se siml . p . nsoRt. se - epub.be · se construit avec la Parole de Dieu, lorsque nous la lisons ou...

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Photo : © Emmanuel Coulon Mensuel protestant belge • ÉGLISE PROTESTANTE UNIE DE BELGIQUE • N° 6 - Juin 2015 Mensuel sauf août • Prix au numéro : 2,00 • P 505016 • Éd resp. : S. Fuite, Rue Brogniez 44 – 1070 Bruxelles Restons... simples

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  • Photo : Emmanuel Coulon

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    C 100 M 0 Y 9 K 30C 0 M 51 Y 100 K 1C 0 M 25,5 Y 50 K 0,5C 0 M 12,75 Y 25 K 0,25

    PANTONE 314 CPANTONE 152 C

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    Simple comme bonjourLaissez-nous vous annoncer une grande vrit et peut-atre un secret humain trop longtemps oubli : il nest pas toujours ncessaire de se compliquer la vie ! En effet, et cela va peut-tre vous surprendre, mais, il est parfois possible de raliser des objectifs, dobtenir des rsultats, dentretenir une relation de manire simple, ou, en tous cas, plus simplement que nous ne le faisons habituellement. Quels que soient les domaines de lexistence, cette rgle de base peut videmment sappliquer y compris donc en ce qui concerne la vie dglise, la foi et le rapport Dieu. Sur ce point, il faut bien avouer que les protestants ont hlas trop souvent pour habitude de couper les cheveux en quatre, danalyser ou de dcortiquer le moindre point ( moins quil sagisse dun point-virgule) de dtail du texte biblique notamment. Et si le spcia-liste d ct a une conception quelque peu diffrente, cest presque encore mieux

    Ne me comprenez pas mal, je ne dis absolument pas que la thologie, lex-gse ou la rfl exion seraient ranger au placard, certes non ! Mais, parfois il est bon et essentiel de prendre un peu de recul pour que toute cette science ne masque pas la simplicit du message et de la relation possible avec Dieu. Attention galement l aussi : simplicit ne signifi e pas navet ou sans intel-ligence. Il sagit plutt dun appel davantage de clart, de lien direct et de naturel dans notre vie de foi. Le fameux quiconque du clbrissime verset de Jean 3.16 ne dit dailleurs pas autre chose. Tous nous pouvons comprendre, tmoigner et croire, simplement !

    Patrick Wilmotte

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    ditorial 2

    Coup de projecteur

    Restons simples face lvangile 3

    Restons simples ... face la trinit 5

    Parlons... simplement 8

    La Bible en 6 ans 9

    Place aux jeunes

    Restons... zen 10

    Bible ouverte

    Les lois de Dieu ne sont pas immuables 11

    De ci, de l

    1815 Waterloo 2015 13

    Le CEPPLE, confrence 2015 16

    La mission depuis les marges de la socit 17

    Notre partenariat avec lURCSA 18

    Erratum 18

    Agenda

    Les midis du temple 19

    Concert de la Chorale Royale Protestante 19

    Journe portes ouvertes la Facult de thologie 19

    Mois de juillet :Les petites mains dans lglise

    ditorialditorial

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    Restons simples face lvangile

    oup de projecteur

    Restons ...simples face

    lvangile

    Lors dun prcdent comit de rdac-

    tion, nous avons dcid de changer

    le thme du journal de ce mois et ce

    pour diverses raisons, mais quand lun

    de nous a mis lide de restons...

    simples je me suis demand o cela

    allait nous mener et sans mme ima-

    giner que jcrirais un article.

    En ouvrant votre Bible vous constate-

    rez que lhomme sage, lEcclsiaste,

    a beaucoup rfl chi sur la valeur de

    la vie, du temps et sur bien dautres

    choses et il nous nonce une vrit

    laquelle chacun dentre nous ferait

    bien de prter attention :

    Voici la seule chose que jai comprise : Dieu a fait les tres humains simples et droits, mais ceux-ci ont tout compliqu. Ecclsiaste 7:29

    Force nous est donne de constater

    que nous sommes lheure actuelle

    trs loigns de la nature de lhomme

    que Dieu a cr au commencement

    et nous oublions trs vite que le p-

    ch a dform lesprit, la mentalit et

    la faon de penser des tres humains

    et cest laptre Paul lui-mme qui

    rappelle avec justesse lorigine de cet

    tat desprit

    Toutefois, de mme que le serpent sduisit Eve par sa ruse, je crains que vos penses ne se cor-

    rompent et ne se dtournent de

    la simplicit lgard de Christ.

    2 Corinthiens 11:3

    Il est facile de se dtourner de la

    simplicit lgard de Christ, de sa

    pense, de sa parole, de ses instruc-

    tions, de sa doctrine, de sa manire

    de vivre, de sa nature. Les vangiles

    font dcouvrir et admirer Jsus, notre

    Seigneur, dans son attitude envers

    ceux qui sapprochent de Lui. Il est

    touchant de simplicit, de douceur et

    dhumilit, se mettant la porte de

    chacun, que ce soit des enfants, des

    lpreux, des gens de mauvaise vie en

    les recevant et en accordant son par-

    don avec une grande misricorde et

    en transformant leur vie. Jsus nins-

    taure pas un rituel compliqu pour

    tre approch de ceux qui viennent

    vers Lui. Il les appelle, Il les attire, Il les

    fait asseoir pour leur donner man-

    ger, Il leur parle et les encourage, Il

    sassied sur un monticule ou dans une

    barque et Il les enseigne, les instruit

    des lois du royaume de Dieu, par des

    paroles quils comprennent, car le

    discours est leur porte.

    Le Seigneur est venu comme

    un simple homme au milieu des

    hommes. Comme Jsus est venu

    comme un simple homme, notre foi

    doit rester simple. Notre foi nat et

    se construit avec la Parole de Dieu,

    lorsque nous la lisons ou que nous

    lentendons prcher. Pour construire

    une foi simple il faut lire les Ecritures

    avec simplicit, sans chercher de midi

    quatorze heures, mais en comptant

    sur laide du Saint-Esprit qui a inspi-

    r les auteurs des textes de la Bible.

    Dieu parle pour tre compris de tous,

    simplement et si il y a des choses

    qui nous semblent diffi ciles com-

    prendre, laissons au Saint-Esprit le

    soin de nous les rvler en son temps.

    La simplicit de la foi ne veut pas dire

    une foi aveugle, mais une foi saine

    qui limine les vaines spculations,

    les questions oiseuses et les folles

    discussions, pour trouver sa force

    dans ce que Dieu nous rvle par ses

    uvres et sa Parole crite et inspi-

    re. Finalement nous devons vivre

    notre foi avec la simplicit du cur.

    Ce qui caractrisait les premiers

    disciples de Jrusalem cest la sim-

    plicit avec laquelle ils vivaient leur

    foi dune faon naturelle dans leurs

    activits quotidiennes, leur situation

    familiale et professionnelle. Leur vie

    ntait pas cloisonne en plusieurs

    compartiments : un pour la famille,

    un autre pour la vie professionnelle,

    un autre pour les loisirs et un autre

    pour la vie spirituelle. Ctait un tout

    dans lequel le Seigneur Jsus-Christ

    tait le centre et rgissait lensemble.

    Ils ntaient pas des chrtiens du

    dimanche, mais de tous les jours.

    Chaque jour, ils vivaient en fonction

    de leur appartenance au Seigneur et

    toutes leurs activits taient rgles

    par rapport leur foi en Christ.

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    Restons simples face lvangile (suite)Avec simplicit de cur dans la crainte du Seigneur. Colossiens 3.22

    Lorsque le cur est habit par les penses de Dieu, par les paroles de Christ et par lEsprit-saint, tout de-vient simple et rel. Ce qui ressort dune lecture simple de la Bible, cest le comportement cohrent de ceux qui croient en Dieu, que ce soit du temps des patriarches ou des pro-phtes, ou encore des croyants du Nouveau Testament, nous obser-vons la simplicit de leur foi, de leur comprhension de la Parole de Dieu,

    de leur faon dobir Dieu, de prier, dadorer ou simplement de vivre quo-tidiennement leur dpendance vis--vis de Dieu... Tout est vcu dans la perception des choses prioritaires : Car l o est ton trsor, l aussi sera ton cur. Croire simplement du cur est essentiel. Avant de confes-ser de la bouche ou de faire quoi que ce soit, il est indispensable de se lais-ser remplir, imprgner de la pense et de la parole de Christ. Regardez Jsus, voyez ses disciples aprs la Pentecte, ils disent simplement les paroles de la foi, ils font des actes de foi et lvi-dence se produit, les gurisons, les

    miracles, les dlivrances, les conver-sions sont l ! Tout simplement parce quils sont remplis lintrieur. Ils ont le cur plein dune ferme assurance, une conviction certaine. Ils ont en eux les penses, les paroles et lEsprit de Jsus. Et surtout, ils sont remplis du Saint-Esprit ! Puissions-nous revenir cette simplicit du cur, dans la foi, dans la prire, dans lobissance, dans nos relations avec les autres et avec le Seigneur, dans lcoute et la comprhension de la Parole de Dieu.

    Brigitte

    Alessandroni-Fomine

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    Restons simples face ... la trinitLectures : Gense I - Proverbes 8 : 22-31 Tob - Romains 5 : 1-5 - Jean 16 : 12-15

    Lautre jour, dans une rencontre de pasteurs, certains parlaient de la trinit. Pour quelques-uns ce ntait pas fondamental, mais je me souvenais davoir rfl chi ce terme dans le groupe de cats dadultes que janimais au Botanique, il y a quelques annes.

    Le Saint Esprit, troisime personne de la trinit. On en parle peu dans nos glises. Et pourtant nous baptisons au nom du Pre, du Fils et du Saint- Esprit. Nous terminons nos cultes par une bndiction galement trinitaire. Dans nos prires nous avons tendance invoquer tour tour Dieu, le Pre, Jsus Christ, le Sauveur et lEsprit le Consolateur. Cest mme la prsence et lassistance de ce dernier que nous invoquons tout particulirement avant de lire la Bible afi n que lEsprit nous claire pour mieux comprendre la parole et la rendre vivante dans nos vies.

    Et face ces dclarations trinitaires, nous confessons trs souvent notre foi avec la formule de la Thorah : le Seigneur est un. Tu nauras pas dautres dieux devant ma face Alors sommes-nous compltement illogiques ?Adorons nous un Dieu un ou un Dieu trine , comme disait Calvin : un Dieu trine, un Dieu en trois personnes ?. .

    Cette question vaut-elle encore la peine dtre pose ou est-elle dun autre ge, dune autre poque ?Heureusement, nous navons plus la tentation de nous tru-cider pour ces dbats et pourtant ils ont suscit guerres et schismes, le principal tant la rupture entre les glises dOrient Eglises Orthodoxes de tradition grecque ou russe, et les glises dOccident dont la Rforme est issue.

    Nos confessions de foi et nos catchismes disent couram-ment : un seul Dieu en trois personnes, et cest la moins insatisfaisante des formules. Notre intelligence raisonnable a besoin de dfi nir, de circonscrire et dexpliquer la nature des choses. Et si elle ny arrive pas elle saute bravement sur la question en la laissant de plus savants... ou ceux qui nont rien dautre faire.

    Cela nous concerne-t-il encore ?Est-ce une question de spcialistes ou une question qui concerne chaque chrtien ?

    En tout cas, dans les premiers sicles, les Pres runis lors des diffrents conciles ont essay des dfi nitions qui nous laissent bien souvent de glace. Mais ces dfi nitions sont autant de barrires pour lutter contre les hrsies qui ont surgi ds que certains privilgiaient une seule proposition, une seule tendance.La question nest donc pas sans importance et les enjeux, tant pour notre thologie que pour notre foi sont nom-breux.

    Quels sont donc les rapports entre Dieu et Jsus ? Jsus vrai Dieu ou Jsus vrai homme. Nous aussi oscillons entre ces deux tendances. Rien quen lisant les quatre Evangiles, nous dcouvrons des images diffrentes. Le Jsus humain des synoptiques, le Jsus qui nat dune femme, le Jsus qui mange et partage la vie de ses amis, le Jsus qui gurit, qui craint le supplice de la croix en une longue agonie Gethsmani, qui rong, par la crainte demande ses amis de veiller avec lui et qui sue des larmes de sang.... Et puis dans lEvangile de Jean un Christ-Parole faite chair, un oint de Dieu qui annonce sa mort avec srnit comme sIl tait dj certain de lheureuse conclusion du matin de Pques....Pour nous aussi, selon les priodes de nos vies, nos enga-gements, nos convictions nous accentuons ce Jsus, fi ls de Dieu et Dieu Lui-mme ou ce Jsus-homme, fi ls de Dieu incarn pour vivre notre aventure humaine.

    Alors depuis 2000 ans les bibliothques se remplissent douvrages savants qui essaient de parler de la nature des personnes de cette fameuse trinit.Mme Calvin dont on ne peut nier le got pour la rfl exion et la recherche thologique disait propos de ces dfi ni-tions : Peu me chaut et je les verrai volontiers disparatre si seulement tous les hommes avaient cette certitude : que le Pre, le Fils et lEsprit sont un seul Dieu, et toutefois que le Fils nest pas le Pre, que lEsprit nest pas le Fils mais quils sont distincts par ce qui est propre chacun. Pour le reste je ne macharnerai pas susciter des grands combats pour de simples mots.

    Ces textes soulignent les trois personnes de notre Dieu unique.Dj dans lAncien Testament, Dieu nest pas seul, le Christ

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    Restons simples face ... la trinit (suite)Lectures : Gense I - Proverbes 8 : 22-31 Tob - Romains 5 : 1-5 - Jean 16 : 12-15

    est prsent et pas seulement dans les annonces proph-tiques de la venue dun Messie, un sauveur pour Isral. Ds la premire ligne de la Bible, verset un du premier chapitre de la Gense une anomalie nous signale la prsence, une prsence en creux aime-t-on dire. En franais, nous lisons quau commencement Dieu cra la terre et le ciel ... En hbreu, Dieu qui se dit El est un pluriel Elohim. Par contre le verbe est au singulier. Deux sujets pour une seule action, dcrite par un verbe conjugu au singulier.... Le rcit conti-nue : et Dieu dit. Nous avons lhabitude de dire quIl cra par sa Parole, cette Parole agissante dans tout lAncien Testament. Or nous lisons dans le prologue de lEvangile de Jean que la Parole faite chair est le Christ.Deux textes qui affi rment que le Christ est l , prsent ds le dbut de lhistoire de la cration.La Parole, ce mot omniprsent dans tout lAncien Testament est le mot davar sans doute celui qui est repris le plus souvent. Davar, la parole de Dieu, laction de Dieu.Ce sera galement le moteur de Jsus : une parole qui gu-rit, qui met debout, qui suscite et ressuscite et des actes qui parlent qui disent lamour de Dieu, sa sollicitude et son appel une vie libre. Pour reprendre la formule : des paroles qui agissent et des actes qui parlent.

    Cette ide est reprise dans le texte des Proverbes ..

    Ce texte sapplique la Sagesse. Mais dautres ont voulu y voir le Christ Lui-mme, et le rap-

    prochent au texte de la Gense. Ce texte affi rme

    que Dieu ntait pas seul, un peu comme si avant la Cration

    il y avait dj un plan, un projet. Jtais l dit le texte avant, avant la

    fondation de la terre, avant les abmes, avant lensemble des molcules du monde, avant laffermissement des cieux et avant la limite des eaux, avant jtais l, moi.... Le mot h-breu est incertain. Segond traduisait larchitecte, celui qui a les plans avant la mise en chantier dune construction. TOB a trouv un mot plus potique et parle du matre duvre. L aussi la fi gure du Christ apparat en fi ligrane, notamment

    dans ce verset 30 que nous avons lu : je fus matre duvre ses cts, objet de ses dlices chaque jour, jouant en sa prsence tout le temps, jouant dans son univers terrestre et je trouve mes dlices parmi les humains Le texte de lEvangile dveloppe la mme ide. Cest la suite du long discours que lon a coutume dappeler le discours des adieux. Pendant trois longs chapitres Jsus annonce son dpart et promet ses disciples quils le reverront, plus tard. Et Il a annonc, la venue du Paraclet, du Consolateur, de lEsprit qui prolongera son action et son enseignement.Dans le texte Jsus voque sa relation avec le Pre : tout ce que possde le Pre est moi et au chapitre 14, il dira : je suis dans le Pre et le Pre est en moi.

    Jsus a annonc la venue de lEsprit et son action sur les dis-ciples; dans ce texte, Jsus dclare quil a encore beaucoup leur dire, mais quil ne peut tout dire maintenant. Il leur promet que lEsprit, le Paraclet, le Consolateur viendra et leur parlera sa place. Cest lEsprit que le Pre enverra. et qui leur parlera en son nom.Au chapitre 20, au soir de sa rsurrection, le soir de Pques donc, Jsus rejoint ses disciples dans la chambre haute o ils sont enferms par crainte des Juifs. Il souffl e sur eux et leur dit : recevez lesprit Saint Cest en sappuyant sur ces versets que lon a pu formuler larticle de foi : lesprit procde du Pre et du Fils. Phrase quelque peu nigmatique si on ne la relie pas lEcriture.

    Les disciples reoivent donc lEsprit aprs le dpart de Jsus, aprs lvnement de la Croix. Laptre Paul qui na pas connu Jsus pourra en parler grce lEsprit. Il est le tmoignage vivant de ce quannonce lEvangile de Jean : lEsprit est celui qui nous associe Jsus et nous fait devenir enfant de Dieu. Pour laptre, lEsprit est celui qui accom-pagne toute la vie du croyant. Il lappelle parfois Esprit de Dieu, ailleurs Esprit de Jsus-Christ ou Esprit du Fils. Cet Esprit nous renvoie donc sans cesse de lun lautre, nous relie aux deux autres personnes et nous font dcouvrir que nous sommes en rsonance avec la foi trinitaire.

    Parler de la Trinit cest parler de la diversit de Dieu. Tous les livres du premier testament en tmoignent, chacun sa

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    manire et chaque fois nous dcouvrons un Dieu autre. Puissant et magnifi que ou proche et intime, un Dieu qui se rvle dans la grandeur de la cration , mais aussi dans le faible souffl e, le silence tnu dans lequel Elie le reconnat. Cest un Dieu personnel et un Dieu universel, un Dieu qui refuse de pouvoir tre nomm parce que mettre un nom sur quelquun, cest le possder et que Dieu ne peut tre possd. Un Dieu dont tout le livre npuise ni le visage ni les interventions.

    Dans les Evangiles, nous avons de mme de multiples fi -gures de Jsus. Il est loint de Dieu au baptme. Il soumet les esprits mauvais. Il gurit par sa puissance les malades. Il ouvre les yeux des aveugles et fait entendre les sourds. Il est aussi le Christ souffrant de Gethsmane et puis le Christ sans armes et dnud du Mont des Oliviers. Il est encore celui qui annonce son retour auprs du Pre et qui discourt sereinement avec ses disciples aprs leur avoir lav les pieds comme un vulgaire serviteur, un esclave de dernier rang. Parler de la Trinit cest bien davantage quune rponse, un questionnement sur la relation vivante qui existe entre le Pre et le fi ls, entre eux et avec lEsprit. Cela ne peut tre rduit des formules. Et les Pres de lglise affi rmaient que la Trinit est dabord un sujet de contemplation et de mditation. Elle nous parle de la relation entre un Dieu tout autre et transcendant , un Dieu principe de vie pour toutes les cultures et toutes les gnrations, un Dieu rvl en un homme historique : Jsus de Nazareth. Et cest par lEsprit que nous pouvons en approcher tout le sens.

    Parler de la Trinit cest galement refuser de faire de Dieu une idole, un Dieu dfi ni, mis en formule, un Dieu nomm, un Dieu possd.Ainsi notre questionnement reste ouvert et nous laisse dans limpossibilit de lui donner une rponse satisfaisante. Une rponse clt un dbat et fermerait toute rfl exion ult-rieure.Parler de la Trinit cest aussi nous aider comprendre les relations humaines. Relations o les diffrences sont souvent mal reconnues. Ces relations qui se jouent entre lgalit et la dpendance. L aussi si nous accentuons un des facteurs les relations tournent mal comme la thologie

    peut tourner lhrsie si elle favorise trop le facteur d-pendance par rapport lune des personnes ou le facteur galit entre les trois personnes de la Trinit.Dans nos relations humaines galement si nous accentuons le facteur dpendance, nous crons des relations fondes sur lautoritarisme et le paternalisme. A loppos si nous ne retenons que le facteur galit, nous aurons des rela-tions humaines o chaque femme, chaque homme devient interchangeable et o la vraie personnalit de chacun est efface.

    Par contre la Trinit nous offre un modle relationnel o les deux facteurs dpendance et galit squilibrent et se vivent en tension. Cela peut nous aider vivre nos relations humaines que ce soit en famille, en couple, en glise ou dans le travail.

    Alors parler de la Trinit ? ou rejeter ce terme et les essais de dfi nitions ? La formulation nest sans doute pas bonne. Elle est pleine dquivoques. Mais elle a le mtrite dexister et tant que nous nen trouverons pas une meilleure, nous la conserverons, car cest elle qui rsume le mieux ce que nous comprenons de Dieu au travers de nos vies et de la Parole

    Et pour terminer une comparaison: pour dire la fois lidentit des trois personnes qui chacune a elle-mme plusieurs visages jaime penser des instruments de mu-sique. Chacun joue sa partition et pas celle de lautre: la voix de la clarinette nest pas celle du violon qui ne joue pas la partie du violoncelle. Chacune a son originalit et sa personnalit. Mais toutes ensembles sunissent pour une seule symphonie. Cest le miracle de laccord parfait dans la diversit. Cest le miracle de la symphonie : tous les ins-truments sunissent et saccordent pour former un seul son qui nous touche, nous transporte et nous dynamise.

    Cest peut-tre lappel, le dfi que nous lancent ces textes si diffrents : un univers de paix , une socit rconcilie, une glise unie, un lieu o chacun pouvant faire entendre sa petite voix puisse tre lcho de lamour de Dieu, manifest par Jsus-Christ et rvl par lEsprit saint

    Pasteur Jeanne Somer-Gotteland

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    Parlons simplement Cher ami,

    Ton dernier message mest bien parvenu. Tu me demandes sans cesse des nouvelles des chrtiens doutre frontires, et tu restes avide dinformations concernant les manires catchtiques de nos glises surs aux quatre points cardi-naux. Je me rjouis donc, rgulirement, de te faire parvenir les cogitations et exprimentations de nos voisins, afi n de te faire profi ter de la thologie pratique, pratique et l. Il me revient en mmoire une prsentation des Family clubs fi nlandais qui amnagent lglise un espace et un temps consacrs aux jeunes parents et leurs bbs, favorisant lclosion de liens communautaires particuliers. Tai-je dj parl mais oui, jen suis sr de lexplosion imaginative trs concluante de nos frres anglo-saxons ? Souviens ten : La Childrens Theology, qui se base sur la parole des enfants propos de Dieu. Prise au srieux, cette parole devient annonce de lvangile pour toute lglise !

    Une approche francophone est dailleurs disponible sur le DVD : Dieu, la parole aux enfants . Et puis le Godly Play, dans lequel lenfant met en scne et se trouve lui-mme acteur de lenseignement des Saintes critures. Je suis certain davoir dj insist sur limportance de lini-tiative Messy Church, organisation dun accueil interg-nrationnel en semaine, aprs lcole, aprs le boulot. Tu

    tais intress lpoque par cette formule qui propose, au jour choisi et avec laide des papis et mamies, une aide aux devoirs, un coin jeux, la prparation en commun dun repas simple et peu coteux runissant les familles, avant un moment cultuel imag et vivant ; lpoque, je tavais dit combien les familles se satisfaisaient de cette formule qui leur permettait de terminer la journe avec Dieu, le retour la maison se rsumant au bain et au dodo Et propos dintergnrationnel, il est dommage que ce mot compliqu en ait dcourag plus dun ! Linitiative de Dieu dans nos vies et Bible en lumire prnant un mme programme thmatique pour tous les ges de la commu-naut, reste une ide trs inspire Chaque gnration avance son rythme et selon des mthodes adaptes ; et ponctuellement, tout le monde se retrouve autour dune clbration, en ayant un bagage commun. Ne trouves-tu pas cela magnifi que ? En franais, toujours, tu tes laiss enthousiasmer par les Thopopettes de Romandie. Les marionnettes Tho et Popette entranent lair de rien les enfants dans des rfl exions profondes, sur leur vie, sur Dieu, sur le monde qui les entoure Attention, la collec-tion des DVD sest enrichie, ne manque aucun opus ! H, ah oui, a tu ne pourras pas lavoir oubli : les Minicells ! Personne ne te croit quand tu tmoignes de lintrt des bambins de 0 3 ans pour la thologie, et pourtant Et

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    le plus tonnant, cest que les parents se prennent au jeu, en partageant ces moments magiques avec leurs bouts dchou. Dailleurs, pour complter le tableau, concernant les tout-petits, je ne peux pas mempcher de te reparler des Cultes quatre pattes Attends, ouvre encore grand tes yeux et tes oreilles, et surtout, laisse-toi bousculer encore une fois : en Allemagne, Dortmund, un culte spcial pour les enfants qui prcdait le culte classique du dimanche matin a eu fi nalement tant de succs que le culte classique a t transform, et remplac par les Radieschenfi eber ! Prsenter lvangile et prcher avec des fruits, des lgumes et de simples serviettes en papier, faut oser ! La formule a un avantage : elle est bon march, et aprs le culte, on peut tout manger proprement Sais-tu que dans certaines contres, pas trop loignes, il existe des glises construites la taille des enfants ? Ils sy sentent bien, accueillis par Dieu avec la permission de Le clbrer leurs faons. Des manires catchtiques, il en existe beaucoup. Tout autour de nous, limagination est au pouvoir.

    Mais sais-tu ce qui mtonne le plus dans tout cela ? Cest quaprs avoir fait le tour de tout ce qui se fait ailleurs, je nai que peu dchos de ce qui se fait chez nous, lintrieur de nos frontires

    Je nose croire un seul instant quaucune initiative originale nait t mise en uvre dans notre glise. Cela ne se peut pas. Que notre catchse nous ne trouve pas au moins une expression belgo-belge, rpondant aux besoins de nos glises, non, cela ne se peut pas.

    Je tai crit ces quelques lignes propos de folies catch-tiques en cours chez nos voisins, jaimerais prochainement tcrire nouveau, pour menthousiasmer des folies cat-chtiques que toi, tu auras inaugures ici, dans ton glise, et dont tu pourras tre si fi er que tu tempresseras den parler ! Ne laisse pas cachs tes trsors. tonne-moi, et sur-tout, tonne-toi toi-mme, et que nous puissions en faire profi ter nos frres en Christ : Regardez ce qui se fait chez nous, voyez de quelles faons innovantes et effi caces nous proclamons lvangile !

    Je tenvoie mes salutations fraternelles, sign : ton ami de toujours, MPT.

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    Bible ouverte

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    www.protestants.org Fdration protestante de France

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    Lecture suiviePrier

    avec les Psaumes

    Dimanches et ftes*

    Aussitt l'aveugle retrouva la vue et se mit suivre Jsus sur le chemin. (Marc 10.52)Aussitt l'aveugle retrouva la vue et se mit suivre Jsus sur le chemin. (Marc 10.52)

    V 1 2 Corinthiens 6.147.4 45S 2 2 Corinthiens 7.5-16 46

    D 3 2 Corinthiens 8.1-15 22Actes 9.26-311 Jean 3.18-24Jean 15.1-8

    L 4 2 Corinthiens 8.16-24 47Ma 5 1 Samuel 15.1-16 48Me 6 1 Samuel 15.17-35 49J 7 1 Samuel 16.1-23 50V 8 1 Samuel 17.1-11 51S 9 1 Samuel 17.12-25 52

    D 10 1 Samuel 17.26-37 98Actes 10.25-481 Jean 4.1-11Jean 15.9-17

    L 11 1 Samuel 17.38-54 53Ma 12 1 Samuel 17.5518.5 54Me 13 1 Samuel 18.6-16 55

    J 14 Ezchiel 3.1-15Marc 16.9-20 47Actes 1.1-11Ephsiens 4.1-13Marc 16.9-20

    Ascension

    V 15 1 Samuel 18.17-30 56S 16 1 Samuel 19.1-7 57

    D 17 1 Samuel 19.8-24 103Actes 6.1-7 1 Pierre 2.4-10Jean 14.1-12

    L 18 1 Samuel 20.1-23 58Ma 19 1 Samuel 20.2421.1 59Me 20 Psaume 59 60J 21 Psaume 60 61V 22 Psaume 61 62S 23 Esae 44.1-5 Marc 1.6-11 63

    D 24Actes 2.1-11 Galates 5.16-25 Jean 15.26-27 ; 16.12-15

    104Actes 8.5-171 Pierre 3.15-18Jean 14.15-21

    Pentecte

    L 25 1 Samuel 16.1-13 1 Corinthiens 12.1-11 64Ma 26 Jol 1.1-20 65Me 27 Jol 2.1-17 66J 28 Jol 2.18-27 67V 29 Jol 3.14.8 68S 30 Jol 4.9-21 69

    D 31 2 Corinthiens 9.1-15 33Deutronome 4.32-40Romains 8.14-17Matthieu 28.16-20

    L 1 2 Corinthiens 10.1-18 70Ma 2 2 Corinthiens 11.1-15 71 Ascension Me 3 2 Corinthiens 11.16-33 72J 4 2 Corinthiens 12.1-10 73V 5 2 Corinthiens 12.11-21 74S 6 2 Corinthiens 13.1-13 75

    D 7 1 Samuel 21.2-16 116Exode 24.3-8Hbreux 9.11-15Marc 14.12-26

    L 8 1 Samuel 22.1-23 76Ma 9 1 Samuel 23.1-18 77Me 10 1 Samuel 23.19-28 78J 11 1 Samuel 24.1-23 79V 12 1 Samuel 25.1-22 80S 13 1 Samuel 25.23-44 81

    D 14 1 Samuel 26.1-25 92Ezchiel 17.22-242 Corinthiens 5.6-10Marc 4.26-34

    L 15 1 Samuel 27.128.2 82Ma 16 1 Samuel 28.3-14 83Me 17 1 Samuel 28.15-25 84J 18 1 Samuel 29.1-11 85V 19 1 Samuel 30.1-15 86

    S 20 1 Samuel 30.16-31 87

    D 21 1 Samuel 31.1-13 104Job 38.1,8-112 Corinthiens 5.14-17Marc 4.35-41

    L 22 Jean 11.1-16 88Ma 23 Jean 11.17-44 89Me 24 Jean 11.45-57 90J 25 Jean 12.1-19 91V 26 Jean 12.20-36 92S 27 Jean 12.37-50 93

    D 28 Jean 13.1-38 30Ezchiel 18.21-32 2 Corinthiens 8.7-15Marc 5.21-43

    L 29 Jean 14.1-14 94Ma 30 Jean 14.15-31 95

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    Aujourdhui, de plus en plus de personnes semblent se tracasser. Linquitude, le stress et les burn-out sur-viennent rgulirement et font lobjet de plus en plus de publicit. Les missions tl, articles, discussions, publicits en parlent et ne cessent de proposer des remdes, analyses de causes et conseils.

    Mais reconnaissons-le, cest dans lre du temps dtre stress. Tout nous y invite.

    La socit de consommation nous appelle vouloir, res-sentir des besoins. Ce sentiment doit recevoir une rponse et nous ressentons un poids de ce que lon peroit comme une responsabilit.

    La diversifi cation des activits, la cration de besoins gran-dissant proportionnellement avec lacquisition du confort, la multiplication et la simplifi cation des informations allant de pair avec la complexit des choix, tout cela pousse notre cerveau, nos nerfs, bref, la gestion de notre personne, bout.

    Alors on nous dit de rester zen .

    Dautre part, la perte de foi en Europe occidentale force les gens combler ce manque. Parce que reconnatre Dieu aurait un cot (remettre en question sa propre pense ainsi que la justifi cation de ses choix quotidiens), lhomme se tourne vers des solutions dont il serait lui-mme le moteur. Frlant lgocentrisme, cest mme lche, fi nalement, car il na pas de compte rendre lui-mme. Nous sommes tous concerns, lhomme peut avoir piti de lui-mme, devant cet chec cuisant. Lhomme cherche dsesprment la solution tout ce stress.

    Alors, on lui dit de rester zen .

    Mais rester zen , quest-ce que cela veut dire ? Personnellement, je trouve que a na pas vraiment de sens. Cest tenter de trouver des formules magiques dont le personnage central et lacteur unique est lhomme lui-mme. Les meilleures thrapies du monde pour la gestion

    du stress, la psychologie, lapprentissage dune attitude plus calme, ou dautres techniques sont certes utiles et intres-santes. Elles sont parfois une mdecine indispensable. Mais jamais elles natteindront le niveau de satisfaction quelles pourraient si paralllement et prioritairement cela, le cur de lhomme lchait prise sur ce quil croit contrler de sa vie et sil acceptait de remettre en question ses forces, ses besoins, ses priorits pour Dieu. Ce nest pas facile et loin dtre thorique.

    Car ne pas penser Dieu, ne pas vouloir en parler, ne pas faire leffort de chercher en Lui une solution crdible tous nos problmes cest facile. Ce choix, nous le faisons sans nous en rendre compte. Simplement parce que cela ne requiert rien. Pas deffort. Mais il faut alors accepter que rester zen soit entirement de notre responsabilit.

    Par contre, vouloir penser Dieu, Le dsirer, vouloir en parler, se poser des questions son sujet, chercher en Lui ce qui pourrait nous aider, nous apporter des solutions, reconnatre que nous ne mritons pas ce que nous avons, cette attitude intrieure est un effort quotidien. Un effort dont les fruits sont incomparables. Soudain, lexpression essayer de rester zen perd tout son sens. Faire confi ance en Dieu est le rsultat, ltape naturelle vers laquelle on tend, dune vie ainsi vcue.

    Quand jai su que je devais crire un article sur la notion de zen attitude , jai instinctivement pens tout ce que lhomme peut mettre en place dans sa vie, ses pen-ses et ses choix pour garder le contrle de ses motions et avancer dans les tapes de sa vie. Et si cet article tait

    une occasion pour regarder dans la boutique de Dieu Lui-mme ? Et lui, a-t-Il mieux nous proposer (que nous-mme) pour atteindre ces objectifs ?

    Simon-Pl Schmmer

    lace aux jeunes

    Restons zen

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    ible ouverte

    Voici des femmes dont lhistoire a re-tenu le nom : elles sappellent Mahla, Noa, Hogla, Milka et Thirsa

    Ce sont cinq surs. Elles font partie de la deuxime gnration qui suit Mose dans le dsert Des annes de dsert. Des annes entre la lib-ration dgypte et lentre en terre de Canaan. Des annes de chemin pour ce peuple de passage Et cest bien de passage, de transmission, quil est question dans cette histoire : transmission dun hritage. La racine abar qui donne le verbe faire pas-ser , sous-entend une ide de trans-mission de patrimoine, mais est aussi la racine du nom du peuple, hbreu , car le peuple tait form de nomades ; peuple voyageur, peuple de passage et de traverse.

    Le livre des Nombres, sans doute le dernier du pentateuque avoir t crit, pendant ou aprs lexil Babylone, rend compte, avec lvoca-tion de ce temps de dsert, de la sub-tile question de la transmission, et des lois qui doivent la rgir.

    Il y a donc un hritage transmettre : ce que nous avons reu de Dieu. Ce passage biblique illustre une situation o tout le monde nest jamais gal devant le droit de transmettre. Dans le systme patriarcal, les femmes en sont exclues. Mais ny-a-t-il pas dans nombre de systmes sociaux des personnes qui restent exclues du droit de transmettre, des personnes cartes de lhritage commun si fort que soit leur dsir de fi dlit ce qui a t donn, si ardent leur dsir de le passer aux gnrations suivantes? Un

    groupe qui est menac dtre priv du plein exercice de ce quil dsire, de ce quoi il se sent appel : transmettre, donner son tour ce quon a reu, ce qui fait vivre : une terre, un nom, une parole, ou la Parole. Il y a une tribu, un groupe dont lhistoire risque dtre retranche de lensemble de la com-munaut.

    Ici, ce groupe, ce sont ces femmes : Mahla, Noa, Hogla, Milka et Thirsa, les fi lles de Celofehad. Leur pre est mort, sans fi ls, il ny a quelles, les fi lles. La cause est entendue : les femmes ne peuvent pas entrer dans la chane de transmission dun hritage. Et pas nimporte quel hritage : il sagit de lier son nom une part de la terre promise par Dieu, la terre dont Dieu affi rme (Lev 25,23) quelle nappartient nul autre qu Lui. Le nom de leur clan se perdra, il sera retranch, mis lcart du peuple, et donc mis lcart de Dieu. Elles rejoindront la grande cohorte des anonymes, avec toutes celles et ceux dont on a dcid quils nont rien apporter aux gnrations prsentes et futures. Rien ne peut tre reu de ceux-l : ni leur nom, ni leur tmoignage, ni leurs talents, ni leur travail, ni leur service.

    Mais cest normal, pense le peuple. Rien de personnel, rien contre elles, voyez-vous Le problme nest pas ce quelles ont fait (elles nont rien fait), ni ce que leur pre a fait (le texte insiste l-dessus), le problme, cest ce quelles sont et peuvent diffi cilement faire semblant quelles ne sont pas : des femmes, en loccurrence. Et les femmes nhritent pas. Cest comme

    a, cest la Loi. Tout le monde ne peut pas transmettre. Peut-tre que tout le monde nen est pas digne, que tout le monde nest pas assez bien pour a ? Ou peut-tre, tout simplement, que cest la volont de Dieu.

    Tout juste avant, au chapitre 26, Dieu demande Mose de faire un recensement en vue du partage de la terre promise. Le partage doit tre quitable : la terre sera distribue proportionnellement au nombre des membres des tribus dIsral, ces douze tribus (composes de clans, de familles) qui descendent de lun des douze fi ls de Jacob (1R 18,31). Mais dans la gnalogie, comme dans le recensement, seuls interviennent les hommes. Alors, puisque le d-funt Celofehad na pas eu de fi ls, son clan ne peut plus hriter. Ce sont les lois dIsral, mais il ny a rien de bien exceptionnel l-dedans : dans tous les peuples environnants, la mme exclusion des femmes est de rigueur. La seule diffrence entre Isral et les autres, cest quIsral reconnat avoir reu ses lois de Celui qui est, YHWH, le Dieu librateur qui a parl Mose au buisson ardent. Le Dieu qui a un nom transmettre, et qui le transmet en faisant alliance avec ce peuple-l. Ou alors seulement avec les hommes de ce peuple-l. En tout cas, cest ce dont sont persuads les hommes : les chefs claniques et religieux de la com-munaut, Elazar le prtre, et Mose.

    Le problme, cest quelles ne se laissent pas faire, Mahla, Noa, Hogla, Milka et Thirsa Elles se lvent, elles sapprochent de Mose debout,

    Les lois de Dieu ne sont pas immuablesNb 27, 1-11 - Les fi lles de Celofehad

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    Mosaque N 6

    devant toutes les autorits civiles et religieuses, lentre de la Tente de la rencontre, l o Dieu vient parler lhumanit, et elles disent : Notre pre est mort dans le dsert, comme les autres pres de sa gnration. Nos cousins, mles, hriteront de leurs pres et lhritage sera transmis, mais nous, nous nhriterons pas, et lhri-tage ne sera pas transmis. Le nom de notre pre sera retranch de son clan. Pourquoi? En se tenant aussi prs de la tente de la Rencontre, o seul Mose pouvait rencontrer Dieu, elles prennent une position audacieuse, mais sans aucune violence. Tout au plus font-elles preuve dune remar-quable solidarit dans laction: elles agissent ensemble.

    Elles ne se rvoltent mme pas. Elles posent avec respect une question por-te par une exigence de justice. Mais leur proccupation premire nest pas quon ne les traite pas injustement, elles. Car ce quelles demandent, elles ne le demandent pas pour elles, non ; elles demandent le droit de trans-mettre parce que ce quil y a trans-mettre est beau et bien : Celofehad, le nom de leur pre, reprsente une part entire de lhritage du peuple de Dieu.

    On imagine Mose un peu gn aux entournures devant linsistance de

    ces femmes fortes, belles, debout, indignes et dignes. Va-t-il convoquer tous les chefs de clan ? Va-t-il organiser une assemble synodale pour voir sil faut accder la demande saugrenue de celles qui veulent avoir leur parole et leur place dans le peuple vivant qui transmet lhritage de Dieu ? Faut-il changer la loi pour donner une place ces femmes dans la grande histoire de la transmission ? Peut-on changer la loi qui vient de Dieu ? On en entend dj qui murmurent, de toute bonne foi, dans les derniers rangs : Est-ce que Dieu change davis ? Nous perdons notre temps. Quelles se rsignent et nous serons tranquilles.

    Alors, Mose se tourne vers Dieu, et porte la question devant Dieu.

    Et Dieu rpond Mose. Il reconnat que ces femmes parlent juste , droit, exact, vrai. Ce qui est parfois traduit par elles ont raison . En deux mots, devant leur parler vrai , Il reconnat quelles ont leur place.

    Dieu dclare alors quon doit donner aux fi lles de Celofehad ce quelles demandent. Mais il ne sagit pas seu-lement de faire plaisir quelques personnes, il sagit de lever complte-ment linjustice. Le cas particulier de ces quelques femmes sera loccasion dune loi gnrale pour tout le peuple.

    Nous croyons parfois que les lois de Dieu sont immuables. Mais ici, nest-ce pas Dieu lui-mme, qui, en reconnaissant que la demande de ces femmes est lgitime, nous montre quune loi peut parfois, et parfois doit, changer ? Dieu donne ainsi voir toute la puissance de son nom dtre : Dieu qui est, non pas immuable, mais Dieu en mouvement dtre constant, mouvement de justice et de gnro-sit, de vie, dlargissement, douver-ture, dinclusion plutt que de rejet. mu par la demande des femmes au dsert comme Jsus le sera plus tard par la supplique dune Cananenne. mu, en mouvement, mobilisateur. La transmission de ce qui est juste et bon est au bnfi ce de ce mouvement de Dieu.

    Franoise NIMAL, pasteure propo-

    sante Verviers Hodimont

    Rfrences utilises :

    Thomas RMER, Nombres , in : J.-D. MACCHI, C. NIHAN, d., Introduction lAncien Testament, Genve, Labor et Fides, 2004, p. 198-209.Florence COUPRIE, Nombres 27,1-11 : Qui peut hriter, transmettre ? , in Lire et Dire n 104, pp. 3-13.

    Les lois de Dieu ne sont pas immuables (suite)Nb 27, 1-11 - Les fi lles de Celofehad

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    Deux cents ans nous sparent de cette effroyable bouche-

    rie que fut la bataille de Waterloo. Les conditions furent

    fort mauvaises : la pluie torrentielle des 16 et 17 juin avait

    effectivement chang en boue une grande partie du terrain.

    Les Prussiens navanaient qu 2,5 km lheure. Certains

    carrs anglais subirent treize attaques successives. Les artil-

    leurs britanniques taient en mesure datteindre par leur tir

    Napolon et son tat-major. Wellington refusa de les laisser

    tirer, disant que ce ntait pas le rle dun gnral de tirer

    sur un autre gnral.

    Mme si divers monuments ponctuent la fameuse plaine;

    aucun cimetire militaire ne rompt le paysage brabanon.

    Juin 1815 fut un mois particulirement chaud et pour vi-

    ter tout danger dpidmie, des mesures exceptionnelles

    furent prises. Rquisitionns les agriculteurs du Brabant

    wallon manuvrant leurs chevaux de labour, rassemblrent

    les cadavres humains et chevalins en dnormes bchers

    pour en disposer par le feu. Ainsi aucun cimetire ne fut

    organis.

    Larme britannique comptait des aumniers parmi ses

    rangs, mais uniquement des Anglicans. Aucune autre dno-

    mination ny tait reprsente, privilge rserv la seule

    glise dAngleterre, le feld-marshall Wellington avait en

    effet des ides fort prcises quant la raison dtre et de

    lutilit dune aumnerie. Linstruction religieuse tait selon

    lui le grand soutien de la discipline militaire et un adjuvant

    puissant du maintien de lordre. Il voulait disposer de pas-

    teurs normaux et raisonnables et pourtant larme avait

    besoin dvanglistes fougueux prchant le salut de faon

    simple et directe. Seuls des pasteurs expriments auraient

    vraiment fait laffaire. Laumnerie la solde minime natti-

    rait que les idalistes la vocation profonde ou des pauvres

    ayant un certain intrt sengager. En rgle gnrale, les

    aumniers militaires taient mal lotis par rapport leurs

    collgues civils.

    Ces pasteurs militaires navaient pas endoss luniforme.

    Une quivalence en grade ne leur fut accorde quen fvrier

    1816 et, par comparaison, les chapelains de rgiments furent

    1815 Waterloo 2015

    e ci, de l e ci, de l

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    Mosaque N 6

    assimils aux capitaines et les chapelains de brigade aux

    majors. Portant laccoutrement dun gentleman anglais de

    lpoque, les aumniers accomplirent leur ministre en

    costume civil . Assistant les mourants, consolant les bles-

    ss, rassurant les dsempars, notant les dernires volon-

    ts transmettre aux familles, encourageant les estropis

    poursuivre avec vaillance, les chapelains avaient dinnom-

    brable tches accomplir. Hors bataille, tous les dimanches,

    la troupe tait assemble pour la Church parade le culte

    de lunit runie autour des tambours empils faisant offi ce

    de chaire de vrit. La prdication destine des hommes

    voyant la mort de prs, se devait dtre robuste, pratique

    et cible. LEvangile pouvait alors sappliquer dans toute sa

    pertinence virile. A vrai dire un ministre spcialis.

    Le Duc de Welllington se mfi ait autant des offi ciers blas-

    phmateurs, mprisant les choses saintes que de ceux qui

    prchaient et formaient des groupes de prires et ddi-

    fi cation. Le Duc de fer ne les considrait ni les un, ni les

    autres comme de parfaits gentlemen. Il laissait poindre

    son ressentiment surtout lgard des non-conformistes.

    Il napprciait gure les militaires mthodistes, car il re-

    doutait que la fraternit chrtienne entre offi ciers et sol-

    dats adeptes de Wesley aille mettre la discipline mal. Il

    comptait sur les aumniers anglicans pour les tenir lil.

    Diffrents taient les dsirs de Wellington et les ncessits

    relles des militaires.

    Gnralement les chapelains anglicans et les militaires

    mthodistes sentendaient assez bien. Les premiers par-

    ticipaient aux runions de prires des seconds et les non-

    conformistes recevaient la communion des mains des

    ministres de lglise dAngleterre. Le phnomne des cel-

    lules de prires tait un aspect non ngligeable de la vie

    religieuse des soldats. Des groupes mthodistes, anglicans

    et presbytriens coexistaient. Le plus fameux fut celui de la

    1re Division britannique, qui prit naissance en septembre

    1809 Badajoz en Espagne et continua ses activits pendant

    toute la campagne continentale.

    Latmosphre religieuse variait beaucoup dun rgiment

    lautre. Elle dpendait surtout de lattitude du colonel,

    mais tenait aussi la vitalit des petits groupes doffi ciers

    et de soldats, qui au milieu des dangers des combats et de

    la vie des cantonnements, nhsitaient pas exprimer leurs

    opinions chrtiennes et vivre leur foi. Leurs noms sont

    oublis pour la plupart et les marques de leur tmoignage

    ont disparu. Ils illustrrent un aspect de la vie religieuse et

    militaire de larme britannique dans la premire moiti

    du XIXe sicle.

    Faut-il rappeler quun tiers seulement des hommes sous les

    ordres de Wellington, en juin 1815, taient britanniques ? Le

    restant tait constitu par les troupes hanovriennes (dont

    les aumniers protestants sappelaient C. H. Gundell, H.

    A. Meyer, F. A. PHSE et H. F. Rambeke) ; le contingent de

    Brunswick, celui de Nassau, les troupes hollando-belges

    et les Nassauviens en service hollandais soit un total de

    70.000 hommes.

    Laumnier en chef Samuel Briscall (1788-1848), qui jouis-

    sait de lamiti de Wellington avait particip toute la

    Campagne de la Pninsule ibrique. Ds 1814, il fut le chape-

    lain personnel du Duc. Il stait fait valoir en insistant pour

    que chaque tu militaire ait le droit son propre linceul et

    de ne pas tre jet moiti nu dans une fosse commune.

    Lors du fameux bal donn Bruxelles, la veille de la bataille,

    la duchesse de Richmond avait inscrit Brixall comme

    1815 Waterloo 2015 (suite)

    De ci, de l

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    Juin 2015 Mosaque

    dernier sur sa liste dinvits. Au moment o les danseurs

    se sont disperss pour rejoindre leurs units respectives,

    un jeune homme se prsenta au Duc de Wellington pour

    le guider travers la fort en vitant les routes et gagnant

    des heures de trajet. Il sagissait de John Roberts-Jones,

    anctre dune clbre famille protestante bruxelloise qui

    connaissait fort bien la rgion. Le corbillard emplum utilis

    pour la dernire fois lors des funrailles de la reine Astrid

    sortait de ses ateliers.

    Les aumniers britanniques prsents la bataille de

    Waterloo soit plus prcisment du 15 au 18 juin 1815, taient

    laumnier en chef Samuel Briscall et les aumniers de bri-

    gade C. G. Stonestreet (1re) W.G. Cautley (2e), E. C. Frith (3e),

    C. Dayman (4e) M. James (7e). Les brigades des aumniers

    R. W. Tunney et G. W. Kilvington, ne sont pas connues.

    De nombreuses familles bruxelloises adoptrent un bles-

    s, qui souvent mourait en ville. Il ressort quen labsence

    des aumniers militaires, qui neurent ni loccasion de suivre

    les blesss dissmins dans lagglomration bruxelloise, ni

    de clbrer le service funbre de ceux qui avaient succomb

    leurs blessures, lglise du Muse sauta dans la brche.

    Le pasteur Jean-Pierre Charlier prsida la liturgie de ces

    ensevelissements au cimetire protestant hors la porte de

    Louvain, dont lharmonieuse ordonnance tait renomme.

    Citons le gnral Sir W. Ponsonby, le major W. Lloyd, le capi-

    taine C. W. Grant et le major A.J. Maclean.

    La bataille de Waterloo, que certains allrent jusqu inti-

    tuler une victoire protestante contribua sa faon

    rinstaurer les cultes protestant et anglican dans le tissu

    urbain de notre pays. Les aumniers britanniques veillrent

    prenniser les services Bruxelles et soccuper de leurs

    ouailles civiles et le pasteur Albert Goedkoop de Gand et

    de Horebeke visita les blesss militaires dans les hpitaux

    civils.

    Un tranger retour des choses relie la victime au grade le

    plus lev des forces allies lors de la bataille de Waterloo

    avec lactuelle glise piscopalienne All Saints Church de

    Waterloo. En effet, sir William Howe de Lancey, un offi cier

    amricain dascendance huguenote fut bless par un boulet

    de canon. Aprs la bataille, il fut transport dans une grange

    et retrouv par son pouse, partie sa recherche, dans

    une maisonnette, dont le site concide avec lglise dau-

    jourdhui. Le lieu du dcs de cet piscopalien amricain

    devenant lemplacement dune communaut de la mme

    dnomination! Il fut avec son pouse Lady Magdalene Hall,

    le couple le plus romantique du dbut du XIXme sicle.

    Charles Dickens fut fort attrist par le sort tragique de ces

    jeunes maris, frapps 106 jours aprs la bndiction de

    leur mariage. Sir Walter Scott sinspira de Lady Magdalene

    pour son personnage de Lucy Ashton dans the Bride of

    Lammermoor, suivi par Donizetti qui composa son opra

    Lucia di Lammermoor. Malgr les soins diligents de son

    pouse, De Lancey mourut et fut enterr au cimetire pro-

    testant de Saint-Joost-ten-Noode. En 1889, sa dpouille fut

    transfre dans la crypte du Monument aux Britanniques

    tombs Waterloo, rig dans le champ de repos dEvere

    daprs les dessins de Jacques de Lalaing, artiste protestant.

    La pierre tombale dorigine de ce quartier-matre gnral

    des armes britanniques y a t transfre.

    Conscients de limportance de la victoire de Waterloo, les

    Eglises protestantes chez nous veillrent clbrer des

    cultes commmoratifs pour souligner la libert retrouve.

    A Bruxelles, la Place redevenue royale vit un rutilant au-

    ditoire chanter les louanges de lEternel : le plus grand culte

    en plein air depuis les prches au vert de la Rforme.

    H. R. BOUDIN.

    Note : Les esquisses biographiques des aumniers ayant

    particip la Bataille de Waterloo se trouvent sous leur

    nom dans le Dictionnaire historique du protestantisme et

    de langlicanisme en Belgique du XVIe sicle jusqu nos

    jours., Bruxelles, 201, Editions PRODOC et MMograMes.

  • 16PAGE

    Mosaque N 6

    Les 26 et 27 mars 2015, la Confrence

    des glises Protestantes des Pays

    Latins dEurope (CEPPLE) sest ru-

    nie Lausanne autour du thme

    Religions et mdias : un couple

    impossible ? . Loccasion de r-in-

    terroger des vidences en matire

    de communication, de constater des

    problmatiques similaires et denvisa-

    ger lavenir avec confi ance. Loccasion

    aussi de participer la table-ronde

    Dieu nexiste pas dans mon journal

    , clbrant les 10 ans de lagence de

    presse Mdias Pros.

    Ne faisons pas sparment ce que

    nous pouvons faire ensemble est la

    devise de la CEPPLE, qui rassemble

    depuis 1950 des glises de Belgique,

    France, Suisse, Italie, Espagne et

    Portugal. Et il est vrai que la discussion

    nous amne reconnatre que nos dif-

    frentes glises sont confrontes aux

    mmes constats et questionnements.

    Doit-on tre pro-actif ? Autrement dit,

    doit-on aller nous-mmes vers les m-

    dias pour informer ? Soyons lucides,

    si nous nallons pas vers les mdias,

    les mdias ne viendront pas nous.

    Le cas de la Belgique est semblable

    celui des pays voisins : on oublie

    trop souvent les protestants issus de

    la Rforme magistrielle pour par-

    ler essentiellement des catholiques

    et des musulmans, dans des termes

    parfois voyeurs et souvent peu rensei-

    gns. Le sociologue Philippe Gonzalez

    dmontrait ainsi lors de la table-ronde

    que, pour la Suisse francophone, les

    mdias parlaient essentiellement

    de questions de morale sexuelle et

    de pdophilie concernant lglise

    catholique et de terrorisme concer-

    nant le monde musulman, oubliant

    allgrement un tiers de la population

    romande, de confession rforme.

    Les journalistes, svrement pris

    partie lors de cette table-ronde, se

    sont dfendus en expliquant que les

    mdias sont le miroir de la socit :

    mais sommes-nous uniquement ani-

    ms par nos peurs ? Navons-nous que

    cela dire ?

    Alors, quels objectifs de communica-

    tion ? Notre glise peut tmoigner

    dun souci solidaire du monde. Ne

    cherchons pas communiquer uni-

    quement parce que lglise catho-

    lique communique, cdant ainsi au

    complexe du petit frre (ou de la

    petite sur, plutt ) ! Faire savoir que

    les protestants belges existent, oui.

    Mais aussi et surtout faire savoir que

    nous sommes concerns par ce qui se

    passe dans notre pays. Notre tmoi-

    gnage passe aussi par notre engage-

    ment citoyen. On parle souvent de

    ne pas rompre la communion avec les

    glises-surs. Mais ne rompons pas

    non plus la communion avec le monde

    qui nous entoure.

    Quels publics ? Mme si nous ne

    sommes pas censs tre proslytes,

    nous pouvons raisonnablement pen-

    ser que le protestantisme nintresse

    pas que les protestants. Chrtiens

    curieux, voisins, amis, dautres que

    nous peuvent apprcier notre faon

    de faire rsonner lvangile. Alors

    laissons traner notre exemplaire

    de Mosaque : dans la salle dattente

    de notre mdecin, sur le fauteuil de

    lautobus... Si nous avons termin de

    le lire, il est temps den faire profi ter

    dautres.

    Les problmes que nous nous

    posons disent quelque chose de la

    socit que nous voulons construire

    , affi rmait encore le sociologue

    Philippe Gonzalez. Il en va de mme

    pour lPUB : Les problmes que nous

    nous posons disent quelque chose de

    lglise que nous voulons construire.

    Voulons-nous btir une glise de la

    concurrence ou une glise de la pr-

    sence ? Une glise de la discipline ou

    une glise du rayonnement ? Une

    glise de lirrprochabilit ou une

    glise du tmoignage ? Dans la vie, il

    faut faire des choix. La crdibilit de

    notre tmoignage est ce prix.

    Franois Thollon-Choquet

    Le CEPPLE, confrence 2015 Les problmes que nous nous posons disent quelque chose de lglise que nous voulons construire.

    De ci, de l

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    Juin 2015 Mosaque

    Dans ce monde qui change toujours plus rapidement, o et comment voyons-nous lEsprit de Dieu luvre ? De quelle manire lglise peut-elle se laisser guider par lEsprit afi n de participer cette uvre et ainsi participer la mission de vie de Dieu ? Voici des questions extrmement importantes auxquelles lglise est actuellement confronte. En 2013, le Conseil cumnique des glises a publi une nouvelle dclaration de mission intitule Ensemble vers la vie : mission et vangli-sation dans des contextes en volution . Ce document met en avant des questions telles que celles susmentionnes et essaie daider lglise trouver des rponses ces interrogations. Il ne sagissait cependant que dune bauche pour satteler ces questions. La commission du Conseil cumnique des glises qui se penche sur ces matires souhaite maintenant se consacrer aider lglise rpandre lesprit de ce document. Il sagit de la Commission de Mission et dvanglisation (CME) dans laquelle jai eu lopportunit de reprsenter lEPUB. Du 16 au 20 mars, nous nous sommes runis Genve autour de cette thmatique. La mission depuis les marges de la so-cit constituait un thme important. De tout temps, lglise a principalement voulu prcher lvangile depuis une position privilgie dun point de vue social, politique et conomique et lui donner la forme dun mouvement allant vers les marges de la socit, quelles soient locales ou mondiales. Cependant, les importants changements, quils surviennent au niveau mondial, comme la migration, ou au sein du christianisme, ont modifi cette relation. Le centre du christianisme semble maintenant se trouver davantage dans des lieux que lglise considrait auparavant comme des postes de mission . Une question essentielle est maintenant de savoir quel est limpact de ces changements sur la mission de lglise, aussi bien au niveau local que mondial. De plus en plus les glises locales font face condition de vouloir tre en rapport avec leur entou-rage, aux dfi s provoqus par des phnomnes interculturels et multireligieux au sein de la socit. Quelle place lglise donne-t-elle aux marges de la socit ? Sont-elles considres comme les postes de mission ? Ou constituent-elles juste-ment le point central aux yeux de lglise ? Ou peut-tre nest-il pas sain et responsable de parler de centre et de marges, mais devons-nous davantage faire disparatre les cloisons entre les deux ? La dfi nition proprement dite des marges de la socit est galement chaque fois diffrente selon le contexte. Une attention toute particulire tait consacre aux personnes marginalises en raison de leur invalidit.

    Pour raliser le travail de la commission dans les annes venir, quelques groupes de travail ont t mis sur pied et doivent contribuer au traitement des questions et proposer des points de rfrence pratiques lglise. Un de ces groupes de travail se concentre sur lorganisation de la Confrence sur la mis-sion et lvanglisation qui aura lieu en 2018. Un autre groupe laborera de manire plus prcise le langage, souvent encore un peu abstrait et conceptuel, de Ensemble vers la vie afi n de le rendre plus concret et plus pratique. Le troisime groupe se charge du thme vanglisation et Disciples . Le dernier groupe se consacrera au thme Justice et Hospitalit . Parfois, nos conversations entre chrtiens peuvent donner limpression que nous lisons tous une Bible diffrente. Il existe toujours des conceptions et des interprtations diffrentes ; la division semble de ce fait plus vidente que lunit. Cela peut rendre la collaboration diffi cile. Cest justement pour cette raison que jai vcu de manire trs particulire la runion de cette commission. Les reprsentants provenaient de tous les horizons ecclsiastiques : des rforms, des pentectistes, des vangliques, des catholiques, des mthodistes, des ortho-doxes et bien dautres. De quoi sattendre ce quil soit diffi -cile de parvenir un consensus. Il sest avr que ctait tout le contraire. Pendant toute une semaine, nous avons parl en dtail de lglise, de la thologie et de la foi. Et ce, sans aucune grossiret, ni aucun moment de ngativit, dhostilit ou de dsaccord. Je crois que la raison principale de cette atmos-phre est que la mission de Dieu, dans laquelle il souhaite engager son glise, tait centrale. Nous nous sommes runis, car nous dsirions servir le mme Dieu et le mme monde, aider la mme glise tre une lumire pour ce monde. L o de telles choses se produisent, il existe normment de possibilits. Si nous nous mettons ensemble en chemin la recherche de la voie de Dieu, de la direction de lEsprit de Dieu et du travail dont Il nous charge, nous pouvons aller plus loin. L, nous pourrons mettre de ct ce qui nous divise et nous concentrer sur ce qui est bon pour ce monde, sur ce quoffre la vie et sur ce qui fait honneur au nom de notre Seigneur Jsus Christ. Je terminerai en employant les derniers mots d Ensemble vers la vie : Nous nous consacrons, avec humilit et espoir, la mission de Dieu, qui recre et rconcilie. Et nous

    prions : Dieu de la vie, guide-nous dans la justice et la paix.

    Hans Bronsveld,

    traduction Kvin Donfut

    La mission depuis les marges de la socitRapport du reprsentant de la Commission de Mission et dvanglisation du Conseil cumnique des glises

    De ci, de l

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    Mosaque N 6

    De ci, de l

    Depuis un bon nombre dannes maintenant, lEPUB a un lien vritable avec lglise Rforme en voie dunion en Afrique Australe, en gros, bien que ce ne soit pas tout fait correct, plu-tt avec lglise Rforme de popu-lation noire en Afrique du Sud. Nous avons t les premiers reconnatre la Confession de Belhar et la reprendre dans nos textes de rfrence. Ce qui se concrtise aussi dans le soutien un certain nombre de projets de lURC-SA : dune part un journal et dautre part des programmes pour laide aux malades du SIDA.

    Ces chantiers connaissent actuel-lement une phase de transition. Plusieurs forces motrices ont quitt leur poste ou sont sur le point de le faire en raison dautres tches effectuer ou par suite de la pension. Certaines choses savrent main-tenant dpasses et il faut penser des modifi cations. Cest ainsi que

    davantage de tches sont confi es aux synodes rgionaux qui doivent en prendre la responsabilit, ce qui a ses rpercussions pour les comptes rendus au niveau national

    Le hasard veut que jaie atterri en Afrique du Sud aprs ma carrire professionnelle et mes mandats de prsident de Solidarit Protestante. Un choix dont nous ne nous plaignons pas jusquici, car cest magnifi que de vivre ici, mme si on ne regarde pas les choses avec lil du touriste. Des liens ont t rapidement tablis et, en tant que membre de la commission glise et Monde, je suis de prs les dvelop-pements de nos projets en Afrique du Sud. La coopration se droule bien, surtout quil y a beaucoup de chan-gements envisager. Jai pu prendre la parole au Synode du Cap. Des visites sont prvues dans les centres daide aux malades du SIDA Paarl et ailleurs aussi; et le projet douvrir la

    communication de lglise pour une information par le moyen des mdias sociaux est vraiment une initiative passionnante.

    La situation en Afrique du Sud vo-lue vite. Aprs lapartheid, selon un pasteur de lglise Nederduits Gereformeerd (glise blanche), lacceptation de la Confession de Belhar nest plus un problme. Dans la province du Cap occidental, il ny a en effet pas en douter, vu la rin-tgration toujours plus pousse des glises. Lon y cherche un secrtaire gnral commun, les diaconies des glises travaillent ensemble, on envi-sage un synode commun au niveau provincial Voil qui donne de les-poir, mme si dans dautres provinces, il reste normment faire!

    Un grand dfi donc, pour suivre de prs la construction de cette nation arc-en-ciel dans ses aspects concrets.

    Johan Troukens

    Commission glise et Monde, en

    Afrique du Sud

    Notre partenariat avec lURCSA

    Erratumdu numro paru en mai, page 7 : La ligue fminine dIxelles?

    Il ne sagit pas du pasteur William Thomas mais de William THONGER; de mme son pouse sappelle Rene Thonger-Brunnarius et non Thomas-Brunnarius. Enfi n, le home sappelait Suzanna Wesley et non Simone Wesley. Toutes nos excuses Madame Jos Yvonne Braekman (sans c) - Demoulin

  • PAGE19Juin 2015 Mosaque

    Site : www.aprt.beVous pouvez demander et recevoir le trimestriel Son et Lumire en crivant lAPRT , rue Brogniez, 44 1070 Bruxelles

    se tiennent gnralement chaque deuxime mardi du mois de

    12 h 15 14 h heures

    Mardi 9 juin 2015 La lutte contre le dopage

    Oui mais encore ? Avec Anne DALOZE,

    Docteur, directrice et secrtaire de la Direction de la lutte contre le dopage

    La Direction de la lutte contre le dopage a t cre en 2003 et fait partie du Secrtariat gnral de la Communaut franaise.En collaboration avec les autres Communauts du pays, la Di-rection de la lutte contre le dopage veille prvenir et dtecter lutilisation de substances ou mthodes interdites dans la pratique du sport sur son territoire.Elle est responsable, entre autres, de lorganisation des contrles antidopage en et hors comptition, du traitement des rsultats de ces contrles, de la mise disposition dinformations, et de la formation de sportifs, de moniteurs sportifs et de leur personnel dencadrement. Tout cela, dans le but de dfendre un sport propre, intgre et fair-play.

    P.A.F. : 7 euros (repas sandwich + 1 boisson)Centre Culturel Protestant de Rixensart, rue Haute, 26a

    www.egliseprotestanterixensart.bePour tout renseignement, contactez : Sylvie Gambarotto (02.653.44.20) ou

    Vincent Dubois (02.510.61.63).

    Les Midis du Temple

    K U N S T A U S S T E L L U N G

    Weltraum und Schpfung

    Kthe Charlotte Sablotzki-Weise

    Protestantische Kirchengemeinde Malmedy / St. Vith

    Rue Abb Peters 42, 4960 Malmedy

    25. Mai - 31. Juli 2015

    Vernissage: Pfi ngstmontag, 25.05.2015, 17.00 UhrErffnung: Pfarrerin Christine Treichel

    Einfhrung: Dr. Harro BebertOrganist: Luc Meurice

    ffnungszeiten: Samstag und Sonntag 10 - 18 UhrAuerhalb der ffnungszeiten bitte im Pfarrhaus meldenffnungszeiten: Samstag und Sonntag 10 - 18 Uhr

  • Envoyez vos informations la rdaction :

    Rue Brogniez 44, 1070 Bruxelles ou

    par courriel :Cahier thmatique :[email protected]. : 071 52 91 03 ou 0473 66 21 39Cahier des nouvelles chroniques : [email protected]. : 071 52 91 03 ou 0475 20 07 46

    Site Internet : www.epub.be

    Merci de respecter les dlais suivants :

    le 24 mai pour le numro de juillet

    le 9 juillet pour le numro de septembre

    le 24 aot pour le numro de novembre

    Les opinions exprimes dans Mosaque nengagent que leurs auteurs.

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    1070 Bruxelles

    Compte : Iban : BE06 3100 0835 5022Bic BBRU BE BB

    diteur responsable : S. Fuite, Rue Brogniez 44 1070 Bruxelles

    quipe de rdaction : Brigitte Alessandroni-FomineFlorent AlessandroniJeanne Somer-GottelandPatrick Wilmotte

    Collaborateurs : R. H. Boudin, S-P. Schmmer,J. Van Damme-Fercot , V. Dubois, B. Lopez, N. Dussart-Jansens, M. Delavignette.

    Collaborateurs rgionaux :Hainaut Occidenta : JC. DiezHONL : R. BrowetLige : L. SotiauxBrabant F. : Franois Thollon-ChoquetOWV et ABL : J. Maystadt

    Imprimerie : Colson, Zellik

    Si quelquun dentre vous manque de sagesse, quil la demande Dieu,qui donne tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donne.

    Phot

    o :

    Wal

    lpap

    ers.

    com

    Jacques 1, 5