Document de mise en oeuvre - Ministère des Forêts, de la ......Les objectifs de protection et de...

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Objectifs de protection et de mise en valeur des ressources du milieu forestier Plans généraux d'aménagement forestier 2007-2012 Document de mise en œuvre

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  • OObbjjeeccttiiffss ddee pprrootteeccttiioonn eett ddee mmiissee eenn vvaalleeuurrddeess rreessssoouurrcceess dduu mmiilliieeuu ffoorreessttiieerr

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    Ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs

    Québec, 2005

  • Diffusion

    Ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des ParcsService aux citoyens5700, 4e Avenue Ouest, bureau B 302Charlesbourg (Québec) G1H 6R1

    Téléphone : (418) 627-8600Sans frais : 1 866 CITOYEN (248-6936)

    Télécopieur : (418) 643-0720Courriel : [email protected] : www.mrnfp.gouv.qc.ca

    © Gouvernement du QuébecMinistère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, 2004Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2004ISBN : 2-550-43546-XCode de diffusion : 2004-3040

    INTERNET

    Le document de mise en œuvre et les documents techniques cités sous larubrique « Pour en savoir plus » sont disponibles dans le site Internet duministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs à l’adressesuivante : www.mrnfp.gouv.qc.ca/forets/consultation/consultation-objectifs.jsp

  • III

    Les modifications apportées en 2001 à la Loisur les forêts ont pour objectif de consolider lesacquis en matière d'aménagement durable desforêts. Elles s’inscrivent aussi dans l’orientationdu Québec qui est de favoriser une utilisationtoujours plus polyvalente et intégrée desressources du milieu forestier.

    C'est dans cette foulée que, dorénavant,chaque unité d'aménagement forestier se verraassigner des objectifs de protection et de miseen valeur des ressources du milieu forestier quidevront être atteints par la réalisation d'activitésd’aménagement forestier. Cette nouvelleapproche permettra au Québec de passer àune gestion davantage axée sur les résultats,d’offrir plus de souplesse dans les opérations etde mieux prendre en compte les particularitésrégionales et locales.

    Je vous présente aujourd'hui les objectifs deprotection et de mise en valeur qui serontintégrés aux plans généraux d'aménagementforestier pour la période 2007-2012. Cesobjectifs, définis à la suite de consultationspubliques, témoignent d’un progrèsremarquable pour assurer un aménagementdurable des forêts du Québec. À cet égard, ilsdoivent permettre au Québec de remplir sesengagements, notamment en matière deconservation de la biodiversité, et constituentun atout indéniable pour maintenir l'accès auxmarchés nationaux et internationaux desproduits forestiers québécois.

    Pierre CorbeilMinistre délégué à la Forêt, à la Faune et aux Parcs

  • IV

    Mise en gardeLes décisions gouvernementales quant aux suites àdonner au rapport de la Commission d’étude sur lagestion de la forêt publique québécoise, déposé endécembre 2004 au ministre des Ressources naturelles, dela Faune et des Parcs et au ministre délégué à la Forêt, àla Faune et aux Parcs, pourraient nécessiter desajustements au présent document de mise en œuvre desobjectifs de protection et de mise en valeur desressources du milieu forestier. À titre d’exemple, lapériode de validité de 2007 à 2012 des plans générauxd’aménagement forestier pourrait être modifiée.

  • V

    Table des matières

    Mot du ministre ..........................................................................................................................III

    Mise en garde ........................................................................................................................... IV

    Liste des tableaux et des figures............................................................................................... VI

    Avant-propos ..............................................................................................................................1

    Les objectifs de protection et de mise en valeur retenus pour les plans générauxd’aménagement forestier de 2007-2012......................................................................................3

    La conservation des sols et de l’eau ...........................................................................................7

    Objectif 1 Réduire l’orniérage...............................................................................................8Objectif 2 Minimiser les pertes de superficie forestière productive .....................................11Objectif 3 Protéger l’habitat aquatique en évitant l’apport de sédiments ............................13

    La conservation de la diversité biologique.................................................................................19

    Objectif 4 Maintenir en permanence une quantité de forêts mûres et surannéesdéterminée en fonction de l’écologie régionale ..................................................21

    Objectif 5 Développer et appliquer des patrons de répartition spatiale des coupesadaptés à l’écologie régionale et socialement acceptables ................................28

    Objectif 6 Protéger l’habitat des espèces menacées ou vulnérables du milieuforestier..............................................................................................................31

    Objectif 7 Encadrer la pratique de l’éclaircie précommerciale ............................................36Objectif 8 Conserver du bois mort dans les forêts aménagées ..........................................38

    Le maintien des avantages socio-économiques multiples que les forêts procurent à lasociété ......................................................................................................................................40

    Objectif 9 Maintenir la qualité visuelle des paysages en milieu forestier ............................41

    La prise en compte, dans les choix de développement, des valeurs et des besoinsexprimés par les populations concernées .................................................................................43

    Objectif 10Favoriser l’harmonisation des usages en forêt par la conclusiond’ententes écrites consignées au plan général d’aménagement forestier...........44

    Objectif 11Maintenir ou améliorer l’habitat d’espèces fauniques importantes pour lesCris et faciliter l’harmonisation des diverses utilisations du territoire afinde favoriser des conditions environnementales propices à la poursuitedes activités traditionnelles des Cris ..................................................................46

  • VI

    Liste des tableaux

    Tableau 1 Liste des rivières à saumon atlantique où la superficie déboisée (aireéquivalente de coupe) doit être égale ou inférieure à 50 %......................................16

    Tableau 2 Cibles à atteindre par sous-domaine bioclimatique..................................................22

    Tableau 3 Espèces du milieu forestier actuellement visées par la mise en œuvre del’objectif 6 (par région administrative – janvier 2004) ...............................................34

    Liste des figures

    Figure 1 Découpage des unités d’aménagement forestier (contours en date du13 juin 2003).................................................................................................................6

    Figure 2 Bassins versants des rivières à saumon atlantique où la superficie déboisée(aire équivalente de coupe) devra être égale ou inférieure à 50 % .............................17

    Figure 3 Bassins et sous-bassins versants des rivières à ouananiche où la superficiedéboisée (aire équivalente de coupe) devra être égale ou inférieure à 50 %..............18

    Figure 4 Scénarios proposés pour la mise en œuvre des îlots de vieillissement dans lesPGAF de 2007-2012 pour chacune des UAF (contours en date du13 juin 2003)...............................................................................................................26

    Figure 5 Découpage des sous-domaines bioclimatiques ..........................................................27

    Figure 6 Le maintien des grands massifs de forêts mûres : un enjeu majeur dans la forêtboréale .......................................................................................................................30

    Figure 7 Territoire d’application de l’Entente concernant une nouvelle relation entre legouvernement du Québec et les Cris du Québec .......................................................47

  • Avant-propos

    À l'automne 2003, le ministère des Ressourcesnaturelles, de la Faune* et des Parcs (MRNFP)soumettait, à la consultation publique, despropositions d'objectifs de protection et de miseen valeur des ressources du milieu forestier(OPMV) en vue de les intégrer aux prochainsplans généraux d'aménagement forestier(PGAF). Les commentaires émis par plus de40 organismes provenant des milieuxuniversitaire, environnemental, forestier,faunique et récréotouristique, des conseilsrégionaux de développement, descommunautés autochtones et de citoyens ontpermis au Ministère de moduler, et de bonifier,les objectifs proposés ainsi que les moyens pourles mettre en œuvre. En outre, à la suite del'analyse des propositions reçues, le Ministère ajugé bon d'ajouter quatre objectifs à la liste deceux déjà proposés.

    Onze OPMV sont retenus pour les PGAF de2007-2012. Sur le plan environnemental, cesobjectifs concernent :

    la conservation des sols et de l'eau;- l'orniérage,- les pertes de superficie forestière

    productive,- la protection de l'habitat aquatique,

    et la conservation de la biodiversité;- le maintien des forêts mûres et surannées,- la répartition spatiale des coupes,- la protection de l'habitat des espèces

    menacées ou vulnérables du milieuforestier,

    - la modulation des travaux d'éclaircieprécommerciale,

    - la conservation du bois mort.

    Sur le plan des exigences sociales etéconomiques, les OPMV vont permettre demieux répondre aux attentes des différentsutilisateurs et de respecter les droits etl'utilisation du territoire forestier par les Cris. Cesobjectifs portent sur :

    - le maintien de la qualité visuelle despaysages en milieu forestier,

    - l'harmonisation des usages en forêt,- le maintien de conditions propices à

    l'utilisation du territoire forestier par les Cris.

    Chacun des objectifs retenus va donner lieu àdes actions particulières dans le programmequinquennal et dans la planification annuelle desplans d'aménagement forestier, afin d'atteindreles cibles fixées dans les stratégiesd'aménagement forestier des prochains PGAF.Pour connaître les modalités de mise en œuvredes OPMV, les bénéficiaires de contrats et deconventions d'aménagement forestier doivent seréférer au complément aux Instructions pour laconfection des plans généraux d'aménagementforestier.

    Des indicateurs seront mis au point pour évaluerl'atteinte des objectifs. Ces indicateurscontribueront à l'évaluation de la performanceforestière et environnementale des bénéficiairesde droits de récolte de bois pour la période2007-2012. Cette performance sera considéréelors de la révision de l’attribution des volumes debois au moment de la prolongation des contratsou du renouvellement des conventionsd’aménagement forestier.

    Le document de mise en œuvre présente lesonze objectifs de protection et de mise en valeuret les cibles qui devront être atteintes au coursde la période 2007-2012. Pour certains OPMV,la détermination des cibles est présentement encours. Pour ces objectifs, le mécanisme defixation des cibles et la date à laquelle celles-cidoivent être connues sont alors indiqués. Ledocument rapporte également les actions(acquisition de connaissances, comités, etc.) quiseront mises en œuvre afin de répondre àcertains enjeux soulevés lors des consultationspubliques.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    MINISTÈRE DES RESSOURCESNATURELLES, DE LA FAUNE ET DES PARCS,2004. Rapport des consultations publiques surles objectifs de protection et de mise en valeurdes ressources du milieu forestier.

    MINISTÈRE DES RESSOURCESNATURELLES, DE LA FAUNE ET DES PARCS.Instructions pour la confection des plansgénéraux d’aménagement forestier (enpréparation).

    * Depuis le 30 juin 2004, la Société de la faune et des parcs du Québec (FAPAQ) a été intégrée au ministère des Ressources naturelles, de la Faune etdes Parcs et s’appelle Faune Québec.

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    Les objectifs de protection et de mise en valeur retenus pour lesplans généraux d’aménagement forestier de 2007-2012

    En vertu de l'article 35.6 de la Loi sur les forêts(L.R.Q., chapitre F-4.1), le ministre desRessources naturelles, de la Faune et des Parcsassignera, dans les plans générauxd'aménagement forestier (PGAF) de 2007-2012,onze objectifs de protection et de mise en valeurdes ressources du milieu forestier (OPMV). Cesobjectifs concourent à l'atteinte del'aménagement durable des forêts (ADF). Sur leplan environnemental, ces objectifs concernent :

    la conservation des sols et de l'eau (critère 3 del'ADF) :� OPMV 1 : Réduire l'orniérage,� OPMV 2 : Minimiser les pertes de superficie

    forestière productive,� OPMV 3 : Protéger l'habitat aquatique en

    évitant l'apport de sédiments,

    et la conservation de la biodiversité (critère 1 del'ADF) :� OPMV 4 : Maintenir en permanence une

    quantité de forêts mûres et surannéesdéterminées en fonction de l'écologierégionale,

    � OPMV 5 : Développer et appliquer despatrons de répartition spatiale des coupesadaptés à l'écologie régionale etsocialement acceptables,

    � OPMV 6 : Protéger l'habitat des espècesmenacées ou vulnérables du milieuforestier,

    � OPMV 7 : Encadrer la pratique de l'éclaircieprécommerciale,

    � OPMV 8 : Conserver du bois mort dans lesforêts aménagées.

    Sur le plan des exigences sociales etéconomiques, les objectifs concernent :

    le maintien des avantages socio-économiquesmultiples que les forêts procurent à la société(critère 5 de l'ADF) :� OPMV 9 : Maintenir la qualité visuelle des

    paysages en milieu forestier,

    et la prise en compte, dans les choix dedéveloppement, des valeurs et des besoinsexprimés par les populations concernées (critère6 de l'ADF) :

    � OPMV 10 : Favoriser l'harmonisation desusages en forêt par la conclusion d'ententesécrites consignées au plan générald'aménagement forestier,

    � OPMV 11 : Maintenir ou améliorer l'habitatd'espèces fauniques importantes pour lesCris et faciliter l'harmonisation des diversesutilisations du territoire afin de favoriser desconditions environnementales propices à lapoursuite des activités traditionnelles desCris.

    Ces objectifs constituent de nouvellesobligations contractuelles et légales, et sontcomplémentaires à la réglementation envigueur. Ils vont, notamment, permettre demieux tenir compte des particularités régionaleset locales dans la gestion forestière.

    Les cibles sont établies par unitéd'aménagement forestier (UAF) (figure 1), pourcinq ans, soit la période de validité des PGAF.Tous les objectifs, à l'exception de celui quiporte sur la répartition spatiale des interventions(OPMV 5), s'appliquent à l'ensemble des UAF, ycompris celles du territoire de l'Ententeconcernant une nouvelle relation entre legouvernement du Québec et les Cris du Québec(Entente). Quant à l'objectif 11, il ne s'appliqueque sur le territoire de l'Entente.

    La Loi sur les forêts prévoit que les OPMVseront aussi mis en œuvre sur le territoire desconventions d’aménagement forestier (CvAF).Toutefois, certains OPMV devront être modulésafin de tenir compte, le cas échéant, descaractéristiques particulières de certainsterritoires conventionnés (faible superficie,morcellement, etc.). Une analyse est en cours àce sujet puisque certaines régions procèderont,avant 2007, au renouvellement des conventionssur leur territoire.

    Les objectifs de protection et de mise envaleur : un nouvel outil pour la gestionforestière

    Les objectifs d’aménagement d’un territoiredonné sont à la base de la préparation duPGAF. Celui-ci doit en effet prévoir la réalisation

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    de toutes les actions qui mènent à l’atteinte desobjectifs assignés à un territoire donné. En cesens, lorsqu’une UAF se fait assigner un OPMV,le plan d’aménagement doit obligatoirementprévoir les actions qui en viseront l’atteinte.

    Les OPMV vont permettre d’introduire, au cœurmême du processus de planification desactivités forestières, une multitude depréoccupations qui répondent aux différentesvaleurs associées à la forêt, à la conditiontoutefois qu’elles s’inscrivent dans le champd’application des PGAF.

    Utilisée en complément au Règlement sur lesnormes d’intervention dans les forêts dudomaine de l’État (RNI), cette approche offre lesnombreux avantages suivants :

    � Ainsi, les OPMV permettront une meilleureadaptation des pratiques aux conditionsrégionales et locales.

    � Les industriels forestiers disposeront d’uneplus grande marge de manœuvre pourmettre de l’avant les moyens d’action quipermettront l’atteinte des objectifs en tenantcompte des conditions écologiques ou ducontexte d’opération auxquels ils ont à faireface à l’échelle locale. Cela stimuleral’initiative et l’innovation pour accélérerl’évolution des pratiques forestières.

    � Cette plus grande marge de manœuvrepermettra aussi d’optimiser les effortsconsentis à la protection ou à la mise envaleur du milieu forestier et souvent d’enréduire les coûts.

    � En abordant ces enjeux au début duprocessus lié à la préparation du pland’aménagement, il sera aussi plus facile decréer une synergie des actions, c’est-à-direde faire en sorte que certaines actionspuissent permettre l’atteinte de plusieursobjectifs simultanément. Cet aspect de laplanification devra faire l’objet d’uneattention particulière.

    Même si les OPMV ne font pas partie du RNI, leMinistère n’en dispose pas moins de tous lesoutils coercitifs lui permettant d’assurer l’atteintedes objectifs à l’intérieur d’un délai raisonnable.

    � La présentation d’un plan d’action quipermet l’atteinte des objectifs devient uneobligation contractuelle à laquelle lebénéficiaire de CAAF ne peut se soustraire.

    Lors de l’approbation du plan général, leMRNFP juge de la valeur du plan d’actionmis de l’avant et peut refuser un plan quis’avérerait inadéquat. Il peut aussi imposerles actions qu’il jugerait nécessaires àl’atteinte des résultats.

    � À partir du moment où le PGAF estapprouvé, les plans annuels subséquentsdoivent prévoir la mise en œuvre effectivedes actions qui y sont prévues. À défaut devoir ces actions se réaliser, le Ministère peututiliser son pouvoir d’ordonnance afind’imposer la mise en œuvre du plan.

    � Finalement, au terme de la première périodequinquennale, la performance desbénéficiaires de contrats et de conventionsd'aménagement forestier sera évaluée. Lesindustriels forestiers qui n’auraient pasatteint les résultats escomptés pourraientvoir leur attribution gelée, diminuée ou sefaire imposer un plan correcteur en vertu del’article 77 de la Loi sur les forêts.

    Dorénavant, ce processus se déroulera dans uncontexte où les principales parties prenantes duterritoire ont droit de regard sur le pland’aménagement et sa mise en œuvre. Tant lechoix des objectifs que la définition des plansd’action ainsi que les résultats obtenus serontsoumis à l’attention des parties intéressées.Trois dispositions de la Loi sur les forêtsfacilitent ce droit de regard :

    � premièrement, la consultation nationale etrégionale dont ont fait l’objet les OPMV;

    � deuxièmement, le processus de participationpublique prévue en vertu de l’article 54 de laloi;

    � et, finalement, la procédure d’information etde consultation du public sur les plansd’aménagement forestier (PICPAF) prévueen vertu des articles 58.1 à 58.3 de la loi.

    Ce processus contribuera à assurer un climat deconfiance surtout au moment où l’industrieforestière se tourne de plus en plus vers lacertification environnementale de ses pratiques.

    Allégement de la procédure de dérogation(article 25.3 de la Loi sur les forêts)

    De nombreux intervenants se sont dits inquietsdu mécanisme actuel permettant la dérogationaux normes du RNI. Certains souhaitent qu’unprocessus plus formel de consultation publiquesoit mis en place alors que d’autres s’inquiètent

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    de la lourdeur du mécanisme de dérogation.Ces préoccupations sont notamment en lienavec l’OPMV 5 sur la répartition spatiale etl’OMPV 9 sur les paysages. Le Ministèreexaminera la possibilité d’alléger la procédureactuelle de demande de dérogation (article 25.3)tout en assurant une consultation adéquate desparties prenantes sur le territoire de l’UAF.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    MINISTÈRE DES RESSOURCESNATURELLES, DE LA FAUNE ET DES PARCS,2003. La gestion des forêts du domaine del'État – Les consultations publiques del'automne 2003 - Mise en situation, 15 p.(http://www.mrnfp.gouv.qc.ca/publications/forets/consultation/gestion-forets.pdf).

    SCHREIBER, A. et al. Lignes directrices pourl’application des OPMV dans les conventionsd’aménagement forestier (CvAF), gouvernementdu Québec, ministère des Ressourcesnaturelles, de la Faune et des Parcs (enpréparation).

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    026-62

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    kilomètres

    Figure 1 Découpage des unités d’aménagement forestier (contours en date du 13 juin 2003)

    Unités d’aménagement forestier : assises territoriales, issues de la division du territoire forestier public, sur la base desquelles s’effectuent laplanification des activités d’aménagement forestier, le calcul des possibilités, la détermination des objectifs de protection et de mise en valeur dumilieu forestier ainsi que l’attribution de droits de récolte.

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    La conservation des sols et de l’eau

    Les activités d’aménagement forestier peuventaltérer les propriétés physiques, chimiques oubiologiques des sols. Toutes ces propriétésdéterminent la qualité des sols, leur productivitéet leur capacité à remplir diverses fonctionsécologiques (cycles de l’eau, éléments nutritifs,gaz, etc.). Bien que les propriétés chimiques oubiologiques soient très importantes, laconservation des caractéristiques physiques dessols est déterminante puisqu’elle contribue aumaintien des deux autres.

    La construction des chemins, la circulation de lamachinerie lourde dans les parterres de coupeet le déplacement des déchets de coupe sontdes activités susceptibles d’entraîner diverstypes de perturbations. Certaines ont un impactfaible ou acceptable compte tenu des risquesqui y sont associés. D’autres peuvent affecterplus gravement la capacité productive des solsforestiers ou encore altérer d’autrescomposantes de l’écosystème comme le milieuaquatique.

    Parmi les critères environnementaux del’aménagement forestier durable, laconservation des sols et de l’eau est trèscertainement celui pour lequel le ministère desRessources naturelles, de la Faune et des Parcs(MRNFP) a entrepris le plus d’actions concrètesau cours des dernières années. Déjà, une partimportante des dispositions du Règlement surles normes d’intervention dans les forêts dudomaine de l’État (RNI) concerne ce critère.Mentionnons, entre autres, les normes visant laprotection du milieu aquatique lors de laconstruction des chemins ou encore cellerelative à l'espacement des sentiers dedébardage qui a pour effet de diminuer l’étenduedu compactage.

    Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvrede la Stratégie de protection des forêts, troistypes de perturbations physiques des sols ontfait l’objet de suivis par le Ministère. Ce sontl’orniérage, les pertes de superficieproductive et les cas d’érosion.

    Pour contrer ces problèmes, le MRNFP a déjàamorcé une approche de gestion par objectifs.Dans ce contexte, les industriels disposent duchoix des moyens d’intervention appropriés en

    autant qu’ils atteignent les objectifspréalablement fixés par le Ministère. Pour cestrois types de perturbations physiques des sols,le MRNFP a mis au point des indicateurs quipermettent de vérifier l’atteinte des objectifs.

    Afin de poursuivre l'implantation de cetteapproche de gestion par objectifs, le Ministèrefera de ces trois éléments des objectifs deprotection des sols et de l'eau dans lesprochains PGAF. L'atteinte des résultatsdeviendra alors une obligation contractuelle àlaquelle seront soumis les bénéficiaires de droitsde récolte de bois pour la période 2007-2012.

    La voirie forestière

    Lors des consultations publiques, plusieursintervenants ont exprimé des préoccupations etsoulevé des interrogations à l'égard deschemins forestiers. Celles-ci peuvent êtreregroupées en quatre volets :

    - la planification du réseau routier;- la formation du personnel affecté à la

    construction et à l'entretien des chemins;- la responsabilité à l'égard des chemins;- la fermeture des chemins.

    La nature des préoccupations expriméesdéborde le cadre des OPMV. Toutefois, comptetenu de l'importance et de la récurrence decertains commentaires, le MRNFP mandatera,au cours des prochains mois, un groupe detravail afin de procéder à une analyse dedifférents enjeux liés à la voirie forestière et deproposer des pistes de solution.

    Par la suite, le Ministère verra à faire lesrecommandations qui s'imposent en fonction ducontexte légal existant.

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    Objectif 1

    Réduire l'orniérage

    PROBLÉMATIQUE

    Sur certains types de sols ou dans certainesconditions d’opération, il arrive que la pressionexercée par la machinerie forestière dépasse laportance du sol1. Ce dernier est alors déforméou déplacé. Il se creuse ainsi une ornière2 plusou moins profonde qui demeure souvent enpermanence. L’orniérage (formation d’ornières)se produit généralement sur les sols humides àtexture fine ou sur les sols organiques qui sontmoins résistants au passage de la machinerie.Ces types de sols couvrent une proportionimportante du territoire forestier productif danscertaines régions du Québec.

    Même si on a peu étudié de façon précise leseffets de l’orniérage sur la croissance desarbres, les connaissances actuelles permettentd’envisager des conséquences négatives quijustifient une attitude prudente (Grigal, 2000).D’abord, à l’échelle du sentier de débardage, les

    ornières indiquent un degré de compactageimportant. De plus, on y observe souvent uneaccumulation d’eau, une perte de volume de soldisponible pour les arbres et une altération dudéveloppement racinaire. Tous ces facteurs sontsusceptibles de réduire la croissance des arbresà moyen terme. En outre, les ornières peuventoccasionnellement causer d’importantesblessures aux racines des arbres résiduels(Dickerson, 1973).

    Par ailleurs, sur l’ensemble du parterre decoupe, les ornières perturbent souvent le patrond’écoulement de l’eau, ce qui peut causer unengorgement du sol (Jutras, en préparation).Sur les terrains en pente, les risques d’érosionaugmentent lorsque les ornières canalisent l’eaude ruissellement, entraînant des conséquencespossibles sur l'habitat du poisson. Finalement,l’orniérage a, dans certains cas, un impact sur laqualité visuelle des paysages (Brais, 1994).

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    tier

    Ornières formées à la suite des opérations de récolte forestière

    1. Portance du sol : capacité du sol à supporter une charge.2. Ornière : trace (de plus de 4 m de long sur plus de 20 cm de profond) creusée dans le sol par le passage de la machinerie.

  • O b j e c t i f 1 – R é d u i r e l ’ o r n i é r a g e

    9

    Régionalisation

    L’orniérage est un problème répandu danscertaines régions du Québec et dans certainesconditions d’opération. Ainsi, dans les régionsoù les sols humides sont très fréquents, commedans le Nord-Ouest du Québec, il est beaucoupplus difficile d’éviter l’orniérage.

    APPROCHE ADOPTÉE

    Depuis quelques années déjà, le MRNFP adéveloppé un indicateur qui permet de mesurerl’orniérage dans l’ensemble des coupes derégénération3 pratiquées au Québec. À partirdes résultats de ce suivi, le Ministère rendcompte de l’état de la situation et établit unprocessus d’amélioration continue de laperformance des industriels forestiers enmatière de réduction de l’orniérage sur leurterritoire de coupe.

    Il importe de souligner que cet indicateur n’estpas suivi dans les coupes partielles, commeles coupes de jardinage, parce que l’orniérage ya été peu observé jusqu’à maintenant et que laméthode de mesure ne s’y prête pas. LeMinistère documentera cet aspect au cours desprochaines années et prendra les mesuresnécessaires, le cas échéant.

    La mesure de l’indicateur consiste à classerl’ensemble des assiettes de coupe4 d’unterritoire donné dans l’une des trois catégoriessuivantes :

    � assiettes de coupe « très perturbées » oùplus de 20 % de la longueur des sentiersd’abattage et de débardage présentent desornières;

    � assiettes de coupe « peu ou nonperturbées » où moins de 20 % de lalongueur des sentiers de débardageprésentent des ornières;

    � assiettes de coupe « moyennementperturbées » où le taux d’orniérage estnotable, mais qui ne peuvent être classées,avec certitude sur le plan statistique, dansl’une ou l’autre des catégories.

    Les superficies qui ont fait l’objet d’une coupe derégénération sont d’abord examinées à l’aide dephotos aériennes. Les résultats sont ensuitevalidés par un échantillonnage sur le terrain. Unbulletin de performance est alors produit pourchacune des unités d’aménagement et cesdonnées peuvent ensuite être compilées àdifférentes échelles. Depuis 1999, le MRNFP aentrepris de dresser des portraits périodiques(une année de récolte sur deux) de la situationde l’orniérage pour chacune des régions duQuébec.

    MISE EN OEUVRE DE L’OBJECTIF

    À partir des résultats antérieurs du suivi del’indicateur, le MRNFP fixera, d’ici octobre 2005,des objectifs d’amélioration continue selon lesconditions locales pour chacune des unitésd'aménagement. L’objectif ultime est qu’aumoins 90 % des assiettes de coupe d’une annéesoient dans la catégorie « peu ou nonperturbée » et qu’aucune assiette de coupe nesoit dans la catégorie « très perturbée ».Les modalités de mise en œuvre, y compris unmécanisme de fixation de cibles, serontdisponibles en avril 2005. Ce mécanismepermettra de déterminer les cibles à intégrer auxPGAF de 2007-2012. Tout d’abord, le MRNFPdéterminera des cibles selon des classes dedifficulté associées aux contraintesbiophysiques. Par la suite, les représentantslocaux du Ministère fixeront les cibles pourchacune des UAF en fonction des échangesavec les bénéficiaires afin de tenir compte desparticularités biophysiques et opérationnelles decelles-ci.De plus, les industriels devront intégrer auPGAF un plan d’action pour atteindre la ciblefixée pour la période quinquennale. Le résultatde cette démarche sera soumis à l’attention detous les participants au processus d’élaborationdes PGAF (article 54 de la Loi sur les forêts).Quant à la population, elle pourra émettre sonavis sur les cibles d'amélioration à la suite dudépôt des plans à l’occasion de la procédured'information et de consultation du public sur lesplans d'aménagement forestier - PICPAF(articles 58.1 à 58.3 de la Loi sur les forêts).

    3. Coupe de régénération : enlèvement d’arbres destiné à provoquer la régénération ou à favoriser la régénération déjà présente. Lacoupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS), la coupe progressive d’ensemencement (CPE), la coupe avec réservede semenciers (CRS) et la coupe par bandes (CB) sont des coupes de régénération.

    4. Assiette de coupe : aire de coupe d’un seul tenant comprise à l’intérieur des limites de séparateurs de coupe.

  • O b j e c t i f 1 – R é d u i r e l ’ o r n i é r a g e

    10

    BIBLIOGRAPHIE

    BRAIS, S., 1994. Impacts des opérationsforestières sur la productivité à long terme desécosystèmes forestiers, Université du Québecen Abitibi-Témiscamingue, Unité de rechercheet de développement forestier de l’Abitibi-Témiscamingue pour le ministère desRessources naturelles du Québec, Direction del’environnement forestier, 75 p.

    DICKERSON, B.P., 1973. Soil compactionafter tree-length skidding in northernMississippi. Soil Sci. Soc. Am. J. 40: 965-966.

    GRIGAL, D.F., 2000. Effects of extensive forestmanagement on soil productivity, For. Ecol.Mgmt. 138: 167-185.

    JUTRAS, S. Avis scientifique concernantl’utilisation du drainage sylvicole visant àremédier aux effets négatifs de l’orniérage,pour le ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs du Québec, enpréparation.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    SCHREIBER, A., J.-P. JETTÉ et I. AUGER,2002. L’orniérage dans les CPRS et dans lesautres coupes de régénération : méthode demesure utilisée en 2001, gouvernement duQuébec, ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs, Direction del’environnement forestier, 37 p.

    SCHREIBER, A., H. L'ÉCUYER et J.-P.JETTÉ. Modalités de mise en œuvre pour deuxobjectifs de protection et de mise en valeur :réduire l'orniérage et minimiser les pertes desuperficie productive, gouvernement duQuébec, ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs (en préparation).

  • 11

    Objectif 2

    Minimiser les pertes de superficie forestière productive

    PROBLÉMATIQUE

    Après certaines opérations forestières, desportions de territoire deviennent impropres à lacroissance des arbres. On parle alors de pertesde superficie forestière productive. Ces pertesrésultent, d’une part, de l’établissement duréseau routier. En effet, à l’exception d’unepartie des chemins construits durant l’hiver, lamajorité des surfaces occupées par les routesconstitue une perte nette de territoire forestierproductif. Bien que l’accès au territoire doiveêtre considéré comme un investissementessentiel à l’aménagement forestier, les pertesde superficie productive qui y sont associéespeuvent être réduites par une planificationoptimale du réseau routier.

    D’autre part, les bouleversements du sol, quirésultent de l’effet cumulatif des travaux deconstruction de chemins, de l’empilement dubois et de la circulation intensive de lamachinerie forestière, entraînent également laperte d’une proportion significative de superficieproductive en bordure du chemin. Ainsi, pour lesterritoires forestiers soumis à un aménagementéquienne, l’exposition du roc ou de couches desol non fertile, la formation de mares d’eau oude boue et l’accumulation de déchets de coupesont les principales perturbations physiquesgraves du sol5 qui causent cette perte desuperficie productive. Quant aux territoiresforestiers soumis à un aménagementinéquienne, c’est la totalité de la bandedéboisée6 en bordure du chemin qui estconsidérée comme une perte de superficieproductive.

    APPROCHE ADOPTÉE

    Dans le but de minimiser les pertes de superficieforestière productive, le MRNFP a mis au pointun indicateur. La surface occupée par leschemins, et celle devenue improductive enbordure de ceux-ci, sont mesurées par rapport àla superficie récoltée annuellement.

    5. Une perturbation physique du sol est considérée comme « grave » lorsqu’elle compromet, de façon incontestable et sur une superficieminimale de 5 m2, la production de matière ligneuse commerciale en vue de la prochaine récolte.

    6. Cette bande est considérée comme improductive car elle sera réutilisée lors de la prochaine récolte (intervalle d’environ 25 ans entre lesrécoltes) et que la matière ligneuse ne pourra y atteindre la maturité.

    Accumulation de débris ligneux

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    Mare d’eau et de boue

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    Exposition de couches de sol non fertile

    Har

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  • O b j e c t i f 2 – M i n i m i s e r l e s p e r t e s d e s u p e r f i c i e f o r e s t i è r e p r o d u c t i v e

    12

    L’évaluation de la perte de superficie forestièreproductive attribuable aux chemins s’effectuedurant la période estivale suivant l’année derécolte. Elle se limite aux sections de cheminsituées à l’intérieur des coupes et utilisées pourla récolte lors d’une même année d’opération.Par conséquent, les chemins construits pouratteindre des massifs forestiers et les sectionsde chemin situées entre les aires de coupe sontexclus.

    Ces exclusions sont justifiées par le fait que cessections de chemin, en particulier les cheminsconstruits pour atteindre des massifs forestiers,varient selon les territoires ou les annéesd’exploitation. Ainsi, restreindre l’évaluation auxchemins situés à l’intérieur des aires de coupepermet de maintenir une base comparable au fildes ans pour évaluer la performance del’opération de récolte. Les chemins exclusseront considérés ultérieurement lorsque la forêtsera récoltée en bordure de ceux-ci.

    Depuis 2002, le MRNFP a entrepris unprogramme de suivi qui couvre l’ensemble desopérations de récolte.

    Régionalisation

    La densité du réseau routier et, dans unemoindre mesure, le degré des perturbationsphysiques en bordure du chemin sontétroitement liés aux caractéristiques physiques(pente moyenne, type et épaisseur du dépôt desurface) d’un territoire. Compte tenu desdifférences régionales, il n’est pas possible defixer un seuil uniforme à l’échelle du Québec.

    MISE EN OEUVRE DE L’OBJECTIF

    À partir des résultats antérieurs du suivi del’indicateur, le MRNFP fixera, d’ici octobre 2005,des objectifs d’amélioration continue pourchacune des unités d'aménagement.

    Tout d’abord, le MRNFP déterminera des ciblesselon des classes de difficulté associées auxcontraintes biophysiques. Par la suite, lesreprésentants locaux du Ministère fixeront lescibles pour chacune des UAF en fonction deséchanges avec les bénéficiaires afin de tenircompte des particularités biophysiques etopérationnelles de celles-ci. Ce mécanismepermettra de fixer les cibles à intégrer auxPGAF de 2007-2012. Les modalités de mise enœuvre, y compris le mécanisme de fixation decibles, seront disponibles en avril 2005.

    De plus, les industriels devront intégrer auPGAF un plan présentant les actions qu’ilsentendent mettre en place, au cours de lapériode quinquennale, pour atteindre la cible àla fin de cette même période.

    Le résultat de cette démarche sera soumis àl’attention des participants au processusd’élaboration des PGAF (article 54 de la Loi surles forêts). Quant à la population, elle pourraémettre son avis sur les cibles d'amélioration àla suite du dépôt des plans à l’occasion de laprocédure d'information et de consultation dupublic sur les plans d'aménagement forestier -PICPAF (articles 58.1 à 58.3 de la Loi sur lesforêts).

    POUR EN SAVOIR PLUS

    L’ÉCUYER, H., 2003. Méthodologie d’évaluationde la perte de superficie productive associéeaux réseaux routiers, gouvernement du Québec,ministère des Ressources naturelles, de laFaune et des Parcs, Direction del’environnement forestier, 24 p.

    SCHREIBER, A., H. L'ÉCUYER et J.-P. JETTÉ.Modalités de mise en œuvre pour deux objectifsde protection et de mise en valeur : réduirel'orniérage et minimiser les pertes de superficieproductive, gouvernement du Québec, ministèredes Ressources naturelles, de la Faune et desParcs (en préparation).

    Mise à nu du roc

    Har

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  • 13

    Objectif 3

    Protéger l’habitat aquatique en évitant l’apport de sédiments

    PROBLÉMATIQUE

    � L’apport de sédiments engendré par leréseau routier

    Les activités d’aménagement forestier quientraînent la mise à nu du sol ainsi que laréduction de sa capacité d’infiltration par l’eauont pour effet d’augmenter le taux d’érosionnaturel en forêt. Il est largement reconnu que cesont les routes et les perturbations physiquesqui leur sont associées qui sont la principalecause de l’érosion dans les forêts aménagées.Lorsque l’érosion entraîne l’apport de sédimentsdans les cours d’eau, elle est susceptible decauser une certaine dégradation de l’habitataquatique. De façon générale, l’introduction desédiments fins dans les cours d’eau a pour effetde diminuer la diversité et l’abondance desespèces aquatiques. Ces sédiments peuvent,entre autres, colmater les frayères et réduire lespopulations d’invertébrés dont se nourrit lepoisson. Ils peuvent aussi réduire l’accès de ce

    dernier aux cours d’eau en diminuant leurprofondeur. L’apport de sédiments peut doncnuire considérablement à la reproduction et à lasurvie d’espèces de poissons dont certaines,comme l’omble de fontaine et le saumonatlantique, ont un rôle socio-économiqueimportant.

    Afin d’éviter l’apport de sédiments dans le milieuaquatique attribuable à la récolte forestière, leMRNFP exige qu’il y ait une bande devégétation riveraine et interdit la circulation de lamachinerie lourde aux abords de tous les coursd’eau forestiers. Cette bande s’avère efficacepour maintenir la stabilité des berges du coursd’eau et pour filtrer les particules provenant duparterre de coupe, mais non celles issues duréseau routier. Quant à ce dernier, des normesde construction de chemins sont appliquées afinde minimiser les risques d’érosion et de protégerces coûteux investissements. Malgré cela,certains problèmes peuvent subsister.

    Érosion des fossés en bordure d’un chemin forestier

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  • O b j e c t i f 3 – P r o t é g e r l ’ h a b i t a t a q u a t i q u e e n é v i t a n t l ’ a p p o r t d e s é d i m e n t s

    14

    Dans ce contexte, un indicateur des casd’érosion7 est proposé, en vue d’être utilisé encomplément à la réglementation actuelle.L’indicateur vise à dénombrer les cas d’érosionqui surviennent le long du réseau routier ayantservi à la réalisation d’activités d’aménagementforestier récentes.

    Dans les faits, le suivi des cas d’érosions’effectue sur la portion du réseau routierprésente sur les territoires récoltés durantl’année qui précède celle du suivi, et ce, quelleque soit l’année de construction des chemins enquestion. Ces chemins correspondent à ceuxinventoriés pour l’indicateur de perte desuperficie forestière productive associée auréseau routier (OPMV 2). Les deux suivis sontdonc effectués simultanément.

    En réalisant le suivi durant la période estivalequi suit l’année de la récolte, on obtient uneimage plus réaliste de la situation puisque lespluies abondantes de l’automne ou la fonte desneiges au printemps, ou les deux, aurontprovoqué, le cas échéant, les cas d’érosion.

    Le portrait local de la situation obtenu grâce ausuivi permettra la mise en place d’unmécanisme de gestion. Celui-ci s’appuie sur undiagnostic distinctif qui vise à cibler les pratiquesforestières à corriger afin de réduire lesproblèmes d’érosion.

    � La hausse des débits de pointe causée parla récolte forestière

    La forêt joue un rôle majeur dans le cycle del’eau. La récolte forestière peut augmenter lateneur en eau du sol, de même que la quantitéde neige au sol et le taux de fonte printanière,qui, à leur tour, peuvent hausser le débit depointe8 d’un cours d’eau. Le réseau routier peutégalement contribuer à cette hausse.

    La hausse des débits de pointe causée par larécolte soulève des inquiétudes, principalementà cause des risques d’érosion du cours d’eau etde dépôt de sédiments qui peuvent en découleret dégrader l’habitat aquatique. Bien que cetteappréhension soit justifiée, ce phénomène auraitgénéralement, selon les spécialistes, peu d’effetsur l’habitat du poisson au Québec.

    Cependant, le MRNFP juge opportun de porterune attention particulière à l’augmentation desdébits de pointe dans l’ensemble des bassinsdes rivières à saumon atlantique, ainsi quedans certains bassins de rivières à ouananicheau Saguenay–Lac-Saint-Jean, et ce, afind’éviter, pour ces espèces, des situationsd’exception au constat général précédent. Eneffet, étant donné l’importance socio-économique et la précarité généralisée oulocalisée de ces espèces, il est nécessaire deprotéger ces rivières contre tout effet potentielde la récolte forestière.

    MISE EN OEUVRE DE L’OBJECTIF

    Cas d'érosion

    Afin de réduire les effets sur l’habitat aquatique,il faut que les cas d’érosion se produisant sur leterritoire aménagé se limitent aux situationsexceptionnelles, c’est-à-dire à celles quiéchappent au contrôle des aménagistesforestiers. À cet effet, l’indicateur de casd’érosion liés au réseau routier sera utilisécomme mécanisme de gestion en complément àla réglementation (RNI).

    À partir des résultats antérieurs du suivi del’indicateur, le MRNFP sera à même de poserun diagnostic. Ce diagnostic permettra, entreautres, de reconnaître les pratiques forestièresqui sont à la source des problèmes détectés lorsdu suivi. Sur la base de ce constat, lesreprésentants locaux du Ministère fixeront, àcompter d’octobre 2005, des ciblesd’amélioration propres à chacune des UAF. Cescibles consisteront à réduire, voire à éliminer,les pratiques forestières déficientes. Par la suite,les industriels devront intégrer, dans les PGAFde 2007-2012, un plan d’action afin de corrigerces pratiques de sorte que les problèmesdétectés localement lors du suivi ne sereproduisent pas à l’avenir.

    Le plan d’action devra aussi comprendre desmesures visant à corriger les cas d’érosiongénérés par les opérations de récolte qui aurontété détectés lors du suivi de l’indicateur. Lestravaux de correction incluront le blocage desprocessus d’érosion actifs (stabilisation des

    7. Un cas d’érosion se définit comme tout déplacement de sol dû à la force érosive de l’eau, qui résulte en un apport récurrent desédiments, même en faible quantité, dans le réseau hydrographique ou en une dégradation importante des infrastructuresroutières empêchant l’accessibilité au territoire.

    8. Débit de pointe : écoulement maximal d’un cours d’eau résultant d’orages et d’averses prolongées ou de la fonte de la neige.

  • O b j e c t i f 3 – P r o t é g e r l ’ h a b i t a t a q u a t i q u e e n é v i t a n t l ’ a p p o r t d e s é d i m e n t s

    15

    surfaces érodées) ainsi que la modification dessituations qui sont à l’origine de ces casd’érosion.

    Les modalités de mise en œuvre, y compris lemécanisme de fixation de cibles, serontdisponibles en avril 2005.

    Le résultat de cette démarche sera soumis àl’attention des participants au processusd’élaboration des PGAF (article 54 de la Loi surles forêts). Quant à la population, elle pourraémettre son avis sur les cibles d'amélioration àla suite du dépôt des plans à l’occasion de laprocédure d'information et de consultation dupublic sur les plans d'aménagement forestier -PICPAF (articles 58.1 à 58.3 de la Loi sur lesforêts).

    Bassins versants et débits de pointe

    � Par ailleurs, en raison de la précarité dusaumon atlantique et de certaines populationsde ouananiche, ainsi que de l'importancesocio-économique de ces espèces, le MRNFPprendra des mesures particulières dans lesPGAF de 2007-2012. Ainsi, il faudra maintenirégale ou inférieure à 50 % la superficiedéboisée9 (récolte, feu, épidémie et chablis)de tout bassin versant10 de rivières à saumonatlantique (figure 6 et tableau 1) et de certainsde leurs tributaires11 dont la superficie estégale ou supérieure à 100 km2. Il en sera demême pour les bassins des rivières àouananiche suivantes au Saguenay–Lac-Saint-Jean (figure 7) :

    � Ashuapmushuan et tributaires auxSaumons, Pémonca et du Cran;

    � Tributaires Ouasiemsca, Micosas, aux Ratset Mistassibi de la Mistassini;

    � Péribonca et tributaire Manouane;� Petite Péribonca.

    Ainsi, sur ces bassins, le risque de perturbationdu milieu aquatique provoqué par uneaugmentation des débits de pointe attribuable àla récolte sera en tout temps maintenu à un trèsbas niveau.

    BIBLIOGRAPHIE

    LANGEVIN, R. et A. P. PLAMONDON, 2004.Méthode de calcul de l’aire équivalente decoupe d’un bassin versant en relation avec ledébit de pointe des cours d’eau dans la forêt àdominance résineuse, gouvernement duQuébec, ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs, Direction del’environnement forestier et Université Laval,Faculté de foresterie et de géomatique, 24 p.

    POUR EN SAVOIR PLUS

    LANGEVIN, R., 2004. Objectif de protection oude mise en valeur des ressources du milieuforestier : Importance au Québec desaugmentations de débits de pointe des coursd'eau attribuables à la récolte forestière,gouvernement du Québec, ministère desRessources naturelles, de la Faune et desParcs, Direction de l’environnement forestier,13 p.

    L’ÉCUYER, H. et R. LANGEVIN. Suivienvironnemental des cas d’érosion sur le réseauroutier annuel au Québec, gouvernement duQuébec, ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs (en préparation).

    L’index des rivières à saumon atlantique et deleurs tributaires, préparé par le MRNFP, peutêtre consulté à l’adresse suivante :www.fapaq.gouv.qc.ca/fr/publications/saumon/saumon_2004_fr.pdf

    9. Superficie déboisée d’un bassin versant : aire équivalente de coupe (AÉC) ou surface cumulative récoltée ou affectée par lesfeux, les épidémies d’insectes et les chablis dans le temps, exprimée sur la base d’une surface fraîchement déboisée au coursde la dernière année par la coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS) et calculée selon la méthode duMRNFP (Langevin, R. et A. P. Plamondon, 2004).

    10. Bassin versant : ensemble du territoire qui contribue à l’écoulement d’un cours d’eau.11. Les rivières à saumon atlantique et les tributaires de ces dernières bénéficiant de cette mesure sont ceux qui sont protégés en

    tout ou en partie par une lisière boisée de 60 mètres, selon la Loi sur les forêts. On peut obtenir la liste complète de ces rivièreset tributaires en consultant l’index des rivières à saumon du MRNFP ainsi que les cartes d’affectation du territoire.

  • 16

    Tableau 1 Liste12 des rivières à saumon atlantique où la superficie déboisée (aire équivalente de coupe) doit être égale ou inférieure à 50 %

    Région 01 – Bas-Saint-Laurent Cap-ChatCascapédiadu Sud-OuestMataneMatapédiaMitisNouvelleOuellePetite rivière CascapédiaRimouskiRistigoucheSainte-Anne

    Région 11 – Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine BonaventureCap-ChatCascapédiaDartmouthde Mont-Louisdu Grand Pabosdu Grand Pabos Ouestdu Petit PabosGrande Rivièrel'Anse à la BarbeMadeleineMalbaie

    Région 02 – Saguenay– Lac-Saint-Jean à Marsdes EscouminsMalbaiePetit SaguenaySainte-MargueriteSaint-Jean

    MarsouiMatapédiaNouvellePetite rivière CascapédiaPetite rivière Port-DanielPort-Daniel

    Région 03 – Capitale-Nationale à Marsdu GouffreJacques-CartierMalbaiePetit SaguenaySaint-Jean

    Port-Daniel du MilieuRistigoucheSainte-AnneSaint-JeanYork

    Région 09 – Côte-Nord à la Loutreà la Patateà l'HuileAguanishau Bouleauaux Anglaisaux Becs-Scieaux Caillouxaux Platsaux Rochersaux SaumonsBellBetsiamites13BoxChicotteDauphinéde la Chaloupe

    de la Trinitédes Escouminsdu Calumetdu Pavillondu RenardFerréeFranquelinGalioteGodboutJupitagonJupiterLavalMaccanMacDonaldMartinMatamecMistassini

    MoisieNabisipiNatashquanPentecôtePetite rivière de la ChaloupePetite riviere de la LoutrePetite rivière de la TrinitéPetite rivière WatshishouPiashtiPigouSainte-MargueriteSainte-MarieSaint-JeanSheldrakeVauréalWatshishou

    Région 12 – Chaudière-Appalaches Ouelle

    12. Cette liste regroupe les rivières à saumon atlantique de l’index du MRNFP, ainsi que les ajouts régionaux apparaissant sur les cartes d’affectation du territoire.13. En raison de la présence d’un barrage hydroélectrique affectant le débit du cours principal de la Betsiamites, le bassin versant de cette rivière n’est pas soumis à la mesure de limitation de la

    superficie déboisée. Seuls les bassins versants des tributaires Boucher et Laliberté, situés en aval du barrage, sont soumis à cette mesure.

  • 17

    Figure 2 Bassins versants des rivières à saumon atlantique où la superficie déboisée (aire équivalente de coupe) devra êtreégale ou inférieure à 50 %

    l'Anse à la Barbe

    Port-Daniel du Milieu

    043-51

    Natashquan

    Aguanus

    Nabisipi

    Saint-Jean

    Petite rivière Watshishou

    Watshishou

    Pias hti

    Jupitagon

    Sheldrake

    au Bouleau

    Pigou

    Matamec

    Mois ie

    aux Rochers

    Pentecôte

    du CalumetPetite rivière de la Trinité

    Mistass ini

    de la Tr ini té

    Godbout

    Franquelin

    aux Anglais

    Lav al

    Betsiamites

    des Es coumins

    à Mars

    Petit Saguenay

    du Sud-Ouest

    Rimous ki

    Mitis

    Matane

    Ris tigouche

    Cap-Chat

    Malbaie

    Ouelle

    Malbaie

    Saint-Jean

    Matapédia

    Sainte-Anne York

    Saint-Jean

    MalbaieGrande Rivière

    du Peti t Pabos

    du Grand Pabos

    du Grand Pabos Ouest

    Port-Daniel

    Petite rivière Por t-Daniel

    Bonaventure

    Petite ri vière Cascapédia

    Cascapédia

    Nouvelle

    du Gouffr e

    Jacques-Cartier

    Saguenay-Lac-Saint-Jean

    Côte-Nord

    Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

    Bas-Saint-Laurent

    Chaudière-Appalaches

    Capitale-Nationale

    Sainte-Marguerite

    Marsoui

    Madeleine

    de Mont-Louis

    Dartmouth

    40 0 40 80 km

    Légende

    Bassin versant de rivière à saumon atlantiquePlans d'eau

    Régions administratives# Municipalités

    Cours d'eau #

    du Renar d

    Jupiter

    MacDonald

    à la Pat ate

    Sa int e- Marie

    aux Bec s-Sc ieaux Cailloux aux Sau mons

    Petite r iviere de la L outre

    Chico tte

    du Pavillo n

    Martin

    Fe rrée

    Ma ccanPetite r ivière de la C haloupe

    de la C halo upe

    Dauph iné Box

    Bell

    à la Lout re

    Galio te

    aux Plat s

    Port- Men ier

    à l'Huile

  • 18

    Figure 3 Bassins et sous-bassins versants des rivières à ouananiche où la superficiedéboisée (aire équivalente de coupe) devra être égale ou inférieure à 50 %

    #

    ##

    #

    #

    SaguenayRoberval Alma

    Dolbeau-Mistassini

    Chibougamau

    LacSaint-Jean

    OuasiemscaauxRats

    duCran

    Pémonca

    auxSaumons

    Manouane

    Mistassibi

    Ashuapmushuan

    Mistassini

    Péribonca

    Petiterivière

    Péribonca

    Micosas

    Bassins versants de tributairede rivière à ouananiche

    Bassins versants de rivière à ouananiche

    Plans d'eau

    Cours d'eau

    # Municipalités

    Légende

    20 0 20 40 60 80 km

  • 19

    La conservation de la diversité biologique

    La conservation de la diversité biologique est unenjeu majeur de l’aménagement durable desforêts (ADF). De par le monde, les autorités enmatière de forêts sont actuellement confrontéesà l’obligation de concevoir des stratégiesd’aménagement qui visent davantage lemaintien de la biodiversité. Ces stratégies sontmises en œuvre en complément àl’établissement d’un réseau d’aires protégées.Le Québec ne fait pas exception en la matière.Un réseau d’aires protégées est en voie d’êtremis en place dans l’ensemble du Québec alorsque les futurs plans généraux d’aménagementforestier (PGAF) s’attaqueront aux principauxenjeux liés à la biodiversité dans les territoiresaménagés.

    Conserver la biodiversité, lors des interventionsforestières, c’est d’abord et avant tout :

    assurer la survie de l’ensemble des espèces et lacontinuité des processus naturels afin demaintenir des écosystèmes fonctionnels dont onpeut continuer à tirer des biens et des servicesvariés, pour le bien-être de la société actuelle etpour celui des générations futures.

    En adoptant cette approche, il devient clair quela question du maintien de la biodiversité ne selimite pas à se préoccuper seulement desespèces menacées ou encore de quelquesespèces vedettes, comme l’orignal ou lesaumon. La tâche consiste plutôt à s’occuper detoutes les espèces, des micro-organismes auxgrands mammifères, en passant par lesinsectes, les champignons, les mousses, etc. Ilest en effet important que tous les élémentsprésents dans un écosystème, même ceux dontnous ignorons l’existence aujourd’hui, soientmaintenus, car ils sont tous susceptibles dejouer un rôle clé dans le maintien de saproductivité et de sa viabilité, ou encore d’êtreutiles à l’homme un jour ou l’autre.

    Pour rendre cette tâche réalisable, leschercheurs, du Québec et d’ailleurs, proposentd'aménager la forêt de manière à y maintenir ouà y restaurer, après la récolte, les écosystèmesforestiers qui la composent. Pour y arriver, il estde plus en plus question de s'inspirer de lanature lorsqu'on intervient dans le milieuforestier. Cette approche, qui se répand dansplusieurs pays, est née du constat que lesopérations forestières créent des paysages quine ressemblent pas nécessairement à ceux qui

    résultent de phénomènes naturels, tels lesinfestations d'insectes ou les feux. Or, plusieursspécialistes croient qu'il faut se rapprocherdavantage de ce type de paysages afin qu’aprèsles opérations forestières, les espècescontinuent de trouver des conditions auxquelleselles sont adaptées et dans lesquelles ellespeuvent vivre et se reproduire.

    Les stratégies d'aménagement doivent doncchercher à reproduire le plus possible lecaractère naturel des paysages forestiers afind’en conserver les principaux attributssusceptibles de constituer une partie de l’habitatdes espèces qui peuplent le territoire. Or, lespaysages naturels sont en perpétuelchangement. Ils sont le résultat combiné deseffets induits, à long terme, par les changementsclimatiques et de ceux occasionnés par lesphénomènes naturels : feux, épidémiesd’insectes, chablis, verglas.

    Les espèces que l’on retrouve aujourd’hui dansnos forêts sont adaptées à ces conditionschangeantes du milieu. Sachant cela, on peutenvisager de modifier les écosystèmesforestiers naturels pour y prélever de la matièreligneuse par exemple, en autant que la forêt,après intervention, demeure dans les limiteshistoriques de variations des paysages modifiéspar les phénomènes naturels.

    C'est en comparant les paysages aménagés auxpaysages naturels qu'il est possible de détecterles principales différences qui risqueraientd'exposer les espèces à un environnementqu'elles n'ont jamais connu. Le MRNFP aprocédé à une telle analyse et a consulté denombreux experts en la matière pour formulerune première liste d'une dizaine d'enjeux14 liés àla biodiversité. Cinq de ces enjeux seronttraduits sous forme d'objectifs dans les PGAF de2007-2012, soit :- le maintien des forêts mûres et

    surannées;- la répartition spatiale des coupes;- la protection de l'habitat des espèces

    menacées ou vulnérables du milieuforestier;

    - le maintien de peuplements de gaulisdenses lors des travaux d'éclaircieprécommerciale;

    - la conservation de bois mort dans lesforêts aménagées.

    14. Enjeu : problème réel ou appréhendé qui fait l'objet d'un certain consensus.

  • 20

    Bien qu'il n'en fasse pas des OPMV, le Ministèrereconnaît l'importance de se préoccuper, dès lesprochains PGAF, de deux autres enjeux liés à labiodiversité soit ceux qui concernent le maintiende la composition végétale et de la structurenaturelle des peuplements. Une orientationministérielle a été émise à cet effet et desactions devront être prévues dans les stratégiesd'aménagement forestier des PGAF de2007-2012 pour au moins 10 % de la superficietraitée annuellement de chacun desregroupements des strates forestièresaménagées de façon similaire (groupes decalcul) pour lesquels des problèmes de cettenature auront été décelés. En outre, le MRNFPa prévu des dispositions, dans la dernièreversion du Manuel d'aménagement forestier(http://www.mrnfp.gouv.qc.ca/publications/forets/amenagement/manuel.pdf), qui visent à faciliterl'expérimentation de traitements sylvicolespermettant de répondre à ces enjeux.

    Enfin, le Ministère continuera, au cours desprochaines années, d’acquérir desconnaissances sur les différents enjeux relatifs àla biodiversité, notamment ceux concernant lemaintien des multiples rôles des milieuxriverains et humides et la prise en compte dela biodiversité dans les plans spéciaux derécupération après une perturbationnaturelle. Il verra à prendre les mesures quis'imposent, le cas échéant.

  • 21

    Objectif 4

    Maintenir en permanence une quantité de forêts mûres et surannées déterminéeen fonction de l'écologie régionale

    PROBLÉMATIQUE

    La raréfaction des forêts mûres15 et surannées16dans les territoires aménagés est unepréoccupation majeure en matière debiodiversité tant à l’échelle nationalequ’internationale. Il s’agit de craintes basées surle fait que ces forêts ont tendance à se raréfieralors même qu’elles constituent desécosystèmes particuliers en vertu des attributsécologiques qui s’y développent avec le temps :gros chicots, gros débris ligneux, arbres à valeurfaunique et étagement de la végétation vivante.

    Au Québec, l’importance des forêts mûres etsurannées a été révélée dans des étudesmenées récemment en Gaspésie, dans laréserve faunique des Laurentides et sur la Côte-Nord, dans de vieilles forêts vierges de sapins etd'épinettes ainsi que dans des forêts mûresissues de coupes (Desponts et al., 2004;Desponts et al., 2002; Bouliane, 2002). Cesétudes ont démontré que certaines espècesd’oiseaux (par exemple, le grimpereau brun),d’insectes, de champignons, de mousses et delichens préfèrent les forêts les plus âgées. Deplus, d’autres résultats ont confirmé que lesvieilles forêts vierges comportent descaractéristiques, tels la présence de bois mort,la structure, le microclimat qui leur est associé,qui sont peu présentes dans les forêts mûresissues de coupes (Desponts et al., 2004;Desponts et al., 2002).

    En s’appuyant sur certaines études qui ontdressé un portrait des paysages forestiersvierges dans plusieurs régions du Québec, il estpossible d’évaluer l’importance qu’occupaientces forêts dans le passé. Selon ces études, lesforêts mûres et surannées représentaient plusde 50 % de la superficie forestière avant qu’ellesne soient modifiées par l’intervention humaine(tableau 2). Cette proportion résulte du régimede perturbations naturelles (feux, épidémiesd'insectes et arbres renversés par le vent) quicaractérise la région étudiée.

    APPROCHE ADOPTÉE

    L’approche adoptée par le Ministère vise àassurer la pérennité de ces écosystèmes dansles paysages aménagés en s’inspirant desportraits historiques disponibles. L’objectif est deconserver une certaine quantité de cesécosystèmes afin qu’ils puissent continuer àjouer leurs rôles écologiques essentiels tout enpermettant une certaine altération desproportions historiques connues.

    L’approche du Ministère consiste à conserver entout temps le tiers des proportions historiquesconnues de forêts mûres et surannées à mêmeles territoires qui seront aménagés dans l’avenir(tableau 2). Basée sur des publicationsscientifiques, cette proportion du tiers du niveauhistorique constitue tout de même un seuild’altération sévère (Leblanc, 1998; Levesque,

    Sapinière montagnarde des Chic-Chocs

    Jean

    -Fra

    nçoi

    s Ber

    gero

    n, M

    RN

    FP

    15. Forêts mûres : peuplements forestiers dont l’âge se situe entre l’âge normalement retenu pour la récolte forestière (âged’exploitabilité absolue) et le début de la mortalité des tiges dominantes (sénescence).

    16. Forêts surannées : forêts dont l’âge se situe entre le début de la mortalité des tiges (sénescence) et le moment où un nouveaupeuplement s’installe.

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    1997). En vertu du principe de précaution, onconsidère ce seuil comme un minimum en deçàduquel on ne peut aller sans engendrer desrisques pour le maintien de la biodiversité(Woodley et Forbes, 1997). Toutefois, si l’ons’appuie sur des expériences similaires menéesau Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique, il semble que ce seuil puisse êtreconsidéré comme suffisant à la fois pour assurerle maintien de la biodiversité et pour maintenirles répercussions socio-économiques à unniveau acceptable.

    Cette approche a permis au Ministère d’établirdes cibles en matière de maintien de forêtsmûres et surannées pour différents territoires ense fondant sur la base écologique dessous-domaines bioclimatiques (tableau 2 etfigure 5 à la fin de cette section).

    Tableau 2 Cibles à atteindre par sous-domaine bioclimatique

    Ciblea Répartition (%)Sous-domainesbioclimatiques

    Proportionhistorique

    (%) (%) Refuges Îlots PratiquesadaptéesPessière àmousses del'Est

    701 23 2 10 11

    Pessière àmousses del'Ouest (100 anset plus)

    572 19 2 10 7

    Sapinière àbouleau blancde l'Est (50 anset plus)

    603 20 2 10 8

    Sapinière àbouleau blancde l'Ouest(100 ans etplus)

    572 19 2 10 7

    Sapinière àbouleau jaunede l'Est (50 anset plus)

    604 20 2 10 8

    Sapinière àbouleau jaunede l'Ouest(70 ans et plus)

    535 18 2 10 6

    Érablière àbouleau jaune 52

    6 17 2 10 5

    Érablière àtilleul 70

    7 23 2 10 11

    a. Cible : tiers de la proportion historique1 : Boucher et al. 2002; 2 : Gauthier et al. 2001; 3 : Leblanc 1998;3-4 : Levesque 1997; 5 : Darveau et al. 2002; 6 : Barrette etBélanger 2002; 7 : Doyon et Sougavinski 2002.

    Le MRNFP entend assurer le maintien de cetteproportion de forêts mûres et surannées parl’utilisation de trois moyens : les refugesbiologiques, les îlots de vieillissement et lespratiques sylvicoles adaptées. Ces trois moyenspermettront d’assurer au minimum unedistribution adéquate de forêts mûres et

    surannées sur l’ensemble du territoire sousaménagement.

    � Les refuges biologiques visent laconservation intégrale de vieilles forêts surune portion de la superficie forestièreproductive d’une unité d’aménagementforestier (UAF). Ils constituent de petitesaires soustraites à l’aménagement forestierqui contribueront aux efforts déployés pouratteindre l’objectif de protection, de l'ordre de8 % de la superficie du territoire du Québec,visé par la Stratégie québécoise sur les airesprotégées. De plus, comme il s’agit de petitessuperficies couvrant une grande diversitéd’écosystèmes sur l’ensemble du territoirequébécois, ce réseau de refuges biologiquesconstituera une plus-value en matière deprotection de la biodiversité. Les refugesbiologiques permettront, entre autres,d’assurer une bonne répartition spatiale desvieilles forêts sur le territoire et une certaineforme de connectivité entre les grandes airesprotégées. Il pourra aussi s’agir d’un élémentintéressant pour les industriels forestiersengagés dans un processus de certificationenvironnementale.

    � Les îlots de vieillissement ont pour but delaisser vieillir des peuplements sur unepériode plus longue que l’âge de récoltenormalement prévu dans un territoiredonné. À titre d’exemple, l’âge de récolte decertains peuplements de sapins, dans leBas-Saint-Laurent, passerait de 60 ans à80-85 ans. Il s’agit, en fait, de s’assurer qu’unepartie des peuplements sont présentssuffisamment longtemps pour développer desattributs liés aux stades de forêts mûres etsurannées. Une fois ce stade atteint et à lasuite d’une période de vieillissement, lespeuplements seront récoltés tout en étantremplacés par d’autres, de manière àmaintenir en permanence une proportionsuffisante de ces peuplements sur le territoire.

    � Les pratiques sylvicoles adaptées visent àrécolter une partie des arbres tout enassurant le maintien de certainescaractéristiques des forêts mûres etsurannées et un retour plus rapide à cesstades de développement. Elles constituenttoutefois un compromis en matière de vieillesforêts puisque seuls les attributs essentiels ysont conservés (voir encadré).

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    Ces pratiques devront permettre deconserver les attributs susceptibles de :

    � servir de refuge à plusieurs espèces pourqu’elles puissent se perpétuer après larécolte et ainsi recoloniser le site plusrapidement;

    � maintenir la complexité de la structure àl’intérieur du futur peuplement;

    � favoriser la dissémination et ledéplacement des espèces dans lespaysages aménagés.

    Parmi les traitements sylvicoles actuellementutilisés, certains visent le maintien d’unecertaine proportion du couvert forestier (stratesarbustives et arborescentes). En ajoutant à cestraitements des prescriptions qui concernent lemaintien de gros chicots, d’arbres à valeurfaunique et de gros débris ligneux, il seraitpossible que les peuplements issus de cescoupes puissent contenir certains des attributsessentiels permettant de jouer les rôlesécologiques des forêts mûres et surannées.Concrètement, il faudra s'assurer de réaliser destraitements qui permettent de conserver unedensité minimale du couvert forestier aprèsintervention (de l’ordre de 40 %), de mêmequ’une quantité suffisante des attributs décritsdans l'encadré ci-dessus, sur des superficiesprédéterminées.

    Selon les caractéristiques des peuplements,plusieurs traitements, après avoir été bonifiés,

    pourraient être utilisés, dont la coupe avecprotection des petites tiges marchandes(CPPTM), la coupe progressived’ensemencement ou la coupe de jardinage, demême que l’expérimentation de nouveauxtraitements, au moyen d’un protocole d’entente,comme le prévoit le Manuel d’aménagementforestier.

    MISE EN OEUVRE DE L’OBJECTIF

    Compte tenu de l’historique d’exploitation ou dela structure d’âge naturelle de la forêt danscertaines régions, le maintien à court terme dutiers de la proportion historique de forêts mûreset surannées se traduirait, dans plusieurs cas,par une baisse importante de la possibilitéforestière. Par conséquent, dans le but demaintenir cet effet à un niveau acceptable parpériode de cinq ans, une mise en œuvreprogressive sera réalisée, pour des raisonssocio-économiques régionales.

    Des mesures seront adoptées dès l’entrée envigueur des PGAF de 2007-2012. Elles aurontcomme objectif d’intégrer aux stratégiesd’aménagement forestier le maintien du tiersdes forêts mûres et surannées le plusrapidement possible.

    Pour les PGAF de 2007-2012, les mesuressuivantes seront mises en œuvre :

    � sur le territoire de chacune des UAF, procéderà la mise en place de refuges biologiquessur 2 % du territoire forestier productif dechaque UTR, afin d’assurer une bonnerépartition spatiale de ces refuges et unecertaine forme de connectivité entre lesgrandes aires protégées;

    � à partir du portrait actuel des forêts mûres etsurannées réalisé par le MRNFP danschacune des UAF, mettre en œuvre différentsscénarios d’implantation des îlots devieillissement déterminés en fonction d’un effetjugé acceptable (figure 4). À ce titre, unpremier pas vers l’atteinte de la cible de 10 %d’îlots de vieillissement sera franchi par lamise en place de :

    - 3 % d’îlots de vieillissement dans 27 UAF(37 %);

    - 5 % d’îlots de vieillissement dans 17 UAF(23 %);

    Attributs essentiels des forêtsmûres et surannées

    Les chicots : arbres morts sur pied de plus de10 cm de diamètre à hauteur de poitrine (DHP).

    Les arbres à valeur faunique : arbres vivants oupartiellement morts de plus de 10 cm de DHPqui présentent des caractéristiquesindispensables (cavités, cime bien développée,tiges dépassant le couvert, etc.) pour diversorganismes.

    Les débris ligneux : tiges mortes au sol de plusde 10 cm de diamètre.

    La structure du peuplement : il s’agit del’arrangement des trois éléments précédentscombiné à l’étagement varié de la végétationvivante (arbres et arbustes de différenteshauteurs), au sein d’un peuplement.

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    - 8 % d’îlots de vieillissement dans 6 UAF(8 %);

    - 10 % d’îlots de vieillissement dans24 UAF (32 %);

    � réaliser au moins le tiers de la cible fixée pourles pratiques sylvicoles adaptées(tableau 2). Les différents intervenantspourront ainsi se familiariser avec cespratiques et en intégrer de nouvelles à mesurequ’elles seront reconnues par le Ministèrecomme des traitements qui permettent deconserver des attributs de vieilles forêts.

    La participation des parties prenantes auprocessus d’implantation des refugesbiologiques, des îlots de vieillissement et despratiques sylvicoles adaptées dans les PGAF de2007-2012 se fera à l’aide des mécanismes departicipation en place (article 54 de la Loi sur lesforêts).

    Pour les PGAF de 2012-2017 et ceux quisuivront, une décision sera prise sur l’atteinte dela cible dans le temps. Cette décision sera alorsinfluencée par le contexte économique, socialou environnemental qui aura cours à cemoment. Elle tiendra compte, entre autres, desnouvelles connaissances en matière deconservation de la biodiversité, du rythmed'implantation des aires protégées et descontextes socio-économiques régional, nationalet international.

    APPROCHE GLOBALE

    Par ailleurs, le Ministère réalisera d’ici 2009un bilan de la présence des vieilles forêts surle territoire, y compris celles situées àl’intérieur des aires protégées. Cette analysedu territoire sera effectuée à partir d’undécoupage écologique approprié et permettraune approche globale en matière de maintien dela biodiversité. Il sera alors possible d’évaluer lacontribution du territoire soustrait àl’aménagement forestier pour ce qui est desforêts mûres et surannées. Cette contributionpourra alors être comptabilisée dans l’atteinte dela cible fixée pour chacune des UAF comprisesà l’intérieur de la zone d’analyse.

    Enfin, le Ministère examinera la possibilité deconsidérer l’ensemble des groupementsd’essences au moment de l’intégration desîlots de vieillissement dans les PGAF de2012-2017. En s’appliquant à l’ensemble duterritoire forestier productif accessible, cette

    mesure fera en sorte que les îlots devieillissement compteront davantage dans lecalcul du tiers de la proportion historique devieilles forêts.

    BIBLIOGRAPHIE

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    DARVEAU, M., É. ALVAREZ, G. HÉTU et C.LATENDRESSE, 2002. Développement d’unprocessus d’implantation d’indicateurs debiodiversité et de productivité forestière dans uncas-type de certification : rapport 2001. Présentéau ministère des Ressources naturelles duQuébec, Direction régionale de la Mauricie et duCentre-du-Québec, 33 p.

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    GAUTHIER, S., A. LEDUC, B. HARVEY, Y.BERGERON et P. DRAPEAU, 2001. Lesperturbations naturelles et la diversitéécosystémique. Nat. Can. 125: 10-17.

    LEBLANC, M., 1998. La sapinière vierge de laForêt Montmorency et de sa région : une forêtboréale distincte. Mémoire de maîtrise. Facultéde foresterie et de géomatique, Université Laval,Québec, 145 p.

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    POUR EN SAVOIR PLUS

    LEBLANC, M. et S. DÉRY, 2003. Lignesdirectrices pour l’implantation des refugesbiologiques, gouvernement du Québec,ministère des Ressources naturelles, de laFaune et des Parcs, Direction del’environnement forestier, 20 p.

    LEBLANC, M. et S. DÉRY, 2003. Lignesdirectrices pour l’implantation des îlots devieillissement – Partie I – Intégration aux calculsde possibilité forestière, gouvernement duQuébec, ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs, Direction del’environnement forestier, 25 p.

    DÉRY, S. et M. LEBLANC, 2004. Lignesdirectrices pour l’implantation des îlots devieillissement – Partie II – Intégration à laplanification forestière, gouvernement duQuébec, ministère des Ressources naturelles,de la Faune et des Parcs, Direction del’environnement forestier, 12 p.

    DÉRY, S. et M. LEBLANC, 2003. Lignesdirectrices pour la mise en œuvre des pratiquessylvicoles adaptées, gouvernement du Québec,ministère des Ressources naturelles, de laFaune et des Parcs, Direction del’environnement forestier, 8 p.

    MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES,DE LA FAUNE ET DES PARCS, 2003. Manueld’aménagement forestier, 4e édition.

    Le Manuel d’aménagement forestier peut êtreconsulté à l’adresse suivante :http://www.mrnfp.gouv.qc.ca/publications/forets/amenagement/manuel.pdf

  • 26

    Figure 4 Scénarios proposés pour la mise en œuvre des îlots de vieillissement dans les PGAF de 2007-2012 pour chacune desUAF (contours en date du 13 juin 2003)

    025-51

    093-51 094-51

    097-51

    027-51

    083-51

    024-52

    085-51

    074-51

    064-51

    043-51

    042-51

    094-52

    084-51

    081-52

    043-52

    023-52

    093-52

    024-51

    071-52 041-51

    073-52

    022-51

    112-55

    033-51

    081-51 073-51

    087-51

    086-51

    086-52

    082-51

    062-52

    023-51

    112-56

    095-51

    111-53

    071-51

    012-53

    026-51

    062-51

    011-51

    012-54

    031-51

    061-52

    064-52

    011-52

    012-51

    072-51

    112-57

    035-51

    111-54

    061-51

    051-51

    034-51

    111-51

    111-54

    012-52023-52

    031-53

    031-52

    093-51

    093-51

    093-52

    093-52

    093-52093-52

    111-52

    087-51

    086-63

    086-66

    026-61

    026-63

    026-64

    026-66

    026-65

    087-62087-63

    084-62

    086-64

    086-6

    5

    087-64

    085-62

    026-62

    026-61

    026-62

    49°49°

    50°

    48°

    51°

    45°

    47°

    52°

    46°

    49°

    50°

    51°

    52°

    48°

    47°

    46°

    45°

    80° 76° 72° 68° 66°70°74°78°

    78° 76° 74° 72° 70° 68° 66°

    100 0 100 200

    kilomètres

    10 % d'îlots de vieillissement

    8 % d'îlots de vieillissement

    5 % d'îlots de vieillissement

    3 % d'îlots de vieillissement

    Scénarios

  • 27

    Figure 5 Découpage des sous-domaines bioclimatiques

    !

    !

    !

    !!

    !

    !

    !

    Chibougamau

    Rouyn-Noranda

    Mont-Laurier

    Sept-Îles

    Baie-ComeauGaspé

    Québec

    Montréal

    Zone tempérée nordique

    Est Ouest

    Est Ouest

    Zone boréale

    Sapinière à bouleau blanc

    Pessière à mousses

    Pessière à lichens

    Sapinière à bouleau jaune

    Érablière à bouleau jaune

    Érablière à tilleul

    Érablière à caryer cordiforme

  • 28

    Objectif 5

    Développer et appliquer des patrons de répartition spatiale des coupes adaptés àl’écologie régionale et socialement acceptables

    PROBLÉMATIQUE

    La répartition spatiale des coupes est depuislongtemps un enjeu majeur de l’aménagementforestier. Au Québec, elle a été jusqu’à présentrégie par voie réglementaire (Règlement sur lesnormes d’intervention dans les forêts dudomaine de l’État (RNI)). Depuis une quinzained’années, les dispositions touchant la répartitionspatiale des coupes ont grandement évolué.D’abord, la taille des coupes d’un seul tenant aété réduite. Par la suite, pour répondre auxinquiétudes de la population et desgestionnaires de la faune en ce qui concerne lajuxtaposition des parterres de coupe, un premierconcept de dispersion des coupes et demaintien de la forêt résiduelle a été introduitdans le RNI en 1996. Dans cette même optique,le MRNFP a ajouté, en 2003, à laréglementation actuelle, un patron de coupeappelé « coupe en mosaïque17 ».

    Jusqu’ici, ces changements ont surtout étéguidés par des préoccupations d’acceptabilitésociale ou par le souci de maintenir l’habitat dequelques espèces recherchées comme gibier.Même si ces préoccupations doivent demeurer,la question de la biodiversité oblige le Ministèreà aborder la répartition spatiale des coupesdans une perspective plus globale.

    Répartition spatiale et biodiversité

    Lors de la planification des interventionsforestières, des décisions sont prises sur la tailledes coupes, leur forme et leur distribution sur leterritoire et, de ce fait, sur la quantité de forêtrésiduelle. Ces décisions non seulementfaçonnent le paysage immédiatement après lacoupe, mais déterminent aussi l’arrangementdes forêts pour toute la durée de la vie desfuturs peuplements.

    Sur le plan de la biodiversité, la nouvelleorganisation spatiale des écosystèmes quirésulte de ces choix modifie l’habitat del’ensemble des espèces qui vivent sur leterritoire. Cette transformation agit de différentes

    façons :

    - La taille des coupes détermine directement lataille des habitats. Certaines espèces ontbesoin de grands peuplements alors qued’autres préfèrent un environnement plusmorcelé, offrant abri et nourriture à proximité.

    - La forme irrégulière des peuplements peutcréer un type de milieu bien particulier (milieude bordures) qui répond aux besoins decertaines espèces.

    - L’organisation spatiale des peuplements peutaffecter la capacité des espèces à se déplacersur le territoire.

    Quelles sont les appréhensions?

    Les espèces du Québec ont constamment subi,à travers les siècles, l’effet des perturbationsnaturelles telles que les feux, les épidémiesd’insectes et les arbres renversés par le vent(chablis). Comme elles ont pu survivre à ces« grands dérangements », on peut déduirequ’elles sont adaptées à ce genre demodification du milieu.

    La principale appréhension concerne le fait queles patrons de coupe actuels ne reproduisentpas toujours des paysages aussi naturels etdiversifiés qu’il serait possible de le faire. Unpatron de coupe adéquat devrait laisser surplace une forêt résiduelle qui ressemble à celleépa