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4 La mission scientifique Jason 1, menée conjointement par le CNES et la NASA, assurera prochainement la continuité de Topex-Poséidon dédié à l’observation des océans par satellite. Actuellement en essais à Cannes (chez Alcatel Space Industries), le satellite Jason est programmé pour un lancement à partir du 28 février 2001. Il ne s’agit plus d’un système expérimental. Jason a été conçu avant tout pour répondre aux exigences des nouveaux utilisateurs de don- nées d’océanographie spatiale. Jason 1, pour une océanographie opérationnelle Océanographie Editorial C e dixième numéro de CNES Magazine paraît alors que la France assure pour six mois la présidence de l’Union Européenne, à un moment-clé de l’histoire de l’espace sur notre continent. C’est en effet pour la fin de cette année que les ministres européens ont demandé à l’ESA et à la commission d’élaborer conjointe- ment une stratégie spatiale pour l’Europe. Cette implication de l’Union dans la définition même de la politique spatiale euro- péenne est une évolution très significative.Elle met en avant de nouveaux facteurs par rapport à ceux qui ont prévalu lors de la mise en place de l’Agence Spatiale Euro- péenne.Elle traduit notamment l’importance accordée par les Etats aux applications de l’Espace pour satisfaire les besoins du service public. Au-delà des améliorations que cette évolution apportera aux conditions de vie des citoyens européens,il s’agit là d’une véritable orientation stratégique pour l’Europe, car le développement de programmes de service public – observation, environne- ment, navigation, sécurité au sens large – peut être un formidable tremplin pour la conquête du marché commercial des applications spatiales. A côté des domaines de base que représentent les lanceurs,la maîtrise des technolo- gies spatiales et les activités scientifiques,la stratégie en cours d’élaboration met tout particulièrement l’accent sur deux activités, pour lesquelles la commission euro- péenne a joué dès l’origine des réflexions un rôle essentiel, et qui, si elles sont conduites à leur terme,s’avéreront structurantes pour le pay- sage spatial européen de demain. Il s’agit de Galiléo,programme européen de positionnement, localisation et datation par satellite,qui doit franchir une étape très importante au conseil de l’Union Européenne en décembre de cette année,à la fin de sa phase de défi- nition, et de GMES, qui vise à mettre en place un sys- tème de surveillance de l’environnement et des risques naturels et industriels et pour lequel un programme d’actions précis est en cours d’élaboration.Un impor- tant colloque sera organisé sur GMES (Global Monito- ring for Environment and Security) le mois prochain (octobre 2000) à Lille et devrait donner une impulsion décisive à la mise en œuvre de cette initiative.A la veille de cet événement, nous avons choisi de vous faire partager, dans le dossier de ce numéro,l’état de la réflexion sur le sujet de la gestion des risques. Comme on le voit, l’année 2000, et particulièrement son second semestre, sont cru- ciaux pour l’avenir des activités spatiales européennes.A cet égard,la présidence fran- çaise de l’Union implique une responsabilité toute particulière.La France doit en effet animer les travaux de l’équipe européenne dans la phase finale de l’élaboration d’une stratégie spatiale qui soit acceptable par tous,et elle doit mettre sur les rails les grands programmes que sont Galiléo et GMES. Bien sûr,cela signifie pour le CNES une responsabilité particulière au sein de l’Agence Spatiale Européenne pour contribuer à la définition età la mise en œuvre de la stra- tégie de l’ESA,notamment en matière de lanceurs, telle qu’elle a été définie en juin 2000.Notre ministre de la Recherche a eu plusieurs fois l’occasion d’afficher sa déter- mination à voir notre pays intervenir résolumentdans tous ces domaines d’action. La période que nous vivons est une chance pour notre Etablissement, qui trouve là l’occasion de jouer pleinement son rôle de force de proposition et de mieux valoriser ses compétences dans le concert européen. Dans cette période décisive,comme dans l’avenir, tous nos partenaires institution- nels et industriels peuvent compter sur le CNES pour contribuer sans réserve à doter l’Europe spatiale des meilleurs atouts et lui faire connaître au vingt-et-unième siècle la même réussite que celle qu’elle connaît depuis bientôt trente ans. Je remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce numéro qui,je l’espère, répondra aux attentes des lecteurs exigeants de CNES Magazine. Alain Bensoussan Président du CNES ACTUALITES © CNES/E. Grimault, 2000 © ALCATEL

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La mission scientifique Jason 1, menée conjointement parle CNES et la NASA, assurera prochainement la continuitéde Topex-Poséidon dédié à l’observation des océans parsatellite. Actuellement en essais à Cannes (chez AlcatelSpace Industries), le satellite Jason est programmé pour unlancement à partir du 28 février 2001. Il ne s’agit plus d’unsystème expérimental. Jason a été conçu avant tout pourrépondre aux exigences des nouveaux utilisateurs de don-nées d’océanographie spatiale.

Jason 1, pour une océanographie

opérationnelle

O c é a n o g r a p h i e

EditorialC e dixième numéro de CNES Magazine paraît alors que la France assure pour

six mois la présidence de l’Union Européenne, à un moment-clé de l’histoire

de l’espace sur notre continent. C’est en effet pour la fin de cette année que les

ministres européens ont demandé à l’ESA et à la commission d’élaborer conjointe-

ment une stratégie spatiale pour l’Europe.

Cette implication de l’Union dans la définition même de la politique spatiale euro-

péenne est une évolution très significative. Elle met en avant de nouveaux facteurs

par rapport à ceux qui ont prévalu lors de la mise en place de l’Agence Spatiale Euro-

péenne.Elle traduit notamment l’importance accordée par les Etats aux applications

de l’Espace pour satisfaire les besoins du service public.

Au-delà des améliorations que cette évolution apportera aux conditions de vie des

citoyens européens, il s’agit là d’une véritable orientation stratégique pour l’Europe,

car le développement de programmes de service public – observation, environne-

ment, navigation, sécurité au sens large – peut être un formidable tremplin pour la

conquête du marché commercial des applications spatiales.

A côté des domaines de base que représentent les lanceurs, la maîtrise des technolo-

gies spatiales et les activités scientifiques,la stratégie en cours d’élaboration met tout

particulièrement l’accent sur deux activités, pour lesquelles la commission euro-

péenne a joué dès l’origine des réflexions un rôle essentiel, et qui, si elles

sont conduites à leur terme, s’avéreront structurantes pour le pay-

sage spatial européen de demain.

Il s’agit de Galiléo,programme européen de positionnement,

localisation et datation par satellite,qui doit franchir une

étape très importante au conseil de l’Union Européenne

en décembre de cette année,à la fin de sa phase de défi-

nition, et de GMES, qui vise à mettre en place un sys-

tème de surveillance de l’environnement et des risques

naturels et industriels et pour lequel un programme

d’actions précis est en cours d’élaboration. Un impor-

tant colloque sera organisé sur GMES (Global Monito-

ring for Environment and Security) le mois prochain (octobre

2000) à Lille et devrait donner une impulsion décisive à la

mise en œuvre de cette initiative.A la veille de cet événement,

nous avons choisi de vous faire partager, dans le dossier de ce

numéro, l’état de la réflexion sur le sujet de la gestion des risques.

Comme on le voit, l’année 2000, et particulièrement son second semestre, sont cru-

ciaux pour l’avenir des activités spatiales européennes.A cet égard,la présidence fran-

çaise de l’Union implique une responsabilité toute particulière.La France doit en effet

animer les travaux de l’équipe européenne dans la phase finale de l’élaboration d’une

stratégie spatiale qui soit acceptable par tous,et elle doit mettre sur les rails les grands

programmes que sont Galiléo et GMES.

Bien sûr, cela signifie pour le CNES une responsabilité particulière au sein de l’Agence

Spatiale Européenne pour contribuer à la définition et à la mise en œuvre de la stra-

tégie de l’ESA, notamment en matière de lanceurs, telle qu’elle a été définie en juin

2000. Notre ministre de la Recherche a eu plusieurs fois l’occasion d’afficher sa déter-

mination à voir notre pays intervenir résolument dans tous ces domaines d’action.

La période que nous vivons est une chance pour notre Etablissement, qui trouve là

l’occasion de jouer pleinement son rôle de force de proposition et de mieux valoriser

ses compétences dans le concert européen.

Dans cette période décisive, comme dans l’avenir, tous nos partenaires institution-

nels et industriels peuvent compter sur le CNES pour contribuer sans réserve à doter

l’Europe spatiale des meilleurs atouts et lui faire connaître au vingt-et-unième siècle

la même réussite que celle qu’elle connaît depuis bientôt trente ans.

Je remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce numéro qui, je l’espère,

répondra aux attentes des lecteurs exigeants de CNES Magazine.

Alain BensoussanPrésident du CNES

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E n 1992,lorsque Topex-

Poséidon est lancé,

l’océanographie spatiale

concerne avant tout les

scientifiques.Les chercheurs

commencent à s’intéresser

de près à l’étude du milieu

océanographique et à ses

interactions avec notre atmo-

sphère déterminantes pour

l’évolution des climats.L’arrivée

de nouveaux outils d’observation

comme les satellites altimétriques

tels que Topex-Poséidon bouleverse

leurs connaissances. Désormais, les

scientifiques disposent d’une vision

globale et homogène des océans qui

vient avantageusement compléter

les mesures in situ sur l’étude de l’at-

mosphère et la biosphère ainsi que

sur la représentation numérique

indispensable aux modélisations.

Des données livrables en trois heures !Si la mission Jason 1 reste de nature

scientifique, la miniaturisation a

permis de minimiser les coûts pour

favoriser une filière opérationnelle.

Le CNES et la NASA ont porté leurs

efforts sur la rapidité de l’informa-

tion fournie.Ses données pourront

être livrées en moins de 3 heures

aux centres météorologiques.Face

à ce délai, des utilisateurs directs

apparaissent tels que la Marine

Nationale, les pêcheurs, les sociétés

de forages pétroliers, de transport

maritime, etc.

De grands centres deprévision opérationnelsMais les plus gros utilisateurs poten-

tiels seront de grands centres de pré-

vision, comme l’explique Philippe

Escudier, chef de projet Jason 1 au

CNES : “ Dans quelques années, le

CNES fournira des mesures satelli-

taires à de grands centres d’assimi-

lation qui élaboreront des modèles

basés sur une vision complète des

océans et seront capables de faire de

la prévision. ”Le client final s’adres-

sera directementà ces centres comme

c’est le cas aujourd’hui avec Météo-

France pour la météorologie.Le CNES

participe déjà activement à la mise

en place d’une océanographie opé-

rationnelle mondiale. La réponse

française s’appelle Mercator.Ce pro-

jet de grand centre de modélisation

et d’assimilation de l’océan,actuel-

lement en phase de définition, lie

de grands organismes tels que le

CNRS/Institut National des Sciences

de l’Univers,l’Ifremer (Institut Fran-

çais de Recherche pour l’Exploita-

tion de la Mer), Météo-France, l’IRD

(Institut de Recherche pour le déve-

loppement,anciennement ORSTOM),

le Shom (Service Hydrographique et

Océanographique de la Marine).

Mercator vise le développement d’un

système de prévision climatique

opérationnel utilisant un modèle

couplé océan-atmosphère.

Les applications sont insoupçonnablesaujourd’huiLes Américains et les Japonais créent

parallèlement des centres analogues.

Tous participeront au grand pro-

gramme international Godae (Glo-

bal Ocean Data Assimilation Expe-

riment). Même si l’océanographie

spatiale est à ses balbutiements,

“ son principal moteur est le climat

car c’est un enjeu socio-économique

important. D’autres applications

inconnues à ce jour vont certaine-

ment germer dans le domaine de

l’agriculture, des risques naturels,

de la santé ”.

Jason 1, premier maillon d’un sys-

tème pérenne, est l’objet de nom-

breux enjeux. Très attendu par la

communauté scientifique,il ouvrira,

de façon déterminante, la voie à

cette océanographie opération-

nelle. ■

Comme Topex-Poséidon, Jason 1 scrutera en détail la surface des océans et repassera sur le même point tous les dix jours

pour fournir des données sur le niveau de la mer tous les 6 km depuis une altitude de 1336 km.

www.jason.oceanobs.com

Pour Jason, Américains et

Français permutent leurs rôles

Terminées les suspicions initiales, finies les réti-cences et les divergences d’ordre culturel. Les équipesfrançaises et américaines ont appris à se connaître et à se

respecter après ces 18 années de travail commun au service d’une

réussite exemplaire. Pour beaucoup d’entre eux, une amitié s’est créée.

Signe de cette confiance réciproque : pour Jason, les rôles de la NASA et

du CNES ont été totalement inversés.

Pour la mission Topex-Poséidon, la France fournissait le lanceur

(Ariane), un altimètre expérimental (Poséidon) et un système de posi-

tionnement précis (Doris) alors que les Etats-Unis avaient la responsa-

bilité du satellite, de l’altimètre principal (Topex), du radiomètre, des

systèmes de localisation ainsi que des opérations de mission.

Dans le cadre de la mission Jason, le CNES fournit le satellite (avec la

plateforme Protéus), l’altimètre Poséidon, le système d’orbitographie

Doris et une partie de la composante sol, alors que la NASA prend en

charge cette fois-ci le lancement (lanceur Delta 2), le radiomètre tri-fré-

quence, le récepteur GPS et une partie de la composante sol.

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A C T U A L I T E S

A près le succès du Vol 130 (lan-

ceur 506 emportant les satel-

lites Astra 2B et GE7) le 14 septembre

2000, l’exploitation d’Ariane 5 par

Arianespace est sur une bonne dyna-

mique. Le calendrier d’Ariane 5 est

d’ores et déjà chargé (prochain lan-

cement prévu d’ici la fin 2000), ce

qui n’empêche pas les ingénieurs

d’Arianespace de préparer l’avenir.

La priorité est donnée au dévelop-

pement de la configuration d’Ariane5

ESC-A (Etage Supérieur Cryotech-

nique A) pour disposer, à la fin de

l’année 2001, d’une capacité d’em-

port de 10 tonnes sur l’orbite géo-

stationnaire. L’arrivée sur le mar-

ché de gros satellites de télécom-

munications de plus de 5 tonnes

nécessite de plus grandes perfor-

mances pour le lanceur européen.

Les activités de développement pré-

parant cette évolution se poursui-

vent à un rythme intensif. A la fin

du mois de juillet 2000,le nouveau

moteur cryotechnique Vulcain 2 a

déjà été testé 45 fois, ce qui repré-

sente près de 13 184 secondes en

durée cumulée de fonctionnement.

Après les premiers essais, les exper-

tises ayant montré des fissures sur

le premier disque turbine de la tur-

bopompe oxygène, un renforce-

ment du disque s’est avéré néces-

saire. Il a été testé avec succès. Les

bons résultats de ce développement

permettent de confirmer l’avance

du planning de plus d’un an.Paral-

lèlement, la définition détaillée de

l’ESC-A et de ses constituants s’achève.

Le réservoir complet et les princi-

paux sous-systèmes du premier

exemplaire sont en cours de fabri-

cation. Ce premier étage est des-

tiné à la maquette dynamique qui

sera testée au début de l’année 2001.

Le premier vol de la configuration

Ariane 5 utilisant le moteur Vulcain

2 et l’étage ESC-A est programmé

pour le mois de février 2002. Les

évolutions successives du programme

Ariane participent activement à son

succès commercial.Une fois de plus,

l’anticipation des besoins du mar-

ché jouera en faveur de la compé-

titivité d’Ariane. ■

Il s’agissait de tester le dernier-né

des ballons du CNES : l’Aéroclipper,

un véhicule unique au concept ori-

ginal.Très étanche,l’Aéroclipper est

équipé d’une nacelle Argos/GPS et

doté de huit voies de mesures. Le

tout est prolongé par un filin flot-

tant (guiderope) en contact per-

manent avec l’Océan,ce qui permet

de réguler très finement l’altitude

du ballon.

La grande nouveauté est que l’Aé-

roclipper est capable d’effectuer

simultanément des mesures marines

de surface (températures, salinité)

et des mesures atmosphériques.

Une première,comme l’affirme fiè-

rement son concepteur, Christian

Tockert, ingénieur à la division Bal-

lons du CNES : “ Il n’y a jamais eu

auparavant d’applications marines

de ce type alors que les besoins sont

immenses. ” En effet, l’Aéroclipper

est un moyen de mesures in situ

indispensable pour compléter les

données spatiales des satellites

Topex-Poséidon,puis bientôt Jason

et Smos (qui mesure l’humidité des

sols et la salinité de l’Océan, Soil

Moisture and Ocean Salinity).L’aide

à l’étalonnage des satellites d’océa-

nographie sera l’une des applica-

tions majeures d’Aéroclipper mais

ce sera aussi un formidable petit

laboratoire d’étude pour la mesure

des échanges océan-atmosphère.

“ C’est idéal pour l’étude des varia-

tions climatiques ”,ajoute Christian

Tockert.

Un engin polymorpheAéroclipper, en suivant les masses

d’air, est un remarquable traceur

de vent qui permet d’étudier les

vents de surface.En plus de toutes

ses qualités,cet engin est aussi poly-

morphe. Equipé d’une program-

mation permettant d’arrêter le vol

lorsque le ballon franchit telle lati-

tude ou longitude, la nacelle d’Aé-

roclipper tombe à l’eau et se trans-

forme en bouée dérivante.Elle peut

alors continuer à effectuer des

mesures marines de surface, très

intéressantes pour la climatologie.

Durant cette campagne de démons-

tration, trois Aéroclippers ont été

lancés depuis la station de biologie

marine de Funchal (Madère, Por-

tugal) pour accomplir des distances

respectives de 660 km,5 800 km et

4 540 km,une performance que l’on

ne soupçonnait pas pouvoir obte-

nir.

C’est un nouveau concept qui vient

enrichir la gamme des ballons exis-

tant au CNES. Les idées d’applica-

tions sont très nombreuses d’au-

tant que ce véhicule est très écono-

mique.D’ores et déjà,20 Aéroclippers

sont pressentis pour une prochaine

étude océan-atmosphère qui se

déroulera dans l’Océan indien.

Aéroclipper,c’est aussi une longueur

d’avance pour la France qui peut se

vanter de mener le programme Bal-

lons le plus important du monde

après celui des Etats-Unis ! ■

L a n c e u r s

B a l l o n s

Ariane 5, priorité aux évolutions

Grand succès pour

un nouveau véhicule spatial :

l’Aéroclipper

L es pêcheurs et plaisanciers de Madère ont pu croiser un véhicule peu

banal dans les eaux portugaises à la fin du mois de juin 2000… Un

ballon tétraédrique a survolé leurs eaux à une altitude de 50 m au-dessus

du niveau de la mer et parcouru des milliers de kilomètres.

Aéroclipper est un formidable traceur de vert. On constate clairement le sillage

de l’île de Madère dans le flux des alizés.

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L a nacelle Claire est arrivée à

Gap (Hautes-Alpes,France) le

17 mai 2000, suivie de près par la

lentille gamma proprement dite,

pour y subir les dernières étapes

d’intégration et d’essai.Se sont suc-

cédées alors différentes opérations

telles que l’intégration de la nacelle

puis de l’instrument, les essais de

pointage solaire en configuration

intégrée, les vérifications d’aligne-

ment du système de pointage et de

la lentille, l’intégration et la vérifi-

cation des moyens de télécommande

et de télémesure.

L’ensemble de ces activités a été

mené avec l’objectif d’être prêt pour

un vol prévu dans un créneau astro-

nomique étroit : la conjonction de

la Nébuleuse du Crabe avec le Soleil,

du 14 au 16 juin 2000.

Premier vol réussi !Après quelques jours d’inquiétude

due à une météo perturbée, le vol

inaugural de Claire a eu lieu le 15

juin. La chronologie a débuté à 2h

(heure locale) par le point météo qui

a donné le feu vert pour le lance-

ment. Dès lors, l’équipe Claire s’est

scindée en deux :une partie est res-

tée à la base de Tallard pour effec-

tuer les dernières vérifications et la

mise en condition de vol de la nacelle,

l’autre partie est allée s’installer à la

station de télémesure de la Céüzette

pour effectuer le suivi du vol. C’est

de cette position,à 1600m d’altitude,

que quelques privilégiés ont pu

contempler le magnifique spectacle

du décollage de la “ dame blanche ”.

Durant tout le vol, les équipements

de la nacelle ont parfaitement fonc-

tionné.Le système de pointage pri-

maire a assuré sa fonction avec la

précision habituelle de quelques

minutes d’arc (hors perturbations)

et le pointage fin de la lentille a

donné une précision de l’ordre de

la seconde d’arc. Les analyses en

cours doivent confirmer et

affiner ce bilan prélimi-

naire.

Les scientifiques sont satis-

faits :tous les systèmes ont

fonctionné etde nombreuses

données instrumentales

ont été enregistrées.L’ana-

lyse “quicklook”des spectres

d’énergie a montré que les

neufs détecteurs en Ger-

manium de la matrice située

au point focal du téléscope

ont fonctionné nominale-

ment.Le niveau de bruit de

fond a été compatible avec

les simulations faites préa-

lablement.

Comme c’était à prévoir

pour un système d’une telle

complexité,l’étalonnage en

vol et l’optimisation du poin-

tage absolu ont pris un cer-

tain temps et il ne pourra

être déterminé qu’après

une analyse approfondie,

combien de photons de la

nébuleuse du Crabe ont été

collectés.

Néanmoins, étant donné

la stabilité démontrée de

la lentille (elle a survécu au

transport entre Toulouse et Gap

sans perdre en efficacité) et la sta-

bilité de sa température pendant

le vol,on peut s’attendre à ce qu’elle

ait fonctionné correctement.

Bientôt d’autresobservations Dans un avenir proche les données

scientifiques et technologiques

seront analysées de façon appro-

fondie afin de vérifier la perfor-

mance de l’instrument scientifique

et du système de pointage.A moyen

terme,il sera possible d’inverser les

rôles : non plus utiliser des astres

connus pour caractériser l’instru-

ment, mais utiliser l’instrument

pour observer de façon originale

des régions énigmatiques de l’uni-

vers,comme par exemple le Grand

Annihilateur situé au centre de notre

Galaxie.

Bien des organismes issus de dif-

férents pays collaborent à ce projet

(France, Italie, Grande-Bretagne,

Etats-Unis,Suisse) dont le CNES est

le maître d’œuvre de la nacelle et

conduit les opérations de lance-

ment. ■

Claire 001 : réussite du premier vol

d’une lentille Gamma

Le 15 juin 2000, la nacelle Claire a permis d’effectuer le

vol de démonstration, sous ballon stratosphérique depuis

le Centre de lancement de ballons de Gap-Tallard, d’un

instrument inédit : la lentille gamma qui promet de révo-

lutionner les expériences d’astrophysique spatiale en

imagerie gamma.

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Claire 001 : réussite du premier vol

d’une lentille Gamma

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R a d i o co m m u n i c a t i o n s

A C T U A L I T E S

L e programme Stentor (Satel-

lite de Télécommunications

pour Expérimenter des Nouvelles

Technologies en ORbite) vise à pré-

parer la nouvelle génération des

satellites de télécommunications,

premier domaine d’application de

l’espace. De lui dépendent les poli-

tiques mondiales en matière de lan-

ceurs.On comprend alors toute l’im-

portance d’effectuer les bons choix

technologiques au bon moment et

d’anticiper les besoins.

Pour Stentor, la mobilisation fran-

çaise est importante. L’équipe éta-

tique comprend des membres du

CNES,mais aussi de France Télécom

et de la DGA (Délégation Générale

pour l’Armement) qui doivent

conduire le programme et prononcer

les qualifications. Les groupes

industriels Astrium et ASPI (Alca-

tel Space Industries) dévelop-

pent et construisent, en co-

maîtrise d’œuvre,le satellite

Stentor.

Stimuler notreindustrie spatiale

Pour les industriels, c’est un

coup de pouce important.Afin

de rivaliser avec les grands groupes

américains qui bénéficient de nom-

breux contrats de R&D et de com-

mandes pour la Défense, il fallait

mettre des moyens conséquents

dans la recherche et la technologie,

des investissements qu’ils n’auraient

pu entreprendre sans cette fédéra-

tion d’efforts. Les programmes de

télécommunications représentent

de gros enjeux économiques pour

les opérateurs qui hésitent donc à

prendre des risques avec l’emploi de

nouvelles technologies.

Alors que le satellite n’est pas encore

lancé,le programme de R&T de Sten-

tor leur a déjà permis de développer

des technologies innovantes comme

les tubes à ondes progressives ou les

modules de propulsion plasmique

qui,d’ores et déjà,vont pouvoir être

produites à grande échelle et com-

mercialisées. Astrium et ASPI ont

gagné chacun d’importants contrats

à l’export de réalisation de satellites:

Astra 1K, Ni-Alpha, Inmarsat 4, GE

Americom. Des sous-ensembles de

propulsion plasmique, similaires à

ceux de Stentor,seront installés sur

les satellites Astra 1K (Aspi) et Ni-

Alpha (Astrium).L’avionique embar-

quée de Stentor sera également uti-

lisée sur les satellites Eurostar 3000

d’Astrium. La technologie des accu-

mulateurs la plus récente sera ins-

tallée à bord du satellite Stentor afin

de démontrer sa fiabilité à de futurs

clients.

Etre les premiers dans lacourse à la compétitivité“ Le programme Stentor a permis de

développer des produits très inno-

vants et d’en disposer au plus tôt en

version embarquée. Ces produits

nouveaux sur étagère doivent être

testés en vol afin de connaître leurs

performances et de maîtriser leur

utilisation opérationnelle ”,explique

Bernard Ehster,chef du projet Sten-

tor au CNES.

La course à la performance a payé.

Stentor embarquera les amplifica-

teurs à ondes progressives ayant le

meilleur rendement mondial. Les

trois répéteurs construits dans le

cadre du programme sont égale-

Un laboratoire

de démonstrations en vol

Au-delà des expérimentations technologiquesprévues en orbite sur la plateforme et la charge utile,le satellite Stentor permettra la réalisation de nombreuses

démonstrations en télécommunications spatiales, destinées à

valider de nouveaux équipements sol, de nouveaux protocoles de

transmissions ou de nouveaux services et applications auprès des uti-

lisateurs. Cet ensemble d’activités, dénommé “démonstrations de ser-

vices”, se déroulera pendant les 9 ans de durée de vie du satellite et

sera conduit par une équipe de projet “Nouveaux Services Stentor”

créée au CNES avec la participation de la DGA pour les transmissions

dans la bande EHF.

De multiples expérimentateurs pourront accéder au satellite dans ce

cadre : des universitaires et laboratoires de recherche, des industriels,

des opérateurs de télécommunications, des organismes publics, des

fournisseurs de services. Une ouverture internationale sera même

possible.

Le CNES assurera la coordination de ces activités, analysant les diffé-

rentes demandes de démonstration d’un point de vue technique et

assurant leur planification dans le temps. Il fera alors des choix de

configuration de la charge utile satellite pouvant répondre aux

besoins de la démonstration prévue.

Il mettra également à disposition des différents partenaires des sta-

tions sol de télécommunications permettant d’accéder au satellite à

partir d’interfaces standard (réseau informatique, vidéo…). Ces sta-

tions seront implantées temporairement sur les sites participant

aux diverses démonstrations. Actuellement, le CNES approvisionne

un ensemble de stations sol transportables auprès de la société

Dateno, basée à Dinard (France). Enfin, il assurera un support aux

activités ainsi qu’une surveillance des signaux de télécommunica-

tions transmis lors des démonstrations.

Avec Stentor,

la France fédère les talents

pour être plus compétitive

En engageant le programme Stentor en 1995, le gouverne-ment français a un objectif majeur : améliorer la compétitivitéfrançaise dans le domaine très concurrentiel des télécom-munications spatiales. Le satellite Stentor sera lancé au coursdu premier semestre 2001. Il va permettre de tester, dans l’es-pace, les technologies de demain.

© A

LCAT

EL

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59

L o c a l i s a t i o n

La vie sauve grâce aux satellites

C e 15 octobre 1997, la NASA a eu

chaud.Non pas à cause des éco-

logistes qui,voulant perturber le lan-

cement, avaient réservé toutes les

chambres d’hôtel de Cap Canaveral,

mais parce qu’un juge américain

s’était déclaré compétent pour auto-

riser ou non le lancement du vais-

seau européen Cassini-Huygens. La

présence à bord de RTG, une source

électrique à base de plutonium,a été

la cause de ces remous. Finalement,

au soulagement des scientifiques

travaillant sur le projet,le juge amé-

ricain donna son autorisation et le

lancement eut lieu avec succès.

Le long voyage de 7 ans à destination

de Saturne et de ses satellites natu-

rels pouvait commencer loin des tur-

bulences terrestres.Enfin,pas tout à

fait car après deux survols successifs

de Vénus au mois d’avril 1998 et en

juin 1999,la sonde devait revenir très

près au-dessus de notre planète bleue.

Encore une fois, il fallut rassurer les

écologistes en colère et leur assurer

que cela se passerait sans risque.

Peine perdue! La NASA a pris la déci-

sion de passer plus au large. Le sur-

vol de notre planète a eu lieu le 18

août 1999 à 1171 km d’altitude pour

une prévision de 1166 km.Une belle

performance technique pour la NASA

qui a démontré ainsi son savoir-faire.

Quelques astronomes amateurs

eurent même la chance d’apercevoir

le satellite lors du survol.

Depuis, la sérénité est revenue à

bord ou presque.En effet, l’épreuve

de la ceinture des astéroïdes atten-

dait les opérateurs au sol.Le 23 jan-

vier 2000, Cassini a pris quelques

images de l’astéroïde 2685 Masursky,

malheureusement pas très spec-

taculaires car la distance était de

1,6 million de km. Juste suffisantes

néanmoins pour déterminer ses

dimensions et pour affirmer que

Masursky n’a pas la composition

attendue.Au mois d’avril 2000,Cas-

sini est enfin sorti de la ceinture

principale sans dommage. ■

S c i e n c e s

Cassini-Huygens survolera bientôt Jupiter

Déjà des propositions

de démonstrations

Plusieurs propositions ont déjà été faites au CNES,de la part de partenaires très divers : le ministère del’Intérieur souhaite réaliser des démonstrations relatives à

l’apport opérationnel des liaisons satellite pour la gestion des

risques et catastrophes naturelles ; ASPI propose de démontrer l’ap-

port du répéteur régénératif DVBPROC de Stentor pour l’intercon-

nexion de réseaux locaux d’universités ou d’entreprises ; Astrium

propose de valider des prototypes de modulateurs/codeurs dévelop-

pés pour le projet West et faisant appel à des canaux de transmission

très large bande.

D’autres démonstrations dans les domaines de la télémédecine, du

travail coopératif, etc. sont également envisagées par diverses entités

et sont en cours d’analyse.

O n connaît mal, dans le grand

public,le système Cospas-Sar-

sat, cousin du système Argos. Pour-

tant, certains peuvent bénir ce ser-

vice international de sauvetage puis-

qu’il a déjà secouru,depuis sa création

en 1982,plus de 11 200 personnes.

Le 5 juin 2000, le voilier Wind and

Love croisait au large des côtes maro-

caines (à 280 km) avec quatre per-

sonnes à bord.Soudain,c’est la catas-

trophe:le voilier au pavillon maltais

fait naufrage. Equipé d’une balise

Cospas-Sarsat 406 MHz à bord, sa

position est alors donnée :30° 27 N /

12° 40 W. L’information est reçue via

le satellite (détection par satellite géo-

stationnaire GOES-8 le 5 juin à 19h51-

localisation par Cospas 6 puis Sarsat

7 quelques minutes plus tard) ettrans-

mise, comme il se doit, immédiate-

mentà Malte ainsi qu’au Rescue Coor-

dination Centre (RCC) d’Agadir au

Maroc,pour sa localisation etau MRCC

Madrid (Maritime RCC) car le voilier

est proche de la zone espagnole.

Très rapidement,l’alerte est donnée

et les secours peuvent se mettre en

place.Le sauvetage des quatre nau-

fragés s’effectue par un hélicoptère

espagnol, l’Helimer Canarias et les

quatre personnes sont saines et

sauves.

Ce scénario se répète plusieurs fois

par an.Durant l’année 1999,ce sont

ainsi 1218 personnes qui ont été sau-

vées au cours de 330 détresses.

Cospas-Sarsat est un programme

international humanitaire dont la

mission est d’aider à la recherche et

au sauvetage. Quatre pays fonda-

teurs (Etats-Unis, Canada,Russie et

France) fournissent les équipements

spatiaux et depuis 1999, 27 autres

pays sont impliqués pour la fourni-

ture des stations terriennes et des

centres de traitement associés.

L’exploitation du système est assu-

rée,en France,par le CNES depuis le

Centre Spatial de Toulouse etles admi-

nistrations utilisatrices : la DGAC

(Direction Générale de l’Aviation Civile)

et le DAMGM (Direction des Affaires

Maritimes et des Gens de Mer). ■

ment particulièrement innovants.

Le satellite Stentor est actuellement

en phase d’essais de qualification à

Cannes (France),chez Aspi.Son lan-

cement pour l’orbite géostation-

naire est prévu depuis Kourou au

premier semestre 2001 par une

Ariane 5.La mise à poste et le main-

tien à poste jusqu’en 2009 seront

réalisés par le CNES.

Les deux premières années seront

consacrées essentiellement aux

expérimentations technologiques

du système et à la mise en œuvre

de divers scénarii de fonctionne-

ment de la charge utile.Des démons-

trations de nouveaux services de

télécommunications seront pro-

grammées (encadré ci-dessus). Les

sept années suivantes seront éga-

lement mises à profit pour relever

la stabilité des performances. ■

Jupiter

l’ultime répétitionPendant ce temps les scientifiques préparent activement le survol

de Jupiter. Après les Pioneer,Voyager et autres Ulysses, ce

survol pourrait paraître sans enjeu. Pour les équipes scien-

tifiques responsables des instruments, ce survol présente deux

intérêts majeurs. D’une part, ce sera la dernière répétition avant l’arrivée sur

Saturne et la plupart des logiciels d’opérations et de traitements seront mis à

l’épreuve en vraie grandeur. D’autre part, ce sera la première fois que deux

engins observeront simultanément Jupiter. En effet, la sonde Galiléo, en orbite

autour de la planète géante depuis décembre 1995, est encore en service même

si elle est un peu usée par les fortes doses de radiations déjà reçues. Jupiter sera

ainsi observée ce qui est particulièrement intéressant pour l’étude de la magné-

tosphère. Rendez-vous donc le 30 décembre 2000 pour le dernier événement

planétaire du millénaire.

© N

ASA

© C

NES

/ E. G

rim

ault

Page 7: © ALCATEL Editorial...5 E n 1992,lorsque Topex-Poséidon estlancé, l’océanographie spatiale concerne avanttoutles scientifiques.Les chercheurs commencentà s’intéresser de

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R éalisé par la Suède dans le

cadre d’une collaboration

internationale avec la France, le

Canada et la Finlande,le projet Odin

a été conçu pour combiner deux

thèmes de recherche. En astrono-

mie, Odin permettra l’étude de la

formation d’étoiles et du système

solaire primitif, et dans le domaine

de l’aéronomie, il contribuera à la

connaissance de la chimie de l’ozone

dans la stratosphère et la méso-

sphère.

Après des essais à Intespace à Tou-

louse, sous la responsabilité des

équipes suédoises, le satellite Odin

est actuellement en salle blanche,

au Centre d’Etudes Spatiales des

Rayonnements (CESR,Toulouse) où

l’on procède à des essais d’aligne-

ment de son télescope.Il retournera

ensuite en Suède pour la prépara-

tion de son lancement, prévu fin

d’année 2000.

Odin dispose d’instruments inno-

vants permettant l’observation du

rayonnement émis par les molécules

submillimétriques. L’utilisation de

technologies nouvelles a permis l’in-

tégration de la charge utile sur un

mini-satellite d’environ 250 Kg.

Le télescope grégorien a un diamètre

de 1,1 m.Sa structure,en fibre de car-

bone, permet d’obtenir à la fois un

gain de masse et une haute stabi-

lité contre les déformations thermo-

élastiques. L’ensemble a été carac-

térisé au CESR. Le principal instru-

ment focal est un radiomètre équipé

d’un spectromètre acousto-optique.

Cet instrument français,développé

par le Laboratoire d’Astronomie Spa-

tiale (LAS) est une véritable inno-

vation (faible poids, petit

volume et consomma-

tion réduite).La contri-

bution technique fran-

çaise a impliqué trois

laboratoires du CNRS

soutenus par le CNES :CESR,

Arpège (Observatoire de Meu-

don) et le LAS (Marseille).Le deuxième

instrument est le spectromètre Osi-

ris utilisé en aéronomie et développé

par le Canada.

La participation du CNES à ce pro-

jet international comprend aussi :

l’approvisionnement chez les indus-

triels français des senseurs solaires

et stellaires et des gyroscopes ; le

contrôle et la détermination de l’alt-

titude du satellite, avec en particu-

lier la fourniture d’un catalogue

d’étoiles pour le senseur stellaire et

le détachement d’un ingénieur CNES

au sein du groupe projet suédois ;

les essais d’environnement satellite

à Intespace, sous la responsabilité

suédoise ; une participation finan-

cière au service de lancement (lan-

ceur russe Start 1) ; la mise

en place, avec les labo-

ratoires impliqués,d’une

composante sol per-

mettant d’assurer la

validation scientifique

des données.Elle est prin-

cipalement constituée d’une

chaîne de traitement scientifique

pour l’aéronomie,développée avec

l’Observatoire de Bordeaux,afin de

restituer les profils des molécules

de l’atmosphère (produits de niveau

2) et d’un système de gestion et de

traitement des données pour l’as-

tronomie, qui sera installé sur les

moyens informatiques du Centre

Spatial de Toulouse. ■

Odin,

lancement

prochain

du minisatellite

scientifique suédois

L ’astrophysique a pour objectif

de mieux connaître les objets

composant notre univers par l’étude

des rayonnements qu’ils émettent.

Les rayonnements gamma sont la

signature de phénomènes physiques

extrêmement violents qui caracté-

risent les trous noirs, le cœur des

supernovae ou les étoiles à neutrons.

Ils permettent d’identifier les élé-

ments lourds jusque dans les régions

les plus éloignées de l’Univers.

Durantces dernières années,quelques

missions spatiales ont commencé

à déchiffrer ce domaine (CGRO,

Sigma) mais le projet Integral (INTEr-

national Gamma-Ray Laboratory),

une importante mission scienti-

fique décidée par l’ESA en 1993 dans

le cadre de son plan Horizon 2000,

sera, de loin, le plus puissant.

Integral sera équipé de quatre ins-

truments dont deux de surveillance

en optique et en rayons X et deux

instruments principaux d’observa-

tion gamma : un imageur (Ibis) et

un spectromètre de haute résolu-

tion (SPI),réalisé en maîtrise d’œuvre

interne par le CNES à Toulouse. Le

modèle de vol du spectromètre fran-

çais est en cours d’intégration depuis

la fin du printemps. Il subira avant

la fin de l’année l’ensemble des

essais fonctionnels et de perfor-

mances puis,en début d’année

prochaine, des essais d’envi-

ronnement au sein d’Intespace

à Toulouse.

Une campagne originale d’éta-

lonnage clôturera sa validation

puisque cet instrument sera

transporté dans un des accéléra-

teurs de particules du CEA (Com-

missariat à l’Energie Atomique) afin

de parfaire l’étalonnage scientifique

pendant un mois.

Le spectromètre sera ensuite livré

à Alenia (Italie), le maître d’œuvre

du satellite, au mois d’avril 2001

pour être intégré sur le satellite.La

date de lancement est prévue au

mois d’avril 2002.■

Dernière ligne droite pour

le spectromètre d’Integral

S c i e n c e s , s u i t e

A C T U A L I T E S©

CNE

S/J.-

L. Au

riol

, 200

0

© C

NES/

E. G

rim

ault

, 200

0

© CNES/J.-L. Auriol, 2000

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511

Tout va bien

pour STAR à bord

de Champ

I l aura fallu 4 ans

après la perte de Clus-

ter lors du vol inaugural d’Ariane5

en juin 1996 et beaucoup d’efforts

pour faire revivre cette mission tant

attendue par la communauté scien-

tifique.

A l’origine Cluster, fruit de l’initia-

tive de scientifiques et d’ingénieurs

européens, devait constituer avec

Soho la première pierre angulaire

du programme scientifique de l’ESA.

C’était en 1988.Après la destruction

des satellites lors du lancement en

1996,l’ESA a décidé la mission Clus-

ter 2 le 3 avril 1997. Rumba, Tango,

Salsa et Samba, noms des quatre

satellites en tous points identiques,

ont pour objectif d’explorer l’envi-

ronnement terrestre, l’environne-

ment magnétique et électrique de

la Terre. La mission Cluster 2 s’inté-

ressera donc à l’influence des phé-

nomènes solaires sur notre planète.

Le 9 août 2000,Rumba et Tango se

sont envolés de Baïkonour (Kaza-

khstan) grâce au lanceur Soyouz-

Fregat, fourni par le consortium

franco-russe Starsem.Ils ont rejoint

alors Salsa et Samba lancés le 15

juillet dans les mêmes conditions.

“ Ce second lancement,parfaitement

réussi, moins de quatre semaines

après celui de la première paire,signi-

fie que nous sommes en route vers

le succès ”,a déclaré,soulagé et satis-

fait, le professeur Roger-Maurice

Bonnet, directeur du programme

scientifique de l’ESA.

Une première, le vol enformation tétraédriquede quatre satellitesAprès de complexes manœuvres

orbitales, les quatre jumeaux vole-

ront finalement en formation tétra-

édrique (pyramide à base triangu-

laire) sur une orbite polaire ellip-

tique d’à peu près 4 x 19 rayons

terrestres,un nou-

veau concept élaboré

pour affiner l’interprétation des

résultats obtenus.

Le vol en formation des satellites

permettra,pour la première fois,de

séparer de manière non ambiguë

les variations spatiales des varia-

tions temporelles pour les phéno-

mènes observés dans la magnéto-

sphère.

En effet, contrairement aux ins-

truments de type imageurs (tels la

majorité des instruments embar-

qués sur Soho),capables de photo-

graphier des objets éloignés,les ins-

truments de type mesures in situ

équipant Cluster ne mesurent que

les propriétés locales du milieu dans

lequel ils baignent.Aussi pour avoir

accès aux mesures différentielles

dans toutes les directions de l’es-

pace,quatre points de mesures sont

nécessaires, d’où les quatre satel-

lites. En combinant de manière

appropriée leurs différentes mesures,

on aura alors accès à une descrip-

tion tri-dimensionnelle, à petite

échelle, de la magnétosphère ter-

restre et des différentes régions

frontières qui la constituent.

L e satellite de géophysique

Champ de l’agence spatiale

allemande (DLR) dédié à l’étude du

champ de gravité et du champ

magnétique de la Terre,a été lancé

depuis la base russe de Plessetsk,

le 15 juillet dans l’après-midi. Les

premières télémesures,reçues deux

heures plus tard,ont confirmé que

tout allait bien à bord et que l’or-

bite était celle prévue.

La grande nouveauté de cette mis-

sion est la fourniture,par la France,

d’un accéléromètre ultrasensible

STAR,développé par l’Onéra sous la

maîtrise d’œuvre du CNES. L’ins-

trument a été mis en marche le 19

juillet 2000 et a aussitôt fourni une

image en temps réel des frotte-

ments subis par le satellite et de

ses mouvements d’attitude.

L’étalonnage de l’instrument reste

à faire,en particulier lorsqu’il aura

atteint son équilibre thermique et

que l’on pourra confronter ces don-

nées avec les données précises d’or-

bite et d’attitude du satellite. Plu-

sieurs mois de recette en vol et de

mise au point des traitements au

sol sont prévus avant que les don-

nées utiles à la géodésie soient com-

plètement validées.

A bord de Champ se trouvent éga-

lement des magnétomètres, dont

un scalaire développé par le CEA/Leti.

Tous fonctionnent parfaitement.

Après 6 mois de recette en vol et

d’étalonnage de tous les équipe-

ments,la phase scientifique de l’amé-

lioration du modèle potentiel ter-

restre franco-allemand, Grim 5,

pourra commencer. ■

A s t r o p hy s i q u e

Cluster 2 en orbite

grâce à 20 ans

de ténacité

© E

SA

© E

SA

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12

A s t r o p hy s i q u e , s u i t e

A C T U A L I T E S

■ 6e symposium “ Space Ops 2000 ” Anticiper l’avenir

du spatial dans un contexte de profondes mutations, tel a été l’objectif de ce sym-

posium qui s’est tenu à Toulouse du 19 au 23 juin 2000. Organisé par le CNES en

collaboration avec le DLR, l’ESA et le soutien d’Astrium, d’Alcatel Space Industries et

de Cap Gemini, il a regroupé plus de 350 participants représentant les principaux

acteurs publics ou privés du domaine spatial. ■

■ Tournée en France de Jean-François

Clervoy Depuis sa dernière mission spatiale à bord de la navette

Discovery, le spationaute français Jean-François Clervoy n’avait pas eu l’occasion

de revenir en France. Le CNES l’y a donc convié en juin 2000, afin de faire parta-

ger sa formidable aventure : la réparation du télescope spatial Hubble. Plusieurs

rencontres ont été organisées notamment avec les étudiants de l’ENSICA à

Toulouse et de l’Ecole Polytechnique à Paris (dont Jean-François Clervoy est issu),

et des lycéens passionnés d’espace (Cité de l’espace à Toulouse et Lycée à

Dijon). Il a également participé au séminaire du CNES sur les activités spatiales

aux U.S.A. et au colloque organisé au Sénat à l’initiative du sénateur Revol sur le

thème “l’Homme dans l’espace”. Jean-François Clervoy est actuellement déta-

ché par l’ESA à la NASA à Houston, au Johnson Space Center, en tant que spé-

cialiste du bras robotique et peut raisonnablement penser être à nouveau affec-

té sur un vol de la navette dans les 2 années à venir. ■

■ Spot 5, lancement prévu pour 2001 Depuis

les dernières décisions prises en 1999 d’embarquer Végétation 2 ainsi qu’un pas-

sager pour la stéréoscopie dit HRS (Haute Résolution Stéréoscopique) et un répon-

deur Radar, le développement de Spot 5 se poursuit relativement normalement en

vue du lancement programmé pour la fin de l’année 2001. Le prototype de la char-

ge utile vient d’être recetté avec succès après avoir été couplé aux premiers élé-

ments de la composante sol pour la vérification de la bonne mise en œuvre et de

la bonne décommutation des données image. La plupart des équipements de vol

de la plateforme dont les instruments HRG (Haute Résolution Géométrique) sont

aujourd’hui livrés et l’intégration du modèle de vol a commencé. ■

■ Accord CNES-ONERA-DLR L’accord signé le 16 juin 2000

entre les trois organismes portera sur quatre domaines d’ores et déjà identifiés.

Il s’agit de la combustion d’hydrogène-oxygène liquide, de la combustion d’hy-

drocarbures-oxygène liquide, de l’étude des instabilités de combustion haute

fréquence et des phénomènes de décollement de jets dans les tuyères. L’accord

est prévu pour une durée de cinq ans. Les travaux seront orchestrés par un

comité de coordination composé de membres des trois organismes. ■

■ 12 CNRT pour la compétitivité de la France

Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la Recherche, a installé le 5 juillet 2000

les 12 premiers centres nationaux de recherche technologique. Implantés sur un

site local avec un domaine de compétences clairement ciblé, chaque CNRT se

fonde sur une collaboration étroite entre la recherche publique et la recherche pri-

vée. Ce couplage recherche-industrie vise à accroître la capacité d’innovation et la

compétitivité de l’industrie française dans des secteurs clés. ■

Té l ex

L’implication de la France

dans les expériences

Ces expériences ont été élaborées par des groupesde scientifiques constitués d’Européens et d’Américainssous la responsabilité, pour chaque expérience, d’un

Investigateur Principal (PI).

Sur les onze groupes de scientifiques élaborant les expériences à bord

des satellites du programme Cluster 2, trois sont de responsabilité fran-

çaise:

● CIS (Cluster Ion Spectrometer) : comprend 2 instruments destinés à fournir des

mesures tridimensionnelles des distributions ioniques et électroniques

(Responsable: H. Rème au CESR, Centre d’Etudes Spatiales des Rayonnements,

Toulouse).

● STAFF (Spatio-Temporal Analysis of Field Fluctuations) : constitué d’un magné-

tomètre alternatif 3axes, il permet, relié aux antennes électriques de l’expé-

rience suédoise EFW, de mesurer les fluctuations des champs électromagné-

tiques qui se développent dans les régions frontières de la magnétosphère

(Responsable N. Cornilleau-Wehrlin du CETP, Centre d’Etude des environne-

ments Terrestres et Planétaires,Vélizy).

● Whisper (Waves of HIgh frequency analyser and Sounder for Probing of Electron

by Relaxation) : cet instrument permet de mesurer la concentration électro-

nique totale du milieu (Responsable P.Decréau du LPCE,Laboratoire de Physico-

Chimie de l’Environnement, Orléans).

Par ailleurs, le CETP participe à une expérience anglaise de mesure de particules,

Peace, et assure la coordination technique de l’ensemble des expériences de

mesure des ondes qui, outre Staff et Whisper, comporte les expériences anglaise

DWP, suédoise EFW et américaine WBD.

La reconstruction de la charge utile à été exceptionnellement financée sur le bud-

get de contribution obligatoire du programme scientifique de l’ESA. Les crédits

correspondant à la reconstruction des expériences françaises (32 MF) ont été ver-

sés au CNES.

11 expériences pour mesurer les champs électriques et magnétiquesChaque satellite emporte à son bord

11 expériences dédiées aux mesures

de champs électriques et magné-

tiques et à celles des particules peu-

plant le milieu ambiant.Chacun des

quatre satellites abrite un ensemble

de onze équipements sensibles aux

champs électriques et magnétiques

ainsi qu’aux électrons et aux parti-

cules chargées.Des détecteurs élec-

triques, fixés au bout d’antennes

longues de 50 m à l’extérieur du

satellite, se déplacent grâce à l’en-

traînement de la rotation du satel-

lite et exploreront l’espace envi-

ronnant. Les réponses aux impul-

sions radio etaux faisceaux d’électrons

émis par chaque satellite seront alors

enregistrées pour une analyse qui

sera effectuée au sol. ■

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513

D epuis le lancementde Hélios1B

le 3 décembre 1999, tout va

pour le mieux pour le satellite mili-

taire d’observation de la Terre.Lancé

en tout début de la fenêtre de tir,

Hélios 1B a fait l’objet d’un suivi sans

faute,notamment en ce qui concerne

sa mise à poste, conséquence de

longs mois de préparation et de mul-

tiples répétitions.

La première image test a été effec-

tuée dès le lendemain et les opéra-

tions de mise en route des différents

sous-systèmes se sont poursuivies,

ainsi que les manœuvres pour

atteindre l’orbite définitive.

Moins de 10 jours après le lance-

ment,les utilisateurs opérationnels

pouvaient ainsi programmer leurs

premières images.L’état des entités

du système, et principalement du

satellite,a été analysé en détail pen-

dant les premiers mois de vie orbi-

tale,et présenté à la “ revue de recette

en vol ” le 25 février 2000. Cette

réunion rassemblant les utilisateurs

militaires français, italiens et espa-

gnols, la DGA (Délégation Générale

pour l’Armement),le CNES et le maître

d’œuvre industriel Astrium,a conclu

à la bonne qualité du satellite et for-

mellement autorisé sa prise en

compte dans le système Hélios.

Un bilan plus détaillé de la qualité

géométrique et radiométrique des

images a été effectué lors d’une pré-

sentation complémentaire le 22 mai,

après analyse par le CNES des prises

de vues spécifiques effectuées depuis

le lancement sur des sites non opé-

rationnels mais bien adaptés à ces

expertises.

Hélios 1B a un comportement tout

à fait comparable à son prédéces-

seur qui continue à fonctionner par-

faitement après plus de 5 ans.Le sys-

tème Hélios est désormais exploité

en bisatellite,ce qui accroît ses per-

formances en termes de quantité

d’images effectuées par jour et de

délai d’accès à l’information. ■

L e colloque Végétation 2000 a

réuni environ 200 participants

au début du mois d’avril en Italie.

Les résultats obtenus à partir des

données acquises depuis deux ans

par cette charge utile installée sur

le satellite Spot 4 dédiée à l’étude

de la biosphère et du couvert végé-

tal, ont été présentés et discutés.

Ces résultats concernaient aussi

bien ceux qui avaient pu être obte-

nus dans le cadre du programme

préparatoire à l’utilisation des don-

nées initialisé il y a 5 ans, que ceux

d’utilisateurs plus récents. Ils cou-

vrent tous les domaines théma-

tiques d’étude,d’analyse et de suivi

de la couverture végétale visés à

l’origine de la mission.

Outre les utilisations à caractère

scientifique, la disponibilité opé-

rationnelle des données depuis envi-

ron un an a donné naissance à des

projets appliqués par de grands

organismes nationaux ou interna-

tionaux (Centre Commun de

Recherche de la Commission Euro-

péenne-CCR, Centre Canadien de

Télédétection, US Department of

Agriculture,Institute for Remote Sen-

sing…). Ces projets concernent le

suivi des productions agricoles, la

cartographie des forêts et des feux,

la délimitation des zones propices

à l’éclosion de ravageurs (criquets

pèlerins), le suivi global des pro-

ductions alimentaires.

Les deux figures suivantes, issues

de travaux du Centre Commun de

Recherche sur Madagascar,concré-

tisent les remarques générales effec-

tuées par les participants sur la qua-

lité du système. Les produits sont

livrés très rapidement (moins de

trois jours après une acquisition,

quelquefois même en quelques

heures). Ils sont sous une forme qui

leur permet d’être directement uti-

lisés sans manipulation préalable

(réduction des coûts d’utilisation).

Leur qualité géométrique permet

un suivi temporel précis.Alors qu’il

fallait encore plusieurs mois pour

faire une cartographie moins pré-

cise à partir d’autres données, la

carte des forêts de Madagascar à

cette échelle a pu être dressée en

deux semaines. ■

■ Le Restec (centre japonais de télédétection) a organisé les 10 et 11

juillet 2000, à l’occasion de son 25e anniversaire, un symposium international sur la

Télédétection face au 21e siècle. Plus de 600 participants, venus pour la plupart des

agences spatiales internationales, se sont réunis à l’Hôtel Capitol Tokyu à Tokyo pour

assister à ces deux journées de présentations autour d’un thème principal : la

collaboration entre agences spatiales et secteur privé dans le domaine de la

télédétection. Pour de plus amples renseignements sur ces présentations :

http://www.restec.or.jp/eng/news/whatnews25.html ■

■ La station spatiale est désormais habitable Le

module de service Zvezda embarquant le premier équipement européen s’est

amarré à la station spatiale internationale le 26 juillet 2000. Le système informatique

européen du module est prêt à prendre en charge la commande et le contrôle de la

station dans sa nouvelle configuration. Ce système informatique représentant le nec

plus ultra de la technologie a été fourni par l’ESA. Le raccordement de Zvezda aux

deux éléments déjà en orbite (Zarya et Unity) marque une étape décisive car la

station est désormais habitable et il est possible d’y mener des recherches

scientifiques. Le premier équipage de trois astronautes devrait rejoindre la SSI à la fin

du mois d’octobre 2000 grâce à un lanceur Soyouz. ■

Té l ex , s u i t e

Image composite obtenue à partir des

observations faites par Végétation en

juin 1999 (représentation en perspective)

O b s e r va t i o n d e l a Te r r e

Hélios 1B déclaré bon pour le service

Végétation : les utilisateurs

sont satisfaits

© S

POT

Imag

e