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Mensuel (ne paraît pas en juillet-août) Le Ciel Société astronomique de Liège mai 2016 Éditeur responsable : Jean Manfroid, avenue de Cointe, 5 4000 Liège Numéro d’agrément P701237

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Mensuel (ne paraît pas en juillet-août)

Le CielSociété astronomique de Liège

mai 2016

Éditeur responsable : Jean Manfroid, avenue de Cointe, 5 4000 Liège Numéro d’agrément P701237

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Le Ciel ISSN 0771-3010

Bulletin de la Société Astronomique de Liège La SAL regroupe les amateurs d’astronomie de la région liégeoise, sans distinction de qualification ou de profession. Tél. : 04/343.97.45Envoyez votre courrier au président, M. Sojic, ou au rédacteur, J. Manfroid, à l’observatoire, avenue de Cointe 5, 4000 Liège, ou par mail : [email protected] tout changement d’adresse à : Marc Martens [email protected] (04/231.32.84)Autres adresses de contact : Secrétaire : Gaëtan Greco, rue Charles Martel 20, 4040 Herstal Trésorier : P. Noez, quai de l’Ourthe 44/232, 4020 Liège (04/343.97.45) [email protected] annuelle à verser au compte IBAN BE93 0011 5143 5567 (BIC GEBABEBB) de la SAL, avenue de Cointe 5, 4000 Liège. Cotisations 2016 : individuelle 29 € – familiale 34 € – protecteur 44 € – étudiant 19 €. Supplément de 5 € pour les envois hors BelgiqueLa bibliothèque est accessible aux membres avant les conférences. Le prêt est gratuit. Contact : Gaëtan Greco, rue Charles Martel 20, 4040 Herstal (0496/53 28 99) [email protected] boutique est accessible à l’entrée des conférences, et auprès de Pierre Noez au 04/343.97.45Prêt d’instruments d’initiation pour trois mois au centre d’accueil de la SAL. Contacter Philippe Defense au 0495/31.18.66Observation Notre observatoire accessible aux membres est situé à Nandrin. Il est équipé de deux télescopes, de 280 et 400 mm, permettant la photographie astronomique. Des séances d’observation y sont organisées chaque semaine si la météo le permet. Contact : [email protected] web www.astro.ulg.ac.be/~sal www.societeastronomiquedeliege.be www.astrophotosliege.be fr.groups.yahoo.com/group/Liege-astronomie www.facebook.com/SocieteAstronomiqueDeLiegeCourriel [email protected]

Découvrez la Maison de la ScienceVous aimez les sciences, vous voulez les faire découvrir à vos enfants, vous voulez illustrer votre cours de sciences, alors, rendez-vous à la Maison de la Science. Animateurs scientifiques chevron-nés, expériences interactives et insolites, ateliers pédagogiques, collections du patrimoine scienti-fique universitaire… et bien d’autres choses encore, vous y attendent !Ouverture : lundi à vendredi de 9 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h, samedi et dimanche de 14 à 18 h ;en juillet et août tous les jours de 13 h 30 à 18 h.Tarif : visite guidée d’une durée de 1 h à 1 h 30 pour tout public 3,50€ par personne.D’autres possibilités pour les groupes scolaires ou non vous sont offertes, vous trouverez toutes les informations sur le site : www.maisondelascience.ulg.ac.be/

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Le CielVolume 78 mai 2016

impression climatiquement neutre

En couverture : Titan vu en infrarouge par Cassini. Mosaïque d’images acquises depuis 2004 (cf. p. 290).

256 Vie de la société260 Nouvelles parutions : Deux intéressantes publications

de l’Académie des Sciences

262 Cérès270 Cadrans solaires de Wallonie271 Joyaux cosmiques : La galaxie WLM - R136 - Voie

lactée à La Silla - Centre galactique

284 Ciel du mois285 Où chercher les planètes ?286 Éphémérides287 Astronomie dans le monde : FRB - Comète 67P -

Titan - Mars - G1.9+0.3 - La Lune et le champ magnétique terrestre - Alignements - Trou noir record- Sucre cométaire

302 Les observateurs : Abell 2151 - Les nuages terrestres : les cumulonimbus

306 Galerie astro

Nos annonceurs : p. 254, La Maison de la Science ; p. 316, AST Optics, Optique Buisseret

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256 - Le Ciel, mai 2016

Au centre d’accueil à l’observatoire de Cointe. Entrée par l’avenue des Platanes 17Planétarium : Il est accessible au public le deuxième samedi du mois à 16 h et aux écoles primaires et secondaires pendant la période scolaire. Autres visites de groupes possibles.La réservation est indispensable :- Pour les séances publiques, contacter Renaud Paquay au 0471/55 77 56 ou [email protected]. 2 € pour les membres et les étudiants, et 3 € pour les autres personnes.- Pour les écoles, appeler la Maison de la Science au 04/366 50 04 pendant les heures de bureau.Autres activités à Cointe :- Les rendez-vous du premier mercredi (14 à 17 h) et du troisième dimanche (10 h 30 à 13 h)- Autres réunions annoncées dans le bulletinConférences et bibliothèqueÀ 19 h 30 à l’institut d’anatomie, rue de Pitteurs 20, 4020 Liège. Parking à l’intérieur des grilles P.A.F. : 0,5 € pour les membres, 1 € pour les étudiants, 3 € pour les non-membres.Bibliothèque ouverte avant les conférences de 18 h 30 à 19 h 30 ou sur rendez-vous à convenir avec le bibliothécaire Gaëtan Greco.

Vie de la SAL

maiMercredi 4 de 14 à 17 h : radioastronomie pour les jeunes et les adultes à Cointe

Lundi 9 Passage de Mercure devant le SoleilObservation à La Fosse avec Pierre Ponsard voir en page 200

Samedi 14 Séance de Planétarium à Cointe à 16 h sur réservation

Dimanche 15 de 10 h 30 à 13 h à Cointe : observation du Soleil en visible et en radio

Samedi 21 Après-midi Portes ouvertes à Cointe de 14 à 18 h gratuit pour tousPlanétarium, Lunette méridienne, Soleil (?), Chemin des planètes, radioastronomie, exposés pour les jeunes et autres animations...Voir l’encart dans ce bulletin avec le programme détaillé.

Vendredi 27 Conférence par Ludovic Delchambre « Mesure de la position et de la distance des objets célestes avec le satellite Gaia »La conférence sera précédée à 18 h 45 par l’Assemblée Générale annuelle de la SAL (voir la convocation page 258)

juinMercredi 1 de 14 à 17 h : radioastronomie pour les jeunes et les adultes à Cointe

Samedi 11 Séance de Planétarium à Cointe à 16 h sur réservation

Vendredi 17 Conférence par Jean-Claude Lefèbvre « La fusion, vie et mort des étoiles »

Dimanche 19 de 10 h 30 à 13 h à Cointe : observation du Soleil en visible et en radio

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Activités d’observation à l’observatoire de Nandrin et ailleursLes membres de la SAL ont accès à l’observatoire de Nandrin lors des séances ci-dessous. Le plus souvent – si la météo le permet – les soirées sont organisées les samedis, et les animateurs invitent les participants autour du T400 et du T280. Certaines soirées additionnelles sont prévues lors d’événements particuliers. Chacun peut apporter son télescope ou sa lunette, en vue de l’installer sur la dalle en béton, pourvue d’une alimentation électrique. Aux débutants, on proposera un repérage des constellations, et une observation du ciel à l’œil nu ou aux jumelles. Une initiation aux différentes techniques de photographie astronomique est également possible.

Adresses de contactsPour les séances à NandrinNicolas Dupont [email protected] ou au 0475/75.76.19Pour l’observation du Soleil et la radioastronomieAntoine Claessens [email protected] ou au 0496/43.55.36

Pour participer aux observations :La liste ci-dessus renseigne le planning tel que disponible lors de l’impression du bulletin. Merci de vous référer à notre site web http://www.societeastronomiquedeliege.be dans la rubrique Activités - pour les membres afin de connaître les derniers changements. Si vous n’avez pas d’accès internet, vous pouvez téléphoner à Nicolas Dupont.Quoi qu’il en soit, il est souhaitable de contacter l’animateur par téléphone une heure avant le début des observations pour obtenir confirmation de l’activité programmée.- Présentez-vous au plus tard une heure après le début des observations- Emportez cartes, jumelles et vêtements très chauds- Les voitures seront garées en contrebas du chemin d’accès au bout de la rue des Peupliers (Pensez à mettre les feux de position et à éviter de reculer pour ne pas éblouir les participants)Rappel : Pour bénéficier de toutes les infos de dernière minute, observations en semaine et faire partie des divers échanges relatifs à nos activités d’observation et d’imagerie, pensez à vous inscrire à la « mailing list » de la SAL [email protected] Pour ce faire, contactez Dominique Gering [email protected]

Numéros de téléphone des animateursS. Callens 0473/45.62.09 F. Gielen 0495/87.72.63N. Dupont 0475/75.76.19 M. Martens 04/231.32.84F. Gibon 0495/14.44.71 O. Schreurs 04/224.14.25 ou 0479/44.07.53

Mai à partir de 22 h 30 Phase de la Lune Date séance Animateur RemarqueNL le 6 Samedi 7 à définir voir internetPQ le 13 Samedi 14 N. DupontPL le 21 Samedi 21 à définir voir internetDQ le 29 Samedi 28 O. Schreurs

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Notre conférence de maiCe vendredi 27 mai à 19 h 30, dans

l’auditoire de l’institut d’anatomie au 20 de la rue de Pitteurs à Liège, nous aurons le plaisir d’accueillir un chercheur de l’institut d’astro-physique, Ludovic Delchambre.

Titulaire d’un diplôme d’informatique obtenu en 2010 à l’Ulg avec une spécialisation en intelligence artificielle, il a ensuite obtenu son doctorat sous la direction du professeur Jean Surdej et portant sur les aspects infor-matiques liés à l’ILMT (International Liquid Mirror Telescope). Il travaille à présent sur les quasars dans le cadre du projet Gaia, et voici comment il nous présente son exposé :

Mesure de la position et de la distance des objets célestes avec le satellite GaiaPlus de deux ans et demi après son envol, le satellite Gaia va nous livrer ses premiers résultats sous la forme d’un catalogue astro-nomique constitué de plusieurs centaines de millions d’objets. Ceci est l’occasion pour nous de faire le point sur sa conception, sur ses enjeux et sur les techniques mises en œuvre afin d’établir la carte tridimension-nelle la plus précise de notre galaxie tout en révélant son passé mystérieux.

ConvocationAssemblée Générale annuelle de la SAL, asbl

Les membres de la Société Astronomique de Liège sont invités à participer à la séance statutaire qui se tiendra le vendredi 27 mai 2016 à 18 h 45 précises dans l’auditoire de l’institut d’anatomie, rue de Pitteurs 20, à 4020 Liège, et ce avant la conférence prévue à 19 h 30.Prière de se munir de la carte de membre.Ordre du jour :1. Approbation du compte-rendu de l’A.G. du 24 avril 2015 (cf. Le Ciel juin 2015, p. 268-272)2. Nomination de deux commissaires aux comptes3. Rapport financier et approbation4. Rapport moral du président et approbation5. DiversMerci de bien vouloir participer à la vie de notre société et aux efforts de notre comité.

Nous explorerons dans un premier temps les aspects instrumentaux du satellite. Ces der-niers étant étudiés afin de fournir des mesures extrêmement précises du flux et de la position de chaque source observée ; permettant leur classification et la détermination de la vitesse à laquelle certains de ces objets s’éloignent ou se rapprochent de nous.Nous verrons comment ces informations seront utilisées afin de déterminer la distance nous séparant de la majorité de ces étoiles et plus particulièrement, la manière dont ces distances seront extrapolées sur base des étoiles proches vers les étoiles les plus loin-taines.Enfin, nous verrons comment certains trous noirs extrêmement actifs appelés quasars nous permettent de fixer un cadre de réfé-rence à ces observations et comment il est possible, sur base de ces derniers, de détermi-ner le taux d’expansion de l’univers lorsque leurs rayons lumineux subissent un phéno-mène de lentille gravitationnelle.

Ludovic Delchambre

NB : L’exposé aura lieu après l’Assem-blée Générale pour laquelle vous trouve-rez la convocation ci-dessous.

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Nouveau à la bibliothèqueLa bibliothèque est dotée d’un rayon

spécial pour la littérature jeunesse, et c’est l’entrée dans cette étagère de L’Imagier de l’Espace qui permet de remarquer qu’aucun avant lui n’était adapté aux très jeunes enfants, c’est-à-dire dans les années d’école mater-nelle, curieux du monde qui les entoure mais pas ou encore très peu autonomes en lecture.

Comme dans tout imagier, le texte se limite à des mots-étiquettes placés à côté des objets ou personnages figurant sur l’illustration couvrant chaque double page. Le détail intéressant se situe dans les marges : en bordure de page, on retrouve les reproductions miniatures de quatre ou cinq éléments du tableau dessiné, accom-pagnées cette fois de verbes ou proposant leur regroupement dans des catégories. L’approche est originale et bien pensée à première vue, elle permet de dépasser l’aspect statique du dessin et d’envisager les actions saisies par l’arrêt sur image. Libre à l’adulte manipulant le livre avec l’enfant de donner corps à un commentaire plus construit, voire une histoire complète à raconter, le travail d’imagination s’en trouve facilité d’autant. On doit signaler la présence de quelques fautes d’orthographe

et traductions hasardeuses (habituelles en fait pour cette catégorie de livres) mais les erreurs véritablement factuelles sont heureusement rares, la seule méritant une correction ici serait le placement d’une comète dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre, exemple apparent de la confusion avec un météore. Assez dommage, d’autant que par ailleurs, le dessin incriminé apprendra correctement aux bambins la différence entre troposphère, stra-tosphère et mésosphère... Le thème de l’espace est couvert très largement et avec richesse, et se décline de l’astronomie à l’astronautique en passant par le folklore rattaché à la nuit ou la mythologie pour le nom des planètes.

L’actualité récente de l’observation astronomique jette un éclairage nouveau sur un arrivage dans le rayon Cosmologie. Pierre Binétruy a publié son À la poursuite des ondes gravitationnelles en tant que spécialiste impli-qué dans la mission LISA-Pathfinder, et c’est avec le lancement de celle-ci dans l’espace

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Nouvelles parutionsDeux intéressantes publications de l’Académie des SciencesLes colères du Soleil, par Viviane Pierrard (Collection L’Académie en Poche, Éd. Académie Royale de Belgique, Bruxelles), 2016, 92 p., 11 cm × 17,5 cm. Prix : €5 (Broché, ISBN 978-2-8031-0524-3).

que la publication de l’ouvrage devait origi-nalement coïncider. C’était sans compter sur la détection confirmée de ces ondes grâce à du matériel installé au sol, qui vient à quelques mois près ajouter une raison pour laquelle le livre tombe à point nommé. Les ondes gravitationnelles elles-mêmes ne sont abor-dées que dans le dernier tiers de l’ouvrage : il contient d’abord une introduction à la théorie de la relativité générale, embraie sur son appli-cation en astronomie, et ceci opère la transition vers un chapitre intermédiaire détaillant les grands concepts de la cosmologie contempo-raine, comme le scénario du Big Bang, l’infla-tion, le bruit de fond micro-onde, la matière et l’énergie noires, etc. L’auteur a visiblement lu davantage de vulgarisation qu’il n’en a écrite, et en a retiré un sens critique dont nous profi-tons maintenant, par l’évitement d’erreurs ou de simplifications abusives fréquentes dans la présentation de certaines notions abstraites. Enseignant de carrière, Binétruy a produit pour le grand public une façon bien person-nelle d’exposer la physique qu’il ne réservait jusque-là qu’à ses élèves. Il savait aussi en écrivant ce livre que la détection d’ondes gravitationnelles serait imminente (les ingé-nieurs supervisant les instruments donnaient depuis longtemps les alentours de l’an 2015 comme échéance pour l’arrivée à maturité de leurs appareils de détection et la production de données exploitables) et fournit ainsi tout le bagage nécessaire pour interpréter cette impor-tante percée technique en astrophysique.

Gaëtan Greco

Le règne du temps, par Émile Biémont (Collection Mémoires de la Classe des Sciences, Éd. Académie Royale de Belgique, Bruxelles), 2016, 364 p., 16,5 cm × 24 cm. Prix: €20 (Broché, ISBN 978-2-8031-0504-5).

Les deux ouvrages sont disponibles en version électronique epub ou pdf pour €3,99.

Les colères du SoleilVoici un petit ouvrage qui m’a beaucoup

plu, tant par son esthétique que par son conte-nu traitant des différents éléments de notre étoile, des phénomènes associés et de leurs répercussions sur notre planète.

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Comme le souligne l’auteur dans sa brève conclusion, depuis le premier satellite qui inaugura la conquête spatiale en octobre 1957, de nombreuses découvertes ont été faites sur l’environnement de la Terre où l’influence du Soleil est prépondérante. Une discipline en est d’ailleurs née, la météorologie de l’espace, étudiant l’impact que peut avoir l’activité solaire sur le milieu terrestre.

Les abondantes et superbes illustrations de l’ouvrage sont présentées sur fond noir, accompagnées de textes imprimés en blanc. Ces explications sont claires et précises, abor-dables par une personne non-spécialiste, mais aussi certainement bienvenues pour des lec-teurs pas tout à fait étrangers au domaine et qui y trouveront là de quoi faire une mise à jour de leurs connaissances.

Voici un aperçu de la table des matières : Le Soleil – Le cycle d’activité solaire – Les éruptions solaires – L’événement exceptionnel de Carrington [éruption inégalée du 1er sep-tembre 1859] – Le vent solaire – L’héliosphère – La magnétosphère – Les aurores polaires – Les ceintures de radiation – L’ionosphère – La propagation des ondes radio – La plasmas-phère – La météorologie spatiale – Les indices d’activité solaire et magnétique.

Pour un prix de €5, cet ouvrage est donné.

L’Académie Royale de Belgique réussit au travers de la collection L’Académie en Poche une très belle œuvre éducatrice en met-tant à contribution les meilleures intelligences du pays.

Elle ne peut qu’en être félicitée et encou-ragée à poursuivre.

Le règne du tempsParaissant dans une des autres collec-

tions de l’Académie, Le règne du temps est un ouvrage impressionnant qui nous concerne tous puisque tous nous subissons les effets du temps. Le large éventail des thèmes abordés et la variété des perspectives laissent le lecteur admiratif.

Que l’on en juge par cet aperçu de la table des matières : Structure et images du temps – Mesure du temps et gloire des

hommes – Temps des astronomes et des géo-physiciens – Âge de la Terre et temps des géologues – GPS et temps des physiciens – Rythmes circadiens et temps des biologistes – Unité de temps – Clepsydres et sabliers – Mesure non mécanique du temps – Mesure mécanique du temps – Horloges électriques et montres électroniques – Horloges astrono-miques – Horloges atomiques.

L’ouvrage est complété d’une longue bibliographie (15 pages !), d’une liste de sigles et d’abréviations, d’un glossaire de termes d’horlogerie et d’un répertoire d’horlogers célèbres. Des puristes regretteront peut-être l’absence d’un index détaillé qui aurait permis de naviguer plus facilement dans ce livre extrêmement bien documenté et abondamment illustré.

Pour un prix de €20 pour la version papier et de €3,99 pour la version numérique, cet ouvrage est un must de nos bibliothèques publiques et privées, ainsi que de nos liseuses.

A. Heck

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CérèsBasé sur des communiqués de la NASA et de l’ESO

Les multiples observations de Cérès faites à basse altitude par Dawn confirment la diversité de la géologie de la planète naine. La complexité de la structure au fond du cratère Occator suggère une activité géologique ré-cente. Le cratère de 92 kilomètres de diamètre et 4 de profondeur contient les régions les plus brillantes de la planète naine. Les images prises depuis une hauteur de 385 kilomètres montrent un dôme au centre de la concavité

Le cratère Occator Crater de 92 kilomètres de diamètre contient les taches les plus brillantes de Cérès.(NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA/PSI)

centrale du cratère. Des fractures parcourent ce dôme en tous sens et d’autres, plus pronon-cées, l’entourent.

La forme et la distribution des cratères intriguent les scientifiques. Cérès ne possède pas autant de grands bassins d’impact qu’ils n’escomptaient, alors que l’abondance des

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Le nombre de neutrons détectés par l’équipement GRaND (gamma ray and neutron detector) à bord de Dawn est codé en couleurs sur cette carte d’une partie de l’hémisphère nord de Cérès.Le bleu signifie peu de neutrons.(NASA/JPL-Caltech/UCLA/ASI/INAF)

petits cratères confirme leurs prédictions. Une carte de la diversité géologique et morpho-logique a été dressée. Bien que les impacts contribuent le plus à la géologie superficielle, des variations de couleur témoignent des altérations dues aux interactions avec les maté-riaux du sous-sol et indiquent que celui-ci est riche en glace et matériaux volatils.

Le détecteur GRaND (Gamma Ray and Neutron Detector) de Dawn a commencé son travail en décembre. Les interactions des rayons cosmiques sous la surface de la planète donnent une idée de la composition chimique dans le premier mètre du régolithe. Le comp-tage des neutrons révèle des variations avec la latitude et indique une plus grande abondance

d’hydrogène, et donc peut-être de glace d’eau sous la surface des pôles.

Le spectromètre visible et infrarouge VIR montre aussi des variations de la com-position souterraine d’un endroit à l’autre. La surface de Cérès contient majoritairement des carbonates et des phyllosilicates, avec des pro-portions variables. Le cratère Haulani est un exemple particulièrement intéressant de cette

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Planisphère couleur de Cérès montrant de subtiles différences de teinte – si l’on excepte les zones vertes et jaunes qui indiquent simplement que les données de Dawn sont incomplètes.(NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA)

diversité. Les matériaux révélés par l’impact sont différents de ceux des alentours. Y a-t-il des couches souterraines de composition va-riée, ou la matière éjectée a-t-elle été modifiée par l’impact ?

VIR a pu détecter de l’eau dans le cratère Oxo, un cirque de 9 kilomètres de diamètre. Cette eau peut être sous la forme de glace ou incluse dans des minéraux et aurait été expo-sée suite à un impact et/ou un glissement de

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terrain. C’est le seul endroit où l’on a décelé de l’eau en surface.

L’un des reliefs les plus mystérieux de Cérès est une haute montagne du nom d’Ahu-na Mons. D’abord aperçue comme une petite bosse sur les photos prises par Dawn en février 2015 d’une distance de 46 000 kilomètres, cette montagne se révéla ensuite sous la forme d’une pyramide et, finalement, comme un dôme aux parois lisses et abruptes d’une hau-teur totale de plus de 4 000 mètres.

Les dernières images montrent de grandes quantités de matière très brillante sur certains côtés d’Ahuna Mons.

La cratère Occator contient aussi des matériaux très brillants, les fameux points blancs au nombre d’une dizaine, mais on ne sait pas encore s’il s’agit des mêmes composés qui recouvrent les flancs d’Ahuna.

En plus des données recueillies par Dawn, les astronomes ont à leur disposition de nouvelles observations de grande qualité

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Sur cette carte, les couleurs ont été avivées et tiennent compte de la région infrarouge du spectre, inaccessible à l’œil humain.(NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA)

faites au sol. La découverte par Dawn de taches très brillantes, qui réfléchissent bien plus de lumière que le reste de la surface, beaucoup plus sombre, a constitué l’une de ses plus surprenantes révélations. La tache la plus étendue occupe le centre du cratère Occator et suggère que Cérès présente une activité interne nettement plus importante que la plupart de ses voisins de la ceinture d’astéroïdes.

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De nouvelles observations très précises ont été effectuées au moyen du spectrographe HARPS installé sur le télescope de 3 m 60 de l’ESO à La Silla. Ces observations ont permis de mettre en évidence les effets de la rotation de Cérès autour de son axe sur le mouvement des taches ainsi que quelques modifications inattendues suggérant que la matière qui com-

pose ces taches est volatile et s’évapore à la lumière du Soleil.

La période de rotation de Cérès avoisine les neuf heures. Les calculs ont montré que les effets dus au mouvement des taches en direction et à l’opposé de la Terre sous l’effet de cette rotation sont très faibles, de l’ordre de 20 kilomètres par heure. Ces vitesses s’avèrent toutefois suffisantes pour être mesurables par

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effet Doppler au moyen d’instruments très précis tels que HARPS.

En plus de ces effets attendus, les astro-nomes ont découvert d’autres changements considérables d’une nuit à l’autre. Ils peuvent

La mystérieuse montagne de Cérès, Ahuna Mons, vue depuis une orbite basse. (NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA)

résulter de la présence de substances volatiles – peut-être de la glace d’eau fraîchement expo-sée ou des sulfates de magnésium hydratés – qui s’évaporent sous l’action du rayonnement solaire. Lorsque les taches situées au cœur du cratère Occator sont éclairées par le Soleil, elles forment des panaches qui réfléchissent la lumière solaire de manière très efficace. Ces panaches s’évaporent rapidement, perdent en réflectivité et produisent les changements ob-

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servés. Si cette hypothèse se confirmait, Cérès se distinguerait nettement de Vesta ainsi que des autres astéroïdes de la ceinture principale. Il est cependant encore impossible d’établir un lien de cause à effet entre l’abondance d’eau et les taches brillantes de la surface. De même, la source d’énergie qui alimente ces panaches de matière reste inconnue.

Les couleurs des taches brillantes du cratère Occator ont été exacerbées dans cette image et témoignent de différences de terrains.(NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA/PSI/LPI)

Vue en perspective d’Ahuna Mons.(NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA)

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Ce cadran vertical se trouve sur l’église d’Izel, village près de Florenville. Il mesure 80 cm en longueur et 45 en hauteur. Il date de 1722. Il est malheureusement en très mauvais état. Sur la table (plaque centrale), on parvient péniblement à déchiffrer quelques chiffres romains, dont deux X notamment, mais toutes les autres indications ont pratiquement disparu. Il est orienté plein sud et est conçu pour donner les heures solaires. Nous pensons que ce vénérable cadran mériterait une restauration.

Ses coordonnées : Long. 5°22′24″ Est Lat. 49°41′40″ Nord [Cliché Roger Ringlet]

Notre butNotre souhait est que vous nous communiquiez (*) les positions d’autres cadrans solaires que vous connaîtriez en Wallonie. Ces horloges solaires font en effet partie de notre « petit patrimoine », au même titre que les fontaines, les oratoires, les croix d’occis etc., et notre but est d’essayer d’en faire le recensement. Par avance, merci pour votre collaboration.

Adresse (*) Pierre Noez, quai de l’Ourthe, 44/2324020 Liège Tél. 04 343 97 45 ou 0497 10 97 60E-Mail : [email protected]

Consultez la page « Cadrans solaires » sur le site : http://www.societeastronomiquedeliege.be

Cadrans solaires de WallonieP. Noez

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Joyaux cosmiques

La galaxie WLMBasé sur un communiqué ESO

La galaxie WLM est située en périphérie du Groupe local de galaxies. Sa petitesse et son isolement excluent toute interaction pas-sée avec l’une des galaxies du groupe, voire avec toute autre galaxie au cours de l’histoire de l’Univers. Elle offre à ce titre un rare aper-çu de la nature première des galaxies que leur environnement a peu perturbées.

WLM a été découverte en 1909 par l’astronome allemand Max Wolf, et reconnue comme galaxie une quinzaine d’années plus tard par les astronomes Knut Lundmark et Philibert Jacques Melotte – ce qui explique sa dénomination pour le moins inhabituelle. Cette galaxie peu brillante se situe dans la constellation de la Baleine, à quelque trois millions d’an-nées lumière de la Voie lac-tée, l’une des trois galaxies spirales les plus importantes du Groupe local.

De dimensions très modestes, WLM est dépour-vue de structure, ce qui lui vaut d’être classée parmi les galaxies naines irrégulières. WLM s’étend au grand maximum sur 8 000 années-lumière – un rayon incluant un halo d’étoiles extrême-ment âgées découvert en 1996.

Les astronomes pensent que les galaxies primitives de dimensions aussi réduites ont interagi

gravitationnellement les unes avec les autres et ont souvent fusionné, générant des galaxies composites de tailles supérieures. Au fil des milliards d’années, ce processus de fusion a abouti à la création des vastes galaxies spirales et elliptiques qui abondent dans l’Univers actuel. Au contraire, WLM a évolué seule, loin de l’influence gravitationnelle des autres galaxies et de leurs populations stellaires.

Cette petite galaxie arbore un vaste halo d’étoiles rouges très peu brillantes, qui s’étend

Carte de la région WLM. La galaxie est très difficile à repérer visuellement.(ESO/IAU, Sky & Telescope)

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La galaxie naine Wolf-Lundmark-Melotte ou, plus simplement, WLM. Le nord est à droite.(ESO /VST/Omegacam Local Group Survey)

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La région de la galaxie naine WLM dans la constellation de la Baleine. Cette image a été constituée à partir de clichés du Digitized Sky Survey 2. L’étoile rouge à droite est BD-15 6530.(ESO/Digitized Sky Survey 2 / Davide De Martin)

sur un fond de ciel particulièrement sombre. Cette teinte rougeâtre témoigne de l’âge avancé de la population stellaire. Le halo est probablement contemporain de l’époque de formation de la galaxie. Il renferme donc vraisemblablement des indices concernant les mécanismes sous-jacents à l’apparition des premières galaxies.

Les étoiles situées au centre de WLM sont plus jeunes et de couleur bleue. Des nuages rosâtres illuminent des régions peuplées de jeunes étoiles dont l’intense rayonnement a ionisé le gaz d’hydrogène environnant, lui conférant cette teinte caractéristique.

L’image présentée dans les pages précédentes a été acquise par la caméra à grand champ OmegaCAM, une énorme caméra au foyer du télescope de sondage (VST) du VLT de l’ESO au Chili . Les 32 détecteurs CCD d’OmegaCAM génèrent des images de 256 megapixels qui offrent des vues étendues et très détaillées du cosmos.

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Le centre de la nébuleuse de la Tarentule dans le Grand Nuage de Magellan. L’amas R136 se trouve en bas à droite.(NASA, ESA, P. Crowther/University of Sheffield)

R136R136, le cœur de la Nébuleuse de la

Tarentule, a longtemps été soupçonné de conte-nir des étoiles très massives. Cet objet avait ini-tialement été listé dans le catalogue des étoiles brillantes des Nuages de Magellan, avec la mention qu’il était probablement composite. Sa luminosité aurait été tout à fait étonnante pour une étoile seule. Il fut ensuite résolu en trois composantes et puis l’une de celles-ci fut à nou-veau résolue en huit par observation « speckle ». Le télescope spatial Hubble confirma alors qu’il s’agissait bien d’un amas compact, difficile à résoudre en raison de l’éloignement du Grand Nuage de Magellan – 170 000 années-lumière.

Les dernières observations par Hubble suggèrent la présence de pas moins de neuf étoiles de plus de cent masses solaires et de dou-zaines d’étoiles de plus de 50 masses solaires, ce qui soulève quelques questions au sujet de la formation des étoiles massives. La plus grosse de ces étoiles, R136a1 détient le record officieux de l’étoile la plus massive connue, avec une masse de 250 ou 300 fois celle du Soleil et une luminosité 8 millions de fois plus grande.

Ensemble, ces étoiles massives de R136 rayonnent autant que 30 millions de soleils.

De telles étoiles ne vivent pas longtemps, quelques millions d’années. Durant leur brève existence elles éjectent énormément de matière, de l’ordre de l’équivalent de la masse de la Terre en un mois.

Des amas dans des galaxies beaucoup plus lointaines, comme NGC2125 et 5253 pourraient renfermer des étoiles encore plus extrêmes, mais le télescope spatial Hubble ne permet pas de les résoudre à de telles distances.

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Voie lactée à La SillaBasé sur un communiqué ESO

La Voie lactée s’étire au dessus de l’observatoire de l’ESO dans les Andes chiliennes. La partie la plus brillante est le Sagittaire. Plus haut, le Scorpion avec Antarès en haut à gauche.

Plusieurs télescopes multinatio-naux sont présents sur cette image. Le télescope de 3 mètres 60 s’élève au centre. Il est équipé du spectrographe HARPS (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher) – le meil-leur chasseur actuel de planètes extrasolaires. Juste à côté du dôme principal, le dôme secondaire abritait un instrument auxiliaire, maintenant abandonné. Au pied de ce piédestal se trouve le télescope français TAROT (Rapid Action Telescope for Transient Objects) qui étudie des événements hautement énergétiques, les sursauts gamma. Ces derniers sont aussi étu-diés par le télescope suisse Euler de 1 mètre 20 dans la coupole de gauche, mais son but principal est la recherche de planètes extrasolaires.

Plus loin sur la droite, on peut apercevoir le télescope suédois SEST (Swedish–ESO Submillimetre Telescope) qui a été décomissionné en 2003 et remplacé par APEX (Atacama Pathfinder EXperiment telescope) sur le plateau de Chajnantor.

La haute densité d’instruments sur les routes de La Silla montre la qualité de ce site pour les observa-tions astronomiques. Il est loin des lumières brillantes des villes – l’effet dramatique des faibles phares des freins d’une seule voiture est visible sur la gauche – et se trouve en haute altitude.

ESO/B. Tafreshi (twanight.org)279

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Centre galactiqueLe centre de la Voie lactée est le siège

de l’amas stellaire le plus dense et le plus massif de toute notre galaxie. Il entoure le trou noir supermassif de 4 millions de masses solaires. L’image ci-contre, obtenue par le télescope spatial Hubble montre plus d’un demi-million d’étoiles. La plupart d’entre elles font partie de cet amas « nucléaire ». Seules quelques étoiles bleues sont en avant-plan.

Pour percer les voiles de poussières qui obscurcissent le centre de la Voie lactée, les astronomes ont tiré parti des capacités infra-rouges du télescope spatial Hubble. Malgré cela, l’effet des poussières est si fort que des nuages apparaissent en silhouette et que des étoiles sont fortement « rougies » – c’est-à-dire que leur spectre est encore plus poussé vers l’infrarouge.

Grâce à la résolution spatiale de Hubble, les astronomes ont pu mesurer le mouvement des étoiles pendant plus de quatre années. Ils ont pu en déduire des propriétés importantes de l’amas et tenter de comprendre comment il s’est formé – en absorbant des amas glo-bulaires qui seraient tombés au centre de la Galaxie, ou directement par formation d’étoiles à partir de gaz du disque galactique.

L’image fait 50 années-lumière de côté. L’intense fourmillement ne représente qu’une petite partie de la population de l’amas que l’on estime à une dizaine de millions d’étoiles, trop faibles pour apparaître ici.

La région du centre galactique vue par le télescope spatial Hubble. Mosaïque de neuf images obtenues avec la Wide Field Camera 3 en infrarouge. Trois filtres ont été utilisés aux longueurs d’onde de 1,27, 1,39 et 1,53 micron, codées respectivement en bleu, vert et rouge.(The Hubble Heritage Team/STScI/AURA, NASA, ESA)

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Sur la page de droite, zooms successifs sur le centre galactique. Au-dessus une image à grand champ obtenue en lumière visible. Les deux images suivantes sont, l’une en lumière visible montrant l’absorption par les poussières, et l’autre en infrarouge. La quatrième image reprend la vue infrarouge par Hubble.(NASA, ESA, Z. Levay/STScI)

Description de l’image précédente. Au centre Sagittarius A* marque le trou noir supermassif.(NASA, ESA, The Hubble Heritage Team/STScI/AURA ; T. Do, A. Ghez/UCLA, V. Bajaj/STScI)

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Les heures sont indiquées en Temps Universel.Pour obtenir l’heure légale en 2016 il faut ajouter :1 heure pendant la période de l’heure d’hiver, soit du début de l’année jusqu’au dimanche 27 mars à 01h TU et du dimanche 30 octobre à 01h TU jusqu’à la fin de l’année.2 heures pendant la période de l’heure d’été.La position des planètes est donnée pour le 10 du mois.

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Bulletin Le Ciel SAL

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V I E R G E B A L A N C E SCO. OPHIUCUS S A G I T T A I R E

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Jupiter

Saturne

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Où chercher les planètes en juin

Ce diagramme permet de connaître les positions du Soleil et des cinq planètes visibles à l’œil nu telles que les verrait un observateur terrestre.

Le cercle extérieur donne les noms des 13

constellations écliptiques tan-dis que le cercle intérieur donne

les symboles des 12 signes du zodiaque.

Le Soleil : il quitte la constellation du Taureau pour celle des Gémeaux le 21, neuf heures après le solstice d’été.

Mercure : bien qu’elle atteigne sa plus grande élongation ouest le 5, elle n’est pas observable ce mois (cf. Le Ciel décembre 2015 pages 539-540).

Vénus : à moins de 7° du Soleil, elle reste inobservable en juin.

Mars : visible en soirée et en début de matinée, elle culmine à seulement 18°.

Jupiter : visible le soir à l’ouest, mais elle se couche de plus en plus tôt.

Saturne : en opposition le 3 juin, la planète reste dans le ciel toute la (courte) nuit. On la trouvera à l’est de Mars au voisinage de l’étoile Antarès. Voir la carte du ciel ci-contre.

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286 - Le Ciel, mai 2016

Principaux phénomènesLe 03 à 07 h Saturne en opposition. Visible toute la nuit, sa hauteur n’excédera toutefois pas 19°.

Voir la figure ci-dessous pour l’aspect des anneaux.Le 03 à 10 h La Lune en conjonction avec Mercure. La planète sera occultée au sud de l’Afrique

mais en plein jour.Le 05 à 03 h 00 Nouvelle Lune.Le 05 à 09 h Mercure à sa plus grande élongation 24,2° à l’ouest du Soleil. Toutefois durant tout

ce mois de juin la planète restera très bas sur l’horizon à l’aube et il y a très peu de chance de pouvoir l’observer même avec des jumelles. Cf. annuaire p. 42.

Le 06 à 22 h Vénus en conjonction supérieure. Le centre du disque de Vénus passera à 20ʺ du centre du disque solaire. On ne verra malheureusement rien car Vénus sera derrière le Soleil. Elle y restera en tout 46 heures.

Le 09 Les 9,10 et 11 on pourra observer l’étoile χ Leo (mag. 4,7) au nord de Jupiter.Le 10 à 15 h La Lune 3° au sud de Régulus, à observer vers 21 h.Le 11 à 21 h La Lune 2° au sud de Jupiter.Le 12 à 08 h 10 Premier quartier de la Lune.Le 14 à 08 h Neptune stationnaire en AD entame un mouvement rétrograde vers l’ouest.Le 14 à 22 h La Lune 4° au nord de Spica.Le 17 à 10 h La Lune 7° au nord de Mars, à observer vers 21 h.Le 19 à 01 h La Lune 2° au nord de Saturne, à observer dès le 18 au soir.Le 20 à 11 h 02 Pleine Lune.Le 20 à 22 h 34 Solstice d’été. La longitude écliptique du Soleil atteint exactement 90°, et sa

déclinaison nord est à son maximum 23°26ʹ05ʺ. En heure de la montre (UT+2) nous serons le 21 et non le 20.

Le 23 Ce soir Saturne sera très proche de deux étoiles : SAO 184540 (mag. 9,5) et SAO 184541 (mag. 6,2).

Le 25 à 23 h La Lune occulte Neptune (mag. 7,7). Vers 23 h 37, à l’aide d’un instrument, guettez la réapparition de la planète au bord sombre (angle au pôle = 194°).Mais à 7° au-dessus de l’horizon ce ne sera pas facile.

Le 27 à 18 h 19 Dernier quartier de la Lune.Le 30 à 08 h Mars stationnaire repart en sens direct vers l’est.

Les heures sont données en Temps Universel : on ajoutera 2 h pour l’heure de la montre.Adapté du Hemelkalender – Jean Meeus

Éphémérides de juin LD

L’aspect des anneaux de Saturne lors des dernières oppositions. Nous voyons toujours le côté nord des anneaux qui continuent de s’ouvrir. Respectivement 18°, 22°, 24° et 26° sur les quatre figures ci-dessus. Un maximum de 26,966° sera atteint à la mi-octobre 2017.Images tirées du logiciel « Cartes du ciel » http://sourceforge.net/projects/skychart/

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mai 2016, Le Ciel - 287

L’astronomie dans le monde

FRBL’étude des FRB (Fast Radio Burst)

connaît de nouveaux rebondissements (cf. Le Ciel, avril 2016, p. 209).

La source du signal radio que l’on avait tenté d’expliquer comme « afterglow » du « fast radio burst » FRB 150418 a été identi-fiée. L’émission de la galaxie lointaine située dans le champ du FRB n’a en fait rien à voir avec lui et n’en constitue pas une rémanence (« afterglow »).

La galaxie elliptique distante de six mil-liards d’années-lumière a été étudiée en détail avec le réseau Jansky VLA (Very Large Array) afin de vérifier la disparition de l’af-terglow. Le signal étant toujours pré-sent, les observations se sont étalées en février et mars afin d’en surveiller l’évolution. Après tout ce temps – le FRB datait d’avril 2015 – même le VLA avec sa sensibilité exception-nelle n’aurait rien dû détecter. Non seulement le signal était toujours là, mais il variait constamment d’inten-sité et atteignait parfois le même niveau que lors de sa découverte.

La source du signal détecté au VLA est un trou noir supermassif dont l’éclat varie de manière erra-tique et a connu un pic au moment du FRB. Les variations de luminosité sont dues à la scintillation interstel-

laire – comparable à la scintillation atmos-phérique, mais provoquée par les nuages de gaz interstellaires – ainsi qu’au comportement intrinsèque du trou noir en liaison avec son régime alimentaire. Quant à la source du FRB, elle reste mystérieuse.

Le Karl G. Jansky Very Large Array est un vaste réseau de radiotélescopes situé au Nouveau-Mexique. Constitué de 27 antennes alignées en Y, il peut atteindre une résolution de 0,05 seconde d’arc.(Hajor/commonswiki)

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288 - Le Ciel, mai 2016

La comète 67P/Churyumov-Gerasimenko a changé de couleur et de brillance en s’approchant du Soleil entre août et novembre 2014.La caméra VIRTIS (Visible and InfraRed Thermal Imaging Spectrometer) a pu observer ces variations. En général les zones les plus sombres contenant des poussières sèches faites de composés minéraux et organiques réfléchissent plus dans le rouge que les régions actives et celles riches en glaces.Le bleuissement est particulièrement appréciable dans Imhotep.(ESA/ATG medialab ; Data : ESA/Rosetta/VIRTIS/INAF-IAPS/OBS DE PARIS-LESIA/DLR ; G. Filacchione et al, 2016)

Comète 67PBasé sur un communiqué ESA

VIRTIS, le spectromètre imageur visible, infrarouge et thermique de Rosetta, a surveillé dans une large gamme d’ondes visibles et infrarouges l’évolution de la lumière reflétée par la surface. Ses variations indiquent des changements subtils dans la composition de la couche la plus externe de la comète. Une étude a été publiée des résultats obtenus avant décembre 2014, une époque où Rosetta orbi-tait entre 100 et 10 kilomètres du noyau – la comète passait alors de 542 à 438 millions de kilomètres du Soleil.

À son arrivée, Rosetta a découvert un corps céleste très sombre, qui reflétait environ 6% de la totalité de la lumière qui lui parve-nait. La majorité de la surface était alors recou-verte d’une couche de poussière sombre et sèche, faite d’un mélange de substances miné-rales et organiques. Certaines surfaces sont légèrement plus claires, d’autres légèrement

plus sombres, ce qui indique des différences dans leur composition. La majorité de la sur-face est légèrement rougie par des matériaux riches en substances organiques, alors que les rares matériaux riches en glace apparaissent plus bleutés.

Déjà, lors du premier rendez-vous de Rosetta avec la comète, loin du Soleil, les

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mai 2016, Le Ciel - 289

La région d’Imhotep. Mosaïque de six images OSIRIS prises en août et septembre 2014. La distance ayant varié, la résolution spatiale n’est pas uniforme.(ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA)

glaces cachées sous la surface commençaient à se réchauffer doucement, à se sublimer en gaz et à s’échapper en soulevant une partie de la poussière, contribuant ainsi à la formation de la coma (chevelure) et de la queue de la comète.

Alors que les « vieilles » couches de poussière étaient doucement éjectées, d’autres matériaux se retrouvaient exposés petit à petit. Cette nouvelle surface était à la fois plus réflé-chissante, rendant la comète plus brillante, et plus riche en glace, ce qui la faisait apparaître plus bleue.

La luminosité de la comète a augmenté en moyenne d’environ 34%. Dans la région Imhotep, elle est passée de 6,4 à 9,7% lors des trois premiers mois d’observation. La tendance globale semble donc être une augmentation de la glace d’eau au sein des couches de surface

de la comète, ce qui crée des changements dans les signatures spectrales observées. Cette évolution est une conséquence directe de l’activité qui se produit à la surface, et immé-diatement sous la surface, de la comète. La disparition d’une partie de la couche de pous-sière suite au commencement d’une activité gazeuse est la cause probable de l’abondance croissante de glace d’eau en surface.

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290 - Le Ciel, mai 2016

TitanLe grand satellite de Saturne a été sur-

volé à de nombreuses reprises par Cassini depuis 2004. Tous les mois environ, la sonde s’approchait de Titan pour l’observer mais aussi pour profiter de son attraction et modifier à moindres frais sa trajectoire. Ces passages se sont faits à des distances variables et dans des conditions d’éclairage diverses. En consé-quence les images obtenues sont difficilement

comparables, d’autant que les brumes de Titan gênaient considérablement la vue et que des variations saisonnières pouvaient survenir. Les scientifiques de la NASA se sont évertués à assembler le tout, petite pièce par petite pièce, afin de réaliser une carte globale.

Les deux montages présentés ci-dessus et aux pages suivantes montrent, en haut, deux régions particulièrement intéressantes : le cratère d’impact Sinlap de 80 kilomètres

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mai 2016, Le Ciel - 291

de diamètre et le site d’atterrissage du mo-dule Huygens de l’ESA. Les images du bas montrent les hémisphères centrés sur ces deux régions.

Les vues dans la première colonne ont été acquise à la longueur d’onde de 2 microns qui permet de pénétrer les brumes atmosphériques. Dans la deuxième colonne figure le rapport entre des images à 2 et 1,27 microns. Ce rapport est sensible aux plus

Mosaïques de Titan réalisées à partir d’images obtenues avec VIMS (visual and infrared mapping spectrometer) à bord de la sonde Cassini entre 2014 et 2015. Les vues sont centrées approximativement sur le cratère d’impact Sinlap.(NASA/VIMS)

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292 - Le Ciel, mai 2016

petites variations spectrales de la surface, et peut parfois être relié à certaines différences de composition chimique.

La troisième colonne, en couleurs, combine des images à 5, 2 et 1,27 microns, traduites respectivement en rouge, vert et bleu après correction d’effets atmosphériques et photométriques.

Tout à droite est une image couleur plus complexe combinant trois rapports d’images obtenues dans deux longueurs d’onde et co-dées à nouveau en rouge, vert et bleu. Là aussi, les rapports permettent d’estimer certaines différences de composition au sol.

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mai 2016, Le Ciel - 293

Même arrangement que dans l’image précédente. Les mosaïques sont ici centrées sur la région où a atterri le module Huygens.(NASA/VIMS)

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294 - Le Ciel, mai 2016

MarsLes tourbillons de poussières (dust

devils) sont assez courants sur Mars. On en a observé de nombreux depuis les sondes en orbite autour de la Planète rouge, dont un attei-gnant une hauteur de près de 20 kilomètres. Les rovers circulant au sol, et principalement Spirit dans le cratère de Gusev, ont non seu-lement pu en voir de près, mais ils ont parfois profité de leur souffle pour éliminer la pous-sière qui s’accumule progressivement sur leurs panneaux solaires.

Opportunity, circulant dans Meridiani Planum, a droit à beaucoup moins de ces mani-festations, mais la photo ci-dessous prouve qu’elles ne sont pas absentes.

Les tourbillons en question ont leur ori-gine dans de grands écarts de température au sol.

Dust devil martien. En avant plan les traces laissées par Opportunity. Photo prise le 1 avril.(NAS/JPL-Caltech)

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Les panneaux solaires d’Opportunity montrent des traînées de poussière dans cette image prise le 21 mars. Elles sont dues aux vibrations de l’engin lors de sa tentative d’escalade de Knudsen Hill.(NASA/JPL-Caltech)

Le 10 mars, Opportunity tentait de fran-chir une pente à 32°, un record pour le rover, dans le but d’atteindre d’intrigantes roches rouges au-dessus de la colline de Knudsen Ridge. Malgré ses efforts, la tentative a

échoué. Les roues patinaient sur place et, après avoir fonctionné pour progresser de 20 mètres, l’avancée réelle n’avait été que de 9 centi-mètres. Opportunity a dû rebrousser chemin et viser d’autres cibles.

La photo ci-dessus montre que les vibrations communiquées par les roues ont rassemblé les poussières accumulées sur les panneaux solaires en de fines traînées ... une autre manière de nettoyer leur surface. Le passage d’un dust devil serait le bienvenu pour terminer le lavage.

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296 - Le Ciel, mai 2016

G1.9+0.3G1.9+0.3, découverte en 2013 par Swift,

est la supernova la plus récente de notre galaxie. Son explosion, il y a un peu plus d’un siècle, est passée inaperçue car elle était ca-chée par des nuages galactiques de poussière. L’étude des débris par le télescope spatial X Chandra et le réseau radio VLA indique que la cause de l’explosion est probablement la colli-sion de deux naines blanches.

La supernova appartenait à la classe Ia qui est supposée être d’une luminosité maxi-male uniforme et sert de ce fait à la mesure des distances extragalactiques. Comprendre la nature de ces astres est d’une grande impor-tance pour étayer l’hypothèse de la constance du maximum d’éclat.

Les théories relatives aux supernovæ Ia font appel à un apport de matière qui conduit une naine blanche à dépasser une valeur cri-

Image X de la supernova G1.9+0.3 obtenue avec la caméra ACIS (Chandra Advanced CCD Imaging Spectrometer) de l’observatoire spatial Chandra.(NASA/CXC/CfA/ S. Chakraborti et al)

tique de la masse (la limite de Chandrasekhar), valeur au-delà de laquelle elle devient instable et explose. Cette matière excédentaire peut provenir du vent d’un compagnon proche. Elle peut aussi arriver brutalement lors de la colli-sion, la fusion, de deux naines blanches.

Les observations de G1.9+0.3 font pen-cher la balance en faveur de ce second scé-nario. Les calculs montrent qu’il est le seul à pouvoir expliquer l’augmentation constatée de la luminosité X et radio des restes de la super-nova au cours du temps.

Ce résultat ne signifie pas que l’autre mécanisme n’est pas responsable d’une cer-taine proportion des SN Ia.

La coexistence des deux processus de formation pose un problème de calibration des distances. Rien ne dit que l’éclat maximal est le même pour les deux types d’explosion. En outre la proportion des deux n’a sans doute pas été constante au cours de l’histoire de

l’Univers. Les populations des galaxies ont changé, ainsi que les abondances métalliques. Autrement dit, les étoiles n’ont pas toujours été les mêmes. L’éclat moyen des « chandelles standards » n’est donc peut-être pas constant en fonction de la distance et le principe de base de la calibration des distances au moyen des SN Ia serait à revoir.

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mai 2016, Le Ciel - 297

La Lune et le champ magnétique terrestre

Basé sur un communiqué CNRS

Il semble que la Lune joue un rôle majeur dans le maintien du champ magnétique terrestre.

Le modèle classique de formation du champ magnétique terrestre soulevait un paradoxe. Pour que la géodynamo fonctionne, la Terre aurait dû être complètement fondue il y a quatre milliards d’années et son noyau aurait dû refroidir lentement, passant d’environ 6800 °C à l’époque, à 3800°C aujourd’hui. Des modélisation récentes de l’évolution de la température interne de notre planète, et des recherches géochimiques sur la composition des carbonatites (roches magmatiques qui contiennent au moins 50 % de carbonates) et des basaltes les plus anciens vont à l’encontre d’un tel refroidissement.

Le manteau de la Terre se déforme élas-tiquement par suite des effets de marée dus à la Lune et au Soleil. Ce malaxage pourrait stimuler continuellement les mouvements de l’alliage de fer liquide qui constitue le noyau externe, et générer en retour le champ magnétique terrestre. Une puissance de 3 700

Les effets gravitationnels associés à la présence de la Lune et du Soleil induisent sur Terre la déformation cyclique du manteau et des oscillations de l’axe de rotation. Ce forçage mécanique appliqué à toute la planète induit de forts courants dans le noyau externe constitué d’un alliage de fer de très faible viscosité. Ces courants sont suffisants pour générer le champ magnétique terrestre.(Julien Monteux et Denis Andrault)

milliards de watts est constamment fournie à la Terre par transfert des énergies gravitationnelle et de rotation du système Terre-Lune-Soleil. Jusqu’à plus de mille milliards de watts seraient disponibles pour provoquer ce type de mouvements dans le noyau externe. Cette énergie est suffisante pour générer le champ magnétique terrestre ce qui, avec la Lune, ré-sout le paradoxe majeur du modèle classique. Un effet similaire des forces gravitationnelles sur le champ magnétique d’une planète est déjà amplement documenté pour Io, Europe, deux satellites naturels de Jupiter, et pour de nombreuses exoplanètes.

Comme ni la rotation de la Terre autour de son axe, ni l’orientation de cet axe, ni l’orbite de la Lune ne sont parfaitement régu-lières, leur influence cumulée sur les mouve-ments dans le noyau est instable et peut faire fluctuer la géodynamo. Ce phénomène permet d’expliquer certains pulses de chaleur dans le noyau externe et à sa frontière avec le manteau terrestre. Historiquement, cela a pu conduire à des pics de fusion dans le manteau profond et à d’éventuels événements volcaniques majeurs à la surface de la Terre. Ce nouveau modèle souligne que l’influence de la Lune sur la Terre dépasse donc largement le simple cas des marées.

Comme ni la rotation de la Terre autour de son axe, ni l’orientation de cet axe, ni l’orbite de la lune ne sont parfaitement régulières, leur influence cumulée sur les mouvements dans le noyau est instable et peut faire fluctuer la géodynamo. Ce phénomène permet d’expliquer certains pulses de chaleur dans le noyau externe et à sa frontière avec le manteau terrestre. Historiquement, cela a pu conduire à des pics de fusion dans le manteau profond et à d’éventuels évènements volcaniques majeurs à la surface de la Terre. Ce nouveau modèle souligne que l’influence de la Lune sur la Terre dépasse donc largement le simple cas des marées. Bibliographie The deep Earth may not be cooling down. Denis Andrault, Julien Monteux, Michael Le Bars and Henri Samuel. Earth and Planetary Science Letters. Le 30 mars 2016. doi:10.1016/j.epsl.2016.03.020. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0012821X16301078 Contacts Chercheur l Denis Andrault l T 04 73 34 67 81 l [email protected] Presse CNRS l Alexiane Agullo l T 01 44 96 43 90 l [email protected]

Les effets gravitationnels associés à la présence de la Lune et du Soleil induisent sur Terre la déformation cyclique du manteau et des oscillations de l'axe de rotation. Ce forçage mécanique appliqué à toute la planète induit de forts courants dans le noyau externe constitué d’un alliage de fer de très faible viscosité. Ces courants sont suffisants pour générer le champ magnétique terrestre. © Julien Monteux et Denis Andrault.

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298 - Le Ciel, mai 2016

AlignementsDes chercheurs liégeois avaient mis en

évidence des alignements étonnants à l’échelle des plus vastes structures de l’Univers (cf. Le Ciel, janvier 2015, p. 19). En étudiant une centaine de quasars avec le VLT de l’ESO, ils avaient découvert un parallélisme entre les axes de rotation des 19 d’entre eux montrant une polarisation. La polarisation peut en effet être reliée à l’orientation des disques d’accré-tion des quasars, et donc aux axes de rotation.

En outre, les axes s’orientaient pré-férentiellement comme les structures de la « toile cosmique » locale. C’était d’autant plus intrigant que ces astres pouvaient être séparés de plusieurs milliards d’années-lumière. La probabilité pour de telles coïncidences était estimée par les chercheurs à moins de 1%.

C’était là la première confirmation observationnelle d’une prédiction de modèles d’évolution de l’Univers.

De nouvelles observations faites avec le réseau radio GMRT (Giant Metrewave Radio Telescope) en Inde confirment ces résultats en montrant que les jets émis par les trous noirs supermassifs de toute une région du ciel – et donc, à nouveau, leurs axes de rotation – sont alignés. Les observations radio ont l’avantage de montrer directement la direction des jets et de ne pas être influencées par des phénomènes perturbateurs comme la rotation de Faraday.

La présence d’alignements et d’orien-tations préférentielles devrait aider à mieux comprendre comment les galaxies évoluent et comment elles s’orientent en relation avec les grandes structures nées des fluctuations pri-mordiales de l’Univers.

Image radio profonde de la région ELAIS-N1 montrant des jets de quasars. À gauche, les jets parallèles sont entourés d’un cercle.(GMRT ; Pr. Russ Taylor)

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mai 2016, Le Ciel - 299

Trou noir recordUn trou noir supermassif presque aussi

gros que celui de NGC 4889 dans l’amas de Coma a été découvert dans une autre galaxie de cet amas, NGC 1600.

Jusqu’ici les gros trous noirs super-massifs – ceux d’une dizaine de milliards de masses solaires – avaient été trouvés au cœur de galaxies elliptiques géantes, celles qui se ta-pissent au centre des grands amas de galaxies. C’est le cas du trou noir de NGC 4889 dont la masse pourrait atteindre 21 milliards de fois celle du Soleil. Cette dernière estimation est cependant entachée d’une grande incertitude. Elle pourrait être bien plus petite, 3 milliards de masses solaires « seulement », et NGC1600 détiendrait alors le record.

La mesure de la masse du trou noir de NGC1600 est plus précise, 17 milliards de masses solaires avec une erreur probable de 1,5 milliards.

Le mouvement des étoiles de la galaxie indique que ce trou noir est peut-être double, ce qui n’est pas très étonnant, la fusion de trous noirs étant le mécanisme le plus évident pour expliquer leur croissance : des galaxies entrent en collision, leurs trous noirs se rejoignent, entrent en orbite l’un autour de l’autre et finissent par se joindre. Comme la fusion des galaxies est aussi à l’origine de la croissance des géantes elliptiques, cette expli-cation est assez logique.

La galaxie NGC1600 est située dans une région relativement peu peuplée de l’Univers proche, délaissée par les chasseurs de trous noirs, dans l’Eridan. Cela suggère que les trous noirs monstrueux sont moins rares que prévu.

La découverte a été faite lors d’un survey des grandes galaxies proches. Leur grand âge fait qu’elles sont peu pourvues en gaz et que les trous noirs centraux, sous-alimentés, ne produisent plus l’effet quasar.

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300 - Le Ciel, mai 2016

Sucre cométaireBasé sur un communiqué CNRS

Tous les organismes vivants sur Terre, ainsi que les virus, ont un patrimoine géné-tique fait d’acides nucléiques – ADN ou ARN (acides désoxyribonucléique et ribonucléique). L’ARN, considéré comme plus primitif, aurait été l’une des premières molécules caracté-ristiques de la vie à apparaître sur Terre. Les scientifiques s’interrogent depuis longtemps sur l’origine de ces molécules biologiques. Selon certains, la Terre aurait été ensemencée par des comètes ou astéroïdes contenant les briques de base nécessaires à leur construc-tion. Et effectivement, plusieurs acides aminés (constituants des protéines) et bases azotées (l’un des constituants des acides nucléiques) ont déjà été trouvés dans des météorites, ainsi que dans des « comètes artificielles » reproduites en laboratoire. Mais le ribose, l’autre constituant-clé de l’ARN, n’avait encore jamais été détecté dans du matériel extraterrestre, ni produit en laboratoire dans des condi-tions astrophysiques. En simulant l’évolution de la

glace interstellaire composant les comètes les scientifiques ont réussi à former du ribose – étape importante pour comprendre l’origine de l’ARN et donc les origines de la vie.

Une comète artificielle a été produite en plaçant dans une chambre à vide et à –200 °C un mélange représentatif d’eau (H2O), de méthanol (CH3OH) et d’ammoniac (NH3) afin de simuler la formation de grains de poussières enrobés de glaces, la matière première des comètes. Ce matériau a été irradié par des UV – comme dans les nébuleuses où se forment ces grains. L’échantillon a été porté à tempé-rature ambiante – comme lorsque les comètes s’approchent du Soleil. Sa composition a ensuite été analysée grâce à une technique très sensible et très précise (la chromatogra-phie multidimensionnelle en phase gazeuse, couplée à la spectrométrie de masse « à temps de vol »). Plusieurs sucres ont été détectés, parmi lesquels le ribose. Leur diversité et leurs abondances relatives suggèrent qu’ils ont été produits à partir de formaldéhyde (une molé-

Le ribose (et des molécules de sucres apparentées, comme l’arabinose, le lyxose et le xylose) ont été détectés dans des analogues de glaces pré-cométaires grâce à la chromatographie multidimensionnelle en phase gazeuse.Le ribose forme le squelette de l’acide ribonucléique (ARN), considéré comme le matériel génétique des premiers organismes vivants.(Cornelia Meinert, CNRS)

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mai 2016, Le Ciel - 301

Le ribose se forme dans le manteau de glace des grains de poussière, à partir de molécules précurseurs simples (eau, méthanol et ammoniac) et sous l’effet de radiations intenses.(Cornelia Meinert, CNRS & Andy Christie, Slimfilms.com)

Bibliographie Ribose and related sugars from ultraviolet irradiation of interstellar ice analogs, Cornelia Meinert, Iuliia Myrgorodska, Pierre de Marcellus Thomas Buhse, Laurent Nahon, Soeren V. Hoffmann, Louis Le Sergeant d’Hendecourt, Uwe J. Meierhenrich. Science, 8 avril 2016. DOI : 10.1126/science.aad8137

Contacts Chercheur CNRS l Cornelia Meinert l [email protected] Professeur Université Nice Sophia Antipolis l Uwe Meierhenrich l T +33 (0)4 92 07 61 77 l [email protected] Presse CNRS l Véronique Etienne l T +33 (0)1 44 96 51 37 l [email protected]

Le ribose se forme dans le manteau de glace des grains de poussière, à partir de molécules précurseurs simples (eau, méthanol et ammoniac) et sous l’effet de radiations intenses. © Cornelia Meinert (CNRS) & Andy Christie (Slimfilms.com)

cule présente dans l’espace et sur les comètes, qui se forme en grande quantité à partir de méthanol et d’eau).

S’il reste à confirmer l’existence de ri-bose dans les comètes réelles, cette découverte complète la liste des « briques moléculaires » de la vie qui peuvent être formées dans la glace interstellaire. Elle apporte un argument supplémentaire à la théorie des comètes comme source de molécules organiques qui ont rendu la vie possible sur Terre… et peut-être ailleurs dans l’Univers.

multidimensionnelle en phase gazeuse, couplée à la spectrométrie de masse à temps de vol). Plusieurs sucres ont été détectés, parmi lesquels le ribose. Leur diversité et leurs abondances relatives suggèrent qu’ils ont été formés à partir de formaldéhyde (une molécule présente dans l’espace et sur les comètes, qui se forme en grande quantité à partir de méthanol et d’eau). S’il reste à confirmer l’existence de ribose dans les comètes réelles, cette découverte complète la liste des « briques moléculaires » de la vie qui peuvent être formées dans la glace interstellaire. Elle apporte un argument supplémentaire à la théorie des comètes comme source de molécules organiques qui ont rendu la vie possible sur Terre… et peut-être ailleurs dans l’Univers. Ces travaux ont bénéficié du soutien financier de l’Agence nationale de la recherche et du CNES.

Le traitement ultraviolet des glaces pré-cométaires (à gauche) reproduit l’évolution naturelle des glaces interstellaires observées dans un nuage moléculaire (à droite, les piliers de la création), conduisant à la formation de molécules de sucre. Image de gauche © Louis Le Sergeant d’Hendecourt (CNRS) Image de droite © NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA)

Le ribose (et des molécules de sucres apparentées, comme l’arabinose, le lyxose et le xylose) ont été détectés dans des analogues de glaces pré-cométaires grâce à la chromatographie multidimensionnelle en phase gazeuse. Le ribose forme le « squelette » de l’acide ribonucléique (ARN), considéré comme le matériel génétique des premiers organismes vivants. © Cornelia Meinert (CNRS)

Le traitement ultraviolet des glaces pré-cométaires (à gauche) reproduit l’évolution naturelle des glaces interstellaires observées dans un nuage moléculaire (à droite, les Piliers de la création), conduisant à la formation de molécules de sucre.(Louis Le Sergeant d’Hendecourt, CNRS ; NASA, ESA, Hubble Heritage Team, STScI/AURA)

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302 - Le Ciel, mai 2016

Les observateurs

Abell 2151Au cours du mois de mars, nous avons eu

la chance d’avoir plusieurs jours de ciel déga-gé dans la période de la Nouvelle Lune, ce qui ne s’était plus produit depuis la mi-octobre. En effet, nous avons eu un hiver clément du point de vue des températures, mais ô combien détestable du point de vue observationnel.

Nous avons donc observé le ciel durant 3 nuits de suite : les 12, 13 et 14 mars. Cependant, la Lune commençait à gêner nos observations en première partie de nuit car elle montait à l’horizon ouest quasiment à la verti-cale de jour en jour.

Mon voisin à l’observatoire de La Fosse (Jean-Luc Mairlot) avait fait le choix de la nébuleuse de la Méduse connue sous le nom d’Abell 21 dans la constellation des Gémeaux (cette nébuleuse se situe à 1 500 années-lu-mière). Pour ma part, je me suis également attaqué à un objet du catalogue de George Ogden Abell… mais beaucoup plus lointain que celui que Jean-Luc photographiait. J’ai choisi le groupe de galaxies Abell 2151 dans la constellation d’Hercule.

Abell 2151 se situe à 500 millions d’an-nées-lumière. Il regroupe près de 200 galaxies

dont bon nombre d’entre elles sont en inte-raction. Et effectivement, lorsque je me suis mis à agrandir l’image que j’avais réalisée, j’ai pu dénombrer avec certitude plus de 120 galaxies ! Cet amas de galaxies comporte des objets repris dans plusieurs catalogues astrono-miques : Arp, IC, NGC,…

Abell 2151 fait partie du superamas galactique d’Hercule.

Lorsque j’ai cherché à obtenir des rensei-gnements sur ce superamas de galaxies, j’ai pu apprendre qu’il fait partie du « Grand Mur », l’une des plus grandes structures de l’Univers visible. Cette immense chaîne de galaxies, découverte en 1989 par Margaret J. Geller et John Huchra, constitue l’un des « filaments » séparant les grands vides de la toile cosmique.

Le cliché d’Abell 2151 présenté à la page suivante a donc été réalisé à l’observatoire de La Fosse en mars 2016. Il s’agit de 3 heures 27 minutes de pose (69 fois 3 minutes) avec l’appareil photographique Canon 400D défiltré placé au foyer du télescope de 305 mm de diamètre de l’observatoire. L’appareil photo-graphique était réglé à 400 ISO.

Pierre Ponsard

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304 - Le Ciel, mai 2016

Les nuages terrestres : les cumulonimbus

Comme promis, je poursuis mon examen de certains nuages terrestres faciles à reconnaître et qui peuvent vous donner une indication quant à la météo que vous pourriez avoir dans les heures qui suivront leur détection dans votre ciel.

Ce mois-ci, je vais vous par-ler des cumulonimbus, lesquels sont les nuages qui constituent les orages. Personnellement, j’aime beaucoup ces nuages non pas parce qu’il pleut à leur base, mais parce qu’ils sont superbes et qu’ils sont vecteurs d’éclairs.

Les cumulonimbus ont leur base à quelques centaines de mètres et leur sommet à plus de 11 kilomètres d’altitude (pour la Belgique). Ces nuages ont une caractéristique qui permet de les recon-naître de loin, de très loin même : leur sommet est en forme d’enclume. Vous pouvez voir sur le cliché de notre ancien bibliothécaire – Marc Tannier – un nuage en forme d’enclume : il s’agissait bien d’un cumulonimbus qui nous a arrosé copieusement quelques heures plus tard.

Le sommet des cumulonimbus peut être vu à plus de 150, voire 200 kilo-mètres à la ronde. Je me rappelle notam-ment qu’en septembre 2015, il y avait un match de football de l’équipe nationale belge dans le stade Roi Baudouin à Bruxelles qui fut interrompu à cause des grêlons. Lors de ce match, je pouvais voir de chez moi à proximité de l’aéroport de Liège (à 100 kilomètres du stade Roi Baudouin) le cumulonimbus qui en était la cause.

Vous l’aurez compris, lorsque vous aper-cevez un nuage à l’horizon qui a une forme en enclume, et qu’il monte vers vous de minute et minute, cela ne présage rien de bon. Cela veut dire qu’il va pleuvoir et qu’il y aura du vent et des éclairs dans les heures qui suivront.

J’ai notamment pu photographier l’année passée un éclair lors d’un orage sur Liège. Pour ceux qui ne savent pas comment photo-graphier les éclairs, il n’y a rien de compliqué

à cela : vous attendez qu’il y ait un orage de nuit, vous placez votre appareil photo-graphique sur un pied photo, vous fermez le diaphragme de votre appareil à 18 voire 20, et vous faites des poses de 20 ou 30 secondes. S’il y a un éclair dans votre champ durant votre pose, il sera sur votre cliché.

Les cumulonimbus ont parfois des nuages particuliers à leur base : les cumulonimbus mammatus. Il s’agit de nuages qui sont rares et qui ressemblent à des mamelles (ce qui explique leur nom). Selon les météorologistes, ces nuages mammatus apparaissent lorsque la partie instable d’un nuage (et on sait combien un cumulonimbus est instable) survole une couche d’air très sèche. Comme ces nuages sont plus denses que

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mai 2016, Le Ciel - 305

l’air environnant, les gouttelettes et cristaux de glace contenus dans le nuage descendraient vers la base de la structure tout en s’évaporant et en refroidissant l’air. À cause des mouve-ments convectifs créés, des poches de gout-telettes ou de cristaux de glace apparaîtraient alors donnant l’aspect caractéristique des

mammatus. La dernière fois que j’en ai vus, ce fut le 28 mars 2016 dans le Condroz. Le cliché montre bien la forme en mamelles des mammatus au centre de l’image, et la forme en enclume du nuage cumulonimbus sur le côté droit.

P.P.

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Galerie astro

L’amas globulaire Messier 12 photographié par Pierre Ponsard. Pose totale de 48 minutes avec un APN Canon 400D défiltré au foyer du télescope de 305 mm de l’observatoire de La Fosse.

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La Lune : les Apennins photographiés par Nicolas Dupont avec une lunette 80ED ouverte à F/75.Ci-dessous, la vue de la même région depuis l’orbite d’Apollo 11 (NASA).

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La galaxie NGC 4564 capturée par Gaston Dessy avec une CCD 4000M au foyer d’un télescope RC8 de focale 1 070 mm. Total de 105 m de pose en LRVB.Traitement Prism10 et PS.

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SH2-274, nébuleuse planétaire dans la constellation des Gémeaux. Image obtenue les 29 février et 14 mars par Gaston Dessy avec une CCD Atik 4000M. Télescope RC8. Focale 1 068 mm. Poses totales de 190 m en Hα et 80 m en OIII 8×10.Traitement Prism10 et PS.

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La comète Johnson (C/2015V2) photographiée par Pierre Ponsard le 12 mars. Cette comète devrait être proche de la visibilité à l’œil nu en mai 2017. Pose totale de 57 m à 800 ISO avec un APN Canon 400D défiltré au foyer du télescope de 305 mm de l’observatoire de La Fosse.

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La nébuleuse Messier 78 (NGC 2068) est la plus brillante d’un groupe comprenant aussi NGC 2064, NGC 2067 et NGC 2071. Photographie due à Pierre Ponsard. Pose totale de 4 heures à 400 ISO. APN Canon 400D défiltré au foyer du télescope de 305 mm de diamètre de l’observatoire de La Fosse. La Lune qui n’était pas encore à son premier quartier a fortement illuminé le ciel. Le passage de multiples satellites était également un problème.

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La galaxie NGC3184 a été observée par Pierre Ponsard avant et après l’apparition de la supernova SN2016bkv découverte le 21 mars. Les clichés de gauche ont été pris les 26 février et 5 avril. Ci-dessus, un agrandissement de la galaxie avec la supernova.Les observations ont été faites à l’observatoire de La Fosse avec un APN Canon 400D défiltré placé au foyer du télescope de 305 mm à F/D 3,62.

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La comète 252P/LINEAR photographiée par Pierre Ponsard le 11 avril à l’observatoire de La Fosse. Addition de 20 poses de 3 minutes. APN Canon 400D défiltré au foyer du télescope de 305 mm. On distingue un début de queue.

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La comète 116P/WILD 4 par Pierre Ponsard. Mêmes circonstances que pour l’image précédente. Pose totale de 39 m.Ci-dessous, un zoom.

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