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1 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19 AVRIL 2020 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19 EN GUINEE Plan d’appui du SNU à la Résilience et au Relèvement Socio-économique

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1 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

AVRIL 2020

ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19 EN

GUINEE

Plan d’appui du SNU à la Résilience et au Relèvement Socio-économique

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TABLE DE MATIERES

Contents

1. LE COVID-19 DANS LE MONDE ET EN GUINEE .......................................................... 3

1.1. Données et tendance du COVID-19 au niveau mondial et en Afrique ........... 3

1.2. Situation et évolutions du COVID-19 en Guinée ............................................................ 3

2.ANALYSE PRELIMINAIRE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19 ............. 4

2.1. L’IMPACT aux niveau mondial et régional ............................................................................ 4

2.2. Analyse multisectorielle de l’impact du COVID-19 en Guinée ........................ 5

2.2.1. Impact macroéconomique ...................................................................................................... 5

2.2.2. Impact sur l’accès aux services sociaux de base .................................................. 5

2.2.3. Impact multisectoriel du COVID-19. .............................................................................. 7

2.2.4. Impact sur la gouvernance, les droits de l’homme, la cohésion sociale, la sécurité et la paix ............................................................................................................................................................................ 8

3. LES REPONSES AUX DEFIS SOCIOECONOMIQUES DU COVID-19 EN GUINEE. .......... 8

3.1. Mobilisation aux niveaux international et régional .................................................. 9

3.2. Dispositif national de réponse ................................................................................................. 9

3.3. Plan d’actions prioritaires du SNU et partenaires en appui au plan national de riposte ........................................................................................................................................... 10

3.3.1. En ce qui concerne la Continuité des services sociaux essentiels, il

s’agit de : ........................................................................................................................................................... 10

3.3.2. Gouvernance,droits de l’homme, cohésion sociale, sécurité et paix13

3.3.3. Résilience et relèvement multisectoriel................................................................. 15

4. PARTENARIATS STRATEGIQUES ET MOBILISATION DES RESSOURCES ............. 17

4.1. Partenariats Stratégiques Gouvernement/PTF pour la mobilisation des ressources .............................................................................................................................................................. 17

4.2. Action spécifique du Gouvernement ................................................................................. 18

4.3. Le rôle central du SNU ................................................................................................................ 18

4.4. Mapping des opportunités de ressources auprès des IFI’s dans le cadre du COVID-19 ........................................................................................................................................................ 20

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3 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

1. Le COVID-19 dans le monde et en Guinée

1.1. DONNEES ET TENDANCE DU COVID-19 AU NIVEAU MONDIAL ET EN AFRIQUE

Le 31 décembre 2019, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été alertée de

plusieurs cas de pneumonie dans la ville de Wuhan, province du Hubei en Chine. Une

semaine plus tard, les autorités chinoises ont confirmé qu'elles avaient identifié un

nouveau coronavirus responsable de la pneumonie. Le 30 janvier 2020, l'OMS a annoncé

que l'épidémie de la maladie a coronavirus 2019 (COVID-19), était une « urgence de

santé publique de portée internationale » avec des recommandations provisoires à

l’usage de tous les pays. Le 11 mars la maladie a été qualifiée de pandémie. Ainsi, le

monde entier fait face à une crise sanitaire sans précédent. D’après le SITREP de l’OMS

du 9 avril 2020, on comptait près de 1,5 million de cas confirmés depuis le début de

l’épidémie et près de 90.000 morts.

D’après le SITREP de l’OMS-Afrique (18 Mars 2020), le premier cas Africain aurait été

detecté en Egypte, le 15 avril 2020. Depuis, le nombre de cas ne cesse de progresser

affectant plus de 35 pays dont sept pays ayant enregistré une transmission locale, dont

la Guinée.

1.2. SITUATION ET EVOLUTIONS DU COVID-19 EN GUINEE

La Guinée fait face, depuis plusieurs semaines, à la progression rapide du COVID-19. Elle

a enregistré son premier cas confirmé le 12 mars 2020 dans la capitale (Conakry) et le

nombre de cas n’a cessé d’augmenter.

Le Président Alpha Condé a déclaré l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du

territoire le 26 mars 2020 pour une durée d’un mois, reconductible. Le Lundi 6 avril, le

Gouvernement Guinéen a engagé son Plan de riposte économique à la crise sanitaire

COVID-19, pour contenir et juguler l’épidémie, atténuer les conséquences de la crise

sanitaire, notamment pour les ménages en situation de précarité et pour mitiger les effets

de l’épidémie sur les entreprises, en particulier, les secteurs les plus affectés. Le 11 avril,

le Président de la République institue un Conseil scientifique de riposte pour orienter et

renforcer les mesures de lutte contre la pandémie avec comme objectif de combattre et

prévenir la propagation du Coronavirus à travers le pays.

D’après le SITREP de l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire (ANSS) du 1er Mai 2020,

la Guinée compte 1981 cas de COVID-19 confirmes, 629 guérisons et 11 décès en milieu

hospitalier. La concentration du foyer épidémique se trouve à Conakry avec toutefois, un

déploiement progressif observé, à l’intérieur du pays, dans 4 zones affectées pour

l’instant (Cf Figure 1 ci-dessous).

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2.Analyse préliminaire de l’impact socioéconomique du COVID -19

2.1. L’IMPACT AUX NIVEAU MONDIAL ET REGIONAL

La pandémie du COVID-19 a déjà coûté cher en vies humaines et a gravement perturbé

l’activité économique et sociale dans le monde. L’impact de cette crise sans précédent

sur la vie humaine et sur l’économie mondiale résulte de la gravité de la contagion et de

sa vitesse de propagation. Les conséquences du COVID-19 sont multiples tant sur le

commerce et les échanges mondiaux de services que sur les acquis sociaux, l’emploi et

le développement humain en particulier pour les groupes marginalisés ou désavantagés,

exacerbant ainsi les inégalites existantes au sein des sociétés. Elles sont, sans doute, les

plus importantes depuis la grande dépression de 1929.

Début janvier 2020, 2 mois avant l’annonce officielle de la crise sanitaire, le FMI projetait

une croissance positive du PIB par habitant dans plus de 160 pays membres en 2020.

Fin Mars, la situation s’étant serieusement détériorée, le FMI projettait désormais que

plus de 170 pays enregistreront une croissance négative de leur revenu par habitant cette

année. Cette situation aura un impact sévère sur la formation brute de capital fixe,

l’epargne, la monnaie et les capacités de remboursement de la dette. Elle fragilisera la

majorité des travailleurs indépendants, artisans et employés des petites et moyennes

entreprises et le secteur informel ; et pourrait détruire près de 30 millions d’emplois.

Selon les estimations de l’Union Africaine, le COVID-19 va réduire fortement les

perspectives de croissance en Afrique. La croissance en Afrique va passer de 3.4% en

2020 à -0.8% selon le scenario modéré d’impact du COVID et –1.1% selon le scenario

sévère. Selon la Banque Mondiale dont les estimations ne couvrent que l’Afrique

Subsaharienne, L’Afrique va entrer en récession pour la première fois depuis 25 ans et la

baisse de la croissance économique se situera entre 6 et 8 points de pourcentage en

fonction de l’évolution de la crise. Dans le scenario d’impact modéré, la croissance

économique passera de 3.2% (avant la crise) en 2020 à -2.1%. Dans le scénario d’impact

sévère, la recession économique pourrait être tres forte et se situer à -5.1%.

Cette pandémie va avoir des conséquences facheuses sur la capacité des Etats africains

à mobiliser des ressources internes pour mitiger les conséquences de la crise. Elle va

contribuer à accroitre les déficits publics et commerciaux et va entamer la stabilité

macroéconomique des Etats Africains. Cette baisse drastique de la croissance sera liée

entre autres, à la baisse des exportations (-6%), de l’investissement (-5%) et de la

consommation privée (-8%). En outre, la mobilisation des ressources domestiques

diminuera de 12 pp par rapport au scenario de base et le déficit budgétaire en Afrique

s’accroitra de 2.7% du PIB en 2020.

L'expérience des crises précédentes, en particulier de l'épidémie de maladie à virus Ebola

en Afrique de l'Ouest en 2014, a montré l'impact significatif des restrictions de

mouvement et des efforts de confinement des malades sur l’accès aux services sociaux

de base, accroissant les inégalités en particulier pour les groupes vulnérables. Alors que

la pandémie de COVID-19 entame les capacités des systèmes de santé publique, de

protection sociale et plus largement des moyens de subsistance, les populations vivant

dans la pauvreté, qu’elle soit monétaire ou multidimensionnelle, et notamment celles qui

sont les plus marginalisées et discriminées, sont particulièrement exposées à ses effets.

Figure 1Répartition géographique des cas confirmes de COVID-19, 9.04.2020- Guinée - MSHP

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GUINEE

2.2. ANALYSE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT DU COVID-19 EN GUINEE

2.2.1. Impact macroéconomique

La dépendance forte de l’économie guinéenne à l’egard des exportations de matières

premières, de l’importation des produits de première nécessité, la prédominance de

l’emploi informel, y compris la fragilité des emplois indépendants ainsi que la faiblesse

de la production manufacturière augurent de conséquences néfastes pour l’économie

guinéenne tant au niveau du secteur privé que pour les ménages et la mobilisation des

ressources domestiques.

L’impact macroéconomique du COVID sur l’économie guinéenne se traduira d’abord par

une baisse importante de la croissance économique en 2020. Selon les estimations de la

Banque Mondiale, la croissance économique pourrait baisser de 1,5 à 2,7 % en 2020 pour

les pays hautement dépendant de l’exportation de ressources minières. Cette baisse de

la croissance résultera essentiellement de la baisse des exportations, notamment vers la

Chine principal partenaire commercial de la Guinee, de la baisse de la consommation

privée due à la baisse des revenus et aux mesures de restriction qui impactent les

importations et la production domestiques. La baisse attendue de l’investissement privé

et celle de l’investissement intérieur brut ainsi que la contraction des ressources fiscales

auront un impact significatif sur le déficit budgétaire de l’Etat. Une étude multisectorielle

d’impacts socio-économiques du COVID 19 vient d’etre engagée sous l’égide du Ministère

de l’économie et des finances avec le concours du SNU, du FMI et de la BM notamment

qui permettra de mieux préciser les défis et enjeux macro-économiques pour la Guinée

mais aussi les impacts pour les ménages, au plan social et humanitaire.

2.2.2. Impact sur l’accès aux services sociaux de base

La Guinée a officiellement annoncé le premier cas de COVID-19, le 12 mars 2020. A la

date du 18 avril 2020, le nombre de cas confirmés est de 518 dont 65 guéris et 3 décès

en milieu hospitalier. La prise en charge de ces cas est concentrée dans un service

spécialisé à l’Hôpital Donka. Le dépistage est disponible dans 3 structures, dont 2 à

Conakry et 1 à Kindia. La pandémie à COVID-19 est venue contrarier les efforts de

renforcement des capacités du système de santé qui commençait à se relever de

l’épidémie d’Ebola. La propagation rapide de l’épidémie pourrait être très préjudiciable

aux acquis obtenus en matière de soins de santé notamment maternelle, infantile et de

prise en charge du VIH-Sida, du paludisme et d’autres endémies. Cet impact pourrait

entamer le cycle observé d’amélioration des indicateurs sociaux de base et entamer les

avancées en direction des ODD.

Il est attendu que la crise du COVID-19 et les mesures de restriction à la mobilité humaine

(mesures de confinement partielles et les restrictions liées aux déplacements

infrarégionaux) impactent fortement l’accès des ménages aux services sociaux essentiels

et aux activités génératrices de revenu. Cette crise exacerbe les inégalites sociales et

remet en cause le droit à la protection sociale et indirectement, les droits du travailleur.

La vulnérabilité généralisée de la population (respectivement 55% et 60% de la

population vit dans la pauvreté monétaire et/ou multidimensionnelle) et notamment celle

des femmes, des enfants, des personnes handicapées, celles, atteintes d’albinisme, et

l’absence de mesures de protection sociale d’envergure (moins de 3% de la population

bénéficie d’une couverture sociale) limitent fortement la capacité de résilience de la

population guinéenne face à la pandémie du COVID-19. Selon les estimations de la

Banque Mondiale, la baisse du bien être des ménages pourrait se situer entre 7 et 10%

par rapport à la situation observée avant la crise. Ceci pourrait avoir pour conséquence

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d’augmenter fortement le nombre de personnes entrant dans la pauvreté ou se situant

juste au-dessus du seuil de pauvreté.

Dans le domaine de la protection contre les violations des droits de l’homme

(économiques, civils, culturels, sociaux et politiques), les violences faites aux enfants y

compris les violences sexuelles, déjà récurrentes dans le pays, pourraient s’intensifier

(55,7% des femmes ont subi au moins une forme de violences physiques depuis l’âge de

15 ans et 29.3% des femmes ont subi au moins une forme de violence sexuelle depuis

l’âge de 15 ans. MICS 2016).

A ces questions, s’ajoutent le taux encore élevés (38%) d’enfants qui n’ont pas obtenu

leur acte de naissance, selon la dernière enquête EDS 2018, alors même que le pays

enregistrait à ce moment précis, un fonctionnement normal des services de protection

de l’enfant et de l’état civil. Le contexte du COVID 19, avec les mesures restrictives et

l’impact sur le fonctionnement des administrations et des services aggravera

probablement cette situation, en particulier pour les enfants vivant dans les ménages

pauvres et ceux qui vivent en milieu fermé ainsi qu’en milieu ouvert, sans

accompagnement familial.

Le COVID 19 survient en Guinée dans un contexte où les services de l’eau, de

l’assainissement et de l’hygiène étaient déjà précaires, en particulier dans les habitats

précaires et les zones rurales et pour les sans abrits. Selon l’EDS 2018, si une proportion

de 79% des ménages consomment de l’eau provenant de sources améliorées avec une

forte disparité entre milieu urbain (98%) et rural (70%), ce chiffre cache des disparités

entre urbains et ruraux car seulement 39% des ménages disposent d’un service

élémentaire (amélioré avec un temps de collecte de moins de 30 minutes) et 18% des

ménages traitent leur eau de boisson de façon appropriée. Cette proportion descend à

8% pour le milieu rural, augmentant ainsi les risques liés aux maladies d’origine

hydriques telles que les diarrhées. En ce qui concerne l’assainissement, 52% des

ménages disposent d’une installation sanitaire améliorée (partagée ou non) et cette

proportion baisse à 27%, s’il s’agit des ménages avec un service élémentaire (installation

sanitaire non partagée). Le milieu rural est le plus mal loti car seulement 17% des

ménages disposent d’un service élémentaire et 21% pratiquent la défécation à l’air libre.

Dans le domaine de l’éducation, la pandémie de COVID-19 a entrainé la fermeture de

14.320 établissements scolaires (Education Nationale, 14.194 ; Enseignement technique,

96 et enseignement supérieur, 76) impactant ainsi 3.083.093 d’élèves et étudiants dont

2.900.460 au Ministère de l’Education Nationale, 30.968 à l’Enseignement technique et

156.295 au sein de l’enseignement supérieur.

Concernant l’impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les analyses du dernier

Cadre Harmonisé (Mars 2020) qui ne tient naturellement pas compte du contexte Covid-

19, confirmait une amélioration de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle du Pays.

Cependant des facteurs tels que la hausse des prix des denrées de base, les attaques de

nuisibles, les maladies animales et zoonoses, la pression minière sur les espaces agro-

sylvo-pastoraux ainsi que les incendies pourraient venir entraver cette amélioration. Par

ailleurs, le Covid19 intervient dans un contexte national fragile lié aux troubles socio-

politiques que le pays a connu depuis près d’un an. Ainsi, la Guinée pourrait compter 270

000 personnes en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère à partir de Juin 2020. En

effet, la perturbation du transport urbain et de la production agricole, le faible

approvisionnement des marchés notamment de produits alimentaires et la faible

diversification alimentaire lièe au mode de consommation de la population pourraient

conduire à une plus forte exposition de la population à la malnutrition entrainant des

maladies mortelles et autres facteurs de vulnérabilité. Rappelons que le taux de

malnutrition aiguë globale est de 9% et la malnutrition chronique atteint 30% en Guinée.

Les difficultés liées à l’approvisionnement en intrants agricoles pourraient réduire la

production et la productivité dans les zones agricoles. Malgré le contexte régional et la

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GUINEE

libre interaction entre les pays de la sous-région, les limitations imposées par le COVID-

19 peuvent entrainer des effets négatifs sur l´importation d’aliments et créer une

pression additionnelle sur les stocks nationaux et naturellement, à terme, provoquer une

hausse fulgurante des prix qui limiterait l´accès des populations notamment urbaines

aux denrées alimentaire de base. En somme, l’irruption du Covid-19 pourrait occulter et

aggraver une situation alimentaire et nutritionnelle déjà fragile en Guinée.

L’épidemie de COVID-19 pourrait compromettre les avancées précaires durement

acquises en termes de couverture des services de santé notamment de santé maternelle

et infantille y compris pour le VIH et le Sida mais aussi le paludisme, la tuberculose et

les autres endémies. En effet, l’offre des services de santé se fait au niveau de 1.433

structures publiques toutes catégories confondues (925 postes de santé, 410 centres de

santé, 5 centres de santé améliorés, 33 centres médicaux communaux et hôpitaux

préfectoraux, 7 hôpitaux régionaux et 3 hôpitaux nationaux) dont 51% se trouvent dans

un état physique et de fonctionnalité non appropriés par rapport aux standards

nationaux. Le système sanitaire, rappelons-le, a eté durement affecté pendant la crise

de Ebola dont les conséquences sont encore perceptibles.

Dans le domaine de la SRMNIA-N, les indicateurs sociaux de base restent contraints :

La mortalité maternelle est de 550 pour 100 000 naissances vivantes,

La mortalité néo natale de 67 sur 1 000 naissances vivantes,

La mortalité infanto-juvénile à 111 ‰ et l’insuffisance pondérale à 16% des enfants de

moins de 5 ans.

Autre facteur de vulnérabilité, une adolescente sur quatre (26 %) a déjà commencé sa

vie reproductive avant 18 ans et 21 % ont déjà eu une naissance vivante et 5 % sont

enceintes d’un premier enfant alors même que les besoins en matière de planification

familiale sont peu satisfaits (EDS, 2018)

On estime à 120 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Guinée soit une

prévalence nationale de 1,5%. Cette prévalence est cependant très élevée au sein de

certaines populations (HSH 11,4% ; PS 10,7%, patients tuberculeux : 23,4%, les

femmes enceintes : 3,9%, les Hommes en uniformes 3,5% ; la population carcérale

2,5%, les acteurs du secteur minier 1,4%, les pêcheurs 3,8% et les routiers 2,3%.

(UNAIDS Estimates et ESCOMB 2017). La couverture des PVVIH en thérapie ARV est de

51,58% (15 452 hommes, 41 500 femmes et 4945 enfants) et nécessite une attention

continue.

Il faut noter que l’ensemble de ces indicateurs pourrait changer rapidement si le COVID

-19 se répendait dans le pays comprometant ainsi la capacité de l’offre des services

sociaux de base ainsi que la résilience des populations.

2.2.3. Impact multisectoriel du COVID-19.

L’impact multisectoriel du COVID-19 va se traduire par une baisse de l’activité dans tous

les secteurs, particulièrement dans les domaines du commerce, de l’industrie

manufacturière, de l’hôtellerie et du tourisme mais aussi, du transport et de l’agriculture

pour ne citer que ceux-ci. Cette baisse de l’activité se traduira par des pertes d’emploi,

notamment les emplois informels (temporaires, sans contrat de travail, sans sécurité

sociale) dans l’agriculture, le commerce, le tourisme et les services en particulier. Les

mesures de confinement et la restriction de la mobilité inter urbaine aggravera les

conséquences économiques du COVID en contraignant le transport des biens et services

avec pour conséquence des ruptures dans la fourniture des approvisionnements en biens

et services et probablement par une flambée des prix sur les produits de premiere

nécessité. Tous ces éléments induiront une baisse des revenus des ménages, de leur

pouvoir d’achat et une augmentation de la pauvreté et de la vulnérabilité sociale.

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2.2.4. Impact sur la gouvernance, les droits de l’homme, la cohésion sociale, la sécurité et la paix

Dans un contexte épidémique tendu, les enjeux de gouvernance des institutions et la

continuité de l’Etat peuvent se trouver durement impacter. Le COVID-19 pourrait avoir

des effets négatifs sur la stabilité sociale et politique, créant des conditions d'agitation et

des confrontations intercommunautaires. L'incertitude des impacts futurs de la pandémie

combinée à des restrictions de mouvement, à la montée du chômage, à un accès limité

à la nourriture et à l'érosion des moyens de subsistance déjà fragiles pourrait générer un

mécontentement parmi la population, alimentant la violence et des conflits.

La gouvernance sécuritaire, la protection civile et la cohésion sociale doivent par

conséquent être soutenues. Les violations et abus des droits de l’homme de même, que

les Violences Basées sur le Genre (VBG) voient leur nombre augmenter alors que l’accès

et l’utilisation aux services sociaux de base déclinent. Il est ainsi probable que les femmes

et les filles soient plus exposées à des risques de VBG pendant la pandémie de Covid-19.

Un accent particulier doit être porté à ces défis pour prévenir et réprimer les cas d’usage

excessif de la force et les abus des droits de l’homme mais également pour renforcer les

systèmes de prise en charge et de suivi des VBG.

Le COVID-19 compromet les efforts déployés par les autorités guinéennes et leurs

partenaires pour renforcer la promotion, la protection et la réalisation du droit au

développement qui rassemble et établit une synergie entre la participation inclusive et

les droits économiques, sociaux, culturels, civils et politiques (Axe 1 du PNDES et de

l’UNDAF – ODD 1, 2, 3, 4, 5, 9 et 16). Cette pandémie affecte par ailleurs, négativement,

comme cela a été mentionné plus haut, la participation effective des citoyens, astreints

au confinement et aux efforts quotidiens de résilience individuelle et communautaire (Axe

3 du PDNDES et de l’UNDAF – ODD 5, 10, 16). Enfin, elle peut compromettre l’effectivité

de la solidarité internationale nécessaire pour garantir la continuité des services sociaux

de base (ODD 17).

3. Les réponses aux défis socioéconomiques du COVID-19 en Guinée.

Dès le début de la propagation du COVID-19 , le SNU s’est mobilisé auprès du

Gouvernement guinéen, avec l’appuis de nombreux autres partenaires, pour assister la

Guinée dans sa préparation pour une réponse d’urgence sanitaire et socioéconomique de

qualité. Dans cette optique, les premières mesures, dès les premiers cas de COVID-19

enregistrés dans le pays, ont porté sur des interventions sanitaires d’urgence ainsi que

le renforcement des capacités de prise en charge qui sont extrêmement limitées.

Dans ce cadre, le SNU, capitalisant sur la diversité de ses expertises et de ses ressources,

s’est attaché, « Uni dans l’action », à œuvrer auprès du Gouvernement guinéen dans les

domaines de : la surveillance épidémiologique et la sécurisation des points frontières, le

dépistage, la prise en charge des malades, la logistique et le support opérationnel ainsi

que la communication et l’engagement communautaire.

Outre ces mesures qui traitent directement de l’urgence sanitaire, le SNU en collaboration

avec certains partenaires, dont la BM et le FMI, a engagé des actions préventives et de

réponses en contribuant aux efforts des autorités guinéennes et notamment, du Plan

national de riposte initié dès le 6 avril.

La présente analyse, certes préliminaire, est essentiellement axée sur les impacts

multisectoriels du COVID-19. Elle promeut des initiatives multisectorielles en soutien du

Plan de riposte du Gouvernement pour traduire en actions immédiates, et de court-moyen

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GUINEE

terme, les engagements pris conjointement par le SNU et ainsi aider le pays à faire face

à cette crise sans précédent.

3.1. MOBILISATION AUX NIVEAUX INTERNATIONAL ET REGIONAL

Depuis la déclaration de l’urgence sanitaire mondiale, le 30 janvier 2020, par l’OMS, le

développement du COVID-19 à travers le monde s’est accéléré, entrainant une urgence

sanitaire de premier ordre et de nombreuses conséquences socioéconomiques très

sévères. La propagation accélérée a conduit à des mobilisations sans précédents aux

niveaux national, régional et international avec des dispositions tout aussi drastiques

qu’exceptionnelles.

Le 25 mars 2020, le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Antonio Guterres a appelé

à la responsabilité partagée et à une solidarité internationale pour répondre, de façon

collective, à cette menace. Un investissement de 2 milliards de $US, a été proposé par

le Secrétaire Général pour aider les pays et les communautés les plus vulnérables.

Le G20 et les principaux bailleurs de fonds multilatéraux comme, la Banque Mondiale et

le FMI se sont engagés à injecter plus de 1000 milliards de $US pour atténuer la

pandémie. A l’échelle de l’Afrique, de nombreuses initiatives ont également été engagées

pour coordonner la mobilisation régionale sous l’égide de l’Union africaine, mobiliser des

financements conséquents et faciliter les répliques à la pandémie et notamment à ses

multiples conséquences.

Les besoins du continent Africain sont estimés à environ 100 milliards de $US et un fond

commun Africain de 12,5 milliards de $US a été débloqué par les pays africains pour

catalyser l’élan de solidarité internationale nécessaire aux Etats du continent. Dans la

même lancée, la BAD a mis en place en faveur du continent, une contribution à hauteur

de 3 milliards de dollars pour atténuer les effets du Covid 19.

3.2. DISPOSITIF NATIONAL DE REPONSE

En réponse à la pandémie, le Gouvernement a mis en place un Comité Interministériel

présidé par le Premier Ministre. Trois initiatives ont été lancées dans ce cadre : des

requêtes d’assistance urgentes ; un programme national prioritaire d’urgence ; une étude

d’impact et un programme de relance.

Le Gouvernement a saisi ses principaux partenaires de développement sollicitant des

appuis à court, moyen et long terme en lien avec la lutte contre le Covid. Différents

niveaux d’engagements sont observés. Des mobilisations de financement sont en cours

et des modalités pratiques et diverses de coopération sont engagées y compris en matière

de coordination de la riposte.

Aussi, le Gouvernement a institué un dispositif interministériel de riposte et un comité

scientifique d’orientation. Il a approuvé la mise en place d’un paquet de mesures

prioritaires d’urgence destinées à mitiger les effets immédiats de la pandémie du COVID-

19.

D’un coût global de 370 millions USD, ce programme s’articule autour de trois

composantes : sanitaire ; sociale ; et d’appui au secteur privé.

Les axes principaux de ce Programme s’attachent à :

- Renforcer et orienter les interventions de l’Agence Nationale d’Inclusion

Economique et Sociale (ANIES) pour exécuter un plan d’urgence de 439 milliards

de francs guinéens, déjà disponibles. Ces actions s’attachent à promouvoir la

sensibilisation et la distribution de kits de protection, la réalisation de travaux

d’assainissement à travers des activités à haute intensité de main d’œuvre (HIMO)

et des transferts monétaires pour 240 000 ménages vulnérables ciblés (soit 1,6

millions de Guinéens) ;

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10

- Mettre en œuvre des mesures sociales complémentaires consistant à prendre

charge pour trois mois, les factures des abonnés au tarif social de l’électricité et

de l’eau pour un coût respectivement de 456 milliards de francs guinéens et de

24 milliards de francs guinéens, soit un total de 480 Milliards de GNF;

- Décaler les échéances de paiement des factures d’eau et d’électricité pour

l’ensemble des autres abonnés non commerciaux ;

- Geler les prix des produits de santé (c’est-à-dire produits pharmaceutiques et

équipements de santé) et des denrées de première nécessité ;

- Geler le prix des loyers pour les bâtiments publics et privés et les bloquer jusqu’en

décembre 2020.

Enfin, souscrivant à la démarche du gouvernement, la présente analyse a pour objectif

d’analyser de façon préliminaire, les défis multisectoriels qu’imposent la lutte contre le

COVID 19 et d’orienter en réponse, les actions prioritaires du Système des Nations Unies

en Guinée.

3.3. PLAN D’ACTIONS PRIORITAIRES DU SNU ET PARTENAIRES EN APPUI AU

PLAN NATIONAL DE RIPOSTE

Considérant les analyses qui précèdent, sur le plan contextuel et des impacts

multisectoriels attendus du COVID-19 mais aussi, les besoins de la Guinée tels

qu’exprimés dans le Plan national de riposte du Gouvernement, le SNU veille à ne laisser

personne de côté et à adopter une approche fondée sur les droits de l’homme et l’égalite

du genre.

Les axes d’interventions prioritaires du SNU, soutenus par ses partenaires, se déclinent

ici, en points d’action clés, de la manière suivante :

3.3.1. En ce qui concerne la Continuité des services sociaux essentiels, il s’agit de :

Renforcer le système de santé

La mise à niveau, la protection du personnel soignant et l’accroissement des

capacités de prise en charge des infrastructures de santé est un des impératifs

pour aider la Guinée à prévenir une flambée incontrôlée des cas de COVID et une

incapacité sévère d’offrir les soins appropriés aux malades dont le nombre

pourraient évoluer de façon assez rapide à la vue des tendances et des faiblesses

observées dans la prévention, en dépit des efforts déployés.

Outres l’infrastructure sanitaire, le système de santé, dans son ensemble

notamment la chaine de gestion de l’épidémie COVID-19, devrait bénéficier

d’appuis conséquents du SNU et de partenaires bi et multilatéraux de la Guinée.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Mise à niveau du système de santé

• Prise en charge et suivi médical

• Protection du personnel soignant

• Communication et engagement communautaire

Renforcer le support psychosocial et la protection

Le renforcement des services de protection de l’enfant est essentiel dans le cadre

de la réponse au COVID-19. De même, il faut assurer la protection des droits de

l’homme dans le cadre de l’application des mesures de confinement y compris

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11 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

veiller à ce que le respect des mesures de distanciation sociale s’applique dans les

prisons et autres lieux de détention afin d’éviter que ceux-ci ne deviennent des

sites de propagation de la maladie. De même, la stigmatisation des migrants de

retour comme importateurs du Coronavirus ainsi que des personnes vivant avec le

VIH/SIDA peuvent avoir des répercussions graves sur leur réinsertion et la

jouissance de leur droit à la protection sociale. Ce renforcement se fera à travers

celui de la chaine pénale et la prise en charge psychosociale par les psychologues

et les assistants sociaux des enfants, personnes vivant avec un handicap, migrants

de retour et autres couches vulnérables victimes de COVID-19, ainsi que le soutien

à leurs familles et la facilitation de leur accès aux services sociaux de base

notamment l’enregistrement des naissances.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Mise à niveau du système de protection des droits de l’homme et de

l’enfant

• Etablir un cadre institutionnel solide pour la prise en charge médico-

psychologique des victimes et de leurs proches (au plan immediat, post-

immediat et différé)

• Assurer une prise en charge psycho-sociale par des psychologues et des

assistants sociaux

• Communication et engagement communautaires pour laprévention des VGB

et faciliter l’accès à l’état civil

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Les interventions nutritionnelles seront axées sur la protection des services

nutritionnels et des pratiques nutritionnelles ainsi que des soins afin de réduire

l’impact éventuel d’un état nutritionnel détérioré chez les enfants et les

communautés touchées.

Dans le cas où l'accès aux structures sanitaires serait impossible, la stratégie serait

réorientée vers la distribution d’intrants dans les communautés avec un suivi

nutritionnel à distance. Le Gouvernement et le SNU pourraient concevoir des

approches de suivi innovantes permettant de limiter les risques d’exposition et de

transmission du virus.

De plus, dans l’objectif de contribuer à reduire les inegalités, d’assurer et de

renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le SNU accompagnera le

Gouvernement dans l’assistance alimentaire à environ 500.000 personnes

vulnérables et marginalisées, en insécurité alimentaire sévère, ou confinées et

vivant sous le seuil de pauvreté dans les zones prioritaires à risque (zones

frontalières et grandes agglomérations urbaines). L’assistance priorisera la

distribution générale de vivres sans exclure d’autres options d’assistance ciblée.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Protection des pratiques nutritionnelles

• Protection de l’accès aux soins nutritionnels

• Protection de l’état nutritionnel des enfants et autres couches vulnérables

• Soutien à la production et la commercialisation des aliments de base

Renforcer le système Eau/Hygiène/Assainissement

Le plan de réponse du secteur WASH vise à aider les structures de santé et de prise

en charge priorisées par l’ANSS à disposer d’infrastructures d’eau et

d’assainissement ainsi que de dispositifs et d’intrants pour le lavage des mains.

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Dans ce cadre, le principal centre de prise en charge, l’hôpital Donka a déjà

bénéficié d’un forage et de la réhabilitation de 4 autres pour assurer la disponibilité

optimale de l’eau.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Réalisation et réhabilitation d’infrastructure WASH dans les centres de

dépistage et de traitement

• Fourniture de kits d’hygiène

• Renforcement des capacités des acteurs

Renforcer le système éducatif

La fermeture des écoles va impacter sans doute le système éducatif notamment

les acquis des élèves. C’est pourquoi, afin de mitiger la baisse du rendement des

élèves, des dispositions sont prises par les Ministères en charge de l’éducation en

collaboration avec les partenaires techniques et financiers du secteur. Dans ce

cadre, un document de Stratégie de Continuité d’apprentissage en réponse à la

crise Covid-19 doit être élaboré et validé par le Cluster éducation qui regroupe

l’ensemble des partenaires du secteur. Cette stratégie devra définir les contours

de la réponse du MENA à cette crise et les différents moyens d’accès des élèves,

sur toute l’étendue du territoire, à des apprentissages pendant cette crise. Sur

cette base, un plan de riposte consolidé est en cours d’élaboration.

Le SNU appuiera l’élaboration et la mise en œuvre de cette riposte en faveur du

secteur éducatif.

La mobilisation des partenariats pour la mobilisation des ressources est

actuellement appuyée par le SNU pour répondre à l’urgence d’établir des solutions

urgentes, innovantes et viables pour sauver l’école.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Accompagner les Ministères en charge de l’enseignement et de la formation

(MENA, MESRS, MEFTEP) dans la mise en place de dispositifs innovants pour

la continuité des activités pédagogiques et de formation.

• Soutenir la réouverture des classes en intégrant des mesures préventives de

la propagation de la maladie

• Soutenir les enfants issues de familles vulnérables pour leur maintien à l’école

Faciliter l’accès des services sociaux de base aux plus vulnérables

Dans le domaine de la protection sociale, il est essentiel de mettre en place un

programme de protection sociale sensible aux chocs humanitaires pour renforcer

les capacités des populations vulnérables affectées par la crise afin qu’elles

puissent accéder et utiliser les services sociaux de base essentiels dont l’accès à

l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement, l’alimentation et la nutrition. Des

mesures de protection dont le support psychosocial, la continuité des services de

santé de routine, la prise en charge sanitaire des cas de maladie chronique. Ce

programme de protection sociale, partira d’une évaluation des besoins des

personnes impactées par le COVID-19 pour proposer un paquet intégré de biens,

de services et de transferts monétaires qui seront destinés spécifiquement aux

populations vulnérables affectées par le COVID-19.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Concevoir et mettre en œuvre un programme intégré de protection sociale en

faveur des personnes vulnérables y compris celles affectées par le COVID-19

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13 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

• Appuyer les bénéficiaires du programme de protection sociale dans leur accès

aux services sociaux de base à travers des services complémentaires

• Soutenir la résilience des personnes vulnérables à travers leur autonomisation

économique

3.3.2. Gouvernance,droits de l’homme, cohésion sociale, sécurité et paix

Dans le cadre du renforcement de la gouvernance, des droits de l’homme, de la

cohésion sociale, de la sécurité et de la paix, les interventions seront articulées

autour de trois axes : la gouvernance institutionnelle, la coordination des politiques

publiques, le renforcement des mécanismes de redevabilité et de veille stratégique

et de la planification opérationnelle des secours, la sécurité des personnes et de

leurs biens ainsi que la participation de la société civile et des communautés au

processus d’organisation de la résilience face aux défis du COVID 19.

Appuyer la gouvernance institutionnelle

Sur le plan de la gouvernance institutionnelle, il s’agira de renforcer les capacités

des autorités judiciaires, locales et administratives, et les services d'appui

interministériels, à tous les niveaux, dans la coordination, la planification

opérationnelle, la protection, le respect et la realisation des droits de l’homme ainsi

quela gestion de l'action humanitaire.

L’implication de la couche jeune de la population, les personnes handicapées, des

femmes et des acteurs de la société civile sera primordiale. Pour ce faire, les

Centres d’Ecoute et d’orientation de la Jeunesse seront renforcés, afin d’en faire

des pôles d’échanges et d’orientation sur les questions liées à la riposte et aux

mesures d’accompagnement prises. Il en sera de même de l’INIDH, des réseaux

et plateformes d’ONG des droits de l’homme y compris celles oeuvrant en faveur

des droits des femmes, des enfants et des personnes handicapées. Les animateurs

quant à eux, serviront d’agents de sensibilisation au sein de leurs communautés

respectives. Les guinéens de l’étranger, acteurs majeurs du développement socio-

économique, seront invités à s’associer à la riposte à travers l’élaboration d’une

feuille de route précise déclinant les modalités de leur implication, au niveau social

et économique.

Enfin, dans le but d’assurer une meilleure coordination des interventions axées sur

la riposte, le mécanisme de coordination nationale sera conséquemment soutenu.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Renforcer les capacités des autorités judiciaires (cours et tribunaux),

locales (Maires) et administratives (Gouverneurs, Préfets, Sous-Préfets), et les

services d'appui, à tous les niveaux, dans la coordination et la gestion de

l'action humanitaire

• Renforcer les capacités de l’Institution nationale indépendante des droits

humains, des organisations de la société civile de défense des droits de

l’homme, des droits de la femme, des jeunes et des personnes vulnérables

pour une participation plus active à la gouvernance, au niveau central et local

• Renforcer les mécanismes de sécurité et de protection des biens et services à

travers le pays

• Consolider les capacités de planification et de coordination opérationnelle des

secours et de l’aide aux populations à travers l’usage de technologies

innovantes

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Assurer la participation des OSC et des communautés dans le

processus de gouvernance

Le SNU appuiera les institutions en charge de la protection civile, des secours

d’urgence, des libertés fondamentales et du renforcement de la gouvernance

locale. Il soutiendra également la participation de la société civile et des

communautés au processus de planification et de gestion de la riposte. Les activités

de renforcement de l’espace civique de participation citoyenne seront

accompagnées de même que l’organisation de rencontres communautaires

transfrontalières dans les zones à fort potentiel de dérèglements sociaux

consécutifs à la baisse de l’activité économique. L’objectif étant de renforcer la

cohésion sociale optimale permettant une cohérence dans la reprise et la continuité

de l’activité lors de la normalisation de la situation.

Les interventions dans ce cadre seront menées en partenariat et en synergie avec

l’Association des maires de Guinée, le MATD, le MUNC, le MSPC, l’INIDH, les OSC

y compris les réseaux de personnes vivant avec le VIH et le Secrétaire Général des

Affaires religieuses.

En outre, face à la forte demande de redevabilité, d’intégrité et de transparence

actuellement perceptible au sein des communautés, le SNU appuiera le contrôle

citoyen de la gestion de la riposte.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Appuyer la mise en place et l'opérationnalisation des Comités locaux de suivi

d'alerte précoce COVID-19

• Soutenir les cellules de veille citoyennes (CVC), l’INIDH et les OSC pour

renforcer le contrôle citoyen du dispositif national de la riposte et du

relèvement

• Associer les médias locaux à la coordination, et surtout, à la communication

(sur) la réponse

Assurer la sécurité et la cohésion sociale dans le strict respect des

droits de l’homme

Dans le cadre de la sécurité et de la cohésion sociale, il est envisagé de soutenir

les forces de défense et de sécurité et les services de la protection civile et de

renforcer les capacités de la police technique et scientifique y compris les services

de médecine légale. Les mécanismes de surveillance sécuritaire et le contrôle de

proximité avec les citoyens devront être assurés, dans le strict respect des normes

et standards des droits de l’homme. Plus spécifiquement, il s’agira de renforcer les

capacités et de doter les forces de défense et de sécurité en moyens spécifiques

de surveillance notamment en ce qui concerne le respect des mesures préconisées

par les autorités en conformité avec les standards des droits de l’homme. A cela,

s’ajoute le renforcement des mesures de contrôle aux frontières ainsi qu’à

l’intérieur du pays.

L’avènement de la pandémie COVID-19 coïncide à un contexte marqué par des

crises sociopolitiques successives en Guinée. Dans ces conditions, le moindre

incident lié à cette pandémie pourrait engendrer des crises et des conflits au sein

des communautés. Les souvenirs des turbulences lors de la maladie à virus Ebola

sur la sécurité et la cohésion sociale restent encore dans les mémoires.

Ainsi, un soutien de qualité aux initiatives de promotion de la sécurité humaine, de

la protection civile et de la coordination opérationnelle des secours sont

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15 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

indispensables pour renforcer la cohésion sociale, la surveillance sécuritaire et

assurer la résilience et un contrôle de proximité avec les citoyens.

Par ailleurs, le SNU appuiera le renforcement de la sécurité transfrontalière, le

partage de la bonne information et la sensibilisation des leaders d’opinion et des

FDS.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité en matière de

surveillance du respect des mesures préconisées par les autorités.

• Soutenir la protection civile dans le cadre de la lutte contre le COVID19 pour

consolider les capacités opérationnelles d’intervention et de soutien

communautaire

• Apporter un soutien de qualité pour améliorer les capacités d’intervention

des FDS, celles de la police technique et scientifique et de la justice, en lien

avec la chaine criminalistique

• Concevoir un dispositif structurel et fonctionnel offrant des capacités

opérationnelles à la médecine légale en cas d’afflux massif de victimes

• Renforcer à la fois, le cadre institutionnel et la prise en charge médico-

psychologique des victimes et de leurs proches

• Appuyer la mise en place et le fonctionnement des mécanismes de plainte

et le contrôle de conformité avec les standards des droits de l’homme.

3.3.3. Résilience et relèvement multisectoriel

La sévérité des impacts socio-économiques du COVID-19 sera très profond

particulièrement pour les pays les moins avancées ou extrêmement vulnérables

comme la Guinée.

Même s’il est difficile pour l’instant, d’estimer avec exactitude les conséquences de

cette crise, la nécessité de préparer et de déployer des réponses appropriées pour

assurer la résilience et le relèvement multisectoriel, constitue une réalité critique.

Le Gouvernement Guinéen a lancé un plan national volontariste et ambitieux de

riposte socio-économique à hauteur d’environ 370 millions $US, pour apporter des

réponses sanitaires et socio-économiques immédiates et impulser un relèvement

progressif du pays face à la pandémie.

Préparer et assurer la résilience socio-économique

La contagiosité de la maladie et la pression explosive qu’elle fait peser sur les

systèmes sanitaires des pays affectés, ne sont pas les seuls effets qu’impose le

COVID-19. Il a surtout un impact destructeur sur l’économie et la société. Les pays

vulnérables, comme la Guinée, sont ainsi exposés à de sévères effets

socioéconomiques immédiats qui commandent des réponses urgentes et adaptées

pour mitiger les risques et développer les capacités de résilience du pays et des

populations face à cette pandémie.

Dans son plan de réponse, le Gouvernement guinéen a pris des mesures

d’atténuation exceptionnelles en engageant ses ressources publiques et en

sollicitant une mobilisation forte des partenaires au développement et notamment

du système des Nations Unies.

En matière de résilience socioéconomique, les agences spécialisées des Nations

Unies se sont engagées à préparer et à mettre en œuvre des programmes et

projets d’urgence adaptés aux défis multisectoriels qu’impose le COVID 19.

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Ces programmes et projets s’attacheront à soutenir, autant que possible, les

activités d’appuis aux acteurs du secteur privé formel et informel pour atténuer

l’impact sur les activités de production et commerciales, sur l’emploi, et les revenus

notamment des populations et des entreprises les plus vulnérables (PME et Start-

Up).

Par ailleurs, le SNU aidera le gouvernement dans la mise en pratique des

dispositions fiscales et budgétaires adoptées pour soutenir la résilience des acteurs

des secteurs productifs.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Soutien aux secteurs productifs formels et informels notamment les PME et

Start-Up pour atténuer les chocs liés au COVID-19.

• Appui à l’adaptation des modes opératoires des acteurs économiques et à

la protection des emplois.

• Renforcer les capacités de la Guinée en matière d’infrastructures et de

services de qualité, ainsi que de fabrication des équipements de protection

et de soins médicaux (masques, gel hydro-alcoolique, savon et produits

pharmaceutiques, etc.)

• Création d’actifs productifs communautaires et leur utilisation pour une

production locale de produits alimentaires de base, en quantité et de qualité

suffisante, tout en assurant une chaine de distribution viable.

• Appuyer l'installation de systèmes photovoltaïques dans les Centres et

Postes de santé.

• Assurer la continuité des activités dans les secteurs stratégiques tels que

l’énergie, l’agriculture, les mines, les télécommunications, le transport.

Préparer et assurer le relèvement socio-économique

Au-delà des réponses sanitaires et de la résilience des communautés, un solide

plan de relèvement socio-économique doit être préparé et mis en œuvre pendant

et après la pandémie pour atténuer l’impact du COVID-19 et préparer le relèvement

de l’économie nationale. Par ailleurs, la crise du COVID-19 est survenue à un

moment crucial du processus de planification stratégique et de gestion du

développement du pays. En effet, plusieurs échéances stratégiques étaient

programmées en 2020, dont notamment : la revue de la mise en œuvre du PNDES

2016/2020 ; la préparation des schémas directeurs d’aménagement et de

développement durable ; l’élaboration de la politique nationale de l’emploi ; la

formulation du nouveau PNDES 2021/2025.

Le programme national de renforcement des capacités de gestion du

développement, en appui au relèvement de la capacité d’absorption, est également

essentiel pour la mise en œuvre des projets et programmes.

Compte tenu des répercussions déjà manifestes de la crise COVID-19, le SNU

appuiera le Gouvernement dans les prochaines étapes de préparation et de

lancement du relèvement socioéconomique en lien avec son futur PNDES II.

INTERVENTIONS PRIORITAIRES

• Réalisation d’une étude d’impact socioéconomique multisectorielle et

approfondie.

• Mise en place d’un Fonds National de relance post crise et la definition

d’appuis à la mobilisation des ressources financières et technique externes.

• Appui au processus d’évaluation du PNDES1 et de Programmation du

PNDES2.

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17 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

• Appui au processus de réajustement des politiques monétaires et

budgétaires.

• Appui à la relance et au développement du secteur privé et notamment, des

appuis prioritaires au secteur agricole et aux chaines de valeurs agro-

business.

• Renforcement, dans une perspective régionale, des capacités

infrastructurelles et des services de qualité, ainsi que de fabrication des

équipements de protection et de soins (produits pharmaceutiques,

équipement, etc.)

4. Partenariats Stratégiques et Mobilisation des Ressources

Le Dispositif Institutionnel de Suivi du PNDES (DISE) institué à l’occasion de la

formulation du PNDES 2016/2020 est le cadre de collaboration, de coordination et de

promotion des partenariats entre le Gouvernement et ses partenaires au développement.

Dans ce cadre, les leçons et enseignements issus de la période de lutte contre le virus à

Ebola ont inspiré la réponse à la crise COVID-19 tout en prenant en considération la

spécificité de la pandémie COVID19. Depuis le 10 Mars 2020, le Gouvernement a institué

un comité interministériel de riposte et le Chef de l’Etat a réuni à plusieurs reprises les

PTF pour des sessions d’echanges, de coordination stratégique et de mobilisation des

concours extérieurs.

Les actions prioritaires du Gouvernement ont porté sur la dynamisation des partenariats

stratégiques liant le Gouvernement et les PTF et la mobilisation des financements

extérieurs pour faire face à la crise. L’action spécifique du Gouvernement et le rôle central

du SNU ont été réitérés.

4.1. PARTENARIATS STRATEGIQUES GOUVERNEMENT/PTF POUR LA

MOBILISATION DES RESSOURCES

La Guinée entreprend actuellement une coopération avec plus de trente partenaires

techniques et financiers, multilatéraux et bilatéraux. Les appuis des différentes

institutions financières accompagnant le Gouvernement sont constitués par des dons, de

l’assistance technique, de l’appui budgétaire directe, des prêts avec des conditions

flexibles, selon les bailleurs, et des allégements de dettes, à venir.

A cet égard, et dans le cadre de la crise COVID-19, les Groupes de la Banque Islamique

de Développement et de la Banque Mondiale proposent respectivement, de développer

un paquet complet de mesures intégrées dénommé « les 3R » (Répondre, Restaurer et

Redémarrer) à travers une Plateforme Nationale Unifiée, avec une enveloppe globale de

2,3 milliards de dollars, qui reposera sur 3 piliers : (i) la protection des pauvres et des

vulnérables ; (ii) le soutien aux entreprises ; et (iii) le renforcement de la résilience

économique et l’accélération de la reprise.

Des bailleurs de fonds bilatéraux s’engagent également au profit de la riposte en Afrique

et à soutenir des programmes conjoints multidonnateurs.

Pour ce qui concerne la Guinée, le Gouvernement, avec l’appui du SNU s’attache à

soumettre des requêtes de financement à ces bailleurs.

Déjà, dans le cadre de la recherche de financement d’actions immédiates et urgentes

relatives à la surveillance et à la prise en charge mais aussi, aux infrastructures

(laboratoires), à la logistique, à la communication et à la coordination, des requêtes de

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financement ont été adressées à certains Bailleurs de Fonds (BID, BAD, BADEA et BM)

pour un montant global de 69,35 millions de dollars US.

Dans la même dynamique, et pour faire face à l’urgence immédiate, certains bailleurs de

fonds comme la BID, la BAD et la BADEA ont convenu avec le Gouvernement qu’en marge

des requêtes qui leur seront soumises, ils pourraient faciliter la mise à disposition d’un

montant total de 24,6 millions de dollars. Cette somme représente les économies

réalisées sur des projets en cours d’exécution ou en instance de clôture pour faire face

aux besoins urgents du système sanitaire.

La Banque Mondiale a déjà confirmé un appui de l’ordre de 200 millions de dollars US et

la BAD pourrait financer le plan de riposte avec une contribution de 32 Millions de dollars

US. Le FMI a annoncé un allègement de la dette du pays à hauteur de 25 millions de

dollars et la possibilité d’un décaissement, en Mai 2020, sous la forme, d’une facilité de

l’ordre de 150 millions de dollars.

Le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers et le système des Nations

Unies ont mené plusieurs activités de mobilisation de ressources afin d’accélérer la mise

en œuvre des activités d’alertes et de riposte. Des efforts mutuels sont en train d’être

entrepris afin de développer des analyses et des plans d’action pour la relance

économique et sociale post COVID19 en vue de soutenir la résilience des communautés

et de maintenir la paix et la cohésion sociale.

L’action commune pilotée par le Gouvernement, avec ces institutions mandatées et grâce

à l’appui des agences du SNU, des institutions financières internationales et des

partenaires bilatéraux ont commencé à donner des résultats concrets sur le terrain.

En outre, le secteur privé local et régional a rejoint l’effort de mobilisation des fonds à

travers des initiatives de dons au Gouvernement, en nature ou sous la forme d’appuis

financiers aux efforts de l’ANSS et des structures de l’Etat mobilisées.

4.2. ACTION SPECIFIQUE DU GOUVERNEMENT

Le Gouvernement a présenté un plan de riposte à la crise sanitaire COVID-19 estimé à

370 millions de dollars US. Le Plan est axé sur les trois aspects : sanitaires, sociaux et

économiques dont notamment, l’appui à la relance du secteur privé formel et informel

affecté par la crise.

La gestion des fonds a été initialement affectée à une commission de gestion financière

pour la riposte contre le COVID19, pour donner suite au compte rendu de la réunion

tenue, le 2 Avril 2020, à la Primature.

L’aide extérieure à mobiliser ne fait pas partie des fonds du Plan de riposte du

Gouvernement.

4.3. LE ROLE CENTRAL DU SNU

Le système des Nations Unies, avec ses agences résidentes et non résidentes, ses fonds

et programmes figure au cœur de la réponse nationale. Chaque Agence a pu soutenir,

grâce à son mandat et à ses avantages comparatifs, le plan de riposte nationale en

synergie avec la coordination du SNU.

Le SNU en collaboration avec l’ANSS a approché plusieurs partenaires intéressés par le

financement de plusieurs activités relatives au plan de riposte nationale. Des conventions

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19 ANALYSE PRELIMINAIRE MULTISECTORIELLE DE L’IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COVID-19

GUINEE

sont en cours de signature sur les aspects relatifs aux services d’appui à la prise en

charge des patients, à la logistique et au support opérationnel.

Certaines agences ont déjà alloué une partie de leur fonds programmatiques ou

s’apprêtent à le faire afin d’appuyer le financement de la riposte. Le SNU étudie

également des pistes de réaffectation de fonds supplémentaires et de recherche de

financement.

Un appui significatif, en nature ou sous forme d’équipement, de véhicules, en ressources

humaines et en services a déjà été fourni et continuera d’être mobilisé afin d’appuyer

l’effort national et international de lutte contre le COVID19. Cet appui est fourni sous

forme d’assistance technique aux différents ministères afin de préparer un plan de

relèvement multisectoriel pour la République de la Guinée.

Plusieurs initiatives de mobilisation de fonds ont été menés collectivement et

individuellement. C’est ainsi qu’au niveau corporate et pour donner suite « à l’appel à

solidarité » du Secrétaire General de l’ONU, un Fonds de réponse et de relèvement a été

établi. Le United Nations (UN) COVID-19 Response and Recovery Multi-Partner Trust

Fund est un mécanisme de financement inter-agence qui vise à appuyer les pays à faible

et moyen revenu afin de pouvoir gérer la crise sanitaire et les impacts socioéconomiques

causés par la pandémie.

Le fonds vise à financer des projets ciblant les urgences médicales, les impacts sociaux

et économiques de la réponse et du relèvement. A ce fonds, s’ajoute les fenêtres

d’opportunité du Fonds de Consolidation de la Paix (PBF – Peace building Fund) qui

intervient en Guinée depuis 2007. Ce fonds est intervenu en République de Guinée à

hauteur de plus de 80 millions de dollars, dont plus de 48 millions dans le cadre du

deuxième plan prioritaire (2011- 2015). Dans le cadre de la seconde période de la

troisième phase d’appui, couvrant la période juin 2019 à décembre 2021, le budget

s’élève à environ 18 millions de dollars US.

Le fonds PBF a lancé un Appel à candidatures et a défini une note d’orientation pour toute

initiative pour la promotion des jeunes et l’égalité, dans le cadre d’une vision cohérente

de réponse à la crise du COVID-19.

Page 20: Analyse Preliminaire Multisectorielle de L'impact …...ici, en points d’action clés, de la manière suivante : 3.3.1. En ce qui concerne la Continuité des services sociaux essentiels,

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TOGETHER POSSIBLE:

GEARING UP FOR THE 2030 AGENDA

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