28-03-13 Euthanasie: le droit à l'autodétermination est-il devenu un dogme? (Billet des Dr. sc. Tom Mortier et Dr. med. Steven Bieseman) - Agrégateur de cont…

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EuthanasieEuthanasie: : le droit à lle droit à l''autodétermination estautodétermination est--il devenu un dogmeil devenu un dogme? ? ((Billet des DrBillet des Dr. . scsc..

Tom Mortier et DrTom Mortier et Dr. . medmed. . Steven BiesemanSteven Bieseman))

LOUVAIN 25/03 - "Pourquoi vouloir encore élargir la loiLOUVAIN 25/03 - "Pourquoi vouloir encore élargir la loi

sur l'euthanasie, déjà très controversée?", se demandentsur l'euthanasie, déjà très controversée?", se demandent

les auteurs dans le contexte de l'actualité législative etles auteurs dans le contexte de l'actualité législative et

politique. Les adversaires de la loi sur l'euthanasiepolitique. Les adversaires de la loi sur l'euthanasie

semblent de plus en plus être mis à l'écart et les valeurssemblent de plus en plus être mis à l'écart et les valeurs

fondamentales et humanistes universelles semblent nefondamentales et humanistes universelles semblent ne

plus compter. A quand un vrai dialogue?plus compter. A quand un vrai dialogue?

Au vu du débat actuel sur l'élargissement de la loi surAu vu du débat actuel sur l'élargissement de la loi sur

l'euthanasie, il convient de se rappeler pourquoi en 2002 il al'euthanasie, il convient de se rappeler pourquoi en 2002 il a

fallu absolument mettre en place une telle loi. La légalisationfallu absolument mettre en place une telle loi. La légalisation

de l'euthanasie était nécessaire selon ses partisans, parcede l'euthanasie était nécessaire selon ses partisans, parce

qu'elle était pratiquée depuis longtemps et régulièrement dans plusieurs hôpitaux. Une partie des médecins nequ'elle était pratiquée depuis longtemps et régulièrement dans plusieurs hôpitaux. Une partie des médecins ne

voulait plus risquer de poursuites judiciaires parce qu'ils 'aidaient' les patients à mourir. Ces médecins voulaientvoulait plus risquer de poursuites judiciaires parce qu'ils 'aidaient' les patients à mourir. Ces médecins voulaient

sortir de ‘l'illégalité' et ils défendaient l'euthanasie comme ‘solution humaine ultime' afin de créer la possibilité desortir de ‘l'illégalité' et ils défendaient l'euthanasie comme ‘solution humaine ultime' afin de créer la possibilité de

faire mourir un patient dès lors qu'il n'existait plus de méthode adéquate de traitement. Les défenseurs de la loifaire mourir un patient dès lors qu'il n'existait plus de méthode adéquate de traitement. Les défenseurs de la loi

estimaient qu'il devait y avoir un ‘droit à l'euthanasie'. Le médecin pourrait ensuite ‘juger', après concertation avecestimaient qu'il devait y avoir un ‘droit à l'euthanasie'. Le médecin pourrait ensuite ‘juger', après concertation avec

le patient, si la demande d'euthanasie pouvait être acceptée.le patient, si la demande d'euthanasie pouvait être acceptée.

Les adversaires de l'introduction de la loi sur l'euthanasie furent mis à l'écart. Ils étaient considérés comme desLes adversaires de l'introduction de la loi sur l'euthanasie furent mis à l'écart. Ils étaient considérés comme des

conservateurs, qui ne pouvaient plus avoir leur place dans une société humaine pluraliste et progressiste (1). Ilconservateurs, qui ne pouvaient plus avoir leur place dans une société humaine pluraliste et progressiste (1). Il

n'y avait pas de place pour le dialogue, car le ‘droit' de l'individu ne pouvait être mis en question. Par crainte den'y avait pas de place pour le dialogue, car le ‘droit' de l'individu ne pouvait être mis en question. Par crainte de

ne plus pouvoir participer aux débats et de se voir reprocher de ne pas avoir une attitude nuancée, certainsne plus pouvoir participer aux débats et de se voir reprocher de ne pas avoir une attitude nuancée, certains

adversaires ont commencé à adopter la loi ... et même à la défendre.adversaires ont commencé à adopter la loi ... et même à la défendre.

Ainsi, nous en sommes arrivés à une société sentimentaliste où les 'anciennes' valeurs fondamentales etAinsi, nous en sommes arrivés à une société sentimentaliste où les 'anciennes' valeurs fondamentales et

universelles ont drastiquement été minimalisées et réduites (2). Aujourd'hui les médecins qui sont d'accord deuniverselles ont drastiquement été minimalisées et réduites (2). Aujourd'hui les médecins qui sont d'accord de

pratiquer l'euthanasie sont considérés comme ‘humains', comme si les autres, ceux qui ne veulent pas lapratiquer l'euthanasie sont considérés comme ‘humains', comme si les autres, ceux qui ne veulent pas la

pratiquer - pour quelle raison que ce soit - étaient ‘inhumains' (3). Les médecins ne voulant pas pratiquerpratiquer - pour quelle raison que ce soit - étaient ‘inhumains' (3). Les médecins ne voulant pas pratiquer

l'euthanasie chez leurs patients sont appelés par les partisans de la loi actuelle sur l'euthanasie à renvoyer lesl'euthanasie chez leurs patients sont appelés par les partisans de la loi actuelle sur l'euthanasie à renvoyer les

personnes avec une ‘souffrance insupportable' vers des médecins qui sont, eux, d'accord de répondre à lapersonnes avec une ‘souffrance insupportable' vers des médecins qui sont, eux, d'accord de répondre à la

demande.demande.

Il est clair que désormais, un débat nuancé est devenu quasiment impossible (4). Nous sommes en outre, enIl est clair que désormais, un débat nuancé est devenu quasiment impossible (4). Nous sommes en outre, en

2013, inondés par des situations ‘exceptionnelles' dans lesquelles l'euthanasie est présentée comme la solution2013, inondés par des situations ‘exceptionnelles' dans lesquelles l'euthanasie est présentée comme la solution

ultime et légitime pour la souffrance 'insupportable'. Notre société semble perdre les pédales suite à cette loiultime et légitime pour la souffrance 'insupportable'. Notre société semble perdre les pédales suite à cette loi

controversée et nous voulons encore l'élargir !controversée et nous voulons encore l'élargir !

Les ‘guides' politiques de notre société semblent tous convaincus que l'élargissement de la loi est uneLes ‘guides' politiques de notre société semblent tous convaincus que l'élargissement de la loi est une

'nécessité'. Le fait qu'aujourd'hui presque aucun enfants ne soit euthanasiés et qu'un élargissement vers les'nécessité'. Le fait qu'aujourd'hui presque aucun enfants ne soit euthanasiés et qu'un élargissement vers les

mineurs serait donc ‘absurde', est un point de vue qui est immédiatement sentimentalisé et même tourné enmineurs serait donc ‘absurde', est un point de vue qui est immédiatement sentimentalisé et même tourné en

ridicule.ridicule.

28-03-13 Euthanasie: le droit à l'autodétermination est-il devenu un dogme? (Billet des Dr. sc. Tom Mortier et Dr. med. Steven Bieseman) - Agrégateur de cont…

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Les politiques veulent créer un 'symbole' en élargissant la loi, comme si une telle symbolisation sensibiliserait ouLes politiques veulent créer un 'symbole' en élargissant la loi, comme si une telle symbolisation sensibiliserait ou

responsabiliserait notre société!responsabiliserait notre société!

N'est-il pas beaucoup plus important pour nos politiciens d'évaluer de manière approfondie la loi en vigueur etN'est-il pas beaucoup plus important pour nos politiciens d'évaluer de manière approfondie la loi en vigueur et

d'analyser par exemple quelle est encore la différence entre le suicide et l'euthanasie en cas de ‘souffranced'analyser par exemple quelle est encore la différence entre le suicide et l'euthanasie en cas de ‘souffrance

psychique insupportable'? (5-7)psychique insupportable'? (5-7)

N'est-il pas ‘absurde' que dans une société où la 'lutte médicale contre la douleur' a évolué de façon positive, onN'est-il pas ‘absurde' que dans une société où la 'lutte médicale contre la douleur' a évolué de façon positive, on

continue à ressentir comme une 'nécessité' absolue le fait de permettre les demandes d'euthanasie?continue à ressentir comme une 'nécessité' absolue le fait de permettre les demandes d'euthanasie?

Est-ce là le futur que nous voulons 'prêcher' à nos enfants, en leur communiquant que leur 'autodétermination' estEst-ce là le futur que nous voulons 'prêcher' à nos enfants, en leur communiquant que leur 'autodétermination' est

d'une importance 'absolue' et que les parents ne doivent plus en rien porter de responsabilité?d'une importance 'absolue' et que les parents ne doivent plus en rien porter de responsabilité?

Le droit absolu à l'autodétermination est-il devenu le 'bonheur' absolu à rechercher?Le droit absolu à l'autodétermination est-il devenu le 'bonheur' absolu à rechercher?

Allons-nous démanteler les 'soins' pour les personnes âgées afin de donner aux patients souffrant de démenceAllons-nous démanteler les 'soins' pour les personnes âgées afin de donner aux patients souffrant de démence

'l'opportunité' d'être euthanasiés pour ne plus être à charge de la société? (8)'l'opportunité' d'être euthanasiés pour ne plus être à charge de la société? (8)

Le droit ultime à l'autodétermination est devenu un 'dogme' qui fait reculer les valeurs fondamentales etLe droit ultime à l'autodétermination est devenu un 'dogme' qui fait reculer les valeurs fondamentales et

humanistes universelles. Nos politiques ont le devoir moral de d'abord évaluer le fonctionnement de la loi actuellehumanistes universelles. Nos politiques ont le devoir moral de d'abord évaluer le fonctionnement de la loi actuelle

sur l'euthanasie, avant de décider d'encore élargir cette loi controversée.sur l'euthanasie, avant de décider d'encore élargir cette loi controversée.

Dr. sc. Tom Mortier en Dr. med. Steven Bieseman, Departement Gezondheidszorg en Technologie, KatholiekeDr. sc. Tom Mortier en Dr. med. Steven Bieseman, Departement Gezondheidszorg en Technologie, Katholieke

Hogeschool LeuvenHogeschool Leuven

RéférencesRéférences

1 - Voir chapitre 5 – 1 - Voir chapitre 5 – Euthanasie: een cultuurfilosofische analyse Euthanasie: een cultuurfilosofische analyse par Herman De Dijn dans Arnold Burms etpar Herman De Dijn dans Arnold Burms et

Herman De Dijn, De sacraliteit van leven en dood. Kalmthout: Pelckmans Uitgeverij nv, 2011, pp. 71-89.Herman De Dijn, De sacraliteit van leven en dood. Kalmthout: Pelckmans Uitgeverij nv, 2011, pp. 71-89.

2 - Voir pour un exposé sur le terme ‘2 - Voir pour un exposé sur le terme ‘sentimentalisme'sentimentalisme' le premier chapitre – le premier chapitre – Ethiek in de laat-moderne tijd Ethiek in de laat-moderne tijd dansdans

Herman De Dijn, Taboes, monsters en loterijen. Kapellen: Uitgeverij Pelckmans, 2003, p. 23-25.Herman De Dijn, Taboes, monsters en loterijen. Kapellen: Uitgeverij Pelckmans, 2003, p. 23-25.

3 - Voir chapitre 6 – 3 - Voir chapitre 6 – Beschouwingen bij de mediastorm rond euthanasie (mars 2008) Beschouwingen bij de mediastorm rond euthanasie (mars 2008) dans Arnold Burms etdans Arnold Burms et

Herman De Dijn, De sacraliteit van leven en dood. Kalmthout: Pelckmans Uitgeverij nv, 2011, pp. 91-99.Herman De Dijn, De sacraliteit van leven en dood. Kalmthout: Pelckmans Uitgeverij nv, 2011, pp. 91-99.

4 - Gaston Moens, Steven Bieseman et Tom Mortier (2013), ‘Euthanasie kan niet gezien worden als het4 - Gaston Moens, Steven Bieseman et Tom Mortier (2013), ‘Euthanasie kan niet gezien worden als het

summum van humanisme', Artsenkrant 32 (2013), nr. 2293, p. 23summum van humanisme', Artsenkrant 32 (2013), nr. 2293, p. 23

5 - Tom Mortier en collaboration avec Steven Bieseman et Herman De Dijn, ‘Naar een gecontroleerde5 - Tom Mortier en collaboration avec Steven Bieseman et Herman De Dijn, ‘Naar een gecontroleerde

suïcidemaatschappij door euthanasie bij psychisch lijden?', Artsenkrant 32 (2012), nr. 2275, p. 31.suïcidemaatschappij door euthanasie bij psychisch lijden?', Artsenkrant 32 (2012), nr. 2275, p. 31.

6 - Tom Mortier en collaboration avec Steven Bieseman et Elizabeth Verdonck, ‘Zoon hekelt euthanasie moeder6 - Tom Mortier en collaboration avec Steven Bieseman et Elizabeth Verdonck, ‘Zoon hekelt euthanasie moeder

zonder zijn medeweten', Tertio 13 (2013), nr. 673, p. 10.zonder zijn medeweten', Tertio 13 (2013), nr. 673, p. 10.

7 - Tom Mortier et Steven Bieseman, ‘Euthanasie als ‘pasmunt' voor suïcide bij depressie?', Artsenkrant 327 - Tom Mortier et Steven Bieseman, ‘Euthanasie als ‘pasmunt' voor suïcide bij depressie?', Artsenkrant 32

(2013), nr. 2300, p. 22.(2013), nr. 2300, p. 22.

8 - Tom Mortier et Steven Bieseman, ‘Het absolute zelfbeschikkingsrecht is ‘absurd'', Artsenkrant 32 (2013), nr.8 - Tom Mortier et Steven Bieseman, ‘Het absolute zelfbeschikkingsrecht is ‘absurd'', Artsenkrant 32 (2013), nr.

2303, p. 22.2303, p. 22.

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d'actualité. Ces opinions reflètent l'avis de leur auteur et n'engagent qu'eux.d'actualité. Ces opinions reflètent l'avis de leur auteur et n'engagent qu'eux.

25/03/201325/03/2013 Auteur: Auteur: Dr. sc. Tom Mortier en Dr. med. Steven BiesemanDr. sc. Tom Mortier en Dr. med. Steven Bieseman Source: Source: w w w .mediquality.netw w w .mediquality.net

28-03-13 Euthanasie: le droit à l'autodétermination est-il devenu un dogme? (Billet des Dr. sc. Tom Mortier et Dr. med. Steven Bieseman) - Agrégateur de cont…

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