CINÉMOVIDA...Avec le clown Footit, qu’il rencontre dans un petit cirque ambulant, ils vont...
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Le magazine Art & Essai de vos salles
CINÉMOVIDAdu 3 février au 22 mars 2016
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FlashbackSalles � lms
Édito
ALBI • Le Lapérouse60 rue Séré de Rivières
81000 Albi
Alexandre Kloeckner : 09 64 15 69 85
APT • Le César
Rue Scudéry
84400 Apt
Tél. : 04 90 74 16 46
Victoria Vinciguerra-Andreani
CASTRES • Le Lido24 quai Miredames
81100 Castres
Tél. : 05 63 71 23 65
Pascal Humbert
CHÂTEAUROUX • Cinémovida86 av. Charles De Gaulle
36000 Châteauroux
Tél. : 02 54 22 55 80
Stéphane Castro
DOLE • Les Tanneurs
12 rue du 21 janvier
39100 Dole
Tél. : 03 84 82 63 75
Amélie Jeantou
LAON • Le Forum17 av Carnot
02000 Laon
Tél. : 03 23 79 09 59
Valérie Vaugoyeau
MANOSQUE • Le Lido2 av St Lazare
04100 Manosque
Tél. : 04 92 72 00 85
Williams Hourantier
SOISSONS • Le Clovis12-14 rue du Beffroi 02200 Soissons
Tél. : 03 23 59 31 42
Tony Waeghe
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ART’CINE - Cinemovida est une publication de la SAS Cap CinémaDirection : Philippe Dejust ([email protected])–Directeur d’exploitation : Cyril Audineau ([email protected]) Programmation : Christelle Bréquel ([email protected])–Art & Essai / Jeune public : Vanessa Ode ([email protected]) Réalisation : COTÉ CINÉ GROUP–32 avenue Georges Clémenceau 34000 Montpellier–04 30 78 68 92–[email protected] Rédaction : Aysegul Algan, Bertrand Morane, Cécile Vargoz–PAO : Philippe Cosqueric–Impression : ROTIMPRES
SAUF INDICATION CONTRAIRE ET FILMS “JEUNE
PUBLIC”, TOUS LES FILMS ÉTRANGERS SONT PROJETÉS
EN VERSION ORIGINALE SOUS-TITRÉE EN FRANÇAIS
Jeune PublicLES ANIMAUX FARFELUS ...............................P. 30
LES ESPIÈGLES .................................................P. 31
FERDA LA FOURMI ..........................................P. 31
LE GARÇON ET LA BÊTE ..................................P. 30
LE PIANO MAGIQUE ......................................P. 31
LE PROPHÈTE ...................................................P. 30
SAMETKA LA CHENILLE… ..............................P. 30
TOUT EN HAUT DU MONDE ...........................P. 31
ANOMALISA ......................................................P. 5
THE ASSASSIN .................................................P. 11
AU-DELÀ DES MONTAGNES...........................P. 20
AVE CÉSAR ! ......................................................P. 7
BEIJING STORIES .............................................P. 19
BELGICA .............................................................P. 9
CAROL..............................................................P. 23
CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ ...................................P. 7
LES CHEVALIERS BLANCS ...............................P. 24
CHOCOLAT ........................................................P. 5
CHORUS ...........................................................P. 13
LES DÉLICES DE TOKYO ..................................P. 22
EL CLAN .............................................................P. 6
FREE LOVE .......................................................P. 25
L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMES .............P. 27
LES INNOCENTES...............................................P. 6
JANIS................................................................P. 15
JE NE SUIS PAS UN SALAUD ...........................P. 23
MIDNIGHT SPECIAL .........................................P. 11
MOONWALKERS .............................................P. 10
NAHID ................................................................P. 8
NEW TERRITORIES...........................................P. 19
LES OGRES .......................................................P. 21
LES PREMIERS, LES DERNIERS ........................P. 25
45 ANS .............................................................P. 28
SAINT AMOUR ................................................P. 10
TANGERINE ......................................................P. 21
TEMPÊTE ............................................................P. 9
LA TERRE ET L’OMBRE ....................................P. 13
TOTO ET SES SŒURS ......................................P. 15
THE REVENANT .................................................P. 8
Calendrier ................................ P. 16-17
Castres : Encore un grand merci à Florence Routoulp de la société « Comme un Caméléon » et à l'ensemble de son équipe pour l'organisation de la soirée événement "Star wars After work" à Castres le 18 décembre. Bien entendu mes remerciements vont aussi aux partenaires sans qui rien n'aurait pu voir le jour. Bonne continuation à tous en attendant une prochaine collaboration.
Salles
Profusion
D'une édition à l'autre, l'accumulation de sorties cinématographiques devient de plus en plus inquiétante. La profusion est telle, que les choix deviennent douloureux. Quel fi lm choisir ?
À travers cette nouvelle édition, vous aurez un panel assez large et hétéroclite de la création artistique du moment.
N'hésitez pas à lire les critiques de cette revue et à vous renseigner sur les fi lms non programmés dans votre ville.
Vous pouvez ainsi demander à vos directrices et directeurs de salles, si ce fi lm passera, ou pas, sur vos écrans. Vos demandes et impressions, très précieuses, permettent de mieux appréhender la programmation, en proposant une diversité cohérente.
Les fi lms du moment sont le raffi né Délices de Tokyo, le dynamique El Clan, le poétique Sentiment de l'été, le disjoncté Moonwalkers, qui sera dans certaines villes accompagné de 2001 : L'Odyssée de l'espace, l’ovni venu du monde de l’animation Anomalisa, le tendre Géant timide, la belle Nahid, le généreux Saint Amour, le festif Belgica, le sublime Assassin, l'engagé avec L'homme qui répare les femmes, le pudique avec Les Innocentes, le vengeur de The Revenant, le délicat Un jour avec un jour sans, le lumineux de La terre et l’ombre, le dynamique Ogres…Bonnes séances à vous.
Vanessa Ode
Les Délices de Tokyo
[du 3 février au 22 mars 2016] 32 32
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ANOMALISAde Charlie Kaufman et Duke Johnson, USA, 2015, 1h30avec les voix VO de Jennifer Jason Leigh, David Thewlis, Tom Noonan...❯ Mostra de Venise 2015 : Grand Prix du Jury
Qui est donc cet homme gris, abattu et dégoûté
par la normalité de la vie, qui arrive à Cincinatti,
apparemment en voyage d’affaires ? À le voir, on
peine à croire qu’il est l’auteur d’un best-seller
sur le développement personnel, qu’il est venu
présenter dans un congrès aussi déprimant que
cette chambre d’hôtel où il prend seul son repas.
Et voilà qu’il rencontre une petite représentante
en pâtisserie timide, Lisa, qui pourrait bien être
l’amour de sa vie… ou pas. Mais qu’est-ce qui
pourrait être ou ne pas être normal, dans cette
étrange anomalie animée, à la fois hyper réaliste
et totalement fantastique, où le brillant scénariste
de Eternal Sunshine of the Spotless Mind et
Dans la peau de John Malkovitch – et réalisateur
de Synecdoche New York – choisit, bien sûr, de
ne pas tout expliquer.
Car il y a quelque chose qui cloche dans cet
univers en stop motion si vrai, où les gens nous
ressemblent… et se ressemblent tous, dont le
masque est à la fois bouleversant d’humanité et
tragiquement impersonnel. Il y a ces moments
d’élan, quand le désir ou même l’amour pourrait
tout illuminer... si l’ennui et la dépression ne me-
naient pas à la folie. Anomalisa est un film fou,
cruel et caustique, terriblement drôle et
profondément mélancolique. Anomalisa est un
film anormal, un rêve éveillé fascinant et déstabi-
lisant, un conte dépressif... mais jubilatoire.
C.V.
❯ Sortie le 3 février
CHOCOLATde Roschdy Zem, France, 2015, 1h50avec Omar Sy, James Thierrée, Clothilde Hesme, Olivier Gourmet, Frédéric Pierrot, Noémie Lvovsky, Alice De Lencquesaing, Oliver Rabourdin...
C’est une histoire assez peu connue : celle du
clown Chocolat, fils d’un esclave cubain devenu
star dans le Paris de la Belle Époque, qui fut le
premier artiste noir de la scène française, à une
époque où l’on regardait les “nègres” comme des
cannibales. Avec le clown Footit, qu’il rencontre
dans un petit cirque ambulant, ils vont inventer le
duo de “L’Auguste et du clown blanc” et connaître
la gloire, avant que Chocolat, écartelé entre le
succès et l’humiliation, ne s’éloigne de lui et ne
s’égare...
L’ascension et la chute, l’amour et l’amitié, l’écho
avec l’actualité... : Chocolat réunit tous les ingré-
dients et qualités d’un film populaire. Le sujet est
fort, et l’émotion est immédiate. Celle que procure
une success story hors du commun, mais celle
aussi qui naît des correspondances entre ses
interprètes et leurs personnages : la rencontre
extraordinaire entre James Thierrée, petit-fils de
Chaplin, artiste acrobate acharné, et Omar Sy,
enfant de la télé et clown “spontané”, est aussi
passionnante et féconde qu’a pu l’être celle entre
Footit et Chocolat. Et bien sûr, comment ne pas
penser au parcours de Roschdy Zem, l’un des
premiers “enfants de l’immigration” devenu acteur
emblématique du cinéma français, et depuis ré-
alisateur. C’est lui que l’on a choisi pour ce “gros”
projet : un film d’acteur pour des acteurs, où la
mise en scène s’efface pour les laisser exploser,
sur la piste ou en coulisses, jusque dans les
moindres seconds rôles, tous épatants. Merci
pour le Chocolat. C.V.
❯ Sortie le 3 février
5
Les Films du mois
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EL CLANde Pablo Trapero, Argentine/Espagne, 2015, 1h48avec Guillermo Francella, Peter Lanzani, Lili Popovich, Gaston Cocchiarale...❯ Mostra de Venise : Lion d’Argent du meilleur réalisateur
El Clan s’inspire de la terrifiante affaire Puccio,
durant les dernières années de la junte militaire
argentine, entre 1982 et 1985. Dans un quartier
bourgeois de Buenos Aires, un père de famille
respectable, ancien homme de main du régime,
organise d’odieux enlèvements contre rançon,
obligeant son fils, star du rugby protégé par sa
popularité, à lui fournir des « candidats » au kid-
napping...
Récompensé à Venise, le réalisateur de Carancho
et Elefante Blanco passe à la vitesse supérieure
avec le récit palpitant de cette histoire qui trau-
matisa les Argentins, au point qu’il eurent peine
à la croire au moment de sa révélation. Certes,
la violence y est presque surréaliste : celle, sour-
noise, de la dictature au pouvoir, celle, plus
concrète, des enlèvements et des meurtres, et
celle, plus psychologique, qui règne dans la famille
Puccio. La manipulation qu’exerce le père psy-
chopathe sur son fils aîné, la complicité tacite de
toute la famille – impassible quand des cris
montent de la cave de la maison – reflètent bien
sûr le fonctionnement et la soumission d’un pays
à un régime agonisant. Pour autant, le film se voit
d’abord comme un excellent thriller. Rythmé comme
un Scorsese (notamment par l’emploi d’une BO
pop qui «accompagne» les crimes), porté par le
jeu nuancé de Guillermo Francella (star de comédie
dans son pays), El Clan est à ce jour le plus gros
succès, avec ses 2,5 millions d’entrées, du cinéma
argentin. Bien mérité. C.V.
LES INNOCENTESde Anne Fontaine, France, 2016, 1h50avec Lou de Laâge, Vincent Macaigne, Agata Buzek, Agata Kulezsza...
Après la chaleur dionysiaque d’une boulangerie
normande dans Gemma Bovery, Anne Fontaine
plonge sans transition dans la froideur d’un couvent
de la Pologne de 1945. C’est là que débarque
Mathilde Beaulieu, interne de La Croix-Rouge
appelée au secours par une religieuse polonaise
affligée. Elle va y découvrir l’horreur vécue par les
Bénédictines dans leur retraite coupée du monde,
mais pas de la bestialité des hommes... ni des
diktats de l’institution ecclésiastique.
C’est une histoire terriblement vraie qu’Anne
Fontaine (La Fille de Monaco, Coco avant Chanel,
Perfect Mothers) déterre avec la complicité de
son co-scénariste Pascal Bonitzer. Le contexte
historique lui permet d’observer l’interpénétration
progressive de deux mondes que tout oppose :
celui, matérialiste de Mathilde, médecin communiste
rationaliste, et celui, spirituel, des sœurs, qui nous
renvoient à tant d’interrogations. Comment se
confronter à la maternité lorsque l’on s’est engagée
à dédier sa vie à Dieu ? Comment comprendre le
sens de la vie dans un tel chaos ? Et pour Mathilde
comme pour le spectateur, comment juger cette
foi qui semble survivre aux épreuves les plus
douloureuses ?
Tout en insufflant du mouvement à sa mise en
scène, Anne Fontaine épouse le rythme de la vie
dans le couvent, fait résonner les chants liturgiques
grégoriens et filme ses “Madones” avec des images
dignes du Quattrocento (dont Agata Kulesza, la
révélation d’Ida et Lou de Laâge dans son premier
rôle “adulte”). Et si Les Innocentes nous entraîne
si loin dans la noirceur de ces destins, creusant
la part d’ombre de chaque personnage, ce n’est
que pour mieux nous inonder de lumière. B.M.
❯ Sortie le 10 février
❯ Sortie le 10 février
AVE CÉSAR !de Ethan Coen et Joel Coen, USA, 2016, 1h45avec Josh Brolin, George Clooney, Scarlett Johansson, Channing Tatum, Ralph Fiennes, Tilda Swinton, Jonah Hill, Frances McDormand, Christopher Lambert...
Après le spleen “sixties” d’Inside Llewyn Davis,
les frères Coen passent sur la côte Est des
années 50, pour un hommage satirique éblouis-
sant à l’âge d’or d’Hollywood.
Les cinéastes iconoclastes convoquent un casting
5 étoiles pour nous plonger, dans une explosion
de couleurs, dans les péripéties d’un studio, des
coulisses aux plateaux. Quand Baird Whitlock,
l’une des plus grandes vedettes du moment, est
mystérieusement kidnappé pendant le tournage
du péplum Ave César, on appelle à la rescousse
Eddie Mannix, débrouilleur d’embrouilles du
studio. Mais ce n’est que le début du quart des
problèmes que l’enquêteur sera chargé de ré-
soudre, au cours d’une journée de folie.
S’inspirant du “vrai” Eddie Mannix – qui fut
producteur à la MGM, mais surtout zélé “fixer”,
chargé de protéger la réputation des stars –, les
Coen mixent le film noir et la screwball comedy,
genres qui ont fait l’âge d’or des studios – et
qu’ils eux-mêmes revisités avec brio, de la blanche
noirceur de Fargo à la loufoquerie d’O’Brother.
Une reconstitution virtuose dans laquelle ils in-
sufflent, évidemment, leur ironie féroce, leur
humour teinté d’absurde et leur maîtrise du
rythme, avé le concours inestimable de leurs
comédiens fétiches (Brolin, Clooney,
McDormand…) et deux nouvelles femmes fatales :
Scarlett Johansson et Tilda Swinton. Jouissif.
C.V.
❯ Sortie le 17 février
CE SENTIMENT DE L’ÉTÉde Mikhaël Hers, France, 2016, 1h46avec Anders Danielsen Lie, Judith Chemla, Marie Rivière, Féodor Atkine...
Quand la jeune Sasha, 30 ans, meurt brusquement
en plein été, son compagnon Lawrence et sa sœur
Zoé se rapprochent et vont partager leur peine,
entre Berlin, Paris et New York, au fil de trois étés
successifs…
Un très beau film sur le deuil et surtout le retour
à la vie, par le réalisateur de Memory Lane, dont
on retrouve la gracieuse mélancolie. Sans occulter
la douleur, mais en l’abordant avec douceur, le
cinéaste s’imprègne des trois villes dans lesquelles
il a tourné, en pellicule super 16 (et parfois même
en super 8). Une image réelle, qui, comme ses
personnages, se nourrit de la lumière estivale, et
saisit toute la valeur du moment présent, comme
elle rend compte, aussi, du temps qui passe. En
étalant son histoire sur trois étés ponctués de
longues ellipses, le cinéaste filme avec subtilité
l’évolution des sentiments, les corps qui se libèrent
peu à peu, et les moments qui se répètent, les
lieux qui se ressemblent et se répondent étrange-
ment d’une année à l’autre.
Les comédiens – Anders Danielsen Lie, le héros
de Oslo, 31 août, Judith Chemla, vue dans Camille
redouble et plus récemment dans Atlit, et les
“rohmériens” Marie Rivière et Féodor Atkine dans
le rôle des parents – illuminent ce film sensoriel
de leur sensibilité immense.
B.M.
❯ Sortie le 17 février
[du 3 février au 22 mars 2016] 76
Les Films du mois
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NAHIDde Ida Panahandeh, Iran, 2015, 1h45avec Sareh Bayat, Pejman Bazeghi, Navid Mohammad Zadeh...❯ Festival de Cannes : Un Certain Regard 2015 - Prix de l’avenir
Nahid a réussi à obtenir le divorce, mais à un lourd
prix : la jeune femme ne peut se remarier avec un
autre homme, sans risquer de perdre la garde de
son fils, aujourd’hui âgé de 10 ans. Sa rencontre
avec Massoud, qui l’aime passionnément et veut
l’épouser, va l’obliger à résister aux lois absurdes
qui régissent sa vie, quitte à recourir à une loi
encore plus absurde...
Ida Panahandeh inscrit son premier long métrage
dans le thriller domestique “à l’iranienne” initié
par son compatriote Farhadi (À propos d’Elly,
Une séparation), pour décrire le parcours d’une
femme indépendante dans une atmosphère sociale
pesante – qui, ici, se confond avec la brume d’une
ville portuaire du bord de la mer Caspienne. La
réalisatrice filme les archaïsmes exacerbés de la
province iranienne, mais aussi ses petits plaisirs,
laissant autant transparaître les touches de violence
que la poésie latente du quotidien. Car Nahid
reste avant tout l’histoire romanesque, et univer-
selle, d’une femme amoureuse à laquelle Sareh
Bayat (interprète de l’aide-soignante de Une
séparation) insuffle la ferveur d’une Pietà qui ré-
clame le droit d’être mère et femme, d’aimer et
de ne pas se soumettre. B.M.
❯ Sortie le 24 février
THE REVENANTde Alejandro González Iñárritu, USA, 2h36avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter...❯ Golden Globes 2016 : meilleur film dramatique, meilleur réalisateur, meilleur acteur
L’année dernière, Iñárritu nous plongeait dans le
chaos d’un théâtre – et d’un esprit d’acteur –
new-yorkais. Cette année, préparez-vous à être
immergés dans un espace encore plus hostile :
l’Amérique des pionniers, en compagnie d’un
Revenant magistral.
En ce début de 19ème siècle, avant le pétrole,
avant l’or, avant l’Ouest... seuls les trappeurs en
quête de fourrure s’aventurent dans les territoires
inexplorés du Nouveau Monde, guettés par les
maladies, les indigènes ennemis, la folie, et l’amo-
ralité la plus profonde de l’Homme. L’un d’entre
eux, grièvement blessé par un ours et traîtreuse-
ment abandonné à son sort, va revenir d’entre
les morts, consumé par la fièvre de la vengeance
contre celui qui lui a pris ce qui comptait plus
que sa vie.
L’histoire vraie de Hugh Glass, devenue une des
légendes qui forgent l’Amérique, prend la forme
d’une expérience cinématographique “iñarritesque”.
Le cinéaste mexicain y étend son exploration du
plan-séquence en 360° aux contraintes de la
lumière naturelle en forêt. La seule scène de
l’attaque des indiens en début de film a nécessité
un mois de répétitions avec 200 figurants pour 8
minutes de film, tandis que, plus éloquent et géant
que jamais dans ce rôle quasi muet, DiCaprio le
végétarien est allé jusqu’à avaler du foie cru pour
les besoins d’une scène. Un maximum de ciné-
ma-vérité pour un récit de survie qui nous trans-
porte hors de la civilisation, dans un conte natu-
raliste viscéral, entre croisade vengeresse et
rédemption. B.M.
❯ Sortie le 24 février
BELGICAde Felix Van Groeningen, France/Belgique, 2016, 2h07avec Stef Aerts, Tom Vermeir, Hélène Devos, Charlotte Vandermeersch...
Frank est grand, costaud et grande gueule… et
s’ennuie dans le chenil que tient sa femme ; son
frère Jo est petit, borgne et réservé, et vient d’ouvrir
un bar, le Belgica. Différents, ces deux frères
s’aiment autant qu’ils aiment faire la fête. Ils dé-
cident d’agrandir ensemble le Belgica pour en
faire une salle de concert, un “Arche de Noé”
ouvert à tous les noctambules de Gand…
Après le succès “country” d’Alabama Monroe,
Felix Van Groeningen renoue avec la fibre plus
rugueuse et non moins déchirante de La Merditude
des choses, pour raconter encore, cette fois à
travers l’histoire d’un bar, des relations familiales
houleuses et passionnelles. Le cinéaste flamand
s’inspire ici de l’histoire du Charlatan, café-concert
mythique de Gand qu’a tenu son propre père,
avant qu’il ne soit repris... par deux frères. C’est
dans ce bar qu’a grandi Van Groeningen, entre
une mère serveuse et un père qu’il ne voyait jamais,
et où il a été lui-même barman. Souvenirs intimes
qui abreuvent ce Belgica, film furieux qui sent les
effluves de bière et l’amertume de la coke, qui
s’enflamme de l’euphorie et des égarements de
la nuit, mais qui gronde, aussi, de l’amour – et de
l’humour – rock’n’roll de ces deux frangins. Le
Belgica lui-même est un personnage à part entière :
un bar mouvant qui matérialise les rêves des deux
frères, mais les engloutit comme un “monstre” qui
finirait par avoir la peau de ses créateurs. Le Belgica
comme une micro société où l’on s’aime et où l’on
se bagarre, où l’on se retrouve et où l’on se sépare,
est à lui seul une Belgique, pluvieuse et chaleu-
reuse, flamande et fêtarde. C.V.
❯ Sortie le 2 mars
TEMPÊTEde Samuel Collardey, France, 2016, 1h29avec Dominique Leborne, Matteo Leborne, Mailys Leborne...
Depuis toujours, Dom fait “le grand métier” : à 36
ans, il est marin pêcheur en haute mer et ne voit
ses deux enfants ado, Mailys et Matteo, dont il a
la garde, que quelques jours par mois. Dom fait
tout pour être un bon père, et rêve d’avoir son
propre bateau qu’il exploiterait avec son fils. Mais
une expérience malheureuse avec sa fille va l’obliger
à faire des choix…
Ce film est incroyable : comme dans L’Apprenti,
Samuel Collardey filme des personnes réelles qui
jouent leur vie devant sa caméra, mais atteint la
densité narrative de Comme un lion – inspiré
d’une histoire vraie mais joué par des acteurs. Et
c’est aussi beau que bouleversant. Son héros,
Dominique Leborne, a l’aura (et la beauté) d’une
star, et la capacité de ses enfants à livrer leurs
émotions et leur histoire intime est sidérante. Une
expérience basée sur la complicité et la confiance
que le réalisateur a su instaurer entre lui et cette
famille, et au-delà, celles que le film a su restaurer
entre ce père et sa fille. Jamais le regard du cinéaste
n’est malsain ou impudique : il ne “vole” pas les
sentiments de ses acteurs, il met en scène leur
réalité, les magnife en scope et en 35 mm, dans
la lumière de l’Atlantique. Son film a la puissance
romanesque d’une fiction, le souffle “sain” d’une
tempête en mer. C.V.
[du 3 février au 22 mars 2016] 98
Les Films du mois
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SAINT AMOUR de Benoît Delépine et Gustave Kervern, France, 2015, 1h42avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Céline Salette, Chiara Mastroianni, Ovidie, Solène Rigot, Ana Girardot, Andréa Férréol, Izïa Higelin…
Chaque année au salon de l’Agriculture, pendant
que son père présente ses bestiaux, Bruno fait la
route des vins... de stand en stand. Jean sait bien
que son fiston de 40 ans, avec lequel il est en
froid, n’a pas la fibre d’un éleveur et que dans son
état, il ne reprendra jamais l’exploitation familiale.
Alors sur un coup de tête, pour renouer avec lui,
il appelle un taxi et, ni une, ni deux, l’emmène faire
une vraie route des vins...
Commence alors un road movie en roue libre et
beuveries, du Beaujolais au Bordelais, avec Vincent
Lacoste au volant, où Kervern et Delépine donnent
pour fils à leur impérial Depardieu de Mammuth,
leur punk déjanté du Grand Soir, Poelvoorde. Il
fallait oser. Or, au-delà des sommets de déconnade
et de la truculence grolandaise, le film distille une
tendresse immense et une vraie profondeur. Si le
titre emprunte le nom d’un cru du Beaujolais, c’est
que Saint Amour est d’abord une bouleversante
histoire d’amour. Celle entre un père et un fils qui
se retrouvent, celles qu’ils vivent ou rêvent avec
plusieurs femmes croisées sur la route – ce qui
nous vaut les apparitions d’exquises actrices
inattendues dans cet univers de “bourrin” –, celle
aussi des cinéastes pour leurs acteurs, leurs
personnages et... les paysans. On ne pensait pas
pleurer autant dans un film aussi hilarant. Comme
l’effet d’un Saint-Amour qui exacerbe les émotions
quelles qu’elles soient, un film fruité aux arômes
très marqués, qui, peu à peu, révèle sa rudesse.
Réalisé sans aucune modération, mais à savourer
sans retenue. C.V.
MOONWALKERSde Antoine Bardou-Jacquet, France, 2015, 1h47avec Ron Perlman, Rupert Grint, Robert Sheehan, Éric Lampaert...
Et si, pendant que la mission Appolo 11 décollait
vers la lune, des hurluberlus filmaient de fausses
images d’alunissage... au cas où ? Pour tordre
une fois pour toutes le cou aux théories du complot
paranos, Antoine Bardou-Jacquet nous révèle la
«vraie fausse plus grosse» supercherie de
l’histoire ! Juillet 1969. Les États-Unis ne peuvent
pas se permettre de rater les premiers pas de
l’Homme sur la lune. C’est pourquoi ils missionnent
l’un des meilleurs agents de la CIA pour convaincre
Stanley Kubrick «himself» de filmer une nouvelle
Odyssée, soit un faux alunissage, au cas où la
vraie mission échouerait. Tout juste débarqué de
la jungle vietnamienne en plein cœur du Swinging
London, l’agent Kidman ne trouve pas Kubrick...
mais il tombe sur Jonny, manager haut perché
d’un groupe de rock hippie, qui a bien quelques
idées de mise en scène de son cru.
Le «Hellboy» Ron Perlman et le «Ron» Rupert
Grint se mettent au service d’une comédie d’action
psychédélique planant au gré d’un choc des
cultures intergalactico-initiatique... en compagnie
de l’esprit de Kubrick ! B.M.
❯ Sortie le 2 mars
❯ Sortie le 2 mars
MIDNIGHT SPECIALde Jeff Nichols, USA, 2016, 1h51avec Michael Shannon, Joel Edgerton, Jaeden Lieberher, Kirsten Dunst, Adam Driver, Sam Shepard...
Découvrant que son enfant possède des pouvoirs
surnaturels, un père part en cavale pour le protéger
du gouvernement comme de la mystérieuse secte
qui le recherchent. Mais il va bientôt découvrir la
véritable nature des dons de son fils, qui pourraient
changer la face du Monde...
Lorsque Jeff Nichols s’attaque au film de super-hé-
ros, prévoyez une « rencontre du troisième type »
aux antipodes des univers Marvel et DC Comics.
Pour son premier film de studio, le réalisateur de
Take Shelter et Mud, armé d’un droit au « final
cut », offre un nouveau rôle de père pas si parano
que ça à Michael Shannon, fidèle de sa filmo (mais
aussi méchant Général Zod de Man of Steel et
Batman V. Superman). Plus dans la lignée 80’s
du genre, Midnight Special exploite sa différence
à travers une course-poursuite fantastique, une
S-F intimiste dans laquelle tout peut arriver, surtout
le moins probable. A.A.
❯ Sortie le 16 mars
THE ASSASSINde Hou Hsiao-hsien, Taïwan, 2015, 1h44avec Qi Shu, Chen Chang, Satoshi Tsumabuki, Zhou Yun, Juan Ching-Tian...
Au IXème siècle, sous la dynastie Tang, Nie Yinniang
revient dans sa famille après de longues années
d’exil, et un mariage avorté avec son cousin. Elle
a été initiée en secret aux arts martiaux, et sa
mission est de maintenir la paix entre la cour
impériale et les régions rebelles. C’est ainsi que
la belle justicière est chargée d’assassiner le
gouverneur de la province de Weibo, qui n’est
autre que son cousin qu’elle aime encore… et
qui est marié à une autre.
On n’attendait pas le réalisateur de Millenium
Mambo et des Fleurs de Shanghaï, maître du
cinéma taïwanais – et du cinéma contemporain
en général – , avec un film de sabre. Mais évi-
demment, The Assassin ne ressemble à aucun
autre film de sabre. Aussi rebelle à l’égard des
codes du wu xia pian que sa belle héroïne l’est
à l’égard des règles de l’Ordre des Assassins,
Hou Hsiao-hsien poursuit son travail d’esthète
irrévérencieux, travaillant la lumière, la matière et
le mouvement avec une grâce infinie. Il y aura
bien quelques combats, ici, mais d’autant plus
foudroyants que rares et furtifs, dans un ensemble
à la lenteur sidérante. Il y aura bien un fond
d’intrigues historiques, guerrières ou amoureuses,
mais qui ne valent que par la composition de
chaque plan, où tout n’est que beauté : les visages
et les paysages, chaque couleur et chaque texture,
le bruit du vent ou le moindre murmure…
et ce, dans une économie d’effets qui tend à
l’épure parfaite. Ce film est une splendeur visuelle
où mieux vaut ne pas chercher le sens du récit ;
une invitation au rêve à laquelle il faut savoir
s’abandonner... sans se presser. C.V.
❯ Sortie le 9 mars
[du 3 février au 22 mars 2016] 1110
Les Films du mois
-
Bonjour cher(e) ami(e),
Pour ces sept prochaines semaines, le cinéma
réserve des moments uniques de rires et de
larmes.
Le cinéma Lapérouse va proposer le «Cap
Junior», avec une programmation spéciale
pour bambins. Toutes les deux semaines, un
fi lm d'animation sera proposé, sur une durée
de 40 minutes à 1h20. Vous n'avez plus d'ex-
cuses pour ne pas faire découvrir le 7ème art à
vos enfants. Des fi lms comme Tout en haut du
monde, de Rémi Chayé, Le Prophète, de Roger
Allers et Tomm Moore, et, bien d'autres, pro-
grammation à apprécier après sélection dans
les pages centrales.
La semaine du 16 mars, le cinéma Lapérouse
passera sous les couleurs de l'Espagne avec la
3ème édition du festival hispanique, en partena-
riat avec l'association la 7ème Toile et le festival
cinélatino. Vous pourrez découvrir les fi lms Ar-
gentina, de Carlos Saura, Paco de lucia, La terre
de l’ombre, de César Acevedo, et bien d'autres
fi lms, mais c'est une surprise, car il faudra venir
pour les découvrir .
Ces sept semaines vont proposer des moments
uniques de découverte et de dépaysement.
Mon équipe et moi-même espérons que vous
allez passer des moments agréables dans vos
salles obscures.
À très vite !
Alexandre Kloeckner
Dans toutes les salles CinémovidaMetropolitan Opera en Direct de New York& Le Ballet du Bolchoï de Moscou
MANON LESCAUTOpéra en direct de New-York
Compositeur : Giacomo Puccini
Mise en scène : Sir Richard Eyre
Direction musicale : Fabio Luisi
Distribution : Kristine Opolais (Manon Lescaut), Jonas Kaufmann (des Grieux), Massimo Cavalletti (Lescaut)…
❯ samedi 5 mars à 18h55
Opéra en italien sous-titré en français
SPARTACUSMusique : Aram Katchatourian
Chorégraphie : Youri Grigorovitch
Livret : Youri Grigorovitch
Distribution : Mikhail Lobukhin (Spartacus), Svetlana Zakharova (Egine), Vladislav Lantratov (Crassus)… et le Corps de ballet du Bolchoï
❯ dimanche 13 mars à 16h00
Albi Le Lapérouse Le doc’ du mois !
DOMINIQUE A,LA MÉMOIRE VIVE de Thomas Bartel lecture et chansons avec Aurore Lerat et Loïc Edline : un accordéon, deux chanteurs-lecteurs pour par-tager avec vous quelques extraits du dernier livre de Dominique A « Regarder l’océan ».
❯ dimanche 28 février à 18h30
Ciné-p’tit-déj
LES ESPIÈGLES de Janis Cimermanis petit-déj offert par La Septième Toile à 10h30, film à 11h
❯ dimanche 06 mars à 10h30
Festival Cinélatino en partenariat avec l’ARCALT et la salle Arcé
❯ du 16 au 22 mars
Argentinade Carlos Saura
Tierra y sombra (La terre et l’ombre)de César Acevado
Desde alláde Lorenzo Vigas Caste
en avant-première
Paco de Lucía, légende du flamencode Curro Sánchez
Paulinade Santiago Mitre
en avant-première
LA TERRE ET L’OMBREde César Acevedo, Colombie, 2015, 1h37avec Haimer Leal, Hilda Ruiz, Edison Raigosa, Marleyda Soto…❯ Festival de Cannes 2015 : Caméra d’or et dans le cadre de la Semaine de la critique :Rail d’or, Prix Révélation, Prix SACD
Un vieux paysan, qui a abandonné les siens il y a
17 ans, revient à la maison au chevet de son fils
qui agonise. Il y retrouve son ex-femme, sa belle-
fille, et découvre son adorable petit-fils. Mais autour
d’eux tout a changé : l’exploitation des cannes à
sucre provoque une pluie de cendres continue,
où triment et crèvent à petit feu les ouvriers…
Tourné dans la vallée du Cauca, au pied des Andes,
ce premier film d’un jeune colombien surdoué est
à la fois un drame intime cruel, une fresque politique,
et un objet poétique à l’esthétique saisissante.
César Acevedo filme un paysage apocalyptique
dans lequel se débattent des travailleurs agricoles
soumis à la pollution et à l’exploitation, et une
famille déchirée qui tente de renouer des liens.
Sur un rythme lent mais dans un mouvement
hypnotique, il saisit l’atmosphère et la culpabilité
étouffantes, la terre et la colère qui gronde, l’ombre
et le silence qui pèsent sur les gens.
Au risque parfois de figer ses personnages dans
ses tableaux superbement composés, le cinéaste
rend palpable l’enfermement à ciel ouvert, l’épreuve
de l’attente, le temps du renoncement et de la
rédemption. Jusqu’à laisser affleurer l’émotion,
dans un final bouleversant. B.M.
❯ Sortie le 3 février
CHORUSde François Delisle, Canada, 2015, 1h37avec Fanny Mallette, Sébastien Ricard...
Tout commence par une confession insoutenable.
Celle d’un pédophile assassin qui raconte comment
il aurait laissé partir le petit Hugo s’il n’était pas
monté dans sa voiture ce jour-là, il y a 10 ans...
Mais l’histoire de Chorus, c’est celle de ses parents,
dont la vie s’est disloquée et qui survivent chacun
à leur façon : Christophe au Mexique, Irène au sein
d’une chorale de Montréal. Amenés à se retrouver
pour la conclusion de l’enquête, ils vont devoir
identifier les restes de leur enfant, mais aussi leurs
souvenirs, remords, et amour...
Le Québécois François Delisle s’attaque à un
territoire émotionnel extrême (voire même casse-
gueule), qui ferait rebrousser chemin à plus d’un.
Mais ce n’est pas tant la souffrance que filme le
cinéaste, qu’un combat de vivre et la reconstruction
d’un couple. Une romance toute en nuances de
gris, portée par de remarquables interprètes, qui
nous fait regarder en face et fixement ce dont,
d’habitude, on se détourne. Célébrant, avec pudeur
et poésie, le pouvoir cathartique à nul autre pareil
de la fiction. B.M.
La Septième Toilepropose
❯ Du 03 au 09 février
Chorus
❯ Du 10 au 16 février
Je vous souhaite d’être follement aimée
❯ Du 17 au 23 février
Carol
❯ Du 24 février au 01 mars
Peur de rienDominique A
❯ Du 02 au 08 mars
45 ans
❯ Du 09 au 15 mars
Tempête
❯ Du 16 au 22 mars
Festival Cinélatino
[du 3 février au 22 mars 2016] 1312
Les Films du mois
-
De nombreux rendez-vous…
C’est encore un bel hiver de cinéma qui conti-
nue à se dessiner dans les salles. Ça tombe bien
car la cité d’Apt, au cœur du Parc naturel du
Luberon, a comme atout d’avoir trois salles bien
équipées où chaque année se retrouvent des
milliers de spectateurs.
D’ici le début du printemps, nous aurons donc
le choix entre de nombreux fi lms en direction,
une fois de plus, de tous les publics. Et l’associa-
tion La Bande Production va proposer de nou-
veaux « Coups de Cœur ».
Dès à présent, soyez attentifs à la diffusion de
certaines œuvres, dont la dernière fi ction de la
brillante Naomi Kawase, Les Délices de Tokyo,
fi lm d’émotion et de poésie, ainsi que du docu-
mentaire-choc, Toto et ses sœurs, du roumain
Alexander Nanau. Bien sûr, en cette période
des Oscars, nous retrouverons aussi Leonardo
DiCaprio, dans The Revenant (après toutes ses
sélections aura t-il enfi n la récompense du meil-
leur acteur ?).
Plusieurs événements sont annoncés dans votre
cinéma. Amnesty International propose, en
mars, un festival de fi lms, qui donnera lieu à
des débats. Olivier Meissel présentera son docu-
mentaire, La vie devant soi, sur le défi de Rémy
Landier de traverser l’Atlantique à la rame. Et
un hommage sera rendu à l’auteur italien ré-
cemment décédé, Ettore Scola.
Merci à Cap’Cinéma, au Cinémovida-Apt et à
toute l’équipe autour de sa directrice Victoria
Vinciguerra, de chaque jour participer à faire
vivre le cinéma dans notre territoire.
L’équipe de l’association La Bande Production
Plus d’info et adhésions :
https ://labandeproduction.wordpress.com
Apt Le César
Ciné goûter AtelierLE PIANO MAGIQUE de Martin Clapp, Gabriel Jacquelen partenariat avec l’association Zoomy dans le cadre du festival greli-grelo
❯ mercredi 17 février à 15h30
Ciné DébatFestival Amnesty International sur la région PACA❯ du 1er au 31 mars
THIS IS MY LAND en présence de la réalisatrice Tamara Erde
❯ mercredi 2 mars à 18h30
INVISIBLESréalisé par l’association mine de rien Débat animé par l’association Amnesty International
❯ jeudi 10 mars à 18h30
EAU ARGENTÉE de Ossama Mohammed, Wiam Simav BedirxanDébat animé par l’association Amnesty International
❯ lundi 21 mars à 18h30
ZANETA de Petr Vaclav en présence du réalisateur
❯ jeudi 31 mars à 18h30
LA VIE DEVANT SOI / DANS LE SILLAGEde Remy Landier de Olivier MeisselRames Guyane 2014 est la quatrième édition d’une course transatlantique à l’aviron disputée en solitaire, sans escale ni assistance sur des monotypes de 8 mètres
Soirée Ettore ScolaParlons Femme
❯ mardi 23 février à 18h30
Qu’il est étrange de s’appeler FedericoEn partenariat avec l’association amitiés Thiene-apt et la bande production
❯ mardi 23 février à 21h15
TOTO ET SES SŒURSd’Alexander Nanau, Roumanie, 2015, 1h33❯ Grand Prix, Festival premiers plans Angers 2015 - Rotrou d'or par les élèves du lycée Rotrou de Dreux lors du festival Cap sur le Monde ❯ Film Coup de Cœur de Cap'Cinéma
Totonel, dit Toto, a 10 ans et vit dans une cité-ghetto
de Bucarest avec deux sœurs, Andrea, 14 ans, et
Ana, 17 ans. Leur mère est en prison, le père on
ne sait pas, et ces gamins roms se débrouillent
comme ils peuvent, au milieu d’un univers de
junkies. Pourtant Toto ne se contente pas de
survivre ; avec passion il essaie d’apprendre à lire
et écrire, et surtout à danser, pour gagner un
concours de hip-hop... C’est une histoire incroyable,
qui pourrait presque être le scénario d’une success
story. C’est pourtant la vie de Toto et ses sœurs
que filme Alexander Nanau, réalisateur allemand
né en Roumanie, qui ne savait rien d’eux avant de
les rencontrer. Encore moins ce qui allait leur arriver.
Pendant quatorze mois il les a filmés “sur le vif”,
laissant les événements se dérouler, dans la chro-
nologie, sans filtre ni a priori, laissant même par
moment sa caméra aux mains de la petite Andrea.
Et rarement ce qu’on appelle “documentaire” ou
“cinéma du réel” n’aura donné à ce point l’impres-
sion d’être une fiction, tant l’écriture semble parfaite.
Au-delà des scènes les plus cruelles – ou les plus
incongrues - la personnalité et l’humour de ces
gamins sont tels qu’ils “rafraîchissent” la misère.
Et le regard du cinéaste, sans complaisance ni
discours politique, est tel que ce sont eux, en vivant,
qui racontent leur histoire. Une histoire vraie.
C.V.
JANISde Amy J. Berg, USA, 2015, 1h45
Qui peut entendre et regarder Janis Joplin sans
frissonner jusqu’à la moelle ? “Reine de la Soul
psychédélique”, emblème de la “révolution cultu-
relle” des sixties, étoile filante du rock – morte à
27 ans en 1971 – , première blanche à chanter le
Blues à ce niveau... Janis, c’est d’abord une puis-
sance et un feeling, qui électrise tout dans la joie
comme dans la douleur.
Au-delà des images fascinantes de ses perfor-
mances, Amy J. Berg – réalisatrice du saisissant
Délivrez-nous du mal, sur les abus sexuels au sein
de l’église catholique – a collecté pendant sept
ans une mine d’archives et de témoignages inédits,
qui retracent la courte vie de la petite ado torturée
du Texas partie enflammer le San Francisco hippie.
Et ce sont les propres lettres de Janis à ses parents,
lues par la chanteuse Cat Power, qui constituent
la trame narrative du film. Un portrait intime et
intense qui vibre de l’humour et la rage de vie
d’une fille au seul mot d’ordre : “Bougez-vous le
cul et vivez les choses !”. C.V.
de longueur, entre le Sénégal et la Guyane. Qualifiée d’Everest de la route Sud, tant son parcours est sélectif, rude et d’une grande exigence physique et morale, elle n’a laissé passer à ce jour qu’une cinquantaine de skippers...
Rémy Landier, 59 ans résidant à Buoux dans le Vaucluse, moniteur de voile et de ski alpin a relevé le défi en éta-blissant un parallèle entre les difficultés d’une traversée de l’Atlantique à la rame et celles rencontrées lors de la traversée de la maladie par les enfants leucémiques de l’hôpital de La Timone à Marseille, auxquels il donne des cours de voile depuis 20 ans. En filmant sa préparation, mais aussi sa famille et ses amis restés à terre (sans oublier les nécessaires prises de vue embarquées !), le réalisateur Olivier Meissel retrace, en images, cette grande aventure humaine.
❯ jeudi 11 mars à 18h30La moitié des recettes sera reversée aux enfants leucémiques de l’hôpital de la Timone.Débat en présence de Rémy Landier et Olivier Meissel
Qu'Il est étrange de s'appeler Federico
[du 3 février au 22 mars 2016] 1514
Les Films du mois
-
CalendrierALBI
7ème toileAPT
La Bande Production
CASTRESLes Cinglés de cinéma Petits cinglés du ciné
CHÂTEAUROUXCinéma et psychanalyse
DOLE LAON MANOSQUE SOISSONS
3FEV
Anomalisa Chocolat Chocolat Chocolat Chocolat Au-delà des montagnes Chocolat Au-delà des montagnes
Beijing Stories Carol Carol Le garçon et la bête Carol Du 2 au 6 février Rencontres de Manosque
Chorus Au-delà des montagnes Mistress America Les espiègles AP / Volta à Terra AP
Tout en haut du monde Demain Les Fables de M.Renard Le Bois dont les rêves sont faits AP
Sametka, la chenille qui danse Homeland : Irak année zéro 1 et 2 AP
Dans ma tête un rond point AP
Jodorowsky's Dune AP
C'est quoi ce travail?
Je suis le peuple
Je veux être une actrice
Seuls, ensemble
Le roi et l'oiseau
10FEV
Les innocentes Janis Les chevaliers blancs Au-delà des montagnes Au-delà des montagnes Carol Au-delà des montagnes Carol
El clan Le bouton de nacre Le prophète Le garçon et la bête
Je vous souhaite d'être follement aimée Les Fables de M.Renard
Le prophète
17FEV
Ave César! VF/VOSTF Ave César! VF/VOSTF Ave César! VF/VOSTF Ave César! VF Ave César! VF Ave César! VF et VOSTF Ave César! VF/VOSTF Ave César! VF et VOSTF
Ce sentiment de l'été Les chevaliers blancs Au-delà des montagnes Les premiers et les derniers Les chevaliers blancs
Tangerine Parlons femmes Tout en haut du monde Le prophète Le garçon et la bête
Carol Qu'il est étrange de s'appeler Federico
Le prophète Le piano magique
24FEV
The revenant VF/VOSTF The revenant VF et VOSTF The revenant VF et VOSTF The revenant VF The revenant VF The revenant VF The revenant VF et VOSTF The revenant VF
Nahid Beijing Stories Les délices de Tokyo Tout en haut du monde Les chevaliers blancs Les délices de Tokyo Les chevaliers blancs
Toto et ses sœurs Les délices de Tokyo Je vous souhaite d'être follement aimée Ferda la fourmi Les premiers et les derniers
Peur de rien Le piano magique Tout en haut du monde Tout en haut du monde
Dominique A, la mémoire vive
Les espiègles
2MAR
Saint Amour Saint Amour Saint Amour Moonwalkers 45 ans Les délices de Tokyo Saint Amour Les délices de Tokyo
Belgica Toto et ses sœurs L'étreinte du serpent Belgica Free Love 45 ans L'homme qui répare les femmes 45 ans
45 ans This is my land Sametka, la chenille qui danse Les combattants Tout en haut du monde
Les espiègles Le parfum de la carotte Ferda la fourmi
Tout en haut du monde
9MAR
The assassin Les premiers et les derniers Les innocentes Les innocentes Les innocentes Les innocentes 45 ans Les innocentes
Tempête 45 ans New territories Tangerine Peur de rien Les premiers et les derniers Les animaux farfelus Les premiers et les derniers
Le garçon et la bête Invisibles Sametka, la chenille qui danse Les animaux farfelus Week-end Cinéma et peinture
La vie devant soi Sayat Nova
Le parfum de la carotte Maestra, la Passion du Christ
Jean-Michel Basquiat, the Radian Child
Francofonia, le Louvre…
Le grand musée
16MAR
Midnight special Les innocentes Ce sentiment de l'été Les ogres Les délices de Tokyo Free Love Les innocentes Free Love
Moonwalkers Eau Argentée El Club Les animaux farfelus Je ne suis pas un salaud Les salsifis du Bengal
Le garçon et la bête Le garçon et la bête Le garçon et la bête
Semaine Hispanique
Desde Alla AP
Paulina AP
Argentina
Paco de Lucia
La terre et l'ombre
P R I N T E M P S D U C I N É M A 2 0 , 2 1 E T 2 2 M A R S P R I N T E M P S D U C I N É M A 2 0 , 2 1 E T 2 2 M A R S
Film en sortie nationale - (M) : Multiplexe - Programmation Art & Essai - Jeune Public - Programmation associations
17[du 3 février au 22 mars 2016]16
-
Castres Le LidoLes semaines à venir seront riches en émotions
Émotions cinématographiques avec :
❯ La venue, à Castres, grâce au partenariat de
l’ACID, de la réalisatrice Fabianny Deschamps,
qui présentera un fi lm passionnant, New
Territories.
❯ De nombreux fi lms attendus avec impatience,
comme l’extraordinaire documentaire du
chilien Patricio Guzmán, Le Bouton de Nacre, ou
Au-delà des montagnes, du grand réalisateur
chinois Jia Zangh Ke
Émotion plus personnelle avec le départ de
Pascal Humbert, directeur du LIDO depuis 9
ans. Il nous quitte pour prendre la direction
d’un important multiplexe à Agen. Nous nous
réjouissons, bien sûr, de voir sa compétence
récompensée par une belle promotion, mais
nous regretterons son dévouement à la cause
du cinéma. Malgré la capacité réduite du LIDO,
il s’est montré ouvert à de multiples partena-
riats, avec Les Cinglés du Cinéma, mais aussi de
nombreuses autres associations castraises, favo-
risant, ainsi, la présence sur les écrans du Lido
de tous les aspects du cinéma. C’est avec Pascal
Humbert que Florence Panis a pu créer, il y a
neuf ans, le Festival Trois Jours Trop Courts.
Clin d’œil du destin, c’est Florence Panis qui va
lui succéder à la Direction du LIDO. Nous savons
que Pascal Humbert est heureux de remettre
les clés du LIDO à une amie qui s’appliquera
comme lui à en faire un lieu de convivialité ou-
vert à tous les publics.
Au revoir Pascal, et grand merci pour toute
l’aide apportée pendant 9 ans aux Cinglés du
Cinéma.
Bienvenue Florence ! Nous sommes heureux de
la perspective de travailler avec toi sur de nom-
breux projets, dont évidemment le prochain
festival 3JTC, du jeudi 31 mars au samedi 2 avril.
Et nous espérons, sincèrement, que Pascal Hum-
bert pourra honorer cette dixième édition de
sa présence.
Pierre Klein pour Les Cinglés du Cinéma
Les Cinglés du cinémaLE BOUTON DE NACRE de Patricio Guzmán
❯ du 10 au 16 février
AU-DELÀ DES MONTAGNESde Jia Zhang Ke (p. 20)
❯ du 17 au 23 février
JE VOUS SOUHAITE D’ÊTRE FOLLEMENT AIMÉEde Ounie Lecomte
❯ du 24 février au 1er mars
L’ÉTREINTE DU SERPENT de Ciro Guerra
❯ du 2 au 8 mars
NEW TERRITORIES de Fabianny Deschamps
❯ du 9 au 15 mars à 21hle mardi 15 mars à 21h, projection présentée par la réalisatrice, en partenariat avec l’ACID
EL CLUB de Pablo Larrain
❯ du 16 au 22 mars
NEW TERRITORIESde Fabianny Deschamps, France/Chine, 2015, 1h33avec Eve Bitoun, Yilin Yang, Dimitri Sani...
Avec New Territories, Fabianny Deschamps nous
entraîne dans une Chine aux traditions millénaires,
ébranlée dans ses fondations par la présence
d’une jeune femme française, venue y commer-
cialiser une nouvelle pratique funéraire, contraire
aux rites ancestraux. Si, en apparence, les vivants
ne s’offusquent pas de ce procédé, les fantômes
et l’armée des morts de la Chine immémoriale
semblent se soulever contre lui.
Tandis que la voix d’une Chinoise de 20 ans raconte
sa fuite avec son fiancé vers de nouveaux territoires,
des tourments de plus en plus violents s’emparent
de la jeune femme française, porteuse de cette
pratique mercantile funeste. Elle tente de faire
taire ses démons, mais ne peut y échapper, tel
Caïn poursuivi par l’œil de la conscience chez
Victor Hugo.
New Territories ouvre une brèche en matière de
réalisation cinématographique. Réussissant à
capter des images dans la réalité factuelle du
quotidien et à leur donner une dimension onirique
et envoûtante, Fabianny Deschamps nous fait
ressentir qu’il y a une vérité bien plus profonde et
insondable derrière la fine coquille du “monde des
faits”. Mariant avec une grande cohérence et une
incroyable créativité le récit, l’image, le son, la
musique, la voix-off et le montage, ce film nous
plonge dans un univers hypnotique et sensoriel,
qu’aucune autre forme d’art ne peut créer : une
captivante expérience de cinéma total.
Claus Drexel, cinéaste membre de l’ACID
BEIJING STORIESde Pengfei, France/Chine, 2015, 1h15avec Ying Ze, Luo Wenjie, Zhao Fuyu , Li Xiaohui...
Il y a le Beijing des gratte-ciel, des autoroutes
suspendues, des panneaux publicitaires et des
cadres sup en costume-cravate. Et il y a le Beijing
de la banlieue, des chantiers ravageurs et des
anciens abris souterrains transformés en habita-
tions. Celui du jeune Yongle qui revend des meubles
de récup, de sa jolie voisine Xiao Yun qui danse
malgré elle, et du vieux Jin, qui essaie de vendre
à bon prix sa maison bientôt réquisitionnée...
C’est le premier long métrage d’un jeune cinéaste
pékinois (issu d’une famille d’acteurs d’opéra
traditionnel) qui a fait ses études à Paris. De ces
années “à l’étranger”, Pengfei a gardé une profonde
empathie pour tous les exilés à la dérive ; et un
regard particulièrement perçant sur les mutations
d’une mégalopole boulimique, qui vomit toujours
un peu plus loin, un peu plus bas, les rêves de
ceux qui ont été attirés par ses lumières. En croisant
trois destins dans les souterrains de cette Chine
moderne, Beijing Stories matérialise la métaphore
d’une société impitoyablement stratifiée, où ceux
du “dessous” aspirent à gagner la surface, et d’une
ville frénétique qui se construit sur des... dé-
combres. Le portrait du nouveau rêve chinois,
représenté avec cruauté, mais aussi avec une
poésie propre à l’Asie faite d’humanité et d’humour.
B.M.
Mes cher(e)s ami(e)s,
Une nouvelle année pour un nouveau départ.
Après 9 ans passés aux côtés des spectateurs
castrais et des environs, c’est avec une grande
émotion que je vous quitte pour une nouvelle
aventure puisque je prendrai prochainement la
direction du multiplexe d’Agen. La perspective
de ce nouveau défi me procure une grande ex-
citation, mêlée à une certaine tristesse à l’idée
de tourner cette page de ma vie. Au cours de
ces années, j’ai pris plaisir à côtoyer le grand
public, au travers des projections cinématogra-
phiques classiques, mais aussi les publics plus
sensibles au monde de l’opéra, du ballet, ou ce-
lui des soirées thématiques, et bien plus enclin
aux débats d’idées…
Au moment des « Au revoir », je prends
conscience du travail accompli avec l’ensemble
des acteurs locaux. Je pense, entre autres,
à Pierre Klein et aux Cinglés du cinéma qui
œuvrent, tout au long de l’année, pour offrir
une vision plus fi ne et plus variée des produc-
tions cinématographiques du monde. Je pense
aussi à Florence Panis, avec qui j’ai vu naître et
grandir le formidable festival Trois jours trop
courts.
Je tiens, d’ailleurs, à les remercier de m’avoir
accordé leur confi ance et d’avoir partagé, avec
moi, leurs rêves qui permettent d’élargir la vi-
sion du cinéma que peut avoir tout un chacun.
Je suis d’ailleurs heureux de passer le relais à
Florence, certain d’avoir trouvé, en elle, la force
nécessaire à la bonne continuation de l’en-
semble des projets présents et à venir du ciné-
ma de Castres. Je profi te, aussi, de cette tribune
pour remercier l’ensemble des partenaires avec
qui nous avons collaboré dans le cadre des
nombreuses manifestations qui ont jalonné
mon passage parmi vous. Merci d’avoir fait, de
toutes ces années, une expérience de vie ma-
gnifi que. Je pars riche des moments partagés
et de tous ceux dont j’ai croisé la route dans
le cadre de mes fonctions. Soyez assurés du
souvenir fort et indélébile que vous me laissez,
souvenir dans lequel je puiserai l’énergie pri-
mordiale pour répondre au nouveau challenge
qui s’offre à moi.
Pascal Humbert, directeurPascal Humbert, directeurPascal Humbert, directeur
[du 3 février au 22 mars 2016] 1918
Les Films du mois
-
Châteauro� CinémovidaRecette pour une bonne séance de ciné (pour 1 à 300 personnes)
En plein hiver, quoi de plus savoureux et
d'appréciable que de se mettre au chaud
devant un bon fi lm ?
Commencez simplement par vous accorder
un temps pour vous, un temps hors du temps.
De préférence, faites-vous accompagner : le
cinéma s'apprécie d'autant plus quand on le
partage ! Puis, choisissez un fi lm avec soin,
en fonction de votre envie du moment ; vous
pouvez également vous laisser porter par la
curiosité ou demander conseil à notre équipe.
Les fi lms sont parsemés de toutes les émotions ;
vous trouverez forcément de quoi apaiser
votre appétit : un zeste d'amour, une pincée
d'humour, quelques gouttes de tristesse,
un soupçon de frissons, une bonne dose de
réfl exion
Vous pouvez maintenant vous installer
confortablement et laisser défi ler les images
pendant 1h30 à 2h . Savourez Chocolat,
dégustez Ave César, appréciez The revenant
(enfi n un Oscar pour Leonardo DiCaprio ?!),
laissez-vous tenter par Belgica ou Les nouvelles
de la planète Mars…
Vous êtes gourmands ? Pour accompagner Les
combattants, prenez donc part à la discussion
qui suivra la projection : samedi 5 mars, à 14
heures, Laure Naveau, psychanalyste membre
de l'École de la Cause Freudienne, offrira
sa lecture du fi lm, dans le cadre du cycle
« Cinéma et Psychanalyse, Faire couple : liaisons
inconscientes ».
Au ciné, la gourmandise est un joli défaut et
elle s'apprend, dès le plus jeune âge, dans le
cadre de notre programme Jeune Public ! Osez
le supplément chantilly : Le garçon et la bête,
Le prophète, Tout en haut du monde, Ferda la
fourmi, Les animaux farfelus, 1, 2, 3 Léon !
Bon ciné à tous
Ciné SéniorEn partenariat avec l’association« 55 et plus »
LES SAISONS de Jacques Perrin, Jacques CluzaudPrésentation du film et discussion à l’issue de la séance autour d’un café.
❯ vendredi 5 février à 14h15
LES OGRES de Léa Fehner, France, 2015, 2h25avec Adèle Haenel, Marc Barbé, Lola Dueñas, François Fehner, Marion Bouvarel, Inès Fehner...
Ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le dos,
un cabaret Tchékov en bandoulière, qu’ils jouent
en changeant de port, imbibés de rêve et de
désordre. Leur monde est une scène, et le spec-
tacle constant, dans cette tribu fière et déjantée,
qui mélange famille, travail, amour et amitié, sans
jamais se préserver. Mais un lustre qui tombe en
pleine représentation, le retour d’une ancienne
amante, l’arrivée imminente d’un bébé... vont raviver
des blessures que l’on croyait oubliées.
Après avoir croisé trois destins dans un parloir
de prison (dans son très remarqué Qu’un seul
tienne et les autres suivront), Léa Fehner nous
immerge dans un tourbillon de bruit et de fureur,
librement inspiré de sa propre enfance “sauvage”
passée dans les jupes et les débordements de
la troupe théâtrale de ses parents. Ce sont bien
entendu ces derniers, entourés de leur cohorte
(et de quelques acteurs de cinéma dont Marc
Barbé et la césarisée Adèle Haenel) qui se glissent
dans la peau et les crocs de ces ogres croquant
la vie à pleines dents, dont le métier est le théâtre,
mais la vie, un vrai cirque ! La caméra de Léa
Fehner épouse leur itinérance et leurs errances,
les filmant dans un mouvement constant, comme
un pas de tango calqué sur la dynamique fémi-
nin-masculin, violence-délicatesse. L’évocation
ciné-romancée de ce quotidien néo-circassien
est une expérience extrême en soi, où Fellini croise
la route de... la Mano Negra ! A.A.
❯ Sortie le 16 mars
TANGERINEde Sean Baker, USA, 2015, 1h28avec Kitana Kiki Rodriguez, Mya Taylor, Karren Karagulian...❯ Festival de Sundance 2015 : Prix du public
À sa sortie de prison un 24 décembre écrasé de
soleil, Sin Dee apprend par sa copine Alexandra,
prostituée transsexuelle comme elle, que son mac
l’a trompée avec une femme “biologique”.
Commence alors une épopée vengeresse dans
les bas-fonds de la Cité des Anges, pour les filles
et leur chauffeur de taxi arménien préféré, entre
clubs chelous, laveries désertes et boutiques de
donuts paroxystiques...
Couleurs saturées et interprètes (non profession-
nelles) hautes en couleur, pour une furieuse virée
en cinémascope, tournée entièrement avec un
iPhone (équipé de lentilles anamorphiques). Une
“technique” et une image au diapason de ce road
movie sauvage mais très stylisé, qui s’inspire du
vécu de ses deux actrices, Kitana Kiki Rodriguez
et Mya Taylor. Le film pulse au rythme de leur
quartier de Los Angeles, avec un humour et une
énergie surprenants, mais sait aussi se poser,
saisir ces moments de calme où leur solitude
devient criante. Le film qui a électrisé le Festival
de Sundance, puis de Deauville. B.M.
AU-DELÀ DES MONTAGNESde Jia Zhang Ke, Chine, 2015, 2h11avec Tao Zhao, Yi Zhang, Jingdong Liang, Sylvia Chang...
En 1999, dans une Chine qui s’apprête à faire
son “Grand Bond en avant capitaliste”, le cœur
de Tao balance entre Liang, un humble mineur, et
Zang, un ambitieux entrepreneur...
Après les quatre récits de A Touch of Sin, Jia
Zhang Ke se concentre sur un seul – l’histoire
ordinaire d’une famille chinoise tout aussi ordi-
naire –, qu’il déroule sur un quart de siècle et deux
générations, de 1999 à 2025, d’une ville de pro-
vince chinoise à une “city” futuriste d’Australie.
Une longue fresque intime qui, en filigrane, dresse
le portrait d’un pays en plein bouleversement. Car
le choix la jeune Tao, qui scellera son destin et
celui de son fils à naître, est aussi le choix de toute
une nation. Au fil des années qui passent et des
relations qui se fanent, on y voit l’émergence de
la Chine nouvelle, celle des iPods et des stations
Shell. Une terre qui, à force de rêver d’Occident,
deviendra étrangère à ses propres enfants.
Capable d’assumer son intrigue de mélo tout en
ponctuant son prologue d’une séquence quasi-ex-
périmentale, ou en prenant un virage “egoyanesque”
dans sa dernière partie, Zhang Ke s’offre toutes
les libertés visuelles et narratives. Et s’il nous mène,
comme ses personnages, si loin “au-delà des
montagnes”, ce n’est que pour mieux nous faire
partager l’émotion du retour. A.A.
[du 3 février au 22 mars 2016] 2120
Les Films du mois
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Dole Les Tanneurs JE NE SUIS PAS UN SALAUDde Emmanuel Finkiel, France, 2016, 1h51avec Nicolas Duvauchelle, Mélanie Thierry, Driss Ramdi...❯ Festival d’Angoulême : Valois du meilleur acteur et de la meilleure mise en scène
Pas de travail, un penchant pour la bouteille, un
couple en crise... Eddie est au bout du rouleau,
lorsqu’il est violemment passé à tabac dans la rue.
Grâce à son nouveau statut de victime, il va dé-
crocher un boulot, regagner l’amour de sa femme,
le respect de son fils... et devenir le bourreau de
l’innocent qu’il a désigné comme étant son
agresseur.
Longtemps premier assistant sur les films de
Godard et Kieslowski, passé à la réalisation avec
des films sans concession comme Voyages et
Nulle part, terre promise, Emmanuel Finkiel revient
tendre sa caméra sur la corde raide du réel. Il y a,
dans son observation du jeu de rôles que la société
nous pousse à jouer, à la fois une précision docu-
mentaire, et des effets flirtant avec le film de genre.
Entre spontanéité de la matière brute filmée (dont
beaucoup de non professionnels appartenant aux
monde hospitalier, juridique...) et sophistication
épurée de sa mise en scène (le travail sur les
reflets et la transparence, sur les couleurs, la
musique somatique...), le film resserre progressi-
vement l’étau autour de son « salaud ». Nicolas
Duvauchelle, en marginal qui rêve de se couler
dans le moule, est saisissant de justesse dans
son incarnation de la faiblesse humaine. A.A.
❯ Sortie le 24 février Ciné Sénior
Un vendredi par mois à 15h00 avec présentation du film, projection suivie d’un échange autour d’un verre (4€50)
LES NAUFRAGÉS de David Charhon
❯ vendredi 26 Février à 15h
MÉDECIN DE CAMPAGNE de Thomas Lilti
❯ vendredi 25 Mars à 15h
Chers cinéphiles,
Voilà déjà plus d'un mois que nous sommes
en 2016. Que le temps passe vite encore
plus j'imagine quand vous venez vous
détendre dans nos salles et profi ter d'une
programmation toujours plus riche.
Dans cette édition, j'ai très envie de vous parler
de mes deux fi lms «coup de cœur» de ce mois-ci.
Chocolat, de Roschdy Zem, avec l'incroyable
Omar Sy, ou une histoire vraie et touchante
du premier clown noir de la scène française.
Si vous voulez pleurer de rire, mais aussi
d'émotions, ne manquez surtout pas ce fi lm
merveilleusement réalisé aussi sur l'histoire
d'un homme qui va tout gagner, mais qui
risque de très vit e tout perdre.
Et mon deuxième coup de cœur pour The
Revenant, de Alejandro Gonzalez Iñárritu,
avec Leonardo DiCaprio nous partons dans un
tout autre registre, mais nous allons pouvoir
nous aventurer dans des paysages sauvages.
Ce fi lm nous apprend bien des choses, mais ce
qu'il faudra retenir c'est que la volonté d'un
homme ou ce qu’il est capable de faire par
amour n’est nullement quantifi able.
N'oubliez pas également ce mois-ci, comme
tous les mois, notre Ciné senior programmé
le vendredi 26 Février, à 15 heures, pour la
projection Les Naufragés.
En espérant que vous allez partager mes coups
de cœur. On se rencontre très bientôt dans
votre cinéma.
Amélie Jeantou.
LES DÉLICES DE TOKYOde Naomi Kawase, Japon/France/All., 2015, 1h53avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida...
Dans sa petite échoppe de Tokyo, le sombre et
solitaire Sentaro vivote en vendant des dorayakis,
gâteaux traditionnels farcis aux haricots rouges,
dont les japonais raffolent. Un jour, une adorable
vieille dame toute flétrie, Tokue, vient lui proposer
ses services. Quand Sentaro goûte ses dorayakis,
il succombe et l’embauche. Des quelques rares
collégiennes qui fréquentaient sa boutique, se
presse désormais une foule de nouveaux clients.
Qui s’aperçoivent bientôt que la cuisinière a les
doigts tordus par la lèpre...
C’est un film à la fois délicieux et douloureux, où
la délicate Naomi Kawase (Suzaku, La Forêt de
Mogari, Still The Water...) se laisse plus ouver-
tement aller à l’émotion. Comme si elle succombait
à la gourmandise, elle filme avec sensualité les
haricots rouges en train de confire, qui vont fédérer
et rendre la joie à des êtres solitaires malmenés
par la vie. Une “jolie” histoire qui pourtant lève
un sujet tabou au Japon : ces lépreux qu’on a
cachés dans des sanatoriums jusqu’à la fin des
années 90, et qui, comme Tokue dans le film, ont
continué à y vivre. C’est cette réalité que dévoile
peu à peu le film, non pas dénonciateur, mais apte
à regarder les gens se retrouver, se reconnaître
dans leur environnement. Moins panthéiste et
contemplatif que Still The Water, ces Délices de
Tokyo, qui se déroule en ville, n’en célèbre pas
moins la nature. Et quand elle filme la lumière dans
les cerisiers en fleurs, la cinéaste “chamane” s’ex-
tasie, encore, face aux délices du monde.
C.V.
CAROLde Todd Haynes, USA, 2015, 1h58avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Sarah Paulson, Kyle Chandler...❯ Cannes 2015 : prix d’interprétation féminine pour Rooney Mara
Todd Haynes (Velvet Goldmine, I’m Not There)
est de retour dans l’Amérique flamboyo-conser-
vatrice des fifty’s de son Loin du Paradis. Au
couple impossible de la jeune veuve WASP et de
son jardinier noir succède celui de deux femmes,
qui se croisent une veille de Noël dans la section
“poupées” d’un grand magasin new-yorkais. Carol
y est descendue de sa “suburb” pour gâter sa
fille, la jeune Therese y travaille sans grande convic-
tion, en attendant que sa vie se trace devant elle
sans son intervention. Mais si les lois de l’attraction
commencent immédiatement à opérer entre ces
deux-là, les lois de l’univers social qui les entoure
n’auront de cesse de les séparer...
Avec Carol, adapté d’un roman de Patricia
Highsmith (publié en 1952 sous pseudonyme),
Haynes emmène son cinéma au-delà de l’hommage,
pour capturer l’essence de l’Amérique répressive
de l’époque. Au Technicolor saturé et aux dialogues
maniérés succèdent des figures plus naturalistes
et feutrées, des surcadrages dans les vitres de
voitures, des paysages urbains brumeux ou des
chambres de motels à la Edward Hopper. Le film
reconstitue méticuleusement cette époque où l’on
mettait trois jours pour faire Paris-Chicago, où l’on
s’enfermait dans des cabines pour parler au télé-
phone... Il y a ici sûrement plus de la Brève ren-
contre de David Lean que du roi du mélo Sirk.
Mais surtout, il y a Cate Blanchett, majestueuse
comme une lionne blessée, et Rooney Maara, petit
oiseau fragile, mais capable d’une résistance in-
soupçonnée. De celles qui permettent de croire
que l’amour est plus fort que... les autres. A.A.
[du 3 février au 22 mars 2016] 2322
Les Films du mois
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Laon Le Forum
LES PREMIERS, LES DERNIERSde Bouli Lanners, France, 2015, 1h38avec Bouli Lanners, Albert Dupontel, Suzanne Clément, Michael Lonsdale, Philippe Rebbot, Serge Riaboukine, Aurore Broutin,Lionel Abelanski, Max von Sydow...
Dans l'immensité d'un plat pays battu par les vents,
deux cowboys solitaires recherchent... un précieux
téléphone portable perdu par un homme d'affaires
puissant. Mission sensible pour Cochise (du nom
du grand chef Apache) et Gilou (flanqué de son
chien Gibus), deux anciens bikers devenus chas-
seurs de prime, qui au fil de leur quête, font
d'étranges rencontres. En particulier celle d'un
jeune couple en cavale, qui semble fuir un grand
danger... Et si c'était la fin du monde ?
On l'a vu acteur dans Astérix, dans les films de
ses complices Kervern et Delépine (Louise Michel,
Le Grand Soir...), ceux de Dupontel (Enfermés
dehors, Le Vilain, 9 mois ferme...), et bien sûr dans
son bouleversant Eldorado. Mais Bouli Lanners
voulait être peintre. Après Les Géants, son qua-
trième long métrage frappe d'abord par son cadre
extraordinaire : ces paysages de Beauce où le ciel
gris rase la terre et écrase l'horizon, où la platitude
se perce de grands silos à grain abandonnés, que
le cinéaste belge magnifie dans la largeur du
scope. Des paysages infinis de western qui isolent
davantage ses personnages insolites – et ses
acteurs phénoménaux – à la fois derniers et pre-
miers représentants d'une humanité... qu'on peut
encore réinventer. Car au-delà de son désespoir,
le film permet de rêver.
C.V.
LES CHEVALIERS BLANCSde Joachim Lafosse, France, 1h47avec Vincent Lindon, Louise Bourgoin, Valérie Donzelli, Reda Kateb, Bintou Rimtobaye, Philippe Rebbot...
Jacques Arnault, président d’une ONG, prépare
une action coup de poing dans un pays d’Afrique
en pleine guerre civile : l’évacuation de 300 petits
orphelins, pour les faire adopter par des familles
françaises qui financent l’opération. Il entraîne
une équipe de volontaires, ainsi que sa compagne
et une journaliste, dans une aventure extrême de
plus en plus tendue...
En s’inspirant de l’affaire de L’Arche de Zoé,
Joachim Lafosse ne cherche pas la reconstitution
ou la “vérité” judiciaire, mais s’empare d’un for-
midable matériau dramatique, pour s’interroger
en toute subjectivité sur le droit d’ingérence oc-
cidental. Rythmé, vibrant, son film a la puissance
émotionnelle d’une fresque d’aventures, la préci-
sion d’un documentaire, et surtout l’intelligence
de poser des questions morales sans faire la
morale. Comme dans ses déstabilisants Élève
libre et À perdre la raison, le réalisateur belge
met en scène des gens qui pensent agir au nom
du bien, et décident de ce qui est bon pour les
autres. Ce Jacques qui, face à des parents africains
démunis, a décidé de “sauver” leurs enfants, est
prêt à tout pour imposer ses règles. Vincent Lindon,
avec son charisme et son image d’homme généreux
et engagé, rend d’autant plus troublant ce per-
sonnage qui nous renvoie à l’attitude de tous les
“chevaliers de la charité”, des plus cyniques aux
plus sincères.
C.V.
FREE LOVEde Peter Sollett, USA, 2015, 1h43avec Julianne Moore, Ellen Page, Steve Carell, Michael Shannon...
Elle ne s'y attendait pas elle-même : quand Laurel,
brillante inspecteur du New Jersey, rencontre la
jeune Stacie, elle tombe follement amoureuse et
décide de s'installer avec elle. Mais leur nouvelle
vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est
atteinte d’un cancer en phase terminale. Sa
dernière volonté est de transmettre sa pension à
la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière
refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont
alors se battre jusqu’au bout pour faire triompher
leurs droits.
Le scénariste de Philadelphia – premier film
hollywoodien à avoir abordé l’impact social et
politique du SIDA – retrace cette fois le combat
d'un couple de femmes pour ses droits civiques.
Là aussi, l'histoire d'amour est d'un romantisme
poignant et le processus d'identification est
d'autant plus fort que le personnage principal,
interprété par la star Julianne Moore, est une
représentante intègre de la loi. Le film s'inspire
de l'histoire vraie de Laurel Hester et Stacie
Andree, dont la bataille, il y a dix ans, avait
bouleversé l'opinion publique américaine et a
contribué à une évolution sociale majeure : en juin
2015, la Cour Suprême des États-Unis a légalisé
à son tour le mariage pour tous. B.M.
❯ Sortie le 10 févrierCher(e)s cinéphiles,
Le cinéma est, avant tout, un endroit de par-
tage. Ce nouveau numéro ne manquera pas de
vous ravir à nouveau avec tout d’abord :
Au-delà des montagnes, de Zhang-Ke Jia
Ces montagnes qui traversent les temps et l’es-
pace sont le projet le plus ambitieux du réali-
sateur.
Carol, de Todd Haynes
Est un fi lm qui donne envie d’aimer.
Ave César !, des frères Coen
Dans les années 50, le fi lm suit un homme
contracté par Hollywood pour étouffer les
scandales et les secrets des stars.
Les chevaliers blancs, de Joachim Lafosse
Vincent Lindon est très convaincant.
Les délices de Tokyo, de Naomi Kawase
Ce fi lm est un bijou d’émotion et de poésie.
45 ans, d’Andrew Haigh
Est un drame qui explore avec fi nesse l’histoire
d’un couple apparemment sans histoires.
Les Innocentes, d’Anne Fontaine
Très belle histoire.
Free Love, de Peter Sollett
Un drame poignant et effi cace.
The Revenant, d’Alejandro Gonzales Iñárritu
Ce fi lm est l’Odyssée de survie et de vengeance.
À très vite !
Valérie Vaugoyeau
[du 3 février au 22 mars 2016] 2524
Les Films du mois
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Week-End Cinéma et PeintureEn partenariat avec la Fondation Carzou et Les Correspondances de manosque. Discussion au tour des films par des professionnels.
❯ du vendredi 11 au dimanche 13 mars
Jean-Michel Basquiat : The Radiant Child❯ vendredi 11 mars à 20h30
La Maesta, la Passion du Christ❯ samedi 12 mars à 18h
Francofonia, le Louvre sous l’occupation❯ samedi 12 mars à 20h30
Sayat Nova-la couleur de la grenade❯ dimanche 13 mars à 15h
Le grand musée❯ dimanche 13 mars à 17h
Man� que Le LidoChers cinéphiles,
Nous démarrons cette nouvelle édition avec
les 29èmes Rencontres Cinéma de Manosque.
Comme chaque année, le cinéma s'associe à
cet événement incontournable de notre ré-
gion. Pascal Privet a encore concocté de belles
surprises et découvertes cette année. Le pro-
gramme détaillé est disponible au cinéma.
Nous participons, pour la première fois, au 3ème
festival de Cinéma « Au Cœur des Droits Hu-
mains », soutenu par Amnesty international.
Dans ce cadre, le mardi 8 mars, à 20h15, le fi lm
L’Homme qui réparait les femmes, sera un fi lm
à la fois exceptionnel et très dur, suivi d'une soi-
rée à ne pas manquer !!!
Dans cette édition également, vous retrouve-
rez notre « célèbre » et très attendu « Week-
end Cinéma et peinture », du vendredi 11 au
dimanche 13 mars, en partenariat avec la Fon-
dation Carzou, et animé par Raymond Tétart.
Pour cette 10ème édition, un nouveau partenaire
se joint à nous, Les Correspondances de Ma-
nosque !! L'auteur en résidence, Pierre Ducro-
ze, viendra parler de Basquiat, avec le fi lm The
Radiant Child. Vous aurez aussi l'opportunité
de voir La Maesta, Francofonia, Sayat Nova et
Le grand Musée.
En parallèle à ces événements, un large choix
de fi lms permettra, chaque semaine, de conti-
nuer à voyager dans l'univers du cinéma et à
travers le monde.
Le Cinéma japonais sera à l'honneur, avec la dif-
fusion de Au-delà des montagnes, et Les délices
de Tokyo, tous deux présentés au Festival de
Cannes 2015. Les frères Coen font leur retour,
avec leur nouvel opus Ave César ! Le fi lm-phare
des Golden Globes 2016, The Revenant, d'Ale-
jandro Gonzalez Iñárritu, avec Leonardo DiCa-
prio, qui emmène le public dans une Amérique
sauvage, à l'époque des trappeurs.
Laissez-vous porter…
À très vite dans nos salles obscures !
Rencontres Cinéma de Manosque Plusieurs films à l’affiche avec notamment les venues de Claire Simon pour « Le bois dont les rêves sont faits »; de Anne Roussillon avec « Je suis le peuple », de Hassen Ferhani avec « Dans ma tête un rond point ». Et biens d’autres réalisateurs..... à Manosque.Programme complet sur : www.oeilzele.net
❯ du 02 au 07 février
Ciné-GoûterLES SALSIFIS DU BENGALEde Robert DesnosSuivi d’un goûter offert à la MJC
❯ mercredi 22 Mars à 14h30
L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMESde Thierry Michel et Colette
Braeckman, Belgique, 2015, 1h50
Le docteur Mukwege est connu comme l’homme
qui “répare” ces milliers de femmes violées, depuis
20 ans de conflits et de crises humanitaires à
l’Est de la République Démocratique du Congo,
où le viol est utilisé comme une arme de guerre
et de destruction sociale. Pourtant, dans son pays,
la lutte exemplaire de Mukwege dérange. Car le
gynécologue est devenu, malgré lui, un témoin
de premier plan qui dénonce l’impunité des cou-
pables et interroge la responsabilité du régime
dans ces horreurs, en les reliant au contexte
économique d’un pays parmi les plus pauvres du
monde, mais au sous-sol extrêmement riche.
Menacé de mort, le docteur Mukwege vit cloîtré
dans son hôpital de Bukavu, sous la protection
des Casques bleus. Avec, à ses côtés, ces femmes
auxquelles il a rendu intégrité physique et dignité,
devenues grâce à lui de véritables activistes de
la paix.
À travers son quotidien dangereux au Congo et
ses déplacements à l’étranger où il est acclamé,
le film de Thierry Michel (Zaïre le cycle du serpent,
Congo River…) retrace le parcours d’un humaniste
exceptionnel, et donne la parole à ses patientes,
pour lesquelles il représente le dernier espoir...
et qui en retour, lui donnent la force de continuer.
C’est cette force, cette volonté que le film met en
avant, au-delà des atrocités qu’il évoque. En
inscrivant l’histoire d’un homme dans celle d’un
pays, et sa lutte dans un contexte universel.
B.M.
❯ Sortie le 17 février
Participation au 3ème festival de cinéma Au cœur des droits humains
L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMESde Thierry Michelprojection suivie d’une discussion animée par Amnesty International
❯ mardi 8 mars à 20h15
[du 3 février au 22 mars 2016] 2726
Les Films du mois
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Soissons Le Clovis
45 ANSde Andrew Haigh, G-B, 2015, 1h33avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James, Dolly Wells, David Sibley...❯ Berlin 2015 : Ours d’argent de la meilleure actrice et du meilleur acteur pour Charlotte Rampling et Tom Courtenay
La vie de Kate et Geoff, retraités anglais, ressemble
à un long fleuve tranquille : une balade matinale
avec le chien, un thé en décortiquant le courrier
dans leur pavillon, un rapide baiser sur le front...
Mais alors qu’ils s’apprêtent à célébrer en grande
pompe (et playlist) leur 45ème anniversaire de
mariage, une simple lettre bouleverse soudain les
perspectives de Kate sur son quasi demi-siècle
de vie commune avec Goeff.
Le courrier, rédigé en allemand, annonce que le
corps du premier amour de son époux, Katja, qui
avait disparu dans une crevasse des Alpes suisses,
a enfin été retrouvé, plus de soixante ans après
l’accident. Un effet inattendu du réchauffement
climatique sur les glaciers, qui va dérégler le climat
au beau fixe du couple. Voilà un film qui déplace
des montagnes sans quitter son environnement
casanier, entre les vitrines de la ville et la maison,
la cuisine et le grenier, en l’espace des six jours
menant à la fête d’anniversaire. Aux côtés d’un
Tom Courtenay plus opaque, Charlotte Rampling
décrit la progressive aliénation émotionnelle de
son personnage face à sa rivale invisible (voire
même inexistante) avec une précision cristalline.
Elle est en cela aidée par la mise en scène, d’une
délicatesse infinie, de Andrew Haigh (Week-End),
dans un drame en mode mineur qui ne parle pas
tant de ces élans spectaculaires qui nous emportent
loin de l’être aimé, mais des démons qui s’installent
dans nos têtes lorsque l’on décide de rester.
A.A.
Des fi lms de vérité(s)…
Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édi-
tion de votre magazine «Art’Ciné». Au pro-
gramme ces proch