodologie fiable - Étude de la variabilité de l'ADN idéale pour étudier les peuplements

    A – Polymorphisme de l'ADN, 3 types d'ADN : mitochondrial, ADN Y et ADN autosomal

    ADN mitochondrial :

    - Entièrement séquencé - Contient 3 domaines hypervariables = identification de l'origine des populations. - Hérédité non Mendélienne : transmission mère → enfants.

    → Suivi de la lignée maternelle

    ADN nucléaire ◦ ADN du chromosome Y :

    - Propre aux sujets masculins, transmission père → fils - Il contient un fragment spécifique NRY qui ne se recombine pas, donc se transmet en

    bloc de père en fils. → Suivi de la lignée paternelle

    ◦ ADN autosomal : Dans chaque paire on a un chromosome de la mère et un du père. Marqueurs ADN : → Identification + suivi d'un sujet → Etude et comparaison des populations

    Marqueurs autosomaux → identification des populations Marqueurs mitochondriaux → suivi des lignées féminines Marqueurs Y → suivi des lignées masculines

    Marqueurs transmis de façon inchangée de génération en génération.

    - Des mutations apparaissent au hasard dans l’ADN → Les vitesses d’apparition sont lentes mais des zones mutent plus vite que d’autres, notamment celles qui n’ont pas de fonction (régions non essentielles). Ex: l’ADN mitochondrial mute plus vite que l’ADN du chromosome Y → sa variabilité mondiale est donc plus importante.

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  • - Mutations apparaissant au hasard dans l'ADN, si dans cellules germinales fécondées → transmission

    Avec le temps, création de nombreux haplotypes (caractérisation de chaque individu par son haplotype). → Regroupement d'haplotypes en haplogroupes : création de groupes ayant eu un ancêtre commun.

    - On peut donc remonter à l’origine de la variabilité → Étude de la filiation des sujets et populations.

    B – Les enzymes et les protéines, aux origines de la variabilité

    L'ADN est plus polymorphe que le produit de ses gènes (mutations silencieuses). Triplet d’ADN → AA Variation d’une base du triplet → AA différent → Protéine différente

    - Mutations de protéines essentielles : létalité. → Faible polymorphisme donc peu intéressant pour étude des populations.

    - Mutation de protéines non essentielles → viabilité. → Transmission et fixation de la mutation : grand polymorphisme au sein de la population.

    C- D'autres marqueurs au déterminisme simple

    - Groupes sanguins des Globules Rouges : ABO & les autres (Rhésus...) ◦ existent aussi des Ag privés : seules quelques personnes dans le monde les possèdent

    contrairement aux Ag publics - Groupes sanguins des Globules Blancs : système HLA : responsable de la reconnaissance du

    soi → plus il est variable, plus théoriquement le sujet & les populations ont des chances de se défendre

    - Groupes sanguins du sérum : Ig (sites actifs non variables) 2) Formes de variabilité au déterminisme complexe : morphologie, physiologie et

    comportement → Résultent d'une interaction entre le génome et les facteurs liés à l'environnement.

    A – Avant la naissance : Environnement utérin

    B – Après la naissance : Environnement physique :

    - Macroenvironnement : grandes zones climatiques - Mésoenvironnement : milieu local - Microenvironnement : milieu dans lequel évolue le sujet

    Environnement biologique : - Biocénose : ensemble vivant dans lequel l'homme est inclus - Parasites, bactéries, virus - Microbiome

    Environnement culturel : uniquement chez Homme - Culture : ensemble des formes acquises de comportements qu’un groupe de sujets transmet à

    ses enfants.

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  • → Stable mais peut évoluer (ex : langue) Environnement social et familial :

    - Social : vie, travail, groupes sociaux… - Familial : important, surtout pour les enfants

    Environnement médical : lié à l’environnement social, familial, culturel

    3) Les origines de la variabilité : frontière entre normal et pathologique ? Problème méthodologique général : Études du polymorphisme génétique : si absence de traitement statistique des données → transformation des séries continues en séries discontinues → erreurs intra-observateurs ou inter-observateurs. Eviter les démarches de type racial.

    A – Variabilité morphologique - Ex : stature, couleur de peau... - S'observe facilement mais attention aux démarches raciales et subjectives. - Variation continue - Choix arbitraire (subjectif, possiblement erronée) des critères de classification

    B – Variabilité physiologique

    → Physiologie : fonctions permettant à l'homme de vivre et se reproduire. - De nombreuses fonctions physiologiques diffèrent selon les populations : attention aux normes - L’action des substances actives peut-être différente - Suivant les populations. - Ex : exposition au froid, à l’altitude, aux odeurs…

    ○ Aborigènes australiens : vivent nus avec peu de nourriture → adaptation corporelle avec chute de température la nuit

    ○ Densité des glandes sudoripares dépend de l’exposition à la chaleur - Ex : mémoire : utilisation de stratégies cognitives différentes

    C – Variabilité comportementale : comportements acquis ou innés

    - La plupart sont acquis et dépendent des cultures → ne dépendent pas de la génétique mais de l'environnement.

    - Les comportements évoluent dans le temps : Ex: les attitudes varient selon les époques (regard, façon de parler…)

    II - Distribution des variabilités Evolution du génome humain notamment liée aux interactions avec l'environnement.

    1) Distributions des variabilités au cours de l'évolution La variabilité humaine a profondément évolué :

    - Génome des hominidés archaïques (Neandertal et Denisova) est connu : nombreuses différences par rapport au nôtre.

    - Morphologie des hominidés depuis 7 millions d'années a beaucoup évolué. - Suspicion de variations physiologiques. - Constat de variations comportementales.

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  • Pool génétique (patrimoine génétique) : Ensemble de l'information génétique possédée en commun par les membres d'une population. → nous nous ressemblons donc génétiquement à 99,9% Ressemblance entre notre génome et celui des chimpanzés : 98%. → Ce qui est important est surtout l'expression du génome ! → Petites variations ADN responsables de grandes variations morphologiques et physiologiques.

    2) Distribution des variabilités avec le sexe et l'âge Variations morphologiques, physiologiques et comportementales les plus importantes sont surtout liées au sexe et à l'âge.

    3) Distribution des variabilités à travers le monde

    - Il existe des différences morphologiques, physiologiques, culturelles et comportementales entre populations.

    - La fréquence des allèles peut varier selon les populations. - Sur le plan génétique, deux sujets provenant d'un même population peuvent être plus

    différents que 2 sujets provenant de populations éloignées (ex : groupes sanguins). III - Les origines de la variabilité humaine

    1) Histoire biologique de l'homme

    a- Les grandes étapes biologiques jusqu'à l'Homo Sapiens = l'homme moderne :

    - Entre -7 & -10 millions d'années : séparation de la branche menant à l'Homme de celle menant au Chimpanzé

    - -2,5 millions d'années : apparition des premiers Homos - -200 000 : apparition de l'Homme moderne - -100 000 : sortie d’Afrique de l’Homme moderne - L’homme moderne coexiste avec d’autres espèces et se croise avec elles → Échange de gènes

    → L’Homme moderne peuple toute la Terre et remplace les autres espèces de la lignée humaine.

    b- Patrimoine génétique : d'autres espèces dans notre génome :

    - 5 à 10% de notre génome d'HSS pourrait provenir de populations anciennes qui ont disparu. - Suivant les régions du monde, nos ancêtres se sont plus ou moins croisés avec d'autres

    populations : Néandertal :

    - 2% du génome des populations européennes et asiatiques - 0% du génome des populations africaines

    Dénisoviens : - 5% du génome des populations asiatiques

    Espèces fantômes : - Traces du génome les populations africaines

    Toutes les populations mondiales contiennent une partie de génome en commun : pas encore séquencée, origine inconnue, partie du génome d'Homo erectus ? La distribution de ces génomes dans le nôtre n'est pas aléatoire.

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  • Introgression : Echange de gènes ou d'allèles d'une espèce à l'intérieur du pool génétique d'une autre espèce, génétiquement assez proche pour qu'il puisse y avoir interfécondation.

    - Certaines zones de notre génome sont des déserts d'introgression : Ex : pas de Néandertal dans nos chromosomes sexuels (élimination des chr sexuels de N dans l'évolution) → Pas de transmission des chr sexuels.

    - Des gènes de Néandertal avantageux pour nous ont persisté dans notre génome Ex : Homme moderne africain : peau noire → Arrivée en Europe → Introgression de gènes Néandertaliens ayant la peau blanche → Peau blanche : avantage car facilite l’absorption de rayons de soleil

    - Des gènes de Néandertal défavorables pour nous ont disparu de notre génome au cours de l’évolution.

    - D'autres zones du génome des populations anciennes ont participé à l'adaptation de notre espèce.

    → Le séquençage des génomes des N et des D a permis de changer le regard que nous avons sur notre espèce et son adaptation.

    c- Les grandes étapes biologiques depuis Homo Sapiens :

    Depuis ses origines, l’HS est chasseur-cueilleur. -12000 ans : révolution néolithique :

    - Abondance, conditions de vie favorables → Sédentarisation + croissance démographique → L’HS devient agriculteur-éleveur

    Les grandes étapes biologiques depuis le début de l'agriculture :

    - 1800 : Jenner développe le vaccin contre la variole - 1950 : antibiotiques - 1958 : contraception orale

    → on continue de fonctionner comme avant la révolution antibiotique : ainsi la population

    mondiale passe de 1,5 milliards d'êtres humains en 1900 à 6 milliards en 2000.

    2) Les mécanismes

    Sélection naturelle : La sélection s'exerce sur des phénotypes résultant de l'interaction d'un génotype et de facteurs d'environnement.

    - Sélection positive : individus avec caractère particulier vont survivre et se reproduire plus que les autres → Persistance des mutations favorables.

    - Sélection négative : ceux qui vont avoir un caractère particulier vont avoir moins d'enfants que les autres → Disparition des mutations défavorables.

    Chez l'Homme : sélection par les épidémies +++.

    Sélection culturelle : Un ou des éléments culturels vont sélectionner les porteurs de l'allèle ou d'une version du gène permettant l'adaptation.

    Ex : sélection de la capacité de digestion du lait par la lactase - Avant : la plupart des gens n’avaient pas de lactase - Apparition de l’élevage → La digestion du lait devient un avantage → Maintenant, la plupart

    des gens ont la lactase

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  • Hasard :

    Dérive génétique : évolution de la fréquence des allèles sous l’effet du hasard Effet fondateur : à partir d’une population, formation d’une petite communauté : seule une partie du patrimoine génétique est emporté.

    Ex : canadiens : - Effet fondateur : migration au Canada de quelques français - Dérive génétique : ces français se reproduisent entre eux → Augmentation de la fréquence

    d’homozygotes → Des maladies génétiques peu fréquentes en france sont beaucoup plus courantes au Canada.

    Migrations : mélange d’allèles

    Microbiome : Influence de l’environnement sur le microbiome → Variation d'environnement : changement de microbiome

    Ex : algues noires au Japon : les Japonais ont dans leur tube digestif une bactérie qui a capté un gène d'une bactérie marine capable de digérer cette algue

    Épigénome : ⚠⚠

    Ensemble des mécanismes qui régulent l'expression des gènes - Méthylation de l’ADN - Modifications chimiques qui affectent l'état de condensation de la chromatine (histones) - Micro-ARNs : régulateurs post-transcriptionnels capables de l'extinction de l'expression d'un

    gène Héritabilité : → Transmission de génération en génération → Remise en question de la croyance comme quoi ce qui se passe au cours de notre vie n'est pas héritable.

    - Ex : Femmes ayant vécu une famine et qui par conséquent ont développé des maladies métaboliques → Développement de ces maladies chez leurs descendants.

    - Ex : Souris conditionnées à associer une odeur avec un stress → Transmission du stress associé à l’odeur aux descendants.

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  • FICHE DE COURS : ORIGINE DE L’HOMME DE LA VARIABILITÉ I – Primates : 60 MA : Premiers primates Grands singes : chimpanzés, bonobos, gorilles, orang outan, gibbons Caractéristiques :

    - Orbites de grande taille vers l’avant → vision binoculaire et stéréoscopique - Pieds et mains à cinq doigts, pouce opposable, ongles plats - Réduction du museau et du sens de l’olfaction - Portées peu nombreuses et gestation et développement juvénile plus longs que chez les

    mammifères de taille comparable - Cerveau généralement plus développé et aux caractères anatomiques uniques

    II – Quel est le propre de l’homme? Les limites avec des animaux comme les grands singes sont souvent difficiles à définir. Ex. la culture avec la transmission non génétique de concepts, par imitation, apprentissage

    1) Histoire biologique Paléogénétique/paléogénomique : étude du génome sur fossiles entre 1M années et aujourd'hui Comparaison génomique entre populations contemporaines : entre grands singes et Homme = très proches Anatomie/physiologie comparée

    2) Pensée symbolique/imaginaire - Tombes - Peintures rupestres - Bijoux (perles)

    3) Anatomie

    Capacité crânienne : - Chimpanzé : 230 cc - Premiers Homo : + de 600 cc - Homme actuel : 1230 cc (minimum : 800 cc)

    Intégration de nouvelles aires associatives (frontales, temporales, occipitales) en comparaison avec les autres primates . L’encéphale de l’homme est 6,3 fois plus volumineux que celui d’un mammifère moyen et théorique.

    4) Développement des espèces Altriciales : Précoces :

    - Jeunes nombreux, gestation relativement courte.

    - Nouveau-nés : faible autonomie, faibles masses corporelle et encéphalique

    - Développement retardé, après la naissance

    - Encéphale adulte : 7,5 fois celui du nouveau-né

    → Prédateurs

    - Jeune unique, gestation longue. - Nouveau-nés autonomes →

    Développement avant la naissance - Encéphale adulte : 2,5 fois celui du

    nouveau-né → Proies

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  • Homme : altricialité 2aire : Mode de croissance unique

    - Croissance postnatale de l’encéphale de type foetal durant la première année - Forte dépendance du nourrisson - Naissance : cerveau a 25% de sa taille adulte (50% chez le chimpanzé). - Croissance très rapide pendant la première année - 18 mois : l’enfant prend conscience de son identité - 18 à 24 mois : langage

    III – Grandes étapes biologiques de l'évolution :

    -7 à-10 Ma → Séparation Homme/chimpanzé -7 Ma → Toumaï : premier ancêtre : canines courtes, face courte et droite, crâne allongé -4 Ma → Australopithèques -3,3 Ma → Premiers outils -2,8 Ma → Premiers Homo en Afrique -2 Ma → Sortie d’Afrique des premiers Homo -1,8 à -1 Ma → Homo Erectus/Ergaster -1 Ma → Homo Sapiens archaïque -1 à -400 000 → Plusieurs formes d’Homo Sapiens : Néandertaliens, Dénisoviens, Homo Heidelbergensis -300 000 → Homme moderne -100 000 → Sortie d’Afrique de l’Homme moderne et coexistence avec d’autres espèces (ex: homme de Flores) Entre 200 000 ans et 12 000 ans, Homo sapiens repeuple la planète et se croise par endroits avec les types morphologiques antérieurs (recherches actuelles) → Échange de gènes

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  • MODULE 2 : APPROCHE PSYCHOLOGIQUE ET SOCIOLOGIQUE DES COMPORTEMENTS

    FICHE DE COURS : DÉBUT DE LA VIE PSYCHIQUE CHEZ L'ENFANT

    I) Les ingrédients pour la vie psychique ?

    Biologique Somatique Relationnel Environnement Apprentissages Evénements / traumatismes Imaginaire/fantasmes

    II) Avant la naissance : « l’enfant imaginaire »

    • Les parents l'imaginent en fonction : – Des relations avec leurs propres parents – De leur histoire – De la tendance à la répétition – De conits ± résolus —> MANDAT TRANSGÉNÉRATIONNEL (chaque individu serait porteur des attentes de ses parents)

    III) Après la naissance: l’enfant réel

    - Investir l’enfant de la réalité : difficultés d'investissement de l'enfant réel de part une attente trop forte des parents qui seraient déçus à la naissance.

    Echographie = interruption volontaire du fantasme, “effraction de la réalité” - Traumatismes, angoisses (qu'ils doivent affronter comme en cas de réanimation du bébé par

    exemple) - Impact des éléments physiques/ somatiques (bébé enlevé à la naissance à sa mère car nécessité

    de soins) - Paroles prononcées par l’entourage - 1ère séparation = naissance

    IV) Le développement: une construction progressive et complexe

    De nombreuses dimensions évoluent de façon simultanée et intriquée (croissance staturo-pondérale, maturation biologique, motricité, perceptions, cognitions, langage, communication, vie affective). Toujours aborder le développement dans son ensemble Rythme de développement ni uniforme ni continu -> 5 messages clé :

    ● Clinique : Il faut connaître et savoir explorer ces dimensions ● Interdépendance des différentes dimensions ● Rythme de développement ni uniforme ni continu ● Épigenèse: interactions entre équipement génétique et environnement (opposition

    inné-acquis)

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  • ● Neuroplasticité cérébrale (modifications des activités cérébrales par actions répétitives, importance du peau à peau face au stress)

    (mnémo : retenir CIREN)

    V) Le Tempérament Particularités individuelles en matière de réactivité émotionnelle (peut être une projection parentale !) • Se manifestent à travers :

    - l’émotivité - l’activité - l’attention de l'enfant

    • Repérables et mesurables précocement au cours du développement

    Le tempérament inuence le développement • Y compris dans des domaines considérés comme résultant presque exclusivement de la socialisation:

    - troubles du comportement - empathie - et développement de la conscience

    • Les traits de tempérament inuencent - les réactions d’autrui - le fonctionnement ultérieur du sujet - la survenue de certains troubles mentaux

    Les traits de tempérament sont relativement stables mais modiables

    • Dans le temps • Selon le contexte • Avec une certaine exibilité dans l’expression des traits

    - modications de l’environnement - maturation cognitive et affective du sujet

    • Exemples : inhibé, extraverti, inquiet, réservé..

    VI) La relation précoce parents-enfant • Ensemble des interactions précoces entre l’enfant et son environnement • Le développement psychologique du nourrisson ne peut pas être réduit aux aspects moteurs ou neurologiques • Des formes de communication émotionnelle et affective existent d’emblée —> « Naissance de la vie psychique »

    VII) Les bébés ont une gamme étendue de compétences (dès le fœtus) Percevoir et discriminer des informations venues de l’environnement Se mettre à l’abri de certaines informations (maltraitance infantiles par ex -> bébé renfermé + mauvais développement) Adresser des messages à l’entourage —> notamment besoins ou préférences La découverte par les parents des compétences de leur enfant facilite la mise en place précoce des interactions et de l'attachement.

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  • • Les 5 compétences-socles 1. Attention visuelle soutenue 2. Élan à l’interaction 3. Comportements afliatifs (= interaction sociale sécurisante) 4. Capacité à reproduire et imiter 5. Organisation structurée et ciblée du geste (anticiper, pointer, attention conjointe) Les neurones miroirs ont un rôle dans la cognition sociale : apprentissage par imitation (les parents doivent avoir un comportement exemplaire face à leurs enfants) et empathie

    VIII) Les bébés ont des interactions avec leur entourage • Relation nourrisson / entourage conçue comme un processus bidirectionnel (mère -enfant) en réalité cela est plus complexe Les partenaires de l’interaction :

    Les parents • Triade mère-père-bébé – place du père dans la tête de la mère • Travail psychique des parents

    - pour investir le bébé - s’y attacher - et se sentir devenir parents

    Accès à la « parentalité »

    Les autres partenaires de l’interaction • Les frères et sœurs • Les grands-parents • La vie en collectivité survient très tôt Les interactions comportementales • La mère et le bébé accordent leurs comportements – Accordage comportemental par des :

    - Interactions par le regard - Interactions vocales - Interactions corporelles et cutanées - Interactions par le sourire

    Les interactions affectives = inuence réciproque entre vie émotionnelle du bébé et de sa mère Très tôt un bébé est capable d’exprimer physiquement des affects très divers intérêt, dégoût, détresse, surprise, joie, peur, colère...

    - Communications non verbales - Dialogue tonique

    Sensibilité aux ruptures avec un état antérieur ( par exemples parents alcooliques → sautes d’humeur → état non stable) Les mères ont très précocement une capacité particulière de percevoir et interpréter ce que ressent leur bébé : préoccupation maternelle primaire, empathie→ Accordage affectif.

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  • Les interactions imaginaires et fantasmatiques - chaque être humain a sa vie imaginaire et fantasmatique - les bébés auraient aussi les prémices d'une vie imaginaire - celle-ci va interagir avec celle des parents et s'enrichir de cette interaction Quelles caractéristiques des interactions favorisent un développement harmonieux ? • Disponibilité affective de l’adulte • Souplesse des réponses de l’adulte : Holding (“porter” son bébé dans sa tête, toujours savoir où il est, ce qu’il fait…) • Stabilité • Continuité • Cohérence dans le temps

    L’attachement = lien affectif et social que développe une personne envers une autre • John Bowlby : la théorie de l’attachement • Mieux je m’attache, mieux je me sépare • Attachement ≠ Dépendance Il souligne la nécessité de la qualité des interactions primaires. Dans la maturation psychique, épanouissement sociétal futur, la disponibilité affective et l'autonomie. L'enfant naît avec un besoin de contacts privilégiés autant physique que psychologiques avec leurs parents afin de devenir autonome et indépendant. Et avec un ensemble de « comportements d’attachement » : – Succion – Étreinte (au début, l’agrippement) – Action de suivre (au début, du regard) – Pleurs – Sourire Ils favorisent et maintiennent la proximité de la mère ou des autres partenaire La réponse des partenaires à ces comportements du bébé contribue à la qualité de l’attachement Comportements de recherche de proximité, en situation de détresse ou d’alarme auprès d’une gure d’attachement privilégiée -varient en fonction de l'âge et des capacités cognitives et motrices de l'enfant - déclenchés par une situation d'alarme et de détresse interne ou externe dirigés vers qqn Conditions pour un attachement « sécure »

    - Expériences répétées - Continuité des personnes - Séparations limitées - Transitions dans les passages dans les gures d’attachements - Prévisibilité des réactions - Cohérence et abilité - Réponses adéquates aux besoins d’attachement du bébé

    Tous ces facteurs facilitent plus tard une séparation réussie de l'enfant, qui possède alors un modèle de relation sociale correcte. Il se sent ainsi à la fois libre et protégé et ayant acquis assez de confiance en lui et en autrui, n'aura pas besoin de reconnaissance perpétuellement.

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  • IX) Séparation-individualisation et accès au sentiment d’identité Séparation physique, brutalement, dès la naissance Séparation psychologique, bien + progressive = 1er processus de séparation-individualisation pour le bébé entre 4-5 mois et 36 mois : Acquisition progressive du sentiment • d’être séparé de sa mère • de ne plus faire qu’un avec elle (symbiose ou fusion) • et d’être un individu à part entière Développement de la conscience de soi puis du sentiment d’identité Le processus de séparation-individualisation évolue grâce aux ≠ acquisitions de l’enfant : Utilisation d’un objet transitionnel (doudou) Déplacement autonome : acquisition de la marche Exploration de l’espace et des objets Accès au langage Accès aux jeux symboliques Curiosité sexuelle et découverte des différences —> Subjectivation (= appropriation de soi)

    X) Conclusion: C’est bien dans le cerveau que ça se passe Les expériences interactives ont un impact direct sur les systèmes génétiques qui programment la croissance du cerveau —> neuroplasticité L’auto-organisation du cerveau en développement a lieu dans le contexte d’un rapport avec un autre —> intersubjectivité Le développement de l'enfant est un phénomène complexe et multifactoriel qui nécessite un environnement paisible et propice : les interactions entre génétique (caractères innés ou tempérament) et l'environnement (l'environnement humain et l'éducation)

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  • FICHE DE COURS : LES ADDICTIONS Note : Dans ce cours (ainsi que dans d’autres), vous allez pouvoir récupérer les diapos du Dr Franchitto. Même si vous avez écrit le cours à la main, ce qui est très faisable ici, selon moi il est important d’avoir les diapos: les mots clefs sont mis en évidence et la question de cours qui tombe est en général très en rapport avec un titre de diapo. Connaître les titres c’est souvent pouvoir trouver exactement la partie de cours à ressortir. Le risque en SSH est de s’égarer en faisant un mix du cours entier alors que souvent il n’y a à ressortir qu’une ou deux pages sur 15. Il faut donc taper au bon endroit. En premier lieu s’assurer d’avoir exactement compris ce qui est demandé avec le plus de mots clefs possible, en deuxième lieu s’autoriser d’étoffer si il reste du temps. Au niveau des questions c’est une approche très cartésienne et il ne faut pas faire l’erreur (fréquente ++) de croire que c’est une littérature libre où l’on peut baratiner et s’en sortir.

    I. Principes communs aux différentes addictions Définition d’une addiction (à connaître par cœur): C’est l’impossibilité de contrôler un comportement, à la recherche de plaisir et/ou afin d’éviter un malaise et ce malgré la connaissance d’effets néfastes. La tolérance est la nécessité d’augmenter les doses pour obtenir un effet comparable. Le sevrage est l'ensemble des symptômes physiques et psychiques à l’arrêt de la consommation. Le craving est le désir compulsif de consommer. On classifie les addictions de deux façons :

    Les addictions à un produit. Les addictions comportementales. (exemple en l’attente d’un message)

    Parmi les addictions à un produit, on en retrouve :

    - aux psycholeptiques (pour la sédation et l’analgésie), : opiacés, hypnotiques et sédatifs - aux psychoanaleptiques (excitation physique et psychique), stimulants majeurs : cocaïne et

    amphétamines, stimulants mineurs : café et tabac - et aux psychodysleptiques (responsables des perturbations spatio-temporelles, voir

    d’hallucinations) : cannabis et hallucinogènes Parmi les addictions comportementales, on retrouve:

    - addiction au jeu, au sexe, cyberaddiction, addiction au travail, au sport, achats compulsifs et troubles des conduites alimentaires. Ici le but c’est de commencer par les gros titres et d’affiner au fur et à mesure de sorte que si on vous demande de relater les différents types d’addictions vous soyez capable de dire: 1) qu’il y en a aux produits et comportementales 2) que parmi celles là il y a... 3) Que parmi les psychoanaleptiques il y a... Ça risque de coûter plus cher niveau points si vous oubliez un des deux types d’addictions que si vous oubliez que le cannabis est un psychodysleptique (mais il faut le savoir quand même bien sur!). L’usage est un mode de consommation n’entraînant ni complications, ni dommages. Il existe différents types d’usages : expérimental, occasionnel, récréatif et régulier. Ceux çi sont socialement acceptés. L’addiction se met en place lorsqu’on passe d’un usage parmi ceux au dessus, à un usage à risque (susceptible d’entraîner un risque aigu ou chronique pour la santé).

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  • Puis d’un usage à risque à un usage nocif (préjudiciable à la santé physique ou psychique), classé dans le CIM-10 (10e classification internationale des maladies) / Abus, classé dans le DSM-IV (manuel de l’association américaine de psychiatrie), souvent signe de dépendance. La mise en place d’une addiction au niveau neurobiologique répond au système hédonique (le circuit de récompense): la prise d’un produit ou autre induit une poussée de dopamine dans l’aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens, ce qui conduit à un bien être profond et incite ensuite à récidiver. Il existe des facteurs de vulnérabilité vis à vis des addictions, qui rendent la personne plus susceptible de succomber: Individuels: - Troubles de la personnalité (impulsivité, indifférence affective) . - Troubles de l’humeur (dépression). - Tempérament (faible estime de soi, difficulté à gérer le stresse, faible évitement du danger) . Liés à l’environnement: - Facteurs familiaux (permissivité vis-à-vis du produit, consommation de la famille même). - Culturels (permissivité de la société). - Rôle des pairs. - Précocité des consommations. Liés au produit: Certaines molécules -> Plus de dépendance. Par exemple, les opioïdes entraînent une forte dépendance physique, psychique, ainsi qu’une grande dangerosité sociale, tandis que pour les cannabinoïdes ces dépendances sont faibles et la dangerosité sociale également. L’addictologie est une approche globale et pluridisciplinaire centrée sur le patient, avec prise en compte de l’environnement, de l’étayage psycho-social et des comorbidités somatiques et psychiques. C’est une prise en charge médico-psycho-sociale. Pour évaluer une addiction, il faut regarder : - L’historique de la consommation : début, produits, quantité, administration, surdosage/ sevrage antérieurs. - Évaluer le type d’usage (parmi ceux cités en amont). Il existe des questionnaires spécifiques à chaque type de produits. Évaluer le patient:

    État somatique et psychique . Antécédents médicaux et psychiatriques Statut socio-professionnel (addiction pose problème dans son travail?). Statut judiciaire (injonction de soins). Sevrage antérieurs ? Pourquoi échecs ?

    Il faut également évaluer la demande de la consultation: - Commencer par éliminer urgences : Manque -> méthadone?, Infections? - Évaluer la motivation/ origine de la demande (motivation personnelle, pression de l'entourage, injonction de soins) . - Préciser objectif recherché : arrêt complet de la consommation= sevrage, ou régulation de la consommation= substitution

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  • La consultation recherche des facteurs de gravité : - repli à domicile - diminution des relations sociales - chute des résultats scolaires - tristesse et agressivité Les comorbidités :

    - Autres substances/codépendances éventuelles : - alcool, BZD, tabac, cocaïne, amphétamines et cannabis

    - Autres comorbidités psychiatriques Les complications somatiques :

    overdose infectieuses (VIH, hépatite,...) nutritionnelles (dénutrition, cachexie) cardiovasculaires (HTA, tachycardie,...) dermatologiques neurologiques (AVC,...) gynéco-obstétricales (prématurité, dysménorrhée,...)

    L'examen clinique :

    état général et nutritionnel examen bucco-dentaire examen cardio-pulmonaire examen neurologique examen du TD

    Bilan biologique :

    statut sérologique (VIH, syphilis,...) bilan infectieux bilan hépatique NFS, VS, ionogramme sanguin screening toxicologique urinaire ECG cliché du thorax au moindre doute scanner cérébrale

    Le contrat de soins = définit une stratégie commune patient/médecin :

    discours clair, explicite, adapté au patient porte sur :

    le choix de la stratégie thérapeutique la nécessité de respecter le climat de confiance avec le médecin, avec le personnel médical

    - mise en place de l'alliance thérapeutique

    II. Comportements spécifiques aux différentes addictions Les trois types de prévention: - Primaire: elle vise à réduire le risque, la survenue ou la conséquence d’une maladie. Exemple: Information grand public (campagnes d'info et éducation à la santé en milieu scolaire). - Secondaire: Vise à révéler l’atteinte pour prévenir l’aggravation de la maladie par des soins précoces. Exemple classique du dépistage et prise en charge qui s’ensuit.

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  • - Tertiaire: Vise à éviter les rechutes et prévenir les complications. Exemple: seringues à usage unique, prdts de substitution. NB: Ayez toujours un exemple minimum dans la tête, mieux vaut tous les connaître mais ce n’est pas toujours facile, donc un exemple que vous pouvez sortir pour chaque catégorie c’est la petite sécurité. 1. L’alcool Toujours demander la quantité max quotidienne. Étapes d'une intoxication aigüe:

    1. Excitation psychomotrice (désinhibition, euphorie, logorrhée, agressivité) 2. Ebriété (délire, hallucination, confusion, incoordination) 3. Coma éthylique

    Binge drinking (pas mal de le ressortir)-> consommation abusive chez les jeunes entrainant complications somatiques et médicolégales.

    - “Alcoolorexie” : boire sans manger au préalable - Présence de catalyseurs : boissons énergisante - Questionnaire DETA pour dépister l’alcoolisme.

    2. Le tabac Première cause de mortalité évitable avec 15 millions de fumeurs en France De 12 à 25 ans la proportion de fumeurs augmente, avec plus de femmes que d’hommes :

    9% des 12-14 ans 41% des 15-19 ans 48% des 20-25 ans

    Environ 1/3 de ces groupes présentent des signes de dépendance. 66 000 décès/an Effets recherchés :

    - Plaisir - + Vigilance - + performances intellectuelles - + capacités mnésiques - Baisse d’anxiété et de nervosité - Effet anorexigène - Tachycardie, HTA, vasoconstriction (-> complications)

    Les complications somatiques graves(conso chronique): - Pulmonaires. Exemple de la bronchite chronique, aggravation d'asthme prééxistant. - Cardiovasculaires. Exemple de complications : cardiopathie, coronopathie. - Néoplasiques (= qui se rapportent à la formation d’une tumeur). Exemple: digestives. - Autres : Exemple de l’hypofertilité (++ fréquent). Diagnostic: - Durée de l’intoxication (nombre de paquets par année). - Habitudes de consommation (type de filtres et de cigarettes, motivation du tabagisme, environnement tabagique, tentatives d'arrêt antérieur). - Stade de motivation au changement : Stade de Prochaska

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  • 3. Le cannabis Plusieurs types de cannabis: synthèse, naturel, résine, huile.. Le principe actif est le THC (avec teneur qui varie). - 1er produit illicite en France : 3,9 Millions de conso dont 1,2 M réguliers Mode de conso :

    herbe (THC 10%) résine (THC 30%) l'huile (THC 70%)

    Effets de l’intoxication aiguë: Ivresse cannabique Énorme variabilité inter-individuelle.

    Effets psychotropes dose dépendant: Euphorie et bien être, perturbations spatio-temporelles, troubles mnésiques, dissociation idéique, anxiété, hallucinations sensorielles.

    Effets somatiques: Sécheresse buccale, injection conjonctivale, tachycardie. Effet de la consommation chronique: - Abus et dépendance psychique essentiellement. Craving important.

    Sevrage 10h après la dernière prise avec durée moyenne de 21 jours et entraînant hyper sudation, irritabilité et épigastralgie (mal au ventre). - Autres conduites addictives - Syndrome amotivationnel:

    Perte d’intérêt généralisé Usage important et prolongé Trouble de la concentration Fatigabilité Retrait social majeur

    Dépistage possible en 2 questions avec objectif d'ouvrir le dialogue. 4. La cocaïne Elle entraîne une excitation psychomotrice intense avec : Logorrhée (=parler vite), hyper vigilance, facilitation de l'activité mentale, Euphorie, baisse de fatigue, tachycardie et HTA, insomnie, anorexie. A des doses très élevées elle peut entraîner de l'irritabilité, de l’anxiété intense et des idées délirantes paranoïaques. NB : on remarque des points communs entre cocaïne et tabac (à un degré bien différent), ils font tous deux partis des psychoanaleptiques qui sont des excitants. La prise de cocaïne suit un cycle addictif :

    1. Rush : euphorie car effet sur les neurones dopaminergiques. 2. High : Bien être 3. Binge : Envie frénétique de consommation. 4. Manque : Sentiment de détresse → (hypersomnie, asthénie = affaiblissement, anergie= pas

    de réaction aux pathogènes, ralentissement psychomoteur, tristesse, appétit qui revient..) 5. Crash : redescente avec craving. Possibilité d'user d'autres drogues pour gérer.

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  • 6. Cyberdépendance Nouvelles technologies → émergence de mondes virtuels (avec évolution vers jeux qui donnent envie car graphismes etc plus proches du réel) → nouvelles addictions :

    Addictions à caractère relationnel Recherche de connaissance et informations Addiction à caractère sexuel Addiction à l'ordinateur Net compulsions : Jeux vidéos, achats..

    On retrouve : des jeux de combats (Recherche de violence?), des vies virtuelles (relations, sport, etc.). Amène à se poser des questions sur la motivation des joueurs : Immersion

    Personnalisation de l'avatar ? → comment le sujet se voit/ voudrait se voir. Dimension psychologique. Fuite d'une réalité trop douloureuse ?

    Accomplissement et manipulation

    Progression dans le jeu → plus facile en virtuel. Compétition.

    Socialisation

    Relations avec les joueurs. Échanges. Travail en équipe.

    Important : Une addiction n'arrive jamais seule.

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  • FICHE DE COURS : LE NORMAL ET LE PATHOLOGIQUE

    ⚠ Dans ce cours il est très tentant de donner son avis et de partir dans un débat sans fin en oubliant le sujet, ce n'est pas une dissert’ de philosophie !! L'important est de bien comprendre car gare aux contresens, mais sans s'égarer ⚠ C'est le titre du livre de George Canguilhem et le sujet de sa thèse. Canguilhem combat l'idée que le normal c'est la santé et l'anormal le pathologique. Définitions/Introduction: Le normal est ce qui est conforme à une moyenne, à une approche statistique. Le normal c'est aussi ce qui est ordinaire, habituel → opposé d’exceptionnel. La norme c'est ce qui est droit, réglementaire, perpendiculaire → conforme à la règle. Donc, à première vue, quelqu'un de normal est dans la moyenne statistique, quelqu'un d'anormal ne l'est pas. (Controverse → Si je fais deux mètres je ne suis pas dans la moyenne pourtant je ne suis pas anormal). Première réflexion : La norme est fonction de la culture et du temps, donc elle est relative et fluctuante. La norme est non figé dans le temps, ni dans le contexte. Canguilhem, d'après ses réflexions aboutira à la conclusion que le vivant est de nature à générer ses propres normes (il possède un pouvoir normatif). C'est le concept de normativité biologique.

    Histoire des concepts Canguilhem part de l'existence de deux grandes visions des choses : exactes, insuffisantes et complémentaires.

    La doctrine ontologique Ontos = l’être Selon cette doctrine la maladie est étrangère et extérieure à l'homme. L'homme sain, normal devient l'homme malade, anormal (processus d’aliénation, l'homme devient étranger à lui même). C'est la dynamique de l'altérité (le caractère de ce qui est autre). Elle explique la confrontation avec quelque chose :

    ● En plus : Elle est le témoin d'une contamination (Approche pasteurienne, micro organisme pathogène)

    ● En moins : Carence Cette doctrine se nourrit d'Hippocrate et de son entité morbide, ainsi que de la pensée cartésienne. Tout au long des réflexions on retrouve la conception dualiste (dualisme cartésien) entre le corps et esprit (Descartes), le corps est une espèce de machine opposé à l'esprit (au sens spirituel du terme, c'est à dire l'âme). Cette approche est organiciste et classifiante : Linné, Buffon. Exemple de la nosologie qui classifie les maladies. Elle est illustrée par la méthode anatomo-clinique : une maladie ← un substrat, et renforcée par le courant hygiéniste du 19ème. Ici combattre la maladie c'est retirer le mal et l'indifférence au sujet prime, il n'y a pas de place pour la temporalité, le sujet et son vécu. Conception spatiale et non dynamique.

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  • B) La doctrine fonctionnelle ou physiologique Introduction d'un continuum entre normal et pathologique : le sujet ne passe pas de sain à malade en une fois, mais un dysfonctionnement permet le passage de la normalité à une anormalité physiologique de façon progressive. Le corps fonctionne en référence à des mécanismes. L'altération ici est quantitative, s'inscrit dans le temps et dans la durée. Nous ne sommes plus dans l'altérité (nature) De la même façon, le sujet malade peut redevenir sain. Ce paradigme repose sur la théorie des humeurs d'Hippocrate : sang, bile jaune, bile noire et lymphe ou flegme. Cette théorie stipule que lorsque ces quatre humeurs sont en équilibre (homéostasie), le sujet est sain, une rupture d'équilibre entraîne donc une pathologie. Cette doctrine est renforcée par Claude Bernard, père de la physiologie, ainsi que par Broussais, qui se réfèrent à Auguste Comte : le corps est en bonne santé corps il sait maintenir un équilibre → homéostasie, harmonie du milieu. Ces deux théories admettent des limites : A partir de quand tombe-t-on dans le pathologique ? Ou est la limite ? Qui la fixe ? Être malade n'est donc pas synonyme d'anormalité, mais de quoi est-ce le synonyme alors ? C) La normativité biologique de Canguilhem (Partie centrale du cours!!!) On ne peut concevoir la maladie que par l'homme qui la présente et qui la subit. Le santé est un équilibre avec le milieu, c'est un jugement de valeur que porte le sujet sur son état Pour G.C santé et maladie sont deux pôles d'un même équilibre vital. Le sujet porte un regard subjectif sur le milieu et sur sa maladie, il faut donc le remettre au milieu de ces concepts : c'est la subjectivation. (C’est au sujet qu’il appartient de conclure “je me sens malade” ou “je vais bien”) Les conclusions de Canguilhem :

    L'anomalie est une variation individuelle, l'anormalité est un sentiment (qui ne coïncident pas avec la maladie objective).

    Puisque la vie nous donne un pouvoir normatif, le pathologique a quelque chose de normal : le malade continue à vivre, selon ses propres normes.

    Pour que le malade le soit réellement il faut qu'il se sente malade et qu'il se représente subjectivement la maladie : ce sont les interactions avec le milieu ambiant qui génèrent le sentiment d'être anormal (il est condition de la pathologie), elles deviennent différentes.

    La maladie est donc une catastrophe individuelle (diffère de la vulnérabilité), un déséquilibre subjectif. Elle se définie comme un jugement de valeur (d'après la conscience de bien se porter ou non).

    Indispensable donc dans le soin de porter attention à la représentation subjective du malade sur la maladie afin de faire une alliance thérapeutique, une relation de colloque singulier avec le malade (duhamel) : le but est d'objectiver la maladie en respectant la subjectivité. Car le malade peut avoir une vision de sa maladie différente de celle du médecin, il faut qu'ils réussissent à se comprendre.

    Cependant, la théorie de Canguilhem se heurte au réductionnisme biologique → le corps est considéré comme une mécanique (dualisme ++) du fait des progrès de la science, les spécialités pointues se multiplient. La singularité et la complexité des individus sont perdues de vue.

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  • Se pose aussi la question de l'impérialisme socio-économique→ « ce que ça coûte ». Mieux vaut prévenir que guérir donc on dépiste et on traite mais on n'attend pas que le malade se sente malade. La médecine est de plus en plus technique, précise et efficace. On perd la vision globale, la vision essentielle. Ce n'est pas une science exacte mais une science humaine. Solution → intégrer le modèle bio-psycho-social et prendre en compte l'évolution, la culture, l'environnement... Avoir le soucis de l'humain 3) La santé mentale Existence d'une norme psychique ? Nécessaire dans certains cas : Un esprit sain dans un corps sain (Juvenal), donc un lien potentiel avec la pathologie. Le psychisme renvoie à l'interaction d'un dysfonctionnement au niveau d'un organe avec l'environnement (Psychosomatique ++). Pour Bergson le psychique n'est pas quantifiable car il est immatériel. Il est possible d'essayer de quantifier le psychique, mais attention relativité. La norme intellectuelle Intelligence provient d'intelligare : comprendre le monde. Elle est donc multi-composite, le fonctionnement intellectuel et cognitif est variable, fonction de la culture, de l'âge et du temps. Lorsqu'il s'agit de la quantifier selon une approche psychométrique comme le test de QI de Binet et Simon, il faut le faire en prenant conscience des limites de cette méthode qui est artificielle et peut être insuffisante et réductrice. Elle est cependant utile pour mesurer l'évolution de la dégénérescence intellectuelle par exemple dans le cas de pathologies neuro-développementales/dégénératives comme Alzheimer et le vieillissement neuropsychologique. XXe siècle : brain decade (consécration aux neurosciences ces dernières décennies) La maladie mentale Association de la folie et du génie pendant de nombreuses années. La folie : entre fascination et exclusion. La maladie mentale est reconnue depuis peu → expression comportementale. Multifactorielle. Qui suscite l'intérêt des philosophes : Platon, Sénèque, Érasme, Foucault.. Ici trois évolutions :

    18e : Pinel et Esquirol enlèvent les chaînes des malades mentaux appelés « les aliénés » (donc étrangers à eux même → retour du dualisme et doctrine ontologique).

    19ème/ 20ème : Apparition de la psychanalyse → place de l'inconscient dès le plus jeune âge (interactions précoces) ? Freud (moi (pôle défensif), ça (pulsionnel), surmoi (interdits) et distinction entre névroses et psychoses), Young, Lacan. Le développement psychique peut mal se construire. Introduction de la souffrance psychique, on ne parle plus de maladie mentale. Le regard change. Révolutions biologiques, neurobiologiques et neuro-psycho-pharmacologiques → médicaments (psychotropes, antidépresseurs, neuroleptiques)

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  • Les classifications psychiatriques comme la nosologie, la DSM, et la CIM se nourrissent de la doctrine ontologique. A côté de cela, il existe des courants psychopathologiques : le malade se sent mal, sa souffrance est subjective, on l'écoute. Il existe donc des professionnels de santé spécialisés : psychiatre, psychanalystes, psychologues, psychothérapeutes... 4) Synthèse Différents types de maladies mentales :

    Aliénantes véritablement → Psychoses. Traitement médicamenteux le plus souvent nécessaire. ex : Autisme, schizophrénie, troubles bipolaires..

    Les troubles et dysharmonies de personnalité, parmi lesquels des déséquilibres mentaux plus ou moins graves : psychopathiques, narcissiques, paranos, borderline, névroses... Ici le malade a un fonctionnement inadapté, il peut être sous traitement médicamenteux mais il y a souvent nécessité d'un traitement par psychothérapie. Le risque est une décompensation qui peut être plus ou moins grave. Les névroses par exemple sont sources de souffrance psychique et de désadaptation sociale. Il existe également des désordres +/- durables de l’équilibre psychique : nous sommes tous névrosés à des degrés différents et qu'il est possible pour tout le monde de connaître de la souffrance psychique notamment dans des circonstances de stress, de choc, deuil.. Variable en fonction de la vulnérabilité individuelle. Ce qui est socialement plus accepté qu'avant, MAIS..

    Problème de société Le malade mental a conservé une certaine image, celle du fou dangereux : dans le regard des autres on voit la sanction collective et la stigmatisation. Nous banalisons et nous préférons ignorer que de prévenir et de soigner, cela dû à une insuffisance de la politique de santé mentale. La norme mentale, soumise à l'assentiment collectif est relative au degré d'acceptation de la société vis à vis de la maladie mentale, mais aussi l'acceptation dans le fait que tout le monde peut décompenser. Rôle important de l'environnement !! (ex : susceptibilité génétique mais maladie jamais déclarée), pathologie mentale acceptée par la société → pas de stigmatisation. Nécessité éventuelle de normes, mais de normes qui permettent l'autonomie et l'intégration au milieu. Respect de l'altérité, empathie, tolérance, acceptation de l'autre. « Deviens ce que tu es » (Nietzsche) au milieu des autres

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  • FICHE DE COURS : ASPECTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIOLOGIQUES DU VIEILLISSEMENT

    I) Définitions (à connaître ++ bien)

    Le vieillissement : Vieillissement individuel → lent et progressif. C'est l'ensemble des processus physiologiques qui modifient les structures et fonctions de l'organisme à partir de l'âge mûr. Le vieillissement regroupe facteurs extrinsèques (environnement ++) et intrinsèques (génétique ++) auxquels est soumis l'organisme tout au long de la vie. La population âgée est très hétérogène puisque nous ne sommes pas égaux face au vieillissement → l'âge biologique ou fonctionnel ne correspond pas toujours à l'âge chronologique . De plus, on constate un vieillissement différentiel des organes et des fonctions. Enfin, il n’y a pas de vieillissement type car il dépend également des cultures, des populations.. Vieillissement démographique → Proportion d'individus de plus de 60 ans qui augmente dans la population. En rapport avec l'indice de fécondité et le taux de mortalité (cf SP). 2050 dans l’hémisphère nord : + de 30% de personnes de + de 60 ans !

    La vieillesse : C'est l'aboutissement du vieillissement, lorsqu'il y a inadéquation entre aspirations et capacités (→ incapacités dans ce cas), c'est donc assez personnel. La personne est alors limitée dans ses envies. Du fait de la représentation sociétale elle va ressentir un sentiment subjectif : celui d'être entrée dans la dernière partie de sa vie. Définition relative

    ● Pour l'OMS c'est 60 ans et plus (définition qui date !). ● Pour la société c'est l'âge de la retraite : 55 – 60 ans. ● Pour tout ce qui est destiné au personnes âgées (services et institutions gériatriques), ça va de

    75 à 85 ans.

    La longévité : C'est la durée de vie pour laquelle l'organisme est biologiquement programmée (observée dans des conditions idéales donc hors maladie ou accident).

    Longévité maximale d'une espèce : Durée de vie maximale observée pour cette espèce.

    L'espérance de vie : C'est le nombre moyen d'années de vie de personnes d'une classe d'âge donnée. EVSI (espérance de vie sans incapacité) est plus intéressante car sans handicap.

    ➔ But de la médecine actuelle : augmenter l’EVSI

    La vulnérabilité : Les capacités de réserves sont celles qui sont utilisées dans certaines circonstances (stress, efforts, maladies ...) par l'organisme, elles permettent à l'organisme de résister. En vieillissant elles diminuent, de ce fait il ne reste que les capacités fonctionnelles (en conditions basales). L'organisme qui ne possède plus de réserve ne pourra pas répondre aux besoins en condition de stress, même s'il y parvient très bien en conditions basales : c'est la vulnérabilité.

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  • A ce niveau stress → fragilité → dépendance.

    II) Le vieillissement démographique PROPORTION d'individus âgés de plus de 60 ans qui augmente. Ce phénomène de vieillissement démographique s’est fait en 150 ans en France, et en très très peu de temps au Brésil et en Chine par exemple. (Population vieillissante → nouvelle classe d'âge « oldest old ». D'ici 30 ans, la population âgée sera majoritaire.) Le vieillissement de la population est une retombée positive des conditions de vie puisque si la population vieillit c'est aussi grâce au progrès (hygiène, médecine..), il est pourtant vu comme un problème de société.

    /!\ Vieillissement est différent de maladies ! Au niveau économique les retraites se font selon un système par répartition. La question : qui va payer quand il y aura beaucoup plus de retraités que d'actifs ? Il faut prendre en charge les personnes (proportion minime) avec des incapacités (voir dépendance) → besoin de nouveau métiers, organisation, et de plus de salariés.

    III) Étude du vieillissement Elle se fait via études biologiques (in vitro → gènes ou in vivo → animaux) ou physiologiques (morphologie par ex), ainsi que par étude des maladies rares (Werner, progéria, trisomie 21). Il est possible de faire des études :

    ● Transversales : comparent des individus de classes d'âge différentes à un moment donné. Elles sont instantanées, peu coûteuses, rapides, faciles, mais biaisées le plus souvent (problème d'interprétation).

    ● Longitudinales : suivis du vieillissement d'un groupe d'individus pendant une période de temps. Elles sont coûteuses, longues, plus difficiles à réaliser, mais plus précises (impact de l'environnement mesurable) ; .ex : PAQUID (Personne Agée QUID : suivi du vieillissement cérébral)

    Cependant, il est nécessaire pour réaliser des études d'écarter les personnes malades (difficile) afin de ne pas confondre l'impact des maladies et du vieillissement, sinon les résultats peuvent être erronés.

    IV) Trajectoire du vieillissement Multiples facettes Vieillir est un phénomène biologique → la sénescence (les télomères chromosomiques se raccourcissent jusqu'à la sénescence réplicative). Il existerait peut être des gènes de longévité , Donc le vieillissement résulte : patrimoine génétique + traces du parcours de vie. De ce fait il existe différentes théories sur le vieillissement :

    ● Déterministes : le programme génétique prédétermine le vieillissement ● Stochastiques: les viellissement est le résultat d'événements aléatoires comme des

    mutations, accumulation de radicaux, etc. ●