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Sommaire
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 2I - De l’histoire de la macroéconomie ............................................................................... 2II- La distinction micro-macroéconomie ........................................................................... 4III- Objectifs de la macroéconomie ................................................................................... 5IV- Macroéconomie et modélisation ................................................................................. 5V- Macroéconomie et politiques économiques ................................................................. 7
CHAPITRE I– DESCRIPTION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE ...................................... 11I- Les agents économiques .............................................................................................. 12II- Les opérations économiques ...................................................................................... 14III- Les comptes économiques ........................................................................................ 20
IV- Les agrégats. ............................................................................................................. 25V- Les tableaux d’opérations financières(TOF) .............................................................. 30VI- Le tableau économique d’ensemble (TEE) ............................................................... 31VII- Le circuit économique ............................................................................................. 33
Chapitre II– LA FONCTION DE CONSOMMATION ........................................................... 34I- La fonction de consommation keynésienne ................................................................. 34II- Consommation et choix intertemporel ....................................................................... 37III- La théorie du revenu permanent ................................................................................ 43IV- La théorie de cycle de vie ......................................................................................... 48IV- La théorie de revenu relatif ....................................................................................... 50
CHAPITRE III– LA FONCTION D’INVESTISSEMENT ..................................................... 51
I- Définition ..................................................................................................................... 51II- La décision d’investissement au plan microéconomique ........................................... 52-III- Fonction macroéconomique d’investissement ......................................................... 57IV-. Investissement et débouchés : modèles d’accélération ............................................ 61III- La théorie néoclassique d’investissement ................................................................. 74
CHAPITRE IV– LA FONCTION DE DEMANDE DE MONNAIE....................................... 80I- Définition de la monnaie ............................................................................................. 81II- La demande de monnaie dans le courant quantitativiste ............................................ 83
CHAPITRE V– REVENU, TAUX D'INTÉRÊT ET MONNAIE : LE MODÈLE IS-LM ...... 93I- Equilibre sur le marché des biens et services : relation revenu- taux d'intérêt ............ 93II- La relation revenu-taux d'intérêt sur le marché de la monnaie: la courbe LM ........... 98III- Equilibre simultané sur les marchés de biens et service et de la monnaie .............. 105IV- Politiques budgétaire et monétaire .......................................................................... 107
Liste des figures ...................................................................................................................... 115Liste des tableaux .................................................................................................................... 115Table des matrières ................................................................................................................. 115
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INTRODUCTION GENERALE
L’un des principaux objectifs de la théorie économique est d'expliquer le fonctionnement
de l'économie dans son ensemble. Pour cela, il y a lieu de s'intéresser à des grandeurs globales
telles que : production totale de la nation, emploi des facteurs de production ou encore niveau
général des prix.
Or toutes ces grandeurs sont composées d'un très grand nombre de comportements
individuels et en tirant des conclusions générales, il n’est pas possible pour l’économiste de
s’intéresser à tous ces comportements et d’analyser au départ les décisions prises par chaque
individu. Il faut alors ramener le problème à des dimensions raisonnables, en le simplifiant
grâce à une « agrégation ». Cette dernière consiste en un regroupement de millions de
produits et de milliers d'agents économiques qui les fabriquent en un petit nombre de
catégories suffisamment homogènes.
Etymologiquement, macro vient du grec «makros» qui veut dire grand et par opposition
micro de «mikros».
I - De l’histoire de la macroéconomie
L'analyse macroéconomique envisage d’étudier les phénomènes d'un point de vue global.
Elle simplifie la réalité complexe en utilisant un petit nombre de grandeurs entre lesquelles
s'établissent des relations caractéristiques. Elle concerne essentiellement les problèmes du
produit ou du revenu national, de l'emploi, de la consommation et de l'investissement, de la
balance des paiements ainsi que du niveau général des prix.
Cette méthode n'est pas nouvelle. Elle a été utilisée en France au XVIIIème siècle par
l’école des physiocrates ; le tableau économique de François Quesnay (1758) qui était le
premier grand modèle de circuit économique global.
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Vers la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, les économistes de l’école
classique anglaise (SMITH 1776, MALTHUS 1798, RICARDO 1871, STUART MILL 1848 )1
étudient en termes globaux l'évolution de l'économie et décrivent les mécanismes qui
conduisent vers «l'état stationnaire».
De même Karl MARX, dans son «CAPITAL» publié en 1867, procède à une analyse
macroéconomique en étudiant les lois de l'évolution du capitalisme et l'influence de
l'accumulation du capital sur le taux de profit, le chômage et les crises économiques.
Après une éclipse au cours de la période de 1870-1930, période marquée par l'évolution de
l'analyse microéconomique d'inspiration marginaliste ou néoclassique avec Léon WALRAS
(français 1834-1910) et Alfred MARCHAL2 (anglais 1842-1924), la macroéconomie prend unnouveau départ sous l'impulsion des travaux de l'économiste anglais Jean Ménard KEYNES
(1883-1946) plus particulièrement dans sa « théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la
monnaie » (1936). Keynes a montré que l'économie peut fonctionner durablement avec un
niveau de chômage important, il a justifié l'intervention de l'Etat. Le keynésianisme s'est
imposé au cours des années 1950 et 1960, mais il n'a jamais pleinement convaincu les
partisans de l'approche néoclassique, ni les auteurs marxistes.
Au cours des années 1970, la croissance s’est ralentie, le chômage s'est développé et
l'inflation s’est accélérée ce qui était la preuve à une apparente impuissance des politiques
keynésiennes à mettre fin à la crise. Ainsi, la situation favorisait les critiques néoclassiques
sous forme de théorie monétariste. Ce contexte favorisait l'apparition de la nouvelle école
classique et le développement, au cours des années 70-80, de la théorie des « anticipations
rationnelles ».
Sous cette impulsion, l'analyse macroéconomique continue à changer et les consensus
d’économistes sont plus que jamais nuancés. Si à la fin des années 1970 on débattait encore la
question de savoir si la politique budgétaire est plus efficace que la politique monétaire pour
agir sur l'activité économique, sur le chômage et sur l'inflation, à la fin des années 1980, au
contraire, le problème à l'ordre du jour concerne l'opportunité même de l'intervention publique
et la possibilité de la «désétatisation».
1 Les dates correspondent à l’apparition des œuvres les plus importantes des auteurs.2
A ne pas confondre avec le général et politicien américain George Marshal (1880-1959) prix Nobel de la paixen 1953.
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Aujourd’hui, la macroéconomie trouve pour elle un vaste domaine de recherche basée sur
l’explication des hypothèses formulées de façon ad-hoc lors des constructions théoriques de
l’orthodoxie classique et keynésienne. A cet effet les études macroéconomiques invoquaient
le plus souvent les méthodes de raisonnement microéconomiques, telles que : la rationalité
individuelle, la qualité de l’information, la concurrence…
II- La distinction micro macroéconomie
Traditionnellement, on disait que l'analyse microéconomique étudie les comportements
individuels alors que l'analyse macroéconomique étudie le comportement de l'ensemble d'une
économie. Ainsi, de ce point de vue, la distinction tient à séparer entre les systèmes étudiés
des deux disciplines.
Toutefois, depuis les années 1980, l'analyse macroéconomique emprunte de plus en plus à
l'analyse microéconomique et il y a tendance à construire la théorie macroéconomique sur un
fondement microéconomique. Des affirmations et des hypothèses, considérées dès lors
évidentes, adoptées dans des modèles macroéconomiques, leurs pertinences et validités sont
devenues à consolider par des études microéconomiques partant du comportement individuel.
On constate donc une interaction de plus en plus forte entre les analyses micro etmacroéconomique.
Cependant, le passage de la microéconomie à la macroéconomie pose certaines difficultés,
bien que les agrégats soient la somme des quantités individuelles. En réalité, plusieurs
propositions sont vraies à l’échelle des individus mais pas tout à fait si l'on considère le
système économique dans son ensemble.
Par exemple, tout individu ayant un compte en banque peut facilement obtenir de l'argentliquide en raison de la provision qu’il détient, mais si d’un coup les titulaires de comptes
bancaires réclament simultanément toute la liquidité, la banque risque de faire faillite. De
même, il est toujours avantageux pour chacun d’entre-nous de «faire des économies»,
toutefois un tel comportement, si généralisé, risque de bloquer l’économie car il implique une
demande globale très faible et une crise de surproduction.
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La nouvelle approche distingue l'analyse macroéconomique par un champ d'analyse qui lui
est propre et qui porte sur un ensemble spécifique d'objectifs et de questions d'études. Traiter
des questions de chômage, de croissance, d'inflation, d'endettement, de cycle... ainsi que des
instruments que l'Etat peut utiliser pour réaliser ses objectifs de politique économique, voilà
en quoi consiste l'analyse macroéconomique.
III- Objectifs de la macroéconomie
Dans le cadre de son analyse, la macroéconomique poursuit trois objectifs essentiels.
Premièrement, il s’agit de déterminer les facteurs les plus importants permettant
d'expliquer le comportement des groupes. Il s'agit d'étudier les relations entre lesprincipales variables afin de voir s'il existe des rapports stables, voire des lois, entre ces
variables ? Quelles sont, par exemple, les relations entre la consommation et le revenu ?
L'investissement et l'emploi ?
Deuxièmement, il est question d'analyser les mécanismes régissant les principaux
déséquilibres qui peuvent apparaître entre les agrégats soit par exemple inflation, chômage,
déficit des échanges extérieurs et d'en chercher les causes.
Troisièmement, le but est d'étudier les moyens d'atteindre certains objectifs fixés par la
société, notamment l'équilibre entre les agrégats, soit par exemple : stabilité des prix ;
plein-emploi ; équilibre extérieur ; croissance. L'analyse de ces moyens et du ressort des
politiques économiques.
Par définition un agrégat est une grandeur statistique calculée par sommation et reflétant
une caractéristique de l'activité économique.
IV- Macroéconomie et modélisation
Un modèle économique peut être à caractère macroéconomique ou bien à caractère
microéconomique. S'inspirant des objectifs de chaque discipline, le premier type de modèle a
pour but d'indiquer si l’économie s'engage dans la voie de l'inflation ou de la déflation, éclaire
le problème de taux de croissance dans l'économie et tient compte des quantités globales, soit
le produit national, revenu national...
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Quant aux modèles microéconomiques, ils s'intéressent plutôt aux problèmes relevant de
l’efficience économique au plan individuel (firme, consommateur).
Généralement, le modèle se présente comme une construction simplifiée de la réalitééconomique basée sur des hypothèses fondamentales. Un modèle est destiné d’abord à
expliquer et ensuite à agir sur la réalité qu’il est entrain d’étudier. Le modèle permet de
montrer comment les phénomènes économiques s'articulent et interagissent de entre eux à
l’aide d’une représentation symbolique formalisée. On distingue trois types de modèles.
1. Les modèles descriptifs : ils fournissent une représentation simplifiée mais complète de
l'évolution économique d'une société donnée pendant une période donnée sous un aspect
chiffré.
2. Les modèles explicatifs : ils permettent de comprendre les enchaînements essentiels des
phénomènes observés, en mettant en évidence les mécanismes économiques.
3. Les modèles prévisionnels : ils servent à projeter dans le futur certains renseignements
du passé récent, compte tenu du contexte économique actuel. Ces modèles sont utilisés par
les politiques de planification.
Le modèle est constitué par une série d'équations simultanées exprimant des relations
existant entre des variables économiques. Celles-ci sont de deux sortes : variables dites
indépendantes, «exogènes» ou explicatives considérées comme déterminées en dehors du
modèle (Exemple : le mouvement démographique, pluviométrie, politique
gouvernementale…) et des variables dites dépendantes, «endogènes» ou à expliquer,
déterminées par le jeu des différents éléments constitutifs du modèle (Exemple : prix, salaires,
emploi ...)
Les liaisons entre les variables sont décrites par des équations qui peuvent être de plusieurs
types.
1. Les équations de définition ou d'identité : elles se bornent à définir une variable
(Exemple: le revenu = la consommation + l'épargne).
2. Les équations techniques : elles correspondent aux fonctions de production indiquant
la relation entre les quantités de facteurs et les quantités de produits.
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3. Les équations de comportement : elles expriment des réactions de groupes d'agents
économiques à l'égard de certains phénomènes (Exemple : fonction de consommation,
d'offre de travail, de demande de monnaie ...)
V- Macroéconomie et politiques économiques
La macroéconomie, atteint à ce niveau le stade ultime de son analyse à savoir apporter ou
proposer des solutions aux problèmes étudiés. Pour cela, la macroéconomie propose des
moyens cohérents permettant de réaliser les impératifs d'un plan déterminé. Il s'agit en fait, de
la politique économique, celle-ci est l'ensemble des interventions des pouvoirs publics dans
l'économie caractérisée par la hiérarchie des objectifs poursuivis et le choix des instruments
mis en œuvre pour les atteindre.
Malgré leur diversité, les politiques économiques s'inspirent de deux courants principaux
de pensée : le libéralisme et le keynésianisme. Face à un même objectif, chaque type de
politique propose des instruments spécifiques (par exemple : une politique de l'emploi peut se
référer soit à une explication du chômage par l'insuffisance de la demande en cas du
keynésianisme, soit par l’insuffisante flexibilité du marché du travail en cas de théorie
classique).
La politique économique trace dans tous les cas certains objectifs prioritaires à savoir : la
croissance économique, la minimisation du chômage, la maîtrise de l’inflation, l'équilibre des
échanges extérieurs.
Il est à noter qu'il est impossible d'atteindre tous les objectifs simultanément, il est alors
recommandé de consacrer à chaque objectif un instrument. On distingue entre deux types de
politique économique : la politique structurelle et la politique conjoncturelle.
V-1– Politique structurelle
Elle vise une modification profonde du fonctionnement de l'économie, tend à modifier les
institutions et les comportements des agents économiques. A partir de la deuxième guerre
mondiale, les gouvernements dans les pays occidentaux ont multiplié les mesures structurelles
visant à limiter les mécanismes du marché par des interventions publiques ( nationalisation,
planification, réglementation des marchés et des relations de travail, protection sociale...).
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La crise économique des années soixante-dix quatre-vingts a donné un nouvel élan aux
politiques d'action sur les structures, principalement dans le sens d'une réactivation du jeu du
marché parce que cette crise reflétait une inadaptation des structures économiques et un
essoufflement de la conjoncture : chômage + inflation + stagnation. On cite les nouvelles
politiques de :
- protection du consommation et de la libération des prix ;
- flexibilité des emplois et d'incitation à la formation ;
- modernisation des banques et de marchés financiers (création de nouveaux produits et de
nouveaux marchés).
V-2– La politique conjoncturelle
Elle a une portée à court terme et vise à orienter l'activité économique dans le sens jugé
souhaitable : soutenir l'emploi, limitation de l'inflation, réduction du déficit extérieur...
Elle vise le rétablissement des équilibres majeurs sans pour autant avoir la prétention ou la
possibilité de tous les atteindre : le choix est fait en fonction de la situation de l'économie
nationale et des objectifs politiques des parties du pouvoir.
Dans leur diversité, les politiques conjoncturelles peuvent être ramenées à l'opposition
entre politique de rigueur (stop) et politique de relance (go).
-a- Politiques dites de relance
Elles sont d'inspiration keynésienne. Elles privilégient les objectifs de stimulation de la
croissance et de lutte contre le chômage. Les moyens sont :
– politiques de développement des revenus soit les transferts, les salaires, les revenus des
ménages ;
– politiques budgétaires supportant un déficit de budget de l'État pour stimuler la
demande ;
– politiques monétaires assurant la progression des crédits et de la masse monétaire et la
réduction du taux de l'intérêt.
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Ce type de politique a des effets positifs sur l’activité économique, l'emploi et sur le revenu
des ménages, mai il peut favoriser des poussées inflationnistes et peut aboutir à une
dégradation de l'équilibre extérieur, en raison du progrès des importations.
-b- les politiques de rigueur
Elles privilégient la lutte contre l'inflation, l'assainissement financier et la réduction de
déficit extérieur. Elles impliquent le plus souvent le freinage de la croissance donc de la
demande. Les moyens sont :
– la rigueur salariale, le ralentissement de la hausse des coûts et de la demande ;
– l'équilibre ou l'excédent du budget de l'état afin de limiter les effets inflationnistes dudéficit et le poids de la dette publique ;
– politique monétaire restrictive en limitant les crédits et en augmentant les taux d'intérêt.
Les avantages des politiques de rigueur sont sensibles au niveau de la stabilité des prix, de
l'équilibre extérieur et des résultats des entreprises. Cependant, elles peuvent avoir des effets
dépressifs sur l'emploi, le pouvoir d'achat des ménages et la production.
La macroéconomie étudie les phénomènes économiques ayant rapport au bien être collectif
et envisage d’expliquer et de résoudre les problèmes selon des cadres théoriques appropriés.
Les différents compartiments de ce cours et leurs enchaînements suivront l’ordre selon lequel
les instruments de l’analyse économique sont invoqués par le raisonnement
macroéconomique. C’est dans cette logique qu’un premier chapitre est consacré à l’étude des
techniques de mesure et de description de l’activité économique selon un langage codifié et
standard. Il est question de présenter quelques techniques de comptabilité nationale en
insistant sur les différentes méthodes d’élaboration d’agrégats et de soldes macroéconomiquesde base.
En deuxième chapitre, il est question de s’intéresser au comportement global de
consommation. Loin de poser le problème dans un cadre d’équilibre macroéconomique
global, l’objectif est d’étudier les fondements microéconomiques et de passer en revue les
principales théories de consommation globale.
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Le troisième chapitre, s’intéresse à la fonction d’investissement. Il s’agit d’étudier le
comportement global d’investissement matériel et non de portefeuille. L’investissement, en
même temps qu’il soit une composante de la demande globale, il est un paris les déterminants
de l’offre dans la mesure où il entretient, élargit et modernise les capacités de production. Ces
deux effets seront distingués et étudiés selon les deux principaux courants de la pensée
économique, à savoir keynésien et néoclassique.
Une troisième fonction de comportement, après la consommation et l’investissement, sera
étudiée en chapitre quatre. Il s’agit de la demande de monnaie. La monnaie n’est plus
assimilée à un simple lubrificateur qui facilite le fonctionnement des différents rouages de
l’économie. Elle est cela mais en plus elle peut être source de valeur. Les motifs de demande
de monnaie ont évolué parallèlement à ses nouvelles fonctions. C’est fondamentalement cette
évolution qui sera décrite dans le cadre de ce chapitre.
Le cinquième chapitre aborde l’étude de l’équilibre macroéconomique global en essayant
de monter les différents éléments du puzzle déjà constitué, à savoir les équations d’équilibres
et d’identité comptable ; la consommation ; l’investissement et la demande de monnaie.
L’équilibre macroéconomique global est envisagé en économie fermée. La dynamique de cet
équilibre sera examinée en introduisant l’utilisation d’instruments de politiques économiqueselon les modèles keynésien et classique.
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Chapitre I
Description de l’activité économique
La comptabilité nationale vise à représenter l'économie tout entière sous une forme
simplifiée. Elle fournit une maquette de l'économie nationale qui permet de décrire de façonexhaustive l'ensemble des opérations économiques essentielles de l'activité nationale telles
que : production, répartition, consommation...
La comptabilité nationale enregistre des flux qui ont effectivement circulé dans l'économie
nationale, elle est donc, comme toute comptabilité, rétrospective. Elle peut tout de même
servir des études prospectives et fournir, grâce à la projection des éléments fondamentaux,
une représentation cohérente et équilibrée de l'avenir. En même temps qu’elle est l'outil
nécessaire de la planification, la comptabilité nationale est l'instrument privilégié de laprévision économique.
Le cadre comptable ne cesse d’évoluer au fur et à mesure que s'améliorent les informations
statistiques nécessaires et que se développent les instruments de l'analyse économique en
général. L'évolution du cadre comptable vise à harmoniser les différents systèmes de
comptabilité nationale afin de rendre comparables les informations provenant des différents
pays. C'est en 1976 que le nouveau système de comptabilité nationale, dit système élargi de
comptabilité nationale, est entré en vigueur (S E C N) sous l'égide des Nations Unies.
Le système comptable tunisien s’inspire largement du S E C N. Il n’est pas question dans
ce contexte de présenter le contenu de ce dernier dans tous ses détails, mais on se limitera à
fournir une présentation simplifiée afin de pouvoir utiliser les principaux instruments de
description de l’activité économique. De tels instruments sont nécessaires au raisonnement
macroéconomique.
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I- Les agents économiques
Un agent économique est un groupement homogène d’unités économiques ayant en
commun certaines fonctions et caractéristiques. La définition d’un agent macroéconomique se
fait sur la base d’un critère. Par exemple, type de revenus, l'unité institutionnelle et la
principale fonction.
I-1- Critère revenu
Selon ce critère l'ensemble des individus qui reçoivent la même catégorie de revenus
constitue un agent. On peut définir ainsi les agents : salariés, capitalistes recevant des profits,
des propriétaires recevant des rentes. C’est un classement qui a été effectué par David
Ricardo…
I-2- Critère d’unité institutionnelle
Le système comptable tunisien se réfèrent plutôt aux critères institutionnels pour définir les
agents macroéconomiques, qu'ils désignent d'ailleurs par secteurs institutionnels. On distingue
dans ce cadre :
-a- Les sociétés et quasi-sociétés non financières
Elles produisent des biens et des services marchands non financiers et ont pour ressources
principales le résultat de leur vente au moins à raison de 50% de l'ensemble de leurs
ressources.
-b- Les sociétés financières
Elles regroupent les institutions de crédit et les entreprises d'assurance. Elles financent les
diverses opérations économiques, y compris celles à l'occasion d'accidents et des évènements
imprévisibles.
-c- Les administrations
Elles produisent des biens et services non marchands destinés à la collectivité et
redistribuent les revenus et exploitent le domaine public.
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Les administrations sont publiques si les ressources sont constituées par des prélèvements
obligatoires : impôts, cotisations sociales.
Les administrations sont privées si la production est sans but lucratif. Elles regroupent lespartis politiques, les syndicats, le croissant rouge, l'organisation de scoutisme.
Pour être distinguées des ménages, les administrations privées doivent jouir de la
personnalité morale et employer au moins deux salariés. Leurs ressources doivent parvenir
pour plus de 50% des contributions volontaires des ménages.
Remarque
Les organismes sans but lucratif, dont plus de 50% des recettes proviennent des ventes,
sont classés avec les sociétés et quasi-sociétés non financières. Ceux dont plus de 50%
des recettes sont fournies par les subventions publiques, sont classés avec les
administrations publiques.
-d- Les ménages
Ce secteur regroupe les unités institutionnelles dont la fonction principale est la
consommation et éventuellement, en tant qu’entreprise individuelle, la production des biens et
services marchands non financiers. Les ressources proviennent de la rémunération des
facteurs de production, des transferts effectués par d'autres secteurs ou des produits de la
vente pour les entrepreneurs individuels.
À l'intérieur du secteur ménage, on distingue les ménages ordinaires et les collectivités
(caserne, prison, maison de vieillesse…).
Les ménages ordinaires est un ensemble de personnes habitant dans un logement séparé et
indépendant : famille, foyer des étudiants...
Remarque
Les entreprises commerciales employant moins de cinq salariés et les entreprises
industrielles employant moins de dix salariés font partie des ménages.
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-e- Le reste du monde
Ce secteur permet de retracer les relations entre les unités résidentes et non-résidentes.
I-3- Critère de fonction principale
Selon ce critère un agent est alors un ensemble d'unités se spécialisant dans un type
particulier d’opérations économiques exerçant la même fonction principale. Quatre agents
sont ainsi définis.
-a- Les entreprises
Elles produisent des biens et services marchands, investissement et n’épargnent pas.
-b- Les ménages
Consomment, épargnent et offrent le travail.
-c- L'Etat
Offre des biens et services non marchands, collecte les impôts, assure la régulation de
l’activité économique en manipulant la masse monétaire, l'emploi et les prix.
-d- L'extérieur
Concerne les échanges de biens et services avec les résidents (importations et
exportations) ainsi que les transferts de revenus et de capitaux.
Tous ces agents effectuent continuellement des opérations économiques entre eux.
II- Les opérations économiques
L'activité économique des agents se traduit par des opérations économiques groupées en
fonction de la nature économique de chaque opération. On distingue trois groupes
d'opérations : les opérations sur les biens et services, les opérations de répartition et les
opérations financières.
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II-1- Les opérations des biens et services
Ces opérations ont trait à la création et à l'utilisation des biens et services. Elles
comprennent les opérations de production, de consommation, de formation de capital(investissements) ainsi que les opérations avec l'extérieur.
-a- Les opérations de production
La production est une activité socialement organisée entre les unités résidentes. Elle
consiste à créer des biens et services habituellement échangés sur le marché et/ou obtenus à
partir des facteurs : travail, capitale fixe, matières premières, terrains, techniques de
fabrication.On distingue une production marchande une production non marchande.
-i- La production marchande
Une production est marchande si elle est acquise librement sur le marché et s’il existe une
logique entre sa quantité, sa qualité et son prix. Le prix doit couvrir au moins les coûts de
production.
Valeur de la production marchande = P. Q.
-ii- La production non marchande
Elle contient les services fournis par les administrations et les collectivités ou par des
groupes particuliers de ménages, à titre gratuit ou quasi gratuit.
La production non marchande des administrations est mesurée conventionnellement par les
coûts directs de gestion (consommation intermédiaire, rémunération des salaires,
amortissement, impôts liés à la production).
-b- Les opérations de consommation
Elles sont composées de consommation finale et de consommation intermédiaire.
-i- Consommation finale
C'est l'achat de biens et services marchands pour assurer les besoins de l'individu et non
pour assurer une production. Les ménages constituent les principales unités de consommation
finale pour eux cette consommation est composée de tout achat de biens durables ou semi-
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durables autres que l'acquisition des logements nouveaux. Les administrations ont à leur tour
une consommation finale. Par convention, les entreprises ne peuvent effectuer que des
consommations intermédiaires.
-ii- Consommation intermédiaire
C’est l'acquisition de biens et services marchands qui seront détruits ou transformés au
cours de processus de production. Il s'agit d'une consommation productive qui porte sur des
biens dont la durée de vie est inférieure à une année. Les administrations et les entreprises
sont par convention les agents qui peuvent avoir une consommation intermédiaire.
-c- Les opérations de formation de capital
L'investissement où la formation de capitale s'effectue sous deux formes : la FBCF
(formation brute de capitale fixe) et la formation des stocks.
-i- La FBCF
C’est l'addition des biens acquis par des unités productives à un patrimoine existant. Ces
biens seront utilisés pendant au moins un an dans le processus de production. Les entreprises,
les administrations sont les agents concernés par la FBCF. Les ménages à titre exceptionnel
investissent dans l’acquisition des logements nouveaux ou dans les grands aménagements.
Pour tenir compte de l'usure et de l'obsolescence des capitaux il est nécessaire de déduire
de la FBCF, le montant des amortissements nécessaires au maintien intact de la valeur du
capital.
FBCF = FNCF + Amortissement ⇒⇒⇒⇒ FNCF= FBCF - Amortissement
-ii- La formation des stocks (∆∆∆∆stocks)
C’est la variation du volume des produits conservés dans les entreprises productrices ou
utilisatrices ou chez les commerçants, en vue d'une utilisation ou d'une vente future.
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-d- Les opérations avec l'extérieur
Elles portent sur :
-i- Les biens matériels
Les importations et les exportations des biens. Les exportations sont évaluées « Free on
board »(FOB) et les importations sont évaluées (C A F) « coûts, assurances, frets»
-ii- Les services
Les importations et exportations de services. Par exemple, les services de transport,
d'assurance et sont évalués aux prix de marché.
II-2- Les opérations de répartition «sans
contrepartie»
On distingue trois groupes d'opérations de répartition : les opérations directement liées au
processus de production, les transferts en capitale et les autres opérations de répartition.
-a- Les opérations liées directement au processus de production
-i- La rémunération des salariés
C’est l’ensemble des versements effectués et avantages fournis par les employeurs au titre
de la rémunération du travail y compris les cotisations sociales à la charge des employeurs, les
avantages en nature et les primes.
-ii- Les impôts liés à la production et à l'importation
Ils sont payés indépendamment de la réalisation de bénéfices d'exploitation etcomprennent :
- la TVA grevant sur les produits et définitivement payées par les ménages ;
- les autres impôts liés à la production regroupant la taxe intérieure sur les produits
pétroliers, les impôts indirects sur les alcools, les impôts sur les facteurs de production et les
impôts divers supportés par les unités productives soit taxe professionnelle, vignettes… ;
- les droits de douane est assimilés, représentant des versements obligatoires prélevés par
les administrations publiques et les institutions communautaires sur les biens importés.
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-iii- Les subventions d'exploitation
C’est l’ensemble des transferts courants versés par l'administration aux unitésrésidentes produisant des biens et services marchands afin de leur permettre de poursuivre la
vente à un prix inférieur au coût de production.
-b- Les transferts en capital
-i- Les aides à l'investissement
Elles prennent la forme de versements effectués à fonds perdus par les administrations
publiques ou par le reste du monde pour financer des opérations de FBCF (aides à
l'investissement et au logement).
-ii-Les impôts en capital ou prélèvements obligatoires
Ils sont perçus par l’Etat de manière irrégulière. Il s'agit des produits de l'enregistrement
relatifs aux mutations à titre gratuit en vif (donation) ou par décès.
-b- Les autres opérations de répartition des revenus
-i- Les revenus de la propriété et de l'entreprise
Les intérêts, les revenus de la terre (fermage et métayages), les revenus des actifs
incorporels (licences d'exportation, brevets, droits de reproduction littéraire) les dividendes,
les revenus prélevés par les entrepreneurs.
-ii- Les opérations d'assurances dommages
Elles s’attachent à la couverture des risques tels que la responsabilité civile, incendie,
inondation, vol, maladie ... Ces opérations comportent le versement de primes et d'indemnités.
-iii-Transferts courants sans contrepartie
Ces opérations sont constituées par :
- les impôts courants sur le revenu et sur le patrimoine soient impôts sur les bénéfices des
sociétés, impôts sur le revenu des personnes physiques (IRPP), ainsi que les autres impôts sur
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le revenu et le patrimoine reçus par les administrations publiques centrales et les
administrations publiques locales.
-iv- Les cotisations et prestations sociales
Elles sont destinées à satisfaire les besoins des ménages dans les domaines de la maladie,
de la vieillesse et de l’invalidité.
II-3- Les opérations financières
Elles sont relatives à la création, à la collecte et à la mise en œuvre des moyens de
financement nécessaires à l'économie. Elles sont la contrepartie des opérations sur les biens et
services et des opérations de répartition, elles sont encore la contrepartie d’autres opérations
financières. On y classe :
-a- Les instruments de paiement
Moyens de paiements internationaux, or monétaire, DTS (droit de tirage spéciaux), et
devises. Monnaie, billets et pièces. Dépôts à vue et réserves obligatoires.
-b- Les instruments de placement
On les classe par ordre décroissant de liquidité.
- Dépôts non monétaires : c'est-à-dire tous les dépôts ne pouvant être immédiatement
utilisés comme moyen de paiement.
- Bonds négociables : composés de titres à court terme ou moyen terme qui peuvent circuler
sur un marché.
- Obligations : ce poste regroupe les opérations sur les titres dont l 'intérêt, fixe ou indexé, est
payable par coupons annuels et qui sont eux même remboursables pour un montant fixé
lors de l'émission, soit à une somme donnée, soit en tenant compte d'une indexation. Les
obligations sont généralement cotées en bourse.
- Actions et autres participations : ce poste retrace les opérations sur les titres
représentatifs d'un droit de propriété à raison de concours apporté par une société à ses
associés. Ces titres ouvrent le droit à une quote-part de l'actif net éventuellement en cas
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de liquidation, ainsi qu'à une participation aux bénéfices réalisés chaque année par la
société.
-c- Instruments de financement
Selon leur durée, ces instruments de financement sont classés-en :
- crédits à court terme : destinés à financer les besoins de trésorerie des entreprises et des
ménages. Ces crédits, dont la durée à l'origine est au plus égale à deux ans, comprennent
les prêts d'avance, les opérations de refinancement de créance et les crédits
commerciaux courts.
- crédits à moyen et long terme : sont justifiés par les investissements en biens
d'équipement ou en logement. Ces crédits sont à durée supérieure à deux ans à l'origine.
-d- Les réserves techniques d'assurance
Les organismes d'assurance doivent éventuellement effectuer des versements en
contrepartie des primes qu'ils encaissent. Ces versements liés à des évènements incertains
(décès, accidents, sinistres…) sont comptabilisés au passif des organismes d'assurance comme
réserves techniques. Celles-ci sont donc retracées comme des créances des assurées sur les
entreprises d'assurance.
III- Les comptes économiques
Les comptes économiques nationaux servent à enregistrer et à résumer les activités
effectuées par les agents. Un compte est un tableau retraçant une catégorie d’opérationseffectuées par un ou plusieurs agent(s) en faisant ressortir les ressources et les emplois ou bien
l’origine et la destination de l’objet comptabilisé.
Les ressources obtenues sont inscrites à droite, les divers emplois à gauche. L'égalité entre
les ressources et les emplois est réalisée pour chaque compte grâce à un solde qui en assure
l'équilibre. La comptabilité nationale définit, pour chaque agent, cinq comptes non financiers
et un compte financier. Les comptes non financiers sont : le compte production, le compte
d'exploitation, le compte revenu, le compte utilisation de revenus et le compte de capital.
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C o m p t e s n o n f i n a n c i e r sMénages Sociétés et quasi -sociétés non financières
Emplois Ressources Emplois Ressources
Consommation Salaires Salaires Ventes
C o m p t e s f i n a n c i e r s
Ménages Sociétés et quasi -sociétés non financières
Variation de créances Variations de dettes Variations de créances Variations de dettes
Monnaie Emprunts
III-1- Compte de production.
Il décrit la liaison existant entre la production et la consommation intermédiaire nécessaire
à sa réalisation. Il ne comporte que des opérations sur des biens et services.
Aux ressources on inscrit la production de la branche. Aux emplois on porte la
consommation intermédiaire. Le solde entre production et consommation intermédiaire est lavaleur ajoutée. Celle-ci est inscrite sous forme de solde dans la colonne dont le total est le
plus faible. La valeur ajoutée, solde du compte de production, constitue la ressource
principale du compte suivant, le compte d'exploitation.
C o m p t e d e p r o d u c t i o n
Emplois Ressources
Consommation intermédiaire CI= 500Production Y= 900
Valeur ajoutée brute VAB= 400
Total= 900 Total= 900
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III-2- Compte d'exploitation.
Il n'enregistre que les opérations de répartition liées à la production. Il décrit la répartition
primaire de la valeur ajoutée. En ressources on retrouve le solde du compte de la production àsavoir : la valeur ajoutée; à cette ressource principale s'ajoutent éventuellement les
subventions d'exploitation reçues. En emplois sont inscrites certaines charges liées à la
production soient la rémunération des salaires y compris les cotisations sociales ; impôts
indirects autres que la TVA et les taxes assimilées. Le solde c’est l’excédent brut
d'exploitation (résultat dit brut, l'amortissement n’étant pas déterminé).
Ce solde mesure le résultat de l'activité productrice (SQSNF, ménages : entreprises
individuelles et administrations) c'est-à-dire ce qui reste après versement des prélèvements
liés à la production et au paiement des charges sociales. Etant toujours positifs, le solde est
porté dans la colonne des emplois.
C o m p t e d ’ e x p l o i t a t i o n
Emplois Ressources
Rémunération des salaires S = 300
Impôts liés à la production hors TVA versée I I =50
VAB= 700
Excédent brut d’exploitation EBE= 350
Total= 700 Total= 700
III-3- Compte de revenu
L'objectif est d'enregistrer les opérations de répartition autres que celles directement liées à
la production (rémunération des facteurs, transferts contractuels et non contractuels). Enressources, est repris l'excédent brut d'exploitation solde du compte d'exploitation auquel
s'ajoutent les ressources comme les revenus reçus de la propriété des entreprises. Aux emplois
figurent les revenus de la propriété versés (intérêts aux prêteurs, dividendes aux actionnaires),
l'impôt sur bénéfices pour les entreprises, sur le revenu pour les ménages.
Le solde est le revenu disponible brut qui représente le revenu dans le secteur institutionnel
une fois effectuées toutes les opérations de redistribution.
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III-4- Compte utilisation de revenu
L'objet est de faire apparaître la manière dont le secteur institutionnel décompose le revenu
brut en consommation finale et en épargne brute.Le compte utilisation de revenus intéresse à titre principal les ménages puisqu'il a pour
emploi essentiel la consommation finale. Les entreprises (SQSNF, Institutions financières) ne
peuvent effectuer de consommation finale. Les achats des biens non durables sont considérés
comme de la consommation intermédiaire. Le solde c’est l’épargne brute. Pour les entreprises
le revenu disponible brut est confondu à l'épargne brute.
III-5- Compte capital.
L'objectif est de décrire les opérations liées aux investissements en actifs non financiers
ainsi que les transferts en capital. En ressources apparaissent, outre l'épargne brute dégagée au
compte d'utilisation des revenus, les transferts en capital reçus (Exemple : aides à
l'investissement ou subventions d'équipements). En emplois sont décrits les principaux modes
d'accumulation : formation brute de capital fixe, variation des stocks, acquisition nette de
terrains et d'actifs incorporels (brevet licence) et transferts en capital versés.
Le solde du compte qui est une capacité ou un besoin de financement est toujours inscrit en
emploi. Quand il y a un surplus des ressources, ce compte dégage un solde positif qui est une
capacité de financement (c'est généralement le cas des ménages). Dans le cas contraire, le
solde négatif dégagé est un besoin de financement (c'est généralement le cas des sociétés non
financières).
C o m p t e c a p i t a l
Emplois RessourcesFBCF
Variation des stocks
Acquisition nette de terrains et d’actifs
incorporels
Transferts en capital (versés)
Epargne Brute
Transfert en capital (reçus)
Capacité(+) ou Besoin(-) de financement
Total Total
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Le total des soldes de tous les secteurs résidents donne la capacité ou le besoin de
financement de la nation vis-à-vis de l'extérieur et qu'il est équivalent au solde des opérations
non financières de l'extérieur = X- M + T E N.
Remarque : en dehors des subventions d'équipement, les transferts en capital concernent
des dons et des participations aux frais représentatifs à certains travaux comme ceux de
la STEG et de la SONEDE.
III-6- Compte financier
Il retrace les flux nets de dette et les flux nets de créance. Le solde de ces flux est inscrit du
côté des dettes. Il est en principe équivalent à la capacité (ou besoins) de financement ducompte capital. En fait, il y a généralement un ajustement entre les deux comptes( financier et
capital ). Cet ajustement résulte des erreurs et omissions ainsi que des décalages des
opérations dans le temps.
C o m p t e f i n a n c i e r
Flux nets de créances Flux nets de dettes
Détenus ← Moyens de payement internationaux → Cédés
Détenus ← Monnaie → CédésReçus ← Dépôts non monétaires → VersésAchetés ← Obligations et bonds → EmisAchetés ← Actions et autres participations → EmisReçus ← Crédits à court terme → RemboursésReçus ← Crédits à moyen et long terme → RemboursésReçus ← Crédits commerciaux et assimilés → RemboursésReçues ← Réserves techniques d’assurances → Payées
Total Total
III-7- Compte du reste du monde
Pour le reste du monde la séquence habituelle des comptes telle qu’elle a été présentée pour
les agents résidents n’est pas appliquée. Il s’agit d’ouvrir un compte particulier décrivant
toutes les opérations ayant intéressé des unités résidentes et des unités non-résidentes.
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C o m p t e d e s o p é r a t i o n s n o n f i n a n c i è r e s d e
l ’ e x t é r i e u r
Emplois Ressources
Exportations
Intérêts et dividendes reçus de l’extérieur
Coopérations internationales ( dépenses en
Tunisie)
Importations
Intérêts et dividendes versés à l’extérieur
Coopérations internationales ( dépenses à
l’extérieur)
Solde positif : Capacité de financement Solde négatif : Besoin de financement
Total Total
IV- Les agrégats.
Sont qualifiés d’agrégats, les grandeurs associées, soit directement à des opérations de
production de biens et services de consommation finale…, soit à des soldes comptables (EBE,
EB, CF, BF…).
IV-1- Le produit intérieur brut.
- a- Définition
Cet agrégat permet d'évaluer la valeur des biens et services issus de la production nationale
et qui est disponible pour les emplois finals. Le P I B est plus large que la P I B( productionintérieure brute) en plus de celle-ci le PIB intègre les services non marchands des
administrations et des ménages, les services marchands des entreprises d’assurances, les
institutions de crédit et les administrations. Le PIB peut être défini à partir de trois approches.
-i- L’approche production
PIB = Somme des valeurs ajoutées des branches + TVA grevant les produits + Droitsde douanes et assimilés
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-ii- L’approche revenus distribués
Tels qu’ils sont décrits par les différents comptes d’exploitation.
-iii- L’approche approche des dépenses
-b- PIB marchand et PIB non-marchand
On distingue entre le PIB marchand et le PIB non marchand, le premier est associé aux
activités marchandes alors que le deuxième est spécifique aux administrations publiques à but
non lucratif.
Pour calculer le PIB marchand on se base, sans problèmes, sur les prix de marché
puisqu’ils reflètent normalement la valeur des produits.
Donc, le PIB marchand = Sommes des valeurs ajoutées brutes marchandes.
Le PIB non marchand pour qu’il soit mesuré, une évaluation de la production non
marchande doit se faire sur la base des coûts de production et non pas en fonction des prix
appliqués par l’administration qui sont dans la plupart des cas symboliques.
VAB non marchande = Valeur de la production non marchande – Consommation
intermédiaire.
Valeur de la production non marchande = Consommation intermédiaire + Somme des
salaires versés par l’administration + L’amortissement des équipements utilisés par
l’administration.
PIB = Consommation finale en toutes taxes comprises(TTC) + FBCF + variations desstocks + Exportations - importations
PIB = Rémunération des salariés versées par les producteurs résidents + EBE desproducteurs résidents + Impôts liés à la production (y compris la TVA) et àl’importation, nets des subventions d’exploitation
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PIB non marchand = VAB non marchande = Somme des salaires versés par l’administration
+ L’amortissement des équipements utilisés par l’administration.
-c- Le PIB aux coûts des facteurs
Le PIB exprimé aux prix de marché peut être plus au moins gonflé par les Impôts Indirects
et minoré par les subventions. Pour remédier cette imprécision on calcule le PIB aux coûts des
facteurs.
-d- PIB et comparaison dans le temps
La comparaison dans le temps des différentes valeurs de produit intérieur brut mesurés aux
prix de marché courants (PIBpm) pose le problème d'augmentation de la « richesse » qui est
du à une augmentation des prix et non à une croissance réelle. Afin d'éliminer les effets de la
variation des prix, on essaye de mesurer le produit intérieur brut et tous les agrégats à l'aide
des prix constants(PIB aux prix constants). C’est à dire les prix d'une année de base choisid'avance. D'où la nécessité d'indice du niveau général des prix.
-i- L’indice des prix
Supposons théoriquement qu’un PIB, étant une richesse créée, peut être exprimé par le
produit d’un prix composite P et d’une quantité de richesse Q. Soit : PIBt le produit intérieur
brut de l’année t aux prix de marché courants ; Pt le prix de l’année t et Qt la richesse réelle
créée durant l’année t. On peut, par exemple, avoir : PIB90 = P90 Q90 le produit intérieur brutde 1990 aux prix de marché courants et PIB95 = P95 Q95 le produit intérieur brut de 1995 aux
prix de marché courants.
Entre 1990 et 1995, Q et P ont du évidemment changer. Une partie de l’augmentation du
PIB95 par rapport au PIB90 est due à l’augmentation des prix et non à celle de la richesse
réelle.
PIB aux coûts des facteurs = PIB aux prix de marché – Impôts Indirects nets +
subventions
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PIB95/90 = P90 Q95 =
90
95
95
90
95
9595
P
P
PIBP.
P
P.Q=
Pour mesurer l’évolution réelle de PIB95, il est préférable de calculer PIB95/90 le produit
intérieur brut de 1995 aux prix constants de 1990.
On définit l’indice des prix base cent (IPt/t0 ) de l’année t par rapport à une année de base
t0, le rapport des prix de l’année t au prix de l’année t 0, un indicateur de l’augmentation des
prix en point de pourcentage entre t et t0.
Donc, 100. IP
PIBPIB
90 / 95
95
90 / 95
= , d’où 100.P
P IP
90
95
90 / 95
= .
Il existe en fait plusieurs indices des prix : il y a pour la consommation, pour la production,
pour l'investissement, pour les importations...
-ii- Le déflateur implicite du PIB
On peut, enfin, utiliser le déflateur implicite de PIB et le calculer pour chaque année par
rapport à une année de base fixée.
IV-2- Le Produit National Brut
Pour établir certaines comparaisons internationales, on est amené à calculer le Produit
National Brut.
On écrit plus simplement PNB= PIB + TEN ( Transferts Extérieurs Nets )
A partir de la somme des différents soldes des comptes revenus (seront présentés ci-
dessous), on calcule à l’échelle nationale le Revenu Disponible Brut reflétant le résidu des
revenus après paiements des transferts et des prélèvements.
100.tstanix consPIB aux pr
six courant PIB aux pr de PIBimplicite Déflateur =
PNB = PIB + revenu du travail, de la propriété et de l’entreprise reçus del’extérieur – réciproquement ce qui est versé à l’extérieur
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Le RDB va, donc servire à la consommation finale et à l’épargne.
Si l’on veut passer du PNB au PNN on aura le revenu national au prix du marché, c'est-à-
dire la somme des revenus primaires perçus par les différents agents. C'est donc la somme des
revenus distribués à l'occasion de la production aux unités résidentes et des impôts liés à la
production et à l'importation nets des subventions.
IV-3- La relation d’équilibre global Emplois-
Ressources
PIB + M = CF + FBCF + ∆ Stocks + X , avec M : les importations des biens et services et
X : les exportations des biens et services.A l’échelle globale, PIB + M = la somme des ressources et CF + FBCF +∆ Stocks + X =
la somme des emplois. Il est à savoir que FBCF +∆ Stocks est l’Investissement Brut Global
(IB). On peut avoir une distinction entre l’investissement public ( I pub) effectué par l’Etat et
l’investissement privé(I priv) effectué par les entreprises et les ménages.
Comme pour l’investissement, la consommation globale peut être ventilée en
consommation publique (C pub) et en consommation privée (Cpriv).
On peut, suite aux décompositions des consommations et investissements en publics et
privés, écrire autrement l’équation d’équilibre général.
PIB + M = Cpriv +Cpub + Ipriv + Ipub +X . Si on suppose G = Cpub + Ipub la somme des
dépenses gouvernementales, on peut avoir l’expression suivante de l’équation d’équilibre
général :
PIB + M = Cpriv + Ipriv + G +X
RN = PIB – Consommation de capital fixe( Amortissements) + TEN= PNB – Amortissements
RDB = Somme des soldes des comptes revenu
= Consommation Finale(CF) + Epargne Nationale Brute (ENB)= PIB + TEN
= PNB
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Remarques
Toutes les dépenses engagées par les ménages à titre d’acquisition des biens durables et
non durables sont considérées consommation finale à l’exception des dépenses pouracquisition de nouveaux logements ou grandes réparations. Pour les entreprises individuelles
prenant institutionnellement le statut des ménages, leurs dépenses pour acquisition des biens
de production durables sont ordinairement considérées des investissements.
Il importe de ne pas confondre la consommation publique à la consommation de
l’administration. En effet, la consommation de l’administration est une partie de la
consommation publique, celle-ci est identique à la production non marchande publique.
En fin, et à partir de l’équation d’équilibre général on calcule la Dépense Intérieure
Brute(DIB).
DIB= CF + FBCF + ∆ Stocks = PIB + M + X
V- Les tableaux d’opérations financières(TOF)
Ils se présentent comme un ensemble de tableaux à double entrée où sont croisés les
secteurs institutionnels et les opérations financières. Un compte financier est déjà établi pourchaque secteur institutionnel, comme ci-dessus mentionné, ce compte retrace les variations
des créances et des dettes d’un secteur donné au cours de la période considérée. Les tableaux
d’opérations financières apparaissent comme des comptes écran de tous les comptes
financiers. On présente ci-dessous une version simplifiée des TOF.
Soient :
Désignons par a l’agent administration, par e l’agent entreprises, par x l’agent extérieur et par
m l’agent ménages.
. jagentl'pardétenuetiagentl'paritresnouveaux tdesémissionl'∆Blégale.monnaieladeémissionl'demonopolelegardequiEtatl'
estc'queévidentestIl j.agentl'pardétenuemonétairemasseladeonaugmentatil':∆M
ji
j
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L e s T a b l e a u x d ’ o p é r a t i o n s f i n a n c i è r e s s i m p l i f i é s
F l u x n e t s d e d e t t e s F l u x n e t s d e c r é a n c e s
Agents
Total O p é r a t i on s
f i n a n c i è r e s
Total
Agents
Entreprises Ménages Etat Extérieur Entreprises Ménages Etat Extérieur
∆Bee ∆Bae
∆Bem ∆Bam
∆Bxm ∆Mm
∆Bea ∆Bex ∆Bax
∆Mx
∆Bee ∆Bea
∆Bam ∆Bae
∆Bax
∆Bxe ∆Bxa
Total
VI- Le tableau économique d’ensemble (TEE)
Le TEE se présente comme un tableau à double entrée opérant un croisement entre deux
séries de comptes. Les comptes par secteurs institutionnels et aux colonnes et les comptes par
type d'opérations en lignes.
* Les comptes agent (en colonne) : les ressources apparaissent dans la partie droite du
tableau, alors que les emplois à gauche. Chaque compte de secteur et nécessairement
équilibré. Une colonne a due être établie en emplois et en ressources pour assurer l'équilibre
des comptes de production et d'exploitation intitulée biens et services.
* Les comptes par opérations (ou en ligne) : les différentes rubriques sont placées dans la
partie centrale du tableau. Les opérations apparaissent selon l’ordre : compte de production,
compte d'exploitation, compte de revenus, compte d'utilisation de revenu, compte de capital et
compte financier des secteurs.
On peut réunir dans une représentation résumée tous les flux économiques en tenant
compte rapidement des principales grandeurs et des principales relations comptables sans
pourtant faire appel à un degré de détail élevé. On admet que les ménages sont totalementcomposés des unités de consommation, que les entreprises non pas d’épargne et que le EBE
des entreprises est totalement distribué aux ménages sous de revenu de propriété.
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T a b l e a u E c o n o m i q u e d ’ E n s e m b l e S i m p
E m p l o i s R e s s o u r c
Total
A g e n t s
Opérations
A g e n t s
Entreprises Ménages Etat Extérieur Entreprises Ménages Etat
I C G XBiens et
ServicesPIBe ----- PIBa
We
EBE
Te
Tm Wa TENRépartition
-----
We +Wa
EBE
TENm
Te + Tm
∆Bem
∆Bam
∆Bxm
∆Mm
∆Bea
∆Bxa
∆Bex
∆Bax
∆Mx
Financières ∆Be ----- ∆Ba
Total
Avec : I = Investissement ; C= Consommation des ménages ; We = Salaires versés par les entreprises Wa =
Te = Impôts indirects nets de subvention payés par les entreprises ; Tm = Impôts directs payés par les mén
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VII- Le circuit économique
Toute dépense effectuée par un agent est nécessairement un revenu d’un autre. Le circuit
économique ou schéma circulaire des revenus illustre cette vérité. Il montre comment les
recettes de ventes effectuées par les entreprises sont distribuées aux particuliers avant de
revenir sur le marché. L’Etat prélève des impôts et taxes de tous types et distribue des
transferts divers. Ce qui reste du PNB après le prélèvement net (T) constitue le revenu des
ménages et des entreprises. Une fois les coûts de production et salariaux, les impôts et les
charges sociales sont payés, les entreprises choisissent de distribuer le reste(EBE) à leurs
propriétaires. Le revenu des ménages acquis par le travail ou par la détention d’actions peut
être soit dépensé sous-forme de consommation soit épargné. En agrégeant les entreprises et
ménages dans un seul secteur on dégage le secteur privé. L’épargne totale privée (S) est
déposée par finance directe aux entreprises désireuses l’achat d’équipements productifs
constituant l’investissement (I). La différence entre épargne et investissement du secteur privé
(S-I) constitue l’épargne nette du secteur privé qui peut être positive ou négative. Le secteur
privé dépense pour des besoins de consommation (C) Aux dépenses de secteur privé (C+I)
s’ajoute la demande de l’Etat (G). La somme constitue la dépense intérieure totale en biens et
services (C+I+G) appelée encore absorption. Une part de cette dépense globale porte sur des
biens et services importés (M). Il s’agit d’achats de marchandises et d’acquisition de toute une
série de services (de travail et de capital). Des étrangers achètent des produits du pays et
envoient une partie de leurs revenus, ce sont les exportations (X). Le solde de ces deux flux
par rapport au reste du monde constitue les exportations nettes (X-M). En ajoutant ce solde à
l’absorption intérieure, on obtient les ventes totales effectuées par les facteurs de production
nationaux, c'est-à-dire le PNB. Ainsi le circuit économique des revenus est bouclé.
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Chapitre II
LA FONCTION DE CONSOMMATION
John Mynard Keynes est le premier à avoir analysé de façon synthétique l’existence d’une
relation entre consommation et revenu des ménages. Sur la base de cette relation il a établiune fonction macroéconomique de consommation. Les estimations empiriques de cette
fonction n’avaient pas conduit dans tous les cas à confirmations. D’autres fonctions ont été,
alors, proposées. Ces fonctions s’inscrivent dans le cadre de la théorie du revenu relatif
(Duesenberry), du revenu permanent (Friedman), du cycle de vie (Modigliani). A l’encontre
de Keynes qui a formulé sa théorie sur la base du comportement global de consommation,
Irving Fisher en exploitant les préférences intertemporelles prouve que la consommation sur
le plan macroéconomique repose sur des fondements microéconomiques.
I- La fonction de consommation keynésienne
La consommation dépend de multiples facteurs, prix, revenu, goût, anticipation... Le
revenu joue, dans la théorique keynésienne, un rôle décisif. Pour cette théorie, le volume de
consommation globale (C) réalisé au cours d'une période, dépend du montant du revenu
global réel disponible(Y) de la même période. En effet, dans sa théorie générale de l’emploi
de l’intérêt et de la monnaie (1936) Keynes écrit « une loi psychologique de base que nouspouvons raisonnablement accepter nous dit que les gens sont prêts, en principe et en
moyenne, à accroître leur consommation à mesure que leur revenu augmente, mais moins que
proportionnellement à la croissance de celui-ci ».
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35
I-1- La courbe liée à la fonction de consommation
keynésienne
De la loi psychologique fondamentale il ressort que la consommation globale des ménages,
exprimée en terme réel (prix constants), dépend positivement du revenu réel de la même
période. C = f (Y) avec 0Y
C f
∂
∂
La relation globale entre revenu et consommation repose sur certaines hypothèses.
- Il existe une consommation incompressible (autonome) qui exprime une consommation
minimum positive même si le revenu s’annule. Ceci correspond géométriquement à une
ordonnée à l’origine de la courbe.
- Y= C+S , avec Y le revenu disponible qui est soit consommé soit épargné et S l’épargne
globale. L’épargne est alors déterminée de façon résiduelle une fois la consommation
est fixée. Géométriquement, la courbe de la fonction d’épargne est déduite de celle de la
consommation.
-PMC = C/Y, c’est la proportion moyenne à consommer. Si le revenu disponible augmente
la PMC diminue. La satisfaction des besoins courants devient moins urgente de telle
sorte que la possibilité d’épargne augmente.
- PMS = S/Y, c’est la proportion moyenne à épargner.
Au fur et à mesure que le revenu augmente la PMC diminue et la PMS
augmente.
.Salors PM PMC Si Y PMSPMC 1Y
S
Y
C
Y
Y SC Y ↑↓↑⇒⇒+=⇔+=⇒+=
- Sous sa forme la plus simple la fonction de consommation est exprimée sous-forme de
relation affine : C = C0 + bY avec C0 est la consommation autonome ; b =Y
C
∂
∂=
Y ∆
C ∆est
appelé proportion marginale à consommer (Pmc) qui mesure la variation de la consommation
résultant de la variation du revenu au cours d’une période donnée. 0<Pmc<1. De même, la
Pmc est supposée fonction décroissante du revenu selon la loi psychologique fondamentale.
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36
Graphiquement la Pmc correspond à la pente de la courbe représentant la fonction de
consommation. Dans sa version originale cette courbe n’est pas linéaire elle est concave vers
l’origine.
Toute variation de revenu est soit consommée et/ou épargnée ce qui donne : Pmc+Pms=1
avec Pms est la proportion marginale à épargner
↑↓⇒
↑⇒+=⇒+=⇔+=⇒+=
smalors PPmc
Si Y PmsPmc1Y
S
Y
C
Y
Y SC Y SC Y
∆
∆
∆
∆
∆
∆∆∆∆
Figure II- 1- Représentation graphique de la fonction de consommation
keynésienne simplifiée
A gauche du point P, la PMC>1 car C>Y et donc S<0. A droite du point P, la PMC<1 car
C<Y et donc S>.0
Figure II- 2- Représentation graphique de la fonction d’épargne
Y
S
-C0
Seuil d’épargne
S= (1-c)Y-C0
P Désépargne
Epargne
PMC =1
Y
C
C0
c
45°
PMC<1
PMC>1
C = C0+ cY
P
Version originale
Version simplifiée
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37
I-2- Vérification empiriques de l’analyse de Keynes
Les études statistiques cherchant à vérifier la pertinence de l'analyse de Keynes ont abouti
à de conclusions.
Premièrement, l'analyse est vérifiée à court terme, c'est-à-dire sur des données « en coupe
transversale ». La propension moyenne à consommer diminue en raison de l’augmentation du
revenu. A un instant donné, en classant les ménages selon leur revenu, on observe que les
ménages les moins riches ont proportionnellement une consommation plus important que les
ménages les plus riches.
Deuxièmement, l'analyse de Keynes n'est plus vérifiée, ou l'est moins, à long terme, c'est-à-dire sur des données « en coupe longitudinale ». L'économiste américain Simon Kuznets a
montré sur les bases d'une étude de consommation aux États-Unis 1869 à 1938 que la
propension moyenne à consommer était demeurée constante avec la croissance du revenu.
Des améliorations de la fonction de consommations keynésienne étaient rendues
nécessaires. Ces améliorations ont résulté d'un approfondissement de la relation de revenue
notamment avec la théorie de revenu permanent de Milton Friedman, du cycle de vie de
Modigliani et du revenu relatif de Duesenberry. Avant d'exposer le contenu de ces différentes
théories certains fondement microéconomique à la théorie de consommation seront d’abord
présentés en particulier la notion de choix intertemporel de Ficher.
II- Consommation et choix intertemporel
Fisher a mis au point le modèle analysant comment des consommateurs rationnels et
anticipant leur avenir font des choix de consommation en tenant compte du présent et dufutur.
II-1- Contraintes budgétaires intertemporelle
La décision porte sur la partie du revenu qu'il s'agit de consommer aujourd'hui et donc sur
à la partie résiduelle qu'il faut épargner pour la consommer au futur.
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38
On distingue deux périodes (1) et (2) auxquelles on associe respectivement les couples (Y1,
C1) et (Y2, C2). L'épargne(S) est décidée à la période à (1) S = Y1 - C1.
Le consommateur dépense la totalité de son revenu à la période (2).C2 = (1 + r) S + Y2. Avec r le taux d’intérêt réel.
C2 = (1 + r) (Y1 - C1) + Y2 ⇒ (1 + r) C1 + C2 = (1 + r) Y1 + Y2
( ) ( )r 1
Y Y
r 1
C C
2
1
2
1
++=
++
Cette équation lie entre la consommation au cours de chaque période au revenu
correspondant à chacune d'elles. C'est la contrainte budgétaire intertemporelle du
consommateur.Figure II- 3- Représentation graphique de la contrainte budgétaire intertemporelle
Si r = 0 ⇒ C1 + C2 = Y1 + Y2
Si r ≠ 0 ⇒ )r 1(
1
+est la fraction de consommation en période 1 à laquelle le
consommateur doit renoncer pour obtenir une unité de consommation en période 2.
A
C2
(1+r)Y1+Y2
Emprunt
Epargne
Contrainte budgétairedu consommateur
C o n s o m m a t i o n e n
p é r i o d e 2
C1
Consommation en période 1Y1 Y1+Y2 /(1+r)
Y2
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39
Au point A sur la figure III-3-, on a C1 = Y1 et C2 = Y2. Il n’y a ni emprunt ni épargne. A
gauche du point A, C1↓ et C2↑, c'est-à-dire il y a épargne d’une partie de Y1. A droite du point
A C1↑ et C2↓, c'est-à-dire il y a emprunt d’une partie de Y2.
II-2- La fonction d’utilité intertemporelle
Le consommateur dispose d'une fonction d'utilité intertemporelle composée d'un ensemble
de courbes d'indifférences qui représentent les préférences du consommateur au cours des
périodes (1)et (2).
Une courbe d'indifférence est constituée de l'ensemble des combinaisons possibles de
consommation à la période (1) et à la période (2) assurant au consommateur la même
satisfaction.
Le taux marginal de substitution intertemporel (TMSI) correspond à la pente de la courbe
d'indifférence. Si on diminue la consommation présente, il faut augmenter la consommation
future pour garder le même niveau de satisfaction.
Une courbe d'indifférence plus élevée indique un niveau de satisfaction supérieur et donc
elle est préférée par le consommateur.
Figure II- 4- Représentation graphique de l’équilibre de consommateur
C o n s o m m a t i o n e n p é r i o d e 2
Consommation en période 1C1
IC1
IC2
IC3
IC
Contraintebudgétaire
C2
L’optimum
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40
La pente de la contrainte budgétaire intertemporelle est - (1 + r), à l’optimum le TMSI =
(1+r).
II-3- Statiques comparatives
* Si Y1 et Y2 augmentent dans les mêmes proportions et que la consommation en périodes
(1) et (2) porte sur des biens « normaux », la hausse du revenu croît la consommation au cours
des deux périodes.
Figure II- 5- Effets de la hausse des revenus sur les niveaux de cons
* Si le taux d’intérêt réel (r) augmente ⇒ (1+r) Y1 + Y2 augmente alors que
)r 1(
Y Y
2
1
++ diminue, c'est-à-dire la contrainte budgétaire intertemporelle pivote autours
du point A vers la droite du côté haut et vers la gauche du côté bas.
A priori C2 augmente et C1 diminue. Toutefois, l’effet de la hausse du taux d’intérêt réel
sur les consommations présente et future dépend de la résultante des effets simultanés revenu
et substitution (cf. figureIII-6).
C o n s o m m a t i o n e n p é r i o d e 2
Consommation en période 1C1
IC1
IC2
C2
Ancienne contraintebudgétaire
Nouvelle contraintebudgétaire
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41
Figure II- 6- Décomposition de l’effet du taux d’intérêt en effets de substitution et de revenu
- L’effet de substitution est toujours négatif sur C1 et positif sur C2 à la suite d’une
augmentation de r.
- L’effet de revenu à la suite de l’augmentation de r enrichit le consommateur durant la
période (2)qui dès la période (1) peut commencer à augmenter sa consommation si C1
est constituée de biens « normaux ». (cf. figure III-6)
Ainsi le modèle de I. Fisher montre qu’en fonction des préférences du consommateur et de
la nature des biens formant le panier de consommation en périodes (1) et (2), les variations du
taux d’intérêt réel peuvent tout autant accroître la consommation actuelle que la diminuer.
II-4- Le rationnement des crédits
Le modèle de Fisher se base sur l’hypothèse du libre emprunt, or ceci n’est pas réalisable
pour toutes les catégories de revenu. En réalité on ne prête qu’aux riches.
Si le consommateur ne peut pas emprunter, deux situations sont envisageables.
Consommation en période 1
C o n s o m m a t i o n e n p é r i o d e 2
C1
IC1
IC2
C2
Ancienne contraintebudgétaire
Nouvelle contrainte
budgétaire
∆C1
∆C2
Y1
A
B
Equilibreintermédiaire
Equilibreinitial
Equilibrefinal
ES
ER
ET
Y2
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42
Figure II- 7- Contrainte budgétaire en cas de rationnement de crédit
-a- Cas de rationnement non-contraignant
Ici l’équilibre du consommateur est spontanément dans la zone d’épargne durant la période
(1), c'est-à-dire à gauche de A.
Figure II- 8- Rationnement de crédit non-contraignant
C o n s o m m a t i o n e n p é r i o d e 2
Consommation en période 1C1
C2
Contrainte budgétaire
Rationnementdu crédit
Y1
A Y2
C o n s o m m a t i o n e n
p é r i o d e 2
Consommation en période 1
C1
C2
Y1
Le rationnement de créditn’affecte pas la
consommation .
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43
-b- Cas de rationnement contraignant
Le consommateur souhaiterait emprunter et se situer au point D (cf. figure III- 9), mais
privé de toute possibilité d’emprunt, il se contente du point E qui est un équilibre de coin etassocié à un niveau d’utilité inférieur à celui de l’équilibre spontané.
Figure II- 9- Equilibre en cas de rationnement contraignant de crédit
Dans ce cas la consommation est fonction du revenu courant et non du taux d’intérêt réel.
De ce résultat il ressort que la théorie keynésienne considérant la consommation fonction
du revenu courant est un cas particulier de la théorie de préférences intertemporelles dans la
mesure où elle est associée au cas de rationnement contraignant de crédits.
III- La théorie du revenu permanent
Friedman. M. (1957)3 a proposé son hypothèse du revenu permanent. Cette hypothèse
s’appuie sur l’analyse temporelle du choix du consommateur réalisée avant par Fisher. La
consommation ne dépend pas exclusivement du revenu courant (Keynes) mais d’un revenu
calculé en tenant compte des chocs aléatoires que subissent les revenus courants d’une année
à une autre.
3 Friedman. M. (1957) A Theory of Consuption Fonction »,dans Prinston University Press.
C o n s o m m a t i o n e n
p é r i o d e 2
Consommation en période 1
C1
C2
Y1
E
D
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44
III-1- L’hypothèse du revenu permanent
Le revenu courant est la somme de deux composantes : le revenu permanent(YP) et le
revenu transitoire (YT) .
Yt = YP + YT
- YP : c’est la partie du revenu que les gens s’attendent à conserver à l’avenir. Il est
déterminé par calcul.
- YT : c’est la partie du revenu que les gens ne prévoient pas le maintien.
La consommation devrait dépendre essentiellement du revenu permanent dans la mesure
où les consommateurs ont recours à l’épargne et à l’emprunt pour amortir les variations de
leur consommation en réaction à des variation temporaires de leurs revenus.
Le consommateur a une connaissance assez précise de ses revenus futurs à réaliser durant n
années. Il effectue un calcul intertemporel d’utilité. Tenant compte de tous ces revenu, il
calcule sa richesse actualisée (R) dont il peut disposer aujourd’hui.
( ) ( ) ( ) ( ) n
n
k
k
2
21
i1
Y
..........i1
Y
...........i1
Y
i1
Y
R +++++++++=
- Yk : le revenu courant à l’année k
- i : le taux d’intérêt
- n : le nombre d’années
Par hypothèse le revenu permanent est assimilé à un revenu moyen qui est fixe lors de son
calcul. En fait YP varie d’un calcul à un autre. Il faut recalculer YP dans chaque cas où les
revenus courants réalisés ne coïncident pas avec ceux déjà anticipés.
( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( )
+++
+++
++
+=
+++
+++
++
+=
nk 2P
n
P
k
P
2
PP
i1
1..........
i1
1...........
i1
1
i1
1Y R
i1
Y ..........
i1
Y ...........
i1
Y
i1
Y R
Le terme entre crochées forme une suite géométrique de n termes et de raison q =
( )i1
1
+
.
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45
Alors R s’écrit :
( )
( )
( )
( )
( )
+−
+
+=
+−
+−
+=
n p
n
P
i1
11
i
i1
i1
Y
i1
11
i1
11
i1
1Y R
En supposant n élevé et puisque 1+i > 1, on aura : 0i1
1n
→
+
Ce qui permet d’avoir : iRY i
Y R
P
P =⇒=
iR est le revenu permanent calculé en actualisant les revenus futurs indique le revenu qui
peut être à la limite entièrement consommé chaque année sans porter atteinte au patrimoine du
consommateur.
Selon Friedman, la fonction de consommation est de la forme : C = α YP. α est une
constante positive indiquant la proportionnalité entre la consommation courante et le revenupermanent.
III-2- Les implications de l’hypothèse du revenu
permanent
A l'encontre de la fonction de consommation keynésienne qui fait appel au revenu courant
pour expliquer la consommation, la théorie Milton Friedman fait appel au revenu permanenten tant que variable explicative.
Y
Y α
Y
C PMC
P== , il en découle que la propension moyenne à consommer (PMC) est
fonction du rapport de revenu permanent au revenu courant (Y
Y P ).
- S'il Y augmente temporairement au-delà YP, la propension moyenne à consommer
diminue.
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46
- Si Y diminue temporairement en deçà YP, la propension moyenne à consommer
augmente.
- ↑↓⇒⇒⇒ épargneL'PMC 0Y Y Y T P ff
- désépargne↑⇒⇒⇒ PMC 0Y Y Y T Ppp
Remarque
Pour les catégories de ménages à revenu élevé mais à composante transitoire importante la
propension moyenne à consommer est inférieure à celle des catégories des ménages à revenu
élevé mais à composant transitoire plus faible
Le consommateur ne peut pas avoir une connaissance précise de ses revenus futurs,
puisque l'avenir est incertain. L'erreur d'anticipation des ménages et à l'origine des différences
entre revenu courant et revenu permanent et donc l’apparition du revenu transitoire.
Selon la théorie du revenu permanent la propension marginale à consommer :
PmcM = αY ∆
C ∆
P
=
Selon la théorie du revenu courant de Keynes la propension marginale à consommer :
PmcK = c∆
∆=
Y
C
Puisque les variations du revenu courant (∆Y) sont plus importantes que celles du revenu
permanent (∆YP) en raison de la composante transitoire et que les variations de la
consommation ne dépendent que des variations de revenus permanents alors la valeur de α est
à priori supérieure à c, c'est-à-dire PmcM > PmcK
Démonstration
On suppose que le revenu permanent est calculé à partir d’un mécanisme d’anticipation
adaptative :
−+=−−
P
1t t
P
1t
P
t Y Y Y Y λ (1)
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47
AvecP
t Y le revenu permanent à l’année t,
−−
P
1t t Y Y le terme d’erreur entre le revenu
permanent calculé et le revenu courant effectif et λ le coefficient d’ajustement tel que 0<λ<1.
L’objectif est de chercher une relation entre Ct et Yt sachant que Ct = αP
t Y .
L’équation (1) peut s’écrire :
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) (2) λ λ λ λ λ λ
λ λ λ λ λ λ
λ λ λ λ λ λ λ
P
3t
3
2t
2
1t t
P
t
P
3t 2t
2
1t t
P
t
P
2t 1t t
P
1t t
P
t
Y 1Y 1Y 1Y Y
Y 1Y 1Y 1Y Y
Y 1Y 1Y Y 1Y Y
−−−
−−−
−−−
−+−+−+=
−+−+−+=
−+−+=−+=
En appliquant cette relation de récurrence à l’équation (2) jusqu’au niveau n on
aura l’équation (3) ci-dessous :
( ) ( ) ( ) ( )nt
n
k t
k
2t
2
1t t
P
t Y 1......Y 1Y 1Y 1Y Y
−−−−−++−+−+−+= λ λ λ λ λ λ λ λ λ
On suppose qu’il y a toujours un nombre d’années n au-delà duquel l’influence du revenu
courant est nulle. Mathématiquement cette hypothèse se traduit par ( ) 0 λ1 λn =− .
A partir de l’équation (3) il apparaît que le revenu permanent est une moyenne pondérée du
revenu de la période courante et des revenus des périodes antérieures.
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( )
( ) ( ) ( ) ( ) (5) λ λ λ λ -1λ α
λ λ λ λ λ λ λ αα
(4) λ λ λ λ λ λ λ
−++−+=−
−++−+−+==
−++−+−+==
−−−−
−
−
−−−−−
−−−
nt
n
2t
2
1t 1t
nt
1n
3t
2
2t 1t
P
1t 1t
nt
n
2t
2
1t t
P
t t
Y 1............Y 1Y λC λ1
Y 1.....Y 1Y 1Y Y C
Y 1.....Y 1Y 1Y αY αC
(4) – (5) donne :
( ) ( )t 1t t t 1t t
Y C 1C Y αλC λ1C αλ λ +−=⇒=−−−−
PmcM = α et PmcK = αλ⇒ PmcM> PmcK.
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48
Figure II- 10- Courbes représentant les fonctions de consommationde courte et de longue périodes
IV- La théorie de cycle de vie
En se basant sur le modèle de Ficher, Modigliani a montré que le revenu varie
systématiquement au cours de la durée de vie et que l'épargne permet au consommateur de
transférer une partie de son revenu durant la période où ce dernier était élevé à une autre
période où il sera faible. C'est cette interprétation du comportement de consommateur qui
fonde l’hypothèse de cycle de vie.
IV-1- Hypothèse de cycle de vie.
Pour la plupart des individus l'évolution du revenu dans le temps représente un profil qui
dépend de l’âge. Durant les premières années d'activité le revenu commence à un niveau
relativement faible et puis il augmente progressivement. À l'âge mûr, le revenu atteint un
maximum et enfin il diminue plus ou moins brutalement au moment de la retraite. Il y a
présence de cycle de vie qui permet d'expliquer l'évolution de la consommation.
Soit : (R) les ressources disponibles de la période courante ; (Y) le revenu courant de la
période ; (Y*) la valeur actualisée des revenus futurs et (W-1) le montant de la richesse
accumulée en période précédente.
Ct Cp
Y
45°
Fonction de court termeCt = C0 + c YtCCT
CP = α YP
O’
O
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49
Pour chaque classe d'âge, ses ressources se combinent différemment. On suppose que la
consommation courante d'un ménage et proportionnelle à ses ressources totales.
IV-2- Implications de l'hypothèse
C = kR , cela suppose que la consommation, quelle que soit la période de vie est fonction
des ressources disponibles de la période courante.
On écrit :1
W γ*Y β Y αC −
++= . On suppose qu’il y a évolution régulière des revenus
et donc on peut écrire : Y* = λ Y ⇒ ( )11
W Y βλαW γY βλY αC −−
++=++= γ
En courte période on suppose que γ W-1 est une constante, ce qui représente une ordonnée àl’origine d’une courbe de consommation ayant une pente (α+βλ).
Figure II- 11- Courbe représentant la fonction de consommationen cas d’évolution régulière des revenus
Nous constatons que la courbe de consommation coïncide ici au cas de la fonction de
consommation keynésienne. En effet le terme (α+βλ) est assimilé à la Pmc et γ W-1 à une
consommation incompressible (C0).
PMC = ( )Y
W γ βλα
Y
C 1−++= . En courte période W-1 est une constante et doncY
W 1−
et la PMC diminuent si Y augmente, ce qui vérifie les propriétés keynésiennes de la PMC.
Pour que la PMC soit constante conformément aux propriétés de la fonction de
consommation de longue période il faut ajouter une hypothèse supplémentaire à savoir : une
part constante de la richesse accumulée dans le revenu courant.
C= (α+βλ)Y + γ W-1
γ W-1
C
Y
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50
Fin de la vieAge de retraite
Epargne
Consommation
Richesse
Revenu
Cons.Revenu
Richesse
Désépargne
On peut écrire : Y µW µY
W
1
1 =⇒=−
−
( ) ( ) cst γµY
Y µγ βλαPMC =++=++= βλ α
On retrouve alors la fonction de consommation de longue période.
Figure II- 12- Consommation, revenu et richesse au cours du cycle de vie
IV- La théorie de revenu relatif
Pour Joseph Duesenberry, en longue période, le niveau de consommation d'un ménage
n'est pas fonction du niveau absolu de son revenu, mai de la position de celui-ci dans l'échelle
du revenu du groupe social auquel il appartient.
Il n'a pas un comportement indépendant car il se soumet à l'effet de démonstration (effet
Veblen) qu’exercent à son égard les sujets économiques. Ainsi, il manifeste dans sa
consommation un effet d'imitation se traduisant par un taux d'épargne nul ou négative grâce
aux crédits.
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51
Chapitre III
La fonction d’investissement
Dans l'analyse macroéconomique, l'investissement constitue une des composantes de la
demande globale à côté de la consommation et de l'exportation. L’investissement apparaît
comme une variable privilégiée dans la mesure ou il permet d'avoir des effets simultanés sur
l'offre et sur la demande.
Dans l'analyse keynésienne la fonction d'investissement adopte le taux d'intérêt entant que
variable exclusive déterminante. Des extensions à cette analyse ont cherché à mieux expliquer
les notables fluctuations de l'investissement en tenant compte des effets de revenu et de
variation de la demande. C’est dans ce cadre que la théorie d’accélération selon ses deux
versions simple et flexible est apparue.
Par ailleurs la théorie néoclassique se mettant du côté de l'offre considère l’investissement
plutôt fonction d'aspects techniques liés aux rendements des facteurs et d'aspects économiques
liés à leurs rémunérations.
I- Définition
D’une manière générale, la notion d’investissement recouvre deux significations
différentes :
- elle concerne, d’une part, les achats d’actifs financiers (actions, obligations et tires de
tous genres), c'est-à-dire les placements financiers ;
- elle concerne, d’autre part, les achats d’actifs réels ou de biens capitaux, notamment les
machines et outillages, immeubles…, qui sont des produits pouvant servir à la
production d’autres produits.
8/2/2019 Cours de ..
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52
L’achat d'actifs financiers ou placement est considéré comme un investissement par
l'acheteur individuel, mais au niveau macroéconomique, du point de vue de l'économie
considérée dans son ensemble, l'achat d'actifs financiers ne représente pas un investissement
car l'achat de titres a pour contrepartie la vente de ce titre, vente qui constitue un
désinvestissement du vendeur. Autrement dit, au plan macroéconomique, les investissements
et les désinvestissements en actifs financiers se compensent.
C'est donc seulement lorsqu'il y a création de biens capitaux nouveaux qu’il y a
investissement macroéconomique. De la sorte sont exclus de l'investissement non-seulement
des achats d'actifs financiers mais aussi les achats de biens capitaux d’occasion.
Cette création de biens capitaux nouveaux représente l'investissement brut ou formationbrute de capital fixe plus variation des stocks. De façon plus précise, FBCF représente la
valeur des biens durables acquis par les unités résidantes afin d'être utilisés pendant au moins
un an dans leur processus de production.
Elle comprend essentiellement :
- les immeubles acquis par les agents économiques (logement des ménages, bâtiments
acquis un les autres agents... )
- les biens meubles acquis par les mêmes agents (machines et autres biens
d’équipement)4.
II- La décision d’investissement au plan
microéconomique
La décision d'investissement est le fait que l'entrepreneur qui décide de transformer des
avoirs monétaires en actifs physiques, en biens de production. Pour que l'investissement ait
lieu, il faut que l'entrepreneur espère obtenir une rémunération des biens capitaux à acquérir
plus élevée que toute autre forme d'actif. C'est ainsi seulement quand le revenu escompté des
biens capitaux est supérieur aux revenus procurés par les actifs que l'investissement se réalise.
4 Les biens d’équipement acquis par les ménages (automobile, électroménager…) sont considérés comme desbiens de consommation.
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53
La rentabilité d'un investissement peut s'étudier en utilisant la règle de la valeur actuelle
nette (VAN) ou celle du taux de rendement interne.
II-1- La règle de la valeur actuelle nette
Considérons une entreprise qui envisage d'acquérir de nouveaux biens capitaux d'un prix
ou coût donné.
L'installation de ces biens capitaux permettrait à l'entreprise d'obtenir une production
supplémentaire dont la vente procurerait des recettes supplémentaires.
En face de ces recettes supplémentaires, le fonctionnement de ces nouveaux biens capitauxentraîne des coûts supplémentaires.
En soustrayant des recettes supplémentaires prévues les coûts supplémentaires prévus, il
obtient un revenu espéré grâce à l'emploi des nouveaux biens capitaux pendant toute la
période de leur utilisation.
Si la durée de vie du projet d'investissement et de n années, les revenus engendrés sont de :
- R1 la première année- R2 la deuxième année
- .
- .
- .
- Rn la nième année.
Ces revenus futurs, escomptés à des dates différentes, doivent être actualisés. La somme de
ces flux de revenus futurs actualisés représente la valeur actuelle (V.A.). L'investissement est
décidé si la V.A. est supérieure au coût d'achat des biens capitaux.
Dans le cas inverse, où la V.A. est inférieure au coût d'achat de biens capitaux, c'est le
placement qui est décidé.
-a-. Le procédé de l’actualisation
Pour saisir le procédé de l'actualisation, on effectuera en deux étapes :
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54
- la première consistant à calculer la valeur future d'une somme actuelle
(capitalisation);
- la deuxième consistant à calculer la valeur actuelle d'une somme futur (actualisation).
-i- L’opération de capitalisation
Lorsqu'un agent place son argent, c'est parce qu'il compte tirer de ce placement un revenu,
disons un intérêt.
Une somme actuelle, S0, placée à un taux d'intérêt annuel, i, aura au bout d'une année une
valeur future, S1, telle que : S1 = S0 + i S0 = S0 (1 + i)
Lorsque l'argent est placé pour des périodes supérieures à un an, l'intérêt se compose, c'est-
à-dire qu'il porte lui-même intérêt.
Au bout de la 2ème année, S2, la valeur future de la somme actuelle P sera tel que :
S2 = S1 + i S1
= i S1 (1 + i)
= S0 (1 + i) (1 + i)
= S0 (1 + i)2
Et au bout de la n ième année
Sn = So (1 + i)n.
-ii- L’actualisation
Etant donné que Sn est la valeur future d’une somme actuelle P, on peut déduire la valeur
actuelle P d’une somme future Sn.
Sn = S0 (1 + i)n ⇒ ( )n
n
0
i1
SS
+=
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55
A partir de là, les revenus futurs engendrés : R1, R2,……….Rn peuvent être actualisés de la
manière suivante :
- valeur actuelle (VA) de R 2 = ( ) 2
2
i1
R
+
- .
- valeur actuelle (VA) de R k =( ) 2
k
i1
R
+
- .
- valeur actuelle (VA) de Rn =
( )n
n
i1
R
+
La somme de la VA des revenus futurs moins le coût d’investissement (I0).
VAN=( )
∑=
−+
n
1t ot
t I
i1
R
L’investissement est décidé quant la VAN est positive ou( )
∑= +
n
1t ot
t I
i1
Rf
Dans le cas où VAN < 0 l’investissement n’est pas rentable, l’entrepreneur renonce à
l’investissement.
-b- Exemple numérique
Soit un investissement d’un coût de 150 000 D.T. et d’une durée de vie de 4 ans rapportant
des revenus nets R1 = 60 000 D.T. ; R2 = 50 000 D.T.;
R3 = 40 000 D.T. et R4 = 35 255 D.T.
-1- Si le taux d’intérêt auquel emprunte l’entreprise est 11%, décidera-t-elle ou non
d’investir ?
-2- Si le taux d’intérêt est de 9%, quelle sera sa décision ?
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Solution
-1- i = 11%
La V.A. des revenus futurs :
V.A. =( ) ( ) ( )
=+++432
11.1
25535
11.1
00040
11.1
00050
11.1
00060 147 393,150
V.A.N.= 147 393,150 – 150 000 = – 2 606,850 ⇒ V.A.N. < 0 pas d’investissement.
-2- i = 9%
La V.A. =
( ) ( ) ( )
=+++432
09.1
25535
09.1
00040
09.1
00050
09.1
00060 152 745,630
V.A.N. = 152 745,63 – 150 000 = 2 745,630 ⇒ V.A.N.> 0 investissement accepté.
II-2- La règle du taux de rendement interne (T.R.I.)
Le taux de rendement interne d'un projet d'investissement et le taux d'actualisation pour
lequel la valeur actuelle du flux de revenus nets est égale au coût initial de l'investissement.
Au lieu de rechercher le bénéfice actualisé à l’aide d’un taux d’intérêt extérieur (i), oncherche quel est le taux de rendement interne (r) qui rend la valeur présente de
l’investissement et de ses revenus nets futures égale à zéro.
Si nous reprenons l'exemple numérique précédent, il s'agit de trouver le taux r qui
satisfasse l'égalité :
( ) ( ) ( )
000150
r 1
25535
r 1
00040
r 1
00050
r 1
00060
432 =
+
+
+
+
+
+
+
Cette valeur de r est égale à 10%.
La décision d'investissement et prise en comparant ce taux de rendement au taux d'intérêt
auquel l'entrepreneur peut emprunter.
- l'investissement est entrepris si i < 10%;
- l'investissement est rejeté si i > 10%.
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Cette règle de T.R.I. revient donc à dire que l’investissement et décidé tant que son taux
interne est supérieur au coût d'emprunt des capitaux : r > i.
r qui est le taux de rendement interne d'un projet d'investissement, porte aussi le nomd'efficacité marginale de l'investissement ou d'efficacité marginale du capital.
-III- Fonction macroéconomique d’investissement
III-1- L’effet du taux d’intérêt
Les règles de la VAN et du TRI conduisent au même résultat lorsque l'entreprise a le choix
entre réaliser un projet d'investissement ou le rejeter.
Les exemples étudiés dans les deux cas ont permis de voir que l'investissement est
favorisé quand le taux d'intérêt est bas et défavorisé dans le cas inverse.
Toute élévation du taux d'intérêt entraînera, toutes choses étant égales par ailleurs, un
abandon de certains projets d'investissement et, inversement, tout abaissement de son niveau
favorisera la réalisation de certains nouveaux projets d'investissement.
III-2- La courbe d’efficacité marginale de capital : un
exemple numérique
Au présent, les entreprises anticipent un taux d'intérêt égal à 9,5%. Elles sont amenées à
choisir parmi 7 projets d'investissements dont les caractéristiques sont décrites par le tableau
ci-dessous (la valeur résiduelle est nulle)
Projet Coût d’acquisition
Durée de vie en
nombre d’années
Bénéficie net anticipé
par an1
2
3
4
5
6
7
204.33
231.15
306.63
240.31
418.26
423.75
221.40
15
6
12
5
8
10
8
30
50
45
70
60
75
40
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-1- Déterminons l'efficacité marginale anticipée du capital pour chacun des projets.
-2- Traçons la courbe d'efficacité marginale du capital et vérifions que l'investissement des
entreprises est égal à 1175,02.
Solution
-1-
Projet Coût d’acquisitionDurée de vie en
nombre d’annéesBénéficie net
anticipé par anTRI
1234
567
204.33231.15306.63240.31
418.26423.75221.4
156
125
8108
30504570
607540
12%8%10%14%
3.165%12%9%
-2-
Pour tracer la courbe d’efficacité marginale de capital, il faut d’abord classer les projets par
ordre décroissant de Tri et ensuite calculer pour chaque valeur de TRI le cumul
d’investissement.
Projet Coût d’acquisition TriCumul
d’investissement
4
1 et 6
3
7
2
5
240.31
628.08
306.63
221.4
231.15
418.26
14
12
10
9
8
3.165
240.31
868,39
1175,02
1396,42
1627,57
2045,83
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Figure III- 1- Courbe d’efficacité marginale de capital
Ce classement permet de tracer une courbe décroissante reliant entre l’efficacité marginale
de capital (TRI) et l’investissement.(cf. figure ci-dessus)
On voit ainsi qu'il y a une relation décroissante entre l'investissement I et le taux d'intérêt i.
Le volume d’investissement au plan national est une fonction liée négativement au taux
d’intérêt : I = I(i) ou de façon plus précise : I= – e i + I o.
e traduit l’intensité de la réaction de l’investissement aux variations du taux d’intérêt.
(e=cst). Io est le montant de l’investissement qui serait mis en œuvre si le taux d’intérêt du
marché était nul. C’est un investissement autonome correspondant en majorité à
l’investissement public.
III-2- Influence des facteurs autres que le taux
d’intérêt
De nombreux facteurs conditionnent le niveau désiré d'investissement: les anticipations des
entrepreneurs, les innovations et changements techniques, le niveau de revenu, les prix relatifs
des produits de facteurs.
0
2
4
6
8
10
12
14
1618
0 500 1000 1500 2000 2500Investissement global
Tri
1175.02
9.5%
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-a-. Les anticipations
On peut souligner que la courbe d'investissement se déplace à la suite des changements des
anticipations des chefs d'entreprise relatives à leur vente future. Si les anticipations des chefsd'entreprises sont optimistes l’investissement augmente et la courbe de la demande
d’investissement se déplace à droite et vers le haut. Inversement si les anticipations sont
pessimistes (crainte de la concurrence internationale, conflits sociaux, politique
économique…) la courbe se déplace à gauche et vers le bas.
Figure III- 2-Déplacements de la courbe d’investissement
en raison des anticipations
-b-. Le revenu national
Les connaissances empiriques relatives à l’investissement montrent qu'il existe un lien
entre l'investissement est le revenu global. Cette relation repose sur la constatation que les
anticipations des entrepreneurs sont fondées sur les profits attendus. Les profits procurent aux
firmes des fonds propres pour financer leurs projets d'investissement. L'accroissement desprofits témoigne aussi de la bonne santé économique du pays ; les chefs d'entreprises réalisent
une analyse optimiste de la conjoncture et prévoient un accroissement des capacités de
production pour faire face à une expansion de la demande.
L'investissement n’est pas alors seulement fonction décroissante du taux d'intérêt, mais,
également, il est en plus une relation directe avec le revenu national. Ce qui veut dire que la
Déplacement paroptimisme
Déplacement parpessimisme
I1 I0 I2
I
i
i0=i1=i2
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courbe représentative de l'investissement n'est plus unique à chaque niveau de revenu national
correspond une courbe.
Le revenu global n'influence pas seulement l’investissement par son niveau mais aussi parses variations c'est l'objet de la section suivante.
Figure III- 3- Augmentation de l’investissement avec le revenu
IV-. Investissement et débouchés : modèles
d’accélération
L’investissement dépend de la demande des biens de consommation. Cette relation est à la
base du principe d’accélération. L’accélération entre en jeu en abordant l’étude des effets de
la variation de la demande finale sur les fluctuations de l’investissement induit. Les premières
formulations de la relation d’accélération ont été réalisées par A. Aftalion et J.M. Clark, elles
datent du début du 20 ème siècle. D’abord la relation avait été étudiée en supposant un
ajustement immédiat entre capital et production (accélérateur simple) ensuite l’hypothèse
d’ajustement échelonné est avancée ( accélérateur flexible).
IV-1- Modèle d’accélérateur simple
Seuls les investissements induits relèvent du principe de l’accélérateur. Ils représentent la
variable dépendante qui sera expliquée par la demande de produits finis.
I=f(i,Y’’)
I=f(i,Y0)
I0 I’ I’’
I
i
i
I=f(i,Y’)
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-a- Les hypothèses
- L’élasticité des anticipations est égale à l’unité ;
- les techniques de production sont stables ; il y a une constance du coefficient de capitalavec, le coefficient moyen de capital (CMK) =
Y
K et le coefficient marginal de
capital (CmK) =Y
K
∆
∆,
- les stocks de biens de consommation sont nuls ;
- les prix sont fixes ;
- pas de capitaux oisifs ; pleine utilisation des capacités de production installée, l’action
de la demande est alors immédiate ;
- les demandes des biens de production et capitaux sont exprimées à prix constants ;
- en raison de l’absence de stocks, l’ajustement ne peut se réaliser que par la création
d’une capacité de production additionnelle ;
- l’investissement autonome est nul donc l’investissement net ne contient quel’investissement induit ;
- les variations de la demande finale ( ) D∆ s’identifient à celles de la production ( )Y ∆
-b-.Le mécanisme d’accélération
La relation d’accélération établit une liaison fonctionnelle entre le niveau de
l’investissement induit et le taux de changement de la demande des biens finis. I i= Dβ∆ (1)
avec : I i = investissement induit ; D∆ = variation de la demande finale ; β = coefficient de
proportionnalité appelé accélérateur.
La relation (1) peut être réécrite en faisant intervenir les variations discontinues de la
demande.
1t t it D D I
−−= β (2)
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63
Dans la mesure où 1β > , l’investissement induit à la période t est un multiple de la
hausse de la demande de biens finis intervenue entre t et t-1.
Puisqu’il est déjà supposé que l’investissement autonome est nul, l’accroissement de bienscapitaux correspond à l’investissement net induit.
it t 0nt I I I += , mais
ot I =0 par hypothèse. Donc,
1t t it nt K K I I
−−== (3) K étant le stock de biens capitaux, d’où
1t t 1t t D DK K
−−−=− β (4). Puisque
t t Y D ∆∆ = (4) devient,
1t t 1t t Y Y K K
−−−=− β
etY K
Y Y
K K
1t t
1t t
∆∆β =
−
−=
−
− (5)
Etant donné les hypothèses initiales l’accélérateur est en fait le coefficient de capital.
D’où vY
K
Y
K ===
∆
∆β .
Le modèle d’accélérateur simple identifie trois notions conceptuellement distinctes : β , v
et CMK.
-c-. Fonctionnement de la relation d’accélération
-i- Période d’essor
Dans le cas où l’investissement de remplacement est nul, l’évolution de l’investissement
induit lorsque la demande finale se modifie peut être théoriquement représenté par la figure
suivante.
Les variations de la demande finale sont supposées données de façon que la demande
commence à augmenter à un taux croissant de t1 à t2 ; elle induit alors des investissements.
Après un point d’inflexion la demande tout en augmentant en valeur absolue, ralentie son
taux de croissance ; l’investissement reste positif, mais diminue en valeur absolue (sa courbe
représentative se renverse en t2). Lorsque la demande atteint son maximum en t3,
l’investissement induit devient nul et devient négatif dès que la demande finale commence à
diminuer en valeur absolue.
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Figure III- 4-Fonctionnement de la relation d’accélération
De cette représentation graphique il ressort deux principes majeurs :
- antériorité des fluctuations de l’investissement induit ;
- et amplification de la demande des biens d’équipement.
-ii- Période de dépression
Entre t3 et t5 la demande finale commence à se réduire en valeur absolue, l'investissement
induit devient alors négatif et atteint son minimum théorique t4 pour le second point
d'inflexion de la demande finale. Les principes d'antériorité et d'amplification restent
mathématiquement valables pour qualifier le phénomène de désinvestissement théorique
auquel on assiste.
Dans les faits, le désinvestissement effectif apparaît beaucoup moins important ; les firmes
ne procéderont pas au renouvellement de leurs biens d’équipement. En cas de forte réduction
de la demande de biens finis, il y a apparition d'un capital ou oisif. En cas de redémarrage de
la demande finale, la demande de biens d'équipement tend à se manifester avec retard en
raison l’oisiveté de certains matériels.
Désinvestissement effectif
Point d’inflexion
Temps
DFI net
Demande finale
Investissement
t1 t2 t3 t t5
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65
-d- Portée du modèle
La relation d'accélération met en évidence une variable explicative de l'investissement : ce
sont les variations de la demande finale et non pas son niveau qui constitue le moteur des
investissements induits additionnels. L’effet d'accélération ne concerne pas seulement les
investissements directement productifs; il peut s'appliquer aux variations de stocks.
Cependant, la relation d'accélérations ne constitue qu'un déterminant partiel des
modifications de l'investissement. Elle ne considère que l'investissement induit et ne nous dit
que rien des investissements autonomes.
En outre, dans le cadre du modèle présenté, l'investissement de remplacement ( I rt ) n'est pas
pris en considération. Si l’on prend en compte, il s'ajoute à l'investissement induit (v Y ∆ )
pour former l'investissement brut global ( I ).
En l’absence d’investissement autonome, on a :
I = I i + I r
En supposant un stock homogène de biens capitaux le montant de l’investissement de
remplacement est donné par le rapport :
matérieldeviedeDurée
homogèneséquipementd'biensdeStock
L’investissement global est alors donné par l’expression :
I = v (Y t - Y t-1) + I r
Finalement, l'intensité du mécanisme d'accélération repose sur deux éléments :
- la valeur même de l'accélérateur ;
- la durée de vie des biens d'équipement.
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Plus l'investissement de remplacement sera faible dans l'investissement global (c'est-à-dire
plus la durée de vie des biens d'équipement est importante) plus l'effet d'accélération pourra la
jouer à plein.
Dans la réalité le stock de capital résulte de l'accumulation de strates successives de
machines hétérogènes; ce qui ne peut qu'induire de fortes variations dans l'investissement de
remplacement et générer une grande instabilité dans la fabrication de biens capitaux. En outre,
dans les économies contemporaines, le remplacement des machines ne se réalise jamais à
l’identique.
Au-delà de ces compléments analytiques la plupart des critiques formulées à l'encontre de
l'accélérateur simple tiennent à la rigidité des hypothèses fondatrices.
La relation d'accélération n'est pas aussi technique que l’on a généralement postulé ; les
prévisions des entrepreneurs relatives à l'évolution probable de la demande jouent un rôle non
négligeable. Dans les faits, la hausse de la production ne suppose pas forcément la hausse
préalable de l’investissement dans la mesure où les entreprises disposent souvent de marge de
capacité utilisée.
Enfin, les tests statistiques qui ont été effectués son loin de confirmer la valeur numériqueimportante de l'accélérateur ; il serait très inférieur au coefficient de capital.
Les critiques formulées à l'encontre de l'accélérateur simple ont conduit à la formulation
d’hypothèses plus complexes.
IV.2. Le modèle d’accélérateur flexible
Les conditions très restrictives de la formulation de l’accélérateur simple ont nécessité le
dépassement de ce dernier et ont suscité des recherches dans diverses directions. L.M. Koyck
(1954) a apporté une tentative d’affinement et d’assouplissement en présentant la formulation
du principe d’accélérateur flexible.
-a- Principe d’accélérateur flexible
Par rapport au modèle simple d'accélération, des hypothèses plus réalistes doivent être
introduites. Les entrepreneurs ne se contentent pas de brusques variations de la demande de
biens finis ; il faut encore considérer les évolutions précédemment enregistrées de la
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67
demande. Cette analyse conduit à ne plus faire dépendre l'investissement effectivement réalisé
de la seule modification de la demande entre les périodes. L'hypothèse à la base de
l'accélérateur flexible consiste à prendre en compte les variations antérieures enregistrées au
cours des périodes passées. À partir de cette hypothèse fondatrice, L.M. Koyck postule que le
stock de capital est proportionnel à une moyenne pondérée des productions des années
précédentes, le poids attribué à chaque année décroissant au fur et à mesure de l'écoulement
du temps.
Il est admis alors que les poids relatifs de chaque année diminue en progression
géométrique avec un coefficient compris entre 0 et 1.
Soit ( )
++++−=
−−− nt
n
2t
2
1t t t Y .......Y Y Y 1K λ λ λ λ α (1)
avec α = coefficient de capital
λ1 − = coefficient de pondération
Comme 0 < λ <1 au terme de la nième période 0 ,nn
→∞→ λ
Pour faciliter la résolution de cette équation Koyck procède à une transformation à laquelle
il a attribué son nom.
L’équation (1) est réécrite en t-1.
( )
++++−=−
−
−−−− nt
1n
3t
2
2t 1t 1t Y .......Y Y Y 1K λ λ λ λ α (2) en faisant le
produit par λ on obtient :
( )
++++−=−−−−− nt
n
3t
3
2t 1t 1t Y .......Y Y Y 1K λ λ λ λ λ αλ
2
en soustrayant
l’équation (3) de l’équation (1), il vient :
( )t 1t t
Y 1K K λ αλ −=−−
(4)
( )1t t t
K Y 1K −
+−= λ λ α (5)
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68
Par définition, l’investissement net induit par les modifications du produit s’écrit :
1t it t 1t t it K I K K K I
−−+=⇒−= (6)
En remplaçant (6) dans (5), il vient :
( ) ( )1t 1t t it 1t t 1t it
K K Y 1 I K Y 1K I −−−−
−+−=⇒+−=+ λ λ αλ λ α
( ) ( )1t t it
K Y 1 I −
−−= λ -1λ α (7)
L'investissement net apparaît déterminé par le niveau de la production courante et par le
stock de capital de la période antérieure.
Comme il est déjà vu au paragraphe précédent, l'investissement global ( I t ) de chaque
période est formé de l'investissement induit ( I it ) et de l'investissement de remplacement ( I rt ).
D’où :
rt it t I I I += (8)
En adoptant l'hypothèse supplémentaire que l'investissement de remplacement est
proportionnel au stock de capital on peut écrire :
1t rt K I
−= φ . (9)
En reportant (7) et (9) dans (8), et en supposant toujours l’absence d’investissement
autonome, l’investissement global brut s’écrit :
( ) ( )1t 1t t t
K K 1Y 1 I −−
+−−−= φλ λ α soit
( ) ( )1t t t
K 1Y 1 I −
−−−−= φλ λ α (10)
L'investissement est lié positivement à la production globale et négativement aux stocks de
capital de la période précédente. La relation exprime le principe de l'ajustement de stock de
capital. On parle d'accélérateur flexible égal ici à ( )λ α −1 .
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69
-b-. Portée et limite
Des estimations empiriques (M.K. Evans, 1969) ont permis de situer la valeur de λ à 0.8
ou 0.9 et ( )λ α −1 à une valeur comprise entre 1/5 et 1/10 du coefficient de capital α .L'hypothèse de l'accélérateur flexible apparaît donc confortée par rapport au modèle
d'accélération simple.
Figure III- 5- Relation investissement net et demande finaledans les deux cas d’accélérateurs
La comparaison des résultats des deux types d'accélérateurs tourne à l'avantage de
l'accélérateur flexible. La représentation graphique comparée de l'évolution de
l'investissement manifeste une amplification plus modérée dans le cadre du modèle de Koyck.
Cela s'accorde au mieux avec la réalité économique que l'amplification brutale obtenue avec
le modèle d’accélérateur simple.
Si les deux modèles d'accélération parviennent à des résultats similaires en longue période,il en est différemment au courte période.
Lorsque la demande finale augmente à taux décroissants :
- dans l'hypothèse d'accélérateur simple l'investissement net diminue régulièrement
jusqu'à s'annuler lorsque la demande finale plafonne ;
- dans l'hypothèse d'accélérateur flexible, l'investissement net connaît une évolution à la
hausse jusqu'à ce que l'effet de freinage exercé par le stock de capital l'emporte sur
DFI
DFI
I I
Temps Temps
Accélérateur simple Accélérateur flexible
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70
l'effet d'entraînement de la production; on observe alors une baisse de
l'investissement.
Exemple numérique
L'évolution de la demande de biens de consommation finale par les ménages et la suivante :
Période 1 2 3 4 5 6 7 8
Demande 100 110 130 160 180 190 190 180
Période 9 10 11 12 13 14 15 16
Demande 160 130 110 100 100 110 140 180
On suppose que la production ne s'adapte pas instantanément à la demande de la période.
Les entreprises ne réalisent qu’une fraction de l'investissement induit, aussi bien à la hausse
qu'à la baisse :
It =Kt-Kt-1=λ(Kt*- Kt-1 ) où le coefficient d'ajustement λ est compris entre 0 et 1 et Kt* le
stock qui serait nécessaire pour répondre à la demande de la période.
-1- Pour quelles raisons les entreprises ne répondraient-elles pas intégralement aux évolutions
de la demande ? Comment cela se traduit-il en ce qui concerne l'investissement productif ?
-2- Le coefficient de capital est de 3. Déterminons l'évolution de l'investissement et du stock
de capital installé lorsque λ=1 et λ=0,3.
-3- Représentons sur un premier graphique les évolutions de la demande finale et de
l'investissement lorsque le coefficient d'ajustement est 1 puis 0,3. Sur un deuxième
graphique, traçons l'évolution du capital installé dans les deux cas.
Solution
-1- Trois raisons peuvent conduire les entreprises à ne par réaliser l'intégralité de
l'investissement nécessaire induit par les variations de la demande:
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- l’existence d'une capacité de financement limité (autofinancement + emprunts).
L'entreprise ne peut alors mener à bien qu'une fraction de l'investissement envisagé ;
- les coûts liés à l'investissement, qu'il soit positif ou négatif : l'installation de nouvellesmachines entraînent des coûts (aménagement des lots courbes, arrêt de la production,
formation du personnel...), qui sont généralement croissants avec le montant de
l'investissement et irréversibles, de même la vente de machines occasionne des
coupes de transaction élevés ;
- la prudence : le caractère durable ou au contraire purement transitoire des variations de
la demande et profondément incertain.
Dans ces conditions, le nombre de nouvelles machines installées (ou revendues) est
inférieur au nombre nécessaire pour répondre intégralement à la demande. L’entreprise va
alors choisir de ajuster progressivement son stock de capitale désiré à celui nécessaire:
It = Kt - Kt-1 = λ(1t
*
t K K
−− ).
-2- Lorsque λ = 1 pour chacune des périodes, le stock de capital effectif coïncide avec le
stock désiré (nécessaire) (colonne 1), et l'on retrouve le principe de l'accélérateur
simple(colonne 2).
Lorsque λ = 0.3, les investissements réalisés ne représentent que 30% de l'écart entre stock
désiré et stock existant (colonne 3). Ainsi à la période 2, on a It = 0.3(1t
*
t K K
−− ) = 0.3(330-300)
= 9 et le stock installé (colonne 4) correspondant alors au stock hérité de la période précédente
(300), plus les nouveaux équipements achetés (9), soit au total 309.
λ=1 λ= 0.3
Périodes Dt Kt= t
*
t D3K = It=∆K
t=3∆Dt It =0.3
−−1t
*
t K K
Kt = Kt-1+It
1 100 300 0 0.0 300.02 110 330 30 9.0 309.03 130 390 60 24.3 333.34 160 480 90 44.0 377.35 180 540 60 48.8 426.16 190 570 30 43.2 469.37 190 570 0 30.2 499.58 180 540 -30 12.2 511.6
9 160 480 -60 -9.5 502.2
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10 130 390 -90 -33.6 468.511 110 330 -60 -41.6 427.012 100 300 -30 -38.1 388.913 100 300 0 -26.7 362.2
14 110 330 30 -9.7 352.515 140 420 90 -20.2 372.816 180 540 120 -50.2 422.9
Figure III- 6- Evolutions comparées de l’investissement et de la demande
On observe que les fluctuations de l’investissement sont moins prononcées dans le cas de
l'accélérateur flexible que dans celui de l'accélérateur simple (le coefficient d'accélération est
plus faible).
De plus l'effet d'accélération et sensiblement modifié, ainsi :
- à la période 5 où la demande finale croît moins vite qu'à la période précédente (+20
contre +30), l'investissement continue d'augmenter (48.8 contre 44.0) alors que dans
le modèle d’accélérateur simple, il commençait à diminuer (60 au lieu de 90) ;
- à la période 8, débute la phase descendante du cycle de la demande (180 contre 190 à
la période 7). Dans le modèle de l'accélérateur simple, il y avait eu un
-150
-100
-50
0
50
100
150
200
250
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
Demande Ivt acc simple Ivt acc. Flex.
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désinvestissement de -30, mais dans le modèle d’accélérateur flexible
l'investissement demeure positif (+ 12.2) du fait d’un ajustement tardif ;
- enfin, pour les mêmes raisons, à la période 14, alors que la reprise s'amorce du côté dela demande des ménages (+ 10), l'investissement n’a pas encore redémarré, il
demeure toujours négatif (moins 9.7).
Concernant l'accélérateur flexible, deux faits majeurs émergent de la figure ci-dessous :
- les fluctuations du stock du capitale fixe sont amortis;
- la courbe est décalée (effet d'inertie).
Figure III- 7- Evolution de l’investissement en cas d’accélérateurs simple et flexible
Ce comportement d'ajustement progressif de l'équipement productif aux modifications de
la demande finale est rendue possible grâce aux :
- variations de stocks (lorsque la demande progresse, l’entreprise déstocke ; lorsque la
demande ralentie elle stocke) ;
0
100
200
300
400
500
600
0 5 10 15 20
Equipement accélérateur simpleEquipement accélérateur flexible
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- fluctuations des délais de livraison (lorsque la demande augmente, les délais
s’allongent) ;
- variations du taux d'utilisation des capacités de production (lorsque la demandeaugmente, les machines tournent plus ; lorsqu'elle diminue, l’entreprise conserve
certaines machines inutilisées plutôt que de les revendre).
III- La théorie néoclassique d’investissement
A l’encontre de la théorie keynésienne, la théorie néoclassique ne tient pas compte de la
contrainte de débouchés. La flexibilité des prix sur le marché des biens et services assure
l’égalité entre offre et demande. Le producteur ne doit nécessairement pas anticiper
l’évolution de la demande avant de décider d’investir. L’investissement est plutôt fonction des
considérations techniques liées à la fonction de production et fonction des déterminants
économiques liés à la notion de coût d’usage de capital.
III-1- Le coût d’usage de capital
L’utilisation des biens d’équipement par le producteur engage des dépenses instantanéesd’acquisition et en contrepartie réalise des gains futurs d’exploitation. L’investissement
implique alors un calcul intertemporel. Le coût d’usage de capital est fondé sur la
comparaison dans le temps entre les coûts supportés par l’investisseur et la valeur résiduelle
des équipements dans le futur.
-a- Hypothèses
H1 - L’investissement est supposé réversible. Il y a un marché d’occasion où l’entreprise
peut en cas de besoin revendre ses biens capitaux sans difficultés.
H2 - Le capital disponible est hérité de la période précédente. L’entreprise achète ses biens
capitaux à la période t-1 et les utilise à la période t.
( )t t 1t
K 1 I K δ−+=+
( )t 1t t
K 1K I δ−−=⇒+
: les stocks sont mesurés en
début de période alors que les flux sont mesurés en fin de période. δ : le taux
d’amortissement est supposé constant.
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H3 -t t
N
t K I I δ−=
t 1t t t t 1t
N
t K K K K K K I −=−+−=⇒
++δδ
H4- Les anticipations sur les prix sont parfaites on a : ∀i ∈N ;it
a
it x x
++= .
A la période t-1, le prix sur le marché des biens capitaux est 1-tk p , le prix anticipé esta
tk p ,
aveca
tπ
k le taux d’inflation anticipée sur le marché des biens capitaux.
−=⇒
+= 1
p
p p1 p
k a
k
a
k k
1-k t
a
t
t1-k tt
a
tππ ⇒ 1
p
p a
k
k +=
t
1-k t
a
tπ
-b- Composantes du coût d’usage de capital
- i- Coût d’opportunité des capitaux financiers engagés
t k K p .
1-tla valeur de capital que l’entreprise aurait pu disposer si elle n’avait pas investi. R t
est le taux d’intérêt nominal.t k t
K p R11-t
+ est le coût d’opportunité des capitaux
investis.
-ii- Dépréciation physique de capital
L’amortissement diminue le capital physique det
K δ , la valeur de la dépréciation est
exprimée en multipliant para
tk p . Le coût de dépréciation de capital est donc
t k K p
a
tδ .
-iii- Composante négative liée à la revente du capital hors dépréciation
L’entreprise grâce au marché d’occasion peut revendre le capital à une valeurt k
K pa
t
L’expression du coût d’usage de capital est donc :
( )t k t k t k t t t
K pK pK p R1K za
t
a
t1-tδ −++= Avec : zt le coût d’usage unitaire de
capital.
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( ) ( ) ⇒
−−+=t k k t t t
K 1 p p R1K z δa
t1-t( ) ( )δ
a
t1-t−−+= 1 p p R1 z
k k t t
( ) ( ) ( )a
t
t
a
t
a
t
1-t
a
t
δ
π
δk a
k
t
t k k
k
k
t
t p1
1
R1 z1 p p
p
p
R1 z
−−
+
+=⇒−−
+=
at
t
tat
t
tk a
k
a
k t
k a
k
a
k t
t pδπ 1
π R pδ
π 1
π 1 R1 z
+
+
−=
+
+
−−+=
++
−
δπ
π
t
t
a
k
a
k t
1
R
est le taux d’intérêt nominal déflaté par le taux d’inflation anticipé sur les prix
des biens capitaux. Le coût d’usage réel de capital est alors la somme du taux d’intérêt réel et
du taux d’amortissement.
III-2- L’influence de la technologie
-a- Hypothèses
Soitt t t
L ,K F Y = la fonction de production reflétant le technologie appliquée par le
producteur afin de réaliser un bien homogène en quantité Y t .
K t : le stock de capital disponible et Lt : le travail utilisé. On suppose que la fonction de
production satisfait les propriétés suivantes :
- ( ) ⇒≥=
∂
∂0 L ,K F
K
F t t K
t
la productivité marginale de facteur capital est positive ;
- ( ) ⇒≥=∂
∂0 L ,K F
L
F t t L
t
la productivité marginale de facteur travail est positive ;
- ( ) ⇒≤=∂
∂0 L ,K F
K
F t t KK 2
t
2
la productivité marginale de facteur capital est
décroissante ;
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- ( ) ⇒≤=∂
∂0 L ,K F
L
F t t LL2
t
2
la productivité marginale de facteur travail est
décroissante.On suppose une technologie Cobb-Douglas à rendements d’échelle décroissants.
( )βα
t t t t t L AK L ,K F Y == . Avec : α >0 ; β >0 et 0 < α + β <1.
-b- Le capital désiré
L’entreprise maximise son profit sans tenir compte de contrainte de débouchés. Il s’agit
d’annuler les dérivées premières du profit par rapport aux deux facteurs capital et travail.
Soit :t t t t t t t
K z LwY p −−=π l’expression du profit total.
Avec : wt le salaire nominal et zt le coût d’usage nominal de capital.
( )
( )
=⇒=⇒=⇒=−∂
∂=∂
∂
=⇒=⇒=⇒=−∂
∂=
∂
∂
−
−
2 p
w
L
Y
p
w
L
L AK
w L AK p0w L
Y
p L
1 p
z
K
Y
p
z
K
L AK z L AK p0c
K
Y p
K
t
t
t
t
t
t
t
t t
t
1
t t t t
t
t
t
t
t
t
t
t
t
t
t t
t t
1
t t t
t
t
t
αββ
π
αααπ
βα
βα
βα
βα
Dans le cas où cst p
z
t
t = ,(1) ⇒ z
p.Y K
t
*
t α= le stock de capital désiré apparaît
fonction croissante de Y et fonction décroissante de z. Dans le cas oùa
tk
a
p p = c’est à dire
a
t k π π =at on aura
δ
π
π
α
++
−
=
a
t
a
t t
t *
t
1
R
.Y K . Le stock de capital désiré est fonction décroissante
de z et croissante de Y . Or ceci n’est pas tout à fait vrai, car une augmentation de la production
peut être réalisée par un accroissement du travail et non du capital utilisé et peut en cas de
substitution de travail au capital se traduire par une diminution de facteur capital utilisé.
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78
(1) et (2) ⇒
==⇒=⇒=
=
t
t t
t
t
t t
t
t
t
t t
t
t
t t
t
t
t t
t
w
K z
w
p
K z
p
Lw
Y p L
p
LwY
p
K zY
α
βαβ
β
β
α
Avec ( ) β
t
α
t t t t L AK L ,K F Y ==
On peut écrire : βα
αt t
t
t t L AK
p
K z = (3). En remplaçant Lt par son expression en fonction de
Y t dans (3) on aura :
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) β α1
β
t β α1
1 β
t β α1
β
β α1
β 1
β α1
1
t t
β
t
t
t
t β α1
t
β
t
t t α
t
t
t t
w z β α ApK
wα
z β
z
pα AK
wα
K z β AK
pα
K z
−−
−
−−
−
−−−−
−
−−
−−
=⇒
=⇒
=
( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( ) βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα βα
−−
−
−−
−−−−
−
−−
−
−−
−
−−−−
−
−−=⇒
1
1
t 1
t
1t
1t
1
1
t 1
1
t 11
1
1
1
t
t
p p
pw p z ApK
( ) ( ) ( )
( )βα
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
βα
βα
−−
−−
−
−−
−
−−−−
−
−−
−−
=⇒
1
1
t
1
t
t 1
1
t
t
11
1
1
1
t
1
1
t
p
p
w
p
z p A
K
( ) ( )
βαββ
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
β
βα
ββα
βα
βα
−−−−−−
−
−−
−
−−
−
−−
−
−−−−
−−−
=
=⇒
=⇒
1
1
1
K
1
t
t 1
1
t
t
K t
1
t
t 1
1
t
t
11
11
1
t
AavecC p
w
p
zC K
p
w
p
z AK
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79
Le stock de capital est fonction décroissante du coût d’usage de capital et encore du salaire
réel.
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80
Chapitre IV
La fonction de demande de monnaie
Les phénomènes monétaires se trouvent au centre des débats macroéconomiques.
Différentes écoles s'opposent à propos des effets de la politique monétaire et concernant les
conséquences de l'évolution de la masse monétaire sur les phénomènes réels à savoir : la
production, l'investissement, l'emploi...
Selon l'école monétariste, la monnaie ne peut exercer d’effets réels que dans le court terme.
Cette version a été critiquée plus tard par l’école des anticipations rationnelles excluant ainsi
tous effets, à court et à long termes, de la monnaie sur les phénomènes réels.
Pour les keynésiens, il existe des interactions entre les phénomènes monétaires et les
phénomènes réels bien qu'en pratique la théorique keynésienne avait des préférences pour la
politique budgétaire que monétaire.
L'analyse de ces interactions fera l'objet particulier de chapitre suivant, toutefois on
examine dans ce chapitre les facteurs qui commandent l'offre et la demande de monnaie.
L'offre nominale de monnaie est déterminée par la création, par la banque centrale, de
monnaie " liquide", par le taux de réserves obligatoires sur les comptes des dépôts et par la
préférence du secteur privé pour les actifs liquides.
Dans l'optique quantitativiste (classique et néoclassique), les agents économiques
demandent de la monnaie pour effectuer des transactions. Dans cette optique, la monnaie n'est
pas un instrument de réserve et la demande de monnaie est relativement stable.
Dans l'optique keynésienne, les agents souhaitent détenir de la monnaie pour leurs
transactions et pour des motifs de spéculation. Dans cette optique, la monnaie n'est pas
seulement un instrument d'échange, c'est aussi un instrument de réserve. La demande de
monnaie peut être fluctuante parce qu'elle résulte de comportements spéculatifs.
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81
I- Définition de la monnaie
D'ordinaire, divers instruments financiers remplissent une ou plusieurs fonction de la
monnaie. Suivant la mesure de sa liquidité, on distingue des ensembles plus ou moins
étendus.
La forme la plus liquide est pièces de monnaie et billets de banque.
Pièces (monnaie divisionnaire) + billets = Monnaie fiduciaire.
Les dépôts à vue du secteur privé auprès du système bancaire, les comptes chèques postaux
et du trésor sont moins liquides que la monnaie fiduciaire, mais constituent des moyens de
paiement immédiat, généralement acceptés et utilisables sans restrictions.
On a alors,
M1 = Billets et pièces + Dépôts à vue auprès des banques + Dépôts à vue auprès des
comptes courants postaux.
Tableau IV- 1- La masse monétaire en Tunisie M1 (en millions de dinars)
Libellés 1997 En %Billets et piècesDépôts à vue auprès des banquesDépôts à vue auprès des comptes courants postauxTotal des dépôts à vue
154927151622880
35.6(94.2)*(5.8)*64.4
M1 4474 100(*) En pourcentage de l'ensemble des dépôts à vue.
Il est à signaler que les billets et pièces ainsi que les dépôts gérés par la banque centrale
constituent la base monétaire, en les désignant également par la monnaie centrale et le sigle
M0.
À côté des dépôts à vue il y a : des dépôts à terme ; des dépôts d’épargne, des certificats de
dépôts émis par les banques et d'autres formes d'avoir en banque qui présentent la particularité
d'être moins disponibles et moins liquides que les dépôts à vue. Ces disponibilités monétaires
sont appelées quasi-monnaie.
M2 = M1 + Quasi-monnaie.
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82
Tableau IV- 2- La masse monétaire M2 ( En millions de dinars)
Libellés 1997 En %M1 4474 44
Dépôts à termeDépôts d’épargneCertificats de dépôts
15173678123
(26.7)*(64.7)*(2.2)*
Quasi-monnaie 5688 56M2 10162 100
(*) En pourcentage de la quasi-monnaie.
Une partie importante de l’épargne des ménages est orientée vers des placements ou actifs
affectés. Il s'agit de l'épargne logement et de l'épargne projet et investissement. Il en est de
même des déplacements sous-forme de titres d'emprunts publics (les obligations à plus d'un
an). La pris en compte de ces dépôts aboutit à une conception de la monnaie plus large.
M3 = M2 + [M3 - M2]
Tableau IV- 3- La masse monétaire M3 ( En millions de dinars)
Libellés 1997 En %M2 10162 92.5Epargne logementEpargne projet et investissementObligations à plus d’un an
47127
321
(57.5)*(3.3)*
(39.2)*M3 - M2 819 7.5
M3 10981 100(*) En pourcentage de l’ensemble M3 - M2.
Enfin la prise en compte des avoirs d'épargne placés essentiellement sous-forme
d'acquisition de titres publics tels que bons de trésor aboutit à une acceptation de la monnaie
plus large que M3.
M4 = M3 + Bon de trésor (émis par l’Etat pour motifs de financement à court terme)+
Billets de trésorerie (émis par les entreprises et le banques) + Bons d’équipement (émis
par l’Etat pour motifs de financement à moyen terme)
Tableau IV- 4- La masse monétaire M4 ( En millions de dinars)
Libellés 1997 En %M3 10981 80.9Bons de trésorBillets de trésorerieBons d’équipement
205452912
(79.2)*(20.4)*(0.4)*
M4 - M3 2595 19.1M4 13576 100
(*) En pourcentage de l’ensemble M3 - M2.
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83
II- La demande de monnaie dans le courant
quantitativiste
Dans le cadre de la « théorie quantitative de la monnaie », la monnaie est uniquement un
instrument de transaction. Elle n'est pas un instrument de réserve pouvant être utilisé à des
fins spéculatives. Dès lors, la demande de monnaie est relativement stable, soit par rapport
aux transactions, soit par rapport au revenu, soit enfin par rapport au patrimoine.
I-1- Une demande de monnaie aux seules fins de
transaction
-a- Pour les classiques
La monnaie n'est qu'un intermédiaire des échanges. Elle est un lubrifiant qui facilite le
fonctionnement des rouages économiques. Selon cette analyse, la monnaie n'est désirée que
pour le produit qu'elle permet d'acheter. La monnaie n'est jamais demandée pour elle-même.
* Pour Jean-Baptiste Say, la « monnaie est un voile »: « Elle ne fait que masquer la réalité
des échanges et les produits s'échangent contre les produits puisqu'ils se servent mutuellementde débouchés. »
* Pour David Ricardo , « On n'achète des produits qu'avec des produits ou des services et
le numéraire n'est que l'argent au moyen duquel l'échange s'effectue. »
-b- Pour les néoclassiques
Egalement, la monnaie n'est qu'un intermédiaire des échanges. Nous retrouvons la
conception d'une monnaie purement transactionnelle.
Pour Léon Walras, « Le besoin que l'on a de monnaie n'est pas autre chose que le besoin
de marchandises que l'on achètera avec cette monnaie. »
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84
I-2- La stabilité de la monnaie par rapport aux
transactions
C'est la conception la plus ancienne. Elle remonte à Ricardo. Elle a été affinée par Irving
Fischer au début du siècle. Elle s'appuie sur l'équation des échanges: MdV = PT, avec, pour
une économie donnée, Md la demande de monnaie, V la vitesse de circulation de la monnaie,
T le volume global des transactions, P le niveau général des prix. A partir de cette égalité,
nous pouvons écrire: Md = PT/V.
* La demande de monnaie est une fonction croissante :
- du niveau de l'activité de l'économie considérée, plus l'activité se développe, plus levolume des transactions s'accroît et plus les besoins de monnaie sont grands ;
- du niveau général des prix, plus les prix s'élèvent, plus les agents ont besoin de monnaie
pour échanger un même volume de biens et services.
* La demande de monnaie est une fonction décroissante :
- de la vitesse de circulation de la monnaie. Elle représente le nombre de fois où une unité
monétaire est utilisée à différentes transactions. Par exemple, si en un mois, enmoyenne, un même instrument monétaire sert 10 fois pour régler des transactions d'une
valeur égale à 500, la monnaie demandée sera égale à 50 (500/10). Si la vitesse de
circulation de la monnaie ralentit et passe à 5, la demande de monnaie augmente et
s'élève à 100. Pour les classiques, la vitesse de circulation de la monnaie est
relativement stable. Elle dépend des habitudes de paiement de l'économie considérée.
I-3- La stabilité de la monnaie par rapport ou revenu
C'est la conception néoclassique, celle d'Alfred Marshall et de l'école de Cambridge. Elle
repose sur l'équation des encaisses: Md = kPY. Avec, Y le revenu réel, P le niveau des prix,
PY le revenu nominal, k un paramètre de comportement, qui exprime la part du revenu
national conservée sous forme de monnaie. Pour les néoclassiques, ce paramètre est
relativement stable. Il traduit la vitesse de transformation de la monnaie en revenu. Il
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85
représente le nombre de fois où un même instrument monétaire doit changer de mains pour «
payer » le revenu national.
I-4- La stabilité de la monnaie par rapport ou
patrimoine
C'est la version la plus contemporaine, celle de Friedman et des monétaristes de l'école de
Chicago. Selon Friedman, les agents économiques optimisent la gestion de leur patrimoine.
La demande de monnaie est alors une fonction croissante du revenu permanent (et donc du
patrimoine) des agents. Cette demande de monnaie est stable dans le long terme.
-a- Le patrimoine
Le patrimoine des agents économiques est constitué par leurs actifs financiers (actions,
obligations) et réels (terrain, maison). Il comprend aussi leurs actifs « humains », plus
précisément leur capital humain : degré d'instruction, stock de compétences. Il tient compte,
enfin, de leurs actifs monétaires (stock de monnaie). Ces différents éléments du patrimoine
procurent un revenu aux agents économiques.
-b- Le comportement rationnel
Ce comportement implique que les agents économiques optimisent la gestion de leur
portefeuille en répartissant les éléments de leur patrimoine en fonction des rendements réels
des différents types d'actifs et des revenus attendus. Ces revenus sont des revenus moyens
anticipés. Ils correspondent au revenu permanent de Friedman.
-c- La demande de monnaie fonction du revenu permanent
Dans l'analyse de Friedman, la demande de monnaie est une fonction croissante du revenu
permanent. Ce revenu est beaucoup plus stable, à long terme, que le revenu courant qui
comprend des revenus transitoires ou aléatoires de court terme.
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86
II- La demande de monnaie dans le courant keynésien
Pour Keynes, la demande de monnaie dépend du revenu courant, au travers du motif de
transaction et de précaution.
Elle dépend également du taux d'intérêt, au travers du motif de spéculation. La fonction de
demande de monnaie chez les keynésiens et chez les néo-keynésiens est ci-dessous présentée.
II-1- La demande de monnaie de transaction
Keynes rejoint l'analyse classique selon laquelle les agents économiques demandent de la
monnaie pour satisfaire leurs besoins de ' transactions. Il distingue deux motifs de demande
de monnaie de transaction.
-a- Le motif de revenu
Chez les ménages, il existe toujours un décalage entre la perception du revenu et
l'utilisation de celui-ci sous forme de dépenses. Ce décalage justifie le maintien d'une encaisse
qui alimente les comptes bancaires courants des ménages.
-b- Le motif d'entreprise
Comme pour les ménages, les entreprises sont confrontées à un décalage entre les dépenses
qu'elles effectuent (les sorties de caisse pour la production) et les recettes qu'elles enregistrent
(les entrées de caisse à la suite de la commercialisation). Les entreprises ont donc besoin d'une
certaine encaisse, appelée volant de trésorerie.
II-2-La demande de monnaie de précaution
Les agents économiques gardent de la monnaie pour faire face à des dépenses imprévues.
Ils constituent des encaisses de précaution pour se prémunir contre le risque.
Pour Keynes, la demande de monnaie de transaction et de précaution, notée L1, est une
fonction croissante du revenu courant noté Y:
L1 = L1(y) avec L'1 > 0.
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87
Keynes reprend à son compte l'analyse des classiques et des néoclassiques: plus le niveau
de revenu est élevé, plus la demande de monnaie de transaction et de précaution est
importante.
II-3- Lademande de monnaie de spéculation
La principale ligne de démarcation entre les classiques (incluant les néoclassiques) et
Keynes, en matière monétaire, repose sur la prise en compte de la demande de monnaie de
spéculation. Les agents économiques gardent de la monnaie, ou encore «thésaurisent»,
mettent en «réserve» de la monnaie, pour espérer avoir dans l'avenir de meilleures occasions
de placements qu'aujourd'hui. Pour Keynes, la demande de monnaie au motif de spéculation,
notée L2, est une fonction décroissante du taux d'intérêt, noté r:
L2 = L2(r) avec L'2 < 0
Plus le taux d'intérêt est élevé, plus la demande de spéculation est faible. A l'inverse, une
baisse du taux d'intérêt accroît la demande de cette monnaie. La demande de monnaie pour le
motif de spéculation est une fonction inverse du cours des titres et des taux d'intérêt.
-a- Une relation inverse entre cours de titres et spéculation
Quand un ménage dispose d'une somme d'argent, il a le choix entre placer cette somme sur
un compte bancaire ou acheter des titres financiers, notamment des obligations. Il exprimera
une préférence pour la liquidité quand le cours des titres, après avoir atteint un plafond, ne
pourra que baisser. Quand il anticipera la fin de la crise financière, il achètera des titres
financiers en utilisant les sommes qu'il a thésaurisées ou mises en réserve. Il renoncera à la
préférence pour la liquidité quand le cours des titres, après avoir atteint un plancher, ne pourra
qu'augmenter. Il souhaitera réaliser des plus-values grâce à la reprise des affaires.
-b- Une relation inverse entre cours des titres et taux d'intérêt
Cette relation peut être illustrée à l'aide d'un exemple. Si les cours sont élevés (taux
d'intérêt bas), les agents économiques vont garder leurs monnaie dans l’espoir d’une baisse
des cours(= préférence pour la liquidité). Quand les cours sont bas, ils achètent des titres avec
leur monnaie (renoncement à la préférence pour la liquidité). Ils bénéficient alors de taux
d'intérêt élevés sur les titres qu'ils ont acheté. Il est préférable d'acheter des titres 50 DT, qui
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88
rapportent 10 DT d'intérêt (20 % de taux) que d'acheter des titres 200 DT, qui rapportent 10
DT (5 % de taux). La demande de monnaie pour le motif de spéculation est donc bien une
fonction inverse du taux d'intérêt.
-c- La trappe à liquidité
La fonction de demande de spéculation L2(r) admet un cas particulier. Ce cas correspond
à ce que D. Robertson appellera la trappe à liquidité. En dessous d'un taux d'intérêt minimal
de l'ordre de 2%, plus personne ne désire acheter des titres et la tendance à thésauriser devient
pratiquement infinie. L'explication se trouve dans la liaison inverse entre cours des titres et
taux d'intérêt. Quand le taux d'intérêt est très faible (2%), le cours en Bourse est très élevé. Il
ne peut donc que baisser. Les agents économiques auront tendance à vendre leurs titres (Pourceux qui en Possèdent) ou du moins à ne pas en acheter.
II-4- La fonction de demande de monnaie keynésienne
Cette fonction, notée L, est composée des deux fonctions L1 et L2, soit : L = L1 + L2, avec L1 = L1(Y) et L2 = L2(r).
Cette fonction présente trois points de divergence avec l'approche classique et néoclassique.-a- La monnaie peut être un instrument de spéculation
Dans l'optique classique, la monnaie n'est pas demandée pour elle-même. Chez Keynes,
elle peut être demandée pour elle-même. A côté des encaisses actives utilisées pour effectuer
des transactions, Keynes envisage l'existence d'encaisses oisives, « dormantes », à des fins de
spéculation.
-b- Le taux d'intérêt est le prix de renonciation à la liquidité
Dans l'optique classique, le taux d'intérêt constitue le prix de la renonciation à la
consommation. Il détermine le volume de l'épargne. Chez Keynes, la renonciation à la
consommation dépend du revenu et non du taux d'intérêt. Ce dernier est à l'origine du choix
de l'affectation des actifs entre actifs monétaires et actifs financiers. Le taux d'intérêt
détermine donc la forme de l'épargne et non son volume.
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-c- L'instabilité de la demande de monnaie
Dans l'optique classique, la demande de monnaie est stable. Chez Keynes, elle est instable
en raison de l’impossibilité de prédire avec précision les variations futures des taux d'intérêtattachés aux différents actifs. Dans ces conditions, la vitesse de circulation de la monnaie n'est
pas une constante. Elle ne dépend pas seulement du volume des transactions et du revenu réel,
elle dépend aussi des taux d'intérêt.
II-5- La demande de monnaie chez les néo-keynésiens
L'analyse keynésienne de la demande de monnaie a été prolongée par les modèles de Baumolet Tobin.
-a- William Baumol
Il propose une nouvelle fonction de demande de monnaie de transaction, qui tient compte
du taux d'intérêt et de l'arbitrage que font les agents entre monnaie et titres.
Pour cet auteur, détenir de la monnaie ne rapporte pas d'intérêt mais ne coûte rien. Détenir
des titres rapporte des intérêts mais entraîne des frais de courtage quand on veut transformer
ces titres en monnaie.
Il faut donc faire un arbitrage entre l'avantage de la liquidité et l'inconvénient du manque à
gagner qu’entraîne la détention de la monnaie liquide. Pour un l'agent quelconque il s'agit
donc de déterminer la quantité de monnaie optimale détenue sous forme liquide tenant compte
du volume des transactions à réaliser et du coût d'opportunité de sa détention de la monnaie
sous forme liquide.
Ces considérations peuvent être saisies à l'aide d'un modèle simple où un individu reçoit au
début de chaque période un revenu nominal égal à Y.
Deux situations extrêmes se présentent.
-1- Détenir tout l'argent sous forme liquide : perdre les intérêts mais gagner les coûts de
déplacement et de courtage soit pour retirer du liquide ou pour transformer les actifs en
argent .
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-2- Garder tout l'argent en banque ou sous forme d’actifs et retirer ou transformer par
transaction : gagner des intérêts mais supporter les coûts de déplacement et de courtage.
Supposons que cet individu reçoit son revenu par mensualités et qu'il décide de garder toutson revenu sous forme liquide et qu'il dépense régulièrement ce revenu pendant les trente
jours du mois. Soit 1/30Y par jour.
Figure IV- 1- Liquidité pour motif de transaction :le cas d’un seul retrait par mois
Y
Y/2
Mensualités
0 30 jours 1 30 jours 2 30 jours 3 30 jours 4
La monnaie moyennement détenue pendant le mois soit la somme M.
2
YMY
2
30S0Y301........................Y3028Y3029YSSoit
30
0Y301........................Y3028Y3029YM
=⇒=⇒+++++=
+++++=
Alors pour un nombre de retrait =1, la monnaie moyennement détenue pendant le mois =
Y/2
Figure IV- 2- Cas de deux retrait par mois
Y
Y/2
Y/4Quinzaines
0 15j 15j 1 15j 15j 2 15j 15j 3 15j 15j 4
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91
M= Y/4
Généralement pour un nombre de retrait n la monnaie moyennement détenue pendant le
mois est :
M= Y/2n
Si on connaît le nombre de retrait optimum n* il devient facile de déterminer de la
détention optimale de monnaie liquide(M*)
Soit :
- R le taux d'intérêt optimal obtenu sur le placement ;
- b le coût de chaque retrait ou de transformation d’actifs en liquide (en termes de
temps, de coût de déplacement et des faits de courtage) ;
- C le coût total de détention de la monnaie.
b2
YR*n
b2
RYn0b
n2
Y0
n
C queest tel*nnbR
n2
YC 2
2=⇒=⇒=+−==
∂∂
⇒+=
La détention optimale de la monnaie liquide :
R2
Yb*M
*n2
Y*M =⇒=
A partir de cette expression on peut calculer les élasticités de la demande de monnaie par
rapport au taux d’intérêt (R
Mη ) et au revenu(Y
Mη )
Log M* = 1/2 Log Y + 1/2 Log b - 1/2 Log R - 1/2 Log 2
R
dR
2
1
b
db
2
1
Y
dY
2
1
M
dM−+=
Si Y et b fixés :2
1
R
dR
M
dMη
R
M −==
Si R et b fixés :2
1
Y
dY
M
dMη
Y
M ==
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92
Il ressort que la demande de monnaie de transaction selon ce modèle tient compte en plus
de l’effet du revenu -retenu par Keynes- de l’effet de taux d’intérêt.
La monnaie selon Baumol est un bien normal puisqueY
Mη =1/2<1
-b- James Tobin
Il montre que l'arbitrage individuel entre monnaie et titres peut s'effectuer de façon
multiple en présentant la notion d’aversion au risque. Selon Keynes, cet arbitrage s'effectue
de façon binaire : pour un taux d'intérêt donné, un agent détient soit des encaisses de
spéculation, soit des obligations. Tobin démontre qu'un agent peut effectuer des choix
multiples face à des produits financiers diversifiés: monnaie, obligation, action, rente sur
l'État, assurance vie, etc.
L'objectif de cet agent est de maximiser son revenu avec le minimum de risques. Détenir
de la monnaie n'est pas risqué, mais ne rapporte pas d'intérêt. Détenir des titres est risqué
mais rapporte des intérêts. Afin de minimiser son risque, l'agent détient à la fois des titres et
de la monnaie, il ne « met pas tous ses œufs dans le même panier ». La détention de monnaie
fait baisser le rendement du portefeuille, mais elle permet également de réduire le risque qui
lui est attaché. Tobin justifie ainsi la détention d'encaisses liquides par un comportement de
diversification de portefeuille. Dans cette analyse, la demande de monnaie reste une fonction
instable en raison du caractère aléatoire du rendement des titres.
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93
Chapitre V
Revenu, Taux d'Intérêt et Monnaie :
le Modèle IS-LM
Dans les chapitres précédents, le marché des biens et services et le marché de la monnaie
de façon ont été étudiés séparément. Afin d'expliciter le fonctionnement du système
économique, il est nécessaire d'intégrer les interactions qui existent entre les différents
marchés. Pour ce faire, une représentation de l'économie connue sous le nom de modèle IS-
LM sera utilisée. Ce modèle est le résultat de la conjonction des efforts de J. R. Hicks (1937)
et de A. H. Hansen (1967) où I désigne l'investissement, S l'épargne (Saving), L (liquidity) les
encaisses monétaires, et M (money) l'offre de la monnaie.
Il s’agit, en premier lieu de représenter les conditions d'équilibre sur le marché des biens et
services et sur le marché de la monnaie. En second lieu, les conditions d’équilibres simultanésen économie fermée seront étudiées. Enfin, il sera question d’examiner l'efficacité des
politiques budgétaires et monétaires.
I- Equilibre sur le marché des biens et services :
relation revenu- taux d'intérêt
La courbe IS décrit une relation entre le niveau de revenu et le taux d'intérêt. Cette relationest issue de l’équilibre sur le marché des biens et services. L'équilibre ressources-emplois
permet de déduire l’expression de la courbe IS. Cet équilibre implique la satisfaction, dans
une économie fermée, de la condition d'égalité entre investissement (I) et épargne (S). Une
fois cette courbe est établie, les causes et les conséquences de ses déplacements seront,
ensuite, examinées.
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I-1- Equilibre ressources-emplois
Pour établir l'équilibre sur le marché des biens et services, nous partons des déterminants
de la demande globale, soit la consommation privée des ménages (C), la consommationpublique des administrations (G), l'investissement des entreprises (I). La condition d'équilibre
sur le marché des biens et services est donnée par :
Y = C + I + G
Selon la théorie keynésienne, la consommation courante est fonction du revenu disponible
courant. Il est supposé que la relation suivante constitue une approximation acceptable du
comportement de consommation des ménages :
C = Co + c(Y- T)
Où c désigne la propension marginale à consommer (0 < c < 1) et T les recettes fiscales de
l'Etat.
Dans la mesure où la liaison entre l'investissement et le revenu, c'est-à-dire le principe de
l'accélérateur, est négligée, la fonction d'investissement résulte de la théorie de l'efficacité
marginale du capital. L'investissement est donc une fonction décroissante du taux d'intérêt r
selon la relation suivante :
I = I0- a.r
Le taux d'intérêt r est ici donné; il ne s'agit pas d'expliquer à ce stade la détermination de ce
taux, mais à saisir les incidences de ses variations sur le revenu global.
La politique budgétaire, i.e. le niveau des dépenses gouvernementales (G) et des recettes
fiscales (T), sont considérées comme exogènes:
G =G ; T =T
Sous ces conditions, l'équilibre sur le marché des biens et services entre le revenu global et
la demande globale permet de déduire une relation entre revenu et taux d'intérêt.
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95
I-2- La courbe IS
A partir des développements qui précédent, il est possible de réécrire la condition
d'équilibre ressources-emplois de la manière suivante :
Y = C0+c(Y -T )+I0 - ar+G
Cette équation nous permet de déduire une relation entre le revenu global et le taux
d'intérêt:
c1
T cG I C r
c1
aY 00
−
−+++
−−=
Cette relation peut être alternativement présentée sous la forme suivante :
a
T cG I C Y
a
c1r o0
−+++
−−=
Cette dernière expression est à l'origine de la courbe IS. Elle exprime une relation entre le
revenu global et le taux d'intérêt de telle sorte qu'il y ait équilibre sur le marché des biens et
services. L'expression IS provient du fait que le revenu global d'équilibre est déterminé dans
une économie fermée ; dans une telle situation, il n'y a d'équilibre que lorsque l'égalité entre
investissement et épargne est respectée.
Une représentation schématique entre quatre parties permet de visualiser l'articulation des
divers éléments de l'équilibre sur le marché des biens et services, à savoir l'investissement, le
taux d'intérêt, l'épargne, et le revenu global.
En partant de la figureV-1-a, on peut voir que toute modification du taux d'intérêt entraîne
une variation de sens inverse de l'investissement. La figureV-1-b à 45° traduit l'égalité
épargne investissement. La figure V-1-c représente la fonction d'épargne croissante avec lerevenu [S(Y)=Y-C-G]5.
Enfin, la figure V-1-d, qui est la synthèse des trois figures précédentes, correspond à la
courbe IS. Cette courbe montre qu'à chaque taux d'intérêt r correspond un niveau
d'investissement I Ce dernier détermine un niveau d'épargne S qui ne peut être obtenu que par
5
Notons que l'épargne nationale S est donnée par la somme de l'épargne privée (Y - T - C) et de l'épargnepublique (T- G).
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96
un niveau de revenu Y. Dès lors, il existe une seule valeur du revenu Y compatible avec le
taux d'intérêt r.
Figure V- 1- Construction de la courbe IS
Figure V-1-c: encaisses de transaction Figure V-1-b: encaisse totale
I=S
S( Y)
Y I
r r
IS
Y I(r)
Figure V-1-d : la courbe IS Figure V-1-a: Demande d'investissement
La courbe IS synthétise la relation entre le taux d'intérêt et le niveau de revenu déterminé
aussi bien par la fonction d'investissement que par l'équilibre ressources-emplois. Plus le taux
d'intérêt est faible, plus important est le niveau d'investissement et donc celui du revenu. Cela
explique pourquoi la courbe IS a une pente négative.
I-3- Les déplacements de la courbe IS
La courbe IS représente toutes les combinaisons du taux d'intérêt et du revenu assurant
l'équilibre du marché des biens et services de l'économie. En cas d’équilibre keynésien, le
niveau de revenu dépend également de la politique budgétaire et du degré d'optimisme des
ménages et des entreprises. La courbe IS se trace à politique budgétaire donnée, i.e. G et T
sont supposés constants, et à des degrés d'optimisme des consommateurs et des entreprises
S2
S1
S(Y2)
S(Y2)
45°
S(Y) S
I2 I1Y1 Y2
Y2Y1 I(r2)I(r1)
r1
r2
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donnés, i.e. à un niveau donné de C o et Io. La courbe IS se déplace à la suite des modifications
des degrés d'optimisme et de la politique budgétaire.
A titre d'exemple, une hausse des dépenses publiques déplace la courbe IS vers la droite.Pour un taux d'intérêt donné, et donc pour un niveau d'investissement inchangé, cette politique
budgétaire expansionniste augmente la dépense prévue et donc le revenu d'équilibre ; par
l'intermédiaire de l'effet de multiplication. Il est également possible d'utiliser l'équilibre
keynésien pour illustrer comment d'autres modifications de la politique budgétaire, telles
qu’une baisse de l'impôt et une amélioration du degré d'optimisme des agents économiques
permettent de déplacer la courbe IS.
Figure V- 2- Déplacements de la courbe ISr
0G ∆ p 0G ∆ f
r
Y
Y2 Y0 Y1
En conclusion, la courbe IS décrit une relation entre le taux d'intérêt et le niveau de revenu
issue du marché des biens et services. Elle reflète un certain degré d'optimisme des agents
économiques et une politique budgétaire donnée. La courbe IS se déplace vers la droite suite
à une réduction des impôts, à une hausse des dépenses budgétaires, et/ou à une augmentation
du degré d'optimisme des ménages et/ou des entreprises. Par contre, cette courbe se déplace
vers la gauche suite à une augmentation du degré de pessimisme des ménages et/ou des
entreprises, une baisse des dépenses budgétaires, et/ou une augmentation des impôts.
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98
II- La relation revenu-taux d'intérêt sur le marché
de la monnaie: la courbe LM
La courbe LM décrit une relation entre le niveau de Y et le taux d'intérêt issue du marché
de la monnaie. Afin d'expliciter cette relation, la présentation d'une théorie simple portant sur
les préférences pour la liquidité constitue un point de départ approprié. Cette présentation
permettra, ensuite de déduire la courbe LM. Il sera également utile d'analyser comment la
politique monétaire déplace la courbe LM. D'autres précisions sur la forme de la courbe LM
seront enfin présentées.
II-1- La théorie de la préférence pour la liquidité
Tout comme l'équilibre ressources-emplois qui a permis la construction de la courbe IS, la
théorie de la préférence pour la liquidité est de nature à faciliter la déduction de la courbe LM.
Cette théorie explique comment l'offre et la demande de la monnaie déterminent le taux
d’intérêt.
Si MS désigne l'offre de monnaie et P le niveau général des prix, (M/P)S constitue l'offre
d'encaisses monétaires réelles. La théorie de la préférence pour la liquidité suppose que l'offre
de monnaie MS est une variable exogène. Le niveau général des prix P est également une
variable exogène. Il ressort que l'offre d'encaisses monétaires est elle aussi donnée et, en
particulier, elle ne dépend pas du taux d'intérêt:
P
M
P
M s
=
Quant à la demande d'encaisses monétaires réelles, la théorie de la préférence pour la
liquidité fait l'hypothèse que cette demande dépend du taux d'intérêt. Etant donné que ce
dernier correspond au coût d'opportunité de la détention de monnaie, la demande d'encaisses
monétaires réelles décroît toutes choses étant égales par ailleurs, à mesure que le taux d'intérêt
augmente :
( )0
r )r ( L
P
M d
p
∂∂
=
rL avec
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99
Le taux d'intérêt qui prévaut dans une économie donnée est celui qui assure l'équilibre sur
le marché de la monnaie, soit le taux qui permet l'égalité entre la quantité demandée
d'encaisses réelles et la quantité offerte. En conservant l'hypothèse simplificatrice de la
linéarité des fonctions, on arrive à la représentation graphique suivante:
Figure V- 3- Equilibre sur le marché de la monnaie
r
(M/P)s
L(r)
M/P
Selon la théorie de la préférence pour la liquidité, une hausse de l'offre de monnaie entraîne
une diminution du taux d'intérêt et une baisse de l'offre de monnaie entraîne une augmentation
de celui-ci. En effet, une variation de la banque centrale de la masse monétaire entraîne une
variation dans le même sens de l'offre des encaisses monétaires réelles puisque le niveau
général des prix est supposé constant. Dans le cas où cette variation est positive, l'offred'encaisses réelles se déplace vers la droite. La baisse du taux d'intérêt d'équilibre incite les
agents économiques à augmenter les quantités d'encaisses monétaires réelles qu'ils détiennent.
Figure V- 4- Impact de l’augmentation de l’offre réelle de la monnaiesur le taux d’intérêt
r (M1 /P) (M2 /P)
L(r)
M/P
Après avoir exposé la théorie de la préférence pour la liquidité, il est maintenant aisé de
l'utiliser pour déduire la courbe LM.
r*
r1
r2
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II-2- La courbe LM
Le taux d'intérêt qui égalise l'offre et la demande des encaisses monétaires réelles dépend
du niveau de revenu. La courbe LM exprime cette relation entre niveau de revenu et tauxd'intérêt. En effet, le taux d'intérêt n'est pas la seule variable qui explique la quantité
demandée d'encaisses monétaires réelles. Celle-ci dépend également du niveau de revenu Y.
Selon la théorie keynésienne, la demande de monnaie répond à des motifs de transactions, de
précautions et de spéculations. Les deux premiers motifs sont principalement fonction du
niveau de revenu et c'est le troisième motif qui est fonction du taux d'intérêt. De plus, selon le
modèle de Baumol-Tobin, même la détention de monnaie pour des motifs de transactions
dépend, en plus du niveau de revenu, du taux d'intérêt. Dès lors, il est possible d'écrire lafonction de demande de monnaie comme suit :
( )( ) ( )
00r
r ,Y LP
M d
fp
Y
rY,Let
rY,L avec
∂
∂
∂
∂=
La théorie de la préférence pour la liquidité permet à présent d'étudier les conséquences
d'une variation du niveau de revenu sur le taux d'intérêt. Sous l'hypothèse simplificatrice de la
linéarité des fonctions, le graphique suivant illustre l'effet d'une augmentation du revenu de Y1
à Y2. Cette augmentation du revenu déplace vers la droite la courbe représentative de
demande de monnaie. L'équilibre du marché des encaisses réelles exige une augmentation du
taux d'intérêt de r1à r2 :
Figure V- 5- Construction de la courbe LM
L(Y2,r)
L(Y1,r)
Ainsi, pour une offre donnée des encaisses réelles, il existe un ensemble de couples de
revenu et du taux d'intérêt (Y,r) tel qu'il y ait équilibre sur le marché de la monnaie. Plus le
r2
r1
M/P Y Y2Y1
r2
r1
r r(M/P)s
LM
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101
revenu est élevé, plus la demande d'encaisses réelles l'est également et donc plus le taux
d'intérêt d'équilibre est lui-même élevé. C'est pour cette raison que la courbe LM admet une
pente positive.
II-3- Les déplacements de la courbe LM
La courbe LM se trace pour une pour une offre donnée d'encaisses monétaires réelles.
Lorsque les encaisses réelles varient, sous l'effet par exemple d'une modification de l'offre de
la monnaie décidée par la banque centrale, la courbe LM se déplace.
La théorie de la préférence pour la liquidité permet également de saisir comment la
politique monétaire déplace la courbe LM. Si la banque centrale décide d'accroître la massemonétaire de M1 à M2, cette décision entraîne un accroissement de l'offre des encaisses réelles
de M1 /P à M2 /P, puisque le niveau général des prix est supposé constant. Etant donné que le
niveau de revenu et donc la courbe de demande d'encaisses réelles sont maintenus constants,
cette politique baisse le taux d'intérêt qui équilibre le marché de la monnaie. L'augmentation
de l'offre des encaisses réelles déplace donc la courbe LM vers la droite.
Figure V- 6- Déplacement de la courbe LM
En conclusion, la courbe LM décrit une relation entre le taux d'intérêt et le niveau de
revenu issue du marché des encaisses monétaires réelles. La courbe LM se trace pour une
offre donnée d'encaisses monétaires réelles. Cette courbe se déplace vers la droite chaque fois
qu'une augmentation de l'offre des encaisses monétaires réelles est décidée par la banque
r1
r2
M/P Y Y1
r1
r2
r r(M1 /P)
LM1
LM2
(M2 /P)
( )r ,Y L
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102
centrale. Par contre, elle se déplace vers la gauche suite à toute diminution de l'offre
d'encaisses monétaires réelles.
II-4- D'autres précisions sur la forme de la courbe LM
Selon la conception keynésienne, seul le motif de spéculation pousse les agents
économiques à opérer des substitutions entre la monnaie et les titres. L'encaisse de
spéculation dépend donc du taux d'intérêt. Si la fonction L1(Y) désigne la demande
d’encaisses réelles aux fins de transaction et de précaution et L2(r) la demande d'encaisses aux
fins de spéculation, la demande totale L(Y, r) de monnaie sera égale à :
( ) ( ) ( )r LY Lr ,Y LP
M 21
d
+==
Keynes signale par ailleurs l'existence d'une trappe à liquidité : lorsque le taux d'intérêt
atteint un niveau jugé très faible, de manière à ce qu'il ne soit plus possible de descendre en
dessous de cette limite, les agents n'éprouvent plus d'intérêt à placer leur argent liquide en
titres et la demande de monnaie spéculative devient illimitée ; elle peut être représentée par
une droite parallèle à l'axe des abscisses.
Figure V- 7- La trappe à liquidité
L1(Y)
Inversement, lorsque le taux d'intérêt est jugé très élevé, les agents sont incités à détenir
des titres. La demande de monnaie spéculative est nulle car les agents achètent le plus
possible de titres compte tenu du niveau élevé de la rémunération des placements et du faible
cours des titres. La courbe de demande de monnaie peut être représentée par une droite
r
rmax
et L(Y,r)=L1(Y)
L2(r)→0
Trappe à liquidité L(Y,r)→+∞ M/P
rmin
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103
verticale dont l'abscisse dépend de la monnaie détenue à des fins de transactions et de
précaution L1(Y).
Figure V- 8-Les différentes zones de la courbe LM
Figure V-8-c: Encaisses de transaction Figure V-8-b: Encaisse totale
Figure V-8-d: la courbe LM Figure V-8-a: encaisses spéculatives
Une représentation schématique en quatre parties permet de rendre compte de l'articulation
des divers éléments constitutifs de l'équilibre sur le marché de la monnaie. La figure V-8-a
retrace la demande spéculative de monnaie L2(r). Cette figure illustre le fait que dans le cas où
le taux d'intérêt est supérieur à rmax , la demande d'encaisses spéculatives est nulles. La figure
V-8-b présente toutes les combinaisons possibles de la répartition des encaisses réelles L(.) en
Y1 L2(r2) L2(r1)Y2
Y
L2(r1)L2(r2)
L1(Y1)
L1(Y2) L1(Y2)
L1(Y1)
r2
r1
rmin
rmax rmax
L2(r)
L1(Y)
r Y
Trappe à liquidité
L1(Y)
r2
r1
L2(r)r
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104
L1(.) et L2(.). Etant donné que l'offre d'encaisses réelles est exogène, tout niveau de L2(.)
déduit à partir de la figure V-8-a permet d'évaluer la demande d'encaisses aux fins de
transaction et de précaution L1(.) [L1(.) = (M/P)S-L2(.)]. La figure V-8-c rend compte du fait
que la demande d'encaisses réelles aux fins de transactions et de précautions et une fonction
croissante du niveau de revenu. Enfin, la figure V-8-d synthétise les trois précédentes en
permettant la construction de la courbe LM.
Si r ε [rmin, rmax], la courbe LM peut être obtenue à l'aide du système suivant :
P
M
P
M s
=
Offre de monnaie ;
( ) 0b avec fbY Y L1 = Demande aux fins de transaction - précaution L2(r) = H - hr avec H > 0 et h > 0 Demande de monnaie spéculative
L(Y, r) = H + b Y - hr Demande totale d'encaisses monétaire
=
d
P
M L(Y, r) Condition d'équilibre du marché de la monnaie.
A partir de ce système, il est possible de déduire l'expression de la courbe LM :
h
P
M
H Y
h
br
−+=
Selon cette équation, pour une offre donnée des encaisses réelles, il existe un ensemble de
couples revenu et taux d'intérêt (Y, r) tels qu'il y ait équilibre sur le marché de la monnaie.
La courbe LM devient horizontale lorsque r = rmin. C'est la situation keynésienne extrême
correspondant à la trappe à liquidité où la demande de monnaie spéculative est infiniment
élastique par rapport au taux d'intérêt.
Enfin, pour r ≥ rmax, il n’y a plus de demande d'encaisses spéculatives, L2(r) = 0. La courbe
LM est donnée par :
s
P
M
b
1
P
M
b
1Y
=
=
Cette expression rappelle l'équation quantitative de la monnaie qui a été présentée au
chapitre précédent. C'est pourquoi on parle dans ce cas de situation classique puisque les
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105
auteurs classiques estimaient que la monnaie ne servait qu'au financement des transactions et
qu'elle n'était pas détenue pour elle-même.
Enfin, la courbe LM, à elle seule, ne détermine ni le revenu national Y, ni le taux d'intérêtr. Tout comme la courbe IS, la courbe LM ne fait que représenter une relation entre ces deux
variables. C'est ensemble que la courbe IS et la courbe LM déterminent l'équilibre de
l'économie.
III- Equilibre simultané sur les marchés de biens
et service et de la monnaie
A présent, on dispose de tous les éléments du modèle IS-LM, dont les deux équations sont:
−+=
−+++
−−=
LM h
P
M H
Y h
br
ISa
T cG I C Y
a
c1r o0
maxmin
r ,r r si ∈
Le modèle considère comme exogènes la politique budgétaire, G et T, la politique
monétaire, M, et le niveau général des prix, P. Etant données ces variables exogènes, la
courbe IS représente l'ensemble des combinaisons (Y, r) qui assurent l'équilibre du marché des
biens et services, tandis que la courbe LM représente l'ensemble des combinaisons (Y, r) qui
assurent l'équilibre du marché de la monnaie.
Figure V- 9-Equilibre simultané
r*
Zone D
Zone A
Y
Zone C
Zone B
Y*
r
IS
LM
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106
L'économie est dite en équilibre général lorsque le marché des biens et services et le
marché de la monnaie sont en équilibre. La superposition des courbes IS-LM permet
d'obtenir une représentation graphique de l'équilibre sur les deux marchés.
L'équilibre de l'économie se situe au point d'intersection des courbes IS et LM. Ce point
indique la combinaison (Y*, r*) qui assure simultanément l'équilibre du marché des biens et
services et du marché de la monnaie. Etant donnée l'expressions analytique de la courbe IS et
de la courbe LM, il devient possible de déduire respectivement la valeur d'équilibre de y* et
de r* dans le cas où r ε [rmin, rmax] :6
( )
( )[ ]( )
( )
( ) ( )( )
( )[ ]( )( )
( )
−
+−−+−++
−+−
−=
+−
+
+−
−−++
−+−
−=
P
M 1
abha1
ab
h
1cT G I C
c1abha1
ba1*r
P
M
abha1
a H
abha1
ahcT G I C
c1abha1
ha1*Y
00
00
Toutes les autres combinaisons (Y,r) en dehors de (Y*,r*) caractérisent des situations de
déséquilibre sur au moins l'un des deux marchés. Dès lors, pour toute combinaison (Y, r)
située :
- au-dessus de la courbe LM, la demande d'encaisses réelle de monnaie est inférieure àl'offre réelle de monnaie ;
- en dessous de la courbe LM la demande d'encaisses réelle de monnaie est supérieure à
l'offre réelle de monnaie;
- au-dessus de la courbe IS, la demande des biens et services est inférieure à la production,
soit C + I + G < Y, ce qui revient à I < S ;
- en dessous de la courbe IS, la demande des biens et services est supérieure à la
production, soit C+ I + G > Y, ce qui revient I > S.
Les quatre zones suivantes peuvent être définies
zone A zone B zone C zone D
Marché des B & S I<S I<S I>S I>S
Marché de la monnaie L(Y, r) < (M/P)s L(Y, r) > (M/P)s L(Y, r) > (M/P) L(Y, r) < (M/P)s
6
Il faut ici noter que l'intégration de la monnaie dans le modèle keynésien simplifié entraîne une modification dumultiplicateur de l'investissement et de la politique budgétaire
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107
La question qui se pose est comment l'économie atteint-elle le point d'équilibre général
(Y*, r*) si elle n'y est pas au départ ? Lorsque le marché des biens et services n'est pas en
équilibre et qu'il se produit une accumulation ou une baisse involontaire de stocks, les firmes
réduiront ou augmenteront la production amenant ainsi l'économie dans la direction
nécessaire pour atteindre (Y*, r*). Dans le cas où le marché de la monnaie est en situation de
déséquilibre, des pressions seront exercées pour qu’il y ait ajustement du taux d'intérêt.
Par exemple, pour une combinaison donnée (Y, r) appartenant à la zone B ou C, la
demande réelle de monnaie est supérieure à l'offre réelle7. Les agents économiques n'ont pas
assez de liquidité pour satisfaire leur demande au taux d'intérêt en vigueur r et étant donné le
niveau de revenu Y, de sorte qu'ils vendent des titres pour obtenir la liquidité nécessaire. Cela
fait baisser les cours des titres, augmentant ainsi le taux d'intérêt. De façon similaire, s'il y a
une demande insuffisante de monnaie, comme dans la zone A ou D, les agents utilisent la
quantité excédentaire de monnaie pour acheter des titres, faisant ainsi monter les prix des
obligations et des actions et baisser le taux d'intérêt.
L'équilibre général ne peut être atteint qu'au point (Y*, r*). Le taux d'intérêt est déterminé
de façon simultanée sur le marché des biens et services et sur le marché de la monnaie. Le
revenu national n'est pas déterminé par le seul marché des biens et services; il en résultel’existence d’interactions entre les courbes IS-LM.
Les courbes IS-LM constituent les instruments de base permettant d'analyser les effets
des politiques budgétaires et monétaires lorsque les marchés des biens et services et monétaire
sont simultanément en équilibre. Cette analyse constitue l'objet de la section suivante.
IV- Politiques budgétaire et monétaire
L'intersection des courbes IS et LM détermine le niveau du revenu national. Celui-ci
dépend des variables qui établissent la position des courbes IS et LM, soit le degré
d'optimisme des agents économiques (I0 et C0), la politique budgétaire et la politique
monétaire. Le modèle IS-LM permet de tester l'efficacité relative aussi bien de la politique
7 En vertu de la loi de Walras, qui stipule que la somme de demande excédentaire est nulle, et si le marché desbiens et services est équilibré [i.e. si (Y, r) est sur la IS], le marché des titres sera nécessairement dans une
situation de déséquilibre et on doit avoir une demande des titres inférieure à l'offre. Le prix des titres doit doncbaisser ce qui entraîne une augmentation du taux d'intérêt et donc une baisse de la demande de monnaie.
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108
budgétaire, à travers une modification exogène de G et/ou de T, que de la politique monétaire,
à travers une variation de la masse monétaire.
IV-1- Incidence de la politique budgétaire
Une variation de la politique budgétaire, à travers une modification exogène de G ou T,
se traduit par un déplacement de la courbe IS. L'efficacité d'une telle modification est
déterminée par les pentes des courbes IS et LM. Trois cas de figure doivent être distingués à
savoir la situation keynésienne normale, caractérisée par une pente positive de la courbe LM,
la situation keynésienne extrême, caractérisé par une trappe de liquidité, et la situation qu'on
peut qualifier de classique, caractérisée par une courbe LM verticale.
a- La situation normale
Il est question d'analyser l'impact d'une hausse des dépenses publiques ∆G. Selon le
multiplicateur des dépenses publiques de l'équilibre keynésien, pour tout taux d'intérêt donné,
cette modification de G entraîne un accroissement du revenu de
− c1
1 ∆G. Cela explique le
déplacement proportionnel de la courbe IS vers la droite.
Figure V- 10-Equilibre en situation normale
r1
Y1 Y2 Y
La hausse du revenu suite à l'accroissement des dépenses publiques est moins
importante dans le modèle IS-LM que dans le modèle keynésien simple. La figure précédente
révèle que le nouvel équilibre s'établit au point X' et non au point X". La raison en est que
l’équilibre keynésien simple suppose donné le niveau d'investissement, tandis que le modèle
IS-LM tient compte du fait que la hausse du taux d'intérêt, suite à l'accroissement de G,
r2
IS1
IS2LM
X
X’
X’’
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109
entraîne une baisse de l'investissement. Le multiplicateur des dépenses publiques n'est plus
donné par
− c1
1 mais par :
( )( )[ ]( ) c1
1
G
Y
c1abha1
ha1
G
*Y
−=
−+−−=
∆
∆
∆
∆p si et seulement si a>0
Dès lors, l'augmentation du revenu est limitée par la hausse du taux d'intérêt. En effet,
l'augmentation de Y suite au processus de multiplication entraîne un accroissement de la
demande de monnaie aux fins de transaction et de précaution. L'offre d'encaisses réelles étant
maintenue constante, le nouvel équilibre du marché de la monnaie s'obtient moyennant une
hausse du taux d'intérêt. A son tour, la hausse du taux d'intérêt engendre une baisse de lademande d'investissement. Dans le modèle IS-LM, une expansion budgétaire entraîne une
hausse du taux d'intérêt d'où un effet d'éviction sur l'investissement.
Dans la mesure où l'investissement est insensible aux variations du taux d'intérêt cas où
a=0, la courbe IS devient verticale et la politique budgétaire devient très efficace. En effet, la
hausse du taux d'intérêt qui résulte d'une politique budgétaire expansionniste (augmentation
de G ou baisse de T) n'aura pas d'effets d'éviction sur l'investissement8.
b- La situation keynésienne extrême
Dans une situation caractérisée par une trappe à liquidité, le taux d'intérêt reste constant,
r=r min (LM est horizontale). Même avec une courbe IS qui n'est pas verticale, le processus de
multiplication est dans ce cas identique à celui donné par le modèle keynésien simple. La
politique budgétaire est dans ce cas très efficace puisque la demande de monnaie est très
sensible au taux d'intérêt comme cela est illustré dans la figure suivante :
8 Il faut simplement noter que la baisse de T aura des effets de multiplications plus faible que l'augmentation de
G puisque le multiplicateur fiscal [c/(1-c)] est inférieur au multiplicateur de G [1/(1-c)].
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110
Figure V- 11-Equilibre en situation keynésienne extrême
r
LM
IS1 IS2
rmin
Y1 Y2 Y
En période de récession, les agents économiques ne sont pas tentés d'acheter des titres
financiers. La demande de monnaie est parfaitement élastique par rapport aux variations du
taux d'intérêt (h → + ∞ ), ce qui est équivalent à un taux d'intérêt fixe. Dans une telle situation,
la politique budgétaire devient particulièrement efficace.
c- La situation classique
La situation inverse se produit lorsque la sensibilité de la demande de monnaie au taux
d'intérêt est nulle, ce qui rend la courbe LM verticale. Une politique budgétaire
expansionniste déplace la courbe IS vers la droite mais le revenu réel ne peut pas s'accroître
sans mettre le marché de la monnaie dans une situation de déséquilibre. En effet, si le revenu
augmente, la demande de monnaie augmente. Mais en raison de l'insensibilité de la demande
de monnaie au taux d'intérêt, il n'y aura aucune hausse du taux d'intérêt qui peut équilibrer la
demande de monnaie avec l'offre fixe de monnaie. Dans une telle situation, le seul effet d'un
accroissement des dépenses budgétaires est une augmentation du taux d'intérêt L'effet
d'éviction dans ce cas est total, ie. que la hausse du taux d'intérêt réduit la demande
d'investissement d'un montant identique à l'augmentation des dépenses publiques.
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111
Figure V- 12-Equilibre en situation classique
r
LM
IS2
rmin IS1
Y* Y
IV-2- Incidence de la politique monétaire
Les modifications de la politique monétaire déplacent la courbe LM. L'efficacité d'une telle
modification est toujours déterminée par les pentes des courbes IS et LM. A titre d'exemple, si
l'investissement n'est pas lié au taux d'intérêt, autrement dit si la courbe IS est verticale, la
politique monétaire sera inefficace puisqu'elle n'engendre aucune modification du niveau du
revenu national :
Figure V- 13- Politique monétaire inefficace
rIS LM1 LM2
Ce résultat peut être également déduit à partir du multiplicateur des encaisses monétaires :
( ) abha1
a
P
M d
*dY s +−
=
r2
r1
Y*Y
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112
Dès lors, lorsque l'investissement est insensible aux variations du taux d'intérêt (i.e. a=0),
tout accroissement de l'offre des encaisses réelles entraîne une baisse du taux d'intérêt ce qui
induit une augmentation de la demande de monnaie aux fins de spéculations. En dehors de ce
cas limite, i.e. si la courbe IS est décroissante, les trois cas de figure présentés lors de l'analyse
de l'efficacité de la politique budgétaire doivent être également distingués dans l'analyse de
l'efficacité de la politique monétaire.
a- La situation normale
Dans la mesure où le niveau général des prix est rigide, une augmentation de la masse
monétaire induit un accroissement de l'offre des encaisses monétaires réelles. Selon la théorie
de la préférence pour la liquidité, pour tout niveau donné de revenu, un accroissement desencaisses monétaires réelles engendre une baisse du taux d'intérêt. En conséquence, la courbe
LM se déplace vers le bas, comme l'illustre la figure suivante :
Figure V- 14- Politique monétaire efficace
L'accroissement de l'offre des encaisses monétaires réelles réduit le taux d'intérêt. Cette
réduction stimule la demande d'investissement et entraîne une expansion de la demande desbiens et services. L'ampleur de l'augmentation du revenu national dépend de la sensibilité de
la demande de monnaie au taux d'intérêt (h). Plus h est faible, plus le taux d'intérêt doit
baisser de façon importante pour inciter les agents économiques à détenir l'offre accrue
d'encaisses réelles. D'autre part, plus la baisse du taux d'intérêt est importante, plus
l'accroissement de la demande d'investissement est important ce qui entraîne une expansion e
du revenu national. Ce phénomène explique donc pourquoi l'effet de multiplication qui résulte
r2
r1
Y1Y Y2
LM1 LM2
IS
r
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113
de l'accroissement de la masse monétaire( )
+− abha1
aest d'autant plus important que la
sensibilité de la demande de monnaie au taux d'intérêt (h) est faible.
-b- La situation classique
L'analyse qui vient d'être menée montre que dans le cas extrême où la demande de la
monnaie est insensible aux variations du taux d'intérêt (h = 0), la politique monétaire devient
très efficace. En effet, puisque la demande totale de monnaie ne dépend dans ce cas que du
niveau de revenu, elle ne peut augmenter suffisamment pour absorber l'offre additionnelle des
encaisses réelless
P
M ∆
que si le niveau de revenu augmente de :
s
P
M ∆
b
1*Y ∆
=
En outre, pour éviter une situation d'excès d'offre de biens et services par rapport à la
demande, il est nécessaire que le taux d'intérêt baisse suffisamment pour que l'accroissement
de la demande d'investissement égalise l'accroissement de l'épargne suite à l'augmentation du
revenu.
Figure V- 15- Politique monétaire très efficace
Il faut toutefois signaler que cette efficacité de la politique monétaire n'est pas admise par
les économistes classiques. Les classiques rejettent, comme on l'a vu avec la théorie
quantitative, l'hypothèse de la rigidité des prix. Dès lors, toute variation de la masse monétaire
entraîne une variation dam la même proportion du niveau général des prix, ce qui empêche
tout déplacement de la courbe LM.
r2
r1
Y1Y Y2
LM1 LM2
IS
r
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114
c- La situation keynésienne extrême
Le dernier cas correspond à une demande de monnaie infiniment sensible à une
variation du taux d'intérêt (h +∞→ ). C'est le cas de la trappe de liquidité caractérisée par unepréférence absolue pour la liquidité. Une politique monétaire est donc inefficace puisque tout
accroissement de l'offre de monnaie n'entraîne pas une baisse du taux d'intérêt. Etant
convaincus que le taux d'intérêt est anormalement faible, les agents économiques vont éviter
les placements financiers et vont absorber toute l'offre de monnaie additionnelle. Comme les
agents ne vont pas chercher à se « débarrasser » de leur excédent de monnaie en achetant des
titres, l'accroissement de la masse monétaire n’entraîne pas une baisse du taux d'intérêt. La
demande d'investissement et, par la suite, le niveau de revenu demeurent inchangés.
Figure V- 16- Inefficacité de la politique monétaire à cause de la trappe à liquidité
LM1 LM2
IS
Y*
Y
r
r
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115
Liste des figures
Figure II- 1- Représentation graphique de la fonction de consommation ....................................................... ....... 36Figure II- 2- Représentation graphique de la fonction d’épargne ............................................... ........................... 36Figure II- 3- Représentation graphique de la contrainte budgétaire intertemporelle ............................................. 38Figure II- 4- Représentation graphique de l’équilibre de consommateur............................................................... 39Figure II- 5- Effets de la hausse des revenus sur les niveaux de cons ............................................................ ....... 40Figure II- 6- Décomposition de l’effet du taux d’intérêt en effets de substitution et de revenu ........... ................. 41Figure II- 7- Contrainte budgétaire en cas de rationnement de crédit ................................................... ................. 42Figure II- 8- Rationnement de crédit non-contraignant ................................. ........................................................ 42Figure II- 9- Equilibre en cas de rationnement contraignant de crédit .................................................. ................. 43Figure II- 10- Courbes représentant les fonctions de consommation .................................................... ................. 48Figure II- 11- Courbe représentant la fonction de consommation ......................................................................... 49Figure II- 12- Consommation, revenu et richesse au cours du cycle de vie .................................................... ....... 50
Figure III- 1- Courbe d’efficacité marginale de capital ................................. ........................................................ 59Figure III- 2-Déplacements de la courbe d’investissement ......................................................... ........................... 60Figure III- 3- Augmentation de l’investissement avec le revenu .................................................................... ....... 61Figure III- 4-Fonctionnement de la relation d’accélération ............................................................................ ....... 64Figure III- 5- Relation investissement net et demande finale ........................ ........................................................ 69Figure III- 6- Evolutions comparées de l’investissement et de la demande .................................................... ....... 72Figure III- 7- Evolution de l’investissement en cas d’accélérateurs simple et flexible .......................................... 73
Figure IV- 1- Liquidité pour motif de transaction : .......................................................... ..................................... 90Figure IV- 2- Cas de deux retrait par mois ................................................................................. ........................... 90
Figure V- 1- Construction de la courbe IS ..................................................... ........................................................ 96Figure V- 2- Déplacements de la courbe IS .......................................................................................... ................. 97Figure V- 3- Equlibre sur le marché de la monnaie ........................................................... .................................... 99Figure V- 4- Impact de l’augmentation de l’offre réelle de la monnaie .......................................................... ....... 99Figure V- 5- Construction de la courbe LM ..................................................................... ................................... 100Figure V- 6- Déplacement de la courbe LM ............................................................ ............................................ 101Figure V- 7- La trappe à liquidité ........................................................ ........................................................... ..... 102Figure V- 8-Les différentes zones de la courbe LM ................................................................... ......................... 103Figure V- 9-Equilibre simultané ................................................................................................. ......................... 105Figure V- 10-Equilibre en situation normale ................................................. ...................................................... 108
Figure V- 11-Equilibre en situation keynésienne extrême ................................................................................... 110Figure V- 12-Equilibre en situation classique .......................................................... ............................................ 111Figure V- 13- Politique monétaire inefficace........................................................... ............................................ 111Figure V- 14- Politique monétaire efficace .................................................... ...................................................... 112Figure V- 15- Politique monétaire très efficace ....................................................... ............................................ 113Figure V- 16- Inefficacité de la politique monétaire à cause de la trappe à liquidité ........................................... 114
Liste des tableaux
Tableau IV- 1- La masse monétaire en Tunisie M1 (en millions de dinars) .................................................... ....... 81Tableau IV- 2- La masse monétaire M2 ( En millions de dinars) .......................................................... ................. 82
Tableau IV- 3- La masse monétaire M3 ( En millions de dinars) .......................................................... ................. 82Tableau IV- 4- La masse monétaire M4 ( En millions de dinars) .......................................................... ................. 82
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116
Table des matières
Sommaire ..................................................... ............................................................ ................................................ 1
INTRODUCTION GENERALE ................................................................... .......................................................... 2I - De l’histoire de la macroéconomie ............................................................ .......................................................... 2II- La distinction micro-macroéconomie .................................................................................... ............................. 4III- Objectifs de la macroéconomie .................................................................................. ....................................... 5IV- Macroéconomie et modélisation....................................................................... ................................................. 5V- Macroéconomie et politiques économiques ........................................................ ................................................ 7
V-1– Politique structurelle ...................................................................................................... ............................. 7V-2– La politique conjoncturelle ........................................................................ ................................................. 8
-a- Politiques dites de relance ...................................................... ........................................................... ......... 8-b- les politiques de rigueur ............................................................................ ................................................. 9
CHAPITRE I– DESCRIPTION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE ................................................... ................. 11I- Les agents économiques ......................................................... ........................................................... ................. 12
I-1- Critère revenu ............................................................................................................................................. 12
I-2- Critère d’unité institutionnelle ..................................................................... ............................................... 12-a- Les sociétés et quasi-sociétés non financières .......................................................................................... 12-b- Les sociétés financières .......................................................... ........................................................... ....... 12-c- Les administrations ....................................................... ........................................................... ................. 12-d- Les ménages ....................................................... ........................................................... ........................... 13-e- Le reste du monde ............................................................................ ........................................................ 14
I-3- Critère de fonction principale ................................................... ........................................................... ....... 14-a- Les entreprises .................................................... ........................................................... ........................... 14-b- Les ménages ....................................................... ........................................................... ........................... 14-c- L'Etat .................................................................. ........................................................... ........................... 14-d- L'extérieur .................................................................... ........................................................... ................. 14
II- Les opérations économiques .................................................................................................. ........................... 14II-1- Les opérations des biens et services ........................................................... ............................................... 15
-a- Les opérations de production ............................................................ ........................................................ 15-i- La production marchande .................................................... ........................................................... ....... 15-ii- La production non marchande ...................................................... ........................................................ 15
-b- Les opérations de consommation ............................................................................................ ................. 15-i- Consommation finale ...................................... ........................................................... ........................... 15-ii- Consommation intermédiaire ....................................................... ........................................................ 16
-c- Les opérations de formation de capital ...................................................... ............................................... 16-i- La FBCF .......................................................... ........................................................... ........................... 16-ii- La formation des stocks (∆stocks) ............................................... ........................................................ 16
-d- Les opérations avec l'extérieur ...................................................................................... ........................... 17-i- Les biens matériels .................................................... ........................................................... ................. 17-ii- Les services .................................................... ........................................................... ........................... 17
II-2- Les opérations de répartition «sans contrepartie» ........................................................... ........................... 17
-a- Les opérations liées directement au processus de production ....................................... ........................... 17-i- La rémunération des salariés ......................................................... ........................................................ 17-ii- Les impôts liés à la production et à l'importation ...................................................... ........................... 17-iii- Les subventions d'exploitation ..................................................................................................... ....... 18
-b- Les transferts en capital .......................................................... ........................................................... ....... 18-i- Les aides à l'investissement ........................................................... ........................................................ 18-ii-Les impôts en capital ou prélèvements obligatoires ................................................... ........................... 18
-b- Les autres opérations de répartition des revenus ........................................................... ........................... 18-i- Les revenus de la propriété et de l'entreprise ............ ........................................................... ................. 18-ii- Les opérations d'assurances dommages .............................................................................. ................. 18-iii-Transferts courants sans contrepartie ..................................................... .............................................. 18-iv- Les cotisations et prestations sociales ............................................................. .................................... 19
II-3- Les opérations financières ..................................................................................... .................................... 19
-a- Les instruments de paiement ................................................................................ .................................... 19
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-b- les instruments de placement ............................................................ ........................................................ 19-c- Instruments de financement .................................................... ........................................................... ....... 20-d- Les réserves techniques d'assurance ........................................................... .............................................. 20
III- Les comptes économiques .................................................................................................... ........................... 20III-1- Compte de production. ............................................................................... .............................................. 21
III-2- Compte d'exploitation. ............................. ........................................................... ..................................... 22III-3- Compte de revenu..................................................................................................................................... 22III-4- Compte utilisation de revenu ............................................................ ........................................................ 23III-5- Compte capital. ........................................................................................................................................ 23III-6- Compte financier .......................................................... ........................................................... ................. 24III-7- Compte du reste du monde ..................................................... ........................................................... ....... 24
IV- Les agrégats. .................................................... ........................................................... ..................................... 25IV-1- Le produit intérieur brut. ........................................................ ........................................................... ....... 25
- a- Définition ...................................... ............................................................ .............................................. 25-i- L’approche production ........................................................ ........................................................... ....... 25-ii- L’approche revenus distribués ............................................................... .............................................. 26-iii- L’approche approche des dépenses ....................................................... .............................................. 26
-b- PIB marchand et PIB non-marchand .......................................................... .............................................. 26
-c- Le PIB aux coûts des facteurs................................................. ........................................................... ....... 27-d- PIB et comparaison dans le temps .................................................... ........................................................ 27
-i- L’indice des prix ................ ........................................................... ........................................................ 27-ii- Le déflateur implicite du PIB ....................................................... ........................................................ 28
IV-2- Le Produit National Brut ........................................................ ........................................................... ....... 28IV-3- La relation d’équilibre global Emplois-Ressources ................................................................................. 29
V- Les tableaux d’opérations financières(TOF) ...................................................... .............................................. 30VI- Le tableau économique d’ensemble (TEE) ......................... ........................................................... ................. 31VII- Le circuit économique ........................................................ ........................................................... ................. 33CHAPITRE II– LA FONCTION DE CONSOMMATION ......................................................... .......................... 34I- La fonction de consommation keynésienne ............................................................................ ........................... 34
I-1- La courbe liée à la fonction de consommation keynésienne ...................................................... ................. 35I-2- Vérification empiriques de l’analyse de Keynes ..................................................... .................................... 37
II- Consommation et choix intertemporel ............................................................................................. ................. 37II-1- Contraintes budgétaires intertemporelle ......................................................................... ........................... 37II-2- La fonction d’utilité intertemporelle ............................................................ .............................................. 39II-3- Statiques comparatives ................................................................................................... ........................... 40II-4- Le rationnement des crédits ...................................................................................................... ................. 41
-a- Cas de rationnement non-contraignant .............................................................................................. ....... 42-b- Cas de rationnement contraignant ........................................................................................... ................. 43
III- La théorie du revenu permanent ........................................................................................... ........................... 43III-1- L’hypothèse du revenu permanent .......................................................................................... ................. 44III-2- Les implications de l’hypothèse du revenu permanent............................... .............................................. 45
IV- La théorie de cycle de vie .................................................... ........................................................... ................. 48IV-1- Hypothèse de cycle de vie. ..................................................... ........................................................... ....... 48IV-2- Implications de l'hypothèse .................................................... ........................................................... ....... 49
IV- La théorie de revenu relatif ............................................................................................................................. 50CHAPITRE III– LA FONCTION D’INVESTISSEMENT ........................................................ ........................... 51I- Définition ............................................................................... ........................................................... ................. 51II- La décision d’investissement au plan microéconomique .................................................................................. 52
II-1- La règle de la valeur actuelle nette .................................................... ........................................................ 53-a-. Le procédé de l’actualisation ........................................................... ........................................................ 53
-i- L’opération de capitalisation ......................................................... ........................................................ 54-ii- L’actualisation .......................................................... ........................................................... ................. 54
-b- Exemple numérique............................................ ........................................................... ........................... 55II-2- La règle du taux de rendement interne (T.R.I.)..................................................... ..................................... 56
-III- Fonction macroéconomique d’investissement .......................................................... ..................................... 57III-1- L’effet du taux d’intérêt ........................................................................................................................... 57III-2- La courbe d’efficacité marginale de capital : un exemple numérique ...................................................... 57III-2- Influence des facteurs autres que le taux d’intérêt .............................................. ..................................... 59
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-a-. Les anticipations .......................................................... ........................................................... ................. 60-b-. Le revenu national ....................................................... ........................................................... ................. 60
IV-. Investissement et débouchés : modèles d’accélération ........................................................ ........................... 61IV-1- Modèle d’accélérateur simple ....................................................................................... ........................... 61
-a- Les hypothèses ................................................... ........................................................... ........................... 62
-b-.Le mécanisme d’accélération .................................................................................................. ................. 62-c-. Fonctionnement de la relation d’accélération ..................................................... ..................................... 63-i- Période d’essor .......................................................... ........................................................... ................. 63-ii- Période de dépression ......................................................... ........................................................... ....... 64
-d- Portée du modèle .......................................................... ........................................................... ................. 65IV.2. Le modèle d’accélérateur flexible ..................................................... ........................................................ 66
-a- Principe d’accélérateur flexible ..................................................................................... ........................... 66-b-. Portée et limite ................................................................................ ........................................................ 69Exemple numérique ............................................................................... ........................................................ 70Solution .......................................................... ........................................................... ..................................... 70
III- La théorie néoclassique d’investissement .......................................................... .............................................. 74III-1- Le coût d’usage de capital ...................................................... ........................................................... ....... 74
-a- Hypothèses ................................................................... ........................................................... ................. 74
-b- Composantes du coût d’usage de capital .................................................... .............................................. 75- i- Coût d’opportunité des capitaux financiers engagés ............................................................................ 75-ii- Dépréciation physique de capital ................................................. ........................................................ 75-iii- Composante négative liée à la revente du capital hors dépréciation ................................................... 75
III-2- L’influence de la technologie ............................................................................................................ ....... 76-a- Hypothèses ................................................................... ........................................................... ................. 76-b- Le capital désiré ....................................... ........................................................... ..................................... 77
CHAPITRE IV– LA FONCTION DE DEMANDE DE MONNAIE .................................................................... 80I- Définition de la monnaie ........................................................ ........................................................... ................. 81II- La demande de monnaie dans le courant quantitativiste ........................................................ ........................... 83
I-1- Une demande de monnaie aux seules fins de transaction .................................................................... ....... 83-a- Pour les classiques ........................................................ ........................................................... ................. 83-b- Pour les néoclassiques ............................................................ ........................................................... ....... 83
I-2- La stabilité de la monnaie par rapport aux transactions ................................................... ........................... 84I-3-La stabilité de la monnaie par rapport ou revenu ......................................................................................... 84I-4-La stabilité de la monnaie par rapport ou patrimoine ........................................................ ........................... 85
-a- Le patrimoine ................................. ............................................................ .............................................. 85-b- Le comportement rationnel ................................ ........................................................... ........................... 85-c- La demande de monnaie fonction du revenu permanent .......................................................................... 85
II- La demande de monnaie dans le courant keynésien ............................. ........................................................ 86II-1- La demande de monnaie de transaction ....................................................... .............................................. 86
-a- Le motif de revenu ................................... ............................................................ .................................... 86-b- Le motif d'entreprise ............. ........................................................... ........................................................ 86II-2-La demande de monnaie de précaution ..................................................... .............................................. 86II-3-Lademande de monnaie de spéculation .................................................................................................. 87-a- Une relation inverse entre cours de titres et spéculation.................................................................... ....... 87
-b- Une relation inverse entre cours des titres et taux d'intérêt ...................................................................... 87-c- La trappe à liquidité ...................................................... ........................................................... ................. 88
II-4- La fonction de demande de monnaie keynésienne ...................................... .............................................. 88-a- La monnaie peut être un instrument de spéculation ......................... ........................................................ 88-b- Le taux d'intérêt est le prix de renonciation à la liquidité ........................................................ ................. 88-c- L'instabilité de la demande de monnaie ...................................................... .............................................. 89
II-5- La demande de monnaie chez les néo-keynésiens .......................................................... ........................... 89-a- William Baumol ....................................... ............................................................ .................................... 89-b- James Tobin ............................................. ............................................................ .................................... 92
CHAPITRE V– REVENU, TAUX D'INTÉRÊT ET MONNAIE : LE MODÈLE IS-LM .................................... 93I- Equilibre sur le marché des biens et services : relation revenu- taux d'intérêt ................................................... 93
I-1- Equilibre ressources-emplois .................................................... ........................................................... ....... 94I-2- La courbe IS .......................................................... ............................................................ .......................... 95I-3- Les déplacements de la courbe IS ....................................................... ........................................................ 96
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II- La relation revenu-taux d'intérêt sur le marché de la monnaie: la courbe LM .................................................. 98II-1- La théorie de la préférence pour la liquidité ......................................................... ..................................... 98II-2- La courbe LM ...................................................... ........................................................... ......................... 100II-3- Les déplacements de la courbe LM ................................................................................ ......................... 101II-4- D'autres précisions sur la forme de la courbe LM ................................................................................... 102
III- Equilibre simultané sur les marchés de biens et service et de la monnaie ..................................................... 105IV- Politiques budgétaire et monétaire ....................................................................................... ......................... 107IV-1- Incidence de la politique budgétaire................................................. ...................................................... 108
a- La situation normale ...................................................... ........................................................... ............... 108b- La situation keynésienne extrême ...................................................... ...................................................... 109c- La situation classique ..................................................... ........................................................... ............... 110
IV-2- Incidence de la politique monétaire ................................................. ...................................................... 111a- La situation normale ...................................................... ........................................................... ............... 112
-b- La situation classique ................................................................................................ ......................... 113c- La situation keynésienne extrême ...................................................... ...................................................... 114
Liste des figures ................................................................................... ........................................................... ..... 115Liste des tableaux ........................................ ............................................................ ............................................ 115Table des matières ........................................................... ........................................................... ......................... 116