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8/15/2019 etude_critique2.pdf http://slidepdf.com/reader/full/etudecritique2pdf 1/873 LA PROPHÉTIE DES PAPES ^TTRIBUBE A S. MALACHIE vjÈ$frtjTz>oe CRITIQUE PAR L'ABBÉ JOSEPH MAITRE DOCTEUR BNPHILOSOPHIE ETENTHBOLOQIB LICENCIÉ ESSCIENCES MATHÉMATIQUES Avec plus de80 vignettes dansle texte. BEAUNE LIBRAIRIE G. LOIREAU 4, rue Maufoux. 1901
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Librairie G. LOIREAD (BEAUNE, Gôte-d'Or)
La Prophétie des Papes attribuée à S. Malachie. — Elude critique par l'abbé J. MAÎTRE,docteur en philosophie et en théologie, licencié es sciencesma- thématiques. — Un vol. in-18 jésus de xvi-864 pages.
( broché . . . 6 » Prix ( cartonné 6 75
( — (percalinesouple,plaque spéciale) 7 25
DU MEME AUTEUR
Lamartine et la musique, ou le problème de l'application de la musique à la poésie (Extrait du Bulletin de l'Ecole Saint-François de Sales, 7eannée, 1895-1896) » 50
Les Béatitudes de C. Franck. — Commentaire analytique » 50
SOUS PRESSE
Les Papes et la Papauté d'après la Prophétie attribuée à S. Malachie. — Etude historique.
La Ruine de Jérusalem et la fin du monde d'après les' prédictions de Jésus au mont des Oliviers. (Extrait de
la Prophétie des Papes.)' L'Apocalypse et les derniers temps. (Item.) Chants de l'âme, recueil de chants français écrits pour
l'Ecole Saint-Françoisde Sales de Dijon.
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— XI —
Cependant tout ne me paraissait pas satisfaisant dans le travail de M. l'abbé Cucherat. Je me proposai de contrôler
moi-même, un
jour ou l'autre, ses affirmations,et d'approfondir
une question qui me semblait digne d'intérêt. En 1882, je disais adieu à la Ville éternelle et je venais tra-
vailler, sousle regard de mon Evèque vénéré, à l'oeuvre qui m'était assignée par son autorité. Pendant près de quatorze ans,je ne pus donner suite au projet que j'avais formé d'exa- miner plus à fond la Prophétie des P,apes. Le temps et les documents me manquaient.
Enfin, vers la fin de décembre 1895, désireux de satisfaire une curiosité renaissante, je me mis à la recherche du travail
de M. l'abbé Cucherat, et, grâce à la complaisance de MM. lesDirecteurs du Grand-Séminaire, j'eus la bonne fortune de le retrouver. Guidé d'ailleurs par l'article bibliographique de M. l'abbé Ulysse Chevallier, dans son célèbre Répertoire des sources historiques au moyen âge, je consultai à la Biblio- thèque de Dijon divers ouvrages publiés sur le même sujet.
Découvrant toujours de nouveaux horizons à éclaircir et à explorer, je cherchai la lumière partout où je pus la trouver. Je fis quatre voyagesa Paris, où je travaillai à la Bibliothèque Nationaleet aux autres grandes bibliothèques ; je me rendis
troisfois à Lyon, je consultai la riche Bibliothèque de Troyes, j'écrivis à Rome, à Turin, à Venise, à Florence, à Londres, à Vienne, en Allemagne, en Suisse.
C'est le résultat de toutes ces recherches que je viens vous otïrir aujourd'hui, cher Lecteur.
J"ai tâché de mettre en oeuvre, de la manière la plus exacte et la plus impartiale, les renseignements que j'ai pu recueillir de divers côtés. Deux longues années ont été consacrées à ce
travail, en raison des occupations qui absorbaient la majeure partie de mon temps. L'abondance des matières m'a d'ailleurs amené à faire
deux volumes au lieu d'un. Dans le premier, me plaçant au point de vue critique,
j'examine les questions générales : surtout j'étudie l'Autorité et l'Authenticité, les Principes d'Interprétation et la Fin de J.a Prophétie, ainsi que les nombreuses Objections qui se ratta- chent à ces divers sujets.
Dans un autre volume, je traite de la Réalisation des diffé-rentes devisesau point de vue historique.
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— XII —
Je n'ai eu que deux choses en vue dans tout mon travail : servir la vérité, et contribuer, pour ma faible part, à l'édifica- tion desautres.
Si, parmi toutesles questionssidélicatesqu'il m'a fallu trai- ter, il m'estarrivé decommettrequelqueerreur,je la condamne par avance; dès maintenant je rétracte toutes les affirmations inconsidéréesou imprudentes qui auraient pu échapper à mon attention.
Je soumetsd'ailleursen toute humilitémonlivre, et chacune de ses parties, au jugement de l'Eglise.
Et maintenant,
cher Lecteur,
simon sujet
vous parait
encore bizarre, inopportun ou dangereux, je vous prie de ne pas formulervotre sentence de condamnationavant d'avoir passé en revueles raisonsque j'expose.
Quel que soit d'ailleurs votre verdict, je m'estimerai bien satisfait d'avoir eu, ne fût-ce que pour quelques instants, l'honneur de converser avec vous, et d'avoir éprouvé, même dans vos contradictions, ce bonheur que procure l'échange loyal et sincèredes penséeset des sentiments.
J. MAITRE.
QUI SE TROUVENT DANS CET OUVRAGE
Les armoiries des papes auxquelles il est fait allusion dans la Prophétie sont reproduites d'après Onuphre Pan-
vini, le Grand Bullaire Romain, Pietrasanta, le P. Gorgeu,
Ghacon de la Villestraux, Rietstap, et divers documents originaux, tels que reliures anciennes portant les armoiries des papes, gravures du temps ou frontispices de livres contemporains de ces divers papes.
La forme de l'écu est empruntée aux reproductions d'armoiries qui se trouvent dans l'Epitome d'Onuphre Panvini. Elle diffère de la forme actuellement usitée en Italie, qui est l'ovale allongé.
Quant aux figures et émaux, j'en donnerai pour chaque pape la description complète et la justification,' dans mes commentaires historiques sur la Prophétie.
Les interprétations communément reçues ne se basent point sur des considérations savantes, comme il est facile de le constater d'après le tableau des pp. 194-221.Elles ne font allusion qu'aux particularités extérieures des armoiries, ou autres détails de la vie des papes, telles qu'elles apparaissentaux
yeux du vulgaire. Le langage héraldique n'a donc pas sa place dans le présent volume. C'est ainsi que des points équipollés (n° 42) donnent par leur disposition l'idée de croix, une bande échiquetée (n°46)celles de cubes juxtaposés, des tourteaux (n°»65 et 72)**cellesde boules ou de globes. On pourrait citer des exemples analogues pour les termes
empruntés aux noms de famille, de pays, ou aux titres portés par les papes.
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204 8 Desfasecsondées Desbnudesondées206 14 (Noms)Beat\/vrl 239 9 onremont. Yotmg Yung 351 19,manchetteClémentIII ClémentVIII 2S'J en-tete L'Apocalypse.Livredivin L'Apocalypse,livredivin 3l>« 21 (7.8). — Satan (7.8), — Satan 307 3,manchette ChapitreXXII(a> 4SI) 23 ChapitreXVI. ChapitreXV. 424 8 (3) (11)
427 4 hérétiques interprètes437 17et18 condamnablecommehérésie bientéméraire 489 23et29 IsaïeXI,I IsaïeXI,l 498 H GrégoireIX GrégoireX 5*6 7 (XVIII.8) (Luc.XVIII,S) ï»79 4 Couronnes Couronnés ,i32 lr> lenomA\K$vitlapii lenom;E$a<la}>ii
(a) P.
307, 1.8
enmanchette,supprimer ChapitreXXI.
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La Papauté et les destinées du monde,
« Le Pape est le souverain pasteur et père spirituel deschrétiens, parce qu'il est le suprême vicaire de Jésus-Christ- en terre; partant il a l'ordinaire souveraine autorité spirituelle sur tous les chrétiens, empereurs, rois, princes et autres, qui en cette qualité lui doivent non seulement amour, honneur, révérence et respect, mais aussi aide, secours et assistance envers tous et contre tous ceux qui l'offensentou l'Eglise, en cette autorité spirituelle et en l'administration d'icelle. » S. François de Sales, Lettre 8,|o° (OEuvrescomplètes, Paris, 1833,t. XI, page 498).
Grande et merveilleuse vision!... Un homme nous est présenté, revêtu du double caractère de Pasteur et de Père.
Vicaire du Christ, il est l'intermédiaire providentielle- ment choisi entre Dieu et les hommes ; et, à ce titre, il
parle en maître aux rois et aux princes du monde! Il est le chef d'une société qui unit les âmes pour les
conduire à leur fin surnaturelle ; et cette société, en vertu do sa mission
divine, domine toutes les sociétés
humaines,les compénôtrc, les assemble et les allie, sans leur enlever
LoPapo souverainspirl-.tuol(lumondu.
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i CH.I Créationdel'Egliseetdelahpaulr.
leur indépendance mutuelle et leurs droits temporels. — Et pourtant, si les intérêts spirituels et temporels sont en
conflit, la société dont est chef cet envoyé de Dieu faittaire les exigences d'ordre inférieur, et dirige toutes les forcesvers le but invisible, surnaturel !
Mais cette vision est-elle une réalité ou bien une pure illusion?
Oùtrouver un homme qui dominoainsi le monde? Un pouvoir unique et souverain s'imposant, se mêlant
à la vie des peuples et des individus, réclamant de tous
et de chacun amour, respect, soumission, assistance, un pouvoir universeldans-le temps et dans l'espace, et pour- tant résidant en un homme mortel et naturellement sou- mis aux infirmités humaines, — utopie, folle .illusion, somble-t-il.
Un pareil pouvoir est-il seulement possible? Quel homme sensé aurait pu songer même à le fonder?
Et cependant cet homme s'est rencontré. Il y a dix-huit siècles, Jésus, pauvre artisan de Judée,
inconnu, ignoré, méprisédo beaucoup,a dit à des pêcheurs de Galilée aussi pauvres que lui : « Venez, suivez-moi;
je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Et do fait, Jésus envoie ces pauvres pêcheurs, transfor-
més en apôtres, évangéliser le monde. Il leur promet l'assistance de l'Esprit-Saint : « Toute puissance, leur
dit-il, m'a été donnée au Ciel et sur la terre. Allezdonc, enseignez toutes les nations; baptisez-les au nom du Père, dû Fils et du Saint-Esprit. Apprenez-leur à ob- server tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, et jusqu'à la consommation des siècles.» (Matth. XXVIII, 18-20.)
Il a choisi l'un d'entre eux pour en faire le chef de ses frères : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon
Eglise, et les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contreElle. » — Le pouvoir de Pierre s'étendra jusqu'au Ciel
L'idéedela Var-auté
humainement irréalisable.
.Ténusafaitecttocréation. I.caApôtres.
5 '
Caractèresurnatureldel'Eglise.
même : « Et je te donnerai les clefs du royaume des Cieux.
Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les
Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans l'esCieux. » (Matth. XVI, 18. 19.)
Plus tard, il dit au môme Simon Pierre de confirmer ses frères dans la foi : « Et tu aliquando conversus con- firma fratres tuos. » (Luc, XXII, 32.)
Il lui ordonne de paître ses agneaux et ses" brebis, tous sans exception : « Pasce agnos meos... Pasce agnos meos... Pascc oves meas. » (Jo. XXI, 15-17.)
Ce pauvre ouvrier qui subitement s'est manifesté comme fondateur d'une société aussi extraordinaire, c'est le Fils de Dieu, maître du temps et de l'espace. C'est Jésus, le Sauveur, le Messie attendu depuis plus de 4000 ans, le roi du ciel et de la terre.
Simon, fils de Jean, par un acte de toute-puissance de Jésus, est devenu Pierre, et la vision de cette puissance céleste, surnaturelle, humainement impossible, est deve-
nue une réalité.L'Eglise est fondée. Pierre et ses successeurs perpétueront l'action bienfai-
sante du Sauveur dans le monde, ils la continueront jus- qu'à la fin des temps.
La manière seule dont l'Eglise s'est établie, déve- loppée et perpétuée clans le monde, est le meilleur garant de la force vitale et surnaturelle qui déborde en elle.
L'Eglise portoenollc-inôtno loa preuvesdora divineorigine
^Fidèles à la voix du Maître, les apôtres sont partis. Tous ou presque tous pauvres, sans éducation, sans ins- truction, ils prêchent la Croix de Jésus, folie pour les Gentite, scandale pour les Juifs. Ils exaltent l'humilité,la mortification, le renoncement, la vertu.
Et pour propager une doctrine si contraire à l'orgueilet aux ]jassions, tous les moyens humains leur font défaut : richesse, honneurs, recours à la force ou à l'indus-
trie, ils
méprisent tout.Mais ils ont Dieu avec eux ; à leur tête, ils ont Pierre
ticl'Kglisc.
en qui résident la puissance et l'autorité de Jésus-Christ lui-même.
Non seulement la Papauté, et avec elle l'Eglise, car c'est tout un, a pris naissance clansdes conditions humai- nement impossibles, mais elle a étendu son action, elle s?est propagée et conservée invariableau milieu desdiffi- cultésles plus grandes.
Difficultésdu dehors et du dedans, résistances, attaques et persécutions, séductions trompeuses, pleines d'attraits et de promesses, trahisons, luttes de toutessortes,épreuves
du scliisme et de l'hérésie, rien n'a pu l'arrêter dans samarche glorieuseà travers les âges. Et si parfois, dans son histoire, la fragilité humaine
s'est manifestée, son caractèredivin n'en a point souffert. L'infirmité naturelle fait mieux ressortir la puissance divine qui rend fort ce cpùétait faible, saint et infaillible ce qui était fragile et incertain, et qui fonde l'indéfectibi- lité et l'immortalité sur une nature mortelle et passagère.
— Lors donc que la faiblesse humaine se montre dans
ceux qui détiennent l'autorité spirituelle, l'Eglise n'en paraît que plus forte, car elle renferme plus évidemment le principe de vie divine, sans lequel elle aurait dû na- turellement succomber depuis tant de siècles.
Ainsi l'Eglise porte en elle-même les preuves de sa •vérité; la Papauté s'imposeaux respects de l'humanité par l'histoire même de son action à travers le monde. — Pré- dite par Jésus, établie dans le monde païen avec une
merveilleuse célérité, la puissance de Pierre et de sessuccesseurs est restée toujours invariable et intangible en face de tous les obstacles et de toutes les contradictions.
Aujourd'hui encore, au milieu des ténèbres de l'irréli- gion et de l'athéisme, semblable à un astre lumineux, elle rayonne plus brillante que jamais dans le ciel de l'Eglise : Lumen in coelo.
Divine dans son origineet dans sa nature, la puissance0 du Pontife de Rome en effet l'est surtout dans sa durée immortelle. Depuis que Jésus-Christ a constitué Simon
Développementdel'Eglise.
7en. i LePapeestimmortel.
Pierre pêcheur d'hommes, depuis qu'il lui a confié la direc- tion du vaisseau de l'Eglise, toujours s'est trouvé au timon
de ce vaisseau un homme, investi du commandement suprême, cherchant à recueillir sur son passage les nau- fragés de la vie. Il est aidé de ses frères et compagnons de "travail, chargés comme lui et par lui d'une mission divine, quoique d'ordre inférieur. Autour de lui la
tempête fait fureur , les vagues engloutissent les
épaves tremblantes des vaisseaux les plus superbes et les mieux armés Principautés, royaumes, empires dispa- raissent tour à tour.
Seule la barque de Pierre surnage Debout, impassible, invariable dans ses vues et dans la
direction qu'il donne à sor. esquif, en apparence si fragile, le. pilote semble immortel.
Et il l'est en effet. C'est que Jésus est dans la barque, pour donner à son
représentant, d'une manière invisible, la force et la vie, le courage et l'espérance Marie, l'étoile de la mer, est resplendissante devant ses yeux pour le guider et le diri-
ger Les Anges et les Saints du Paradis sont à ses côtés pour soutenir sa barque et lui faire éviter lesécueils.
Le port céleste enfin est le but unique de son long voyage à travers les siècles, et les vaines préoccupations du monde ne viennent pas troubler son regard, distraire son attention, ou paralyser ses efforts.
Oh! combien admirable est cette marche incessante à travers les flots des événements humains! Cette lutte surnaturelle contre les éléments et les puissances de l'air, toujours enveloppée d'espérance et suivie de victoire !
Dans les merveilles du monde matériel, nous aimons à reconnaître le doigt de Dieu Créateur. La science-dé- couvre tous les jours plus clairement, dans les lois qui en régissent les éléments, l'unité, l'ordre et l'harmonie ; elle
proclame par là même, qu'elle le veuille ou non, l'excel- lence et la
toute-puissance du souverain législateur.Témoin de ces merveilles, l'homme est en même temps
Dieurévèlesa puissanceet ua bontédans incréation
nouvellequi s'appelle: lePape,*•'
8 CH.I Grandeur deh Papantr.
l'objet des prédilections divines dans une création dont il est, par son intelligence et sa volonté, le chef et le roi.
Sa seule présence clansce monde qu'il domine atteste la bonté et la sagesse du Créateur.
Combien plus justement encore pouvons-nous adorer l'actiondeDieu dans cette nouvellecréationqui s'appelle : l'Eglise, le Pape !
Elle est vraiment admirable,cette unité de l'Eglise dont le Pontife suprême est la source et la sauvegarde ; mer- veilleuse, celte action, cette direction incessante vers le
bien et la sanctificationdes âmes ! cette constance, cette perpétuité, cetteforceet cette grandeur !
En présence de ce spectacle surprenant d'un homme qui, depuis dix-huit siècles, commande en maître au ciel, à la terre, aux enfers, nous pouvons bien nous approprier les accents inspirés du saint roi David chantant les mer- veilles du Créateur C>:
« Seigneur notre Dieu, que votre nom est admirable par toute la terre! votre magnificencea dépasséles hauteursdes cieux.
Desenfants,de petits enfantschantent vos louanges,à la confusiondevosennemis.Ils laissentsansexcusevosennemis, les impies,qui se dressentcontrevous.
Qu'est-cedoncque cet homme pour que vous dirigiezvers lui vosregards?Qu'est-ceque le fils de l'homme pour que vousl'honoriezde votrevisite?
Il était dansvotre créationd'un degréinférieuraux Anges:
U)Domine.Dominusnoslcr,quamailmirahilcestnnniftiitiuiminiinivrisi terra Quoniamclcvalaestmagnificentiatuasuper ca.'los.
10 en. i ObjetdenotreIraiailsur laProphétiedesPapes.
Jésus en dirigeant les regards de l'Eglise sur ce Pape immortel qui préside à ses destinées ! et, à propos d'une
énumération mystérieuse et symbolique des Pontifesromains, célébrer les prérogatives de la Papauté, — caractériser les grandes époques de la vie de l'Eglise, au moment où elleva se transformer dans la gloire ! — C'est là assurément une conception superbe et pleine de gran- deur, en même temps que féconde en enseignements pratiques.
Mais la Prophétie de saint Malachie mérite-t-elle son titre de prophétie ?
A-t-ellevraiment par son origine, ou du moins par son caractère, une autorité qui l'impose à notre respect et à notre attention ?
Cette suite de légendes aux termes plus ou moins obs- curs et bizarres a-t-elleseulement un sens et un but? Et
la faveur dont on a entouré la Prophétie des Papesdepuis trois siècles qu'elle est connue, est-elle bien méritée ?
Grave et délicate question qui fera l'objet de cette étude.
Objetdeuotro étude.
Toutefois, parce que la. question est grave et délicate, parce qu'elle touche au surnaturel par tant de points, et que les conséquences qu'on en pourrait tirer sont d'un intérêt si vivant et si général, il est nécessaire de nous
recueillir. Il nous faut écouter la voix de l'Eglise etapprendre d'elle ce qu'il nous est permis de rechercher et d'étudier en matière de prophétie, et comment doit se faire cette étude.
Question préliminaire.
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CHAPITRE II.
SUR LAPUBLICATIONETL'ÉTUDEDESPROPHÉTIES NONCONTENUES DANSLESLIVRHSSAINTS.
Dépositairede la parole divine, l'Eglise garde avec un soin jaloux les livres saints qui la contiennent.
MaisDieu s'est réservé de faire dans le cours des siècleslesrévélations qu'il juge opportunes, et saint Paul compte la prophétie U) parmi les dons que l'Esprit-Saint répartit selon son bon vouloir.
«Aliiquidcm pcr Spiritumdaturscrniosapicnliae,aliiaulcniscrmoscicn- lioesccunilunicumdemSpirilum; altcrilidcsin codcinSp:.ritu; aliigratia sanitatuminunoSpirilu; aliiopcratiovirlutum;niti prophelia,aliidiscrclio spirituum; alii gêneralingiiaruni,alii intcrprclalioscrnionum.lkccaulcm omniaopcralur unusalqucidemSpirilus,diVidcussiugulisprout vult.» U Cor.xii,8-11)
Cependant, si l'Esprit-Saint parle à qui il veut, l'Eglise soumet à des règlements pleins de sagesse la publication de ses révélations.
L'Eglise gardiennedelà
Permanencedansl'Egllsodudon de prophétie
La législation de l'Eglise qui se rapporte à ce sujet se trouve actuellement contenue dans la dernière Constitution aposto- lique de Léon XIII sur l'Index, Officiorum ac munerum, publiée en 1897. — Les règlements qui régissaient avant cette Constitution les études ou publications relatives aux pro-
phétiesont été supprimés
et annulés par
les décrets nouveaux de Léon XIII. Il nous sera pourtant utile de les connaître :nous pourrons ainsi mieux comprendre de quel droit ont été faites précédemmentde nombreuses publications de la Prophétiedes Papes, avec ou sans commentaires, et de quelle autorité
jouissent ces diverses publications.
I I.
Législation de l'Eglise avant la Constitution Officiorumac muncrum.
Bien avant la Constitutionde S. S. Léon XIII, le P. de Buck S. J., dans un article d'une intéressante Revue de Belgique(Précis historiques,1871, p. 481), tranchait à sa manière la question de la publication des prophéties. Il s'élevait avec indignationcontreles prophéties qui circu- laienten Europesousdestitres divers. — Pourcequi concerne
la prophétie de S. Malachieen particulier,il la condamnait par cesimpleargument: Ellen'a pas le droit d'exister.
Nousnous permettronsune remarquepréliminaire. Lorsmêmeque l'Eglisedanssa sagesse,metdes bornessalu-
tairesà la publicationet àl'examend'unerévélationquelconque, ces règlesde prudencene prouventrien contrelefait de telle ou telle prophétieen particulier,tant queson jugementn'est pas intervenu.
Maisquellessontcesrèglesde prudence? — Nousdemandonsau P. de Buckde nous exposer lui-mêmela législationres- trictive de l'Egliseen vigueur à sonépoque,sur laquelle il s'appuie pourrejeter la Prophétiedes Papes:
« LeV«ConciledeI.atran,danssa premièreConstitution, prononcelasen- tenced'excommunicationcontreles prédicateursqui,du hautdela chaire, déterminentlelempsdel'avèncmcnldel'Antéchrist,du dernier jugement,ou
il donnesa conclusionqui repoussetoute prophétienon offi-ciellement approuvéepar le jugementde l'Eglise.
Objectiondu I>.deBuck
relativen la législationdo
l'Eglisesurdes prophéties privées
13
SenseloccasiondullccrelduConciledeLalran.
On pourrait discuter le sens de ces décrets. Celui du Concile de LatranUJ concerne évidemment la
prédication, l'enseignementde la chairet et se trouve assez
Réponse. Sensdesdécrets
phétiesdu prédicateur,sansdoute plutôtaggravéesquediminuées,furent rapportéesà ceuxquela presseavaitempêchésde l'approcher en personne. Onrappelaavecuneémotionnouvelleles prédictionsdeSavonarole,tousles mécontentss'agitèrentdemanièreà inquiéter legouvernement.
AlaSaint-Ktienne,François de
» Legouvernementrecourutau papeLéonX,à Rome,lorsquesubitement le31décembre1513,le prédicateur succombaà unefluxionde poitrine.» Cefutalorsuneinvasiondu peuplequivoulait baiserles piedsdumort
commeceuxd'unsaint.Ondut à causede celaensevelir le cadavretoutsecrètement pendantlanuit.Maislestendancesaux prédictionsavaientreçuunalimentnouveau,etonne putlescontenir qu'àgrand'pcine.» D'autresmoines parurentet prêchèrentsur la persécutionquimenaçait l'Eglise; onéliraitunantipape,onverraitsurgir defauxcardinaux,defaux évoques,defaux prophètes. — Bientôtcefurentdesreligieuses,desdévotes,des jeunesfilles,des paysansquivinrent prophétiser.» L'oflicialitédiocésaineinterditdonc,sousles peinesles plussévères,de prêcher etdeconfesser sansla permissionde l'autoritécompétente; elledé- fendittoute prophétie,touteinterprétationarbitrairede la SainteEcriture,touteréunionsecrètesous prétextedereligion; elledécrétaqu'onn'eût plusà porter commedesreliqueslescorpsdeSavonaroleetdeses partisans.» En dépitde la sévéritéde cesordonnances»l'agitationdéchaînée par Savonarole
ne put êtrecalméede sitôt.Pendanttouteune générationse perpétuèrentles partisansdu prophètedéfunt; c'étaitcommeunesectequi
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14 CH. Il, l \ Sensel occasionduDécretduConciled«Lairan.
inutilement invoqué dans le cas actuel où il s'agit de publi- cations privées. Une discussion qui n'a rien d'officiel, ne saurait être comparée à un enseignement public.
rampaitdansl'ombre.Lasuperstitiondesadmirateursde Savonaroleétait devenueun systèmequi mériteraitle nomde piétismepublicnationalflo- rentin.OnfitdeSavonaroleun vrai saintdansce milieu.On attribuaà ses restes,ossements,cendres,etc., unevertumiraculeuse.On s'attachaobsti- némentà ses prédictionsde la terribledestructionde Romeet du rétablisse- mentdela républiqueflorentine.Michel-Angelui-même,malgrésoncaractère si sérieux, paraîtavoirété enveloppédanscesmenées
» Pendantdes annéesencoreon se répétade boucheen bouche,dansle peupleflorentin,les prédictionsde Savonaroleau sujet du renouvellement f'retendu
del'Eglise,d'uneèrenouvellede bonheur et de félicité pour tous eschrétiens,et spécialementd'uneépoquede paixetdeliberté pour Florence.
Desespritsexaltéscherchèrentavecaviditéles présagesquidevaientannoncer le grandchangementdu monde.
» Deretour à Florence,Françoisdut participer à l'agitationque dirigeaitSavonarole.Plus tard, il se plongeadansla lectured'écrits prophétiques.Finalementilse crut, par un donspécialde l'Esprit-Saint,enétatdesoulever le voilequirecouvraitl'avenir,
» Sesrecherchessefondaient principalementsurdescalculs.Ilen consignalesrésultatsdansdeuxécritsqui furentaussitôtimprimes. » Le premier decesécrits,surles secretsdela SainteEcriture, paraîtavoir obtenuuntelsuccès,que Françoisfut vivementconfirmédansla croyanceàune mission prophétique; il se décidaà dédiersousecondtravailau nouveau
trouveeneffet plustracedeluidansl'histoire.L'extraordinaireraretédesesécrits prouvequel'ondétruisittouslesexemplairesquel'on putse procurer. » Il estfortremarquablequ'Acette époquecritiqueon vit paraîtred'au-
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15en. n, \ i DécretduConciledoTrente.
L'auteur lui-même semble le reconnaître à propos du second texte qu'il allègue.
Quant au Concile de Trente W, il emploie l'expression
écrivainscontemporainscomparentle nouveau prédicateur a Jean-Baptiste.... lérômedeSiennetonnaitavecla plus grande véhémencecontre les prêtres et spécialementcontrelesmoines.Aucunedeses prédicationsnese passaitsans desemblablesattaques.Le nombredes partisansdu prédicateur allait gran- dissantde jour en jour, surtoutchezlesfemmes.Misen demeurede s'expli- quer sur sa manièrede faire par lesautoritéscivileset ecclésiastiques,Jérôme déclara brièvementet nettementqu'il était venuannoncer*la parolede Dieu.
» Uneapparitionincomparablement plusgrave encorefut celle d'un cer- tain PierreBonaventure,qui surgità Romeau moisde maide la mêmeannée 1516: il se donnaitcommele papeatigêliqtieet le sauveurdu monde,objet de trèsanciennes prophéties.Il est bienvraisemblablequ'on doit reconnaître chezluicommechezles autres
prophètes de cette époqueune influencede
Savonarolequi restaitabsolumentda.isle cercled'idéesdesJoachîmitesetdeTélesphore.Cen'est pas par unesimplecoïncidenceque justement, en l'an- née I>I6, les vaticinationsde Télesphorefurent impriméesà Venise par les soinsd'ermitesaugustiniensd'Italie.
» Le nombredes partisansdu"frèreBonaventureétait,dit-on,de 20,000; touslui baisaientles piedscommeau précurseur du Christ. — Ce prédicateur composaunécritdestinéau Dogede Venise; danscet écrit, il représentait l'Hgliseromainesouslestraits de la femmede l'Apocalypse.En tête del'ou- vrageétaitun passagequi commençait par ces mots: « Bonaventure,élude » Dieucomme pasteur de l'Eglisede Sion,couronné par la main desanges,» envoyépour le salut du monde,adresseà tous leschrétiensle salutet la » bénédictionapostolique.»» Cet écritanathematisele pape LéonX, tousles cardinauxet prélats; il exigequ'on se séparede l'Eglise romaine.Aux roischrétiens,le prophètedemandeassistance
wQuoi d'étonnantsi l'on enferma au château Saint-Angecet hommeexalté?...H »
Lesdétails précédentssont plus que suffisants pour expliquer le sensdes décretsduConcilede LaIran.
L'espritde révoltecontrel'autoritéde l'Eglise, qui caractériseles prétendus prophètesdecetteépoque,est d'ailleurs,disons-leen passant, une raisonde plus pourséparer absolumentleur causede cellede l'auteurdes légendesdes Papes,chezquionne sairaitsurprendreunseulmolirrespectueuxoudangereux pour lafoicl lasoumissionaux autoritéslégitimes.
U)Voicile texteenquestionduConciledeTrente: Omnis porrosuperstitioin sanctoruminvocatione,reliquiarumvenerationc
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bien significative: « Nulla etiam admiltendaessenova mira- cula.» Il ne faut pas admettrede nouveauxmiracles,sansle
jugement de l'Eglise. Lemot admettre,d'après le contextedu décret, signifieunereconnaissance publiqueet définitivedu miracle. Il est questionen effet dans cette décisiondu Concile de
Trente de supprimer tout ce qui pourrait rendre ridicule et indignele cultedes Saints et des Images.
Or rapporter,examiner et discuterune prophétie n'est pas en reconnaîtreou en admettre Faulorité,surtoutde manièreà compromettrele culte officielde l'Eglise.
On pourraitpeut-être aussi mettre une certaine distinction entre les prophétieset les miraclesdontil est questiondansle décret.
Mais il est une autre décision, postérieureà celles qui viennent d'être rapportées, qui répond directement à la difficulté.
Voicien quels termes l'abbé Curicque exposela même question de la législationde l'Eglise en cette importante matière(Voix prophétiques,t. I, Introduction, p. xxxvi) :
« Onnecessedenousobjecter le papeGéïaseet lesconcilesdel.alranet doTrente;maisonoubliequele papeUrbainVIIIestsurvenu,qu'ila portele décretdu13mars1025,confirmé plustard par sa Bulledu 5 juillet1034, aprèsqu'ils'étaitd'ailleursclairementexprimesurlesensde sondécret,dans laCongrégationgénéraledelaSainteInquisitionRomainetenueau palaisapos- toliqueduQuii-inalle5 juin4631.
eues auclorem, c'est-à-dire,en protestant,au commencementdu livre,
u'onne lesdonne pascommeapprouvés par laSainteËgliic maiscommeunccitn'ayantqu'uneautorité privée,fondéesurlecréditqueméritela personne uiena étéfavorisée('). ... » C'estenvertudecelledéclarationd'UrbainVIII,dilBaldellius,que laCom-
plusoumoinsextraordinaires.»
Cette décision d'Urbain VIII, confirmée par Clément IX (Card. Albitius, De inconstantia fidei, p. I, ch. xi), est d'autant
plus significative pour la question qui nous occupe, que
ces papes, Clément IX surtout, ont certainement connu la prophétie de S. Malachie. (Voir Bibliographie, P. Papcbrochius, et nos Explications des devises du dix-huitième siècle.) — Le document mis en honneur par Arnold de Wion en 1595 était au dix-septième siècle entouré de respect et de vénération ; et l'importance qu'y attribuèrent certains papes est à elle seule une justification suffisante de l'essai que nous tentons ici i2).
U)L'auteur renvoieauxauteurscontemporainsd'UrbainVIII, tels que Baldellius
(Dis)), ex mor. Iheol.,t. H,lib.III,disp. XIII,11°2-2),deLésina,
nomméassesseur de la Congrégationde l'Index par UrbainVIII lui-même(Qwest,regul. t. IV, Cons.I De canon, sanctor.»' 22), M»'Ximéncsde Samanicgo(Prol.Gai.in. myst. Cil).n° 7),et surtoutle cardinalAlbitius (Deinconstanliafulei,P. I, c. xi,, 11°201).
« Cederniernousfaitconnaîtreun détail précieuxpour la questionquinousoccupe,il racontequ'enl'année1668,le promoteur de la foi, Pierre- Françoisde'Hubeis,avaitagilelaquestiondesavoirsi ces déclarationset
protestationsd'auteurdemandées par UrbainVIIIétaientsuffisantes pour la publicationdemiracleset de révélations,et s'il ne fallait pas au préalablesoumettrecesfaitsàl'approbationde l'Ordinaire.» I.e pointenlitigefut portédevantClémentIX quiavaitassistéautrefoisà laCongrégationen I6Ji où s'étaitexpliquéUrbainVIII.ClémentIX ré- ponditquelessusdites protestationssuffisaient.>• Néanmoinsles prescriptionsduConciledeLyon,C. xxvm,et les Statutsdu diocèsede Dijon, p. 27,n»03. précisentleslèglesanciennesdedroit pour notre provinceetnotrediocèse.
12)Ajoutonsqueparmilesouvragesquiontreproduitoucommentéla Pro- phétiedesPapesdansle passé,il enest un grandnombrequiont paru,munis detouteslesapprobationsles plus explicitesde l'autoritécompétente.Citonsen particulier : l'rofezia veridica.... dontles nombreuseséditionsétaient recommandées parplusd'unevéqued'Italie,et surtoutl'ouvragesi intéressantduP. Gorgeu: Démarquesur lesSouverainsPontifesromains,quiestnon seulementapprouvé,maisvivement
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Toutefoisles règles anciennes n'ont plus pour nous qu'un intérêt rétrospectif.
Depuis le dix-septième siècle, depuis Urbain VIII etClément IX, les temps sont, hélas ! bien changés, et des règlements qui pouvaient convenir à cette époque où la foi conservait tous ses droits, sont devenus par la faute des hommesinsuffisantsà la fin du dix-neuvième siècle. — Le développement qu'a pris l'imprimerie a d'ailleurs modifié
profondémentles conditions dans lesquelles se produit et se répand un livre.
La sollicitude de S. S. Léon XIII, glorieusement régnant, s'est émue de la nécessité
pour l'Eglise de tenir
Lesanolons décrets
lesbesoin» nouveauxde notreépoque.
, 2 11.
Constitution apostolique de N. S. P. le Pape Léon XIII sur l'interdiction et la censure des livres.
LaConstitutionde LéonXIII Officiorumacmiiiteruma pour objet tout ce qui concerne l'interdiction et la censure des livres, ainsique l'indique son titre : De prohibitioneet censura librorum.
Afinde rendre la législationnouvelle plus parfaite et plus complète, le Pape réunit dansles Décrets générauxadjoints à cette Constitution les divers Règlementsqui ont trait à cette importantematière.
En vertu de son autorité souveraine, il abroge toutes les règles publiéesà ce sujetpar ses prédécesseurs,à l'exceptiondela Constitutionde Benoît XIV,qui détermine la procédure à suivre pour l'interdiction des livres.
ObjetdelaConstitution.
Itaque matura delibera- tione, adhibitisque S. R. E. Cardinalibuse sacro Consilio libris notandis, edereDécréta Generalia statuimus, quoe infra scripta, unaquecumhac Constitutioneconjunctasunt :
quibus idem sacrum Consi-lium posthac utatur unice,
Aussi,aprèsun mùr examen,et aprèsavoir prisconseildescardinaux delasacréeCongrégationdel'Index,
Nousavons publiélesDécretsgéné-rauxreproduitsci-dessouset joints àcetteConstitution,décretsquecette mêmeCongrégationdevraappliquer uniquementdanslasuite,etauxquelsdevrontseconformer exactementles
Eavim legis haberesola volu-mus, abrogatisRegulis sacro- sancta: Tridentinoe Synodi jussu editis, Observâtionibus, 'Instructione,Decrelis, Moni- tis, et quovis alio decesso- rum Nostrorum hac de re statuto jussuque, una excepta Constitutione Benedicti XIV Sollicita et provida, quam, sicut adhuc viguit, ita in po- ster'um vigere integram v'olu- mus.
catholiquesdel'universentier.Nous voulonsqu'ilsaientseulsforcede
loi,abrogeantles Régiesdu SaintConcilede Trente,les Observations,Instructions,Décrets,Avertissementset décisionsde tousNos prédécesseurs en cettematière,à l'exceptiondela seuleConstitutionde BenoîtXIV, qui, Nouslevoulons,demeureraen vigueur dansl'avenir commeelle l'a été jusqu'àce jour.
LesDécretsgénérauxW se divisent en deux titres : l'Inter- diction des livres, et la Censure des livres.
Il est d'abord question dans le titre I, de l'interdiction des livres des apostats, des hérétiques, des schismatiques, et autres écrivains(ch. i) ; des éditions du texte original et des versions de la Sainte Ecriture en langue non vulgaire (ch. n) ; des versionsde la Sainte Ecriture en langue vulgaire (ch. m) ; des livres obscènes (ch. iv).
Le chapitre v, qui nous intéresse, a pour titre : De certainslivres spéciaux, De quibusdam specialis argumenti libris. — Il y est fait allusion, au n* 13, à la publication des prophéties nouvelles®).
Décrets généraux.Division. TitreI. Ch.I-1V.
I*) Nousrapportonsicice décret pourqu'onne puisse pas nousaccuser d'êtreincompletoude radierà desseinlavérité.
Mais pour deuxraisons,nouscroyonsqu'ilne sauraitconcerner notretravail,dumoinscacequia traità laProph'liedesPapes.i° Onne peutIrailer cedocumentde prophétienouvelle, puisqu'ila, même pour les plussceptiques,aumoinstroissièclesd'existence;il setrouveimprimédansle'LintmmVited'ArnolddeWion,à la datede1505. — 2»LaProphétiedes Papesa reçudéjà,semulc-l-il,l'approbationdes plushautesautoritésecclésiastiques. Nousverronsen effet,,en étudiantsonhistoire,qu'audix-septièmesiècleelleétait considérée,àRomemèinc,commeayantuneoriginedivine.Commentadmettre quelesmédaillesgravéesen l'honneur des papeseussent pu reproduirelesdevisesde la Prophéiiesansl'autorisationau moinsimplicitedu PontifedeRome?Commentexpliquer encorel'imporlanceattribuéeà ce documentlorsdechaqueconclave? Rappelonsque plusieursdeslivresquicitentla
13. Libri aut scripta, quoe narrant novas apparitiones, revelationes, visiones, pro-
phetias, miracula, vel quoenovas inducunt devotiones, etiam sub proetextuquod sint privala;,si publicenturabsque légitima Superiorum Ecclesioe licentia, proscribuntur.
13.Leslivresou écritsquiracon- tentdenouvellesapparitions,révé- lations,visions, prophéties,nouveaux
nouvelle*.
Letitre I se termine par des décrets concernant les saintes Images et les Indulgences(ch. vi) ; les livres de liturgie et de
prières (ch. vu) : les journaux, feuilles et publications périodi- ques (ch. vm) ; la permission de lire et de garder des livres
prohibés (ch. ix) ; la dénonciation des mauvaislivres (ch. x). Dans la seconde partie, litre II, de la Censure des livres,
se lisent encore des décrets qui nous touchent.
Le chapitre 1, Des Prélats préposés à la censuredes livres, renferme la disposition suivante :
Ch.vt-x.
TitreII.
Ch.I.
Romanis Congrega-tionibus non reservatur, per-tinet ad Ordinarium loci in quo publici juris fiunt W.
3Î. L'approbationdeslivresdont lacensuren'est pasréservée par les
présentsDécretsauSiègeApostolique ou aux
dulieudel'impression.
Le chapitre 11traite des devoirs des censeurs dans l'examen préalable des livres.
Le chapitre m, qui concerne les livres soumis à la censure préalable, doit être ici rapporté en entier.
Ch.II.
Ch.m.
41. Lesfidèlessonttenusdesou-
Lesouvrajros
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respiciunt, ac generaliter scripta omnia, in quibus religioniset morum honestatis specialiter intersit.
42. Viri e clero s;eculari ne libros quidem, qui de artibus scienliisque mère naturalibus tractant, inconsultis suis Or- dinariis publicent, ut obse- quentisanitni erga illos exem- plum pra;beant.
Iidem prohibentur quomi-nus, absque prxvia Ordina- riorum venia, diaria vel folia
periodica moderanda suspi- ciant.
42.Les.membresduclergéséculier ne doivent pas même publier de livrestraitantd'ans et de sciences
purementnaturellessans consulter leur Ordinaire,donnantainsil'exem-
Obligations spécialesdos
Ordinaires.
Le chapitre iv a pour titre : Des Imprimeurs et des Editeurs. Nous en extrayons les deux numéros suivants.
Ch.tv.
datur, nisiin
principio nomen
et cognomen tuni auctoris,tum editoris proeferat, locum insuper et annum impressionis atqueeditionis. Qtiod si aliquoin casu, justas ob causas,nomen auctoris tacendum vi- deatur, id permittendi pênesOrdinarium potestas sit.
44. Noverint typographi et editores librorum novas ejus-dem operis approbati editio- nes, novam approbationemexigere, hanc insuper textui originali tributam, ejus in aliud idioma versioni non suffragari.
43. Aucunlivre soumisa lacen- sure ecclésiastiquene pourra être
imprime s'il ne
pour de justesmotifs,il paraît bon de tairelenomde.l'auteur,l'Ordi- naire pourrale permettre.
44. Les imprimeurset éditeurs doiventsavoir que toute nouvelle éditiond'un
ouvrageapprouvéexigeune approbationnouvelleet quel'autorisationaccordéeau texteori- ginaln'est pasvalable pour les tra- ductionseu d'autreslangues.
éditeurs.
Le chapitre v et dernier traite des peines portées contreceux qui transgressent les Décrets généraux.
A tous ces règlements, nous déclarons nous conformer de
coeur et d'esprit. Nous sollicitons donc en toute soumissionl'approbation du présent travail de notre Evêque vénéré.
Ch.v.
Protestationde
l'auteur.
2'2 en. n, \ n Lumenincaelo.
Aux Apôtresil a été dit par le Sauveur: Vousêtes la lu- mière du monde, Vosestislux mnndi.Cette parole s'adresse
aussi à leurs successeurs,les papeset les évèques. N'avons-nous pas d'ailleurs une raison spéciale d'aller demander à la Sainte Eglise la lumière dont nous avons besoin, lorsque son Chef nous est annoncé sous le beau symbole: Lumenin coelodansla Prophétiedes Papesque nous étudions?
Aussi bien, S. Malachieeut pour l'autorité et la hiérarchie dansl'Eglise le plus profond respect,et nous retrouveronsce
culte de l'autorité dans presque toutes les légendes de laProphétie qui lui est attribuée. — Nous serions donc infi- dèle au saint Pontifeet en contradictionavecl'objet mêmede notre étude si nousne faisionsacte de soumissioncomplète.
Nous mettons notre entreprisesousla protection du grand
évêque dont le nomestattaché àla
Prophétie. Plusloin nousétudieronsau point de vue de la critique si
les Légendes des Papes sont attribuées à tort ou à raison à S. Malachie. — Pour le momentnous ne voulonsvoir en lui que le saint religieux, l'apôtre ardent et zélé, et nous lui demandonsde répandresur ces pagesqui lui sont consacréessa vertu céleste!
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CHAPITRE III.
Vie de Saint Malachie.
S. Malachie O'Mongoir naquit en 1094 à Armagh en Irlande (provinced'Ulster). Sa famille, l'une des premières de la ville, mettait l'honneur d'une vie chrétienne bien au-dessus des distinctions du monde. Aussi Malachie reçut-il les pre- mières leçons de sainteté de sa pieuse mère.
Doué d'une nature heureuse et d'un esprit sérieux, soumet- tant complètement sa volonté à la volonté de ceux qui, pour lui représentaient Dieu et son autorité, il dépassa bientôt ses condisciplesen science, comme il surpassait ses maîtres en vertu l".
L'esprit de prière était uni chez lui à celui de mortification. C'est ce qui le porta à se mettre tout jeune encore sous la
direction d'un saint ermite, nommé Ismar, qui s'était enfermé
Naissance. Famille.
Promlcr* succès.
d'apprendre par la lecturecomplètede l'opusculede S. Bernardcommentunsaintsait parler d'unsaint.
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n. m LemonastèredeDanger. — L'éïfchédeConnor.
la vie d'austérité et de prière en commun. Il rétablit la vie reli-
gieuse dans la fameuse abbaye de Banchor, appelée depuis
Ce monastère, jadis très prospère, avait ete détruit par des
piratesdanoisqui martyrisèrent en un seul jour neufcents moines. — Depuis longtemps l'abbaye et ses revenus étaient tombés en commende dans des mains profanes. Enfin l'oncle de Mala- chie, qui avait le titre et les avantages temporels d'abbé de Banchor, lui remit l'abbaye et ses biens, en le priant d'y réta-
blir la discipline monastique.
Le Saint en fut nommé abbé, malgré lui, par l'autorité de
l'évèque du lieu. Sur les cohseils d'Ismar qui restait le direc-teur de sa vie, il accepta. Mais, remettant à d'autres l'adminis- tration des biens temporels, il ne garda pour lui que la restau- ration spirituelle du monastère.
* * *
Ces miracles attirent l'attention sur Malachie, et malgré toutes les résistances que son humilité oppose à son élévation, il est nommé à trente ans évêque de Connor, ou Connerth. — Sentant la responsabilité que lui donne son nouveau titre, il emploie toutes les ressources de son zèle admirable à réagir contre le dérèglement général qui, depuis longtemps, a fait de Connor et de ses environs un pays de barbarie. Déjà ses tra- vaux apostoliques y rétablissent les habitudes chrétiennes, lorsque le roi d'Ulster envahit et détruit la ville.
Lesaint évêque, emmenant avec lui cent vingt religieux, reçoit l'hospitalité du roi de Munster, Cormach, que nous avons vu partager sa vie de prière à l'école de Malch. Il bâtit le monastère d'ibrach, et la il est heureux, après les préoccu-
pations de l'épiscopat, de donner libre carrière à son esprit de zèle et de pénitence. Evêque, abbé, il se met au rang du der- nier des frères, et recherche les plus humbles offices.
Malacltio,abbé deliauchor.
Viosali etmorti::
Malachlo évenuo
sa richesse, par l'autorité que son anciennetéet le souvenir deS. Patricedonnaientà l'évèque, autorité à laquelle se sou- mettait le roi lui-même,le sièged'Armaghavaitété l'objet de l'ambitionet de la cupidité; depuis longtempsil était devenu commele fiefd'une des premièresfamillesdu royaume. Lors- qu'un prêtre manquaitdansla famille, pour remplir les fonc- tions d'évêque,un laïque s'emparait du titre et de la charge. C'est ce qui eut lieu huit foisavant l'arrivée de Celseau siège d'Armagh.
Celse,qui lui-mêmeétait de cette famille,voulut, avantde
mourir,faire cesser un si grand abus. Il songeadoncà Mala-chie,dont il avait observé les débuts dans la sainteté, et à qui il avait conféré successivementle diaconat, la prêtrise, l'épiscopat.
Cclsoveut l'avoir comme successeur à Arningh.
Il meurt; mais aussitôtl'un de ses parents,nomméMaurice, prend sa place par un coup de force. On supplie Malachie d'accepter le saint héritageque luia léguéson ancien évêque. Danssonhumilitéet sonamour de la solitude,il s'y refuse.
Un commandementde Malch,un ordrede Gilbert, premier légat du pape en Irlande, peuvent seuls lui faire accepter lachargeà laquelle l'avait appelél'affectionde Celse.
Maisà cette acceptationil met deux conditions: i° il n'en- trera dansla ville que lorsque l'usurpateur l'aura quittée ou sera mort; 2°aussitôtl'ordre rétabli, il seretirera.
Malachie
Mauricemeurt en nommant héritier son,
cousin germain Nigel. — Nigelhérite avant tout de sa.cupidité.Furieuxde trouver un obstacledans Malachie, il rassemble
des troupeset les envoiecombattre par la forcele saintapôtre, qui s'avancearmé de la croix.Par une permissionde la Pro- vidence,un coupde foudre tue le chefet les principauxcom- battants de l'escouadeimpie; Nigel, qui s'est attiré la haine et le méprisgénéral,sevoit obligéde fuir.
Travaux îleMalachie.
sainte énergie à réformer les abus. Dieu lui-même, par leschâtiments miraculeuxqu'il infligeà ceuxqui continuentde
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ombreux miracles étendent au loin sa réputation et son tluence.
Cependant les démarches qu'il a faites dans le but d'obte- ir le paltiitni pour l'archevêque d'Armagh n'ont point encore
bouti. — Le saint évêque apprend qu'Eugène III doit faire un
oyageen France. Le bien des Eglises d'Irlande lui fait entre- rendre à lui-même, malgré tous les obstacles, une nouvelle isite à ce pape dont il a le respect et le culte, parce qu'il voit
en lui le Vicaire de Jésus-Christ. Il veut obtenir le palliant bette fois pour les deux métropolitains de l'Irlande.
Dieu permet alors que son voeu le plus cher se réalise,
i ivant, il n'a pu obtenir la grâce de se mettre sous la direc-tion de l'illustre moine de Clairvaux ; il aura du moins la 'consolationde rendre le dernier soupir dans son monastère. 9 II arrive à Clairvaux, où doit descendre le pape, ancien reli- fgieuxlui-même de S. Bernard. — Pris de fièvre, il connaît par révélation que sa fin est prochaine ; il en prédit le jour et 'heure. Il reçoit l'extrème-onction et le saint viatique en résence des religieux ; puis se met au lit, et rend à Dieu sa
belle et grande âme, le jour des morts, comme il l'avait désiré, 2 novembre 1148.
Il avait cinquante-quatre ans seulement. Mais chacune deces années passées >:ansl'exercice de la religion, de la charité, de la pénitence, était pleine d'une riche moisson pour le Ciel et pour l'Eglise.
11veutallerdenouveau versle Pape.
àClairvaux.
L'influence apostolique de S. Malachie se fit sentir même près sa mort. Son souvenir et les grandes oeuvres auxquelles1
avait donné son âme perpétuèrent son action dans lenonde.
Les biographes deS.Malachio.
Ceux qui avaient été témoins de sa vie sainte recueillirent sa mémoire comme un précieux héritage.
BERNARDde Clairvaux, son saint ami, fut son premier histo- rien. — Dans sa Vita Sancti Malachio:, il trace le tableau de ses vertus, et, par son récit plein d'enseignements pieux, fait revivre sa belle figure (XII« opuscule. — Sancti Bernardi opéraomnia, Mediolani, M.D.CCC.L, t. I, p. 1003-1052). — Outre cette vie de S.
Malachie, il nous reste du
grand docteur
deux sermons sur le saint évêque <Ibid. t. II, p. 481-490),
AvantIn publicationde
et une hymne composéeen sonhonneur") (Ibid. t. II, 1279). Sonsouvenir,immortalisé par les écrits de S. Bernard, se
transmettra d'âgeen âge.Autreizièmesiècle,le célèbredominicainVINCENTDEBEAU- VAISt2'donneàlaviedel'illustrearchevêqued'Armaghune place d'honneur dans son Spéculumhistoria/e, libr. XXVII, c. 105.
TRITHEMIUSW,dans son ouvragesurles Ecrivains ecclésias- tiquesdel'ordre de S. Benoît, édité à Bâle et à Mayenceen 1494, — CAPGRAVBt"en 1516, dans son Histoire des évêques d'Angleterre,— SURIUSen 1570,danssesViesdesSaints,— SIXTE DESIENNEen 1586,danssa Bibliothccasancta,lib. IV, suivent les traces de S. Bernard,et recueillent avec soin les particu- larités de la vie du saint évêqued'Irlande.
Voilàle Saintque vénéraitl'Europechrétienne, lorsque, en 1595,unreligieux bénédictin, ARNOLDDEWION, publiasousle titre de LignantVitwla viede tous les personnagesillustres qui avaient appartenu, à un titre quelconque,à la grande famillede S. Benoît.
Au livre seconddeson ouvrage,énumérant par ordre alpha- bétique desdiocèses,tous les évêques de sonordre, il arrive à S. Malachie,évêquede Down (Dunensisepiscopus).Aprèsune
t>)<tPOMMAIITKNEet DOMDURANDontaussidécouvertunehymnedece Paintenl'honneur deS.Malachie,archevêqued'Irlandeetmortà Clairvaux.En lacomparantaveccellesqueS.Bernarda faitessur S. Victor,ony reconnaît aisémentlemêmegénie.»(D.Cellier,t. XIV, p.495.)
3'J CH.III OEuvresattribuéesà S.Malachie.
du saint archevêque,dont le ministère apostoliquefut con- sacré à rétablir en Irlande la vie chrétienne et l'observation des lois de
l'Eglise Romaine.
Ils sont attribués à S. Malachie par les auteurs suivants : BALEUSOUBALB(')(1548),Cent. XIV, n° 85. — SIMLKR W
et FRISIUSW (1583), Bibliotheca contiituata Gesncrii. — WAREl*)(1639),Li6. de episcopatibuset monasteriis Cister-
WJEANUALE,néàCave, provincedeRnftblk eu1595,futélevédanslareligion catholique,etentraà quatorzeanschezlesCarmesdeDunwich. — S'étantfait protestant,ilsemariaet futobligede quitterl'Angleterre,à uneépoqueoù HenriVIIIsoutenaitencorelecatholicisme,àcausedesesécritsacerbescontre lareligionromaineIIseréfugiadanslesPays-Bas.ItctitiécnAngleterresousEdouardVI,ilfutnomméévêqued'Ossor onIrlande, maisrefusadeselaisser sacrer selonleritede l'Kgliscromaine. — Lesmesures vexatoircsauxquellesileutrecours pourpropager laHéformedanssondiocèse, lefirentabhorrer ; unesecondefoisilsevit obligédes'enfuir. — Après bien desmésaventures,il seretiraà Baieoùildemeuratoutle tempsdu règnede Marie.
OEUVRES:Descriptoribusecclesiasticis,154S,in-4°.Deuxièmeédition sousce litre: SummariumillustriumMajorisUritannixscriptorum,
W JACQUESWARE,néen 1594à Dublin,l'undes plussavantshommes qu'ait produitsl'Irlande. — Sonattachementà sessouverainslégitimeslui valutdenombreuses persécutionsdurantsavie.
Il futmêmeobligéen1047deseréfugier enFrance,oùil selia,en parlicu-
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ciensiumin Hibernia, p. 54 et 55. — SEGUIN,Bibliothèque des , VISCH(1649),Bibliotheca scriptorum sacri ordinis
Cisterc'iensis, p. 2.14. — CAVE(1698),Scriptorum ecclesiasti- coriim hisloria Utleraria, soeculnm Waldeiise, p. 578. — I;ABKICIUS{I7?6),nibliothecalal'tna média:et infimatoetatis. — STANIIIURST(?), p. 41. — TANNER (1748),BibliothecaBritannico- Hibernica, p. 502, 503. — JUCHER (1750),AUgemeinesGelchr- tcit-Lexicon.
WAREajoute à l'énumération des oeuvres de S. Malachie donnée par BAI.EuneViede S.Cuthbert :Vita sancti Cuthbertl,
post ntouachumcooevitmLendisfarniensem et Bedttm scripta ad
Davidemregem Scotioe.VISCH,et après lui, de nombreux auteurs, citent enfin un distique latin qui, sous sa forme incorrecte, donne tout un programme de vie sainte et de renoncement, et que, pour cette raison, S. Malachieaimait à répéter souvent :
Sperneremundum,sperneresese,spernerenullum, Spernerese sperni : quattuor haiebonasunl.
Ce distique fut trouvé, d'aprè
La Prophétie des Papes attribuée à S. Malachie. — Elude critique par l'abbé J. MAÎTRE,docteur en philosophie et en théologie, licencié es sciencesma- thématiques. — Un vol. in-18 jésus de xvi-864 pages.
( broché . . . 6 » Prix ( cartonné 6 75
( — (percalinesouple,plaque spéciale) 7 25
DU MEME AUTEUR
Lamartine et la musique, ou le problème de l'application de la musique à la poésie (Extrait du Bulletin de l'Ecole Saint-François de Sales, 7eannée, 1895-1896) » 50
Les Béatitudes de C. Franck. — Commentaire analytique » 50
SOUS PRESSE
Les Papes et la Papauté d'après la Prophétie attribuée à S. Malachie. — Etude historique.
La Ruine de Jérusalem et la fin du monde d'après les' prédictions de Jésus au mont des Oliviers. (Extrait de
la Prophétie des Papes.)' L'Apocalypse et les derniers temps. (Item.) Chants de l'âme, recueil de chants français écrits pour
l'Ecole Saint-Françoisde Sales de Dijon.
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— XI —
Cependant tout ne me paraissait pas satisfaisant dans le travail de M. l'abbé Cucherat. Je me proposai de contrôler
moi-même, un
jour ou l'autre, ses affirmations,et d'approfondir
une question qui me semblait digne d'intérêt. En 1882, je disais adieu à la Ville éternelle et je venais tra-
vailler, sousle regard de mon Evèque vénéré, à l'oeuvre qui m'était assignée par son autorité. Pendant près de quatorze ans,je ne pus donner suite au projet que j'avais formé d'exa- miner plus à fond la Prophétie des P,apes. Le temps et les documents me manquaient.
Enfin, vers la fin de décembre 1895, désireux de satisfaire une curiosité renaissante, je me mis à la recherche du travail
de M. l'abbé Cucherat, et, grâce à la complaisance de MM. lesDirecteurs du Grand-Séminaire, j'eus la bonne fortune de le retrouver. Guidé d'ailleurs par l'article bibliographique de M. l'abbé Ulysse Chevallier, dans son célèbre Répertoire des sources historiques au moyen âge, je consultai à la Biblio- thèque de Dijon divers ouvrages publiés sur le même sujet.
Découvrant toujours de nouveaux horizons à éclaircir et à explorer, je cherchai la lumière partout où je pus la trouver. Je fis quatre voyagesa Paris, où je travaillai à la Bibliothèque Nationaleet aux autres grandes bibliothèques ; je me rendis
troisfois à Lyon, je consultai la riche Bibliothèque de Troyes, j'écrivis à Rome, à Turin, à Venise, à Florence, à Londres, à Vienne, en Allemagne, en Suisse.
C'est le résultat de toutes ces recherches que je viens vous otïrir aujourd'hui, cher Lecteur.
J"ai tâché de mettre en oeuvre, de la manière la plus exacte et la plus impartiale, les renseignements que j'ai pu recueillir de divers côtés. Deux longues années ont été consacrées à ce
travail, en raison des occupations qui absorbaient la majeure partie de mon temps. L'abondance des matières m'a d'ailleurs amené à faire
deux volumes au lieu d'un. Dans le premier, me plaçant au point de vue critique,
j'examine les questions générales : surtout j'étudie l'Autorité et l'Authenticité, les Principes d'Interprétation et la Fin de J.a Prophétie, ainsi que les nombreuses Objections qui se ratta- chent à ces divers sujets.
Dans un autre volume, je traite de la Réalisation des diffé-rentes devisesau point de vue historique.
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— XII —
Je n'ai eu que deux choses en vue dans tout mon travail : servir la vérité, et contribuer, pour ma faible part, à l'édifica- tion desautres.
Si, parmi toutesles questionssidélicatesqu'il m'a fallu trai- ter, il m'estarrivé decommettrequelqueerreur,je la condamne par avance; dès maintenant je rétracte toutes les affirmations inconsidéréesou imprudentes qui auraient pu échapper à mon attention.
Je soumetsd'ailleursen toute humilitémonlivre, et chacune de ses parties, au jugement de l'Eglise.
Et maintenant,
cher Lecteur,
simon sujet
vous parait
encore bizarre, inopportun ou dangereux, je vous prie de ne pas formulervotre sentence de condamnationavant d'avoir passé en revueles raisonsque j'expose.
Quel que soit d'ailleurs votre verdict, je m'estimerai bien satisfait d'avoir eu, ne fût-ce que pour quelques instants, l'honneur de converser avec vous, et d'avoir éprouvé, même dans vos contradictions, ce bonheur que procure l'échange loyal et sincèredes penséeset des sentiments.
J. MAITRE.
QUI SE TROUVENT DANS CET OUVRAGE
Les armoiries des papes auxquelles il est fait allusion dans la Prophétie sont reproduites d'après Onuphre Pan-
vini, le Grand Bullaire Romain, Pietrasanta, le P. Gorgeu,
Ghacon de la Villestraux, Rietstap, et divers documents originaux, tels que reliures anciennes portant les armoiries des papes, gravures du temps ou frontispices de livres contemporains de ces divers papes.
La forme de l'écu est empruntée aux reproductions d'armoiries qui se trouvent dans l'Epitome d'Onuphre Panvini. Elle diffère de la forme actuellement usitée en Italie, qui est l'ovale allongé.
Quant aux figures et émaux, j'en donnerai pour chaque pape la description complète et la justification,' dans mes commentaires historiques sur la Prophétie.
Les interprétations communément reçues ne se basent point sur des considérations savantes, comme il est facile de le constater d'après le tableau des pp. 194-221.Elles ne font allusion qu'aux particularités extérieures des armoiries, ou autres détails de la vie des papes, telles qu'elles apparaissentaux
yeux du vulgaire. Le langage héraldique n'a donc pas sa place dans le présent volume. C'est ainsi que des points équipollés (n° 42) donnent par leur disposition l'idée de croix, une bande échiquetée (n°46)celles de cubes juxtaposés, des tourteaux (n°»65 et 72)**cellesde boules ou de globes. On pourrait citer des exemples analogues pour les termes
empruntés aux noms de famille, de pays, ou aux titres portés par les papes.
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204 8 Desfasecsondées Desbnudesondées206 14 (Noms)Beat\/vrl 239 9 onremont. Yotmg Yung 351 19,manchetteClémentIII ClémentVIII 2S'J en-tete L'Apocalypse.Livredivin L'Apocalypse,livredivin 3l>« 21 (7.8). — Satan (7.8), — Satan 307 3,manchette ChapitreXXII(a> 4SI) 23 ChapitreXVI. ChapitreXV. 424 8 (3) (11)
427 4 hérétiques interprètes437 17et18 condamnablecommehérésie bientéméraire 489 23et29 IsaïeXI,I IsaïeXI,l 498 H GrégoireIX GrégoireX 5*6 7 (XVIII.8) (Luc.XVIII,S) ï»79 4 Couronnes Couronnés ,i32 lr> lenomA\K$vitlapii lenom;E$a<la}>ii
(a) P.
307, 1.8
enmanchette,supprimer ChapitreXXI.
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La Papauté et les destinées du monde,
« Le Pape est le souverain pasteur et père spirituel deschrétiens, parce qu'il est le suprême vicaire de Jésus-Christ- en terre; partant il a l'ordinaire souveraine autorité spirituelle sur tous les chrétiens, empereurs, rois, princes et autres, qui en cette qualité lui doivent non seulement amour, honneur, révérence et respect, mais aussi aide, secours et assistance envers tous et contre tous ceux qui l'offensentou l'Eglise, en cette autorité spirituelle et en l'administration d'icelle. » S. François de Sales, Lettre 8,|o° (OEuvrescomplètes, Paris, 1833,t. XI, page 498).
Grande et merveilleuse vision!... Un homme nous est présenté, revêtu du double caractère de Pasteur et de Père.
Vicaire du Christ, il est l'intermédiaire providentielle- ment choisi entre Dieu et les hommes ; et, à ce titre, il
parle en maître aux rois et aux princes du monde! Il est le chef d'une société qui unit les âmes pour les
conduire à leur fin surnaturelle ; et cette société, en vertu do sa mission
divine, domine toutes les sociétés
humaines,les compénôtrc, les assemble et les allie, sans leur enlever
LoPapo souverainspirl-.tuol(lumondu.
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i CH.I Créationdel'Egliseetdelahpaulr.
leur indépendance mutuelle et leurs droits temporels. — Et pourtant, si les intérêts spirituels et temporels sont en
conflit, la société dont est chef cet envoyé de Dieu faittaire les exigences d'ordre inférieur, et dirige toutes les forcesvers le but invisible, surnaturel !
Mais cette vision est-elle une réalité ou bien une pure illusion?
Oùtrouver un homme qui dominoainsi le monde? Un pouvoir unique et souverain s'imposant, se mêlant
à la vie des peuples et des individus, réclamant de tous
et de chacun amour, respect, soumission, assistance, un pouvoir universeldans-le temps et dans l'espace, et pour- tant résidant en un homme mortel et naturellement sou- mis aux infirmités humaines, — utopie, folle .illusion, somble-t-il.
Un pareil pouvoir est-il seulement possible? Quel homme sensé aurait pu songer même à le fonder?
Et cependant cet homme s'est rencontré. Il y a dix-huit siècles, Jésus, pauvre artisan de Judée,
inconnu, ignoré, méprisédo beaucoup,a dit à des pêcheurs de Galilée aussi pauvres que lui : « Venez, suivez-moi;
je vous ferai pêcheurs d'hommes. » Et do fait, Jésus envoie ces pauvres pêcheurs, transfor-
més en apôtres, évangéliser le monde. Il leur promet l'assistance de l'Esprit-Saint : « Toute puissance, leur
dit-il, m'a été donnée au Ciel et sur la terre. Allezdonc, enseignez toutes les nations; baptisez-les au nom du Père, dû Fils et du Saint-Esprit. Apprenez-leur à ob- server tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours, et jusqu'à la consommation des siècles.» (Matth. XXVIII, 18-20.)
Il a choisi l'un d'entre eux pour en faire le chef de ses frères : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon
Eglise, et les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contreElle. » — Le pouvoir de Pierre s'étendra jusqu'au Ciel
L'idéedela Var-auté
humainement irréalisable.
.Ténusafaitecttocréation. I.caApôtres.
5 '
Caractèresurnatureldel'Eglise.
même : « Et je te donnerai les clefs du royaume des Cieux.
Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les
Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans l'esCieux. » (Matth. XVI, 18. 19.)
Plus tard, il dit au môme Simon Pierre de confirmer ses frères dans la foi : « Et tu aliquando conversus con- firma fratres tuos. » (Luc, XXII, 32.)
Il lui ordonne de paître ses agneaux et ses" brebis, tous sans exception : « Pasce agnos meos... Pasce agnos meos... Pascc oves meas. » (Jo. XXI, 15-17.)
Ce pauvre ouvrier qui subitement s'est manifesté comme fondateur d'une société aussi extraordinaire, c'est le Fils de Dieu, maître du temps et de l'espace. C'est Jésus, le Sauveur, le Messie attendu depuis plus de 4000 ans, le roi du ciel et de la terre.
Simon, fils de Jean, par un acte de toute-puissance de Jésus, est devenu Pierre, et la vision de cette puissance céleste, surnaturelle, humainement impossible, est deve-
nue une réalité.L'Eglise est fondée. Pierre et ses successeurs perpétueront l'action bienfai-
sante du Sauveur dans le monde, ils la continueront jus- qu'à la fin des temps.
La manière seule dont l'Eglise s'est établie, déve- loppée et perpétuée clans le monde, est le meilleur garant de la force vitale et surnaturelle qui déborde en elle.
L'Eglise portoenollc-inôtno loa preuvesdora divineorigine
^Fidèles à la voix du Maître, les apôtres sont partis. Tous ou presque tous pauvres, sans éducation, sans ins- truction, ils prêchent la Croix de Jésus, folie pour les Gentite, scandale pour les Juifs. Ils exaltent l'humilité,la mortification, le renoncement, la vertu.
Et pour propager une doctrine si contraire à l'orgueilet aux ]jassions, tous les moyens humains leur font défaut : richesse, honneurs, recours à la force ou à l'indus-
trie, ils
méprisent tout.Mais ils ont Dieu avec eux ; à leur tête, ils ont Pierre
ticl'Kglisc.
en qui résident la puissance et l'autorité de Jésus-Christ lui-même.
Non seulement la Papauté, et avec elle l'Eglise, car c'est tout un, a pris naissance clansdes conditions humai- nement impossibles, mais elle a étendu son action, elle s?est propagée et conservée invariableau milieu desdiffi- cultésles plus grandes.
Difficultésdu dehors et du dedans, résistances, attaques et persécutions, séductions trompeuses, pleines d'attraits et de promesses, trahisons, luttes de toutessortes,épreuves
du scliisme et de l'hérésie, rien n'a pu l'arrêter dans samarche glorieuseà travers les âges. Et si parfois, dans son histoire, la fragilité humaine
s'est manifestée, son caractèredivin n'en a point souffert. L'infirmité naturelle fait mieux ressortir la puissance divine qui rend fort ce cpùétait faible, saint et infaillible ce qui était fragile et incertain, et qui fonde l'indéfectibi- lité et l'immortalité sur une nature mortelle et passagère.
— Lors donc que la faiblesse humaine se montre dans
ceux qui détiennent l'autorité spirituelle, l'Eglise n'en paraît que plus forte, car elle renferme plus évidemment le principe de vie divine, sans lequel elle aurait dû na- turellement succomber depuis tant de siècles.
Ainsi l'Eglise porte en elle-même les preuves de sa •vérité; la Papauté s'imposeaux respects de l'humanité par l'histoire même de son action à travers le monde. — Pré- dite par Jésus, établie dans le monde païen avec une
merveilleuse célérité, la puissance de Pierre et de sessuccesseurs est restée toujours invariable et intangible en face de tous les obstacles et de toutes les contradictions.
Aujourd'hui encore, au milieu des ténèbres de l'irréli- gion et de l'athéisme, semblable à un astre lumineux, elle rayonne plus brillante que jamais dans le ciel de l'Eglise : Lumen in coelo.
Divine dans son origineet dans sa nature, la puissance0 du Pontife de Rome en effet l'est surtout dans sa durée immortelle. Depuis que Jésus-Christ a constitué Simon
Développementdel'Eglise.
7en. i LePapeestimmortel.
Pierre pêcheur d'hommes, depuis qu'il lui a confié la direc- tion du vaisseau de l'Eglise, toujours s'est trouvé au timon
de ce vaisseau un homme, investi du commandement suprême, cherchant à recueillir sur son passage les nau- fragés de la vie. Il est aidé de ses frères et compagnons de "travail, chargés comme lui et par lui d'une mission divine, quoique d'ordre inférieur. Autour de lui la
tempête fait fureur , les vagues engloutissent les
épaves tremblantes des vaisseaux les plus superbes et les mieux armés Principautés, royaumes, empires dispa- raissent tour à tour.
Seule la barque de Pierre surnage Debout, impassible, invariable dans ses vues et dans la
direction qu'il donne à sor. esquif, en apparence si fragile, le. pilote semble immortel.
Et il l'est en effet. C'est que Jésus est dans la barque, pour donner à son
représentant, d'une manière invisible, la force et la vie, le courage et l'espérance Marie, l'étoile de la mer, est resplendissante devant ses yeux pour le guider et le diri-
ger Les Anges et les Saints du Paradis sont à ses côtés pour soutenir sa barque et lui faire éviter lesécueils.
Le port céleste enfin est le but unique de son long voyage à travers les siècles, et les vaines préoccupations du monde ne viennent pas troubler son regard, distraire son attention, ou paralyser ses efforts.
Oh! combien admirable est cette marche incessante à travers les flots des événements humains! Cette lutte surnaturelle contre les éléments et les puissances de l'air, toujours enveloppée d'espérance et suivie de victoire !
Dans les merveilles du monde matériel, nous aimons à reconnaître le doigt de Dieu Créateur. La science-dé- couvre tous les jours plus clairement, dans les lois qui en régissent les éléments, l'unité, l'ordre et l'harmonie ; elle
proclame par là même, qu'elle le veuille ou non, l'excel- lence et la
toute-puissance du souverain législateur.Témoin de ces merveilles, l'homme est en même temps
Dieurévèlesa puissanceet ua bontédans incréation
nouvellequi s'appelle: lePape,*•'
8 CH.I Grandeur deh Papantr.
l'objet des prédilections divines dans une création dont il est, par son intelligence et sa volonté, le chef et le roi.
Sa seule présence clansce monde qu'il domine atteste la bonté et la sagesse du Créateur.
Combien plus justement encore pouvons-nous adorer l'actiondeDieu dans cette nouvellecréationqui s'appelle : l'Eglise, le Pape !
Elle est vraiment admirable,cette unité de l'Eglise dont le Pontife suprême est la source et la sauvegarde ; mer- veilleuse, celte action, cette direction incessante vers le
bien et la sanctificationdes âmes ! cette constance, cette perpétuité, cetteforceet cette grandeur !
En présence de ce spectacle surprenant d'un homme qui, depuis dix-huit siècles, commande en maître au ciel, à la terre, aux enfers, nous pouvons bien nous approprier les accents inspirés du saint roi David chantant les mer- veilles du Créateur C>:
« Seigneur notre Dieu, que votre nom est admirable par toute la terre! votre magnificencea dépasséles hauteursdes cieux.
Desenfants,de petits enfantschantent vos louanges,à la confusiondevosennemis.Ils laissentsansexcusevosennemis, les impies,qui se dressentcontrevous.
Qu'est-cedoncque cet homme pour que vous dirigiezvers lui vosregards?Qu'est-ceque le fils de l'homme pour que vousl'honoriezde votrevisite?
Il était dansvotre créationd'un degréinférieuraux Anges:
U)Domine.Dominusnoslcr,quamailmirahilcestnnniftiitiuiminiinivrisi terra Quoniamclcvalaestmagnificentiatuasuper ca.'los.
10 en. i ObjetdenotreIraiailsur laProphétiedesPapes.
Jésus en dirigeant les regards de l'Eglise sur ce Pape immortel qui préside à ses destinées ! et, à propos d'une
énumération mystérieuse et symbolique des Pontifesromains, célébrer les prérogatives de la Papauté, — caractériser les grandes époques de la vie de l'Eglise, au moment où elleva se transformer dans la gloire ! — C'est là assurément une conception superbe et pleine de gran- deur, en même temps que féconde en enseignements pratiques.
Mais la Prophétie de saint Malachie mérite-t-elle son titre de prophétie ?
A-t-ellevraiment par son origine, ou du moins par son caractère, une autorité qui l'impose à notre respect et à notre attention ?
Cette suite de légendes aux termes plus ou moins obs- curs et bizarres a-t-elleseulement un sens et un but? Et
la faveur dont on a entouré la Prophétie des Papesdepuis trois siècles qu'elle est connue, est-elle bien méritée ?
Grave et délicate question qui fera l'objet de cette étude.
Objetdeuotro étude.
Toutefois, parce que la. question est grave et délicate, parce qu'elle touche au surnaturel par tant de points, et que les conséquences qu'on en pourrait tirer sont d'un intérêt si vivant et si général, il est nécessaire de nous
recueillir. Il nous faut écouter la voix de l'Eglise etapprendre d'elle ce qu'il nous est permis de rechercher et d'étudier en matière de prophétie, et comment doit se faire cette étude.
Question préliminaire.
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CHAPITRE II.
SUR LAPUBLICATIONETL'ÉTUDEDESPROPHÉTIES NONCONTENUES DANSLESLIVRHSSAINTS.
Dépositairede la parole divine, l'Eglise garde avec un soin jaloux les livres saints qui la contiennent.
MaisDieu s'est réservé de faire dans le cours des siècleslesrévélations qu'il juge opportunes, et saint Paul compte la prophétie U) parmi les dons que l'Esprit-Saint répartit selon son bon vouloir.
«Aliiquidcm pcr Spiritumdaturscrniosapicnliae,aliiaulcniscrmoscicn- lioesccunilunicumdemSpirilum; altcrilidcsin codcinSp:.ritu; aliigratia sanitatuminunoSpirilu; aliiopcratiovirlutum;niti prophelia,aliidiscrclio spirituum; alii gêneralingiiaruni,alii intcrprclalioscrnionum.lkccaulcm omniaopcralur unusalqucidemSpirilus,diVidcussiugulisprout vult.» U Cor.xii,8-11)
Cependant, si l'Esprit-Saint parle à qui il veut, l'Eglise soumet à des règlements pleins de sagesse la publication de ses révélations.
L'Eglise gardiennedelà
Permanencedansl'Egllsodudon de prophétie
La législation de l'Eglise qui se rapporte à ce sujet se trouve actuellement contenue dans la dernière Constitution aposto- lique de Léon XIII sur l'Index, Officiorum ac munerum, publiée en 1897. — Les règlements qui régissaient avant cette Constitution les études ou publications relatives aux pro-
phétiesont été supprimés
et annulés par
les décrets nouveaux de Léon XIII. Il nous sera pourtant utile de les connaître :nous pourrons ainsi mieux comprendre de quel droit ont été faites précédemmentde nombreuses publications de la Prophétiedes Papes, avec ou sans commentaires, et de quelle autorité
jouissent ces diverses publications.
I I.
Législation de l'Eglise avant la Constitution Officiorumac muncrum.
Bien avant la Constitutionde S. S. Léon XIII, le P. de Buck S. J., dans un article d'une intéressante Revue de Belgique(Précis historiques,1871, p. 481), tranchait à sa manière la question de la publication des prophéties. Il s'élevait avec indignationcontreles prophéties qui circu- laienten Europesousdestitres divers. — Pourcequi concerne
la prophétie de S. Malachieen particulier,il la condamnait par cesimpleargument: Ellen'a pas le droit d'exister.
Nousnous permettronsune remarquepréliminaire. Lorsmêmeque l'Eglisedanssa sagesse,metdes bornessalu-
tairesà la publicationet àl'examend'unerévélationquelconque, ces règlesde prudencene prouventrien contrelefait de telle ou telle prophétieen particulier,tant queson jugementn'est pas intervenu.
Maisquellessontcesrèglesde prudence? — Nousdemandonsau P. de Buckde nous exposer lui-mêmela législationres- trictive de l'Egliseen vigueur à sonépoque,sur laquelle il s'appuie pourrejeter la Prophétiedes Papes:
« LeV«ConciledeI.atran,danssa premièreConstitution, prononcelasen- tenced'excommunicationcontreles prédicateursqui,du hautdela chaire, déterminentlelempsdel'avèncmcnldel'Antéchrist,du dernier jugement,ou
il donnesa conclusionqui repoussetoute prophétienon offi-ciellement approuvéepar le jugementde l'Eglise.
Objectiondu I>.deBuck
relativen la législationdo
l'Eglisesurdes prophéties privées
13
SenseloccasiondullccrelduConciledeLalran.
On pourrait discuter le sens de ces décrets. Celui du Concile de LatranUJ concerne évidemment la
prédication, l'enseignementde la chairet et se trouve assez
Réponse. Sensdesdécrets
phétiesdu prédicateur,sansdoute plutôtaggravéesquediminuées,furent rapportéesà ceuxquela presseavaitempêchésde l'approcher en personne. Onrappelaavecuneémotionnouvelleles prédictionsdeSavonarole,tousles mécontentss'agitèrentdemanièreà inquiéter legouvernement.
AlaSaint-Ktienne,François de
» Legouvernementrecourutau papeLéonX,à Rome,lorsquesubitement le31décembre1513,le prédicateur succombaà unefluxionde poitrine.» Cefutalorsuneinvasiondu peuplequivoulait baiserles piedsdumort
commeceuxd'unsaint.Ondut à causede celaensevelir le cadavretoutsecrètement pendantlanuit.Maislestendancesaux prédictionsavaientreçuunalimentnouveau,etonne putlescontenir qu'àgrand'pcine.» D'autresmoines parurentet prêchèrentsur la persécutionquimenaçait l'Eglise; onéliraitunantipape,onverraitsurgir defauxcardinaux,defaux évoques,defaux prophètes. — Bientôtcefurentdesreligieuses,desdévotes,des jeunesfilles,des paysansquivinrent prophétiser.» L'oflicialitédiocésaineinterditdonc,sousles peinesles plussévères,de prêcher etdeconfesser sansla permissionde l'autoritécompétente; elledé- fendittoute prophétie,touteinterprétationarbitrairede la SainteEcriture,touteréunionsecrètesous prétextedereligion; elledécrétaqu'onn'eût plusà porter commedesreliqueslescorpsdeSavonaroleetdeses partisans.» En dépitde la sévéritéde cesordonnances»l'agitationdéchaînée par Savonarole
ne put êtrecalméede sitôt.Pendanttouteune générationse perpétuèrentles partisansdu prophètedéfunt; c'étaitcommeunesectequi
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14 CH. Il, l \ Sensel occasionduDécretduConciled«Lairan.
inutilement invoqué dans le cas actuel où il s'agit de publi- cations privées. Une discussion qui n'a rien d'officiel, ne saurait être comparée à un enseignement public.
rampaitdansl'ombre.Lasuperstitiondesadmirateursde Savonaroleétait devenueun systèmequi mériteraitle nomde piétismepublicnationalflo- rentin.OnfitdeSavonaroleun vrai saintdansce milieu.On attribuaà ses restes,ossements,cendres,etc., unevertumiraculeuse.On s'attachaobsti- némentà ses prédictionsde la terribledestructionde Romeet du rétablisse- mentdela républiqueflorentine.Michel-Angelui-même,malgrésoncaractère si sérieux, paraîtavoirété enveloppédanscesmenées
» Pendantdes annéesencoreon se répétade boucheen bouche,dansle peupleflorentin,les prédictionsde Savonaroleau sujet du renouvellement f'retendu
del'Eglise,d'uneèrenouvellede bonheur et de félicité pour tous eschrétiens,et spécialementd'uneépoquede paixetdeliberté pour Florence.
Desespritsexaltéscherchèrentavecaviditéles présagesquidevaientannoncer le grandchangementdu monde.
» Deretour à Florence,Françoisdut participer à l'agitationque dirigeaitSavonarole.Plus tard, il se plongeadansla lectured'écrits prophétiques.Finalementilse crut, par un donspécialde l'Esprit-Saint,enétatdesoulever le voilequirecouvraitl'avenir,
» Sesrecherchessefondaient principalementsurdescalculs.Ilen consignalesrésultatsdansdeuxécritsqui furentaussitôtimprimes. » Le premier decesécrits,surles secretsdela SainteEcriture, paraîtavoir obtenuuntelsuccès,que Françoisfut vivementconfirmédansla croyanceàune mission prophétique; il se décidaà dédiersousecondtravailau nouveau
trouveeneffet plustracedeluidansl'histoire.L'extraordinaireraretédesesécrits prouvequel'ondétruisittouslesexemplairesquel'on putse procurer. » Il estfortremarquablequ'Acette époquecritiqueon vit paraîtred'au-
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15en. n, \ i DécretduConciledoTrente.
L'auteur lui-même semble le reconnaître à propos du second texte qu'il allègue.
Quant au Concile de Trente W, il emploie l'expression
écrivainscontemporainscomparentle nouveau prédicateur a Jean-Baptiste.... lérômedeSiennetonnaitavecla plus grande véhémencecontre les prêtres et spécialementcontrelesmoines.Aucunedeses prédicationsnese passaitsans desemblablesattaques.Le nombredes partisansdu prédicateur allait gran- dissantde jour en jour, surtoutchezlesfemmes.Misen demeurede s'expli- quer sur sa manièrede faire par lesautoritéscivileset ecclésiastiques,Jérôme déclara brièvementet nettementqu'il était venuannoncer*la parolede Dieu.
» Uneapparitionincomparablement plusgrave encorefut celle d'un cer- tain PierreBonaventure,qui surgità Romeau moisde maide la mêmeannée 1516: il se donnaitcommele papeatigêliqtieet le sauveurdu monde,objet de trèsanciennes prophéties.Il est bienvraisemblablequ'on doit reconnaître chezluicommechezles autres
prophètes de cette époqueune influencede
Savonarolequi restaitabsolumentda.isle cercled'idéesdesJoachîmitesetdeTélesphore.Cen'est pas par unesimplecoïncidenceque justement, en l'an- née I>I6, les vaticinationsde Télesphorefurent impriméesà Venise par les soinsd'ermitesaugustiniensd'Italie.
» Le nombredes partisansdu"frèreBonaventureétait,dit-on,de 20,000; touslui baisaientles piedscommeau précurseur du Christ. — Ce prédicateur composaunécritdestinéau Dogede Venise; danscet écrit, il représentait l'Hgliseromainesouslestraits de la femmede l'Apocalypse.En tête del'ou- vrageétaitun passagequi commençait par ces mots: « Bonaventure,élude » Dieucomme pasteur de l'Eglisede Sion,couronné par la main desanges,» envoyépour le salut du monde,adresseà tous leschrétiensle salutet la » bénédictionapostolique.»» Cet écritanathematisele pape LéonX, tousles cardinauxet prélats; il exigequ'on se séparede l'Eglise romaine.Aux roischrétiens,le prophètedemandeassistance
wQuoi d'étonnantsi l'on enferma au château Saint-Angecet hommeexalté?...H »
Lesdétails précédentssont plus que suffisants pour expliquer le sensdes décretsduConcilede LaIran.
L'espritde révoltecontrel'autoritéde l'Eglise, qui caractériseles prétendus prophètesdecetteépoque,est d'ailleurs,disons-leen passant, une raisonde plus pourséparer absolumentleur causede cellede l'auteurdes légendesdes Papes,chezquionne sairaitsurprendreunseulmolirrespectueuxoudangereux pour lafoicl lasoumissionaux autoritéslégitimes.
U)Voicile texteenquestionduConciledeTrente: Omnis porrosuperstitioin sanctoruminvocatione,reliquiarumvenerationc
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bien significative: « Nulla etiam admiltendaessenova mira- cula.» Il ne faut pas admettrede nouveauxmiracles,sansle
jugement de l'Eglise. Lemot admettre,d'après le contextedu décret, signifieunereconnaissance publiqueet définitivedu miracle. Il est questionen effet dans cette décisiondu Concile de
Trente de supprimer tout ce qui pourrait rendre ridicule et indignele cultedes Saints et des Images.
Or rapporter,examiner et discuterune prophétie n'est pas en reconnaîtreou en admettre Faulorité,surtoutde manièreà compromettrele culte officielde l'Eglise.
On pourraitpeut-être aussi mettre une certaine distinction entre les prophétieset les miraclesdontil est questiondansle décret.
Mais il est une autre décision, postérieureà celles qui viennent d'être rapportées, qui répond directement à la difficulté.
Voicien quels termes l'abbé Curicque exposela même question de la législationde l'Eglise en cette importante matière(Voix prophétiques,t. I, Introduction, p. xxxvi) :
« Onnecessedenousobjecter le papeGéïaseet lesconcilesdel.alranet doTrente;maisonoubliequele papeUrbainVIIIestsurvenu,qu'ila portele décretdu13mars1025,confirmé plustard par sa Bulledu 5 juillet1034, aprèsqu'ils'étaitd'ailleursclairementexprimesurlesensde sondécret,dans laCongrégationgénéraledelaSainteInquisitionRomainetenueau palaisapos- toliqueduQuii-inalle5 juin4631.
eues auclorem, c'est-à-dire,en protestant,au commencementdu livre,
u'onne lesdonne pascommeapprouvés par laSainteËgliic maiscommeunccitn'ayantqu'uneautorité privée,fondéesurlecréditqueméritela personne uiena étéfavorisée('). ... » C'estenvertudecelledéclarationd'UrbainVIII,dilBaldellius,que laCom-
plusoumoinsextraordinaires.»
Cette décision d'Urbain VIII, confirmée par Clément IX (Card. Albitius, De inconstantia fidei, p. I, ch. xi), est d'autant
plus significative pour la question qui nous occupe, que
ces papes, Clément IX surtout, ont certainement connu la prophétie de S. Malachie. (Voir Bibliographie, P. Papcbrochius, et nos Explications des devises du dix-huitième siècle.) — Le document mis en honneur par Arnold de Wion en 1595 était au dix-septième siècle entouré de respect et de vénération ; et l'importance qu'y attribuèrent certains papes est à elle seule une justification suffisante de l'essai que nous tentons ici i2).
U)L'auteur renvoieauxauteurscontemporainsd'UrbainVIII, tels que Baldellius
(Dis)), ex mor. Iheol.,t. H,lib.III,disp. XIII,11°2-2),deLésina,
nomméassesseur de la Congrégationde l'Index par UrbainVIII lui-même(Qwest,regul. t. IV, Cons.I De canon, sanctor.»' 22), M»'Ximéncsde Samanicgo(Prol.Gai.in. myst. Cil).n° 7),et surtoutle cardinalAlbitius (Deinconstanliafulei,P. I, c. xi,, 11°201).
« Cederniernousfaitconnaîtreun détail précieuxpour la questionquinousoccupe,il racontequ'enl'année1668,le promoteur de la foi, Pierre- Françoisde'Hubeis,avaitagilelaquestiondesavoirsi ces déclarationset
protestationsd'auteurdemandées par UrbainVIIIétaientsuffisantes pour la publicationdemiracleset de révélations,et s'il ne fallait pas au préalablesoumettrecesfaitsàl'approbationde l'Ordinaire.» I.e pointenlitigefut portédevantClémentIX quiavaitassistéautrefoisà laCongrégationen I6Ji où s'étaitexpliquéUrbainVIII.ClémentIX ré- ponditquelessusdites protestationssuffisaient.>• Néanmoinsles prescriptionsduConciledeLyon,C. xxvm,et les Statutsdu diocèsede Dijon, p. 27,n»03. précisentleslèglesanciennesdedroit pour notre provinceetnotrediocèse.
12)Ajoutonsqueparmilesouvragesquiontreproduitoucommentéla Pro- phétiedesPapesdansle passé,il enest un grandnombrequiont paru,munis detouteslesapprobationsles plus explicitesde l'autoritécompétente.Citonsen particulier : l'rofezia veridica.... dontles nombreuseséditionsétaient recommandées parplusd'unevéqued'Italie,et surtoutl'ouvragesi intéressantduP. Gorgeu: Démarquesur lesSouverainsPontifesromains,quiestnon seulementapprouvé,maisvivement
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Toutefoisles règles anciennes n'ont plus pour nous qu'un intérêt rétrospectif.
Depuis le dix-septième siècle, depuis Urbain VIII etClément IX, les temps sont, hélas ! bien changés, et des règlements qui pouvaient convenir à cette époque où la foi conservait tous ses droits, sont devenus par la faute des hommesinsuffisantsà la fin du dix-neuvième siècle. — Le développement qu'a pris l'imprimerie a d'ailleurs modifié
profondémentles conditions dans lesquelles se produit et se répand un livre.
La sollicitude de S. S. Léon XIII, glorieusement régnant, s'est émue de la nécessité
pour l'Eglise de tenir
Lesanolons décrets
lesbesoin» nouveauxde notreépoque.
, 2 11.
Constitution apostolique de N. S. P. le Pape Léon XIII sur l'interdiction et la censure des livres.
LaConstitutionde LéonXIII Officiorumacmiiiteruma pour objet tout ce qui concerne l'interdiction et la censure des livres, ainsique l'indique son titre : De prohibitioneet censura librorum.
Afinde rendre la législationnouvelle plus parfaite et plus complète, le Pape réunit dansles Décrets générauxadjoints à cette Constitution les divers Règlementsqui ont trait à cette importantematière.
En vertu de son autorité souveraine, il abroge toutes les règles publiéesà ce sujetpar ses prédécesseurs,à l'exceptiondela Constitutionde Benoît XIV,qui détermine la procédure à suivre pour l'interdiction des livres.
ObjetdelaConstitution.
Itaque matura delibera- tione, adhibitisque S. R. E. Cardinalibuse sacro Consilio libris notandis, edereDécréta Generalia statuimus, quoe infra scripta, unaquecumhac Constitutioneconjunctasunt :
quibus idem sacrum Consi-lium posthac utatur unice,
Aussi,aprèsun mùr examen,et aprèsavoir prisconseildescardinaux delasacréeCongrégationdel'Index,
Nousavons publiélesDécretsgéné-rauxreproduitsci-dessouset joints àcetteConstitution,décretsquecette mêmeCongrégationdevraappliquer uniquementdanslasuite,etauxquelsdevrontseconformer exactementles
Eavim legis haberesola volu-mus, abrogatisRegulis sacro- sancta: Tridentinoe Synodi jussu editis, Observâtionibus, 'Instructione,Decrelis, Moni- tis, et quovis alio decesso- rum Nostrorum hac de re statuto jussuque, una excepta Constitutione Benedicti XIV Sollicita et provida, quam, sicut adhuc viguit, ita in po- ster'um vigere integram v'olu- mus.
catholiquesdel'universentier.Nous voulonsqu'ilsaientseulsforcede
loi,abrogeantles Régiesdu SaintConcilede Trente,les Observations,Instructions,Décrets,Avertissementset décisionsde tousNos prédécesseurs en cettematière,à l'exceptiondela seuleConstitutionde BenoîtXIV, qui, Nouslevoulons,demeureraen vigueur dansl'avenir commeelle l'a été jusqu'àce jour.
LesDécretsgénérauxW se divisent en deux titres : l'Inter- diction des livres, et la Censure des livres.
Il est d'abord question dans le titre I, de l'interdiction des livres des apostats, des hérétiques, des schismatiques, et autres écrivains(ch. i) ; des éditions du texte original et des versions de la Sainte Ecriture en langue non vulgaire (ch. n) ; des versionsde la Sainte Ecriture en langue vulgaire (ch. m) ; des livres obscènes (ch. iv).
Le chapitre v, qui nous intéresse, a pour titre : De certainslivres spéciaux, De quibusdam specialis argumenti libris. — Il y est fait allusion, au n* 13, à la publication des prophéties nouvelles®).
Décrets généraux.Division. TitreI. Ch.I-1V.
I*) Nousrapportonsicice décret pourqu'onne puisse pas nousaccuser d'êtreincompletoude radierà desseinlavérité.
Mais pour deuxraisons,nouscroyonsqu'ilne sauraitconcerner notretravail,dumoinscacequia traità laProph'liedesPapes.i° Onne peutIrailer cedocumentde prophétienouvelle, puisqu'ila, même pour les plussceptiques,aumoinstroissièclesd'existence;il setrouveimprimédansle'LintmmVited'ArnolddeWion,à la datede1505. — 2»LaProphétiedes Papesa reçudéjà,semulc-l-il,l'approbationdes plushautesautoritésecclésiastiques. Nousverronsen effet,,en étudiantsonhistoire,qu'audix-septièmesiècleelleétait considérée,àRomemèinc,commeayantuneoriginedivine.Commentadmettre quelesmédaillesgravéesen l'honneur des papeseussent pu reproduirelesdevisesde la Prophéiiesansl'autorisationau moinsimplicitedu PontifedeRome?Commentexpliquer encorel'imporlanceattribuéeà ce documentlorsdechaqueconclave? Rappelonsque plusieursdeslivresquicitentla
13. Libri aut scripta, quoe narrant novas apparitiones, revelationes, visiones, pro-
phetias, miracula, vel quoenovas inducunt devotiones, etiam sub proetextuquod sint privala;,si publicenturabsque légitima Superiorum Ecclesioe licentia, proscribuntur.
13.Leslivresou écritsquiracon- tentdenouvellesapparitions,révé- lations,visions, prophéties,nouveaux
nouvelle*.
Letitre I se termine par des décrets concernant les saintes Images et les Indulgences(ch. vi) ; les livres de liturgie et de
prières (ch. vu) : les journaux, feuilles et publications périodi- ques (ch. vm) ; la permission de lire et de garder des livres
prohibés (ch. ix) ; la dénonciation des mauvaislivres (ch. x). Dans la seconde partie, litre II, de la Censure des livres,
se lisent encore des décrets qui nous touchent.
Le chapitre 1, Des Prélats préposés à la censuredes livres, renferme la disposition suivante :
Ch.vt-x.
TitreII.
Ch.I.
Romanis Congrega-tionibus non reservatur, per-tinet ad Ordinarium loci in quo publici juris fiunt W.
3Î. L'approbationdeslivresdont lacensuren'est pasréservée par les
présentsDécretsauSiègeApostolique ou aux
dulieudel'impression.
Le chapitre 11traite des devoirs des censeurs dans l'examen préalable des livres.
Le chapitre m, qui concerne les livres soumis à la censure préalable, doit être ici rapporté en entier.
Ch.II.
Ch.m.
41. Lesfidèlessonttenusdesou-
Lesouvrajros
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respiciunt, ac generaliter scripta omnia, in quibus religioniset morum honestatis specialiter intersit.
42. Viri e clero s;eculari ne libros quidem, qui de artibus scienliisque mère naturalibus tractant, inconsultis suis Or- dinariis publicent, ut obse- quentisanitni erga illos exem- plum pra;beant.
Iidem prohibentur quomi-nus, absque prxvia Ordina- riorum venia, diaria vel folia
periodica moderanda suspi- ciant.
42.Les.membresduclergéséculier ne doivent pas même publier de livrestraitantd'ans et de sciences
purementnaturellessans consulter leur Ordinaire,donnantainsil'exem-
Obligations spécialesdos
Ordinaires.
Le chapitre iv a pour titre : Des Imprimeurs et des Editeurs. Nous en extrayons les deux numéros suivants.
Ch.tv.
datur, nisiin
principio nomen
et cognomen tuni auctoris,tum editoris proeferat, locum insuper et annum impressionis atqueeditionis. Qtiod si aliquoin casu, justas ob causas,nomen auctoris tacendum vi- deatur, id permittendi pênesOrdinarium potestas sit.
44. Noverint typographi et editores librorum novas ejus-dem operis approbati editio- nes, novam approbationemexigere, hanc insuper textui originali tributam, ejus in aliud idioma versioni non suffragari.
43. Aucunlivre soumisa lacen- sure ecclésiastiquene pourra être
imprime s'il ne
pour de justesmotifs,il paraît bon de tairelenomde.l'auteur,l'Ordi- naire pourrale permettre.
44. Les imprimeurset éditeurs doiventsavoir que toute nouvelle éditiond'un
ouvrageapprouvéexigeune approbationnouvelleet quel'autorisationaccordéeau texteori- ginaln'est pasvalable pour les tra- ductionseu d'autreslangues.
éditeurs.
Le chapitre v et dernier traite des peines portées contreceux qui transgressent les Décrets généraux.
A tous ces règlements, nous déclarons nous conformer de
coeur et d'esprit. Nous sollicitons donc en toute soumissionl'approbation du présent travail de notre Evêque vénéré.
Ch.v.
Protestationde
l'auteur.
2'2 en. n, \ n Lumenincaelo.
Aux Apôtresil a été dit par le Sauveur: Vousêtes la lu- mière du monde, Vosestislux mnndi.Cette parole s'adresse
aussi à leurs successeurs,les papeset les évèques. N'avons-nous pas d'ailleurs une raison spéciale d'aller demander à la Sainte Eglise la lumière dont nous avons besoin, lorsque son Chef nous est annoncé sous le beau symbole: Lumenin coelodansla Prophétiedes Papesque nous étudions?
Aussi bien, S. Malachieeut pour l'autorité et la hiérarchie dansl'Eglise le plus profond respect,et nous retrouveronsce
culte de l'autorité dans presque toutes les légendes de laProphétie qui lui est attribuée. — Nous serions donc infi- dèle au saint Pontifeet en contradictionavecl'objet mêmede notre étude si nousne faisionsacte de soumissioncomplète.
Nous mettons notre entreprisesousla protection du grand
évêque dont le nomestattaché àla
Prophétie. Plusloin nousétudieronsau point de vue de la critique si
les Légendes des Papes sont attribuées à tort ou à raison à S. Malachie. — Pour le momentnous ne voulonsvoir en lui que le saint religieux, l'apôtre ardent et zélé, et nous lui demandonsde répandresur ces pagesqui lui sont consacréessa vertu céleste!
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CHAPITRE III.
Vie de Saint Malachie.
S. Malachie O'Mongoir naquit en 1094 à Armagh en Irlande (provinced'Ulster). Sa famille, l'une des premières de la ville, mettait l'honneur d'une vie chrétienne bien au-dessus des distinctions du monde. Aussi Malachie reçut-il les pre- mières leçons de sainteté de sa pieuse mère.
Doué d'une nature heureuse et d'un esprit sérieux, soumet- tant complètement sa volonté à la volonté de ceux qui, pour lui représentaient Dieu et son autorité, il dépassa bientôt ses condisciplesen science, comme il surpassait ses maîtres en vertu l".
L'esprit de prière était uni chez lui à celui de mortification. C'est ce qui le porta à se mettre tout jeune encore sous la
direction d'un saint ermite, nommé Ismar, qui s'était enfermé
Naissance. Famille.
Promlcr* succès.
d'apprendre par la lecturecomplètede l'opusculede S. Bernardcommentunsaintsait parler d'unsaint.
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n. m LemonastèredeDanger. — L'éïfchédeConnor.
la vie d'austérité et de prière en commun. Il rétablit la vie reli-
gieuse dans la fameuse abbaye de Banchor, appelée depuis
Ce monastère, jadis très prospère, avait ete détruit par des
piratesdanoisqui martyrisèrent en un seul jour neufcents moines. — Depuis longtemps l'abbaye et ses revenus étaient tombés en commende dans des mains profanes. Enfin l'oncle de Mala- chie, qui avait le titre et les avantages temporels d'abbé de Banchor, lui remit l'abbaye et ses biens, en le priant d'y réta-
blir la discipline monastique.
Le Saint en fut nommé abbé, malgré lui, par l'autorité de
l'évèque du lieu. Sur les cohseils d'Ismar qui restait le direc-teur de sa vie, il accepta. Mais, remettant à d'autres l'adminis- tration des biens temporels, il ne garda pour lui que la restau- ration spirituelle du monastère.
* * *
Ces miracles attirent l'attention sur Malachie, et malgré toutes les résistances que son humilité oppose à son élévation, il est nommé à trente ans évêque de Connor, ou Connerth. — Sentant la responsabilité que lui donne son nouveau titre, il emploie toutes les ressources de son zèle admirable à réagir contre le dérèglement général qui, depuis longtemps, a fait de Connor et de ses environs un pays de barbarie. Déjà ses tra- vaux apostoliques y rétablissent les habitudes chrétiennes, lorsque le roi d'Ulster envahit et détruit la ville.
Lesaint évêque, emmenant avec lui cent vingt religieux, reçoit l'hospitalité du roi de Munster, Cormach, que nous avons vu partager sa vie de prière à l'école de Malch. Il bâtit le monastère d'ibrach, et la il est heureux, après les préoccu-
pations de l'épiscopat, de donner libre carrière à son esprit de zèle et de pénitence. Evêque, abbé, il se met au rang du der- nier des frères, et recherche les plus humbles offices.
Malacltio,abbé deliauchor.
Viosali etmorti::
Malachlo évenuo
sa richesse, par l'autorité que son anciennetéet le souvenir deS. Patricedonnaientà l'évèque, autorité à laquelle se sou- mettait le roi lui-même,le sièged'Armaghavaitété l'objet de l'ambitionet de la cupidité; depuis longtempsil était devenu commele fiefd'une des premièresfamillesdu royaume. Lors- qu'un prêtre manquaitdansla famille, pour remplir les fonc- tions d'évêque,un laïque s'emparait du titre et de la charge. C'est ce qui eut lieu huit foisavant l'arrivée de Celseau siège d'Armagh.
Celse,qui lui-mêmeétait de cette famille,voulut, avantde
mourir,faire cesser un si grand abus. Il songeadoncà Mala-chie,dont il avait observé les débuts dans la sainteté, et à qui il avait conféré successivementle diaconat, la prêtrise, l'épiscopat.
Cclsoveut l'avoir comme successeur à Arningh.
Il meurt; mais aussitôtl'un de ses parents,nomméMaurice, prend sa place par un coup de force. On supplie Malachie d'accepter le saint héritageque luia léguéson ancien évêque. Danssonhumilitéet sonamour de la solitude,il s'y refuse.
Un commandementde Malch,un ordrede Gilbert, premier légat du pape en Irlande, peuvent seuls lui faire accepter lachargeà laquelle l'avait appelél'affectionde Celse.
Maisà cette acceptationil met deux conditions: i° il n'en- trera dansla ville que lorsque l'usurpateur l'aura quittée ou sera mort; 2°aussitôtl'ordre rétabli, il seretirera.
Malachie
Mauricemeurt en nommant héritier son,
cousin germain Nigel. — Nigelhérite avant tout de sa.cupidité.Furieuxde trouver un obstacledans Malachie, il rassemble
des troupeset les envoiecombattre par la forcele saintapôtre, qui s'avancearmé de la croix.Par une permissionde la Pro- vidence,un coupde foudre tue le chefet les principauxcom- battants de l'escouadeimpie; Nigel, qui s'est attiré la haine et le méprisgénéral,sevoit obligéde fuir.
Travaux îleMalachie.
sainte énergie à réformer les abus. Dieu lui-même, par leschâtiments miraculeuxqu'il infligeà ceuxqui continuentde
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ombreux miracles étendent au loin sa réputation et son tluence.
Cependant les démarches qu'il a faites dans le but d'obte- ir le paltiitni pour l'archevêque d'Armagh n'ont point encore
bouti. — Le saint évêque apprend qu'Eugène III doit faire un
oyageen France. Le bien des Eglises d'Irlande lui fait entre- rendre à lui-même, malgré tous les obstacles, une nouvelle isite à ce pape dont il a le respect et le culte, parce qu'il voit
en lui le Vicaire de Jésus-Christ. Il veut obtenir le palliant bette fois pour les deux métropolitains de l'Irlande.
Dieu permet alors que son voeu le plus cher se réalise,
i ivant, il n'a pu obtenir la grâce de se mettre sous la direc-tion de l'illustre moine de Clairvaux ; il aura du moins la 'consolationde rendre le dernier soupir dans son monastère. 9 II arrive à Clairvaux, où doit descendre le pape, ancien reli- fgieuxlui-même de S. Bernard. — Pris de fièvre, il connaît par révélation que sa fin est prochaine ; il en prédit le jour et 'heure. Il reçoit l'extrème-onction et le saint viatique en résence des religieux ; puis se met au lit, et rend à Dieu sa
belle et grande âme, le jour des morts, comme il l'avait désiré, 2 novembre 1148.
Il avait cinquante-quatre ans seulement. Mais chacune deces années passées >:ansl'exercice de la religion, de la charité, de la pénitence, était pleine d'une riche moisson pour le Ciel et pour l'Eglise.
11veutallerdenouveau versle Pape.
àClairvaux.
L'influence apostolique de S. Malachie se fit sentir même près sa mort. Son souvenir et les grandes oeuvres auxquelles1
avait donné son âme perpétuèrent son action dans lenonde.
Les biographes deS.Malachio.
Ceux qui avaient été témoins de sa vie sainte recueillirent sa mémoire comme un précieux héritage.
BERNARDde Clairvaux, son saint ami, fut son premier histo- rien. — Dans sa Vita Sancti Malachio:, il trace le tableau de ses vertus, et, par son récit plein d'enseignements pieux, fait revivre sa belle figure (XII« opuscule. — Sancti Bernardi opéraomnia, Mediolani, M.D.CCC.L, t. I, p. 1003-1052). — Outre cette vie de S.
Malachie, il nous reste du
grand docteur
deux sermons sur le saint évêque <Ibid. t. II, p. 481-490),
AvantIn publicationde
et une hymne composéeen sonhonneur") (Ibid. t. II, 1279). Sonsouvenir,immortalisé par les écrits de S. Bernard, se
transmettra d'âgeen âge.Autreizièmesiècle,le célèbredominicainVINCENTDEBEAU- VAISt2'donneàlaviedel'illustrearchevêqued'Armaghune place d'honneur dans son Spéculumhistoria/e, libr. XXVII, c. 105.
TRITHEMIUSW,dans son ouvragesurles Ecrivains ecclésias- tiquesdel'ordre de S. Benoît, édité à Bâle et à Mayenceen 1494, — CAPGRAVBt"en 1516, dans son Histoire des évêques d'Angleterre,— SURIUSen 1570,danssesViesdesSaints,— SIXTE DESIENNEen 1586,danssa Bibliothccasancta,lib. IV, suivent les traces de S. Bernard,et recueillent avec soin les particu- larités de la vie du saint évêqued'Irlande.
Voilàle Saintque vénéraitl'Europechrétienne, lorsque, en 1595,unreligieux bénédictin, ARNOLDDEWION, publiasousle titre de LignantVitwla viede tous les personnagesillustres qui avaient appartenu, à un titre quelconque,à la grande famillede S. Benoît.
Au livre seconddeson ouvrage,énumérant par ordre alpha- bétique desdiocèses,tous les évêques de sonordre, il arrive à S. Malachie,évêquede Down (Dunensisepiscopus).Aprèsune
t>)<tPOMMAIITKNEet DOMDURANDontaussidécouvertunehymnedece Paintenl'honneur deS.Malachie,archevêqued'Irlandeetmortà Clairvaux.En lacomparantaveccellesqueS.Bernarda faitessur S. Victor,ony reconnaît aisémentlemêmegénie.»(D.Cellier,t. XIV, p.495.)
3'J CH.III OEuvresattribuéesà S.Malachie.
du saint archevêque,dont le ministère apostoliquefut con- sacré à rétablir en Irlande la vie chrétienne et l'observation des lois de
l'Eglise Romaine.
Ils sont attribués à S. Malachie par les auteurs suivants : BALEUSOUBALB(')(1548),Cent. XIV, n° 85. — SIMLKR W
et FRISIUSW (1583), Bibliotheca contiituata Gesncrii. — WAREl*)(1639),Li6. de episcopatibuset monasteriis Cister-
WJEANUALE,néàCave, provincedeRnftblk eu1595,futélevédanslareligion catholique,etentraà quatorzeanschezlesCarmesdeDunwich. — S'étantfait protestant,ilsemariaet futobligede quitterl'Angleterre,à uneépoqueoù HenriVIIIsoutenaitencorelecatholicisme,àcausedesesécritsacerbescontre lareligionromaineIIseréfugiadanslesPays-Bas.ItctitiécnAngleterresousEdouardVI,ilfutnomméévêqued'Ossor onIrlande, maisrefusadeselaisser sacrer selonleritede l'Kgliscromaine. — Lesmesures vexatoircsauxquellesileutrecours pourpropager laHéformedanssondiocèse, lefirentabhorrer ; unesecondefoisilsevit obligédes'enfuir. — Après bien desmésaventures,il seretiraà Baieoùildemeuratoutle tempsdu règnede Marie.
OEUVRES:Descriptoribusecclesiasticis,154S,in-4°.Deuxièmeédition sousce litre: SummariumillustriumMajorisUritannixscriptorum,
W JACQUESWARE,néen 1594à Dublin,l'undes plussavantshommes qu'ait produitsl'Irlande. — Sonattachementà sessouverainslégitimeslui valutdenombreuses persécutionsdurantsavie.
Il futmêmeobligéen1047deseréfugier enFrance,oùil selia,en parlicu-
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ciensiumin Hibernia, p. 54 et 55. — SEGUIN,Bibliothèque des , VISCH(1649),Bibliotheca scriptorum sacri ordinis
Cisterc'iensis, p. 2.14. — CAVE(1698),Scriptorum ecclesiasti- coriim hisloria Utleraria, soeculnm Waldeiise, p. 578. — I;ABKICIUS{I7?6),nibliothecalal'tna média:et infimatoetatis. — STANIIIURST(?), p. 41. — TANNER (1748),BibliothecaBritannico- Hibernica, p. 502, 503. — JUCHER (1750),AUgemeinesGelchr- tcit-Lexicon.
WAREajoute à l'énumération des oeuvres de S. Malachie donnée par BAI.EuneViede S.Cuthbert :Vita sancti Cuthbertl,
post ntouachumcooevitmLendisfarniensem et Bedttm scripta ad
Davidemregem Scotioe.VISCH,et après lui, de nombreux auteurs, citent enfin un distique latin qui, sous sa forme incorrecte, donne tout un programme de vie sainte et de renoncement, et que, pour cette raison, S. Malachieaimait à répéter souvent :
Sperneremundum,sperneresese,spernerenullum, Spernerese sperni : quattuor haiebonasunl.
Ce distique fut trouvé, d'aprè