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L'Autobiographie de HIM Ras Tafari Haile Selassie I L'Autobiographie de Son Impérial Majesté Haile Selassie I Ras Tafari Empereur d'Ethiopie Lion Conquérant de la Tribu de Juda, Elu de Jah 225me Descendant du Roi Salomon et de la Reine de Schéba Traduite par Pascal "Mawuli" Mace Ma vie et les progrès de L'Ethiopie De 1892 à 1937. Préface du traducteur Ce livre, je l'ai traduit en 1992 à partir de la version anglaise d'Edward Ullendorff parue en 1976 "The autobiography of Emperor Haile Selassie I , My life and Ethiopia's Progress, 1892-1937", je la présentais alors à L'Impérial Ethiopian Word Fédération avec pour but d'en faire cadeau à La Famille Impériale, elle fut approuvée et me fut restituée. Et après bien des tribulations de Babylone et une recherche infructueuse d'un hypotétique éditeur qui comme moi aurait décidé de reverser une partie des gains a la Famille Impériale Ethiopienne , j'ai décidé de le mettre en ligne en 2008, bien sur dans un premier temps, je me contenterai de ne mettre que morceaux par morceaux. Il a été traduit en français afin de permettre aux personnes s'intéressant à l'histoire de l'Ethiopie de découvrir au travers de la plume de Son Impérial Majesté Haile Selassie I une époque de l'histoire contemporaine de ce Royaume millénaire. Haile Selassie I, élu de Dieu, Roi des Rois, Seigneur des seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, 225ème descendant du Roi Salomon, Empereur d'Ethiopie fut à la fois un Homme saint et mystérieux qui défia la chronique aussi bien avant que lors de son règne qui dura 58 ans dont 44 années pendant lesquelles il fut Empereur de ce merveilleux pays. Encore aujourd'hui, ses idées font de lui l'homme le plus controversé de ce siècle. Il naquit le 23 juillet 1892, son père Son Altesse Ras Makonnen – Joseph en français - le prénomma Tafari ou « Créateur » en éthiopien. Sa Mère s'appelait Wayzäro Yashimabet, ou « Mère de Dieu », elle n'eut qu'un seul enfant et fut rappelé à Dieu à l'âge de trente ans. Dès douze ans, la sagesse de Tafari fut reconnue en occident, il reçut la visite de missionnaires allemands, emmené par le docteur Friedrich Rosen qui déclarait dans la revue « Eine Deutsche Gesandtschaft in Abyssinien », Leipzig 1907, page 83/4 : “Lidj Tafari est mince et délicat. Ses traits sont authentiquement sémitiques et sa couleur est assez claire ; les deux sont les marques du sang noble d'Ethiopie. Son attitude est calme et digne,

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L'Autobiographie de HIM Ras Tafari Haile Selassie I

L'Autobiographie de Son Impérial MajestéHaile Selassie I Ras TafariEmpereur d'EthiopieLion Conquérant de la Tribu de Juda,Elu de Jah225me Descendant du Roi Salomon et de la Reine de SchébaTraduite par Pascal "Mawuli" Mace

Ma vie et les progrès de L'Ethiopie De 1892 à 1937.

Préface du traducteur

Ce livre, je l'ai traduit en 1992 à partir de la version anglaise d'Edward Ullendorff parue en 1976 "The autobiography of Emperor Haile Selassie I , My life and Ethiopia's Progress, 1892-1937", je la présentais alors à L'Impérial Ethiopian Word Fédération avec pour but d'en faire cadeau à La Famille Impériale, elle fut approuvée et me fut restituée.Et après bien des tribulations de Babylone et une recherche infructueuse d'un hypotétique éditeur qui comme moi aurait décidé de reverser une partie des gains a la Famille Impériale Ethiopienne , j'ai décidé de le mettre en ligne en 2008, bien sur dans un premier temps, je me contenterai de ne mettre que morceaux par morceaux.

Il a été traduit en français afin de permettre aux personnes s'intéressant à l'histoire de l'Ethiopie de découvrir au travers de la plume de Son Impérial Majesté Haile Selassie I une époque de l'histoire contemporaine de ce Royaume millénaire. Haile Selassie I, élu de Dieu, Roi des Rois, Seigneur des seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, 225ème descendant du Roi Salomon, Empereur d'Ethiopie fut à la fois un Homme saint et mystérieux qui défia la chronique aussi bien avant que lors de son règne qui dura 58 ans dont 44 années pendant lesquelles il fut Empereur de ce merveilleux pays. Encore aujourd'hui, ses idées font de lui l'homme le plus controversé de ce siècle. Il naquit le 23 juillet 1892, son père Son Altesse Ras Makonnen – Joseph en français - le prénomma Tafari ou « Créateur » en éthiopien. Sa Mère s'appelait Wayzäro Yashimabet, ou « Mère de Dieu », elle n'eut qu'un seul enfant et fut rappelé à Dieu à l'âge de trente ans.Dès douze ans, la sagesse de Tafari fut reconnue en occident, il reçut la visite de missionnaires allemands, emmené par le docteur Friedrich Rosen qui déclarait dans la revue « Eine Deutsche Gesandtschaft in Abyssinien », Leipzig 1907, page 83/4 : “Lidj Tafari est mince et délicat. Ses traits sont authentiquement sémitiques et sa couleur est assez claire ; les deux sont les marques du sang noble d'Ethiopie. Son attitude est calme et digne, sa conversation est limitée à l'échange de courtoisie et de compliment. L'entretien fut tenu en Amharéen à la demande du Prince bien que, d'après la rumeur, il maîtrisait parfaitement le français. Il accepta nos présents et nous remercia avec courtoisie mais ne dévoilait aucun signe extérieur de plaisir (car de telles manifestations sont, traditionnellement, destinées aux gens ordinaires..). Ses questions sur les armes et sur le matériel montraient son intérêt et sa compréhension. Lorsque je tentais de le photographier, le Prince me demandait d'y renoncer car il n'avait reçu aucune instruction de la part de son père à ce sujet.”Tafari devint un an plus tard Dejazmatch dans la grande région de Gara Mulata. Les nobles éthiopiens étaient troublés par la sagesse de l'enfant Tafari. En 1916 lorsqu'il eu vingt-cinq ans, il fut couronné Négus Ras Tafari. Le 2 novembre 1930 Ras Tafari fut courroné Empereur et chef de l'église Orthodoxe d'Ethiopie, sous les yeux de la totalité des nations du monde – y compris les douze puissances coloniales occidentales - venues admirer le Roi des rois. S.M.I révélait alors au monde entier, lors de la cérémonie d'onction, son nom Haile Selassie I - Pouvoir de la Sainte Trinité en éthiopien (Ap 2:17, 3:12, 5 :5).Lorsque vous aurez pris connaissance de la place de l'église Orthodoxe éthiopienne dans la Foi du Christ - première Eglise fondée à l'époque de l'Eunuque Ethiopien baptisé par le diacre Philippe (Actes 8:26/40) - vous serez alors en mesure de comprendre l'importance de cet homme.Sa Majesté Impérial gouverna son peuple et son pays pendant 58 ans dans la JUSTICE ET EN PLEIN ACCORD AVEC LA VOLONTE DE DIEU.Ceci devrait servir de modèle aux gouvernements actuellement en place quelque soit leur origine continentale. L'Empereur savait, comme aucun autre, soulager les pauvres des charges financières (taxes et impôts) et les répartir équitablement dans tout le peuple ; alors que son pays se trouvait dans un état moyenâgeux, l'Empereur l'a mené vers les plus hauts sommets de la technologie contemporaine (constitution, loi, hôpitaux, écoles, universités, industries, transports, infrastructures, administration, etc.).

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Ce livre nous révèle aussi le génocide le plus meurtrier du 20me siècle, triste record tenu par les fascistes italiens.L'Empereur rencontrait Mussolini, en 1924 lors de son voyage en Europe, à la suite des invitations de dirigeants européens. Ce même homme envahissait l'Ethiopie en 1935 et organisait le plus sombre massacre d'une nation, d'un peuple, d'une terre et de son patrimoine religieux.Il fit pulvériser des poisons mortels (gaz ypérites et gaz moutarde) sur le peuple et sur les terres, qui furent empoisonnées – et où la sécheresse sévit encore de nos jours – entraînant la famine et la misère. Il donnait l'ordre d'incendier les églises, alors que les gens s'y trouvaient pour prier et écouter les sermons. Femmes, enfants et vieillards furent tués lors de ces incendies. Les Ethiopiens étant très croyants et pratiquant, beaucoup se rendaient aux messes, ce qui entraîna énormément de morts parmi la population civile. De même, l'armée italienne bombardait les villes, les villages et les hôpitaux privés de la Croix Rouge ; de ce fait, les blessés ne pouvaient plus être soignés.Le monde resta muet face à la violence de ces massacres car il avait peur des fascistes. Le monde devrait en avoir honte car l'Ethiopie avait été admise au sein de la Ligue des Nations (aujourd'hui l'ONU) le 28 septembre 1923 après un vote de tous les Etats membres et avec - ce qui est déroutant ! - l'appui des italiens. La Ligue des Nations regroupait 52 gouvernements du monde qui avaient conclu un pacte d'assistance et de défense mutuelle en cas d'agression d'un tiers pays, ainsi que le boycottage de l'agresseur. Or, la Ligue des Nations fermait les yeux au moment de l'attaque italienne contre l'Ethiopie.Lors d'un discours devant l'assemblée de la Ligue, l'Empereur prévint l'Europe des risques qu'elle encourait et qui s'abattraient sur elle si elle acceptait cette invasion et ne faisait rien pour y mettre fin. Cet événement eu lieu le 30 juin 1936 et trois ans plus tard la deuxième guerre mondiale éclata. Vous découvrirez, aussi, dans ce livre les accueils et les discours donnés en l'honneur de Sa Majesté l'Empereur lorsqu'il se rendait dans les pays européens pendant sa tournée de 1924. Sa Majesté l'Empereur fut invité par un grand nombre de dirigeants à venir les rencontrer et à visiter leur pays, car tous connaissaient la Sagesse avec laquelle l'Empereur gouvernait son royaume. Ce livre nous permet de découvrir une Europe à genoux devant Sa Majesté Ras Tafari. Une première pour un Roi africain !Enfin vous aurez la possibilité de découvrir le calendrier éthiopien qui diffère du calendrier grégorien (calendrier que nous utilisons) de sept années environ de retards, il comptabilise treize mois. Ceci étant du à la scission entre l'église catholique romaine et orthodoxe d'Ethiopie. Les dates figurants dans cette œuvre et auxquelles se réfèrre l'Empereur sont, par conséquent, exprimées relativement au calendrier éthiopiens, c'est pourquoi vous trouverez entre parenthèses à coté de celle ci leur traduction grégorienne. De même aucun nom propre éthiopien n'a été franchisé.Et pour finir, j'ai demontré un rapprochement entre la vie et les paroles de Sa Majesté, celles de Jesus Christ « Yesus Christos » et certaines de nos Patriarches selon les Livres Saints issus de la Sainte Bible de Louis Segond traduite à partir des textes originaux en hébreu et en grec et imprimé en 1910. Sa Majesté l'Empereur Ras Tafari Haile Selassie I restera un exemple de bonne conduite pour chaque homme sur terre, petits et grands, pauvres et puissants. Il est le symbole de la Noblesse de l'Afrique qui régnait sur terre bien avant les Grecques et les occidentaux. L'espoir d'une vie meilleur où la Justice et la Vérité s'installeront et triompheront de Babylone.

M. Macé Mawuli Pascal.

“Ma vie et les progrès de l'Ethiopie de 1892 à 1937”De Sa Majesté Impériale Haile Selassie I Empereur d'Ethiopie

Preface

Même les assauts d'une pluie torrentielle, d'eaux en effusion ou de vents violents, ne pourront démolir une maison construite de granit et avec de solides fondations (luc 6:48) . Certaines personnes ont écrit l'histoire de ma vie, représentant comme vraie ce qui découle en faite de l'ignorance, de l'erreur ou de la jalousie ; ils ne pourront pas ôter la vérité de sa place, même s'ils essayent de le faire croire à d'autre.A cette heure, J'ai trouvé le temps et l'occasion d'écrire l'histoire de ma vie, Je préface mon écrit en présentant la prière suivante à mon Créateur, puis Je continuerais ce récit.

Aucune créature ne peut connaître, même après avoir étudié, ce subtil secret que Vous seul connaissez la raison pour laquelle, aujourd'hui vous avez fait sombrer le peuple éthiopien, de l'Empereur à l'homme ordinaire, dans une mer de détresse et celle pour laquelle vous faîtes nager le peuple italien, ainsi que son Roi, dans une mer de joie.Comme tout ce qu'une créature, ayant foi et créée à Votre image et à Votre ressemblance, Vous demandera, lui sera donné, jusqu'au jour où Vous retrancherez son âme de son corps, Nous Vous implorons pour que l'Ethiopie ne soit pas privée de sa liberté et prostrée par une souveraineté étrangère. La bouche du peuple est silencieuse à cause de la frayeur provoquée par ce gouverneur étranger. Mais, grâce à Votre bonté, Vous les sauverez de peur que leurs cœurs ne soient tourmentés, étant déshérités de leur propre souveraineté qui les guidait sous un joug éclairé, et avec fierté, vers la civilisation.O ! Seigneur ! Refuge des exilés, Lumière des aveugles ! Vérité et Justice sont les fondations de Votre Trône.

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Accueillez-nous, Nous qui avons dû quitter Notre pays qui subissait de violentes attaques. Nous ne vous implorons pas pour Notre justice mais à cause de Votre grande miséricorde.(Daniel 9 : 18)Maintenant, J'envisage d'écrire l'histoire de ma vie, de ma treizième année à ce jour, sur la base de ce que Vous avez forgé, me faisant Votre outil. Je Vous prie pour que Votre volonté puisse me permettre de l'accomplir. Mon devoir est de révéler dans cette préface les raisons qui m'ont poussé à le faire, bien que rien ne Vous soit caché.Premièrement, Votre nom doit être loué pour tous ce que Vous faites, agissant selon Vos désirs.Deuxièmement, quand un homme est respecté dans ce monde et élevé au-dessus des autres créatures, il doit savoir que ce n'est pas grâce à ses mérites mais seulement à cause de Votre bienveillance et de Votre générosité.Troisièmement, lorsque le nom d'une personne sera mentionné au cours de cette histoire, ce ne sera pas par iniquité ou par partialité - évitons ce malentendu -, Vous savez que nous laissons notre cœur être témoin que Nous n'écrirons que la Vérité.Quatrièmement, si Vous me permettez d'écrire comme je l'ai prévu, bien qu'il n'y ait rien qui ne soit pas inscrit dans les Saintes Ecritures, puissent nos frères et nos parents, qui se révolteront dans l'avenir, se rappeler la phrase que Vous avez prononcé : “ Sans Moi, vous ne pouvez rien faire ” (St Jean 15 : 5 ), et que leur cœur soit convaincu qu'ils ne pourront accomplir tous ce qu'ils désirent qu'avec Votre aide.Cinquièmement, à moins qu'un homme ne s'acquitte de sa tâche de lui-même et persévère dans cette voie, aussi bien dans la joie que dans le malheur, conscient d'être Votre outil, il devra réaliser qu'il doit se servir de l'éducation qu'il a pu acquérir ou de son talent inné pour progresser, car sa responsabilité ne cessera pas, même, s'il agit totalement sous la volonté d'un autre.Sixièmement, quel que soit l'ouvrage qu'ils auront entrepris, laissez les comprendre et être persuadé, qu'il ne se réalisera jamais parce qu'ils le désirent ou parce qu'ils se hâtent à le faire mais que cela se réalisera au moment voulu.Je Vous loue afin que cette prière puisse être en accord avec Votre volonté.

Introduction

Quelle que soit la tâche, l'homme la commence mais ne peut l'achever à moins que Dieu le soutienne et le supporte, s'il échoue dans ce qu'il avait entreprit, en ayant travaillé de son mieux, il ne doit pas être calomnié et appelé paresseux. (luc 14 : 29-30)Ainsi Nous-mêmes, par Notre descendance de la Reine de Scheba et du Roi Salomon, Nous avons accepté plein de confiance en 1909 (1916) la Régence du Royaume d'Ethiopie, puis plus tard la dignité impériale qui Nous appartient encore aujourd'hui. Nous avons entrepris d'améliorer de Notre mieux et peu à peu l'administration interne de Notre pays en introduisant des modes de civilisation occidentale par l'intermédiaire desquelles Notre nation pourrait atteindre un plus haut niveau ; ainsi Notre conscience n'aurait aucun remords.Explication de la notion “peu à peu” :Cela ne serait pas intelligent de prendre ce qu'a un enfant dans sa main avant de l'avoir gentiment persuader de vous le donner et après l'avoir aider à s'y habituer, ni de donner à un bébé de la nourriture sans la lui montrer et la lui avoir fait goûter car il ne désirera pas la manger. Hormis le lait ou un autre liquide, il ne pourra pas se nourrir avant qu'il n'ait des dents. De la même façon, des personnes vivant depuis toujours avec leurs habitudes dépourvues d'éducation scolaire, de savoir oral et vu de leurs propres yeux, doivent être, grâce à la pédagogie, habituées à abandonner leurs anciennes habitudes avant de leur faire accepter de nouvelles coutumes . Peu à peu par la patience et les études pendant une période prolongée, et surtout pas au moyen de méthodes cruelles ou précipitées, ils adopteront les coutumes qui se révèleront plus utiles pour eux.En 1901 (1908-9), l'Empereur Ménélik4 tomba gravement malade et prit sa convalescence chez lui, peu de temps après Ras Bitwaddäd Täsämma5, le tuteur de Ledj Iyassu6, mourrut subitement, entrainant ainsi

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l'acceptation par Ledj Iyassu de la responsabilité de guider le gouvernement. Cepandant il ne fut capable d'assumer ses responsabilités que six ans plus tards. Quand j'ai moi-même pris cette responsabilité en 1909 (1916), Je devais absolument réparer la négligence chaotique de ces six dernières années et commencer le travail qui n'avait pas été entrepris – soit l'introduction d'une nouvelle civilisation. J'ai passé mon temps à travailler de mon mieux, tandis que mes propres idées et mon peuple, qui était attaché aux anciennes coutumes (ces dernières ayant beaucoup de supporters) me pressaient comme un morceau de bois dans un étau de fer. Il était rare que je puisse passer du temps dans des conversations futiles ou avoir des divertissements. Tous ce qui a changé dans l'administration interne antérieurement et les innovations que j'ai apportées, ainsi que certains aspects inspirés des civilisations étrangères que J'ai introduit dans le pays seront trouvés plus tard dans ce livre, de façon chronologique.A cause de cela, dès le début, Nous avons rencontré certaines difficultés internes et externes causées ici et là par des habitants du pays ou par des étrangers ; ceci constituait un obstacle à Notre travail d'innovation. Il était, ainsi, essentiel d'effectuer patiemment toutes ces choses afin d'éviter tout bouleversement, toutes effusions de sang et toutes divisions tribales. Nous étions conscient, avant de prendre en charge le gouvernement, que ces bouleversements internes constitueraient une contribution utile aux desseins de nos ennemis. Nous étions particulièrement convaincu que la politique dirigée contre Nous était le résultât de la jalousie de Nos enemis :• Notre établissement d'une constitution qui consolidait l'unité de l'Ethiopie.• Nos ouvertures d'établissements scolaires pour fille et garçon.• Nos constructions d'hôpitaux où la santé de Notre peuple était sauvegardée.• Ainsi que toutes les différentes sortes d'initiatives par lesquelles l'indépendance de l'Ethiopie était renforcée non seulement du point de vue de l'histoire nationale, mais, surtout maintenant, par ces faits.Pour cette raison, Nous prenions garde d'éviter toutes divisions tribales au sein de Notre peuple et Nous ne désirions pas prendre des mesures contraignantes qui leur seraient apparues oppressantes. Pendant ce temps, alors que Nous nous étions engagés dans ce travail d'attention et commencions à guider Notre peuple sur la route de la civilisation, Notre ennemi, l'Italie, Nous défiait violemment. Elle envoyait plusieurs contingents munis d'équipements militaires modernes, beaucoup d'avions de guerre et de chars. Elle rompait les accords de la Ligue des Nations et nous combattait, utilisant des mitrailleuses, de l'artillerie et des armes modernes plusieurs fois supérieures en qualité et en quantité à Nos équipements. Par la suite, Nous en avertissions la Ligue des Nations et, libre de toute panique en Notre cœur, Nous soutenions Nos armées. Tandis que Nous résistions fermement en nous défendant de notre mieux, ils déversaient sur nous toutes sortes de gaz et de poisons capables de causer des dégâts irréparables et qui, de plus, sont interdits par les lois internationales. Ils bombardaient la Croix Rouge Internationale, ses docteurs et ses équipements médicaux. Ainsi, ils empêchaient ceux qui étaient atteints par les bombardements ou par les tirs des mitrailleuses et ceux qui suffoquaient à cause des gaz toxiques de recevoir des soins médicaux d'urgence ou du repos. Comme tout soldat ordinaire, Nous allions combattre, Nous même, pour Notre liberté. Nous commandions nos troupes aussi comme chaque officier. Nous n'avions pas de moyens de défense efficaces, excepté quelques armes modernes, car il nous était impossible d'obtenir des armes supplémentaires, ceci nous étant interdit. Après avoir résisté de Notre mieux avec des armes vieilles de quarante ans, nous étions, à cet instant, vaincus d'une manière honteuse.La raison pour laquelle Nous nous sommes exilé à l'étranger et certains autres problèmes seront trouvés ultérieurement dans ce livre.Nous voudrions donc rappeler, assurément et sérieusement, à tous les sujets éthiopiens de persister à étudier continuellement, en le faisant de leur mieux, le passé de l'Ethiopie, dès les premières phases de l'Histoire, de peur que sa Liberté ne soit complètement exterminée dans l'avenir. Tout particulièrement maintenant que Notre pays l'Ethiopie est accablée de périls qui donnent lieu à de l'anxiété pour son indépendance. Nous voudrions aussi exhorter tous ceux sujets non éthiopiens, qui haïssent l'agression et aiment la Vérité et la Justice, de ne pas cacher leur soutien pour cette cause : la Liberté de l'Ethiopie, les gens libres par leurs conseils et les prêtres par leurs prières.

Ecrit à Bath, Angleterre, en Yäkatit 1929 (février 1937)

Haile Selassie I, Empereur d'Ethiopie,Lion conquérant de la tribu de Juda, élu de Dieu

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Chapitre 1

L'histoire de mon enfance jusqu'à ma nomination comme Dejazmatch (1892-1906).

Mon père, Son Altesse Ras Makonnen était le fils de la princesse Tanagna Warq, fille du grand Roi Sahla Selasse de Shoa. Son père était Dejazmatch Walda Mika'el Walda Malakot de la noblesse de Doba et de Manz . Il est né le 1 Genbot 1844 (8 mars 1852) à Darafa Maryam dans le district de Gola . Ras Makonnen y résida 14 ans en compagnie de son père. Ceci eut bien sur lieu du temps où Ménélik II , le fils de l'oncle de Makonnen, le Roi Hayla Malakot , était encore Roi de Shoa. Son père Dejazmatch Walda Mika'el l'emmena à Ménélik et lui dit : “Laisse mon fils, progéniture de ta tante, grandir avec toi dans le palais”. Makonnen devint ainsi le compagnon préféré de Ménélik, sans se rendre compte de la chance qui avait uni les deux familles.Par la suite, comme le Roi était convaincu de la loyauté de Makonnen, il fut admis au service du gouvernement (après l'avoir éprouvé plusieurs fois dans les tâches qui lui avaient été confiées) et élevé au rang de Balambaras en 1868 (1876) alors qu'il n'avait que 24 ans. À la même période Makonnen se maria avec Wayzäro Yashimabet , ma mère, elle fut sa femme par la loi . Lorsque Ménélik était Roi de Shoa, mon père conduisit une expédition militaire à Harar et restaura cette ancienne province d'Ethiopie. À l'instant où le Roi apprit qu'il fut un valeureux guerrier durant la bataille, un guide et un ami pour les soldats, il le nomma, pendant l'occupation de Harar, gouverneur de la ville, de sa province et commandant en chef (Dejazmatch). Quand Ménélik fut couronné Empereur et Roi des Rois d'Ethiopie, il éleva mon père au rang de Ras en Miyazia 1882 (avril 1890).Mon père dirigea l'expédition de Harar, où il dut laisser derrière lui ma mère Wayzäro Yashimabet, sa femme légitime, épousée selon les coutumes du Christ. Lorsque la paix fut instorée, il la laissait le rejoindre à Harar.Il sécurisa, ensuite, la région d'Ogaden qui n'avait pas encore été incorporée à la province d'Harar. Bien qu'il dut quelques fois établir des stratégies militaires, il continuait à soulager le poids des taxes qui pesait lourdement sur le peuple.Je suis né le 16 Hamle 1884 (23 juillet 1892) dans l'année de St Jean à Ejarse Goro, non loin de Harar. Wayzäro Mazlaqiya, la fille de la sœur de mon père Wayzäro Ehta Maryam, avait épousé Dejazmatch Selasse Abaynath. Quand J'eus quatre mois, elle donna naissance à Emru - aujourd'hui Ras Emru. Nous avons grandi ensemble comme des jumeaux. A l'âge de 7 ans, mon père engagea spécialement un instituteur et Nous commençâmes notre instruction à domicile. Trois ans après avoir commencé nos études, Nous fûmes capables de lire et d'écrire l'amarhéen et le Ge'ez. Notre éducation était semblable à celle des enfants ordinaires, nous n'avions aucune faveur ou privilège indu, non pas comme certains princes à la même époque. Ma mère, Wayzäro Yashimabet, âgée d'à peine trente ans, mourut le 6 Mägabit1886 (14 mars 1894) et fut incinérée à l'intérieur de l'église St Michael de Harar par l'eau épiphanie. J'appris tout cela bien plus tard par ceux qui étaient chargés de mon éducation.Mon père dut, pendant de nombreux mois, se rendre à Addis Abéba et conduire assez fréquemment des expéditions militaires dans plusieurs autres provinces d'Ethiopie, il y passa plus de temps que dans sa propre province d'Harar. Il fut aussi envoyé dans plusieurs pays comme ambassadeur du Gouvernement éthiopien.Voici quelques-uns des voyages entrepris par mon père S.A Ras Makonnen : en 1881 (1888-9) il fut envoyé en Italie, en 1888 (1895-6) pendant la bataille de Alarge, il conduisit l'expédition militaire en tant que commandant en chef et fut accompagné de Ras Wale, Ras Mika'el, Ras Mangasha Atikam, Ras Alula, Dejatch Walde, Fitawrari Gabayahu, Fitawrari Takle, Liqa Makwas Adnaw et Qägnazmatch Taffasa; en 1890 (1897-8) il entreprit une campagne dans l'Ouest de l'Ethiopie à la frontière Soudanaise, dans les pays arabes ;région appelée de nos jours Beni Shangul.En 1891 (1898-9), quand Nous apprîmes que Ras Mangasha, le gouverneur de Tigre et de sa province, s'était rebellé contre l'Empereur Ménélik, Ras Makonnen fut envoyé à Tigre pour sauvegarder l'ordre et surtout la sécurité de la province – tout comme il l'avait fait quand il était le gardien de Harar – il y resta deux ans. En 1894 (1902), il fut envoyé en Angleterre à l'occasion du couronnement du Roi Edwards VII. Grâce à la fréquence de ses voyages, il était l'homme qui avait effectué et conclu le plus d'affaires et de relations avec des

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pays étrangers (tâche qui de nos jours est accomplie par le Ministre des Affaires Etrangères). Par conséquent, il devait souvent se rendre à Addis Abeba, pour consulter l'Empereur au sujet d'affaires capitales qui n'avaient pas pu être résolues lors de correspondances, préalables, postales ou téléphoniques. Comme la ligne de chemin de fer n'existait pas alors, le voyage d'Harar à Addis Abeba durait un mois.Depuis que mon père avait découvert les civilisations européennes (ayant été deux fois en Europe) et puisqu'il était convaincu que leur éducation étaient d'une grande valeur notamment grâce aux conversations qu'il avait eues avec les étrangers venus en Ethiopie, il me fit apprendre leur langue. Mon père avait construit un hôpital dans sa ville à Harar et prit comme directeur un gentleman de la colonie française de la Guadeloupe : le physicien et docteur Vitalien. Il caressait l'espoir que le docteur Nous apprenne le français dès qu'il aurait un moment de libre, quelques temps plus tards, Nous commencions nos leçons.Mon père voulait voir le peuple s'accoutumer au mécanisme de la civilisation qu'il avait observé en Europe et entreprit cette tâche dans sa propre province, pour débuter. Pour cette raison, il construisit le premier hôpital à Harar, dans sa ville. Un an après sa mort, le Gouvernement français acheta à Ménélik II cet hôpital pour 50.000 FF, voici cet accord :

Le Lion conquérant de la Tribu de JudaMénélik II, élu de DieuRoi des Rois D'EthiopiePuisse cette lettre parvenir à Dejazmatch Yelma

Comment allez-vous ? Par la grâce de Dieu, je me porte bien. M. Klobukowski, ambassadeur en Ethiopie et envoyé spécial, a acquis au nom du Gouvernement français l'hôpital que Ras Makonnen a construit à Harar et où le Gouvernement français a envoyé un docteur s'occuper des malades de notre pays. Par conséquent, mesurez les dimensions du terrain et de l'hôpital, recopiez les actes de propriété et expédiez les à M. Nagari au consulat français de Harar.

Ecrit le 29 Hamle 1899 (5 août 1907) dans la cité d'Addis Abeba

Mon père tenait beaucoup à ce que je puisse apprendre rapidement le français et il savait pertinament qu'une seule heure d'apprentissage par jour ne nous permettrait pas d'atteindre cet objectif dans les plus brefs délais. Il en parla à Abba Andréas qui résidait dans la cité de Harar. Celui-ci Nous envoya un éthiopien du nom de Abba Samuel qui avait grandi et été élève dans sa mission. Il entreprit de Nous enseigner avec beaucoup de soins et de prévenance. Abba Samuel, était le fils de Alaqa Walda Karen, qui fut converti au catholicisme au moment de l'arrivée de Abba Masyas de la mission italienne. Par conséquent, Abba Samuel était entré à la mission catholique pour étudier. C' était un homme bon qui possédait un grand savoir et s'appliquait à enseigner et à apprendre. Telle une abeille, il recueillait son savoir dans l'humilité et la bonté, il se consacrait à l'amour de son prochain et de Dieu, et ne recherchait pas le plaisir de la chair mais celui de l'âme. Si je précise cela c'est parce que je l'ai extrêmement bien connu, en effet nous avons passé dix ans ensemble.

Comme Je l'ai fait observer dans la préface de ce livre, J'ai décidé d'écrire l'Histoire de ma vie dès l'âge de treize ans, car tout ce que j'ai pu faire avant était sous la direction et la conduite de mon tuteur. Bien que ma force physique n'était pas développée, mes pouvoirs intellectuels et spirituels augmentaient peu à peu, ainsi la porte de ce monde s'ouvrait devant moi ( luc 2 : 52). C'est à partir de cette époque que J'ai commencée à agir par ma propre volonté, sans être dirigé par mon tuteur, distinguant le bien et le mal, étant conscient que certaines actions pouvaient offenser certaines personnes, en satisfaire d'autre, ou faire du tort, mais que de toute façon elles seraient utiles. Ainsi, je commençais à escalader l'échelle de ce monde. Comme l'amour qui existait entre mon père S.A. Ras Makonnen et moi était d'une puissance incomparable, je peux encore le ressentir aujourd'hui. Il avait l'habitude de me féliciter de mon obéissance et du travail que je

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faisais. Ses officiers et ses hommes me respectaient parce qu'ils voyaient combien mon père m'aimait.Je voyais mon père S.A. Ras Makonnen s'efforcer de remplir de son mieux les ordonnances du Christ : il donnait de l'argent à l'Eglise, aux pauvres dans le besoin et priait à chaque moment opportun. En grandissant, le désir spirituel me guidait à l'imiter, à me comporter comme lui, cet exemple demeurera en moi à tout jamais. Il n'y en a pas un qui ignore la façon dont vivait mon père que cela soit dans le clergé ou au sein du Palais. À l'heure où j'écris ce livre, plusieurs personnes, qui ont été témoins de cette grande époque, sont toujours vivantes et savent que rien n'est exagéré. Comme mon père l'a fait remarquer ma conduite dépendit de mon éducation, sa joie grandissait constamment tout comme son affection.

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Chapitre 2

Depuis ma nomination en qualité de Dejazmatch jusqu'à la mort de mon père (1906).

En raison de la force de son amour, mon père était anxieux, il attendait le jour où je pourrai être responsabilisé. Et quand j'ai eu treize ans et trois mois, le 21 Teqemt 1898 (1 novembre 1905), il me nomma Dejazmatch de la grande province de Gara Mulata . En accord avec les coutumes de notre pays, je n'avais de la dignité de Dejazmatch que l'égard dû au rang – mon jeune âge ne me permettait pas encore de siéger pendant les jugements des tribunaux, d'administrer la province et de commander l'armée pendant une bataille. Pour cela, mon père me donnait un administrateur qui agissait comme tuteur et remplaçant. Il nommait son principal homme de confiance Fitawrari Qolätch Le jour où je fus nommé au rang de Dejazmatch, les troupes et les officiers de mon père se rassemblaient et m'étaient présentés dans la cour de la grande salle de réception. Après cela j'entrais dans la chambre intérieure où mon père était. Là il me fit prendre conscience de l'importance de la dignité de Dejazmatch, J'embrassais ses souliers et m'asseyais à ses côtés. Là dessus, les officiers et tous les chefs de l'armée, ayant été de nouveau conviés, rappliquaient devant mon père. S. A. Ras Makonnen qui leur délivrait le discours suivant : “Vous êtes tous mes serviteurs que j'ai élevé et que j'aime. Par conséquent, je vous confie avec l'aide de Dieu, mon fils Tafari. Son destin est entre les mains du Créateur, mais je vous le recommande de peur que vous deviez vous en occuper à contre cœur ”. Lorsque les officiers et les troupes entendirent cette déclaration, ils commencèrent à laisser couler quelques larmes et dirent : “Ce discours de recommandation que vient de tenir notre maître ressemble fort à une déclaration d'adieu, comme si Son Altesse savait que le temps était venu pour nous d'être séparés par la mort ”.Bien que Je fusse heureux que mon père m'ait élevé au rang de Dejazmatch, la joie et la tristesse se mêlaient dans mon cœur après avoir entendu ce discours si triste que venait de prononcer ses officiers. Concernant l'idée qu'avait eu mon père de me donner ce grade, celle-ci avait été prises après de longues, plutöt que brêves, délibérations. Il s'était, aussi, arrangé pour que j'aie ma propre maison où je puisse vivre seul. Le jour qui suivit ma nomination, il ordonna que cette demeure me soit livrée avec les officiers nécessaires à chaque aspect de ce nouveau travail.Les officiers de mon père m'aimaient et me respectaient autant qu'auparavant, cependant, depuis ma nomination

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en tant que Dejazmatch et l'obtention de ma propre maison, ils me manifestaient une affection exquise et complaisante. A cause de mon jeune âge, il ne m'était pas encore permis d'être présent et de siéger aux côtés de mon père quand des officiers venaient le rencontrer officiellement, pour affaire ou lors de banquet mais j' y étaistout de même autorisé grâce à ma nomination au rang de Dejazmatch. Quand j'achevais les différents travaux que mon jeune âge me permettait de faire, quand j'écoutais attentivement leurs discours et leurs conseils et quand je parlais ou répondais aux questions que l'on m'avait posés , Je pouvais clairement ressentir le plaisir de mon père et de ses officiers.Je remercie mon Créateur de me donner la chance de me souvenir clairement de ce que les officiers de mon père me disent lorsqu'ils repensent à ces scènes du passé : “Le Jour où vous avez été élevé au rang de Dejazmatch vous parliez tellement, quand on vous posait des questions, vous ne vous arrêtiez plus d'argumenter.” Mon père était resté célibataire après le décès de sa femme, ma mère, Wayzäro Yashimabet, de ce fait, il négligeait ses repas. Puisque personne n'osait lui dire qu'il devait manger, je le faisais avec crainte. J'entrais dans sa chambre et je lui murmurais : “Il est temps de manger, s'il vous plaît dites moi ce que vous aimeriez qu'on vous apporte pour déjeuner ” . Pour me faire plaisir, il ordonnait donc qu'on lui apporte son repas. Quand je le voyais manger avec ses officiers, je ressentais en mon jeune esprit une grande joie et une grande fierté. De plus, mon père me conseillait de recommencer. Son Altesse mon père avait la chance d'être aimé et craint ; si un homme – quel que soit son rang – était reconnu coupable d'un délit, mon père déterminait la sentence en tenant compte de la mesure de son offense, et parcequ'il ne gardait pas le silence, tous se mirent à le craindre. Cependant quelques jours après la sentence, il envoyait à la demeure du coupable du miel et du beurre si c'était un homme important, ou une chèvre castrée et de l'argent pour acheter du miel et du beurre, si c'était un homme ordinaire. Le peuple l'aimait certainement pour cela car il n'y avait en lui aucune véritable cruauté envers l'homme qu'il avait décidé de punir. En outre, bien qu'aucun homme ne soit parfait et pur devant Dieu, la principale pensée de mon père était de satisfaire Dieu de toutes les façons possibles, il était alors déterminé à aider financièrement ceux qui étaient en difficulté et à réconcilier ceux qui étaient tombés en désaccord avec l'Empereur Ménélik II. Il priait à tout moment de la journée, après avoir exécuté le travail pour lequel il était engagé au gouvernement. Il soutenait dans leurs problèmes les moines de chaque monastère et les prêtres de chaque église. Il faisait tout cela de sa propre volonté pour faire plaisir à Dieu et sans aucune vanité.Il fut un excellent exemple de part ses bonnes actions.

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Chapitre 3

De la mort de mon père S.A. Ras Makonnen jusqu'à ma nomination à Harar (1906-1910)

Quoi que puisse devenir un homme dans ce monde, pas un ne passe sa vie entière dans la joie ou dans le chagrin, la tristesse et le plaisir apparaissent tour à tour. D'où mes pensées voguaient sur une mer de détresse car mon père, qui m'aimait enormément, fut soudain gravement malade.Il partit de Harar pour se rendre à Addis Abeba le 4 Ter 1892 (12 janvier 1906). A cette époque, Ras Makonnen se sentait déjà un peu souffrant. Le 9 Ter, il campa sur les rives de la rivière Burqa et partit après avoir passé la journée à célébrer le festival de Temqät , se sentant fortement affaiblit. En arrivant, dans sa deuxième ville, Qullebi (Collubi ), il alla voir un médecin pour se faire soigner. Mon père, désirant me voir, me convoqua. Je partis donc pour Qullebi, quand je fus parvenu dans sa chambre pour m'enquérir de son état et qu'il me vit me tenir à ses côtés, il me fit signe avec les yeux de m'asseoir près de lui. En raison de la gravité de sa maladie, il lui était difficile de parler. Je sentais qu'il désirait que je reste et je passais donc toute la journée auprès de lui.Mais l'heure de la mort décrétée par la puissance de Dieu ne peut être différée même par l'amour de plusieurs personnes ou par celui d'un père et d'un fils. Ainsi, il mourrut à Qullebi le 13 Mägabit 1898 (21 mars 1906) et fut incinéré dans l'Eglise de St Michael qu'il avait lui-même fait édifié à Harar .Après s'être rassemblés, les officiers et les troupes de mon père espéraient que l'Empereur Ménélik me donne l'administration de Hararge, la province de mon père, vu que la loyauté de mon père vis à vis de l'Empereur Ménélik II, ses services rendus au gouvernement avaient été sans égal, et comme il leur avait dit “Je vous confie mon fils Tafari”. A la fin de cette réunion, ils déclarèrent : “Nous devrions aller à Addis Abeba suivre le service mémorial habituel après quarante jours ”. Ils reçurent une lettre envoyée par l'Empereur Ménélik II disant :“Venez à Addis Abeba accompagné de Tafari, fils de Ras Makonnen, pour les cérémonies du quarantième jour de deuilcar elles doivent être tenues devant moi” Lorsqu'il était encore de ce monde, mon père avait préparé un présent destiné à l'Empereur Ménélik. Et comme cet objet avait été gardé, Nous le prîmes avec Nous en quittant Harar le 3 Miyazya (10 avril) et le remettâmes à notre arrivée à Addis Abeba à l'Empereur. Malheureusement une nouvelle douleur vint s'ajouter aux autres, plusieurs personnes décèdèrent devant Nous durant le voyage, (la propagation de la malaria avait fait de nombreuses victimes dans Notre camp notamment à cause des fortes pluies dues à la saison et au nombre important de personnes dans le deffilé). Le 19 Miyazya (26 avril), Nous retournâmes à Addis Abeba.L'Empereur Ménélik avait ordonné de dresser dans un vaste champ des tentes cousues ensemble comme un chapiteau où il allait donner un banquet mémorial en l'honneur de mon père ; il y fit venir les officiers et les troupes. L'Empereur et moi étions réunis pour ce grand deuil. Les nouveaux arrivants étaient placés d'un côté et de l'autre pendant que les cérémonies des lamentations se poursuivaient.Le quarantième jour, le lundi 22 Miyazya (30 avril 1906), après avoir achevé la prière d'absolution propre aux disciples du Christ, les prêtres des monastères et des églises d'Addis Abeba et des environs allèrent à la tente spécialement dressée et passèrent la journée entière au banquet qui avait été servi. Certains Ras et Dejazmatch, étant de la famille ou ayant grandi avec lui, s'occupaient chacun d'une partie de la salle et restaient là, veillant à ce qu'il ne manque rien. Ils donnèrent à manger aux pauvres ainsi que beaucoup d'argent.Le lendemain, selon les coutumes de notre pays relatives au quarantième jour qui suit le décès d'une personne, les lamentations s'entendirent comme au jour de sa mort. Les officiers se rassemblèrent dans le vaste champ où la tente se trouvait. L'Empereur Ménélik lui-même était assis au centre, et alors fut célébrée en l'honneur de mon père la plus stupéfiante manifestation de deuil. Ses habits cérémonials, sa couronne de Ras (Prince), ses médailles et ses armes étaient transportées par ses chevaux et ses mules, sellés de harnais en or, et défilaient au milieu de l'armée. Une des personnes venues rendre hommage au défunt avait composé l'épitaphe suivant :“ Le standardiste s'est trompée quand il a annoncé sa mort, ce n'est pas Ras Makonnen mais le malade qui est mort ”A Addis Abeba, il fut dit que personne ne se souvenait d'une occasion similaire où de telles lamentations et un tel deuil avaient été célébrés pour un autre enterrement. À la fin de la manifestation, les placeurs informèrent les militaires de rentrer chez eux, et ils partirent. Mais les troupes de mon père, qui étaient venus avec moi depuis Harar, restèrent tranquillement ici et quand Nous leur demandâmes “Pourquoi restez – vous ici alors que toute

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l'armée est partie ?” Ils répondirent : “ Nous voulons escorter le fils de notre maître, Dejazmatch Tafari, jusqu'à ses quartiers”. L'Empereur l'entendit et me permit d'aller au camp accompagné des troupes de mon père. Alors que Nous quittâmes Addis Abeba, des amis de mon père vinrent Nous rejoindre et Nous accompagnèrent jusqu'au campement ; beaucoup de personnes qui croisaient notre route nous arrêtaient pour nous exprimer leur étonnement devant la taille extraordinaire de Notre escorte qui s'étendaient à perte de vue . A cause de cela, d'autres amis de mon père habitants à Addis Abeba – sans parler de ses troupes – me racontèrent qu'ils avaient entendu certaines personnes dire que si l'Empereur Me permettait de rentrer avec les troupes de Mon père , c'était parce que Ménélik pensait me donner l'administration de Harar.Mon frère aîné Dejazmatch Yelma (qui est né avant que mon père ne se marrie avec ma mère, Wayzäro Yashimabet) était marié avec Wayzäro Assallafatch , la fille de la sœur de l'Impératrice Taitu .Pour cette raison l'Impératrice Taitu, qui avait l'habitude d'aider sa famille, s'investissait beaucoup pour que Dejazmatch Yelma obtienne le gouvernement de Harar. Son principal argument était que comme il y avait un aîné, le plus jeune des deux ne pouvait pas avoir la province de son père. Vu le délai nécessaire à la proclamation, beaucoup de personnes se révoltaient disant que le gouvernement de Harar devait m'appartenir.Mais puisque l'Impératrice Taitu, d'une part, harcelait l'Empereur Ménélik, en lui disant “s'il vous plait, faîtes moi plaisir, donnez – le à Dejazmatch Yelma” et que Dieu, d'autre part, n'avait pas encore décidé qu'il était temps pour moi de devenir gouverneur de Harar, le problème était résolu : il alla à Dejazmatch Yelma ! La raison qui poussa les officiers, les amis et les troupes de mon père a pensé que le gouvernement devait me revenir, était qu'ils s'étaient habitués à me voir, puisque constamment en ma compagnie, et, aussi, à cause de la phrase que mon père, de son vivant, leur avait dit “: Je vous confie mon fils Tafari ”.Après que la décision de donner le gouvernement de Harar à mon frère aîné fut prise, certaines personnes pensèrent que l'armée et moi allions être agacés si cette proclamation était rendue public alors que j'étais avec les troupes de mon père, ils me convoquèrent donc hors du camp huit jours avant la date de la proclamation et convinrent que je devais rester dans une tente qui m'avait été préparée dans l'enceinte du palais. Ils ordonnèrent, alors, à quelques-uns des plus loyaux officiers de mon père qui avaient parler en ma faveur, Dejazmatch Abba Tabor et Fitawrari (maintenant Dejazmatch) Haylé Selassie Abaynäh de rester à Addis Abeba comme substituts, les menaçant même d'emprisonnement (royal), à cause des déclarations de Dejazmatch Abba Tabor et Fitawrari Haylä Selasse qui affirmaient que la province de Harar devait m'être donnée. Le bruit courrait que l'Impératrice Taitu pensait qu'ils pourraient gêner le travail de Dejazmatch Yelma s'ils revenaient à Harar.Huit jours plus tard, le 2 Genbot (9 Mai 1906), la proclamation de l'Empereur fut publiée. Elle donnait Harar (la province de Ras Makonnen) à Dejazmatch Yelma et Sällale , l'administration de Ras Darge , à Dejazmatch Tafari. Cette nouvelle affligea la totalité des hommes de mon père. Parmi eux plusieurs vinrent s'installer avec moi, quittant leur maison et déclarant : “Nous ne pouvons pas aller avec Dejazmatch Yelma et abandonner Dejazmatch Tafari, fils de notre maître Ras Makonnen qui nous a fait l'honneur de nous le confier.” Parmi ceux qui se sont rappelés de moi, il y avait Fitawrari Qolätch, Ledj (plus tard Dejazmatch) Waldä Selasse , Ato Dännäqä Gobäze , Ledj (plus tard Fitawrari) Alämayähu Goshu , Qägnazmatch Waldä Maryam Abaynäh , Ato Säbsebe (plus tard Bajerond), Ato Hayle Waldä Rufa'el (plus tard Tsahafe Te'ezaz) , Qägnazmatch Defabatchäw, Ato Täfärrä Bäläw , Qägnazmatch Gäbrä Wald , Ato Waqe (futur Dejazmatch) , Qägnazmatch Därbe Pendant le temps où je fus gouverneur de Sällale, j'ai ordonné la renovation de l'Eglise du monastère de Däbrä Libanos qui tombait en ruine. Quand les fondations furent excavées, on trouva une bague et une pièce très fine frapées d'une inscription. Mon remplaçant qui effectuait là-bas les travaux me les envoya et je les fis parvenir à l'Empereur. D'après lui, ces objets devaient me porter chance. En tant que gouverneur de Sällale et en tenant compte des coutumes de notre pays, l'Empereur me permit de partir avec mes serviteurs, mais je ne désirais pas être séparé de l'Empereur Ménélik, et, il fut convenu, alors, que mon remplaçant resterait au gouvernement tandis que je passerais toutes mes journées, de 7 heures à 20 heures, au palais d'Addis Abeba et ce pendant huit mois complet en tant qu'employé à la cour.A cette époque, l'Empereur Ménélik ouvrait une école pour que de jeunes éthiopiens puissent étudier les langues étrangères. Il fit venir des enseignants depuis l'Egypte. Tandis qu'il sélectionnait Ledj Iyassu, Ledj Berru, Ledj Getatchäw et d'autres fils de nobles et les plaçait dans cette école ; il me tint à l'écart de ce projet et j'en fus très attristé. Mais lorsque je lui en parlais quelques jours plus tard, lui révélant mon désir d'étudier, il me donna la permission et me dit “ : J'ai pensé qu'étant gouverneur, tu avais choisi de vivre comme un noble, mais si tu

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désires étudier, va et apprends”. Ainsi je commençais mes études. Comme j'avais appris le français à Harar, il n'était pas, alors, nécessaire de me donner des leçons à Addis Abeba avec les débutants. Ils commencèrent, donc, à Nous enseigner séparément, Nous donnant des cours spéciaux. Les personnes suivantes étudiaient avec Nous : Ledj (plus tard Ras) Emru, Ato Assefaw Bänti , Ledj Zwände Gobäna (plus tard Fitawrari) . Un an, à peu près, après que je fus en poste sur Sällale, j'étais nommé au gouvernement de Baso .Mon frère Dejazmatch Yelma mourrut à Harar le 29 Mäskäräm 1900 (10 octobre 1907) après avoir gouverné 17 mois à Hararge. A l'annonce de cette triste nouvelle, nous étions tous très touchés. Peu de temps après, des hommes recommençèrent à dire que le gouvernement de Harar devait revenir à Dejazmatch Tafari. Cependant comme je l'ai déjà dit auparavant ; Dieu n'avait pas encore décidé qu'il était temps que je devienne gouverneur de Harar, et ce poste fut, donc, donné le 27 Mägabit 1900 (8 avril 1908) à Dejazmatch Baltcha . L'Empereur me fit, alors, le don d'une partie du gouvernement de Sidamo . Je fus, parconséquent, dans l'obligation d'abandonner mes études, ayant reçu l'ordre de prendre mes troupes et d'aller rejoindre mon gouvernement de Sidamo pour m'occuper des tâches administratives. Il fut convenu que 3.000 hommes de l'armée de Harar, appartenant à mon père, viendraient avec moi.Quand mon départ pour Sidamo fut décidé, Dejazmatch Abba Tabor et Fitawrari Haylä Selasse qui étaient en détention symbolique furent autorisés à venir avec moi. J'avais beaucoup de chance d'avoir Dejazmatch Abba Tabor à mes cotés, car il était vigilant dans tout ce qu'il faisait, ferme dans ses paroles, fidèle et sans mauvaises intentions. Durant la période où je gouvernais Sidamo, j'étais vraiment heureux, ne rencontrant aucun obstacle grâce à l'aide que m'apportaient mes amis. Dejazmatch Abba Tabor était responsable du travail extérieur et ma grand-mère maternelle s'occupait du travail intérieur. J'appris, alors, ce qui était propre à l'exercice des fonctions juridiques. Un gouverneur provincial devait, en tenant compte des coutumes locales, siéger au tribunal. En considération de mon jeune âge, je n'avais pas, jusqu'à maintenant, oser exercer cette fonction, siéger dans une assemblée juridique, mais après ma nomination au gouvernement de Sidamo, je commençais à me prononcer et à rendre des verdicts dans les jugements au cours des séances de la cour de Justice, les mercredis et les vendredis.Je décidais, alors, de diviser mes serviteurs, ceux qui venaient de l'armée de mon père et ceux entrés à mon service après que je sois allé à Addis Abeba, en trois groupes. Je fis, pour chacun d'eux, des ajustements corrects en tenant compte de leur rang pour fixer leurs fonctions. Je suis resté un an à peu près pendant lequel je fus vraiment heureux. C'est alors que j'appris en 1901 (1908-9) que l'Empereur était tombé gravement malade, je demandais la permission de me rendre à Addis Abeba. Dès le mois de Miyazya (avril 1909), à la reception de la missive de l'Empereur m'autorisant a venir, Je me mettais en route après avoir donné des instructions à mes chefs de districts pour qu'ils puissent exécuter leurs travaux et garder minutieusement la région, pendant mon abscence.Excepté le fait de se montrer avec l'armée quand il sortait dans le square du palais ; l'Empereur Ménélik ne pouvait plus assumer les travaux majeurs de sa proféssion depuis qu'il était tombé gravement malade. Par conséquent, tout le peuple se sentait très affligé. L'Impératrice Taitu se chargeait, en qualité de Régent plénipotentiaire, de tout le travail du gouvernement et à cause de cela, la paix commençait à être troublée. Plusieurs personnes manifestaient dans l'enceinte du palais et tentaient de soulever une rébellion. Des hommes envieux avaient déclenché une conspiration contre elle afin de la priver de tous ses pouvoirs et de l'évincer du palais. Quand ils me demandèrent de me joindre à eux, je leur répondais que je ne désirais pas faire partie de ce complot. Tous ces conspirateurs me regardèrent, donc, avec de l'inimitié. Quand l'Impératrice Taitu apprit mon refus d'entrer dans la conspiration, elle s'enquit de faire parvenir cette information à l'Empereur qui en fut très enchanté.Malgré sa maladie, l'Empereur gardait son esprit tout à fait rationnel. Il ne trouvait, cependant, aucun moment propice pour semoncer et réprimander ces conspirateurs. Je n'avais, pour ma part, jamais ébruité le fait d'avoir refuser de me joindre à la conspiration, mais les conspirateurs dévoilèrent ce secret en disant “ Dejazmatch Tafari a refusé de s'allier à la conspiration quand nous lui avons demandé ”. Lorsque l'Impératrice posait la question à plusieurs reprises dans le but de se renseigner avec certitude sur ce problème, je restais ferme dans ma déclaration : « Personne ne m'a demandé de me joindre à une conspiration ». Elle déclarait qu'elle était contente que je ne dévoile pas ce secret et me dit “ À vrai dire, Je sais que vous ne voulez pas dévoiler ce secret parce que vous êtes un homme discret ”.L'Impératrice Taitu finit par apprendre que c'était du Conseil des Ministres que l'idée de former une

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conspiration était partie et elle déjoua pendant un moment leur complot,. En outre, l'année précédente trois allemands étaient arrivés au gouvernement comme conseillers. Ils furent nommés aux affaires maritimes, à l'éducation et à la médecine, et travaillaient en côtoyant les Ministres dans leurs tâches respectives. L'Impératrice Taitu eut, par la suite, des soupçons, pensant que ces allemands donnaient, probablement, des conseils aux ministres afin que ceux-ci se révoltent. Il fut dit qu'après avoir trouvé un prétexte, elle fit arrêter leurs travaux.La même année Dejazmatch Abreha , le gouverneur de la province de Endärta , se rebellait. A la fin du mois de Mäskäräm 1902 (Octobre 1909), Ras Abatä , alors qu'il était encore Wagshum , l'attaqua et le battut. Il fut rapporté que les autres gouverneurs de la province de Tigre n'avaient fait qu'observer en silence, et n'étaient pas venu en aide à l'un ou l'autre.L'Empereur souffrait d'une sorte de paralysie qui l'empêchait de bouger ses membres et d'exécuter son travail. Le 17 Teqemt 1902 (27 octobre 1909) à 9 heures du soir (3 heures du matin) il ne put soudainement ni bouger ni parler. Lorsque les officiers et l'armée l'apprirent, une grande tristesse envahit l'enceinte du palais et la capitale. Quelques jours plus tard, pourtant, la maladie semblait relâcher son emprise sur lui et il paraissait aller mieux, personne n'était en mesure de prévoir que la mort allait bientôt le rattraper.

Chapitre 4A propos de ma nomination au gouvernement de Harar et de sa province (1910).

Dejazmatch Baltcha (gouverneur d'Harar) fut convoqué à Addis Abeba au mois de Tahsas (décembre 1909 – janvier 1910). Le bruit recommençait à courir au sein du peuple, avant même qu'il soit arrivé à Addis Abeba, que l'Empereur était sur le point de donner à Dejazmatch Tafari la province de Harar. Dejazmatch Baltcha l'apprit pendant son voyage et, dès qu'il arriva à Addis Abeba, il entreprit de faire le maximum pour conserver le gouvernement de Harar allant jusqu'à user de pressions et d'argent. Mais, j'attendais patiemment mon heure et exécutais mes autres devoirs, tout en sachant que le gouvernement de Harar me serait confié quand Dieu voudrait me manifester cette faveur.

Plus tard, alors que je ne m'y attendais pas, Ras Bitwaddäd Täsämma , Ras Bitwaddäd Mängäsha Atikäm , Fitawrari Habtä Giyorgis , Tsähafe Te'ezaz Gäbrä Selasse Waldä Aragäy se rassemblèrent, me convoquèrent et me dirent “ : Bien que vous soyez jeune, votre manière de gouverner Sidamo nous a montré que vous êtes bien formé. L'impératrice Taitu vous donne maintenant Harar, la province qui était à votre père”. Je m'inclinais et leur dis : “ Grâce à vous, je m'occuperais correctement de l'administration (de la province) car je sais qu'être le gouverneur de Harar est une grande responsabilité ”. La proclamation fut annoncée publiquement au Grand Square le 24 Yäkatit 1902 (3 mars 1910). En me rendant chez moi, je pus ressentir la joie incroyable du peuple. Comme certaines ambassades avaient un consulat à Harar, elles vinrent me présenter leurs félicitations et me dirent “ : Nous sommes certains que vous gouvernerez Harar d'une excellente manière, tout comme votre père

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l'a fait avant vous”.

Je pris la décision de nommer Fitawrari (plus tard Dejazmatch) Gäbre , qui fut un disciple loyal de mon père, député de Harar et lui ordonnais d'y rester pour protéger le pays jusqu'à ce que je puisse venir. Alors que je me préparais à rentrer à Harar, des personnes vinrent me dire que Ras Bitwaddäd Täsämma animait encore une rébellion contre l'Impératrice Taitu. Ras Bitwaddäd était le leader de la conspiration et ses principaux supporters étaient Dejazmatch Gäbrä Selasse , Fitawrari (plus tard Dejazmatch) Wassäne , Dejazmatch Berqe et Dejazmatch Märed . Le bruit courrait que Dejazmatch (plus tard Ras) Dämes , qui vivait ici depuis qu'il avait été renvoyé du gouvernement, dirigeait secrètement ce complot.

Quelques jours après ma nomination au gouvernement de Harar, tous les nobles se rassemblèrent dans la demeure de l'Archevêque, Abuna Mattewos , portèrent diverses accusations séditieuses contre l'Impératrice Taitu, et s'exprimèrent de la manière suivante : “Nous ne voulons pas que vous vous chargiez des travaux du gouvernement. Mais, vous (l'Impératrice) devrez dorénavant rester au Palais afin de vous occuper de la santé de l'Empereur”. Comme l'Impératrice avait plus d'un partisan, rien ne se passa, et il était difficile de résoudre ce problème. L'Impératrice Taitu avait beaucoup de volonté et était une experte dans l'art de diriger. A ce moment, j'étais en admiration devant les qualités royales de l'Impératrice Taitu. Depuis que j'avais été nommé, grâce à elle, à la tête du gouvernement de Harar, les nobles n'osaient plus me parler et me révéler le déroulement de cette affaire.Après que cette histoire soit restée en suspend à peu près quinze jours sans qu'aucune décision ne soit prise, une réunion se tint, le 11 Mägabit (20 mars 1920), dans la demeure de Fitawrari Häbtä Giyorgis. Nous y fûmes tous convoqués et nous nous y rendîmes . Ras Bitwaddäd Täsämma s'y rendit aussi. Il avait été convoqué comme les autres nobles pour faire croire qu'il n'avait pas instauré cette affaire. Après quoi, Fitawrari Häbtä Giyorgis, qui avait demandé cette réunion, déclarait : “Nous ne sommes pas content du travail exécuté par l'Impératrice Taitu, tout particulièrement des renvois et des nominations. Il n'y a que la nomination de Dejazmatch Tafari à l'ancien gouvernement de son père qui soit excellente et c'est la seule qui puisse être validée, mais le reste des nominations et des renvois doivent être annulées. Dorénavant, l'Impératrice Taitu ne nous gênera plus dans le travail gouvernemental.” Et le discours finissait ainsi : “ Nous affirmons tous d'un commun accord que la nomination de Dejazmatch Tafari est valable, mais qu'il est convenable d'annuler toutes les autres nominations et les autres renvois”.Le lendemain, le 12 Mägabit (21 mars), ils entrèrent tous dans le palais, s'approchèrent de l'Impératrice Taitu et lui dirent : “D'après nous, Vous, Impératrice Taitu, devriez résider dans le palais et vous occuper de la santé de l'Empereur, mais laisserez les tâches du gouvernement au Régent, Ras Bitwaddäd Täsämma”. Après les avoir écouter, l'Impératrice Taitu se retourna vers Ras Bitwaddäd Täsämma et dit “ : Pourquoi portez – vous la faute sur autrui quand vous savez que c'est vous qui avez tout fait et tout planifié ? J'ai tout entendu mais je suis attristé parce que vous avez agi réellement furtivement. Il y a quelque mois, déjà, alors que je vous disais que je voulais arrêter mon travail au sein du gouvernement et abandonner les affaires de l'Etat pour prendre soin de l'Empereur souffrant, vous m'envoyiez Ras Mängäsha Atikam comme intermédiaire pour me dire : “ Vous vous êtes occupée des tâches du gouvernement sans nous avoir initier. Que connaissons – nous à ce sujet ? Votre souhait d'abandonner les affaires de l'Etat équivaut à nous dire qu'est – ce que cela peut bien me faire si tout s'effondre ?” Ensuite, lorsque vous me disiez : “C'est par le travail que vous entreprenez actuellement que vous montrerez de la gratitude à Ménélik” ; ne vous disais – je pas en réponse que je ferai de mon mieux, et utilement, ce travail ? De plus, quel travail ai – je fait sans vous consulter ? Venez me dire maintenant face à face que vous n'étiez pas au courant de tel ou tels travaux.” Après avoir parlé ainsi, elle leur reprocha trois faits :

1) D'avoir fomenté secrètement cette conspiration2) D'avoir envoyé un intermédiaire pour lui demander de poursuivre son travail au sein du gouvernement3) Qu'elle n'avait rien fait sans les prévenir ou sans les consulter !

Après ce discours, Ras Bitwaddäd Täsämma et les autres nobles se sentirent honteux ; ils s'inclinèrent et lui demandèrent de les pardonner. Mais vu que tout cela affligeait grandement l'Impératrice Taitu, elle ne leur répondait pas et pleurait en silence. Néanmoins, les affaires du gouvernement – en accord avec la décision prise

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dans la demeure de Fitawrari Häbtä Giyorgis – étaient confiées à Ras Bitwaddäd Täsämma et il commençait à s'en occuper.Il me paraissait nécessaire d'attendre, pour cette raison, que tout cela soit fini avant de redescendre à Harar. Mais, lorsque je demandais à Ras Bitwaddäd Täsämma l'autorisation de partir, car tout me semblait réglé il me demanda d'attendre et de rester parce que, selon une rumeur qui commençait à courir dehors, des moines, prétendant avoir eu des visions pendant leurs rêves, lui avaient dit que “Si Dejazmatch Tafari redescendait à Harar, il pouvait devenir très dangereux pour le gouvernement de Ledj Iyassu”. Le quatrième jour de sa Régence plénipotentiaire, Ras Bitwaddäd Täsämma arrêtait Fitawrari Tayye Gullelate , prétendant qu'il était un ennemi de Ledj Iyassu. Je commençais, donc, à être anxieux. Mais comme l'homme ne peut changer ce que Dieu a décidé, le plan de Ras Bitwaddäd Täsämma consistait à tout faire pour que Ledj Iyassu et moi concluions un accord qui empêcherait de gêner son travail. Ainsi, il nous emmenait, les officiers de mon père et moi, à la demeure de l'Archevêque Abuna Mattewos et nous prêtions le serment suivant :

1) Je ne pendrai pas le trône de Ledj Iyassu par tricherie ou par rivalité 2) Mes officiers ne me donneront pas de mauvais conseils pour que je m'empare du trône de Ledj Iyassu 3) Ledj Iyassu, me regardant avec des yeux de rivaux, ne me dépossèdera pas du gouvernement de mon père, Harar 4) Ras Bitwaddäd Täsämma ne donnera pas de mauvaises critiques à Ledj Iyassu pour qu'il me renvoie du gouvernement de Harar, et il ne causera pas ma destruction à cause de cette prétendue rivalité

J'allais saluer ces formidables hommes de rang (la coutume veut qu'on aille tous les voir dans leur demeure respective) puisqu'il m'autorisait, ensuite, à partir pour Harar. Bien que le moment était très délicat pour dire au revoir à l'Impératrice Taitu, je sentais que ma conscience me reprocherait de ne pas avoir été la saluer avant de partir. Je décidais, donc, d'aller lui dire au revoir au Palais et j'entrepris, alors, mon voyage.

A cette époque, le chemin de fer entre Addis Abeba et Dire Dawa n'avait pas encore été construit, et le voyage était extrêmement fatiguant. Nous parvenions à Harar vers la fin de Miyazya (mai). Nos députés attendaient impatiemment le jour de Notre venue et avaient préparé un grand banquet mais, par coïncidence, nous apprîmes le jour de notre arrivée à Harar, que le Roi anglais Edwards VII était mort le 28 Miyazya 1902 (6 mai 1910). Par conséquent, Nous ordonnions d'annuler la réception prévue et de mettre le drapeau en berne. Nous informions, alors, le consulat anglais d'Harar de Notre participation à leur chagrin. Nous ressentions, en effet, un chagrin particulier parce que mon père s'était rendu au couronnement du Roi Edwards VII comme Roi d'Angleterre et Empereur de l'Inde en tant qu'ambassadeur de l'Empereur Ménélik, et m'avait raconté l'honneur avec lequel la Maison Royale d'Angleterre l'avait reçu. Lorsque mon père était arrivé à Londres pour le couronnement, il avait apprit l'ajournement de la cérémonie dû à la soudaine maladie du Roi Edwards. Il était allé, alors, à l'Abbaye de Westminster et avait donné – en accord avec les coutumes observées dans notre pays l'Ethiopie – une grande croix en or à l'église comme offrande ex – voto en disant : « Si je rentre dans mon pays alors que la cérémonie du couronnement n'a pas eu lieu, comme à mon arrivé à Londres, j'ai trouvé le Roi en grand danger, je vais être considéré comme un porte-malheur, par conséquent, pour me faire plaisir, mon Dieu, faites que le Roi Edwards, votre fidèle serviteur, se rétablisse ”. Mon père m'en avait parlé et j'avais aussi appris sur place l'existence de la Croix lors d'une rencontre similaire. Ainsi quand je suis venu visiter Londres en 1916 (1924) – le Roi Georges V m'ayant fait l'honneur de m'inviter - l'archevêque de Canterbury, Rt. Hon. Randall Thomas Davidson – me fit visiter l'Abbaye de Westminster et me montra cette croix en or. Il me dit : «C'est celle que votre père S.A. Ras Makonnen a donné à l'Eglise comme offrande ex – voto pour la maladie du Roi Edwards”.

La cérémonie de bienvenue s'achevait joyeusement sept jours plus tard et Nous entreprenions d'administrer la province. Ce que signifie prendre en charge une telle province, ne peut être apprécié que par ceux qui ont eu à porter une telle responsabilité. Rien que le fait de rédiger les affaires administratives est un fardeau qui ne peut être vraiment ressenti par ceux qui les lisent. Cela peut leur sembler banal. Cependant, ce fardeau était lourd, très épuisant et très différent de celui des autres gouverneurs, voici les principales raisons :

1) A l'époque de mon père, les paysans et les soldats n'avaient pas connu d'autres gouverneurs et ils vivaient en

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harmonie. Ils le reconnaissaient comme leur seul maître et père. Mais, depuis la mort de mon père, à cause du bail éphémère et successif de Dejazmatch Yelma et de Dejazmatch Baltcha, l'état des affaires avait changé. Il était de mon ressort, maintenant, de concevoir une méthode avec laquelle il m'était possible de gouverner en réconciliant les paysans, les soldats et en les satisfaisant tout comme mon père.2) Puisque mon frère Dejazmatch Yelma était mort peu de temps après sa nomination à Harar et que Dejazmatch Baltcha avait été nommé en succession gouverneur, 3.000 hommes de l'armée de mon père m'avaient été donnés. Ces hommes étaient, par la suite, allés à Walläga , nominalement comme armée de Ledj Iyassu, comme ils m'étaient, maintenant, de nouveau, restitués, Je devais leur redonner des quartiers.3) Il y avait beaucoup de serviteurs de Dejazmatch Yelma et de Dejazmatch Baltcha qui étaient restés à Harar parce qu'ils voulaient vivre avec moi. Je devais, maintenant, leur trouvés à eux aussi des logements.4) Comme j'étais au courant du traité de Klobuwski , que l'Empereur avait conclu avec le Gouvernement français en 1900 (1907-8), concernant tous les problèmes de relations avec les étrangers, je devais faire fonctionner le joug de ce traité dans lequel l'Ethiopie s'était engagée.

Les nobles, les soldats et les paysans importants de chaque district s'étaient rassemblés et venaient participer à notre joie d'être nommé au gouvernement de Harar. Nous leur disions que Nous les informerions, dans le futur, de tous les actes que nous ferions pour administrer le pays. Nous les congédions alors. Nous étions résolu à poursuivre cette tâche, l'administration de la région.Nous étions aussi convaincu que les ordonnances administratives seraient, à présent, inopportunes pour l'armée. Ces règlements, néanmoins, deviendront, sans aucun doute, familiers, au fil du temps. Nous poursuivions, alors, Nos idées. Conscient qu'il était nécessaire de faire tout ce qui était bénéfique pour un bon gouvernement. Nous recherchions tous les dossiers sur lesquels les gouverneurs précédents avaient travaillé (pensant qu'ils Nous aideraient dans Notre tâche), mais il fut impossible de tous les retrouver. Nous ne trouvions, en faite, que quelques dossiers de mon père, S.A. Ras Makonnen, et de mon frère, Dejazmatch Yelma. Nous devions, par conséquent, enquêter et interroger les plus anciens habitants de Harar.

De plus, les problèmes de logement des officiers et des troupes Nous gênaient fortement. Les officiers n'habitaient pas avec leurs hommes, ils avaient chacun des quartiers séparés. Ils ne se rencontraient que lors des expéditions militaires, ne se connaissaient pas tous forcément et ne connaissaient pas celui qui les commandait. Nous étions convaincu que s'ils ne vivaient pas ensemble dans le même quartier (abandonnant leurs quartiers présents), s'ils ne s'habituaient pas à se voir et au commandement ainsi que s'ils ne se rencontraient que lors des opérations militaires, cela nuirait certainement à la discipline. Nous devions obligatoirement connaître, en premier, le nombre d'hommes et l'étendue de leurs quartiers afin de nous donner la possibilité de prendre les bonnes décisions. Nous ordonnions, par conséquent, que des hommes aillent dans chaque district de la province de Harar recenser les paysans capables de payer des taxes et de rassembler rapidement ces informations. A leur retour, trois mois plus tard, ces hommes nous présentaient leurs registres de recensement qui démontraient que plus de 70.000 paysans pouvaient payer des taxes.

Après cela, nous convenions de diviser la province de Harar en douze larges districts : Tchärtchär , Qori , Wabbära , Mietta ,Anya , aux alentours de Harar, Gara Mullata, Afrän Qalo, Djarso, Jijjiga , Ogaden, Issa et Gorgora . Nous nommions plusieurs députés à la tête de ces districts et convenions de répartir dans chacun, proprement et selon leur rang, des hommes et des officiers. Les propriétaires fonciers, les soldats et les officiers étaient recensés dans un registre spécial. Il fut décidé que les officiers et les hommes vivent ensemble et ne soient pas éloignés les uns des autres, ainsi, lorsqu'ils seront mobilisés pour une raison ou pour une autre, ils se connaîtront. Nous prenions soin de fonder un palais de justice dans chaque district qui était responsable des différents bureaux administratifs. Bien que l'administration de l'Eglise soit, aussi, concernée, nous n'avions plus de place dans notre plan pour nous en occuper maintenant ; Nous la laissions inchangée.

Beaucoup de structures gouvernementales à Harar, que mon père avait fondées, avaient été détruites après sa mort lors des changements successifs de gouverneur. Je ressentais, donc, en mon cœur, le poids du joug gouvernemental sur le peuple car les gouverneurs provinciaux (Abägaz ), les chefs de districts (Dämina ) et les chefs locaux (Gärada ) ne les protégeaient pas équitablement. Nous commencions, donc, par rechercher à

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améliorer cette situation. L'Abägaz est en effet le régent de la province. Le Dämina se tient entre le percepteur de taxe et le peuple pour qu'il paie ses taxes en temps. Il doit contrôler que les taxes ou tout autre acte du percepteur ne fassent pas de tort au peuple. Certain Dämina ont en charge 20 à 300 paysans. Le Gärada publie les arrêtés et agit sous l'autorité du Dämina. Ce système est resté en vigueur jusqu'à maintenant, il a été implanté à Harar pendant l'époque très courte, environ dix ans, où les Turcs ont occupé Harar.Après la mort de mon père, les structures gouvernementales qu'il avait mises en place, s'écroulaient. Certains percepteurs recevaient jusqu'à 12 dollars en liquide quand il devenait impossible aux paysans de produire assez de miel pour payer leur impôt foncier. Nous ordonnions, alors, aux percepteurs et aux gouverneurs de ne pas nuire au peuple avec leur loi car ils avaient déjà commencé à lui faire du tort. Le peuple ne refuserait pas de payer ou ne contesterait pas ces impositions, à moins, et nous en étions convaincu, qu'il ne soit mis au courant de cet ordre en le proclamant. Nous promulguions, donc, l'arrêté suivant :

Proclamation

Vous qui êtes Abägaz, faites attention aux voleurs et aux brigands qui sévissent dans le département que vous contrôlez comme député. Si j'apprends que dans certaines provinces des personnes ont été volées, elles seront dédommagées par l'Abägaz. Vous qui êtes sans maîtres et sans travail, allez dans la ville que j'ai donnée à l'Abägaz et restez-y ! Mais ne dérangez pas les paysans dans les villages. Si les routes de vos départements respectifs sont en mauvaise état, réparez les pour ne pas gêner les commerçants qui vont et viennent dans la région. Entre tout, travaillez le jour du Sabbat est interdit. Maintenant, vous serez puni quand vous travaillerez le jour du Sabbat. J'ai indiqué à votre Abägaz la quantité correcte de miel qui doit être versée comme taxes par ceux qui en possèdent assez ; ne donnez donc que la quantité demandée. Si vous n'avez pas de miel, vous donnerez à la place 4 dollars si vous êtes Gärada, 3 dollars pour un Shebäta, 2 dollars pour un locataire et 1 dollar pour un berger. Vous qui possédez du miel mais aimeriez mieux donner de l'argent, vous paierez, alors, le double de la valeur de la quantité de miel demandée si vous en faites le commerce. Vous serez un Gärada payant la même somme de taxe qu'un Shebäta, 3 dollars pour votre miel. Gärada, Shebäta, locataire et berger, excepté si cela vous est impossible, votre taxe est le miel. D'où, accrochez vos ruches. Et vous, Mälkänna (percepteur du district), ne touchez pas au miel avant qu'il soit prêt. Vous travaillerez dans le futur tout comme vous l'avez fait dans le passé avec votre Dämina afin de l'aider dans ses devoirs. Auparavant, je vous avais déclaré lors d'une proclamation : “ Vous qui vagabondez de province en province, mais, néanmoins, n'avez pas conquis de nouvelle province, vous ne pouvez pas bénéficier de la Kobe Basa ” ; mais J'apprends aujourd'hui que vous l'avez encaissée. Rendez, alors, aux paysans l'argent que vous avez reçu malgré les termes de cette proclamation. Abägaz et Dämina faites attention, dorénavant, que les Mälkänna (percepteur de district) n'aillent pas au – delà de ce qui leur a été permis de peur qu'ils volent l'argent des paysans. Si des paysans vous parlent d'argent qui leur a été extorqué et que vous persistiez à ne pas vouloir leur rembourser, qu'ensuite ces paysans refusent de travailler et viennent se plaindre à moi, alors, dans ce cas, la perte serait votre, vous devrez leur rendre et reprendre cet argent à la personne qui leur a dérobé. Paysans ! Ne venez pas me voir avant d'en avoir parlé à l'Abägaz et aux Dämina. Lors des trois festivals annuels, Mäsqäl, Noël et Pâques , vous recevrez 2 dollars chacun à la place des chèvres castrées, mais à part à ces fêtes vous ne recevrez rienHarar le 13 Hamle 1905 (21 juillet 1913).

Quand la proclamation fut divulguée, les Abägaz et les percepteurs de district ne furent pas contents, mais, après quelques mois, ils s'habituèrent à la nouvelle réglementation administrative et découvraient son utilité. Tandis que les paysans, maintenant que leurs taxes et le joug du gouvernement s'étaient allégés, entreprenaient, avec un cœur paisible, leurs ouvrages.

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Chapitre 5

De mon mariage à ma nomination comme Prince Héritier et Premier Ministre (1911-1916)

Alors que j'étais gouverneur de Harar et de son entière province depuis environ un an, stabilisant sans mésaventure la vie des paysans, des soldats, du gouvernement et de tout ce qui était nécessaire à l'administration, il fut décidé, par mon désir et celui de mes relations, que je devrais me marier (j'avais 20 ans à cette époque) avec Wayzäro Mänän (maintenant Impératrice), la petite fille de Négus Mika'el. Nous étions mariés cérémonieusement à l'Eglise le 23 Hamle 1903 (31 juillet 1911).

Son caractère est tel, que, à part sa bonté, il n'y a pas de mal ou de malice en elle. Depuis que nous sommes mariés, nous avons toujours vécu, grâce à son être fertile, dans une famille partageant la joie aussi bien que la tristesse.

En disant que nous vivions au sein d'une famille qui partageait la joie et la tristesse, je ne peux pas omettre de raconter la première grande tristesse qui nous a touchés. Nous étions informé à Harar, en 1907 (1914-15), de la mort de Ras Haylä Maryam , le plus jeune frère de Wayzäro Mänän. Leur mère, Wayzäro Sehin , partait de Wallo vers Addis Abeba et nous décidions que, à cause de la mort de son frère, Wayzäro Mänän devrait se rendre, elle aussi, à Addis Abeba pour le deuil. Elle partait, donc, de Harar le lundi 30 Genbot (7 juin 1915). L'ayant accompagné le plus loin possible, c'est à dire jusqu'à Harämaya , nous campions sur les rives du lac du même nom, alors que Nous (Dejazmatch Tafari) désirions rentrer (à Harar).Avant, il y avait un bateau que les étrangers, résidant à Harar et à Dire Dawa, utilisaient quelquefois pour se reposer sur le lac Harämaya. Nous sortions, donc, de la tente à 9 heures (3 pm) et allions sur le lac. Dix personnes montaient avec Nous dans le bateau pour se détendre. Après avoir embarqué, nous allions au milieu du lac et le traversions finalement en direction de l'autre berge. Nous restions un peu de temps sur le rivage opposé et rembarquions une nouvelle fois sur le bateau pour revenir vers notre camp. Le bateau était plutôt vieux et tandis que nous parvenions au milieu du lac, il se troua et commença à couler.L'eau continuait à remplir le bateau, malgré que des personnes, à l'intérieur, essayaient de s'en débarrasser avec leur chapeau. Quand je fus convaincu du fait que le bateau était en train de couler, que nous étions fichus et que nous ne pourrions pas rejoindre l'autre rive avec, je me jetais à l'eau et commençais difficilement à nager. Le lac était immense et il était impossible de le traverser à la nage, les sept hommes suivants s'épuisaient et se noyaient : Abba Täsfa, Qägnazmatch Gäbrä Wald, Ato Ayälä Seyum, Kidanä Maryam Manyazäwal, Asämre, Abba Samuel, Paulos. Dejazmatch Haylä Selasse et Moi allions sous l'eau et revenions à la surface encore et encore. Des serviteurs de Dejatch Abreha m'aidaient. Les officiers et les hommes sur le rivage virent la scène et devinrent convaincus du naufrage. Tous ceux qui pouvaient nager se jetaient dans le lac ; et lorsqu'ils parvenaient à nos côtés, nous émergions, ayant échappé de justesse à la mort. Quand nous fûmes repêché, notre âme venait tout juste d'être empêchée de se séparer de notre corps, mais nous étions incapable de parler et de

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reconnaître qui que ce soit .

Le Docteur Zervos , qui avait été très jeune docteur, se trouvait là par chance à ce moment et me soignait tout de suite. Peu à peu, je pouvais distinguer la silhouette des personnes qui se tenaient autour.Le lendemain, ils me portèrent sur un brancard à Amaressa et d'Amaressa m'emmenait à Harar. Le douzième jour, me sentant mieux, je me rendais à l'Eglise St Michael et remerciais Dieu.

Wayzäro Mänän, choquée par mon accident, abandonnait son voyage vers Addis Abeba et revenait de suite à Harar.

[

Chapitre 6La raison de la rancœur entre Ledj Iyassu et moi.

Je vivais heureux pendant toute l'année qui suivit ma nomination au gouvernement de Harar et mon mariage avec Wayzäro Mänän. Mais comme dans ce monde, la joie et la tristesse alternent toujours, ma joie, par la suite, se changeait en tristesse pour cette raison :Après la mort de Ras Bitwaddäd Täsämma qui était le tuteur de Ledj Iyassu et le Régent de l'empire, aucun autre tuteur ne fut nommé pour Ledj Iyassu. Ce dernier rechercha, ainsi, en premier lieu, la compagnie d'hommes sans valeur qui ne cherchaient seulement que leur propre profit immédiat, tandis que les grands nobles et les ministres lui devenaient hostiles et lui retiraient leur confiance.Ces hommes sans valeur qu'il avait pris comme conseillers, s'associaient avec des marchands étrangers et lui demandaient de les dispenser de droits de douane lors de leurs échanges réciproques. Peu nombreux étaient ceux qui lui disaient qu'à part obtenir leur permis en fraude, ils ne faisaient que du tort à son gouvernement en agissant de la sorte, qu'ils devraient agir autrement pour que son gouvernement en profite et que son peuple lui serait hostile s'ils faisaient de mauvaises choses.En outre, quand il revendiquait, en vertu de son origine de Wallo, sa descendance direct du Prophète Mahomet, reniant plus de quarante générations quand il cherchait une rencontre et un rapprochement de foi avec les Musulmans, il n'aurait pas accepté qu'une personne essaye de lui dire d'arrêter cela, même s'il causait du tort à son gouvernement et à lui-même. Il commençait à prendre des dispositions pour envoyer des armes et d'autres excellents équipements du Palais à Négus Mika'el.Il faisait tout cela en étant conscient de l'hostilité du peuple et au lieu de s'occuper de ses devoirs, il faisait de nombreuses marches militaires, envahissait joyeusement de tranquilles provinces et tuaient des gens, une fois à Gimira ou à Wallo, une autre dans le pays d'Adal et ensuite à Harar. Le sang de beaucoup de personnes coulait. Les nobles et les ministres essayaient de lui parler quand il revenait de ses expéditions mais ils réalisèrent vite

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qu'ils étaient incapables de le remettre dans le droit chemin et furent, tous, désespérés.Certaines personnes lui conseillèrent d'abaisser l'honneur et le rang de grands nobles contemporains de Ménélik II et de nommer à leur place des pauvres. Ces minorités n'aimeraient, alors, que lui et cela lui serait, soi disant, profitable. Il pourrait, de ce fait, agir comme il le voudrait et détruire ses ennemis. Comme ce conseil lui paraissait bon, il tenta de le mettre en pratique.Il s'en prit, alors, à moi en 1907 (1914-5). Il convoquait à Harar mes officiers militaires et les paysans les plus importants et leur demanda de lui dire si Dejazmatch Tafari leur avait fait quelque chose d'injuste. Il accorda, alors, des audiences pendant lesquelles il donna des ordres à mon détriment. J'ai appris tout cela par des hommes qui avaient été interrogés.Après quoi, en Genbot (mai 1916), il me convoquait à Addis Abeba et après avoir passé deux mois avec moi, partait d'Addis Abeba sans me prévenir dans la nuit du 21 Hamle (29 juillet). Il prenait le train à Akaki et allait à Harar. Je n'apprenais son voyage que le matin suivant.Quand j'apprit par certain qu'il était descendu à Harar, et bien qu'il ne m'ait pas prévenu, je pensais que je ne devais pas laisser apparaître mon hostilité à son voyage parce qu'il ne m'en avait pas informé personnellement (j'étais tout de même le gouverneur de Harar). Je lui écrivais, donc, cette lettre : “Si vous désirez encore rester à Harar, laissez moi venir vous rejoindre comme cela nous ferons ensemble le voyage quand vous reviendrez à Addis Abeba.” Je lui faisais parvenir ce courrier par mon serviteur Zälläqä Källäla. Il me répondait le 28 Hamle 1908 (5 août 1916) : “J'avais demandé à Ras Bitwaddäd Haylä Giyorgis de vous informer de la raison de ma venue à Harar. Restez où vous êtes, si vous deviez, maintenant, venir à Harar pour ensuite revenir avec moi à Addis Abeba, vous mettriez trop de temps, l'absence de voie ferrée vous serait préjudiciable vu la grandeur de votre armée. Si je reste plus longtemps, je vous préviendrai”.Quand il entrait dans la cité de Harar, des hommes mauvais se mettaient entre nous, lui suggéraient de destituer Dejazmatch Tafari du gouvernement de Harar et de s'y nommer. Ils commençaient à le pousser à mettre en pratique ce conseil, tout cela pour pouvoir contrôler Ledj Iyassu. Si bien que le 7 Nähase 1908 (14 août 1916) il convoquait mon député, Fitawrari Gäbre, et ordonnait la saisie de tous les campements des serviteurs de Dejazmatch Tafari – excepté ceux qui étaient occupées par des troupes gouvernementales. Il transmettait, ensuite, à Ras Bitwaddäd Haylä Giyorgis le télégramme suivant, et ordonnait ce qui suit : “Je prend, avec effet immédiat, le gouvernement de Harar et je donne à Dejazmatch Tafari le gouvernement de Kaffa , dites- le - lui ”. Il m'informait, alors, que je devais me rendre tout de suite à Kaffa puisque Ledj Iyassu me l'avait ordonné.Par la suite, il (Ledj Iyassu) m'envoyait personnellement cette lettre, écrite le 10 Nähase 1908 (17 août 1916) : “ Je prend Harar comme province, je place sous votre direction Kaffa et Magi , et sous votre autorité Gurrafärda ”.Le peuple de Harar, petits et grands, déclarait ouvertement lorsqu'il apprit cette nouvelle : “Ledj Iyassu a subtilisé à Dejazmatch Tafari le gouvernement de Harar, non pas gouverner cette province mais parce qu'il s'est converti à l'Islam et veut se rapprocher à l'avenir des Musulmans”.Quand des étrangers vinrent lui dire pendant la première guerre mondiale : “bien que vous ne pouvez pas aider les gouvernements français, italiens et anglais qui sont proche de vos frontière en leur fournissant des armes, il serait bon que vous les aidiez en leur donnant de la nourriture”, il ne les écouta pas. Au contraire, il correspondit secrètement avec les peuples entourant l'Ethiopie, les Adalites et les Somaliens, en vu de résister aux alliés. Les représentants de ces gouvernements, résidants à Addis Abeba, découvrirent cet échange de lettres secrètes; et, il fut reporté qu'ils firent officiellement une contestation qu'ils présentèrent à Bitwaddäd Haylä Giyorgis.Quand les dirigeants éthiopiens entendirent cette histoire, ils devinrent convaincus du besoin de déposer Ledj Iyassu. Mais comme ils savaient clairement que leur intrigue serait découverte s'ils se rassemblaient pour en parler ; ils choisirent, donc, des serviteurs de confiance comme messagers et commençaient à correspondre entre eux grâce à ces intermédiaires. Certains se rencontraient, ainsi, pendant la nuit dans des lieux secrets et se séparaient après s'être concertés. D'autres demandaient d'être informé en premier sur la personne qui pourrait remplacer Ledj Iyassu lorsqu'ils l'auraient déposé. Le groupe approuvant la déposition de Ledj Iyassu grandit de plus en plus lorsqu'ils acceptèrent de bon cœur la proposition qui leur avait été faite : assoire sur le trône la fille de l'Empereur Ménélik, Wayzäro Zawditu et nommer le fils de S.A. Ras Makonnen, Dejazmatch Tafari, comme Régent et Prince Héritier.Quand ils me demandaient de participer à leur projet, (je leur répondis) : “la toute première fois que je partais pour prendre mes fonctions à Hararge l'ancienne province de mon père, Ras Bitwaddäd Täsämma nous

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emmenait tous les deux (Ledj Iyassu et moi) à la demeure de l'Archevêque, Abuna Mattewos, pour conclure un accord sous serment et invocation afin que Ledj Iyassu ne me destitue pas de mon gouvernement de Hararge et que moi, de mon côté, je ne recherche pas à prendre son trône par des moyens déloyaux. Pour ma part, maintenant que Ledj Iyassu a trahi cet accord solennel qui fut conclu sous serment et invocation, et m'a déposé de mon gouvernement de Hararge, Je n'ai rien contre, Je leur disais, aussi : depuis que vous m'avez convaincu de sa conversion à l'Islam, je suis complètement avec vous ”. Ils me donnaient, alors, les informations adéquates et me dévoilaient ce qu'ils avaient écris, afin de servir de preuves au peuple dans l'avenir.

Chapitre 7

De l'abdication de Ledj Iyassu, le 17 Mäskäräm 1909 (27Septembre 1916), jusqu'à la supposition du couronnement de la Reine Zawditu le 4 Yäkatit 1909 (11 février 1917).

Pendant son voyage entre les villes de Dire Dawa, Harar et Jijjiga, Ledj Iyassu rassemblait les Adalites et les Somaliens et leur donnait médailles et armes. Il restait parmi eux et déclarait : “Je suis avec vous par respect de la religion.”, Nous apprenions que les Musulmans se moquaient de lui et disaient : “ Il n'est pas plus Chrétien que Musulman ”. Le 17 Mäskäräm 1909 (27 septembre 1916), le jour de la grande fête de Mäsqäl , les nobles, l'armée, l'Archevêque Abuna Mattewos, le Etchäge Waldä Giyorgis et les prêtres se rassemblèrent dans une salle à l'intérieur du Palais. Et, quand ils furent tous arrivés et installés à leur place, en fonction de leur rang, ils lurent à haute voix l'accusation suivante, préparée en secret contre Ledj Iyassu :

“ Ledj Iyassu a troqué notre foi contre la religion musulmane, la foi du Christ que nos ancêtres ont soigneusement conservée en versant leur sang dans des batailles contre les musulmans. Par conséquent, il a suscité de l'émoi en nos esprits. Il s'est converti à l'Islam pour nous exterminer en nous faisant combattre les uns contre les autres. Nous ne nous soumettrons pas à lui, nous ne placerons pas un Roi Musulman sur le Trône d'un Roi Chrétien. Nous avons assez de preuves de sa conversion à l'Islam :

1) Il s'est marié avec quatre femmes en disant que le Coran le lui permettait. La première est la fille de Abba Jiffar de la noblesse de Jimma . La deuxième est la fille de Hajj Abullahi de la noblesse de Harar. La troisième est la fille de Abu Bakr de la noblesse d'Adal. Le père de la quatrième, Dejatch Djote , devenait disciple du Christ et baptisait sa fille. Elle reçue le nom de baptême Askalä Maryam , c'est elle à qui Ledj Iyassu donna le

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nom musulman Momina après s'être converti.2) Il a construit une mosquée à Jijjiga avec l'argent du gouvernement et l'a donné aux Musulmans.3) De même, – alors qu'il célébrait le Ramadan - il envoyait le drapeau éthiopien (sur le quel est inscrit “ Le lion de la tribu de Juda a vaincu” et qui est orné du signe de la Croix) à Mahazar Bey et faisait inscrire dessus en arabe le texte suivant: “ Il n'y a pas de Dieu mais Allah et Mahomet est le messager de Allah ”.4) Il porte les vêtements musulmans somaliens, le turban musulman et le chapelet musulman. Nous l'avons vu se prosterner dans une mosquée.5) Nous l'avons vu lire et prier le Coran (Qur'an), qu'il a fait traduire en amharique.6) Sur la coiffe de sa garde personnelle, il a brodé la phrase suivante : Il n'y a pas de Dieu mais Allah.7) S.A. Ras Makonnen a construis une église à Harar et s'est servi des batiments adjascents pour en faire les demeures du clergé, donnant aux musulmans d'autres terres, lui (Ledj Iyassu), 32 ans après, a expulsé le clergé, et a rendu ces batisses aux musulmans.8) Quand sa fille est née, pensant qu'il serait préférable qu'elle soit élevée selon la religion islamique, il la confiait, donc, à une musulmane nomée Madame Hanafi à qui il demandait de l'élever à sa place.9) Il renie les origines de Ménélik II, qui descend directement de Ménélik , et déclare être descendant du prophète Mahomet. Il rassemble les grands cheikhs musulmans et passe son temps à essayer de les convaincre de ses calculs généalogiques.10) Le jour où notre grand Roi Ménélik II, qui lui a légué son trône, mourrait, il partait faire de l'équitation à Jan Meda et passait toute la journée dans des jeux de combat au lieu de faire le deuil et de s'occuper des lamentations . Il interdisait d'enterrer dignement Ménélik, ce qui n'a toujours pas été fait aujourd'hui . Nous possédons beaucoup d'autres preuves similaires contre lui (Ledj Iyassu).Par conséquent, nous avons déposé Ledj Iyassu. Nous plaçons sur le Trône Wayzäro Zawditu, la fille de l'Empereur Ménélik II. Nous nommons Dejazmatch Tafari, le fils de Son Altesse Ras Makonnen, Prince Héritier avec le rang de Ras et Régent de l'Empire.

A la fin de la lecture, toutes les personnes rassemblées ici acceptaient à l'unanimité, cette proclamation et autorisaient son exécution. L'Archevêque, Abuna Mattewos, et le Etchäge Waldä Giyorgis délivraient, alors, le discours suivant :

“Ledj Iyassu a renié la religion du Christ et comme il s'est converti à l'islam, nous l'avons excommunié. Dorénavant, si vous suiviez Ledj Iyassu et vous soumettiez à lui – au lieu de vivre rigoureusement dans la foi orthodoxe et d'être concernée par la liberté de votre gouvernement – vous seriez, vous aussi, excommuniés”.

Ils publiaient, ensuite, la proclamation donnant le Trône et la Couronne à la Reine Zawditu et me donnant la Régence Plénipotentiaire et la succession au Trône. Ils la transmettaient par téléphone aux princes, aux nobles et à tous les gouverneurs des provinces d'Ethiopie.Il y avait plus de quarante ans que Négus Mika'el s'était converti de l'Islam à la foi du Christ. La conversion de son fils à l'Islam l'avait attristé et s'il s'en était confié à quelques nobles, par conséquent, ils lui avaient transmis la proclamation, pensant qu'il allait être d'accord avec la déposition de son fils.Quand Ledj Iyassu apprit, lorsqu'il était à Harar, sa déposition, l'accession au Trône de la Reine Zawditu et ma nomination comme Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire, il rassemblait les Somaliens et les Adalites et faisaitt des émeutes dans la cité. Les disciples du Christ et les musulmans se combattaient, alors, de toutes parts ; plus de 500 hommes furent tués des deux côtés. Comme Dejazmatch Baltcha et Qägnazmatch (maintenant Ras) Emru étaient au même moment à Harar, ils furent arrêtés. Ledj Iyassu relâchait Dejazmatch Baltcha à condition qu'il reste avec lui. Quant à Qägnazmatch Emru, il fut gardé en détention.Tous mes officiers et mes serviteurs qui étaient à Harar, à quelques exceptions prêts, abandonnaient Ledj Iyassu et partaient pour un district appelé Qärsa et attendaient en ordre de bataille. Qägnazmatch Emru s'échappait de son centre de détention et allait les rejoindre.Voilà ce qui arriva à Ledj Iyassu par la suite : Après avoir rassemblé un contingent de soldats de métier, il nommait comme commandant en chef de l'armée Dejazmatch Gugsa Alyo . Lorsque nous apprenions que Ledj Iyassu l'avait envoyé à Awash , nous envoyions à sa rencontre Dejazmatch Ayalew Berru , que nous avions nommé commandant de l'armée. Il était accompagné de Dejatch Haylä Maryam Lämma , Dejatch Admasu

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Berru , Ledj Abäbä Damtäw , Ledj Dästa Dämtaw , Fitawrari Mäkuriya Gärmame et d'autres troupes expérimentées. Ils se rencontrèrent à la gare de chemin de fer appelé Me'eso (Miesso ), et le 25 Mäskäräm (6 octobre), ils triomphaient de Dejazmatch Gugsa Alyo. Cependant, il réussit à s'échapper en train et a rejoindre Dire Dawa.Quand Ledj Iyassu vit que les orthodoxes et les musulman de Harar et de sa province l'abandonnaient, il descendit à Dire Dawa saisir tout l'argent qu'il pouvait prendre, envoyait le reste à Djibouti avec la complicité de M. Ydlibi et traversait le désert pour rejoindre Wallo, le gouvernement de son père.Ils avaient transmis par telephone le message suivant à Négus Mika'el : “ Nous avons déposé votre fils puisqu'il préfère l'Islam. Nous avons nommé sur le Trône la Reine Zawditu et Son Altesse Tafari Makonnen comme Régent Plénipotentiaire et Prince Héritier pour lui succéder”. Dès que Négus Mika'el le reçut, il déclarait : “ Je me suis, sans cesse, efforcé d'élever mon fils dans la foi du Christ allant même jusqu'à le réprimander quelques fois. Je ne peux pas néanmoins rester sans rien faire et vous regarder lui enlever le trône que son grand-père l'Empereur Ménélik lui a donné”. Nous apprenions que Négus Mika'el avait appelé son armée à se mobiliser et se déplaçait vers Shoa. Par conséquent, tous les princes, les nobles et les ministres lui écrivaient ensemble cette lettre :

“Puissiez – vous recevoir cette lettre Négus Mika'el dont l'autorité a permis d'inscrire sur son épaule, Roi de Zion.Ô ! Roi, Vous devez reconnaître que votre fils a agi comme un enfant depuis qu'il est Prince Héritier. Nous voulions organiser une rencontre pour le réprimander mais, à notre grand regret, nous n'y parvenions par car il ne restait jamais assez longtemps à la même place. Nous avions pu une fois en nous débrouillant le trouver mais il n'acceptait ni notre point de vue ni les conseils que nous lui exposions. Dès lors, nous l'avons patiemment surveillé, de peur qu'il ne se sente offensé, pensant que bientôt, peut être, il prendrait conscience des besoins de son peuple, de son propre rang et de son honneur et nous espérions qu'il abandonnerait ses activités enfantines. Mais, cette puérilité ne lui suffisait pas, et il faisait tout ce qu'il pouvait pour établir l'Islam dans notre pays, l'Ethiopie, qui vit fermement depuis plus de 1.600 ans dans la Loi du Christ, depuis les révélateurs de la lumière, Abreha, Asbeha et Sälama. L'année dernière, quand il est venu à Wallo, vous étiez au courant de tous ce qu'il avait fait avec les musulmans durant la saison des pluies. O ! Roi, Nous savons que vous avez durement réprimander Ledj Iyassu car vous aviez reconnu que son cœur avait renié la religion du Christ et vous lui aviez dit : “Je t'en pris mon fils, abandonne tes plans ”. Même vous, ô Roi, n'êtes pas arrivé à l'en dissuader ! Aujourd'hui, nous vous envoyons des photos qui prouvent tous ce qu'il a fait avec les musulmans lorsque, sans nous informer, il descendit secrètement à Harar.Nous avons supporté patiemment tout cela, mais quand nous tous y compris l'Archevêque et le Etchäge lui envoyions une missive lui demandant de venir de toute urgence à Addis Abeba fêter la nouvelle année, il ne venait toujours pas. Pour cette raison, nous étions anxieux d'agir de cette manière mais nous avions l'intention de préserver la foi du Christ pour la quelle le sang des hommes avait été versé, pour qu'elle ne soit pas éteinte et que notre pays ne tombe pas dans des mains étrangères. Puisse le Roi être vigilant, alors, à cause de ce grand danger. Nous savons que le peuple se serait rebellé quand il en aurait été certain. De plus, nous vous rappelons, aussi, que votre nom aurait été annihilé dans l'avenir, si l'histoire et les générations futures avaient retenu, et c'est obligatoire, qu'à cause de Ledj Iyassu, le fils de Négus Mika'el, la religion du Christ avait été abandonnée en Ethiopie et la foi Islamique accrue.O ! Roi, Nous vous écrivons cette lettre car nous n'avons pas agi dans l'intention de faire du tort à Ledj Iyassu ou d'éveiller votre hostilité mais nous pensions que nous devions agir ensemble, vos projets n'étant pas différents des nôtres, le succès de notre religion et de notre gouvernement. Nous savons que vous aimez l'Empereur Ménélik et ses sujets, et que vous êtes touché par la foi du Christ.

Le 24 Mäskäräm 1909 (5 octobre 1916).

Après avoir reçu cette lettre, Négus Mika'el refusait, toujours, de faire demi – tour. Notre envoyé nous informait par téléphone qu'il continuait sa progression. Nous placions l'armée de Harar sous le commandement de Ras Lul Sägäd et l'envoyions à sa rencontre. Alors qu'il atteignait le district de Shoan appelé Tora Mäsk , il se retrouvait

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face à face avec les troupes avancées de Négus Mika'el, et le mardi 7 Teqemt (17 octobre 1916) Nous apprenions la mort de Ras Lul Sägäd, Dejatch Täsämma Gäzimu , Liqä Mäkwas Abäbä Atnaf Sägäd , Fitawrari Zäwde Gobäna, Asalafi Abbe , Qägnazmatch Delnäsahu, Asalafi Delnäse , Ato Shäwaye ainsi que d'autres commandants de l'armée.Notre Ministre de la Défense, Fitawrari Habtä Giyorgis, partait en éclaireur d'Addis Abeba le 3 Teqemt (13 octobre), et, après une longue marche, arrivait à Korämash . Nous lui disions de camper à cet endroit et de distribuer le matériel de guerre et les armes aux soldats. Nous partions, Nous même, le 9 Teqemt (19 octobre), et informions l'armée par écris que les forces armées de chaque district devaient marcher pour y arriver le plus vite possible :

Texte de le proclamation"Ecoutez ! Peuple de mon pays, l'Ethiopie.

Comme Ledj Iyassu a déshonoré les vœux de l'Empereur Ménélik, montré ouvertement son adhésion à l'Islam en se prosternant avec les musulmans dans une mosquée, revendiqué sa généalogie islamique et en ne tenant pas compte des fléaux conçus par l'Empereur Ménélik pour l'empêcher de commettre de mauvaises actions et a été incapable de s'occuper de l'administration, nous avons du le déposer et avons placé sur le Trône de l'Empereur Ménélik sa fille, la Reine Zawditu.Alors que nous pensions qu'étant conscient que son fils s'était converti à l'Islam, Négus Mika'el verserait son sang à nos côtés pour la foi du Christ, il marche depuis Wallo et vient nous combattre car il insiste pour que nous nous soumettions à un Roi Musulman. Par conséquent, que ceux qui se disent des hommes me suivent !”

Après avoir publié cette proclamation, Nous commencions à avancer. Comme nous trouvions affligeant de se faire la guerre entre éthiopiens, Nous décidions d'envoyer des prêtres et des moines des monastères de Däbrä Libanos et de Zequala précédés de leur Croix demander à Négus Mika'el de retourner à Wallo sans faire la guerre. Mais par téléphone nous apprenions de nos envoyés que Négus Mika'el n'était pas prêt de faire demi-tour. Il avait arrêté les prêtres et les moines venus demander la paix. Nous savions qu'il avait maintenant planifié et décidé de nous attaquer.Le 15 Teqemt (25 octobre), nous nous mettions en route et partions de Korämäsh. Le 16 Teqemt (26 octobre), Nous passions la nuit dans la plaine de Tärra dans le district de Sagäle , en face du camp de Négus Mika'el.Le vendredi 17 Teqemt (27 octobre) à 7 heures du soir (1 h a.m), Négus Mika'el postait ses officiers militaires sur les flancs droit et gauche, et se positionnait au centre. Au levé du soleil, il ouvrait le feu et lançait une attaque surprise contre nos artilleurs qui avaient monté la garde toute la nuit. Par conséquent, Nous placions au front Notre Ministre de la Défense, Fitawrari Häbta Giyorgis, sur les arrières de Négus Mika'el, Ras Kassa, sur les flancs droit et gauche les Ras et les Dejazmatchs qui restaient. A l'instant où nous rejoignions l'armée postée à l'arrière, nous engagions la bataille contre l'ennemi.Après avoir combattu depuis le matin de bonheur pendant cinq heures, et après que l'armée de Shoan soit entrée en formation de combat, bondissant tel un léopard qui voit une chèvre ou comme un lion qui voit une vache – épées tirées et combattant en corps à corps – Négus Mika'el était vaincu et capturé. Parmi son armée beaucoup étaient morts ou capturés, les autres s'enfuyaient et retournaient à Wallo.Après avoir marché depuis Adal à travers champ pour rejoindre la bataille au plus vite, Ledj Iyassu apprenait la défaite de Négus Mika'el en arrivant à Ankhober , il faisait, alors, demi – tour et retournait par le chemin d'Adal rejoindre Wallo.L'arrestation de Négus Mika'el était connue de tous, mais n'était, en faite, qu'une formalité. Par respect de sa dignité, Nous faisions en sorte que rien ne puisse l'humilier. Nous autorisions par proclamation ses soldats à retourner dans leur province dès leur libération car Nous n'avions pas d'autres querelles avec Wallo et nous étions tous sujets d'une seule et même Ethiopie.A l'annonce de notre victoire, tout le peuple de la capitale, de la Reine Zawditu jusqu'au plus petit, était heureux. Lors de notre retour à Addis Abeba le mardi 23 Teqemt (2 novembre), tout le monde s'était rassemblé à Jan – Meda et S.M. La Reine Zawditu s'était assise dans une grande tente pour nous accueillir en grande pompe avec joie et enthousiasme.

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Chapitre 8

Du couronnement de la Reine Zawditu à la défaite de Ledj Iyassu à Wallo et son évasion

Le Conseil décidait de couronner la Reine Zawditu le 4 Yäkatit 1909 (11 février 1917). Nous donnions des instructions à tous les chefs pour préparer tous ce qui étaient nécessaire à la célébration du couronnement. Les personnes suivantes furent invités au couronnement : le gouverneur de Bägemeder et Siemen , Ras Waldä Giyorgis , le gouverneur de Sällale, de Boräna et Därra , Ras Kassa, le gouverneur de Gojjam , Ras Haylu , le gouverneur de Tigre, Ras Seyum et les gouverneurs des autres provinces. A cette époque, l'atmosphère politique n'était pas au mieux pour de telles invitations. Nous avions aussi envoyé des invitations respectueuses aux gouverneurs des pays étrangers qui avaient de bonnes relations avec l'Ethiopie. C'est à dire le gouverneur du Soudan et de la Somalie anglaise et le gouverneur de la Somalie française.Le Dimanche 4 Yäkatit (11 février 1907), alors que tous ces invités étaient arrivés dans la cathédrale, l'Eglise de St George , la Reine Zawditu fut ointe des mains de l'Archevêque, Abuna Mattewos, et revettait la Couronne Impériale.En tenant compte des Lois et Ordonnances de la Royauté , il était une fois de plus proclamé devant ceux qui étaient rassemblés à l'intérieur de l'enceinte de l'Eglise, que l'Impératrice Taitu s'asseyait sur le Trône et assumait le Règne et que je devenais Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire.Huit jours plus tard, le 11 Yäkatit (12 février), Ras Waldä était couronné Roi (Négus) de Gondar par la Reine Zawditu. Par égard à son rang royal, il conservait la province de Tigre.Dans l'intention de faire, une nouvelle fois, de bons ajustements et de bons renvois, Nous donnions à Ras Wale son ancienne province, Yajju , à son fils Ras Gugsa (Wale) la région de Sayent et à Ras Abatä les sept tribus de Wallo , l'ancien territoire de Négus Mika'el.A l'annonce des nominations et des renvois qui avaient été faites, Ledj Iyassu descendit précipitamment de Magdala et se dirigea vers Yajju. Tandis que Nous apprenions qu'il était entré en conflit avec le plus jeune des fils de Ras Wale, Dejazmatch Amäde et qu'il l'avait vaincu et capturé, Nous réalisions qu'il n'y aurait plus jamais de paix ni de sécurité dans le pays tant que Ledj Iyassu ne serait pas arrêté. Nous rassemblions, par conséquent, une importante armée et nous la mettions sous les ordres de Notre ministre de la Défense, Fitawrari Habtä Giyorgis, dans le but de rechercher et de capturer le plus vite possible Ledj Iyassu.Fitawrari Habtä Giyorgis apprenait à son arrivé à Wallo que Ledj Iyassu rassemblait une armée en parcourant ici et là le pays. Il prenait, alors, la ville de Dessie et y attendait Ledj Iyassu. Les principaux commandants accompagnant Fitawrari Habtä Giyorgis étaient Ras Abatä, Ras Kassa, Dejazmatch Käbbädä Täsämma , Dejazmatch Haylä Maryam Lämma, Dejazmatch Mäkuriya Gärmame et d'autres commandants militaires.Après avoir rassemblé une armée assez importante, Ledj Iyassu nommait comme commandant en chef de celle-ci le commandant de l'armée de son père, Ras Yemär , et Fitawrari Serah Bezu comme second. Le 21 Nähase 1909 (27 août 1917), il attaquait le matin de bonne heure et de violents combats prenaient place. Fitawrari Habtä Giyorgis résistait vigoureusement et n'abandonnait pas ses positions. Il gagnait la bataille et capturait Ras Yemär. Fitawrari Serah Bezu fut mortellement blessé au cours de cette bataille. Ledj Iyassu, quant à lui, s'échappait à cheval dans la campagne lorsqu'il apprenait la capture de Ras Yemär et la mort de Fitawrari Serah Bezu. Il se retrouvait seul. L'annonce de la victoire fut transmise le même jour par télégramme et le peuple d'Addis Abeba en fut très content. Mais comme dans ce monde, la joie et la tristesse alterne toujours, Ras Abatä qui était malade depuis un moment, mourrait le 6 Teqemt 1910 (16 octobre 1917) parce qu'il avait refusé de

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rester coucher dans sa tente lors de cette bataille, il s'était levé et avait combattu toute la journée, ce qui lui fut fatale car cela n'avait fait qu'empirer sa maladie. A l'annonce de sa mort, il y eut une grande tristesse, Nous décidions de ramener son corps à Däbrä Libanos et d'y descendre. Nous l'incinérions avec tous les honneurs dus à son rang. En mémorial, Nous enterrions son épée avec son corps.

Chapitre 9A propos du renvoi des ministres et de l'éruption d'une épidémie de grippe

Dix années après les premières nominations de ministres , le peuple se révolta et demanda leurs renvois. La négligence des ministres à s'occuper équitablement du travail de l'Etat et la détérioration, peu à peu, de tous ses aspects, l'avait rendu furieux. Mais comme il n'était pas coutume que le peuple intervienne dans les nominations et les renvois des ministres, Nous prenions leur défense de Notre mieux et refusions de les renvoyer. Pour calmer cette affaire, nous dûmes tout de même écarter ces ministres, et, en attendant que de nouveaux soient nommés, nous exécutions seul le travail administratif. Nous étions, pour cette raison, très fatigué.Après cela, une épidémie de grippe s'abattit entre le 1er et le 30 Hédard (10 novembre au 9 décembre) sur Addis Abeba et dans toutes les autres provinces. Dans la seule ville d' Addis Abeba, il y eut 10.000 morts. Après être tombé gravement malade, j'étais sauvé (de la mort) grâce à la bonté de Dieu.Cette année-là, la grande guerre qui faisait rage en Europe touchait à sa fin. Les allemands et les turcs étaient battus par la France, l'Angleterre, l'Italie et les autres gouvernements alliés. Ledj Iyassu ne nous avait pas permis de leur fournir des vivres pour les aider. Bien que nous sous soyons resté à l'écart, Nous décidions, tout de même, d'envoyer aux vainqueurs, nos voisins, des messagers les féliciter et leur apporter de l'argent pour les besoins des blessés. Les personnes suivantes furent sélectionnées :• Pour le Gouvernement français : Dejazmatch Waldä Gäbr'el Bäshah comme leader, accompagné de Dejazmatch Shebäshi Bäyan et Nägadras Zäwgä .• Pour les gouvernements Anglais et Américain : Dejazmatch Nadäw comme leader, accompagné par Ato Heruy Waldä Selasse et Käntiba Gäbru. • Pour le Gouvernement italien : Dejazmatch Getatchäw Abata comme leader, accompagné de Fitawrari Mängäshä Webe et Asaj Dägäfe .Ils partaient d'Addis Abeba en avril – mai (1919) et revenaient à la fin de leur périple quand ils eurent conclu ce pourquoi ils avaient été envoyés.(traduction de mawuli)

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Chapitre 10

L'arrestation de Ledj Iyassu à Tigre.

Ledj Iyassu combattait contre notre ministre de la Défense, Fitawrari Habtä Giyorgis, à Dessie et après avoir été vaincu, s'échappait dans le désert d'Aussa . Après que deux années se soient écoulées – errant ici et là – il sortait du désert et le bruit courrait qu'il s'était réfugié à Qebsya .Le gouverneur de Tigre, Ras Seyum, essayait un moment de faire la paix avec Ledj Iyassu. Comme il était vraiment difficile de lui dire d'abandonner son royaume et de le donner à un autre, il abandonnait l'idée d'une réconciliation et le chassait de sa province. A peine sortait – il du domaine de Ras Seyum, qu'il entrait dans la province de Ras Gugsa Araya . Lorsque Nous l'apprenions, Nous ordonnions à Ras Gugsa Araya d'aller le rechercher et de le capturer.Ras Gugsa Nous répondait, par conséquent : “J'aimerais bien me charger de la capture de Ledj Iyassu mais comme il a eu des entretiens secrets avec Ras Seyum, j'ai peur que ce dernier ne l'aide à s'enfuir très loin. Envoyez–moi, donc, quelques hommes pour le surveiller”. Nous envoyions, alors, à Tigre: Ledj (plus tard Ras) Dästa Dämtaw en tant que gardien personnel, Dejazmatch Getatchäw, Dejazmatch Haylä Selasse, Fitawrari Waqe, Dejatch Wassäne Terfe et Dejazmatch Waldä Selasse pour arrêter Ledj Iyassu et pour aider Ras Gugsa à surveiller la résidence du prisonnier à l'extérieur.Nous partions d'Addis Abeba le mardi après Pâques, et arrivions à Dessie le 27 Miyazya 1913 (5 mai 1921) afin d'écouter chaque parti. Nous avions convoqué Ras Haylu, le gouverneur de Gojjam, et lors de son arrivée en grande pompe, nous nous rencontrions. Nous apprenions par Ras Gugsa que ses recherches avaient été fructueuses, il venait d'arrêter Ledj Iyassu. Nous lui ordonnions de venir tout de suite à Dessie avec son prisonnier, ce qu'il fit et Nous le transmettait.Ras Seyum était lui aussi convoqué, Nous le punissions parce qu'il avait chassé Ledj Iyassu de ses terres sans l'arrêter. Nous lui enlevions le gouvernement d'Adwa que Nous donnions à Dejazmatch Gäbrä Selasse. Nous donnions une province supplémentaire à Ras Gugsa, en plus de celle qu'il avait actuellement, en récompense de la capture et de la remise de Ledj Iyassu. Nous faisions beaucoup d'autres ajustements, renvois et promotions, et congédions Ras Haylu pour qu'il retourne à Gojjam. Nous partions vers Addis Abeba et y arrivions le 12 Hamle (19 juillet 1921). Ledj Iyassu était transféré dans la région de Sällale, à Fitche et était gardé par Notre Fidèle Serviteur Ras Kassa.Des oisifs n'avaient pas cessé de causer des troubles pendant la fuite de Ledj Iyassu, qui avait duré quatre ans depuis sa déposition en 1909 (1916). Mais l'arrestation de Ledj Iyassu fut très bénéfique pour l'expansion de la paix et de la sécurité dans le pays.

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Chapitre 11

A propos des personnes qui s'interposaient entre la Reine Zawditu et moi, et gênaient le travail du gouvernement

Il avait existé entre la Reine Zawditu et mon père, S.A. Ras Makonnen, une complicité, une amitié et un respect mutuel. C'est pour cette raison qu'elle me considérait comme son fils et me respectait comme une mère. Ledj Iyassu avait agi injustement envers nous deux pour nous attrister et nous offenser. Il avait expulsé de force la Reine Zawditu d'Addis Abeba de peur qu'elle vive dans la ville de son père et l'avait détenu à Falle . A moi, il m'avait ordonné, en me menaçant, d'aller à Kaffa, prétendant que c'était une promotion. Il avait peur que je puisse vivre dans Harar la cité de mon père ou dans la capitale. Mais comme Dieu dans sa grande bonté a causé la déposition de Ledj Iyassu et notre nomination respective, la Reine Zawditu sur le Trône et moi en tant que Prince Héritier de la Couronne d'Ethiopie et Régent Plénipotentiaire, Nous en fûmes émerveillés et vivions en plein accord et amitié.Préalablement, le 17 Mäskäräm 1909 (27 septembre 1916), les officiers, les troupes, l'Archevêque, le Etchäge et les prêtres s'étaient rassemblés pour délibérer. Ils avaient choisi, alors, la Reine Zawditu pour être couronnée et trôner, et moi, pour lui succéder sur le trône et être Régent Plénipotentiaire. Ils avaient défini les travaux de chacun dans notre fonction :• La Reine serait honorée par la Couronne et le Trône, appelée Reine des reines.• Etant le Prince Héritier de la Couronne et du Trône d'Ethiopie, je devais prendre la Régence Plénipotentiaire du Royaume et effectuer la totalité du travail administratif du gouvernement.• Je devais sélectionner les officiers de l'armée, les promouvoir et les démettre.• Siégeant au tribunal, je devais juger tous les appels civils et criminels que les juges n'avaient pu résoudre précédemment.• Je devais régler par compromis tout ce qui pouvait advenir au sein des relations avec les gouvernements étrangers.Cela faisait un an que nous entreprenions tout seul le travail qui nous avait été donné, quand des hommes, recherchant leur profit, se dressèrent entre nous, tentèrent de détruire notre unité et de provoquer un dilemme affectif entre nous deux. Ils dirent à la Reine qu'ils étaient particulièrement contre le fait que seul le Prince Héritier puisse décider des promotions et des renvois car personne, alors, ne craindrait ni ne respecterait la Reine. Il fallait, donc, selon eux, que la Reine puisse intervenir lors des nominations des officiers militaires et des ministres, dans l'équilibre des gouvernements provinciaux et des droits héréditaires des domaines, dans les crédits financiers et dans tous les autres cas similaires. Ils pensaient, en agissant de la sorte, Nous empêcher de juger en appel les affaires qui se présentaient devant Nous, n'ayant pas pu être résolues par d'autres juges, afin qu'elles ne leur soient pas préjudiciables. Par conséquent, ils demandèrent à La Reine de siéger à la Cour prétextant qu'il en allait de son Honneur. Tout cela était fait pour que les anciennes coutumes ne changent pas et que l'éducation ne puisse pas se développer.A part ceci, je faisais tout ce que je pouvais pour être digne du royaume et bénéfique à la prospérité et au bien être du peuple – néanmoins, ils l'interprétaient d'une manière différente à la Reine ou le lui dissimulaient.

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Par exemple : 1. Quand je rentrais en contact avec la compagnie française nommée Bayard, pensant que ce serait un formidable avantage pour le gouvernement et le peuple d'extraire du sol les minerais existants en Ethiopie, ils disaient partout que j'étais en train de causer de grands dégâts et défigurer l'Ethiopie.2. Si des avions étaient introduits dans notre pays, cela aurait pu servir à effrayer les oisifs qui troublaient la sécurité du pays. Par conséquent, quand je fis venir l'avion que j'avais acheté en France pour hâter la distributions des plis postaux et le transport des personnes entre les différentes provinces du pays, ils disaient que j'avais l'intention de détruire en avion les partisans de la Reine et de déposer de force celle – ci. De plus, j'avais de grands problèmes pour libérer les esclaves.Comme ces hommes s'interposaient entre nous et racontaient des mensonges à la Reine, elle suivait pendant un temps leurs conseils sans examiner leurs inutilités pour le gouvernement – bien qu'utiles pour eux personnellement. Je ne pouvais pas, alors, exécuter le travail administratif comme je l'avais prévu. Malgré tout, quelques grands nobles, entre autres Ras Kassa, qui n'en pouvaient plus de voir tous ces obstacles inventés par ces quelques hommes gêner le gouvernement et notre développement vers la civilisation, allaient voir la Reine et la persuadaient de l'utilité de nous laisser exécuter le travail du gouvernement en accord avec la mission que nous avions eu quand la Reine et moi avions été choisis. Elle ne tint plus compte par conséquent des mauvais conseils qui lui étaient soumis.

Chapitre 12

Les améliorations apportées à l'administration interne par proclamation et par ordonnance, et les efforts pour permettre aux civilisations étrangères de venir en Ethiopie .

Jamais depuis le 17 Mäskäräm 1909 (27 Septembre 1916), jour où je suis devenu, Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire, jusqu'à aujourd'hui en 1928 (1935), que ce grand danger s'abat sur nous, toutes ces actions violentes entreprises par l'Italie, Nous n'avons cesser de lutter de notre mieux et de faire tout ce qui Nous paraissait bon et prospère pour le peuple et le gouvernement. Bien que Nous ayons nommé des ministres pour ce travail, Nous devions encore faire beaucoup d'efforts, étant donné que l'ultime responsabilité était la Nôtre.De plus, Nous siégions à la Cour, en tenant compte des coutumes antiques des Rois d'Ethiopie, deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi, puisque le principal aspect de notre travail était de juger certaines affaires en appel. Ainsi, Nous n'avions pas de répit.Excepté les travaux sans importance exécutés chaque jour et ceux que Nous avons oubliés à cause du temps passé, les suivants sont ceux que je me remémore maintenant :

1) Avant 1909 (1916), des ministres avaient été nommés aux travaux du gouvernement mais aucune des charges allouées à chacun dans leurs postes respectifs ne leur avaient été notifiées par écrit. Bien souvent, ils traitaient les affaires gouvernementales dans leur propre maison puisqu'il n'y avait pas de bureau adéquat. Dès 1913 (1920) les opérations gouvernementales étaient, désormais, allégées grâce à l'importation d'Europe de livres et de règlements pour les aider dans leur travaux, à la construction de bureaux pour chaque ministère et à la

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collaboration des conseillers étrangers que Nous avions assignés dans certain cabinet.2) Le fonctionnement général des Cours de justice n'était pas équitable. En 1914 (1921), nous fournissions, alors, à chacune, par écris des textes de loies et des manuels de référence, par conséquent la conjoncture s'améliorait peu à peu. Nous faisions cesser la pratique de l'amputation des membres (mains et pieds), qui était d'usage depuis très longtemps et inscrit dans la Fetha Nagast , ainsi que d'autres punitions cruelles et similaires. Et cela plu à Notre peuple.3) Certaines coutumes, dont celle-ci, persistaient depuis les temps anciens : lorsqu'un homme commettait un acte criminel, le juge pouvait faire ce qu'il voulait, augmenter ou baisser l'amende, réduire ou alourdir la peine d'emprisonnement, car aucune peine n'avaient été definies. Le juge pouvait, alors, avantager son ami ou désavantager son ennemi puisque aucune loi ne l'y empêchait. Ainsi, lorsque deux hommes étaient arrêtés pour le même délit, il pouvait en libéré un et condamné l'autre.En 1923 (1930), Nous établissions un Code Pénal qui définissait chaque peine, amende ou emprisonnement pour chaque délit qui avait été exposé en détail et quelle que soit la personne qui avait commis ce crime. Par conséquent, les juges ne pouvaient plus libérer ou emprisonner un homme selon leur caprice, avantager son ami ou désavantager son ennemi et imposer les amandes qu'il voulait. La Justice prenait maintenant un chemin somptueux. Une autre coutume consistait à transmettre le détenu, après avoir été condamné à mort et reconnu coupable de meurtre par des témoignages ou par l'aveu du crime, à la famille de la victime (partie civile) qui pouvait le tuer comme elle voulait devant le peuple, soit en le battant, soit en le terrifiant.Nous avons, maintenant, construit une place spécifique ou l'assassin peut finir ses jours et nous avons conclu que, seul, un bourreau officiel pouvait le tuer, à l'abri des regards et à l'aide d'un fusil spécial .4) Dès 1913 (1920), dans le but de résoudre d'une manière équitable les disputes qui survenaient entre les natifs et des étrangers, Nous construisions des cours spéciales et y nommions des juges experts en lois. Nous assignions aux juges des conseillers étrangers qui avaient une parfaite connaissance de la Loi et de la Justice, ceci permit à l'administration judiciaire de s'améliorer considérablement. Le principal conseiller nommé pour cette tâche était un Suisse, M. Auberson . Un accord important concernant ces disputes et affectant l'honneur de l'Ethiopie, avait été signé par l'ambassadeur français M. Klobukowski et l'Empereur Ménélik en 1900 (1907-8).5) Comme il n'y avait pas d'imprimerie digne de ce nom pour nos livres en Ethiopie, ils étaient tous écris à la main, par conséquent le peuple trouvait difficilement un livre à lire car ceux-ci coûtaient extrêmement cher vu leur rareté.En 1914 (1921-2), Nous achetions avec notre propre argent deux imprimeries . De nombreux livres en Ge'ez et en Amharique étaient imprimés. Le peuple pouvait, alors, apprécier la lecture et s'enrichir de savoir car ceux-ci coûtaient moins chère. Un journal hebdomadaire "Lumière et Paix" et un mensuel "Révélateur de la Lumière" étaient, aussi, imprimés. Nous donnions les bénéfices de ces deux imprimeries directement à l'Hôpital Bet Sayda .Nous désirions établir d'autres imprimeries grâce à l'argent du gouvernement, et lorsque fut terminée l'Imprimerie de Märha Tebäb , nous y faisions imprimer les livres et la correspondance que les ministres avaient besoin pour leurs travaux et leurs affaires respectifs ainsi que le journal "Aymero" .6) Avant 1915 (1922), aucun règlement concernant les emprunts n'existait. Ceux qui possédaient de l'argent pouvaient le prêter et réclamer jusqu'à 20 à 30% d'intérêts. Lorsque le débiteur n'avait pas d'argent pour rembourser son emprunt, il était conduit devant un juge qui le transmettait au prêteur et qui l'emprisonnait jusqu'à ce qu'il ait réglé son dû.A partir de 1915 (1922-3), Nous limitions la marge d'intérêts à 9% et punissions d'une sévère amende tous ceux qui percevaient des intérêts a des taux supérieurs. S'il se révélait, après avoir vérifié, que l'emprunteur n'avait pas d'argent pour rembourser et qu'il n'avait ni bétail ni terre à saisir, j'interdisais par décret en 1916 (1923) qu'il soit remis au prêteur.7) Les maisons d'Addis Abeba et des villes principales étaient éclairées par des lampes à gaz, à essence ou par des bougies, il n'existait pas de lampes électriquesL'installation de l'électricité commença, dans une certaine mesure, en 1909 (1916-1917). En 1915 (1922-1923), nous avions construit un bon réseau électrique qui alimentait le Palais, les bureaux ministériels, les maisons des nobles, les lampadaires tout le long de l'avenue Ras Makonnen , les églises importantes, les villes de Harar et de Dire Dawa et les bâtiments gouvernementaux de Dessie et de Däbrä Marqos .

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8) Les fils de Rois et de Princes étrangers ne venaient jamais en Ethiopie.Dès 1916 (1923-24), vu que Nous avions décidé que les civilisations étrangères viennent visiter le pays, les fils de royautés lointaines vinrent en Ethiopie. Les plus importants furent Le Duc de Gloucester , fils du roi anglais, S.M. George V, le Prince Héritier de Suède Gustaf Adolf , l'oncle du Roi d'Italie, S.M. Victor Emmanuel, le Duc d'Abruzzi et le Prince de Savoie d'Udine .9) Avant 1915 (1922), il n'y avait, excepté une voiture à moteur , pas d'autres voitures ni de camions en Ethiopie. Le peuple, de l'Empereur aux plus humbles, se déplaçaient à cheval ou à dos de mules et le transport des marchandises était effectué à dos d'ânes. Il fallait, donc, longtemps pour atteindre sa destination.En 1915 (1922), Nous veillions à ce que plusieurs voitures, motos, bicyclettes et camions soient importés. Par conséquent, le transport de biens et de personnes était peu à peu accéléré.10) Avant 1915 (1922), deux seules médailles éxistaient, l'Etoile de l'Ethiopie et l'Etoile de Salomon. Maintenant, Nous faisions fabriquer une chaîne en or pour l'Ordre de Salomon qui devait etre décerné aux rois étrangers ayant le même rang que l'Empereur.Nous crééions aussi un autre ordre avec une chaîne en or, « l'Ordre de la Reine de Shéba » (Saba), destiné à la Reine Consort et aux reines étrangères. De plus, Nous établissions d'autres ordres supérieurs, l'Ordre de Ménélik II et l'Ordre de la Trinité, ainsi qu'une médaille militaire, une médaille artistique et une médaille scientifique pour chaque spécialité. Ces ordres furent décernés à plusieurs personnes.11) Seulement quelques personnes parlaient une langue étrangère puisqu'il n'y avait qu'une école à Addis Abeba, l'école de Ménélik II , dans laquelle l'enseignement des langues étrangères était offert.En 1917 (1924), Nous faisions construire, en plus des écoles qui existaient déjà, des collèges à Addis Abeba et dans les villes importantes pour que soient enseignées les langues étrangères. Nous autorisions et aidions les différentes missions à établir des instituts de langue dans chaque province, par conséquent, plusieurs furent ouverts. De plus, les garçons, que nous avions envoyés étudier à l'étranger, avaient été correctement formés et plusieurs d'entre eux étaient, maintenant, prêts à collaborer aux bureaux des différents ministères.12) Comme il n'y avait à Addis Abeba qu'un seul hôpital, l'hôpital Ménélik II , il ne pouvait pas à lui seul prendre soin de la santé de toute la population.Dès 1915 (1922), Nous faisions construire plusieurs hôpitaux, à Addis Abeba et dans les villes principales. Nous y participions financièrement et donnions des dérogations aux diverses missions. Grâce à la construction de ces hôpitaux, la santé du peuple fut préservée. Nous faisions venir le physicien suédois, M. Hanner et le nommions à la tête de l'hôpital baptisé Bet Sayda , que Nous avions construit à Addis Abeba avec Notre propre argent. Cet hôpital devint très connu et respecté par tous.13) Autrefois, les hommes étaient uniquement soldats par coutumes, car il n'y avait pas d'école militaire .Nous construisions en 1911 (1918-9) une école militaire dans le but d'apprendre à nos soldats toutes les stratagèmes militaires. Nous fondions, de plus, un mouvement de Garçons Scouts sous les auspices de Notre fils Makonnen , Duc de Harar. Ainsi, les enfants faisaient convenablement leurs devoirs.14) Dans le passé, il n'existait qu'un drapeau tricolore orné d'un lion .En 1920 (1927-8), Nous donnions l'ordre de modifier le dessin du lion ainsi que l'ornementation en or du drapeau quotidien et cérémonial de l'Empereur, bien qu'inchangé dans ses trois couleurs. La forme et les décors du drapeau de la Reine, du Prince Héritier, de l'armée, de la Poste et des navires devaient être différents les uns des autres, mais avec les mêmes couleurs.15) Pendant les visites officielles, nous pouvions entendre en Ethiopie les hymnes nationaux étrangers que nous passions sur un gramophone mais il n'existait pas d'hymne national éthiopien digne de ce nom.En 1920 (1927-8), Nous faisions composé un hymne national et une marche militaire, "Tafari" . Il devait être joué dans le Palais ainsi que partout à l'étranger où des envoyés éthiopiens se rendaient, et au cours des réceptions ou des banquets qui étaient donnés en honneur de leur visite officielle.Quand des envoyés étrangers venaient en Ethiopie, nous nous arrangions pour que leur hymne national fut , aussi, joué pendant les réceptions et à l'occasion des banquets organisés en leur honneur.16) En 1900 (1907), la Banque d'Abyssinie était fondée à Addis Abeba, sous les auspices de la Banque d'Egypte, et mis à part celle-ci, il n'y en avait aucune autre. Le bénéfice appartenait exclusivement à la compagnie, comme stipulé dans le traité de la construction de la Banque Abyssinienne. Par conséquent, la position du peuple et du gouvernement était très ambigüe. En 1920 (1927-8), Nous investissions Notre propre argent dans des actions et Nous nommions, aussi vite que possible, comme actionnaire le peuple et les nobles.

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Nous achetions, alors, la Banque d'Abyssinie, après avoir remboursé entièrement son déficit, et la renommions Banque d'Ethiopie. Il se révéla que cette manœuvre fut très bénéfique.17) Avant 1920 (1927-8), peu de personnes savaient ce que voulait dire aéroplane. En 1920 (1927-8), Nous achetions des avions et les faisions venir en Ethiopie , ce qui soulageait peu à peu le peuple et le gouvernement dans certaines difficultés.18) N'ayant aucune ambassade ou consulat éthiopien en pays étranger, quand surgissait un problème avec un autre gouvernement, nous devions déléguer à chaque fois un envoyer spécial ou bien un député étranger devait spécialement venir pour Nous remettre les doléances .En 1921 (1928-9), Nous ordonnions l'établissement d'ambassades et de consulats dans des pays voisins et lointains. Du coup, ces affaires gouvernementales étaient résolues plus facilement.19) Comme l'importation de matériel de guerre en Ethiopie avait été prohibée , le nombre d'oisifs sans valeur augmentait dans chaque province.En 1920 (1927-8), Nous étions autorisé par traité à acheter des armes pour protéger le pays. La sécurité et la paix régnaient en Ethiopie grâce aux ordres que nous avions donné afin de détruire les hommes déloyaux, fournissant, alors, des armes à ceux qui protégeaient le pays dans chaque district. Nous ne pouvons pas oublier qu'au moment où il nous était permis d'importer ces armes et matériels de guerre en Ethiopie, l'envoyé italien objectait, argumentant que le Gouvernement éthiopien ne devait pas avoir l'autorisation de posséder des avions de guerre. Ceci prouve que les Italiens, après avoir détruit la paix, planifiaient et préparaient depuis longtemps la guerre contre l'Ethiopie.20) Comme la loi ne nous permettait pas de nommer un évêque parmi les prêtres éthiopiens , les natifs étaient, donc, dans la position de ne pas pouvoir être choisis.En 1920 (1927-8), Nous insistions sur deux faits, que l'Ethiopie avait un grand nombre de province et que ce n'était pas grâce à une spécificité innée mais grâce à son comportement qu'une personne devenait disciple du Christ. Vu qu'après bien des discussions, notre point de vue avait été accepté, Nous nommions à la dignité d'évêques cinq prêtres choisis parmi les ressortissants éthiopiens et leur assignions un diocèse.21) Il n'était pas coutume, antérieurement, d'inviter des ambassadeurs de gouvernement étranger au couronnement de l'Empereur.Mais nous nous étions rendu compte que ceci permettrait à l'Ethiopie de progresser vers un plus haut degré de civilisation et renforcerait ses liens d'amitié avec les gouvernements étrangers, c'est pour cette raison que lors de notre couronnement, le 23 Teqemt 1923 (2 novembre 1930), douze gouvernements étrangers venaient à Addis Abeba Nous honorer pendant cette cérémonie. Ceci prouve l'ascendance de l'Ethiopie à un très haut niveau pendant Notre règne.22) L'Empereur avait l'habitude d'agir selon ses désirs et ses directives, exécutant comme il voulait toute chose, qu'elle soit pacifique ou militaire, y compris l'administration du pays et toutes les affaires similaires.Mais le 9 Hamle 1923 (16 juillet 1931), Nous promulguions en ce jour une Constitution, fondions le Parlement où Nous nommions des sénateurs, permettions l'élections de députés et d'un président. Nous indiquions que le travail du gouvernement devrait être réalisé dorénavant avec l'accord du Parlement 23) L'Empereur et les nobles se déplaçaient d'une province à l'autre avec un nombreux contingent militaire, et le peuple devait leur fournir gratuitement des provisions tel de la nourriture, du fourrage et du bois .Mais en 1923 (1930-31), Nous proclamions l'interdiction de forcer les paysans à céder un de leur bien, excepté volontairement et contre un paiement.24) Le nombre de province raccordée au réseau téléphonique et télégraphique étant plutôt restreint, il fallait beaucoup de temps avant que les litiges du peuple, du gouvernement et des commercants de chaque province soient résolus.Par la suite, cependant, Nous ordonnions de raccorder le téléphone et d'établir des communications postales dans tous les districts. De ce fait les difficultés rencontrées par le peuple et le gouvernement étaient, peu à peu, soulagées.25) Les endroits, où étaient emprisonnés les criminels, ne possédaient pas la propreté correspondante aux conditions requises par la santé.Mais en 1925 (1932-3), Nous construisions une maison d'arrêt (avec notre argent personnel) qui avait ces conditions d'hygiène requises pour la santé. Elle possédait des équipements pour se laver et une clinique. L'enseignement de la lecture, de l'écriture et des travaux manuels y était donné. La détention des criminels

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enchaînés aux pieds avec des menottes et des chaînes ayant été interdite, Nous ordonnions qu'ils soient gardés par des surveillants.26) Tout homme possédant des terres devait verser, en plus des taxes fixées et payées annuellement, de l'argent en diverses occasions et était susceptible d'être forcé à exécuter des travaux sans être payé.Par proclamation et par la Loi, Nous interdisions, maintenant, à quiconque de se soumettre à ces pratiques, mis à part les taxes définies et réglables annuellement qu'il devait s'acquitter , il ne devait plus être forcé à travailler gratuitement.27) Inutile de dire qu'en Europe il existait un télégraphe sans fil (TSF) clairement audible et qu'en Ethiopie il n'était pas connu.Nous faisions installer le télégraphe sans fil à Addis Abeba et dans les villes principales en 1924 (1931). Ceci nous a permis d'achever plus rapidement ici et à l'étranger les affaires gouvernementales, commerciales ainsi que d'autres problèmes. Ce service Nous a considérablement aidé en 1928 (1935) quand nous devions combattre l'Italie.28) Avant 1920 (1927-8), tout le monde portait le même uniforme militaire ou civil car il n'y avait pas de distinctions entre les grades.Par la suite, Nous demandions de faire des distinctions de grade sur les uniformes militaires et civils. Ceci permit de reconnaître le grade de la personne.29) Au cours des cent dernières années, lorsqu'une personne s'était fait voler son argent ou tout autre bien, des hommes –apparentés à la famille par descendance ou par mariage – clamaient pouvoir retrouver le voleur en administrant une potion à un adolescent de moins de quinze ans. Ces hommes qui erraient sans but autour d'Addis Abeba et dans les autres provinces, vivaient de leur recherche des voleurs, étant autorisé par le pouvoir. Ils administraient cette potion et recevaient un salaire des personnes volées. Ils disaient avoir trouvé le voleur quand le garçon, à qui il avait administré la potion, pénétrait dans la maison d'un homme et s'installait dans son lit en transe, ou bien quand il attrapait un homme, le frappait énergiquement avec son genou et le désarmait. Par cette seule procédure et sans qu'aucune preuve ni témoignage ne soit retenue contre lui, l'homme était, alors, saisi de force et devait rembourser le propriétaire volé. Des actions frauduleuses étaient, alors, exécutées par des menteurs car il leur était possible d'hypnotiser le liebasha et de l'introduire dans la maison d'un innocent qui n'avait volé personne. Il pouvait arrêter et opprimer le peuple en faisant en sorte que le garçon frappe telle ou telle personne et s'énerve contre elle pendant sa transe.Nous interdisions la coutume du liebasha car nous étions devenus convaincu, après une reherche aprofondie, qu'il n'était pas possible de démasquer un voleur en administrant une potion à un jeune homme, à moins que des preuves évidentes ou des témoignages aient authentifié ce vol devant un juge. Par conséquent, de grandes réjouissances eurent lieu dans tout le pays, Nous protégions le peuple des iniquités qu'il subissait lors de ces rites.30) Bien qu'en Ethiopie l'Empereur soit suprême, les loies féodales n'avaient pas cessé.Dès 1910 (1917-8), Nous devenions convaincu que la souveraineté des propriétaires terriens était nuisible au peuple et au gouvernement. Nous faisions cesser celle de Wallo, de Gojjam, de Bägemeder, de Yajju et de Walläga et Jimma. Nous sélectionnions des serviteurs de Notre Gouvernement et faisions en sorte qu'ils y soient nommés.31) Par coutume en Ethiopie les gouverneurs provinciaux sont aussi chefs militaires mais il n'y a pas de responsables civils. Par conséquent, le gouverneur paye ses soldats par l'intermédiaire des officiers et les loge dans sa province. Usuellement, dans l'ensemble du pays, la répartition des taxes collectées par des civils officiels, à l'armée et aux autres ministères du gouvernement, n'était pas sous l'autorité du Gouvernement.Comme Nous savions que d'abolir tout d'un coup une coutume qui existait depuis des temps immémoriaux ne serait pas intelligent et que cela pourrait provoquer des émeutes dans le pays, Nous décidions de faire accepter l'utilité de cette méthode en démontrant son efficacité petit à petit et par étapes successives. Nous commencions, donc, par placer sous l'autorité centrale du gouvernement les provinces de Jijjiga, Tchärtchär, Bale , Walläga, Säyo et Jimma. Nous avions vu dans ceci un exemple instructif : les revenus devant être appliqués aux dépenses de l'armée et des ministères.32) Les routes des différentes provinces n'avaient pas été entretenues proprement pendant les dernières années. Nous perdions, alors, beaucoup de temps, et dépensions énormement d'argent lors de nos voyages d'une province à une autre.

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Mais depuis dix ans, Nous avions ordonné d'entretenir et de reparer les routes principales d'Addis Abeba allant vers l'Est, l'Ouest, le Sud et le Nord, étant convaincu de l'utilité et de l'importance de ces routes pour le peuple et le gouvernement, les districts que nous rejoignions, auparavant, en dix ou quinze jours, pouvaient être, maintenant, atteints en deux ou trois jours en voiture ou en camion.

Chapitre 13

Au sujet de Nos pressions pour que l'Ethiopie entre dans la Ligue des Nations.

A la fin de la première guerre mondiale, tout le monde craignait qu'une guerre semblable et si atroce puisse encore avoir lieu dans le futur et la Ligue des Nations fut, alors, créée. Par conséquent, si une querelle survenait entre deux gouvernements – les déclarations de guerre préméditées ayant cessé - l'objet de la querelle devait être présenté à la Ligue. Après enquête, les pays membres devaient voter et un jugement devait être rendu, laissant apparaître – selon l'importance du conflit - quel gouvernement était coupable de l'offense et quel autre était victime de cette offense. Le 21 Säne 1911 (28 juin 1919), 27 gouvernements parvenaient à un accord et ratifiaient le traité, tombant d'accord sur le fait qu'il était immoral qu'un gouvernement puissant attaque délibérément ou impose des sanctions à un gouvernement plus faible. Si un gouvernement transgressait les accords de la Ligue, celui – ci devenait, alors, l'ennemi de toute l'Assemblée et la Ligue des Nations devait se lever contre lui pour s'opposer à ce qu'il avait fait. Le siège principal de la Ligue des Nations était en Suisse à Genêves. Par amitié, certains étrangers d'Addis Abeba nous en parlaient, Nous donnaient des informations sur la Ligue, et Nous étudions, alors, beaucoup de livres sur le sujet. Nous convoquions, par conséquent, les grands nobles et les ministres et leur délivrions le discours suivant :L'Ethiopie serait privilégiée si elle entrait au sein de la Ligue des Nations. Il est, donc, nécessaire d'améliorer peu à peu les rouages du gouvernement. Nous leur demandions, alors, de Nous donner leurs avis sur le sujet, de peur de rencontrer des difficultés au sein de la Ligue une fois que nous serions admis si nous échouions à améliorer nos procédures gouvernementales. Les nobles et les ministres déclaraient unanimement qu'il était impossible d'effectuer des changements majeurs en un an, mais que, leur désir étant d'améliorer petit à petit le travail du gouvernement au fil des ans, il était par conséquent, bénéfique pour nous d'entrer dans la Ligue des

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Nations. Désormais, nous décidions de nous y inscrire.Après cette conversation, Nous envoyions une délégation avec notre requête à Genêves le 1er Nähase 1914 (7 août 1922 ). Celle-ci était composée de Dejazmatch Nadäw en tant que responsable, comme aide de camp Ato Waldä Selasse et Ato Fasika . Elle avait la charge de signer en Notre nom dès que nous serions autorisés à entrer dans la Ligue .Nos envoyés Nous informaient que, pour l'instant, quelques difficultés persistaient au sujet de la candidature qu'avait présentée le Gouvernement éthiopien afin d'entrée dans la Ligue des Nations . Mais comme, plus tard, le délégué français, M. de Jouvenel , et l'ancien ministre plénipotentiaire en Ethiopie, M. Lagarde , insistaient fortement, les délégations française et italienne finissaient par accepter l'entrée de l'Ethiopie au sein de la Ligue. L'assemblée donnait, donc, son accord unanime, Nos envoyés signaient le traité et revenaient. Ceci fit plaisir à tous à Addis Abeba. Il n'y eut de grandes réjouissances que pour une seule raison, nous pensions que l'engagement de la Ligue nous protégerait de toutes les attaques que l'Italie lançait maintenant contre nous.

Chapitre 14

Au sujet de Nos efforts pour affranchir tous les esclaves et l'amélioration progressive, année après année, du combat pour leur libération.

Il a été coutume dans le passé en Ethiopie et dans une partie de l'Afrique, juste comme il le fut en Asie, en Europe et en Amérique, de vendre et d'acheter des esclaves. Néanmoins, ceux qui avaient été achetés ou vendus étaient peu nombreux, la majorité des esclaves provenaient de capture faite en temps de guerre. Du 15ème siècle au 18ème siècle, l'Ethiopie avait été vaincue peu à peu et petit à petit par la puissance des Musulmans et des païens. Certaines provinces s'étaient révoltées contre l'Empereur ; elles établissaient leur propre noblesse et pillaient le pays. Plus tard, les rois qui Nous ont précédés, en particulier l'Empereur Ménélik II, reconquerraient lors de bataille ces provinces et les restauraient comme au temps de l'unité Ethiopienne. Il était d'usage – suivant les coutumes ancestrales – que tous ceux qui avaient été capturés pendant la guerre soient esclaves de celui qui les avait vaincus lors de la bataille. Néanmoins, les prisonniers de guerre étaient à peine reconnaissable en apparence (excepté quelques-uns ) des autres éthiopiens. Il était, alors, très difficile de les identifier comme esclaves. Ainsi, l'esclavage de certains n'était seulement qu'un mot puisque leur mode de vie n'était pas très différent de celui de leur geôlier. Ils pouvaient comme les autres personnes, acheter et vendre des REST (propriété foncière héréditaire) ou avoir des droits de propriétés établis par le Gouvernement, atteindre le rang d'officier, de ministre au service du pays ou dans l'église le rang de prêtre, de moine, de Père supérieur d'un ordre monastique ou de doyen d'une cathédrale.

Comme ils n'étaient pas différents en apparence ou dans leur mode de vie, ils pouvaient se marier avec leur geôlier, son fils ou un de ses proches parents. Lorsque leur geôlier venait à mourir, il devait leur donner en héritage des terres ou de l'argent car il les avait élevés comme ses enfants .

De plus, comme il est pratiqué tout autour du monde, dans chaque province il y avait plusieurs personnes qui

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travaillaient un jour par semaine gratuitement, c'était le service militaire. Alors que les Italiens étaient au courant de tout cela, ils racontaient à ce sujet qu'il y avait plus d'esclaves employés dans certaine demeure d'homme riche que de travailleurs salariés. Ils répandaient cette rumeur et allaient même jusqu'à faire de faux témoignages.

L'histoire qui fut à l'origine de tout cela, était celle d'un homme riche, descendant d'une famille de Galla et vivant à Harar. Cet homme – grâce à l'abondance de sa bonté et de son intelligence – dit qu'il était plus utile de donner son argent à sa famille que de le donner à des travailleurs étrangers et il recueillait, ainsi, les enfants de ses frères, de ses sœurs et de ses parents les employait et les salariait.

Mais le Consul italien à Harar ne chercha pas à connaître ou à examiner tout cela. Il envoya par écris un rapport à son gouvernement déclarant que telle ou telle personne possédait encore beaucoup d'esclaves. Son gouvernement le crut et proférait une plainte contre nous qu'il présentait à la Ligue des Nations.

Nous faisions tout notre possible pour trouver d'autres solutions afin d'affranchir les esclaves qui n'avaient pas été libérés lors de la proclamation de l'ordonnance que nous avions promulguée. Ainsi, quand le gouverneur de Beni Shangul, Sheikh Hojele Nous disait que, grâce à elle, plusieurs esclaves avaient été émancipés dans son pays, Nous lui rétorquions : “Vous ne pouvez pas espérer être béni par ceux qui ont été délivrés par cette proclamation mais vous auriez dû les relâcher de votre plein gré, comme cela, vous en auriez eu un plus grand mérite”. Il Nous répondit “c'est grâce a ma permission qu'autant ont pu être libérés”, il les envoyait, alors, à Addis Abeba, et Nous l'informions que Nous prendrions le plus grand soin d'eux et qu'ils seraient instruits. Alors que ces esclaves étaient envoyés à Addis Abeba, Nous ordonnions qu'il leur soit remis un certificat de leur libération. Ils entrèrent immédiatement à l'école militaire et commençaient à étudier .

Plusieurs étaient sélectionnés pour recevoir une éducation musicale, et M. André Nicot , que Nous avions recruté en Suisse, leur enseignait la musique. A la fin de leurs études, Nous leur fournissions des uniformes et ils s'installaient dans des demeures confortables que nous avions construites pour eux. Nous avions donné le rang et l'uniforme de Lieutenant à l'un d'entre eux qui se surpassait en savoir et l'avions décoré d'un ordre. Tous les ambassadeurs et consuls sont au courant de cela et ils savent aussi que d'autres jouent merveilleusement de la musique.

Tout le monde connaissait ce Shanqella qui avait reçu le grade de lieutenant, les gens l'admiraient, il mesurait 2,10 mètres. Et aujourd'hui nous avons appris qu'il fut capturé et tué par les Italiens en Genbot 1928 (mai 1936) quand ils pénétrèrent dans Addis Abeba.

Etant donné que Nous travaillions pour émanciper les esclaves et pour les instruire à travers l'éducation, Nous fûmes stupéfait que les Italiens fassent ces démarches auprès de la Ligue des Nations pour dire que Sheikh Hojele avait envoyé un contingent d'esclaves à l'Empereur.

Comme Nous l'avons démontré ci–dessus, le cœur des hommes reconnaît que l'esclavage, le terme maître et esclave, n'est pas prédéterminé par la nature mais est resté fermement établi par coutume. C'est pour cette raison que les Empereurs Théodore (Tewodros), Yohannes et Ménélik II, qui ont régné sur l'Ethiopie de 1845 à 1906 (1852/3 à 1913), avaient publié plusieurs décrets interdisant la vente et l'achat d'esclaves en Ethiopie. Mais, comme à cette époque aucun bureau spécial n'avait été créé pour ce travail et vu l'étendue du pays, il était impossible de les faire respecter. Ils ne pouvaient donc pas voir se réaliser leurs projets.

Depuis que Nous avons accepté les responsabilités des affaires gouvernementales en qualité de Régent Plénipotentiaire, Nous avons poursuivi les desseins élaborés par les trois rois mentionnés ci–dessus en vue de libérer tous les esclaves, et le faisions savoir le 22 Mägabit 1916 (31 mars 1924) en proclamant des décrets qui intedisaient la vente et l'achat d'esclaves en Ethiopie. Nous promouvions une ordonnance par laquelle toutes personnes qui seraient trouvées, dans le futur, en train d'acheter ou de vendre des esclaves, seraient sévèrement punies, et par laquelle, tous les esclaves, achetés ou capturés à la guerre, devaient être libérés illico presto. Nous

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fondions des tribunaux et des bureaux à Addis Abeba et dans chaque région, afin qu'ils fassent respecter l'ordonnance et la proclamation. Pour ce travail, Nous recrutions un conseiller anglais, M de Halpert . La nomination de juges et de secrétaires et l'amélioration graduelle du travail administratif ont permis la libération de beaucoup d'esclaves. Il y en eut plus de 100.000. Vous pourrez trouver le nombre d'esclaves libérés chaque année dans le registre de la Ligue des Nations à Genêves.

De plus, pendant la visite à Addis Abeba, en 1923 (1931), de la délégation envoyée par la Société Britannique contre l'Esclavage , Nous les informions oralement et par écris, après de grandes discussions, qu'à partir de maintenant Nous Nous chargerions de libérer tous les esclaves et d'abolir totalement l'esclavage en Ethiopie dans les quinze ou, au plus tard, vingt ans. Néanmoins, comme dans un pays, il y a toujours des délinquants, si des personnes transgressaient cette loi, Nous les punirions par la sentence de mort. Par conséquent, Notre conscience ne pouvait rien Nous reprocher car Nous avions fait tout ce que Nous pouvions pour libérer totalement tous les esclaves

Chapitre 15

Au sujet des invitations honnorables à venir visiter l'Europe.

L'Ethiopie est un royaume qui a vécu fermement dans son indépendance pendant plus de trois millénaire . Au début du 16ème siècle, Ahmad Grãn surgissait de l'Est de l'Ethiopie, de Zeila , pénétrait en Ethiopie centrale et combattait contre l'Empereur Lebnä Dengel . Celui–ci luttait et battait en retraite vers le nord de l'Ethiopie. Grãn incendiait, alors, tous les palais et les églises. Il détruisait la majorité d'un travail historique et culturel , excepté quelques livres qui étaient restés cacher dans des caves et dans des îles.Néanmoins, si quelqu'un recherche à connaître l'antiquité de l'Ethiopie, il existe plusieurs livres qui traitent de son Histoire, en Grecque, en Latin, en Portugais et en Arabe. Par l'étude de ces livres, il pourra s'informer de son grand âge. C'est un faite que beaucoup de personnes sont venues en Ethiopie avant la naissance de Notre Seigneur, de Jérusalem, de la Grèce, d'Arabie et d'Egypte. Après la naissance du Seigneur, du 15ème au 18ème siècle (16ème et 19ème), elle fut visiter assez souvent par des étrangers. C'est seulement au 19ème siècle que les Italiens commençaient à regarder vers l'Ethiopie. Plusieurs de nos sujets avaient voyagé à l'étranger grâce au clergé éthiopien. Cependant, grâce au gouvernement, mon père S.A. Ras Makonnen avait été en Italie en 1881 (1888/9) et en Angleterre en 1884 (1902) durant le règne de S.M. le Roi Edwards VII. La même année, pendant son voyage, il visitait la France. D'autres chefs ont été en mission en Allemagne, en Russie, en France et en Turquie.Pour cette raison, l'Ethiopie était connue partout en Europe. Et depuis que l'Empereur Ménélik avait conclu des traités d'amitié et de commerce avec plusieurs gouvernements, les pays mentionnés ci–dessus commençaient à établir des consulats et des légations à Addis Abeba puisque de nombreux commerçants et voyageurs venaient en Ethiopie.Plus tard en 1909 (1916) alors que la Reine Zawditu siégeait sur le Trône, et comme elle n'avait ni fils et ni héritier, je fus choisi par la volonté de Dieu et du peuple comme Prince Héritier et Régent plénipotentiaire du Royaume d'Ethiopie. J'étais amplement d'accord avec l'idée de renforcer à l'extrême et d'accroître progressivement avec les gouvernements européens ces relations amicales entreprises à l'époque de Ménélik. Les pays européens l'apprenaient par leur ambassadeur et, étant convaincus que mon désir était sincère et véritable, ils Nous donnaient l'honneur de Nous inviter à venir voir la prospérité de leur pays respectif, la richesse de leur peuple, la beauté de leur ville, la sagesse et la connaissance de leurs étudiants. La première invitation fut celle du Président du Conseil des Ministres français, M. Poincaré . Elle fut ensuite suivie de

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l'invitation du Roi de Belgique, S.M. Albert 1er , du Roi d'Italie, S.M. Victor Emmanuel , du Roi d'Angleterre et Empereur de l'Inde, S.M George V , du Roi d'Egypte , S.M. Fuad 1er , du Président de la République Grecque, l'Amiral Condouriotte et de la Duchesse Charlotte de Luxembourg .Comme Nous l'avons dit ci–dessus, des nobles avaient été en Europe au cours de différentes missions, pourtant il n'était pas coutume que le Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire du Royaume voyage à l'étranger. Par conséquent, ces honorables invitations que les gouvernements étrangers nous avaient envoyées étaient quelque peu étranges pour les nobles, les princes et l'armée, et ils avaient, donc, du mal à les accepter. Lorsque Nous l'apprenions, Nous demandions la tenue d'une réunion avec ces princes et ces nobles. A la fin, ils acceptaient tous avec grand plaisir ces invitations, Nous les avions convaincus que Notre projet d'aller présenter nos amitiés à des gouvernements étrangers d'Europe permettrait de se rencontrer, de faire du commerce, des échanges entre les peuples, que ce serait un signe amical, que tous les autres rois et princes du monde se rencontraient pour ses principales raisons et qu'enfin cela les persuaderaient de venir visiter notre pays.Nous ordonnions de préparer tout ce qui était nécessaire à Notre voyage après que cette question ait été débattue devant l'Assemblée et que la permission de m'y rendre me fut accordée. Nous chargions Notre Ministre de la Défense, Fitawrari Habtä Giyorgis, de s'occuper des principales affaires gouvernementales, tandis que chaque ministre était responsable du travail qui lui avait été alloué et devrait tenir la Reine Zawditu au courant de tout ce qu'ils faisaient.J'avais l'espoir et l'infime conviction que mon voyage en Europe me procurerait trois avantages : 1) De voir de mes propres yeux la civilisation européenne et la beauté des villes telle que Paris, Londres, Athènes, Rome, Bruxelles et le Caire, à propos des quelles j'avais lu plusieurs livres, en premier lieu, à l'école puis ensuite au bureau.2) Je pensais qu'il serait possible d'entreprendre certains aspects des progrès, que j'aurais observés de mes propres yeux, dès mon retour en Ethiopie à la fin de cette visite, sachant bien qu'il était impossible de tous les exécuter d'un seul coup.3) Trouver un port maritime, puisque la France et de l'Italie Nous avaient fait des propositions encourageantes avant Notre voyage quant à un accès à la mer .Après quoi, le 8 Miyazya 1916 (16 avril 1924) Nous partions d'Addis Abeba et descendions à Djibouti . Voici les noms de ceux qui furent autorisés à Nous accompagner : Ras Haylu Täklä Haymanot, Ras Seyum Mängäshä, Dejazmatch Nadäw Abba Wallo, Dejazmatch Gässäsä Waldä Hanna , Dejazmatch Gäbrä Selasse Barya Gaber, Dejazmatch Mullugeta Yegäzu , Dejazmatch Haylä Selasse Abaynäh., Ligaba Wädaje Webe , Blatta Heruy Waldä Selasse, Ledj Makonnen Endalkatchäw , Dejazmatch Wand Bäwassän Kassa , Ato Sahle Tsädalu .Lorsque nous arrivions à Djibouti, Nous fûmes accueilli en grande pompe par le gouverneur M. Julien et le 12 Miyazya (20 avril) Nous embarquions dans un bateau de la compagnie des Messageries Maritimes nommé Porthos et partions vers le canal de Suez.Tandis que Nous arrivions au Canal de Suez, un envoyé de S.M. Fuad 1er Nous rejoignait et Nous transmettait les salutations du Roi. Le Patriarche Abuna Qerillos avait envoyé Abuna Yohannes , qui par la suite devenait Patriarche, pour nous bénir.Après être parvenu à Kantara , Nous voyagions en direction de Jérusalem dans un train spécialement arrangé par le Roi Fuad. A Jérusalem, le Haut Préfet Britannique, M. Herbert Samuel , et les évêques de toutes les églises Nous faisaient l'honneur de Nous accueillir à la gare.Par une chance incroyable, le festival de la Résurrection allait bientôt avoir lieu et Nous remercions Dieu de Nous avoir permis d'être là pour voir la lumière du festival de Pâques. Après, Nous visitions Jérusalem et ses environs et embrassions toutes les places Saintes, Bethléem où notre Seigneur est né, Nazareth où il grandissait, le Jourdain où il était baptisé, Cana de Galilée où il fit des miracles, la mer de Tiberias où il enseigna, Capernaum , Beth Saida , Magdala et Hébron ou Abraham, Isaac et Jacob sont enterrés. Bien que Nous avions commencé des pourparlers au sujet d'un sanctuaire à Jérusalem avec nos pères Coptes, le problème n'avait pas été résolu. Par conséquent, Nous informions par écris l'Archevêque Copte à Jérusalem, Abuna Timotewos , de continuer à considérer notre demande et Nous proposions de conclure cette affaire en nous rencontrant dès notre retour d'Europe. Il Nous envoyait la réponse suivante : “Je fais déjà part de vos intentions à la communauté copte.”Nous avions appris, par la suite, que les Grecques possédaient plusieurs chambres au Golgotha, et Nous

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demandions au Patriarche grecque Orthodoxe à Jérusalem, Abuna Demyannos , par l'intermédiaire du consul grecque à Addis Abeba, le Dr Zervos, s'il pouvait donner comme patrimoine une de ces chambres aux moines éthiopiens afin d'y célébrer les messes saintes. Il Nous répondait par l'affirmatif, disant qu'il Nous en donnait une dans le monastère d'Abraham, Nous lui certifions que Nous, de Notre part, aiderions le Monastère Grecque à s'installer en Ethiopie. Après être tombé d'accord, nous signions la convention suivante.

Le Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire Tafari MakonnenAu nom de l'Ethiopie, d'une part, et Le patriarche Demyannos de Jérusalem, de l'autre, Au nom de la communauté grecque orthodoxeSe sont engagés à faire respecté et ont accepté ce qui suit :

Premièrement :, Sa Béatitude Demyannos, agissant comme Patriarche Grecque Orthodoxe de Jérusalem et de toute la Palestine désirant, alors, montrer ses bonnes intentions au peuple éthiopien et l'amitié fidèle existante depuis des temps anciens entre ce peuple et la Sainte Eglise de Jérusalem, a attribué, à l'occasion du pèlerinage à Jérusalem du Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire d'Ethiopie, comme patrimoine au peuple éthiopien, une chambre dans le Saint Monastère d'Abraham, à côté de l'Eglise de la Sainte Sépulture.La longueur de la pièce est de 18,70 mètres, sa largeur est de 8,95 mètres, sa hauteur est de 4,95 mètres. La pièce est sous la salle à manger des pères et a un solide plafond voûté et une ancienne porte menant à la pièce où fut trouvée la Sainte Croix. Cette pièce a été donnée pour les besoins du clergé éthiopien.Deuxièmement : Cette pièce doit être connectée à Deir el Sultan . Une porte sera construite aux frais des éthiopiens. Le Patriarche les aidera afin de dégager la porte.Troisièmement : Les deux portes de devant amenant au Monastère d'Abraham devront être fermées mais les fenêtres ne devront pas être closes.Quatrièmement : Il n'est pas permis de vendre, d'échanger ou d'hypothéquer cette pièce ou de l'assigner à une autre fonction que celle mentionnée ci-dessus pour le clergé.Cinquièmement : Il est nécessaire avant de rénover cette pièce d'informer le Patriarche qui enverra un expert de ce genre de travaux.Sixièmement : S.B le Patriarche accepte de défendre les Ethiopiens si quelqu'un vient profaner ou revendiquer la pièce donner à la communauté éthiopienne.Comme le Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire de l'Ethiopie, S.A. Tafari Makonnen, désire que l'amitié qui existe entre le peuple éthiopien et le Patriarche soit renforcée, il a accordé et permis qu'un représentant du Patriarche puisse résider en permanence à Addis Abeba. Les terres suivantes sont données en cadeau au Patriarche, en accord avec les coutumes du pays, et inscrites dans le registre des domaines, les terres sont : 1) Cinq gashas de terres arables pour l'Eglise et la résidence du Clergé, situé à moins d'une journée de marche d'Addis Abeba.2) Il fournira un gasha de terre pour la construction du couvent et de l'église, dans la banlieue d'Addis Abeba, dans les régions de Gulläle ou Shola . Ces six gashas de terre ne doivent pas être données, quelle que soit la raison, à une communauté non – orthodoxe ou à une église non – orthodoxe.Septièmement : Les deux parties, s'ayant fait des cadeaux mutuels, ont décidé que cette convention serait faite en deux exemplaires et paraphée par les deux parties.

Ecrit dans la sainte ville de Jérusalem, le 16 Miyazya 1916 (24 avril 1924).

Mais cela ne faisait pas partie des projets de Dieu et ce traité ne rentra jamais en vigueur. Après avoir conclu cette affaire à Jérusalem, Nous allions au Caire en train le 23 Miyazya (1er mai 1924). A notre arrivée, S.M le Roi Fuad Nous recevait honorablement dans son Palais. J'avais grand plaisir de le rencontrer car nous avions exprimé tous les deux le désir de poursuivre, dans le futur, le développement de l'amitié qui existait depuis longtemps entre les deux pays.Le jour suivant, Nous étions informé par le Patriarche Abuna Qerillos de la tenue d'une messe et de prières en Notre honneur dans l'Eglise de St Marc et Nous Nous y rendions. Le Patriarche, souffrant de l'épuisement de son grand âge , était assis sur son trône à côté de l'autel et nous bénissait. Les églises d'Egypte et d'Ethiopie

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avaient une relation maternelle et le Patriarche désirait depuis longtemps voir ses enfants de foi en Ethiopie, mais il était triste de ne pas pouvoir s'y rendre à cause de la distance et de son incapacité. Il en parlait longuement. Au même moment, il révélait la réalisation de son souhait et de son désir qui était de Nous voir de ses propres yeux dès Notre arrivée au Caire .Nous avions offert au Patriarche, pour honorer notre père de foi, une couronne en or, une croix en or, un sceptre en or, une tunique brodée en soie et une cape. Lorsque Nous arrivions à l'Eglise, le Patriarche, vêtue de la cape et portant la couronne, la Croix en or dans sa main droite et le sceptre dans sa main gauche, introduisait les invités. Il voulait Nous faire plaisir et bien qu'à cause de son grand âge et de sa lassitude il n'en était pas vraiment capable, il tentait, quand Nous entrions dans le hall de l'Eglise, de se mettre débout pour Nous recevoir mais n'y parvenait pas. Bien que Nous étions heureux en Notre cœur de voir sa Sainteté dans toute sa dignité, Nous étions triste à cause de la faiblesse due à son grand âge.Nous visitions les sites suivants au cours de Notre voyage au Caire. Ils sont restées en Notre mémoire jusqu'à aujourd'hui : les pyramides et le Sphinx, le formidable musée d'antiquités, les écoles et les hôpitaux coptes et laïques, les premières églises des anciens temps, les antiquités de Luxor, la Tombe de Tutankhamum (Toutankhamon) qui était découverte à côté des excavations, les grandes mosquées et le fameux collège islamique “Al Azhar“ . Par la suite, Nous rencontrions les quatre étudiants éthiopiens et étions fier que leur professeur Nous dise qu'ils devraient retourner en Ethiopie dans deux ans, dès la fin de leurs études.Du Caire Nous allions à Alexandrie et Nous Nous inclinions sur la tombe de St Marc ; Nous vîmes aussi l'école où plus de 4.000 élèves étudiaient et qui fut construite à côté de l'église par Abuna Yohannes, le député Archevêque de l'évêché de St Marc, Nous visitions le Collège Victoria , construit à Ramleh près d'Alexandrie, où étudiaient des enfants éthiopiens. Le proviseur de l'école, M. Reed, était un père pour ces enfants d'Ethiopie, Nous apprîmes son traitement attentionné et sa bonne pédagogie. Nous rencontrions Sirak Heruy parmi les élèves éthiopiens. Nous ressentîmes une profonde joie en Notre cœur lorsque Nous nous retrouvâmes face à face. Nous transmettions, au soin du proviseur, le fils de Ras Mullugeta, Asratä, et un garçon du nom de Gäbrä Mädhen Awwäqä qui étaient venus avec Nous pour rester étudier dans cette école.

Chapitre 16

Notre voyage d'Alexandrie à Paris.

Le 1er Genbot (9 mai 1924), Nous embarquions sur le navire “la Cordillère”. Au départ du bateau, une slave de canon était tirée. Le 6 Genbot (14 mai), après avoir dépasser la Corse et arrivions en vue des formidables fortifications de Toulon, un navire de guerre venait à Notre rencontre. Beaucoup d'avions Nous survolaient à partir de là jusqu'à ce que Nous approchions de Marseille. Cinq navires passaient, alors, à notre droite et à notre gauche et tiraient des coups de feu.A Notre sortie du bateau, le Préfet de la région et le Maire de Marseille Nous recevaient entourés par de nombreux officiels. Nous étions heureux de voir et de rencontrer parmi eux M. Lagarde qui était, depuis l'époque de mon père S.A. Ras Makonnen, Notre ami et celui de l'Ethiopie et, autre fois, l'envoyé extraordinaire de la France et ministre plénipotentiaire en Ethiopie.Après Nous être reposé un peu dans les bâtiments administratifs de Marseille, les officiers de la marine venaient Nous chercher pour Nous emmener visiter des navires de guerre. Ils Nous faisaient, alors, remarquer la solidité

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de ceux – ci et la taille de leurs canons, Nous en fûmes grandement impressionné.Le lendemain soir, le 8 Genbot (16 mai), Nous partions pour Paris en train. A notre arrivée à 4h 30 (10 h 30) le matin, Nous étions accueilli en fanfare par le nouveau Président de la République S.E. M. Millerand , le Premier ministre M. Poincaré et tous les ministres, le Maréchal Foch et d'autres généraux. Nous avancions le long de la parade militaire, assis avec le Président dans une voiture, et allions vers le Quai d'Orsay au Ministère des Affaires Etrangères où des quartiers avaient été soigneusement préparés pour Nous.Après Nous être reposé quelques instants dans le palais, Nous allions visiter, à notre tour, le Président de la République au Palais de l'Elysée et revenions au Quai d'Orsay.L'emploi du temps prévoyait de Nous faire visiter la municipalité de Paris, l'Hôtel de Ville, nous y arrivions à l'heure prévue. Le Président du Conseil Municipal et le Maire, M. Juillard , rassemblés ici avec le Président de la République, tous les ministres, les officiers et les notables de la cité, exprimaient leur plaisir de Nous voir et délivraient un discours amical qui toucha énormément Notre cœur.Nous avons vu à Paris de nombreuses choses stupéfiantes, parmi celles que Nous avons visitées, voici les principales : La tombe de Napoléon (les Invalides), l'aéroport et la flotte aéronavale, un défilé de chars blindés et un exercice de combat, l'Opéra, Notre Dame de Paris, le Palais de Justice, l'Hôtel de la Monnaie (c'est là qu'étaient frappées les pièces à l'effigie de Ménélik II), les bureaux de la Légion, la Tour Eiffel, le Château de Versailles, le Château de Fontainebleau, l'immeuble de la Radio, le collège militaire et le stand de l'artillerie.Il Nous est tout à fait impossible d'exprimer avec des mots justes la joie abondante que Nous avons ressentie en Notre cœur tout le long de Notre visite officielle, quand Nous écoutions les discours amicaux qui Nous étaient destinés, délivrés par le Président de la République, S.E. M.Millerand, le Premier ministre, M. Poincaré, ou par les différentes autorités françaises lors des réceptions, des banquets et de Nos visites dans les endroits précédemment cités.Quand Notre visite officielle fut terminé, Nous désirions rester un peu plus longtemps à Paris afin de débattre de problèmes que nous avions avec le Gouvernement français et la Compagnie des Chemins de Fer Français et, aussi, parce que Nous voulions pouvoir revenir après avoir effectué chacune des visites officielles que Nous avaient honorablement adressées d'autres gouvernements. Nous demandions à Notre ami, M. Lagarde, de rechercher une maison. Il Nous en trouvait une à côté de Paris, elle s'appelait la “Villa Camarand”. Nous pouvions Nous y rendre à la conclusion de chaque visite officielle et Nous y prenions résidence. Aussitôt que les étudiants que Nous avions envoyés étudier en France surent que Nous avions terminé les visites officielles, ils se rassemblaient et venaient à Notre rencontre. Andarge Massai qui était avec eux, Nous délivrait le discours suivant pour Nous remercier de la part de tous :“ Votre Altesse !Nous sommes fiers d'étudier et de trouver écris par des historiens étrangers que nos ancêtres éthiopiens surpassaient le monde entier en sagesse et en force dans les temps anciens. Ils étaient honorés et craints pour avoir fait connaître leur puissance aussi loin que dans la terre d'Egypte en établissant les cités de Méréo et Napata.Mais, comme nos livres étaient écrits en Ge'ez et que l'impression n'existait pas, il était déplorable que, excepté quelques savants, le peuple dans son ensemble ne puissent pas connaître l'Histoire de son pays!Maintenant, grâce à Votre bonté et à Votre perspicacité, nous avons été envoyés à l'étranger pour étudier, ce qui a grandement impressionné le monde entier. Vous pensiez que l'Ethiopie serait nourrie de sagesse et de connaissance, comme dans le passé, et qu'elle ouvrirait ses yeux. Le monde entier a, aussi, été impressionné par vos actions : la construction d'écoles à Addis Abeba et dans les autres provinces, la construction d'une imprimerie qui permet à de vieux livres écrits en Ge'ez d'être traduits en amharique et édités. Ce sera, sûrement, très bénéfique au fil du temps pour le peuple !Nous, fils d'Ethiopie, Vous serons éternellement reconnaissant pour nous avoir permis d'étudier, aidant tous ceux qui avaient des difficultés, afin que nous puissions suivre la civilisation européenne et connaître l'histoire de l'Ethiopie !Ces invitations distinguées que Vous ont offert les gouvernements européens, et jamais à un autre Roi auparavant, prouvent qu'ils savent que Vous serez, grâce à Votre excellente conduite, la cause d'une Ethiopie civilisée. Votre arrivée a permis de faire connaître partout sur la terre le nom de l'Ethiopie !L'Ethiopie a le devoir de Vous remercier car sa joie ne sera pas éphémère mais durera éternellement, transmise de génération en génération ! Nous avons de la chance, et nous en sommes convaincus, de voir le drapeau

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tricolore éthiopien (vert, or et rouge) flotté en haut des mats. Par conséquent, tout le peuple d'Ethiopie, les morts dans les cieux et les vivants sur terre, ont le devoir et l'obligation de Vous louer.” Il concluait ainsi après avoir longtemps parler.En soutien et en remerciement du discours qui avait été délivré, Nous leur répondions ceci :“Mon souhait, tandis que Nous aidons tout le monde de notre mieux, ne se cantine pas seulement à vous ici mais il est le même pour tous les fils d'Ethiopie qui auraient l'opportunité d'acquérir une éducation et de la connaissance. Nous prions Dieu afin qu'il vous permette de servir votre pays en persévérant dans vos études et en acquérant une vaste connaissance. Dans le futur, ne perdez pas courage ! Car Nous vous aiderons de Notre mieux pour que vous n'ayez aucune difficulté financière jusqu'à la fin de vos études.” Ils exprimèrent, ensuite, tous leur joie.Alors que Nous étions dans la maison qui nous avait été prêtée, des français importants, amis du gouvernement de mon père et du mien, commençaient à venir Nous rendre visite à la fin de la visite officielle. Par la suite, Nous demandions un rendez-vous au Premier ministre, M. Poincaré, pour discuter amicalement de sujets. Nous nous rendions le jour fixé au Ministère des Affaires Etrangères.Nous tentions de discuter d'un libre accès à la mer à Djibouti avec les Français, pensant qu'ils pourraient Nous le donner puisqu'ils Nous avaient laissé espérer lorsque Nous étions parti d'Addis Abeba, Nous disant quand Nous avions informé le ministre français de Notre désir de trouver à tout prix une solution à ce problème, qu'il Nous feraient savoir ce que le Gouvernement français voudrait en échange dans le cas où il Nous donnerait cet accès.Deuxièmement, le traité d'amitié entre le Gouvernement éthiopien et français dit l'accord KLOBUKOWSKI et, en particulier, les cas juridiques inscrits dans le paragraphe 7 sont extrêmement rébarbatif pour nous. Sans abroger le traité, les deux gouvernements pourraient en préservant ses utilités y effectué des améliorations.Après avoir présenté nos intentions à M. Poincaré, il Nous donnait sa parole qu'il présenterait Nos requêtes au Parlement et qu'ils y réfléchiraient d'une manière amicale.

Chapitre 17

Notre voyage de Paris à Bruxelles.

L'ambassadeur de Belgique à Paris Nous informait que le Roi de Belgique, S.M. Albert , Nous recevrait officiellement le 14 Genbot (22 mai). Nous partions, donc, de Paris en soirée et allions à Bruxelles.A la gare, S.M. le Roi Albert accompagné de ses officiers et de ses ministres Nous réservait un formidable accueil.Des appartements Nous avaient été préparés dans une aile du Palais où vivait S.M. le Roi. Nous y allions afin de Nous reposer un peu. Après quoi, il Nous présentait S.M. la Reine Elisabeth et le Prince Léopold, Prince Héritier, qui devenait par la suite Roi, et sa fille la Princesse Mari – José .

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Au banquet, S.M. le Roi Nous assurait que son plus grand désir était de développer dans le futur la ferme amitié entre les Ethiopiens et les Belges. Sur ce que Nous avons vu à Bruxelles et dans les autres provinces belges durant Notre voyage dans le pays, les suivants resteront gravés en Notre mémoire : la Municipalité de Bruxelles, les courses de chevaux, la Banque de Bruxelles, le musé du Congo, le progrès des récoltes et les fermes d'élevages de bétail, Waterloo où Napoléon avait été vaincu, les villes de Ghent et son usine d'allumettes, de Liège et son usine de munitions, d'Antwerp (Anvers) et de Maurage. Nous vîmes, aussi, des mines de charbon et d'autres bâtiments industriels similaires.

De Bruxelles au Luxembourg.

Quand, bien avant Notre départ d'Addis Abeba, la Grande Duchesse Charlotte de Luxembourg ayant appris l'invitation du Roi de Belgique à venir visiter Bruxelles, Nous avait demandé par l'intermédiaire de l'ambassadeur belge à Addis Abeba, M. Gérard, de lui rendre visite durant Notre voyage comme le Luxembourg était voisin de la Belgique. Nous avions accepté son invitation et Nous partions, donc, maintenant, de Bruxelles pour nous rendre au Luxembourg. A la gare, le mari de la Grande Duchesse, le Duc Félix , Nous recevait au milieu de la garde d'honneur et Nous emmenait au Palais. Il arriva que le jour de Notre venue au Luxembourg, la Grande Duchesse donnait naissance à un fils. Elle Nous informait, donc, par lettre de son regret de ne pas pouvoir s'asseoir à nos côtés pendant la réception donnée pour le déjeuner. Nous disions au Prince Félix que le fait que la Grande Duchesse ait donné naissance à un enfant mâle le jour de Notre arrivée au Luxembourg, restera un joyeux souvenir en Notre cœur pour toujours.Le Prince Nous répétait sans cesse qu'il était heureux que Nous soyons venu visiter le Luxembourg. Après avoir envoyé un message pour prendre congé de la Grande Duchesse, Nous retournions à Bruxelles.Comme Notre visite officielle était terminée, Nous prenions congé de la Reine et du Roi de Belgique et retournions à Paris le 23 genbot (31 mai).

Notre voyage à Stockholm, la capitale de Suède.

Etant en Europe, Nous voulions découvrir le plus possible de pays, même ceux où Nous n'avions pas été officiellement invité. Mais comme le moment où Notre devions retourner en Ethiopie se rapprochait et vu que Nous étions convaincu que Nous ne pourrions pas tous les voir, Nous avions décidé de visiter les pays nordiques qu'il était important pour Nous de connaître, c'est à dire la Hollande, l'Allemagne et la Suède. Comme Nous voulions séjourner trois jours dans la capitale de Suède, à Stockholm, Nous en informions l'ambassadeur suédois à Paris qui, après avoir prévenu son gouvernement et avoir obtenu la permission, Nous disait qu'il s'était arrangé pour que Nous ne rencontrions aucun problème lors de Notre séjour.Par conséquent, Nous partions de Paris le 29 Genbot (6 juin), passions par Bruxelles et parvenions à Amsterdam après avoir vu les villes de Rotterdam et de la Haye. Tandis que Notre train s'arrêtait trois heures à Amsterdam, Nous en profitions pour faire le tour de la ville en voiture. De là, Nous voyagions toute la nuit et parvenions dès l'aube à Hambourg, ville portuaire d'Allemagne. Après avoir visité la ville pendant une heure, Nous partions pour la Suède, traversions la Mer du Nord qui se trouve entre la Suède et l'Allemagne et arrivions à Stockholm le 1er Säne (8 juin) à 3 heures du matin (9 a. m).Lorsque Nous parvenions à Stockholm, S.M. le Roi Gustaf Adolf n'était pas encore revenu de sa résidence à l'étranger où il passait des vacances. Nous logions, donc, au Grand Hôtel Royal.Nous arrivions le jour de la Pentecôte et, par conséquent, l'Archevêque d'Uppsala, Nathan Söderblom , Nous envoyait ce message : “En raison de la fête de la Pentecôte nous allons prier et tenir un sermon en soirée, nous Vous sollicitons, si tel est votre désir, de venir y participer”. Nous partions de Stockholm à 9 heures (3 pm) et arrivions à Uppsala à 10 heures (4 pm). L'Archevêque Nous recevait à la gare. En attendant la tenue du sermon et des prières, Nous visitions l'Université d'Uppsala et sa Librairie. Nous fûmes très heureux de trouver dans la librairie quelques livres en Ge'ez et en amharéen.Nous Nous rendions à l'Eglise à l'heure des prières et du sermon. L'Archevêque se tenait à une place élevée ,

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lisait des extraits de la Bible appropriés pour la Pentecôte et donnait un long sermon. Il parlait de l'Ethiopie en ces termes :

“ C'est un fait que l'Ethiopie accepta le Christ bien longtemps avant nous. C'est seulement après ces chrétiens résolus vivants sur ces hauts sommets d'Afrique que nous, suédois, avons accepté le Christianisme et sommes devenus famille et communauté du Christ. Maintenant, voici une expérience inoubliable pour nous : être les hôtes du Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire d'Ethiopie à qui nous dédions notre amitié et qui est venu de ces parties élevées de l'Afrique”.

A la fin de son discours vraiment inspiré, je ressentais une grande joie en mon cœur et je lui répondais, alors :

“ Votre Béatitude !

Parmi tous les chrétiens du monde, bien qu'ils soient divisés par des problèmes mineurs, il n'y en a pas un, pourtant, qui ne sache pas qu'il n'y a qu'un Christ. Dans les temps anciens, à cause de la distance géographique, l'Ethiopie et la Suède ne se connaissaient pas, même de réputation, mais aujourd'hui, grâce aux voyages de suédois en Ethiopie, à leur récit de leur beau pays ainsi qu'à leurs actions qui prouvent la bonté du peuple, beaucoup d'éthiopiens désirent voire la Suède et rencontrer son peuple.Il y en a plusieurs qui ne connaissent pas l'Histoire de l'Ethiopie et son adhérence, il y a 1600 ans, à la foi du Christ, mais vous reconnaissez, grâce à votre sincérité, à votre gentillesse et à votre connaissance de son Histoire, l'adhérence de l'Ethiopie à la foi du Christ avant même que les suédois ne le fassent. Vous en parlez avec conviction et je désire, donc, vous en remercier au nom du peuple et en mon nom. Aujourd'hui, en ce grand jour de Pentecôte, ayant fait la connaissance du peuple suédois, j'exprime le souhait que ceci puisse être un présage de la progressive consolidation et de l'élargissement de l'amitié entre les deux royaumes.”

Quand j'eus fini de parler, toutes les personnes rassemblées ici, y compris l'Archevêque, Nous exprimaient leur joie et le plaisir ressenti en leur cœur. Par la suite, Nous retournions à Stockholm. Etant donné que Notre visite n'était pas officielle mais privée, Nous n'avions pas l'intention de rencontrer le Roi. Mais, aussitôt, qu'il apprit notre arrivée à Stockholm, il Nous envoyait ce message : il serait heureux que nous puissions nous rencontrer comme j'étais à Stockholm. Nous acceptions son invitation non – officielle et allions au Palais Tullgarn au bord de la mer. Le Roi Nous attendait debout à la porte du Palais avec ses courtisans et nous nous rencontrions chaleureusement et amicalement. Après être resté un peu dans le hall, un festin était servi. Nous restions encore quelque temps, après dîner, à parler des moyens par lesquels l'amitié entre les deux gouvernements pourrait progressivement se développer et par lesquels les peuples des deux royaumes pourraient se rapprocher l'un de l'autre. Vers 5 heures du soir, Nous retournions à Stockholm.Les souvenirs suivants, de ce que Nous avons vu à Stockholm et dans ses environs, sont ceux qui sont restés en Notre cœur : la nouvelle centrale téléphonique qui centralisait 80.000 lignes, l'industrie du fer, les écoles, les hôpitaux et la Librairie de l'Université d'Uppsala.Après quoi, le 6 Säne (13 juin), Nous quittions Stockholm, traversions la mer du Nord et, lorsque Nous parvenions à Hambourg, Nous descendions du train et visitions la ville en voiture pendant trois heures. Le 7 Säne (14 juin), le lendemain, nous revenions à Paris.

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Chapitre 18

Notre voyage de Paris à Rome.

Nous quittions Paris le 9 Säne (16 juin) et rejoignions Rome le 11 (18 juin). A la gare, Le Roi d'Italie, S.M. Victor Emmanuel, accompagné du chef du Gouvernement, M. Mussolini, de gardes et d'officiers de l'armée, Nous recevait respectueusement. Ce qui Nous faisait extrêmement plaisir. Un logement Nous avait été préparé à la Quirinale, l'ancien palais du Pape où vivait le Roi, et Nous Nous y rendions.Nous Nous montrions au balcon avec le Roi afin de saluer le peuple. Toute la foule dans le parc criait d'une seule et même voix : “Longue vie à l'Ethiopie ! Longue vie à l'Italie ! Longue vie à son Altesse le Prince Héritier, Ras Tafari !”(Quand ils y pensent aujourd'hui, combien cela doit leur sembler extraordinaire ?). Au banquet Sa Majesté le Roi délivrait le discours suivant :

“ Votre Altesse !

J'ai le grand plaisir de Vous accueillir amicalement à Rome. Votre venue me rappelle l'ancienne visite de votre père, S.A. Ras Makonnen. Mon vœu le plus sincère est que le gouvernement que Dieu vous a remis entre les mains puisse continuer de prospérer.Votre Altesse ! Votre prudence a, déjà, beaucoup contribuer à la prospérité et au développement de votre pays, et Votre visite en Italie, aujourd'hui, renforcera progressivement, j'en suis sûr, l'amitié et les bénéfices réciproques des deux gouvernements.Les actions de bonté que Vous avez faites pour l'Italie durant la grande guerre ne seront jamais oubliées. Nous avons, de notre part, tout fait pour faciliter l'entrée de l'Ethiopie au sein de la Ligue des Nations . Par conséquent, l'amitié qui existe entre les deux gouvernements leur sera réciproquement bénéfique ”. Il concluait en disant : “J'espère que Dieu bénira l'Ethiopie.”

Je prononçais ensuite le discours suivant :

“Votre Majesté !

Etant venu d'Ethiopie pour vous rencontrer, ma joie est immense de vous voir et de voir votre grand pays et votre peuple bien aimé. En venant à Rome, j'ai la chance de pouvoir resserrer les liens d'amitié qui existent entre les deux gouvernements depuis forts longtemps. Je suis très content que vous vous souveniez de mon père, S.A Ras Makonnen. Toutes les personnes à qui mon père a raconté ce formidable acceuil reçu à son arrivée en Italie durant le règne de S.M le Roi Umberto, votre père, ont été énormément impressionné. Et maintenant que je suis parmi vous, je suis, moi aussi, impressionné par la réception que vous avez donnée en mon honneur. Dorénavant, je veux consolider notre affection et augmenter notre amitié, tout comme vous, je pense, qui avez les mêmes intentions“.

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Nous, éthiopiens, considérons la parole d'un Roi d'un grand pays comme une promesse inviolable, le discours du Roi d'Italie nous paraissait être le signe d'une paix et d'une amitié stable entre les deux gouvernements et Nous ne pouvions pas penser que c'était une ruse.Le 12 Säne (19 juin), Nous allions voir le chef du Gouvernement, M. Mussolini, qui Nous avait donné rendez–vous pour discuter amicalement d'un grand nombre d'affaires. Nous projetions de lui demander d'accorder à l'Ethiopie une zone ouverte au Nord, à Assab , qui était, maintenant, une colonie italienne mais à l'origine sous la souveraineté éthiopienne.Nous nous rencontrions à l'heure fixée. Nous lui disions que Nous serions enchanté de discuter avec lui d'un libre accès à la mer et de la concession par le Gouvernement italien d'une partie du port d'Assab en tant que zone libre .Après avoir écouté attentivement cette demande, M. Mussolini déclarait qu'il était prêt à discuter du problème avec M. Continari , le directeur des affaires politiques, et qu'il Nous enverrait ensuite ce dernier Nous donner une réponse. Il convoquait immédiatement Continari et Nous le présentait.Après de longues discussions et de nombreuses rencontres (avec Continari), il me disait qu'il ferait un rapport à M. Mussolini de tout ce dont nous avions parlé, et que M. le Conte Colli me donnerait une réponse dès le lendemain. Alors Nous les quittions.

Le lendemain, le Conte Colli, l'Envoyé italien et le ministre plénipotentiaire en Ethiopie, venait et Nous remettait un traité, expliquant que c'était la proposition du gouvernement pour Notre requête sur le port d'Assab. Voici le texte du Traité :

Premièrement : Comme le ferme désir du Gouvernement italien est de renforcer progressivement les liens d'amitiés, les profits financiers, politiques qui existent entre les Gouvernements italien et éthiopien et la prospérité de l'Ethiopie, le Gouvernement italien consigne au Gouvernement éthiopien pendant 99 ans un point d'accès à la mer dans le port d'Assab et une voie de chemin de fer allant de la mer à la frontière Ethiopienne, ainsi que toutes les localités et les maisons que possède le Gouvernement italien dans la ville qui lui avait appartenue. Jusqu'à l'expiration de ce traité, le Gouvernement éthiopien aura seul la souveraineté du point d'accès à la mer, Assab, et de la route, qu'il a reçu du Gouvernement italien, allant jusqu'à la frontière éthiopienne.

Deuxièmement : Les experts choisis par le Gouvernement italien et le Gouvernement éthiopien devront déterminer, en comprenant les maisons, les limites du terrain nécessaire au port maritime d'Assab et à la construction d'une ligne de chemin de fer jusqu'à la frontière éthiopienne. Ils détermineront ce terrain en tenant compte des besoins d'accès à la mer et du commerce d'Assab.

Troisièmement : Le Gouvernement éthiopien, étant très désireux de renforcer progressivement les liens d'amitiés existants entre l'Ethiopie et l'Italie, n'avantagera pas politiquement ou économiquement les ressortissants d'un autre pays autre que l'Italie, dans les terres qui lui ont été données par ce traité. En cas d'égalité, priorité sera donnée aux italiens. Pour l'emploi de personnels dans la région, le Gouvernement éthiopien sera libre de son choix.

Quatrièmement : Si le Gouvernement italien a besoin d'une place pour déposer des biens dans le port d'Assab, le Gouvernement éthiopien lui en délimitera une.

Cinquièmement : Les marchands italiens, qui feront passer des marchandises à travers la zone libre d'Assab, paieront les mêmes taxes que les Ethiopiens.

Sixièmement : L'appel d'offre, concernant la construction de la zone libre et de la ligne de chemin de fer allant jusqu'à la frontière éthiopienne, devra être attribué uniquement aux compagnies éthiopiennes et italiennes. Quand ces compagnies seront choisies, les Ethiopiens paieront deux tiers du marché et les Italiens un tiers. Si les Ethiopiens ne peuvent pas réunir les deux tiers des dépences, seul les deux parties, sans aucune aide étrangère, pourront former une compagnie et partager la somme en deux.

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Septièmement : Si jamais le Gouvernement Ethiopien concluait, dans le futur, un traité maritime avec un autre gouvernement, s'il trouvait un endroit qui serve de zone libre ou d'accès maritime ou s'il obtenait avec garanti cet avantage ; le Gouvernement italien accepte de revoir ce traité et de prolonger les avantages de l'Ethiopie.En sachant cela, si le Gouvernement éthiopien conclu un traité avec un autre gouvernement et que celui – ci obtienne des avantages du présent contrat, le Gouvernement italien, de façon à tirer, lui aussi, profit du traité, pourra, alors, revoir les termes de ce contrat.

Huitièmement : En ce qui concerne les problèmes dus aux traités frontaliers conclus précédemment par les Gouvernements Ethiopien et Italien, les deux gouvernements acceptent de régler ces problèmes dès que des experts auront été choisis par les deux parties. De plus, les compagnies italiennes, qui auront accepté les termes du traité, devront être assister dans l'agriculture, le commerce, les travaux publics et les mines par le Gouvernement éthiopien, qui s'y engage de façon à ce qu'elles ne rencontrent aucune difficulté.

Neuvièmement : Au sujet de l'eau des rivières Juba et Webi Shebeli , le Gouvernement Ethiopien s'engage, par accord contractuel, à ne pas couper complètement l'eau afin qu'elle ne coule plus en Somalie italienne parce qu'il l'aurait cédée à des intérêts étrangers – nonobstant ce qui est nécessaire au développement de l'Ethiopie.

Dixièmement : Le Gouvernement italien prend part aux obligations du traité et ne demande pas d'argent au Gouvernement éthiopien pour lui céder un point d'accès au port d'Assab et des terres adéquates pour la construction du chemin de fer jusqu'à la frontière éthiopienne – ainsi que pour toutes les maisons et les propriétés d'Assab.

Nous étions convaincu après la lecture de cet ebauche de traité que Nous devions en informer le Conseil dès Notre retour à Addis Abeba. Par conséquent, Nous prévenions le Conte Colli de Nos intentions afin qu'il en informe M. Mussolini. Mais, hélas, pour plusieurs raisons, ce pré traité ne rentra jamais en vigueur.

Nous avions pris rendez–vous le 14 Säne (21 juin) avec le Pape de Rome, Pius XI, pour faire sa connaissance, et, à l'heure fixée, nous nous rencontrions au Palais du Vatican. Le Pape exprimait sa satisfaction que, de nos jours, les missions catholiques résidaient en paix et en sécurité, et que la liberté de culte était maintenant permise en Ethiopie contrairement aux temps anciens. Alors que nous prenions congé l'un de l'autre, Il prononçait la prière suivante : “ Que Dieu bénisse la terre d'Ethiopie, ses Rois et son peuple !”Dès que Nous sortions de là, Nous allions à l'Eglise St Pierre rendre hommage au sépulcre. Après avoir vu la beauté de cette église, Nous allions inspecter les abords du monastère de St Stéphane qui a été donné aux moines éthiopiens. Les moines éthiopiens avaient, depuis toujours, un seul désir, rendre hommage au sépulcre de Notre Seigneur à Golgotha et à celui de St Pierre et de St Paul à Rome; mais lorsqu'ils se rendaient à Rome, ils avaient de grandes difficultés pour trouver un logement. On dit, alors, que le Pape régnant en 1464 , voyant leur situation critique, leur donna ce monastère et déclara : “ Le Monastère de St Stéphane sera, désormais, la demeure des moines éthiopiens”.Tandis que Nous visitions chaque coin de l'église de ce monastère, Nous vîmes les pierres taillées où avaient été inscrits les noms de sept moines éthiopiens . Alors que Nous étions assis dans une des chambres du monastère, les sept éthiopiens venus ici pour étudier, s'approchaient et Nous exprimaient leur plaisir et leur remerciement, se référrant au passé, à l'antiquité de l'Ethiopie et à la puissance de ses rois.

Les endroits suivants sont ceux qui sont restés en Notre mémoire et en Notre cœur, lorsque Nous visitions Rome et ses environs durant Notre séjour : le Palais Quirinal, le mausolée des rois, les courses de motos, la Municipalité de Rome, le Vatican, L'Eglise de St Pierre, le monastère de St Stéphane où des enfants d'Ethiopie étudient, l'Eglise de St Paul et de St Jean, L'Eglise de Notre Mère Marie et de Jésus, le Palais des Césars, le Théâtre où les empereurs romains faisaient combattre les disciples du Christ contre des bêtes sauvages ou des esclaves entre eux, le Monument Victor Emmanuel II, le défilé militaire à Centocelle , les musées de Rome, le tir de canons à Bracciano, l'Hôpital militaire Celio, les bateaux à Spezia, la ville de Turin, l'usine de voitures Fiat et le mausolée royal de Turin.

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A la fin de la visite officielle, Nous remercions le Roi Victor Emmanuel de la réception qu'il avait arrangé pour Nous, et le 25 Säne (2 juillet) Nous retournions à Paris.

Chapitre 19De Paris à Londres .

Nous partions de Paris pour aller visiter Londres le 30 Säne (7 juillet). Lorsque Nous parvenions à Calais Nous embarquions dans un navire britannique. Tandis que Nous commencions la traversé, deux navires de guerre ornés des drapeaux anglais et éthiopien naviguaient à nos côtés, un à droite et l'autre à gauche. A notre arrivée à Douvres après avoir traversé la mer, 21 coups de canons étaient tirés en signe de bienvenue.

Nous voyagions par train à partir de Douvres et lorsque Nous parvenions à la gare Victoria de Londres, le fils (Duc de York à l'époque mais maintenant Roi) de Sa Majesté le Roi George accompagné de sa garde d'honneur Nous souhaitait, avec distinction, la bienvenue de la part de son père. De là, Nous allions à Albert Gate, la résidence qui nous avait été consignée et qui se trouvait entre Knightsbridge et Hyde Parc.

Le lendemain, le 1er Hamle (8 juillet), le Duc de York venait Nous informer qu'une audience Nous avait été accordée par le Roi George, et Nous y allions à l'heure précise.J'y prononçais pour le Roi le discours suivant :

“Votre Majesté !

Je suis enchanté de rencontrer, Sa Majesté le Roi et Son Altesse la Reine dans Votre capitale, Londres, qui fut fondée il y a très longtemps. Votre Majesté est consciente que l'amitié qui existe entre l'Angleterre et l'Ethiopie, existera encore pendant bien longtemps.Pour l'avenir, l'Impératrice Zawditu et moi, désirons que l'amitié des deux gouvernements puisse progressivement se renforcer et se développer, et Nous croyons que Vous partagez aussi ce même souhait.Mon auguste père, S.A Ras Makonnen, est venu à Londres durant le règne de votre regretté père, Le Roi Edward VII, et j'ai toujours été impressionné lorsque je l'écoutais raconter à ses officiers tous les actes amicaux dont il avait été couverts. Et Moi, son fils, en venant à Londres, suis extrêmement honoré de voir Votre Majesté, votre peuple honorable et votre belle capitale. Cette joie restera à tout jamais gravée dans mon cœur et dans ma mémoire.Votre Majesté ! J'espère, et c'est le plus cher désir de mon cœur, que Son Altesse la Reine, Votre Majesté et la Maison Royale puissent rester tout le long de leur vie en bonne santé. Paix et bonheur pour votre peuple, prospérité et développement pour votre pays !”.

Quand j'eus fini de parler, Sa Majesté délivrait le discours suivant :

“Votre Altesse !

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Je Vous remercie du fond du cœur d'avoir délivré aujourd'hui ce discours qui m'a touché. La Reine et Moi sommes enchantés de vous rencontrer à votre arrivée sans encombre dans la capitale du royaume britannique.J'exprime l'espoir que l'amitié, qui existe depuis longtemps entre les deux nations, puisse, grâce à la venue de Votre Altesse, être progressivement développée et renforcée dans le futur.Je me souviens de la visite de Votre père, Ras Makonnen, en tant que représentant de l'Empereur Ménélik au couronnement de Mon père, Sa Majesté le Roi Edward. Je sais fort bien que Ras Makonnen ressentait depuis toujours des pensées amicales pour mon pays. De même, Je ne doute pas que les mêmes pensées accompagnent son fils.Puisque Votre Altesse est venue ici, j'ai pris des dispositions pour que vous voyiez, sans inconvénient, tout ce que vous pourrez désirer de visiter dans mon pays. De nouveau, puisque vous êtes ici avec nous et jouissez de temps utile et agréable, j'espère que tout ce que vous verrez dans mon pays, restera gravé dans votre mémoire quand vous repartirez chez vous.Votre Altesse ! Vous remerciant une fois de plus aujourd'hui, je vous assure que mes intentions sont de consolider notre amitié. Je Vous demanderais, donc, Votre Altesse, de transmettre mes salutations cordiales et respectueuses à Sa Majesté la Reine Zawditu dès votre retour en Ethiopie. J'exprime de tout mon cœur le souhait que l'Ethiopie ait du bonheur, de la prospérité, des bénédictions et qu'elle se développe.” Il concluait ainsi son discours.

Par la suite, Nous retournions à Albert Gate et deux heures plus tard, le Roi venait Nous rendre visite à son tour.Nous avions pris rendez-vous le 4 Hamle (11 juillet) avec M. Ramsay MacDonald, le Premier ministre, afin de discuter d'affaires gouvernementales et Nous nous rencontrions à l'heure fixée au Bureau des Affaires Etrangères.Après que M. Ramsay MacDonald ait, longuement, parlé des problèmes qui s'étaient présentés aux frontières entre des sujets des deux gouvernements , Nous lui déclarions ceci :

“Le traité frontalier a été seulement officialisé par écris, mais les ingénieurs choisis par les deux parties, selon les dispositions du traité , n'ont pas été sur place délimiter les frontières et aucune marque n'a été tracée sur le sol. Voici pourquoi nos sujets et les vôtres en sont venus à se battre aux frontières. Cela serait mieux à l'avenir d'effectuer ce qui est nécessaire, c'est à dire de tracer et de déterminer les frontières correctement.”

Nous lui disions qu'une fois ce travail effectué, les deux côtés observeraient, sans aucun doute, leurs frontières. M. MacDonald était d'accord avec cette proposition et Nous disait qu'il ferait de son mieux pour résoudre ce problème au plus vite. En partant, Nous savions que le travail de la délimitation des frontières allait, maintenant, s'effectuer.La seconde affaire était en rapport avec le barrage du lac Tana . M. Mac Donald demandait de la part du Gouvernement britannique au Gouvernement éthiopien l'autorisation de construire un barrage sur le lac Tana. Nous lui répondions :

“Nous devions construire, nous-même, un barrage sur le lac Tana. Nous pouvons, donc, discuter de l'établissement d'une compagnie. Une fois que Nous aurons terminé la construction de ce barrage, Nous louerons l'eau au Gouvernement Anglo – égyptien du Soudan.”

Nous terminions en disant que nous nous enverrions les détails par écris, comme nous étions tombés d'accord sur les principes de la proposition.Nous avions demandé l'autorisation de résoudre certaines difficultés que nous rencontrions et Nous lui soumettions les demandes suivantes :

Sous le règne de l'Empereur Ménélik, un traité avait été signé afin que le Gouvernement éthiopien ne soit pas gêner pour transporter jusqu'à son pays des armes dont il avait besoin et qu'il avait achetées. Mais, aujourd'hui, à cause de la grande guerre européenne, certaines personnes Nous empêchaient d'acheminer les armes Nous appartenant. Aussi, Nous demandions au Premier Ministre de Nous permettre d'acquérir et de faire livrer des armes comme auparavant. Il Nous répondait que le Gouvernement britannique devait discuter de cette question

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d'embargo sur les armes avec les Français et les Italiens , car il ne pouvait pas résoudre cette affaire de son propre chef, et qu'il ne pourrait Nous donner une réponse qu'après que les trois gouvernements se soient consultés.Deuxièmement, Nous étions considérablement gêné de ne pas avoir de port maritime qui permettait des contacts avec les pays étrangers. C'est un fait que la richesse et la dextérité d'une nation s'acquièrent lorsque le commerce s'accroît et dépendent des rencontres et des amitiés qu'elle fait, soit par mer soit par terre. Le seul but du Gouvernement éthiopien, dans le futur, était d'entreprendre de se rapprocher des pays étrangers. Notre accession, l'année dernière, à la Ligue des Nations donne la preuve de Nos intentions de nous développer et de civiliser Notre pays. Par conséquent, si le Gouvernement britannique donnait en tant que patrimoine, un port marin au Gouvernement éthiopien, cela contribuerait à établir une amitié éternelle et inébranlable. Je disais, alors, au Premier ministre que je lui serais extrêmement reconnaissant de Nous donner une réponse définitive avant Notre départ de Londres.

M. MacDonald nous répondait :

“Je n'étais pas au courant de cette affaire auparavant. Je ne peux pas vous donner une réponse immédiate alors que cela n'a pas été débattu au Parlement. Moi-même, je n'ai pas le pouvoir de légiferer seul mais je pourrais me charger de présenter, au moment propice, cette requête au Parlement, ainsi Vous pourrez avoir votre réponse.”

Le même jour, “Le Patriarche Randall Davidson l'Archevêque de Canterbury, donnait un merveilleux dîner en Notre honneur. Nous quittions Albert Gate à 7 heures pour aller au Palais de Lambeth. Après cet agréable banquet en Notre Honneur, l'Archevêque délivrait à l'assemblée le discours suivant :

“Votre Altesse !

J'éprouve un grand plaisir d'accueillir, Votre Sainteté, au Palais de Lambeth qui est le centre principal de l'Eglise Anglicane. Depuis très longtemps, je reçois les représentants importants des différentes églises du Christ. Mais Lambeth n'a jamais été auparavant visité par une personne dont l'Eglise reste, du point de vue de l'antiquité, la première pour les disciples du Christ à travers le monde.Votre Altesse ! Votre Eglise a 1.600 ans d'histoire. Sa fondation se rapproche même de l'époque des Apôtres de Notre Seigneur. Votre Eglise a une histoire qui est apparenté à l'époque d'Athanasius et de ses compagnons. Votre Altesse ne conserve pas seulement les anciennes traditions, mais, et c'est là Votre gloire, développe, aussi, la civilisation du Christ pour le futur et distribue les écrits saints des disciples du Christ parmi Son peuple.Car il n'y a pas que d'anciens ou de nouveaux livres religieux qui sont édités dans votre imprimerie mais Vous participez, Vous–même, activement à ce travail. Les livres éthiopiens qui, grâce à Votre Majesté, ont été imprimés sont dédicacés d'une introduction écrite par Votre plume. Toutes les personnes qui étudieront les livres de Chrysostom et du moine Mar Yeshaq en tireront un grand profit.Nous ne doutons pas que le but principal de Votre Voyage présent est de Vous familiariser avec le monde moderne occidental. En terme spirituel ou laïc, Votre visite est pour nous tous une joie perpétuelle. Je suis sûr qu'entre Vos mains, le bien-être spirituel et laïque de Votre Pays est bien placé et que l'on doit Vous soutenir du mieux possible dans Vos tentatives bienfaitrices.” Il concluait en disant : “Avec une amitié cordiale et de grands espoirs, nous désirons que les raisons pour lesquelles Vous êtes venu ici puissent se réaliser.”

La visite officielle se terminant, Nous allions au Palais de Buckingham le 5 Hamle (12 juillet) et prenions congé de S. M. le Roi et de S. A. la Reine. Durant cette visite d'adieu, le Roi prononçait le discours suivant :

“J'ai été très content de Votre visite à Londres pour développer et renforcer l'amitié entre les deux gouvernements, aussi, pour que Vous ayez un souvenir inoubliable de cette visite et de notre rencontre, nous Vous rendons la Couronne de l'Empereur Théodore , qui avait été prise et ramenée par un Commandant Britannique pendant la campagne de Magdala ”.

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Bien que la capture et l'acheminement de la couronne de l'Empereur Théodore à Londres n'aient jamais affecté l'indépendance de l'Ethiopie, cela ne nous plaisait pas de savoir et de voir la couronne d'un Roi Ethiopien dans un pays étranger. J'étais convaincu que S. M. le Roi George nous donnait une grande marque d'amitié par sa gracieuse autorisation de la rendre à l'Ethiopie et comme J'en étais enchanté, J'exprimais au Roi ma profonde et sincère gratitude.Nous partions le 11 Hamle (18 juillet) de Londres à 4 h du matin (10 a m) pour visiter l'université de Cambridge. Alors que Nous étions encore à Rome, avant de venir à Londres le Vice–Chancelier Nous avait envoyé un courrier Nous demandant d'être assez courtois de venir visiter l'université. A Notre arrivée à Londres, il Nous reposait la question par l'intermédiaire du Bureau des Affaires Etrangères, par conséquent, Nous honorions son invitation.Après que les professeurs de l'Université Nous eurent respectivement souhaité la bienvenue, le Vice – Chancelier s'approchait et disait :“ Votre Sainteté ! Comme nous avons appris Votre initiative et Votre persévérance à guider Votre pays, l'Ethiopie, vers la sagesse et la connaissance, nous Vous décernons le titre et la licence honorifique de Docteur en Justice (Doctor of Law )”. Il Nous remettait, alors, les robes appropriées.Immédiatement après, Nous allions au déjeuner qu'ils Nous avaient préparé. Au banquet le Dr E. C. Pearce Nous délivrait le discours suivant :

“Votre Sainteté !

Le poète Homer disait que les Ethiopiens étaient irréprochables, Hérodotus disait que les Ethiopiens vivaient longtemps car ils ne buvaient jamais d'alcool.C'est un fait que les Ethiopiens refusèrent de payer un tribut aux Rois de Perse et de Cambyse. Par la suite, ils ont vaincu victorieusement tous ceux qui sont venus pour prendre de force leur pays. Qui ne sait pas que la Reine de Shéba (Saba), ayant appris la sagesse de Salomon, vint en chameaux portant des épices, de l'or et des pierres précieuses pour éprouver le Roi avec des énigmes ? Qui ne sait pas qu'elle revint dans son pays pour être la mère de tous les Rois ? Qui ne se rappelle pas, depuis les temps exposés, de leur descendance du Roi David ? Qui ne connaît pas leur apparenté à la famille de la Reine Candace ? Tout ceci prouve la possession d'une foi ancienne depuis longtemps dans son histoire et l'établissement de la foi du Christ en Ethiopie.Un homme qui étudiait au Collège du Christ de l'Université de Cambridge, a, récemment, révélé au peuple anglais la littérature et les livres de lois de l'Ethiopie .Aujourd'hui, il y a parmi nous Tafari Makonnen, Prince Héritier de l'Ethiopie. Il persévère dans les pas de ses ancêtres et possède un savoir dépassant celui des occidentaux, des orientaux et des égyptiens. Il examine les savoirs anciens et modernes. Il a étudié toutes les anciennes coutumes chrétiennes. Il essaie d'acquérir les sciences modernes. S. A. Tafari Makonnen est le premier Prince Héritier d'Ethiopie à être monté dans un avion.Il a fait traduire du Ge'ez en Amharique les livres de John Chrysostom et du moine Mar Yeshaq et les a fait imprimer dans sa propre imprimerie. Ces livres peuvent être trouvés dans la librairie de l'Université de Cambridge. De plus, Il a construit une école pour les enfants d'Ethiopie ” il concluait en disant : “Nous vous ferons, donc, tous connaître le Grand Prince Héritier et Régent d'Ethiopie, Son Altesse Ras Tafari Makonnen, l'Espoir de l'Ethiopie qui est le rejeton de rois antiques”.

Nous répondions au discours du Vice-Chancelier de l'Université ceci :

“Je suis heureux de visiter l'Université de Cambridge d'où monte la source du savoir et de la sagesse. Je vous remercie de me recevoir en me manifestant un si grand plaisir et une si chaleureuse amitié. Ma joie est immense parce que vous avez parlé de l'Histoire de l'Ethiopie, prouvé l'existence de son Indépendance depuis des temps anciens et l'adhérence de son peuple à la foi du Christ.Il y a, peut être, encore des personnes qui ne savent pas que le royaume d'Ethiopie possède une grande antiquité et qu'il fut fondé il y a très longtemps. Mais s'ils étudient, alors, soigneusement l'histoire de l'Ethiopie, ils pourront être convaincus de l'existence du royaume d'Ethiopie bien avant les royaumes Grecque et Romain. Notre Pays était, c'est vrai, bien connu à l'époque de David et de Salomon.

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Grâce à l'entrée de l'Ethiopie dans la Ligue des Nations l'année dernière, elle peut maintenant se rapprocher des nations européennes. Nous avons envoyé en Europe et dans d'autres pays des jeunes étudier. Ils sont très appliqués dans leurs études et j'espère qu'ils iront dans très peu de temps à l'Université de Cambridge pour leurs études universitaires, et qu'après avoir obtenu leur diplôme, ils reviendront, alors, servir leur pays.”

A la fin du discours, Nous retournions à Londres

Toutes les choses que j'ai vues à Londres étaient vraiment stupéfiantes. Les sites suivants resteront perpétuellement gravés en mon cœur : le Palais de Buckingham, la Tour de Londres, l'hôpital St Thomas, la Maison du Parlement, le Jardin Zoologique où nous avons pu voir différentes espèces d'animaux sauvages, la Haute Cour de Justice, la Cathédrale de Saint Paul, l'exposition de Wembley, le Bureau des Affaires Etrangères, le Palais de Lambeth, la résidence de l'Archevêque de Canterbury, la Société anglaise et étrangères de la Bible, la Banque d'Angleterre et le Château de Windsor.J'éprouve encore aujourd'hui de l'admiration pour la bonté du peuple concernant le caractère inné et les traditions plutôt que la motivation politique. Le 14 Hamle (21 juillet), Nous partions de Londres en direction de Paris.Ayant été si loin en Europe, je savais, par conséquent, que je ne pouvais pas retourner chez moi sans avoir vu Genêves où la Ligue des Nations, sur laquelle repose la paix du monde, avait été fondée et dont nous étions membre. Ainsi le 21 Hamle (28 juillet), je me rendais à Genêves mais comme c'était les vacances, le Secrétaire Général n'y était pas. Par conséquent, nous étions accueillis chaleureusement par les secrétaires présents au moment de Notre arrivée. Ils Nous faisaient visiter leurs bureaux et Nous montraient les divers départements. Ensuite, Nous visitions la capitale suisse, Berne, et Nous revenions à Paris. J'avais envie de visiter en privée et non officiellement Berlin, la capitale allemande, mais j'étais triste de ne pouvoir m'y rendre puisque l'heure de mon retour approchait. Par conséquent, je m'arrangeais pour envoyer des hommes parmi les officiels qui m'accompagnaient : Dejazmatch Haylä Selasse, Sahle Tsädalu et Täsfaye Tägän , prenant avec eux une lettre d'amitié, rencontrer à Berlin le Président, le Maréchal Hindenburg , et revenir tout de suite après.Certains passages du Traité de la Compagnie du Chemin de Fer Franco–Ethiopien n'étaient pas claires et donnaient lieu à des conflits. Nous en parlions, donc, amicalement avec le Président de la Compagnie, M. Maxime Getten, et tombions d'accord sans difficulté sur neuf paragraphes. Nous y apposions, alors, avec plaisir Notre signature en même temps que M. Getten.Nous avions indiqué à M. Poincaré, le Ministre des Affaires Etrangères, la première fois que Nous étions venu à Paris, Notre besoin de trouver un accès indépendant à la mer vers Djibouti. Il Nous avait donné espoir en Nous disant qu'il Nous donnerait la réponse un peu plus tard, mais depuis il s'était produit des changements radicales au sein du Gouvernement et de la Présidence et lorsque Nous leur demandions, proche de Notre départ, de Nous donner une réponse, la lettre suivante Nous fut adressée :

Le 13 Nähase 1924 A Son Altesse Tafari Makonnen,Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire d'Ethiopie

Votre Altesse !

Votre Altesse nous a demandé un accès à la mer pour le commerce de son pays. J'aurai été très heureux de pouvoir Vous communiquer avant votre départ les termes du traité selon lesquels les deux gouvernements auraient pu s'entendre et conclure l'examen de cette affaire en se basant sur la ferme intention du Gouvernement de la République française d'accorder au Gouvernement éthiopien l'accès à la mer demandé.L'affairen'a pas pu être traité, aujourd'hui, car le Président du Conseil n'est pas présent et son retour prendra du temps. Le Gouvernement français au complet doit obligatoirement délibérer sur cette affaire vu que l'accord qui doit être conclu est très important, mais la requête que vous avez posée ne manquera pas de se réaliser afin de renforcer l'amitié et de même les liens respectueux qui ont, depuis longtemps, rapproché historiquement les deux gouvernements. Par conséquent, je vous informe respectueusement et déclare que -vu le ferme désir qui

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existe- nous conclurons un traité une fois que le problème aura été soulevé en priorité.Le temps n'a pas été propice pour que cet accord soit conclu sur les bases du bénéfice que les deux gouvernements amis et voisins lui attribuent. Mais dans le traité qui sera sans doute conclu prochainement, Votre Majesté y verra un souvenir distinct – basé sur votre voyage en France – qui justifie la confiance que Vous avez dans la profonde amitié du peuple. Rien ne sera oublier afin de faire ce qui est nécessaire pour que le souvenir d'amitié et le profit mutuel des deux gouvernements continue de progresser.Je demanderais à Votre Majesté de donner l'assurance à S. M. la Reine Zawditu, l'Impératrice d'Ethiopie, de nos meilleurs vœux et de la bonne volonté dont le Gouvernement français fait preuve pour sa prospérité et celle de son peuple.

Signé : M. René Renoult.

Bien que l'accord du traité restait tacite pour le moment, Nous étions, néanmoins, content après avoir lu cette lettre. Elle Nous donnait l'espoir de conclure prochainement ce traité. Comme Nous savions qu'il était bientôt le moment de partir, Nous ordonnions de frapper une nouvelle médaille, la Médaille de Ménélik II, de construire la statue de Ménélik II et de l'expédier par la suite à Addis Abeba, d'imprimer de nouveaux timbres à Notre effigie et à celle de la Reine Zawditu, et d'acheter de nouveaux livres nécessaires aux divers départements ministérielles.

Chapitre 20

De Paris à Athènes, la capitale grecque

Nous n'avions pas encore fait la connaissance du nouveau Président de la République Française, Son Excellence M. Doumergue . Par conséquent, Nous le rencontrions au Château de Rambouillet. Nous en profitions pour prendre congé. Nous partions le 7 Nähase (13 août) pour Marseille en direction d'Athènes. Les autorités françaises Nous escortaient jusqu'à Marseille, Notre vieil ami M. Lagarde Nous accompagnait.Le 9 Nähase (15 août), à Marseille, Nous embarquions sur l'Amboise, un petit navire. Quatre jours plus tard Nous arrivions à Piraeus, la ville portuaire. Nous étions accueilli en grande pompe – des avions volaient dans le ciel et, dans la mer, des navires de guerre faisaient feu de leurs canons. Nous poursuivions Notre voyage et à Notre arrivée dans la ville de Phaléron, le Premier ministre grecque, S. E. M. Sophoulis , les ministres et les commandants de l'armée Nous souhaitaient la bienvenue. De là, Nous prenions le train jusqu'à Athènes.A la gare, le Président de la République, S. E. M. Condouriotes, les dignitaires du pays et les diplomates Nous recevaient. Nous nous rendions immédiatement à l'église d'Athènes où l'Archevêque Chrysostomos Nous donnait sa bénédiction. Nous allions, ensuite, au palais où se trouvait notre logement.Dans la soirée, au banquet, le Président, l'Amiral Condouriotes, parlait de la ferme amitié qui existait depuis très longtemps entre les peuples des deux pays ainsi que de leur histoire soudée et rapprochée.Nous lui disions de Notre part qu'Athènes était depuis des temps immémoriaux la source de la sagesse et de la connaissance, que Nous avions lu et découvert dans notre histoire combien le peuple grecque était bon. Nous déclarions que Nous avions l'intention d'aider, dorénavant, tous les grecques vivants en Ethiopie.Nous visitions l'Acropolis, l'ancien sanctuaire des dieux et des idoles, le jour suivant. A Notre retour, Nous allions voir l'Académie et plusieurs musées. Le 13 Nähase (19 août), ils Nous présentaient dans un stade un

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spectacle de gymnastique et un défilé militaire.

Dans la soirée, Nous allions voir l'Université d'Athènes, et le président de l'université, Monsieur Dimitri Papouléas qui était sur une estrade Nous fit le discours suivant :

Votre Altesse !

C'est au milieu de l'Université d'Athènes que l'âme de la Grèce a été révélée. Ce soir, nous avons le plaisir d'accueillir le représentant d'un peuple attaché à la Grèce par des liens indestructibles et par une amitié basée sur des traditions anciennes et historiques.Votre présence parmi nous est susceptible de renforcer et de renouer ces souvenirs vieux de 1.600 ans.Deux grecques fils de Méropius, le marchand, Frumentius et Aedesius étaient faits prisonnier sur la côte éthiopienne et étaient emmenés dans le pays. Ils fondèrent l'Eglise d'Ethiopie, enseignèrent les habitant du pays et devinrent Apôtres de la Foi.

Votre Altesse !

L'affection qui relie les deux pays commençait à cette époque. En 325 , Athanasius, le grand évêque de la Grèce chrétienne, confiait à Frumentus lors d'une somptueuse réception à Alexandrie le titre de Fondateur de l'Eglise d'Ethiopie et s'oignait lui – même Evêque de l'Eglise Ethiopienne.Et de plus, dans un contexte différent, Heliodorus de Emesa fait allusions plusieurs fois à ces souvenirs historiques dans le recueil de poèmes qu'il a écris. Dans ce livre, il présente la fille du Roi Ethiopien comme étant belle et charmante.Homer et Hérodotus connaissaient très bien les Ethiopiens et faisaient allusion à eux dans leurs histoires. Strabo parlait beaucoup d'eux dans sa géographie . A cause de ces anciennes traditions les rois modernes de l'Ethiopie ont toujours cultivé une véritable amitié avec la Grèce. Les empereurs Yohannes et Ménélik ont eu, par - dessous tout, des paroles sincères et affectives pour notre pays et ont échangé des correspondances avec le Gouvernement grecque.

Votre Altesse !

Nos frères qui vivent parmi vous en Ethiopie, nous racontent avec des sentiments de profonde gratitude l'accueil et l'amitié qu'ils reçoivent, toujours, de Votre peuple. Cela va si loin qu'il leur est pratiquement accordé d'être leurs frères. Par conséquent, nous sommes très contents d'accueillir parmi nous comme invité le représentant de ce peuple.Les écrivains grecques ont décris en détail leurs voyages dans des livres qui sont étudiés et sont d'un très grand profit. Ils ont exposé avec énergie l'extrême beauté naturelle de l'Ethiopie. Ils ont décrit les différentes sortes de courant aérien, d'arbres, de feuilles ainsi que la beauté du soleil qui, à travers ses lumières, révèle la beauté du pays.

Votre Altesse !

Depuis longtemps les Grecques considèrent que ce qui est bon pour Votre pays l'est aussi pour eux. Chaque fois qu'ils le peuvent, ils expriment leurs pensées amicales pour les rois et le peuple d'Ethiopie.Ce sentiment ne résulte pas seulement de l'amitié que vous éprouvez pour nous. Ce que nous avons obtenu par notre caractère dans notre histoire passée est dû à notre respect absolu de la suprématie du savoir et à l'amour intense de la liberté, allant jusqu'à l'héroïsme. Par conséquent, il n'est pas étrange pour nous de fortifier notre amitié avec le peuple éthiopien à travers les études que notre histoire nous procure.Nous sommes conscients que le succès de l'Ethiopie, à préserver en tout temps son indépendance, résulte des montagnes qui lui ont été données par la nature et qui les séparent de tous les autres pays africains. Il est correct de dire que l'Ethiopie fut le berceau de la foi du Christ pendant plus d'un millénaire parmi les primitifs et les païens dans ce désert aride. Homer disait des éthiopiens qu'ils surpassaient les autres . Diodorus parlait de leurs

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vertus, il admirait leur combat pour leur liberté.A l'époque d'Alexandre le grand et de ses héritiers, la culture grecque pénétrait dans le pays de l'Ethiopie et ouvrait une nouvelle route vers la civilisation. Il reste des papyrus qui prouvent ses progrès. Les rois Byzantins et Ptolemie désiraient que le peuple éthiopien établisse une ambassade et étende leur souveraineté jusqu'à la mer Rouge. Quand les Byzantins combattaient contre les Perses, ils lançaient dans la bataille la puissance des Ethiopiens. Le pays de Votre Altesse a été le carrefour et le point de rencontre des nations civilisées dans les régions méditerranéennes et indiennes. Comme les Grecques étaient honorablement traités en Ethiopie, il fut dit que les Rois Ethiopiens connaissaient le grec.Selon ceux qui ont étudié l'histoire de l'Eglise Ethiopienne, au quatrième siècle cette Eglise, forte en Foi, faisait tout son possible pour permettre à la religion du Christ de se répandre en Afrique, même dans les terres les plus éloignées. Mais l'ascension de l'Islam et sa croissance constante et progressive ainsi que ses victoires, par la force de l'épée, contre les pays du Nord de l'Afrique affaiblissaient grandement la Force du peuple éthiopien. Finalement, les Ethiopiens, luttant seul avec leur Héroïsme naturel, triomphaient de la puissance des Musulmans. Ils reconstruisaient une fois de plus l'église de Aksum là où les musulmans l'avaient incendiée. Nous pouvons dire que la construction de cette église a fait prospérer l'Ethiopie et lui a porté chance.Grâce à l'intelligence de ses rois et de ses souverains depuis les siècles passés, ce pays a une fois encore pris le chemin du Renouveau. Ce nouveau chemin guide ce peuple bien-aimé et courageux vers une égalité et une unité nationale.L'Université d'Athènes accueille à l'endroit où les responsables du peuple se rassemblent le courageux souverain de ce peuple, le fils de Makonnen”. Il concluait par ceci : “Le peuple grecque vous demande d'accepter leurs vœux pour la prospérité du peuple éthiopien, ainsi que leur ferme résolution de renforcer les liens d'amitié qui existent entre les deux nations”.

Nous étions enchanté d'entendre ces paroles amicales parlant de l'histoire antique et Nous leur exprimions Notre profonde gratitude. Nous retournions ensuite au Palais.Le lendemain, Nous allions visiter, accompagné de l'Archevêque Chrysostomos et d'autres savants très calés en Histoire, l'Aéropage où St Paul instruisit les Athéniens. L'endroit se trouve à côté de l'Acropolis. L'Archevêque parlait longuement de l'histoire de ce lieu, citant entre autre les Actes des Apôtres .Nous avions, souvent, lu dans les livres d'Histoire qu'Athènes était la source du savoir et de la sagesse, Nous étions content de l'avoir vu de Nos propres yeux.Voici les principaux souvenirs gravés en Notre cœur de ce que Nous avons visité pendant Notre séjour à Athènes : le temple des dieux et des idoles d'Acropolis, l'Aéropage, l'Académie et les musées, la Librairie, l'Université, les défilés de gymnastique et militaires au stade, le Théâtre de Hérode Atticus à côté des ruines de l'Acropolis, les feux d'artifice tirées au bord du rivage de Phaléron qui s'étalaient dans le ciel et formaient le drapeau Ethiopien.

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Chapitre 21

Le voyage retour d'Athènes jusqu'à chez Nous en Ethiopie.

Puisque Nous voulions résoudre amicalement le litige survenu entre nos pères en foi, les Coptes, et nous au sujet du couvent que nous possédions à Jérusalem, Nous avions envoyé à l'Archevêque, lors de Notre voyage dans la ville sainte, plusieurs plaidoiries. Il Nous disait, en réponse, qu'il voulait bien en discuter avec Nous. Par conséquent, Nous décidions de partir d'Athènes et d'aller au Caire pour nous assurer de l'issue de ce problème au cas où il pourrait avoir déjà pris sa décision. Le 15 Nähase (21 août), Nous quittions Athènes et voyagions vers Alexandrie dans un navire, le Hesperia, car Nous voulions débattre de ce litige et rencontrer le Patriarche Abuna Qerillos.D'Alexandrie, Nous partions vers le Caire. Après avoir rencontré le Patriarche Abuna Qerillos, Nous étions très affligés car il Nous avait dit que les conseillers de l'église n'avaient pas, encore, terminé leurs délibérations (au sujet du litige concernant notre couvent). Il fallait impérativement que Nous rentrions en Ethiopie. Nous informions alors l'Archevêque de Notre départ et laissions ici un homme qui devait attendre la fin des délibérations et Nous prévenir dès qu'il aurait eu la réponse. Nous le saluions et partions vers Suez. Nous arrivions le 21 Nähase (27 août) à Suez, et Nous embarquions sur un bateau de la Compagnie des Messageries, le "Chili", et atteignions Djibouti le 25 Nähase (31 août).Dejazmatch (maintenant Ras) Getatchäw, Qägnazmatch (maintenant Dejazmatch) Amde et Bäjerond Sahlä Dengel , venus en qualité d'émissaires de la Reine Zawditu Nous accueillir à Djibouti, montaient à bord du navire, Nous saluaient et Nous donnaient la missive de la Reine Zawditu dont voici le texte :

“Le Lion de la Tribu de Juda a vaincuElu de Dieu, ZawdituImpératrice d'Ethiopie

Puisse-t-elle parvenir à mon fils, S. A. Tafari Makonnen, Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire du Royaume d'Ethiopie. Comment allez-vous ? Grâce à Dieu que je loue, je vais bien.Je suis très heureuse de votre retour sain et sauf. J'étais apeuré par ce dur travail en pays inconnus et violents pendant que vous ne pensiez seulement qu'à la liberté du notre, à son respect et à son honneur. Je remercie Dieu de votre retour en vie en Ethiopie, votre héritage, après avoir visité tous les pays que nous avions prévus. De plus, nous étions tous très anxieux puisque votre voyage en Europe était une première, mais, maintenant, le peuple de l'Ethiopie est content de vous voir en sécurité et de retour. Puisque vous êtes revenu en paix, j'espère que Dieu nous permettra de nous voir en personne. Dejazmatch Getatchäw, Bäjerond Sahlä Dengel et Qägnazmatch Amde sont venus vous accueillir en qualité d'émissaires.

Ecrit à Addis Abeba le 19 Nähase 1916 (25 août 1924)

Nous partions de Djibouti le 26 Nähase (1er septembre), faisions une pause d'une journée à Dire Dawa et pénétrions à Addis Abeba le 29 (4 septembre).A la gare du chemin de fer, le corps diplomatique au complet, l'Archevêque Abuna Mattewos et la Hiérarchie, les ministres, les officiers militaires et les citadins manquant de place Nous attendaient et Nous accueillaient joyeusement, tandis que des canons faisaient feu pour annoncer Notre arrivée.Nous entrions dans le Palais, présentions nos souhaits affectueux et respectueux à Sa Majestée la Reine Zawditu et délivrions le discours suivant :

“Votre Altesse !

Pendant l'étude de l'Histoire de Notre pays, l'Ethiopie, des œuvres persuasives de grands écrivains nous prouvent que l'Ethiopie a une plus grande antiquité que la plus part des pays et qu'elle fut honorée pour sa sagesse et son savoir.

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Notre Kebra Nagast témoigne des nombreux cadeaux qui furent offerts au Roi Salomon, apportés par la Reine de Scheba lorsqu'elle vint à Jérusalem éprouver sa sagesse. Ceci nous prouve l'antiquité et la sagesse de l'Ethiopie.De plus, nos ancêtres les rois de l'Ethiopie franchissaient la mer et gouvernaient le pays arabe appelé Yémen . Ceci démontre historiquement que l'Ethiopie était une nation puissante.En raison des guerres qui se développaient à son insu, de temps en temps, avec les nations païennes qui l'entouraient, l'Ethiopie ne parvenait pas à trouver des circonstances favorables pour établir des relations diplomatiques avec des pays étrangers.Sa Majesté Votre Père, le Grand Ménélik II, reconquerrait, avec l'aide d'hommes puissants qui soutenaient son Trône, tous les territoires qui avaient été perdus, et restaurait l'Ethiopie comme elle avait été autrefois. Il a fait tout ce qu'il a pu pour renouer des relations avec des gouvernements étrangers.Il choisissait mon père, son frère et son serviteur, S. A. Ras Makonnen, pour cette tâche. Ce qui prouve qu'il existait entre eux une grande confiance réciproque.Et, maintenant, Votre Majesté, vous avez impressionné le monde entier par votre désir, esperant faire connaître au monde l'indépendance de l'Ethiopie, que moi, votre fils, j'aille en Europe rencontrer ses rois et créer des liens. Vous ne manquerez pas de savoir qu'en ces occasions l'Ethiopie fut très honorée et Votre nom beaucoup loué.J'espère qu'en éduquant et en enseignant les bonnes manières à ses fils, l'Ethiopie parviendra à un aussi haut niveau que celui qu'elle avait dans le passé. Laissez moi vous informer que les rois et les présidents d'Europe Vous présentent leurs salutations et leur gratitude”.

Après ce discours, le Tsähafe T'ezaz lisait la lettre de la Reine :

Ö ! Prince Héritier, Mon fils !

Nous avons versé des larmes et étions tristes lorsque nous nous quittions pour votre départ en Europe dans l'intérêt et la prospérité du pays et pour le bénéfice du peuple. Maintenant, que je vous vois de retour sain et sauf, je rends grâce à Dieu et bénit ce jour.Bien que Notre pays l'Ethiopie soit antique, il est vrai qu'il est resté séparé des rois étrangers parce qu'il fut entouré pendant longtemps par des païens. Lorsque, plus tard, mon père Ménélik II avait fini la reconquête de l'Ethiopie et la réconciliation des territoires voisins que ses pères avaient commencés, il voulut se rapprocher des nations étrangères. Il choisissait, par conséquent, votre père, S. A. Ras Makonnen, parmi les princes et les nobles, et l'envoyait vers des pays qu'il ne connaissait pas. Ras Makonnen créait, alors, des relations diplomatiques avec des rois, réalisant ainsi le souhait de Ménélik II, et revenait au pays.Et, Vous, mon fils, en qui j'ai confiance, vous êtes partis comme Votre père vers des pays que vous ne connaissiez pas. Vous avez patiemment supportés la chaleur du soleil et la turbulence des flots et avez mener à terme les projets que nous avions conçus pour la prospérité du pays et le bénéfice de notre peuple. Vous avez renforcé l'amitié et l'affection de rois qui existaient depuis longtemps. Je suis maintenant enchanté de vous voir après avoir réussi à exécuter mes souhaits.L'Ethiopie remercie joyeusement Dieu, loué soit-il, pour vous tous, princes et nobles, qui avez entrepris ce voyage et êtes revenus sain et sauf sans qu'aucun de vous ne manque.” Il concluait en disant :“J'implore le Créateur de vous aider, continuellement, à méditer sur tout ce que vous faîtes pour que le peuple en bénéficie et que notre pays prospère – tout comme vous l'avez fait à l'étranger.”

Je rentrais après chez moi, trouvais ma famille saine et sauve et remerciaient Dieu de tout ceci.

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Chapitre 22

A propos de la convention d'une assistance mutuelle entre le Gouvernement britannique, pour le barrage sur le lac Tana, et le Gouvernement italien, pour la construction d'une ligne de chemin de fer de la frontière de l'Erythrée à la Somalie italienne passant au milieu de l'Ethiopie

.

Le Gouvernement britannique avait envoyé en 1895 (1902) le Lieutenant Colonel John Lane Harrington en qualité d'envoyé spécial en Ethiopie pour convenir par traité , entre l'Empereur Ménélik et le Gouvernement britannique du Soudan, que le Gouvernement éthiopien n'obstruerait pas la rivière Sobat et d'autres petites rivières pénétrant dans l'Abbay, c'est à dire le Nil Bleu . Cet envoyé assurait (simplement par lettre) à l'Empereur Ménélik, comme il avait approuvé cet accord, que le Gouvernement britannique verserait au Gouvernement éthiopien 10.000 guinés (1 guiné = 21 shillings) par an. Par la suite, il nous demandait la permission de pouvoir régler le flot des eaux en construisant un barrage au lac Tana car, disait-il, les eaux étaient hautes en hiver et basses en été . Dès qu'il aurait reçu l'autorisation, il promettait d'envoyer des ingénieurs faire un rapport afin d'étudier l'augmentation des eaux due à la construction du barrage, de peur que celles-ci ne submergent des églises et des îles situées sur le lac Tana ; ils devaient par la suite le présenter au Gouvernement éthiopien ; et les ingénieurs furent effectivement envoyés en 1899 (1906).Après la Grande Guerre, en 1912 (1919), le Gouvernement italien envoya des messagers à Londres présenter une proposition d'assistance mutuelle pour la construction par le Gouvernement britannique d'un barrage sur le lac Tana et par le Gouvernement italien d'une ligne de chemin de fer allant de la frontière de l'Erythrée et coupant à travers l'Ethiopie. Comme le Gouvernement britannique avait déjà directement commencé des négociations avec le Gouvernement éthiopien, les propositions faites par le Gouvernement italien étaient pour le

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moment inacceptables. Lors d'une entrevue avec le Premier ministre M. MacDonald, quand Nous avions été invité, un peu plus tard en 1916 (1924), à Londres par Sa Majesté le Roi George V, nous avions débatu afin de conclure plusieurs affaires concernant les deux gouvernements. Lorsque le Premier ministre Nous avais demandé d'autoriser la construction (que le Gouvernement britannique avait déjà commencé) d'un barrage sur le lac Tana, nous disant que cela nous serait bénéfique, Nous lui avions detaillé l'offre que Nous lui proposions : Une fois que Nous aurions, nous-mêmes, construit ce barrage avec l'aide d'ingénieurs renommés, il aurait été préférable que Nous le louions par bail au Gouvernement britannique, après avoir conclu un traité où les intérêts des deux pays auraient été fermement protégés.Lorsque M. MacDonald nous avait répondu : “Nous acceptons votre offre avec plaisir mais à condition que vous nous dites de quel pays vous recrutrez ces ingénieurs et que vous nous permettiez de les choisir – ajoutant immédiatement : allez-vous engager des ingénieurs des Etats Unis d'Amérique ?”; nous nous mettions d'accord oralement sur les principaux points, Nous les acceptions volontiers; et quelques semaines plus tard Nous le lui confirmions par écrit. Mais lorsque l'Italie apprit au sujet du barrage sur le lac Tana la décision prise directement entre le gouvernement Britanique et Nous même pendant ces rencontres, le Gouvernement italien commença ses pressions et rappela une fois de plus en 1919 (1925) au Gouvernement britannique de ne pas perdre de vue leur traité afin d'aider l'Italie à réaliser une ligne de chemin de fer de la frontière de l'Erythrée, coupant l'Ethiopie en deux et allant jusqu'à la frontière de la Somalie italienne. En retour, le Gouvernement italien à Rome négocierait et accorderait au Gouvernement britannique de mettre en œuvre l'offre précédemment entreprise en 1912 (1919). Un échange de courrier s'en suivait, lequel comprenait le texte de l'accord. Les deux gouvernements s'arrangeaient pour que le traité, dissimulé au sein de la correspondance, soit enregistré à la Ligue des Nations de Genêves. Pendant qu'ils faisaient tout cela, ils n'en informaient même pas par une simple lettre le Gouvernement souverain de l'Ethiopie. Voici le texte de la lettre qui fut échangée :

Sir Ronald Graham à M. Mussolini

Rome, le 20 décembre 1925

Votre excellence ne manquera pas de se rendre compte du très grand profit pour l'Egypte et du Soudan d'empêcher une interruption du flux des eaux et d'entraîner une augmentation de ce même flux, puisque l'eau du Nil Bleu et Blanc et de leurs affluents est nécessaire à l'irrigation. Diverses propositions ont été auparavant soumises en vue de cet aboutissement et ont été maintenant exécutées avec succès, d'autres sont toujours prises en considération.Votre excellence est au courant de nos discussions entreprises à Addis Abeba, en raison de notre responsabilité envers l'Egypte et le Soudan, et soucieux de son importance pour l'Egypte. Le but des discussions est de bloquer les eaux en construisant un barrage sur le lac Tana avec la permission du Gouvernement éthiopien et de ravitailler en eau le Nil Blanc. Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas obtenu de résultats dans ces discussions.Des messagers italiens se rendaient à Londres en Novembre 1919 (Hedar 1912) et présentaient de la part du Gouvernement italien une offre d'assistance qui aiderait dans les termes suivants le Gouvernement britannique pour qu'il obtienne ce qu'il voulait :“Quand le Gouvernement britannique, soucieux de l'importance des eaux du lac Tana, déposera une requête au Gouvernement éthiopien pour une concession, afin de construire un barrage sur le lac Tana, donnée en partie en dépit des intérêts italiens, le Gouvernement italien assistera la Grande Bretagne. Ceci en attendant la délimitation de la zone cédée aux intérêts du Gouvernement britannique et en attendant l'examen complet de la réservation que demande le Gouvernement italien sous les conditions du Traité Tripartite .Quand le Gouvernement britannique demandera l'autorisation au Gouvernement éthiopien de construire une ligne de chemin de fer du lac Tana au Soudan, il se peut qu'il demande au Gouvernement italien de le soutenir . Cette ligne, selon le Traité Tripartite, passera à l'Ouest (ou à l'Est) d'Addis Abeba. Tout le nécessaire à la construction de ce chemin de fer devra circuler librement dans la route susmentionnée.L'Italie demande à l'Angleterre et au Gouvernement éthiopien de tolérer toutes les requêtes qu'elle pourrait

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soumettre pour obtenir des droits exclusifs dans l'Ouest de l'Ethiopie et dans les territoires où passe le chemin de fer susmentionné, et pour obtenir des concessions dans la zone italienne. Elle se réserve le droit de présenter la même requête à la France”.Cette proposition ne fut pas trouvée acceptable sur le moment parce que nous étions contre le fait qu'un gouvernement étranger, quel qu'il soit, puisse contrôler la source des rivières si vitales à la prospérité de l'Egypte et du Soudan, et même à leur vie. En vertu et par bonheur de l'existence d'une confiance mutuelle entre les deux gouvernements, le Gouvernement de Sa Majesté désire l'appliquer aussi à d'autres affaires. Par conséquent, le Gouvernement de .Sa Majesté Britannique a, une fois encore, examiné le problème.Le Gouvernement de Sa Majesté Britannique est convaincu que la proposition soumise par l'Italie ne s'oppose pas aux dispositions de l'accord conclu à Londres le 13 décembre 1906 (4 Tahsas 1899), puisque son but est de maintenir le statu quo en Ethiopie selon l'article 1 du traité international, ainsi que de protéger les intérêts des pays signataires de peur qu'ils ne subissent des dommages.Par conséquent, le Gouvernement de Sa Majesté Britannique accepte l'offre de soutien de l'Italie à condition qu'elle n'affecte pas les eaux si importantes pour l'Egypte et le Soudan comme le Gouvernement italien l'a reconnu.J'ai, donc, l'honneur de vous demander, de la part du Premier Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères de Sa Majesté, de soutenir et d'aider la requête faite au Gouvernement éthiopien à Addis Abeba pour qu'il accorde une concession et qu'il permette la construction et l'entretient d'une route, par où s'effectuera le transport de marchandises, de personnels et de tous les autres équipements nécessaires, de la frontière du Soudan jusqu'au barrage.En retour, le Gouvernement de Sa Majesté Britannique est prêt à soutenir la requête que le Gouvernement italien soumettra au Gouvernement Ethiopien pour obtenir l'autorisation de construire et de prolonger la ligne de chemin de fer de l'Erythrée à la Somalie italienne. Ce chemin de fer ainsi que toutes les interventions nécessaires à sa construction et à son expansion pourraient traverser librement la route susmentionnée.Par conséquent, pour que les deux gouvernements obtiennent simultanément les concessions qu'ils recherchent, en ce qui concerne le lac Tana et le chemin de fer reliant l'Erythrée et la Somalie italienne, il est nécessaire que les mêmes instructions soient envoyées aux représentants britanniques et italiens en Ethiopie pour qu'ils collaborent et qu'ils se consultent. Si un des deux gouvernements obtenait sa concession, alors que l'autre non, le gouvernement fructueux s'efforcera continuellement et avec beaucoup de vigueur à ce que l'autre de même réussisse.Si le Gouvernement de Sa Majesté Britannique obtient la concession tant désirée du lac Tana grâce à l'assistance appréciée du Gouvernement italien, il sera, alors, prêt à reconnaître la prédominance économique de l'Italie dans l'Ouest de l'Ethiopie et du secteur susmentionné. De plus, puisque le Gouvernement britannique entreprend de soutenir toutes les requêtes italiennes pour qu'elle obtienne des concessions économiques dans ce secteur, le Gouvernement italien reconnaîtra, de sa part, les droits hydrauliques du Soudan et de l'Egypte. Il prendra part, de même, à l'interdiction de construire des barrages sur les sources du Nil ou de ses affluents, d'effectuer des travaux qui pourraient gêner ou diminuer le flux des eaux dans la rivière principale. Néanmoins, en dépit de cela, les habitants de ces régions pourront utiliser l'eau, construire des puits pour recueillir de l'eau, en boire autant qu'ils voudront, s'en servir pour l'agriculture et pour les récoltes des villageois, construire des digues pour la puissance hydroélectrique ou l'utiliser dans des tâches mineures.Le Gouvernement de Sa Majesté Britannique profite de cette opportunité pour assurer au Gouvernement italien que le barrage du lac Tana et les travaux hydroélectriques seront effectués au temps que possible par de la main d'œuvre locale, que la collecte des eaux du barrage n'excédera pas la totalité recueillie durant la saison des pluies. Par conséquent, le Gouvernement de Sa Majesté Britannique est convaincu que la construction de ce barrage ne sera pas seulement bénéfique à l'Egypte et au Soudan mais augmentera aussi la prospérité de la région et enrichira progressivement les résidents locaux.Signé R. Graham

Rome, le 20 décembre 1925 (11 Tahsas 1916)A Son Excellence l'Envoyé Spécial Sir R. Graham

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J'ai reçu la lettre que votre excellence m'a envoyé, sous les instructions de votre gouvernement, le 5 Tahsas (14 décembre 1925) concernant l'irrigation de l'Egypte et du Soudan et l'affaire qui est restée inachevée en raison de l'inertie du Gouvernement éthiopien, c'est à dire la construction d'un barrage sur le lac Tana pour augmenter le flux du Nil Bleu, et je l'ai lu attentivement.Votre excellence connaît les propositions présentées à Londres en novembre 1919 (Hedar 1912) par des envoyés italiens pour une coopération amicale anglo-italienne dans ce sens, mais, à ce moment, celles-ci étaient inacceptables parce qu'elles soulevaient des inquiétudes au sujet du contrôle que pourrait exercer une puissance étrangère sur les rivières et les sources tant essentielles à la prospérité de l'Egypte et du Soudan et même pour leur vie.Votre excellence m'informe, de plus, que le Gouvernement de Sa Majesté Britannique accepte de dire, après avoir étudié en détail cette requête, qu'il n'y a rien dans les propositions italiennes qui contredit l'accord conclu à Londres le 13 décembre 1906 (4 Tahsas 1899) sous lequel les signataires étaient autorisés à maintenir le statu quo en Ethiopie sans abandonner la base des lois internationales, comme indiqué dans l'article 1 de l'accord, et à protéger leurs intérêts respectifs. Pour cette raison le Gouvernement britannique, étant d'accord avec les propositions italiennes, accepte avec plaisir le soutien italien. Ce soutien ne pourra en aucun cas affecter les principaux intérêts hydrauliques de l'Egypte et du Soudan que le Gouvernement italien, lui-même, reconnaît. Ainsi, Votre excellence demande, de la part de votre gouvernement, que le Gouvernement italien assiste et soutienne le Gouvernement britannique dans la requête faite au Gouvernement éthiopien pour construire un barrage sur le lac Tana et une route qui aille du Soudan jusqu'au barrage et qui servirait pour le transport de nourriture, d'équipements, d'ouvriers et de toutes choses semblables. Votre excellence m'informe qu'en échange le Gouvernement britannique assistera à son tour mon gouvernement quand il demandera au Gouvernement éthiopien l'autorisation de prolonger pour son propre compte la ligne de chemin de fer de la frontière de l'Erythrée à celle de la Somalie italienne et un traité prévoyant un libre transport à travers la route susmentionnée de toutes choses nécessaires à la construction du chemin de fer et à son utilisation propre. En fin de compte, des instructions identiques ont été transmises aux envoyés italiens et britanniques en Ethiopie.Votre excellence m'informe qu'il est essentiel que les deux gouvernements interrogent le Gouvernement éthiopien à ce sujet, c'est à dire en ce qui concerne le barrage sur le lac Tana et le chemin de fer reliant l'Erythrée et la Somalie italienne.En cas où un gouvernement obtienne la concession qu'il a demandée et que l'autre n'y parvienne pas, le gouvernement qui a eu gain de cause fera tout son possible et ne relâchera pas ses efforts jusqu'à ce que l'autre obtienne aussi ce qu'il a demandé.De plus, votre excellence m'informe que, si le Gouvernement britannique obtient, grâce au Gouvernement italien, la concession du lac Tana qu'il veut du Gouvernement éthiopien, il reconnaîtra, alors, de sa part, l'influence économique de l'Italie dans l'Ouest éthiopien et dans les régions que traversent le chemin de fer susmentionné. De plus, le Gouvernement britannique soutiendra toutes les requêtes que l'Italie fera pour obtenir les concessions économiques dans la zone mentionnée ci-dessus. Néanmoins, cet accord et cette négociation ne rentreront en vigueur qu'à condition que le Gouvernement italien reconnaissent l'importance des eaux pour le Soudan, et ne construise rien sur les sources du Nil Blanc et Bleu et de ces affluents qui puissent gêner le flux de la rivière principale. Votre excellence m'informe, aussi, que, malgré les conditions énumérées ci-dessus, les habitants pourront se servir de l'eau raisonnablement pour tous leurs besoins domestiques, boissons et agriculture et l'utiliser pour la puissance hydroélectrique ou à des buts vitaux.Vous nous informez aussi, de la part de votre gouvernement, que vous emploierez de la main d'œuvre recrutée, autant que possible, localement pour la construction du barrage et de la route, que le niveau des eaux ne dépassera pas le flux maximum atteint lors de la saison des pluies. Finalement, le Gouvernement britannique est convaincu que la construction de ce barrage ne profitera pas exclusivement à l'Egypte et au Soudan mais sera aussi bénéfique pour la prospérité et le développement économique du peuple de la région.En réponse aux clarifications apportées ci-dessus et aux requêtes que votre excellence m'a faites, et comme le Gouvernement britannique reconnaît qu'il est, maintenant, opportun d'offrir aux demandes susmentionnées le principe d'une coopération amicale, si précieuse dans d'autres régions, j'informerais, alors, votre excellence que le Gouvernement royal est ravi d'accepter ces propositions, mais je considère que cet accord sera plus utile s'il est employé d'une manière plus radicale.Le Gouvernement royal italien considère que le Gouvernement de Sa Majesté Britannique est convaincu qu'il

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est fermement établie, aujourd'hui, que les propositions italiennes présentées en novembre 1919 (Hedar 1912) ne contredisent pas les termes de l'accord signés à Londres le 13 décembre 1906 (4 Tahsas 1913) – tout comme l'Italie l'a toujours affirmé. Le but principal de ces propositions est de maintenir le statu quo en Ethiopie sur la base des rapports internationaux exprimés dans l'article 1 du traité, afin que les gouvernements signataires collaborent de peur que quoi que ce soit puisse affecter contrairement leurs intérêts respectifs.Ainsi, bien que nous reconnaissions que les propositions présentées à Londres en novembre 1919 (Hedar 1912) et soulignées ci-dessus participent à un large accord de nature colonial provenant des traités signés à Londres en décembre 1906, et quoiqu'il n'y ait seulement que quelques points de cet accord qui aient été effectivement acceptés, le Gouvernement royal italien est disposé à étudier une fois de plus ce sujet, tout particulierement depuis que le Gouvernement britannique désire appliquer le principe d'une coopération amicale et comme l'Italie partage aussi le même désir. Nous espérons, de plus, que les intérêts de la Grande Bretagne et de l'Italie en Ethiopie seront bel et bien développés et protégés sans transgresser le traité conclu à Londres en décembre 1906 sur lequel est basé cet accord. Le Gouvernement italien aidera jusqu'au bout le Gouvernement britannique quand celui-ci demandera une concession afin de construire un barrage sur le lac Tana et une route, partant de la frontière du Soudan et allant jusqu'à ce barrage, pour transporter de la nourriture et des équipements. De plus, le Gouvernement italien prend note de l'offre d'aide du Gouvernement britannique en ce qui concerne la requête précédemment faite au Gouvernement éthiopien pour prolonger la ligne de chemin de fer de la frontière de l'Erythrée jusqu'à la Somalie italienne, construire des gares et obtenir un libre transport pour tout ce qui est nécessaire à la construction du chemin de fer à travers la route susmentionnée.Le Gouvernement italien transmettra, et ce jusqu'au bout, toutes les instructions nécessaires à ses députés à Addis Abeba, les mêmes que celles envoyées par le Gouvernement britannique à ses représentants à Addis Abeba. Ainsi, les concessions recherchées par les deux gouvernements, c'est à dire le lac Tana et la ligne de chemin de fer reliant la frontière de l'Erythrée à la Somalie italienne, leur seront accordées à tous les deux. En cas où un obtient ce qu'il a demandé alors que l'autre non, celui qui aura eu gain de cause devra aider continuellement l'autre jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction. Ils doivent, dorénavant, obtenir tous deux leurs concessions, quoi qu'il arrive.Si le Gouvernement de Sa Majesté Britannique obtient ce qu'il veut, c'est à dire la permission du Gouvernement éthiopien de construire un barrage sur le lac Tana, grâce à l'aide du Gouvernement italien, la Grande Bretagne devra reconnaître la prépondérance économique de l'Italie dans l'Ouest de L'Ethiopie et dans la région mentionnée plus haut que traversera le chemin de fer. Elle devra aussi soutenir le gouvernement italien dans toutes ses requêtes faites au Gouvernement éthiopien concernant le secteur susmentionné.Le Gouvernement italien reconnaît, de son côté, l'ancienneté des droits hydrauliques de l'Egypte et du Soudan et prend part à l'obligation de ne pas faire de construction dans les sources du Nil Blanc ou Bleu ou de ses affluents qui pourrait gêner le flux normal des eaux dans la rivière principale.Pour les intérêts hydrauliques, j'ai confiance dans le Gouvernement britannique qui ne changera rien, j'en suis sûr, à ce qui a, depuis longtemps, été établi par des personnes résidentes dans les territoires reconnus être sous l'influence de l'Italie. Ce projet devra, dans la mesure du possible et comme il doit se concilier principalement avec les intérêts de l'Egypte et du Soudan, donner la plus grande satisfaction possible aux exigences économiques de ces populations locales.Veuillez accepter, s'il vous plaît, mes salutations respectueuses.Signé M. Mussolini.

Quand les ministres italiens et britanniques à Addis Abeba Nous présentaient ensemble – selon les instructions reçues de leurs gouvernements respectifs – le texte de l'accord que les deux gouvernements avaient conclu, Nous fûmes stupéfait et leur envoyions la lettre suivante:

Tafari Makonnen, Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire d'Ethiopie,A Son Excellence M. Charles Bentinck , ministre britannique plénipotentiaire.

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Que la Paix soit avec vous ! J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez écrit le 2 Säne 1918 (9 juin 1926). Elle est tout à fait identique à celle que S. E. le Conte Colli , le Ministre italien, m'a adressée. Elle m'informe de l'accord que vous avez conclu tous les deux et me demande d'accorder des concessions, une aux anglais pour le barrage sur le lac Tana et l'autre aux italiens pour la construction d'une ligne de chemin de fer en Ethiopie. Le fait que vous soyez parvenu ensemble à un accord et que vous ayez trouvé convenable de Nous en informer par des lettres identiques, provoque en Nous d'inquiétantes pensées. En premier lieu, Nous devrions, maintenant, avoir des entretiens sur ce sujet. A la fin, il serait préférable de présenter ce problème devant la Ligue des Nations, comme il doit tout d'abord être soigneusement examiné.Le 8 Säne 1918 (15 juin 1926).

Une lettre du même esprit fut envoyée au Ministre italien. Nous écrivions, ensuite, l'appel suivant et le présentions au Secrétaire Général de la Ligue des Nations, M. Avenol :

Notre Gouvernement a récemment reçu des notes identiques des gouvernements italien et britannique Nous informant de leur accord de construire pour les anglais un barrage sur le lac Tana et pour les italiens une ligne de chemin de fer à travers l'Ethiopie.Nous sommes très affligés à propos de cet accord conclu non seulement entre les deux gouvernements mais, de plus, il ne Nous en avait pas tenu informé, et, Nous envoyait tout simplement les mêmes communiqués.Quand Nous avons été admis à l'origine au sein de la Ligue des Nations, il Nous était dit que tous les gouvernements du monde étaient égaux, que l'indépendance de chacun serait respectée et que le but ultime de la Ligue était d'offrir et de renforcer la paix parmi les hommes selon la volonté de Dieu.Il ne Nous semble pas normal d'autoriser des membres de la Ligue des Nations de conclure un traité entre eux et de forcer un autre membre à accepter leurs plans, même s'ils n'affectent pas les intérêts nationaux de son peuple.Deuxièmement, un des sujets, parmi ceux que l'Italie et l'Angleterre ont conclus, avait déjà été discuté par le Gouvernement éthiopien et le Gouvernement britannique. Aucune réponse n'avait été donnée parce que Nous n'avions pas été convaincu au cours des discutions, et parce que Nous en étions encore qu'aux délibérations. Nous ne pouvons pas Nous empêcher de trouver inquiétantes ces propositions, puisqu'ils les ont adoptées ensemble et ont communiqué leur accord par des lettres identiques. Pour cette raison, nous ne nous sommes pas pressés de faire ce qu'ils Nous demandaient, nous voulions y réfléchir proprement et savoir si elles concordaient avec les besoins de Notre peuple.Notre peuple désire faire le bien. Notre désir incessant est de les guider sur la route de la civilisation et du progrès. Mais leur histoire leur a appris que parmi les étrangers, il y en a peu qui ne désirent pas violer leurs frontières et diminuer leur liberté. Nous avons toujours été capables, grâce à la bravoure de Nos soldats et à la Bonté de Dieu, quelles que soient les circonstances, de garder et d'être fiers de notre indépendance sur nos montagnes.Par conséquent, quand des étrangers soumettent des requêtes, désirant s'installer dans notre pays ou dans des régions frontalières voisines de leurs possessions, soit disant pour des raisons économiques, Nous devons être très prudents que ce qu'ils veulent n'a pas de buts politiques. L'accord survenu entre les deux puissances et les propositions présentées ensemble sont la meilleure preuve de la justification de cette prudence. Le temps ne nous a pas encore permis de nous habituer à de nouvelles coutumes car, bien que notre passé soit glorieux, vous ne devez pas oublier que c'est récemment que nous avons commencé à suivre le sentier des civilisations modernes. La Création, elle-même, ne fut pas achevé en un jour ! Quel pays a changé toutes ses habitudes en un an ?Si les pays, dont la situation géographique leur a permis de nous approcher, nous donnaient des conseils amicaux et le temps nécessaire, l'Ethiopie pourrait, alors, – avec sa sincère ardeur – continuer à s'améliorer sans interruption jusqu'à parvenir dans l'avenir à un plus haut niveau, comme elle était dans le passé. Mais se hâter précipitamment peut entraîner des accidents.Nous voudrions savoir qui, membre de la Ligue, désirerait que ces moyens de pressions soient utilisés contre nous alors que, sans aucun doute, il n'aimerait pas s'ils s'appliquaient à lui.J'ai l'honneur d'informer les honorables pays membres de la Ligue des Nations des notifications que Nous avons

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reçues, ils conviendront, ainsi, du fait que ces propositions sont incompatibles avec l'indépendance de Notre Pays, en particulier, ces pressions pour céder une partie de Notre territoire à l'influence économique d'une grande puissance.Depuis que nous sommes conscients que ces influences politiques et économiques sont étroitement liées, Notre devoir est de protester fortement puisque, à notre avis, cet accord est incompatible avec les idées de base de la Ligue des Nations.Addis Abeba le 12 Säne 1918 (19 juin 1926)

Après que Notre appel soit parvenu à la Ligue des Nations et après avoir étudié le sujet, le texte de cette requête fut envoyé aux deux gouvernements concernés. Par la suite le Gouvernement britannique nous répondait :

Londres, le 3 Août 1926 (27 Hamle 1918)Au Secrétaire de la Ligue des Nations.De la part du Premier Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères de Sa Majesté Britannique.

J'ai reçu la copie de la lettre adressée à Sir Eric Drummond par le Prince Héritier Impérial d'Ethiopie, Ras Tafari Makonnen, ainsi que votre lettre du 15 Hamle (22 juillet) relatant de la protestation soumise par Son Altesse Impériale en ce qui concerne l'accord britannique et italien conclu en décembre 1925 (Tahsas 1918) par lequel les deux gouvernements s'engagent à se soutenir mutuellement pour demander l'autorisation au Gouvernement éthiopien de faire les travaux spécifiés dans ces notes 2) Bien que les ministres italien et britannique aient donné des garanties au Gouvernement éthiopien, à la présentation de ces notes conclues entre la Grande Bretagne et l'Italie, le Gouvernement de Sa Majesté Britannique regrette que ces notes ne soient pas bien comprises et qu'il soit attribué des vues aux deux gouvernements, ce qu'ils n'avaient, en fait, même pas envisagé. Selon le texte de la protestation éthiopienne, il apparaît que les gouvernements italien et britannique ont décidé de forcer, en signant ce traité, un pays membre de la Ligue à accepter leurs propositions bien qu'elles soient contraires à ses intérêts. Ils, les éthiopiens, ont demandé aux pays membres de la Ligue de formuler s'ils trouvaient juste qu'une pression soit exercée sur l'Ethiopie alors qu'ils la trouveraient sans aucun doute inacceptable si elle leur était appliquée.3) Rien dans les notes britanniques et italiennes ne contraint ou ne presse le Gouvernement éthiopien. Sir Chamberlain a même déclaré au Parlement que cet accord n'a jamais été conclu dans l'intention de faire pression sur le Gouvernement éthiopien.A son avis, l'accord tel qu'il est, sert les intérêts des trois gouvernements, il ajoutait que le Gouvernement éthiopien était tout à fait capable d'être le meilleur juge pour les intérêts de l'Ethiopie.Le chargé d'affaires de Sa Majesté a transmis en juillet à l'Héritier du Trône, Tafari, par télégraphe des explications sur ce traité.4) Je fais allusion dans le texte suivant à l'accusation qui a été faite – les gouvernements italien et britannique désireraient forcer le Gouvernement éthiopien à répondre précipitamment aux requêtes qui lui avaient été faites, sans lui laisser le temps de prendre en considération les intérêts de son peuple. L'Empereur Ménélik avait, pourtant bien, rédigé la déclaration suivante qu'il avait faite oralement quelques jours plus tôt et qui est notée dans la lettre du 18 mai 1902 (8 Genbot 1894) échangée entre le Ministre britannique à Addis Abeba et le Gouvernement éthiopien :“Aucun travaux gênant le flux des eaux du Nil Bleu et du lac Tana ne serait effectué sans avoir préalablement consulté les gouvernements britannique et soudanais. Si des travaux de ce genre devaient être effectués, prédominance serait donnée aux propositions du Gouvernement britannique ou du gouvernement soudanais. Sa Majesté Impériale l'Empereur Ménélik ne donnera à personne d'autre des concessions sur le Nil Bleu ou sur le lac Tana, excepté au Gouvernement de Sa Majesté Britannique ou à un sujet de l'un ou de l'autre gouvernement”.Cette promesse prouve que l'Empereur Ménélik, 24 ans auparavant, avait autorisé le Gouvernement britannique à construire un barrage sur le lac Tana. Il est maintenant possible d'examiner avec l'aide du Gouvernement éthiopien, les propositions spécifiques, soumises à de nombreuses occasions, de cet énorme projet et de sa réalisation. Il est aussi possible d'évaluer correctement son emplacement car les ingénieurs envoyés sur place

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sont revenus avec des commentaires et des plans détaillés de l'endroit. Il ne me semble pas, alors, honnête d'accuser le Gouvernement britannique d'agissements intempestifs en ce qui concerne le projet du lac Tana.5) Dans la dernière partie de sa protestation, le Gouvernement éthiopien s'est plaint de l'accord anglo-italien qui, selon lui, affecte l'indépendance de l'Ethiopie en stipulant qu'une partie de l'Ethiopie serait cédée sous l'influence économique d'une grande puissance. Sir Chamberlain désire que tout le monde sache franchement qu'il n'a jamais été dit dans la note italo-anglaise que nous retiendrons une partie de l'Ethiopie sous l'influence italienne. Il est vrai que le Gouvernement de Sa Majesté Britannique, de son côté (et l'Italie suivant les dispositions du traité), reconnaît l'influence économique de l'Italie dans l'Ouest de l'Ethiopie et dans le territoire traversé par la ligne de chemin de fer susmentionnée (reliant l'Erythrée à la Somalie italienne). Mais cette reconnaissance n'impose aucune obligation ou quoi que ce soit qui puisse affecter les intérêts des trois gouvernements, le Gouvernement britannique s'est juste engagé de ne pas rentrer en compétition avec l'Italie dans le territoire susmentionnée à condition qu'elle l'aide à obtenir la concession sur le lac Tana.6) Sir Austen Chamberlain pourra, à nouveau, soumettre les preuves et les assurances qu'il a données à l'Ethiopie, ainsi le Conseil de la Ligue des Nations pourra examiner la note envoyée par le Gouvernement éthiopien lors des prochaines sessions.Signé John Murray

Quatre jours après que le Gouvernement britannique ait envoyé la déclaration ci-dessus, le Gouvernement italien envoyait la lettre suivante :

Rome, le 7 août 1925 (1 Nähase 1918)

Je suis chargé par le chef du Gouvernement et le ministre des affaires étrangères de vous informer que nous avons bien reçu votre lettre du 15 Hamle (22 juillet) et la copie de la protestation, qui vous a été adressée par Ras Tafari Makonnen, l'Héritier du Trône d'Ethiopie, au sujet du traité conclu entre le Gouvernement italien et le Gouvernement britannique en décembre 1925 (Tahsas 1918): de s'assister mutuellement dans les requêtes qu'ils devront faire au Gouvernement éthiopien afin d'effectuer certains travaux en Ethiopie.Le Gouvernement royal italien regrette grandement de devoir remarquer que le Gouvernement éthiopien n'a pas correctement compris la signification du traité italo-anglais - comme nous pouvons nous en apercevoir en lisant la note envoyée par Tafari Makonnen, le Prince Héritier du Trône d'Ethiopie, aux membres de la Ligue des Nations. Néanmoins, cela nous étonne car le député italien à Addis Abeba a expliqué au Gouvernement éthiopien tout ce problème, soulignant l'unique objet des rencontres entre les deux gouvernements : coordonner certains intérêts économiques communs. L'envoyé italien expliquait clairement que la réalisation du projet dépendait de l'accord du Gouvernement éthiopien, bien qu'il contribuerait au développement économique du pays conformément aux intérêts de l'Ethiopie.Après ces explications, l'Héritier du Trône d'Ethiopie, Ras Tafari Makonnen, écrivait au Ministre italien à Addis Abeba une lettre, le 12 Säne (19 juin), dans laquelle il remerciait le chef du gouvernement italien de l'assurance qui lui avait été donnée, et disait qu'il ne doutait pas des sentiments amicaux de l'Italie et de son énorme volonté d'honorer l'indépendance de l'Ethiopie. Le gouvernement italien considère que rien ne peut justifier les craintes du Gouvernement éthiopien car les gouvernements britannique et italien n'ont jamais projeté de contraindre ou de faire pression sur l'Ethiopie. De plus, l'amitié de l'Italie et les assurances formelles données auparavant au Gouvernement éthiopien auraient du suffire à le convaincre qu'il n'y avait pas de quoi s'alerter.Le traité en question concerne la cession de l'influence économique de l'Italie dans certaines régions d'Ethiopie qui sont sous l'occupation britannique et ne contraint uniquement que les gouvernements britannique et italien mais n'affecte, en aucun cas, les pouvoirs de l'Ethiopie, ni ne limite les actions futures des trois gouvernements.Cet accord est une sorte de garantie économique afin que certains travaux exécutés par de jeunes italiens arrivent à terme sans heurts, et afin que ce que nous trouverons en Ethiopie soit exploité sans compétition entre les entreprises italiennes et britanniques.Signé Grandi

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Après avoir lu les réponses des deux gouvernements transmises par la Ligue des Nations, Nous lui envoyions, une fois de plus, un courrier :

Au Secrétaire de la Ligue des Nations

Que la paix soit avec vous !Dans la lettre que je vous écrivais le 12 Säne (12 juin), Je vous demandais de faire connaître notre protestation aux membres de la Ligue des Nations. Le Gouvernement Impérial Ethiopien trouvait normal de soumettre l'accord que les gouvernements britannique et italien avaient conclu le 5 et le 11 Tahsas 1918 (14 et 20 décembre 1925) dans le but de s'enrichir en Ethiopie.Le Gouvernement éthiopien se sentit très affligé quand il apprit cet accord conclu entre deux grandes puissances dans le but d'agir comme elles le voulaient, sans avoir pris soin en premier lieu de demander la permission de l'intéressé, un gouvernement amical, membre, tout comme eux, de la Ligue des Nations.Si le Gouvernement éthiopien n'avait pas accepté cette convention après l'avoir étudiée, jugeant que ce n'était pas dans l'intérêt de l'Ethiopie, il pense que les deux puissances auraient certainement fait pression sur lui pour obtenir les droits économiques qu'elles avaient demandées.Ceci étant, Nous pouvons affirmer en ce qui concerne les événements présents que l'accord italo-anglais est incompatible de toute façon avec l'engagement de la Ligue des Nations, comme les britanniques et les italiens, ainsi que tous les autres pays membres de la Ligue des Nations, ont promis de ne pas toucher à son indépendance et de ne pas violer l'intégrité de son territoire.Selon notre point de vue, sous l'article 20 de l'engagement, il est impossible de conclure un tel accord. Comme il nous semble qu'elles ont projeté de violer cet article par l'objet de leur accord, il ne peut avoir aucune valeur pour nous et doit par conséquent être reconnu nul et non avenu. Si les deux puissances ne nous avaient pas prévenus officiellement le même jour, elles n'auraient pas éveillé nos soupçons. Cette notification commune présentée ensemble nous apparaissait être un premier signe de contrainte. Les deux puissances ont, dès lors, exprimé leurs intentions amicales dans leurs réponses concernant notre protestation et essayé d'apaiser les inquiétudes de l'Ethiopie. Le Gouvernement britannique a profité, de plus, de cette occasion pour nous dévoiler la déclaration qu'avait faite son Excellence Sir Austen Chamberlain au Parlement. Il a annoncé clairement que les deux gouvernements n'avaient pas l'intention de demander des droits économiques sur le pays, qu'il n'y avait rien de contraignant dans leur accord pour le Gouvernement éthiopien et que seul le Gouvernement éthiopien était juge de ce qui était le plus intéressant pour son pays. Le Gouvernement italien nous l'a notifié aussi de la même manière.A part cela, le Gouvernement britannique a déclaré que les deux grandes puissances avaient l'intention de déposer les termes de leur accord au secrétariat de la Ligue des Nations. Le Gouvernement Impérial Ethiopien apprenait, par la suite, que cet accord avait été enregistré.Puisque Nous savons que cet enregistrement, conformément à l'article 18 de l'engagement, à juste pour but d'informer; le Gouvernement Ethiopien ne considère pas qu'il soit nécessaire de soumettre une protestation à propos de l'exécution de cette exigence. Le Gouvernement Impérial Ethiopien a décidé de remplir ses devoirs libellés dans son engagement et d'établir des relations avec les nations du monde, basées sur la justice et l'honneur. Il Nous semble normal, et c'est conforme aux règlements, de demander votre aide pour la publication de cette lettre, de ses notes ainsi que des réponses rassurantes à Notre protestation. Tous les pays du monde pourront, ainsi, être conscients de la position prise par le Gouvernement Impérial.Les gouvernements membres de la Ligue des Nations reconnaîtront, alors, sans aucun doute que le Gouvernement Ethiopien n'a aucune obligations dans le traité envers les deux gouvernements qui ont déclaré être concerné économiquement par cette affaire, qu'il possède tout pouvoir – comme l'ont effectivement affirmés les gouvernements italien et britannique – et finalement que le Gouvernement Impérial est le seul et unique juge des meilleurs intérêts de l'Ethiopie.Addis Abeba, le 30 Nähase 1918 (4 septembre 1926)

Nous pensions que l'affaire, du traité conclu entre ces deux gouvernements (sans qu'ils n'aient prévenu le gouvernement éthiopien), était maintenant du ressort de la Ligue des Nations. Nous ne considérions pas que les

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discussions tenues en 1916 avec M. MacDonald devaient rester inachevées. Nous envoyions en 1920 (1928) comme envoyé spécial aux U.S.A. Azaj Warqnäh qui a été nommé maintenant, ambassadeur éthiopien à Londres et lui disions de ne revenir qu'après avoir rencontrer la White Engeneering Compagny , qui était renommée internationalement, et parler du lac Tana. Nous décidions qu'il en parle après avec les représentants du gouvernement britannique à Addis Abeba. Après son départ, à la fin des négociations, la White Engeneering Compagny envoyait, de son côté, en 1923 (1930) beaucoup d'ingénieurs inspecter le lac Tana et ils partirent à la fin de leur travail.Des ingénieurs britanniques et du Soudan venaient à leur tour à Addis Abeba, et après avoir eu des entretiens approfondis sur le problème, prenaient une fois de plus rendez-vous avec Nous. Nous nous rencontrions à Addis Abeba en 1927 (1935) et faisions le croquis du contrat puis ils s'en allaient. Alors que Nous allions envoyer, au moment du rendez-vous, un télégramme pour convoquer les ingénieurs de la White Engeneering, le ministre britannique et le consul égyptien à Addis Abeba Nous faisaient savoir que leurs représentants devaient ajourner pour le moment leur visite à Addis Abeba. Ils ne Nous révélaient pas, pour l'instant, la raison de leur ajournement mais Nous pensions que le début des troubles à Walwal en était la principale cause. Nous avertissions la W.E.C de ne pas envoyer ses représentants à Addis Abeba. Puisque le Gouvernement Ethiopien avait promis depuis longtemps de ne pas couper le flux des petites rivières pénétrant dans le Nil Bleu, ni de la rivière Sobat sans l'accord du Gouvernement britannique du Soudan, celui-ci devait payer une cotisation annuelle de dix mille guinés au Gouvernement Ethiopien. Nous remarquions, alors, dans nos registres en 1924 (1931) que le Gouvernement du Soudan n'avait jamais honoré sa dette envers le Gouvernement Ethiopien depuis la signature du traité en 1895 (1902) et ce malgré la correspondance. Nous envoyions un courrier au Ministre britannique à Addis Abeba demandant que la somme soit réglée conformément aux termes de l'accord mais il Nous répondait qu'il nous réglerait cette somme dès qu'il aurait eu la permission pour le barrage sur le lac Tana. Il soulevait, aussi, plusieurs autres excuses, et alors que Nous Nous lançions dans une correspondance prolongée, l'Italie en profitait pour Nous déclarer la guerre et nous agresser. Ce problème est resté donc inachevé.Nous n'avions pas négliger les intérêts du Gouvernement italien qui étaient, peut-être, d'utiliser, comme prétexte, les négociations directes avec le Gouvernement britannique au sujet du barrage sur le lac Tana, et lorsque ce dernier demandait la permission de construire une route allant d'Assab à Dessie et d'accroître le commerce, Nous ne faisions pas de difficultés et leur accordions amicalement cette permission.Les détails de ces derniers événements seront trouvés au même endroit que l'accueil cérémonial que Nous présentions à l'arrivée de S.E. le Duc d'Abruzzi à Addis Abeba lorsqu'il vint Nous voir en retour de Notre visite.

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Chapitre 23

Au sujet de Notre Traité avec l'Italie concernant des facilitées d'accès au port d'Assab, la construction d'une route et une confraternité mutuelle

Nous étions désappointé car le développement de Notre pays était retardé par le fait que Nous ne possédions pas de port maritime. Nous étions convaincu du besoin de trouver un accès à la mer depuis que l'Ethiopie était rentrée au sein de la Ligue des Nations et avait établi et développé des contacts avec beaucoup de gouvernements du monde. Nous avions donc demandé au Gouvernement italien de Nous donner, si c'était possible, un accès au port d'Assab.Assez souvent, Nous avions, aussi, rappelé au Ministre français Notre désir d'obtenir un accès à la mer à Djibouti. Nous estimions pouvoir obtenir cet accès maritime étant donné que le Gouvernement français s'était emparé de Djibouti grâce à l'accord de l'Ethiopie et vu qu'une Compagnie Française avait, ensuite, construit une ligne de chemin de fer reliant Addis Abeba à Djibouti grâce à la concession du Gouvernement éthiopien.Lorsque, plus tard, Nous venions visiter Paris sur l'invitation du Gouvernement français, Nous dévoilions à M. Poincaré, le Premier ministre de l'époque, Notre désir d'obtenir un accès à la mer à Djibouti. Il Nous donnait une réponse prometteuse mais lorsque Nous demandions, à plusieurs reprises, après être revenu dans Notre Pays, de confirmer les espoirs qui Nous avaient été données, il Nous faisait patienter pendant deux ans sans Nous donner la moindre réponse, s'excusant à maintes reprises. Le Gouvernement italien, cependant, avait été mécontent de Nos discussions avec la France pour obtenir une issue à la mer.Après quoi, en 1919 (1927), S.M Victor Emmanuel III envoyait son oncle le Duc d'Abruzzi à Addis Abeba en retour de Notre visite. Aussitôt qu'il arrivait, il Nous informait de ses directives, pendant qu'il était ici, de discuter avec nous de la question de l'accès à la mer et de la construction d'une route, mais Nous devions attendre la fin de la visite officielle pour nous entretenir sur ce sujet.Nous et Notre peuple pensions que la visite officielle à Addis Abeba de S.E le Duc d'Abruzzi était susceptible

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de renforcer grandement l'amitié avec l'Italie. Par conséquent, lorsque Nous apprenions officiellement cette visite, Nous préparions un grand programme pour la réception. Nous commencions la construction d'un nouveau Palais, à l'intérieur même de l'enceinte de Notre Palais qui fut très vite terminé et où il put séjourner. Le Palais fut appelé “la Maison du Duc” et elle porta ce nom jusqu'à la fin de la guerre .A la fin de la visite officielle, alors qu'il était prêt à retourner dans son pays, il Nous demandait la permission de débattre du problème auquel il avait fait allusion, car il devait transmettre au Gouvernement Ethiopien des instructions de son gouvernement. Il faisait alors la déclaration suivante : “Comme mon gouvernement a appris que Vous aviez entrepris des démarches avec le Gouvernement français en vue d'obtenir un accès à la mer – démarches qui sont restées pour l'instant infructueuses – mon gouvernement a l'intention de Vous accorder un port maritime dans la région d'Assab et de construire une route du port jusqu'à Dessie. Les deux gouvernements établiront, alors, une compagnie d'aide mutuelle. Mon gouvernement a, de plus, l'intention de conclure un traité d'amitié qui durera pendant 20 ans; je dois, donc, savoir si le Gouvernement Ethiopien est d'accord. Cette affaire a, déjà, été abordée lors de Votre venue à Rome en 1916 (1924).”Nous acceptions et trouvions satisfaisantes les propositions de son gouvernement après qu'il les ait détaillés, car Nous obtiendrions, ainsi, premièrement, une issue à la mer et deuxièmement, pendant 20 ans, une période sans guerre où l'Ethiopie travaillerait dur pour atteindre un plus haut niveau. Nous présentions, ensuite, cette demande aux princes et aux nobles et après qu'ils l'eurent approuvée, Nous signions le traité suivant :

TRAITE

Comme le désir de l'Impératrice d'Ethiopie, Sa Majesté Zawditu, et du Roi d'Italie, Sa Majesté Victor Emmanuel III, est de consolider et de renforcer d'avantage l'amitié existante entre les deux gouvernement et d'entraîner un développement des relations économiques entre les deux pays, S.E Tafari Makonnen, Héritier du Trône et Régent plénipotentiaire de l'Empire Ethiopien, au nom de l'Impératrice Zawditu, de son propre nom et de celui de ses successeurs et le Commandatore Giuliano Cora, Ministre plénipotentiaire du Gouvernement Royal Italien, au nom de S.M Victor Emmanuel III et de ses successeurs, sont parvenu à un accord et se sont engagés à respecter les obligations suivantes :

Premièrement

Il y aura une amitié éternelle entre le Gouvernement Royal Italien et le Gouvernement Impérial Ethiopien.

Deuxièmement

Les deux gouvernements ont pris part mutuellement à l'obligation de ne rien faire, quelles que soient les raisons, qui puissent affecter ou faire du tort à l'indépendance de l'autre, de sauvegarder et de protéger leurs intérêts respectifs

.Troisièmement

Les deux gouvernements prennent part à l'obligation d'accroître et de faire prospérer le commerce entre les deux pays.

Quatrièmement

Les éthiopiens vivant en colonie italienne ou les italiens, qu'ils soient personne protégée ou simple sujet, résidant en Ethiopie doivent observer et respecter les lois essentielles à l'existence et à l'administration du commerce et du travail dans le pays où ils vivent et dans tout ce qui concerne l'exercice de leur profession, de leur commerce et de leur fonction. En dépit de ce qui vient d'être fixée, les dispositions inscrites dans l'article

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VII du traité conclu le 1er Ter 1900 (10 janvier 1908) entre l'Empereur de l'Ethiopie et le Gouvernement de la République Française s'appliqueront aux italiens résidents en Ethiopie qu'ils soient V I P ou simple sujet, aussi longtemps que ce traité sera en vigueur

Cinquièmement

Les deux gouvernements s'engagent à soumettre à la conciliation ou à l'arbitrage de juges tout problème survenu entre eux qu'ils n'auraient pas réussi à résoudre par la voie diplomatique habituelle ou sur lequel ils n'arriveraient pas à s'entendre – mais en aucun cas ils n'auront recoure à la force des armes. Pour la procédure de sélection des médiateurs, les deux gouvernements, une fois l'accord conclu, échangeront une correspondance.

Sixièmement

Le Traité devra être déposé à la Ligue des Nations. Les deux gouvernements doivent l'accepter après les ratifications et une fois que des ajustements auront été faits. Ils devront échanger, aussi vite que possible, les éléments ratifiés à Addis Abeba

Septièmement

Ce traité restera en vigueur pendant 20 ans à partir de la date de la ratification. A la fin de la période, il sera renouvelé annuellement.Ce traité a été fait en deux exemplaires identiques dans les deux langues officielles, une copie restera en main du Gouvernement italien et l'autre entre les mains du Gouvernement Ethiopien.”Le 26 Hamle 1920 (2 août 1928)

Plus tard, en 1921 (1928-9), S.E le Duc d'Abruzzi revenait, encore une fois, à Addis Abeba. Il Nous rendait visite car il devait Nous décerner, maintenant que le traité d'amitié et de la construction de la route avait été signé, le Grand Ordre de l'Annunziata avec une Chaîne en or , aller à Mogadishu et par la même occasion traverser l'Arussi et explorer depuis ses sources la rivière Webi Shebeli qui va du croisement de l'Arussi et de la Bale et descend vers la Somalie italienne.Il voulait voir ces sources parce qu'il avait conclu un contrat, selon ce qu'il me disait, avec une entreprise agricole près de Mogadishu et que les eaux irriguant ces plantations provenaient de la Webi Shebeli.Afin qu'aucune mésaventure ne lui arrive pendant son voyage, Nous le faisions escorter par de nombreux hommes.Bien que le Duc d'Abruzzi ne soit qu'un prince italien, Nous avions espéré que tout s'arrangerait suivant ses garanties car il Nous avait clairement assuré que le traité qui avait été signé serait fermement respecté.Comme Nous avions l'intention d'observer les obligations du traité et d'honorer notre promesse après avoir conclu ce traité d'amitié pour la construction de cette route, Nous dépensions beaucoup d'argent, engagions des ingénieurs hollandais et les envoyions inspecter la route en direction de Dessie en conjonction avec nos propres ingénieurs et les personnes sur place. Les Italiens n'étaient pas du tout concernés par ce travail mais incitaient des querelles alors que nous étions prêts à leur demander de commencer la construction de la route après avoir achevé de dresser les plans. Ils retardaient, ainsi, ces travaux prétextant que le travail devait être effectué par leurs ingénieurs et critiquaient les mesures et les expertises faites par les nôtres. Ils commençaient à faire courir le bruit et à faire croire, en Europe, que le Gouvernement Ethiopien avait violé le traité en ajournant les travaux. Quelques puissent être les torts qui lui étaient causés, l'Ethiopie s'abstenait de dépenser son argent, comme l'Italie, dans une campagne de presse ou dans une propagande afin de s'expliquer mais s'en tenait uniquement à la vérité. Néanmoins cela suffisait à l'Italie – en répandant ses accusations – pour déclarer qu'elle devait s'emparer (par la guerre) de force de l'Ethiopie, comme, soit disant, elle avait rompu le traité. Tout cela est devenu clairement apparent par les actions de L'Italie.

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Chapitre 24

Notre nomination à la dignité de Roi (Négus) sans cesser d'être l'Héritier supposé et le Régent Plénipotentiaire.

Quand Ledj Iyassu, incapable de se charger du gouvernement, fut écarté du Trône, il fut convenu que je devais être le seul responsable et m'occuper du travail du gouvernement, que Je serais Héritier du Trône et Régent Plénipotentiaire et que la Reine Zawditu deviendrait Impératrice. Grâce à ma fonction de Régent, Je commençais à œuvrer sur les voies de la civilisation moderne. Je faisais cesser les plans de quelques nobles restés accrocher, malheureusement pour eux, aux anciennes coutumes qui consistaient à gouverner leur province, qui leur avait été donnée, comme ils le désiraient. Ils se sentaient lésés lorsque, sans tenir compte de leur haut rang, Nous infligions une justice impartiale à ceux qui protestaient à tort quand Nous leur disions de donner les impôts perçus dans leur province au gouvernement, tel les droits de douane, les charges de téléphone et les autres revenus similaires et quand Nous les déplacions d'une province à une autre lors du remaniement ministériel. Comme ils étaient pertinemment conscients en eux-mêmes que tout ceci avait été fait équitablement et que ces remontrances les rendaient honteux, ils n'en discutaient pas ouvertement, mais laissaient faire et décidaient, alors, de se servir de la Reine Zawditu pour arriver à leur but.Pour cette raison, ils choisirent Dejazmatch Baltcha en tant que chef. Il était né dans le district d'Agämja à quatre jours de marche d'Addis Abeba. Alors qu'il n'était encore qu'un enfant, il fut trouvé dans la région d'Agämja pendant une expédition militaire par un soldat qui le fit prisonnier et l'amena à l'Empereur Ménélik. Il grandit dans le palais. Mon père S.A Ras Makonnen devint son parrain lors de son baptême.A l'âge adulte, l'Empereur Ménélik le nomma à la tête de toutes les finances de l'Etat. Plus tard, il faisait preuve d'une ardeur manifeste en combattant contre les Italiens à l'époque de la bataille d'Adwa ce qui lui permit de vivre dans une position élevée. Le fait que les italiens l'ont maintenant tué avec une telle violence et une telle cruauté était, de surcroît, un acte de vengeance par rapport à la bataille d'Adwa - et non seulement parce qu'il leur avait infligé des raides héroïques.Bien que Dejazmatch Baltcha occupait une position élevée et honorable à l'époque de l'Empereur Ménélik et à la Notre, des hommes sans valeur, qui s'étaient rebellés pour gêner notre travail, le séduisaient afin qu'il devienne leur chef. Il s'impliquait ainsi dans cette affaire. Par la suite, lorsque ces hommes furent arrêtés et condamnés, il contestait sa propre implication et, ayant échappé à une condamnation, se rendait dans sa province de Sidamo.Comme il maltraitait bien plus qu'auparavant les paysans par sa façon de gouverner et les militaires dans sa répartition des logements, ceux-ci venaient à Addis Abeba pour se plaindre. Quand Nous le convoquions à Addis Abeba pour qu'il se soumette à l'arbitrage, il attendait plusieurs mois avant de venir, invoquant des

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ajournements, la maladie ou la fatigue.Après être arrivé, il restait dans sa demeure prétextant qu'il était malade. Il ne voulait pas aller au tribunal et être confronté à ceux qu'il avait lésés. Nous avions appris ses tentatives pour mener une révolte contre Nous. Par conséquent, avec nos troupes, Nous encerclions sa demeure et le forcions à assister à cette confrontation. Grâce à Nous, le problème fut examiné; comme il admettait de sa propre volonté avoir encouragé des conflits contre Nous et puisque ses propres serviteurs témoignaient contre lui, il fut condamné en Yäkatit 1920 (février 1928), demis de ses fonctions et emprisonné dans un endroit spécialement conçu. Un peu plus tard, en Nähase 1920 (août 1928), ces hommes inutiles et sans valeur se rebellaient contre Nous et choisissaient Dejazmatch Abba Weqaw comme chef.Abba Weqaw avait été très jeune serviteur de l'Empereur Ménélik. Après avoir été nommé Régent Plénipotentiaire, Nous l'avions élevé au rang de Dejazmatch et lui avions confié le commandement de Notre Garde. Sans penser à son pays l'Ethiopie ou à son honneur, l'insurgé rechercha, alors, à soulever une rébellion contre Nous et écouta les conseils de ces hommes inutiles et communs. Nous apprenions qu'il commençait à faire courir le bruit (afin d'avoir plus de partisans) que c'était la Reine Zawditu qui lui avait ordonné de provoquer cette crise. Nous le convoquions alors pour s'expliquer sur tout cela mais il passa son temps à errer dans le grand palais. A la tombée de la nuit, il se réfugia tel un rebelle dans le Mausolée de Ménélik qui était adjacent au Palais. Il envoyait, plus tard, pour intercéder auprès de Nous, le Etchäge et les prêtres car il avait peur que Nous le condamnions à mort, puis il se rendait. Il fut épargné de la peine de mort mais fut arrêté et condamné à perpétuité.Des ministres et des nobles vivant à Addis Abeba ainsi que des commandants de l'armée et des hommes importants se rassemblaient, parvenaient à un accord et déclaraient : “Des gens peu scrupuleux se révoltent de temps en temps contre Notre Prince Héritier et créent des émeutes. Dans le future, si des situations similaires venaient à se représenter, nous ne pourrions certainement pas toujours empêcher des carnages internes. Nous devrions par conséquent penser aux moyens de restreindre de tels actes. Pour cette raison nous devons agir comme suit : la Reine Zawditu n'aura que les distinctions et l'honneur du Trône et de la Couronne – comme nous l'avons établi quand elle a été choisie pour succéder au règne – laissant entièrement le travail du gouvernement au Prince Héritier qui l'effectuera par sa seule autorité (comme nous l'avions défini et décidé le 17 Mäskäräm 1900 (27 septembre 1916)) sans devoir consulter l'Impératrice et avoir sa permission. Dans le but de renforcer et de faire respecter son autorité, nous devons pour notre confort autoriser qu'il atteigne la dignité de Roi.” Après en avoir ainsi décidé, ils se rassemblaient dans le grand square à l'intérieur de l'enceinte du Palais et présentait cette missive par écris à l'Impératrice Zawditu : “Seriez-vous d'accord pour que le Prince Héritier Tafari soit proclamé Roi et qu'il effectue, sous sa seule autorité, tout le travail du gouvernement sans devoir consulter qui que ce soit.”L'Impératrice convoquait, alors, ses conseillers, et, après avoir écouté son exposé, ce problème leur apparut extrêmement complexe. En vérité, il me semblait à moi aussi très compliqué car, une fois que j'aurai été proclamé Roi d'une partie de l'Ethiopie, je ne pourrai pas aller ici et là, ou bien meme que l'Impératrice aura besoin d'un autre Régent. De plus, en tant que Roi, je ne pourrais pas résider à Addis Abeba car il n'était pas coutume que deux rois habitent dans la même ville. Elle leur envoya donc un courrier pour leur demander de leur accorder un peu plus de temps pour réfléchir à ce problème.Cette proposition du peuple était tout aussi délicate pour l'Impératrice que pour moi. Par conséquent, je convoquais trois personnes de l'assemblée des nobles et les envoyais devant ces gens avec ce message : “L'idée que vous avez eue, de faire exécuter le travail du gouvernement par l'unique inspiration d'un seul homme, est bonne mais il serait aussi bien de ne pas soulever la proposition concernant la dignité de Roi. Arrangez – vous pour abandonner cette demande car il peut sembler que je vous ai incité à devenir Roi. Dieu seul sait que Je ne suis pas impliqué dans cette affaire, mais le peuple ne le sait pas.” Ils Nous renvoyaient, alors, la réponse suivante : “Nous ne pouvons pas revenir dessus car nous avons agi ainsi par souci de l'honneur de notre royaume, pour le bénéfice et la paix de notre peuple – sans vouloir favoriser quiconque.” Par conséquent, Nous gardions le silence.Lorsqu'ils reçurent, plus tard, la réponse de l'Impératrice Zawditu demandant un peu plus de temps pour réfléchir à ce problème, ils lui présentèrent une nouvelle soumission par écrit que chacun d'eux avait signé et scellé :

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“la demande de l'Impératrice Zawditu d'un délai pour réfléchir n'est faite que pour obtenir un peu plus de temps afin de donner, par la suite, après avoir consulter ses amis qui pensent comme elle et n'aiment pas les changements, un refus catégorique; ou bien pour inciter et provoquer une révolte qui entraînerait inévitablement une guerre civile”, ils finissaient leur exposé par : “quoi qu'il en soit, nous sommes tous rassemblés ici, déterminés à faire tout ce qui sera nécessaire et prêt à attendre, avant de nous en aller, jusqu'à ce que Vous nous donniez votre réponse aujourd'hui.”De plus, le peuple résidant dans la ville ne connaissait pas la véritable raison pour laquelle les ministres, les nobles et les officiers de l'armée s'étaient réunis dans les sous-sols du Palais. Et il ne manquait pas grand chose pour qu'une révolution éclate.L'Impératrice Zawditu fit lire la lettre qui lui était parvenue où ils avaient apposé leur signature et leur sceau. Quand elle comprit le dénouement de ce courrier, elle pensa qu'il était préférable d'accepter cette proposition afin d'éviter un massacre. Elle demanda ensuite que leur soit lue à haute voix la déclaration suivante : “Je désire que le Prince Héritier soit couronné Roi, comme vous me l'avez suggéré, à la date que vous conviendrez.” Par conséquent, la sécurité et le calme revenaient. Ils s'étreignèrent les uns et les autres, allèrent jusqu'à la cour intérieure et applaudirent de joie. Ils lui présentèrent, alors, leurs remerciements et s'exclamèrent : “ Longue vie à Sa Majesté l'Impératrice ! Puisse l'Ethiopie vivre pour toujours ! ”.Puis ils retournèrent chacun dans leurs demeures.Le matin suivant, ils se rassemblaient de nouveau et déclaraient qu'il serait préférable de clore dans les trois prochains jours cette histoire de royauté de peur que d'autres contraintes viennent anéantir ce projet si on attendait plus longtemps. Nous les convainquions, cependant, de l'impossibilité d'effectuer une chose aussi importante, le couronnement d'un Roi, en moins de deux ou trois jours et qu'en outre il était nécessaire d'informer chaque gouvernement voisin afin que leurs représentants puisse venir prendre part à notre joie. Il fut, donc, décidé que le couronnement aurait lieu dans un mois, le 27 Mäskäräm 1921 (7 octobre 1928). La joie planait grâce à l'accord de la reine Zawditu pour que Nous soyons couronné Roi. Les gouvernements Britanniques, Italiens et Français qui possédaient des colonies proches, étaient enchantés par cette nouvelle. Les Britanniques envoyaient à Addis Abeba le gouverneur de Berbera , M. Kittermaster , les Français le gouverneur de Djibouti, M. Chapon Baissac et les Italiens le gouverneur d'Erythrée, Signor Corrado ZoliLorsque tout ce qui était nécessaire au couronnement d'un Roi fut prêt, la prodigieuse cérémonie habituelle d'onction d'un Roi de l'Empire Ethiopien prit place le 27 Mäskäräm 1921 (7 octobre 1928). Nous recevions la couronne des mains de l'Impératrice Zawditu et la journée des festivités se terminait avec dignité.

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Chapitre 25

L'instigation des italiens dans la rébellion de Ras Gugsa Wale

Il est surprenant d'observer comment les italiens, qui accusaient constamment l'Ethiopie devant la Ligue des Nations d'être un pays sans unité, s'étaient engagés dans des activités propagandistes dans le seul but de diviser l'Empire Ethiopien. Il est réellement stupéfiant de voir tout ce que Nous devions faire pour neutraliser leur propagande. Néanmoins, malgré tous leurs essais, ils étaient incapables de provoquer des scissions internes.Tous ce qui s'est produit récemment démontre que l'Italie envisageait, depuis longtemps, de faire la guerre à l'Ethiopie.Ils diffusaient des propagandes qui causaient beaucoup de tort à notre peuple, mais disaient néanmoins – de façon convaincante aux étrangers – que l'Italie était l'amie de l'Ethiopie. Nous ne doutons pas que tous les diplomates en place en Ethiopie étaient au courant de cela, et si Nous devions nommer toutes les ruses et les propagandes que l'Italie a employées contre l'Ethiopie, Nous aurions besoin de beaucoup de feuilles – mais Nous n'en ferons rien. Néanmoins, le travail de tromperie et de propagande qu'ils effectuaient avec la connivence de Ras Gugsa Wale et de Ras Haylu est connu de tous en Ethiopie, et il ne serait pas normal de ne pas le révéler.Ras Gugsa était le fils de Ras Wale, le frère de l'Impératrice Taitu. Son père, Ras Wale, le nommait Dejazmatch d'une partie de sa province et plus tard allait à Shoa.Depuis que l'Impératrice Taitu s'était mariée à l'Empereur Ménélik, elle s'efforçait de créer un rapprochement entre sa famille, les peuples de Bägemeder, Semien et Yäjju, et le peuple de Shoa. Son but principal était de célébrer des mariages entre ses parentes féminines et les nobles de Shoan et ses parents masculins avec des demoiselles de Shoan. Elle arrangeait, donc, en 1892 (1899/1900), le mariage de Ras Gugsa , le fils de son frère Ras Wale, avec la fille de l'Empereur Ménélik, Wayzäro Zawditu, par la suite Impératrice d'Ethiopie. Il atteint, grâce à ce mariage, le rang de Ras en 1893 (1900/1901). Lorsqu'il était gouverneur de Bägemeder, Ras Bitwaddäd Täsämma, devenu Régent Plénipotentiaire du Royaume Ethiopien à la suite de l'internement de l'Empereur Ménélik dans le Palais pour raison de santé, le fit prisonnier et donnait son gouvernement à Ras Waldä Giyorgis. Après être resté en prison à peu près sept ans, Wayzäro Zawditu était choisie le 17 Mäskäräm 1909 ( 27 septembre 1916) pour succéder à la Couronne et au Trône d'Ethiopie. Quand Sa Majesté régna en tant qu'Impératrice, elle déclara : “ Je ne vivrais pas avec mon mari, mais je fais le serment de rester seule, car Dieu

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m'a choisie, moi une femme, et m'a permis de vivre pour cette merveilleuse couronne et ce merveilleux trône.” Puisqu'elle avait choisi d'être seule, et, comme Ras Gugsa était au courant de la ferme décision prise par la Reine, ils convenaient ensemble de se séparer. Nous donnions à Ras Gugsa le gouvernement d'Embabo en Walläga, et de Sayent. Mais lorsque, un an plus tard, le gouverneur de Bägemeder, le Roi Waldä Giyorgis, mourrait, Nous lui restituions le gouvernement de Bägemeder et, à ce moment, il fut enchanté de récupérer son ancienne province. Mais les italiens ont toujours été le fléau du peule éthiopien, certains allaient ici et là entre Bägemeder et Asmara , prétendant venir pour le commerce ou pour visiter le pays. Ils rencontraient Ras Gugsa et semaient des troubles en son cœur. Ainsi, à la fin, ils se débrouillaient pour changer sa joie en tristesse.Le pire fut que la principale occupation de l'agent commercial italien résidant à Gondar était de répandre des fausses propagandes.La résidence du gouverneur de Bägemeder est dans la ville de Däbrä Tabor . Les italiens avaient été autorisés, avant Notre arrivée, par l'Empereur Ménélik et Ledj Iyassu, à construire une agence commerciale à Gondar où vivaient des prêtres et des commerçants et elle leur semblait appropriée pour servir de base de lancement de leur propagande. Ils présentèrent, ensuite, les propositions suivantes, par écris, à Ras Gugsa Wale comme celui-ci possédait un terrain héréditaire près de Gondar : “Si vous nous louez par bail votre terrain héréditaire, nous développerons pour vous cette terre. Après quoi, quand nous la quitterons, nous ne vous demanderons rien pour toutes les maisons ou toutes autres choses que nous aurions construites sur ces terres”. Il leur donnait son consentement comme cela lui paraissait être une aubaine.Un homme appelé Signor Pollera s'établit à cet endroit en tant qu'agent commercial. Afin de se préparer pour sa supercherie et sa propagande, il payait une femme éthiopienne, se maria avec elle et lui fit des enfants.De plus, il était âgé, et, comme il est de coutume en Ethiopie de respecter les personnes âgées, personne ne le considérait comme un étranger mais tous l'honoraient. Lui, de sa part, donnait de l'argent à la naissance d'un enfant ou au décès d'une personne. Bien qu'il était catholique, il allait dans les églises orthodoxes et priait tandis que les prêtres le regardaient. Les jours de fête, il invitait les prêtres et les commerçants, selon les coutumes des nobles éthiopiens, leur offrait de la bière , faisait préparé du Tädj , et abattait un bœuf. Il avait, pour toutes ces raisons, de bonnes relations avec la population locale.Il savait, de plus, que Ras Gugsa Wale, le gouverneur de Bägemeder, croyait fermement dans la foi orthodoxe et était un adversaire de la religion et de la civilisation européenne. Il allait le voir, par conséquent, et lui disait : “Il serait préférable que l'Ethiopie vive selon ses anciennes coutumes car cela ne lui sera pas bénéfique de suivre la civilisation européenne. Le bruit coure que le Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire a l'intention d'introduire en Ethiopie la civilisation occidentale. Une fois que cette civilisation se sera implantée en Ethiopie, il s'ensuivra forcément une liberté de religion. Après ce droit à la liberté de religion, la religion orthodoxe se trouvera, obligatoirement, affaiblie tandis que la religion catholique s'accroîtra peu à peu. Le bruit coure, ainsi, que le Prince Héritier, lui-même, à décider de se convertir au catholicisme. Nous avons, aussi, appris qu'il a publié une proclamation visant à éliminer l'esclavage en Ethiopie. Mais après que tous les esclaves aient été libérés, comment vont vivre les seigneurs et les nobles de Bägemeder ? Est-ce que les maîtres vont devoir labourer de leurs mains et leurs femmes moudre avec les leurs ? Il fut, de même, coutume en Europe, bien que l'esclavage ait cessé depuis que le travail est exécuté par des machines, qu'un homme tel que vous ait plusieurs esclaves. Une grande calamité s'abattra sur vous dans ce pays, à moins que des nobles et des grands hommes de votre rang fassent attention”. En parlant en ces termes à Ras Gugsa, Pollera l'incitait à se révolter, lui et son armée, contre Nous et désirait persuader, ainsi, d'autres nobles à le suivre. Il rassemblait ses officiers et leur faisait part de ce secret : “un de mes amis, disait-il, m'a dis tout ceci, que devons – nous faire ?” Certains de ces hommes étant convaincus que c'était un mauvais conseil me prévenaient en secret.Nous ne nous doutions pas que Ras Gugsa préparait de mauvais desseins contre Notre gouvernement, vu qu'il avait écouté la supercherie des italiens. Par conséquent, Nous attendions Notre heure patiemment avec l'intention de clarifier tous ces problèmes. Nous étions patient, aussi, par égard à la Reine Zawditu.Par pure coïncidence, au même moment, la municipalité d'Addis Abeba autorisa qu'un étranger fonde une usine de cuir dans la ville. En plus des peaux de bœuf et de chèvre, il se servait, aussi, de peaux de cheval, de mule, d'âne et de chiens qu'il tannait après les avoir amené à l'usine. Lorsque les italiens l'apprirent, ils firent courir le bruit qu'à Addis Abeba on avait abattu tous les chiens et les ânes et qu'on les avait donné à manger aux officiers et aux troupes lors de banquets officiels et qu'il n'était pas impossible que soit proclamée dans toute l'Ethiopie un décret afin que l'on mange à l'avenir de la viande de chien et d'âne. Le peuple de Bägemeder fut très choqué

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à l'annonce de cette nouvelle.En Ethiopie, même les gens qui avaient accepté récemment la foi du Christ – sans parler du peuple de Bägemeder qui y adhère depuis longtemps – ont eu un profond dégoût quand ils entendirent que la peau des chiens et des ânes leur était enlevée pour être tannée, sans parler quand ils entendirent que l'on mangeait leur chair! Certainement qu'en Europe beaucoup de gens, aussi, n'auraient pas supporté cette idée.Bien que Ras Gugsa Wale s'était séparé de l'Impératrice de son propre gré, il avait commencé à exprimer à quelques-uns de ces amis son chagrin d'être contraint de résider à Bägemeder et de ne pas pouvoir aller à Addis Abeba pendant cette grande période de joie. Dès que les italiens l'apprenaient, ils réalisaient que c'était le moment opportun pour séduire Ras Gugsa et ils lui dirent des choses qui le touchèrent au plus profond de son cœur. Tel que : “nous sommes disposés à vous fournir les armes que vous demanderez et, avec l'aide du gouvernement italien, vous pourrez vous révolter et vous battre contre le gouvernement actuel, être proclamé Roi à côté de l'Impératrice Zawditu et devenir le souverain de toute l'Ethiopie”. Saisissant cette opportunité, il disait qu'il préférait mieux mourir que de vivre sans ses esclaves et sous l'autorité d'un gouvernement qui forçait le peuple à manger de la viande de chien et d'âne. Il tentait de rallier, à ses côtés, le peuple de Bägemeder et de renforcer la puissance de son armée. Il annonçait cela ouvertement lors d'une proclamation.Comme nos soldats qui gardent les frontières de Notre Empire dans les provinces de Dankali et Aussa , désertes et propices aux maladies, souffrent beaucoup, ils sont autorisés occasionnellement à monter dans les hautes terres pour se reposer. Quand les italiens furent mis au courant par leurs espions de ce fait, ils guettèrent un moment afin de savoir quand les troupes étaient parties et envoyèrent sur les lieux des ingénieurs militaires pour dresser des plans des montagnes, des rivières, des vallées et des escarpements. Ils fournissaient des armes et de l'argent au Wajjerat , au Raya et Azäbo Galla et leur expliquaient toutes les ruses possibles pour se révolter contre Notre gouvernement mais certains des Wajjerats venaient nous en informer. Alors que Nous étions sur le point d'enquêter pour savoir si l'Italie faisait ces choses et avait oublié le traité amical qu'elle avait conclu avec Nous en 1920 (1928), Nous apprenions que des Wajjerats, des Rayas et des Azäbos Galla exhibaient les armes et l'argent que leur avait offert l'Italie, montaient vers les hautes terres, tuaient les gens et pillaient le bétail. Par conséquent, comme Nous savions que Ras Gugsa avait grandi à Yajju et comme il était près de Bägemeder, Nous lui ordonnions de se rendre à Yajju pour lancer des appels au calme et conseiller amicalement les Wajjerats et Azäbos Galla d'abandonner leurs mauvais actes. S'ils refusaient, il devait, alors, les attaquer avec son armée. Nous pensions, alors, que s'il n'accomplissait pas sa mission à Yajju, cela confirmerait les accusations dont il était victime, c'est à dire d'être en relation avec l'Italie.Lorsque Ras Gugsa reçut cet ordre, il proclama la mobilisation de l'armée de Bägemeder et partit pour Yajju, faisant croire, à cet instant, qu'il exécutait les ordres. Mais après être entré dans Yajju, Nous apprenions qu'il s'en retournait vers Bägemeder sans avoir accompli sa mission. En faite il s'était mis d'accord avec les Wajjerats, Azäbos et Rayas Galla pour qu'ils le rejoignent plus tard pour le soutenir. A son retour, il se dépêchait de rassembler une armée et d'obtenir des armes de guerre. Comme Nous voulions être très prudent, de peur que le sang de nos frères soit versé en vain et que le vœu des italiens se réalisent, Nous envoyions un message à Ras Gugsa dans l'intention de le rencontrer à Warräyelu afin de débattre de la raison qui l'avait fait abandonnée cette expédition militaire ainsi que d'autres affaires, et lui disions qu'il serait libre ensuite de repartir. Après qu'il Nous ait répondu, en Nous mentant, disant qu'il était avec Nous et qu'il était décidé à mener à bien cette campagne, Nous apprenions qu'il se préparait en faite pour la guerre. Par conséquent, Nous envoyions des troupes sous le commandement de Dejazmatch Mullugeta et les positionnions à Wadla et Dälanta pour surveiller et empêcher Ras Gugsa de se faufiler vers Yajju et de s'allier avec les Wajjerats et les Rayas – Azäbo Gallas.Comme les agents de la propagande italienne avaient trouvé des magiciens et des rêveurs et les avaient rassemblés à Bägemeder, ils les envoyèrent rencontrer Ras Gugsa pour l'encourager et lui dirent : “le temps est venu pour vous d'être Roi, ne perdez pas espoir et ne craignez rien. Des preuves de tout cela étaient découvertes dans son portefeuille qui fut trouvé pendant la guerre,Comme certains éthiopiens ne possèdent, excepté du savoir religieux, aucune autre éducation dans la politique séculière, lorsque des moines ou des ermites leur disent que telle chose se produira à tel moment, ils le croient car pour eux ces hommes sont des envoyés de Dieu. Quand les italiens s'en rendirent compte, il en firent leur principal instrument et en profitèrent beaucoup.Anxieux de vérifier l'implication ou non de l'Italie, Nous consultions l'ambassadeur italien à Addis Abeba :

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“Pourriez-vous Nous vendre un avion pour le maintien de la sécurité intérieur et Nous prendrons un pilote italien”. Il Nous répondait qu'il allait en informer son gouvernement et qu'il attendrait leur réponse avant de se prononcer. Il tardait à Nous donner une réponse, et un jour avant l'attaque de Ras Gugsa contre Notre armée, il Nous disait qu'il n'avait pas réussi à envoyer d'Asmara l'avion. Comme Nous Nous attendions en Notre cœur à cette réponse, elle ne Nous surprit pas le moins du monde.Ayant été trompé par leurs mensonges, Ras Gugsa déclarait la guerre. Il proclamait l'acte de mobilisation et marchait, en hâte, vers nous. Le 22 Mägabit 1922 (31 mars 1930), il attaquait à Qwana , Dejazmatch Mullugeta. Il fut vaincu après seulement trois heures de combats.Tout le plan qu'avait mis au point les italiens pendant plusieurs années fut, ainsi, démolit en trois heures et Ras Gugsa était arrivé à sa fin. Nous avions la confirmation, par le fait que les armes de guerre capturées au cours de cette bataille ou trouvées en main des hommes de Ras Gugsa étaient des fusils Vetterli venus d'Asmara, que les italiens avaient aidé Ras Gugsa dans sa rébellion.L'Impératrice Zawditu décédait le 24 Mägabit 1922 (2 avril 1930), deux jours après que Ras Gugsa soit mort.L'Impératrice souffrait depuis longtemps de diabète. Il avait été diagnostiqué par le suédois le docteur Hanner et le suisse le docteur Mayberg. Comme la maladie empirait de jour en jour et était de plus en plus virulente chaque année, elle fut ces derniers temps très malade. Pour cette raison, nous ne l'avions pas informée de la mort de Ras Gugsa de peur que cette nouvelle n'aggrave son état. Ses médecins, les docteurs Mayberg et Hanner qui la soignaient, avaient ordonnées de ne la déranger sous aucun prétexte car elle n'était pas capable de supporter de mauvaises nouvelles. Mais les italiens, voulant parachever la pleine mesure de leur sinistre propagande, disaient à qui voulait l'entendre qu'elle était morte en apprenant cette nouvelle. En faite, chaque prince, noble ou ministre à Addis Abeba savait qu'elle était décédée sans avoir appris la mort de Ras Gugsa au cours de la bataille

Chapitre 26

L'instauration et l'élaboration progressive d'une réforme au sein de l'Eglise et de la transformation des ses tâches

Depuis des temps immémoriaux les rois d'Ethiopie étaient, en tant que responsable du travail gouvernemental, aussi chargés des affaires de l'Eglise. Ils sélectionnaient des personnes parmi les savants et les érudits, faisaient les nominations ainsi que les renvois de tous les bureaux des églises et des monastères et, en général, contrôlaient leur fonctionnement. Mais en raison de l'augmentation progressive des tâches gouvernementales et à cause des guerres contre les païens des pays avoisinants, ils n'avaient, tout simplement, plus le temps de contrôler intégralement les affaires de l'église. Par conséquent, plusieurs choses nuisibles aux règlements de l'église s'étaient infiltrées par erreur dans la communauté cléricale et avaient au cours du temps persisté au sein d'elle.Mais, maintenant que Nous avons établi une constitution , introduit une structure légale dans chaque ministère pour que chaque ministre puisse être complètement responsable du travail qu'il effectuait, Nous provoquions petit à petit une amélioration progressive dans le travail du clergé et rencontrions les responsables de l'église et

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les prêtres lorsque nous avions un moment après Nous être occupé des affaires de l'état. Voici ces changements :

1) Le peuple éthiopien, petit et grand, hommes et femmes étaient disciples du Christ et chaque dimanche ou à chacune des fêtes, ils allaient à l'Eglise écouter la messe . Tout le monde pouvait recevoir la sainte cène. Les messes étaient tenues en Ge'ez, langue que tout le peuple ne connaissait pas. Les gens rentraient, alors, chez eux sans avoir compris les explications des différents mystères, ils venaient juste écouter les chants . Mais, maintenant, Nous décidions de faire traduire le plus vite possible les saintes messes en Amharique, de les faire publier et de les distribuer dans toutes les églises. Le peuple commença à comprendre entièrement ou en majeur partie les textes qui lui étaient lus à haute voix dans sa propre langue. Il fut de même décidé que les Evangiles, les Actes des Apôtres et les Epîtres soient lus en Amharique.

2) Pour provoquer l'arrêt des disputes concernant les moyens de subsistance qui surviennent entre les doyens et les prêtres , entre les gardiens et les pères supérieurs et entre les moines et les adjudants vivants dans les différents monastères et églises, Nous demandions aux savants et aux érudits de venir avec les règles de vie et les anciennes coutumes de chacune de leurs églises ou de chacun de leur monastère et les rassemblions. Nous leur faisions abandonner les anciennes coutumes et faisions établir de nouvelles règles plus justes. Ce qui nous a beaucoup avantagé par la suite. Les règlements susmentionnés établis, depuis peu de temps, se trouvent dans les monastères de Zequala, de Däbrä Libanos, de Jérusalem et dans tous les autres.

3) Nous pouvons trouver dans chacune des église en Ethiopie une copie de la Mäshafä Täklil ce qui prouve qu'il existe depuis les anciens temps une cérémonie de couronnement matrimoniale en Ethiopie. Cependant, les cérémonies de l'église s'étaient, peu à peu, éteintes et, par conséquent, les mariages par couronnement se faisaient de plus en plus rares, même au sein du clergé, sans parler parmi le peuple. Nous ne savons pas si ces coutumes furent abandonnées au moment de la rébellion d'Ahmad Gran ou durant l'extermination des Chrétiens par la tribu de Yodit des Falashas qui régnait pendant un moment. Néanmoins, il restait encore quelques personnes, parmi le clergé et le peuple, qui consolidaient leur mariage en recevant l'eucharistie avec leur épouse.Nous demandions, alors, aux érudits et aux savants de prêcher et d'exalter le mariage par couronnement, et grâce à cette initiative, il devint plus fréquent et habituel.

4) Depuis l'aube des temps, à la mort d'une personne, sa famille, en accord avec le Täzkar (le service funèbre), préparait du Tälla (bière), du Tädj (boisson au miel) et d'autres boissons enivrantes. Ils invitaient les prêtres dans la maison du défunt et offraient plus de nourriture et de boissons qu'il n'en fallait, dépassant les besoins réels. Nous étions convaincu que cela était contraire aux Saintes Ecritures et qu'une telle conduite ne convenait pas à cette ère civilisée. Nous faisions cessé le Täzkar et interdisions l'emploi de boisson enivrante et l'abondance de nourriture, et bien que les prières d'absolution étaient toujours données pour les parents du défunt, nous décidions à la place que ceux-ci rémunéreraient selon leurs moyens les prêtres qui avaient donnés l'absolution et lus les prières. Nous n'interdisions pas, cependant, que de la nourriture et des boissons soient donnés aux pauvres à condition que cela soit fait raisonnablement. Nous recommandions vivement aux prêtres et évêques d'informer les gens de ces changements. Pour que cela serve d'exemple, lorsque Notre fille la Princesse Zänäbä Warq mourrait, Nous distribuions de l'argent, lors des rituels d'absolution, à diverses églises et monastères. A partir de ce moment, de nombreuses personnes commencèrent, alors, à faire pareil.

5) Dans certaines parties de l'Ethiopie, il était coutume depuis très longtemps à la mort d'une personne, que ses parents se coupent les cheveux pour porter le deuil, se tapent la poitrine et gémissent généreusement. Nous ordonnions aux savants de passer dans les églises et de prêcher l'obligation de porter, dorénavant, en guise de deuil une pièce noire sur leurs costumes et d'arrêter ces coutumes, c'est à dire de se couper les cheveux, de gémir fortement, de se taper la poitrine et de porter des vêtements spéciaux. D'où, comme les savants prêchaient prudemment, le deuil et le désespoir dû au décès d'un parent s'amoindrissaient peu à peu.

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6) Puisque Nous avions la responsabilité, et Nous en étions fermement convaincu, de protéger l'Eglise et de veiller à ce que les lois, qui lui avaient été données, soient fermement maintenues en vigueur de peur que sa Foi soit ébranlée, Nous accordions une journée chaque semaine aux savants et aux docteurs afin qu'ils puissent Nous parler des difficultés de l'Eglise et attirer Notre attention dessus. Par conséquent, certains problèmes étaient peu à peu résolus. Excepté cela et bien que des règlements aient été entrepris, les problèmes suivants sont toujours d'actualité pour le moment :En Ethiopie, il y a beaucoup de prêtres. Le gouvernement a attribué à chacun d'eux, en tant que "terre de repos" personnelle, dans chaque province une demi à une gasha de terre (approximativement 20 à 40 hectares). Cette terre, étant attribuée comme héréditaire, passe de génération en génération et, par conséquent, l'église n'a aucune autorité au sein de cette propriété. De plus, l'Empereur, les Princes, les Nobles et d'autres personnes du même rang, sans exclure les dames, peuvent assumer les devoirs de gardien de l'Eglise. Dans ce cas, l'Empereur a coutume de leur attribuer une terre héréditaire de 200 à 700 gashas. Nous avions l'intention, cependant, de faire cesser cette pratique où les terres héréditaires appartenaient aux individus qui étaient chargés de cette fonction, gardien de l'Eglise. Celles-ci devenaient la propriété de l'Eglise ; ainsi, les doyens des églises pouvaient rémunérer, à partir des revenus des propriétés, suffisamment les prêtres, les choristes, les assistants pour qu'ils puissent vivre correctement. Avec le bénéfice restant et après avoir consulter le gouvernement pour qu'il les aide à faire face financièrement au moindre problème qu'ils pourraient rencontrer, les doyens des églises devront bâtir des écoles et des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pédagogiques pour les enfants des pauvres.

Nous savions qu'il faudrait beaucoup de temps avant que nos idées se réalisent dans toutes les églises d'Ethiopie, Nous décidions, donc, de commencer à démontrer l'utilité de ce projet et de ses méthodes de travail dans les monastères de Zequala, Addis Aläm et Assäbot ainsi que dans les églises d'Addis Abeba et dans l'église du Mausolée de Ménélik II.

Chapitre 27

L'organisation de la nomination d'évêques choisis parmi les savants éthiopiens

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Il ne Nous paraît pas pensable que quelqu'un puisse douter que l'Ethiopie - hormis d'être un très grand pays - ait vécu fermement dans la foi du Christ du 4éme siècle jusqu'à présent, plus de 1600 ans. Dans tous les cas, on peut être facilement convaincu de ce fait en étudiant l'Histoire de l'Ethiopie.A l'époque où l'Ethiopie acceptait le Christianisme, le siège du gouvernement et la cité principale du royaume était Aksum ; par conséquent, un seul évêque fut nommé dans cette province par l'Archevêque responsable de l'évêché de Saint Marc à Alexandrie. Lorsque Il mourut, un autre le remplaçait, mais aucun autre ne fut nommé malgré la taille du pays.Dernièrement, en 1864(1872), durant le règne de l'Empereur Yohannes , quatre évêques coptes (égyptiens) furent nommés et ils venaient finalement en 1873(1880/1). Comme l'Empereur Yohannes avaient mis sur le Trône de Shoa le Roi Ménélik et le Roi Täklä Haymanot sur Gojjam, et comme il avait l'intention de donner à son fils Ras Araya la dignité de Roi de Bagemeder, il engageait, à ce moment-là, un évêque pour lui et la province de Tigre et trois évêques pour les trois autres rois. Le quatrième évêque mourut avant de parvenir à Aksum et alors que Ras Araya mourrait avant de devenir Roi, l'Empereur divisait l'Ethiopie en trois diocèses et leur affectait à chacun un évêque. Le clergé était, ainsi, soulagé d'un voyage fatigant jusqu'à une lointaine province, pour recevoir l'ordination comme prêtre ou frère, où le seul évêque résidait. Deux de ces trois évêques mourraient et n'étaient pas remplacés, il ne restait pour toute l'Ethiopie qu'Abuna Mattewos qui résidait dans la capitale d'Addis Abeba. Les membres du clergé des diverses provinces d'Ethiopie qui devaient s'y rendre pour recevoir les fonctions de prêtre ou de frère, rencontraient de grandes difficultés et étaient gênés par cette situation.Puisque Nous étions conscient des grandes difficultés rencontrées par les membres du Clergé lors de ces déplacements, Nous faisions connaître par écris Notre opinion, y joignions plusieurs documents appropriés et demandions que des évêques soient nommés et choisis parmi les savants éthiopiens afin qu'ils puissent visiter leur diocèse, prêcher, conférer les sacerdoces et ordonner les diacres. Cette lettre fut expédiée, avec le sceau de l'Impératrice Zawditu et le mien, au Patriarche Orthodoxe, Abuna Yohannes à Alexandrie.Apres qu'Abuna Yohannes ait examiné lucidement le problème, il devint convaincu du bien fondé de notre demande et par conséquent il Nous envoyait la réponse suivante : "Vous choisirez cinq personnes parmi des savants éthiopiens et Vous nous les enverrez, car nous voulons les nommer évêques. Cependant, un évêque copte (égyptien) qui sera responsable des évêques Ethiopiens reviendra avec eux, nous espérons que cette nouvelle Vous ravira ”Lorsque Nous le disions aux princes, aux docteurs et aux savants, la majorité était enchantée par ce déroulement. Quelques membres du clergé bien qu'étant dans l'impossibilité de s'opposer ouvertement à Notre point de vue n'arrêtaient pas de contester ; non pas parce qu'ils l'avaient examiné minutieusement et l'avaient compris mais parce qu'ils étaient attachés aux anciennes coutumes. Cependant, peu à peu, Nous réussissions à les convaincre que cette proposition conférerait un grand honneur à l'Eglise d'Ethiopie si elle était effectuée. Par la suite, ils Nous informaient qu'ils avaient changé de point de vue et Nous assuraient qu'ils acceptaient Notre idée.Par la suite, Mämher Dästa , Mämher Haylä Maryam, Mämher Waldä Kidan et Mämher Haylä Mika'el étaient sélectionnés et Nous convenions qu'ils aillent en Egypte au mois de Genbot 1921 (mai - juin 1929).Pendant ce temps, le Patriarche Abuna Yohannes attendait, il avait déjà choisi Abuna Qerillos parmi les moines du monastère d'Asqetis pour l'envoyer en tant que chef des évêques éthiopiens. Dès que les savants éthiopiens parvenaient au Caire, le 25 Genbot (2 juin), il les nommait immédiatement et sans délais évêques.Le Patriarche leur attribuait les noms suivants : à Mämher Dästa, Abuna Abreham, à Mâmher Haylä Maryam, Abuna Petros, à Mâmher Waldä Kîdan, Abuna Yeshaq, à Mämher Haylä Mika'el, Abuna Mika'el .Abuna Petros est l'évêque qui est mort dans la douleur entre les mains des Italiens lorsqu'il fut capturé en Hamle 1928 (Juillet 1936), prêchant, alors, pour la liberté de l'Ethiopie. Abuna Mika'el fut battu à mort et torturé par l'ennemi dans la ville de Core .Après que les évêques furent nommés à leur fonction épiscopale, ils revenaient en Ethiopie accompagné de l'Archevêque Abuna Qerillos. Puisque Nous étions convaincu que cet événement était sans précédent en Ethiopie et glorifiait l'Eglise Ethiopienne, Nous décidions qu'à leur arrivée à Addis Abeba les princes et les nobles, les docteurs et les savants ainsi que les prêtres des diverses églises se rassembleraient en masse, que des coups de canons seraient tirés en leur honneur et qu'un accueil cérémonial leur serait dédié.Nous avions l'intention qu'ils commencent leur travail éducatif en visitant leur diocèse respectif, et Nous

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prenions les dispositions suivantes :

Le diocèse de l'Archevêque Abuna Qerillos inclut tout Shoa, les districts autour d'Addis Abeba ainsi que Harar et Arussi.Pour Abuna Abreham, Gojjam et Bägemeder.Pour Abuna Yeshaq, Tigre, Lasta, Wag et tous les districts environnants.Pour Abuna Petros, les provinces complètes de Wallo et Yajju.Pour Abuna Mika'el, les régions appelées Kaffa, Ilubabor , Walläga et tout l'Ouest de l'Ethiopie.L'homme choisi pour être le sixième évêque était le Etchäge Gäbrä Mänfäs Qeddus de Däbrä Libanos. Mais comme il lui était difficile de voyager pour l'Egypte avec les savants, il eut beaucoup de chance que, plus tard en Tahsas l922 (Décembre – Janvier 1929/1930), le Patriarche Abuna Yohannes vint à Addis Abeba visiter ses enfants de foi et lui accorda; immédiatement, le rang d'évêque et le nommait Abuna Sawiros. Nous lui attribuions comme diocèse tout le Sud de L'Ethiopie.

Il fut merveilleux qu'à cette époque, Dieu par Sa grande Charité donnait deux merveilleux cadeaux d'un très grand profit pour l'Eglise éthiopienne.

1) la nomination d'hommes choisis parmi les propres savants d'Ethiopie aux fonctions d'évêques - ce qui ne s'était jamais produit, jusqu'à présent, en 1600 ans depuis que l'Ethiopie avait accepté le Christ au quatrième siècle.

2) le voyage du Patriarche Abuna Yohannes à Addis Abeba, sa célébration d'une messe dans une église éthiopienne ainsi que sa bénédiction du peuple, et qu'au même moment il nommait le Etchäge de Däbrä Libanos à la dignité d'évêque.

Chapitre 28

Notre couronnement comme Empereur

Le 17ème jour de Mäskäräm 1909 (27 Septembre 1916) Je fus choisi comme Héritier du Trône et Régent, et la Reine Zawditu pour siéger sur le Trône. J'effectuais patiemment depuis 14 ans le travail du

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gouvernement comme Régent Plénipotentiaire quand la Reine Zawditu mourut le 24 Mägabit 1922 (2 avril 1930), et le lendemain, Je fus proclamé, par conséquent, Empereur et acceptais le Trône.Sur la succession au Trône et à la couronne, Nous avions appris en histoire qu'à l'époque où l'Ethiopie était isolée, et bien avant qu'elle n'ait établi des relations avec des pays étrangers, la coutume dominante était de garder secret la nouvelle de la mort de l'Empereur lors de son décès , de placer son fils et héritier sur le Trône et de le couronner sans perdre de temps le même jour. Et ils n'enterraient cérémonieusement le Roi défunt qu'après avoir proclamé le règne de son fils et son couronnement.Sinon, quand l'Empereur décédait, les officiers et la famille royale emmenaient son corps clandestinement et l'enterraient avant que quiconque ne le sache. Une fois qu'ils avaient placé son fils et héritier sur le Trône, conclu la cérémonie du service royal et du couronnement, ils proclamaient alors, en même temps, la mort du père et le nouveau règne du fils.Aujourd'hui que L'Ethiopie a conclu des traités commerciaux et amicaux avec douze gouvernements étrangers, est entrée dans la Ligue des Nations et a fondé des relations diplomatiques, Nous étions convaincu qu'il était correct d'inviter à Notre sacre – comme le font les gouvernements les plus civilisés lors de ces cérémonies - les pays qui avaient installés des délégations et des consulats en Ethiopie. Comme cela allait prendre pas mal de temps pour, dans un premier temps, envoyer les lettres d'invitations et ensuite attendre l'arrivée des délégations, ainsi que de préparer tout ce qui est nécessaire au couronnement, Nous convenions de reculer de sept mois la cérémonie.

Ensuite, Nous envoyions des lettres d'invitation aux rois et présidents dont les noms suivent

A S.M. George V, Roi d'Angleterre et Empereur de l'IndeA S.M. Victor Emmanuel III, Roi d'ItalieA S.M. Hirohito, Empereur du JaponA S.M. Albert II, Roi des BelgesA S.M. Gustave V, Roi de SuèdeA S.M. Wilhelmina, Reine de HollandeA S.M. Fuad I, Roi d'EgypteA S.E. M. Doumergue, Président de la République françaiseA S.E. M. Hoover, Président des Etats Unis d'AmériqueA S.E. Field Marshal von Hindenburg, Président de la République d'AllemagneA S.E. Mustapha Kemal Pasha, Président de la République turque.A S.E. M. Condouriotes, Président de la République grecque

Le gouvernement polonais avait entamé des relations diplomatiques avec le gouvernement éthiopien dans le but de conclure un traité commercial, mais ces pourparlers n'étaient pas encore achevés alors que le jour de Notre couronnement se rapprochait. Les Polonais, démontrant leur bonne foi, déclaraient, par la suite : “Bien qu'aucun traité ne soit encore signé, nous enverrons quand même un représentant à votre couronnement puisque nous avons réciproquement manifesté notre amitié”. Nous informions, par conséquent, le Président Mosciki que Nous serions ravi de recevoir leur envoyé.Cette marque d'amitié, que le gouvernement Polonais Nous manifesta à ce moment, restera pour toujours gravée en Notre cœur.De plus, comme Nous l'avons expliqué auparavant, depuis des temps immémoriaux le couronnement avait lieu le plus vite possible pour que le fils et héritier accède au Trône. Il n'avait, de ce fait, pas assez de temps pour inviter les princes et les nobles de chaque région. Mais vu que Nous avions reculé de sept mois la date de Notre couronnement, Nous pouvions envoyer des invitations aux princes, aux nobles, à tous les chefs et les supérieurs des monastères et aux doyens des cathédrales, afin qu'ils viennent participer à Notre joie. Une invitation fut aussi envoyé à Abba Amdä Maryam, le Prêtre de Däbrä Bizan que beaucoup de personnes connaissent et estiment, même s'il se trouve, aujourd'hui, dans la colonie italienne de l'Erythrée, à cause de sa notoriété qui date du temps où les Rois éthiopiens en avaient fait un monastère.La saison des pluies allait faire rage dès les prochains mois et Nous transmettions à tous l'instruction de ne pas bouger, de se préparer pour le voyage et de ne partir qu'à la fin du mois de Mäskäräm (tôt en octobre) lorsque la

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saison des pluies serait finie, et, surtout, de ne pas venir à Addis Abeba avant le 20 Teqemt (30 Octobre).Après que ces invitations aient été envoyées aux gouvernements étrangers et aux notables de l'Ethiopie, des dispositions étaient prises afin de réparer les rues principales d'Addis Abeba, les maisons le long de chaque rue, et, d'installer des lampadaires le long des rues principales et l'électricité dans toutes les maisons où les invités se rendraient.Les vêtements impériaux, la couronne et l'orbe, le sceptre impérial et l'épée, la bague et le reste étaient fabriqués tout spécialement avec de l'or et des diamants.Autre fois, il n'existait qu'une seule marque distinctive d'honneur pour les princes, une (petite) couronne en or. Nous avions décidé maintenant que cette couronne en or serait réservée, exclusivement, pour les Ras qui avaient été nommés grâce à leur travail et aux services rendus. Pour le Prince Héritier et pour les princes de descendance royale, Nous fabriquions une couronne parsemée de perles, plus petite que la Couronne Impérial mais dépassant la couronne en or des Ras en taille et en beauté dans sa réalisation. Pour les dames de Notre Famille et pour les femmes des princes, des diadèmes en or, plus petit que celui des princes et correspondant à leur rang, leur étaient réservés.Pour les commandants militaires (Dejazmatch) les vêtements et la couronne étaient faits avec de la crinière de lions qui était tressée avec de l'or et brodée sur du velours.Nous fabriquions, de plus, en grande quantité des médailles en or sur lesquelles étaient gravées les effigies de Moi-même et de l'lmpératrice Mänän. Elles devaient être données comme souvenir aux étrangers, aux notables et aux personnes importantes du pays qui avaient été invités à Notre couronnement ou étaient venus d'eux-mêmes.

Entre le 8 et 20 Teqemt (18 et 30 octobre), les ambassadeurs invités commençaient à arriver l'un après l'autre à Addis Ababa. Voici les noms des envoyés :

S.A.R. Le Duc de Gloucester, envoyé de S.M le Roi d'AngleterreS.A.R. Le Prince d'Udine, envoyé de S. M. le Roi d'ItalieS.E. M Gerard , envoyé de S.M le Roi des Beiges.S.E. le Baron H. K C Bildt, envoyé de S.M le Roi de SuèdeS.E. Jonkheer Hendrik Maurits van Haersma de With, envoyé de S.M. La Reine des Pays-BasS.E. M. Isaburo Yoshida, envoyé de S.M. l'Empereur du JaponS.E. Muhammad Tawfiq Nasim Pasha , envoyé de S. M le Roi d'EgypteS.E. Maréchal Franchet d'Esperey , envoyé de la République FrançaiseS.E. H.M Jacoby, envoyé des U.S.AS.E. le Baron Von Waldthausen, envoyé de la République AllemandeS.E. le Conte P. Metaxa, envoyé de la République GrecqueS.E. Muhittin Pasha, envoyé de la République TurcS.E le Conte Dzieduszycki, envoyé de la République Polonaise

Les invités furent enchantés par l'accueil cérémonial et la réception que Nous leur fimes à leur arrivée.Nous avions décidé de faire ériger la statue du grand Empereur Ménélik II tout près de l'église royale de St George. Quand l'œuvre fut achevée, Nous décidions, finalement, de ne l'inaugurer que la veille du couronnement. Par conséquent, après l'arrivée cérémoniale de tous les invités, ravis d'être venus à Notre couronnement, Nous délivrions un très grand discours et expliquions la raison de l'érection d'une statue à Ménélik Il. A la fin du discours, Nous donnions, à S.A.R le Duc de Gloucester, l'honneur d'enlever le tissu qui la couvrait et de dévoiler la statue. Il s'approcha du monument et retira le rideau. Lorsque la statue fut dévoilée, tous les éthiopiens ressentirent une joie inestimable en leur cœur.Le même jour, dans la soirée, le Bäjerond (Trésorier) plaçait les vêtements impériaux, la couronne, l'orbe, le sceptre impérial, l'épée et l'anneau de diamants ainsi que les robes, la couronne et la bague en diamants de l'Impératrice sur un char et, lors d'un formidable défilé, il les apportait à l'église royale de St George. Il les remettait, alors, à l'Archevêque et ils y restaient toute la nuit afin d'être bénis.Nous, l'Impératrice, Notre famille et les nobles allions à l'église à minuit.Il fut convenu que les invités étrangers ne devraient arriver qu'à 7 h du matin et qu'ils prendraient, alors, chacun

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la place qui leurs avaient été préparée selon leur rang à la droite et à la gauche du Trône, les nobles et les princes seraient répartis parmi les invités étrangers suivant l'ordre des places.Avant que la ser'atä negs (le rituel royal) ne commence, l'Archevêque Abuna Qerillos s'approcha avec un évangile relié en or et Nous demandait d'accomplir les paroles du serment suivant :

(1) Nous devrons fortifier la foi orthodoxe qui est restée ferme en Ethiopie depuis les jours des Saints Rois Abreha et Asbeha et garder sans trouble les lois et ordonnances que l'Eglise Orthodoxe a fondées.

(2) Tout ce que Nous ferons de Notre autorité et grâce à Notre pouvoir pour le peuple du Royaume Impérial d'Ethiopie, devra être fait en ayant considéré les intérêts du peuple d'après la loi, ainsi qu'avec bonté et patience.

(3) Nous devrons maintenir de façon permanente les lois que Nous aurons établies après les avoir soumises de Notre plein gré à l'Assemblée pour examen. Nous devrons protéger tout le Royaume d'Ethiopie et le peuple conformément aux lois et aux ordonnances du Conseil.

(4) Nous devrons, de notre plein gré et par Notre autorité, aider à construire des écoles où l'éducation spirituelle et laïque sera mise en valeur en Ethiopie et dans lesquelles les évangiles seront prêchés.

Après que avoir achevé la cérémonie et affirmé Notre souhait de préserver tout ce qui était inscrit dedans, Nous apposions Notre signature dessus.Par la suite, l'Archevêque assignait au six évêques leur fonction respective lors du service du couronnement et, dès ce moment, les prières commencèrent. De ces évêques, cinq étaient éthiopiens. Le sixième était Abuna Yosab venu d'Egypte envoyé par le Patriarche d'Alexandrie, Abuna Yohannes, pour être là et partager la joie de Notre couronnement; et ainsi Nous transmettre sa bénédiction.Après que l 'Archevêque et les évêques eurent achevé le service et donné les prières et les louanges, et, alors que la chorale chantait, 1'Archevêque s'approchait de Nous, Nous oignait de l'huile des Rois et plaçait sur Notre tête la Couronne Impériale. Au même moment, Notre Héritier du Trône. S.A. Asfa Wassän retirait sa couronne et s'agenouillait devant Nous. L'Archevêque s'approchait, alors, muni de l'Evangile et lui demandait de prêter le serment suivant :

(l) Qu'il honorerait son père de tout son cœur et lui serait obéissant.

(2) Qu'il ne rechercherait pas en s'associant à de mauvais hommes ce que Nous ne lui avions pas donné de Notre plein gré.

(3) Qu'il conserverait les lois que Nous avions établies après les avoir soumises, de Notre plein gré au Conseil pour avis.Après avoir juré de réaliser tout ceci, il y apposait sa signature

Par la suite, le service du couronnement de l'Impératrice commença. La procédure de l'investissement de l'lmpératrice sur le Trône était vraiment différente aujourd'hui de ce qu'elle avait coutume d'être auparavant. Selon Notre recherche historique sur les premières pratiques, l'Impératrice n'était pas ointe avec l'huile des rois car elle ne partageait pas la souveraineté avec l'Empereur. La couronne était purement symbolique et très petite. C'était dans le palais que l'Empereur plaçait la couronne sur sa tête, et non à l'Eglise. Ceci se produisait le troisième jour, car il ne lui était pas permis d'être couronnée le même jour que l'Empereur. Mais après des négociations, il a été décidé, qu'excepté l'onction royale, l'Archevêque placerait sur la tête de l'Impératrice une couronne et mettrait à son doigt une bague de diamants le même jour que 1'Empereur.serait couronné.

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Chapitre 29L'établissement de la constitution

Dans le passé, lorsque des rois gouvernaient seul et par leur propre volonté, que cela soit en Europe, en Asie ou en Afrique, des rebellions et des divergences survenaient souvent entre ces rois et leur peuple ainsi qu'avec des membres de la famille royale. L'histoire de l'administration de plusieurs pays le démontre.Dans Notre pays, l'Ethiopie, les mêmes problèmes existaient. Nous voulions, par conséquent, promulguer une constitution pendant Notre règne qui léguerait à Nos héritiers une forme de gouvernement fondé sur la Loi et permettrait à Notre peuple de partager le travail de ce gouvernement. Et c'est un fait que, lorsque Nous étions encore Prince Héritier et Régent Plénipotentiaire du Royaume d'Ethiopie, Nous avions fait remarquer à la Reine Zawditu que dans le cas où une constitution serait établie, le gouvernement ainsi que le peuple en tirerait un énorme bénéfice. Hélas, quelques grands nobles, pour qui il était plus avantageux de gouverner le pays sans réglementation, prétendaient que d'établir une constitution diminuerait la dignité et l'autorité de la Reine Zawditu. C'est pour cette raison que Notre idée ne s'est pas réalisée.

Quand Nous étions Régent Plénipotentiaire, plusieurs faits complexes étaient survenus. Avant de m'attaquer à des affaires importantes, J'avais coutume d'en informer Sa Majesté l'Impératrice Zawditu. Si elle les acceptait, je m'arrangeais pour les exécuter immédiatement. Néanmoins, si elle ne les approuvait pas, ne désirant pas la contrarier et les imposer de force (J'insiste sur le fait que J'étais Régent Plénipotentiaire), j'essayais, plutôt, de la convaincre en revenant plusieurs fois sur ce problème. Nous considérions que Nous devions nécessairement être prudent, afin qu'il ne se produise aucune rébellion et aucun massacre dans le pays. Je différais patiemment l'établissement de la constitution. Après la mort de la Reine Zawditu, le 24 Mägabit 1922 (2 avril 1930), Nous héritions de la Couronne Impériale et du Trône par dû processus de la loi et, par conséquent, Nous décidions d'établir une constitution, ce que Nous avions projeté auparavant lors de Notre régence. Nous examinions, alors, les constitutions de plusieurs pays et choisissions des personnes qui possédaient l'expérience et la connaissance de ces pays étrangers ainsi que ceux qui s'intéressaient aux coutumes et à l'histoire postérieur de chaque province du pays. Nous leur demandions de sélectionner et d'extraire des constitutions des pays étrangers ce qui était approprié pour le peuple éthiopien et de Nous soumettre, ensuite, leurs conclusions.

Nous les examinions aussi tôt qu'elles furent rédigées et présentées. Nous ordonnions, alors, aux personnes suivantes de faire une étude commune et d'être prêt à la signer : Parmi les nobles : Ras Kassa Haylu Ras Haylu Täklä Haymanot Ras Seyum MängäshaRas Gugsa Araya Ras Emru Haylä Selasse.Parmi les ministres : Le Ministre de la Guerre : Fitawrari Berru Waldä Gäbr'el Le Ministre de l'Intérieur : Bitwaddäd Waldä Tsadeq Goshu Le Ministre des Affaires Etrangères : Blattengeta Heruy Waldä Selasse.Le Ministre de la Plume : Tsähafe Te'ezaz Waldä Mäsqäl Tariku .Parmi les officiers :

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Dejazmatch Yegäzu Bähabte Bäjerond Täklä Hawaryat

Ces hommes, qui avaient été chargés d'étudier le problème et d'être prêt à le ratifier, étaient indécis et passaient, donc, énormément de temps à parlementer en Notre présence. Ras Emru était le seul noble qui partageait l'opinion des ministres et des fonctionnaires, alors que les quatre autres nobles avaient un avis très différent.Voici l'opinion des nobles : L'Ethiopie devait être divisée en plusieurs grandes provinces et chacune leur être donnée comme propriété héréditaire. Celle-ci passerait de génération en génération, sans que leurs descendants ne puissent être déshérités, à moins que l'on prouve qu'ils avaient commis de sérieux actes criminels contre l'Empereur ou le gouvernement. A l'intérieur de ce domaine, qu'ils avaient choisis comme propriété héréditaire, les propriétaires terriens continueraient à payer des taxes et resteraient attacher aux nobles. Cette forme de gouvernement est un gouvernement féodal.Tandis que les ministres et les fonctionnaires pensaient qu'aucune génération ne pourrait s'élever, à l'avenir, s'il était décidé que l'Ethiopie soit divisée en provinces, que ces grandes provinces soient données en tant que propriété héréditaire aux nobles et aux propriétaires terriens et passent de génération en génération, reservant les nominations aux seuls descendants. Comment, selon eux, un homme, qui après avoir étudié et travaillé, n'obtenait pourtant pas de fonction ou de nomination administrative, pourrait-il dire que l'Ethiopie est son pays ? Par conséquent, ils désiraient que les nobles et les propriétaires terriens actuels gardent uniquement les fonctions de gouverneur. Si de mauvaises actions étaient prouvées à leur encontre et qu'ils étaient renvoyés à cause d'une infraction ou bien lorsque leur vie s'arrêtera, tout éthiopien, alors, possédant la connaissance et la compétence, aura la possibilité d'être engagé à leur place, ne trouvant pas normal une succession exclusive de la famille. Si leur fils apparaissait avoir la même connaissance et la même pratique que les autres hommes, il laisserait, alors, l'Empereur, par sa Sagesse, le nommer au gouvernement de son père ou à un autre poste important. Il leur paraissait, par conséquent, immoral d'inscrire dans la constitution que la succession de leur gouvernement irait de génération en génération et serait reconnue comme propriété héréditaire.Quand les nobles virent que les fonctionnaires et les ministres n'acceptaient pas leur opinion, ils proposèrent, comme alternative, le plan suivant. Il n'y aurait inscrit dans la constitution que seul quelques districts, leur gouvernement, passeraient héréditairement. Mais les ministres et fonctionnaires refusaient encore d'accepter cet avis et restaient sur leur précédente opinion.Lorsque Nous apprenions que les hommes que Nous avions sélectionnés pour cette tâche étaient divisés, Nous décidions, alors, que les deux parties nous soumettent chacune par écris les propositions et les idées qu'elle soutenait. Après avoir étudié le problème, voici ce que Nous décidions : L'Empereur pourra assigner des droits héréditaires sur des terres données en qualité de fief soit aux nobles, soit aux autres serviteurs du royaume. A cet effet, un paragraphe sera consigné dans la Constitution, et dans le future ces affaires seront exécutées comme demandées, en considérant leurs travaux. Nous expliquions, donc, aux nobles que leur point de vue n'était plus d'usage de nos jours, comme tout le monde le savait, le système de gouvernement féodal n'étant plus pratiqué sur terre, que nous resterons determiné dans cette position et le mettrons par écris dans la constitution et de meme que cela serait pareil si Nous gouvernions sans constitution. Une fois que ce fut clarifié, nous demandions que ces éléments soient rédigés et préparés afin d'être paraphés.Apres quoi, Nous convenions de rassembler les nobles, les ministres, les commandants militaires, les gouverneurs provinciaux, les chefs, les évêques et les savants lors d'une cérémonie importante. La constitution fut lue à haute voix et avait été préparée pour être signée. Ils affirmaient tous ensemble leur consentement. “Nous l'approuvons, établissez-la”.Néanmoins, en Ethiopie, depuis le règne de l'Empereur Ménélik 1er , il y a 3000 ans, il n'était pas habituelle, pour un roi ou un empereur, de gouverner par constitution et d'établir un parlement, mais plutôt de gouverner seul et de sa propre autorité. Des personnes qui étaient Nos amis ne comprenant pas ce choix me demandaient, donc, avec sincérité : “Comment pouvez-vous, de vous-même, transmettre au peuple Votre autorité au sein du gouvernement ? S'il vous plaît, abandonner cette idée !“ Après que Je leur ai expliqué mon point de vue du mieux que Je pouvais, ils l'acceptaient. Le 9 Hamle 1923 (16 Juillet 1931) fut choisi comme la date fatidique pour signer la Constitution et promulguer le décret, Nous ordonnions à Notre Ministre de l'Ordre d'en informer les fonctionnaires supérieurs, et à Notre Ministre des Affaires Etrangères d'avertir les diplomates étrangers.Les diplomates étrangers arrivèrent en grande pompe à 4 heure (10 a. m) le jour fixé et s'asseyaient à leur place, choisie selon leur rang. Nous délivrerions, alors, le discours suivant, expliquant la raison pour laquelle Nous

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avions pensé qu'il était juste d'établir cette constitution.“Nous pensons qu'il n'y a pas assez de mots pour remercier Notre Seigneur de la confiance qu'Il Nous a octroyé afin de garder l'Ethiopie et de ce haut rang d'Empereur qu'Il Nous a accordé. Il n'était pas non plus suffisant de le remercier avec des actes mineurs et avec ce qui Nous étaient seulement bénéfique personnellement. Bien que Nous nous efforçons d'établir une constitution qui profitera à tous, qui durera pour l'avenir et qui sera transmise de génération en génération, ce n'est pas, encore, assez pour honorer la faveur de Notre Seigneur. Nous vous avons rassemblé ici à cette heure, lors de cette cérémonie, car Nous désirons vous révéler Notre intention de confier à DIEU la réalisation de la tâche que Nous avons commencée.Personne ne manquera d'apprécier que la Loi est bénéfique à tout homme. C'est de l'équité de la Loi que survient l'honneur et le profit ; c'est de la déficience de la Loi que résulte la détresse et le tort et c'est à travers l'échec de la Loi que la violence et la souffrance se développent.Comme DIEU est supérieur à toute créature, il ne lui serait pas difficile de donner des ordres par Sa seule Parole. Il a pourtant établi Sa Loi parce qu'Il savait que la Loi serait le souverain suprême du monde entier.Celui qui mérite d'être appelé juste parmi les hommes, dans n'importe quel domaine que cela soit, est la personne qui tente et s'efforce à travers la connaissance qu'il a acquise d'en faire profiter la majorité des hommes (même si, pourtant, il n'atteint pas toute l'humanité entière) lorsqu'il poursuit ses buts principauxBien que pour beaucoup de raisons Notre plan a été reculé dans son exécution, tout ce que Nous avons tenté d'entreprendre depuis si longtemps, a été fait dans l'intention de fonder une structure de loi pour l'état. Par conséquent, Notre idée, que Nous avons poursuivie fermement et exposée pour l'Ethiopie et Notre peuple bien-aimé, nous permet de vous déclarer maintenant, premièrement, Notre attribution d'une constitution pour le peuple éthiopien et, deuxièmement, Notre désir de suivre et de maintenir cette loi méticuleusement.Les principales idées formulées à l'intérieur de cette constitution que Nous donnons au peuple éthiopien sont les suivantes :1) Etant donné que l'Ethiopie est unie en une seule famille, il faut que le peuple vive en unité, soit dirigée par une Loi unique et gouverné par un seul Empereur. Le pouvoir de cette unité sera sauvegardé par des intérêts qui les lieront de façon permanente entre eux, et, bien que les intérêts individuels ne soient pas abandonnés, la force de la communauté unifiée ne sera que plus grande. Sans sacrifier les bénéfices dus aux individus ou à soi-même, on ne recherchera pas les intérêts privés.2) La loi, dans sa fonction de conférer des avantages et des châtiments, devra être équitable et sans faveur pour qui que ça soit.3) En vertu du fait que dans le passé le peuple éthiopien est resté loin des autres pays et était, donc, incapable d'obtenir les avantages que les grandes civilisations d'aujourd'hui confèrent, ainsi que par le fait d'avoir adhérer à leur propre et ancienne civilisation, les Rois d'Ethiopie, étant de bons pères pour le peuple, continuaient à poursuivre seul leur travail administratif.Mais maintenant, puisque Notre peuple a progressé dans tous les domaines vers un plus haut niveau de civilisation, le temps Nous a permis d'établir une constitution et d'amener le peuple à s'associer à Notre travail afin d'accomplir la lourde tâche gouvernementale avec laquelle les rois précédents devaient combattre tout seul.Il est nécessaire qu'à l'avenir les Ethiopiens s'unissent dans le travail administratif. Nous avons, donc, fondé deux chambres de Parlement, ainsi toutes les personnes qualifiées pour cette tâche deviendront participantes aux travaux.Les députés qui soumettent leur avis dans ces chambres viendront de chaque province, étant choisi par l'autorité de l'Empereur en attendant que le peuple puisse tenir des élections basées sur l'éducation et la connaissance. Le Conseil sera élu par vote majoritaire et rentrera en vigueur lorsqu'il aura été approuvé par l'Empereur.4) Une fois qu'une loi aura été soumise par le Parlement et approuvée par l'Empereur, les ministres auront la responsabilité de l'appliquer dans toute l'Ethiopie et de mener à bien les affaires du gouvernement et du peuple.5) De peur que des troubles éclatent et causent du tort à l'Ethiopie, il a été décidé par la loi que la dignité impériale éthiopienne ne sera retirée à aucun moment de la dynastie, en respect de ce qui a été écris dans cette constitution.6) Il est nécessaire pour que les lois servent, que notre vie, comme elle sera améliorée, soit basée sur l'ordre et l'honnêteté, car c'est le discernement qui modèle et améliore tout. Afin que l'administration de l'Ethiopie, dans tous les domaines, soit conduite vers le chemin de la connaissance, il est juste que nous devions toujours rechercher et accepter sélectivement tout le savoir dans ses diverses formes.

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7) Cette constitution, que Nous avons établie, n'est pas une vaine littérature ou en désaccord avec les coutumes du pays, elle se rapproche de très près de celles des nations civilisées et instruites. Pour la préparer, Nous avons été aidé par les idées de Nos nobles, de Nos fonctionnaires et d'autres sujets éthiopiens que Nous avions choisis pour leurs connaissances sur ce sujet.L'homme commence, mais DIEU seul a le pouvoir d'accomplir les choses ; Nous mettons Notre confiance en DIEU afin qu'Il puisse Nous accorder d'amener cette constitution à prendre effet, cette constitution que Nous avons établie.Messieurs Vos excellences, messieurs les envoyés étrangers et messieurs les consuls Nous vous remercions d'être venu partager Notre joie et honorer avec Nous ce jour heureux pendant lequel nous avons établi et signé la constitution”.Lorsque Nous avions fini ce discours, Notre Ministre de l'Ordre (of the Pen) lut à haute voix le texte de la proclamation suivante :"Ayant été choisi, grâce à la bonté de DIEU et avec l'accord unifié du peuple, pour la dignité impériale d'Ethiopie, j'agis sous la Loi et honore la confiance que J'ai reçue de DIEU lorsque Je fus oint dans le but d'accepter, par les termes légales convenables, la couronne et le trône. Nous avons fait en sorte que Notre successeur prenne Notre relève de façon légale et participe au fonctionnement de la structure juridique, Nous avons établi des règlements grâce auxquels il protégera Notre pays en l'administrant honnêtement selon la loi. Nous avons choisi de fonder une constitution, Nous avons expliqué et exposé Nos idées car Nous désirons satisfaire et contribuer, par la solidité de Notre gouvernement, à la prospérité de l'Ethiopie, au profit et au bénéfice de Notre peuple bien aimé.Pour que Notre état ne connaisse pas de rébellion et reste stable, la fondation sur laquelle l'Ethiopie et son royaume reposera à l'avenir, justifiant l'établissement d'une constitution, demande une fidèle protection – tout le monde sait que tout ceci est déterminé par la loi sur laquelle cette fondation est basée et la force avec laquelle cette loi est appliquée.Pour cette raison, depuis que Nous occupons le Trône Impérial de l'Ethiopie et avons reçu cette formidable confiance des mains de DIEU, Nous avons reconnu l'importance de légiférer et d'employer tous les moyens par lesquels Notre royaume serait renforcé et le standard de vie de Notre peuple amélioré, ainsi, Notre population sera guidée sur le chemin des grandes civilisations et vers de plus grands plaisirs qui leur permettront d'obtenir tous les avantages que les nations libres et civilisées ont.La meilleur chose que nous pouvons faire, et Nous l'avons reconnu, après avoir étudié les besoins d'une nouvelle constitution afin de garantir un standard de vie agréable pour Notre peuple, et pour que cela se réalise, est de bien structurer le travail du gouvernement et de sécuriser l'Etat pour qu'il vive en tranquillité et en paix ce qui l'honorera et subsistera pour les générations fututrs.Comme Nous voulons guider Notre peuple et amener Notre royaume à un niveau jamais atteint auparavant dans son histoire, Nous avons établi par décret et de Notre plein gré, sans avoir été sollicité par quiconque, cette constitution pendant la deuxième année de Notre règne en 1923(1931), occupant, alors, le Trône Impérial.”Par la suite, la constitution rédigée était présentée et Nous la paraphions en premier, suivi, ensuite, de l'Héritier du Trône, des évêques, des princes, des ministres, des notables et des fonctionnaires qui y apposèrent tous leur signature. Les diplomates étrangers signaient en guise de souvenir, écrivant leur nom dans un registre prévu spécialement pour l'occasion

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Chapitre 30Un commentaire sur la constitution

Chez les fonctionnaires et le peuple, très peu de personne comprenaient le sens d'une constitution, mais comme il était essentiel pour Nous que tout le monde la comprenne, Nous ordonnions, au cours de la même semaine où fut signé la Constitution, aux fonctionnaires et au plus de personnes possibles de se rassembler. Notre Ministre des Finances, Bäjerond Täklä Hawaryat s'adressait, ensuite, à eux et délivrait le discours suivant :

Votre Majesté !

Ce qui a été réalisé en Ethiopie cette année et le plan qui a été entrepris, n'a jamais été effectués, auparavant, de cette manière dans aucun pays du monde, quelle qu'en soit l'époque.Un niveau vers lequel l'Ethiopie n'avait pas progresser depuis deux ou trois siècles, a été atteint par Votre Majesté d'un seul bond en avant, ainsi ceci lui a permis d'accéder à un rang plus élevé et plus confortable. L'abondance de bienveillance que Vous avez montrée à chacun de Nous jusqu'à maintenant est étonnante. Et de plus la réunion d'aujourd'hui offerte tout d'un coup à tout le peuple éthiopien, n'excluant personne, est réellement stupéfiante.Nous avons une chance incroyable d'être présent aujourd'hui, de pouvoir le voir et d'y assister, ce qui, j'en suis sur, restera à tout jamais gravé dans la mémoire de chacun de nous. Nous ne pouvons pas, par conséquent, douter que ceci ne servira pas qu'à glorifier notre époque et la personnalité de Votre Majesté, mais nous tous. Cela apportera, aussi, de la fierté aux générations futures qui viendront après nous.Tout compte fait, l'Ethiopie a découvert une source de vie qui sécurisera, dorénavant, son existence et alors que son pouvoir se développe, elle est capable de distribuer sa lumière sans interruption - brillant avec force comme un soleil éternel. Par conséquent, tous les chercheurs du monde, à la fois les hommes de maintenant et ceux qui viendront au futur, seront remplis d'une admiration incessante pour la gentillesse que Votre Majesté a, de Sa propre volonté et par Sa propre bienveillance, eu, tout à fait soudainement, pour l'Ethiopie alors que personne ne s'y attendait, ceci n'ayant jamais été réalisé auparavant sur terre. Votre compréhension et Votre étude, Votre esprit sincère et Votre intelligence manifeste Vous ont guidé naturellement. L'Histoire Vous jugera au-dessus

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des rois bons et sages. Il y a plus de trois mille ans que le territoire de l'Ethiopie fut connu dans son ensemble. Depuis ce moment jusqu'à aujourd'hui l'Ethiopie a tendu ses mains vers DIEU et a attendu patiemment son heure et c'est seulement maintenant que DIEU lui a permis, par la main de Votre Majesté, d'avoir la faveur de la bénédiction divine.C'est en créant le monde entier avec des lois fermes et inviolables, fixées pour toujours, que le Créateur nous a fait croire dans l'existence de Sa souveraineté suprême. C'est par la manifestation, à travers des études minutieuses, des lois du Créateur et par l'observation de celles-ci que la grandeur d'un homme est, tout particulièrement, reconnu. Dans ce chemin, il participera à son honneur et servira, aussi, ses compatriotes. Pour conférer des avantages en Ethiopie, rien de mieux ne pouvait être fait que d'établir une constitution. Personne ne manquera d'apprécier que ce fut grâce à Votre conviction sincère, qu'aucune autre chose ne pourrait être meilleure pour les intérêts de l'Ethiopie, qu'il fut fondé, de part Votre volonté, une base pour le gouvernement et établie une constitution pour diriger le peuple –- et ce n'était pas par fantaisie ou pour d'autres raisons.Alors que tout ceci n'a pas été fait seulement pour les hommes vivants aujourd'hui, nous réalisons que ce qui a été planifié, le fut en vue de sauvegarder l'indépendance des générations à venir. Pour tout cela, notre gratitude est réèlle et sincère.Puisque Votre Majesté est convaincue qu'instituer une fondation pour le gouvernement et établir un pilier pour la loi sont les principales conditions nécessaires pour sauvegarder notre génération, nous natifs d'Ethiopie et tous vos sujets pouvons apprécier et estimer la valeur de ceux-ci et reconnaître les formidables avantages que vous avez forgés pour nous ; par conséquent, tout Votre labeur n'aura pas été vain. Pouvons-nous savoir comment vous remercier pour tout ceci ? car Vous nous avez fait une grande faveur, à nous qui vivons au moment présent, et le pourrions-nous un jour d'une manière ou d'une autre, grâce à une contre faveur?.Avant de répondre à la question que j'ai posée, puis-je demander, en premier lieu, à Votre Majesté d'accepter ma sincère gratitude que je Vous offre devant Votre Trône pour m'avoir permis, à moi Votre humble serviteur, de donner devant cette majestueuse assemblée l'explication de ce grand concept. Vos Altesses les princes, Vos excellences les chefs et les fonctionnaires ! Ce que je vous demande maintenant, c'est de me permettre de vous expliquer les intentions comprises dans le décret promulgué le 9 Hamle (16 Juillet), pour que vous soyez conscients de l'intensité et de la subtilité de l'idée que vous allez, sous peu, bénéficier et de ce que nous devons faire pour remercier adéquatement Sa Majesté de Sa grande faveur.Enfin, J'animerai le débat et fournirai moi-même les réponses aux questions que j'ai posées ci-dessus. Si, après avoir écouté patiemment, vous trouvez de la frivolité, dans ce que je dis, vous devez m'interrompre ; mais, si vous trouvez quelque chose d'intéressant, vous devez le garder au plus profond de votre cœur.

Au sujet de la Constitution

Votre Majesté a fait proclamer gracieusement une nouvelle manière, déterminée par la Loi, de gouverner, pour le présent et dans l'avenir, Votre Royaume Impérial. La Constitution, c'est à dire la Loi du Royaume, est faite pour encrer, pour construire. C'est comme fonder quelque chose en choisissant deux ou trois objets et les unifier en une seule chose. Par exemple pour construire un mur, vous avez besoin de quatre éléments : des pierres, de la chaux, du sable et un niveau parfait. De même, un pays, un peuple, un roi et la loi, lorsqu'ils sont unis ensemble, forment la base pour établir un gouvernement, et le concept d'un tout fusionné ensemble s'appelle la Constitution. Vous pouvez voir inscrit dans l'histoire du monde que plusieurs grands hommes, à différentes époques et dans différents pays, ont travailler dur pour harmoniser, grâce à des applications bien définies, les idées nécessaires à l'établissement d'un gouvernement. Laissez-nous vous exposez ; ensuite, toutes les différentes sortes d'idées qui furent présentés en tant que conditions et principes, et appliqués lors de l'élaboration des constitutions de part le monde.

1) Un roi aux pouvoirs illimités, en l'absence de coutumes ou de règlements spéciaux dans son pays, peut faire comme bon lui semble, être guidé journellement par ses caprices comme seul principe et provoquer des changements fortuits selon son caractère. Il peut punir sans jugement correct, tuer et pendre le peuple. Un gouvernement de cette sorte ne serait convenable qu'à des païens mais ne conviendrait pas à un peuple chrétien. La parole des évangiles ne le permet pas. Comme exemple, Nous pourrons prendre un homme vivant sous un

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tas de pierres dans un champ - comme dans une caverne – si elles s'effondraient soudainement elles pourraient l'écraser. Ceci est un gouvernement arbitraire. La succession au Trône est accordée à la chance du moment ou au camp le plus puissant et peut changer très souvent et brusquement. Chaque fois qu'un tel changement se produit, il divise le peuple en factions, les poussant à s'anéantir les uns et les autres et faisant constamment de leur destin : massacres et destructions mutuelles.

2) Un roi aux pouvoirs illimités, en l'absence de législation proprement spécifiée par écris, peut procéder par coutume, établie depuis longtemps et passée de génération en génération. Il est ainsi capable d'infliger des châtiments ainsi que des pardons, de nommer, de renvoyer, de siéger, en plus, à la Cour lors des assemblées publiques, de décerner des honneurs et de publier clairement des proclamations. Si, soudainement, Il commet des erreurs, aucune sanction ne peut lui être infligées. De tels gouvernements sont restés en application dans les pays où le peuple n'a pas fondé de Constitution. On peut le comparer, par exemple, à une maison construite avec des pierres naturelles mais sans mortiers. Cette manière de gouverner pourrait être identifié comme un gouvernement existant seulement grâce aux coutumes, lesquelles possèdent un seuil de tolérance. La succession au Trône appartient à la faction à la quelle la chance du moment pourrait l'offrir.

3) Un roi avec pleine autorité peut engagé spécialement des conseillers pour lui préparer la législation et travailler avec lui dans certaines occasions lors d'assemblé spéciale. Le nombre de personnes autorisées à soumettre un avis est défini. Ils sont choisis parmi les nobles, les princes, les fonctionnaires et le peuple de chaque partie du pays ; si l'assemblée consultative est tenue en deux ou trois sections, les chambres doivent être, alors, organisées et divisées conformément à ces sections. Les conseillers de chaque section sont choisis selon leur rang et dans leur région respective. Le Parlement est divisé en trois chambres, la première des princes, la seconde des notables et la troisième du peuple. Mais ceux qui sont sélectionnés pour la chambre du peuple, le sont par le choix du peuple et élu selon les règles ; par conséquent, ils ne sont conseillers que pour une session bien définie et sont, ensuite, renvoyés. D'autres sont élus et leurs sont substitués.Toutes les délibérations doivent être débatues et adoptées lors d'un vote majoritaire, et ensuite, transmises par écrit au roi. Si le roi aime leur conseil et l'accepte, il le leur confirme et le fait ensuite promulgué. Les ministres, conformément aux instructions de la Loi, doivent veiller à sa mise en service. Ils doivent poursuivre en justice les personnes qui transgressent cette loi et veiller à ce qu'ils soient punis.Les révisions ou le changement complet de la loi ne peut intervenir qu'après des consultations sur le sujet et selon la loi (existante). Un gouvernement de ce genre est appelé gouvernement en commun déterminé par la Loi. La succession au Trône ne passe, en aucun cas, hors de la dynastie. Il réside fondamentalement sur la promesse d'un serment et un traité d'excommunication conclu par le roi, les princes, les notables et le peuple. Ceci est comme une maison dont les murs sont construits avec des pierres, de la chaux et du sable.

4) Ensuite, il existe une forme républicaine de gouvernement où le chef du gouvernement de la république est nommé par la volonté du peuple pour une période fixée. Un gouvernement comme ceci est un gouvernement communautaire sujet seulement à l'autorité du peuple.Le président de la république prend fonction au moment décidé et est succédé par un autre qui, de même, est élu par la volonté du peuple. Dans un gouvernement républicain, le président de la république, les ministres et les conseillers sont élus entièrement par le vote du peuple. Toutes les propositions qui doivent être effectuées, sont décidées par le parti majoritaire du vote.Un tel gouvernement est appelé gouvernement du peuple. Un gouvernement de ce type ne convient pas à toutes les nations non devellopées et ignorantes, même dans des pays devellopés, une telle affaire est souvent la cause de grandes difficultés et amène souvent à des massacres.Même s'il existe d'autres méthodes de gouverner en plus de celles énumérés ci dessus, pas une n'a été trouvée meilleur que celle ci pour la condition de l'homme en ce moment.

Il n'y a pas de limites dans les désirs de l'homme et comme ceux-ci augmentent de jour en jour, ils n'ont aucun bénéfice pour la vie mais restent de simples concepts, par conséquent, Je vous ai montré les différents types de gouvernements qui existent dans le monde et qui peuvent être utilisés pour la vie de l'homme. Et bien, c'est pour la troisième méthode de gouverner que Sa Majesté Haile Selassie I a opté, croyant fermement que celle-ci serait

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approprié et bénéfique à la condition dans laquelle vie l'Ethiopie aujourd'hui. Le gouvernement de l'Ethiopie sera pour toujours le gouvernement du Roi des Rois (Empereur), l'Empereur possédera une autorité complète et primordiale sur la loi, existante de part la volonté impériale, alors que pour les autres affaires importantes, Il sera conseillé, pour le moment, par une assemblée de princes et de notables ; ces règlements devront rentrer en vigueur lorsque l'Empereur les aura approuvés. Plus tard, lorsque le peuple aura atteint, grâce à l'éducation, un niveau de connaissance adéquate, ils auront le droit d'élire, de leur côté des hommes qui auront le privilège d'être conseiller et pourront siéger au Parlement.Ceci signifie que pour le moment l'Empereur engage des princes, des nobles et des fonctionnaires en tant que tuteur du peuple, afin qu'ils guident la population vers des améliorations.Ainsi, la constitution donnée par Sa Majesté Haile Selassie I à l'Ethiopie pourrait être définie brièvement comme suit :

1) Le gouvernement d'Ethiopie est pour toujours un royaume impérial. L'Empereur possède une pleine autorité, mais son gouvernement est sujet à des déterminations légales

2) Le Sénat et la Chambre des Députés sont établis fermement pour toujours et ne peuvent être retirés; les conseillers seront élus à un moment prédéterminé dans chaque partie du pays parmi les princes, les nobles, les fonctionnaires et le peuple.

3) Les lois principales, par le fait qu'elles sont basées sur la connaissance de 1'Empereur, devront rester valides de façon permanente.

4) Les lois concernant d'autres problèmes seront examinées par le Parlement et soumises à un vote. Après avoir été ratifiées par l'autorité de l'Empereur, elles seront promulguées.

5) Les Ministres seront responsables de leurs travaux dans leur département respectif et devront veiller à ce que leurs travaux soient exécutés dans toute l'Ethiopie.

6) Seul l'Empereur a le commandement suprême de toutes les forces militaires en Ethiopie.

7) Seul l'Empereur peut récompenser et décerner l'autorité et les rangs supérieurs, les fonctions et les droits, les décorations et les honneurs, les droits héréditaires sur les terres et les fiefs, en plus des subventions majeures pour l'entretien et ces chambres.

8) Seul l'Empereur peut proclamer la guerre ou la paix.

9) Seul, l'Empereur peut alléger la peine d'un malfaiteur ou tout à la fois le pardonner après qu'il ait été condamné par voie légale

Maintenant que j'ai expliqué l'établissement de la base du gouvernement, appelée la Constitution, dans ses diverses formes, puisse-t-il être aussi votre souhait de me laisser expliquer le concept de ce qui est appelé la Loi.

AU SUJET DE LA LOI

La Loi est l'obligation du gouvernement de définir tous les contrats faits entre les hommes, pour que la sécurité et la paix demeurent dans la vie du monde entier. Les lois sont là aussi pour condamner tout homme transgressant une obligation d'un contrat et le transmettre au pouvoir possédant la responsabilité de les faire respecter. Ceci étant, la Loi subvient ainsi aux besoins de l'homme en lui fournissant une définition distincte de ce qui lui est permis, pour qu'il puisse en profiter pleinement. De plus, la Loi, bien qu'avertissant l'homme des devoirs qui lui incombent, lui ordonne de remplir ses obligations. Toute chose qui soit permise à l'homme de profiter est appelée droit du plaisir. Ce droit au plaisir est divisé en deux parties principales :

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1) Les privilèges privés qui sont dus à chaque individu personnellement.

2) Les privilèges communs qui sont dus à tout le peuple (dans sa totalité) et pour l'Ethiopie en générale.

Nous pourrions classer les privilèges privés et communs en trois catégories

1) Les intérêts des moyens d'existence (les marchandises de ce monde)

2) Les intérêts de l'esprit (la connaissance)

3) Les intérêts de la vie intérieure (l'amour et la religion)

L'Empereur Haile Selassie I a donné des lois pour les concepts généraux judiciaires de tous les intérêts, privés et communautaires, aux quels j'ai fait allusion. Mais pour les autres questions, Il a fondé ce qu'on appelle une constitution comme étant la base de l'établissement du gouvernement, afin que des conseillers lui soumettent (comme nous l'avons montré ci-dessus) des propositions législatives qu'ils auraient préparées au Parlement. Jusqu'à présent, j'ai exposé ce qu'est une constitution et comment la détermination des lois serait faite. J'expliquerai maintenant en détail les réponses aux questions que Je vous ai posées auparavant.

CE QUE NOUS DEVRIONS SAVOIR SUR L'UNITE ET L'AIDE MUTUELLE

Ce que l'Empereur Halle Selassie I a fait pour nous, d'autres rois l'ont fait pour leur pays. Mais dans les autres pays, les progrès de ce genre ne furent pas exécutés de plein gré et spontanément mais ils intervenaient après des massacres, en laissant derrière un sentiment de danger pour tous.Mais dans notre pays, bien que le niveau d'éducation du peuple est pour l'instant inadéquate, notre Empereur, en examinant et en estimant les déficiences et les avantages pour l'avenir, et ayant l'intention d'améliorer la conduite de nos intérêts, a convenu, par sa sagesse et sa volonté, que l'Ethiopie devait se sortir de sa condition actuelle, où elle a vécu depuis toujours, et passer à un plus haut niveau de civilisation. Ce qui est étonnant c'est que tout ceci a été accompli pacifiquement et en toute sécurité. Alors que l'Ethiopie se détourne de la condition dans laquelle elle fut jusqu'à présent et progresse tout d'un coup, l'Empereur est en parfait accord avec ses partisans et ses serviteurs – tous unis, s'aidant mutuellement et étant heureux.Ce fait, à lui seul, suffira pour entraîner Honneur sur l'Ethiopie et la rendre égale aux nations civilisées.Pour rendre, à Sa Majesté, sa générosité, nous devrions nous juger et nous imposer des obligations afin d'être réellement et sincèrement soumis. Alors que Sa Majesté vous a gracieusement élaboré un projet si important, allez vous offenser votre Empereur d'un côté, et de l'autre, vous attirer la haine de tous. Cela serait le cas si nous prenions une mauvaise route, recherchions notre propre intérêt et méprisions simplement notre profit commun qui nous rattache à la nation.La loi est une force puissante et non contestable qui doit exister parmi les hommes sainement, purement et honnêtement ; c'est ce besoin de paix qui sera la sauvegarde des intérêts existants entre eux – en étant convenablement faite et pour toujours indestructible. Ce qui sauvegarde la loi elle-même c'est la fidélité d'une vraie impartialité et sincérité dans la réalisation de ce contrat conclu par engagement.Ce contrat lié par à un accord, désigné sous le nom de loi, avertit explicitement à chaque occasion ceux qui demeurent dans le monde, de peur qu'ils ne dépassent les limites convenables dans chacune de leurs occupations journalières. La Loi définit, pour eux, ces limites, les amenant vers l'harmonie et les délivre de l'inimitié.Par conséquent, la loi mérite d'être respectée - étant le suprême pouvoir au-dessus de tout. Et nous, les natifs de l'Ethiopie, avons, par conséquent, le devoir et le désir de vivre, à l'avenir, dans le respect de la Loi, en prenant grand soin de ne jamais oublier que nous avons conclu cet engagement sciemment et volontairement.Quiconque recherchant à interférer dans le mode de vie légal de tout homme, ou voulant troubler l'ordre public, mérite, donc, d'être réprimandé devant le Créateur et par l'assemblé du peuple. Il mérite aussi d'être puni en tant que fauteur de trouble par le Roi. Et de même, un homme, qui ne veut pas suivre ce que la Loi lui commande, et qu'il ait été prouvé contre lui qu'il ait transgressé cette Loi, se rendra, alors, passible d'être punis par la Loi.

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L'Empereur a conclu un contrat, cautionné par l'engagement de protéger avec diligence le peuple pour qu'il puisse complètement bénéficier dans sa vie de tous les avantages que la loi lui donne; et c'est à nous de veiller à ce qu'Il réussisse dans cette entreprise.De plus, c'est encore l'Empereur qui s'est engagé, par contrat, de l'appliquer en force de peur que quelqu'un puisse être tenté de transgresser ce que la Loi interdit. Laissez-nous, aussi, alors nous efforcer, du mieux que nous pouvons, d'entraînerla réussite de ce projet.Pour qu'un engagement contraignant l'Empereur et le peuple existe, il a besoin du désir et de la volonté des deux parties en unisson et non seulement d'une seule.Par conséquent, il n'y a pas de plus grand bénéfice pour nous que de le désirer et de le vouloir mutuellement. Par l'action de l'Empereur, de nous donner la loi, et par notre action de l'accepter, de l'honorer et de la suivre, nous pouvons faire de notre vie dans ce monde une vie d'espoir et de loyauté. En conséquence de quoi, nous aurons l'esprit libre et cela nous laissera le soin d'entreprendre et d'achever toutes nos différentes actions importantes et avantageuses.Nous n'avons pas tort de penser que c'est le seul concept qui puisse faire prospérer le pays. S'il n'y avait pas de loi, il n'y aurait aucun espoir que nous nous faisions un jour confiance - mais seule la violence et les problèmes existeraient- et notre cœur deviendrait insensible. Si nos plans ne réussissaient pas, notre vie serait perturbée et instable.En se conduisant de la sorte, notre monde resterait sans base propre, comme une entreprise pleine d'espoirs mais sans fondements. Lorsque nous serons amener à faire le compte des dommages, nous ne manquerons pas de prendre conscience de la gravité de cette affaire. Mais, en vertu du fait que c'est l'Empereur qui a donné la loi et, par là, est devenu le conservateur des bénéfices et des déficits du peuple, il lui est donné le privilège unique de l'autorité et des droits suprêmes. Il est essentiel qu'elles restent pour toujours ses prérogatives personnelles, ainsi, aucun autre homme ne pourra le défier. Après son règne, ses enfants hériteront dûment et ceux-ci, selon leur préséance, reprendront et poursuivront le travail du gouvernement conformément à la loi, mais cela ne pourra être concédé à une autre dynastie. Maintenant que tous les habitants d'Ethiopie, dans leur ensemble, ont conclu cet accord et cautionné cet engagement, ils seront les garants de cet arrangement.Le principal avantage qui en découlera, est qu'il n'y aura plus de querelles et de crises, comme cela se passait auparavant à chaque changement de successeur au trône et à la couronne, et qu'il empêchera les massacres mutuels, que la division du peuple ainsi que le démembrement et le partage de l'Ethiopie entraînaient.Si un homme veut s'opposer ou enfreindre l'autorité de l'Empereur, les intérêts du peuple ou le pouvoir de la loi, il deviendra de son plein gré un hors la loi, et aucune circonstance atténuante ne pourrait être trouvées afin de le sauver du châtiment.A partir de maintenant et dorénavant, l'Ethiopie, par le fait d'être entièrement protégée et tranquillisée, progressera, en premier lieu dans tous les domaines concernant son standard de vie et se développera en richesse. Par la suite, en ce qui concerne la diplomatie extérieur, elle pourra conclure des traités, accroître son bénéfice et son honneur avec ses voisins, réglementer toutes relations et consortiums mutuelles en accord avec les intérêts à long terme de l'Ethiopie.Cela ne nous est pas, ainsi, très difficile d'apprécier que ces deux améliorations soient extrêmement importantes. Pendant que la base de l'établissement du gouvernement est fondée et la loi fixée, il n'est pas possible au même moment de débattre et de résoudre toutes les autres affaires de moindre importance parce que les modes de vie du peuple sont différents en type, en étendue et en distinctions générales. Nous espérons fermement et savons qu'au cours du temps, comme le besoin s'en fera ressentir, ceux-ci seront résolu, et cela nous rend confiant dans l'avenir.Quand ce moment viendra, la pleine étendue de la générosité de Sa majesté sera clairement apperçut. Alors qu'Il avait le pouvoir de gouverner selon ses propres désirs, tout comme les rois dans le passé, d'agir comme bon lui semblait et de suivre ses caprices, Il a abandonné cette voix, de son plein gré et de sa propre générosité, a fondé une base ferme pour établir son gouvernement et donné la liberté à son peuple dans l'établissement de la loi. Lorsqu'Il l'a fait, Il ne nous a pas contraint à choisir une loi particulière et à vivre sous elle, et n'a pas simplement traduit la constitution d'une nation occidentale. S'il avait fait de la sorte, Il aurait plutôt agit à notre détriment plus qu'à notre avantage. Mais Il a veillé, au contraire, à ce que la constitution soit conforme aux coutumes de notre pays, au niveau d'éducation du peuple, avec les difficultés économiques et avec l'instruction du moment. Il a permit au peuple de donner son avis sur ce qui était bon pour le moment, d'être les gardiens de

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la constitution et de faire connaître leurs idées.Chaque proposition devra être examinée convenablement par le Parlement, c'est à dire l'assemblée des conseillers élus et, ensuite, seulement, sera soumise au vote majoritaire et appliquée aussi tôt qu'elle aura été acceptée. Si cette proposition peut devenir une loi, en accord avec la constitution, elle sera promulguée après que l'Empereur, par son autorité, l'ait ratifiée. Pour l'instant aucune autre procédure légale ne sera imaginée pour nous. Apres la ratification et la promulgation de l'Empereur, il est convenu que les ministres possédant les pleins pouvoirs soient responsables de son exécution; et qu'aucun individu, quel qui soit, grand ou petit, riche ou pauvre, ne sera en position de la transgresser.Voilà, je vous ai expliqué, maintenant, la route qui guidera l'Ethiopie et qui l'amènera vers la reconnaissance mondiale, ainsi que les différences comparées à sa situation antérieur. Dorénavant cela sera différent puisque la législation éthiopienne sera conçue par le savoir des indigènes éthiopiens, sera approuvée par l'Empereur et ne sera plus jamais sous la direction exclusive d'étrangers.Les ministres s'occuperont des domaines concernant directement le gouvernement et le peuple. Les principaux sont l'agriculture, la nourriture des bestiaux, l'industrie, le commerce, le fonctionnement de la justice et toute autre question semblable.A partir de maintenant et dorénavant, aucun homme ne pourra détruire, par force ou par pouvoir, les droits accordés au peuple, enfreindre leurs intérêts ou créer des troubles afin d'entraîner des changements suivant ses caprices, et évidemment personne ne pourra commettre d'actes violents et outrageux.Maintenant et dorénavant, la loi sera une protection pour s'assurer qu'aucune personne influente ou parvenue ne soumette les faibles et les pauvres. C'est pour cette raison qu'il a été décidé de publier plusieurs exemplaires de cette loi afin qu'elle soit disponible partout, ainsi, tout le monde la connaîtra, sera sous la protection de la constitution et de ce fait capable de se défendre contre l'oppression.Maintenant que des protections légales ont été établies afin d'administrer impartialement le verdict des juges, le peuple en tirera un plus grand bénéfice. Ce qui lui est permis, dorénavant : c'est la liberté personnelle et le plaisir d'une vie normale, mais surtout pas la possibilité d'une conduite sans loi, ni la transgression de cette loi. Cette obligation a été exprimée dans la loi, afin de diriger et d'explorer correctement l'intelligence de l'homme pour qu'il puisse profiter de son travail et qu'on ne puisse pas lui prendre sa terre ancestrale. Si la Loi était simplement mise par écrit et non pas appliquée, elle serait comme morte. Nous avons, donc, nommé un observateur et un responsable pour qu'elle soit appliquée correctement. Cela amènera une paix sans trouble, l'amélioration de la civilisation, et l'avancement de son niveau de vie.Il a été, ardemment, souhaité que vivre sous la Loi devienne une obligation et que vivre sous la force et le pouvoir soit dorénavant interdit. C'est ce que qui me fait croire qu'une sécurité paisible en résultera - comme tout a été fermement basé sur 1'unité afin qu'elle soit protégée avec soins. De plus, des ministères ont été créés pour mener à terme ce travail et les tâches respectives distribuées convenablement. On leur a donné l'autorité, le pouvoir nécessaire et légitime pour qu'ils puissent réaliser leurs devoirs respectifs sans friction mutuelle.Si le pouvoir supérieur de la loi ne suffisait pas à rendre tout le monde responsable, dans ce cas une personne au moins souffrirait de l'injustice, et comme le malheur d'un homme profite toujours à un autre, il est essentiel que la Loi soit au-dessus de tout le monde.La civilisation progressera parce qu'un homme, profitant de son travail, concourra, alors, à s'efforcer de faire fructifier son héritage, de le faire prospérer et d'augmenter son standard de vie en accomplissant plus de choses dans son travail artisanal grâce à son talent ; il gagnera du temps s'il est bien informé de l'utilisation des nouveaux instruments et des méthodes efficaces et pourra ainsi obtenir des avantages considérables avec peu d'effort et peu de dépense ; dans toutes ses différents travaux, il sera engagé dans la compétition et dans la concurrence.Il en découlera, aussi, un développement économique, parce que l'homme pourra, maintenant, devenir riche en avançant le long des routes qui lui sont accessibles. Tout le monde devrait s'efforcer de s'enrichir et de développer, ainsi que d'améliorer son niveau de vie par son travail.Maintenant que j'ai montré, séparément, les avantages et les désavantages encourus par l'Empereur et le peuple, et fait allusion aux obligations et aux volontés du contrat (l'autorité et les droits par lesquelles les deux parties sont liées au sein de cet accord), il est convenable de rappeler les devoirs qui nous incombent de peur que nous les oublions.Pendant que le roi et le peuple sont contraints par ce contrat à vivre sous les obligations et les exigences

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commandées par la loi, nous sommes de même contraints mutuellement par cet accord à les assister, chacun comme nous le pouvons, à travers de vraie service et par un esprit sincère pour rassembler toutes choses relatives à l'unité de l'Ethiopie. J'ai donc rappelé les obligations et les exigences que nous ne pouvons pas négliger. De plus, comme il est nécessaire que la Loi soit équitable pour tous, il est essentiel que les natifs d'Ethiopie, petits et grands, riches et pauvres, instruits et ignorants, tous sans distinction, en profitent selon leur destin. Bien qu'une loi puisse être fondée dans d'excellents termes et à moins que la substance y étant exprimée ne soit vraiment effectuée - comme nous venons de l'expliquer – des individus peuvent transgresser la loi et agir délibérément ; dans ce cas, elle ne serait qu'une simple imposture et ne pourrait devenir le seul mode de vie réel convenant à un gouvernement et à une nation chrétienne civilisée.Nous avons dit que l'Empereur Haile Selassie I, en définissant pour nous par la Loi ce type de gouvernement qu'il a établi de son propre gré et gracieusement accordé, a d'un seul coup élevé l'Ethiopie de sa position initiale et a réussi à la placer au même niveau que les autres nations dévellopées. Alors que notre Empereur nous révèle son désir de nous guider vers l'honneur, si nous, de notre part, nous l'abandonnions et refusions d'accepter ses projets ou, par négligence, d'offrir notre aide, cela prouverait, dans ce cas, que nous recherchons, par nos propres faits, une place déshonorante.Concernant cette liberté accordée de bon cœur et par une intelligence brillante, quelques personnes ne parviennent pas à comprendre sa signification, nous devons, donc, par devoir instruire nos contemporains de peur qu'ils ne soient persuadés qu'il ne leur a été accordé qu'une simple dérogation. Quelle que soit cette liberté consentie, chacun de nous doit nécessairement reconnaître qu'une simple dérogation aurait été inacceptable.De peur que cela puisse arriver, il me semble superflu de devoir mentionner que les pouvoirs d'application du gouvernement impérial sont tout à fait compétents.Seule la Loi peut abolir ce qu'elle a décrété lors de consultations et après avoir eu la permission de l'Empereur, mais personne d'autre ne peut la supprimer. Nous devons être patients car il faut toujours beaucoup de temps pour qu'un grand concept s'accomplisse. Tout ce plan y compris les bases ne peuvent pas être achevés et effectués avec succès en un jour. Nous devons nous rendre compte qu'un certain temps est nécessaire à sa réalisation. Quelques personnes, attendant le moment approprié, ont, alors, perdu patience et déclaré que la Loi n'avait été établie que par écris mais n'avait pas prise acte. De peur qu'ils ne sapent le moral du peuple et leur fassent perdre espoir, il est de notre devoir d'expliquer les faits à nos amis où que nous allions. Pas un étudiant n'a acquis son savoir en un jour. Tout ce qui a été dit, il me semble, ne peut pas mécontenter le cœur de ceux qui aiment leur gouvernement et leur roi.Un concept de ce type, entraînant de larges réformes, ne pourra pas être établi sur de faibles fondations. L'essence de ce projet est de connaître en premier, par une recherche approfondie, les principaux moyens par les quels cette initiative sera accomplie et pourra réussir.Si nous choisissons de travailler sans évaluer et examiner la perte et le profit que ceci pourrait entraîner pour le peuple, et, si nous suivions des plans capricieux et frivoles, non seulement nous n'arriverions pas à atteindre un plus haut niveau de devellopement mais, en faite, nous serons contraints à dégénérer et tomberons dans l'ignorance. Je ne pense pas que vous, gentlemen, qui êtes ici aujourd'hui, ferez ces erreurs. Mais vous ne pouvez pas manquer d'estimer le faible niveau de connaissance de la majorité du peuple en dehors de cette assemblée, et, il est, donc, essentiel que vous, qui êtes, par le désir de l'Empereur, chef et tuteurs, les fassiez patienter et attendre jusqu'à ce qu'ils soient capables d'analyser ses avantages et ses inconvenients.Pour se rendre compte de la réelle signification et de la valeur de cette liberté, il est nécessaire, premièrement, d'entreprendre des études afin de développer un esprit curieux. Une personne instruite peut d'elle-même être consciente et prendre garde à ne pas signer des actes dérogatoires. Mais une personne ignorante a besoin de guides, des hommes qui possèdent la connaissance et l'honnêteté, afin de se protéger de la ruine et d'être utile pour elle-même et pour les autres.Excepté cela, vous avez le devoir et le privilège d'être au service, faisant de votre mieux, de votre Pays et de notre Empereur. Vous devez être des exemples pour que les personnes subalternes reconnaissent devoir complète obéissance à leurs supérieurs, et les supérieurs apprécier la faveur grâce à laquelle ils peuvent donner des ordres à leurs subalternes.Si dans ces conditions, Nous nous tenons tous la main, la grande tâche, qui incombe seule à l'Empereur, sera allégée car elle sera partagée et repartie entre chacun de nous, et, ainsi, elle pourra être rapidement accomplie pour le plus grand bénéfice du peuple en Ethiopie.

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Si nous travaillons tous à notre tache, alors que notre Empereur s'efforce de gouverner dans la vérité et avec justice, sans retirer la générosité qui profite tant aux gens, pensant, seulement, au vrai et grand concept, sans favoriser ni terroriser quiconque, et sans refréner le droit qui plaît tant à DIEU, faîtes que nous désirions et que nous nous efforçions à ce que notre pays, l'Ethiopie, atteigne un plus haut niveau, et que par cela toute notre génération soit bénie.Maintenant, gentlemen, je vous ai exposé tout ceci du mieux que je pouvais, si cela vous a satisfaits, je serais, alors, de mon côté, toujours prêt, à l'avenir, si Sa Majesté me le permet, à expliquer de mon propre point de vue l'application appropriée de la Loi".Peu de temps après, deux maisons du Parlement étaient fondées, la première fut appelé le Sénat, et la deuxième la Chambre des députés.Quatre mois plus tard, Nous convenions de faire venir à Addis Abeba tous les conseillers choisis dans les différentes régions. Le Parlement fut ouvert en grande pompe le 23 Teqemt 1924 (2 Novembre 1931), premier anniversaire de Notre couronnement comme Empereur.Comme ces événements dérangeaient les espoirs de l'ennemi, et, peu satisfait d'être troublé dans son cœur, il déclarait : “Les étapes initiales des activités présentes du gouvernement éthiopien sont très inquiétantes et nous italiens devons, donc, y réfléchir sérieusement.” Un homme qui était ami des deux parties, nous a divulgué ce qu'il avait entendu dire

Chapitre 31Les Italiens s'engagent dans une propagande décevanteavec Ras Haylu et permettent l'évasion de Ledj Iyassu de Fitche.

Ras Haylu est le fils du Roi Täklä Haymanot de Gojjam. Lorsque le Roi Täklä Haymanot était encore appelé Ledj Adal , il se marnait avec Wayzäro Laqätch , une parente de l'Empereur Täklä Giyorgis qui régnait en 1861(1868), à ce moment là, il reçut le titre de Ras. L'Empereur Yohannes qui avait succédé au Trône en 1864(1872) lui donnait, plus tard, la couronne et le proclamait Roi de Gojjam en 1873 (1881).Le Roi Täklä Haymanot avait d'autres fils nommés Ras Bäzzabeh et Dejatch Bäläw . Après la mort du Roi Täklä Giyorgis, l'Empereur Ménélik attribuait les fonctions de gouverneur de Gojjam à Ras Haylu. Mais à cette époque, il s'appelait encore Dejazmatch Seyum .Cependant, dès le commencement, toutes ses activités ont été de nature décevante, car il voulait entraîner la ruine des officiers de son père. Il faisait graver des imitations de leur sceau et écrivait, par la suite, des lettres déclarant qu'ils trahissaient l'Empereur Ménélik. Lorsqu'elles parvenaient à l'Empereur Ménélik, les officiers niaient avoir fait de telles choses. En conséquence de leur protestation, une enquête fut ouverte et il fut révélé, à son insu, qu'il avait fait gravé traîtreusement ces sceaux fictifs. Il fut donc condamné à de la prison ferme. Après avoir passé 7 ans à Afqära , l'Empereur Ménélik, par gentillesse, le libérait de prison et le remettait à la tête du gouvernement de Gojjam. Il se mariait, ensuite, avec la nièce de l'Impératrice Taitu, Wayzäro Assälläfätch et, en l'honneur de son mariage princier, recevait le titre de Ras. Il abandonnait le nom de Seyum et adoptait celui de Haylu. Ledj Iyassu, à la demande de son père, le Roi Michael (Mika'el), se marnait avec la fil1e de Ras Haylu, Wayzäro Säblä-Wangel .Ras Haylu avait l'habitude de très bien accueillir tous les Italiens passant à Gojjam et de leur donner une escorte. Il prétendait être malade et avait coutume de faire des aller – retour chez les commerçants et les docteurs italiens résidants à Dessie et à Gondar.Les italiens engagés comme agent commercial à Gondar, Dessie et Magalo étaient, par coutume, choisis grâce à

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leur formation médicale . Comme cela, ils pouvaient rencontrer les gouverneurs de district et le peuple au cours de visite médicale et pouvaient, de ce fait, continuer à effectuer leur propagande décevante.Nous n'avons jamais cessé de soupçonner toutes les activités italiennes. Mais, Nous étions, d'une part, soucieux des obligations du traité et, de l'autre, Nous savions que si Nous interdisions au peuple vivant dans les districts où les agents italiens s'étaient installés, d'aller dans leurs cabinets médicals pour des visites, les Italiens iraient Nous accuser devant le monde entier, et prétendraient que Nous entraverions ce travail de devellopement ; par conséquent, Nous attendions patiemment le moment où Nous trouverions une preuve évidente de leurs activités.Plus tard, cependant, quand l'Italie Nous demandait énergiquement d'établir un consulat à Gojjam, Nous les y autorisions, pensant qu'il était correct d'honorer le traité d'amitié ; elle construisait, ensuite, ce consulat.Normalement, une nation envisage de demander l'autorisation de fonder un consulat dans un autre pays quand ses sujets (de la puissance candidate) habitent dans le pays concerné et y font du commerce. Mais, l'Italie n'avait pas un seul sujet ou marchand, noir ou blanc, à Däbrä Marqos, et, ainsi, tout le monde était conscient que c'était juste dans le but d'y faire de la propagande. Là, dans l'enceinte du consulat, le consul établissait une clinique où les notables et le peuple de Gojjam se rendaient pour des soins médicaux.Nous ne soupçonnions pas que le vœu le plus cher de Ras Haylu était d'abolir le gouvernement d'Ethiopie et qu'il devienne italien. Mais, après un très court laps de temps, Nous apprenions, finalement, que les italiens étaient entrain de lui dire que s'il faisait évader Ledj Iyassu de sa prison, lui (Ras Haylu), serait au minimum proclamé Roi de Gojjam, le gouvernement de la province de son père, et, peut-être, même, Roi de Gojjam et de Bagemeder lorsque Ledj Iyassu serait le nouvel Empereur et sa fille, dans ce cas, deviendrait, alors, Reine consort. De plus, ils lui disaient que le gouvernement italien serait prêt à l'aider dans toutes les difficultés qu'il pourrait rencontrer et lui fournirait tout ce qu'il demanderait pour y arriver.Le conseil des italiens entrait profondément dans le cœur de Ras Haylu, et il attendait le moment propice pour tenter cette opération. Il vint, donc, à Notre couronnement à Addis Ababa et restait ici deux années. Pendant ce temps, il commença en secret, avec l'aide de l'argent et de tous les autres moyens mis à sa disposition, à comploter pour provoquer l'évasion de Ledj Iyassu de sa prison de Fîtch. Voici le plan décevant imaginé pour mener à terme leurs idées : Lorsque Ledj Iyassu s'était évadé de la prison de Fitch, il devait traverser le Mugär et rencontrer Ras Haylu à Metcha . Ils devaient, ensuite, traverser le Nil Bleu à Gendäbärät ou à un autre endroit choisi. A son arrivée à Däbrä Marqos, il publierait une proclamation concernant ses droits impériaux et, ensuite, proclamerait Ras Haylu, Roi de Gojjam. De là, il devait aller à Wallo par Bägemeder et rassembler à Dessie, grâce au décret de mobilisation, toutes les armées de Gojjam, Bagemeder, Siemen, Tigre et Yajju. Il se rendrait, alors, à Shoa et, après Nous avoir vaincu, entrerait dans Addis Ababa.Par chance, le plan de Ras Haylu ne se passa pas comme prévu. Il avait demandé aux italiens un avion afin de faire venir convenablement et rapidement Ledj Iyassu à Gojjam. Quand un certain Baron Franchetti demanda avant de partir d'Asmara 1'autorisation, par l'intermédiaire de sa délégation, d'atterrir dans un vaste champ entre Addis Aläm et la vallée de Gännät , n'ayant pas de champ assez grand à Addis Ababa pour se poser compte tenu de la taille de l'avion, un quadri-moteurs, dans lequel il voyageait, Nous ne soupçonnions pas que cela avait un lien avec les plans de Ras Haylu et de Ledj Iyassu et Nous leur accordions l'autorisation d'atterrir à côté d'Addis Aläm. Mais en fin de compte, leur plan était de faire évader Ledj Iyassu secrètement, Metcha étant près d'Addis Aläm.A l'arrivée de l'avion, beaucoup de gens allaient l'accueillir, et remarquèrent à l'intérieur de celui-ci une mitraillette ainsi que des fusils et beaucoup de cartouches. Après être resté aux alentours d'Addis Aläm pendant dix jours, il demandait l'autorisation d'aller, une nouvelle fois, vers un champ près d'Addis Ababa où se trouve de nos jours la station de radio ; Nous l'y autorisions. Il fut révélé plus tard qu'il avait l'intention de prendre Ras Haylu à Addis Ababa et d'arranger une rencontre avec Ledj Iyassu. Malgré tout, les desseins de DIEU l'emportent toujours sur ceux des hommes, et le plan qui devait permettre l'évasion de Ledj Iyassu de Fitche ne fonctionna pas, il fut prévenu trop tard de cette tentative et devait attendre de nouvelles informations pour l'aider à s'échapper. Le Baron Franchetti attendait pendant un mois des nouvelles de Ledj Iyassu et, en fin de compte, repartait avec son avion le 8 Genbot 1924 (16 mai 1932) à Asmara.Quatre jours après le retour de Franchetti à Asmara, Ledj Iyassu s'échappait de Fitche ; et, lorsqu'il parvenait à Yaya Gulläle , envoyait une lettre à Ras Haylu : " je me suis, maintenant, échappé, rencontrons-nous, alors !”. Mais comme toutes les dispositions que Ras Haylu avait, auparavant, prises, avaient mal tourné, il n'était pas

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prêt et envoyait rapidement le chef de Gendäbärät acquérir pour lui cinquante chevaux.Ledj Iyassu n'avait pas, seulement, adressé des lettres à Ras Haylu mais en avait aussi envoyer à d'autres chefs. Comme Ras Haylu avait l'intention de prétendre qu'il n'était pas impliqué dans cette affaire et échapper au blâme grâce à des phrases séductrices, il nous montrait la lettre que lui avait envoyée Ledj Iyassu et déclarait : “Ledj Iyassu m'a écrit pour me séduire par la ruse, mais mon seul maître et Roi est l'Empereur Haile Selassie I, Vous reconnaîtrez que je suis loyal à Votre gouvernement.”Mais l'évasion de Ledj Iyassu et l'implication de Ras Haylu dans cette affaire avaient, déjà, été largement clamées à Addis Ababa et plusieurs preuves avaient été découvertes et démontraient son implication dans le complot. Son porte document, qui était entre les mains de son serviteur, fut saisi et son contenu fut examiné à son grand embarras. Le code ainsi que d'autres signes, connus seulement d'eux seul et par lesquels il correspondait avec Ledj Iyassu, furent découverts. L'homme que Ras Haylu avait envoyé acheter des chevaux était arrêté et interrogé, il donnait des preuves contre Ras Haylu et confessait que Ras Haylu lui avait dit de rentrer après avoir acheté les chevaux, rencontré Ledj Iyassu et appris ce qui l'avait à lui dire. A la fin, le Ras avouait et nous disait : "C'est vrai. J'ai fait tout ceci. Satan m'a induit en erreur ; Vous, seul, par Votre bonté pouvez me pardonner". Une semaine après, il se présentait devant la court pour entendre le jugement. Les juges, à l'unanimité, le condamnaient à mort.Mais Nous commuions sa peine de mort, et décidions de l'enfermer à un endroit spécial et de confisquer ses propriétés. Cela faisait un moment que Ledj Iyassu attendait Ras Haylu dans les régions de Metcha et Gendäbärät, quand il apprit son arrestation et son emprisonnement. Par conséquent, il traversait le Nil Bleu et se faisait arrêter par le peuple de Gojjam alors qu'il ne leur restait plus qu'un jour ou deux de voyage avant d'arriver à Däbrä Marqos. Ils le transmettaient à Dejatch Dästa Damtäw que Nous avions envoyé pour l'arrêter.En 1909(1916), quand Ledj Iyassu fut déposé, les italiens se vantaient d'être contre lui et Nous le faisaient savoir. Mais, maintenant, qu'ils prétendaient être ses amis et avaient soutenu son évasion de Fitche, cela prouvait qu'ils avaient élaboré plusieurs plans pour s'emparer de l'Ethiopie, en nous poussant à nous battre les uns contre les autres, pendant que pas un seul de leur soldat ne serait tué dans ces batailles.

Chapitre 32.A propos de la visite en Ethiopie du Prince Héritier de Suède Gustaphe Adolf et de l'accueil cérémonial donné en son honneur.

Avant que Nous soyons devenu Héritier du Trône et Régent Plénipotentiaire du Royaume d'Ethiopie, une mission suédoise avait fondé une école à Addis Ababa et avait commençé à enseigner la langue anglaise et les évangiles aux enfants éthiopiens. Ces missionnaires ne s'impliquaient pas dans les questions politiques, que cela soit à l'intérieur ou à 1'extérieur du pays. Ils se destinaient, par leur bonté et leur générosité, à enseigner. Après que Nous ayons accepté la Régence, Nous permettions que tous leurs travaux soient examinés par le Ministère de l'Education. Lorsque Nous fûmes convaincu qu'ils n'avaient pas d'autre but que d'enseigner les langues et la connaissance de la religion, Nous faisions du mieux que Nous pouvions pour les soutenir dans l'expansion graduelle de leurs activités. En plus de l'aide que Nous leur offrions à Addis Ababa, Nous décidions de construire des écoles et des hôpitaux à Harar et à Läqämte pour qu'ils donnent au peuple de ces régions une aide médicale et scolaire tandis que Nous les soutenions financièrement et foncièrement. Ces missionnaires vivaient en harmonie avec le peuple d'Addis Ababa, d'Harar et de LäqämtePlus tard en 1916(1924), lorsque Nous visitions l'Europe et allions, de ce fait, à Stockholm, la capitale suédoise, Nous mentionnions au Roi Gustaf, au cours de conversations amicales, que les peuples éthiopien et suédois devraient se rapprocher l'un de l'autre.A Notre retour à Addis Ababa, Nous construisions, avec Notre propre argent, le Bet Sayda Hôpital et engagions

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le Docteur Hanner que Nous ramenions de Suède et qui était réputé pour son travail chirurgical. Par conséquent, plusieurs personnes malades furent soignées et guéries. De plus, Nous décidions d'acheter, d'importer et d'installer l'instrument de diagnostique appelé Rayon X, et qui n'a jamais été observé auparavant en Ethiopie. De ce fait, les soins médicaux du Bet Sayda Hôpital devenaient, peu à peu, plus importants et s'effectuaient avec succès.Par la suite, Nous engagions de Suède un grand savant, le Dr Kolmodin dont le rôle était de conseiller le Ministère des Affaires Etrangères. Il se révélait, pour Nous, être d'un grand secours mais il decédait peu de temps après à Addis Ababa. Sa dépouille fut envoyée en Suède. Après cela Nous embauchions le Général Virgin à la place du Dr Kolmodin et convenions qu'il vienne en Ethiopie où il pourrait nous aider. Ces deux conseillers suédois nous rendaient service comme s'ils étaient éthiopiens, et Nos ministres, dans leur département respectif, Nous exprimaient leur plaisir.Nous amenions aussi le Capitaine Tamn , et quatre autres officiers de l'armée. Nous établissions leur quartier à Gännät. Ils proposaient, alors, des études militaires et entraînaient les jeunes hommes.Pour toutes ces raisons, beaucoup de suédois vivaient en Ethiopie et Nous permettions, donc, l'établissement, à la demande du Roi Gustaf, d'un consulat suédois à Addis Ababa. En retour de la visite que Nous avions faite au Roi de Suède en 1916(1924), le Roi désirait que l'Héritier au Trône, Gustaf Adolphe, vienne visiter Addis Ababa et Il Nous le demandait officiellement. Nous avions fait réaliser par des architectes européens les plans d'un palais dans lequel Nous pourrions recevoir les envoyés importants des nations amies, et il fut construit et achevé en moins d'un an .L'Italie n'a jamais cessé de regarder jalousement tous les actes de progrès exécutés en Ethiopie. Il ne restait plus que 20 jours, avant l'arrivée de Notre invité, quand elle prenait la décision d'empêcher sa venue. Le 26 Hedar 1927 (5 décembre 1934) elle pénétrait dans Notre Royaume à Walwal, lançait une attaque surprise et tuaient beaucoup de nos hommes. Immédiatement après, plusieurs italiens clamaient et déclaraient dans la ville : “le Prince Héritier suédois ne viendra pas en Ethiopie en ce moment confus, mais il annulera son voyage vu que la guerre va être déclaré avant la fin de l'année". Nous étions très inquiet pensant que si cette rumeur était fondée, elle nous attristerait Nous et Notre distingué invité.L'Italie interprétait toutes choses que Nous faisions par amour de la civilisation, d'une façon très différente, Nous connaissions parfaitement toutes les rumeurs répandues par l'Italie devant le monde entier. L'histoire suivante en est un excellent exemple : alors que Nous envoyions des ambassadeurs visiter, par courtoisie, tous les gouvernements qui avaient délégués des envoyés à Notre couronnement en 1923 (1930) et envoyions Notre Héritier au Trône en Angleterre, en France et en Italie, ainsi que des ambassadeurs aux autres gouvernements, dont le Japon où Nous envoyions Notre Ministre des Affaires Etrangères Blattengeta Heruy, les Italiens déclaraient dans les journaux, à son retour après avoir achevé sa mission, que l'Ethiopie et le Japon avaient conclu, secrètement, un traité indépendant et que l'Ethiopie avait accordé une concession de 3 millions d'hectares de terre à une compagnie japonaise. Les Italiens étaient, bien sur, parfaitement conscients du fait que nous n'avions pas conclu un tel traité ou donné une telle concession mais ils répandaient cette rumeur parce qu'il pensait que cela rendrait les britanniques et les français, nos voisins , aussi envieux qu'eux. Excepté d'avoir, auparavant, conclu un traité commercial comme les autres gouvernements, L'Ethiopie et le Japon n'avaient pas fait de négociations, conclu de traité ou ne s'étaient donnés des concessions secrètement! Ils publiaient, même, dans la presse une histoire encore plus mauvaise : soit disant que le Prince Héritier d'Ethiopie allait se marier avec une princesse japonaise. Notre Ministre des Affaires Etrangères convoquait alors le Ministre italien, le Conte Vici , et lui demandait : ”Pour quelle raison, les journaux italiens publient-ils un tel mensonge au sujet de notre Hériter au Trône ? Ne savez- vous pas que notre Prince Héritier est marié à une femme de son pays? " Le ministre lui répondait : “Ce problème est un malentendu et je m'arrangerais, donc, pour que cette erreur soit réparée”. Une semaine après cette conversation, il démentait cette rumeur.Nous ne vous racontons pas cette histoire parce que Nous voulons devoiler tous les rapports mensongers que les italiens ont publiés contre Nous, mais, plutôt, parce que toutes ces affaires sont liées. Laissez Nous en revenir à la description de la réception arrangée pour Notre invité suédois.Bien que le Prince Héritier Suédois, S.A. Gustaf Adolphe, apprenait que 1'Italie avait commencé les hostilités et lancé une attaque surprise sur Notre territoire, à Walwal, il ne fit pas interrompre son voyage et arrivait à Addis Ababa au mois de Tahsas le jour du Noël éthiopien (7 Janvier 1935).Sa femme, la princesse Louise , sa fille, la princesse Ingrid, son fils, le Prince Bertile, ainsi que d'autres

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personnes de Sa suite étaient avec lui.Les princes et les nobles de l'Ethiopie, ainsi que le peuple, étaient au courant de la ferme amitié qui existait entre les nations éthiopienne et suédoise et ils ressentaient un grand plaisir à voir le Prince Héritier et sa famille. Après que nous l'ayons accueilli pendant une semaine et démontré ce profond sentiment amical que nous éprouvions pour lui, il retournait en Suède

Chapitre 33Nous fondons la Société de la Croix Rouge

Nous ne pensions pas que l'Italie violerait les obligations qu'elle avait signées lors de son entrée à la Ligue des Nations, romprait le Pacte de Kellogg qu'elle avait conclu, renverserait le traité d'amitié qu'elle avait établi avec nous en 1920(1928) afin de vivre en paix et de proscrire la guerre pendant vingt ans, et surtout, qu'elle déclarerait la guerre à l'Ethiopie. Lorsqu'elle attaquait Walwal et tuait plusieurs de nos soldats, Nous en informions la Ligue des Nations, car il Nous semblait qu'elle pourrait ôter à l'Italie tout envie de continuer cette guerre à l'avenir. Mais l'Italie, sans aucune honte, choisissait plutôt son profit immédiat qu'une réputation honorable et perpétuelle, et bafouait tous les accords conclus. Notre Chargé d'Affaire à Rome, Nägadras Afä Warq Gäbrä Iyäsus Nous informait que l'Italie envoyait, continuellement, énormément de soldats dans ses deux colonies et, par conséquent, Nous décidions de fonder la Société de la Croix Rouge à Addis Ababa le 1er Hamle 1927 (8 juillet 1935) dans le but de sauvegarder autant que possible la vie de Nos soldats. Dans cette intention, Nous entrions, immédiatement, dans la Croix Rouge Internationale. Comme la Société n'était installée que depuis peu de temps, le peuple ne connaissait, donc, pas l'utilité de la Croix Rouge. Comme personne, excepté quelques personnalités importantes, n'avait la possibilité d'offrir un soutien financier, Nous les aidions seul et dépensions pour le moment 200.000 dollars de Notre trésorerie pour le paiement des salaires, l'achat de médicaments et de toutes choses apparentées, étant conscient que beaucoup de temps passerait avant que nous puissions expliquer au peuple ce besoin. Cependant, vu que les Italiens n'attaquaient pas, seulement, sur un front mais à l'Est, au Nord et au Sud, nous savions que nous aurions besoin d'un grand nombre de médecins et d'installations médicales. La Croix Rouge Ethiopienne formulait, donc, une requête au Quartier Général de la Croix Rouge à Genêves pour que les différentes sociétés de la Croix Rouge au monde nous offrent toute aide possible. Quand les sociétés de la Croix Rouge de divers pays l'apprirent, elles Nous démontraient leur bonne volonté en Nous aidant du mieux qu'elles pouvaient.Par la suite, les sociétés de la Croix Rouge britannique, suédoise, hollandaise, égyptienne et norvégienne Nous envoyaient des médecins, des médicaments, des équipements médicaux et différentes choses importantes ainsi que des ambulances complètes.Les sociétés de la Croix Rouge de France, d'Allemagne, du Japon, de Turquie, d'Amérique, de Russie, de Grèce, d'Australie et d'autres petites nations Nous aidaient considérablement en envoyant, selon l'étendue de leur capacité, argent, médicaments et installations médicales

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De plus, le Quartier Général de la Croix Rouge à Genêves envoyait, non seulement, des soutiens financiers, mais, en plus, deux hommes, M. Braun et le Dr Junod, pour œuvrer à l'amélioration immédiate du travail de la Croix Rouge Ethiopienne. Ainsi les activités de la Croix Rouge Ethiopienne se développaient et devenaient, peu à peu, plus satisfaisantes et plus reconnues.Quelques étrangers résidants à Addis Ababa étaient peinés de voir l'Italie nous déclarer la guerre et nous agresser. Ils quittaient, alors, leur propre travail et s'engageaient dans la Croix Rouge. Nous remercions profondément toutes ces personnes.La société Ethiopienne de la Croix Rouge recherchait les lieux où le combat était le plus dur et envoyait là-bas des docteurs accompagnés de personnes du pays de peur qu'ils ne rencontrent des difficultés au cours de leurs voyages respectifs.Il fut décidé que les ambulances suédoises iraient à Sidamo et à Bale pour dispenser les soins médicaux, les ambulances britanniques et hollandaises au nord où était Notre Quartier Général, les ambulances norvégiennes et Egyptiennes dans la région d'Ogaden.Nous décidions que les docteurs engagés par la Société Ethiopienne de la Croix Rouge iraient à Tigre, à Ogaden, à Sidamo et dans tous les autres endroits touchés pour offrir leur aide. Pendant un moment le travail commença à se développer sereinement.Les docteurs effectuaient leurs besognes et résidaient assez loin des camps militaires. Ils observaient, ainsi, les règlements de la Société de la Croix Rouge de Genêves. Mais la guerre que les soldats italiens livraient contre l'Ethiopie était agressive, honteuse et scandaleuse. Nous décrirons plus tard au moment propice comment ils détruisirent la Croix Rouge en la bombardant, violant de ce fait les lois internationales.

Chapitre 34 Nous notifions l'agression italienne

Nous faisions constamment des pressions, à cette époque, pour demander que des arbitres soient sélectionnés sur la base de l'article 5 du traité conclu ensemble en 1920 (1928) , afin de permettre de résoudre calmement la querelle qui s'était déclarée à Walwal. Mais puisque le désir de l'Italie allait vers l'hostilité, Nous apprenions qu'elle abandonnait la solution pacifique et entassait du matériel de guerre tout près de nos frontières. Nous transmettions donc à Genêves le message suivant le 8 Genbot 1927 (16 mai 1935).

Au secrétaire de la Ligue des Nations à Genêves.

Nous, Empereur d'Ethiopie, demandons à Votre Excellence d'être assez aimable de lire le message suivant devant l'assemblée présente qui examinera la requête de l'EthiopieAlors que Nous, de notre côté, n'avons pas, encore, ordonné la mobilisation de nos soldats ou d'équipements ni

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fait de provocation, l'Italie a, elle, rassemblé, depuis le mois de septembre dernier, des troupes, des avions militaires, des chars et d'autres armes tout prêt de nos frontières. Quiconque résidant en Ethiopie y compris les sujets des autres nations, est au courant des agissements de l'Italie. Depuis l'attaque contre Walwal, l'Italie demande que l'Ethiopie lui paie une indemnité pour un tort qu'elle n'a pas commis. L'Italie recherche par tous les moyens diplomatiques connus à échapper à ses obligations internationales conclues auparavant et à empêcher l'examen impartial des querelles survenues entre nous – comme vous le savez, elle s'est emparée de larges zones de Notre pays d'une manière illégale.L'Italie, par une campagne de propagande, veut faire croire qu'elle occupe une partie du territoire éthiopien, attaque l'Ethiopie et désire s'emparer du peuple éthiopien simplement pour mieux l'éduquer, et que c'est ce de cette façon que l'on doit agir face à une population païenne. Si l'Italie désire porter une accusation contre l'Ethiopie ou contre son gouvernement, Nous sommes prêts à en débattre n'importe où et à n'importe quel moment. L'Italie a, maintenant, sélectionné pour les commissions de conciliation et d'arbitrage, deux de ses propres employés au gouvernement . Leur sélection est susceptible d'empêcher un examen impartial de nos affaires ou du moins de rendre très difficile une telle enquête.En plus de cela, les restrictions italiennes, sur le sujet, qui doivent être présentées devant les arbitres afin d'être examinées, sont passibles de laisser sans réponse la question de l'interprétation du traité du 8 Genbot 1900(16 mai 1908) qui est d'une importance majeure et mérite d'être déterminé par arbitrage. Cela n'a pas été possible, ni le sera à l'avenir, d'établir, ensemble, par des moyens diplomatiques, une commission d'arbitrage réellement impartiale, vu l'état d'esprit présent de l'Italie.Bien que l'Italie rejette la faute sur 1'Ethiopie, prétendant que nous refusions d'accepter l'arbitrage, Nous l'avions averti que Nous avions choisi deux arbitres non éthiopiens, pensant que ceci nous garantirait une issue équitable et rapide, et ayant peur que l'Italie ne puisse trouver un chemin lui permettant de se dérober devant les obligations qu'elle avait acceptées lors des traités internationaux. Bien que ce gouvernement, qui est notre voisin, n'arrête pas ses préparatifs de guerre et ne cesse pas ses incursions dans les régions frontalières, Nous faisons très attention à ce qu'il n'y ait pas d'autres heurts aux frontières et autorisions même l'établissement d'une zone entièrement libre et neutre dans notre territoire. Nous demandons sérieusement au Conseil d'imposer la réalisation de l'accord de la Ligue des Nations et l'arrêt des préparatifs militaires italiens - préparatifs qui ne sont vraiment pas dans un but préventif et défensif. Si l'Italie refuse d'accepter que des arbitres puissent se prononcer et examiner toutes ces attaques, commises près de la frontière italo-éthiopienne depuis décembre dernier, sur l'interprétation du traité du 16 mai 1908, Nous demandons au Conseil, lui-même, de prendre l'enquête en main et de résoudre ces problèmes après un examen complet, comme le mentionne l'article 15 de l'accord. En soumettant cet appel, l'Ethiopie recherche seulement une issue légale, complète, rapide et calme du problème ”.

Plus tard, le 11 Hamle(18 juillet 1935) Nous informions Notre peuple de ce problème lors d'un discours que Nous délivrions devant Notre Parlement . Voici ce que Nous leur disions :

“Pendant plus de quarante ans, l'Italie n'a jamais cessé d'entretenir le désir de conquérir notre pays. Ce désir, qui a toujours été apparent sous diverses formes pendant toutes ces années, commençaient clairement à se voir lors des actions de l'année dernière (1926 = 1935) au cours de la saison des pluies . Nous en avons eu la preuve l'année dernière, au mois d'août, lorsque, sans aucune raison valable, le gouvernement italien commença à entasser beaucoup de matériel militaire à la frontière.Lorsque Nous l'apprenions, Nous chargions Notre Chargé d'affaires à Rome de se renseigner sur tout cela ; en guise de réponse, ils lui disaient que c'était un mensonge, et faux du début à la fin ; et qu'ils ne faisaient ces préparatifs (de guerre) que parce que l'Ethiopie avait l'intention de déclarer la guerre à ses colonies d'Erythrée et de Somalie. Bien que Nous leur faisions remarquer que tout ceci n'avait aucun sens et était invraisemblable, l'inébranlable résolution de l'Italie se confinait à un plan qu'elle avait choisi après un très long examen. Elle n'a jamais cessé de faire progressivement des préparatifs militaires - prétendant alors que c'était pour des raisons défensives, et bien qu'elle se mettait sérieusement à faire une guerre agressive contre nous.Pour qu'un tel dessein agressif apparaisse correct aux yeux du monde, il devenait essentiel à l'Italie de trouver un prétexte. En Novembre dernier des tensions apparurent à Gondar entre des femmes éthiopiennes, certaines étaient employées dans des usines éthiopiennes, et d'autres servantes dans une agence commerciale italienne. Lorsque

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le sang se répandit, en résultat des querelles propres aux intérêts de ces hommes, la délégation italienne à Addis Abeba intervenait diplomatiquement et énergiquement dans ce conflit. Notre gouvernement, recherchant la paix, indiquait que les demandes italiennes seraient satisfaites, de peur que ces disputes violentes évoluent. . Par la suite, l'incident de Walwal, qui est la raison du conflit actuel, éclata. L'Italie enfreignait et violait - au lieu de les respecter scrupuleusement - l'intégrité de notre territoire et l'indépendance de notre pays. Elle plaçait des troupes et beaucoup d'équipements à Walwal qui est à des centaines de kilomètres après la frontière qui a été déterminée en 1908 par un traité entre les deux gouvernements.A l'occasion de la délimitation de la frontière de la Somalie britannique et de l'Ethiopie, des hommes avaient reçu l'ordre de leur gouvernement d'aller voir et de déterminer sur place les endroits où les tribus somaliennes britanniques pourraient faire paître leurs troupeaux comme il leur était permis par le traite .Lorsque ces délégués, envoyés par les deux gouvernements pour cette mission, allaient exécuter ce travail, pour lequel ils avaient reçu l'ordre d'agir à l'intérieur de notre territoire, nous leur donnions une escorte militaire parce qu'il était du devoir de Notre gouvernement de les protéger. Comme vous savez, le 26 Hedar 1921 (5 décembre 1934) une attaque surprise fut lancée contre ces soldats éthiopiens et Nos courageuses troupes furent touchées par des mitrailleuses italiennes, des tanks et des avions . Leur mort au cours de la bataille témoigne convenablement de la violence préméditée par les agresseurs italiens .Après avoir agi de la sorte et attaqué Nos soldats dans Notre propre territoire, l'Italie voulait mettre sur nous la responsabilité de l'agression commise par ses propres hommes et nous la reprocher. N'étant pas satisfaite d'avoir tué nos soldats, l'Italie allait jusqu'à demander à Notre gouvernement de s'excuser et de lui payer une indemnité.La conscience de l'Ethiopie connait les droits qui lui sont dus et Nous soumettions donc immédiatement une requête à 1'Italie afin de résoudre le problème sur la base du texte du traité, se référant à l'accord conclue en 1920(1928) par lequel l'Italie assurait que la paix et l'amitié persisteraient pour toujours entre nous, et que si une querelle survenait entre nous deux, celle-ci serait calmement résolue par le verdict autoritaire d'arbitres. A la requête que Nous présentions, nous recevions un refus absolu, l'Italie révélait son inflexible résolution de voir les demandes qu'elle avait soumises être entièrement réalisées – sans faire d'enquête et sans qu'un jugement soit rendu comme le prévoit la Loi.Nous étions résolu à ce que notre honneur ne soit bafoué sous aucun prétexte, Nous étions convaincu qu'un gouvernement, soumettant volontairement un conflit comme celui-ci, à un tribunal international compétant pour se prononcer impartialement sur ses demandes, en tirerait plus d'avantages que de désagréments, si celles-ci étaient soumises à un verdict et s'il s'y conformait ; par conséquent, Nous faisions connaître publiquement qu'en cas où l'Ethiopie serait reconnue coupable, dans ce conflit, elle exécuterait immédiatement la sentence du jugement prononcée contre elle.Comme Nous désirions, aussi, résoudre légalement et paisiblement ce problème, survenue à cause de la mauvaise volonté de l'Italie pour le soumettre à un abitrage, il devenait, alors, nécessaire, pour poursuivre ce but, de susciter l'examen du dossier devant le Conseil de la Ligue. Nous informions, alors, par courrier le Roi d'Italie et le chef du gouvernement italien, Monsieur Mussolini, des raisons pour lesquels Nous avions porté ce problème devant la Ligue des Nations.En Janvier dernier, le problème fut à l'ordre du jour du Conseil de la Ligue des Nations, et l'Italie acceptait, à contre cœur, de résoudre ces affaires par l'arbitrage .Alors que Nous nous soumettions au verdict pris le 11 Ter (19 janvier 1935) par le Conseil de la Ligue des Nations, Nous devions, une fois de plus, porter le problème devant le Conseil de la Ligue en mars parce que le Ministre italien retardait sans cesse les débats qui avaient été entamés dans le but de choisir des arbitres, tentant de nous faire reconnaître des actions préjudiciables que nous n'avions pas commises. Alors que l'Italie s'efforçait par des moyens diplomatiques d'exercer une pression inconvenante sur Notre gouvernement, les nouvelles données chaque jour à la radio, Nous démontraient que son désir était de déclarer la guerre. Nous y apprenions sans cesse qu'elle n'arrêtait pas d'envoyer des soldats, du matériel de guerre et des munitions vers nos frontières de l'Erythrée et de la Somalie italienne.Comme réponse à notre seconde soumission à la Ligue des Nations, elle décida le 17 Genbot 1927 (25 mai 1935) que des arbitres soient définitivement choisis .L'Ethiopie, désirant que le jugement qui allait être prononcé, soit impartial et pris sur des bases absolument légales, avait, de sa part, choisi comme arbitres deux hommes, un français et un américain , qui étaient experts

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de la Loi et reconnus pour leur connaissance et leur clairvoyance des lois internationales. L'Italie, de son côté, choisissait deux italiens parmi les fonctionnaires de son gouvernement.Bien que nous n'avions rien à opposé à cela, il Nous semblait, néanmoins, correct de rappeler au Gouvernement italien qu'il faisait preuve de mauvaise volonté en choisissant ses propres résidents pour régler légalement et impartialement notre dispute. Car nous savions que personne ne peut croire qu'un homme peut se prononcer en totale impartialité lors de son jugement contre une nation qui l'a élue pour défendre ses intérêts.Il était décevant que la dispute ne puisse pas être réglée par médiation à cause du fait que les personnes, que l'Italie avaient choisis, n'étaient pas indépendantes et ne pouvaient pas juger du mieux qu'elles pouvaient. Le gouvernement britannique, sachant que les lois internationales étaient les principales fondations de la paix du monde, commençait à essayer de voir si un chemin de conciliation pouvait être trouvé, car il désirait que la paix mondiale reste à jamais établie. Bien que la province d'Ogaden appartenait, sans aucun doute, à l'Ethiopie, et que l'Italie avait lancé de vilaines attaques et fait des incursions agressives dans Notre patrimoine, le gouvernement britannique proposait cette idée, dans le but de nous concilier : d'une part, donner une partie de notre territoire d'Ogaden à l'Italie, et, d'autre part, nous céder en échange une partie du port de Zeila et de ses territoires . Nous ne nous étions pas limité dans Notre recherche de la paix et Nous étions, donc, prêt à examiner cette conciliation, qui nous avait été soumise. Mais, avant même que cette proposition ait été convenablement étudiée, Monsieur Mussolini refusait catégoriquement de l'accepter; et Nous n'avions plus besoin alors de considérer cette conciliation.Les arbitres ne pouvaient plus maintenant achever la tâche pour laquelle ils avaient été choisis. Le principal dirigeant du gouvernement italien rejetait brusquement l'idée de conciliation soumise par le gouvernement britannique.Les Italiens n'interrompaient pas leurs préparatifs. Le chef du gouvernement italien déclarait publiquement que leur principal but était de prendre notre pays. D'où, l'heure se rapprochait peu à peu où nous allions devoir nous affronter.Le 1er Säne dernier (8 juin 1935), le chef du gouvernement italien, se tenant debout devant 5.000 soldats qui devaient être envoyés en Erythrée et en Somalie, qu'ils appelaient maintenant et depuis peu l'"Africa orientale", s'adressait au peuple italien selon sa coutume, excitait leur esprit agressif et leur disait : “C'est à vous qui partez là-bas d'écrire le récit de l'héroïsme suprême dans les anales de notre histoire”. Monsieur Mussolini disait, alors, que l'Italie recherchait à civiliser Notre peuple.Depuis ce moment, l'Italie a tout fait pour éviter de régler paisiblement ce problème. Elle n'avait qu'une seule idée, se venger d'Adwa en versant pour cela le plus de sang possible.Le peuple éthiopien, dont l'Italie recherche à éteindre le nom et qu'elle appelle un peuple de païen, est une nation qui honore sa parole et les traités qu'elle a signés.L'Ethiopie ne recherche pas la guerre. Mais elle est obligée de se défendre contre l'envahisseur. Même à l'époque de la bataille d'Adwa, ce ne fut pas l'Ethiopie qui choisit la guerre. Elle éclata parce que les Italiens s'étaient introduits au-delà de leurs frontières et dans le territoire éthiopien. Peut-être, le feront-ils encore demain?Bien que l'Ethiopie fut victorieuse en 1888 (1896), évitant l'invasion grâce à la bonté de Dieu et à l'Héroïsme de ses braves soldats, elle ne demanda pas tout ce qui lui étaient dû et elle ne profita pas de cette occasion pour agrandir son territoire.Lorsque la guerre éclatera, ce qui paraît chaque jour de plus en plus inévitable, le Gouvernement ne se le reprochera pas, car il aura tout fait pour préserver la paix.L'Ethiopie n'a pas l'intention d'établir son influence sur d'autres pays ; elle est prête à défendre son indépendance jusqu'au dernier, étant maîtresse de son propre domaine, de son développement et de son intégrité territoriale qui est inébranlable.Lorsque le peuple italien, devenant l'oppresseur, viendra avec les armes que l'âge moderne a produit, déclarant que c'est pour nous civiliser, le peuple éthiopien sera prêt à mourir pour son Empereur et son pays et s'unira pour recevoir l'envahisseur.

Soldats !

Lorsque vous entendrez qu'un chef bien aimé et respecté est mort pour votre liberté au cours de la bataille, ne

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soyez pas triste et ne perdez pas espoir ! . Remarquez que quiconque meurt pour son pays est un homme heureux, mais la mort prend qui elle veut sans faire de différence au moment de paix comme pendant la guerre. Il est préférable de mourir libre que sans liberté.Nos pères qui ont défendu pour nous la liberté de l'Ethiopie, ont offert leur vie en sacrifice; qu'ils soient donc pour vous un exemple !Soldats, commerçants, paysans jeunes et vieux, hommes et femmes, unissez-vous et défendez votre pays en vous aidant les uns et les autres ! Selon les coutumes anciennes, les femmes resteront dans l'arrière pays pour le défendre, elles approvisionneront les soldats et soigneront les blessés. Bien que l'Italie fait tout ce qui est possible pour nous désunir, que l'on soit Chrétien ou Musulman nous devrons résister tous ensemble.Dieu est Notre refuge et Notre bouclier. Puissent les nouvelles armes de nos agresseurs ne pas vous détourner de vos intentions qui sont dédiées à la défense de la liberté de l'Ethiopie.Votre Roi qui vous parle aujourd'hui sera, pendant ce moment, avec vous, prêt à verser son sang pour la liberté de l'Ethiopie.Avant de conclure, il y a une chose que Nous désirons vous dire une fois encore. Nous avons sérieusement essayé d'obtenir une issue pacifique. Nous vous rappellerons que le gouvernement éthiopien a œuvré pour la paix jusqu'à présent. Par des moyens diplomatiques, il a continuellement recherché un chemin pour atteindre un accord qui soit pacifique et honorifique pour nous deux. Il a demandé deux fois à la Ligue des Nations de faire respecter par l'Italie le traité d'amitié et d'arbitrage qu'elle a volontairement signé.De plus, comme l'Ethiopie et l'Italie, en compagnie d'autres gouvernements, ont signé un traité pour proscrire la guerre, Nous en informions récemment le Gouvernement Américain, car l'Amérique était à l'origine du traité .Alors que les arbitres des deux parties étaient en Hollande en train d'examiner cette dispute, les arbitres italiens faisaient, de nouveau, beaucoup de difficulté et Nous devions, donc, ordonner à Notre Ministre à Paris de rapporter pour la troisième fois tout cela à la Ligue des Nations.Nous ferons tout notre possible jusqu'à la fin pour préserver la paix. Mais, si nos efforts et notre bonne volonté n'obtiennent aucun résultat positif, notre conscience, au moins, ne nous reprochera rien. Le peuple éthiopien, uni dans la foi, tend ses mains vers Dieu, pour qu'Il puisse vraiment décupler la puissance de nos vaillants hommes afin de défendre l'indépendance de notre pays.Le 11 Hamle 1927 (18 juillet 1935).

Plus tard, le 6 Pagumen 1927 (11 septembre 1935) Nous parlions, de nouveau, aux peuples du monde entier en leur faisant entendre Notre voix par la radio. Voici ce discours :

“Au commencement de 1928(1935/6), selon le calendrier éthiopien, Nous désirions que cette nouvelle année puisse amener la paix, qui est essentielle et que Notre peuple et le monde entier désirent de toutes leurs forces et de tout leur cœur ; il Nous semble opportun de rappeler et de faire observer les principaux événements qui se sont produits l'année dernière.Un conflit a pris place entre, d'un côté, des soldats Italiens qui ont été surpris le 26 Hedar 1927 (5 décembre 1934) en train de s'introduire illégalement dans le territoire d'Ethiopie, dans la région d'Ogaden, à Walwal, avec des armes et qui y sont toujours aujourd'hui, et, de l'autre, des soldats qui avaient reçu l'ordre d'escorter le personnel qui devait délimiter le territoire d'Ethiopie et de la Somalie Italienne –d'après les articles notifiés dans l'engagement de la Ligue des Nations et vu que ce conflit était un sérieux problème, il aurait été correct de le régler immédiatement selon le texte du traité spécial que l'Ethiopie avait conclu avec l'Italie le 20 Nähase 1920 (26 Août 1928).Le conflit de Walwal, que Notre gouvernement voulait régler par la médiation dès le début de l'attaque, était jugé récemment, le 28 Nähase (3 septembre 1935) . Tandis que l'Ethiopie s'efforçait d'amener une issue à ce problème et de régler l'incident de Walwal par des moyens légaux et pacifiques, l'Italie s'y opposait fortement, et il était, donc, nécessaire de réunir en session le 11 Ter (19 Janvier 1935), le 17 Genbot (25 Mai) et finalement le 28 Nähase (3 Septembre) le Conseil de la Ligue des Nations pour faire une enquête. Les cinq hommes, c'est à dire les deux membres du gouvernement italien avec les trois autres arbitres qui furent engagés pour examiner l'incident de Walwal, parvenaient au verdict unanime suivant : Ni l'Ethiopie ni l'Italie ne pouvait être tenue pour responsable de l'attaque qui s'était produite à Walwal. Puisque l'incident de Walwal était ainsi clos, l'Italie devait arrêter d'humilier Notre gouvernement, en demandant le paiement d'une indemnité et le respect de son

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drapeau, et de qualifier Notre pays, l'Ethiopie, d'agresseur devant le monde entier. Le conflit de Walwal n'a été qu'un prétexte pour que l'Italie puisse déclarer la guerre à l'Ethiopie, ce prétexte a été maintenant anéanti par ce verdict.Le conseil de la Ligue des Nations a fait tout ce qui est possible afin que des arbitres puissent résoudre correctement le problème survenu entre l'Ethiopie et l'Italie. Néanmoins, le Gouvernement italien s'y est fortement opposé.La première cause du conflit actuel entre l'Ethiopie et l'Italie vient de l'interprétation indécise du traité du 8 Genbot 1900 (16 Mai 1908) conclu entre les deux gouvernements au sujet du territoire de la Somalie. A la cession du mois de janvier de la Ligue des Nations, le Gouvernement Ethiopien demandait au Conseil d'étudier la question de ce traité frontalier et, en particulier, de le régler afin de situer Walwal soit en territoire italien, soit en territoire éthiopien. Le Gouvernement italien, cependant, s'y opposait de peur que les arbitres puissent se prononcer contre lui. De même, il déclarait que la carte publiée officiellement par le Ministère des Colonies italiennes, montrant Walwal à l'intérieur du territoire Ethiopien , était insuffisante. L'action du Gouvernement italien devenait, alors, très clair.Par la ferme position de Notre Gouvernement d'obtenir une issue à travers l'autorité de la Ligue des Nations et par l'application des lois et la poursuite du sentier de la paix, le conflit survenu à Walwal fût jugé par arbitrage, bien que l'Italie voulait faire la guerre à l'Ethiopie depuis le mois d'août de l'année dernière – et ceci bien avant l'incident de Walwal. Elle réalisait, alors, ses projets, qu'elle avait imaginé pour faire cette guerre, quand, cinq mois plus tard, elle trouvait un prétexte dans le conflit de Walwal pour la déclarer. Depuis Nähase 1925 (août 1933), l'Italie avait commencé à envoyer du matériel dans ses colonies d'Erythrée et de Somalie et continuait à consolider sa position en envoyant sans interruption des soldats, des fournitures militaires, des machines de guerre et des munitions.Alors que le Conseil de la Ligue des Nations et les arbitres (médiateurs) travaillaient pour régler pacifiquement les problèmes survenus entre l'Ethiopie et l'Italie, cette dernière n'interrompait pas l'envoi d'hommes et de matériels.Puisque le conflit de Walwal a, maintenant, été résolu et que l'Italie est quelque peu à court de prétexte pour déclarer cette guerre, elle fait tout pour empêcher que d'autres gouvernements vendent à l'Ethiopie les armes nécessaire à sa défense. Elle travaille pour faire de l'Ethiopie un objet de haine et pour faire croire à tous les peuples du monde que les éthiopiens sont des bêtes sauvages et qu'ils ont besoin d'un tuteur pour les civiliser.L'Histoire jugera la conduite de l'Italie. Alors que l'Italie revendique être l'essence même de la civilisation, elle fait une guerre injuste contre un peuple pacifique qui ne peut pas obtenir des équipements militaires et qui vit en faisant confiance au traité signé publiquement par l'Italie le 20 Nähase 1920 (26 Août 1928), afin que la paix et l'amitié puissent persister. L'Italie projette d'inciter une guerre future contre le peuple éthiopien, d'être victorieuse sans perdre de soldats et recherche à convaincre tout le monde que ce qu'elle se prépare à effectuer contre Notre peuple est complètement justifié, alors qu'elle s'efforce d'empêcher l'Ethiopie d'obtenir des armes pour devenir ainsi fragile et faible.D'où, le gouvernement de Rome ne donnait aucune réponse au témoignage fondé et légal que Nous leur soumettions au sujet du franchissement illégal de la frontière par les soldats italiens et leur saisie de nos terres. Ses représentants accrédités nous donnait l'assurance, en public et à de nombreuses reprises, que l'Italie éprouvait pour l'Ethiopie une amitié chaleureuse qui ne pourrait s'éteindre, alors que, depuis longtemps, elle recueillait toutes les informations possibles de ses employés qu'elle avait envoyé un peu partout sur le territoire d'Ethiopie et qu'elle payait très cher pour le faire. Maintenant, au tout dernier moment, le gouvernement de Rome présente son explication devant le Conseil de la Ligue des Nations. Comme le mémorandum des accusations mensongères et indécentes présentées par le gouvernement italien à la Ligue des Nations le 29 Nähase (4 septembre 1935) ne Nous est pas encore parvenu, Nous ne sommes au courant que depuis très peu de temps de ces accusations. Ce qui par conséquent, ne Nous a pas laissé assez de temps pour vous donner une réponse détaillée. Cependant, Notre gouvernement est prêt à donner son avis et une réponse point par point aux accusations délivrées tout dernierement – ainsi que la raison pour laquelle ils les ont révélées aux peuples du monde. N'est-il pas besoin de dire que Nous transmettons immédiatement des instructions à Nos ambassadeurs, que Nous avons spécialement choisis et envoyés à Genêves, pour qu'ils implorent le Conseil de la Ligue de fonder une commission internationale afin d'examiner ce problème.C'est cette seule commission internationale, que Nous demandons, qui aura le pouvoir de trancher, après avoir

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examiné les accusations que le gouvernement italien a soumises et après avoir étudié les deux cas.Le peuple éthiopien recherche avec vigueur et énergie la paix. De plus, il aime tendrement son pays. Bien qu'il ne possède pas suffisamment d'équipement militaire et bien qu'à travers les machinations politiques de l'Italie, il lui a été interdit de s'en procurer, il résistera et se défendra contre ses ennemis, il se protégera car il a un cœur fier et brûlant de l'amour de son pays.Nos Paysans, qui vivent en cultivant leur terre en paix, dont le bras est vigoureux et qui aiment leur liberté, se rebelleront avec leurs pelles et leurs lances et les brandiront rapidement, renverseront leurs charrues pour arrêter l'ennemie envahissant leur terre. Nous n'aimons pas la guerre mais en cas de guerre nous ne laisserons pas passer notre ennemi sans nous défendre avec acharnement et forte résistance. Comme la foi de l'Ethiopie repose en Dieu, elle sait que les jugements de Dieu l'emportent sur ceux des hommes. Les nouvelles armes et les nouveaux fusils que l'homme invente pour détruire son espèce ne sont pas des marques de développement. Nous devons remercier tous les hommes d'Etat qui, dans les troubles survenus dans le monde d'aujourd'hui, ont poursuivi, pendant de nombreux mois, leurs énormes et illimités travaux et se sont efforcés de consolider la paix de peur qu'elle soit éteinte, alors que l'Italie, ne pensant seulement qu'à elle-même, se dressait pour détruire la paix.Le gouvernement impérial éthiopien, l'Eglise éthiopienne et le peuple prient continuellement Dieu pour qu'il soit leur guide et qu'Il accorde un résultat positif aux tentatives que tous ces gouvernements font afin de préserver la Paix.L'Ethiopie a, toujours, consciencieusement honoré et satisfait toutes les obligations internationales qu'elle a conclues par traité et recherché une voie de conciliation en accord avec son honneur et sa dignité afin que le conflit actuel entre elle et l'Italie puisse être pacifiquement résolu. Sa conscience ne le lui reprochera pas. Cet acte d'agression que l'Italie, dite civilisée, est en train de commettre, inquiète tous les gouvernements du monde, grand et petit, croyant avec conviction que seul la paix améliorera les conditions de la Vie et offrira la modernité à toute l'humanité. L'Ethiopie désire, et espère, qu'avec l'assistance du Conseil de la Ligue, la querelle, qui a éclatée entre l'Ethiopie et l'Italie pourra être résolue légalement et qu'un jugement correcte selon l'accord de la Ligue des Nations sera rendue.

Chapitre 35 Nous proclamons la Mobilisation

Dans le monde civilisé, un Etat recherchant à faire la guerre à un autre, annonce son intention de la faire. Après qu'une telle annonce ait été faite, les représentants diplomatiques des deux parties reviennent dans leur pays et si leurs citoyens le désirent aussi, ils peuvent partir. Mais l'Italie continuait à faire des annonces comme quoi elle n'avait aucune intention de faire la guerre à l'Ethiopie , alors qu'en faite cela faisait longtemps qu'elle avait décidé de la lui faire. Pendant ces trois dernières années elle s'y est employé et a commencé ses préparatifs. Cependant à un moment ou un autre, il y a obligatoirement des fuites et, ainsi, quand l'occasion se présenta le Général de Bono en parla dans un livre sur la guerre. Et puisque cela avait été confirmé par la signature de Monsieur Mussolini, il n'était plus possible de le nier.

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Lorsque Nous apprenions que l'Italie envoyait du matériel de guerre et un grand nombre de soldats dans ses colonies d'Erythrée et de Somalie, Nous demandions avant le début de la guerre à Notre Chargé d'affaires à Rome d'enquêter sur place. Il Nous transmettait une réponse que personne ne pouvait croire : la seul et unique raison était, soi disant, de se protéger contre les attaques surprises que l'Empereur pourrait lancer contre leurs colonies.Comme c'était, à ce qu'on prétendait, la seule raison, Nous faisions savoir par la radio à l'Italie et au monde entier que Nous n'avions, de Notre part, jamais eu une telle idée.Bien que Nous avions fait cette annonce, l'Italie n'interrompait pas l'envoi des troupes et d'équipement militaire. Nous n'avions pas d'usine frabriquant du matériel militaire dans notre pays pour pouvoir, nous aussi, nous préparer. Nous n'avions pas assez d'argent pour en acheter à l'étranger. Lorsque Nous demandions des prêts, bien que la décision de l'Italie de nous déclarer la guerre était connue de tous, Nous ne trouvions personne pour nous en accorder un. De plus, comme l'Ethiopie et l'Italie avaient approuvé et signé ce qui est écrit dans l'accord de la Ligue que les Nations du Monde ont fondée à Genêves, Nous pensions que si une dispute survenait entre des membres, ce problème serait examiné par la Ligue conformément au traité et réglé pacifiquement. Si une dispute survenait entre nos deux gouvernements et ne pouvait être résolue lors de négociations diplomatiques, d'après la base des articles 5 et 7 du Traité d'Amitié que les deux gouvernements avaient conclu le 21 Hamle 1920 (28 juillet 1928), le problème devait être jugé par des médiateurs, mais dans tous les cas jamais la guerre ne devait intervenir entre eux pendant 20 ans au moins. L'Italie prétendait être une des grandes nations civilisées, et Nous croyons, donc, qu'elle ne violerait pas l'engagement de la Ligue. De plus, étant donné que Nous n'avions jamais soupçonné que l'Italie commencerait la guerre sans notifier sa décision d'engager les hostilités, tout comme les païens des temps anciens avaient l'habitude de faire, Nous n'avions pas proclamé la mobilisation au moment de l'attaque de Walwal le 26 Hedar (5 Décembre 1934) ni le 22 Mäskäräm (3 Octobre 1935) quand elle commença la guerre en attaquant Adwa.Mais comme les italiens étaient tout à fait au courant de la disposition de Nos troupes dans les endroits éloignés et dans les régions en bordure du pays et comme Nous ne soupçonnions pas qu'ils attendraient la saison des pluies quand personne ne serait capable de se déplacer sur les routes pour, alors, lancer une attaque, Nous faisions venir à Addis Abeba un certain nombre de nos troupes de réserve de chaque unité.Leurs demeures étant très éloignées dans l'Ouest et le Sud de l'Ethiopie, la saison des pluies commença au moment où ils entamèrent leur voyage. Comme la boue et la pluie les gênaient, ils ne commencèrent à arriver à Addis Ababa que, seulement, vers le milieu du mois de Mäskäräm (fin Septembre), bien qu'ils étaient partis depuis le mois de Hamle (Juillet).Les italiens mentaient à la Ligue des Nations, prétendant, d'un côté, rechercher la conciliation, et de l'autre, envoyaient du matériel de guerre et des troupes. Après qu'ils aient achevé tous les préparatifs, ils traversaient la frontière en avion le 21 Mäskäräm 1928 (2 Octobre 1935) et sans informer la Ligue des Nations ou nous-mêmes de leur décision de commencer la guerre; volaient vers Adwa et bombardaient la ville, tuant vieillards et enfants, femmes et prêtres. Ils mettaient aussi le feu aux principales bâtisses.En pensant que cela serait plus prudent, Nous avions donné l'ordre d'établir une Société de la Croix Rouge à Adwa; et, même elle, fut bombardé.Dans le monde civilisé actuel, lorsqu'un Etat a l'intention de déclarer la guerre à un autre, il ne doit pas le faire sans l'avertir. Mais l'Italie, n'ayant aucune considération pour son honneur ou son nom mais juste pour ses intérêts personnels, commençait la guerre sans rien dire. Il n'y a aucun doute que cela amènera la honte sur elle et son histoire.Excepté cela, le Représentant italien à Addis Ababa, le Conte Vinci, Nous causait de grandes difficultés. Si elle avait été un pays comme les autres états du monde civilisé, il aurait été correct que l'Italie charge son représentant de nous notifier sa décision de faire la guerre et, ensuite, rappelle son ministre. Nous aurions, alors, averti tous nos sujets, via Notre Chargé d'Affaire en Italie et Notre Consul à Asmara, afin qu'ils quittent le territoire italien. Si l'Italie avait rappelé son ministre sans déclarer la guerre, cela aurait pu, sans aucun doute, nous empêcher de nous préparer et de proclamer la mobilisation, néanmoins, nous aurions su qu'elle se préparait à faire la guerre. Ou encore, si nous avions expulsé par la force son représentant qui était impliqué dans des incidents majeurs, l'Italie aurait pu nous condamner aux yeux du monde et déclarer que l'Ethiopie avait agi avec une certaine violence contre son ambassadeur.Alors que Nous avions commencé à suivre le sentier de la civilisation internationale, Nous étions convaincu

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qu'il ne serait pas convenable de s'engager dans l'illégalité et de régresser comme l'Italie; Nous avertissions par conséquent, leurs ministres et leurs consuls, leurs agents et tous les autres sujets de retourner dans leur pays par la route la plus proche, de sorte qu'aucun mal ne leur advienne. D'où, il fut convenu qu'ils devraient partir par la piste la plus attenante, ceux dans l'Est par la route de Djibouti, ceux dans le Sud via Mogadishu et le Kenya, ceux dans l'ouest à travers le Soudan et ceux dans le Nord par la route d'Asmara.Même si Nous avions retenu en détention, jusqu'à la fin du conflit, les sujets d'un Etat qui avait déclenché avec violence la guerre sans rien dire et enfreint l'engagement de la Ligue des Nations, personne ne Nous aurait donné tort. Mais comme Nous avions l'intention de rechercher la paix, Nous ne voulions pas le faire. Pourtant; bien que Nous continuions à poursuivre le sentier de la paix, le représentant italien ne prenait pas cela en compte et refusait de partir jusqu'à ce que les agents, les consuls et les citoyens italiens qui résidaient dans de nombreuses provinces soient tous partis. Pour compliquer encore plus la situation, il convoquait les agents de Magalo à Addis Ababa, au lieu de les laisser partir via la route de Mogadishu qui n'était pas loin d'eux.Mais il y a encore pire, le représentant italien abandonnait l'habitude d'aller à Addis Ababa en voiture et, au lieu de cela, s'y rendait à cheval – accompagné d'un serviteur, lui aussi, à cheval, tenant le drapeau italien et portant un pistolet à la ceinture. Il s'aventurait même dans des chemins ordinaires où ni un ministre, ni même nos propres gens importants n'osaient aller. Quand les soldats qui avaient reçu l'ordre de venir pour nous protéger commencèrent à arriver à Addis Ababa et virent ce ministre d'une puissance ennemie aller vers la capitale dans un tel accoutrement, Nous apprenions que leur sang s'était mit à bouillir et qu'ils avaient commencé à le regarder avec des yeux hostiles. Nous étions inquiet, par conséquent, que, si par malheur, il lui arrivait un accident, tout ce que Nous avions patiemment enduré par amour de la paix serait vain. Nous lui envoyions, donc, un émissaire pour lui dire de rester tranquillement à la même place jusqu'à ce que les agents, qu'il avait convoqués, arrivent et, par conséquent, il fut convenu qu'il resterait en rétention. Ce que Nous avions fait par amour de la paix et de la sécurité était interprété différemment par les Italiens qui répandaient le bruit que nous détenions leur ministre en prison.Plus tard, Nous recevions des mauvaises nouvelles, les Italiens avaient traversé les frontières du Nord et du Sud et avaient bombardé plusieurs de nos villes, tuant le peuple et brûlant les maisons. Comme Nous sentions qu'il était tant pour nous de défendre l'indépendance de Notre pays de Notre mieux et bien que nous ne possédions pas d'armes modernes adéquates pour nous défendre, Nous publiions la mobilisation suivante le 22 Mäskäräm 1928 (3 octobre 1935):

Le Lion conquérant de JudaHalle Selassie I, Elu de DieuRoi des Rois d'Ethiopie.

Peuple de Mon pays, l'Ethiopie ! Vous connaissez l'Histoire ancestrale de l'Ethiopie depuis les jours de Ménélik I. Elle est connue et honorée pour son indépendance.Il y a quarante ans aujourd'hui, l'Italie, se vantant de sa compétence et de sa force, a voulu acquérir notre peuple en tant qu'esclaves après avoir détruit l'indépendance de l'Ethiopie. Lorsqu'elle venait dans notre pays pour nous combattre, notre Dieu, qui n'aime pas la violence, nous aidait et lorsque il nous donnait la victoire, nous ne recherchions pas à récupérer nos terres que l'on nous avait prises. Puisque l'Italie a violé les frontières des régions de l'Hamasien et de la Somalie et emporté notre patrimoine, vos yeux peuvent voir et vos oreilles peuvent entendre le joug de la servitude que nos frères, qui vivent dans les régions qu'elle a usurpées, doivent supporter.Bien que Nous sommes attristé par la violence qui leur a été infligée et alors que Nous ne recherchons pas à récupérer Notre territoire perdu, l'Italie pense imposer, maintenant, le joug de l'asservissement sur tout le peuple vivant dans Notre pays. Ayant déclaré la guerre, furtivement, dans la région d'Ogaden, elle est en train de tuer Notre peuple qui ne recherche pas ce conflit et viole le traité que nous avons conclu. Nous, de notre part, sommes entré dans la Ligue des Nations qui a été fondée dans l'espoir d'une paix mondiale et, par conséquent, Nous en informions la Ligue pour que l'offenseur soit identifié une fois que le conflit de Walwal ait été examiné par les médiateurs selon la Loi.Avant même que le problème puisse être examiné et jugé par les arbitres, l'Italie avait débuté la guerre près des frontières de Tigre et d'Ogaden. Par conséquent, Nous devions, une fois de plus, le notifié à la Ligue des

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Nations. Elle rendait son verdict en notre faveur, décidant que le problème devait être examiné par des arbitres. Lorsque ces derniers eurent étudié le problème, ils concluaient eux aussi en notre faveur, déterminant que le Gouvernement Ethiopien n'avait aucun tort et aucune responsabilité dans l'attaque qui avait eu lieu à Walwal. Alors que tout cela se déroulait, l'Italie n'abandonnait, même, pas la poursuite de ses activités guerrières en direction de nos frontières. L'Italie pensait corrompre méchamment toutes tentatives pour régler le problème pacifiquement et par un verdict arbitraire, elle convoitait Notre vénérable pays – pensant le privé de sa liberté et le détruire – lui qui est connu pour son antiquité et qui a vécu libre pendant plus de 3 000 ans. Nous serions très affligé si nous étions vaincu. Peuple de mon pays l'Ethiopie, aidez-moi, donc, vous qui êtes puissant avec votre force et vous qui manquez de force avec votre compassion ! Vous devez nous aider avec force et compassion parce que vous savez que c'est dans l'intérêt de votre religion, de votre liberté, de votre Empereur qui, en pensée et en assistance réciproque, est comme un père et comme un fils, et par égard à votre drapeau qui manifeste fièrement son indépendance.Une nation sans liberté est pareille à un peuple chassé de ses terres et poussé comme du bétail par la main de l'ennemi, elle ressemble à une personne qui vit dans une détresse amère et dans l'humiliation, comme un locataire qui regarde l'héritage de son propre pays entre les mains d'un autre homme, qui n'a aucun contrôle de ses possessions et de ses moyens d'existence, même sur le sol de sa tombe, et qui vit dans l'héritage de la servitude qui passe à la génération suivante. Avec un autre peuple au moins, lorsqu'un roi ou un évêque meurt – étant humain – son descendant lui succède. Mais quand l'indépendance du pays est éteinte, il n'y a pas de remplaçant, tandis que la servitude passe d'une génération à l'autre, ce pays est comme un prisonnier éternel, vivant avec ce nom qui ne disparaîtra pas. De quelle manière l'Italie peut-elle être fière de ses armes, elle subira elle aussi de lourdes pertes.

1) Vous serez réprimandé par votre Créateur et serez maudit par votre progéniture, si vous refusez de mourir pour votre pays, l'Ethiopie, autrement que par la toux ou par un rhume et mouriez en ayant refusé de résister (dans votre région, vos terres ou chez vous) à notre ennemi venu d'un pays lointain pour nous attaquer, et si vous persistez à ne pas verser votre sang, D'où, maintenez votre cœur empli de la bravoure habituelle, montrez avec acharnement votre choix, et soyez soucieux de votre histoire qui durera encore longtemps.

2) Mobilisez vos troupes, sans séparer les hommes de leur chef et les domestiques de leur maître, le 12 Teqemt (23 octobre) à Mika'el à côté de Dessie. Si en chemin vous pillez des maisons, des cultures ou du bétail, n'excluant ni l'herbe, ni la paille ni le fumier, c'est comme si vous assassiniez votre frère agonisant à côté de vous ; vous serez, alors, punis et paierez au double les biens.

3) Vous, paysans qui vivez près des routes, fournissez des provisions à l'armée à l'endroit où elle campe dès que votre gouverneur de district vous l'indiquera, de peur que les soldats qui font campagne pour la liberté de l'Ethiopie manquent de quelques choses. Vous n'aurez pas à payer d'impôt indirect jusqu'à la fin de la campagne, J'accorderai une rémission pour toutes choses que vous fournirez aux camps militaires.

4) Vous, propriétaire terriens du pays, prenez vos fils qui sont parvenus à l'âge militaire et présentez-les à votre chef de district. Le député vous donnera, alors, un remplaçant qui sera responsable de la protection de vos terres. Vous, qui ne pouvez pas prendre part à l'expédition militaire en raison de votre âge avancé, gardez votre région et laissez vos fils se mettre en route avec votre gouverneur.

5) Fils de chef et de soldats, si vous avez l'âge requis et n'avez pas rejoint une unité militaire, n'êtes pas rentré au service d'un maître et n'avez rien à faire, mais, néanmoins, possédiez une arme, Je vous fournirai des munitions et des provisions et vous irez rejoindre votre chef de districte, si vous n'avez pas de fusil, Je vous en fournirai un ainsi que des provisions et des munitions, mais vous devez aller avec lui à la campagne militaire.

6) Vous tous où que vous résidiez ! Soldats réservistes, qui avez quittés votre unité militaire après avoir été, auparavant, engagés, rejoignez vos officiers et votre régiment et prenez part à la bataille. Vous ! Serviteurs des nobles et des soldats, où que vous viviez dans le pays, si vous restez sur place parce que vous vous êtes disputez

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avec votre maître, faîtes la paix et rejoignez-le à la guerre. Mais, si vous revendiquez avoir été gravement lésé et, par conséquent, ne pouvez pas être réconcilié avec lui, rendez-lui les armes et tous les biens que vous avez reçus du régiment, et allez, ensuite, le plus vite possible, à Addis Ababa devant un juge du Ministère de la Guerre qui vous fournira un autre fusil et vous indiquera un nouvel officier afin que vous retourniez au champ de bataille.

7) Que vous soyez commerçant ou paysan, vous devez obéir aux ordres que le député chargé du district vous donne et devez le soutenir dans toutes les difficultés qu'il pourrait rencontrer, recensez et notez dans un registre, devant le chef du village, tout le métal et les fusils que vous possédez.

8) Que vous soyez commerçant, paysan ou prêtre, isolé dans votre propre district, apportez-moi les provisions à l'endroit de la mobilisation, prenez même ce que nous ne prenons pas d'habitude et Je vous dedomagerai pour le transport,.

9) Si vous avez reçu l'ordre d'aller à la guerre, mais êtes encore, par négligence, absent de la campagne, dès votre arrestation, par un chef local ou un magistrat, vous aurez une sanction, premièrement sur votre domaine héréditaire, deuxièmement sur vos biens et troisièmement sur votre corps ; de plus, J'accorderai à celui-qui vous aura arrêter un tiers de vos biens.

10) Que vous ayez, auparavant, assassiné quelqu'un et craignez une vengeance, ou que vous soyez un brigand qui a incendié une maison ou volé l'argent d'un homme et que vous ayez fuit et viviez maintenant dans la forêt ou sur le pic des montagnes, Je vous accorde le pardon ; aussi allez-vous engager sous les ordres d'un officier supérieur le 5 Teqemt (16 octobre). Lorsque vous vous serez engagé à l'armée, comme vous serez inscrit dans le registre du gouverneur du district, Je vous confierai à un médiateur Ligaba et avec lui ou avec votre officier vous irez à la guerre. Mais celui qui oubliera d'y aller le jour de la convocation, sera pendu à l'endroit où il sera appréhendé. Quant à la famille qui fut victime des outrages, Je lui paierai un dédommagement, d'où, oubliez votre vengeance.

11) Si, après la publication de cette proclamation, vous êtes surpris en train de commettre des actes de brigandage ou en train de fournir des provisions (ou n'importe quelle autre chose) à l'ennemi, vous serez privé de votre patrimoine et de vos biens. Vous serez punis impitoyablement et serez condamné à la peine de mort ”.Nous disposions Nos troupes comme décris ci-contre : Au Nord, Ras Kassa était le Commandant en chef de la défense contre l'ennemie arrivant par la route de Tigre. Sous ses ordres, il y avait Ras Seyum Mängäsha, commandant de l'armée Tigréenne, Ras Mullugeta Yegäzu, Ras Käbbädä Mängäsha , Ras Emru Haylä Sellasse, Ras Getatchäw Abatä, Däjatch Ayalew Berru, Däjatch Mäshäsha Walde , Däjatch Bäyyänä Wandemagägnähu , Däjatch Mängäsha Yelma , Bitwaddäd Mäkonnen Dämsäw , Däjatch Admasu Berru, Däjatch Abära Tädla , Däjatch Awraris Dullu , Däjatch Waldä-Maryam Bäddada , Däjatch Bälaynäh Däbalqäw , Le Commandant de l'armée du Prince Héritier Däjatch Wädaje Webe, Däjatch Ambatchäw Gässäsä , Le commandant de l'armée de Wag, Däjatch Haylu Käbbädä , Däjatch Wand Bäwassän Kassa, Däjatch Abära Kassa Däjatch Haylu Täsfaye , Tsähafe Te'ezaz Afä Warq Waldä Maryam , Bäjerond Lätyebälu Gäbre , Qägnazmatch Dähne Waldä Maryam .

Ras Kassa était allé dans sa province de Bägemeder, avant la saison des pluies, et y avait passé toute la saison, par conséquent, Nous lui ordonnions de se mettre en route tout de suite et d'aller rejoindre Ras Seyum. Nous disions à Notre Ministre de la Guerre, Ras Mullugeta, de commencer à partir de Shoa avec les commandants militaires énumérés ci-dessus.Le 8 Teqemt (19 octobre 1935) , alors qu'il nous saluait avant de partir et défilait avec l'armée, (puisqu'il devait commander les troupes), Nous en profitions pour leur donner des ordres précis.

“Cela Nous enchante de vous voir partir, déterminé à verser votre sang pour l'indépendance et l'honneur de votre pays et de Votre Empereur.Comme un maître remet, toujours, ses biens aux serviteurs en qui il a confiance, Nous vous ordonnons pour cette raison de résister à l'ennemi et, aussi, de placer votre foi en Dieu quand vous commanderez Notre armée et

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aiderez chacun dans ses problèmes,L'ennemi venu, maintenant, vers nous n'est pas un nouvel ennemi ou un ennemi inattendu mais il est, depuis longtemps, notre pire adversaire. Toutes les choses qu'il a, maintenant, exécutées, profitant de Notre refus d'envoyer Notre armée en prévention au front – ayant foi dans les efforts que Nous faisions auprès de la Ligue des Nations pour rechercher la paix - ont été faites par cruauté, il n'a même pas exclu le meurtre. Et ne croyons pas qu'il sera sensible à l'égard des soldats, des personnes âgées, des femmes et des enfants. Nous sommes déjà au courant de ses premières actions impitoyables commises envers des femmes et des enfants.Comme la mort est l'aboutissement de la vie et survient de toute façon, n'oubliez pas que c'est un honneur d'entendre dire qu'un homme a versé son sang pour la liberté de son pays, pour l'honneur de son roi et pour la réputation de sa génération, plutôt que qu'il soit mort d'une toux, d'un rhume ou d'une typhoïde. Si quelqu'un meurt à la guerre, on reconnaît que c'est un héros, mais d'être étonné de la mort d'une personne c'est dévaloriser la dignité de la bravoure.Vous ne doutez pas que pour un soldat, un paysan ou un commerçant, l'indépendance de son pays est sa plus grande fierté. Vous devez, donc, vous convaincre qu'il est important de faire disparaître entre vous toutes les querelles et tromperies, de répandre l'amour et l'unité, et pour un serviteur de manifester son obédience à son chef et un soldat à son officier. Si les Italiens sont fiers de leurs armes, nous, de notre part, sommes fiers de l'aide de Dieu qui est notre plus grande arme contre eux. Notre drapeau rouge, jaune, vert et notre sceau avec la Légende : "Le Lion a vaincu" sont les symboles de notre indépendance. Ce sera un grand honneur pour notre dignité et notre histoire de mourir en versant notre sang jusqu'à la dernière goutte de peur que les emblèmes de notre liberté périssent.Nous vous parlons de tout ceci pour la simple et bonne raison que l'ennemi serait content de vous voir mourir bêtement dans cette guerre, sans prendre la moindre précaution comme un papillon va dans le feu, plutôt que de vous voir combattre selon des méthodes contemporaines pour sauver l'Ethiopie des mains de cet ennemi.

Voici ce que vous devez faire exactement :

1) Vous monterez les tentes, soit dans une grotte, soit sous un arbre ou dans un bois, si le lieu du combat est contigu à celles-ci et vous séparerez les différents contingents. Les tentes doivent être montées à une distance de 30 cubits l'une de l'autre.

2) Lorsque vous apercevez un avion, vous devez quitter les routes découvertes et les prairies, et vous dirigez, alors, dans les vallées, les tranchées, les routes en zigzague et long des endroits où se trouvent des arbres.

3) Pour qu'un avion puisse bombarder, il doit au moins descendre à 100 mètres, lorsqu'il vole bas pour le faire, tirez une rafale avec un bon fusil et dispersez-vous ensuite rapidement. Lorsque l'avion sera touché par deux ou trois balles, il tombera obligatoirement. Ne laissez tirer seulement que ceux qui ont l'ordre de le faire et possèdent une arme choisie pour ce genre de tire, car si tout le monde qui a une arme, fait feu, nous n'en tirerons aucun avantage, nous perdrons des balles et révélerons la position de nos hommes.

4) De peur qu'au deuxième passage l'avion détecte la position de ceux qui se sont dispersés, il est important de rester éparpillé prudemment aussi longtemps qu'il est visible. En tant de guerre, l'ennemie braque ses fusils sur les boucliers ornés, les décorations, les grandes capes en argent et en or, les chemises en soies et tout ce qui est similaire. Si vous en possédez, il est préférable de ne porter qu'une chemise étroite à manches longues et de couleur mats. Et lorsque, grâce à Dieu, nous reviendrons, vous pourrez, alors, porter vos décorations d'or et d'argent. Maintenant, il est temps d'aller nous battre. Nous vous donnons tous ces conseils en espérant qu'aucun mal ne vous advienne par manque d'avertissement. Nous sommes content, en même temps, de vous assurer que pendant la bataille, Nous serons prêt à verser Notre sang à vos côtés pour l'amour de la liberté de l'Ethiopie - comme bien entendu Nous vous l'avions promis dans le discours que Nous avons délivré le 11 HamIe (18 Juillet 1935).

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Chapitre 36 Nous organisons l'armée du Sud

Au Sud, Nous répartissions Notre armée en trois contingents, un à gauche, un au centre et un à droite.Nous nommions Dejazmatch Näsibu , tuteur du Duc d'Harar , commandant en chef de l'aile droite. Nous lui affections pour l'aider Dejazmatch Habtä Mika'el , Dejazmatch Amde , Dejazmatch Abäbä Damtäw et Dejazmatch Makonnen Endalkatchäw. Le Général Wehib Pasha, un citoyen turc, venait, volontairement, nous aider sans que Nous lui ayons demandé, quand il apprenait la guerre sanguinaire de l'Italie contre l'Ethiopie. Nous l'affections à Dejazmatch Näsibu comme conseiller militaire. Pour les soins médicaux, le Dr Hockman , qui avait travaillé dans l'hôpital d'une mission américaine, établi à Addis Abeba sous le nom de Tafari Makonnen, s'était adressée à la Société Ethiopienne de la Croix Rouge et dévoilait son désir d'aller soigner les blessés à Dagahbur , il s'y rendait, alors, de son propre chef. Plus tard, une société de la Croix Rouge fut fondée au Caire, capitale de l'Egypte, afin de porter assistance au peuple Ethiopien. Le Prince Ismail Dawd , membre de la Famille Royale, fut envoyé par la Société avec plus de 20 docteurs et auxiliaires. Il arrivait avec une ambulance complète, et Nous décidions qu'il irait dispenser les soins médicaux. à l'aile droite de l'armée du Sud Nous nommions Ras Dästa, Commandant en chef de l'aile gauche de l'armée du Sud. Comme soutien, Nous nommions Dejazmatch Gäbrä Maryam et Dejazmatch Makonnen Wassäne , Dejazmatch Däbbay Waldä Ammanel et Fitawrari Taddäsä Gännäme. Le Dr Hockman avait été envoyé par la mission du Soudan pour les soins médicaux, mais alors qu'il examinait une bombe et tentait de la désamorcer, elle lui explosait au visage et le touchait. Il mourrait immédiatement et nous le rapatrions en avion à Addis Ababa où il fut enterré.Le vaillant Grazmatch Afäwarq , l'officier de l'armée que Nous avions posté à Gorrahei , avait fait des tranchées, creusé le sol pour se défendre convenablement contre les bombes et installé une position de tire contre les avions. D'où, lorsque, à deux reprises, les soldats Italiens l'attaquaient, il les chassait et les battait les deux fois. Après être devenu convaincus qu'ils ne pouvaient pas s'engager dans une bataille terrestre, ayant échoué lors des face à face avec Grazmatch Afäwarq à Gorrahei, les italiens commençaient à déverser une pluie incessante de bombes sur l'endroit, revenant à plusieurs reprises en avion. En un seul passage, ils jetèrent 3.000 bombes là-bas mais ne causèrent pas beaucoup de dégâts – ils ne tuèrent que cinq hommes et en blessèrent quinze autres qui n avaient pas observé les instructions données pour les avertir.Le 23 Teqemt (3 novembre), vingt avions revenaient bombarder et alors que le brave Grazmatch Afäwarq tiraient avec le Oerlikon dans l'intention de détruire un avion, un éclat d'une bombe tombée à ses côtés le touchait aux jambes et le blessait . Puisque sa blessure lui donnait encore plus de courage, il faisait abstraction de sa douleur et continuait son combat.Mais après quelque temps, il devînt conscient que ses forces faiblissaient et qu'il ne pouvait plus faire feu; il demandait, donc, à être évacué et fut transporté dans un endroit où il pouvait se reposer. Le plus proche médecin se trouvait à Dagahbur, à 220 kilomètres, et il avait peur que ses soldats se dispersent s'il s'y rendait. Comme il était couché et blessé, il avertissait le commandant en chef, Dejazmatch Näsibu, par appel radio pour lui dire : “Je suis blessé sévèrement et peut, peut-être, mourir. Par conséquent, s'il vous plaît, envoyez, rapidement, à Gorrahei, un officier pour me remplacer”.Dejazmatch Näsibu envoyait Fitawrari Gwangul Kolase comme commandant à Gorrahei. Tandis qu'ils amenaient Grazmatch Afäwarq Waldä Säma'et à Dagahbur pour le soigner, il mourrait pendant ce voyage. Ses hommes l'enterraient avec les honneurs dans l'Eglise de St Georges à Dagahbur.Au même moment, un Docteur de la Mission Intérieur (du Soudan) s'engageait comme volontaire et se rendait à Sidamo. La Société Suédoise de la Croix Rouge nommait subséquemment le Dr Hylander et nous envoyait des docteurs et des auxiliaires accompagnés d'une ambulance complètement équipée. Il fut convenu qu'ils devraient aller à l'aile gauche de l'armée du Sud.Au centre de l'armée du Sud, Nous nommions Dejazmatch Bäyyänä Märed en tant que Commandant en chef et

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lui attribuions comme aide de camp Bäjerond Feqrä Selasse Kätäma , Fitawrari Atnaf Sägäd Waldä Giyorgis , Qägnazmatch Assefaw Waldä Giyorgis , accompagné de Qägnazmatch Sälaba et de Qägnazmatch Andom qui nous avaient rejoint, après avoir abandonné les italiens, refusant de combattre avec l'ennemi Notre pays. Pourtant, à cet instant, nous ne trouvions pas de docteur pour dispenser les soins médicaux. Aussi, des éthiopiens, qui avaient quelques connaissances médicales, s'en chargeaient. Nous décidions, plus tard, d'attribuer à Dejazmatch Bäyyänä Märed certains docteurs suédois qui étaient avec Ras Dästa et de les lui envoyer.Avant le commencement de la guerre, très peu de soldats occupaient les petites villes du Front sud, à l'aile droite, tel que Dagahbur, Bullale , Sasäbäne , Dägahamädo , Burqot , Gorrahei, Haradiget , Gabredarre , Fafän , Cheqo, Webi Sbebeli, Burdäde , Tafari Kätäma ainsi que les autres villes au centre et à l'ouest. Nous ordonnions, alors, à tous les officiers qui montaient la garde, de ne pas bouger des positions où on les avait placé, si les italiens les attaquaient, de résister du mieux qu'ils pouvaient et de ne se replier que si l'attaque devenait trop violente.Les italiens commençaient à survoler les toutes petites villes énumérées ci-dessus et y larguaient une pluie de bombes. Mais vu que le sol d'Ogaden est poussiéreux et sableux, plusieurs bombes s'enterraient dans le sable sans exploser. Ainsi, une fois, nous decouvrions une bombe près de Dagahbur qui n'avait pas sauté.Les italiens envoyaient, de nouveau, des avions par vaque de 20 appareils, chaque fois, le 24 et le 25 Teqemt (4 et 5 novembre 1935), et effaçaient totalement Gorrahei avec la pluie de bombes qu'ils avaient jetée. Ils exterminaient les Somaliens et leurs animaux qui étaient allés dans la région pour abreuver leurs troupeaux, et envahissaient, ensuite, Gorrahei.Fitawrari Gwangul Kolase, le remplaçant de Grazmatch Afäwarq, n'avait pas appris l'entrée des Italiens dans Gorrahei et marchait, ainsi, accompagné de 500 soldats vers Hanäley , à l'est de Sasäbäne ; lorsqu'il entendit les coups de feu, il ordonna à ses soldats de se disperser rapidement au milieu des buissons, des tranchées et de l'herbe. Après avoir attendu un moment, ils voyaient des soldats italiens arriver dans des camions, suivis par un assez grand nombre de chars. Ils se couchaient, alors, sans faire de bruit jusqu'à ce que les italiens soient passés. Quelques instants plus tard, cependant, les hommes dans les chars ainsi que les hommes qui se trouvaient dans les camions, descendaient de leur véhicule pour regarder un moteur qui venait de casser. Les soldats de Gwangul les encerclèrent à droite et à gauche, devant et derrière, et lorsqu'il leur fit signe, ils firent feu et les anéantirent tous. Dans cette étonnante bataille seul quelques soldats de Gwangul furent tués. Gwangul lui-même fut blessé, et comme ses hommes, étant incapable de continuer leur progression, restaient sur place, il informait Dejazmatch Näsibu de sa victoire .A l'énoncé de cette action tellement audacieuse, Dejazmatch Näsibu leur envoyait deux camions et s'arrangeait pour que les blessés soient emportés à Dagahbur afin de recevoir des soins médicaux.Lors de cette victoire, ils capturèrent, en plus de quelques mitrailleuses abîmées, quatre excellentes mitrailleuses ainsi que plusieurs pistolets et des munitions qui étaient ramenés à Dagahbur.Après avoir appris la mort de Grazmatch Afäwarq et l'occupation italienne de Gorrahei, nous recevions des nouvelles du Front nord où les italiens avançaient d'Adwa vers Mäqälle et apprenions que le gouverneur de Mäqälle, Dejazmatch Haylä Selasse Gugsa avait trahi sa mère patrie, l'Ethiopie, et Nous, son Empereur, et avait rejoint les italiens. Nous établissions, en conséquence, Notre Quartier Général à Dessie. Nous avions l'intention de patienter pendant que Nous Nous renseignions sur les positions de l'armée au front nord et sud, et Nous Nous rendions à Jijjiga en avion le 9 Hedar (19 novembre 1935) avant de partir pour Dessie.Le jour suivant, Nous décernions le rang de Dejazmatch à Grazmatch Afäwarq qui avait donné sa vie avec un tel courage pour l'indépendance de son pays et l'honneur de son Empereur. Les générations futures et l'histoire s'en souviendront. Par la suite, Nous accordions le rang d'officier à plusieurs hommes. Le troisième jour, Nous rassemblions tous les officiers militaires et leur donnions des conseils oraux, comment se sauver des bombardements des avions et d'autres danger, Nous décidions, alors, de mettre ce conseil par écris:

“Il y a quarante ans, maintenant, le gouvernement Italien décidait de détruire par la guerre la liberté en l'Ethiopie. Vous, héros, qui êtes encore vivant et qui étiez présents à ce moment, et vous qui n'étiez pas à Adwa mais dont les pères y étaient, sachez que ces hommes ont montré leur héroïsme en versant leur sang et qu'ils ont sauvé la liberté de leur pays et leur patrimoine des mains de l'ennemi. Aujourd'hui, le gouvernement italien

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prêche devant son peuple la vengeance de cette bataille perdue il y a quarante ans, déclarant que l'armée éthiopienne est épuisée et qu'ils n'auront, par conséquent, aucune difficulté à nous battre. Le gouvernement italien a commencé cette guerre pour vous faire, à vous qui êtes en vie, partager le sort de ceux qui sont morts, détruire votre liberté en humiliant le courage bien connu des fils de l'Ethiopie, courage qui est inscrit dans l'histoire du monde, envahir votre patrie et vos demeures, prendre comme esclaves vos parents âgés, exiler vos fils et considérer les héros de l'Ethiopie comme s'ils n'avaient jamais existé. Il nous attaque au nord et au sud avec son armée. Tous les gouvernements du monde ont été mis au courant de la violente attaque de l'Italie sur l'Ethiopie et tous sont nos supporters. Bien que l'Italie croie qu'en Ethiopie il n'y a plus d'héros et persiste à ne pas tenir compte des vivants, votre principal devoir est de faire renaître votre bravoure en faisant échoué l'attaque hostile lancée contre votre génération et contre l'Ethiopie, en chassant victorieusement nos ennemis de notre pays qu'ils ont pris par la violence. L'homme n'a pas été créé pour être éternel. Sa fin est la mort qui le coupe de ce monde. Cette mort peut venir tôt ou tard, mais pour toute l'humanité elle est inéluctable. Seul le nom de l'homme reste comme souvenir devant le monde, et semble plâner au-dessus de la tombe ou disparaît complètement.Lorsqu'il y a quarante ans, notre ennemi nous livrait bataille à Adwa, des éthiopiens courageux le battaient triomphalement. Leurs noms sont restés indélébiles et mentionnés pour toujours, non seulement celui de ceux qui sont encore vivants, mais aussi celui des personnes qui sont mortes au cours de cette bataille. Telle est la source principale de fierté de la génération présente. De nouveau, même, pour un jeune homme, quand l'ennemi l'attaque et le dépossède de son pays, de son patrimoine et amène sa famille en exile, la mort qui s'abat sur lui au cours de la bataille est, en effet, son plus grand désir et sa source de fierté.Même la poule combattrait pour sauver ses poussins du vautour. Ceci étant, reconnaissez qu'il est normal pour un homme de combattre contre son ennemi, même si ce dernier le dépasse plusieurs milliers de fois en connaissance et en force.Puisque la mort est ainsi la fin inéluctable pour l'espèce humaine, combien grand serait votre honneur si vous perdiez votre vie en combattant l'ennemi envahisseur afin d'établir une réputation éternelle, d'empêcher que soient exilées les femmes, les enfants, les personnes âgées, qui vivent, aujourd'hui, dans la dignité de leur pays libre, l'Ethiopie. Et si cette liberté devait être détruite, d'empêcher qu'ils s'enfoncent dans l'humiliation et perdent, ainsi, leur dignité. Votre nom sera glorifié et ne sera pas oublié, il sera loué par vos enfants et vos familles et cité dans l'histoire du monde. Nous étions au courant, depuis longtemps, des intentions de notre ennemi, de continuer ses plans agressifs, et Nous, votre Empereur, gouvernant en temps de paix, vous avons exprimé Notre résolution de verser Notre sang avec vous pendant la guerre. C'est pour cette raison que Nous sommes maintenant avec vous.Comme vous connaissez la multitude d'armes différentes que les italiens ont accumulées, ils ne peuvent pas vous causer plus de tort. Ce qui est appelée avion est censé choquer par le bruit des bombes qu'il jette et affaiblir le cœur, mais il ne fait rien d'autre. Pour que les modes guerrières d'aujourd'hui vous causent le moins possible de dégâts, il est important de suivre les conseils que Nous vous avons donné par l'intermédiaire de votre officier respectif et qui vous permettront, donc, d'attaquer votre ennemi. Afin de défendre l'indépendance de votre pays, Nous ne vous priverons pas de Notre soutien pour alléger vos fardeaux, sur le plan financier et alimentaire, et dans toutes les difficultés que vous pourriez rencontrer à l'endroit où vous êtes placés. Nous protégerons, maintenant, en tant qu'Empereur, et comme un père, les parents et amis ou la famille des héros qui ont sacrifié leur vie, exécutant, alors, leur devoir pour l'honneur de leur pays et de leur famille de peur que quelque chose ne leur advienne. Nous avons, par conséquent, ordonné à Nos représentants militaires que leurs noms Nous parvienne par écris par l'intermédiaire de leurs officiers commandants respectifs. Nous sommes pour toujours à vos côtés jusqu'à ce que Notre vie cesse.".Le 10 Hedar 1928 (20 novembre 1935).

En ce qui concerne le déploiement de l'armée, s'ils descendaient vers le centre d'Ogaden, la campagne étant, là-bas, sévèrement touchée par le désert, il n'y aurait pas suffisamment d'eau et de nourriture pour l'armée ou d'herbe et de fourrage pour les animaux. Par conséquent, Nous ordonnions qu'ils restent à Jijjiga pour surveiller les alentours jusqu'à Dagahbur, et qu'ils ouvrent les hostilités si l'armée italienne traversait le désert et venait à leur rencontre. Ils devaient, de plus, nous informer, à tout moment, de ce qui se passait en nous envoyant des messages où que Nos Quartiers Généraux soient.

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Par la suite, Nous allions en voiture de Jijjiga à Harar. Arriver à Harar, Nous arrangions un dîner pour Notre cortège et descendions, ensuite, à Dire Dawa. Le lendemain, le 11 Hedar (21 novembre 1935) Nous retournions en avion à Addis Ababa.

Chapitre 37 Au sujet de la trahison de Dejazmatch Hayla Selasse Gugsa

Après que les Italiens aient pénétré dans Adwa, après avoir envoyé ses avions la bombarder plutôt que l'infanterie se battre vaillamment, ils annonçaient dans leurs communiqués journaliers que plusieurs nobles éthiopiens avaient abandonné l'Empereur et les avaient rejoint. Ces annonces n'étaient pas entièrement fausses. Selon la coutume de notre pays, en Ethiopie, lorsque des nobles, des officiers militaires ou des gouverneurs de province renonçent à leurs nominations, n'étant plus capable d'effectuer leur travail, soit à cause de leur âge avancé ou soit à cause de problème de santé, ou lorsque ils démissionnent de leurs fonctions parce qu'ils ont commis des délits qui ont été prouvés, certains restent dans leurs propres terres à travailler dans l'agriculture, le commerce ou s'occupent autrement. Lorsqu'ils vivent dans de telles circonstances, ils sont toujours consultés au sujet de leur précédent poste.Les Italiens, cependant, persuadaient par la force ou par l'intimidation des nobles retirés des affaires gouvernementales de les rejoindre et commençaient à annoncer à la radio qu'un Dejazmatch, Fitawrari ou Qägnazmatch avait abandonné son Empereur et les avait rejoints. “Le pays nous accepte, le peuple nous aime ” déclaraient-ils.Mais il n'est pas possible de nier et de dire que l'annonce de la trahison de Dejazmatch Haylä Selasse Gugsa, un des nobles de Tigre, était un mensonge.Dejazmatch Haylä Selasse est le fils d'un Prince de Tigre, Ras Gugsa Araya, ce qui lui a permis d'épouser Notre fille Zänäbä Warq. Un an seulement après son mariage, il perdait son père et sa femme, qui moururent l'un après l'autre, ce qui lui causa un profond chagrin. Bien que son père et sa femme étaient morts, Nous n'avions pas pensé l'élever à un plus haut rang et en fait, Nous lui avions donné la province de son père comprenant Endärta, Agame , Bora , et Säläwa , ainsi que l'autorité sur Edda-Mähone et les deux régions Awlalo , Nous indiquions, aussi, qu'il devrait résider dans la principale citée, Mäqälle.Son père, Ras Gugsa, et Ras Seyum avait vécu toute leur vie en se jalousant et en s'enviant mutuellement le commandement de Tigre. A présent, puisqu'il était encore un peu jeune, deux petits districts, du territoire considérable que son père avait tenu, étaient donnés au domaine de Ras Seyum. Il s'en servait comme prétexte et, peu à peu, montrait son hostilité à l'égard de Ras Seyum, voulant continuer la querelle qui avait débuté avec son père.Comme l'avaient, si bien, noté les italiens dans leur planning préparatoire, il leur était possible de prendre l'Ethiopie sans avoir recours à la force des armes, mais, tout simplement, en incitant les hommes importants à l'inimitié mutuelle et en les persuadant d'abandonner l'Empereur. Ainsi, quand ils apprirent la querelle entre Dejazmatch Haylä Selasse et Ras Seyum, ils commencèrent à correspondre par courrier avec le premier. Des personnes Nous avaient rapporté ce fait, mais Nous n'avions pas tenu compte de ces rapports dirigés contre lui et ne soupçonnions pas qu'un homme se déclarant être un descendant de l'Empereur Yohannes trahirait l'Ethiopie qu'elles qu'en soient les circonstances, car l'Empereur Yohannes avait été un fervent adversaire des Italiens.De peur que cette rumeur calomnieuse soit révélée, il nous écrivait cette lettre : “Si avec de la chance, les Italiens nous envahissent militairement, je résisterai dans ma province d'Agame jusqu'au bout, jusqu'à la mort”. Il en envoyait de nouvelles, disant : “J'ai communiqué avec les soldats d'Hamasien et les ai convaincus de déserter et de nous rejoindre”. Ensuite, il écrivait “Ces soldats que j'ai contactés m'ont rejoint”. La seconde preuve de sa loyauté qu'il présentait, était son accusation contre Dejazmatch Käbbädä Aragaw , le frère de son père. Voici le contenu de cette accusation :“Dejazmatch Käbbädä Aragaw n'est pas loyal envers notre gouvernement. Son échange constant de courrier avec les Italiens le prouve. J'ai découvert et pu mettre la main sur une lettre dans laquelle il est entré en communication avec eux. De plus, il a envoyé ses deux fils à Asmara et a convenu qu'ils reçoivent leur éducation des Italiens. Par conséquent, il serait mieux que je le remette à Votre Majesté. Pourriez-vous, s'il vous plaît, m'envoyer un avion, car si non, il me gênera et fera de la propagande pour les italiens. La lettre, dont je

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parle, a été acheter à l'un de ses compagnons.”Voulant établir la vérité sur cette affaire, Nous lui demandions de nous envoyer cette lettre. Après qu'il l'ait envoyée, Nous fîmes venir par avion Dejazmatch Käbbädä à Addis Ababa. Par la façon qu'il avait agie, Nous pensions que tous les soupçons contre Dejazmatch Haylä Selasse étaient faux et Nous classions cette affaire. Mais lorsque Nous étions prévenu de l'entrée des italiens dans Adwa et Agame, Nous apprenions, aussi, qu'il avait confisqué les armes des hommes d'Hamasien qui nous avaient rejoints et les avait arrêtés.De ce fait, Nous envoyions à Mäqälle, officiellement comme soutien à Dejazmatch Haylä Selasse, comme commandant Dejazmatch Haylu Käbbädä, Dejazmatch Bogalä Berru, Dejazmatch Dästa Gwangul, Dejazmatch Alämayähu Dästa, Dejazmatch Täfäri Waldu, Dejazmatch Bälay Maru, Dejazmatch Damtäw Waldä Täkle, Dejazmatch Ejjegu Käbbädä , Fitawrari Mäsfen Zälläqä, Fitawrari Täbäjjä Täkle. Ils établirent leur camp tout près de Mäqälle et Nous transmettaient par télégramme le message suivant.“A Haile Selassie I, Empereur d'Ethiopie.Dejazmatch Haylä Selasse en qui vous aviez confiance, a trahi sa mère l'Ethiopie et son père l'Empereur et a fait connaître lors d'une proclamation son ralliement aux italiens. L'armée de Wag combat seule à Mäqälle et ne pourra pas repousser l'envahisseur italien qui revendique qu'il veut prendre toute l'Ethiopie. Il serait préférable, donc, que des troupes armées, au tant que possible, nous rejoignent.”Plusieurs officiers de Haylä Selasse Gugsa le quittèrent immédiatement et déclaraient : “Par amour de notre foi et de notre histoire, nous ne combattrons pas notre Empereur avec les italiens et ni ne confierons l'Ethiopie dans les mains d'étrangers”. Nous étions finalement convaincu par leur venue de la vérité de sa trahison. Un de ses serviteurs qui l'avait abandonné et Nous avait loyalement rejoint quand Dejazmatch Haylä Selasse avait trahi son pays et s'était rendu aux italiens, Nous faisait le rapport suivant :“Lorsque mon maître, Dejazmatch Haylä Selasse, se rendait à Asmara se faire soigner ou prendre le bateau pour Addis Ababa, les Italiens avaient l'habitude de lui dire : "Nous allons faire la guerre à l'Ethiopie et lorsque nous aurons détruit Ras Seyum, nous vous placerons sur le trône de votre père et nous vous ferons roi de Tigre ." Ils avaient coutume, aussi, de lui montrer tous leurs canons, leurs mitraillettes, leurs avions et leurs fusils modernes dernier cri. Ainsi, d'un côté, ils lui donnaient espoir d'obtenir la totalité de Tigre, et de l'autre, étant donné son jeune âge, lui faisaient peur quand il voyait la quantité des équipements militaires italiens."Autre chose de plus prouve que tout cela, ainsi que ce que Nous avons dit au-dessus, est vrai. Après s'être enfuit, Dejazmatch Haylä Selasse allait rejoindre les Italiens, le Général de Bono publiait, alors, une proclamation en sa faveur et déclarait : “Par ordre de Sa Majesté le Roi Victor et du Duc, Monsieur Mussolini, nous vous attribuons la totalité de Tigre jusqu'aux eaux de Ala et nous vous nommons Ras”. Pourtant, après que leurs plans aient été achevés, ils ne lui donnèrent même pas Mäqälle, la capitale de son père, qui fut ôtée de la totalité de Tigre.Après que les Italiens soient arrivés à faire déserter Dejazmatch Haylä Selasse, ils crurent que d'autres grands officiers déserteraient et passeraient de leur côté et que, pour ces raisons, ils affoleraient le cœur de Nos soldats. Mais en fait, aucun officier ou soldat ne fut stupéfait ou appeuré par sa trahison - ils le détestèrent, plutôt, et le haïssèrent, déclarant même que c'était le frère de Judas Iscariot.Après qu'il ait annoncé sa désertion et tandis que Nos officiers s'approchaient de Mäqälle, ses chefs et ses serviteurs rentraient en contact avec Nos officiers et décidaient de tout faire pour le capturer. Mais il l'apprit et s'enfuit de Mäqälle à 7 heure (1 a. m) durant la nuit du 30 Mäskäräm (11 Octobre 1935), avec seulement 50 de ses serviteurs, et alla s'unir aux italiens qui étaient venus par la route d'Edaga Hamus . Les hommes d'Hamasien, qui avaient abandonnés les italiens et qu'il détenait en prison à Mäqälle, sortirent de prison aussitôt qu'il s'était enfuit et rejoignirent Nos hommes.Après avoir fait cause commune avec les italiens, il vécut, jusqu'à la fin de la guerre, dans la peur, craignant ses propres serviteurs et compatriotes ~ il parcourut sans cesse le pays, une fois à Mäqälle, une autre fois à Agame ou Edaga Hamus et de nouveau à Adwa, prenant d'extrêmes précautions et se terrant comme un assassin, mais à aucun endroit il n'osait livrer bataille à Nos soldats. Nous ne pensons pas que les historiens étrangers, sans parler des natifs éthiopiens, n'oublieront un jour l'histoire de sa trahison. On ne doit pas croire que celui qui trahit sa mère en fera profiter sa nourrice.

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Chapitre 38 Notre voyage à Dessie

Après avoir disposer nos armées au Nord et au Sud, Nous avions le devoir de défendre l'indépendance de Notre pays au milieu de Nos troupes. Nous ordonnions, donc, à Notre garde d'honneur (la garde Impériale), sous les ordres de l'officier Qägnazmatch Mäkuriya Bantirgu , ainsi qu'au groupe militaire appelé Mähal Säfari , sous les ordres de Ligaba Tassäw , de partir en premier. Nous partions, Nous même, d'Addis Ababa le 18 Hedar 1928 (28 novembre 1935) et voyagions vers Dessie. Notre but principal était de rester à Dessie comme arrière garde du corps d'éclaireurs jusqu'à ce que les régions frontalières isolées soient mobilisées par le décret de conscription que Nous avions publié auparavant. Nous étions accompagnés des commandants militaires suivants : Fitawrari Berru Waldä Gäbr'el, Dejazmatch Haylä Selasse Abaynäh, Dejazmatch Waldä Ammanu'el Hawwas , Dejazmatch Adäfersäw Yenadu , Dejazmatch Wandirad Defabatchäw , Qägnazmatch Bälhu Däggäfu , Qägnazmatch Täklä Marqos Waldä Gabr'el .Après que nous ayons rejoint Dessie, les Italiens pensaient nous calmer avec un faux semblant de sécurité et attendaient, donc, une semaine, à peu près, avant de nous survoler en avion. Avant même de partir d'Addis Ababa, Nous avions ordonné à Nos armées de faire tout ce qui était nécessaire pour se protéger des avions, et ils avaient, par conséquent, commencé à observer ces mesures préventives. Ils creusaient des tranchées dans tous leurs camps et construisaient des refuges. Plus tard, au courant de la matinée du vendredi 26 Hedar (6 décembre), vingt et un avions arrivaient brusquement et déversaient sur nous une pluie de bombes. Nous transmettions, alors, immédiatement des ordres pour que Nos troupes se réfugient rapidement dans leurs abris car Nous fussions inquiet qu'ils ne soient exterminés faute de défense. Nous prenions, Nous-mêmes, un fusil antiaérien Oerlikon et commencions à faire feu. Mais comme les avions volaient très haut, il fut impossible d'en atteindre un seul ce jour.Considérant la taille et la quantité de bombes qu'ils envoyaient, il était à peine croyable qu'un être humain puisse survivre à Dessie. Mais la majorité des bombes qu'ils envoyaient ne parvenait pas à exploser, et, par conséquent, seulement 20 personnes, à peu près, furent tuées et 100 autres blessées. Ils avaient, aussi, incendié cinquante chaumières, mais ils ne causèrent pas plus de dégâts ce jour là. Les bombes qui tombaient sur les églises n'explosaient pas, elles roulaient juste à terre, stupéfiant tout le peuple. Par la suite, les avions revenaient, pendant un moment, de façon régulière ou d'autre fois il n'y en avait pas pendant trois jours.Une fois, cependant, le 7 Ter (16 janvier), nous vîmes un bombardier nous survoler et alors que Nous le regardions, croyant qu'il allait nous bombarder, nous apperçûmes, d'un seul coup, de la fumée émaner de l'avion et celui-ci prit feu. Ceux qui étaient à l'intérieur sautaient en parachute mais tombaient dans un précipice où ils trouvèrent tous la mort. L'avion, lui, explosa.Alors que Nous étions à Dessie, le ministre britannique à Addis Ababa, Sir Sidney Barton, et le ministre français, M Bodart , présentait à Notre Ministre des Affaires Etrangères, Blattengeta Heruy, les propositions que Laval et Hoare avaient avancées dans le but de trouver une conciliation, et déclaraient : “ Nous avons été prié

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par notre gouvernement de présenter et d'exposer ces propositions au Gouvernement Ethiopien, si le Gouvernement Ethiopien le désire, il peut les accepter, mais ce n'est pas obligatoire”. Blattengeta Heruy nous les transmettait le même jour par télégramme. Voici le plan de Sir Hoare et M. Laval :(a) “Tigre : la région Est de Tigre serait cédée à l'Italie, au sud elle serait délimitée approximativement par la rivière de Geba , à l'ouest par une ligne allant du nord au sud et passant entre Aksum (attribué à l'Ethiopie) et Adwa (allant aux italiens).(b) En ce qui concerne la rectification de la frontière entre le pays Dankali et l'Erythrée ; elle devait être définie par une ligne qui part d'Aussa et des parties sud de l'Erythrée vers l'Ethiopie pour prévoir un accès nécessaire à la mer.(c) Rectification de la frontière entre Ogaden et la Somalie italienne : débutant à partir du triangle où les trois frontières des pays (l'Ethiopie, le Kenya et la Somalie italienne) se rencontrent, la nouvelle frontière italo-éthiopienne devrait être établie comme suit : Dans l'ensemble elle devrait prendre la direction du Nord-est, couper le Webi Shebeli et passer au travers d'Iddidole , partant de Gorrahei vers l'Est et de Warandab vers l'Ouest, et rejoignant la frontière de la Somalie Britannique au point de rencontre sur le 45ème méridien. Les droits, que la tribu de la Somalie britannique possède afin d'utiliser les pâturages et les eaux à l'intérieur des territoires devant être attribués à l'Italie sous cette délimitation, doivent être sauvegardés.(d) L'Ethiopie obtiendra un accès souverain à la mer. Cet accès devra être concédé à un endroit que l'Italie lui aura donné sur la côte d'Assab , il comprendra le terrain permettant l'accès au port et une bande étroite descendant le long de la frontière de la Somalie française.Les gouvernements de France et du Royaume-Uni s'efforceront d'obtenir un gage relatif à la réalisation, par l'Ethiopie, de ses obligations lui incombant dans les questions de trafiques d'esclaves et d'armes et applicables dans le territoire que l'Ethiopie va acquérirLes limites de cette zone devront être celle-ci : à l'Est, la frontière corrigée entre l'Ethiopie et la Somalie italienne ; au Nord, le 8ème parallèle; à l'Ouest, le 45ème méridien; et au Sud, la frontière entre l'Ethiopie et le Kenya .A l'intérieur du territoire susmentionné, privant l'Ethiopie de la plus grande partie de son territoire, l'Italie obtiendra des droits économiques exclusifs, et l'administration de ce territoire sera tenue par une compagnie ou tout autre sorte d'organisation. Les droits de propriété sur les territoires inoccupés (soumis aux droits des indigènes et des citoyens étrangers), le monopole des exploitations minières, des forêts et des affaires apparentées seraient attribués à cette compagnie. Cette organisation serait obligée de contribuer et d'aider au devellopement de la structure économique du pays. Elle devra donner une partie de ses impôts pour le bien-être de la population natale, dans un but essentiellement à caractère social.Le contrôle de l'administration Ethiopienne dans cette zone serait sous la souveraineté de l'Empereur et conforme au plan d'assistance accordé par la Ligue des Nations. L'Empereur l'a déjà auparavant accepté, voulant même l'étendre à tout le territoire abyssinien. Cependant, même dans ce schéma et sous le contrôle direct d'un conseiller principal, l'Italie possédera une influence prépondérante. Le dit Conseiller principal pourra être de nationalité italienne et sera l'assistant du Conseiller en chef choisi par la Ligue des Nations pour aider l'Empereur dans certaines affaires. Le Conseiller en chef devrait être un sujet d'une des puissances entourant l'Ethiopie. Il incombe aux employés du plan d'assistance, dans la capitale ainsi que partout dans la zone réservée, de considérer comme essentielle de sauvegarder la vie des ressortissants italiens et le libre développement de leurs initiatives.Le Royaume-Uni et le Gouvernement français assureront volontiers que cette organisation, dont les termes de référence seront établis par la Ligue des Nations, sauvegardera intégralement les intérêts italiens dans cette région.”Après que nous ayons examiné les propositions de M. Hoare et de M. Laval, Nous étions résolu à ne pas donner, de Notre propre volonté, à l'Italie Notre pays qui a été libre pendant 3000 ans, à moins que la Ligue des Nations nous contraigne à accepter un tel jugement. Nous communiquions, par conséquent, la proposition suivante à la Ligue des Nations par l'intermédiaire de Notre ministre à Paris :“Est-ce en conformité avec le traité que de dire au pays qui a enfreint la charte de la Ligue des Nations : “ Acceptez, s'il vous plait, avec le consentement de la Ligue des Nations, le contrôle exécutif de la majeure partie des territoires que vous avez attaqués ainsi que ce qu'il reste ?” Voici l'inébranlable vérité, le désir de l'ennemi est de détruire complètement la région qui a été attaquée - comme le sait parfaitement le Conseil Général. Est-ce

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au pays qui a satisfait la charte et qui est la victime de ces mauvais agissements, qu'est demandé, par la Ligue des Nations, d'abandonner sa défense contre un ennemi puissant qui s'est opposé à son droit de liberté et de gouverner en toute indépendance, et, d'accepter son agresseur, soit disant dans l'intérêt de la paix mondiale? Est-ce au pays attaqué d'abandonner tout espoir de trouver un sauveur, de nourrir la crainte d'une trahison de la Ligue et de penser qu'elle l'abandonnera vraiment ? Ces questions seront les principaux obstacles dans les futures relations internationales entre les peuples, quelque puisse être leur aspect, leur race ou leur pouvoir - ne devraient-elles pas, en premier lieu, comparaître devant la Ligue et être, publiquement et tranquillement, examinées devant le monde entier ?

Chapitre 39Durant notre voyage à Dessie, Nous apprenons la démission du Général de Bono et la nomination du Maréchal Badoglio

Alors que Nous nous trouvions dans Notre quartier général à Dessie, Nous apprenions la démission du Général de Bono, Commandant en chef italien, et la nomination du Maréchal Badoglio. D'après ce que Nous avaient dit les journalistes présents à Nos côtés, le Général de Bono ne voulait pas que l'Italie commence cette guerre, mais plutôt qu'elle adopte une position défensive. Quand l'ordre lui fut donné de démarrer la guerre, il l'exécuta, bien sûr, mais à contre cœur et certaines personnes disaient qu'il négligeait la conduite des hostilités.Vous serez convaincu de l'authenticité de tout cela en lisant le livre écrit par le Général de Bono après son retour, suite à sa démission du commandement de la guerre. Il rapportait alors : “Quand j'ai demandé ce que je devais faire, lorsque l'Empereur s'est retiré pour prier et jeûner ne voulant pas être l'instigateur de la guerre, on me disait que, comme le Négus ne désirait pas commencer ce conflit, Je devais la débuter et on me donnait l'ordre de lancer l'attaque et de combattre le Négus, par conséquent, je commençais les hostilités” Le Général de Bono, qui n'avait pas l'intention d'ouvrir immédiatement les hostilités, déclarait ensuite qu'il n'avait pas assez d'argent pour commencer la campagne mais on lui répondit que suffisament d'argent et de troupes lui seraient envoyés. Par le fait que Mussolini a rédigé et paraphé la préface du livre du Général de Bono sur la guerre, pas un ne peut nier les plans de l'Italie et dire que tout cela est mensonger.De plus, selon ce que Nous disaient certaines personnes, le Général de Bono était certain de pouvoir vaincre les Abyssiniens par les moyens militaires usuels, c'est à dire en les combattant avec l'artillerie (canons, mitraillettes et fusils), et que cela détruirait l'histoire et l'honneur des fascistes, s'ils devaient gagner cette guerre en ayant combattu avec des gaz moutardes des gens qui ne possédaient aucune défense contre ; par conséquent, disait-il, il était plus sage pour les italiens de ne pas agir ainsi. Certains disent qu'il fut renvoyé parce qu'il avait exprimé ses opinions.Plus tard, toutes les communications téléphoniques et radiophoniques avec Notre armée au Nord furent perturbées par les bombardements et, par conséquent, Nous n'avions pas de nouvelles de la situation de Ras Kassa et de Ras Seyum au front de Tämbien , de Ras Emru et de Dejazmatch Ayalew au front de Shire , et de Ras Mullugeta au front d'Alage. Nous décidions, pour cette raison, d'avancer. Comme Nous l'avons démontré auparavant à plusieurs reprises, Nous avions eu de grandes difficultés pour obtenir des armes puisque, d'un côté, Nous désirions maintenir la paix mondiale et, que de l'autre, Nous avions mis Notre confiance dans l'accord de la Ligue des Nations ; de toute façon, Nous n'avions pas assez d'argent pour acheter du matériel de guerre moderne et lorsque Nous demandions un prêt, il Nous fut refusé.Lorsque Nous sollicitions les gouvernements au sein de la ligue des nations afin d'acheter des armes avec le peu d'argent récolté grâce au soutien de Notre peuple, ils refusèrent, prétextant qu'il leur était interdit de vendre du matériel de guerre à l'Ethiopie et à l'Italie.Ceci étonnait beaucoup ceux qui l'apprenaient. L'Italie possédait des usines où presque tous les différents types d'armes qu'elle voulait pouvaient être fabriqués. Mais l'Ethiopie n'avait pas de manufactures d'armes, il n'était donc pas juste que ces pays argumentent qu'étant donné que l'Ethiopie et l'Italie étaient rivales, elle ne pouvait leur acheter du matériel de guerre.De plus, avant la guerre, nous avions signé un traité à Paris avec la Grande Bretagne, 1a France et l'Italie qui nous permettait à chacun d'acquerir des armes pour le maintient de la sécurité internationale. Pour cette raison, Nous en avions acheté quelques unes et nous demandions qu'elles Nous soient, à présent, livrées en ces temps

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troublés. Lorsqu'elles parvinrent à Djibouti , le gouverneur de la Somalie française interdisait qu'elles soient chargées dans le train. Nous lui demandions d'appeler Paris pour se renseigner, mais, à cause de sa manœuvre de temporisation, consistant à prétexter qu'il n'avait toujours pas reçu d'instruction de son gouvernement, Nous étions convaincu qu'elles n'arriveraient pas à temps pour nous aider dans nos difficultés présentes. Ainsi, Nous décidions de ne plus les attendre et avancions vers Koräm où Nous devions être. L'autorisation de charger les armes dans le train fut donnée plus tard juste avant que la guerre ne finisse, tandis qu'une moitié était toujours à Dire Dawa et que l'autre parvenait à Addis Ababa, elles tombaient naturellement entre les mains des italiens et ainsi n'étaient plus d'aucun secours pour nous.

Chapitre 40Nous apprenons la déroute de l'armée sur le front de Ras Dästa

Notre gendre, Ras Dästa Damtäw, que Nous avions nommé commandant de l'armée de l'aile sud-est, s'était rapproché de Dolo , situé à la frontière de la Somalie italienne. Lorsque le Général Graziani , Commandant en chef de la Somalie italienne, apprit l'arrivée de Ras Dästa à la frontière, il fit demi-tour pour lui faire face avec l'armée, les chars et les avions qu'il avait parqués à Ogaden et lança contre lui une attaque avec toutes ses forces militaires. Ras Dästa était placé à un endroit favorable pour les bombardements mais non pour l'infanterie, son armée fût; donc, incapable de résister à l'assaut des chars et des bombes et fût vaincue.De plus, alors que les docteurs de la Croix Rouge Suédoise soignaient les blessés (parqués selon les règlements à une lointaine distance du champ de bataille), les troupes virent les italiens, tout à fait conscient que c'était là où se trouvait les blessés, venir en avion et les bombarder, détruisant les tentes, les médicaments et tous les équipements médicaux - y compris les réserves de nourriture. Ce fut une autre cause de stupeur et d'etonnement pour les troupes de Ras Dästa.Un des docteurs fut tué lors de cette attaque. Le responsable de l'équipe médicale suédoise, le Dr Hylander, fut gravement blessé. Les patients, qui étaient à ce moment sous traitement, furent touchés par les bombardements pendant qu'on s'occupait d'eux dans ces tentes et plusieurs d'entre eux mourrèrent. Le Dr Hanner, le physicien suédois de l'Hôpital Bet Sayda d'Addis Ababa, se rendit sur place aussitôt qu'il apprit que le Dr Hylander avait été blessé, et il le rapatria par avion ; il le soignait et le ramenait à la vie. Les docteurs restants étaient contraints de retourner à Addis Ababa pour aller chercher de nouveaux équipements médicaux et médicaments, de nouvelles tentes et réserves de nourriture vu qu'une attaque hostile avait été perpétrée contre eux et que tous leurs médicaments, leurs instruments médicaux et leurs tentes avaient été détruis. Ils devaient, ainsi, laisser tous les blessés et partir. Vu qu'il leur fallait beaucoup de temps pour faire tous ces préparatifs avant de pouvoir revenir, les italiens en profitaient pour intensifier la guerre et exterminaient les paysans et les soldats avec des gaz toxiques et des bombes. Le temps leur était ainsi favorable pour continuer leur progression. Lorsque Ras

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Dästa réalisa que les Italiens étaient maître de la route qu'il avait fait construire pour les voitures et les camions, il emmena les troupes qui avaient échappé à la mort, marcha rapidement, coupant à travers le désert, et parvint à Nägälle . Il mit le feu à la nourriture et aux provisions qui avaient été amenées ici de peur que les italiens ne les trouvent, et partit ensuite pour Wadara .Après avoir détruis le village et l'église de Nägälle avec des bombes incendiaires, les italiens avancèrent vers la position de Ras Dästa à Wadara et l'attaquèrent, mais comme l'endroit était boisé et, donc, défavorable aux bombardements, ils ne purent rien faire. Ils trouvèrent, alors, à quelques lieux d'ici un camion de la Croix rouge suédoise. Ils le remplissèrent de leurs propres matériels et commençaient à dire indûment à tout le monde qu'ils avaient découvert un camion de la Croix Rouge rempli de munitions.Après avoir résisté un peu près un an à l'ennemi en se déplaçant sans cesse dans les provinces de Sidamo et de Bale, il entrait, par la suite, dans la province d'Arussi. Quand le Général Graziani l'apprit, il l'encercla et lui livra bataille à Arussi et à Maräqo . Lors de cet assaut, le 16 Yäkatit 1929 (23 février 1937), Ras Dästa fût capturé et tué par les italiens pour avoir défendu la liberté de son pays et l'honneur de son Empereur. Même, les ita1iens dirent aux commandants militaires qui l'accompagnaient et aux autres qui avaient été affectés à Dejazmatch Gäbrä Maryam qu'il était mort en faisant son devoir d'officier.

Chapitre 41Nous publions une nouvelle proclamation pour une prochaine mobilisation

Nous avions appris que l'ennemi avait augmenté sa pression sur le champ de bataille de Sidamo et, aidé par des chars, il commençait à progresser et à envahir le pays tout autour de Nägälle. Par conséquent, pour structurer, peu à peu, de nouvelles troupes, Nous publiions, de Nos Quartiers généraux à Dessie, la proclamation suivante :

Le Lion conquérant de JudaHaile Selassie I,Elu de DieuRoi des Rois d'Ethiopie

Peuple d'Ethiopie, Notre pays !

L'Italie a incité une guerre, cassé un accord et violé nos frontières. Et, ne tenant, alors, aucun compte des traités qu'elle a, volontairement, conclus et que la Ligue des Nations a approuvés, elle a lancé une opération de destruction. Elle martyrise des villes paisibles et anéanti nos enfants, nos femmes et nos anciens. Elle brûle les églises, tue sans discrimination, lors des bombardements, les membres de la Croix Rouge Internationale qui aident sans distinction les éthiopiens et les italiens et se sert de gaz toxiques qui sont prohibés par la loi. Et, comme si tout cela n'était pas suffisant, vous avez, vous-même, vu et appris ses tentatives de déstablisation lors des combats, utilisant toutes les occasions possibles pour répandre des paroles trompeuses, distribuer des brochures mensongères afin de briser la paix du pays et provoquer entre nous des querelles. Il n'y a personne, même parmi les étrangers, qui ne soit pas attristé et irrité au sujet de ce problème, sans parler de vous, notre

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propre peuple.Un soldat ennemi voulut prendre de force et violer une femme vivant dans une ville non défendue par Notre armée Tigréenne, elle le désarma et le tua avec sa propre dague. Elle réussit à s'enfuire et rejoignit le peuple éthiopien. Hommes et femmes devinrent furieux lorsqu'ils apprirent cette agression violente commises par un sujet italien.Que toutes les personnes âgées, hommes et femmes qui ne peuvent aller à la guerre, continuent à être solidaires et à m'aider financièrement comme elles l'ont fait jusqu'à présent. Pendant que nous résistons à notre ennemi violent et agressif, nous trouverons dans cette attaque dirigée contre nous, et même dans la mort, une récompense inestimable dans la balance de l'Histoire et devant Dieu.Notre Dieu a prouvé qu'Il était avec nous par la force qu'il a donnée à Notre armée qui s'est, toujours, sortie de la guerre. Notre ennemi, par la seule force de ses fusils, n'est pas arrivé à ébranler le cœur ou l'âme de Nos braves soldats, même, lorsque cet ennemi essayait de nous intimider avec des armes prohibées et se servait de gaz toxiques. Jusqu'à présent Notre armée à résisté à cet ennemi avec force et l'a repoussé.Comme Nous vous le disions au commencement de la guerre, Nous sommes déterminé à Nous joindre à l'ensemble du peuple d'Ethiopie pour défendre notre territoire jusqu'à ce que la dernière goutte de sang soit versée et à partager ces épreuves au milieu de Notre armée. Tout le peuple éthiopien ainsi que les autres nations en sont d'ores et déjà convainu.Maintenant, vous, qui êtes originaires d'Ethiopie, restez, donc, rassemblé et présentez-vous au front de chaque province. Je vous donnerai des provisions et des armes si vous n'en avez pas, mais soyez prêt à aller à la guerre quand Je vous en donnerai l'ordre.Le 12 Ter 1928 (21 Janvier 1936)De même, Nous transmettions le conseil et l'ordre suivant afin de renforcer Notre armée de Sidamo, qui avait été touchée lors des attaques puissantes de l'ennemi, dans le but que ceux qui n'étaient pas encore engagés puissent leur venir en aide :“Comme dans ce monde, la tristesse alterne avec la joie, un homme se sent fort un jour et faible un autre. Vous, qui à présent êtes dans le désert, Ras Dästa m'a parlé de votre résistance aux maladies, aux bombes et aux attaques, Vous qui faîtes votre devoir, survivant non seulement pour votre propre district mais aussi pour le reste du pays, laisserez-vous entrer notre ennemi dans Sidamo comme s'il n'y avait plus d'homme ? Dorénavant, les soldats et les jeunes hommes arrivant à l'âge de porter les armes devront coopérerer et se mobiliser dès que Ras Dästa l'ordonnera ”.Le 19 Ter 1928 (28 janvier 1936).

Nous ordonnions que cette déclaration soit transmise à Notre armée dans la région de Bale.Chapitre 42

Notre marche de Dessie à Koram

Lors de notre départ de Dessie vers Koräm, et pendant notre voyage nous fûmes bombardés à plusieurs reprises. De plus, comme il n'y eut pas de clair de lune et étant donné l'état du relief, il Nous était impossible de voyager de nuit.Avant que Nos troupes partent d'Addis Ababa, Nous avions pris des dispositions pour que soient imprimées et distribuées avec précaution - aussi loin que possible - des instructions contre les attaques aériennes (les bombes). Puisqu'ils voyageaient en se cachant et en se dispersant dans les bois conformément aux instructions préventives, les attaques aériennes (les bombes) ne pouvaient les atteindre. Lorsque les italiens devinrent conscients de cela, ils commencèrent à bombarder les parties boisées et tous les sites offrant un refuge. Néanmoins, ils étaient, quand même, incapables de trouver Nos troupes et d'infliger plus de tort. Pour cette raison, ils changèrent de tactiques et commencèrent à bombarder les alentours des villes et à égorger le bétail. Cela faisait de la peine au peuple dans le pays. En outre, les italiens savaient que les éthiopiens étaient de fervents chrétiens. De ce fait, tous les dimanches les prêtres et les moines, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux affluaient à l'église pour entendre la sainte messe. Ils se mirent, donc, à les attendre et à les bombarder pour les exterminer. Beaucoup d'églises, pour cette raison, furent incendiées.Le Maréchal Badoglio se doutait que le peuple éthiopien, étant très religieux, ressentirait un profond chagrin à la vue de leurs églises en flammes. De peur, aussi, que les actions païennes des italiens ne soient révélées, il

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commençait à distribuer des tracts par avion, sur lesquels étaient inscrits : " Soyez courageux et n'ayez aucune peine, car je reconstruirai les églises qui ont été détruites et qui ont complètement brûlées”.Hormis de tuer le peuple chrétien et de mettre le feu aux églises chrétiennes, ils détruisaient, aussi, des anciens manuscrits en Ge'ez écrit sur des parchemins préservés pendant longtemps à l'intérieur de celles ci, qui représentaient des sources de connaissance et de sagesse. Cela causa beaucoup de peine non seulement au peuple éthiopien mais aussi aux savants du monde entier qui recherchaient cette forme de connaissance et de savoir.Tandis que l'Italie déclarait être une nation chrétienne, elle envoyait, néanmoins son armée mettre le feu aux églises et aux manuscrits. Peut-être, ne réalisait-elle pas qu'en dernier lieu ces agissements dévaloriseraient son honneur et éteindraient son histoire ?Lors de ce moment difficile, Nous passions la ville de Waldia dans le district de Yajju et parvenions à Koräm. Lorsque les italiens réalisèrent que leurs bombardements durant notre voyage de Dessie à Koräm ne nous avaient pas infligés de grandes pertes, ils commencèrent à larguer des fûts de gaz toxiques appelés ypérite depuis leurs avions. Certains de ces fûts dépassaient un mètre de haut et leur largeur était énorme. Quand ils tombaient sur le sol, ils explosaient comme une bombe, et le poison éclaboussait tout aux alentours, tuant tout le monde à proximité . Il est honteux que les Italiens aient recours à une telle arme indécente, qu'ils viennent d'imaginer afin de détruire entièrement le brave peuple éthiopien qui n'a aucune défense contre ce genre d'attaque.Bien qu'ils puissent détruire l'armée éthiopienne avec cette arme meurtrière, quand on annoncera à l'avenir qu'ils ont anéanti avec du poison un peuple sans défense, il ne fait aucun doute que ce sera pour toujours un fardeau humiliant pour l'Italie fasciste.Par la suite, ils installèrent dans leurs avions un mécanisme qui répandait ce poison comme une pluie. Ils se mirent, alors, à déverser cette pluie sur le bétail et les eaux, l'herbe et le fourrage et sur le sol. . Comme ces averses étaient extrêmement fines, elles n'étaient pas clairement visibles à l'œil nu. Nous avons appris que ce nuage empoisonné était habituellement utilisé pour tuer les microbes si un arbre ou une plante malade en avait infecté d'autres, mais Nous n'avions pas soupçonné qu'il serait utilisé contre des troupes ou des paysans.Les avions italiens, qui répandaient cette brume empoisonnée pour détruire le peuple d'Ethiopie ainsi que les animaux vivants dans les montagnes et les champs, passaient et repassaient du matin jusqu'au soir et entreprenaient d'exterminer hommes et bêtes. Toute la campagne semblait être comme si elle avait été consumée par le feu. Il était impossible de trouver une breeze pure dans l'air, et les hommes et le bétail commençaient à mourir, ne pouvant plus respirer.Quiconque s'enfuyait de là-bas et se réfugiait sous les arbres et dans les tranchées, pensant être en sécurité, était incapable d'y échapper et mourrait, ainsi, sur place. L'endroit était rempli de cadavres, la puanteur nous apportait les pires ennuis. Comme beaucoup de personnes succombaient, il était impossible de tous les enterrer.Alors que Nous étions à Koräm, un messager arrivait et Nous donnait des informations précises sur la situation de Ras Mullugeta, Nous étions très affligé par ce que Nous rapportait ce messager. Ras Mullugeta était Notre Ministre de la Guerre, de ce fait, il partit pour Mäqälle avec une armée de 50 000 hommes. Il était résolu à chasser les Italiens de la ville. Mais les italiens, qui avaient été informé de ce plan par leurs espions , le précédèrent et arrivèrent au front alors que Ras Mullugeta était encore à Amba Aradom . Ils armaient, en plus, des Raya et autres Gallas dans la région et, ainsi, contribuaient à ce qu'ils nous abandonnent. Ils leur ordonnaient de couper les arrières de Ras Mullugeta et d'empêcher l'alimentation en provisions.Ras Mullugeta était bien connu pour sa probité et sa bravoure. Lorsqu'il entra dans la bataille, le mercredi 4 Yäkatit (12 février 1936), i1 combattit durement pendant trois jours entiers; et bien qu'il résista de son mieux à l'infanterie ennemie, il ne put rien faire contre les bombardements et les tirs de mitrailleuses venant des avions. Il devait, par conséquent, se replier afin de combattre d'une position plus sûre. Mais comme ses troupes s'étaient éparpillées à différents endroits et que les Raya Gallas avaient coupé ses arrières, il lui était impossible de s'engager dans une autre bataille, aussi, il commença à avancer pour Nous rejoindre. Le 18 Yäkatit (26 février), à Ahyo , une balle le frappa accidentellement et il mourut, les quelques serviteurs qui étaient avec lui l'enterraient. Nous l'apprenions à leur arrivée.Le commandant militaire à Walläga, Bitwaddäd Mäkonnen Dämsäw, qui avait appris la situation de Ras Mullugeta au front et à l'arrière, s'était précipité à son secours. Il entrait en contact avec l'armée italienne et combattait avec courage, les forçant à abandonner deux places fortifiées à un endroit nommé Qäyhata . Le

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deuxième jour de la bataille, il fut blessé par une bombe et mourrait le 5 Yäkatit (16 février). Nous apprenions qu'il n'arrivait plus à porter secours à Ras Mullugeta. Pour toutes ces raisons, Nous nous mettions en marche et, étant Nous-même, Commandant en Chef, Nous étions résolu à combattre et à guider le peuple dans la bataille.