Download - NUMÉRO 2 DÉCEMBRE 2017 /JANVIER 2018 LA PLUME DU …

Transcript

L AP L U M ED UT E R T R E

N U M É R O 2

D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

" A G I S S E Z C O M M E S ' I L É T A I T I M P O S S I B L E

D ' É C H O U E R " - W I N S T O N C H U R C H I L L

L A P L U M E D U T E R T R E N ° 1P A G E 2

Edito

Rédaction :

Salut à tous ! Alors que le calendrier de l'avent des uns et des autres touche à sa fin, vous voici, tout heureux, en possession du très attendu n°2 de la Plume du Tertre. Et ce second opus se révèle être, comme son épaisseur ou simplement sa couverture

aurait pu vous le faire constater, un numéro double ; ce choix se justifie par l'imminence des examens de fin de semestre,lors desquels vos rédacteurs auront à cœur de briller eux aussi. Nous préférons donc vous proposer un unique numéro pour la période décembre-janvier, de peur de ne pouvoir proposer des parutions suffisamment abouties pour chacun de

ces deux mois, compte tenu de nos échéances. Une grande nouvelle en cette fin d'année : le journal dispose désormais d'une page Facebook ! Vous pouvez donc chercher

« La Plume du Tertre » sur le réseau social bleuté afin de disposer de toutes les informations relatives à celui-ci, de consulter les précédents numéros dans leur version pdf, ou même simplement de nous donner votre avis sur nos diverses productions. A noter aussi que tout texte proposé ici découle de la réflexion personnelle d'un étudiant ; sans être politisé,

ce journal se veut le reflet de la diversité des opinions du département, et chaque article peut à ce titre être considéré comme un billet d'humeur n'engageant ni l'opinion de l'ensemble de la rédaction, ni celle des membres du BDE, ni même

celle de l'Université de Nantes. Ce journal est donc le votre ; si vous avez des idées à nous proposer, une contribution à nous offrir, n'hésitez pas, nous vous accueillerons avec plaisir. Sur ce, il est temps d'allumer le feu dans la cheminée,

d'apprécier la nuit blanche qui accompagnera probablement votre passage en 2018, et de vous aimer les uns les autres. Parce que trois jours après la parution de ce numéro, c'est l'hiver, et face à la glaciation de votre habitat, l'amour vous

apportera la chaleur et le réconfort nécessaires à votre bonne santé. Bonne lecture, joyeuses fêtes, et à l'année prochaine !

Laure RENAULT Thomas BONRAISIN

Edith BANFIELD Nicolas BOISSINOT Thomas BONRAISIN Raphaëlle BRETHOMÉ Lucile DELANOË Guillaume GOUSSIN Margo MAGNY Laure RENAULT

L'équipe de la Plume du Tertre

Rédacteur en chef :

Responsables de la commission journal au BDE :

Jordan ALLORY

Ce journal est une initiative du BDE de l'UFR d'Histoire, d'Histoire de l'Art

et d'Archéologie

P A G E 3D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

Annonce

Le journal que vous tenez entre les mains aura une version 2.0 ! En effet, à partir de janvier, nos impressions seront prises en charge par le groupe BNP Paribas.

Ce numéro sera alors ré-imprimé, en couleurs, sur un papier de meilleure qualité et aux frais de ce nouveau partenaire, afin de pouvoir vous distribuer notre production à titre gratuit. Ce choix se justifie par la volonté de l'équipe de rédaction de demeurer indépendants financièrement, sans avoir à rendre notre mensuel payant.

Nous diffuserons en contrepartie une offre de cette compagnie bancaire en Page 3, en lieu et place de cette annonce.

Merci de votre compréhension !

Page en

Maintenance...

P A G E 4 L A P L U M E D U T E R T R E N ° 2

Le 18 décembre, notre respecté maître de conférences en histoire moderne de l'université de Nantes Bernard Michon nous proposera uncours intitulé "Des années 1980 à aujourd'hui, retour sur les évolutions de la recherche sur la traite des noirs et l'exclavage colonial."

Nantes Histoire

Conférences passées Encore un mois d'écoulé pour cette année de cours publics organisés par l'association Nantes-Histoire. Nous avons pu assister avec un grand intérêt aux conférences de Françoise Thébaud (historienne etprofesseur émérite de l'université d'Avignon), Christophe Bonneuil (historien des sciences et chercheur au CNRS), Jean-Frédéric Schaub (directeur d'études à l'EHESS de Paris), et Tal Bruttman (chercheur de l'EHESS de Paris).

Le 20 novembre dernier, l'historienne Françoise Thébaud nous faisait l'honneur de nous présenter une conférence sur "30 ans d'histoire des femmes et du genre. Nouveaux problèmes, nouvelles approches, nouveaux objets". En effet, l'intégration du rôle et de la présence des femmes dans le récit historique fut un long combat historiographique qui s'est soldé par des publications majeures telles que L'Histoire des femmes en Occident en 5 volumes, avec la participation de Georges Duby et de Michelle Perrot. Par cet ouvrage publié en 1991 chez Plon, une place est enfin accordée à la femme dans l'histoire. Avec le temps, l'histoire des femme est devenue aussi une histoire du genre : on ne tente plus seulement de réabiliter la place des femmes, mais on fait l'histoire des différences entre les femmes et les hommes, la hiérarchisation des sexes. Aujourd'hui, les chercheurs vont plus loin et s'intéressent à d'autres formes du genre : l'homosexualité, la transexualité, l'androgynie. Toutes ces études se poursuivent encore. La place des femmes et le genre sont devenus, au- delà du sujet historique, une problématique citoyenne et sociale à laquelle chacun doit participer.

. . .très prochainement :

.. .plus tard :

  B Y   C Y R U S S E

- Le 8 janvier : Jean Guiffan (professeur de khagne au lycée George Clémenceau de Nantes) : "Histoire de la laïcité en France de 1789 à nos jours" - Le 15 janvier : Danièle Lochak (professeur émérite de droit public à Paris-Nanterre) : "Trente années de combats contre les politiques migratoires et pour la reconnaissance des droits des étrangers" - Le 22 janvier : Philippe Josserand (maître de conférences en histoire médiévale à l'université de Nantes) : "La fabrique des héros : le cas de Jacques de Molay, dernier grand-maître de l'ordre du Temple" - Le 5 février : Annick Peters-Custot (professeur d'histoire médiévale à l'université de Nantes) : "Faire l'histoire d'un Empire sanshéritier : Les historiens face à l'Empire byzantin."

Rendez-vous à la salle Bretagne, 23 rue Villebois-Mareuil, dès 18h15 !!! Et bien sûr, inutile de préciser que l'entrée est gratuite pour les étudiants !

Le récit d'un étudiant de Nantes en vadrouille

On a tous un moment qui a suscité notre désir de voyager, de tout quitter quelques mois pour vivre une aventure humaine hors pair. Notre esprit, avide de curiosité, voit apparaitre soudainement une envie de nouvelles découvertes, tout en étant frustré de ne pas savoir y remédier.

Et puis un soir semblable à beaucoup d’autres devant la télé, on tombe en zappant sur L’auberge espagnole de Klapisch où Xavier, incarné par Romain Duris, se lance dans l’aventure Erasmus.

On s’est tous imaginé à la place de ce personnage lambda qui fait face dans un premier temps s’acclimater à cette vie cosmopolite, rythmée par des moments inoubliables. On a tous une part de Romain Duris en soi dans un recoin de notre tête. Cette idée gamberge, on y repense quelques instants dans lesmoments de solitudes : dans le tram, lors d’un jogging, un cours ennuyeux, ou lors d’interminables nuits d’insomnie. Mais au lendemain matin on l’oublie pour refaire apparaitre le quotidien.

Et puis un jour, c’est bon on se sent prêt et c’est là que l’aventure ERASMUS commence réellement.

  B Y   B . N .

P A G E 5

Les bons plans

La Bouquinerie du Centre

Vous découvrez la capitale ligérienne ? Vous êtes en quête des commerces éthiques et chics au sein de la cité des Ducs ? Que votre lecturesoit donc sereine ! Vous trouverez les éléments de réponse qu'il vous faut dans cette rubrique.

C’est un bon plan qui peut servir, notamment à l’approche des fêtes puisque la Bouquinerie reçoit de nombreux ouvrages neufs de Beaux Arts, d’histoire, de cuisine et de jeunesse qui peuvent passer de 30 euros en magasin à 10 euros.

Le programme de fidélité n’est pas non plus à négliger puisqu’il permet un avoir de 7% de la totalité des montants de douze passagesen caisse, sans date limite d’utilisation dans le temps.

Idée de cadeau, plaisir de lire, besoin étudiant, volonté de débarrasser vos étagères ou de les fournir ? Vous n’avez plus qu’à venir fouiller dans les étalages du n°12 de la rue des Vieilles Douves !

Située en plein cœur de Nantes, entre la place Royale et la place du Bon Pasteur, la Bouquinerie du Centre regorge de mille trésors pour les économes, les mordus de littérature ou encore les boycotteurs de la Fnac. Spécialisée dans l’achat et la vente de livres d’occasion, elle propose entre autres des poches en toute genre à moins de 4 euros, des bandes dessinées etdvd à moins de 6 euros ainsi que des romans. Paradis donc des lecteurs acharnés mais également des étudiants en général puisqu’elle contient des rayons de livres d’art et d’histoire, de traités de philosophie ou de manuels scolaires qui viennent parfois directement des surplus de maisons d’édition.

  B Y   N A B U C H O D O N O S O R

D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

Eric Vuillard, écrivain et cinéaste français, s’est vu remettre le Prix Goncourt 2017 pour son récit L’ordre du jour, édité par Actes Sud en mai 2017.

L’ordre du jour c’est une journée, de laquelle découleront une multitude d’autres malheureusement. C’est un instant figé dans le temps mais traversé de mouvements, d’acteurs, de jeux d’argent et de politique. C’est le 22 février 1933 quand se rencontrent les plus grands chefs d’entreprise allemands, Hermann Goering et Adolf Hitler pour parler financement et élections. C’est aussi le 5 novembre 1937 quand Halifax, lord président du Conseil britannique, se rend en Allemagne pour une amicale visite de courtoisie. C’est enfin le 12 février 1938 quand le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg est convoqué par Adolf Hitler, qui enclenche alors la conquête de son pays natal.

Eric Vuillard, par un ton absurde et efficace, nous livre des détails qui rendent ces petits rendez- vous aux grandes conséquences réels. Il mêle une histoire par le bas et par le haut, une pensée personnelle et scientifiquement fondée sur des archives, un récit ironique et tragique, des personnages importants et des individus presque anonymes, des faits d’envergure et des anecdotes. Ecrivain et non historien, l’auteurse permet des libertés en matière de critique et de déterminisme mais offre un regard intéressant sur le passé et « l’aspect poisseux des combinaisons et des impostures qui font l’histoire ».

Petit récit de 150 pages, L’ordre du jour se lit facilement et se réfléchit intensément par la suite. Rédigé simplement, il peut plaire aux amoureux de la littérature comme aux lecteurs irréguliers !

Littérature

  B Y   N A B U C H O D O N O S O R

"Oui, au niveau des études, c'était parfaitement organisé. Ce qui est récent et qui s'est beaucoup développé ces dernières années c'est l'archéologie préventive : le fait de faire des recherches systématiques sur tous les lieux où l'on contruit. Lorsque j'étais étudiante, c'était l'AFAN, une association, qui gérait ces chantiers "de sauvetage", mais ce n'était pas encore réellement institutionalisé. Cela a changé avec la loi du 17 janvier 2001 relative à l'archéologie préventive et la création de l'Inrap (Institutnational de recherches archéologiques préventives). Ces opérations ont généré énormément de connaissances nouvelles : on ne sait jamais ce qu'on peut trouver grâce à une fouille préventive."

"L'archéologie n'était pas du tout une passion de longue date. J'étais passionnée par toutes les formes d'art et ce sont mes étudesd'histoire de l'art et archéologie qui m'ont amenée à découvrir cette discipline. J'ai très rapidement participé à des chantiers de fouille qui ont confirmé mon attrait pour l'archéologie. Je me suis donc spécialisée dès ma troisième année de Licence."

Entretien avec un Prof

"J'ai l'impression que tous les sites m'ont apporté quelque chose, toutes périodes confondues. J'ai beaucoup aimé travailler sur l'oppidum de Bibracte. Il y avait des équipes de fouilleurs venant de toute l'Europe, ce qui générait des échanges vraiment intéressants. J'ai aimé travailler en Hongrie, sur différents sites protohistoriques et néolithiques, en particulier sur des tells, des collines artificielles créées par des successions d'occupations humaines : c'est très enrichissant car on n'a pas ce type de site en France. Evidemment j'ai adoré l'Egypte, en particulier pour les aspects humains, même si les sites étaient passionnants. Le dernier site qui m'occupe est celui d'Auzay, dans le sud de la Vendée, une petite occupation de l'âge du Bronze où j'ai fouillé en2015 et 2016. Je travaille actuellement à la publication de ces recherches."

P A G E 6

L'archéologie était-elle une passion de longue date ou est-ce le hasard qui vous y amené ?

Pourquoi avoir choisi la période protohistorique ?

"C'est une question d'affinité avec différents sites protohistoriques sur lesquels j'ai fouillé, avec le matériel et les problématiques spécifiques à cette période. Initialement, j'avais pour projet detravailler en archéologie byzantine après ma Licence. Mais finalement, j'ai eu l'opportunité de me spécialiser en Protohistoire européenne en étudiant dans une université allemande dont c'étaitl'une des spécialités. J'aime beaucoup cette période de transition qui marque un basculement entre la préhistoire et ce que les historiens appellent l'histoire. C'est une époque où il y a énormément de choses qui se mettent en place au niveau de l'organisation des sociétés humaines, et c'est ce qui est captivant."

On dit souvent que l'archéologie est une formation assez récente. Est-ce qu'à l'époque où vous avez étudiez elle aussi bien mise en place qu'aujourd'hui ?

Quel a été votre parcours ?

Quels sites vous ont le plus marqué ?

Vous plaisez-vous à Nantes ? "Oui, c'est une bonne université et une belle équipe. La ville aussi me plait beaucoup."

"J'ai commencé mes études à Lyon. En 4e année (l'équivalent actueldu M1), je suis partie en Erasmus en Allemagne pendant 2 ans, puis je suis allée à Dijon pour le DEA (équivalent du M2) où se trouvait mon directeur de recherche. Après cela, j'ai eu la chance

Chaque mois, la Plume du Tertre interroge un professeur de l'Université de Nantes. A l'occasion du second numéro, Sylvie Boulud-Gazo,professeure en Archéologie, s'est livrée à l'exercice...

L A P L U M E D U T E R T R E N ° 2

d'obtenir une allocation pour faire une thèse, en co-tutelle entre l'université de Bourgogne et l'université Eötvös Lorand de Budapest. J'ai étudié des nécropoles de l'âge du Bronze final en Transdanubie du point de vue des pratiques funéraires et de la typologie céramique. J'ai commencé à enseigner en tant qu'ATER (Attachée Temporaire à l'Enseignement et à la Recherche) à Dijon pendant mes deux dernières années de doctorat. J'ai soutenu ma thèse en 2002 puis j'ai eu la chance d'obtenir différents contrats comme technicienne de fouille et ingénieur d'étude. J'ai ensuitepassé un an en Egypte, à Alexandrie, où j'ai travaillé avec l'équipe de J.-Y. Empereur. En revenant en France, j'ai enchaîné d'autres contrats puis j'ai candidaté à Nantes sur le poste d'enseignant-chercheur en protohistoire que j'occupe encore aujourd'hui."

Pour le numéro de décembre, on publie un article sur les modifications des programmes de L1. Certains déplorent les nouvelles modalités d'examens terminaux : les QCM. Pensez-vous que cela peut baisser le niveau ? Etant en charge de la nouvelle maquette, je peux vous en parler facilement. Le choix des QCM a été un peu contraint. Avec la fusion des trois disciplines (Histoire, Histoire de l'Art et Archéologie), nous nous retrouvons avec plus de 500 "étudiants en L1. Même s'ils

D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8 P A G E 7

Vous êtes directrice adjointe du département histoire de l'art et archéologie. Qu'est-ce qui vous a attiré dans cette fonction ?

Nous y avons travaillé pendant deux ans, c'est très long. Il afallu marier les disciplines, faire un premier projet sans directives très claires, tout en respectant un cadrage ministérieltrès rigide. Nous arrivions avec nos envies d'ordre pédagogique, pour réduire le taux d'échec en L1, et nous nous retrouvions confrontés à des problématiques d'ordre budgétaire. Nous avons fait au mieux, mais il y a forcément eu des moments où ça coinçait un peu..."

Vous êtes représentante pour les relations entre secondaire et supérieur. De quoi s'agit-il ?

"Les relations lycées/universités sont un dispositif qui existe depuis assez longtemps, coordonné par Marie Blain (professeur en lettres modernes) et qui rassemble des représentants de chaque département dans le but de faire le lien avec le monde du lycée. L'idée centrale est de faire dialoguer le secondaire et l'université pour que nos formations, en particulier celles qui ne sont pas enseignées au lycée (sociologie et archéologie, par exemple), soient correctement perçues au lycée et que les lycéens ne se trompent pas dans leur orientation. Pour l'archéologie, nous expliquons que le fantasme "Indiana Jones" ou"pyramides" ne correspond pas à l'archéologie que nous enseignons à Nantes. Ici, nous formons des personnes qui vont travailler surtout enmétropole. Nous essayons de donner une image plus juste et plus concrète des formations. Nous dialoguons dans ce but avec nos collègues du secondaire, et eux en retour nous expliquent comment sont formés les lycéens. Cela nous permet de nous adapter au langage du secondaire et d'être ainsi plus facilement compréhensibles. L'Université à l'essai fait partie de ce dispositif : pendant une semaine, les lycéens peuvent s'inscrire à différents cours dans les matières qui les intéressent. Cela permet de désacraliser les cours en amphi, comme le rapport avec les enseignants. L'organisation pratique nécessite beaucoup de travail, mais c'est très intéressant. Cela soulève de vraies questions pédagogiques : comment accueillir des lycéens qui viennent d'avoir leur BAC ? Comment se mettre au niveau de quelqu'un qui n'a jamais fait d'archéologie et lui donner envie d'en savoir plus ? Quels outils mettre en place ? Le but n'est pas de faire des cours trop simples, mais de donner les moyens de s'accrocher, car la motivation est le principal moteur pour réussir ses études."

Merci beaucoup à Sylvie Boulud-Gazo pour son aide rédactionnelle, sa gentillesse et son attention.

  BY  CYRUSSE

sont en réalité moins nombreux à participer aux examens, c'est impossible de corriger autant de copies correctement. La correction de 200 copies est déjà une épreuve en soit, qui prend énormément de temps si on le fait bien et que l'on tente de rester le plus objectif possible. Au-delà, c'est extrêmement difficile à gérer. Nous nous sommes inspirés des collègues qui travaillaient déjà avec des effectifs très importants (STAPS, psycho) et nous avons constaté qu'ils utilisaient des QCM pour certains examens. En HHAA, nous avons décidé de les mettre en place uniquement pour l'évaluation des cours de Tronc Commun. Ils sont donc très ciblés et permettront de tester les connaissances acquises sur l'ensemble des cours donnés. Tous les autres examens restent plus classiques, sous forme de contrôles continus (CC) et/ou d'examens terminaux (ET). Lorsqu'on est en première année, rédiger n'est pas simple. Les QCM permettront donc d'évaluerles étudiants sans les mettre face à une difficulté supplémentaire, tout en sachant qu'on ne supprime pas cet exercice puisque les examens terminaux restent sous cette forme. Il y a en réalité une sorte de panachage et je pense que tout le monde s'y retrouvera. A Nantes comme dans les autres universités de France, nous suivons des directives ministérielles qui nous encouragent à lutter contre l'échec des étudiants. Je ne pense pas que le niveau va baisser à cause des QCM, mais plutôt que nous allons encourager la réussite en première année. Nous proposons une bonne préparation à la rédaction : tutorat, outil numérique pour progresser en français (Projet Voltaire) et cours de techniques de rédaction (en HAA). Je conçois que cela fasse peur, parce que cela n'a jamais été pratiqué dans notre UFR. C'est une première, on va voir comment cela se passe et on ajustera si certains problèmes apparaissent. Les enseignants n'ont pas tous fait les mêmes choix pour l'élaboration des QCM : une seule bonne réponse, plusieurs réponses possible ? Personnellement, je refuse les réponses multiples, car cela me semble trop piégeux."

"Cela s'est fait assez naturellement puisque j'étais la porteusede la nouvelle maquette pour l'archéologie, aux côtés de Thomas Renard pour l'histoire de l'art et Jérôme Wilgaux pour l'histoire. Cette nouvelle maquette ouvrait à la rentrée et il paraissait logique que les porteurs s'engagent dans sa mise en route. Beaucoup de choses très techniques nous ont occupés, en plus des questions pédagogiques qui restaient pour nous fondamentales.

L A P L U M E D U T E R T R E N ° 1

  BY  BALBUZAR

P A G E 8

Le film du moisSANTA & Cie

La comédie français bien ficelée et sans prise de tête fait partie de vos petits plaisirs ? Le premier degré vous sied à merveille ? Il n'y a à vos yeux rien de meilleur que la réminiscence des fantasmes de votre enfance ?

Alors vous apprécierez l'univers onirique de Santa & Cie, où les rennes volent et les lutins dansent. En plus de le réaliser et d'y écrire l'intégralité des dialogues, le délirant Alain Chabat incarne dans ce film Santa Claus, un Père Noëlconfronté pour la première fois aux problématiques de bambins éveillés. Conseillé par la touchante Wanda (Audrey Tautou), celui-ci est en effet contraint de se rendre sur Terre, afin d'y dégotter un remède à même de soigner son armée de joyeux larbins mystérieusement immobilisée par une grave maladie. Débute alors l'improbable épopée du Père Noël dans un Paris plutôt méfiant envers un barbu tout de vert vêtu, affublé d'une hotte et d'un traineau pour le moins remarquables.

J'éviterai de vous divulguer les détails de l'humour rafraichissant de ce film à l'ambiance chaleureuse dans la présentation quej'en fais, de peur de vous en gâcher le plaisir. Mais la présence d'un capitaine de navire tel que le réalisateur d'Astérix : Mission Cléopâtre ou du duo du Palmashow, Grégoire Ludig et David Marsais en guise de trublions sont des éléments garantissant un certain potentiel de risibilité.

Sorti en salles le 5 décembre 2017, ce film devrait être à l'affiche durant toute la période des fêtes. Prenez donc le temps d'en profiter, et d'en faire l'instant détente salvateur entre deux sessions de révisions.

Bonne séance à vous.

Pour Noël, offrez-vous le pull de votre UFR

P A G E 9D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

L'Excursion Patrimoine

Le Chronographe, une nouvelle façon d'appréhender l'archéologie

Peu après la conquête des Gaules par Jules César, les Pictons, peuple gaulois venus de Poitiers, se déplacent vers l'ouest et arrivent sur la rive sud de la Loire. C'est là qu'ils fonderont une cité portuaire qui portera le nom de Ratiatum, aux alentours de 15 avant notre ère. Aux abords du site archéologique consacré à cette ancienne ville, au sein de la ville de Rezé, s'élève le Chronographe. Ce projet, d'abord orchestré par la ville de Rezé, puis transféré à Nantes Métropole, vise depuis janvier 2017 à mettre en valeur l'histoire de cette ville portuaire et les fouilles archéologiques qui y ont été menées. Si ces fouilles ont été stoppées le 31 Juillet 2016 après deux campagnes de recherches d'abord dans les années 80, puis entre 2004 et 2016, le musée permet de faire partager au plus grand nombre l'expérience de ces recherches. La portée de ce projet est articulée autour de trois axes principaux : donner à voir le site archéologique de Ratiatum, révéler l'histoire de Ratiatum en tant que port et enfin expérimenter l'archéologie.

Le projet du Chronographe se veut ludique, c'est pourquoi iladopte une démarche éducative. « Nous sommes tous acteurs de l'archéologie » confie Pierre Bosquet, chargé de la communication autour du chronographe. Effectivement, en arpentant les différentessalles d'exposition, il n'est pas rare de s'attarder sur une vidéo explicative ou des jeux interactifs, la visite adoptant de bout en bout une démarche sensorielle. L'exposition principale retrace l'histoire de la cité de Ratiatum et les moyens archéologiques qui ont été mis en place pour la découvrir. Elle est avant tout axée sur l'expérience personnelle. Selon Pierre Bosquet « l'idée est de se mettre à la place de l'archéologue et de partager les principes fondamentaux de l'archéologie ». Le musée souhaite pouvoir accueillir tout type de public. Les groupes scolaires, qui représentent 20% de l'affluence du musée, et le public familial, sont un auditoire touché de façon conséquente par le projet, ce qui atteste de la volonté de rendre l'archéologie accessible dès le plus jeune âge. Les autres publics ne sont pas en reste, notamment les étudiants qui ont montré un bel engouement à l'égard du musée, surtout au commencement du projet.

Dans la salle principale du Chronographe se trouve une exposition permanente dans laquelle sont exposés des objets archéologiques variés, témoins de la vie quotidienne de cette ancienne cité portuaire. Près de 80% des pièces exposées dans cette exposition proviennent du site même de Ratiatum. Les 20% restants constituent des pièces rapportées d'autres sites archéologiques, et relèvent en particulier des domaines religieux et funéraires ; cela complète les découvertes faites sur le site de Ratiatum. L'exhaustive collection du Chronographe permet ainsi de dépeindre le portrait

complet d'une ville portuaire au bord de la Loire durant l'Antiquité.En complément de cette exposition principale se trouvent d'autres salles hébergeant des expositions temporaires ou différents ateliers. L'actuelle exposition « Terra incognita » raconte l'utilisation de la terre cuite dans l'Histoire. Elle fera place, au cours du printemps 2018, à une autre exposition visant à démontrer les liens entre l'archéologie et la bande dessinée.

Le Chronographe travaille en partenariat avec l'Université de Nantes et notamment l'AUNA (Association Nantaise Universitaire d'Archéologie). Des étudiants en Histoire de l'Art et Archéologie à l'Université de Nantes travaillent d'ailleurs sur le site du Chronographe en partenariat avec les cinq membres permanents de Nantes Métropole qui coordonnent le projet. L'association d'étudiants à ce projet est primordiale dans la visée du chronographe, certains ayant par ailleurs participé aux dernières fouilles de Ratiatum. Pierre Bosquet de conclure, « L'archéologie est une science qui se vit », elle doit donc être partagée à ceux qui en seront les acteurs de demain.

Horaires :

Dates à retenir :

Contacts :

Ouvert toute l'année du Mercredi au Dimanche de 14h à 18h et en Juillet et Août du Mardi au Dimanche de 14h à 19h

22 Février 2018 : Ouverture de l'exposition sur la Bande Dessinée et l'Archéologie par un « Combat Dessiné catch- gladiateurs » 24 Février au 20 Mai 2018 : Exposition sur la Bande Dessinée et l'Archéologie 12 Avril 2018 : Conférence sur l'Antiquité et la Pop-culture 19 Mai 2018 : Soirée Concert Dessiné dans le cadre de la Nuit des Musées 16 et 17 Juin 2018 : Journées Nationales de l'Archéologie A partir de Juin 2018 : Exposition sur les Vikings et Nantes

- lechronographe.fr - « Le chronographe » sur Facebook, Twitter et Instagram

L'architecture du Chronographe, à droite, rappelle le monde antique que son musée aide à appréhender.

  BY   JARJAR

L A P L U M E D U T E R T R E N ° 2 P A G E 1 0

Nantes, ancien port industriel en déclin, a acquis ses lettres de noblesse en se transformant en la capitale culturelle de l’Ouest. Revalorisation de l’ancienne tour LU en véritable fleuron de la scène artistique nantaise, transformation d’anciennes friches industrielles en une Île de Nantes construite de toutes pièces, création d’un « Voyage à Nantes » … Tout participe à faire de Nantes une métropole vivante et attractive.

Lorsque Jean-Marc Ayrault devient maire en 1989, il hérite d’une ville sinistrée par l’affaiblissement de ses industries. Il faitalors le pari que Nantes pourrait reposer sur la culture. Ce secteur permet en effet de donner l’impulsion nécessaire à la redynamisation de la ville. D’ailleurs, la municipalité mise sur la culture pour permettre le rayonnement de Nantes à l’échelle nationale et internationale, en adoptant une stratégie de communication bien ficelée. Qui n’a jamais vu d’affiches pour le Voyage à Nantes, les Folles Journées ou encore les Machines de l’Île ? A bien des égards, Nantes a acquis une popularité exceptionnelle. Les magazines nationaux classent régulièrement Nantes en tête de liste : capitale verte, métropole sociale à la qualité de vie remarquable et j’en passe.

Toutefois, cette perfection affichée a un prix. Et il n’est pas des moindres. Réputée pour son calme et son cadre de vie quasi-idéal, la « Belle éveillée » est inéluctablement en proie à un phénomène : la gentrification. Cette forme d’embourgeoisement de l’espace est la conséquence indirecte des politiques locales. La municipalité n’a pas pour but de changer la population nantaise ; seulement, la réhabilitation des logements dans les quartiers gentrifiés engendre nécessairement une montée des loyers. Ainsi, les espaces embourgeoisés finissent par attirer une population avec davantage de moyens et en exclure une autre, plus démunie. Les gentrifieurs (c’est-à-dire les individus emménageant dans les quartiers gentrifiés) étaient initialement issus de la classe moyenne avec un fort potentiel culturel. Toutefois, avec la montée des prix de l’immobilier, le profil social de ces gentrifieurs s’est élevé. De fait, même s’il n’y a pas eu d’exclusion programmée des classes populaires, la municipalité n’a jamais fait d’intervention pour réguler les loyers.

désormais disparu. Cette culture populaire a été étouffée au profit d’une culture « officielle », plus sélective.

Chaque Nantais peut observer la différence entre un rêve nantais mis en scène par la municipalité et la réalité quotidienne. Lesanciens quartiers populaires, Chantenay en tête, connaissent un embourgeoisement galopant, tandis que les plus pauvres sont reléguésaux confins de l’agglomération, laissant place à une élite locale politico-économique dominante. D’ailleurs, le « Système Ayrault » n’apas été propulsé au pouvoir par les quartiers populaires, puisque l’on y enregistre un très fort abstentionnisme depuis longtemps. Ainsi, la capitale des Ducs de Bretagne semble être devenue une « ville- musée » bâtie par et pour les bobos. D’une ville ouvrière dominée par une bourgeoisie commerçante et industrielle (LU, Béguin-Say), elle s’est muée en une ville archétypale pour les bourgeois bohèmes et les cadres.

Cependant, la nature de la culture produite par les autorités municipales joue un rôle essentiel dans l’embourgeoisement nantais. Elle constitue une politique d’attractivité à l’intention des CSP+. La requalification de la ville de Nantes vise ainsi à attirer une classe créative, innovante, cultivée, cosmopolite et qualifiée. Ainsi, l’Île de Nantes était auparavant occupée par des squats d’artistes, qui ont

ACTUALITÉ, POLÉMIQUE, RÉFLEXION La rédaction de la Plume du Tertre tâchera dans cette rubrique de traiter de sujets au moins à débat, voire carrément polémiques,qui seront vus à travers le prisme de l'actualité. Pour ce second numéro, votre journal vous propose un double article à propos de l'embourgeoisement nantais, une présentation de la nouvelle maquette de la L1 illustrée par un entretien avec Thierry Piel, et un focus sur la vente de tableau la plus rentable de l'histoire.

Nantes : le paradis des bobos ?

Néanmoins, mon propos ne vise pas à noircir le tableau àoutrance. Si les cadres ont connu une très forte progression à Nantes, ce mouvement s’observe dans la majorité des grandes villes françaises, à l’instar de Lyon ou Paris. Mieux encore, les ouvriers restent plus nombreux à Nantes que dans les autres villes, ce qui s’explique par le nombre important de grands ensembles dans la métropole, alors qu’ailleurs en France ils vivent plutôt dans l’agglomération élargie. Pour autant, les quartiers à grands ensemblescomme Malakoff et les Dervallières ne sont pas très intégrés au reste de la ville, et souffrent au contraire d’une intense stigmatisation qui rejaillit sur leurs habitants. Malgré ce constat, Nantes demeure l’une des trois plus grandes villes de France en matière de logements sociaux et d’équipements culturels, même si ceux-ci ne favorisent pasla mixité entre les différents groupes sociaux. Nantes est en fait une ville où les extrêmes coexistent : les beaux quartiers comme les cités

Les nouvelles échoppes du quartier Chantenay s'adressent à une clientèle aisée.

P A G E 1 1D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

populaires. Entre les deux, les anciens quartiers ouvriers connaissent le processus long et complexe de la gentrification.

L’actuelle friche représente une ancienne carrière au XVIème siècle. Au début du XXème siècle, la Société des Brasseries Nantaises,fusion de 3 entreprises, s’y implante. Le cachet d’un passé industriel demeure, avec des traces de ces constructions encore visibles. En 2005, ce lieu a été racheté par la ville dans l’attente d’un projet qui pourrait occuper cet espace. L’Arbre aux hérons devrait voir le jour d’ici les prochaines années, dans cette friche au passé industriel.

dad5l

j

  B Y P A S S I O N A L - A N D A L U S

Un cas particulier : le Bas-Chantenay et le projet de l’Arbre aux hérons.

« Un arbre ordinaire pour un jardin extraordinaire », tels sont les mots employés par Johanna Rolland, maire de Nantes, afin de décrire l’Arbre aux hérons. Le nouveau projet des Machines de l’Ile devrait voir le jour en 2021 et permettra aux curieux d’apprécier une structure mêlant bois et acier, de 35 mètres de hauteur. Le clou du spectacle : deux hérons survoleront le tout, dans lesquels les visiteurs pourront prendre leur envol le temps d’un voyage au pays de Pierre Oréfice et de François Delarozière.

La nouvelle attraction se verra implantée dans l’ancienne carrière Meuse-Miséry, aujourd’hui intitulée carrière Chantenay. En effet, cet espace est aujourd’hui particulièrement affectionné par les riverains, qui se plaisent à se balader dans ce lieu propice à la rêverie. Un petit détour par la carrière marque les visiteurs par la végétation foisonnante, la falaise impressionnante et la grotte dissimulée. Ainsi, l’arrivée d’un projet d’envergure tel que l’Arbre aux hérons n’est pas vu d’un œil favorable par tous. Lors d’une mobilisation d’un collectif de riverains dans la carrière le 11 novembre, une riveraine s’exprime :« il y aura des nuisances pour les habitants proches, le quartier va s’embourgeoiser » (Presse Océan, 12/11/2017).

Meilleur accompagnement des L1 ou écrémage ? La « Licence Portail » selon Thierry Piel

Tous les quatre ans, l’université doit réformer ses modules. À la rentrée 2017 a ainsi eu lieu la modification complète des maquettes de première année de licence. En effet, une fusion des filières a cette année été imposée par des directives ministérielles, engendrant des promotions plus nombreuses. Les filières d'histoire, d’histoire de l’art et archéologie constituent aujourd'hui un tronc commun lors de la première année de licence ; des réunions ont aussi concerné les licences de géographie et de sociologie ou encore, de manière plus étonnante, celles de psychologie et de STAPS. La dernière réforme ayant bouleversé le système universitaire a été l’instauration des semestres mais hormis cette innovation, les maquettes n’avaient été que partiellement modifiées jusqu’à aujourd’hui.

Ces évolutions ont de grandes conséquences sur l'entame de licence des étudiants de l'UFR histoire, histoire de l'art et d'archéologie (HHAA). L’un des principaux changements auxquels les étudiants de première année d’HHAA doivent faire face est celui des nouvelles modalités des examens terminaux. Traditionnellement des dissertations ou des commentaires de texte, ils deviennent des QCM, selon le bon vouloir de l'enseignant. Si l’histoire est une filière littéraire souvent choisie pour la culture générale qu’elle apporte, elle l'est aussi pour l’esprit critique et la capacité à argumenter qu’elle nécessite. Ces nouvelles modalités sont dès lors déplorées par un grand nombre d’étudiants arrivant en première année. Sylvie Boulud-Gazo, professeure d’archéologie, est en charge de la nouvelle maquette et justifie ce choix à Cyrussedans l'entretien qu'elle nous accorde (page 4). Selon elle, l'évaluation par QCM est un choix contraint et forcé compte tenu du plus grand nombre d'élèves à évaluer. La correction de dissertations ou de commentaires avec une promotion d'étudiants si nombreuse n'aurait alors pas été de qualité.

  B Y P H A R E À O N

de riverains dans la carrière le 11 novembre, une riveraine s’exprime :« il y aura des nuisances pour les habitants proches, le quartier va s’embourgeoiser » (Presse Océan, 12/11/2017).

“La naissance est le lieu de l'inégalité. L'égalité prend sa revanche avec l'approche de la mort..” Jean d'Ormesson

Le site actuel de la carrière Chantenay

L A P L U M E D U T E R T R E N ° 2 P A G E 1 2

« Est-ce que vous croyez franchement que le projet Voltaire va transformer en Voltaire les étudiants de première année qui sont en grosse difficulté ? Je vous le dis car je vois les copies, je corrige des centaines de copies de première année et je suis un peu affolé par le niveau de français. Je constate que j'ai un cours de première année ce semestre et je vois l'amphi se vider ; donc nous sommes bel et bien en train d’assister à cette fameuse déperdition d'étudiants. Alors tant mieux s'il y a quelques étudiants qui trouvent avantage dans cette structure mais combien d'étudiants vont continuer à assister aux cours ? Quel temps ils vont consacrer à cela ? Quel résultat cela va avoir ? C'est le gros problème car on parle de tout cela mais ce que je vous dis vient de mon expérience personnelle. Quelles statistiques a- t-on à part des chiffres classiques sur les parcours de nos étudiants, ce qu'ils deviennent après leurs études ? Ce qui serait intéressent c'est d'avoir ces informations sur tous les niveaux ; nous n'en savons absolument rien ! Je suis encore en contact avec des étudiants et je peux vous dire qu'il y a une grande diversité de parcours. Je pense qu'on est sur un projet qui repose sur de belles idées mais pas sur un constat bien étayé. Je pense que ça ne va pas changer grand chose au problème si ce n'est que les réformes s'accumulent depuis des années. Il ne faut pas oublier que tout cela était quand même pour permettre aux étudiants de mieux réussir. Tant mieux pour les étudiants, mais qu'est ce ça vaut ? L'étudiant qui va passer 5 ans à accumuler UE après UE qu'est ce qu'il a au final ? Est-ce qu'on a vraiment réglé le problème ? Car je constate qu'il y a toujours des étudiants qui réussissent brillamment ; mais que fait-on de la masse ? Que font ceux qui abandonnent ? Nous on récupère alors une situation et on lagère du mieux que l'on peut. Je répète que c'est certainement pour lebien des étudiants mais est-ce que ça va améliorer les données fondamentales ? Je n'en suis pas sûr ; et pour ajouter un exemple simple : les groupe-classe. Le concept du TD est renforcé et c'est bien, on peut facilement communiquer avec les étudiants, c'est pour vous dire que je ne trouve pas que tout soit négatif, loin de là. Sauf que une heure de CM et trois heures de TD... Le problème c'est que les étudiants arrivent pour être formés à des techniques d'écriture cependant pour cela il faut du fond. Autant utiliser deux heures à parler d'histoire et jouer en équilibrant CM et TD. De plus, le problème des emplois du temps est infernal, l'administration en a faitles frais. »

« Un premier problème se pose : il y avait des options découvertes, des cours d'histoire proposés à des non-historiens. Or le problème auquel nous allons être confrontés est que nous allons avoir un public mêlant historiens, historiens de l'art et archéologues. Quand je n'avais pas d'historiens, j'avais un cours adapté à des non-historiens et cela fonctionnait bien, même si les historiens de l'art devaient être peut- être un peu plus à l'aise que les psychologues. Mais je mettais quand même de très bonnes notes à des psychologues et sociologues. Mais là qu'est ce que je fais ? Est-ce que je fais un cours pour les historiens ou pour les historiens de l'art ? Si je le fais pour les étudiants d'HAA, je suis obligé de baisser le niveau ce qui est dommage pour les historiens ; si je le fais pour les historiens, je risque de larguer les historiens de l'art et les archéologues. Cette réforme est en rupture avec les maquettes précédentes sur bien des points ; depuis 1994 ça n’avait que peu bougé. Toutefois, il y a un objectif : celui de la première année et de son taux d'échec. Je ne vois pas très bien en portail règle ce problème, mais il y a d'autres choses que nous pouvons

Voyez-vous des difficultés dues à cette réforme apparaître ?

Croyez-vous en les bienfaits de cette réforme ?

« Je ne prétends pas vous donner LA bonne réponse. Qu'il y ait des problèmes de budget, de coût, c'est évident. Toute réforme, même si elle est pour le bien de l'humanité comporte un souci économique. Je crois qu'il faut rappeler d'abord que les “portails” sont une structure imposée d'en haut. Il s'agit d'une obligation de trouver des partenaires pour regrouper les filières. Je précise d'ailleurs, que je n'ai pas participé personnellement à la réalisation de la maquette. Je pourrais donner l'impression que je jette sur mes collègues la responsabilité des petits dysfonctionnements, ce qui serait facile venant de ma part. Comme beaucoup d'étudiants, j'ai découvert à l'usage à la rentrée ce que cela donnait même si j'avais entre-aperçu quelques choses. Le choix de regrouper l'histoire, l'histoire de l'art et l'archéologie tombaitalors sous le sens dans la mesure où nous étions déjà dans la même UFR. Il s'agit alors d'une histoire d'échelle. Nous représentons une masse d'étudiants considérable, ce qui suffisait à créer un portail. Cependant nous avons aussi pensé à la géographie. Quand j'étais enseignant et même étudiant ici, l'histoire et la géographie étaient associées. Il y avait donc d'autres possibilités. Toutefois aujourd'hui vous le savez la géographie s'est un peu éloignée de l'histoire. Il y a de moins en moins de géographes à postuler pour le métier de professeur d'Histoire-Géographie ce qui explique aussi peut-être cet écart progressif. Je ne suis donc pas surpris qu'on en arrive à ce résultat sachant qu'en histoire et HAA nous avons beaucoup de points communs, j'enseigne moi-même des cours d'HAA donc les liens semblent évidents. C'est donc plus une idée de restructurer et de faire des cours communs. »

Selon vous, quel est l'objectif de cette nouvelle maquette ?

Cependant les étudiants ne sont pas les seuls à déplorer cette nouvelle maquette. En effet, suite à celle-ci Thierry Piel, maître de conférence en histoire ancienne, démissionne de son poste de directeur de la Licence 1. Il nous en parle :

évoquer de plus positives comme le projet Voltaire, le tutorat etc. Cela est donc censé donner un petit plus aux étudiants de première année et faire reculer l'échec. Je pense qu'il ne faut pas non plus se bercer de trop d'illusions, le problème est plus ancien :nous sommes en train de poser des cataplasmes sur des plaies antérieures. »

"Je pense qu'on est sur un projet qui repose sur de belles idées mais pas sur un constat bien étayé."

Thierry Piel

P A G E 1 3D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

dû trouver la solution qui soit à la fois faisable et qui ne soit pas trop défavorable pour les étudiants. Mais avec autant de cas il y a forcément des étudiants qui sont un peu plus gagnants et un peu plus perdants, ça c'est inévitable. Malheureusement il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est queces fameuses réformes que nous sommes obligés de faire tous les quatre ans. D'ailleurs la question que je me suis toujours posé : Est-ce vraiment utile de changer les choses tous les quatre ans ? C'est simplement que vous connaissez les pratiques de l’Éducation Nationale et de l'Université ; il faut réformer, tout le monde veut aller de sa petite réforme. Il y a toujours des idées généreuses dans le but d'améliorer les conditions d'enseignement des étudiants et même dans cette maquette nous pouvons trouver des choses positives comme lesgroupe-classe. Mais il y a des cadres, des limites, on ne peut pastout faire. On travaille dans des conditions difficiles et c'est une perte de temps car pour tout vous dire je n'ai pas choisi ce métier pour écrire des maquettes ! Moi ce qui m'intéresse c'est d'être en face à face avec mes étudiants et de faire de la recherche. Il faut quand même que la machine fonctionne mais je me demande si on ne pourrait pas espacer un peu. Qu'il y ait un contrôle de l'activité scientifique de l'Université, d'accord ; mais quand on touche au pédagogique est-ce qu'il faut sans arrêt être obligé de tout modifier ? Quatre ans c'est le temps qu'il faut pour bien mettre une maquette en place. »

dad5l

j

Selon Thierry Piel, cette nouvelle maquette a avant tout pour but d'augmenter le taux de réussite des étudiants de première année. Malgréles quelques avantages qu'elle implique, différents problèmes se dessinent déjà clairement. On pense ainsi à l'adaptation des cours aux historiens, historiens de l'art et archéologues, à l'arrivée des QCM aux examens terminaux ou encore au déséquilibre présent entre CM et TD.

Les étudiants de première année universitaire pour l'année 2017/2018 expérimentent donc contre leur gré un nouveau fonctionnement. Lanouvelle maquette se trouvera-t-elle être un handicap pour le passage en deuxième année de licence ou sera-t-elle un avantage ? C'est la question que tous les étudiants se posent. Les redoublants de L1 se trouvent entre deux maquettes et ne savent comment l'appréhender. Leur licence aurait ainsi débuté un « 29 février », selon les mots de Thierry Piel. Le nouveau concept des QCM inquiète cette promotion et déçoit lesapprentis historiens qui n'ont aucune idée du degré de précision qui leur sera demandé. De plus le contrôle continu qui nécessite des qualités rédactionnelles suffira-t-il à préparer la deuxième année de licence qui exige la maitrise des méthodes du commentaire de texte et de la dissertation ?

L'historien ne peut en effet pas se réduire à connaître des dates ou des faits sur le bout des doigts ; il est voué à critiquer, à comprendre, à remettre en cause et à organiser notre connaissance du passé.

Merci à Monsieur Piel de nous avoir accordé du temps.

Les redoublants en L1 de cette année 2017 connaissent l'ancienne maquette et la nouvelle. Selon-vous, devrait-il y avoir un régime particulier pour ce redoublement qui ne leur permet pas d'aborder des programmes déjà connus?

« J'en pense le plus grand mal, je trouve que c'est une imposture. C'estun type d'évaluation qui n'a pas lieu d'être. C'est le fond du fond de ce que nous pouvons exiger, on est dans un jeu télévisé, c'est question pour un champion ! Les QCM sont destinés à des matières particulières, celles des portails, et pour une raison très simple : il y a beaucoup d'étudiants, des centaines d'étudiants. C'est ce que j'avais l'année dernière pour les découvertes ; j'avais 450 étudiants inscrits et je me tapais les 450 copies. Ce qui m'intéresse c'est que je puisse lire les étudiants, je ne leur propose pas quelque chose de très difficile mais au moins ils doivent faire l'effort de structurer et d'avoir un argumentaire autour d'une question. Pour les QCM, la machine va tout faire, c'est génial. Je vous rassure, nous ne sommes pas obligés de faire des QCM donc je ne compte pas en faire. »

Les examens terminaux de janvier de première année sont traditionnellement une dissertation ou un commentaire de texte. Cette nouvelle maquette propose des QCM aux examens, qu'en pensez-vous ?

“Cette vie foisonnante de l'histoire est si merveilleusement riche qu'elle réduit à néant les inventions sans génie d'une

imagination essoufflée.” Jean d'Ormesson

« Les équivalences sont toujours un arrangement, je pense que globalement les collègues qui ont géré ça ainsi que les scolarité ont

  B Y   G O M A R

L A P L U M E D U T E R T R E N ° 2 P A G E 1 4

lmbuAr

Valeur de l'art ou prix d'un nom ? L'art a-t-il un prix ? Quelle est la valeur d'une oeuvre d'art ? Au-delà du temps, du travail accompli, du prix des matériaux, et même de la renommée de l'artiste : qu'est-ce que l'on peut payer dans l'art ? Certains pourraient penser qu'un don ne s'achète pas, ne se vend pas. Qu'un labeur peut être d'une qualité si parfaite qu'on ne peut lui attribuer une réelle valeur quantitative.

Ces questions sont toujours sujettes à de profonds débats au sein de nos sociétés. Depuis toujours, les oeuvres d'art ont été monnayées. Un commanditaire présentait son projet architectural, sculptural ou encore pictural à un artisan qui, en exécutant l'objet demandé puis en le vendant, en faisait son métier. Parfois, des hommes étaient reconnus pour leur talent dans leur village, leur région, leur pays, ou même dans toutle monde connu. D'autres étaient dénigrés de leur vivant puis on ne sait pour et par quelle nouvelle considération, étaient élevés au rang d'artiste après leur mort. Des oeuvres font de nos jours encore l'objet d'un commerce actif, alors que leurs auteurs ont disparu depuis bien des siècles. Même si les musées récupèrent les plus grands noms en leurs murs dans un but de protection et de conservation évident, des ventes aux enchères distribuent encore des objets d'une qualité inestimable.

Le mercredi 15 novembre 2017, à Christie's (New York), eut lieu la vente la plus exceptionnelledu monde de la peinture. 450,3 millions de dollars (380 millions d'euros) : c'est le prix estimé d'une oeuvre du début du XVIe siècle, attribuée au génie florentin Léonard de Vinci. Le Salvator Mundi avait pourtant été vendu seulement 60 dollars (500 euros actuels) en 1958 à Londres lors de la dissolution du patrimoine d'un homme d'affaire britannique.

Comment ce tableau, issu du pinceau le plus renommé de la Renaissance, a-t-il pu ainsi tomber dans l'oubli ?

Le tableau le plus cher du monde.

Ce tableau aurait été réalisé vers 1500 sous commande de Louix XII, à l'époque où Léonard travaillait pour la famille Sforza. Il fut enregistré pour la première fois vers 1649 dans la collectiondu roi Charles Ie d'Angleterre. En 1763, Charles Herbert Sheffield, fils illégitime du duc de Buckingham, le vend aux enchères. Sir Francis Cook le fit acheter en 1900 pour l'ajouter à sa collection d'art personnelle. Cette fameuse collection, qui abritait des tableaux de Van Eyck, Rembrandt ou encore Fra Angelico, fut donc dispersée et revendue en 1958. L'expert de Sotherby's(Londres) l'avait attribué à l'école milanaise de Boltraffio, un élève de Léonard de Vinci, bien qu'undemi-siècle plus tôt, on pensait plutôt à un autre de ses disciples : Bernardino Luini.

Lorsqu'elle réapparut en 2005, ses acheteurs firent identifier l'oeuvre comme étant celle de Leonardo da Vinci. Elle passa alors entre lesmains de la restauratrice Dianne Dwyer Modestini qui réhabilita la qualité picturale originelle du tableau. Après être passée de main en main pour des prix de plus en plus exhorbitants, le Salvator Mundi arriva finalement ce 15 novembre chez Christie's. Après 19 minutes de bataille acharnée entre différents acheteurs par téléphone, l'oeuvre fut finalement vendue à un particulier, d'après les dernières rumeurs un prince saoudien pour l'exposer au Louvre Abu Dhabi, pour la modique somme de 450,3 millions de dollars ! Ainsi, presque 500 ans après la mort du peintre, scientifique, ingénieur, sculpteur, architecte de renom, la valeur de son oeuvre est reconnue comme étant la plus importante de tout le domaine pictural de notre temps.

Aujourd'hui, nous sommes pourvus d'un patrimoine artistique d'une grande diversité et d'une richesse indiscutable. De grands noms sontentrés dans l'histoire comme ceux d'artistes et de génies : Callicratès conçut des merveilles de pierres tel le monumental Parthénon, Edouard Manet maîtrisa la représentation de la lumière comme s'il l'avait créée lui-même, Albrecht Dürer s'appropria le symbolisme d'une façon peu accessibe au commun des personnes. Cependant, aucun d'entre eux ne sembla parvenir à la transcendance et au génie indiscutable qui qualifiait les oeuvres de Leonardo di ser Piero da Vinci. Il reste pourtant une chose en suspend : l'art de cet homme historique a-t-il un prix ?

“Être bon dans les médias n’est pas le signe qu’on est un bon écrivain. ” Jean d'Ormesson

  B Y   C Y R U S S E

P A G E 1 5D É C E M B R E 2 0 1 7 / J A N V I E R 2 0 1 8

Les Dessous d'un People de l'Histoire

Une missive égarée de Philippe d'Orléans, régent dévergondé – décembre 1723

A toi, France que je maintins à flots alors que son roi astronomique disparaissait, je te dédie ces quelques aveux.

Sache que je ne fus pas tout entier à jeter, malgré les frasques que l'on m'attribua ; je ne voulus point aussi ardemment le pouvoir qu'on ne le pensa.

Les empoisonnements dont on m'attribua la paternité, et qui auraient conduit aux morts du Grand Dauphin, du duc de Berry, ou de tant d'autres de mes cousins ? Ce n'est que médisance ; ma passion pour la chimie n'a jamais eu d'intentionplus vile que de comprendre le mystère du savoureux bouillonnement émanant du vin de Champagne.

délectait avec une attention aiguë de l'harmonieux spectacle des prouesses des danseurs de l'Académie royale de musique, qui étaient accompagnés par la douce symphonie de l'Opéra national de Paris. Quelle brillante inspiration eut d'ailleurs mon oncle quand il fonda ces deux écoles... Je leur souhaite la meilleure prospérité ! Et quand l'ivresse se faisait finalement trop pesante après ce délicieux spectacle, une heure de sommeil suffisait à ma tendre Marie-Elisabeth pour qu'elle recouvre toute sa lucidité ; une femme de vertu te dis-je !

Malgré ces quelques égarements, Madame Lucifer, mon intransigeante épouse, n'eut jamais à déplorer un devoir conjugal approximatif de ma part. Je lui fis huit enfants, de quoi satisfaire la plus puritaine des compagnes.

Tu noteras que la politique m'échappa dans cet ultime communiqué ; elle fut au centre de ma vie sans qu'elle ne m'apporte jamaisbeaucoup de reconnaissance. La fatigue de huit années de régence pèsent à présent comme un siècle sur ma vieille enveloppe ; un congééternel m'appelle, et mon lieu de vacation est bien loin de ce monde-ci.

Je prie désormais pour que tu excuses les élucubrations qu'un homme enfiévré ; tu le sais d'ailleurs par expérience, l'extrême onction inspire la confession.

  BY  BALBUZAR

Ma mère, la brillante Princesse Palatine, m'a très tôt reproché ma passion pour les choses charnelles. Peut-être que les conseils de mon précepteur, l'abbé Dubois, quim'amenèrent à découvrir précocement les plaisirs du corps, dès treize ans et aux mains d'une femme à l'expérience aussi développée que ses quelques cinquante printemps le suggéraient, ne sont pas exempts de toute responsabilité dans la ténacitéavec laquelle j'entrepris de satisfaire mes envies par la suite.

Mon exigeante génitrice critiqua aussi souvent la lubricité de ma favorite, la fière Madame de Parabère. A cela, je ne peux qu'arguer que celle-ci fut la plus savoureuse des convives lors des délicieux soupers qu'il m'arriva d'organiser au Palais-Royal. Quand le très enivré duc de Noailles, grand d'Espagne en 1711 et président du conseil des finances, commettait toutes sortes d'indécences, celle-ci tenait plus efficacement l'ébriété que les plus chevronnés de mes hôtes. Elle se

       Le duc d'Orléans, ton serviteur dévoué.

AVIS À TOUTES LES PLUMES !

Ce numéro vous a plu ? Si non, il ne tient qu'à vous d'en faire un média étudiant meilleur ! Si vous avez des talents, des idées à nous proposer, n'hésitez pas à nous contacter via la page Facebook "La Plume du Tertre", nous vous répondrons avec grand plaisir. Si un sujet vous tient à coeur, vous pouvez nous soumettre vos propositions d'article en perspective du numéro de février jusqu'à fin janvier !