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Octobre 2004 | Volume 27 | Numéro 3 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal (Affiliée à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec) (suite à la page 3) La nature a horreur du vide ! L a Loi 90, dûment adoptée en juin 2002, vise 11 professions du domaine de la santé dont les médecins, les infirmières et les pharma- ciens. Cette loi précise qu’il ne doit y avoir qu’une seule approche pour ces profes- sions. Les ordres professionnels doivent déterminer un champ de pratique des- criptif, non exclusif, des activités réser- vées, exclusives ou partagées, et des conditions d’exercice plus souples. Pour les médecins, les activités réservées, exclusives ou partagées, sont le diagnostic, la prescription, l’utilisation de techniques diagnostiques invasives et la prescription de médicaments et autres substances. Je ne vous décrirai pas ici tous les articles de la loi, mais j’aimerais vous citer ces mêmes activités pour la pratique avancée des infirmières. L’article 36.1 précise : « Prescrire des examens diagnos- tiques, utiliser des techniques diagnostiques invasives, prescrire des médicaments, prescrire des traitements médicaux, etc. » Pour l’instant, les trois secteurs retenus pour cette pratique avancée qui ressemble étrangement à la nôtre sont la néonatologie, la néphrologie et la cardiologie. Le ministre serait prêt, semble-t-il, à reconnaître cette pratique en première ligne. Cela faisait d’ailleurs partie du programme électoral du parti Libéral du Québec. N’oublions pas que les pharmaciens, de leur coté, désirent l’application de l’in- tention thérapeutique qui correspond à l’inscription, sur notre prescription, de notre diagnostic et uniquement le dia- gnostic, ce qui leur permettrait de décider du groupe de médicaments, de la sorte et du dosage ! Depuis plus d’une décennie, nous avons délaissé, souvent malgré nous, certains champs de pratique pour plusieurs raisons toutes très valables, dont le manque d’effectifs, l’alourdissement des clientèles, la recherche d’un mode de vie plus acceptable et le peu de soutien à la pratique de la médecine familiale. Force est d’admettre que nous n’avons pas suffit à la demande et avoué publiquement notre incapacité à prendre de nouveaux patients. Nous avons échangé notre disponibilité individuelle pour une dispo- nibilité de groupe. Nous avons parfois remplacé la médecine familiale par des pratiques pointues répondant à certains besoins, il est vrai, mais pas nécessaire- ment à ceux de l’ensemble de la clientèle. La nature a horreur du vide ! Ces autres professionnels ont d’emblée collaboré et rapidement compris l’intérêt que cela représentait. Il faut noter que le problème des effectifs est le même chez les infirmières et les pharmaciens, que chez les médecins omnipraticiens. Mais qu’à cela ne tienne. Plutôt que de se limiter à leur champ de pratique, ils l’ont rapidement modifié pour envahir le nôtre. Les infirmières ont délégué certaines acti- vités en établissement et même quitté ces derniers pour se réfugier dans les CLSC où la définition des tâches n’était pas la même et la liberté plus grande, pendant que les pharmaciens, malgré le problème éthique que cela posait, ont tenté d’envahir le champ de la prescription. Tout le monde veut pratiquer la médecine. Le monde des médecines douces a lentement créé l’ouverture. Notre incapacité à occuper nos champs de pratique a fait le reste. Le problème D r Marc-André Asselin É ditorial É Dépôt à la Bibliothèque nationale du Canada et du Québec, 2e trimestre 1985 ISSN 0831-6465 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal (Affiliée à la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec)

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Octobre 2004 | Volume 27 | Numéro 3

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal(Aff i l iée à la Fédération des médecins omnipratic iens du Québec)

(suite à la page 3)

La naturea horreur du vide !

L a Loi 90, dûment adoptée en juin2002, vise 11 professions dudomaine de la santé dont les

médecins, les infirmières et les pharma-ciens. Cette loi précise qu’il ne doit y avoirqu’une seule approche pour ces profes-sions. Les ordres professionnels doiventdéterminer un champ de pratique des-criptif, non exclusif, des activités réser-vées, exclusives ou partagées, et desconditions d’exercice plus souples.

Pour les médecins, les activitésréservées, exclusives ou partagées, sont lediagnostic, la prescription, l’utilisation detechniques diagnostiques invasives et laprescription de médicaments et autressubstances. Je ne vous décrirai pas ici tousles articles de la loi, mais j’aimerais vousciter ces mêmes activités pour la pratiqueavancée des infirmières. L’article 36.1précise : « Prescrire des examens diagnos-tiques, utiliser des techniques diagnostiquesinvasives, prescrire des médicaments,prescrire des traitements médicaux, etc. »

Pour l’instant, les trois secteursretenus pour cette pratique avancée quiressemble étrangement à la nôtre sont lanéonatologie, la néphrologie et lacardiologie. Le ministre serait prêt,semble-t-il, à reconnaître cette pratiqueen première ligne. Cela faisait d’ailleurspartie du programme électoral du partiLibéral du Québec.

N’oublions pas que les pharmaciens,de leur coté, désirent l’application de l’in-tention thérapeutique qui correspond àl’inscription, sur notre prescription, denotre diagnostic et uniquement le dia-gnostic, ce qui leur permettrait de déciderdu groupe de médicaments, de la sorte etdu dosage !

Depuis plus d’une décennie, nousavons délaissé, souvent malgré nous,certains champs de pratique pourplusieurs raisons toutes très valables, dontle manque d’effectifs, l’alourdissementdes clientèles, la recherche d’un mode devie plus acceptable et le peu de soutien àla pratique de la médecine familiale. Forceest d’admettre que nous n’avons pas suffità la demande et avoué publiquementnotre incapacité à prendre de nouveauxpatients. Nous avons échangé notredisponibilité individuelle pour une dispo-nibilité de groupe. Nous avons parfoisremplacé la médecine familiale par despratiques pointues répondant à certainsbesoins, il est vrai, mais pas nécessaire-ment à ceux de l’ensemble de la clientèle.

La nature a horreur du vide !Ces autres professionnels ont d’emblée

collaboré et rapidement compris l’intérêtque cela représentait. Il faut noter que leproblème des effectifs est le même chezles infirmières et les pharmaciens, quechez les médecins omnipraticiens. Maisqu’à cela ne tienne. Plutôt que de selimiter à leur champ de pratique, ils l’ontrapidement modifié pour envahir le nôtre.Les infirmières ont délégué certaines acti-vités en établissement et même quitté cesderniers pour se réfugier dans les CLSC oùla définition des tâches n’était pas lamême et la liberté plus grande, pendantque les pharmaciens, malgré le problèmeéthique que cela posait, ont tentéd’envahir le champ de la prescription.

Tout le monde veut pratiquer lamédecine. Le monde des médecinesdouces a lentement créé l’ouverture.Notre incapacité à occuper nos champsde pratique a fait le reste. Le problème

Dr Marc-André Asselin

ÉditorialÉ

Dépôt à la Bibliothèque nationaledu Canada et du Québec,

2e trimestre 1985ISSN 0831-6465

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal(Aff i l iée à la Fédération des médecins omnipratic iens du Québec)

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Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 20042

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ÉDITORIAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Assemblée générale annuelle de l’AMOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Les règles d’éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

AMP AMP AMP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Lettre ouverte « La vie médicale en CLSC ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Retour sur le colloque des délégués. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Les urgences, quoi de neuf ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Éducation médicale continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

CMA – CSSS – Réseaux locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Saviez-vous que…?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Élections de vos représentants au sein de l’Association . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Où en sommes-nous avec les CMA ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Offres d’emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 18

Assemblée générale annuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

L’OMNI VOUS PUBLIERAL’OMNI est un bulletin d’information et d’échange d’opinions

Écrivez-nous, nous vous publieronsEnvoyez vos textes auDr Serge DuludeRédacteur de L’OMNI

1440, rue Sainte-Catherine Ouest - Bureau 1000Montréal (Québec) H3G 1R8

Télécopieur : (514) 878-4455Site Web : http://www.amom.net

Courrier électronique : [email protected]

ÉommaireS

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À l’Hôtel Omni Mont-Royal, le vendredi 19novembre, se tiendra l’assemblée généraleannuelle de l’Association. Inscrivez-vous

immédiatement et notez cette date à l’agenda.Comme toujours, voici l’occasion de s’asseoir à unemême table et d’avoir une franche discussion surles activités des médecins omnipraticiens deMontréal et de leur association.

La réunion aura été précédée d’une activité deformation médicale continue, dont les détails sontprécisés dans l’article du Dr Marc Gagné. Selon latradition, le secrétaire général et le trésorierprésenteront leur rapport annuel. Le Dr Marc-AndréAsselin, président de l’AMOM, vous entretiendrades dossiers importants, dont la nouvelle ententeà négocier et la conjoncture du moment, les effec-tifs médicaux, la Loi 90 sur le partage des champsde pratique, les activités médicales particulières, larémunération des médecins, la mise en place desréseaux locaux et un état de situation concernantles divers milieux au sein desquels vous oeuvrez.

Par la suite, le Dr Renald Dutil, président de laFMOQ, alors en fin de tournée annuelle, apporterades éléments d’information supplémentaire surcertains dossiers stratégiques qui s’annoncent pourla prochaine année. Les Drs Asselin et Dutil se ferontun plaisir de discuter avec les membres présents etrépondre à leurs questions. À cet effet, n’ayezcrainte, suffisamment de temps sera alloué à cettepériode d’échanges.

Puis, conformémentaux règlements de l’Asso-ciation, les membres enrègle présents procède-ront à l’élection desquatre directeurs ayantdéjà soumis leur candida-ture. Ensuite, les sixconseillers de secteur,ayant été élus par scrutinpostal le cas échéant,seront présentés.

Finalement, histoire derelaxer un peu tout enpoursuivant les discus-sions, l’Association vous convie à un agréable dîneraccompagné de vos conjoints.C’est un rendez-vous, est-ce noté ?

Vendredi le 19 novembre – 18 h 00Assemblée générale annuelle de l’AMOMHôtel Omni Mont-Royal (rue Sherbrooke coin Peel)Station de métro Peel – stationnement intérieur au 2055 rue Metcalfe ou service de valet disponible à l’Hôtel

Inscrivez-vous auprès de Mme Danielle T. Villemaire(514) 878-1911 ou [email protected]

Dr Serge DuludeSecrétaire de l’AMOM

Octobre 2004 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal

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Assemblée générale annuelle de l’AMOMle vendredi 19 novembre 2004

Dr Serge Dulude

est de taille. La population exige les services etavec raison. Elle ne distingue pas entre l’excellent,le bon et le moins bon. Elle veut être entendue,écoutée et comprise. Elle veut un médecin defamille. Avons-nous fait les bons choix ? Avons-nous pris les bonnes décisions ? Je l’ignore, mais j’aicertains doutes.

Nous sommes à l’heure de la collaborationimposée et du partage de nos responsabilités. Ilfaudra en céder un peu, il faudra s’adapter. Celame semble évident. L’équilibre risque cependantd’être difficile à trouver. Entre la collaboration et laconcurrence, il n’y a qu’un pas que certains franchi-raient facilement. Nous n’avons pas besoin denouveaux intervenants en parallèle, surtout pas.Ces conditions nouvelles, si elles voient le jour,nous permettront peut-être d’offrir des servicesplus intégrés et plus holistiques dans un contexte

plus agréable. Peut-être réussirons-nous ce pari ?L’inverse serait tragique. L’avenir nous le dira. Latentative d’insertion des sages-femmes au milieumédical n’a rien pour nous rassurer, bien aucontraire !

Toute cette urgence à nous remplacer est unevision à très court terme et très politique, carn’oublions pas que les futures cohortes de jeunesmédecins s’annoncent beaucoup plus volu-mineuses, et ce, par volonté ministérielle récente.

Il n’est certainement pas trop tard pour réagir.L’occupation de nos champs de pratique, dontcelui de la médecine familiale, reste le seul remèdeefficace. Pour cela, il faudra changer ! Le pouvons-nous ?

Dr Marc-André AsselinPrésident de l’AMOM

Éditorial… (suite de la page 1)

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V endredi 20 h. Monsieur Fidel Surprenant,92 ans, autonome, demeurant seul à domi-cile, s’étouffe avec sa dernière bouchée de

banane en terminant son souper devant la télé. Iltousse, tousse et tousse, se sent mieux maisdemeure anxieux, car depuis, il ressent unedouleur parasternale gauche persistante. Inquiet, ilse rend à pied à la clinique « sans rendez-vous »au coin de sa rue. Il est examiné et rassuré par lemédecin qui lui explique que son malaise estuniquement dû aux efforts de toux déployés et,effectivement, le tout rentre dans l’ordre trois joursplus tard.

M. Surprenant est un patient que je suis aubureau depuis 27 ans pour ses problèmes dediabète, d’hypertension et d’arthrose. Il y a plus de18 mois, et en ma présence, il avait signé sans hési-tation le formulaire n° 3889 de la Régie de l’assu-rance maladie du Québec (RAMQ) Identification dumédecin de famille, allant jusqu’à trouver plutôtcocasse cette procédure qui ne faisait, à ses yeux,que confirmer un lien professionnel mutuel établidepuis tant d’années.

Un mois après la fâcheuse mésaventure deM. Surprenant, je reçois, de la RAMQ, la liste demes patients ayant changé de médecin de famille.Surprise ! M. Surprenant a changé de médecin !

Deux mois plus tard, je reçois « mon ex-patient »au bureau pour sa visite de relance. Il arrivecomme d’habitude avec son carnet, fier de memontrer ses chiffres glycémiques et tensionnels destrois derniers mois. J’aborde le sujet et lui demandes’il avait un autre médecin de famille. Monsieur necomprend pas le sens de ma question et se sentquelque peu insulté par cette interrogation. C’estlà qu’il se souvient de l’histoire de sa banane etd’une consultation ailleurs. Il m’avoue qu’enprésentant sa carte d’assurance maladie à la clini-que « sans rendez-vous », la secrétaire réception-niste lui avait demandé d’apposer sa signature surune feuille pour permettre au médecin en servicede le voir. Apprenant devant moi qu’il avait dès lorschangé de médecin de famille, j’ai dû apprivoisersa colère et le calmer en lui présentant un autreformulaire n° 3889, qu’il a aussitôt signé.

La Fédération des médecins omnipraticiens duQuébec (FMOQ) s’est longtemps questionnée sur

les bons moyens devaloriser le travail de priseen charge et de suiviqu’effectuent les omni-praticiens. Comment bo-nifier cette activité ? Latâche n’était pas simple.Les codes de visite à l’acteétant les mêmes lorsd’une visite à un «walk-in»ou sur rendez-vous chezle médecin traitant, ilétait impossible d’envi-sager de codifier les lieuxoù s’effectuaient lesvisites. Dans bien des milieux, les deux types d’ac-tivité (walk-in et rendez-vous) s’effectuent aumême endroit. Le formulaire n° 3889 représentaitalors une procédure qui se voulait simple et quipermettrait une telle différenciation. L’objectif étaitde reconnaître qu’une visite de suivi (et qu’unexamen complet par exemple) chez son médecintraitant des clientèles vulnérables pouvait exigerplus de temps et d’engagement du médecin que sieffectuée en sans rendez-vous pour un problèmeponctuel. Je crois que la bonification par la recon-naissance d’un code d’acte prise en charge est unpas dans la bonne direction. Mais que se passe-t-ilsur le terrain ? L’exemple que je cite est réel et j’enaurais bien d’autres aussi cocasses et invraisem-blables à raconter. Tous mes collègues qui font dusuivi de clientèles vulnérables auraient leur partd’histoires à rapporter. Regardons les deux côtésde la médaille.

Mes collègues qui font surtout du « walk-in »sont exaspérés. La tâche est de plus en plus lourde.Le manque d’effectifs médicaux a alourdi consi-dérablement ce type de pratique. Il n’est pas rarequ’un patient diabétique, hypertendu ou déprimésoit vu et revu en « walk-in », faute de médecintraitant. Certains collègues vont jusqu’à qualifierde « ridicule » le forfait Prise en charge de clientèlesvulnérables puisque attribué à des médecins« jamais disponibles », disent-ils.

Soyons objectifs et honnêtes. La FMOQ avaitdéjà obtenu une majoration des tarifs d’actes lesfins de semaine et les jours fériés, par entente avecle Ministère de la Santé et des Services sociaux. Là,

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 2004

Les règlesd’éthique

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Dr Michel Bichai

(suite à la page 5)

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N ous en sommes rendus à la quatrièmecohorte concernant les AMP. Nous yretrouvons les médecins omnipraticiens

de 20 ans ou plus de pratique (environ 1 000 àMontréal). Pour notre belle région, il est prévud’encourager ces médecins à continuer de prendreen charge et assurer un suivi de la clientèle, sansleur demander d’ajouter d’autres activités.

Rappelons toutefois que l’entente prévoitqu’un DRMG pourrait demander à ces médecinsde participer à l’effort collectif pour combler desbesoins que les plus jeunes n’ont pu assurer. Il estcertain que dans une telle éventualité, l’approcheprofessionnelle serait le modus operandi d’une tellesollicitation et le tout se ferait en harmonie avec lescompétences, les capacités, l’expertise et lesintérêts du médecin. Ce scénario est peu probablepour l’instant, mais il n’est pas impossible quequelques médecins de cette cohorte soientencouragés à donner un petit coup de main pource qui est, par exemple, de la prise en charge de

patients fragilisés, en perte d’autonomie et orphe-lins de médecin traitant ou de prêter main-forte àun CHSLD des environs de leur milieu de pratique.

Il est très important de se rappeler que cesmédecins doivent, tout comme les moins de 20 ansde pratique, s’adresser à leur DRMG pour adhérer àl’entente, sinon ils risquent de voir leur rémunéra-tion réduite. La procédure est fort simple : suite àvotre appel, un court formulaire vous sera envoyé;une fois rempli, vous devrez le retourner au DRMG.

N’OUBLIEZ PAS, VOUS DEVEZ :

* COMMUNIQUER AVEC VOTRE DRMG (À MONTRÉAL : MME MOUNA KALMEL AU 286-6970);

* REMPLIR ET RETOURNER LE FORMULAIRE QUI VOUS AURA

ÉTÉ ENVOYÉ;

* PROCÉDER ENTRE LE 1ER SEPTEMBRE ET LE 30 NOVEMBRE

2004.

Dr Serge DuludeSecrétaire de l’AMOM

AMP AMP AMPProcédure pour les médecins de 20 ans et plus de pratique

Les règles d’éthique… (suite de la page 4)

depuis près de deux ans, nous avons obtenu leforfait pour la prise en charge. Respectons lesrègles du jeu actuelles. La population nous faitconfiance, mais prenons le temps d’expliquer auxpatients la teneur et la portée des formulaires quenous leur demandons de signer. En « walk-in », ilpeut paraître très étrange de revoir dans l’annéecinq ou six fois le même patient qui prétend avoirun autre médecin de famille. En bureau sur rendez-vous, nous devons tenter d’être en mesure derécupérer dans un délai raisonnable l’épisode desoins de nos patients qui nous considèrent leurmédecin traitant. Chacun son rôle, mais mettonsfin à cette valse de signatures actuellement toléréepar la RAMQ, mais qui risquerait à la longued’escamoter des années d’efforts déployés àtrouver des solutions équitables.

À Montréal, nous sommes plus de deux millemédecins omnipraticiens et devons tous travailleren étroite collaboration et en complémentarité. Leréseau montréalais est en pleine restructuration.Les groupes de médecine de famille (GMF), lesCLSC, les UMF, les centres médicaux associés(CMA) en création avec leurs points de servicessatellites auxquels se grefferont les cliniques et lescabinets, font preuve de la volonté d’établir unepremière ligne solide et accessible. Mettre en placeun tel réseau peut, bien sûr, exiger temps eténergie. Soyons patients, respectons-nous entrecollègues, mais surtout respectons les règlesd’éthique qu’il ne faut pas bafouer, sûrement paspour un sept dollars.Dr Michel Bichai Délégué de l’AMOM

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Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 20046

A ffirmer que la plupart des médecins defamille du Québec estiment que la FMOQne s’est pas suffisamment investie, d’une

part pour valoriser le statut de médecin de familleet, d’autre part, pour répondre aux besoins despatients québécois, relève de l’euphémisme. À tortou à raison, les médecins rencontrés en CLSC, àl’urgence ou encore dans le Grand Nord sontdéconcertés que leur fédération ait été prête àsigner avec le gouvernement des ententes quisaboteraient un système de santé battant déjà del’aile et risqueraient d’ébranler l’avenir même de lamédecine familiale au Québec. Au mieux, leconsensus est que la FMOQ était à la merci d’ungouvernement en colère, mal à l’aise avec laconjoncture et ayant décidé de nous mettre lerevolver sur la tempe plutôt que d’agir en douceur.Au pire, la FMOQ est perçue comme un roseaufléchissant à la moindre brise et assujettie auxcaprices de mère nature.

Pour ma part, comme pour tous mes collègues,je préfère croire que les choses se déroulent mieuxqu’il n’y semble et que notre association a vrai-ment à coeur de défendre énergiquement lesintérêts de la population et de ses membres. Pourrenforcer cette impression, la FMOQ devrait êtreplus présente et davantage manifester sa réticenceà accorder des changements qui mettent les basesmêmes du système de santé en péril. Elle doitsupporter la médecine familiale et en faire la véri-table assise d’une nation en santé. Elle doitdénoncer les propositions du gouvernement quientraînent l’exode des médecins et empêchent lesjeunes médecins talentueux de s’installer. Elle doitaussi rappeler aux bureaucrates que notre savoir etnotre dévouement, à titre de professionnels de lasanté, constituent un bien précieux à ne pasdilapider. Les activités médicales particulières, sinous devons les accepter et les reconnaître comme« essentielles », devraient être orientées vers desactivités de médecine familiale, de première ligneet de prévention. La FMOQ doit supporter etencourager les établissements ayant fait leurspreuves, tels que les CLSC. Nous, médecins,devons percevoir que la Fédération s’exprime pour

nous et nos patients, n’agissant pas commevictime ou de connivence avec le gouvernement,mais plutôt comme ardente protectrice du main-tien du bien-être des patients, des intérêts desmédecins et d’un système public de santé qui estd’ailleurs à deux doigts de tomber en ruine.

Lors d’une discussion avec le nouveau directeurgénéral intérimaire concernant la fusion des CLSC,j’ai profité de l’occasion pour tenter de savoirquelle était la motivation déconcertante dissimuléederrière la décision du ministre d’amalgamer tantd’éléments si disparates. Pour moi, l’intention estclaire. Le CLSC a toujours été une entité fonction-nelle et autonome regroupant déjà plusieursservices, tels des soins offerts par des médecins,soins à domicile, psychologue, bilans HIV anony-mes, infirmières, services aux victimes d’agressionssexuelles, pédiatrie et service social. Les autresCLSC offrent des services similaires, mais à despopulations qui peuvent varier grandement; il enest d’ailleurs de même pour les diverses approcheset philosophies de chaque CLSC. Conséquem-ment, une véritable fusion est virtuellement impos-sible. De plus, de par la complexité de chaqueétablissement, la présence d’un gestionnaireresponsable de chaque site demeurera essentielle.À mon avis, il n’y a pas d’explication logique oud’avantages découlant d’un tel changement destructure. Je m’attendais à ce que le directeurintérimaire me réponde que le ministre espéraitépargner de l’argent ou obtenir plus de pouvoirsur ces établissements ou encore concentrer lecontrôle du Ministère sur les cliniques qui offrentdes services essentiels depuis si longtemps. Il aplutôt répondu que le Ministère essayaitd’améliorer l’accessibilité aux services médicauxgénéraux de première ligne et entendait créer denouvelles entités qui offriraient de meilleursservices de prévention partout en province.

Imaginez mon étonnement ! Je n’ai aucundoute sur la sincérité du directeur qui croyait encette volonté ministérielle. Nous devons constatertoutefois que cette réforme, engendrée par leministre et les Libéraux maintenant au pouvoir,

LETTRE OUVERTE« La vie médicale en CLSC »

Plusieurs médecins membres de l’AMOM oeuvrent en CLSC. Voici l’opinion de l’un d’entre eux, le Dr Ryan Hunt, du CLSC Métro.

Cette opinion n’engage que l’auteur, la version anglaise est l’originale.

(suite à la page 7)

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entraînera la destruction systématique de lamédecine familiale. Les médecins en CLSCperçoivent les PREM et la loi concernant les AMPcomme une tentative de faire disparaître l’accessi-bilité à la médecine familiale et aux services deprévention à l’échelle du Québec. Il s’agit d’uneattaque qui mènera à l’exode de plusieurscentaines de médecins jeunes ou expérimentés et,en bout de ligne, à l’obsolescence du concept dumédecin de famille. Cela va entraîner la provincedans une période de crise de gestion.

Le ministre a développé un plan censé remédieraux problèmes de pénurie de personnel dansquelques salles d’urgence à l’échelle provinciale.En réalité, il est désormais très clair que ces straté-gies ont pour objectif de réduire l’accès auxressources en médecine familiale, en éliminant lesservices offerts par celles-ci. Par les AMP, ces straté-gies pourraient ainsi faire sortir les médecins desCLSC et des cabinets privés pour les diriger vers leshôpitaux. Avec les PREM, elles pourraientempêcher quiconque de venir les remplacer. Voicicomment je perçois la crise provoquée par legouvernement, et ce, tant du point de vue despatients que de celui des médecins.

Peut-être suis-je le médecin parfait dans l’opti-que du gouvernement : je travaille cinq quarts parmois dans un service d’urgence et j’œuvre dans leGrand Nord six à huit semaines par année auservice d’une communauté démunie de services desanté. Une salle d’urgence est, bien sûr, destinée àrépondre aux problèmes urgents, aux conditionsmenaçant la vie des patients ou autres situationsprécaires qui ne peuvent et ne devraient pas êtreprises en charge en cabinet. Un patient, une fois sacondition stabilisée, a besoin d’être référé à unmédecin pour le suivi de l’épisode de soins et pourle suivi courant. Gros problème, il n’y a plus demédecins sur l’île de Montréal qui acceptent denouveaux patients. Un bon 50 % des patients queje retourne à la maison en provenance de la salled’urgence n’ont personne pour assurer le suivi.Cela inclut des conditions telles que : hypertension,asthme, toxicomanie, dépression, pneumonie,colique néphrétique, entorse lombaire, anxiété, àvous de choisir et, en bout de ligne, ces personnesn’ont nulle part où aller. Il n’y a pas de médecinscapables de les accommoder, ils n’y parviennenttout simplement pas. Cette liste de patientsdélaissés comprend ceux dont les médecins ontdéménagé, sont décédés, ont pris leur retraite ouont pris la fuite. Les patients plus chanceux consti-tuant l’autre 50 % doivent attendre jusqu’à six

mois pour un rendez-vous : leurs médecins sonttout simplement débordés. Oubliez l’idée dechanger de médecin ou d’obtenir une secondeopinion, les ressources n’existent pas.

Un autre problème, peut-être imprévu, est lecoup de mort que toutes ces mesures ont occa-sionné sur les cliniques offrant des services semi-urgents, les cliniques sans rendez-vous. Toutcomme pour les autres services, ces médecins ontdû quitter ces champs d’activités pour aller travail-ler à l’hôpital; plusieurs ont tout simplementdécidé de quitter et de mettre les voiles. Toutrécemment, une clinique d’envergure offrant desservices sans rendez-vous dans la région immé-diate de l’hôpital a fermé ses portes. Que tous ceschangements à la loi aient joué un rôle, je ne peuxque spéculer; toutefois, je peux affirmer quel’impact sur les salles d’urgence a été immédiat : letemps d’attente s’est accru de 50 % et le nombrede personnes espérant recevoir des soins àl’urgence est en croissance exponentielle.

Au CLSC Métro, nous offrons un service sansrendez-vous accessible à toute personne nécessi-tant des soins. Toutefois, cela va bientôt changer,car les contraintes imposées par ces nouvelles loisont forcé plusieurs médecins à se chercher dutravail ailleurs (AMP obligent) et nous sommesconfrontés à l’impossibilité de recruter (PREMoblige). Désormais, nous n’accepterons que lespatients résidant dans notre secteur. Chaque jour,au moins quatre patients me demandent dedevenir leur médecin traitant ou d’accepter deprendre en charge un ami. Mais ma liste d’attenteest déjà de six pages et je ne peux qu’accorderdeux ou trois demi-journées de bureau sur rendez-vous par semaine à cause de mes autres obliga-tions. La situation pour d’autres collègues estencore pire avec des centaines de patients accom-modés à droite et à gauche. Dans notre quartier, laliste des patients en attente d’être pris en chargeapproche le 400. Mais cela est déjà mieux que lamajorité des cabinets privés qui ne prennent plusde nouveaux patients et qui ne tiennent même pasde liste d’attente.

D’aucuns pourraient demander : mais que fontces patients ? Où vont-ils pour recevoir leursservices médicaux ? Les choix sont simples. Ceuxqui n’ont pas de suivi régulier ne voient pas leurhypertension diagnostiquée à temps, ne reçoiventpas le support psychologique nécessaire pouvantprévenir une dépression, ne reçoivent pas lesconseils alimentaires et l’investigation requise pour

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une hypercholestérolémie. En résumé, ces patientsdeviennent rapidement plus malades. Ceux qui nepeuvent attendre et qui ont le courage de s’asseoirdans une salle d’attente d’une urgence, viennent ychercher leurs services en ultime recours. Consé-quemment, ces salles d’urgence vont se remplir depersonnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer,de personnes seules, de maux de gorge non-soulagés depuis trois jours, […], de tension arté-rielle hors de contrôle, le médecin traitant ayantpris sa retraite et n’ayant pas trouvé de relève. Cespersonnes ont besoin de soins, elles seraient défini-tivement mieux servies par un médecin pouvantprendre le temps requis et pouvant les recevoirrapidement. À la place, ils viennent s’épuiser àattendre entre 8 à 12 heures dans des sallesd’urgence espérant que quelqu’un pourra trouverune solution à leur problème avant que mort sur-vienne. Oh oui, il y a cette autre éventualité.Plusieurs personnes vont simplement mourir.

Les patients qui ont la chance d’avoir un médecinde famille vont se présenter au cabinet de ce dernieravec une liste de problèmes évoluant depuis six mois,lesquels s’étant détériorés sans retour en arrièrepossible. Certains arriveront au bureau sans avoir prisleurs médicaments depuis des mois, faute d’avoirobtenu un rendez-vous plus tôt. D’autres lanceronttout simplement la serviette et se joindront auxorphelins de médecin traitant. L’attente pour unrendez-vous sera de plus en plus longue et les visitesseront précipitées et incomplètes.

Peut-être pourrions-nous nous demander cequ’il adviendra de ces médecins qui désirentaccorder des soins « non-précipités » à leurspatients dans le besoin et non pas uniquementéteindre des feux. Plusieurs quittent déjà laprovince. Nous avons tous lu que plusieursmédecins se retirent tout simplement de l’Assu-rance maladie et facturent leurs services direc-tement aux patients. Les CLSC sont les plusdurement frappés, l’importante pratique desmédecins y oeuvrant par le passé ayant étédiscréditée par le ministre, lequel ayant affirmé quela raison pour laquelle les médecins de CLSC ne sevoyaient plus d’AMP accordées était parce qu’ilvoulait juste « mettre tous les médecins sur lemême pied ». Les médecins délaissent les CLSC encohortes laissant les patients abandonnés parcentaines, patients qui devront aller à l’urgence ou

deviendront simplement encore plus maladesou qui, encore plus probable, feront les deux.

Alors, retroussons nos manches et trouvons denouveaux médecins pour combler la place dessupposés 400 médecins de famille manquant surl’île de Montréal. Les PREM ont une réponse à cela.Pas avant que nous ayons comblé tous les coins etrecoins du Québec, allons-nous permettre unetelle chose, cela dit tout. Le ministre a égalementanéanti toute tentative de recrutement denouveaux médecins avec des lois draconiennes quiempêchent les étudiants et résidents talentueux devenir s’établir au Québec, même ceux potentielle-ment emballés par ses AMP. Ces étudiants (del’extérieur du Québec), aux premiers jours de leurécole de médecine, ont eu la surprise de découvrirqu’ils devaient s’engager à ne jamais s’établir auQuébec. « Signe, ou tu es exclu ». Pas de nouveauxen provenance des universités, personne expéri-mentée venant des régions éloignées, personne del’extérieur de la province, en bref, « vous n’aurezque ce qu’il y a sur la table ». Espérons que vous,les médecins en place, ne déménagerez jamais,que votre santé ne vous fera pas faux bond et quevous serez éternels.

L’avenir est plutôt sombre. Le désespoir et unsentiment de dégradation et d’insuffisance fontmaintenant partie de la routine quotidienne desmédecins essayant de maintenir un ton réconfor-tant pour les patients pleurant un proche, lepatient ayant une tension à 240/130, ou unepatiente dont la néoplasie pulmonaire a évoluéedurant les semaines écoulées depuis le dernierrendez-vous. Le ministre entend offrir plus deservices de médecine familiale et améliorer laprévention, mais il a anéanti et miné tous les leviersen ce sens. Il est évident, pour ceux qui oeuvrenten médecine familiale, que les vraies AMPdevraient être celles qui maintiennent lespersonnes en santé et hors des salles d’urgence :nommément la médecine familiale. Nous nedevrions pas être à la merci d’une part desmanœuvres politiques d’un ancien gouvernementet, d’autre part, de l’inaction d’un nouveaugouvernement qui hésite à corriger les erreurs duprécédent.

Dr Ryan HuntCLSC Métro

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 20048

Lettre ouverte… (suite de la page 7)

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T el qu’annoncé dans le précédent numéro deL’OMNI, le colloque annuel des délégués del’Association a eu lieu le 4 juin dernier.

Encore une fois, la participation fut excellente etplusieurs sujets furent discutés.

Soulignons l’importance d’une telle journée,car elle permet une véritable remise à l’heure despendules. En effet, les délégués, vos représentantsde tous les milieux de pratique et de tous leschamps de pratique, ont l’occasion de s’exprimersur les grands enjeux de notre profession et vouspouvez être assurés que le fruit d’une telle réflexionconstitue l’assise des priorités à venir et vientbaliser les dossiers à défendre.

Les quatre sujets retenus étaient le rôle dumédecin de famille, la formation médicalecontinue, les centres médicaux associés et lesnégociations. Sans entrer dans les détails,précisons que le Dr Yves Robert, du Collège desmédecins du Québec, est venu présenter le fruit dutravail d’un comité du Collège, dont il est le secré-taire et dont le mandat était de réfléchir sur le rôlede la médecine familiale. La journée fut ainsi lancéedans une atmosphère des plus vivifiantes.

Voici les principaux éléments retenus : il existeactuellement un vacuum entraînant une spécialisa-tion de la médecine familiale et, en corollaire, unrisque de perte de la polyvalence des médecins.Aussi, le délestage de la médecine spécialisée versla médecine générale inquiète de plus en plus. Degrands défis nous attendent, car nous sommes enpleine société de paradoxes où nous devonsconjuguer la médecine familiale avec une sociétéd’experts, la qualité de vie et le choc généra-tionnel. L’idée d’un plan de carrière pour lesomnipraticiens et d’un plan d’affaires pour ungroupe de médecins est innovatrice et les déléguésproposent de continuer à développer cesconcepts. En effet, la pratique des omnipraticiensévolue naturellement au fil des ans, alors pourquoine pas mieux le prévoir et mieux le planifier ? Ainsi,les conditions environnantes permettront auxomnipraticiens de cheminer dans leur carrière et,

en bout de ligne, cette planification ne pourraqu’être aidante pour redonner ses lettres denoblesse à la médecine familiale et, conséquem-ment nous l’espérons, encourager davantage dejeunes à se diriger vers cette médecine familiale.Au-delà de la valorisation de la médecine familiale,il était clair, lors de cette journée, qu’elle doit êtresupportée rapidement et grandement par laFMOQ au premier chef, mais aussi par le Collège.Sa survie en dépend.

En ce qui a trait à la formation médicalecontinue, les responsables de l’atelier ont préciséque désormais, les activités de FMC de l’AMOMvivraient à l’heure de l’informatisation. De plus,une petite révolution s’annonce, car l’organisationdes activités régionales s’effectuera maintenantselon un modus operandi plus contemporain. Suiteà une évaluation des besoins, l’Association établirason programme annuel de formation et convierases partenaires à participer à l’organisation desdiverses activités. Le comité responsable de laformation médicale au sein de l’AMOM entendprocéder ainsi dès 2005.

Les CMA furent également l’objet d’échangestrès intéressants. C’est un projet montréalaissupporté par les délégués qui se sont réjouis devoir enfin l’Agence de Montréal (anciennementRégie régionale) aller de l’avant. Il s’agit d’un bonpas dans la bonne direction. Toutefois, il y a encoreloin de la coupe aux lèvres, car restent à négocierles conditions de travail des médecins impliqués enCMA. Ces conditions sont de nature convention-nelle et il semble que la FMOQ éprouve certainesdifficultés lorsqu’elle approche le MSSS sur le sujet.Les contrats à signer sont à élaborer, il faut éviter la« contractite », mais ceux-ci doivent être clairs etles médecins doivent être les artisans de cesententes entre les parties et non pas les gestion-naires. N’oublions pas que c’est de notre vision del’approche réseau de services médicaux générauxdont il est question et, qui dit services médicauxgénéraux, dit omnipraticiens. Les CMA sont aucœur de ces réseaux nouveaux; ils y assureront unrôle pivot, mais n’oublions pas qu’ils seront en lien

Octobre 2004 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal

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Retour sur le colloquedes délégués

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avec les forces vives sur le terrain. Il est envisagé decompter entre 30 et 40 CMA dans quelquesannées et ceux-ci constitueront un véritable filet desécurité qui sera en interaction avec les CSSS(centres de santé et services sociaux) et les autrespoints de services de première ligne (201 cabinetssolos, 170 cliniques, 29 CLSC (fusionnés auxCSSS), 9 GMF et 9 UMF). Il n’est pas question queles médecins d’une sous-région signent un contratindividuel avec les CSSS, assez de contraintes. Lesuccès de la mise sur pied de ces réseaux passe parl’accès pour tous les omnipraticiens : aux outils decommunication contemporains, au plateau tech-nique et aux corridors d’accès aux spécialités.

Finalement, les négociations et les priorités àétablir pour Montréal ont été le clou de la journée.Tous les milieux et champs de pratique furentabordés. Encore une fois, les besoins sont grands,mais nous pouvons conclure qu’une emphase parti-

culière portera sur la bonification des conditions detravail pour les médecins oeuvrant en cabinet et enCLSC, ainsi que ceux travaillant en CHSLD.

En clôture, le Dr Asselin s’est réjoui de la parti-cipation des délégués et des propositions avancées.

Les responsables des ateliers étaient :

➣ Le médecin de famille : Drs Lise Cusson, FabienneGrou et Chantal Lefebvre

➣ La FMC : Drs Marc Gagné et Daniel Rouette

➣ Les CMA : Drs Serge Dulude et Michel Vachon

➣ Les négociations : Drs Marc-André Asselin, YvonGrand’Maison et Marc-André Lemire

Dr Serge DuludeSecrétaire de l’AMOM

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 200410

Retour sur le colloque… (suite de la page 9)

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L a situation dans nos salles d’urgence estsouvent perçue comme le reflet des défis àrelever dans le réseau de la santé. Nous

entendons fréquemment parler de la longueattente, du manque de personnel et des urgencesdébordées. L’analyse des statistiques concernantles visites dans les salles d’urgence depuis 10 ansnous révèle certaines explications à la situationactuelle.

Le nombre total de visites dans les sallesd’urgence dans tout le Québec a augmenté de67,45 % entre 1993 et 2003. À Montréal seule-ment, l’augmentation sur la même période detemps fut de 53,49 %. Sept établissementsmontréalais ont également été fermés, alors que lapopulation tant montréalaise qu’au Québec étaiten croissance. De plus, le pourcentage de patientsde plus de 65 ans et traités dans les sallesd’urgence de la région a également augmenté de33 % entre 1996 et 2003. Soulignons que cesderniers requièrent des soins impliquant uneapproche multidisciplinaire (travailleuse sociale,infirmière de liaison, CLSC) pouvant entraîner unséjour prolongé à l’urgence.

De grands efforts, à plusieurs niveaux, sontdéployés afin de remédier aux problèmes demanque de personnel, de ressources et de débor-dement. L’AMOM a mis sur pied un comité ad hocsur les urgences, afin de prendre le pouls de toutesles salles d’urgence de la ville. La majorité desresponsables des salles d’urgence participent auxrencontres. De plus, comme nous le savons tous, laLoi 142, en ce qui a trait aux activités médicalesparticulières (AMP), est en vigueur. Celle-ci inter-pelle tous les médecins de famille et, en principe,essaie d’assurer les services de santé dans certainsdomaines souvent dépourvus de ressources médi-cales. Ces AMP sont classées en six catégoriesdifférentes, la plus grande priorité étant les salles

d’urgence. Par ailleurs, lesPREM (plans régionauxd’effectifs médicaux) ten-teront d’assurer unerépartition adéquate desmédecins omnipraticiensentre les diverses régionsdu Québec.

Du coté départemen-tal, beaucoup d’effortssont investis sur le débitde patients traités à lasalle d’urgence. Travailler en équipe avec les diversconsultants de l’hôpital est nécessaire afin de s’as-surer que la réponse aux consultations s’effectuedans un délai raisonnable, réduisant ainsi le tempsde prise de décision (admission vs congé) concer-nant nos patients qui doivent attendre parfois dansnos fameux corridors. Également, la durée deséjour des patients hospitalisés influence directe-ment le nombre de patients en attente à l’urgence.En effet, les patients admis du service de l’urgencepeuvent avoir à attendre jusqu’à 48 heures avantqu’un lit se libère sur les étages. Un lien constantavec les collègues oeuvrant dans les divers départe-ments, ou avec les infirmières-chefs responsablesde l’attribution des lits pour les patients admis enprovenance de l’urgence, est très important afind’assurer un roulement le plus efficace possible. Ilest clair que plus rapidement les patients seronttransférés de l’urgence vers les unités d’hospitalisa-tion, plus rapidement les médecins et les infirmièrespourront s’occuper des patients en attente d’êtretraités.

Salutations distinguées,

Dr Didier Mathias SereroDélégué substitut de l’AMOMMembre du département d’urgenceHôpital général juif Sir Mortimer B.-Davis

Les urgences,quoi de neuf ?

Dr Didier Mathias Serero

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Chers collègues,

Dans le but d’améliorer la qualité de ses collo-ques de formation continue, ainsi que la variétédes thèmes abordés, l’AMOM adoptera unenouvelle stratégie de planification pour l’année2005. En effet, le comité de formation réalisera,dès cet automne, une étude de besoins d’impor-tance auprès de ses membres. Par la suite, nousconvierons nos partenaires de l’industrie pharma-ceutique à une rencontre lors de laquelle les résul-tats de cette étude leur seront présentés. Grâce àcette approche, nous croyons parvenir à établir unprogramme de formation annuel ou biannuelmieux adapté à vos besoins, tout en traitant desujets moins fréquemment abordés.

L’automne nous réserve de belles surprises enFMC. En effet, le 22 octobre en après-midi,l’AMOM organise une activité de formation detrois heures sur le syndrome métabolique. Desinfirmières seront présentes afin d’évaluer votreglycémie et votre bilan lipidique, prendre votretension artérielle, mesurer votre tour de taille etaussi vous peser ! Cette activité aura lieu auMarriot Château Champlain et est rendue possible

grâce à la participation dela compagnie AstraZeneca.Finalement, nous organi-serons une activité deformation dans le cadrede notre journée annuellele 19 novembre 2004. Lethème de cette activitésera la neurologie. Lessujets abordés seront :l’examen neurologique,l’AVC et la migraine.Cette activité est renduepossible grâce à la colla-boration de Merck Frosst.

En terminant, je vous rappelle qu’il vous estmaintenant possible de nous soumettre vosdemandes d’accréditation par voie informatique.N’hésitez pas à communiquer avec nous aubesoin.

Dr Marc GagnéResponsable de FMC

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 200412

Dr Marc Gagné

Éducationmédicale continue

A vec l’arrivée de l’automne, le démarragedes centres de santé et services sociaux(CSSS), ou instances locales, est mis en

branle. En fait, les conseils d’administration ontété formés au début de l’été et leur directeurgénéral sera nommé incessamment. Deuxmédecins siégeront à ces conseils d’administra-tion, dont un en provenance des cabinets. Untravail colossal attend ces regroupements d’éta-blissements ayant pour mandat d’assurer tous lesservices requis à leur population. C’est l’approchepopulationnelle.

Comme vous le savez, ces CSSS naissent de lafusion de plusieurs établissements et, à l’origine,devait toujours s’y retrouver un CHSGS. Toutefois,pour toutes sortes de raisons que je n’élaboreraipas dans ce texte, sur 12 CSSS montréalais, seule-ment 5 comptent un CHSGS en leur sein. En effet,plusieurs centres hospitaliers en sont exclus et il estinquiétant de constater, qu’en général, ce sont les« grosses boîtes » qui sont absentes. Ainsi, en calcu-lant le nombre de lits de courte durée exclus desCSSS, l’on s’interroge davantage en ce qui a trait àl’organisation de l’offre de services.

CMA – CSSS – Réseaux locaux

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➣ la FMOQ négocie actuellement avec le MSSSle partage de la non-atteinte ? Une partie decette somme non-récurrente devrait vous êtreversée sous forme d’un forfait rétroactif sur ladernière année. La partie récurrente s’appli-quera sur certains tarifs qui demeurent encoreà préciser.

➣ le consultant en communications à la FMOQ,M. Richard Vigneault, a quitté ses fonctions etqu’il a été remplacé par M. Jean-Louis Dufresnede la firme BCP ?

➣ les administrateurs de votre fédération et devotre association sont couverts par une assu-rance responsabilité ? La croissance descoûts nous force à réviser notre politique. LaFMOQ pense s’auto-assurer. Le danger d’unrecours collectif est toujours présent et ne doitpas être pris à la légère.

➣ l’allocation supplémentaire de retraite esttoujours en négociation ? La FMOQ et laFMSQ collaborent activement dans ce dossier.Considérant l’importance de la demandefinancière, une longue négociation est àprévoir.

➣ le Programme d’aide aux médecins du Québecenregistre actuellement une croissance impor-tante du nombre des demandes qui provien-nent principalement des résidents et desétudiants en médecine. Les demandesprovenant des médecins omnipraticiens sontstables et celles des médecins spécialistes sonten décroissance.

Dr Marc-André AsselinPrésident de l’AMOM

Octobre 2004 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal

SAVIEZ-VOUS QUE… ?

En mai dernier, la région de Montréal a reçul’autorisation du comité paritaire MSSS-FMOQpermettant l’acceptation des activités de caté-gories E et F ou 5 et 6. Non pas que tous lesbesoins des secteurs A, B, C et D étaient comblés à100 %, mais un niveau relativement confortableayant été atteint, il était logique et souhaitabled’ajouter les deux dernières catégories. Cetteautorisation est en vigueur depuis la fin mai etpermet un juste équilibre entre les AMP en éta-blissement et celles effectuées en première ligne,

ce qui est une bonne chose et risque moins dedéstabiliser cette première ligne déjà fragilisée.

Soyons honnête et reconnaissons qu’il s’agit,pour nous, d’un peu de baume sur nos plaies, carcertaines régions vivent de si grandes difficultésque, pour elles, ce n’est pas pour demain lareconnaissance des clientèles vulnérables commeAMP.

Dr Serge DuludeSecrétaire de l’AMOM

Les AMP…

Concernant le plan régional en effectifs médi-caux généraux (PREM), Montréal avait reçu l’au-torisation d’accepter 77 médecins cette année(38 nouveaux facturants et 39 arrivants d’uneautre région). Au moment d’écrire ces lignes,notre PREM était, pour ainsi dire, comblé.

La gestion des plans régionaux par les DRMGdécoule d’une nouvelle entente particulièreentrée en application le 1er janvier 2004. Celle-cifaisait suite à l’entrée en vigueur de l’ententeparticulière concernant les AMP qui elle, fût miseen application le 1er septembre 2003.

Je suis personnellement convaincu que cetteentente sur les PREM est l’outil qui permettra de

mieux gérer la pénurie d’effectifs médicaux etd’atteindre un juste équilibre entre les régions.Les AMP, sans occulter l’impact sur la pratiquedes médecins interpellés, m’apparaissent commeun complément. Gérons d’abord la pénurie etrépartissons les omnipraticiens au mieux et, par lasuite, servons-nous de l’approche professionnelledes AMP pour indiquer aux omnipraticiens dechaque région où sont les grands besoins àcombler.

Le PREM d’abord, les AMP ensuite.

Dr Serge DuludeSecrétaire de l’AMOM

Le PREM…

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Selon la loi, les CSSS n’ayant pas de CHSGSdevront établir une entente formelle avec un telétablissement. Mais comment les gros centresréagiront-ils à ces demandes ?

Une autre source de préoccupation est le faitque nos confrères et consoeurs oeuvrant en CLSCse retrouvent membres de ces CSSS et devront faireface à un seul CMDP et, possiblement, un seuldépartement de médecine générale. Vous convien-drez que la dynamique vient de changer grande-ment pour eux ! Qu’en sera-t-il de la prioritéaccordée à la première ligne médicale au sein desCSSS ? Les omnipraticiens interpellés par ces fusionsdevront s’impliquer et être conseillés.

Nous savons tous que l’une des conditionsgagnantes, sinon « la » condition gagnante, seral’arrimage de cette première ligne médicale etqu’environ 75 % de celle-ci est constituée par lescabinets (210) et les cliniques médicales (170). LesCSSS devront donc convaincre ces médecinsd’adhérer au projet et je dis bien convaincre et nonforcer (d’ailleurs ils n’ont pas, sauf erreur, lalégitimité de les forcer). Arriver avec une idée type« contrat d’engagement, engagement ou adhésion»d’un médecin au réseau local en fera sourciller plusd’un et je suis convaincu que notre fédération ainsique notre association s’y opposeront.

N’oublions pas que tous les médecins omnipra-ticiens de la province n’ont pas encore « digéré »l’entente particulière sur les AMP et que, pourplusieurs, « la pilule est dure à avaler ». Déjà, àMontréal, les deux premières cohortes représen-taient environ 450 médecins « non-qualifiés »devant adhérer aux nouvelles AMP. Si vous faitesrapidement le calcul, nous venons d’injecter 4 500heures/semaine d’effort collectif supplémentairepour contribuer à combler les besoins selon lespriorités établies. En d’autres mots, les omniprati-ciens de Montréal viennent d’ajouter un effortcollectif d’environ 130 ETP, ce n’est quand mêmepas rien. Plusieurs besoins ont ainsi été comblés etil faudra que les CSSS usent de tact dans leurapproche avec les omnipraticiens de leur sous-région.

Sans contraindre, il y a moyen de les convain-cre de prendre le beau risque. Depuis plusieurs

années, l’Association fait les représentations néces-saires pour exprimer les besoins des omnipraticienset encourager l’approche réseau. La CMR a égale-ment agit en ce sens et, depuis maintenant deuxans et en accord avec son mandat, le DRMG deMontréal a élaboré un plan régional d’organisationdes services médicaux généraux (toutes lignesconfondues) avec un accent sur le travail en équipemédicale au sein d’un réseau local. Intéressant,n’est-ce pas ? Pour réussir leur mission de desservirles deux millions de personnes de la région, les 12CSSS n’auront d’autre choix que de bien outillerles 2 000 omnipraticiens du territoire. Autrementdit, ils devront avoir accès au plateau technique etdévelopper des corridors d’accès aux spécialitéspour que les réseaux locaux fonctionnent. Lesmédecins en première ligne devront bénéficierd’outils contemporains de communication. Il devray avoir des points de services « pivots » au coeur deceux-ci, les CMA. Ces CMA peuvent être des clini-ques, des GMF, des UMF ou des CLSC, il n’y a doncpas d’opposition, mais plutôt convergence dansl’approche.

Précisons qu’une bonne partie du travail estdéjà effectuée, car de nombreuses et récentesrecommandations n’attendent que d’être mises enapplication. Citons, par exemple, le mémoiredéposé récemment par l’AMOM lors des audiencespubliques concernant la Loi 25. Notons égalementles documents L’accès aux services médicauxgénéraux, L’accès aux services médicaux spécialisés,L’interface première et deuxième lignes médicales et,finalement, L’interface première et deuxième lignesen santé mentale, tous issus du travail de la CMR etdu DRMG supportés par la direction des Affairesmédicales de l’Agence. Les CSSS auraient avantageà les consulter. Plusieurs interrogations persistentquant à la stratégie de mise en place de cesréseaux locaux et il est souhaitable que la loi d’har-monisation annoncée par le ministre soit dévoiléele plus tôt possible.

Si vous avez des commentaires, n’hésitez pas àcommuniquer avec nous.

Dr Serge DuludeSecrétaire de l’AMOM

Octobre 2004 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal

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CMA – CSSS… (suite de la page 12)

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C et automne se tiendront les élections devos représentants au sein de l’AMOM.Rappelons que le mandat est de deux ans

et que 10 postes sont à combler.

Tout d’abord, les quatre postes de directeurconstituant l’Exécutif de l’Association. Ces postessont : président, vice-président, secrétaire ettrésorier. D’autre part, vous aurez à élire les sixconseillers de secteur. Pour se présenter à l’un despostes, le candidat doit être membre en règle avecl’Association.

Voici un aperçu du déroulement des événe-ments :

➣ Le 7 septembre : envoi de l’avis de l’élection;

➣ Le 4 octobre : date limite de réception descandidatures au siège social de l’AMOM parcourrier recommandé;

➣ Le 4 novembre : date limite de réception au

siège social des bulletins de vote pour l’électionpar scrutin postal des conseillers;

➣ Le 19 novembre : les candidats ayant soumisleur candidature à l’un des postes de directeurseront l’objet d’une élection par les membresen règle présents lors de l’assemblée généraleannuelle.

Lors de l’envoi de l’avis d’élection, les médecinsont reçu les bulletins de soumission aux diverspostes, l’échéancier, les procédures à respecter,ainsi qu’une copie des règlements de l’Associationconcernant le processus électoral.

Pour de plus amples informations, n’hésitez pascommuniquez avec nous.

Bonne chance à tous,

Dr Serge DuludeResponsable des élections

Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 2004

Élections de vos représentantsau sein de l’Association

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Médecin omnipraticien(ne)pour soins de longue durée

Il s’agit d’un poste permanent 12 heures parsemaine avec rémunération à 100 % à tarifhoraire ou honoraires fixes.

Un intérêt pour l’enseignement et une expé-rience auprès de la clientèle gériatrique hébergéeen soins de longue durée sont souhaitables.

Les personnes intéressées sont priées de faireparvenir leur curriculum vitae, par télécopieurau (514) 340-2832, par courriel à l’adressesuivante : danielle.lefevre.iugm@ssss.

Offres d’emploi (suite à la page 18)

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Pour débuter, un petit rappel.

Par les CMA, l’Agence régionale de développe-ment (anciennement la Régie régionale) et leDRMG tentent d’améliorer les services médicauxde première ligne. Son concept fonctionnel devraitpermettre un meilleur arrimage entre :

➣ une accessibilité accrue

❍ aux services médicaux de 1ère ligne

❍ aux plateaux techniques

❍ aux consultations urgentes

➣ une prise en charge, particulièrement pour lesclientèles vulnérables et orphelines de médecinde famille.

Son but est d’amorcer un fonctionnement enréseau qui sera bénéfique tant aux patients en leurassurant une meilleure qualité de services, qu’auxprofessionnels en leur garantissant un meilleursoutien.

Les CMA seront surtout des cliniques médi-cales, car elles constituent la majorité des points deservices de première ligne et offrent actuellementla plupart des services en heures défavorables. LesCLSC, les UMF et les GMF peuvent évidemmentparticiper à ce réseau d’accessibilité et êtrereconnus comme l’un de ces points.

L’objectif de l’Agence est d’établir 35 à 40 CMAd’ici quelques années, soit un pour 50 000 depopulation. Actuellement à Montréal, il estpratiquement impossible de se trouver un médecinde famille. On parle d’au moins 35 000 patientsorphelins seulement pour Montréal ! Effective-ment, ces dernières années, l’accessibilité auréseau en 1ère ligne s’est considérablement dété-riorée. Bien des cliniques ont dû fermer leursportes par manque de médecins et une bonnepartie de celles qui survivent ont restreint leursheures d’ouverture, en plus de diminuer l’assiettede services offerts.

Avec les CMA, lesreprésentants du Minis-tère semblent enfinreconnaître l’importancedu travail effectué dansnos cliniques. L’Agencede Montréal et nosconfrères/consoeurs ducomité de direction deDRMG n’ont jamais étéaussi proches du but dansleurs négociations avec leMSSS. Mais c’est encore loin d’être terminé ! Ilreste bien des détails à fignoler. Pour certainsd’entre nous, cela fait déjà bien des heures debénévolat d’accumulées… Pourquoi est-ce quecela doit toujours être si compliqué ?

Un des points majeurs à l’horaire est l’édifica-tion du contrat à signer entre l’Agence et lereprésentant du CMA. Qui sera ce dernier ? Unmédecin ou un administrateur non médecin ? Lesreprésentants juridiques du Ministère seront-ilscapables d’écrire un contrat bref, compréhensibleet avantageux pour les deux parties ? Cela semblaitsi simple il y a quelques mois…

Il faut aussi se souvenir que le nouvel argentinvesti dans les CMA est supposé nous aider às’occuper de nos patients (salaire du personneladditionnel, d’infirmières, de matériel, etc.), nousrendre la pratique plus agréable et plus efficiente,et non se retrouver dans les poches de certainespersonnes qui tenteraient d’en profiter pourfinancer leurs immobilisations.

On parle des CMA comme d’une chose déjàaccomplie. Mais ce réseau ne verra jamais le joursans l’appui des omnipraticiens de Montréal. Il fauts’organiser entre nous avant de se faire organiser…

Dr Michel VachonDélégué de l’AMOM

Octobre 2004 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal

Où en sommes-nousavec les CMA ?

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Dr Michel Vachon

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Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal Octobre 2004

Offres d’emploi

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Recherche d’un médecinomnipraticien pour pratique médicale

intéressante

L’Hôpital Marie-Clarac est à la recherche d’un médecinomnipraticien pour partager avec six autres médecins lessoins offerts à 200 patients.

Notre établissement offre les programmes suivants :• ORTHOPÉDIE

• RÉADAPTATION POST-ARTHROPLASTIE

• SOINS SUBAIGUS

• CONVALESCENCE ACTIVE

• RÉADAPTATION NEUROLOGIQUE POST AVC

Le médecin recruté assurera progressivement le suivi d’en-viron 25 patients avec le support de ses collègues au besoinainsi que la garde sur appel, sur une modalité de tarificationà l’acte. L’atmosphère y est agréable, détendue etconviviale. De plus, vous pourrez faire reconnaître cetteactivité clinique comme AMP par le DRMG, compte tenudes sept blocs qui nous sont alloués.

Si le poste vous intéresse, veuillez communiquer avec lespersonnes suivantes au 321-8800 poste 308 :

DR GUY LEGROS, DSPOU

Dre Suzette Guirguis, présidente du CMDP

D E S S O E U R S D E C H A R I T É D E S A I N T E - M A R I E

Vous êtes à la recherche d’uneactivité médicale particulière (AMP) ?

Joignez-vous à l’équipe médicale du Centre de soins prolongés Grace Dart

oudu Centre universitaire de santé McGill

Milieu de travailSoins et services transitionnels et de longue durée

Conditions� Temps partiel à partir de sept (7) heures par semaine� Tarif horaire selon l’entente FMOQ-MSSS

InformationCentre de soins prolongés Grace Dart 5155, rue Sainte-Catherine Est à Montréal� (514) 255-2833, poste 350

Dr Michel Duval, directeur des affaires médicales ou Dr Joseph Y. Defay, président du Conseil des médecins, dentistes etpharmaciens

Centre universitaire de santé McGill1650, avenue Cedar à Montréal� (514) 934-1934, poste 43945

Dr Anita Brown-Johnson, directrice du Service de soins transitionnels et delongue durée

Département de médecine familialeCentre universitaire de Santé McGill

Le département de médecine familiale du CUSM està la recherche de médecins de famille qualifiés pourfaire partie des équipes suivantes :

• Cliniques de médecine familiale au CH RoyalVictoria et à l’Hôpital général de Montréal

• Services de deuxième ligne (AMP disponibles)❍ Soins de courte durée, gériatrie, soins

palliatifs, troubles respiratoires, unitéstransitoires et santé mentale

• Recherche et enseignement

Pour information :Mme Rosetta Mucciacciaro

Téléphone : 934-1934, poste 42049Télécopieur : 934-8385

Courriel : [email protected]

L’établissement de détention de Montréal800, boul. Gouin OuestMontréal (QC) H3L 1K7

Est à la recherche de un ou deux médecins omnipraticiens.

• Équipe dynamique de deux médecins déjà enplace;

• Rémunération au tarif horaire selon l’ententeFMOQ-MSSS (206);

• Pratique médicale reconnue comme une activitémédicale particulière (AMP).

Faire parvenir votre curriculum vitae à :[email protected]

Télécopieur : (514) 864-7381Téléphone : (514) 336-7700, poste 2309 ou

Mme Rita Gentile au poste 2267

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Octobre 2004 Bulletin de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal

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DÉLÉGUÉS AMOM 2003-2004Exécutif

Président........................................Dr Marc-André Asselin............376-7702 ...............Fax 376-2639Vice-présidente ..............................Dr Lise Cusson .......................338-2383 ...............Fax 338-3155Secrétaire .......................................Dr Serge Dulude ....................457-2772 ...............Fax 457-4397Trésorier .........................................Dr Yvon Grand’Maison...........381-1327 ...............Fax 331-8720

Secteur Ouest (1)Conseillère .....................................Dr Chantal Lefebvre ...............633-1510 ...............Fax 633-8299Conseiller adjoint ...........................Dr Gaston Drapeau ................637-8771 ...............Fax 637-8771

Secteur Sud-Ouest (2)Conseiller .......................................Dr Jean-Pierre Villeneuve ........362-1000 ...............Fax 765-7306Conseiller adjoint ...........................Dr Michel Dallaire ..................766-0546 ...............Fax 765-3265

Secteur Nord (3)Conseiller .......................................Dr Marc-André Lemire............331-3020 ...............Fax 331-5827Conseiller adjoint ..........................Dr Christian Lauriston ............383-0559 ...............Fax 383-3430

Secteur Est (4)Conseiller .......................................Dr Michel Miron ....................376-7702 ...............Fax 376-2639Conseiller adjoint ...........................Dr Michel Bichai.....................340-3514 ...............Fax 340-2832

Secteur Centre-Ouest (5)Conseillère .....................................Dr Catherine Lounsbury .........848-2424 ...............Fax 848-4556Conseiller adjoint ...........................Poste à combler .........................................................................

Secteur Centre-Est (6)Conseiller .......................................Dr Marc Gagné ......................733-7381 ...............Fax 739-5859Conseiller adjoint ...........................Dr Tuong Minh Nguyen.........733-7381 ...............Fax 739-5859

Cabinets médicaux ............................Dr Michel Vachon ..................376-7702 ...............Fax 376-2639

CHSLD ................................................Dr Ayda Bachir .......................331-3020 ...............Fax 331-8720

CLSC...................................................Dr Fabienne Grou ..................338-2383 ...............Fax 338-3155

FMOQ* ...............................................Dr Renald Dutil, président* ....878-1911 ...............Fax 878-4455

Formation .........................................Dr Daniel Rouette...................631-8861 ...............Fax 631-6691

Obstétrique........................................Dr Nathalie Girouard..............365-0170 ...............Fax 365-2280

Recrutement ......................................Dr Quoc Kiet Tang .................523-1173 ...............Fax 731-4213

Urgences ............................................Dr Jean-Pierre Guay................890-8177 ...............Fax 281-6697

Urgences-Santé..................................Dr Théodore Leibovici ............273-4808 ...............Fax 723-5790

Délégués substituts ...........................Dr Robin Dancose ..................631-6086 ...............Fax 631-6691Dr Daniel Laliberté .................631-6691 ...............Fax 631-6691Dr Didier Serero .....................340-8222 ...............Fax 340-7917Dr Nancy Tozer ......................695-0165 ...............Fax 695-0991

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Assemblée générale annuelleAssociation des médecins omnipraticiens

de Montréal

Le vendredi 19 novembre 2004 à 18 h 00Hôtel Omni Mont-Royal

1050, rue Sherbrooke Ouest, Montréal(coin Peel – station de métro Peel)

Stationnement intérieur au 2055, rue Metcalfe ou service de valet disponible à l’Hôtel

➣ Sommaire des activités syndicales➣ Réseau, AMP➣ CSSS➣ Élections

Précédée d’un colloquede formation médicale continue

à 13 h 30

Suivie d’un dînerauquel les conjoints sont invités

à 20 h 30

Frais assumés par votre association

Mme Danielle T. Villemaire, secrétaire de l’AMOMTéléphone : (514) 878-1911Télécopieur : (514) 878-4455

Courrier électronique : [email protected]