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Mois de JUILLET
01.07.1957 De ltat des effectifs, il ressort que sont arrivs, rcemment au
Bataillon :
* Jean JESTIN, Aspirant, n le 12.07.1935, affect la 1re
Cie
* Philippe GUERARD, Sous-Lieutenant, n le 02.04.1934,
affect la 2me
Cie,
* Michel LE LIVEC, Sous-Lieutenant, n le 21.03.1933, affect
la 3me
Cie (faisant fonction dOfficier de renseignements),
* Claude HERMELINE, Aspirant, n le 17.09.1935, affect la
3me Cie,
* Yann LEGROS, Sous-Lieutenant, n le 31.03.1933, affect la
4me
Cie,
* Pierre MALESCOT, Sous-Lieutenant, n le 02.12.1935, affect
4me
Cie.
02.07.1957 Le poste dAIN-TRAB, tenu par une demi section de la 3me
Cie est
harcel.
03.07.1957 Opration dans le djebel GUERIOUN, lest dAIN-MLILA.
La 4me
Cie est engage. Les 2me
classe DEJEAN et BRAVARD
sont blesss par des tirs rebelles.
Les Sergents ROUZE et PAILLAT sont accidents.
06.07.1957 Une opration hliporte BRAVO 10 dbute dans le KEF
HADJAR, 20 km au nord de OUED-ZENATI, o sont engages
les 2me
et 3me
Compagnies du Bataillon, ainsi que des lments du4
meR.C.C.
07.07.1957 * Lopration BRAVO 10 est dmonte, les units retournent leurs bases.
* Un vhicule de la 4me
Cie est accident EL ARIA. Sept blesss
doivent recevoir des soins.
* Une grenade dfensive est lance dans les locaux de la CCAS
OUED ZENATI, sans causer de dgts notables.
08.07.1957 Une section du 67me
Bataillon dInfanterie accroche une bande rebelle
prs de KSAR-SBAHI, bourg situ dans la CHEBKA-DES-
SELLAOUA une quinzaine de kilomtres de MONTCALM.
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Dans son livre Aviateurs en guerre , (Grancher Editions), paru
en Janvier 2000, Patrick-Charles RENAUD apporte les prcisionssuivantes :
KSAR-SBAHI se situe dans une zone forte circulation
fellagha, dautant plus que loued CHERF et son affluent y
constituent la frontire entre trois secteurs de dfense. La
coordination des actions pour contrer ladversaire nest jamais
immdiate, ce qui lui laisse une marge de manuvre pour se
replier.
Laccrochage dclenche lintervention de laviation qui a t
aussitt demande. Quatre MISTRAL, deux P 47 et huit T 6arrivent sur les lieux. Trs vite, le Sergent MARMILLOD, de
lescadrille daviation lgre dappui G.A.L.A. 12/72, cre en
Octobre 1956 et base BONE-LES-SALINES (dernire ville
ctire dimportance avant la TUNISIE) est pied duvre. Il
repre bien les rebelles dissmins dans les buissons et pineux
bas qui les masquent la vue des troupes au sol. Il enchane
ses passes avec des changements de cap brutaux pour tenter
desquiver les tirs adverses. Une ressource trop sche ou trop
tardive laisse le plan principal du T 6 sur place, laile formant
un tout fix sous le fuselage. Il scrase au sol et, sous le choc,
le moteur se dtache et roule dans loued en face. Le fuselage
rebondit, entranant le pilote dans un superbe tonneau qui lui
fait franchir loued. Il retombe sur lautre berge et termine sur
le dos, au milieu de lessaim des rebelles.
Pendu dans les bretelles, tte en bas, le pilote ne bouge plus. Il
est compltement groggy. Lquipier qui tourne au dessus est
constern la vue du tas de ferraille. Il effectue quelques
virages et, ne dcelant pas le moindre signe de vie, dcide de
rentrer, persuad que son camarade est mort. Il dcrit un
dernier cercle avant de partir et, surprise, il aperoit le pilote
debout qui lui fait de grands gestes. Lquipier revient sur leslieux du crash pour indiquer quil la bien aperu. Dans son
passage, il dcouvre une bande de rebelles qui progresse vers
lavion pour semparer du pilote. Nayant plus de munitions, il
doit se rsoudre retourner rapidement la base pour
chercher des secours alors quau sol MARMILLOD ne ralise
pas le danger.
Dans son effort pour attirer lattention de son quipier,
MARMILLOD svanouit de nouveau. Lorsque les fellaghas
arrivent proximit de lappareil, le pilote est tendu terre et
ils le croient mort. Aprs avoir inspect, sommairement, les
dbris de lappareil, ils repartent se cacher dans les environs.
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Les renforts arriveront et un hlicoptre embarquera
MARMILLOD. Ce dernier a joui dune chance incroyable :ayant perdu ses ailes, il a vit lincendie de ses rservoirs. Il a
repris connaissance juste temps pour faire signe son
quipier, puis a reperdu connaissance lors de larrive des
rebelles (cette chance abandonnera le pilote deux ans plus
tard : il trouvera la mort CAMBRAI, en service command,
aux commandes dun Super-Mystre).
Le Commandant de lescadrille, le Capitaine LENAIN, examine
le volet logistique de la situation, en vue de la rcupration du
matriel. Il tient notamment connatre au plus tt le sort des
quartz. En effet, les frquences-radio oprationnelles sontsecrtes et changes rgulirement. Elles sont implantes dans
les metteurs-rcepteurs, en y enfichant les petits modules
enrobant les quartz gnrateurs. Ces modules sont grs de
trs prs par la banque centrale des quartz lEtat-Major
de lAir. Toute disparition doit tre signale, car un
dtournement peut donner lieu des coutes-pirates ou pire,
des intrusions hostiles.
Le Lieutenant LUQUET, Officier mcanicien de la 12/72 et une
quipe lgre sont chargs daller inspecter lpave .
09.07.1957 La 5me Cie du Bataillon de Core intervient en protection delopration de rcupration dans loued MGUESBA, proximit
de SEDRATA.
Le moteur, larmement et les instruments de navigation sont
rcuprs, mais les quartz ont disparu. Aprs une enqute rapide, le
Lieutenant LUQUET apprendra quils ont t prlevs par des
lments de lArme de Terre ( ?) qui les gardent prcieusement.En effet, les fantassins manquent de quartz pour assurer leurs
liaisons et toute occasion est bonne saisir, lchelon local, pour
sen procurer. Lessentiel est quils ne soient pas tombs entre desmains ennemies.
Au cours de lintervention de la 5me
/Core, un accrochage se
produit, loccasion duquel les rebelles perdent quatre tus.
Le bruit a couru, au Bataillon, quau moment de lintervention des
Brets Noirs, les rebelles avaient pratiquement achev le
dmontage des mitrailleuses de lavion en vue de leur rcupration.
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12.07.1957 Harclement de OUED-ZENATI
14.07.1957 Attaque, dans la soire, du P.A. 2 12 km au nord-est dEL ARIA
par un groupe dune cinquantaine de rebelles disposant darmes
automatiques. Le poste est tenu par une section de la 1re
Cie. Nous
ne subissons pas de pertes, mais la situation a justifi lintervention
des 105 des artilleurs voisins, de deux engins blinds de
reconnaissance EBR et dun chasseur T 6
15.07.1957 Intervention du Bataillon, pendant plusieurs jours, dans la lutte
contre les incendies de rcoltes, allums par les rebelles endiffrents points du quartier.
18.07.1957 Une patrouille de la 3me
Cie est accroche sur le djebel AMAR
OU-DJEFFA. Le Sergent FOURCROY est assez srieusement
bless proximit de la mechta EL-HASSI.
La rgion est dcrte, compter de cette date, zone interdite ,
entranant linterdiction dy habiter. La mechta EL-HASSI est
dtruite.
19.07.1957 Le Lieutenant Lopold BASILIO qui commande la 4me Cie estmut et quitte le Bataillon.
Par note de service de ce jour, le Lieutenant-Colonel JAMMES
dsigne le Lieutenant Grard FOUET, avec effet du 20.07.1957,
pour diriger provisoirement la 4me
Cie.
A cette date, leffectif de cette Compagnie est le suivant :
* Officiers : 4
* Sergents-Chefs : 2* Sergents : 12
* Caporaux-Chefs : 8
* Caporaux : 10
* Soldats de 1re
Classe : 27
* Soldats de 2me
Classe : 81
___
soit un TOTAL DE 144 personnes
24.07.1957 * Intervention dans lOUM-SETTAS dun lment de la 1re
Cie,
aux ordres du Sous-Lieutenant MARTIN. Au cours de la fouille
de grottes, objet de lopration, un accrochage se produit avecune bande rebelle qui perd neuf tus.
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* Le Capitaine Georges SCHUTZ, de la CCAS, est officier des
dtails et trsorier de lUnit. Il part en permission jusquau24.08.1957.
En son absence, le Sous-Lieutenant MASSIANI prend provisoi-
rement les fonctions de Directeur du Foyer bataillonnaire.
26.07.1957 La 5me
Cie cerne une bande rebelle rfugie dans une grotte de la
valle de lOUED-CHERF quelques 8 km de RENIER.
Au cours de lengagement, le Sergent MAES est bless
accidentellement.
27.07.1957 * Lopration dbute la veille se poursuit . A son issue, les rebellesauront perdu : cinq tus et trois prisonniers. Six armes ont t
rcupres.
* La 4me
Cie aux ordres du Lieutenant Grard FOUET, aprs avoir
t base au KROUB au dbut de lanne 1957, est transfre dans
la rgion dEL-ARIA (ce bourg est situ 30 km plein est de
CONSTANTINE et 15 km au nord-ouest dAIN-ABID). Le P.C.-
Compagnie stablit EL-ARIA mme, avec une section, le restant
de la Compagnie cantonnant dans les points dappui cods PA 2 et
PA 3 (P.A. pour point dappui ).
Ce sont dailleurs des soldats de la Compagnie qui participeront
la construction de ce dernier.
Il portera, aprs lembuscade meurtrire du pont du Caroubier
dbut 1958, le nom du Caporal-Chef TAFFARY (qui ny avait
jamais, pourtant, t personnellement affect).
Mois dAOUT
03.08.1957 Le poste dAIN-TRAB de la 3me
Cie, dj harcel au dbut du
mois prcdent, fait lobjet dun nouvel harclement.
10.08.1957 Le sous-secteur dOUED-ZENATI prend la dnomination de
Quartier et se trouve rattach au sous-secteur du KROUB.
12.08.1957 Dbut dune opration hliporte engageant la 5me Cie duBataillon et le 151
meRgiment dInfanterie, dans le djebel
MAHOUNA, au sud de GUELMA et proche de la valle de
lOUED-CHERF.
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13.08.1957 * Lopration engage la veille se poursuit. En dbut de matine unfort accrochage se produit ncessitant un appui-feu arien.
Dans Aviateurs en Guerre (op. cit.), Patrick RENAUD
voque ce dernier :
La patrouille dalerte de lescadron de chasse 2/7 Nice
dcolle de la base de TELERGMA. Les deux MISTRAL, aux
commandes desquels sont lAdjudant PAGNOT -Chef de
patrouille- et le Sergent COLOMB surnomm FELIX-en quipier- mettent le cap sur les lieux du combat.
Au cours dune passe de straffing sur un groupe de rebelles,
encercls dans la valle de loued, lappareil du Sergent
COLOMB est abattu, lors de la ressource, par une
mitrailleuse LEWIS.
Lors de son retour, seul, lAdjudant PAGNOT contacte la
seconde patrouille dalerte compose du Lieutenant JEUDI et
du Sergent MELOT. Aprs un change de positions, les trois
appareils se croisent. LAdjudant PAGNOT rend compte de
la disparition de son quipier qui tait le benjamin de
lescadron o il avait t accueilli le 29 Mai 1956.
La rcupration de son corps, la nuit, par un lment
dinfanterie, rvlera quil a t tu dune balle en pleine
tte. Au cours de la journe, dix MISTRAL et quatre
CORSAIR appuieront, de leur feu, les troupes au sol, guides
par un T. 6.- Un CORSAIR et un MISTRAL seront touchs .
Les archives du Bataillon font tat dun tu connu chez les
rebelles.
Pendant la dure de la Guerre dAlgrie plus de 1 000 pilotes
militaires trouveront la mort.
Ce serait dailleurs ce nombre de pilotes perdus qui aurait incit
lArme de lAir former des rservistes.
* Participation dlments du Bataillon lopration DELTA II- Bis
qui se droule dans le djebel AMAR- OU- DJEFFA.
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15.08.1957 Arriv ALGER par le bateau Ville dORAN , le 7 Aot1957, venant de mtropole, lAspirant-Mdecin STEU rejoint,
quelques jours aprs son arrive, le Bataillon de Core, son unit
daffectation dans le Constantinois. Il voyage par le train via
TELERGMA.
Il a relat,dans son ouvrage : La Malguerre-Chronique
irrmdiable , (1) son voyage :
.. Au dbut, ce train semblait rouler assez vite. Les
arrts succdaient aux paysages divers, mais tous
galement tremblant de soleil. EL BIAR, ROUIBA,MENERVILLE A chaque station un camarade nous
quittait. Notre groupe samenuisa rapidement et nous ne
fmes bientt plus que quatre aller jusqu TELERGMA.
Certes le matin avait t agrable avec sa fracheur
relative : mais les heures passant, la chaleur devenait
intolrable. Chaque compartiment devenait une vritable
tuve et nous ne savions plus o nous mettre, ayant tout
aussi chaud dans le couloir qu lunique place assise o
nous nous relayions. Tous les visages semblaient
douloureux, ponctus de mille gouttelettes de sueur
brillante ; les mains moites tachaient les journaux changs
pour tromper le temps ; les banquettes, elles-mmes,
paraissaient adhrer sournoisement aux vtements et le
moindre mouvement se faisait dans un ralenti sophistiqu.
Notre compartiment se rvlait trs cosmopolite ; un couple
de vieux colons , deux lgionnaires -un pur Allemand et
un Slave sans tiquette- un civil retranch dans une
indiffrence maladive et deux musulmans dge moyen, le
premier en complet-veston, le second en djellabaimmacule. Et tout ce monde transpirait dans une galit
qui faisait plaisir voir.
La ville dALGER ne mavait pas plu outre mesure ; les
paysages qui maintenant dfilaient devant mes yeux me
semblaient bien plus attirants, faits le plus souvent de
hautes collines arrondies, nues, arides, ils reprsentaient
une nouvelle nature que je dcouvrais.
________________________________________________________________
(1) Editions Mmoire de notre Temps - Montpellier 3me
trimestre 2006
(pages 16,17,18)
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Luniformit de ce moutonnement blouissant de chaleurntait tranche, de temps autre, que par la veine
caillouteuse dun oued dessch ou de brusques chaos de
rochers blancs ou gris, mergeant comme des rcifs frangs
de poussire jaune. Les arbres taient rares, plus encore
leau et son miroitement.
Aprs MENERVILLE, notre direction changea ; nous
allions vers le sud, vers le bourg hlas tristement clbre de
PALESTRO. Le paysage se transformait : les tunnels se
succdaient, la voie ferre ctoyait des ravins ou frlait de
vertigineuses falaises. Le vent tait encore plus brlant.Puis, ce fut BOUIRA et des sommets apparurent, couverts
de chnes et de pins rabougris. De vritables forts
limitaient les crtes, enserrant la voie ferre et loued qui
voyagent de concert.
Ce fut dans la chane des BIBANS que notre locomotive se
mit rencler, sessoufflant chaque cte, menaant de
sarrter dans ce paysage hostile. La vitesse tombait de
faon inquitante ; la panne semblait imminente.
Hlas nos craintes taient fondes. Dans les trop
clbres Portes de Fer , une rampe plus sche que les
prcdentes immobilisa le convoi dans un dfil qui
mapparut dantesque ; nous nous trouvions dans un troit
couloir taill entre deux murailles abruptes, farouches, du
haut desquelles dnormes quartiers de rocs semblaient
prts sbranler pour descendre nous craser.
Lambiance, ce moment, ntait pas proprement parler
loptimisme. La vieille dame se mit pleurer doucement,
voquant lassassinat de ses trois fils par les rebellesimpitoyables ; son mari nous fit remarquer avec un luxe de
dtails que notre position tait idale pour les fellaghas qui,
dailleurs, auraient pu nous tomber dessus tous moments.
Linquitude gagnait chacun de nous. Le lgionnaire
allemand avait pos sur ses genoux la pochette en cuir
retire du porte-bagages ; son compagnon, sa veste
galement sur les genoux, y fourrait la main droite jusquau
poignet Un mouvement me fit surprendre la forme dun
gros-calibre la fois rassurant par ses possibilits et
terriblement inquitant par les clichs quil pouvait faire
natre dans notre imagination exacerbe.
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Une heure passa ainsi ; une heure longue, interminable, etque le vieux monsieur meubla de rcits effroyables :
multiples incendies, gorgements et mutilations.
Enfin, le train se remit pniblement en marche ; puis, il
reprit peu peu de la vitesse ; chacun souffla, plus ou
moins ouvertement ; nous atteignions BORDJ BOU
ARRERIDJ . SETIF apparaissant comme un miracle dans
sa plaine brle dAot, SAINT-ARNAUD et enfin le but de
notre voyage : TELERGMA .
LAspirant STEU est accueilli sur le quai de la gare de OUED-
ZENATI par son confrre, le Mdecin-Aspirant Bruno
STROZYCK, avec lequel il a dailleurs fait ses tudes de
mdecine.
Ses premiers contacts le mettent en rapport avec le Lieutenant
Marie-Jos TEYSSANDIER, Mdecin-Chef du Bataillon, le Sous-
Lieutenant Pierre BOUCHER, Madame STROZYCK ( Babette )
prsente en Algrie depuis plusieurs semaines, et le Sous-
Lieutenant GUERARD.
Trois jours aprs son arrive, le Docteur STEU doit intervenir, avec
les autres mdecins du Bataillon, TEYSSANDIER et STROZYCK,
pour soigner de nombreux blesss musulmans (une trentaine)
victimes dun attentat terroriste la grenade OUED-ZENATI.
17.08.1957 Opration de bouclage et de fouille, par le Bataillon, du Djebel
ANCEL, 5 km environ de OUED-ZENATI.
19.08.1957 Le Sous-Lieutenant MARTIN est mut la 2me
Cie. Il rejoint
RAS-EL-AKBA.
20.08.1957 * Le Mdecin-Aspirant STEU est administrativement et
physiquement dtach AIN-ABID pour prendre en mains le
Service Mdical de la S.A.S. de cette bourgade.
Le responsable en est le Capitaine Jean BOULZE, cavalier
dorigine, la fois patron de la S.A.S., commandant le sous-
quartier militaire et maire de la commune dAIN-ABID.
Les Harkis et les Moghaznis de la S.A.S. participent des
oprations conjointes ainsi que les cavaliers du R.C.C.dont unpeloton, command par le Lieutenant RABY, est cantonn
AIN-ABID (son escadron tant bas AIN-REGADA)
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Le mdecin est provisoirement affect, avec un infirmiereuropen, au centre de BORDJ-MEHIRIS (autrefois appel :
BORDJ-EL-BEY), situ 7 km dAIN-ABID sur la piste qui
relie AIN-ABID AIN-EL-BORDJ plus au sud.
Une section du Bataillon de Core, en poste permanent, aux
ordres du Sous-Lieutenant JESTIN, assist par le Caporal-Chef
TAFFARY, assure la protection.
Une petite harka, commande par le Caporal harki MESSAOUD
est plus spcialement charge de la garde de lcole.
Quelques jours plus tard, le Sous-Lieutenant JESTIN sera relev
par le Sous-Lieutenant CAZENAVE, galement du Bataillon de
Core.
Le Caporal-Chef TAFFARY trouvera la mort lors de
lembuscade du Pont du Caroubier, le 11 Fvrier 1958, et le
Sous-Lieutenant JESTIN sera grivement bless le 12 Octobre
1958.
La S.A.S. dAIN-ABID et le Bataillon/Rgiment de Core ne
manqueront pas d affinits militaires pendant plusieurs
annes.
Les premires crations de S.A.S sont intervenues fin 1955-dbut
1956 dans les AURES. De la date de leur apparition jusquen
1962, les pertes des S.A.S. se sont leves :
73 officiers, 33 sous-officiers, 600 moghaznis, tus.
* 1re
Cie : Le Sous-Lieutenant Michel GUIGNON prend,
provisoirement, le commandement de la Compagnie.
24.08.1957 A la suite de lincendie accidentel du poste dessence dAIN-
ABID, une dizaine dalgriens arabes sont gravement brls et
doivent tre soigns durgence au dispensaire civil par le Docteur
STEU, avant dtre dirigs vers lhpital de CONSTANTINE.
Plusieurs des brls ne survivront dailleurs pas.
Le Mdecin-Colonel IZACK, patron mdical de la 14me
D.I., en
tourne dinspection inopine AIN-ABID, constate quel point
les Services de Sant locaux sont affairs ce jour et se retire sans
autre exigence administrative dinspection.
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28.08.1957 * Le Secteur de CONSTANTINE monte lopration hliporteDELTA 15, appele se drouler dans la rgion du KEF-
SERRAT 20 km dOUED-ZENATI.
Pour le Bataillon de Core, sont engags, outre le PC, la CCAS,
les 1re
et 2me
Compagnies.
A lissue des accrochages :
- les rebelles auront perdu vingt huit tus et deux prisonniers,
vingt et un armes seront rcupres dont quinze armes de
guerre,- les pertes franaises slveront deux tus.
* Un groupe de rebelles, dissimuls dans les gourbis de la mechta
DOUBABI, sur la route dpartementale 133 reliant AIN-ABID
MONTCALM, tend une embuscade un vhicule civil conduit
par un Europen, propritaire du caf de MONTCALM.
Le vhicule reoit plusieurs impacts et le conducteur est bless
la cuisse. Il parvient, nanmoins, rallier MONTCALM et alerte
le Bataillon.
Le Sous-Lieutenant LANT, commandant provisoirement la 3me
Cie, se rend rapidement sur les lieux. A la mechta EL GUESBI,
le Caporal-Chef FACQUEUR abat un H.L.L. en uniforme. Ce
dernier est identifi comme tant SI MAKHLOUF demeurant
MONTCALM et propritaire de lautocar local (ledit autocar
dfinitivement immobilis restera depuis abandonn la rouille
lentre de MONTCALM).
Mois de SEPTEMBRE
01.09.1957 Explosion dune mine sur la piste de MONTCALM.
04.09.1957 Participation du Bataillon lopration DELTA 16 qui se droule
dans la rgion du KEF-SERRAT
La 2me
Cie met six rebelles hors de combat et saisit trois armes,
des munitions et des documents importants.
Au cours de laccrochage, le Sous-Lieutenant MARTIN, la tte
de sa section, se distingue particulirement, ainsi que la citation -dont il fera lobjet- le soulignera.
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06.09.1957 Le Peloton dlves-grads sachve aprs une srie dexamens et
sans que la formation thorique ait exonr les participantsdactivits oprationnelles.
Le Chef de Corps assure au Caporal-Chef CHESSEBOEUF, sorti
premier, que sa promotion au grade de Sergent interviendra trs
rapidement (ce qui, effectivement, se ralisera le 1er
Octobre
suivant)
12.09.1957 Le secteur de CONSTANTINE monte lopration ECHO 9 qui se
droule dans les djebels GUERIOUN et FORTASS, 40 km au
sud de CONSTANTINE.
Un lment du Bataillon participe lopration.
Au cours des accrochages, les rebelles perdent quinze tus et quinze
armes de guerre sont saisies.
13.09.1957 * C.C.A.S. : Le Capitaine Jules BUCHERT est mut et quitte leBataillon. Il est remplac la tte de la C.C.A.S. par le Capitaine
Jacques DUBOIS.
* 1re
Cie : Le Capitaine Louis SANCHEZ est mut en mtropole et
quitte le Bataillon. Il est remplac la tte de la 1re Cie par le
Sous-Lieutenant Michel GUIGNON.
A cette date, leffectif de cette Compagnie est le suivant :
- Officiers : 5
- Sergents-Chefs : 4
- Sergents : 7- Caporaux-Chefs : 13
- Caporaux : 10
- Soldats de 1
re
classe : 25- Soldats de 2me
classe : 76
soit un TOTAL de : 140 personnes
15.09.1957 Information gnrale :
Les Compagnies de C.R.S. stationnes en Algrie sont places sous
commandement militaire.
17.09.1957 C.C.A.S. : Le Sergent VUILLEMIN, faisant fonction dofficier
dapprovisionnement, est librable. Il sera remplac par lAspirantBernard SEGUELA compter du 1
erOctobre suivant.
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18.09.1957 Les rebelles harclent le poste de RAS-EL-AKBA, tenu par la 2me
Cie, et OUED-ZENATI.
21.09.1957 C.C.A.S. : Le Commandant-Major Louis HOUDEMONT part en
permission. Il est remplac, provisoirement, dans ses fonctions par
le Commandant Gabriel COURBET.
22.09.1957 * Le Bataillon est engag dans lopration ECHO 15.
* La femme du Sous-Lieutenant Jean-Claude MARTIN, de la 2me
Compagnie, est venue de mtropole pour passer quelques jours
avec son mari qui est en poste RAS-EL-AKBA. Une rumeur,parvenue aux Services de lO.R., selon laquelle les H.L.L.
prparaient soit un attentat, soit lenlvement dune Europenne
pouse de militaire, se faisant jour, le sjour de Madame
MARTIN ne se prolonge pas.
27.09.1957 Le village de RAS-EL-AKBA est fortement harcel.
Aucune perte nest enregistre du ct des militaires franais.
30.09.1957 Dans ltat des effectifs du Bataillon, il apparat quont intgr
lunit, dans le courant du 3me trimestre de lanne en cours :
ns le :
- Andr SIEFFERT, Capitaine XXXX
- Jacques DUBOIS, Capitaine 17.02.1917
- Jacques BRALET, Sous-Lieutenant 26.02.1931
- Jacques LAFARGUE, Sous-Lieutenant 21.07.1929
- Ernest CASTAGNOLI, Sous-Lieutenant 21.03.1933- Gabriel COURBET, Chef de Bataillon 05.06.1906
- Marie-Jos TEYSSANDIER, Mdecin-Chef 03.09.1931
- Michel VALLERE, Sous-Lieutenant, 16.08.1934- Pierre BOUCHER, Sous-Lieutenant, 11.09.1934
- Gilles LEGRIS, Sous-Lieutenant, 14.11.1931
- Edmond STEU, Aspirant-Mdecin, 27.01.1930
Par contre, ont t muts et ont quitt le Bataillon :
- Le Capitaine Jules BUCHERT
- Le Capitaine Louis SANCHEZ
- Le Lieutenant Lopold BASILIO
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Mois dOCTOBRE
02.10.1957 Le secteur de CONSTANTINE met en place lopration NOVEMBRE 2 .
La 1re
Cie est prsente sur le terrain. Deux H.L.L. sont abattus et
deux armes rcupres.
03.10.1957 La 2me
Cie rejoint la 1re
Cie et participe lopration commence
la veille.
Le rsultat de lopration nest pas connu.
05.10.1957 L Ordre de Bataille n 96 du Lieutenant-Colonel JAMMES estdiffus auprs des soldats du Bataillon :
Cest ici, en Algrie, qua t clbr pour la premire fois
lanniversaire des combats de CREVECOEUR, alors que le
Bataillon venait de rentrer dEXTREME-ORIENT et se prparait
mener une nouvelle campagne. Aujourdhui, pour cette troisime
fte du Bataillon, je vous demande dunir dans vos penses lesouvenir des Anciens tombs pendant les campagnes de COREE et
dINDOCHINE celui de nos camarades morts aux cours de vingt
six mois doprations de maintien de lordre en Algrie.
Le pass et le prsent nous donnent le droit dtre fiers de notre
Bataillon dont le Fanion est lourd de citations franaises et
trangres. Cette lgitime fiert doit imposer aux Brets Noirs la
volont de maintenir trs haut la rputation du plus jeune Bataillonde linfanterie franaise. Sachons toujours nous faire craindre de
nos ennemis, estimer de nos compagnons darmes et noublions
pas que le symbole grav sur notre insigne place notre force auservice de la Paix.
Le temps prsent nest pas propice aux festivits dont on aimerait
marquer un anniversaire qui nous est cher. Je suis persuad
nanmoins que vous aurez tous cur de ne pas laisser le 13
Octobre comme un jour ordinaire, et que jusque dans les postes les
plus isols on clbrera CREVECOEUR avec allgresse et dignit.
Je vous souhaite bonne fte et vous adresse mes sentiments lesplus
affectueux.
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10.10.1957 Le Colonel GRIBIUS, commandant le Secteur de
CONSTANTINE, est mut et quitte le Secteur.
Une prise darmes se droule BORDJ-MEHIRIS, poste tenu par
le Bataillon de Core, pour la circonstance.
Le Lieutenant-Colonel JAMMES, cit lOrdre du Corps
dArme, reoit ce mme jour la Valeur Militaire.
11.10.1957 Dans le cadre dune opration engage dans la rgion du djebel
OUASCH, lest de CONSTANTINE, un groupe de rebelles est
accroch, ncessitant lenvoi de la 1re
Cie en renfort.
Les hors la loi perdent quatre tus et deux prisonniers. Quatre
armes sont rcupres.
13.10.1957 La fte de CREVECOEUR est clbre OUED-ZENATI au seindes compagnies et dans les postes.
14.10.1957 Une patrouille du Bataillon neutralise un obus pig dcouvert sur
la piste AIN-ARKO/BIR-AMAR (Sous-quartier de MONTCALM)
16.10.1957 Le Lieutenant-Colonel Louis JAMMES part en permission. Il est
remplac, provisoirement, dans ses fonctions de Chef de Corps par
le Commandant COURBET.
20.10.1957 Le Sous-Lieutenant Georges LEMERCIER, nouveau venu auBataillon, est affect la 2
meCie.
21.10.1957 Engage sur renseignement, une patrouille compose dlments de
la 3me
Cie et de la harka, intervient dans la CHEBKA-des-
SELLAOUA, 5 km au sud du poste de BIR-AMAR.
23.10.1957 * Linfirmerie de la SAS de RAS-EL-AIOUN fait lobjet dunattentat la grenade.
Cinq blesss sont relevs.
* A minuit, les rebelles harclent les installations de la 3me
Cie
MONTCALM, AIN-ARKO et BIR-AMAR.
Les librables de la Compagnie, dont le dpart du Bataillon en
vue de leur retour la vie civile est prvu pour le lendemain, sont
runis MONTCALM et, comme cest la coutume, ftent leur
libration imminente. Lorsque les tirs rebelles, assez soutenus, se
font entendre, ils doivent interrompre instantanment leurs
festivits et se dployer en urgence autour des points sensibles du
bourg. Les effectifs disponibles (et non librables) au PC-
Compagnie sont dirigs vers le poste d AIN -ARKO dont leharclement parat srieux.
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25.10.1957 Une opration dnomme NOVEMBRE 13 est engage dans ledjebel TOUKOUIA, proximit de CONSTANTINE,, quartier de
CHATEAUDUN-du-RHUMEL, en vue du dmantlement de
lorganisation politico-administrative rebelle.
La 2me
Cie du Bataillon est engage dans lopration
28.10.1957 Une patrouille de la 3me
Cie dcouvre et saisit un important dpt
rebelle de crales, 3 km au nord de BIR-AMAR.
29.10.1957 * La 5me
Cie participe une opration qui se droule dans les
valles de lOUED-CHERF et de lOUED-MGAISBA, 15 km
de RENIER, PC de la Compagnie.
* La 3me Cie dtache une patrouille pour effectuer unereconnaissance dans le djebel AMAR-OU-DJEFFA
* Les postes dAIN-REGADA, de RAS-EL-AIOUN, dAIN-
TRAB, les bourgs de MONTCALM et RAS-EL-AKBA font
lobjet de harclements rebelles.
Dans ce dernier cas, les attaquants stant infiltrs jusquaux
dfenses rapproches, il a t ncessaire de riposter par des tirs
de mortier de 60m/m.
30.10.1957 La 2me Cie participe lopration NOVEMBRE 6 qui sedroule dans le djebel FORTASS.
Embarque 2 h. 30 sur camions, elle est de retour son
cantonnement de RAS-EL-AKBA 22 h.
31.10.1957 Le cble tlphonique souterrain CASABLANCA-TUNIS
fait lobjet dun sabotage. Il est sectionn 4 km d OUED-ZENATI Un lment du Bataillon intervient en protection du
personnel charg de sa remise en tat.
Mois de NOVEMBRE
01.11.1957 En consquence dune dcision manant de la 14me
D.I. . laquelle
appartient le Bataillon, et en prvision de sa restructuration
partielle, il est procd au changement de dnomination suivant :
* La 5me
Cie, dont le PC est tabli RENIER, devient la 1re
Cie
* La 1re Cie, dont le PC est EL ARIA devient la 5me Cie.Limplantation provisoire des deux compagnies nest pas modifie.
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02.11.1957 Soixante sept poteaux tlphoniques en bois sont abattus par les
rebelles, sur la route reliant OUED-ZENATI RENIER.
04.11.1957 Lopration NOVEMBRE 11 , commence la veille RAS-EL-
AIOUN, se poursuit dans la rgion de BORDJ-SABATH.
Une patrouille de jeeps, commande par le Lieutenant CEILLER,
accroche un groupe de rebelles. Trois de ces derniers sont abattus
et trois armes sont saisies.
Il fait trs mauvais temps, ce qui ne va, videmment, pas dans le
sens du confort des troupes sur le terrain.
La poursuite de lengagement sur plusieurs jours nayant pas tenvisage, lorigine, les soldats ont t engags sans avoir
peru de rations et commencent ressentir la faim.
Le Chef de Corps a tabli son PC oprationnel sur la route
OUED-ZENATI/BORDJ-SABATH , au sud de ce bourg.
Les Brets Noirs sont fatigus et maussades. Beaucoup sont
tendus sur la chausse. Le Lieutenant-Colonel JAMMES arrive
sur les lieux en compagnie du capitaine oprationnel, son adjoint,
qui commande garde vous . Les hommes font semblant de ne
pas avoir entendu et personne ne bouge.
Quelque peu vex, le Lieutenant-Colonel JAMMES ajoute je ne
commanderai repos que lorsque tout le monde se sera lev.
Mais, ce jour-l, la discipline ntait pas la force principale des
Armes et du Bataillon de Core et il abandonne ses exigences sans
autres formalits.
Il faut dire que cet homme, sympathique au demeurant, ntait pas
lincarnation mme de lautorit, cause de son physique dabord
(il tait petit et rond) et de son fort accent rocailleux. Il taitsurnomm PTIT LOUIS ou MAS 36 (fusil plutt court qui
ne mesure quun mtre zro deux). Une partie de sa carrire stait
effectue -parat-il- dans le cadre des Services sociaux de lArme,
ce qui najoutait pas son prestige personnel.
A son propos, il se raconte lanecdote suivante : alors quil circulait
pied, un soir, OUED-ZENATI, il fut arrt par une sentinelle, le
Caporal-Chef ROUYER, alors lve du PEG-2 qui exigea quil lui
donne le mot de passe. Mais, ce dernier tait oubli ou ignor du
Lieutenant-Colonel qui insista pour passer quand mme en arguant
quil y avait une limite la conscience professionnelle dunesentinelle qui ne pouvait pas ne pas lavoir reconnu.
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Ctait une vidence. Mais, ROUYER nen dmordit pas, interdit
le passage son chef de corps tout en le mettant en joue, jusqu ce
quun grad intervienne en donnant lordre de laisser-passer.
Un avis paru dans le FIGARO du 19.02.2004, loccasion du dcs
de Madame Marcelle JAMMES, rappelle que son poux, le
Colonel Louis JAMMES, tait dcd le 31 Aot 1972.
08.11.1957 * 40 poteaux tlphoniques supplmentaires, en bois, sont abattus
de nuit entre OUED-ZENATI et RENIER.
* Le Gnral Raoul SALAN, Commandant en Chef, accompagn
du Gnral Paul VANUXEM, commandant la ZONE EST
CONSTANTINOIS, inspecte les installations du Bataillon et,notamment, celles de la 2
meCie RAS-EL-AKBA.
* Des lments du Bataillon participent des contrles dindividus
et des fouilles de terrains dans la rgion du djebel ANCEL.
* La 3me
Cie participe une opration de bouclage dans la rgion
dAIN-TRAB.
Aprs avoir quitt MONTCALM 7 h. 30, une section, sous les
ordres du Sous-Lieutenant Claude LANT (qui participe sa
dernire opration puisquil est librable), sinstalle sur un piton..
Il fait froid et il y a du vent. Lopration met en uvre des moyens
relativement importants : aviation, blinds, lments de la
circulation routire. Quelques suspects sont arrts et seront
interrogs par lO.R. venu de OUED-ZENATI.
Lopration est dmonte vers midi. Son bilan est pratiquement nulet aurait consist en la rcupration de cinq cartouches de fusil de
chasse.
09.11.1957 * Le ravitaillement du poste de BIR-AMAR, trs loign de
MONTCALM constitue un peu une mission dinitiation aux
ralits du terrain pour les nouveaux arrivants la 3me
Cie.
La piste, dj assez peu praticable quand le temps sy prte,
traverse plusieurs oueds dont laccs est possible par des rampes
tailles dans les berges et trs en pente et la traverse en est
toujours difficile. Cest l que lennemi peut poser (et pose !) des
mines et o des tirailleurs sngalais, en garnison OUED-
ZENATI auraient subi, ds le dbut des vnements, des pertes
importantes.
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* Entranement au tir AIN-ARKO, poste de la 3me
Cie implant
la lisire du djebel CHEBKA-des-SELLAOUA une dizainede km au sud de MONTCALM.
AIN-ARKO na plus dautre vocation quagricole, les anciennes
mines dtain et de zinc de la commune sont inexploites depuis
des dizaines dannes. Il subsiste de nombreuses galeries de
mines et des grottes qui sont utilises par larme comme
spultures pour les rebelles abattus (le rebouchage des vides
seffectuant coup de TNT).
10.11.1957 * Harclement srieux, au commencement de la nuit, du poste
dAIN-ARKO. Le tir des rebelles est prcis et 320 douilles serontretrouves aux abords du poste. Une section dintervention part
de MONTCALM pour AIN-ARKO avec trois vhicules pour
dgager le poste, mais son arrive les tirs cessent. Pendant ce
dplacement, MONTCALM, BIR-AMAR et la ferme BALTA
sont harcels leur tour, ce qui est confirm par radio lunit
mobile.
* Une section de la 3me
Cie remplit une mission dassistance de la
gendarmerie de MONTCALM qui doit tablir un constat
didentit AIN-ARKO :
Le Chef de poste a abattu un suspect dans une mechta contrle
la veille loccasion du harclement et il convient de faire un
constat. En fait, le commandement du Bataillon avait reu lordre
de la Division de faire contrler, au petit matin, les mechtas du
quartier et de faire excuter, sance tenante, tous les adultes
mles qui ntaient pas l la veille.
Il y a, en effet, situation de couvre-feu pendant la nuit et il est
interdit aux civils de se dplacer.
Deux arabes fixent le cadavre sur une branche et lemportent au
cimetire musulman.
Le poste dAIN-ARKO amliore ses dfenses, notamment par le
creusement dune tranche entre le cantonnement et
lemplacement de tir du mortier pour protger les dplacements
des servants par temps clair.
11.11.1957 * Manifestation patriotique sur la place darmes de MONTCALM
9 h.
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Cest la 3me
Cie, qui est en charge du Sous-quartier de
MONTCALM, qui assure la protection et lanimation de lamanifestation. A midi : mchoui et couscous officiels, auxquels
sont invits les cadres de la Compagnie, les conseillers
municipaux et quelques notables, civils et fonctionnaires :
instituteurs, postiers, etc.
Au dbut du repas, un des serveurs arabes -non militaire- dverse
accidentellement sur les genoux dun sous-lieutenant nouvel
arrivant le contenu dun plat de lgumes du couscous, nageant
dans leur sauce -bien grasse- dusage. Il est plus que probable
que le prpos, reconnaissant parfaitement un nouvel arrivant de
mtropole, aux ractions pr-supposes plus conciliantes quecelles dun vtran , se soit offert une petite manifestation de
rsistance personnelle la prsence franaise en Algrie.
Chaque Compagnie est implique, dans son sous-quartier, dans
une mission danimation et de conservation de souvenirs
patriotiques de cette nature.
* La 2me
Cie est dtache CONSTANTINE pour participer au
dfil traditionnel organis par les autorits du Secteur.
12.11.1957 * Information gnrale.
LAssemble Nationale franaise vote lextension des pouvoirs
spciaux sur la totalit des territoires franais dALGERIE.
* A 19 h. : vasion spectaculaire dun prisonnier du poste de
scurit militaire de MONTCALM.
Ce rebelle avait t bless la veille au cours dune embuscade
nocturne de la Compagnie par le Sous-Lieutenant DUPERRE.
Captur, il paraissait trs affaibli par sa blessure la poitrine (lafume de la cigarette que lui avait donne ses gardiens sortait par
sa blessure, laquelle sentait mauvais). Il avait subi un ou
plusieurs interrogatoires et ses mains taient attaches dans le
dos.
Partant, soudainement, en courant, il russit senfuir dans la
campagne en sautant, dailleurs, par dessus le rseau de barbels.
Une sentinelle Bret Noir a tir sur lui une rafale de P.M. et
un harki de garde quelques coups de fusil. Il na pas t retrouv
par la patrouille aussitt envoye sa poursuite.
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* A 22 h., une patrouille de la 3me
Cie quitte MONTCALM pied
pour un contrle dans le djebel AMAR-ou-DJEFFA. Elle estguide par le ralli ALI.
Aucun rsultat nest enregistr.
14.11.1957 Au cours dune patrouille dans les contreforts du djebel
MEDOUR-SEGHIR, dpendant du secteur de CONSTANTINE,
le commando de lO.R. abat un rebelle et saisit trois armes.
15.11.1957 Aprs son retour de CONSTANTINE, la 2me
Cie a t engage
dans lopration ROMEO 3 .
Il sagit dune opration assez importante qui sest dveloppe
dans la rgion de CHEMORA, au nord du massif des AURES,
proximit de la route dpartementale 26 entre BATNA et AIN-
FAKROUN.
Les conditions climatiques savrent difficiles, il fait froid et la
pluie ne cesse pas pendant toute la dure de lopration.
Grce lintervention de laviation (CORSAIRS et T 6), les
bandes accroches, importantes et bien armes, enregistrent de
nombreux tus.
Le rsultat de lopration nest pas plus prcisment connu.
16.11.1957 * 5me
Compagnie
La dissolution de cette Compagnie, intervenue ce jour, est la
consquence dune modification organique du Bataillondcide par les Services de lIntendance de la Z.N.C.
Son personnel est rparti entre les autres Compagnies.
A compter de ce jour, le Bataillon de Core est donc constitu :
- dun P.C. Bataillon,
- de la Compagnie de commandement, dappui et des services
C.C.A.S. ,
- de quatre compagnies de combat, numrotes de un quatre.
* 4me
Compagnie
Le Lieutenant FOUET est mut.Le Capitaine Andr SIEFFERT prend le commandement de la
4me
Cie
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A cette date, leffectif de cette Compagnie est le suivant :
* Officiers : 6
* Sous-Officiers : 11
* Caporaux-Chefs : 11
* Caporaux : 11
* Soldats de 1re
classe : 11
* Soldats de 2me
classe : 82
soit un TOTAL de 132 personnes
* A RAS-EL-AKBA, le Commandant de la 2me
Cie dcide -pour
des raisons obscures- de monter une opration-surprise afindaller contrler, de nuit, un des fiefs rputs rebelles du
Sous-quartier
Lexpdition est constitue de la moiti de la 1re
Section (Chef
de groupe : Marc CHESSEBOEUF) renforce dune partie des
effectifs du PC-Compagnie. Elle part avec trois vhicules, dont la
jeep du Capitaine, pilote par ce dernier, un GMC et un 6 x 6 en
serre-file, ayant son bord le Sous-Lieutenant adjoint au
Commandant de Compagnie.
La progression est plutt difficile, la piste (qui serpente dans le
djebel) est mauvaise et il ny a pas de lune. Conduite trop
rapidement et sans sret suffisante, la jeep se retourne peu de
temps aprs le dpart. Si, par chance le Capitaine est indemne,
bien que coinc sous son vhicule, ses passagers sont assez
srieusement blesss : le Sergent LOINTIER a un bras et une
paule casss et le Sergent HERBOIS un bras cass. Ils souffrent
beaucoup. Aprs avoir pris les dispositions dusage (protectiondu convoi immobilis) et fait redresser la jeep (qui est encore en
tat de rouler) le Sous-Lieutenant MARTIN exprime, avec force,
au Capitaine (quil ne juge, en fait, pas en tat de dirigerlexpdition) son opinion, fait rembarquer le personnel et dirige
le convoi vers RAS-EL-AKBA.
Le Chef de Corps, inform de lescapade, dont les consquences
auraient pu tre beaucoup plus graves, met le Commandant de la
Compagnie aux arrts et confie, provisoirement, le
commandement de la 2me
Cie son adjoint.
La note de service traduisant cette situation stipule pour la
forme que le Capitaine est indisponible .
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19.11.1957 * 3me
Compagnie
Le Capitaine Robert DETOUILLON prend le commandement de
la 3me
Cie. Cette dcision prend effet du 10 Octobre prcdent.
A cette date, leffectif de cette Compagnie est le suivant :
* Officiers : 6
* Sous Officiers : 11
* Caporaux-Chefs : 13
* Caporaux : 11
* Soldats de 1re
classe : 32
* Soldats de 2me classe : 68
soit un TOTAL de . 141 personnes
* Inspection du Lieutenant-Colonel JAMMES du P.C. de la 3me
Cie
* A 19 h. : lAspirant Claude HERMELINE vient davoir un
accident en conduisant une jeep (ce qui nest dailleurs pas
autoris par le rglement, tous les vhicules militaires devant tre
conduits par des chauffeurs de lArme, dment estampills). Le
blindage du pare-brise, dplac par le choc, lui a cras une main.
Le secrtaire musulman de la mairie de MONTCALM, qui
laccompagnait, est galement bless.
Les deux blesss ne pouvant recevoir les soins appropris
MONTCALM, une liaison sanitaire, aux ordres du Sous-
Lieutenant PICAUD, compose de trois GMC, douze hommes et
un vhicule civil, part de nuit pour OUED-ZENATI. Le Mdecindu Bataillon fait neuf points de suture lAspirant
HERMELINE.
Au retour, le poste dAIN-TRAB prvient le chef de convoi que
des coups de feu ont t entendus dans la rgion de
MONTCALM.
Anecdote :
LAspirant Claude HERMELINE remplit les fonctions dOfficier
de Renseignements au niveau de la Compagnie. Il a une bonne
connaissance de lorganisation politico-administrative rebelle,
tient les fichiers jour et assiste aux interrogatoires de
prisonniers et de suspects.
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Il raconte un camarade :
Au dbut de linterrogatoire dun rebelle captur en uniforme,
celui-ci me dclare :
toi, je te connais .
Il en dcoule le dialogue suivant :
- Aspirant HERMELINE : Ah, oui, et comment ?
- Rebelle : Il y a quinze jours, tu tais lamechta X
- Aspirant HERMELINE : Oui, cest vrai, et alors ?
- Rebelle : Jtais avec un groupe de combattants
cachs dans les lauriers-roses
quelques mtres de toi. Ta jeep tait
arrte, tu tais avec ton chauffeur et
vous ne nous avez pas vus.
-Aspirant HERMELINE : Et pourquoi vous ne nous avez pas
descendus ?
- Rebelle : Tu tais venu avec un half-track quip
dune mitrailleuse. On sest dit que, si
on tirait sur toi, nous aurions droit un
arrosage svre et on a prfr attendre
une autre occasion et te laisser repartir
ce jour l
La seule prsence du blind a t, en loccurrence, une vritable
sauvegarde.
21.11.1957 * Le Sous-Lieutenant VALLERE, en provenance de lex-5me
Cie
dissoute, est mut la 3
me
Cie. Il est appel remplacer le Chef deposte dAIN-ARKO, le Sergent-Chef ROBIN, qui doit bientt quitter
le Bataillon, ayant sign, au terme de son contrat en cours, son
rengagement dans les commandos hliports.
Quelques annes plus tard, ce sous-officier participera aux activits de
lO.A.S. en mtropole, ce qui explique quil soit cit dans le
Dictionnaire historique et biographique de la Guerre dAlgrie de
Jean-Louis GERARD.
ROBIN Marc, n le 25 Juin 1929 la ROCHELLE (Charente
Maritime)
Adjudant-Chef
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Affect au 43me
R.I. de LILLE la suite du putsch davril 1961.
Il disparat le 29 Novembre 1961 au lieu de rejoindre le 1er
R.T. enAlgrie. Le 7 Janvier 1962, il sempare SATORY de quinze pistolets-
mitrailleurs et de quatre fusils-mitrailleurs. Deux de ces derniers
seront remis BOUGRENET de la TOCNAYE pour lattentat du
PETIT-CLAMART. Le 18 Fvrier 1962, il participe la tentative
dassassinat dYves LE TAC au VAL-de-GRACE. Arrt PARIS le 23
Mars 1962. Jug dbut Aot 1962. Condamn la rclusion criminelle
perptuit, dtenu SAINT-MARTIN-DE-RE, il est hospitalis La
ROCHELLE dbut Avril 1964. Il svade de lhpital de La
ROCHELLE le 4 Mai 1964 en pyjama. Amnisti en 1968
* Des coups de feu sont tirs contre une patrouille de la 1re Cie 3 kmdu poste de DAVRIEUX-NORD, dans le Sous-quartier de RENIER.
* La 2me
Cie quitte son cantonnement 3 h. 30 pour participer une
opration qui doit se drouler entre ROUGET DE LISLE et
BERTEAUX, une vingtaine de km au sud de la base de
TELERGMA.
La Compagnie passe la nuit du 21 au 22 sur le terrain, cependant que la
pluie na pas cess de tomber pendant toute la dure de lopration.
Elle sera de retour son cantonnement le 23 Novembre 1 h. 30
Rsultats non connus.
* Participation de la 3me
Cie une opration dans la rgion de KSAR-
SBAHI, dans la CHEBKA DES SELLAOUA 12 km au sud-est de
MONTCALM.
* Le harki HAMIL TOUHAMI, de la harka de BIR-AMAR (Sous-quartier 3
meCie) est nomm caporal.
23.11.1957 Le Sous-Lieutenant LANT est dmobilis. Il quitte la 3
me
Cie et leBataillon et retourne au Maroc, dont il est originaire.
25.11.1957 Harclement par les rebelles du bourg dAIN-ABID.
Le Commando de lO.R. intervenant depuis OUED-ZENATI
surprend, 3 km au sud dAIN-ABID, un groupe de saboteurs qui
sapprtaient dtruire une conduite deau et en abat trois.
26.11.1957 Sur renseignement, le Bataillon fouille la rgion du djebel AMAR-
OU-DJEFFA pour rechercher une grotte o se dissimuleraient les
rebelles de passage. Deux sections couvrent le P.C. (code radio AURIQUE NOIR ) et les Services de lO.R. pendant
lopration.
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28.11.1957 Participation du Bataillon lopration OSCAR-ZOULOU
dans la rgion situe entre OUED-ZENATI, AIN-REGADA et
RAS-EL-AIOUN.R.A.S.
30.11.1957 Le bruit court au Bataillon que ce dernier est sur le point de quitter
son implantation actuelle pour rejoindre soit lALGEROIS, soit
KENCHELA dans les AURES. Mais, ces bruits ne seront
aucunement confirms.
Mois de DECEMBRE
01.12.1957 * Le Sous-Lieutenant Alain DUPERRE, en attente dune nouvelleaffectation sjourne -en double commande- au poste de BIR-
AMAR. Pour rpondre (ironiquement) aux consignes officielles
recommandant un comportement pacificateur et, galement,
obtenir un complment de barbels pour amliorer les dfenses
du poste, il rdige le rapport suivant :
Le Sous-Lieutenant DUPERRE, du Bataillon de Core, au
Capitaine commandant la 3me
Cie.
Objet : mission de pacification dans la Commune dAIN-DISS.
Jai lhonneur de vous rendre compte de la restitution dun
animal appartenant la famille YAYAHOUI demeurant mechta
BIR-AMAR, le 29.11.1957Au cours dune opration de recensement des moyens en vivres
du poste de BIR AMAR, il apparut que le poste dtenait une
poule en surnombre. Aprs enqute, effectue sans dlai par messoins, il savra trs probable que le propritaire lgitime tait
YAYAHOUI CHERIF.
En effet, malgr les efforts constants du personnel du poste,
quelques gallinacs appartenant aux mechtas proches du poste
sinfiltrent travers les dfenses accessoires (rseau de
barbels) au moment o une seule sentinelle assure la
surveillance du poste. On ne peut, de ce fait, contrler dans le
dtail les allers et venues des volatiles du poste, et des trangres
viennent se mler nos propres btes.
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Jai pris toutes mesures qui simposaient pour viter le retour de
cet incident regrettable qui, sil se renouvelait, risquerait denuire laffection profonde qui lie la population musulmane aux
militaires franais.
Mais, un terme dfinitif la confusion des volailles civiles et
militaires ne pourra tre envisag quaprs le renforcement du
rseau de barbels, particulirement sur la face est du poste .
Dans chaque poste, il existe un cahier de consignes . Celles
concernant les exactions rebelles sont les suivantes :
* Conduite tenir vis--vis des rebelles :
Tout rebelle faisant usage dune arme, ou aperu une arme
la main, ou en train daccomplir une exaction ou un
sabotage, sera abattu sur le champ.
Tout suspect qui tentera de senfuir sera abattu aprs lessommations dusage.
* Conduite tenir vis--vis des dommagesLes mechtas avoisinantes paieront :
- par fil tlphonique rompu F. 1.500.-
- par fil basse tension F. 3.000.-
- par fil haute tension F. 10.000.-
- ligne enterre la coupure F. 100.000.-
- destruction poteau bois F. 10.000.-
- destruction poteau ciment F. 100.000.-
- destruction pylne haute tension F. 250.000.-
- vol de troupeau restitution + 10 %
02.12.1957 Les rebelles disposent de radios et savent sen servir.
Le Sous-Lieutenant VALLERE -en patrouille avec sa section- sedirigeait vers une mechta lorsque son radio capte une mission
rebelle. Un harki traduit : le chef des rebelles rend compte, son
P.C., quune section de militaires franais avance vers eux. Il reoit
comme instruction denterrer les armes et de disparatre dans la
montagne. Et le Sous-Lieutenant VALLERE a vu effectivement,
dans le lointain, le groupe de H.L.L. senfuir !
07.12.1957 La 3me
Cie du Bataillon est engage dans une opration qui se
droule dans la CHEBKA-DES-SELLAOUA au sud du Sous-
quartier de OUED-ZENATI et de MONTCALM (il sagit des
premiers contreforts des AURES)
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La zone est, pour partie, dcrte zone interdite et pour partie
habite.
Lordre dopration distribu aux chefs de sections est le suivant :
Objet : Regroupement des habitants de plusieurs mechtas, dont la
mechta EL-HAOUES, pour contrle par les services de lO.R. dans
le cadre dun dispositif classique bouclage-ratissage .
Selon les renseignements parvenus au Bataillon, les hommes des
mechtas concernes, situes la lisire de la zone interdite et
proximit de la plaine de MONTCALM, servent de guides et de
collecteurs de fonds au rebelle HOGGAS et sa bande.
Les consignes (textes et calques) sont les suivantes :
1.-Bouclage en place 7 h., assur par la 3me
Cie
- Section BIR-AMAR Indicatif radio FOX-TROT OUEST
(Sous-Lieutenant PICAUD)
- Section AIN-ARKO Indicatif radio FOX-TROT CENTRE
( Sous-Lieutenant VALLERE)
- Section MONTCALM Indicatif radio FOX-TROT EST
(Adjudant GERBER)
2.-Ratissage : partir du sud du poste dAIN-ARKO
- par les autres lments disponibles de la 3me
Cie renforcs
par le Peloton dElves grads., venu de OUED ZENATI
- par trois groupes mixtes Sections/Harkis - Indicatifs :
MIKE-EST , MIKE-CENTRE , MIKE-OUEST
3.- Conduite tenir:- Diriger tous les hommes vers llment de contrle
(Aspirant HERMELINE et ralli ALI)
- Progresser trs lentement en fouillant le terrain dans le dtail.- Ne pas tirer sans raison et sans assurer les coups. Eviter les
mprises.
- Pour les lments arrts ou fixes, ne tirer les fuyards ventuels
qu bonne porte et aprs sommation (sauf sils sont arms)
4.- Questions matrielles :
- Brets pour les lments mis en place pendant la nuit.
- Casques lourds pour les lments mis en place de jour.
- Munitions : dotation oprationnelle.
- Pas de repas.
- Paquet de pansement et trousse durgence dans les vhicules.- Foulard rouge.
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5.-Liaisons-transmissions-commandement:
- Rseaux 694 et 284 : ouverts partir de 6 h. 30 sur frquenceintrieure.
- Rseau 300 : NOIR FIXE MONTCALMcoute permanente partir de 6 h. 30 (mais, si cest possible :
sera avanc AIN-ARKO avec coute permanente partir de
4 h.)
NOIR-MOBILE sur jeep : ouverture sur ordre + liaison par
Chanel 15
PAPA (Peloton : ouverture 7 h.)
Les trois FOX-TROT : coute en cas de besoin, ouverture
permanente partir de 7 h. Liaisons prendre entre eux, la
mise en place.- Rseau 536
Les trois MIKE : coute permanente partir de 7 h. avec
ALFA (contrle) et NOIR (commandement)
Pour la 4me
Section de la Compagnie, la plus loigne du lieu de
lopration, le rveil est prvu 5 h. : sa progression dans le djebel
en direction du but fix seffectue en colonne double en suivant la
piste dans lordre suivant : Chef de Section Harka pice FM
LRAC Voltigeurs Sous-Officier Adjoint .
La nuit est claire. Cest un harki qui sert de guide et prend la tte de
la progression.
Arrive un croisement de la piste, avec celle qui vient de
AIN-LEDJ-LEDJ et qui est habituellement emprunte par les chars
de ce dernier poste, la section aperoit des ombres et se met en
dfense. Les harkis croient discerner des chevaux sells, mais, aprs
vrification, il sagit de bourricots en libert. Plusieurs mechtasdtruites ou abandonnes (la progression seffectue en zone
interdite ) sont ctoyes.
Au lever du jour, le djebel prend un aspect irrel, laiteux, avec son
relief, ses ravins et ses oueds encaisss. A plusieurs reprises, au
niveau des passages les plus levs, la section dcouvre des
emplacements de combat et de guet rebelles, amnags avec de
grosses pierres et de la paille. De ces emplacements, les rebelles
peuvent facilement surveiller tous les mouvements dans la plaine
sans se dcouvrir.
La ferme BALTA apparue au nord, dans les lointains, sert de point
de guidage jusqu larrive la position exacte de bouclage. Les
liaisons radios sont excellentes.
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Aucun coup de feu na t tir.
A 10 h., sur ordre radio, la section quitte sa position de bouclage et
reprend sa progression en direction du P.C.
Les oprations de regroupement des individus mles se poursuivent.
Larme dcide de dplacer, par camions, les habitants contrler.
Un arabe g, portant des lunettes, refuse cette facilit, se couche par
terre et dclare quil prfre mourir sur place ! Quelques individus
sont retenus et arrts. Il sagirait de collecteurs (messouls) rebelles.
Aucune arme na t saisie.
Lopration est dmonte vers 13 h.
08.12.1957 Information gnrale :
Les informations internationales, captes sur la radio nationale sont
plutt mauvaises :
- les Hollandais rencontrent de graves difficults en INDONESIE,
- et les Espagnols, dans le RIO de ORO,
- les Amricains ratent la mise sur orbite de leur 1er
Satellite.
Anecdotes :
- Un caporal, engag, du Bataillon fait souvent lobjet de
conversations entre Brets Noirs . Si son nom est GAILLARD,
son surnom est JESUS. Il sest rendu clbre par sa faon de porter
la barbe, par ses manies et par sa dcontraction dans ses rapports
avec lencadrement. Cest une figure.
- Un 2me
classe, engag, du Bataillon est particulirement abruti,
quoi sajoute son alcoolisme. Aprs de nombreuses annes de
service, il nest toujours pas grad. Il est arm dun MAS 36, armejuge la moins dangereuse pour lui et pour les autres. Charg de
fouiller une mechta, il sy endort. Il rejoint pniblement sa section,
mais sans arme et cest un vieil arabe, un chibani , dans la
mechta duquel il a oubli son fusil, qui rapporte ce dernier au Chef
de section en lui disant : tiens, ton soldat, il a oubli a chez
moi .
Le capitaine (dactive) auquel le sous-lieutenant (de rserve)
confiait son tonnement que lArme gardt de tels individus a
rpondu : Et quest-ce que vous en feriez de mieux, vous, si on les
rendait la vie civile ?
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09.12.1957 * Il se confirme quun renfort dappels arrivera au Bataillon le mois
prochain et sera compos de F.S.N.A. (Franais de souche nord-
africaine), simples soldats et grads. Cette information, encoreofficieuse, consterne notamment les Chefs de postes isols qui
estiment que la scurit des postes ne sera plus, ou sera mal,
assure. Ce renfort reprsenterait une section par compagnie.
Ultrieurement, une note dinformation confidentielle sera adresse
aux Chefs de sections et Chefs de postes du Bataillon, pour leur
indiquer la marche suivre lgard des nouvelles recrues
F.S.N.A. :
1. prvenir la troupe, avant leur arrive, quil ne sera pas tolr de
moqueries ou de plaisanteries de la part des F.S.E. (Franais desouche europenne) concernant leur religion et leur origine
raciale.
2. les intgrer le plus possible la communaut militaire des
F.S.E.
3. ne pas pratiquer de discrimination dans la tenue vestimentaire,
les possibilits de distraction, les tours de permissions de courte
et longue dures, les attributions de fonction.
4. mais, viter de les affecter des fonctions stratgiques, telles
que : gardes de nuit dans les miradors ou devant les soutes
munitions, surveillance de suspects ou de prisonniers,
5. demander lencadrement dtre attentif aux demandes et
comportements des F.S.N.A,
6. maintenir les armes enchanes pendant le jour, aprs remise deleur armement aux soldats de garde,
7. prendre personnellement connaissance des originesgographiques des F.S.N.A. et chercher connatre la nature
des relations habituelles entre civils europens et communauts
dorigine de ces F.S.N.A.(arabes, kabyles, etc. )
8. prendre personnellement connaissance et suivre spcialement
lvolution de leur situation individuelle : tudes, famille, sens
religieux, tat de sant physique et morale, argent de poche,
etc.)
9. ne pas proposer avec insistance la consommation dalcool et de
viande de porc aux F.S.N.A., mais, sils en consomment,sabstenir de remarques ou de critiques,
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10. ne pas contrarier les contacts entre appels F.S.N.A. de la
section ou du poste, mais surveiller autant quil est possible les
conciliabules au cours desquels les F.S.E. sont tenus lcart.
11. viter les contacts entre F.S.N.A. du Bataillon et la population
arabe locale,
12. noter et essayer danalyser les changements de comportement
des F.S.N.A. entre eux, lgard des F.S.E., lgard des
grads et du Chef de section ou de poste, pouvant traduire des
situations psychologiques dgrades,
13. autoriser la pratique des manifestations religieuses musulmanes,
14. faire preuve dune vigilance spciale lgard des F.S.N.A.
lapproche et pendant le droulement des grandes ftes
musulmanes, particulirement en ce qui concerne le
RAMADAN
Ces consignes crites feront, loccasion, lobjet de
confirmations et de dveloppements verbaux de la part des
Commandants de Compagnies, auxquels il convient de rendre
compte de tout incident ou difficult .
* Dans la soire, les postes de la lisire-sud du quartier de OUED-
ZENATI sont harcels : AIN-ARKO, BIR-AMAR, et la ferme
BALTA. Les rebelles disposent darmes automatiques.
Il entre dans la mission de la section de BIR-AMAR de
protger la ferme BALTA, distante de 5 km environ (en cas
de harclement ou dattaque), par des tirs du mortier amricain de
4 pouces 2 (correspondant peu prs au calibre franais de105 m/m) install dans la cour du poste.
Deux obus, dont la charge en poudre propulsive est prparedavance, sont tirs. Par radio, le Capitaine DETOUILLON
donne, depuis MONTCALM, lordre de tirer deux obus
supplmentaires.
Le Chef de poste de BIR-AMAR, qui vient de prendre ses
fonctions et na jamais tir au mortier, petit ou gros, introduit lui-
mme la main les obus dans la bouche du tube. Le bruit et le
souffle, au dpart des coups de cette arme de gros calibre, sont
normes. Plus tard, il dcouvrira, dans une caisse obus, un trier
mtallique muni dune corde assez longue qui permet au tireur de
ne faire glisser lobus dans le tube quaprs quil se soit mis labri derrire un mur.
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Il apprendra, galement, de la bouche des Anciens du Bataillon
ayant combattu en Core, que -l-bas- ce modle de mortier avait
la rputation dclater assez frquemment et que larme U.S. le
faisait servir de prfrence par des soldats noirs !
Aprs le harclement et dans la nuit mme, des patrouilles partent
des postes, vont contrler les mechtas des environs et tendre des
embuscades
14.12.1957 Nouvel harclement du poste de BIR-AMAR et de la ferme BALTA.
Lobjet du harclement dun poste nest, en gnral, pas sa
destruction, mais la cration dun sentiment dinscurit, de
permanence de la prsence rebelle et de lpuisement nerveux des
dfenseurs.
Les dfenseurs du poste ne savent jamais, lorsquils entendent les
premiers coups de feu, sil sagit des prmices dune attaque en rgle
et dangereuse, ou dun simple harclement sans consquence (en
dehors des balles perdues qui peuvent toujours atteindre un homme
non vis).
On raconte lhistoire de la dcouverte dun rapport dactivit rebelle
faisant tat du tir dun seul coup de pistolet 6,35 -priodiquement et
assez frquemment- contre un de nos postes, de faon rappeler aux
occupants la rbellion est bien prsente proximit .
16.12.1957 * Le Lieutenant-Colonel Bertrand de SEZE prend le commandement
du Bataillon de Core et du quartier dOUED-ZENATI.
Cest un aristocrate au sens propre et figur. Il est exigeant, son
caractre est plutt difficile. Il porte monocle et parle arabe.
Des entretiens quon peut avoir eu avec lui, on en retire quildteste cordialement DE GAULLE et quil nprouve pas dlans
pour la Marine et les Parachutistes.
Pierre MONTAGNON, dans son livre sur la Guerre dAlgrie
(Editions Pygmalion 1984) rapportera ce propos du Colonel
de SEZE Grand seigneur de la Lgion Etrangre venu
tmoigner devant la Haute Cour de Justice pour lun de ses
subordonns ayant particip au putsch du 22 Avril 1961, le
Commandant CAMELIN : lorsque je vois, Messieurs, cet
Officier dans le box, je me sens responsable. Aussi longtemps que
jai command le 2me
Etranger, je nai cess de rpter mes
officiers quil fallait, par tous les moyens, sopposer la politique
algrienne du Gnral DE GAULLE
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Pour sa part, ayant particip, en 1962 au complot dit de PARIS ,
aux cts du Gnral FAURE, le Colonel de SEZE sera arrt,
jug, condamn et fera plusieurs annes de prison TULLE.
N en 1910, il est dcd le 7 Janvier 1995 et repose SIRADAN Village des Hautes-Pyrnes de 280 habitants environ,
SIRADAN fait partie de larrondissement de BAGNERES-de-
BIGORRE et se trouve situ proximit de SAINT-BERTRAND-
DE-COMMINGES.
Lorsque le Lieutenant-Colonel de SEZE prend le commandement
du quartier de OUED-ZENATI et du Bataillon de Core, leffectif
de ce dernier est le suivant :
- 1 Lieutenant-Colonel
- 2 Commandants- 7 Capitaines
- 4 Lieutenants
- 15 Sous Lieutenants
- Sous-Officiers :
- 6 Aspirants
- 3 Adjudants-Chefs
- 5 Adjudants
- 4 Sergents-Major
- 18 Sergents-Chefs
- 51 Sergents
-Caporaux et soldats :
- 68 Caporaux-Chefs
- 78 Caporaux
- 157 Soldats de 1re
Classe
- 441 Soldats de 2me
Classe
soit TOTAL 860 personnes
La note (hors texte) ci-aprs rappelle la carrire militaire duColonel de SEZE.
* Information gnrale :
A PARIS, le Gnral EISENHOWER affirme que les insinuations,
selon lesquelles nos difficults en ALGERIE trouveraient leur
cause dans les agissements de grands trusts amricains, sont sans
fondement.
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On peut toutefois penser que des pressions amricaines existent
bien concernant la politique de la FRANCE en ALGERIE. Eneffet, les Autorits militaires franaises suspendent les tirs
dentranement redoutant, sans doute, que la fourniture de
munitions, importes des U.S.A. pour les armes amricaines en
service dans lArme franaise, ne soit plus assure.
17.12.1957 * Plusieurs grenades sont lances par les rebelles MONTCALM.
La cuillre dune des grenades porte le mme numro de lot que
nos propres grenades. Une des grenades explose dans la cour du
logement occup par le Sergent PAVESE qui nest pas bless.
* Deux fermes importantes sont incendies pendant la nuit dans laplaine de MONTCALM. 150 cochons ont t massacrs ou brls,
des moutons enlevs en grande quantit. La section oprationnelle
de la 3me
Cie nest pas intervenue.
Daprs les renseignements, recueillis le lendemain, la bande des
H.L.L. tait trs importante, comprenait de 100 150 hommes, et
venait de TUNISIE.
Il ne sagissait pas de la bande locale de HOGGAS. Il semblerait
quelle ait attendu une intervention des Brets Noirs du
Bataillon et avait tendu une embuscade avec un mortier et,
vraisemblablement, trois FM. Le chef rebelle aurait laiss sur
place une lettre dans laquelle il dclarait que les ouvriers des
fermes ntaient pour rien dans laffaire, quil regrettait de navoir
pas trouv le matriel agricole pour le dtruire et que lincendie et
les destructions taient dus au fait que les propritaires avaient
refus de soutenir financirement les rebelles.
18.12.1957 Coup de main de la 3me
Cie dans le djebel AMAR-OU-DJEFFA
organis par le Capitaine DETOUILLON.
Par son ordre crit n 5, AURIQUE NOIR (Autorit de la 3me
Cie) donne aux personnels engags les consignes suivantes :
Mission :* Surprendre, ventuellement, les mouvements rebelles au petit jour,
* fouiller minutieusement larte rocheuse situe lest du signal du
KEF-EL-AMAR (cote 1278) entre les sommets 1009 et 1075.
Rpartition des missions :
* La section BIR-AMAR sinfiltrera de nuit, avec les moyens
habituels, pour tre sur place 1009 pour 7 h.* La section AIN-ARKO fera de mme en ce qui concerne la cote
1075
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* Les sections MONTCALM et AIN-TRAB, avec AURIQUE NOIR,
aborderont au lever du jour par la plaine.
Radio :
* Chanel 15
Ecoute 5 h. 30, 6 h., 6 h. 30 pendant cinq minutes. Ecoute
permanente partir de 7 h. ou sur coup de feu
* Chanel 16
Liaison avec aviation
Tenue Ravitaillement :
Combat bret casse-croute pas de foulard.
Conduite tenir :Voir ordre n 4
Le terrain est difficile, surtout dans lapproche de nuit : oueds
encaisss, canyons, falaises et pitons. Aucune vgtation, aridit
totale, chaos de rochers et pierrailles. Le vent souffle en rafales.
A larrive du jour, une patrouille de 2 T 6 survole les sections. Le
contact est pris avec elle sur Chanel 16. Lopration est dmonte
12 h. R.A.S.
19.12.1957 Nouvel harclement du poste dAIN-ARKO et de la ferme BALTA.
23.12.1957 * Lensemble des compagnies prpare les ftes de fin danne, qui
sont de tradition et qui, pour lessentiel, entranent une
amlioration de lordinaire.
A la 2me
Cie, une partie de chasse, particulirement productrice, apermis la rcupration de nombreux perdreaux dont le chef cuistot
de la compagnie, le Caporal-Chef LOMAKO, bon cuisinier, a
commenc la prparation. Il y en aura pour tous.
Mais, un ordre inopin de dpart immdiat en opration arrive. Il
sagit dune intervention dans le secteur de ROKNIA, ou le
Gnral VANUXEM a tabli son Q.G. oprationnel et o des
engagements contre des rebelles ont eu lieu et se poursuivent.
Les perdreaux, dj cuits, sont envelopps dans du papier kraft et
rpartis dans les sacs dos individuels au moment de
lembarquement dans les camions. Peu de soldats franais auront
crapahut en ALGERIE le 23 et le 24 Dcembre 1957, en se
nourrissant de perdreaux, mme froids !
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Quant aux perdreaux, rests dans les cuisines de la compagnie, ils
furent cuits, comme il convenait, au retour de lopration etconsomms de manire plus traditionnelle, et chauds, par les
hommes qui semblent les avoir prfrs aux premiers.
* La ferme SELLAOUA (indicatif ALFA 12) fait savoir pendant la
nuit, au P.C. de la 3me
compagnie laide se sa radio, quelle est
attaque.
Le Capitaine DETOUILON dcide dintervenir et prend,
personnellement, la tte de la section dintervention de la 3me
Cie.
24.12.1957 * Etant donn la date (veille de Nol), le P.C. du Bataillon faitorganiser de nombreuses embuscades proximit des postes, en
esprant que les rebelles auront tendance multiplier les
harclements, escomptant un relchement de lattention des soldats
franais. Mais, aucune activit rebelle particulire nest enregistre.
* La 2me
Cie, retour dopration, fte particulirement Nol, pendant
la nuit, les pouses et les nices de COBUT et ZARAMBA tant
prsentes ce soir l.
Le bruit a couru que trente huit bouteilles de champagne avaient
t consommes par les dix huit participants la runion au mess !
* Le Sergent-Chef LE GALL, promu adjudant, est officiellement
mut la 3me
Cie quil a dj rejointe pour prendre la
responsabilit du poste dAIN-TRAB (situ entre OUED-ZENATI
et MONTCALM).
25.12.1957 Harclement, par les rebelles, de la ferme DAVRIEUX-NORD, 6 km de RENIER, occupe par une section de la 1
reCie.
28.12.1957 Participation du Bataillon lopration CHARLIE dans laCHEBKA-des-SELLAOUA. Sont galement engags : les chars
CHAFFEE des Dragons dARMANDY-URKIS, en bouclage, et
des lments de la compagnie de circulation routire.
Des suspects sont arrts pour tre interrogs. Il fait trs mauvais
temps, la pluie tombe sans arrt. Les vhicules du P.C. sembourbent
sur la piste proximit de la ferme BALTA. Ils peuvent finalement
tre dgags et repartir pendant la nuit.
29.12.1957 * Le bruit court que les rebelles savaient, la veille CANROBERT,
quune opration allait se drouler le lendemain, et o !
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* Des accrochages nocturnes se produisent dans la partie ouest de laCHEBKA, proximit des postes dAIN-LEDJ-LEDJ et
dARMANDY-URKIS.
* Les patrouilles de T 6 de lE.A.L.A. 19/72 survolent les postes
isols tenus par lArme, dans le cadre de vols dentranement, de
routine ou de contrle.
A loccasion de la nouvelle anne, elles larguent - laide de petits
sacs lests- des cartes de vux aimables lintention des
fantassins.
31.12.1957 * A OUED-ZENATI, une grenade est lance, de lextrieur, dans lelocal de la cuisine de la C.C.A.S. Le soldat Roger WAILLIEZ est
bless.
* Le Bataillon forme et instruit les caporaux, caporaux-chefs et
sergents dont il a besoin. En consquence, des pelotons dlves
grads sont priodiquement constitus au sein desquels les soldats
reoivent une formation thorique tout en participant, sur les
terrains doprations, aux engagements contre les rebelles.
Le Sergent CHESSEBOEUF, arriv au Bataillon en dbut danne
aprs son incorporation au 9me
Zouaves, est dtach de la 2me
Cie
et affect lencadrement et linstruction des lves-grads.
* Les mouvements darrive et de dpart des officiers ont t selon
ltat des effectifs, les suivants au cours du 4me
trimestre 1957 :
1.- Ont quitt le Bataillon :- Lieutenant-Colonel Louis JAMMES
- Capitaine Max FONLUPT
- Sous-Lieutenant Joseph MASSIANI- Sous-Lieutenant Augustin NICOLAI
- Sous-Lieutenant Yann LEGROS
- Sous-Lieutenant Michel GUIGNON
Ce dernier part au 1er
R.E.P. Il terminera sa carrire
militaire en qualit de Gnral 5 Etoiles, Gouverneur
de la Place de Paris.
2.- Ont rejoint le Bataillon
- Lieutenant-Colonel Bertrand de SEZE
- Capitaine Robert DETOUILLON
- S/Lieutenant Alain PICAUD venant de lE.A.I.de SAINT MAIXENT
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Le Capitaine DETOUILLON, qui prend le commandement de la
3me
Cie, arrive de SAINT-MAIXENT. Il a t bless plusieurs fois
au combat, notamment une jambe, ce qui se constate dans sadmarche. En plus, il est borgne, il a perdu un il dans les
circonstances suivantes :
Au cours dune sance de formation sur le dmontage et le
remontage dune mitrailleuse U.S., en dotation dans lArme
franaise, le Capitaine attirait lattention des recrues sur les
prcautions quelles devaient prendre en manipulant le ressort de
rappel de la tige-guide, car sa compression tait dlicate et
dangereuse sur ce modle darme (les mcanismes des armes
amricaines sont, en gnral, compliqus et fragiles !). Un
participant na pas t suffisamment attentif, il a laiss le ressort derappel se dtendre brutalement, lequel a travers la salle pour venir
percuter lil de linstructeur.
Le Capitaine DETOUILLON est mdicalement invalide 90 %.
Quand il arrive au Bataillon il est jeune mari.
Rapidement, il remplace en qualit d Officier oprations prs
du Colonel de SEZE, le Capitaine GUILLAUMIN, lorsque ce
dernier quittera le Bataillon.
Les Anciens du Bataillon apprendront le dcs de cet officier
aimable, comptent et rigoureux quand cest ncessaire -qui
terminera sa carrire militaire comme Gnral, patron du service
Arme-Jeunesse - par un avis sign de son pouse et de sa
famille, demeurant VINCENNES, faisant savoir aux lecteurs du
Figaro, le 22 Septembre 2000 que :
Le Gnral (CR) Robert DETOUILLON, Commandeur de la
Lgion dHonneur, Officier de lOrdre National du Mrite,
Mdaill Militaire, tait dcd le 19 Septembre 2000 lhpitalmilitaire PERCY CLAMART, lge de 74 ans.
* Anecdotes :
- Ds sa prise de commandement du Bataillon, le Lieutenant-
Colonel de SEZE a exig que chacun des soldats de lunit
connaisse :
- Le nom du Gnral Commandant en Chef en Algrie,
- Le nom du Gnral commandant la Division de Constantine,- Le nom du Chef de Corps (en loccurrence, le sien).
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Cette consigne a t rpercute par les commandants de
compagnies aux chefs de sections et aux chefs de postes pour
qu loccasion dune visite ou dune inspection, le Colonel ait
satisfaction.
Les cadres ont donc fait rpter de nombreuses reprises et,
particulirement, dans les heures prcdant le passage annonc
du Colonel :
- Quel est le nom du Gnral Commandant en Chef en Algrie ? :
Gnral SALAN
- Quel est le nom du Gnral commandant la Division de
Constantine ? :
Gnral DESFONTAINES
- Quel est le nom de lofficier commandant le Bataillon de
Core ? :Colonel de SEZE.
De passage dans un des postes tenus par la 3me
Cie, dbut 1958,
le Colonel voulut vrifier si ses consignes taient appliques et
demanda un des soldats du piquet dhonneur qui laccueillait :
Quel est mon nom ? Le soldat rpondit : Deux sexes, mon
Colonel . Ce dernier, indign de lapproximation de la rponse
se tourna vers le Capitaine DETOUILLON qui laccompagnait,
en levant les bras au ciel et en donnant limpression quil pensait
quil ny avait vraiment rien esprer de ces gens-l !
Le Capitaine fit remarquer, avec humour, et en souriant : ce
serait plutt flatteur, mon Colonel .
Lhistoire ne dit dailleurs pas si le Capitaine DETOUILLON
faisait allusion ladjectif numral, suivi dun substantif, ou au
prestigieux vainqueur de Marengo !
- Un sous-lieutenant du Bataillon (dont le nom nest pas pass la
postrit) avait, lpoque, la rputation dtre une catastrophe
ambulante et ses camarades se faisaient un malin plaisirdchanger les dernires informations connues le concernant.
Cest ainsi quil a t crdit des aventures suivantes (du moins
pour celles qui ne sont pas demeures inconnues) :
- au cours dun dplacement sur la route de CONSTANTINE, il a
ouvert le feu, avec la mitrailleuse du scout-car dans lequel il se
trouvait, sur des cigognes. On ignore si ces dernires ont t
touches, mais le bruit du tir tant parvenu jusqu un poste
militaire se trouvant proximit -et non prvenu bien entendu-
une opration de secours et dintervention a t dclenche,aussitt :
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- pendant le dmontage dune opration laquelle il avait
particip, il a appuy sa carabine U.S. sur la roue dun G.M.C.
arrt, lequel en reculant peu aprs a cras et dtruit ladite
carabine,
- charg de construire une mechta de regroupement ct du
poste militaire quil occupait, il a -la veille de linauguration
officielle- effectu un tir dentranement au mortier de 60 m/m.
Les obus ont survol le poste, puis clat au milieu des
constructions neuves en les endommageant quelque peu,
- enfin, cerise sur le gteau, il a t victime dune ruse de guerre
fminine parat-il pratique en INDOCHINE par les femmes
viet-minh : habitu des rapports intimes avec une jeune
femme arabe habitant proximit de son cantonnement et
laquelle il rendait visite loccasion de petites oprationslocales de convenance, il sest heurt un changement
dattitude de sa partenaire :
- soit que les sentiments patriotiques de cette dernire taient
devenus plus vifs,
- soit que la rmunration probable de ses faveurs lui ait soudai-
nement paru insuffisante.
Quoiquil en soit, lintresse a positionn lendroit appropri
un bouchon de lige dans lequel taient fixs, en croix, des
morceaux de lame de rasoir. Il y a donc eu pour le sous-
lieutenant : surprise, coupure et sensation de brlure. Soucieux
de comprendre lorigine de ses ennuis, loprateur a utilis un
doigt pour faire inventaire, doigt quil se coupa galement. Il
dt se faire soigner et recevoir des soins trs inhabituels pour
blessure reue en un endroit galement trs inhabituel.
A un camarade qui lui demandait comment laffaire stait
termine, il dclara quil avait aussitt prvenu (ce qui prouvaitun temprament dnu dgosme) le Commandant-Major du
Bataillon en attirant son attention sur ce type de risque. Ledit
commandant tait assez g, dapparence traditionaliste, prede plusieurs enfants, et passait pour catholique pratiquant !
Quant au Commandant de compagnie du bless, il rsuma le
problme et sa solution en termes trs militaires en invitant ses
chefs de sections ne plus prendre de tels risques et viter de
se faire effeuiller le poireau !
* Les pertes (en tus) du Bataillon pendant lanne 1957 se sont
leves :
- 1 sous-lieutenant
- 1 caporal- 5 soldats
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31 DECEMBRE 1957 (suite)
Ordre de Bataille du Bataillon de Core
Noms et prnoms Grade
date
de
naissance
Affectation
ou emploi tenu
lunit
1re Compagnie
FUCHS Paul-Aloys A
JAMBEL Claude A
LEGRIS Gilles R
CASTAGNOLI Ernest R
SICOT Henri A
DUFFA Ren A
MOGNOLLE Andr A
MACHET Yves A
2me Compagnie
DELHOMME Marcel A
MARTIN Jean-Claude ORSA
GUERARD Philippe R
LEMERCIER Georges R
TREBOIT Marcel RURBIN Marcel R
SIGNORET Marcel R
LE GALL Joseph A
COBUT Jean A
Capitaine
S/Lieutenant
S/Lieutenant
Aspirant
Adjudant
Sergent-Chef
Sergent-Chef
Sergent
Capitaine
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
Sergent-Chef
Sergent-Chef
21.04.1908
23.11.1925
14.11.1931
21.03.1933
22.06.1920
14.08.1929
15.01.1932
01.01.1930
28.04.1921
01.10.1933
09.04.1934
08.07.1933
05.10.1934
11.11.1931
09.08.1935
23.06.1927
17.11.1922
Commandant de Cie
Chef de section
Chef de section
Chef de section
Adjudant de Cie
Adj. Chef de section
Adj. Chef de section
Sergent-Major
Commandant de Cie
Chef de section
Dtach form. PEG
Chef de section
Chef de section
Chef de section
Chef de section
Chef de poste
AIN-TRAB
Adjudant de Cie
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31 DECEMBRE 1957 (suite)
Ordre de Bataille du Bataillon de Core
Noms et prnoms Grade
Date
de
naissance
Affectation
ou emploi tenu
Lunit
3me
Compagnie
DETOUILLON Robert A
DUPERRE Alain R
VALLERE Michel R
PICAUD Louis-Alain R
HERMELINE Claude R
GERBER Edouard AGAGNOL Stphane A
BODIN Henri A
4me
Compagnie
SIEFFERT Andr A
FOUET Grard AMARCHAND Paul ORSA
CAZENAVE Armand R
MALESCOT Pierre R
JESTIN Jean R
BOISARD Emmanuel A
RENAUD Marcel A
Capitaine
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
AdjudantSergent-Major
Sergent-Chef
Capitaine
Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
S/Lieutenant
Aspirant
Sergent-Chef
Sergent-Chef
31.05.1926
05.01.1936
16.08.1936
15.01.1932
17.09.1935
09.05.192607.12.1924
02.07.1927
XXXX
13.08.1930
09.11.1933
12.07.1935
02.12.1935
12.07.1935
13.10.1926
14.05.1930
Cdt de Cie
Chef de section
Chef de section
Chef de section
Chef bureau
Sous-quartier
Chef de sectionChef Comptable
Chef sec
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