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LUNDI 4 JUIN 2012 – 20H Johann Sebastian Bach Messe en si mineur BWV 232 Bach Collegium Japan Masaaki Suzuki, direction Hana Blažíková, soprano Johannette Zomer, soprano Robin Blaze, alto Gerd Türk, ténor Peter Kooij, basse Fin du concert vers 22h30. Johann Sebastian Bach Messe en si mineur | Lundi 4 juin 2012

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LUNDI 4 JUIN 2012 – 20H

Johann Sebastian BachMesse en si mineur BWV 232

Bach Collegium JapanMasaaki Suzuki, directionHana Blažíková, sopranoJohannette Zomer, sopranoRobin Blaze, altoGerd Türk, ténorPeter Kooij, basse

Fin du concert vers 22h30.

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Johann Sebastian Bach (1685-1750)Messe en si mineur BWV 232

Missa

Kyrie

Kyrie eleison (chœur)

Christe eleison (duetto soprano I – soprano II)

Kyrie eleison (chœur)

Gloria

Gloria in excelsis Deo. Et in terra pax (chœur)

Laudamus te (soprano II)

Gratias agimus tibi (chœur)

Domine Deus (duetto soprano I – ténor)

Qui tollis peccata mundi (chœur)

Qui sedes ad dextram Patris (alto)

Quoniam tu solus sanctus (basse)

Cum Sancto Spiritu (chœur)

entracte

Symbolum niceum

Credo

Credo in unum Deum (chœur)

Patrem omnipotentem (chœur)

Et in unum Dominum Jesum Christum (duetto soprano I – alto)

Et incarnatus est (chœur)

Crucifixus (chœur)

Et resurrexit (chœur)

Et in Spiritum Sanctum (basse)

Confiteor (chœur)

Et exspecto (chœur)

Sanctus

Sanctus

Sanctus (chœur)

Pleni sunt cœli et terra (chœur)

Osanna, Benedictus, Agnus Dei et Dona nobis pacem

Osanna in excelsis (chœur)

Benedictus (ténor)

Osanna in excelsis (chœur)

Agnus Dei (alto)

Dona nobis pacem (chœur)

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Dans les dernières années de sa vie, Johann Sebastian Bach acheva une série d’œuvres qui constituèrent un magnifique testament musical de tous les styles qu’il pratiqua, que ce soit le contrepoint avec L’Offrande musicale (1747), les Variations canoniques pour orgue (1747-1748) et L’Art de la fugue (1742-1750), ou la musique religieuse avec la Messe en si mineur (1746-1749). Mais contrairement aux autres monuments contrapuntiques cités précédemment, la Messe ne fut pas véritablement composée entre 1746 et 1749. Hormis deux sections du Credo qu’il conçut vraisemblablement en 1749, Bach retravailla des pièces qu’il avait écrites auparavant dans diverses circonstances. Il réussit un tour de force en créant une œuvre nouvelle et originale à partir d’un matériau composite. Le compositeur délaissa également l’aria da capo et le récitatif, des formes qu’il avait abondamment utilisées dans les cantates et les Passions. Ainsi, il livre à la postérité, non pas sa conception de ce que devait être une messe, attitude paradoxale pour un compositeur profondément attaché au rite luthérien, mais sa vision de la musique religieuse. La Messe en si mineur constitue ainsi une admirable synthèse des différents styles qu’il pratiqua sa vie durant.

La genèse de la Messe s’étendit donc sur plus de vingt années. une première version du Credo fut sans doute exécutée pour la consécration de l’École Saint-Thomas de Leipzig, le 5 juin 1732. un an plus tard, le 21 avril 1733, le Kyrie et le Gloria furent créés à l’occasion des vœux de fidélité du nouveau prince électeur de Saxe, Auguste III. Quatre mois après cette exécution, Bach adressa au souverain le manuscrit précédé de la supplique suivante : « je m’offre avec la plus consciencieuse obéissance de démontrer en toute occasion mon zèle infatigable en composant de la musique sacrée aussi bien que pour l’orchestre chaque fois que Votre Majesté me fera la grâce de l’exiger ». La mise au point tardive de la Messe en si mineur explique pourquoi celle-ci ne fut jamais jouée dans son intégralité du vivant de Bach. Après le décès du cantor, l’autographe fut transmis à son fils cadet Carl Philipp Emanuel qui, en 1786, remania le Credo afin de le « moderniser ». Si des extraits furent régulièrement donnés entre 1811 et 1834, notamment par l’Académie de chant de Berlin, il fallut attendre 1859 pour que cette œuvre fût exécutée dans son intégralité (en traduction allemande !) sous la direction de Riedel.

La Messe en si mineur débute par un premier Kyrie particulièrement sombre dont le caractère funèbre, sans doute lié au décès d’Auguste II en 1733, contraste avec le rayonnant duo Christe eleison que chantent deux sopranos de manière homophone. Le deuxième Kyrie, qui clôt cette première section, témoigne de la fascination de Bach envers la polyphonie des siècles passés. Il s’apparente à un chœur fugué à quatre voix rappelant le style pratiqué aux Pays-Bas au début du XVIIe siècle. Les instruments doublent les voix, mettant ainsi en valeur l’écriture extrêmement dense de cette pièce.

La première section du Gloria résulterait de la transformation d’un mouvement de concerto aujourd’hui perdu. Dans ce morceau, Bach démontre son habileté à métamorphoser une œuvre purement instrumentale en un chœur majestueux. Vient ensuite un Laudamus te, magnifique exemple de dialogue entre le chant céleste de la soprano et le violon solo. Le Gratias provient du début de la cantate « Wir danken dir Gott, wir danken dir » BWV 29

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(1731) ; Bach en a transformé le texte allemand, qui était également une adaptation du Gratias agimus tibi. Le Domine Deus répond au Laudamus te qui précède, cette fois-ci sous forme de duo vocal accompagné de ritournelles confiées à la flûte solo. La profonde intériorité et l’émotion du Qui tollis, qui s’enchaîne immédiatement à l’allègre duo du Domine Deus, démontre avec quel art et quelle ingéniosité Bach a su retravailler ce mouvement de la cantate « Schauet doch und sehet, ob irgend ein Schmerz sei » BWV 46 (1723). Les deux airs Qui sedes et Quoniam forment une paire contrastée : dans le Qui sedes, l’alto tisse un étroit dialogue avec le hautbois d’amour ponctué par les cordes, tandis que dans le Quoniam, la voix de basse se superpose à un trio constitué du cor incarnant la majesté du Christ et de deux bassons. Le Gloria se termine par un chœur jubilant accompagné de la splendeur des trompettes et des timbales, lequel, en offrant un pendant au premier mouvement, constitue un bel exemple d’architecture musicale.

Le Credo constitue l’un des sommets de l’œuvre et illustre magistralement le sens que Bach avait de la construction symétrique. Au centre se trouve le Crucifixus entouré de l’Et incarnatus et de l’Et resurrexit, ces sections formant une seule entité, elle-même encadrée de chaque côté par trois mouvements qui font écho respectivement aux trois autres : le Credo et le Patrem répondent à l’Et exspecto et au Confiteor, et le Et in unum au Et in Spiritum. Le chœur d’ouverture du Credo en stile antico repose sur un cantus firmus à sept voix que développent un chœur à cinq parties et les deux dessus de violons, tandis que le mouvement obstiné des basses incarne l’inébranlabilité de la foi. Le Patrem, qui provient de la cantate « Gott, wie dein Name, so ist auch dein Ruhm » BWV 171 (1729), illustre, sous forme de fugue concertante, la toute-puissance du Père avec un chœur et un accompagnement instrumental éclatant. Après un premier duo, Et in unum, qui évoque par certaines couleurs le style de Haendel, survient le Et incarnatus chanté par un chœur, moment d’où se dégage une intense émotion, ponctué sans discontinuité par un même motif à l’unisson aux violons, symbole de l’incarnation. D’ailleurs, son écriture rappelle l’une des sections du Stabat Mater de Pergolèse. Le Crucifixus, cœur de l’œuvre, emprunte la forme d’une passacaille issue du chœur de la cantate « Weinen, klagen, sorgen, zagen » BWV 12 (1714), dont Bach remania avec subtilité l’instrumentation en l’adaptant au goût des années 1740-1750. Dans le Et in Spiritum Sanctum, la voix de basse forme un duo avec les hautbois d’amour qui répond à celui de l’Et in unum. Le chœur à cinq voix du Confiteor soutenu par un mouvement inexorable des basses instrumentales s’interrompt sur le mot « peccatorum » (« péchés »). Quant à l’Et exspecto qui termine le Credo, il provient du chœur à quatre voix de la cantate « Gott, man lobet dich in der Stille » BWV 120 (1728-1729), auquel Bach adjoignit une cinquième voix, tour de force révélant son incroyable maîtrise de l’écriture contrapuntique.

Le Sanctus, qui date de 1724, a été exécuté à plusieurs reprises par Bach. Celui-ci suit le modèle instrumental de la sonate d’église et commence par un adagio auquel s’enchaîne un allegro fugué. L’Osanna, seul passage de la Messe écrit en double chœur, résulte du remaniement du chœur d’entrée de la cantate « Preise dein Glücke, gesegnetes Sachsen » BWV 215 (1734) et entoure le Benedictus, air pour ténor accompagné d’une flûte solo dont les tendres mélismes produisent un effet contrasté avec les doubles chœurs flamboyants.

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La Messe se termine par un Agnus Dei en deux mouvements. Celui-ci commence par un air pour alto solo dont le modèle n’est autre que le « Ach bleibe doch » de la cantate « Lobet Gott in seinen Reichen » BWV 11 (1735), magnifique témoignage de l’expression du sentiment religieux. Le Dona nobis qui clôt la Messe reprend textuellement le Gratias du Gloria, initiative que d’aucuns jugèrent malheureuse par comparaison avec les fins magistrales du Gloria et du Credo. Mais en choisissant cette conclusion, Bach a certainement voulu laisser l’auditeur sur l’impression d’ardente ferveur qui émanait du Gratias. En portant à son plus haut degré la maîtrise d’un contrepoint luxuriant et varié, combiné à une architecture monumentale, Bach a livré un testament inestimable, synthèse admirable de deux siècles de musique religieuse, tout en ouvrant la voie à un autre monde, celui de l’ère classique.

Denis Herlin

Composition : 1746-1749, avec réutilisation d’œuvres précédemment composées (Sanctus en 1724, datation plus

complexe des autres parties).

Création : Credo probablement exécuté pour la consécration de l’École Saint-Thomas de Leipzig, le 5 juin 1732.

Kyrie et Gloria (Missa) créés le 21 avril 1733 à l’occasion des vœux de fidélité du nouveau prince Électeur de Saxe,

Auguste III. Sanctus exécuté dans les églises principales de Leipzig dès noël 1724. Exécution intégrale en 1859.

Édition : Missa en 1833, par nägeli ; la suite en 1845, par nägeli et nikolaus Simrock (Bonn).

Durée : environ 1h50.

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Johann Sebastian Bach

Messe en si mineur

Kyrie

Kyrie eleison.

Christe eleison.

Kyrie eleison.

Gloria

Gloria in excelsis Deo

et in terra pax hominibus

bonæ voluntatis.

Laudamus te,

benedicimus te,

adoramus te,

glorificamus te.

Gratias agimus tibi

propter magnam gloriam tuam.

Domine Deus, Rex cœlestis,

Deus Pater omnipotens.

Domine Fili unigenite

Jesu Christe Altissime

Domine Deus, Agnus Dei,

Filius Patris.

Qui tollis peccata mundi,

miserere nobis.

Qui tollis peccata mundi,

suscipe deprecationem nostram.

Qui sedes ad dexteram Patris

miserere nobis.

Quoniam tu solus Sanctus,

tu solus Dominus,

tu solus Altissimus,

Jesu Christe.

Cum Sancto Spiritu

in gloria Dei Patris.

Amen.

Seigneur, ayez pitié !

Christ, ayez pitié !

Seigneur, ayez pitié !

Gloire à Dieu au plus haut des cieux,

et paix sur la terre aux hommes

de bonne volonté.

nous Vous louons,

nous Vous bénissons,

nous Vous adorons,

nous Vous glorifions.

nous Vous rendons grâces

pour Votre gloire immense.

Seigneur Dieu, Roi des cieux,

Dieu Père tout-puissant !

Seigneur, Fils unique de Dieu,

Jésus-Christ, Très-Haut !

Seigneur Dieu, Agneau de Dieu,

Fils du Père !

Vous qui effacez les péchés du monde,

ayez pitié de nous.

Vous qui effacez les péchés du monde,

recevez notre prière.

Vous qui siégez à la droite du Père,

ayez pitié de nous.

Car vous êtes le seul Saint ;

le seul Seigneur ;

le seul Très-Haut,

Jésus-Christ.

Avec le Saint-Esprit

dans la gloire de Dieu le Père.

Ainsi soit-il.

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Credo

Credo in unum Deum.

Patrem omnipotentem,

factorem cœli et terræ

visibilium omnium et invisibilium.

Et in unum Dominum Jesum Christum,

Filium Dei unigenitum

et ex Patre natum

ante omnia sæcula.

Deum de Deo, lumen de lumine,

Deum verum de Deo vero,

genitum, non factum

consubstantialem Patri,

per quem omnia facta sunt.

Qui propter nos homines

et propter nostram salutem

descendit de cœlis.

Et incarnatus est

de Spiritu Sancto

ex Maria Virgine

et homo factus est.

Crucifixus etiam pro nobis,

sub Pontio Pilato

passus et sepultus est.

Et resurrexit tertia die,

secundum scripturas

et ascendit in cœlum,

sedet ad dexteram Dei Patris,

et iterum venturus est cum gloria,

judicare vivos et mortuos,

cujus regni non erit finis.

Et in Spiritum Sanctum Dominum

et vivificantem,

qui ex Patre Filioque procedit.

Qui cum Patre et Filio

simul adoratur et conglorificatur,

qui locutus est per Prophetas.

Et unam sanctam catholicam

et apostolicam Ecclesiam.

Confiteor unum baptisma

in remissionem peccatorum.

Et exspecto resurrectionem mortuorum

et vitam venturi sæculi.

Amen.

Je crois en un seul Dieu.

le Père tout-Puissant,

créateur du ciel et de la terre,

de tout l’univers visible et invisible.

Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ,

Fils unique de Dieu,

né du Père

avant tous les siècles.

Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière,

vrai Dieu né du vrai Dieu,

engendré, non créé,

consubstantiel au Père,

par qui tout a été fait ;

qui pour nous autres hommes

et pour notre salut,

est descendu des cieux.

Qui s’est incarné par l’opération

du Saint-Esprit dans le sein

de la Vierge Marie

et s’est fait homme.

Qui a également été crucifié, pour nous,

a souffert sous Ponce Pilate ;

et a été mis au tombeau.

Qui est ressuscité le troisième jour

selon les Écritures.

Qui est monté au ciel

et est assis à la droite de Dieu le Père,

d’où il viendra dans sa gloire

juger les vivants et les morts

et dont le règne n’aura pas de fin.

Et je crois au Saint-Esprit,

Seigneur et vivificateur ;

qui procède du Père et du Fils,

qui est adoré et glorifié,

par le Père et le Fils,

qui a parlé par les Prophètes.

Je crois en une Église Sainte,

Catholique et Apostolique.

Je reconnais un seul baptême

pour la rémission des péchés.

Et j’attends la résurrection des morts,

et la vie des siècles à venir.

Ainsi soit-il.

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Sanctus

Sanctus, sanctus, sanctus

Dominus Deus Sabaoth.

Pleni sunt cœli et terra gloria ejus.

Osanna in excelsis.

Benedictus qui venit

in nomine Domini.

Osanna in excelsis.

Agnus Dei

Agnus Dei qui tollis peccata mundi,

miserere nobis.

Dona nobis pacem.

Saint, saint, saint

est le Seigneur, Dieu des armées.

Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire.

Hosanna au plus haut des cieux !

Béni soit celui qui vient

au nom du Seigneur !

Hosanna au plus haut des cieux !

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,

ayez pitié de nous !

Donnez-nous la paix !

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L’interprétation de la musique sacrée de BachUne chronologie

1803 : Johann Gottfried Schicht, futur cantor de Leipzig, supervise l’édition des Motets pour Breitkopf und Härtel.

1829 : Le 11 mars, dans une Singakademie de Berlin (actuel Théâtre Maxime Gorki) bondée, Felix Mendelssohn, vingt ans, redonne la parole à la Passion selon saint Matthieu muette (mais pas oubliée comme on le croit) depuis une dernière exécution à Leipzig, semble-t-il en 1742. Les conditions ne sont certes pas celles de la création : la salle de concert – et non plus l’église – accueille un chœur de quelque cent cinquante chanteurs, les clarinettes remplacent les hautbois da caccia, le pianoforte est préféré à l’orgue dans les récitatifs et la partition, réduite d’un tiers, comporte de nombreuses indications dynamiques inédites quand elle ne modifie pas la distribution de certains airs. L’événement aura néanmoins un retentissement considérable.

1850 : Le centenaire de la mort de Bach est prétexte à la fondation de la Bach-Gesellschaft (Société Bach) qui a pour objet l’édition intégrale de sa musique. Ce travail de titan exigera un demi-siècle. Schumann, Liszt, Spohr, Moscheles participent aux débuts de l’entreprise.

1859 : Première interprétation complète de la Messe en si mineur à Leipzig par cent soixante choristes et trente musiciens de l’Orchestre du Gewandhaus.

1868 : Jules Pasdeloup dirige des extraits de la Passion selon saint Matthieu au Panthéon dans une traduction française avec l’Ode à sainte Cécile de Haendel par quatre cents musiciens. Bach passe pour « grave et austère », Haendel « plus accessible aux masses ».

1884 : À l’occasion de l’inauguration de la statue de Bach à Eisenach, Joseph Joachim dirige la Messe en si mineur. Julius Kosleck fait entendre une petite trompette et un de ses collègues un hautbois d’amour. L’année suivante, ces mêmes instruments « anciens » résonnent dans l’Albert Hall de Londres où Otto Goldschmidt dirige le Bach Choir et la même Messe en si mineur pour fêter le bicentenaire de la naissance de Bach. George Bernard Shaw s’enthousiasme et constate ainsi l’inanité de « l’orchestration moderne ». Le chœur compte cependant plus de cinq cents chanteurs. Arnold Dolmetsch, Suisse récemment installé dans la capitale britannique, s’insurgera vite contre ces pratiques victoriennes. Il va commencer à fabriquer ses instruments à l’ancienne avant de publier en 1915 un traité sur L’Interprétation de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles.

1900 : Sigfried Ochs, compositeur et chef, participe avec son ancien maître Joseph Joachim à la fondation de la neue Bach-Gesellschaft en 1900 à Leipzig. Vers 1927, il signe le premier enregistrement du chœur introductif de la Passion selon saint Matthieu avec le Chœur et l’Orchestre Philharmoniques de Berlin en moins de six minutes. À titre de comparaison, Willem Mengelberg aura besoin de près de onze minutes en 1939.

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1909 : Gustav Mahler dirige à Carnegie Hall à new York une suite orchestrale composée de différents mouvements des Suites n° 2 et n° 3 de Bach. Il charge la partition d’indications dynamiques et de tempo, étoffe l’orchestration (doublures, cordes en pizzicato) et confie le continuo à un orgue et un clavecin. Il dirige depuis « une épinette au son très puissant construite exprès par Steinway ». La même année paraît à Paris Musique ancienne signé par Wanda Landowska. La claveciniste conteste l’idée de progrès en musique et plaide pour un retour à des instruments adaptés. Elle jouera pourtant sur des clavecins modernes, avec un cadre métallique, signés Pleyel. Sa démarche s’inscrit dans un mouvement amorcé à la fin du XIXe siècle. Louis Diémer jouait en effet des clavecins historiques de Taskin à Paris. Il fonde en 1895 la Société des Instruments Anciens. Ces premiers « baroqueux » restent minoritaires face aux hérauts de l’interprétation romantique. En 1908, Willem Mengelberg et son Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam interprètent à Paris la Passion selon saint Matthieu avec quatre cents musiciens. Et les modernes tels Schönberg et Webern orchestrent des pièces pour orgue ou L’Offrande musicale. Ils ouvrent ainsi la voie aux étourdissantes transcriptions orchestrales de Leopold Stokowski.

1929 : Albert Coates grave le premier enregistrement de la Messe en si mineur avec l’Orchestre Symphonique de Londres.

1947 : Robert Shaw enregistre la Messe en si mineur avec le RCA Symphony Orchestra dans le new Jersey. D’autres versions suivront dans ces années 1950, signées par des chefs de tradition symphonique comme Herbert von Karajan et Eugen Jochum. Hermann Scherchen, pourtant à la tête de vastes équipes viennoises, tente à deux reprises (1950 et 1959) de débarrasser cette musique du pathos qui l’englue encore.

1954 : Karl Richter, claveciniste, organiste à Leipzig et chef, élève de Karl Straube et de Günther Ramin, cantors de Leipzig, et Rudolf Mauersberger à Dresde, fonde le Chœur Bach de Munich auquel il adjoindra un orchestre de chambre. À la différence de ses maîtres, qui dirigeaient un chœur exclusivement masculin avec des garçons pour les sopranos et altos, Karl Richter opte pour un ensemble mixte. S’opposent désormais des masses chorales dirigées par Klemperer, Karajan ou Maazel rehaussées de grands noms de la scène lyrique à des versions allégées (Orchestre de Chambre de Stuttgart fondé par Karl Münchinger en 1945, Gächinger Kantorei Stuttgart fondé en 1953 par Helmuth Rilling).

1968 : Installé au Casino Zögernitz de Vienne, nikolaus Harnoncourt révolutionne l’écoute de la Messe en si mineur par des principes interprétatifs tirés de la connaissance des usages anciens. La présence de garçons, en l’occurrence les Wiener Sängerknaben, pour les parties chorales les plus aiguës, n’a certes rien de nouveau mais elle est soutenue par le Concentus Musicus, ensemble d’instruments anciens fondé quinze ans plus tôt et utilisé en effectif restreint (vingt-six musiciens). Le chœur compte « trois à quatre chanteurs pour chaque voix », comme l’explique le chef. Harnoncourt renonce cependant aux garçons pour les interventions solistes car il estime cette messe « au-delà des frontières de la musique de circonstance destinée à l’usage courant » donc hors de leur portée. Il procédera différemment dans l’enregistrement des cantates qui commence trois ans plus tard.

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1971 : Début à Vienne d’une des entreprises les plus marquantes de l’histoire du disque : l’enregistrement des quelque deux cents cantates sacrées de Bach par Gustav Leonhardt et nikolaus Harnoncourt à la tête d’ensembles d’instruments anciens, de chœurs et de solistes masculins. Il faudra dix-neuf ans pour mener à bout cette folle entreprise qui bouscule les idées reçues et essuie des critiques féroces. Il n’empêche, la révolution baroque est en marche. Les Gardiner, Herreweghe, Brüggen, Jacobs, Koopman, Suzuki et autres Hengelbrock visitent Bach avec un équipage léger, instruments et style d’époque, ce qui n’empêche pas les Giulini, Karajan, Jochum, Solti, voire les Rilling, Marriner et Corboz (ce dernier avec une ferveur souvent communicative) de poursuivre leur chemin.

1981 : Joshua Rifkin, pianiste et musicologue, spécialiste de Scott Joplin et élève de Stockhausen, stupéfie le monde musical en affirmant que Bach n’a jamais écrit pour chœur mais pour un quatuor de solistes. Il étaie ses écrits d’un enregistrement de la Messe en si mineur avec un maximum de huit chanteurs (l’Osanna et le Dona nobis pacem nécessitent un double chœur). Si Ton Koopman, Gustav Leonhardt et John Eliot Gardiner crient au fou, Andrew Parrott se rallie aux thèses de Rifkin, suivi par Paul McCreesh, Konrad Junghänel, Marc Minkowski et même Sigiswald Kuijken, compagnon de route de Leonhardt de longue date. Ce dernier écrit que l’idée selon laquelle « Bach n’a pratiquement jamais disposé de plus de huit chanteurs (et ceci pour les pièces à double chœur) s’impose de plus en plus ». Le débat est-il terminé ? La cure d’amaigrissement est-elle arrivée à son terme ? Rien n’est moins sûr. Riccardo Chailly a récemment enregistré l’Oratorio de Noël et la Passion selon saint Matthieu avec l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, des chœurs d’enfants de Dresde et Leipzig. Le début d’une troisième voie ?

Philippe Venturini

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12

Hana Blažíková

Hana Blažíková est née à Prague.

Elle a obtenu un diplôme du

Conservatoire de Prague dans la classe

de Jiří Kotouč en 2002 avant de se

perfectionner auprès de Poppy Holden,

Peter Kooij, Monika Mauch et Howard

Crook. Aujourd’hui, elle s’est spécialisée

dans l’interprétation du répertoire

baroque, renaissance et médiéval, et

chante avec de nombreux ensembles et

orchestres à travers le monde – Collegium

Vocale Gent, Bach Collegium Japan,

Sette Voci, Gli Angeli Genève, La Fenice,

Tafelmusik, Collegium 1704, Collegium

Marianum, Musica Florea… Elle s’est

produite dans de nombreux festivals

internationaux, dont le Printemps de

Prague, le Festival de Musique Ancienne

d’utrecht, Resonanzen (Vienne), Tage

Alter Musik (Ratisbonne), le Festival

de Sablé-sur-Sarthe, le Festival de

La Chaise-Dieu, le Festival de Saintes

ou le Festival des Arts de Hong-Kong.

En 2010, elle a pris part à une tournée

très applaudie de la Passion selon saint

Matthieu de Bach sous la direction de

Philippe Herreweghe. Cette saison, elle

fait ses débuts à Carnegie Hall avec

Masaaki Suzuki et le Bach Collegium

Japan, et interprète la partie de soprano

dans la Passion selon saint Jean avec

le Boston Symphony Orchestra durant

la semaine de Pâques. Elle a participé à

plus de 20 enregistrements, notamment

l’intégrale des cantates de Bach avec le

Bach Collegium Japan. Hana Blažíková

joue de la harpe médiévale et donne des

concerts dans lesquels elle s’accompagne

elle-même avec cet instrument.

Elle est également membre de l’Ensemble

Tiburtina, spécialisé dans le chant

grégorien et la polyphonie du Moyen Âge.

Johannette Zomer

La soprano néerlandaise Johannette

Zomer a travaillé pendant plusieurs

années comme analyste en microbiologie

avant de se consacrer au chant.

Elle est entrée dans la classe de Charles

van Tassel au Conservatoire Sweelinck

d’Amsterdam en 1990 et a obtenu son

diplôme d’interprétation en juin 1997.

Son répertoire aborde la musique de

l’époque médiévale, la musique des

périodes baroque et classique, l’opéra,

le lied, le romantisme français et la

musique contemporaine. Les concerts de

Johannette Zomer sont aussi nombreux

que variés. Elle a travaillé avec des

spécialistes du répertoire baroque de

l’envergure de Philippe Herreweghe,

Ton Koopman, Frans Brüggen,

René Jacobs, Reinard Goebel ou

Paul McCreesh, mais aussi avec des

chefs comme Kent nagano, Iván Fischer,

Marcus Creed, Daniel Harding, Valery

Gergiev, Reinbert de Leeuw et Peter

Eötvös. Elle a en outre donné des

récitals avec le pianofortiste Arthur

Schoonderwoerd et le théorbiste Fred

Jacobs. En octobre 1996, Johannette

Zomer a fait ses débuts à l’opéra en

interprétant le rôle du page Tebaldo dans

Don Carlo de Verdi avec le nationale

Reisopera. Elle a par la suite incarné

Belinda, Pamina, La Musique, Eurydice,

Dalinda et Ilia, sans oublier Amanda

dans Le Grand Macabre de Ligeti et

Mélisande dans Pelléas et Mélisande de

Debussy. Johannette Zomer a participé

à de nombreux enregistrements.

Ses derniers disques ont tous reçu un

excellent accueil critique en presse et

en radio ; ils ont notamment permis

de la découvrir dans le Requiem de

Fauré avec Philippe Herreweghe, les

Leçons de Ténèbres de Couperin et des

cantates de Bach avec Ton Koopman.

Elle a également enregistré des récitals

avec Fred Jacobs, comme les Nuove

Musiche de Caccini, et des lieder de

Schubert avec Arthur Schoonderwoerd

(Kennst du das Land). En 2007 sont

parus la Messe en si de Bach (The

netherlands Bach Society) et un récital

de mélodies françaises avec Fred Jacobs

intitulé L’Esprit galant. Son disque

de cantates de Bach avec l’Ensemble

Florilegium a remporté un Prix Edison.

En 2011, Johannette Zomer a chanté

le Requiem de Mozart avec l’Orchestre

national de Lyon sous la direction de

Ton Koopman, la Messe en si de Bach

avec le new Japan Philharmonic à Tokyo

(Frans Brüggen) et le Stabat Mater de

Pergolèse avec le Concerto Köln.

Elle a également pris part à une nouvelle

production de Platée de Rameau au

nederlandse Opera sous la direction

de René Jacobs. En 2012, elle chante

Les Noces de Figaro de Mozart (rôle

de Susanna) au nationale Reisopera,

la Messe en si et l’Oratorio de Noël de

Bach avec le Bach Collegium Japan,

ainsi que L’Orfeo de Monteverdi sous

la direction de Thomas Hengelbrock.

Robin Blaze

Robin Blaze a étudié au Magdalen

College d’Oxford, puis au Royal College

of Music, où il enseigne désormais.

Reconnu pour ses interprétations de

Purcell, Bach et Haendel, il se produit

dans le monde entier, notamment sous

la direction de spécialistes de la musique

ancienne comme John Eliot Gardiner,

Philippe Herreweghe, René Jacobs,

Ton Koopman, Gustav Leonhardt, Paul

McCreesh ou Masaaki Suzuki, et aux

côtés d’ensembles sur instruments

d’époque comme l’Academy of Ancient

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13

LunDI 4 JuIn

Music, le Bach Collegium Japan, le

Collegium Vocale Gent, le Gabrieli

Consort, l’Orchestra of the Age of

Enlightenment ou le RIAS Kammerchor.

Parmi les rôles qu’il a interprétés à

l’opéra, mentionnons Athamas (Semele)

au Royal Opera House à Covent Garden,

Didymus (Theodora) au Festival de

Glyndebourne, Arsamenes (Xerxes),

Athamas, Hamor (Jephtha) et Oberon

(A Midsummer Night’s Dream) à l’English

national Opera, ainsi que Bertarido

(Rodelinda) avec Glyndebourne on Tour

et au Festival Haendel de Göttingen.

La musique de chambre représente une

part importante de ses activités et il

s’associe régulièrement aux ensembles

Concordia, Fretwork, Florilegium et

The Palladian. Il se produit également

fréquemment en récital et a réalisé de

nombreux enregistrements, notamment

de cantates de Bach dans le cadre de

l’intégrale du Bach Collegium Japan

sous la direction de Masaaki Suzuki.

Parmi ses engagements récents et à

venir, mentionnons Athalia de Haendel

avec le Philharmonia Baroque Orchestra

et nicholas McGegan, la Passion selon

saint Matthieu de Bach avec le Collegium

Vocale Gent et Philippe Herreweghe, un

enregistrement et des concerts dans

toute l’Europe consacrés à Pergolèse

avec l’ensemble Florilegium, des pièces

de Bach au Wigmore Hall avec le

Retrospect Ensemble, la Messe en si de

Bach avec le BBC national Orchestra

of Wales et Thierry Fischer, Jephtha de

Haendel avec The King’s Consort, Arcane

dans Teseo de Haendel au Festival de

Göttingen, des messes de Bach au

Wigmore Hall, Ottone de Haendel au

Theater an der Wien avec le King’s

Consort, Saul avec le BBC national

Orchestra of Wales, la Passion selon

saint Jean de Bach avec le northern

Sinfonia, l’Oratorio de Noël de Bach

avec le Retrospect Ensemble, Le Messie

de Haendel avec The Sixteen, le Stabat

Mater de Pergolèse avec le Münchener

Kammerorchester, la Passion selon saint

Matthieu avec l’Orchestra of the Age of

Enlightenment, ainsi que des concerts

avec le Bach Collegium Japan et Masaaki

Suzuki.

Gerd Türk

Gerd Türk débute sa formation musicale

au sein des Limburger Domsingknaben,

le chœur de garçons de la cathédrale

de Limburg, en Allemagne. Par la suite,

il poursuit ses études au Conservatoire

de Francfort, entre autres auprès de

Helmuth Rilling et Arleen Auger.

Après avoir enseigné durant deux ans

à l’Institut Épiscopal de Speyer, il décide

de se consacrer entièrement au chant,

se perfectionnant à la Schola Cantorum

Basiliensis avec René Jacobs et Richard

Levitt, et lors de master-classes de

Ernst Haefliger, Kurt Equiluz et norman

Shetler, entre autres. Il se lance

alors dans une carrière de soliste, se

produisant dans de nombreuses salles à

travers le monde, dont le Concertgebouw

d’Amsterdam, la Philharmonie de Berlin,

l’Opéra de Paris, le Teatro Colón de

Buenos Aires, le Musikverein de Vienne,

le Carnegie Hall et le Lincoln Center de

new York, sous la direction de chefs

comme Philippe Herreweghe, René

Jacobs, Ton Koopman, Jordi Savall,

Michel Corboz, Masaaki Suzuki ou Frans

Brüggen. Gerd Türk a chanté au sein de

différents ensembles, dont Cantus Cölln

et l’Ensemble Gilles Binchois. Également

très actif à l’opéra, il s’est produit à

Montpellier, Innsbruck, Barcelone,

Anvers et Madrid. Dernièrement, il a

chanté des madrigaux de Monteverdi à

l’Opéra des Pays-Bas et L’Orfeo au Liceu

de Barcelone. Gerd Türk a réalisé plus

de 100 enregistrements, notamment

des œuvres chorales sacrées de Bach,

des Vêpres de Monteverdi, du Requiem

de Mozart et de lieder de Carl Orff.

Il participe également à l’enregistrement

de l’intégrale de la musique vocale de

Bach avec le Bach Collegium Japan et

Masaaki Suzuki. Gerd Türk enseigne à

la Schola Cantorum Basiliensis et donne

des master-classes à l’université des

Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo.

Peter Kooij

Peter Kooij a débuté sa carrière musicale

à l’âge de 6 ans en tant que choriste

et a interprété de nombreuses parties

solistes de soprano lors de concerts

et d’enregistrements. Il a commencé

sa formation musicale par le violon,

avant de poursuivre en étudiant le

chant auprès de Max van Egmond au

Conservatoire Sweelinck d’Amsterdam,

où il a obtenu un diplôme de soliste.

Il s’est produit en tant que soliste dans

des salles comme le Concertgebouw

d’Amsterdam, le Musikverein de Vienne,

le Carnegie Hall de new York, le Royal

Albert Hall de Londres, le Teatro Colón

de Buenos Aires, les philharmonies

de Berlin et Cologne, l’Opéra de Paris,

les Suntory et Casals Halls de Tokyo,

sous la direction de chefs comme

Philippe Herreweghe, Ton Koopman,

Frans Brüggen, Gustav Leonhardt,

René Jacobs, Sigiswald Kuijken, Roger

norrington ou Iván Fisher. Son répertoire

s’étend de Schütz à Weill et il a participé

à plus de 100 enregistrements, dont

l’intégrale des œuvres chorales sacrées

de Bach avec Masaaki Suzuki et le

Bach Collegium Japan. Peter Kooij est

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14

directeur artistique de l’Ensemble Vocal

Européen. Il a enseigné au Conservatoire

Sweelinck d’Amsterdam de 1991 à 2000

et à la Musikhochschule de Hanovre

de 1995 à 1998. Depuis 2000, il est

professeur à l’université des Beaux-Arts

et de la Musique de Tokyo. Il a donné

des master-classes en Allemagne, en

France, au Portugal, en Espagne, en

Belgique, en Finlande et au Japon.

Masaaki Suzuki

Fondateur du Bach Collegium Japan

en 1990, Masaaki Suzuki s’est imposé

comme une autorité dans le domaine

de l’interprétation de la musique de

Bach. Le Bach Collegium Japan, dont

il est toujours directeur artistique

aujourd’hui, se produit régulièrement

dans de nombreux festivals et salles

d’Europe et des États-unis, applaudi

pour le raffinement expressif et la vérité

de ses interprétations. Masaaki Suzuki

travaille avec de nombreux ensembles

sur instruments d’époque renommés,

comme le Collegium Vocale Gent ou

le Philharmonia Baroque Orchestra,

mais également avec des orchestres

sur instruments modernes, dans un

répertoire allant de Haydn et Mozart

à Britten et Stravinski en passant par

Mendelssohn et Mahler. La saison

dernière, il a fait ses débuts à la tête

du Boston Symphony Orchestra et de

l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich.

Cette saison, il dirige entre autres

le Deutsche Symphonie-Orchester

Berlin et l’Orchestre Symphonique de

Melbourne dans la Messe en ut mineur

de Mozart, l’Orchestre Philharmonique

de Rotterdam, l’Orchestre de Chambre

de Saint Paul, ainsi que l’Orchestre

Philharmonique de Chambre et le

Chœur de la Radio des Pays-Bas.

Sa discographie conséquente, sur le label

BIS, comprend les œuvres complètes

pour clavecin ainsi que les principales

œuvres chorales et cantates sacrées

de Bach avec le Bach Collegium Japan

– ce projet, qui vise à graver l’intégrale

des cantates sacrées, compte déjà

près de cinquante volumes. En 2010,

son ensemble et lui ont reçu le Prix de

la Critique de Disque Allemande et un

Diapason d’or pour leur enregistrement

des motets de Bach, qui a également

obtenu un Prix du BBC Music Magazine

en 2011. La saison dernière, il a dirigé

le Bach Collegium Japan dans une

série de concerts à Tokyo à l’occasion

du 20e anniversaire de l’ensemble,

au Festival des Arts de Hong-Kong

et lors d’une tournée aux États-unis

comprenant un concert à Carnegie

Hall. En 2012, l’ensemble effectue

une grande tournée européenne et

se produit dans différents festivals.

Parallèlement à ses activités de chef

d’orchestre, Masaaki Suzuki mène une

carrière d’organiste et de claveciniste.

né à Kobé, il est diplômé de l’université

des Beaux-Arts et de la Musique de

Tokyo en composition et en orgue.

Il a poursuivi sa formation en étudiant

le clavecin et l’orgue au Conservatoire

Sweelinck d’Amsterdam auprès de Ton

Koopman et Piet Kee. Fondateur et

responsable du département de musique

ancienne de l’université des Arts de

Tokyo, il est actuellement professeur

invité de direction de chœur à l’École

de Musique et à l’Institut de Musique

Sacrée de Yale, ainsi que directeur

musical de la Schola Cantorum de Yale.

En avril 2011, il a été décoré de la Croix

de chevalier dans l’Ordre du Mérite de

la République fédérale d’Allemagne.

Bach Collegium Japan

Le Bach Collegium Japan a été fondé

par Masaaki Suzuki en 1990, dans le but

de faire connaître au public japonais

les interprétations sur instruments

d’époque des grandes œuvres baroques.

Composé d’un orchestre baroque et d’un

chœur, le Bach Collegium Japan donne

chaque année une série de concerts

consacrés aux cantates de Bach et de

nombreux programmes instrumentaux.

Depuis 1995, l’ensemble a acquis une

renommée internationale à travers son

enregistrement des grandes œuvres

chorales et des cantates sacrées de Bach

pour le label BIS. À ce jour, 49 CD de

cantates sont déjà parus, et leur récent

enregistrement de motets de Bach a

remporté de nombreuses distinctions –

Prix de la Critique de Disque Allemande,

Diapason d’or de l’Année 2010, Prix du

BBC Music Magazine. Le Bach Collegium

Japan et Masaaki Suzuki se sont produits

dans de nombreuses capitales musicales

– Berlin, Hong-Kong, Londres, Los

Angeles, Melbourne, new York, Séoul –

et festivals internationaux – Proms,

Festival de Brême, Festival d’Édimbourg.

La saison dernière, le Bach Collegium

Japan a donné une série de concerts

à Tokyo à l’occasion de son 20e

anniversaire. Il s’est également produit

au Festival des Arts de Hong-Kong,

en tournée aux États-unis dans la

Messe en si de Bach – cette tournée

comprenait un concert à Carnegie

Hall – et dans des festivals européens,

notamment au Festival de Brême où il

est régulièrement invité. Cette saison,

l’ensemble effectue une tournée

européenne qui le mène entre autres

à Amsterdam, Bruxelles, Madrid et

Paris, et culmine avec la Passion

selon saint Matthieu à Leipzig.

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LunDI 4 JuIn

Chœur

Sopranos I

Yoshie Hida

Kristen Witmer

Sopranos II

Minae Fujisaki

Eri Sawae

Altos

Hiroya Aoki

Daniel Elgersma

Barnabás Hegyi

Tamaki Suzuki

Ténors

Yusuke Fujii

Markus Schuck

Satoshi Mizukoshi

Yosuke Taniguchi

Basses

Daisuke Fujii

Chiyuki urano

Toru Kaku

Lionel Meunier

Orchestre

Trompette

Guy Ferber

Krisztian Kováts

Emmanuel Alemany

Timbales

Robert Howes

Cor

Teunis van der Zwart

Flûtes

Kiyomi Suga

Liliko Maeda

Hautbois/hautbois d’amour

Masamitsu San’nomiya

Thomas Meraner

Ayaka Mori

Bassons

Yukiko Murakami

Tomasz Wesolowski

Violons I

Ryo Terakado (premier violon)

Mika Akiha

Yuko Araki

Violons II

Yukie Yamaguchi

Rie Kimura

Ayaka Yamauchi

Altos

Hiroshi narita

Aira Maria Lehtipuu

Violoncelles *

Emmanuel Balssa

Toru Yamamoto

Violone *

Frank Coppieters

Orgue *

Masato Suzuki

* Continuo

La tournée européenne 2012 du Bach

Collegium Japan Europe reçoit le soutien

de :

The Agency for Cultural Affairs

Government of Japan in the fiscal 2012

The Kao Foundation for Arts and

Sciences

The Mitsubishi UFJ Trust Foundation for

the Arts

Rohm Music Foundation

audio-technica

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Les partenaires média de la Salle Pleyel

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rim

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La

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iote

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027

391,

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392

, 10

2739

3

LUNDI 8 OCTOBRE 2012 – 20H

Ludwig van Beethoven

Missa solemnis

Orchestre Révolutionnaire et Romantique

The Monteverdi Choir

Sir John Eliot Gardiner, direction

Lucy Crowe, soprano

Daniela Lehner, alto

James Gilchrist, ténor

Matthew Rose, basse

MARDI 16 OCTOBRE 2012 – 20H

Hommage au style français

Marin Marais

Alcione, Suite des airs à jouer

Johann Sebastian Bach

Ouverture n° 2 BWV 1067

Georg Philipp Telemann

Suite en ré

Georg Friedrich Haendel

Water Music

Le Concert des Nations

Jordi Savall, direction et viole de gambe

MARDI 18 DÉCEMBRE 2012 – 20H

Georg Friedrich Haendel

Belshazzar

Les Arts Florissants

William Christie, direction

Rosemary Joshua, nitocris

Sarah Connolly, Cyrus

Allan Clayton, Belshazzar

Iestyn Davies, Daniel

Christopher Purves, Gobrias

MARDI 12 FÉVRIER 2013 – 20H

Georg Friedrich Haendel

Le Triomphe du temps et de la vérité

(version italienne de 1707)

Freiburger Barockorchester

René Jacobs, direction

Sunhae Im, soprano

Julia Lezhneva, soprano

Christophe Dumaux, contre-ténor

Jeremy Ovenden, ténor

LUNDI 25 MARS 2013 – 20H

Johann Sebastian Bach

Passion selon saint Jean

Accentus

Concerto Köln

Laurence Equilbey, direction

Deborah York, soprano

Marijana Mijanovic, contralto

Markus Schäfer, ténor, l’Évangéliste

Emiliano Gonzalez Toro, ténor

Johannes Weisser, basse

Johannes Mannov, basse

DIMANCHE 7 AVRIL 2013 – 16H

Johann Sebastian Bach

Messe en si mineur

English Baroque Soloists

Monteverdi Choir

Sir John Eliot Gardiner, direction

Concert donné dans le cadre du Marathon Bach à la

Cité de la musique et à la Salle Pleyel (les 6 et 7 avril).

Salle Pleyel | et aussi…

Salle Pleyel

Président : Laurent Bayle

Notes de programme

Éditeur : Hugues de Saint Simon

Rédacteur en chef : Pascal Huynh

Rédactrice : Gaëlle Plasseraud

Graphiste : Elza Gibus

Stagiaires : Christophe Candoni, Coline Feler.

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