La Lettre d'Africa Luz n.2 imp

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Editorial p.2 Gardons cette capacité à s’émouvoir et à s’indigner ! Le mot du Président p.4 Des missions possibles grâce à vous Zoom sur... p. 6 Les parasitoses oculaires africaines Par le Prof. J.L. Arné Sur le terrain p. 10 SOLIDARITÉ OPHTALMOLOGIQUE INTERNATIONALE • MARS-AVRIL 2010 15 _ _ http://africa.luz.free.fr • [email protected] “La Lettre d’Africa Luz” 53, rue Gambetta - 64500 Saint-Jean-de-Luz Tél. / Fax : 05 59 24 06 14 Directeur de la publication : Le Président Fondateur. Rédaction : Le Président Fondateur, Dr.Vincent Philippot, Pantxika Hernandorena. Photos : D.R. Conception : Espace Sentein Impression : DDBZ / Saint-Jean-de-Luz Avec 25 euros, vous rendez la vue à cette personne ! Avec 25 euros, vous rendez la vue à cette personne !

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Page 1: La Lettre d'Africa Luz n.2 imp

Editorial p.2

Gardons cette capacité à s’émouvoir

et à s’indigner !

Le mot du Président p.4

Des missions possibles grâce à vous

Zoom sur... p. 6Les parasitoses

oculaires africainesPar le Prof. J.L.Arné

Sur le terrain p. 10

SOLIDARITÉ OPHTALMOLOGIQUE INTERNATIONALE • MARS-AVRIL 201015__

http://africa.luz.free.fr • [email protected]

“La Lettre d’Africa Luz”53, rue Gambetta - 64500 Saint-Jean-de-Luz

Tél. / Fax : 05 59 24 06 14

Directeur de la publication :Le Président Fondateur.

Rédaction : Le Président Fondateur,Dr. Vincent Philippot, Pantxika Hernandorena.

Photos : D.R. Conception : Espace Sentein

Impression : DDBZ / Saint-Jean-de-Luz

Avec 25 euros,

vous rendez la vueà cette personne !

Avec 25 euros,

vous rendez la vueà cette personne !

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22 • La Lettre d’Africa Luz n°15

Gardons cette capacité à s’émouvoir

et à s’indigner !L a traditionnelle période de liesse

de début d’année attachée à lapermanence de l’élan vital ne fut

pas source de joie pour des milliards denos congénères pour qui le quotidien selimite à la recherche du minimum poursubsister. Pour eux, la journée se résumeà la quête fébrile d’un morceau de painou d’igname, et le harassement des heu-res passées à retourner une terre aride

ne sera payé en retour que de quelquespièces de monnaie. Le vocable “sécuri-té” est banni de leur vocabulaire. Ils nesont sûrs ni de pouvoir manger à leurfaim ni de pouvoir recevoir des soins s’ilstombent malades, ni même la plupart dutemps de pouvoir vivre en paix.

■ C’est en raison du nécessairedevoir de solidarité envers eux que

des associations comme Africa Luz exis-tent, c’est parce que certains occiden-taux à qui tout cela a été donné à la naissance n’ont pas perdu dans l’égocentrisme ambiant la capacité des’émouvoir, de s’indigner devant cetteécrasante disparité.

■ La précédente édition de cepériodique, adressée aux cinq millecinq cents ophtalmologistes de l’Hexa-gone, a suscité un élan de générosité quinous a particulièrement touchés. Noscollègues ont perçu, au travers despages, l’appel angoissé de millionsd’Africains que nous avons tenté derelayer, nous soulageant de l’obsédanteimpression que l’Afrique, le continent leplus marqué par la pauvreté et la détres-se humaine, ne ferait plus recette ? Nous continuerons cependant à martelerles chiffres impressionnants de la morbi-dité, de l’espérance de vie, de la progression des cécités évitables, pourque ne se perde pas l’écho de cette misère.

Editorial[

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La Lettre d’Africa Luz n°15 • 3

■ L’appui des professionnels estvital pour nous aider à mettre en œuvredes missions efficaces ! Qu’ils pensent ànous lorsque ils modifient leurs dota-tions en matériel et, pourquoi pas, ilspeuvent même nous offrir une semainede leur temps pour nous accompagnerlà-bas, leur présence sera un témoigna-ge fort !Nous savons bien que les excuses sontlégion, que les sollicitations des organi-sations caritatives sont multiples, et que,malheureusement pour nous, nous n’avons pas les moyens de développerune communication efficace. La contre-partie de notre absence de la scènemédiatique est que chaque euro donnéest investi dans l’action, et que la ratio-nalisation de nos approvisionnements,comme plus généralement de nos mis-sions, nous a permis, cette année, d’opti-miser grandement notre efficacité.

■ A ce titre, nous rendons homma-ge aux partenaires industriels quiont intégralement financé cet exemplai-re de « La Lettre d’Africa Luz ».Nos lecteurs fidèles depuis des années,eux non plus, ne s’y trompent pas, et ontcontinué à nous soutenir avec une cons-tance qui ravive notre motivation. Nousles remercions du fond du cœur de nous

permettre de continuer à exister et àredonner chaque année à plus d’Afri-cains cette lumière dont nous avons tousbesoin...

Qu’elle puisse aussi les éclairer sur leurchemin ! ●

Dr. Jean-Louis DouennePrésident Fondateur

Un lendemain d'opération.

http://[email protected]

Nous remercions très chaleureusement le Lion’s Club Féminin de Palavas ettout particulièrement sa Présidente Mme Anne Terrible.Non seulement la qualité du programme donné par le chœur ARIOSO deBaillargues était sans reproche, mais encore le concert était donné au profitd’Africa Luz. Un chèque de 3 000 E a été remis à l'ONG à la fin du concert. Noussommes très touchés par cet élan de générosité et par tout le travail que cela areprésenté...

06 déc. 2009 : Concert au profit d’Africa Luz

FlashBack ![

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Mme A.Terrible et le Docteur V. Philippot.

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C hers amis, l’année 2009 s’estachevée et nous sommes heu-reux de vous faire partager le

bilan de nos activités au Burkina Faso...

■ Quatre missions chirurgicales sesont déroulées l’an passé, la cinquièmeayant été annulée au dernier momentsuite à un accident de circulation d’un denos chirurgiens.Le bilan chirurgical est très positif avecplus de 500 malades opérés de catarac-te. Nos missions ont eu lieu par deux foisà Banfora et deux autres fois àDédougou.Le fonctionnement de ces missions s’améliore avec une coopération totaledes équipes d’infirmiers sur place et unecollaboration parfaite des Directeursd’hôpitaux.Il est à noter que nous intervenons uni-quement dans des sites dépourvusd’ophtalmologiste et que nous n’opé-rons que des cataractes totales blanches.

■ Il est inutile de vous rappelerl’importance de ces missions chirurgi-cales sans lesquelles de nombreuxpatients ne récupéreraient jamais la vue,faute de moyens ou tout simplementfaute de chirurgiens.Seuls 4 centres ophtalmologiques per-mettent la chirurgie de la cataracte auBurkina Faso : Ouagadougou la capitale,Bobo-Dioulasso au sud, Ouahigouya aunord et Nouna à l’ouest. Quelques raresmissions ont lieu par ailleurs à Dori, àKoudougou et à Fada N’Gourma. Autotal, le besoin est énorme et, bien sou-

vent, les tarifs pratiqués ne sont bien sûrpas à la portée des patients...

■ Il est également inutile de vousrappeler que nous pratiquons une chi-rurgie du type extra-capsulaire avecimplant de chambre postérieure. Nousoffrons une chirurgie pratiquée dans desconditions d’asepsie les plus strictes possibles avec un suivi post-opératoireassez rigoureux.Tous les chirurgiens bénévoles sont rom-pus à ce type de chirurgie et les résultatsfonctionnels sont dans l’ensemble trèssatisfaisants. Le pourcentage de compli-cation est faible, compte tenu des condi-tions opératoires et de l’observance plusou moins rigoureuse des traitementspost-opératoires.

■ Par contre, il est important devous rappeler que ces missions n’ontd’existence que grâce à vous, grâce àvos dons généreux, grâce aux chirur-giens qui acceptent de donner dix ouquinze jours par an pour soigner les pluspauvres et ce de manière bénévole.Cette chirurgie « de brousse » est sanscesse améliorée par le matériel que vousdonnez gracieusement à notre ONG :lampe à fente, microscope, table de chi-rurgie, boîtes d’instruments, matérielsd’occasion toujours plus utiles dans nosblocs africains que sous des housses etnon utilisés en France.

■ Notre revue « Africa Luz » distri-buée à tous les ophtalmologistes nous apermis de sentir un élan de générositérassurant. Vous n’avez pas été insensi-bles à notre appel et la somme -modique - nécessaire à notre soutien nevous a pas effrayés ! L’unique but denotre revue est de vous informer denotre action, de solliciter des chirurgiens

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4 • La Lettre d’Africa Luz n°15

Le mot duPrésident[

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Nos missions sont possibles grâce à vous

Les Docteurs Descour et Lombard et l'équipe de Dédougou.

OC SANTÉsoutient AFRICA LUZ dans ses actions au Burkina Faso.

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bénévoles et de vous faire partager notreenthousiasme !Suite à la demande de certains d’entre-vous, nous vous ferons désormaisparvenir une attestation de soutien ànotre ONG que vous pourrez mettre sousverre dans votre bureau ou votre salled’attente.

■ Nous neremercieronsjamais asseztous les labo-ratoires quinous aidentdans notredéma r chemédiatique etsans lesquelsnotre diffusion neserait pas aussilarge.Nous sommeségalement trèssensibles à l’ai-de importante

de certaines cliniques, quelle qu’en soitla forme, matérielle ou financière.

■ Notre programme de missionspour l’année 2010 est déjà sur pied.Nous mettons en œuvre de nouveauxsites chirurgicaux dans des régions trèsdémunies sur le plan

ophtal-

mologique et de nouveaux chirurgiensviennent nous aider dans ce programme.Nous sommes certains que l’élan d’en-thousiasme de 2009 va se renouveler etque vous serez encore plus nombreux ànous répondre. N’oublions pas que 25euros nous suffisent pour rendre la vue àune personne aveugle.

■ L’accueil que vous ferez ànotre revue « Africa Luz »et la réponse positive au bulle-

tin de soutien nous permettrontd’étendre notre activité au

Burkina Faso, de moderni-ser notre équipement et derendre la vue au plusgrand nombre possible de

patients.

Merci à tous pour votregénérosité et vos encoura-gements ! ●

Dr. Vincent PhilippotPrésident d’Africa Luz

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http://[email protected]

L'hôpital de Dédougou.

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6 • La Lettre d’Africa Luz

Zoom sur...[

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Les parasitosesoculaires africaines

PAR LE PROFESSEUR JEAN-LOUIS ARNÉ

L es filarioses cutanées peuventtoutes être responsables de mani-festations oculaires.

La Dracunculose, synonyme de filaire deMédine, a essentiellement un tropismepour les membres inférieurs et les attein-tes oculaires ne se rencontrent que dansenviron 10 % des cas. Elle se rencontre enAfrique et en Asie. Le vecteur est un crus-tacé de 2 à 3 mm de long, le cyclops, quiavale les microfilaires pondues par lesparasites femelles ; à l’intérieur de cethôte intermédiaire, elle se transforme enlarve infestante. L’homme se contamineen buvant de l’eau contenant des cyclopsinfestés et ce n’est qu’un an après l’infes-tation que les femelles fécondées vontapparaître à la peau.La maladie touche l’Afrique excepté lenord et le sud et certains pays d’Asie.L’atteinte oculaire concerne la paupièreque la femelle adulte peut atteindre. Saprésence se manifeste par un prurit, del’érythème, de l’œdème. Il arrive que letrajet du ver soit visible sous la peau.L’atteinte conjonctivale est beaucoupplus rare. Le traitement consiste dansl’extirpation du ver et la chimiothérapie(Metromidazol = Flagyl®).

■ Dans la Loase, l’atteinte oculaire est,par contre, prédominante. La répartitiongéographique est limitée à la forêt

tropicale et aux forêts marécageusesd’Afrique occidentale et plus particuliè-rement au Cameroun, au Nigeria, auCongo, à l’Angola, au Zaïre et au Gabon.La filaire Loa-Loa est un parasite spé-cifiquement humain. C’est un ver rond

dont le mâle mesure environ 3,5 cm delong et la femelle 5 à 7 cm de long. Cesfilaires peuvent vivre dans le tissu cellu-laire sous-cutané pendant une périodeallant jusqu’à 30 ans ! Elles sont en per-pétuel déplacement et peuvent migrer,notamment sous la conjonctive. Lafemelle libère dans l’espace sous-der-mique des microfilaires d’environ 300microns et qui présentent une périodici-té diurne, c'est-à-dire que leur densitédans le sang périphérique atteint sonmaximum vers midi. Ceci correspond à la période d’activité du vecteur, le chrysops. C’est une grosse mouche quis’infeste en piquant le malade. Lesmicrofilaires se transforment en larves en10 à 12 jours et atteignent le derme del’individu piqué pour se transformer enun ver adulte en 3 à 6 mois.

■ La manifestation clinique la pluscaractéristique est l’œdème fugacelocalisé, encore appelé œdème de

Calabar, siégeant au niveau des mains,des poignets, du thorax et de la face, duret élastique, ne prenant pas le godet.Sur le plan oculaire, la Loa-Loa circulesous la conjonctive bulbaire la plupartdu temps, où elle est facilement visiblepar transparence. Son apparition est pré-cédée de picotements, prurit, photopho-bie, larmoiement et s’accompagne d’unehyperémie conjonctivale. La présence dela filaire sous la conjonctive ne dure quequelques minutes.On peut parfois retrouver la filaire sousla peau des paupières ; elle peut chemi-ner d’un œil à l’autre en passant sous lapeau de la racine du nez.La filaire peut aussi pénétrer à l’intérieurdu globe oculaire et provoquer une seg-mentite antérieure, des thromboses vas-culaires et des hémorragies rétiniennes.

■ Pour le diagnostic, si on n’a pasretrouvé la filaire adulte, on s’attacheraà l’identification des microfilaires dans lesang sur des prélèvements effectués depréférence entre 10h et 15h.Sur le plan thérapeutique, il sera parfoispossible d’apercevoir une filaire sous laconjonctive ou sous la peau et il faudraalors immédiatement l’immobiliser eninjectant à proximité un anesthésiquelocal. Il est préférable d’ailleurs de saisirauparavant le parasite avec une pinceaprès instillation d’un collyre anesthé-sique. Une fois le ver immobilisé, on pra-tiquera une petite incision le long du

Les parasitoses oculaires représentent une cause majeure de cécité en Afrique subsaharienne. Denouvelles stratégies de prise en charge de ces affections se sont développées dans les dernièresdécennies notamment vis-à-vis de l’Onchocercose.Il est impossible en quelques lignes d’être exhaustif et nous nous restreindrons aux parasitosesauquelles l’ophtalmologiste exerçant dans ces régions sera le plus souvent confronté : les Filarioseset, en particulier, l’Onchocercose et la Cysticercose.

Les filarioses

La filaire Loa-Loa.

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corps du ver et on le saisira avec unepince sans griffe pour l’extraire sans dif-ficulté. Il faudra administrer un traite-ment spécifique : la diethyl-carbama-zine (Notezine), à la fois microfilaricideet macrofilaricide. Ce traitement nécessi-te des précautions tout à fait particuliè-res d’administration.

■ Parmi les autres filaires, les fila-rioses lymphatiques, notamment laWucheriose (filaire de Bancroft)sont beaucoup plus rarement en cause.

■ L’onchocercose ou “cécité desrivières” est la première cause de céci-té dans les zones infestées et la deuxiè-me cause de cécité d’origine infectieusedans le monde.L’infection sévit essentiellement dans leszones tropicales africaines subsaharien-ne et au Yémen. Elle est responsabled’environ 300 000 cas de cécité enAfrique subsaharienne et le nombre depersonnes exposées est estimé à 7millions. Le parasite responsable est unfilaire : Onchocerca Volvulus, ver

blanc opalin finement strié. Le mâle nemesure que 3 cm de long tandis que lafemelle atteint 50 à 70 cm pour un dia-mètre de 0,3 à 0,4 mm.Le cycle parasitaire fait intervenir deuxhôtes : l’homme, hôte définitif danslequel le parasite pourra vivre jusqu’à 14ans, et un insecte, la simulie, hôteintermédiaire et vecteur. La simulie estun petit ver noir et bossu dont seule lafemelle est hématophage. Elle ne sereproduit que dans l’eau d’où l’appella-tion de cécité des rivières ; sa piqûre esttrès douloureuse.

■ La transmission de la parasitosefait intervenir la présence d’un homme

malade préalablement infecté par desfemelles de simulies hématophagesinfestantes et d’un homme sain. Lafemelle du vecteur pique l’hommemalade aux parties découvertes généra-lement pendant la journée. Cette piqûreprovoque une microhémorragie danslaquelle vont faire irruption les microfi-laires présentes dans le derme de l’hom-me infesté. La simulie aspire sang etmicrofilaires et - souvent après undeuxième voire un troisième repas san-guin - les microfilaires vont subir desmues et aboutir à une forme infestante.On va alors les retrouver dans la salivede l’insecte. Lorsque celui-ci piqueral’homme sain, les larves migreront versle tissu sous-cutané où elles formerontdes nodules et deviennent matures sousforme de vers adultes au bout de 6 à 12mois. Les mâles et femelles adultes ens’accouplant produisent entre 1 000 et 3 000 œufs par jour.

■ L’atteinte cutanée est caractériséepar une gale filarienne très prurigineusesur laquelle le grattage entraîne desremaniements cutanés connus sous lenom de “peau de serpent”, “peau decaïman” ou “peau d’éléphant”.Une atteinte sous-cutanée peut se pro-duire : ce sont les onchocercomes,kystes qui se forment au-dessus desplans durs osseux.

■ L’atteinte oculaire est caractériséepar un syndrome fonctionnel compre-nant une héméralopie, une baisse de l’a-cuité visuelle et un rétrécissementconcentrique du champ visuel. Certainspatients perçoivent les microfilaires pré-sentes dans la chambre antérieurecomme de petits serpents noirs se tor-tillant...L’atteinte du segment antérieur se carac-térise par une hyperémie conjonctivale etsurtout une atteinte cornéenne ; celle-cipeut être liée à la présence directe duparasite dans la cornée : kératite num-mulaire ou nodulaire prenant l’aspectd’une kératite ponctuée superficielle quipeut guérir sous l’influence du traite-ment ou kératite linéaire beaucoup plusrare mais l’aspect le plus typique estcelui de la kératite sclérosante, manifes-

t a t i o nsans doute immuni-taire ; elle débute par un bour-relet limbique d’abord strictement limi-té à l’aire d’ouverture de la fente palpé-brale, puis l’envahissement cornéen pro-gresse aboutissant à la kératite semi-lunaire qui occupe la cornée inférieurejuxta-limbique sous forme d’une surfacecornéenne irrégulière et souvent vascu-larisée.A un stade ultérieur, c’est l’ensemble dela cornée qui va être atteinte même s’ilpersiste toujours une petite zone intacteà la partie supérieure de la cornée.Cette atteinte cornéenne s’accompagnesouvent d’une segmentite antérieure liéesouvent à la présence de microfilairesdans l’humeur aqueuse responsabled’une iridocyclite.L’atteinte du segment postérieur toucheavant tout la choriorétine associant àdivers degrés des troubles de la pigmen-tation, une sclérose des vaisseaux cho-roïdiens, des modifications vasculairessurtout artériolaires, des nodules dyso-riques, des tâches blanches ; l’associa-tion de ces signes a fait décrire la cho-riorétinopathie pommelée, la chorioréti-

nopathie de type tigroïde ou la chorio-rétinopathie en boue séchée deRidley. L’atteinte du nerf optique peutréaliser la papillite onchocerquienne ouune atrophie optique.`

■ Sur le plan thérapeutique, le pro-fil de la maladie a été considérablementmodifié par l’arrivée de l’Ivermec-tine. Les personnes infectées peuventêtre traitées par une prise annuelle à ladose de 150 mg/kg.

Suite page 8

http://[email protected]

Onchocerca Volvulus.

Choroïdite en boue séchée.

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La molécule paralyseles microfilaires et empêche le

ver adulte de se reproduire. Depuis1988, l’Ivermectine est fournie gratuite-ment par les Laboratoires Merck and Coet différents programmes [Onchocercia-sis Control Program, OCT, et ProgrammeAfricain pour le Contrôle de l’Onchocer-cose, APOC) ont cherché à régler le pro-blème de l’approvisionnement commu-nautaire en Ivermectine pour ceux quisont infectés. Ils ont en outre développél’usage de pulvérisations de larvicide surles fleuves de façon à contrôler les popu-lations de mouches noires.

Cette affection, connue depuis Aristo-phane (450 ans av. J.C.), est une parasi-tose très répandue en Afrique, enAmérique du Sud, en Inde, en EuropeOrientale et en Indonésie. Elle est due àun parasite à Plathelminthes (verplat) et l’homme se contamine en ingé-rant des aliments souillés contenant desembryophores émis par les anneaux duténia. Chez l’homme, ceux-ci vont se

transformer dans l’organisme en larve decysticerques d’environ 1,5 cm sur 0,5 cmet vont se localiser dans les muscles, letissu cellulaire sous-cutané et l’œil.L’atteinte oculaire se rencontre dans 46 % des cas ; elle est le plus souventunilatérale.

■ Au niveau de la conjonctive, ilpeut s’agir d’un kyste translucide entou-ré de tissus inflammatoires sur lequel onpeut observer au biomicroscope un pointblanc qui est la tête du parasite. On peutaussi voir un abcès sous-conjonctivalsuppuré par surinfection du kyste.Au niveau de la chambre antérieure, lecysticerque doué de mouvements peutse voir à l’état libre dans l’humeuraqueuse. Il peut être responsable d’iritiset d’opacification du cristallin.La localisation vitréenne est la plus fré-quente ; l’envahissement progressif duvitré se traduit par une baisse progressi-ve et lente de l’acuité visuelle mais par-fois le kyste se trouvant dans la macula,le patient perçoit les mouvements péris-taltiques de la larve. Celle-ci flotte dansle vitré, elle se trouve le plus souventdevant le pôle postérieur mais elle est

parfois périphérique. Elle s’accompagnegénéralement d’une hyalite qui peutempêcher tout examen du fond d’œil.

■ Au niveau de la rétine, le cysti-cerque se présente comme un kyste decouleur vert d’eau, de 1 à 5 mm de long,rond ou ovale, de contour net animé demouvements péristaltiques. Cette locali-sation s’accompagne souvent d’hémor-ragies et d’un décollement rétinieninflammatoire de la rétine.Le traitement est essentiellement chirur-gical : au niveau de la conjonctive lekyste est extirpé en masse en évitant sonouverture et l’abcès est évacué.Dans la chambre antérieure il peut êtreextrait soit par une cryode soit par ponc-tion aspiration. Le kyste intravitréen seraéliminé par vitrectomie. Le kyste intraré-tinien, lui, peut être détruit au laser oucirconscrit par photocoagulation.

■ Les parasitoses sont en Afriquesubsaharienne une cause fréquen-te d’atteinte oculaire et de cécité.Les campagnes de traitement del’Onchocercose constituent un effortremarquable et couronné de succès. ●

Zoom sur...[

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La cysticercose

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Africa Luz a besoin de vous !En soutenant l’ONG Africa Luz, pour un montant minimum de 50 euros, vous recevrez ce magazine avec le résumé de nos missions, nos pro-jets, et surtout, vous nous aiderez à poursuivre nos missions auprès des malvoyants au Burkina Faso. Merci de votre générosité !

Nom : Prénom : Adresse :

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❏ OUI ! Je soutiens les actions d’Africa Luz et je fais un don de euros à l’ONG (règlement à l’ordre d’Africa Luz).

Je recevrai le magazine “La Lettre d’Africa Luz” ainsi que le suivi des actions d’Africa Luz.

A retourner à : O.N.G. AFRICA LUZ - SOLIDARITÉ OPHTALMOLOGIQUE INTERNATIONALEPantxika Hernandorena, Coordinatrice • 53, rue Gambetta • 64500 St-Jean-de-Luz • Email : [email protected]

Soutenez-nous ![ [

Les dons aux associations sont en partie déductibles des impôts :➔ Pour les particuliers : 60% des dons sont défiscalisables dans la limite de 20% des revenus, avec report

des années antérieures.

➔ Pour les entreprises : les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 60 % de leur montant, dans la limite de 5% du chiffre d’affaires (CGI, art. 238bis, Loi du 04/08/2008).

Avec 25 euros, vous rendez la vueà cette personne !

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Sur leterrain ![

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D epuis bien longtemps, VincentPhilippot me parlait de sesséjours en Afrique noire, où il

opérait des cataractes bien plus avan-cées que celles rencontrées en France.Cette terre inconnue, au parfum d’aven-ture, me rappelait ma coopération dansle sud tunisien et l’intérêt de travaillerdans un contexte totalement différent dela métropole. Il prit au mot mes velléitésde partir avec lui et, 6 mois avant la mis-sion au Burkina, me sollicita pour l’ac-compagner lui et la sympathiquePantxika, indispensable intervenante detoutes les missions.

■ Et nous nous envolâmes pourle Burkina Faso fin février 2009...De Ouagadougou, nous passâmes par Bobodioulassou pour rejoindreDédougou, grosse bourgade au nord

ouest de Ouagadougou.Les onze jours passés là-bas m’ont laisséde forts souvenirs :- voyage en 4x4 piloté par Sanou à tra-vers cette savane arborée et cultivée, àl’habitat rural dispersé, ;- villages aux maisons en briques noncuites ;- grenier en grand panier de fibre perchésur des troncs tordus pour échapper auxrongeurs et coiffé d’un immense cha-peau, évoquant de loin un petit lutinobèse, au chapeau de guingois, tantôtclair tantôt sombre ;- la circulation intense , les véhicules sta-tionnés à même la route pour réparationou halte, le vélo, ceux ou celles qui mar-chent avec des charges sur la tête, lestroupeaux gardés par les enfants, lapoussière, la chaleur de l’harmatanvenant du désert ;

- les baobabs au tronc puissant hérisséde branches nues, les champs de coton,la savane ;- l’hôpital local avec son équipementminimal en ophtalmologie ;- le déballage de tout le matériel néces-saire apporté par Africa Luz, à sortir descartons et à caser dans des locaux exi-gus, le montage du microscope et de laLAF ;- l’équipe d’Iso (Fred, Fatin, Traoré, Sani,Idrissa, Estelle) qui essaie de faire face à nos demandes avec les moyens dubord ;- les patients venus en nombre sachantque les médecins blancs sont là, parmilesquels on sélectionne ceux à qui lessoins sont les plus profitables : les cata-ractes quasi blanches, totales, souventbilatérales donc cécitantes (sans nossoins, ils risquent de s’adresser

Dédougou,Burkina Faso, fév. 2009

Zoma, le Docteur Esmenjaud et Estelle.

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http://[email protected]

au tradipraticien qui pratique encorel’abaissement à l’aiguille (sidibé) avec,en général, des résultats catastrophiqueset irrécupérables), mais aussi d’autrespathologies : glaucome, ptérygion tra-chome et ses séquelles parasitoses trauma.

■ C’est une foule colorée, de tousâges venue parfois de loin - les femmesavec souvent leur dernier-né somnolentou attentif dans leur dos, les hommestoujours dignes, représentant de nom-breuses ethnies - qui vient à notre ren-contre.La consultation est forcément rapide,assistée de l’infirmier pour retenir ouinfirmer l’indication. Puis programmationau bloc, dans une petite pièce pleine demonde où l’on tente de retenir quelquesmots, ani sogoma (bonjour) yélé flé, fle-riké dougouma, anitché...A côté, c’est à la fois une salle d’attente,un endroit où s’effectuent les formalitésadministratives, l’examen du patient parles ISO.

On se prend à rêver du confort dont ondispose en France..

■ Pour les interventions, là encore,décalage avec la pratique habituelle ! Malgré les promesses, nous sommesdans un bloc minuscule, avec des condi-tions à faire convulser un hygiéniste, pasde topique mais des ALR. On retrouve

l’autorisation de la hyaluronidase et lesremarquables anesthésies de Fatin. Pasde phaco mais des extra-classiques à la« Charleux », des blanches où l’on prenddu bleu, une découpe en pointillé le plus souvent, des implants rigides, dessutures où il ne faut pas craindre de serrer les points, la Cefuroxine en find’intervention...

Et puis on s’y fait et le lendemain, on voitle sourire ravi de celui ou celle qui étaitquasi aveugle la veille.

■ Alors... on va oublier la chaleurla fatigue, les conditions précaires, lemanque de moyens pour retenir le pilo-tage sans défaut de Vincent, la gentilles-se et la disponibilité de Pantxika danscette réalité africaine, la cordialité del’accueil de leurs amis sur place, la visitechez l’Evêque où un vieux nous expliqueque sa cataracte a été récusée car pasassez « pourrie », la visite au chef duvillage en présence de son griot, le dînerchez Fatin, l’atmosphère des marchés, levieux village de Bobo, le marché deBobo, la mare au caïman, la brakina bien fraîche une fois la journée finie, et l’humanité des Burkinabés.Finalement, ce fut une expérience forte.Ah oui ! Penser à repartir... ●

Dr. Esmenjaud,Chirurgien à Montpellier

Le taxi ambulance.

Le chef coutumier de Dédougou.

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12 • La Lettre d’Africa Luz n°15

N ouvelle mission au BurkinaFaso pour moi, nouvelle desti-nation : Banfora, dans le sud-

ouest cette fois...Je retrouve avec joie à Roissy les 2 oph-talmologistes participants, les docteursPaulette Salvaing et Olivier d’Amalric.Notre dernière mission commune dataitde 2006 à Gaya au Niger.

■ L’arrivée à Ouagadougou est tou-jours aussi surprenante : d’abord la cha-leur, au sortir de l’avion plus de 30°Cmalgré l’heure tardive ! Puis cette sen-teur particulière d’Afrique, mélange deterre gorgée de soleil, de fragrances defleurs, et de parfums de toutes sortes.Sanou, notre chauffeur, est là et son « Bonne arrivée ! » (comme le disenttous les africains) nous réchauffe lecœur. Après une nuit réparatrice, dès 7hdu matin nous sommes prêts. La routeest longue jusqu’à Banfora (environ 6

heures). Mais notre 4x4 - certes un peufatigué - en a décidé autrement, et refu-se de démarrer. Nous sommes donccontraints de louer une voiture... Lesroutes d’Afrique sont dures pour lamécanique !!

■ La route est belle, les couleurssuperbes, la saison des pluies s’étire etle paysage burkinabé n’a jamais étéaussi vert. L’accueil à l’hôpital estcomme toujours très chaleureux. Denisl’anesthésiste et son sourire immuable,le major Sanou, les infirmiers... Lesmalades - en grand nombre déjà - cam-pent devant l’entrée du service d’oph-talmologie. Les salles bien équipées etpropres sont prêtes.

■ Dès le lendemain, les interven-tions débutent et l’afflux de patientsne tarira jamais durant ces 10 jours demission, certains viendront même de

Côte d’Ivoire et d’autres du Mali. 115interventions de cataractes seront réali-sées, sans le moindre problème. Et c’esttoujours avec la même émotion et lemême émerveillement que le patient,jusqu’alors aveugle, découvrira le lende-main, avec un grand sourire, le visagede celui qui lui a rendu la lumière.

■ Déjà, la mission est terminée.Merci à Paulette et Olivier pour leur tra-vail immense et leur gentillesse. Merci àtout le personnel compétent de l’hôpitalde Banfora qui forma avec Africa Luzune équipe très soudée. A bientôt pourune nouvelle mission en 2010 ! ●

Pantxika

Sur leterrain ![

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Banfora,Burkina Faso, oct. 2009

Le Docteur d'Amalric à Banfora.

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La Lettre d’Africa Luz n°15 • 13

http://[email protected]

Les DocteursJulie et Julien Coullet

à Banfora

Les médecins d'Africa Luz :Olivier d’AmalricDenis BerujeauGeorges BirenbaumPierre BacquelinBertrand BoussionThierry ChapuisJulien CoulletJulie CoulletCandice DepeyreFabienne DescourJean-Louis DouenneEtienne EsmenjaudCédric GlabeckeMichel HouillePatrick Ligeon-LigeonnetMarie-Claire LombardJean-Pierre MollotJean-Marc PeroneVincent PhilippotBénédicte PhilippotDominique RibeGhislaine RifflartPierre RoosePaulette SalvaingPhilippe WespiserSylvie Wespiser

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Sur leterrain ![

[

Q uand je suis venu vous voir, jepeux te dire que je n’en menaispas large. Les vieux du village

m’avaient dit beaucoup de choses survous, les « toubabous ». Que vous faisiezdes choses, des choses de blancs, et quipermettaient de mieux voir. Pourtant, lesorcier - le sidibé - avait encore insisté laveille pour m’enlever cette eau tropabondante dans mes yeux, en utilisant lagrosse épine d’acacia. Mais quand il mel’a montrée, cette satanée épine, j’ai toutde suite été moins rassuré. On a beauêtre le petit-fils d’un grand guerrierMossi, on a le droit aussi d’avoir peur,mais sans le montrer trop quandmême...

■ Quand je t’ai vu, c’est d’abord ladouceur de ta voix qui m’a apaisé,même si ta langue m’était totalementinconnue. Je te devinais à peine. Une vuecomme dans du coton venu des plaines

du Faso. Tu t’es penché sur moi avec dela lumière dans mes yeux et je crois queje t’ai vu sourire, satisfait. Moi, j’étaistoujours un peu intimidé et stressé. Maispour donner le change, j’avais mis monplus beau boubou.

■ Puis je me suis allongé. Puis je mesuis laissé faire. La piqûre dans l’œil, cepapier sur mon visage, cette lumièreencore et toujours aveuglante au-dessusde moi. Je ne bougeais pas, bout de boisafricain séché et immobile, attendantpatiemment que tu finisses. Sans douleurdans cette pièce si froide pour un moisde mars au Burkina.Peu après, je me suis relevé et je suisrentré à pied chez un cousin à la sortiede Banfora. Avec ce pansement sur monœil qui me brûlait un peu, je voyais enco-re moins. Je t’avoue, j’ai alors pensé auxanciens, de ce qu’ils diraient de toi, demoi si je perdais mon œil.

■ Et le lendemain est arrivé. Te direce que j’ai ressenti lorsque tu m’as enle-vé ce pansement, encore aujourd’hui, jene pourrais pas te le dire. Je me souvienssurtout de toi, de ton regard et de tonvisage près de moi, de ta peau et de toncrâne si blancs. Après, ce fut aussi laredécouverte des couleurs des man-guiers en fleurs, de la latérite, du soleilrouge au-dessus des champs de canne,des boubous des femmes au village …

■ Tu as remis une dernière fois lalumière dans mon œil. Je crois quec’est à ce moment que l’autre toubaboua pris la photo. Cette photo, je la regar-de tous les jours. Je regarde ton crâneblanc près de ma peau noire. Ce mondequi nous sépare et ce moment qui nousrelie.” ●

Dr. J. Coullet,Chirurgien à Montpellier

Lettre au chirurgien blancTÉMOIGNAGE D’UN BURKINABÉ QUI A RETROUVÉ LA VUE...

“Cette photo, je la regardetous les jours...”

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La Lettre d’Africa Luz n°15 • 9

Africa Luzrecrute

... pour des missions humanitaires,chirurgicales et de formation

■ des ophtalmologistes confirmés ;■ des anesthésistes ;■ des infirmières.

volontaires qui veulent proposer leur savoir-faire auxspécialistes des pays hôtes et aux patients déshérités.Les missions se déroulent tout au long de l’année, en

fonction de la disponibilité des praticiens et pour unedurée de 10 à 15 jours.

Envoyez vos candidatures à :

Africa LuzPantxika Hernandorena, coordinatrice

53, rue Gambetta - 64500 Saint-Jean-de-LuzTél. / Fax : 05 59 24 06 14

Email : [email protected]

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Les Laboratoires ALCON et CRISTALENS ainsi que la société MORIAsoutiennent AFRICA LUZ dans ses actions au Burkina Faso.

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