Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une...

24
NOSO INFO Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière Belgische Vereniging voor Ziekenhuishygiëne EDITORIAL Trimestriel : VOL. XI n° 1 1 er trimestre 2007 Bureau de dépôt : Belgique - België Bruxelles - Brussel X P.P. 1/3542 Editeur Responsable : A. Simon UCL - 5490 - MBLG Av. Hippocrate, 54 B - 1200 - BRUXELLES Matériaux antimicrobiens Virus émergents Adaptation des Normes d’Agrément en Hygiène Hospitalière Les Novovirus comme cause de gastroentérite nosoco- miale Site Web Agenda scientifique Instructions aux auteurs Comité de Rédaction Abonnements 2 SOMMAIRE Avec le soutien du SPF Santé Publi- que, Sécurité de la Chaîne alimen- taire et Environnement, Eurostation Bloc II – 1er étage (1D01D) Place Victor Horta, 40/10 1060 Bruxelles 11 24 18 16 20 19 Du nouveau, de l’inconnu chez nous … Cela nous change un peu des MRSA et de l’hygiène des mains ! Les matériaux antimicrobiens ! Un leurre ? Nous avons pourtant tellement envie d’y croire. La sensibilisation du grand public aux problèmes infectieux s ‘accompagne d’une multiplication de produits dits antimicrobiens. Il suffit de parcourir les rayons de produits d’entretien au supermarché pour s’en rendre compte. Est-ce vraiment nécessaire à la maison ? Ne sommes nous pas en train de jouer aux apprentis-sorciers ? N’allons-nous pas aug- menter la résistance des micro-organismes aux désinfectants en les utilisant à tort et à travers? On peut vraiment se poser la question. En tant qu’hygiénistes hospitaliers vous avez certainement été contactés par des distributeurs promotionnant les revêtements de sol antibactériens, les clinches de porte aussi ! Un peu plus sérieux, les cathéters ! Frank Van Laer nous propose dans ce numéro une revue des différentes substances retrouvées dans ces matériaux, il nous en décrit les avantages, les inconvénients et les limites… Sans vous dévoiler ses conclusions, n’est-il pas plus efficace et moins coûteux de se frictionner les mains à la solution hydro-alcoolique ? Désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher… A mon avis, nous nous intéressons trop peu aux virus. Ce numéro leur laisse une place de choix. En effet, Corine Liesnard passe en revue les virus qui semblent parfois tellement loin de nous et pourtant… Patrick Goubau nous décrit un norovirus provoquant une symptomatologie bien connue dans les communautés sous le nom de « winter vomiting disease ». L’hôpital est aussi une communauté ! Certains de nos collègues ont pu s’en rendre compte plus ou moins récemment ! Enfin, en primeur mais de source sûre, les nouvelles normes d’agrément en hygiène hospitalière qui paraîtront bientôt dans un AR. Nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises, l’hygiène hospitalière a le vent en poupe ! Ceci se concrétise par une aug- mentation des quotas financés pour les plus petites institutions aussi bien pour l’infirmier(e) en hygiène hospitalière que pour le médecin hygiéniste, ainsi que par une revalorisation salariale des infirmier(e)s hygiénistes. Je vous laisse découvrir le reste des nouveautés dans l’article de Michiel Costers. Anne Simon Belgian Infection Control Society asbl/vzw 23 Cliquez sur le numéro de la page

Transcript of Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une...

Page 1: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

NO

SO IN

FOAssociation Belge pour l’Hygiène Hospitalière Belgische Vereniging voor Ziekenhuishygiëne

EDITORIAL

Trimestriel :VOL. XI n° 11er trimestre 2007Bureau de dépôt : Belgique - BelgiëBruxelles - Brussel XP.P. 1/3542Editeur Responsable :A. SimonUCL - 5490 - MBLG Av. Hippocrate, 54B - 1200 - BRUXELLES

Matériaux antimicrobiens

Virus émergents

Adaptation des Normes d’Agrément en Hygiène Hospitalière

Les Novovirus comme cause de gastroentérite nosoco-miale

Site Web

Agenda scientifique

Instructions aux auteurs

Comité de RédactionAbonnements

2

SOMMAIRE

Avec le soutien du SPF Santé Publi-que, Sécurité de la Chaîne alimen-taire et Environnement, Eurostation Bloc II – 1er étage (1D01D)Place Victor Horta, 40/101060 Bruxelles

11

24

18

16

20

19

Du nouveau, de l’inconnu chez nous … Cela nous change un peu des MRSA et de l’hygiène des mains !

Les matériaux antimicrobiens ! Un leurre ? Nous avons pourtant tellement envie d’y croire. La sensibilisation du grand public aux problèmes infectieux s ‘accompagne d’une multiplication de produits dits antimicrobiens. Il suffit de parcourir les rayons de produits d’entretien au supermarché pour s’en rendre compte. Est-ce vraiment nécessaire à la maison ? Ne sommes nous pas en train de jouer aux apprentis-sorciers ? N’allons-nous pas aug-menter la résistance des micro-organismes aux désinfectants en les utilisant à tort et à travers? On peut vraiment se poser la question.En tant qu’hygiénistes hospitaliers vous avez certainement été contactés par des distributeurs promotionnant les revêtements de sol antibactériens, les clinches de porte aussi ! Un peu plus sérieux, les cathéters ! Frank Van Laer nous propose dans ce numéro une revue des différentes substances retrouvées dans ces matériaux, il nous en décrit les avantages, les inconvénients et les limites… Sans vous dévoiler ses conclusions, n’est-il pas plus efficace et moins coûteux de se frictionner les mains à la solution hydro-alcoolique ? Désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher…A mon avis, nous nous intéressons trop peu aux virus. Ce numéro leur laisse une place de choix. En effet, Corine Liesnard passe en revue les virus qui semblent parfois tellement loin de nous et pourtant… Patrick Goubau nous décrit un norovirus provoquant une symptomatologie bien connue dans les communautés sous le nom de « winter vomiting disease ». L’hôpital est aussi une communauté ! Certains de nos collègues ont pu s’en rendre compte plus ou moins récemment !Enfin, en primeur mais de source sûre, les nouvelles normes d’agrément en hygiène hospitalière qui paraîtront bientôt dans un AR. Nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises, l’hygiène hospitalière a le vent en poupe ! Ceci se concrétise par une aug-mentation des quotas financés pour les plus petites institutions aussi bien pour l’infirmier(e) en hygiène hospitalière que pour le médecin hygiéniste, ainsi que par une revalorisation salariale des infirmier(e)s hygiénistes. Je vous laisse découvrir le reste des nouveautés dans l’article de Michiel Costers.

Anne Simon

Belgian Infection Control Society asbl/vzw

23

Cliquez sur le numéro de la page

Page 2: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

1. Introduction

Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons par exemple la problématique de l’encéphalopathie bovine spongiforme, du SARS, de la grippe aviaire, et récemment des bac-téries nosocomiales telles que le MRSA et le Clos-tridium difficile qui sont bien connues du grand public. Parallèlement, on a constaté une multiplication des produits qui se veulent antimicrobiens. Il s’agit souvent de jouets et de produits ménagers tels que des planches à découper, des matelas, des vête-ments, des détergents, etc. Dans le secteur des soins de santé également, ces produits sont de plus en plus répandus. Ne citons que les pansements imprégnés à l’argent et les sondes vésicales ou les cathéters intravasculaires imprégnés d’une subs-tance antimicrobienne.Les hygiénistes hospitaliers sont confrontés non seulement à du matériel médical mais aussi à d’autres matériaux tels que les rideaux, les sols et les parois, également traités par des agents antimi-crobiens. Ce dernier groupe de matériaux peut-il contribuer à la lutte contre les infections nosocomiales ?

2. De quels matériaux antimicrobiens s’agit-il ?

Les matériaux qui se veulent antimicrobiens, peu-vent être répartis selon la nature du produit anti-microbien ajouté. Soit le matériau est enduit du produit, soit le produit y est incorporé. Pour le lin, les antibactériens peuvent être appliqués lors du tissage dans la fibre, sur la fibre, ou comme trai-tement de finition sur le tissu. L’action antimicro-bienne peut également être inhérente au matériau même, comme c’est le cas pour certains métaux.Ces matériaux sont :

• Des substances inorganiques : telles que l’hy-droxyde de calcium (Ca(OH2) ou la chaux hydratée qui( peuvent être ajoutées aux pein-

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

2

Journée d’Etude en Hygiène Hospitalière du 13 mars 2007Matériaux antimicrobiensF. Van Laer, infirmier-hygiéniste hospitalier, Universitair Ziekenhuis Antwerpen.

tures. L’oxyde de zinc (sur un porteur tel que la zéolite) ou l’oxyde de titane sous forme nanocristalline) peuvent être ajoutés au tex-tile et aux enduits. L’oxyde de cuivre est uti-lisé pour imprégner ou enduire le coton ou les fibres polyester. Des ions d’argent (ex. Biopro-tect®) peuvent être ajoutés aux fils à tisser (ex. rideaux).

• Des composés organiques : aux propriétés bactéricides ou bactériostatiques (ex. le triclo-san, le dichlorophène, l’hexachlorophène, le triclocarbone, les composés d’isothiazoline) peuvent êtres ajoutés aux jouets, aux plan-ches à découper, aux rideaux de douche, aux lamelles synthétiques, au lin… Ultra-Fresh®, Amicor®, Microban®, Monolith®, Bactonix®, Sanitized®, Biofresh®,… sont des exemples de polymères traités et de fils à tisser.

• Des composants naturels : le liège, la résine, la sciure de bois, l’huile de lin que l’on retrouve dans par ex. le linoléum, les métaux (argent, cuivre,…).

NOUVELLES DU NVKVV

Illustration 1: Protecteur de matelas antimicrobien

Page 3: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

3

2.1. Les nanomatériaux Les nanomatériaux sont des matériaux dont les dimensions mesurent entre 1 et 100 nm. Grâce à ces dimensions limitées (les nanoparticules sont en effet parfois composées de quelques dizaines ou centaines d’atomes seulement) les nanomatériaux ont des propriétés particulières mécaniques, opti-ques, électriques et magnétiques qui peuvent être fort différentes des propriétés de ces mêmes maté-riaux dans des dimensions plus importantes (1).Ainsi, un matériau qui était stable au départ, peut devenir plus réactif et les nanoparticules ont sou-vent une couleur différente du matériau en vrac. La nanotechnologie est notamment utilisée pour donner aux peintures et aux enduits des propriétés qui empêchent la formation de mycoses et d’algues (ex. peinture Bioni®).Les nanomatériaux aux propriétés antibactériennes les plus intéressants sont ceux avec des nanopar-ticules d’argent. Ceux-ci présentent une réaction chimique accrue, grâce à leur structure cristalline et au rapport volume-surface.

dimension d’une microcapsule varie d’un 1 micron à 1 millimètre. Les nano- et microcapsules protègent le noyau actif de l’évaporation, de la dégradation environnemen-tale ou de l’incompatibilité chimique. L’hydroxyde de calcium est un exemple de produit aux propriétés antibactériennes grâce à son impor-tante alcalinité. En quelques jours en revanche, l’hydroxyde de calcium perd son efficacité suite à l’exposition au CO2 de l’air. Incorporé dans des microcapsules, l’hydroxyde de calcium conserve-rait son efficacité durant 6 ans (3).

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

Illustration 2 : haut, : argent normal; bas, argent nanocristallin. Source : Smith & Nephew

Actuellement, de nombreuses recherches sont effec-tuées sur des nano- et microcapsules à libération contrôlée de produits chimiques et de colorants. Les nano- et microcapsules font dès lors partie des principaux secteurs en croissance notamment dans l’industrie du textile. Pour les nanocapsules, les nanoparticules sont enduites d’une substance en polymère protecteur(2). Les nano- et microcapsules sont comparables au niveau de la structure, mais différentes au niveau de la dimension : contraire-ment à la nanodimension d’une nanocapsule, la

Illustration 3 : Microcapsule. Source : http://tagra.pionet.com/category/Tagra_Technology

2.2. Composition inconnue

Les informations relatives au produit ne révèlent pas toujours la nature de l’antimicrobien ajouté. Il n’est pas rare d’avoir des informations floues telles que “traitement antimicrobien”. Parfois, ces informations sont plus détaillées mais ne mention-nent pas le composant actif essentiel : par ex. la mention, suivant laquelle, les agents ajoutés sont libres et sans organochlorés et n’ont aucun effet secondaire toxique (cf. informations relatives aux produits Reposal® +Hipercare®). Un autre exem-ple d’information incomplète est celui du fabricant de décoration de fenêtre avec le Microban® qui indique uniquement que ce produit est utilisé dans les hôpitaux depuis plus de 25 ans.

Ce manque d’information est également dénoncé par l’EPA, une agence danoise pour la protection de l’environnement, suite à une recherche sur les substances antibactériennes dans les vêtements. Une recherche sur le web semble démontrer que, sur les 16 tissus traités par un antimicrobien, aucune information sur l’antimicrobien n’était

Page 4: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

De nombreux matériaux doivent leur action anti-microbienne à l’effet oligodynamique.Dans l’antiquité, la conservation de liquides se faisait dans des récipients en argent ou en cuivre, garantissant une période de conservation plus longue, ce qui s’explique par une quantité minime de métal passant du récipient au liquide. Il est donc admis que des concentrations extrêmement basses du métal ralentissent déjà la croissance microbienne. Carl W. von Nägeli (1817-1891) faisait dans ce contexte état d’un effet oligodynamique qui n’est d’ailleurs pas uniquement propre à l’argent mais également à d’autres métaux tels que l’étain et le cuivre. L’action désinfectante de l’argent par exemple, peut s’expliquer par la libération d’ions d’argent. Lors de la conservation de liquides dans des récipients en argent, le passage d’ions d’argent s’explique par une réaction chimique : les ions d’argent (argent-cations) inactivent des enzymes essentielles du protoplasme des bactéries. L’argent réagit notamment avec les protéines anioniques (groupes thiol contenant du souffre et de l’hydrogène). Après destruction de l’enzyme, l’argent se libère à nouveau et s’attaque à d’autres enzymes. Le processus est donc continu(6).

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

4

disponible pour 10 d’entre eux. Une recherche de l’EPA a en outre révélé que les informations sur l’importateur ne sont pas toujours correcte ; dans un des vêtements, on a trouvé une substance antibactérienne, différente de celle mentionnée par l’importateur(4).

3. Y a-t-il une action antimicrobienne ? L’action antimicrobienne de produits doit être objectivée par des tests standardisés. L’alcool pour les mains doit répondre à la norme EN1500 et un désinfectant pour les instruments médicaux à la norme EN13727. Les peintures antisalissures doi-vent répondre à la norme européenne NEN-EN-ISO 15181, qui détermine la vitesse de libération des biocides dans les peintures.Pour déterminer l’activité antibactérienne du textile, la norme NEN-EN-ISO 20645:2004 mesurant l’activité par la méthode de diffusion en agar, est d’application. Ce genre de tests fait la plupart du temps défaut lorsqu’il s’agit de matériaux antimicrobiens solides. Au cas où le fabricant aurait néanmoins soumis le matériau à certains tests pour déterminer l’activité antimicrobienne, les résultats peuvent être trompeurs. Lorsque le matériau est posé dans un milieu de culture riche en eau (tel qu’une plaque d’agar), les agents antimicrobiens peuvent se dégager du matériau et créer ainsi une zone d’inhibition. Dans la pratique, il n’y aura pas d’eau présente pour transporter le produit antimicrobien vers la paroi cellulaire des micro-organismes(5).La méthode de diffusion en agar n’est en outre pas appropriée comme test, lorsqu’il s’agit de composants réagissant avec l’agar.

Illustration 4 : Informations relatives au produit Microban® à action antimoisissure

Illustration 5 : Carl W. von Nägeli (1817-1891). Source : http://clendening.kumc.edu/dc/pc/n.html

Tiller et al (2001) ont démontré que des surfaces modifiées par des composés polycationiques (N-

Page 5: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

orifices crâniens après les trépanations effectuées sur le champ de bataille. Les pionniers américains conservaient l’eau dans des récipients remplis de pièces d’argent…Les propriétés antibactériennes de l’argent ont été étayées de manière scientifique dans la seconde partie du 19ème siècle. La preuve scientifique de l’activité antibactérienne de l’argent a conduit Credé (1819-1892) à appliquer une solution de nitrate d’argent à 1% dans les yeux des nouveau-nés pour prévenir l’ophtalmie néonatale . A cette époque, on commença à utiliser le nitrate d’argent pour les soins des plaies. Au nitrate d’argent, on préférait parfois d’autres composés tels que l’ar-gent colloïdal (Collargol®) ou l’argent de protéines (Argyrol®, utilisé dans les gouttes nasales). La sul-fadiazine d’argent (Flammazine®) est utilisée pour le traitement de brûlures(6).Ces dernières années, les pansements à base d’argent sont utilisés cou-ramment pour les soins de plaies notamment celles infectées par MRSA.L’argent est fréquemment utilisé pour donner à des matériaux des propriétés “antibactériennes”.La nouvelle matière synthétique de haute tech-nologie à l’argent Sanitized® est ainsi fabriquée à base d’un support transparent en vitrocéramique et d’une liaison avec des ions argent. Certaines marques de flexibles de douche sont traitées à l’ar-gent Sanitized®. Le fabricant de flexibles de dou-che Isiflex® et Novaflex® (Hansgröhe) parle d’une technologie “Nano-Flash”, les ions argent posi-tifs (cations) dégageant de manière continue une charge électrique qui perturbe le métabolisme des bactéries. Le lin, notamment dans les rideaux, peut être traité d’ions argent (Bioprotect®).

4.2. Le cuivre

Dans l’antiquité, les Égyptiens, Grecs, Romains et Aztèques utilisaient outre l’argent, du cuivre pour lutter contre différentes maladies. Les Égyptiens se servaient du cuivre pour la stérilisation de l’eau potable et le traitement des plaies. Hippocrate traitait les plaies ouvertes et les irritations cutanées avec le cuivre. Les Romains disposaient de nombreux médicaments à base de cuivre. Les Aztèques l’utilisaient pour le traitement des maux de gorge, les Perses et les Indiens pour le traitement d’ulcères, d’infections oculaires et du chancre mou(12).

Noyce et al (2006) ont démontré l’effet antimi-

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

5

alkyl poly(4-vinylpyridine)), même à l’état sec, sont capables de pénétrer la paroi cellulaire bacté-rienne, pour autant que le composé soit suffisam-ment long et flexible(7). Kügler et al (2005) affirment que le mécanisme de fonctionnement de surfaces cationiques est un phénomène électrostatique, basé sur un échange d’ions entre la paroi cellulaire des bactéries et la surface. L’effet létal sur des bactéries semble dépendre de la charge positive sur la surface, du type de bactérie et de la phase de croissance de la bactérie(8).

L’action antimicrobienne des nano-particules est actuellement à l’étude. Les nanoparticules du dioxyde de titane (TiO2) ont une action bactéricide qui repose sur un effet pho-tocatalytique. Sous l’influence des rayons UV et en présence d’eau et d’oxygène, les particules forment des molécules extrêmement réactives (radicaux), tels que les radicaux hydroxyle et perhydroxyle, éliminant les micro-organismes.Les nanoparticules au TiO2, appliquées sur du verre, pouvaient même être activées par la lumière artificielle. Ainsi, une activité antibactérienne a pu être constatée sur Escherichia coli (9). Morones JR et al (2005) ont examiné l’effet bactéricide des nanoparticules d’argent. Les résultats des chercheurs démontrent que les caractéristiques bactéricides dépendent des dimensions des nanoparticules. Seules les nanoparticules d’un diamètre de 1 à 10 nm ont une interaction avec les bactéries(10). Des études in vitro, de pansements imprégnés d’argent nanocristallin par exemple, semblent prouver que ces pansements forment une barrière plus efficace contre le MRSA que d’autres pansements imprégnés d’argent(11).

4. Présentation de quelques matériaux 4.1. L’argent Dans le cadre de l’effet oligodynamique, le cas de l’argent en tant que produit antimicrobien, est typi-que. Les Phéniciens utilisaient ainsi des cruches en argent pour mieux conserver l’eau pendant leurs voyages en mer. Les Égyptiens se servaient de l’ar-gent pour protéger leur nourriture des moisissures. On sait que les Incas effectuaient des trépanations et remplaçaient l’os par des plaques d’argent. Au moyen-âge, des pièces en argent obturaient les

Page 6: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

crobien du cuivre sur trois différentes souches de MRSA. Sur des surfaces composées à 100 % de cuivre, 107 CFU MRSA (MRSA, EMRSA-1 et EMRSA-16) ont entièrement été inactivées après respectivement 45, 60 et 90 min. à 22°C. Sur de l’acier inoxydable en revanche, des souches via-bles ont encore été retrouvées après 72 heures. A 4°C, toutes les souches MRSA sur le cuivre ont été éradiquées en 6 heures (13).

Dans le cadre d’une autre étude, les auteurs ont également comparé l’effet de sept alliages de cui-vre (61% à 95% Cu) avec celui de l’acier inoxyda-ble, sur la survie de 107 souches Escherichia coli O157, avec et sans extraits bovins. Lors du test sans extrait bovin, les trois alliages de cuivre ont éradi-qué entièrement l’inoculum après une exposition de 6 heures à 22°C. A 4°C, seuls les alliages avec plus de 85% de cuivre obtenaient une réduction significative du nombre de souches E.coli O157. Avec l’extrait bovin, seul un alliage (95% Cu) a pu entièrement éradiquer l’inoculum à 22°C. Pour l’acier inoxydable, il n’y avait en revanche aucune réduction significative du nombre de bactéries. Une réduction de l’inoculum à 103 CFU a conduit à une éradication complète pour les sept alliages de cuivre testés à 22°C en moins de 20 min (14).

Gaby et al (2006) décrivent les propriétés antibactériennes des fibres de coton et de polyester, imprégnées de cuivre cationique (ion cuivre +). Les propriétés antimicrobiennes à large spectre des fibres, imprégnées de 3 à 10% de cuivre sont permanentes, ne sont pas influencées par des techniques de lavage intensif et n’ont aucune interférence avec d’autres produits tels que les colorants (15).

4.3. Les composés organiques aux caractéristiques bactéricides et bactériostatiques Le triclosan, ajouté à une panoplie de produits tels que les savons, les déodorants, les dentifrices, les jouets, les vêtements, le matériel ménager, etc… est probablement le composé antimicrobien le plus courant. Microban®, une des marques conte-nant du triclosan comme composant actif qui peut être ajouté aux vêtements et aux plastiques. Le tri-closan est bactéricide et fongicide. Au niveau de la structure, il est proche de l’hexachlorophène. Des produits antibactériens sont parfois ajoutés aux housses de matelas et aux vêtements pour éviter

des odeurs désagréables dues à la transpiration (ex. vêtements de sport, sous-vêtements, chaussettes…). Le Danish Environmental Protection Agency a fait une étude de 17 produits vestimentaires. Cinq d’entre eux contenaient du triclosan à une concentration de 0,0007% à 0,0195%. Cette concentration est bien inférieure à celle autorisée au Danemark pour les produits cosmétiques (0,3%). D’autres produits antimicrobiens (le dichlorophène et le Kathon 893) n’ont pas été retrouvés. L’agence danoise en conclut que la concentration de ces produits était sous la limite de détection (moins de 5 ppm) ou que d’autres produits antibactériens avaient été utilisés.

Des informations sur la concentration minimale de triclosan dans les vêtements, nécessaire à une action antibactérienne optimale, ne semblent pas être disponibles. L’étude danoise a cependant révélé que des quantités minimales de triclosan (≤ 7 ppm) suffisent pour une action antibactérienne efficace. Comme il a déjà été signalé, la nature des substances antibactériennes ajoutées n’est pas tou-jours établie. D’après un importateur danois de lin-gerie, celle-ci avait été traitée au Sanitized®. Selon la fiche de sécurité de Sanitized®, il s’agit d’un mélange de 5-chloro-2-(2,4-dichlorophenoxy)-phénol et de Kathon 893. Cependant une analyse a révélé la présence de triclosan dans ces vêtements. En 2001, une étude norvégienne était déjà arrivée à la même conclusion(4).

4.4. Substances inorganiques et les nanomaté-riaux

Le carbonate de calcium (CaCO3) est un des com-posés de calcium les plus répandus. Il est trans-formé en chaux vive (CaO) par réchauffement et ensuite ajouté à l’eau (H2O). Ainsi, on obtient la chaux hydratée (Ca(OH)2), un matériau de base peu coûteux utilisé dans l’industrie chimique. Ce matériau est ensuite ajouté à la peinture sous forme de microcapsules et donne des propriétés antibac-tériennes à la peinture (grâce à l’augmentation du pH). L’effet serait garanti pendant des années.

Pour être actif, le dioxyde de titane ne peut être utilisé que sur des surfaces exposées au rayonnement UVA. Des études sont en cours afin de pouvoir activer le dioxyde de titane modifié par la lumière artificielle.

Page 7: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

7

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

Des études sont actuellement menées afin de vérifier les propriétés autonettoyantes et antibac-tériennes des surfaces enduites de nanoparticules d’oxyde de titane/argent.

Outre l’oxyde de cuivre, on utilise également l’oxyde de zinc dans des nanoparticules afin de donner aux matériaux des propriétés antibactérien-nes. Des chercheurs ont ainsi réussi à enduire du papier peint de nanoparticules de ZnO au moyen d’un ultrason. Cette méthode s’est révélée être moins coûteuse et plus simple que des méthodes mécaniques (16).

4.5. Produits végétaux Des produits végétaux tels que le bois, le liège, les résines, etc. semblent également développer une activité antimicrobienne. TNO a étudié l’effet antistaphylococcique d’une marque particulière de linoléum. L’effet antimicrobien du linoléum de type Marmoleum® a été étudié au moyen de la méthode de diffusion en agar. Il en résulta que le linoléum de type Marmoleum avait un effet antista-phylococcique significatif sur deux souches MRSA

de croissance bactérienne lorsque des disques de papier contenant de la poudre de bois sont dépo-sés sur des bouillons de culture. Les substances antibactériennes semblent difficilement solubles dans l’eau. En revanche, on constate une réduction moyenne de 102 à 104 après une heure, pour les suspensions de bactéries mélangées à la poudre de bois. La poudre du noyer noir d’Amérique a ainsi entièrement inactivé la Salmonella typhimurium. Des planches en bois et en plastique non nettoyées ont été exposées pendant 12 heures à tempéra-ture ambiante et à l’air relativement humide. Le nombre de bactéries a diminué sur le bois, sur le plastique en revanche, les bactéries se sont multi-pliées(18,19).

5. Les matériaux antimicrobiens, peuvent-ils contribuer à la prévention des infections nosocomiales?

Bien que les micro-organismes tels que les MRSA, VRE survivent pendant des mois dans l’environnement, il n’y a aucun consensus sur le rôle que joue l’environnement dans la propagation épidémique des infections nosocomiales, surtoutlorsqu’il s’agit de surfaces peu touchées telles que les sols, les parois et les plafonds. Il en va autrement des surfaces fréquemment manipulées telles que les plans de travail, les lits, les poignées de portes, les claviers, les tables d’examen, etc.

La problématique des claviers d’ordinateur fut déjà abordée par M. Vande Putte (Noso-info, 2006; n°.3). Quelques études ont pu démontrer un lien entre la présence de micro-organismes sur les claviers (MRSA, Acinetobacter baumannii, …) et leur apparition chez les patients. Sur base de ces données, il semble évident que des claviers, des poignées de portes, des téléphones portables, etc… fabriqués en matériaux antimicrobiens, peu-vent contribuer à la lutte contre la propagation de micro-organismes. Il faut cependant tenir compte de certaines limites (cf. infra).De nombreuses recherches ont été effectuées sur des housses de protection pour clavier facilement désinfectables, des claviers étanches, des claviers enduits d’un antimicrobien et des dispositifs de pointage (ex. les souris). Rutala (2006) a démon-tré que ces claviers peuvent en effet être conta-minés de bactéries pathogènes, mais en revanche sont facilement décontaminables sans causer des dégâts fonctionnels ou esthétiques (20). Il peut être

représentatives (17).Illustration 6 : Informations relatives au produit Marmoleum®

Une étude de Ak et al (1994) avait déjà signalé que le bois aurait des propriétés antibactériennes. Après contamination, des planches à découper en bois semblaient contenir moins de bactéries que des planches en plastique contaminées de la même façon. Après inoculation et sans nettoyage, une réduction de bactéries a été constatée sur la planche en bois après 3 à 10 minutes. Ensuite, des recherches ont été effectuées sur la présence de substances antibactériennes dans différentes sor-tes de bois. Il n’a pas été constaté de diminution

Page 8: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

8

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

utile d’enduire les claviers et les dispositifs de poin-tage d’une substance antimicrobienne pour autant qu’une désinfection systématique soit impossible.

En cuisine, Noyce (14) recommande l’utilisation de surfaces en cuivre pour le contact avec la viande. Des plans de travail en cuivre peuvent constituer une barrière supplémentaire contre la transmission de pathogènes tels que la bactérie E. coli O157 dont la dose infectante est très basse et la survie longue dans l’environnement. D’après les auteurs, il faudrait, dans les hôpitaux, utiliser du cuivre pour fabriquer les surfaces fréquemment manipu-lées (ex. poignées de porte).

Tout comme pour le débat sur l’utilité des prélève-ments d’environnement (21), il faudrait se poser les questions suivantes avant d’utiliser des matériaux antimicrobiens:

• L’environnement, est-il un réservoir pour les micro-organismes responsables des infections nosocomiales?

• Le micro-organisme dont il est question, peut-il survivre ou se multiplier dans l’environne-ment?

• Le micro-organisme, peut-il être cultivé à par-tir de cet environnement?

• Existe-t-il un lien entre cet environnement et la survenance d’infections nosocomiales?

• Ne doit-on pas suspecter d’autres formes de transmission?

• Les études cas-témoins, révèlent-elles un lien?

• L’élimination ou la réduction du réservoir, a-t-elle un impact prouvé scientifiquement sur la diminution des infections nosocomiales?

6. Risques

Une toxicité chronique a été constatée chez les cobayes ayant eu un contact de longue durée avec des nanoparticules synthétiques telles que l’oxyde de zinc. Les nanoparticules sont très réactives ou catalytiques et sont capables de percer certaines barrières. D’après la SCNNFP (Scientific Committee on Cosmetic Products and Non-Food Products), les nanoparticules d’oxyde de zinc utilisées dans les crèmes solaires par exemple, n’assurent pas une protection sûre(2). Il manque des données concernant l’absorption de ces particules par la peau et il n’est pas établi que la présence

de ces nanoparticules dans les peintures ou autres matériaux, pourrait constituer un risque pour la santé. Aux Etats-Unis des associations pour la défense de l’environnement craignent que l’augmentation du taux de nanoargent dans l’environnement puisse éliminer certaines bactéries bénignes, soit toxique pour la vie aquatique (même en faibles concentrations ) et ne s’accumule dans certains organismes. Cette augmentation pourrait en outre entraîner des risques pour la santé de l’homme. L’association américaine EPA pour la protection de l’environnement, sous pression d’autres organisations, a décidé de réexaminer la libération des ions d’argent dans l’environnement (22).

Le triclosan a également une mauvaise réputation. Combiné au chlore présent dans l’eau de distribu-tion, il peut se former des gaz de chloroforme et des dioxines . Bien qu’il ne s’agisse que de quan-tité réduite, des dioxines peuvent s’accumuler dans le corps. Il s’agit en outre de composés qui restent stables longtemps dans l’environnement.Il existe également des rapports sur la résistance de micro-organismes contre les désinfectants (e.a. le triclosan et la chlorehixidine). Ces rapports doivent cependant être nuancés. Des valeurs CMI accrues (concentration minimale inhibitrice doublée, voire quadruplée) de produits désinfectants ont été décrites comme “résistantes”, alors que dans la pratique, les concentrations utilisées étaient 100 à 1.000 fois supérieures aux valeurs CMI. Une étude d’Aiello et al (2005) de 204 familles sur une période d’un an n’a pas réussi à établir un lien entre l’utilisation ménagère de produits contenant du triclosan et des bactéries résistantes aux antibiotiques; aucun effet non plus n'a pu être démontré sur la sensibilité bactérienne au triclosan (23). Le 13 décembre 2006, le Parlement Européen a approuvé une nouvelle règlementation portant sur les matières chimiques (REACH, ou Enregistre-ment, évaluation et autorisation de produits chi-miques). REACH pourra ainsi entrer en vigueur avant l’été 2007. Les effets sur la santé publique de nombreux produits chimiques sont quasiment inconnus. Cette nouvelle réglementation aura un impact important sur les producteurs et les impor-tateurs de produits chimiques et sur les utilisateurs dans différents secteurs (le textile, la construction, les vêtements, l’électronique …). Il s’agit au total de 30.000 produits à analyser (24).L’utilisation de matériaux traités d’un antimicrobien

Page 9: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

9

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

peut conduire à une application moins rigoureuse de procédures standardisées de nettoyage et de désinfection qui resteront cependant nécessaires. Le consommateur peut avoir l’impression que ces matériaux sont autodésinfectants et ne plus appli-quer les procédures d’hygiène standardisées. Cette problématique a conduit l’EPA en 1997 à porter plainte contre le producteur de Microban®, qui avait été ajouté au plastic. Ce producteur affirmait que les produits traités au de Microban®, proté-geaient les enfants contre les bactéries telles que la E. coli, les staphylocoques et les streptoco-ques (25).

7. Limitations

Nature du matériau L’effet antimicrobien dépend du matériau utilisé. Il y a par exemple une activité antimicrobienne différente selon les alliages de cuivre utilisés. Des matériaux aux nanoparticules d’argent hautement réactives, auront une activité antimicrobienne supérieure à des matériaux en argent massif. Influence de la température Comme l’ont démontré Noyce et al., qui ont étudié l’effet antimicrobien de l’alliage de cuivre, le temps nécessaire à l’inactivation de tous les germes aug-mente à fur et à mesure que la température baisse.

Présence de pollution organique Les résultats des recherches de Noyce et al. suggè-rent également que la présence d’un extrait bovin entraîne la formation d’une matrice qui protège les bactéries de l’exposition au cuivre. Aucun effet antimicrobien immédiat L’effet antimicrobien n’intervient qu’au bout de quelques heures et dans le meilleur des cas, au bout de quelques minutes. Les infections croisées restent donc possibles au contact avec des maté-riaux contaminés traités d’un antimicrobien. Des mesures d’hygiène telles qu’une hygiène des mains restent donc essentielles.

Effet antimicrobien temporaire

La quantité de certaines substances antimicrobien-nes incorporée dans le matériau, ou appliquée comme enduit, peut diminuer après de multiples lavages. L’effet antimicrobien n’est donc que tem-poraire. Pour le linge fréquemment lavé, il est re-commandé de concevoir une méthode d’introduc-tion de capsules lors du tissage en coton, assurant une libération contrôlée d’un produit migrant(2).

Présence de l’eau et de la lumière

La présence d’eau est nécessaire lorsqu’il s’agit de matériaux pour lesquels le produit actif ne peut migrer vers les micro-organismes que dans des con-ditions aqueuses. Les matériaux avec des nanopar-ticules à l’effet photocatalytique n’ont une activité antimicrobienne qu’en présence d’eau, d’oxygène et de lumière (généralement la lumière UVA).

8. Conclusion

Etant donné l’importance de l’offre en matériaux antimicrobiens, le choix de l’hygiéniste hospita-lier est difficile. Le fabricant ou le distributeur doit donner une information complète et correcte du produit. Avant d’envisager l’achat de matériaux antimicrobiens, une analyse détaillée coûts-béné-fices doit être effectuée. L’utilisation de ces maté-riaux ne signifie pas pour autant que les procédures d’hygiène standardisées soient superflues, bien au contraire. Ces matériaux peuvent en revanche con-tribuer à la prévention de la transmission de micro-organismes au cas ou une désinfection n’est pas toujours possible. La proposition de Noyce est de prévoir dans les hôpitaux, des poignées de portes et des robinets en cuivre, plutôt qu’en acier inoxy-dable. Etant donné le coût élevé du cuivre, il sera quasiment impossible de convaincre la direction de l’hôpital d’utiliser ce métal à grande échelle. En outre, une certaine prudence s’impose pour le choix de matériaux dont les risques pour la santé et l’environnement n’ont pas encore clairement été établis. Il est évident qu’il persiste beaucoup d’in-connues dans ce domaine.

Page 10: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

10

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

9. Références 1. Gezondheidsraad. Betekenis van nanotechnolo-

gieën voor de gezondheid. Den Haag : Gezond-heidsraad, 2006; publicatie nr 2006/06.

2. Van Parys M; Deceuninck L, Langerock, Moyaert W. les nano- et microcapsules: de vierde toestand van matériaux of waa-rin een miniscuuldeeltje groot kan zijn. h t tp : / /www.uni tex .be /Downloads / leden /microcapsules%20unitex.pdf

3. CleanRooms. Breakthrough in the control and spread of infectious diseases, 21/04/2006 http://cr.pennnet.com/articles/article_display.cfm?article_id=253166

4. Rastogi SC, Krongaard T, Jensen GH. Antibacte-rial compounds in clothing articles. Danisch Envi-ronmental Protection Agency. Survey of chemical substances in consumer products. Survey n° 24, 2003.

5. Favero MS. Products containing biocides: percep-tions and realities. Journal of Applied Microbiology Symposium Supplement, 92 : 72S - 77S, 2002.

6. Bruyneel P. Zilver in de wondzorg. WCS-collo-quium, Antwerpen, 3 december 2002

7. Tiller JC, Liao CJ, Lewis K, Klibanov AM. Designing surfaces that kill bacteria on contact. Proc. Natl.Acad. Sci. USA, 98 : 5981 – 5985, 2001

8. R. Kügler, O. Bouloussa and F. Rondelez. Evidence of a charge-density threshold for optimum effi-ciency of biocidal cationic surfaces. Microbiology, 151 :1341 - 1348, 2005

9. Amal R , Brungs M. A ba th-room that cleans itself, 07/02/2006. http://www.unsw.edu.au/news/pad/articles/2006/feb/SelfcleaningBathroom.html

10. Morones JR, Elechiguerra JL, Camacho A, et al. The bactericidal effect of silver nanoparticles. Nanote-chnology,16 (10) : 2346 - 2353, 2005

11. Edwards-Jones V. Antimicrobial and barrier effects of silver against methicillin-resistant Staphylococ-cus aureus. Journal of Wound Care, 15(7) : 285 - 290, 2006

12. The Copper Development Association. Cop-per Applications in Health & Environment http://www.copper.org/innovations/2000/06/medi-cine-chest.html

13. Noyce JO, Michels H,Keevil CW. Potential use of copper surfaces to reduce survival of epidemic meticillin-resistant Staphylococcus aureus in the healthcare environment. Journal of Hospital Infec-tion, 63 : 289 - 297, 2006.

14. Noyce JO, Michels H, C. W. Keevil CW. Use of Copper Cast Alloys To Control Escherichia coli O157 Cross-Contamination during Food Process-ing. Appl Environ Microbiol, 72(6) : 4239 - 4244, 2006

15. Gabbay et al. Copper Oxide Impregnated Textiles with Potent Biocidal Activities. Journal of Industrial Textiles,2006; 35: 323-335.

16. Richards E. Antibacterial wallpaper, 26/10/2006. http://www.rsc.org/Publishing/ChemTech/Vol-ume/2006/11/antibacterial_wallpaper.asp.

17. Hartog BJ, Pouw HJ. Anti-staphylococcal effects of linoleum. TNO Nutrition and Food Research Insti-tute, 07/08/1998. TNO report V98.793.

18. Soethout-Boshuis I. De houten snijplank in ere hersteld ? Tijdschrift voor Hygiëne en Infectiepre-ventie, 1 : 27, 1995.

19. Ak NO, Cliver DO Kaspar CW. Decontamination of plastic and wooden cutting boards for kitchen use. Journal of Food Protection, 27 : 23 - 30, 1994

20. Rutala WA et al. Bacterial contamination of key-boards: efficacy and functional impact of disinfect-ants. Infection Control and Hospital Epidemiology, 27 : 372 - 377, 2006.

21. Bernaerts J, Bruynseels P, De Bens R, Van De Vyvere M, Verschueren R. Omgevingsbemonster-ing. Voorstellen om wetgeving en zinvolle praktijk in overeenstemming te brengen. Regionaal Plat-form voor Ziekenhuishygiëne regio Antwerpen, november 2006.

22. Kosich D. EPA announces it will regu-late si lver nanoparticle technology. 24/11/2006. www.mineweb.net.

23. Aiello AE, Marshall B, Levy SB, et al. Antibacterial cleaning products and drug resistance. Emerging Infectious Diseases, 11 : 1565 - 1570, 2005.

24. Decoo S. Chemicaliën eindelijk aan banden. De Morgen, 14/12/2006.

25. US Environmental Protection Agency. EPA issues complaint for illegal claims that pes-ticide product protects children from bacte-rial infections. Press Release, 12/12/1997. http://yosemite.epa.gov/opa/admpress.nsf/e5ab1f0f9b1c39348525701c005e1573/cc20a6898e9e2c9f8525656b006a242e!OpenDocument.

Page 11: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

11

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

Introduction

Les maladies infectieuses restent une préoccupation de santé publique importante au niveau national comme international. L'évolution continue des maladies émergentes ou réémergentes, en particulier l'accélération de la pandémie d'infections par le VIH dans les régions en développement va à l'avenir probablement augmenter encore l'impact des maladies infectieuses. Après une diminution spectaculaire et continue de la mortalité liée aux maladies infectieuses au cours du XXème siècle, les années 80 de ce siècle ont vu le phénomène s'inverser et la mortalité liée aux maladies infectieuses augmenter à nouveau. En 2004, les maladies infectieuses représentaient la deuxième cause de mortalité mondiale causant directement plus de 25% des décès de l'adulte (après les maladies cardio-vasculaires), et la première cause de mortalité infantile avec 63% des décès des enfants de moins de 4 ans (chiffre 1999) (1). Les maladies infectieuses contribuent aussi à l'altération chronique de la santé. En 2002 les maladies infectieuses ont contribué pour environ 30% des années de santé altérée à l'échelle mondiale (infections respiratoires inférieures, HIV/AIDS, diarrhées infectieuses, malaria, tuberculose, rougeole…). Un rapport de l'Institut de Médecine (2) des USA en 1992 définit les infections émergentes comme "des infections nouvelles, réémergentes ou résistantes au traitements classiques, dont l'incidence a augmenté dans les décennies précédentes ou dont l'incidence menace d'augmenter dans le futur". Elles peuvent donc résulter de l'introduction de nouveaux pathogènes dans l'espèce humaine, de la reconnaissance d'une maladie existante non détectée auparavant, ou de la réapparition (réémergence) d'une maladie connue après un déclin d'incidence ou par extension de son territoire

géographique. L'IOM identifie 6 facteurs majeurs contribuant à l'émergence ou la réémergence de ces maladies : les changements de démographie et de comportements humains, les avancées technologiques et les changements des pratiques industrielles, le développement économique et les changements dans l'occupation des territoires, l'augmentation phénoménale du volume et de la rapidité du trafic aérien et du commerce, non seulement concernant les humains, mais aussi les animaux, les aliments, etc …, les capacités d'adaptation et de changements des microbes et les limitations des moyens de santé publique. On peut y ajouter les changements environnementaux qui sont ou non reliés directement à l'activité humaine. Parmi les maladies infectieuses émergentes ou réémergentes bon nombre sont des infections virales. La plupart des virus responsables de maladies émergentes sont des virus à ARN. Ceux ci présentent en effet un taux élevé de mutations, ce qui favorise leur évolution rapide et leur adaptabilité à l'environnement, leur permettant d'atteindre rapidement un équilibre adaptatif chez l'espèce hôte, par différents mécanismes comme les mutations ponctuelles (HIV, SARS-CoV), les recombinaisons (HIV, SARS-CoV) ou les réassortiments (Influenza A). Cependant, l'évolution génétique des virus n'est pas la cause majeure de l'émergence de maladies virales, les virus restant stables dans une niche écologique particulière. L'impact d'un pathogène introduit dans une nouvelle population dépend par contre beaucoup des facteurs humains, notamment de la densité d'individus susceptibles dans la population. Un des facteurs critiques actuel est l'expansion de la population humaine depuis le XIXème siècle. Actuellement l'urbanisation massive avec les bidonvilles périurbains des grandes métropoles des régions en développement, les voyages aériens, le

Virus émergents C. Liesnard

Parmi, les virus émergents, l'agent du Chikungunya est certainement celui qui a le plus fait parler de lui ces derniers temps vu son impact direct sur le tourisme dans certaines régions.

Mais savons-nous tout de cet agent pathogène qui nous semble si lointain ?Ne risque-il pas de nous contaminer en tant que soignant ?

La réponse est oui puisque récemment un cas de transmission interhumaine a été décrit chez une infir-mière. Celle-ci semble s'être contaminée lors d'une prise de sang alors qu'il n'y a pas eu d'accident de piqûre et qu'elle ne présentait pas de lésions cutanées. Elle assure s'être désinfecté les mains avant et après le prélèvement mais ne portait pas de gants !

Lors de l'hémostase, sa peau est sans doute entrée en contact avec le sang !Une occasion en or pour rappeler l'intérêt des précautions générales !

Page 12: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

12

commerce international, la diminution des zones d'habitat rural et les changements climatiques influencent les risques d'infections virales émergentes (3).Environ 60% de plus de 1.400 espèces d'organismes infectieux pathogènes pour les humains sont transmis par les animaux, l'homme étant un hôte occasionnel (et une impasse pour le pathogène). Quelquefois une zoonose réussit à produire une transmission interhumaine et s'y adapte en divergeant de son hôte d'origine. Les maladies infectieuses épidémiques, c'est-à-dire celles qui "réussissent", sont celles qui deviennent directement transmissibles d'homme à homme. Le virus de l'immunodéficience humaine est un exemple récent d'un virus ayant réussi les deux étapes. Originellement une zoonose, le virus est devenu un pathogène humain par un saut d'espèce. Il a rapidement conquis la planète humaine grâce à la très longue période asymptomatique mais infectieuse qu’il installe chez son hôte avant le développement du SIDA proprement dit. Il est aujourd'hui incontrôlable. Le SIDA est décrit pour la première fois en 1981 et le virus isolé en 1983. En 1984, 20% des homosexuels des cliniques de MST et 34% des hémophiles, 10% des adultes jeunes en Afrique sont infectés.HIV1 est proche du virus SIVcpz du chimpanzé. HIV1 est classé en trois groupes phytogénétiquement distincts (M, N et O) qui différent entre eux, comme chacun par rapport à SIVcpz, indiquant que chaque groupe résulte d’un transfert séparé du singe à l’homme (6 transferts probables pour HIV2 issu du SIV sm). C’est le groupe M qui est responsable de la pandémie mondiale. Le premier isolat humain connu date de 1959. On situe le saut d’espèce aux alentours de 1930 (4). Quand on a découvert le SIDA en 1981, il était trop tard. En 70 ans le virus a infecté 42 millions de personnes et tué 25 millions de personnes. En 10 ans, le SIDA était devenu la première cause de décès chez les hommes de 25 à 44 ans (5). Plus de 90% des personnes infectées vivent dans des pays en voie de développement, dont 70% en Afrique subsaharienne (6). Le déficit de population dû au SIDA dans les pays africains en 2020 atteindra principalement la tranche d’âge des 30 - 50 ans et les enfants de moins de 10 ans (7). Le SIDA hypothèque l’avenir de ces populations.

Quelques exemples de maladies virales dites « émergentes » :

1. Métapneumovirus humain : longtemps soupçonné, récemment reconnu

Les infections respiratoires sont la deuxième cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans. Les virus responsables des bronchiolites sont : les virus RSV (virus respiratoire syncitial), influenza, parainfluenza. La cause reste inconnue dans 15 à 35% des cas.Un autre virus a été décrit en 2001 : le Human metapneumovirus (HMPV). Il s’agit d’un virus à ARN, de la famille des Paramyxoviridae, sous-famille des Pneumovirinae, proche du RSV. Il ne s’agit pas d’un nouveau virus : des études sérologiques « a posteriori » ont permis de retrouver des infections il y a plus de 50 ans.Ce virus, difficile à cultiver, est ubiquitaire et atteint les enfants dès leur jeune âge (séroprévalence de quasi 100% dès 5 à 10 ans), pouvant provoquer des réinfections plus tard au cours de la vie (gens âgés, patients immunodéficients). Même si on le retrouve toute l’année, dans nos régions il provoque surtout des infections saisonnières en hiver et au printemps. Il représenterait 2.2 à 9.7% des infections respiratoires de l’enfant. Chez l’enfant, il cause des infections du tractus respiratoire supérieur et inférieur, des bronchiolites et otites moyennes, en général moins sévères que lors d’infections à RSV, ou des exacerbations d’asthme. En cas de pathologie sous-jacente, la symptomatologie peut être plus grave.Chez les adultes, la symptomatologie est celle d’un rhume ou d’un état grippal, pouvant se compliquer de pneumonie et éventuellement de décès en cas de pathologie sous-jacente. Le diagnostic peut se faire par sérologie ou, mieux, par techniques de biologie moléculaire (8). Ces techniques ne sont pas encore standardisées ni disponibles de manière généralisée.Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’un virus émergent, mais bien d’un virus découvert grâce à des avancées technologiques, causant une pathologie déjà connue par ailleurs.

Précautions d’hygiène : précautions droplet

2. Hantaviroses : connues en Europe, émergentes en Amérique.Ces virus provoquent des fièvres hémorragiques avec syndrome rénal en Asie et en Europe. La pathologie a été décrite dès le XII ème siècle en Chine. La néphropathie épidémique est décrite en

Page 13: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

13

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

Suède en 1934. Une grande épidémie de fièvre hémorragique coréenne eut lieu lors de la guerre de Corée. Le virus « hantavirus » a été isolé pour la première fois en Corée, en 1978, près de la rivière Hantaan. Les hantavirus font partie de la grande famille des Bunyaviridae (>300 virus différents) et constituent le genre Hantavirus. Ce sont des virus à ARN, enveloppés. Ces viroses sont des zoonoses, transmises par des rongeurs. Il existe plusieurs sérotypes différents, chaque sérotype est associé à un hôte rongeur d’une espèce donnée, virus et rongeur co-évoluent. Au début des années 1990, une maladie pulmonaire grave, souvent mortelle apparaît dans les états du sud des USA. Le virus causant la maladie (hantavirus pulmonary syndrome) est appelé « Sin Nombre virus » et reconnu comme un hantavirus en 1993 et d’autres sérotypes ont été décrits depuis. Depuis 1996, les hantavirus sont identifiés également en Amérique du Sud. L’apparition des hantaviroses humaines, qui remonte en fait à plus de 30 ans en Amérique est due au développement d’une agriculture intensive qui a fourni aux rongeurs porteurs de ces virus une nourriture abondante, permettant à leurs populations de se multiplier et d’entrer en contact avec les humains. En Europe, le virus Puumala est associé au campagnol roussâtre (Chlethrionomys glareolus). En Europe tempérée, la densité des rongeurs est stable avec des variations saisonnières. Lors d’années à étés chauds et nourriture abondante, les rongeurs se multiplient et peuvent provoquer des épidémies du printemps au début de l’hiver. En Belgique, on a observé des épidémies en 1990, 93, 96, 99, 2001, 2003 et 2005. La Belgique a une séroprévalence de l’ordre de 1 à 5 % et compte une centaine de cas par an, soit autant que la France et l’Allemagne (9). Ce sont les provinces du sud du pays les plus touchées (Hainaut, Namur, Luxembourg) (10).Ce virus atteint plus souvent les hommes que les femmes. Les métiers (fermiers, forestiers, chasseurs naturalistes…) comme les activités à risque (camping, manœuvres militaires, moissons, nettoyage de cabanes ou chalets de vacances, couper du bois…) sont liées à la présence des rongeurs et surtout de leurs déjections, contaminées par le virus. En effet, la transmission se fait par contact (contamination des mains, de la nourriture) ou inhalation d’aérosols de poussières infectées par les déjections.L’incubation dure de 2 à 4 semaines; elle est suivie de plusieurs phases : fébrile (au cours de laquelle des céphalées sont aussi très fréquentes, ainsi qu’une myopie brutale due à un épaississement

transitoire du cristallin), hypotensive, oligurique (avec protéinurie très souvent), polyurique, puis la convalescence survient. Les hantavirus infectent les cellules endothéliales des capillaires, ce qui induit une augmentation de la perméabilité capillaire, peut provoquer une fuite plasmatique à l’origine d’oedème pulmonaire et de syndrome de choc. Au niveau rénal, le virus induit une néphrite tubulaire interstitielle, entraînant une diminution de la filtration glomérulaire, une augmentation de la perméabilité glomérulaire et une protéinurie. Dans les formes européennes, les hémorragies sont rares et limitées à des pétéchies et des gingivorragies. Avec le sérotype Puumala, la mortalité est faible (0-4%) ; les traitements sont supportifs. La place du traitement par la ribavirine n’est pas claire. Le diagnostic se fait par sérologie (IgG et IgM) ou par biologie moléculaire sur sérum ou sang en phase aiguë.Il existe un sérotype Dobrava associé au mulot à collier (Apodemus flavicollis) en Europe de l’Est (Balkans), responsables de fièvres hémorragiques avec syndrôme rénal plus sévères. Les rongeurs infectés peuplent les régions agricoles mais aussi les parcs et jardins des villes. Enfin un autre sérotype Saaremaa associé au mulot rayé ( Apodemus agrarius) se rencontre en Europe Centrale et de l’Est et est également responsable de néphropathies épidémiques (11).

Précautions d’hygiène : Bien que l’hantavirose soit répertoriée parmi les fièvres hémorragiques, il n’y a pas de transmission interhumaine. Aucune précaution spécifique n’est donc nécessaire face à ce diagnostic.

3. Emergence de la Dengue, la « grippe tropicale »

De plus en plus de voyageurs visitent les pays en voie de développement, et risquent donc de contracter une maladie infectieuse lors de ces voyages. Une étude récente réalisée dans un réseau de travel clinics montre que si la malaria reste la cause la plus fréquente de maladie fébrile systémique au retour des tropiques, la dengue surpasse la malaria partout sauf en Afrique subsaharienne et en Amérique Centrale (12). La dengue est aujourd’hui l’arbovirose la plus fréquente dans le monde. La maladie connaît une expansion géographique gigantesque depuis 30 ans. La maladie s’est étendue en Asie, dans le Pacifique, en Amérique tropicale. Elle est devenue hyperendémique dans toutes les régions tropicales (cocirculation de

Page 14: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

14

plusieurs sérotypes). Cette augmentation peut être attribuée à la détérioration des conditions sanitaires et de traitement de l’eau dans divers pays, à un contrôle inadéquat ou inexistant du vecteur, à l’expansion des voyages. En Amérique du Sud par exemple, des campagnes extrêmement efficaces de désinsectisation visant l’éradication d’ Aedes aegypti, le vecteur de la fièvre jaune, ont permis une diminution spectaculaire de la dengue au cours des années 1970. La dégradation du contexte politique, l’appauvrissement des systèmes de santé n’ont plus permis de maintenir ces campagnes. En 2000, le vecteur avait reconquis tous les territoires nettoyés trente ans avant (13, 14).Les virus de la dengue font partie des Flaviridae, virus à ARN enveloppés (cf. fièvre jaune, West Nile virus). Le réservoir est l’homme et les vecteurs sont les moustiques Aedes aegypti ou A. albopictus. La dengue est l’arbovirose la plus fréquente, avec 100 millions de cas par an. Elle est en expansion depuis 1980. On l’observe en Asie du Sud Est, dans les îles du Pacifique Sud, les Caraïbes, l’Amérique du Sud. Deux milliards et demi d’individus sont exposés à cette infection, dont les enfants sont les principales victimes. Les complications hémorragiques ne sont pas négligeables : 250.000 cas/an, et 25.000 décès /an sont à déplorer. Le virus est inoculé à l’humain par la salive du moustique, il se réplique dans les ganglions lymphatiques régionaux, puis infecte les leucocytes et le reste du tissu lymphatique. Le virus est ensuite libéré dans le sang circulant et peut donc infecter un second moustique à l’occasion de son repas sanguin. Il se réplique dans l’intestin et d’autres organes du moustique, puis infecte les glandes salivaires, où il se réplique. Le cycle peut alors recommencer.

Symptomatologie Durant l’incubation de 4 à 7 jours (3-14), les symptômes sont absents ou légers. Ensuite apparaissent une fièvre soudaine, des céphalées, myalgies, arthralgies (5-7j), un rash maculo-papulaire ou confluent, avec desquamation et prurit dans certains cas. On peut aussi observer des symptômes respiratoires, gastro-intestinaux, cutanés (pétéchies, purpura).La biologie montre une leuco-lympho- thrombo-pénie, une augmentation des ALT et LDH.

Complications (J4-J7) Fièvre hémorragique avec douleurs abdominales, vomissements, perte de conscience, hypothermie, épanchements par fuite plasmatique capillaire. Ces complications représentent 2.7 % des dengues

de touristes. La mortalité atteint 10 à 20% (0.2% en hôpital expérimenté). Le « dengue shock syndrome » se manifeste par une hypotension profonde, menant au décès (40% de mortalité) en 12h à 24h. On observe que ces dengues hémorragiques surviennent plus fréquemment lors d’une réinfection avec un autre sérotype qu’en cas d’infection primaire (15).Un effet d’amplification dépendant des anticorps présents au préalable (antibody-dependent enhancement) pourrait être responsable du phénomène : certaines souches de dengue complexées à des anticorps anti-dengue non neutralisants provenant d’une infection antérieure, pourraient envahir plus facilement les cellules monocytaires, ce qui favoriserait la multiplication virale. Les monocytes infectés libèrent des médiateurs vasoactifs qui augmentent la perméabilité vasculaire et les manifestations hémorragiques. D’autres causes sont évoquées : la susceptibilité de l’hôte (liée aux groupes HLA), la virulence de la souche (cette complication se voit surtout avec le génotype 2).Les complications de la dengue frappent donc surtout les populations locales, infectées au préalable par un de ces virus, mais éventuellement aussi les grands voyageurs qui auraient déjà contracté une dengue.

Précautions d’hygiène : précautions standards/générales

4. Chikungunya : un virus qui gâche le tourisme

Ce virus appartient à la famille des Togaviridae, genre Alphavirus.Il a été isolé en 1953 au Tanganika (l’actuelle Tanzanie). Son nom signifie « celui qui marche courbé » ; on le retrouve en Afrique Centrale et du Sud, en Afrique de l’Ouest, ainsi qu’en Asie du Sud Est. Le vecteur, comme pour la fièvre jaune, est un moustique du genre Aedes.Les symptômes peuvent évoquer la dengue : fièvre, céphalées, nausées, vomissements, myalgies, rash. Cependant, les arthralgies sont typiques.Ce virus a réémergé ces dernières années, en Asie notamment en Indonésie, en 2001-2003, durant la saison des pluies où il est transmis par A. aegypti et A. albopictus urbains et péridomestiques ( 16LK Sucri), en RD Congo ( 17B Pastorino) , et, plus récemment à l’île de La Réunion (mars 2005-février 2006). Le virus a été importé des Comores où le virus avait circulé en 2005. Plus de 150.000 cas ont été recensés dans une population qui n’avait jamais connu cette maladie, dont 77

Page 15: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

15

décès de personnes généralement âgées avec des maladies sous-jacentes. Certains patients ont dû être admis en USI avec des complications de type méningo-encéphalite, décompensation hépatique, décompensation multiorganes (18). Là aussi, comme pour la dengue, une mauvaise maîtrise du vecteur, l’augmentation des voyages et l’urbanisation incontrôlée ont contribué à ces épidémies. Pour l’île de La Réunion qui compte beaucoup sur son activité touristique, cette épidémie a été une catastrophe économique.

Précautions d’hygiène : précautions standards/générales

Conclusions

D’autres pathogènes viraux émergents auraient pu être évoqués, bien sûr le SRAS, l’émergence du West Nile virus aux USA, les infections par le virus Nipah en Malaisie mais aussi les épidémies de rougeole dans les camps de réfugiés en Afrique, en Indonésie.Des facteurs écologiques et viraux contribuent à l’émergence de maladies virales. Cependant les facteurs humains facilitent la dissémination des infections, notamment les déplacements des populations campagnardes vers les villes dans des conditions insalubres de surpopulation. Les guerres et les catastrophes naturelles, la construction de barrages entraînent aussi des regroupements de population dans des camps de réfugiés aux conditions précaires. Les voyages permettent d’atteindre l’autre bout du monde en quelques heures et emportent des virus avec eux, comme ce fut le cas pour le SRAS en 2003. Diverses pratiques humaines ont entraîné l’émergence de nouveau pathogènes : la chasse a probablement causé le premier contact de l’homme avec l’HIV. Récemment d’ailleurs de nouveaux virus HTLV (human T= lymphotropic virus) ont été découverts dans certaines populations africaines vivant de la chasse. Il est probable que les marchés d’animaux en Asie aient favorisé l’émergence du SRAS chez l’homme. L’agriculture intensive a favorisé l’émergence d’hantaviroses, de fièvres hémorragiques virales. Les bouleversements climatiques que nous suscitons nous réservent probablement leurs lots de catastrophes immanquablement associées à des épidémies de maladies infectieuses prévisibles et imprévisibles. La lutte contre les maladies infectieuses ne semble pas avoir de fin.

Note 1 : Une petite précision encore :Les termes arbovirus et robovirus ne font pas partie

de la taxonomie des virus. Il s’agit de termes pra-tiques consistant à qualifier les virus transmis par les Arthropodes (essentiellement insectes et tiques) et les rongeurs : arthropod-borne virus et rodent-borne virus.

Note 2 : les pathologies à virus influenza ont été évoquées récemment dans Noso-Info (VOL X, n°1 du 1er trimestre 2006) par le Dr M. Gérard.

Références

1. World Health Organization. The world health report 2004-changing history. Geneva: The Organization; 2004.

2. Institute of medicine. Emerging infections: microbial threats to health in the United States. Washington: National Academy press; 1992.

3. Reasons for the increase in emerging and re-emerg-ing viral infectious diseases. Ka-Wai Hui, E. Microbes and Infection XX 1-12, 2005.

4. HIV and AIDS in relation to other pandemics. Weiss RA. EMBO reports, 4, S10-S14, 2003.

5. Joint United Nations Programme on HIV/AIDS (UNAIDS). Report on the global HIV/AIDS epi-demic; June 2000. Geneva:World Health Organiza-tion, 2000.

6. Joint United Nations Programme on HIV AIDS (UNAIDS). AIDS epidemic update; December2000. Geneva:World Health Organization, 2000.

7. Botswana, US Census Bureau, World Population Profile 2000, World Health Organization.

8. Prevalence and clinical symptoms of Human Meatp-neumovirus infection in hospitalized patients. van den Hoogen B., van Doornum J. J., Fockens J.C. et al. J. Infect. Dis. , 188, 1571-77, 2003.

9. Viral zoonoses in Europe. Kallio-Kokko H., Uzcate-gui N., Vapalahti O., Vaheri A., FEMS Microbiology Review, 29, 1051-1077, 2005.

10. Larger than usual increase in cases of hantavirus infections in Belgium, France and Germany, June 2005. Mailles A., Abu Sin M., Ducoffre G., Hey-man P., Koch J., Zeller H. Eurosurveillance, Vol. 10, Issues 7-9, Jul-Sep 2005.

11. Hantavirus infections in Europe. Vapalahti O., Mustonen J., Henttonen H., Plyusnin A., Vaheri A.; Lancet Infect Dis, 3, 653-661, 2003.

12. Spectrum of disease and relation to place of expo-sure among ill returned travellers. Freedman D.O., Weld L.H., Kozarski P.E. et al.; N. Engl. J. Med.; 354, 119-30, 2006.

13. Epidemic dengue/ dengue hemorrhagic as a public health, social and economic problem in the 21st century. Gubler D.J., Trends in Microbiology ; 10, 2, 100-03, 2002.

14. The changing epidemiology of yellow fever and dengue, 1900 to 2003: full circle? Gubler D. J., Comparative Immunology, Microbiology and Infectious Diseases ; 27, 319-30, 2004.

Page 16: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

16

15. Dengue in travelers. Wilder-Smith and Schwartz E.; N Engl. J. Med.; 353, 924-32; 2005.

16. Tracking the re-emergence of epidemic chikun-gunia virus in Indonesia. Laras K., Sukri N.C., Lasarati R. P. et al. ; Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg., 99, 128-41, 2005.

17. Epidemic resurgence of Chikungunya virus in democratic Republic of the Congo: identifica-

tion of a new central African strain. Pastorino B., Muyembe-Tamfun J. J., Bessaud M. et al.; J. Med. Virol.; 74; 277-82, 2004.

18. Chikungunya outbreak in Réunion, a French overseas département. Quatresous I.; Eurosur-veillance weekly, vol.11, Issue 1, 2006.

Fin 2005, la Plate-forme Fédérale d’Hygiène Hos-pitalière a transmis son « Plan stratégique concer-nant la réorganisation de l’Hygiène Hospitalière dans les établissements belges » au ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique, Rudy Demotte. Début 2006, le ministre Demotte a sou-mis le document pour avis au Conseil National des Etablissements Hospitaliers (CNEH), lequel a rendu un avis positif sur le plan stratégique. Sur base de cet avis, le SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement (SPF SPSCAE) s’est attelé, en concertation avec le Cabi-net du ministre, à l’adaptation demandée des normes d’agrément et du financement actuels en matière d’hygiène hospitalière. Actuellement, nous sommes dans la dernière ligne droite - la proposi-tion finale a été transmise au Conseil d’Etat - et il a été recommandé d’informer dès à présent les étab-lissements de ces changements positifs.

Vous trouverez ci-dessous les modifications importantes apportées aux normes d’agrément, lesquelles sont d’application pour l’ensemble des hôpitaux :

• A côté du médecin-chef, de l’équipe d’hygiène hospitalière et du Comité d’hygiène hospitalière, le chef du département infirmier est dorénavant chargé de la promotion de l’hygiène.

• “L’équipe d’hygiène hospitalière est composée du médecin et de l’infirmier, lesquels travaillent en étroite collaboration. Cette équipe jouit d’une indépendance opérationnelle, mais fait rapport au Comité d’hygiène hospitalière, au méde-cin-chef et au chef du département infirmier. Les décisions opérationnelles de l’équipe sont exécutées après concertation avec le médecin-

chef et le chef du département infirmier, et pour le compte et sous la responsabilité de ces der-niers.”

Cette indépendance opérationnelle doit garan-tir le bon fonctionnement de l’équipe et de ses membres. En effet, l’infirmier est moins dépendant du Comité et l’équipe peut prendre les décisions nécessaires en vue de s’attaquer immédiatement à une situation problématique, pourvu qu’un rapport soit élaboré par la suite à l’intention des organismes cités.

• “L’équipe établit un plan stratégique général ainsi qu’un plan d’action annuel, un rapport annuel d’activité et un rapport annuel sur le fonctionne-ment de l’équipe.”

L’équipe doit être performante et chercher à obtenir de bons résultats. Pour ce faire, l’équipe s’assignera des objectifs précis et contrôlera régulièrement si ceux-ci sont atteints.

• “L’infirmier hygiéniste hospitalier sera titulaire d’un diplôme de bachelier en soins infirmiers complété par un master en art infirmier ou un master en santé publique. Pour pouvoir s'acquitter efficacement de sa fonction, il doit fournir la preuve d'avoir suivi avec succès une formation dans au moins les domaines suivants : infections nosocomiales (prévention et contrôle, aspects microbiologiques et infectiologi-ques, et aspects épidémiologiques) et la législation relative à l'hygiène hospitalière. Cette formation comprend au moins 250 heures de contact”

Il va de soi que les droits restent acquis pour les infirmiers hygiénistes en place pour autant qu’ils satisfassent aux conditions exigées par l’AR de novembre 1988. Pour les médecins, rien n’est modifié en ce qui concerne les exigences de forma-tion.

NOUVELLES DE LA PLATE-FORME FÉDÉRALE

Adaptation des Normes d’Agrément en Hygiène Hos-pitalièreM. Costers

Page 17: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

17

• “L’équipe hospitalière exécute les tâches suivan-tes :1. le développement, la mise en oeuvre et le

suivi, à travers l'hôpital, d'une stratégie rela-tive aux mesures de protection standard visant la prévention de la transmission de germes infectieux; l'isolement des patients infectés afin d'endiguer la transmission des maladies infectieuses et la surveillance des infections nosocomiales à l'aide d'indicateurs permet-tant d'en suivre et d'en corriger l'incidence au sein de l'établissement;

2. la mise sur pied d'une stratégie de lutte con-tre les épidémies;

3. le suivi des aspects relevant de l'hygiène dans le cadre d'activités hospitalières telles que la construction ou la transformation de bâti-ments , les activités au quartier opératoire et en salle d'accouchements, l'achat de matériel

4. la mise en application des directives et recommandations rédigées par des organis-mes officiels tels que le Conseil supérieur d'hygiène; et

5. l'échange, avec d'autres établissements, d'in-formations et de l'expérience acquise, dans le cadre d'une plate-forme de collaboration en matière d'hygiène hospitalière.”

Par conséquent, les tâches de l’équipe sont priori-tairement axées sur la maîtrise effective des infec-tions (infection control). Depuis la parution des premières normes d’agrément, en 1988, des per-sonnes supplémentaires ont été engagées dans les hôpitaux (p.ex. conseiller en prévention, délégué à la gestion de l’antibiothérapie). Ces personnes sont en mesure de reprendre certaines tâches de l’équipe (p.ex. politique des déchets et de lutte contre la vermine, politique antibiotique).

• Le Comité d’hygiène hospitalière est complété par trois infirmiers désignés par le chef du dépar-tement infirmier.

• “Le Comité d’hygiène hospitalière exécute les tâches suivantes :

1. examiner et approuver le plan stratégique général et le plan d'action annuel rédigés par l'équipe;

2. examiner et approuver le rapport annuel d'activités rédigé par l'équipe;

3. examiner et approuver le rapport sur le fonc-tionnement de l'équipe;

4. examiner et approuver les budgets et les devis; et

5. coordonner l'attribution de missions relatives au contrôle des techniques de stérilisation, à la gestion des antibiotiques, à l’élabora-tion d’un règlement d’ordre intérieur pour le quartier opératoire, les quartiers d’accouche-ments et, le cas échéant, les services à ris-que, et à l'élaboration de directives relatives à la surveillance des procédés de lavage et de distribution du linge, de l'hygiène dans la préparation et la distribution de l'alimenta-tion tant à la cuisine qu'à la biberonnerie et des méthodes de collecte et d'évacuation des déchets hospitaliers.”

Le Comité accompagne donc l’équipe et suit ses performances.Le Comité doit également veiller à ce que les tâches qui ne sont plus attribuées à l’équipe soient assurées par d’autres instances à l’hôpital.

Cette adaptation des normes d’agrément s’accom-pagne d’une augmentation du budget annuel glo-bal pour l’hygiène hospitalière dans les hôpitaux aigus de 3,4 millions d’euros. Ce financement supplémentaire permet de majorer l’indemnité par infirmier équivalent temps plein, qui passe de 46 650,83 EUR (index 01/01/2002) à 53 105,00 EUR (index 01/07/2007). Par ailleurs, il y a un encadre-ment minimal, à savoir, au moins 1.0 infirmier ETP et au moins 0.5 médecin ETP. La manière de calcu-ler le nombre d’ ETP n’est pas modifiée – nombre de lits justifiés (B) multiplié par le coefficient par service (C), divisé par 1000 pour l’infirmier(ère) et par 2400 pour le médecin - mais dans les établisse-ments de petite taille qui restent en dessous de ce quota, l’encadrement et le financement sont donc accrus artificiellement. Cela ne signifie aucune-ment que les établissements de plus grande taille dépassant ce quota peuvent revenir à cet encadre-ment minimal.

Récemment, la Plate-Forme Fédérale a transmis au ministre Demotte une proposition relative à un encadrement performant des équipes d’hygiène hospitalière dans les hôpitaux spécialisés (Sp), gériatriques (G) et psychiatriques. A cet égard, nous espérons pouvoir compter sur l’appui du ministre, de sorte que ces établissements soient suffisam-ment armés pour relever les nombreux défis en matière d’hygiène hospitalière.

Page 18: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

18

Le virus

Les Norovirus étaient appelés « agent de Norwalk », d’après le nom de la localité où il furent décou-verts. Ils sont actuellement classés parmi les Calici-viridae avec les Sapovirus, qui causent également une gastroentérite mais sont plus rares. Ce sont des virus à ARN simple brin à polarité positive avec une capside sans enveloppe, ce qui explique leur résis-tance aux facteurs extérieurs. Les Norovirus sont classés en deux génogroupes I et II et ceux-ci sont subdivisés en génotypes. Actuellement le génotype qui circule de façon prédominante en Europe est le génotype II.4 dont plusieurs variants se succèdent, actuellement ce sont surtout les variants II.4.2006a et II.4.2006b.

Epidémiologie et clinique

Si les Rotavirus sont la cause principale de gas-troentérite virale chez les petits enfants, globa-lement, tous âges confondus, ce sont les Noro-virus qui arrivent en tête. Ils surviennent sous forme d’épidémies ponctuelles, en augmentation en hiver, d’où le nom anglais « winter vomiting disease ». Ils se manifestent particulièrement dans des communautés fermées, telles que les bateaux de croisière, les hôpitaux et les homes pour per-sonnes âgées. Des taux d’attaque aussi élevés que 50% pour les patients et plus de 40% parmi le per-sonnel hospitalier ont été décrits lors d’épidémies dans des unités de revalidation ou de gériatrie. Ces épidémies peuvent parfois se prolonger pendant plusieurs semaines et nécessiter la fermeture des unités de soins.

Après 24 à 48 heures d’incubation surviennent des vomissements et de la diarrhée souvent accompa-gnés de douleurs abdominales, nausées et fièvre. La maladie ne dure pas plus de 24 à 48 heures et est généralement bénigne, même si elle est fort désagréable. Après les symptômes cliniques, l’in-fectivité se prolonge de quelques jours. Avec des techniques sensibles de biologie moléculaire on peut détecter l’ARN viral dans les selles jusqu’à trois semaines après le début des symptômes, mais ceci ne correspond pas nécessairement à de l’in-fectivité. Comme pour les Rotavirus, la quantité

de virus produits est importante alors que seu-lement 10 à 100 virus suffisent à provoquer une infection. La transmission peut se faire par contact direct avec un patient, par contact avec un envi-ronnement contaminé, par un véhicule commun (eaux, aliments) et par des aérosols produits lors de vomissements. Il est important de rappeler la résistance de ces virus et la possibilité d’infection longtemps après la contamination du milieu. En milieu hospitalier l’introduction peut se faire par un patient, par des visiteurs, par des prestataires de soins ou par du personnel de cuisine. Le génome du virus peut être retrouvé dans les selles d’indivi-dus asymptomatiques qui, au vu d’une dose infec-tante faible, pourraient jouer un rôle dans la chaîne de transmission.

Diagnostic

On pensera au Norovirus devant toute épidémie explosive de diarrhée accompagnée, chez bon nombre de personnes atteintes, de vomissements. L’examen de selles par microscopie électronique a généralement été remplacé par la RT-PCR sur les selles pour la détection de l’ARN viral. Seuls quelques laboratoires effectuent ce test. Les tests de type ELISA sont actuellement soit trop peu sen-sibles, soit trop peu spécifiques (beaucoup de cas faussement positifs).

Prévention

Etant donné l’aspect explosif des épidémies, il n’est pas facile d’intervenir à temps. Les précau-tions générales pour l’hygiène fécale, y compris le lavage soigneux et la désinfection des mains est importante en tout temps. Tout membre du person-nel doit également être conscient que des épiso-des de diarrhée, de vomissements ou de « grippe intestinale », nécessitent un éloignement de quel-ques jours. Dans les cas de gastroentérite chez un patient, il est important de nettoyer et désinfecter régulièrement les locaux et de renforcer les mesu-res d’hygiène. Les désinfectants conseillés sont l’hypochlorite de soude (5000 ppm), l’hypochlorite de calcium (1000 ppm), le dichloro-isocyanurate de sodium tamponné (1600 ppm) et le peroxyde d’hydrogène (0 ,5%).

Les Novovirus comme cause de gastroentérite nosocomiale P. Goubau, UCL

FICHE MICROBIOLOGIQUE

Page 19: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

19

Références 1. Comité sur les infections nosocomiales du Québec. - Mesu-res de contrôle et prévention des éclosions de cas de gastroen-térite infectieuse d’allure virale (Norovirus) à l’intention des établissements de soins. Institut National de Santé Publique du Québec : http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/446-Eclo-sionsGastroEnterite_Norovirus.pdf

2. Kroneman A, Venneman H, Harris J et al. Increase in Norovi-rus activity reported in Europe. Eurosurveillance 11 (12), 2006. http://www.eurosurveillance.org/ew/2006/061214.asp#1

3. “Norwalk-like viruses. Public health consequences and out-break management MMWR 2001 vol 50 RR9 1-20 http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/rr5009a1.htm

SITES WEB

Les adresses à ne pas oublier

• BAPCOC : https://portal.health.fgov.be/portal/page?_pageid=56,4268390&_dad=portal&_schema=PORTAL

• Congrès : http://nosobase.chu-lyon.fr/congres/congres.htm

• Congressen : http://www.wip.nl/congress.htm

• CDC/HICPAC : http://www.cdc.gov/ncidod/dhqp/index.html

• Bics : anciennement Groupement pour le Dépistage, l’Etude et la Prévention des Infections Hospitalières (GDEPIH) : http://www.belgianinfectioncontrolsociety.be

• Journal of Hospital Infection (JHI) : http://www.harcourt-international.com/journals/jhin

• Nosobase : http://nosobase.chu-lyon.fr

• Noso-info : http://www.md.ucl.ac.be/nosoinfo/intro.htm

• Swiss Noso : http://www.chuv.ch/swiss-noso/f122cl.htm

• Site Nosobits : Hygiène Hospitalière UCL : http://www.md.ucl.ac.be/didac/hosp/intro.htm

• Infect Control and hospital Epidemiology (ICHE) : : http://www.journals.uchicago.edu/ICHE/home.html

• Tuesday seminars”, Section épidémiologie : http://www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/agenda.htm

• Avis et recommandations du Conseil Supérieur d'Hygiène : http://www.health.fgov.be/CSH_GHR

• CSH : via le site http://www.md.ucl.ac.be/didac/hosp//cshtoc.htm

Une nouvelle version de la brochure intitulée « Prévention des infections périnatales à streptocoques du groupe B» (CSH 7721) est disponible sur le site

Nouveautés

• Hygiène et prise en charge des dispositifs médicaux en gynécologie dans les établissements de santé, guide de bonnes pratiques. Document en ligne via « Recommandations et référentiels… »

http://www.cclin-sudouest.com/recoref.htm

• Ventilation : http://www.md.ucl.be/didac/hosp/intro.htm via Architecture et Hygiène Hospitalière, Table des matières, ventilation

• Recommandations pour l’utilisation des masques médicaux et des appareils de protection respiratoire dans les établissements de santé : http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/Personnel/recos_masques.pdf>

• Grille d’évaluation et mesures de prévention du risque infectieux suivant la nature des travaux : http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/Architecture/risq_travaux.pdf>

Nosomail : liste de discussion privée (les inscriptions sont sélectionnées mais non modérées).Pour s’inscrire ou se désinscrire, envoyer un message comprenant votre adresse électronique, vos nom et prénom, votre diplôme avec la date d’obtention, vos fonctions hospitalières actuelles à [email protected]. Après inscription, vous pouvez envoyer vos messages à [email protected]

Page 20: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

20

17 AVRIL 2007LES MARDIS DE L’INFECTIOLOGIE – CHU DE LIÈGE« Evidence-based Medicine : l’exemple de la décontamination sélective du tube digestif » B. Delaere, Médecine Interne, Unité d’Infectiologie, UCL Mont-GodinneLieu : CHU de Liège, Salle des colloques B, bloc central +2 (12h30 à 14h00)Renseignements : P. Damas, P. De Mol, F. Frippiat – Tél : 04/366.74.95 - Fax : 04/366.24.39

26 AVRIL 2007SÉMINAIRE DE PATHOLOGIE INFECTIEUSE UCL« Problématique d’infections à P. aeruginosa dans un centre de brûlés » J. Pirnay et D. De Vos, Hôpital Militaire Reine-Astrid, Bruxelles Lieu : Cliniques Universitaires St Luc, Salle Gribomont (12h30)Renseignements : http://www.md.ucl.ac.be/seminfect/formation-continue.htm

26 AVRIL 2007LA MICROBIOLOGIE PRATIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DE LA PROVINCE DU HAINAUT« Dépistage rapide des MRSA, des géloses sélectives à la PCR en temps réel » O . Denis et C. Nonhoff, Microbiologie, Erasme, ULB, Bruxelles Lieu : Salle de séminaire, niveau 0, CHU A. Vésale, Montigny-le TilleulRenseignements : Dr C. Potvliege, Microbiologie, CHU Tivoli, La Louvière. Tél : 064/27.64.06Dr D. Govaerts, Microbiologie, CHU A. Vésale, Montigny-le Tilleul. Tél : 071/92.48.30Renseignements : http://www.md.ucl.ac.be/seminfect/formation-continue.htm

10 MAI 2007SYMPOSIUM DE LA SOCIÉTÉ BELGE D’INFECTIOLOGIE ET DE MICROBIOLOGIE CLINIQUE - SBIMC“Endocarditis and Pace-Maker infections”Lieu : Espace Delgoutte, OphainRenseignements : C. Jacobs. Hôpital Erasme. Tél 02/555.67.46 - Fax : 02/555.39.12 Email [email protected]

15 MAI 2007SCIENTIFIC INSTITUTE OF PUBLIC HEALTH – TUESDAY SEMINARS“Biosafety and Biosecurity : different and common points”, Ph. Herman, Unit of Biosafety and Biotech-nology, IPHLieu : Salle P. Nelis, ISP, rue J. Wytsmans 14, 1050 BruxellesRenseignements : A. Motte. Tél : 02/642.57.02 - Email : [email protected]

22 MAI 2007INFECTIOLOGIE ET MICROBIOLOGIE CLINIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DU NAMUROIS« Actualités dans le domaine de la vaccination chez l’enfant » D. Tuerlinckx, Pediatrie, UCL Mont-GodinneLieu : CHR Namur (12h30 à 14h00)Renseignements : C. Baude, Laboratoire de Microbiologie, UCL - Mont-Godinne. Tél : 081/42.32.14 Fax : 081/42.32.04 - Email : [email protected]

AGENDA SCIENTIFIQUE

Faites nous part des différentes manifestations que vous organisez !! (Formation, symposium)

Page 21: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

21

22 MAI 2007CYCLE DE CONFÉRENCES (COURS BMA,SMA,SMU ANNÉE 2006-2007) - Hygiène et Maladies Infectieuses« Hygiène au SMUR et à la garde : de la manière de faire une hygiène des mains correcte à l’isolement d’une pathologie hautement contagieuse » M. Gerard, Hôpital St Pierre, BruxellesLieu : Hôpital Erasme (17h00 à 19 h00)

Renseignements : C. Bauwens. Email : [email protected]

29 MAI 2007SCIENTIFIC INSTITUTE OF PUBLIC HEALTH – TUESDAY SEMINARS“Clostridium difficile in Belgian healthcare institutions : surveillance and case-control studies” I. Ram-boer, Unit of Epidemiology, IPH Lieu : Salle P. Nelis, WIP, rue J. Wytsmans14, 1050 Bruxelles

Renseignements: A. Motte. Tel : 02/642.57.02 - Email : [email protected]

29 MAI 2007CYCLE DE CONFÉRENCES (COURS BMA,SMA,SMU ANNÉE 2006-2007) - Hygiène et Maladies Infectieuses« Accidents d’exposition au sang » M. Gerard, Hôpital St Pierre, BruxellesLieu : Forum CHU St Pierre, Bruxelles (17h00 à 18h00)

Renseignements : C. Bauwens. Email : [email protected]

30 MAI 2007VIIÈME CONGRÈS NATIONAL DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MICROBIOLOGIE (SFM)Lieu : Nantes, France

Renseignements : Régine Lemoine - Tél. : +33 (01) 45 68 81 79 - Fax : +33 (01) 45 67 46 98

Email : [email protected] - Site Web : http://www.sfm.asso.fr

31 MAI 2007SÉMINAIRE DE PATHOLOGIE INFECTIEUSE UCL« Les nouvelles molécules anti-MRSA (linézolid, tigécycline, daptomycine…) : livrent-elles ce qu’elles promettent ?» B. Vandercam, Médecine Interne Générale et F. Van Bambeke, Pharmacologie Cellulaire, Cliniques St Luc, BruxellesLieu : Cliniques Universitaires St Luc, Salle Gribomont (12h30)

Renseignements : http://www.md.ucl.ac.be/seminfect/formation-continue.htm

7 - 8 JUIN 2007VIIIÈME CONGRÈS NATIONAL DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’HYGIÈNE HOSPITALIÈRE (SFHH)Lieu : Strasbourg, France

Renseignements : G. d’Ardier. Tél : 05/34.45.26.45 - Fax : 05/34.45.26.46.

Email : [email protected] - Site Web : http://www.sfhh.net

Page 22: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

22

14 JUIN 2007POSTGRADUAAT & NAVORMINGSVERGADERINGEN 2006-2007 - KLINISCHE BIOLOGIE“(Wanneer) zijn genitale mycoplasmata pathogeen ?”Lieu: UZG. Auditoire P8 (20h00 tot 22h00)

Renseignements : UZG. Afd. Klinische Biologie. Dr Verhasselt. Tél : 09/240.22.26.

Email : [email protected]

19 JUIN 2007SYMPOSIUM BICS" Les enterobactéries BLSE+ vont-elles prendre la place des MRSA ? "Lieu : UCL Mont Godinne, Yvoir

Renseignements : Elise Brisart. Tél. : 02/555.69.46 - Fax : 02/555.39.12

Email : [email protected]

21 JUIN 2007LA MICROBIOLOGIE PRATIQUE : RENCONTRES INTERHOSPITALIÈRES DE LA PROVINCE DU HAI-NAUT« Maladies émergentes du voyageur » Y. Van Laethem, Maladies Infectieuses, Hôpital St Pierre, BruxellesLieu : Salle de séminaire, 1er étage, bâtiment H, CHU Tivoli, La Louvière.

Renseignements : Dr C. Potvliege, Microbiologie, CHU Tivoli, La Louvière. Tél : 064/27.64.06

Dr D. Govaerts, Microbiologie, CHU A. Vésale, Montigny-le Tilleul. Tél : 071/92.48.30

24 - 28 JUIN 200734TH ANNUAL EDUCATIONAL CONFERENCE AND INTERNATIONAL MEETING APICLieu : San José (USA)

Renseignements : APIC. Tél : 1/202 7891890 - Fax : 1/202 7891899

Email : [email protected] - Site web : http://www.apic;org

28 JUIN 2007SÉMINAIRE DE PATHOLOGIE INFECTIEUSE UCL« Les nouveaux mécanismes de résistance (ou les bactéries en action) : arm (aminoglycosides), Qnr (quinolones),… » Y. Glupczynski, Bactériologie, UCL Mont-Godinne.Lieu : Cliniques Universitaires St Luc, Salle Gribomont (12h30)

Renseignements : http://www.md.ucl.ac.be/seminfect/formation-continue.htm

17-20 SEPTEMBRE 200747TH INTERSCIENCE CONFERENCE ON ANTIMICROBIAL AGENTS AND CHEMOTHERAPY (ICAAC) Lieu : Chicago, Illinois USA

Renseignements : Tél. (1) 202 942 9248 - Email : [email protected]

18 - 22 OCTOBRE 20078TH ANNUAL CONGRESS OF THE INTERNATIONAL FEDERATION OF INFECTION CONTROL (IFIC)Lieu : Budapest, Hongrie

Renseignements : IFIC. Site web : http://theific.org

Page 23: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I N ° 1 , 2 0 0 7

23

INSTRUCTIONS AUX AUTEURS

Noso-info est la revue officielle de l’Association Belge pour l’Hygiène Hospitalière (ABHH) ) et de la Belgian Infection Control Society (BICS). Cette revue est publiée grâce au soutien du SPF Santé Publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Envi-ronnement.

2. Noso-info publie des articles, revues, com-mentaires, informations, ayant trait à l’hygiène hos-pitalière. Elle paraît trimestriellement en français et en néerlandais. Elle a pour but l’information des infirmiers, médecins, pharmaciens et autres praticiens hospitaliers dans le domaine. Les publications peu-vent être des contributions originales ou avoir déjà été publiées ailleurs. Dans ce dernier cas, l’auteur princi-pal est tenu de demander l’autorisation de publication à la rédaction de Noso-info, ainsi qu’au journal de publication initial.

3. Langue. Les publications seront soumises en français ou en néerlandais, exceptionnellement en anglais. La revue peut se charger de la traduction français <-> néerlandais. S’il désire relire et vérifier la version traduite du manuscrit, l’auteur principal est tenu de le signaler par écrit à la rédaction.

4. Acceptation. Les articles sont soumis à l’ap-préciation du comité de rédaction de la revue. Le comité de rédaction est souverain dans l’acceptation ou le refus d’un article. Il propose éventuellement des modifications qui devraient être apportées à l’article soumis. Dans le cas où ces modifications sont mineu-res (orthographe...), la rédaction peut y remédier directement (arrangement par appel téléphonique à l’auteur principal).

5. Format d’envoi. Les textes et tableaux seront soumis par courrier électronique (document Word) soit à l’adresse E-mail du secrétariat de la rédaction : [email protected], soit à Anne Simon : [email protected].

6. La longueur des textes soumis n’est pas res-treinte, mais il est préférable de ne pas dépasser 10 pages dactylographiées, double interligne (police de caractère supérieure à 10cpi). La structure classique :

« introduction, matériel et méthode, résultats, discus-sion, conclusion, bibliographie » sera utilisée de pré-férence pour les études. Pour les articles de revue, des titres de chapitre scinderont clairement le texte.

7. Les tableaux seront insérés de préférence dans le texte soumis. Ils sont mentionnés numérique-ment (chiffres romains). Les figures peuvent aussi être insérées dans le texte soumis par E-mail.

8. Les références seront annotées dans le texte par un chiffre entre crochets [ ], et seront numérotées selon l’ordre alphabétique du premier auteur. Elles seront détaillées dans la bibliographie selon la des-cription ci-après :- Pour des périodiques : Nom et initiales de tous les auteurs (si plus de 6 auteurs, mentionner les trois pre-miers, suivis de et al). Titre de l’article. Revue (abrévia-tions de l’Index Medicus). Année; volume : première page - dernière page. Exemple : Kernodle DS, Kaiser AB. Antibiotic prophylaxis in surgery. Cur Opin Infect Dis 1995; 8 : 275-279.- Pour des livres : (suivant l’exemple) Altemeier WA, Burke JF, Pruitt BA, Sandusky (eds). Manual on control of infection in surgical patients, 2nd ed. Philadelphia : JB Lipincott, 1984.- Pour des chapitres de livre : (suivant l’exemple) Trilla A, Mensa J. Perioperative antibiotic prophylaxis. In : Wenzel RP, ed. Prevention and control of nosocomial infections, 2nd ed. Baltimore : Williams & Wilkins, 1993 : 665-682.

9. Le genre et l’espèce des microorganismes seront écrits en italique. Les noms de marque (substances, médicaments et matériels) seront évités dans le texte. On utilisera la dénomination générique des médica-ments. La marque des substances, médicaments et matériel peut être détaillée en annotation en fin de texte.

10. Le contenu des publications n’engage que la res-ponsabilité de leurs auteurs.

Page 24: Noso fr 1.2007def - md.ucl.ac.be · 1. Introduction Ces dernières années, les médias portent une atten-tion accrue aux maladies infectieuses et à l’épidé-miologie. Prenons

N O S O - i n f o , v o l . X I n ° 1 , 2 0 0 7

24

Comité de RédactionCOMITÉ DE RÉDACTION

K. Claeys, M. Costers, O. Denis, A. Deschuymere, M. Gérard, J. J. Haxhe, C. Potvliege, A. Simon, J.P. Sion, A. SpettanteC. Suetens, F. Van Laer, M. Zumofen.

COORDINATION RÉDACTIONNELLE

A. Simon

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION

L. De Greef UCL –5490 - MBLG Avenue Hippocrate, 54 1200 -BRUXELLES Tél : 32/ (02)764.54.90 Fax : 32/(02) 764.94.40E-mail : [email protected] Noso-info publie des articles, correspondances et revues ayant trait à l’hygiène hospitalière. Ceux-ci sont sélectionnés par le comité de rédaction et publiés en français et en néerlandais (traduction assurée par la revue). Le contenu des publications n’engage que la responsabilité de leurs auteurs.

Pour tout renseignement concernant l’Institut de Santé Publique (ISP) :Section épidémiologie14, av. J. Wytsmans1050 Bruxelleshttp://www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/

Pour tout renseignement concernant le NVKVV (Vlaamse Werkgroep Ziekenhuishygiëne) :Merv. K. Claeys, présidenteMme S. Deprez, collaboratriceTél : 02/737.97.85Fax : 02/734.84.60Email : [email protected]

Pour tout renseignement concernant l’abonnement et le paiement de NOSO-info, veuillez vous adresser au trésorier de NOSO-info : Dr J.P. SION Eeuwfeestkliniek, Harmoniestraat, 68 2018 – ANTWERPEN Tél.: 03/240.26.30 - Fax: 03/238.72.48 E-Mail: [email protected]

Abonnement personnel à NOSO-info : Pour la Belgique: 25 € Au numéro de compte : 408-7090741-09 NOSO-info, Harmoniestraat, 68 2018-Antwerpen Hors Belgique : 30 € uniquement par virement banquaire

Inscription comme membre du BICS (sans journal) : Infirmier(e)s 25 € Médecins 50 € Médecins en formation 25 € Au numéro de compte : 431-0712901-18 BICS asbl, Hôpital Erasme, Bruxelles

Pour tout renseignement concernant l’inscription au BICS, veuillez vous adresser au secrétaire BICS : Dr B. Byl Hôpital Erasme, Route de Lennik, 808, 1070 Bruxelles. Tél.: 02/555.6643-4541 - Fax : 02/555.3912 Email: [email protected]

Pour tout renseignement concernant l’ABHH : Groupe infirmier francophone Mme P. Taminiau, présidente Tél : 02/759.54.36 Fax : 02/759.54.36

Abonnements et cotisations 2007

La revue est également disponible sur internet : http://www.md.ucl.ac.be/nosoinfo/intro.htm