La newsletter du Biopark Charleroi Brussels SouthNouveau boulot, nouveaux apprentissages : Mélanie...

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La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South n°20 — hiver 2013 Biopark : des profils variés L'emploi au Biopark 2 Techniciens de laboratoire 4 Chercheurs 6 Profils administratifs et techniques 8 Manager industriel 9 Biopark Formation développeur de talents 10 Projet EPIGENE 11 En bref 12 CHARLEROI BRUSSELS SOUTH

Transcript of La newsletter du Biopark Charleroi Brussels SouthNouveau boulot, nouveaux apprentissages : Mélanie...

La newsletter du Biopark Charleroi Brussels South

n°20 — hiver 2013

Biopark : des profils variés

L'emploi au Biopark 2

Techniciens de laboratoire 4

Chercheurs 6

Profils administratifs

et techniques 8Manager industriel 9

Biopark Formation développeur de talents 10

Projet EPIGENE 11

En bref 12

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H

Biopark : des profils variés2

L’emploi au Biopark : des profils variés

"50% des travailleurs du Biopark ont un profil non-universitaire", écrivions-nous dans la Biopark News de l’automne. Ce pourcentage a surpris certains lecteurs, persuadés a priori que le Biopark abritait surtout, voire seulement, des doctorants et des docteurs en sciences ou en médecine. Nous avons donc décidé de vous présenter celles et ceux qui "font" le Biopark, tous les jours  : chercheurs bien sûr, mais aussi managers, techniciens de laboratoire,  administratifs ou personnel technique. En tout, ils sont environ 800 à travailler au Biopark, découvrez-en quelques-uns au fil de ces pages…

L'espace économique qu'est l'Aéropole regroupe aujourd'hui quelque 150 entreprises et emploie pas loin de 3.500 personnes. Un écrin de secteurs et de services divers qui, avec le Biopark de Charleroi, fait émerger une véritable perle autour de laquelle s'activent 800 travailleurs, dans des matières de pointe et à haute valeur ajoutée.

Ce foisonnement autour des sciences du vivant est une véritable chance pour la région de Charleroi. Non seulement par le rayonnement international et l'excellence reconnue du Biopark, mais aussi en matière de ressources humaines, d'emplois et de formations...

Pour être à la page, chercheurs, ingénieurs, docteurs et médecins ont besoin de se former continuellement. Les moyens nécessaires doivent être injectés pour que ce soit possible. Mais cette recherche, qu'elle soit fondamentale ou appliquée, a également besoin de techniciens et de travailleurs qualifiés, plus ou moins spécialisés... L'opportunité est donc grande pour nos jeunes, ou pour certaines personnes laissées sur le carreau par les nombreuses restructurations et fermetures dans la région, de s'investir dans ces métiers d'avenir.

Aux forces vives carolos (politiques, patrons et syndicats) de s'unir et de mettre en œuvre les leviers nécessaires à l'émergence de ce renouveau socio-économique.

Rudy Pirquet,Secrétaire Général du SETCa Charleroi

Humeur

Biopark : des profils variés 3

LES CHERCHEURSImmuno, embryo, bactério, etc., les chercheurs ont tous des profils bien spécifiques. Un profil qui se définit dès les études, avec le mémoire d’étudiant. Les plus motivés continueront ensuite avec un doctorat, un ou plusieurs post-doctorat en Belgique ou à l’étranger, et peut-être une carrière à l’université ou en entreprise.

• Thibaut Hallaert, nouveau doctorant, p6• Anthony Rongvaux, chercheur qualifié

FRS-FNRS, p7

LE MANAGERUne entreprise biomédicale doit compter sur du personnel avec un large éventail de compétences  : en plus de développer des produits innovants et de qualité, il faut gérer son équipe, répartir les tâches, vérifier et vendre le produit. Toujours avec la recherche pour moteur !

• Eric Mathieu, bioingénieur chez MaSTherCell, p9

LES TECHNICIENS DE LABORATOIREPréparer les expériences, les réactifs, mener les manips’ de routine,etc., le rôle du technicien de laboratoire est majeur. Et si beaucoup deviennent techniciens après des études supérieures scientifiques, d’autres choisissent parfois des voies plus détournées.

• Elisabeth Dupont, arrivée un peu par hasard en recherche, p4

• Mélanie Derock, jeune diplômée, p5

LE PERSONNEL ADMINISTRATIF

Comptabilité, commandes, suivi des rapports de recherche ou encore préparation d’évènements : les tâches administratives variées sont nécessaires pour "faire tourner la machine" Biopark.

• Marylin Boutchon, secrétaire, p8

LE PERSONNEL TECHNIQUE Travailleurs de l’ombre, les membres du personnel technique bricolent, entretiennent et dépannent. Gérer la ventilation, les portails, l’entretien des bâtiments ou l’élimination des déchets biologiques implique polyvalence et disponibilité.

• Michel Lakomy, technicien "multi-fonction", p8

Biopark : des profils variés4

"Mon frère a étudié la biologie à l’ULB ; il m’a dit qu’on cherchait une technicienne pour laver la vaisselle de laboratoire. Je me suis présentée et j’ai été engagée"

se souvient Elizabeth Dupont. C’était en 1989, les laboratoires étaient installés à Rhode-Saint-Genèse et Elizabeth Dupont, titulaire d’un certificat de qualification de 7e année de perfectionnement en Habillement de l’enseignement secondaire, était engagée à mi-temps dans le laboratoire de Biologie du développement de l’ULB.

L’année suivante, elle obtient un second mi-temps, dans un laboratoire voisin. "Ma fonction était de gérer et d’entretenir la vaisselle du laboratoire, de préparer des stocks de solutions comme des milieux de culture, d’établir l’inventaire du matériel de laboratoire, de collecter les livraisons ainsi que les produits dangereux, etc.", explique-t-elle. Elizabeth Dupont suivra l’équipe venue s’installer à Charleroi, dans l’Institut de biologie et de médecine moléculaires (IBMM). En 2003, elle est nommée "Premier agent spécialisé principal" à temps plein, dans le Laboratoire de Parasitologie moléculaire de l’IBMM.

"Je continue à participer à la gestion quotidienne du laboratoire, qu’il s’agisse des solutions à préparer, du stock à gérer ou de l’équipement à entretenir. Petit à petit,

on m’a permis d’être plus autonome et de me former à des techniques de biologie moléculaire : l’extraction des plasmides dans des bactéries, l’analyse de l’ADN sur gel d’agarose… Récemment, j’ai pu participer à des inductions d’expression, production et purification de protéines", confie Elizabeth Dupont, "J’aime beaucoup manipuler en laboratoire. Et même si je n’ai pas les bases en biologie, je suis habile de mes mains, intéressée, disponible, j’apprends au fur et à mesure, en regardant comment mes collègues font. C’est très agréable de sentir qu’on vous fait confiance et puis, mon travail est tellement plus varié et riche aujourd’hui qu’il y a 24 ans, lorsque j’ai commencé. Je ne regrette nullement la couture !"

Nathalie Gobbe

Formée en couture, Elizabeth Dupont est arrivée "par hasard" en biologie moléculaire. 24 ans plus tard, elle manipule en laboratoire et y a pris goût.

Elizabeth Dupont, IBMM :"J’apprends en regardant comment font mes collègues"

Technicien de laboratoire

Mélanie Derock, CMMI :"J’apprends beaucoup de choses et mon travail est tous les jours différent !"

Mélanie Derock est engagée comme technicienne de laboratoire au CMMI depuis octobre dernier. L’occasion pour la jeune femme de 23 ans d’enrichir son CV et ses compétences  : "J’ai obtenu mon diplôme de la Haute Ecole Provinciale Condorcet de Saint-Ghislain seulement en juin 2013", dit-elle. Elle y a suivi une formation

plutôt axée sur la chimie clinique, avant d’effectuer un stage au centre hospitalier EpiCURA de Baudour, dans le Service d’Anatomie pathologique : "Ce n’était pas un domaine très courant ni très étudié à l’école. J’ai insisté pour y aller, et ça a été une révélation, ça m’a vraiment intéressée". Et lorsque le CMMI la contacte, la technicienne n’hésite pas longtemps : "Ce travail est une expérience professionnelle différente en plus. Quand on m’a téléphoné, j’ai sauté sur l’occasion".

Nouveau boulot, nouveaux apprentissages  : Mélanie Derock est encore en train de se familiariser avec les techniques et thématiques de recherche du CMMI. "Les manipulations

Nouvelle venue au Biopark, Mélanie Derock découvre encore son travail au CMMI. Un job qui combine intérêts personnels et apprentissages professionnels.

d'immuno ou d’analyse d’images sont nouvelles pour moi, je ne connaissais pas beaucoup ces techniques", explique-t-elle. "C’est un peu stressant, mais aussi très stimulant : j’apprends beaucoup de choses et mon travail est tous les jours différent !".

La diversité du travail est un élément de motivation important pour Mélanie, qui apprécie particulièrement pouvoir suivre un prélèvement de A à Z, au fil des différentes techniques  : "En tant que technicien, on a quand même un rôle important dans le processus de traitement des échantillons. D’autant plus ici, au CMMI, où on est responsable de l’échantillon du début à la fin", explique-t-elle. "Le travail au CMMI est différent d’un travail clinique de routine : dans d’autres laboratoires, on ferait seulement une ou deux manipulations. Alors qu’ici, on touche à tout. C’est intéressant de pouvoir suivre le cheminement du prélèvement de bout en bout."

Et faire tous les jours une heure de route pour venir travailler ne décourage pas la Tournaisienne : "J’ai l’impression de m’investir dans quelque chose d’intéressant, pour ma carrière et pour moi. C’est le principal", ajoute-t-elle.

Natacha Jordens

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Technicien de laboratoire

Biopark : des profils variés6

Thibaut Hallaert a le sourire : il vient de décrocher une bourse FRIA pour entamer un doctorat. Il poursuivra les recherches entamées lors de son mémoire de master dans le laboratoire de Génétique et physiologie bactérienne à l’IBMM. Un master couronné par le prix de l’A.Sc.Br, l’Association des Anciens de la Faculté des Sciences, récompensant la qualité et les perspectives scientifiques d’un mémoire présenté dans la Faculté. "J’étais assez surpris quand j’ai appris que j’étais nominé  : je ne savais même pas qu’un tel prix existait", se souvient-il, "J’ai dû refaire une nouvelle présentation beaucoup plus vulgarisée de mon mémoire en deux jours !

C’était un peu la course, mais comme le sujet me passionne, ça s’est bien passé".

Une passion présente depuis longtemps  : "J’ai toujours eu un intérêt pour les sciences, en particulier les sciences du vivant et les questions liées à l’évolution  : comment les organismes ont évolué, pourquoi telle ou telle caractéristique est apparue, etc." Logique, dès lors, que le jeune homme se soit dirigé vers des études de biologie et particulièrement vers la physiologie bactérienne  : "C’est un sujet passionnant", s’exclame-t-il, "Par exemple, l’enveloppe bactérienne est un élément essentiel de la pathogénicité des bactéries et également le lieu d’interaction entre les individus d’une colonie. Malgré tout, les mécanismes permettant sa mise en place ainsi que son mode de fonctionnement restent obscurs. On ne sait toujours pas bien comment cette enveloppe est apparue au cours de l’évolution".

Et son sujet de recherche s’inscrit dans cette thématique  : Thibaut étudie l’effet de la délétion du gène csrA sur la physiologie bactérienne. CsrA est un régulateur qui centralise de nombreux signaux renseignant les bactéries sur l’état de leur environnement

et leur propre état, et qui lui permet de s’adapter aux conditions ayant produit ces signaux. "En l’absence de CsrA, les bactéries présentent un défaut de croissance et une morphologie anormale, comme si elles étaient malades et ne parvenaient pas à se développer correctement", explique-t-il, "Lors de mon mémoire, j’ai réussi à démontrer que cette malformation était bien la conséquence d’une altération de l’enveloppe bactérienne : lors de la délétion du gène csrA, on observe que les voies de signalisation répondant aux stress de l’enveloppe sont activées".

Durant les 4 ans à venir, Thibaut va caractériser cette malformation et essayer de déterminer son origine physiologique précise. La bourse FRIA est donc l’opportunité pour le doctorant de continuer à explorer un peu plus loin les mystères bactériens et le monde de la recherche. "La recherche m'a toujours attiré, au point de n'avoir jamais envisagé d'autres voies professionnelles", avoue-t-il, "Je suis heureux d’être d'enfin considéré comme un chercheur à part entière, je me rends compte que les places sont chères", ajoute le jeune doctorant.

Natacha Jordens

Thibaut Hallaert vient de décrocher une bourse FRIA. Son doctorat sera dans la ligne directe de son travail de master. D’étudiant à doctorant, il n’y a qu’un pas !

Chercheur

Thibaut Hallaert, IBMM :"Les questions liées à l’évolution des êtres vivants me passionnent !"

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Docteur en biologie de l’ULB, Anthony Rongvaux termine actuellement son postdoctorat dans la prestigieuse Université Yale, aux Etats-Unis ; dès le printemps, il intègrera le Laboratoire d’Immunobiologie de l’IBMM, en tant que chercheur qualifié FNRS. Un laboratoire qu’il connait bien puisque c’est là qu’il a mené son doctorat : "J’ai quitté l’IBMM en 2006. Depuis lors, l’environnement a beaucoup évolué. L’immunologie en particulier est devenue un axe majeur du Biopark  où se côtoient des biologistes, des chimistes, des médecins, etc.  : toutes ces approches se nourrissent mutuellement" observe-t-il, "Aujourd’hui, toutes les techniques de base essentielles à un immunologiste sont là : les chercheurs bénéficient d’infrastructures performantes, d’équipements de pointe et de services et expertises core facility associés". Et d’insister,

"J’ai rencontré à l’ULB différentes personnes prêtes à m’aider, on sent une grande ouverture, un enthousiasme".

Anthony Rongvaux est venu à la recherche naturellement, confie-t-il, même si à la fin de ses études secondaires, il était plutôt attiré par l’écologie, la biodiversité, l’évolution. Pendant ses études en biologie à l’ULB, il découvre l’immunologie et aussi sa voie  : il veut comprendre comment fonctionne le système immunitaire et enchaîne doctorat, puis post-doctorat à l’IBMM et enfin à Yale. "Je souhaite poursuivre mes travaux pour mieux comprendre comment le système immunitaire affecte le déroulement d’une maladie virale ou d’un cancer, chez l’homme. L’IBMM me permet de continuer cette recherche ; j’y reviens donc naturellement". Le chercheur travaille sur des modèles de souris dotées

d’un système immunitaire humain ainsi que sur des échantillons humains, afin de pouvoir poser des questions auxquelles les médecins sont confrontés.

A quelques semaines de son départ des Etats-Unis, Anthony Rongvaux avoue une certaine appréhension, une pointe de nostalgie aussi, "j’ai connu cela également en 2006, lorsque j’ai quitté l’ULB  et je me suis rapidement adapté", se souvient-il. "J’ai énormément appris à l’Université de Yale où j’ai eu la chance de travailler dans un environnement de top mondial. J’y ai aussi appris qu’il faut viser des projets ambitieux, c’est-à-dire qui vont changer la discipline tout en étant réalisables. J’arrive donc à l’IBMM avec la volonté de m’attaquer à des questions importantes".

Nathalie Gobbe

Récemment nommé chercheur qualifié au FNRS, Anthony Rongvaux rejoindra l’IBMM au printemps, avec un objectif précis  : poursuivre sa recherche en immunologie entamée à l’Université de Yale.

Anthony Rongvaux, IBMM :"Il faut viser des projets ambitieux"

Chercheur

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Marylin Boutchon, IBMM : "J’aime le changement"

Michel Lakomy, Département Infrastructures : "Nous nous sentons utiles"

Gestion des comptes, support à la communication interne de l’IBMM, réservation des salles, suivi des commandes, support pour le Master BBMC (biochimie et biologie moléculaire et cellulaire), gestion des conventions de recherche, mise à jour du site internet du Département, etc. On peut dire que les tâches quotidiennes de Marylin Boutchon, secrétaire à l'IBMM, sont très diversifiées.

"Même si c’est parfois compliqué à gérer, car les demandes fusent de partout, cette façon de travailler me convient : j’aime le changement, c’est ce qui me plait vraiment dans le boulot", précise l’habitante de Thuin.

Après un graduat en secrétariat et une première expérience professionnelle dans une banque bruxelloise, Marylin Boutchon fait ses armes sur le site de Parentville de l’ULB, avant d’atterrir sur le campus de Gosselies en 2004. En plus de son travail de secrétaire, Marylin Boutchon est également active dans le comité des fêtes de l’ULB.

"Je suis en quelque sorte l’organisatrice des évènements sur le campus de Gosselies. Avec la complicité de ma collègue Isabelle Decot, qui fait aussi partie du comité des fêtes, je prépare chaque année le drink du nouvel an ou encore le repas des doctorants à Parentville".

Faire en sorte que tout roule au quotidien dans le bâtiment de l’IBMM, c’est en résumé le boulot du Département Infrastructures dont fait partie Michel Lakomy. Coupure de courant sur le réseau, arrêt de la ventilation dans le bâtiment, problème d’aération dans les locaux de recherche, etc., l’équipe met tout en oeuvre pour réagir au plus vite et ainsi éviter que les utilisateurs du campus ne ressentent les éventuels pépins. Objectif ? Assurer la maintenance préventive et curative du bâtiment.

"Avec trois autres collègues, Joël, Stefano et Thibaut, je fais également partie du système de garde", précise l’électronicien de formation. "Cela veut dire que pendant une semaine par mois, 24 heures sur 24, je peux être contacté à tout moment via un dispatching. Que ce soit un dimanche ou à 1h du matin un jour de la semaine, nous devons nous rendre sur le campus de Gosselies le plus vite possible".

"Je suis assez fier de travailler ici", poursuit Michel Lakomy, "Nous nous sentons réellement utiles car nous savons que les enjeux scientifiques et financiers sont énormes. Nous contribuons en quelque sorte à la réussite des chercheurs. En 15 ans, j’ai connu des étudiants qui sont devenus chercheurs ou professeurs, c’est très chouette".

Après 9 ans passés sur le site de Parentville, Marylin Boutchon a pris ses quartiers à Gosselies en 2004. Elle est secrétaire à l’IBMM, pour le laboratoire de Biologie moléculaire du gène et le Département de Biologie moléculaire.

Alors que la construction du bâtiment de l’IBMM n’était pas encore achevée, Michel Lakomy (Département Infrastructures) débarquait déjà à l’ULB en 1999, en tant que technicien HVAC.

Personnel administratif Personnel technique

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Le secteur pharmaceutique, Eric Mathieu le connaît bien  : ça fait une quinzaine d’années qu’il y travaille. Ce bioingénieur a rejoint GlaxoSmithKline en 1997, après trois années passées dans l’agroalimentaire, chez Villers Monopole. Il a alors l’occasion de découvrir différentes facettes du pharma : le transfert et le développement de procédés, la montée en échelle (ou industrialisation), le manufacturing (ou production). Après cinq ans, un nouveau challenge le décide à quitter la Belgique et GSK pour la Suisse et Baxter. Il commence là-bas comme superviseur de production, puis est nommé responsable de production de protéines recombinantes administrées aux hémophiles.

Quelques années plus tard, l’envie de rentrer au pays le titille, le projet d’un ami le séduit : il revient en Belgique pour développer une nouvelle PME, Artélis, qui développe des bioréacteurs. En 2011, il quitte la société rachetée et devient consultant chez GlaxoSmithKline. "La culture cellulaire est le fil rouge de toutes mes années professionnelles", observe Eric Mathieu, "Chez GSK, j’étais chargé de préparer les activités de culture cellulaire et bactérienne d’un nouveau bâtiment de production ; je devais mettre en place les équipements et les programmes d’automatisation des réacteurs".

La jeune entreprise MaSTherCell l’engage alors comme responsable opérationnel. "Ma fonction est large  : je dois veiller à pouvoir délivrer le produit au client, en garantissant les normes de qualité. Dans un premier temps, je me suis occupé de mettre en place l’architecture qui nous a permis d’arriver à ce résultat  : démarrage des unités de production, recrutement et formation de l’équipe, demande des permis légaux, mise en place des procédures du système qualité… Aujourd’hui, je travaille surtout sur le planning de production et la faisabilité des demandes des clients".

En 2013, les laboratoires de MaSTherCell ont été agréés GMP ; la production de substances pharmaceutiques injectables à des patients va commencer dans les prochaines semaines.

Eric Mathieu coordonne une équipe d’une quinzaine de personnes  : techniciens de laboratoire, biologistes, pharmaciens d’industrie, bioingénieurs… "Ils sont diplômés de l’enseignement secondaire ou supérieur (universitaire ou non-universitaire). Nous les avons engagés parce qu’ils avaient une expérience intéressante dans le pharmaceutique ou dans le domaine des cellules souches. Notre secteur est en effet tout nouveau, il est actuellement impossible de trouver des professionnels avec une expérience de 5 à 10 ans en manufacturing de thérapie cellulaire", explique Eric Mathieu. "Nous allons accueillir prochainement des stagiaires, c’est l’occasion pour nous de former et de détecter des talents qui viendront peut-être rejoindre notre équipe".

Nathalie Gobbe

Bioingénieur, Eric Mathieu est responsable opérationnel chez MaSTherCell où il gère une équipe d’une quinzaine de personnes.

Eric Mathieu, MaSTherCell : "La culture cellulaire comme fil rouge"

Manager

Biopark : des profils variés1010

DEPUIS SA CRÉATION EN 2009, LE BIOPARK FORMATION S’EST CONTINUELLEMENT ADAPTÉ À LA DEMANDE DU SECTEUR. C’ÉTAIT SON BUT INITIAL ?Arnaud Termonia  : Tout à fait. Notre ambition de départ était de s’appuyer sur les compétences et savoirs existant au Biopark pour pouvoir les transférer au profit de

tous les acteurs du secteur biomédical. Et depuis 4 ans, nous avons dispensé plus de 77.000 heures de cours à plus de 2.400 personnes, ce qui démontre bien que la demande est là et que nous remplissons notre rôle.

LES BESOINS DU SECTEUR ONT-ILS CHANGÉS ?A.T.  : Ils évoluent sans arrêt. Au départ, nous avons principalement développé des modules techniques de formation en biologie moléculaire et cellulaire. Puis en immuno et, avec l’arrivée du CMMI, en imagerie. Récemment, nous avons lancé notre premier cycle en thérapie cellulaire. Ce fut un succès : 250 participants, issus des milieux industriel et académique, et une dizaine d’orateurs de différentes universités et entreprises. Tout le monde a répondu présent  ! Aujourd’hui nous proposons également des formations managériales comme le programme STRATEGIO.

RASSEMBLER DES ORATEURS DE MILIEUX DIFFÉRENTS POUR FORMER DES STAGIAIRES DE DIVERS HORIZONS, C’EST LA FORCE DU BIOPARK FORMATION ?A.T.  : C’est un des facteurs principaux. Le Biopark est un écosystème où les acteurs interagissent pour développer la recherche et l’innovation en sciences de la vie. On a besoin de tout le monde  : les industriels, les chercheurs, les équipes de valorisation et de formation. Chacun a un rôle essentiel mais différent. Notre but c’est de récolter ces compétences pour les transmettre à d’autres acteurs, qui pourront ainsi à leur tour développer l’écosystème Biopark.

MAIS CES NOUVEAUX TALENTS, QUI SONT-ILS ?A.T. : Le public du Biopark Formation est varié. Il y a des enseignants des Hautes Ecoles , des étudiants et des demandeurs d’emploi, la future main d’œuvre du secteur. Mais nous avons aussi des managers, des techniciens et chercheurs déjà qualifiés qui viennent se perfectionner dans un domaine. Ils proviennent de PME ou grandes entreprises ou bien des universités. Ce public représente assez bien la composition du Biopark, finalement.

Dans "l’écosystème Biopark", le Biopark Formation est l’outil de transfert des compétences. Il propose de plus en plus de formations adaptées aux demandes du secteur, en recherche de profils spécialisés. Une démarche qui se fonde sur les compétences du Biopark, mais qui le renforce également. Explications avec Arnaud Termonia, directeur du Biopark Formation.

LA FORMATION EST-ELLE NÉCESSAIRE POUR RESTER COMPÉTITIF ?A.T.  : Je le pense, oui. Les acteurs du secteur cherchent à recruter des personnes avec une connaissance et des savoir-faire dans les domaines innovants. C’est nécessaire pour rester à la pointe. Il faut donc continuellement se former et savoir ce qui se fait dans le secteur. Le Biopark Formation a donc bien un rôle à jouer dans cette dynamique.

Natacha Jordens

NOUVELLES FORMATIONS

Toujours dans le but d’offrir des formations innovantes, le Biopark Formation continue de proposer des nouveaux cursus.

Parmi ceux-ci, un module consacré aux différents aspects de la qualité en R&D a commencé début décembre. Une nouvelle session débutera en février 2014.

Et dans la droite ligne de l’uniformisation des biobanques belges et européennes, le Biopark Formation proposera, dès mars 2014, un parcours de formation sur le biosampling, ou l’utilisation et la gestion d’échantillons biologiques humains en recherche clinique.

Biopark Formation, développeur de nouveaux talents

Thérapie épigénétique : comment caractériser de nouvelles cibles ?

Le projet EPIGENE, financé par le programme First International pour un montant total de 378.723 €, a pour but de caractériser de nouvelles cibles potentielles en thérapie épigénétique. Il est parrainé par la société DIAGENODE, une société biotechnologique liégeoise installée dans l’espace entreprises du GIGA (ULg), et qui développe, produit et vend des instruments ainsi que des kits et des réactifs, notamment des anticorps. La recherche se fera en partenariat avec le laboratoire de Neurobiologie et Développement, une unité de recherche du CNRS dirigée par Philippe Vernier où la chercheuse bénéficiant du mandat FIRST, Nathalie Bessodes, accomplira son stage.

La régulation épigénétique de l’expression des gènes est un processus dynamique et réversible

jouant un rôle essentiel dans les processus cellulaires au cours du développement. Au niveau moléculaire, la régulation épigénétique implique des modifications de l’ADN et des protéines impliquées dans son empaquetage, les histones. Des travaux récents indiquent que ces modifications épigénétiques sont perturbées dans de nombreuses pathologies humaines, y compris des maladies du système nerveux et des cancers.

Les travaux récents des deux laboratoires partenaires de ce projet ont montré que les gènes prdm12 et prdm13, codant pour des facteurs de transcription à activité histone-méthyltransférases, jouent des rôles essentiels dans la spécification de certains interneurones de la moelle épinière. Les mécanismes par

Eric Bellefroid – Laboratoire de Génétique du développement, IBMM – a obtenu un financement pour le projet EPIGENE dans le cadre de l’appel FIRST International 2013.

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lesquels ces deux facteurs contrôlent le comportement des progéniteurs neuraux de la moelle épinière ainsi que leur(s) rôle(s) dans d’autres régions du système nerveux en développement restent cependant inconnus.

Le but du projet EPIGENE est d’obtenir des anticorps de haute qualité pour identifier les cibles de ces facteurs à l’échelle génomique, au moyen de la technique d’immunoprécipitation de chromatine. Ces anticorps constitueront non seulement des outils importants pour la compréhension du rôle physiologique de ces facteurs, mais aussi pour leur caractérisation en tant que cibles diagnostiques potentielles dans des maladies neurologiques.

Frédérique Margraff

Le programme FIRST International, financé par le Service Public de Wallonie – DGO6, a pour but de permettre à une entreprise d’accéder à des résultats scientifiques susceptibles de contribuer à son développement, tout en permettant à un jeune chercheur de se former aux technologies émergentes et de diffuser celles-ci au sein de l’entreprise wallonne qui parraine et cofinance le projet. Le programme vise également à donner au chercheur une expérience de partenariat scientifique international, puisque le projet prévoit un séjour au sein d’un centre de recherche étranger, de 6 mois minimum sur la durée du projet qui est de 3 ans.

C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T HACADEMIE UNIVERSITAIRE WALLONIE-BRUXELLES

En bref

OS OU GRAISSE : LE RÉCEPTEUR P2Y13 DÉCIDEDepuis plus de 20 ans, l’unité de Bernard Robaye (IRIBHM, localisée dans l’IBMM) s’intéresse aux récepteurs P2Y, une famille de protéines impliquées dans la communication entre cellules. Actuellement, l’équipe s’intéresse particulièrement au récepteur P2Y13 et à son rôle dans le métabolisme osseux. En collaboration avec l’Université de Sheffield, les chercheurs ont déjà démontré précédemment que l’absence de P2Y13 chez la souris provoque une diminution du nombre d’ostéoblastes, les cellules responsables de la construction de la matière osseuse.

Dans une récente publication de Stem Cells, l’équipe apporte un élément supplémentaire pour expliquer ce déclin des ostéoblastes. Galadrielle Biver, doctorante du laboratoire, a observé que la baisse du nombre d’ostéoblastes s’accompagne d’une augmentation parallèle de cellules graisseuses, les adipocytes. Or, ces deux cellules dérivent du même précurseur cellulaire. La chercheuse suggère donc que P2Y13 favorise la production d’ostéoblastes et limite la génération de leurs cousins graisseux. Elle tente désormais de comprendre le rôle d’un autre récepteur (P2Y12), semblable à P2Y13 et soupçonné d’avoir un rôle similaire.

Ce déréglage en faveur des adipocytes est également observé dans les cas d’ostéoporose. La compréhension du rôle du P2Y13 dans le métabolisme osseux pourrait donc permettre, à long terme, de trouver un traitement pour cette maladie.

N.J.

Périodicité trimestrielle

Rédacteur en chef : Nathalie Gobbe • Comité de rédaction : Bruno André, Christelle De Beys, Dominique Demonté, Natacha Jordens, Véronique Kruys, Frédérique Margraff, Arnaud Termonia

Secrétariat de rédaction : Nancy Dath • Photos : Bruno FAHY (partim) • Graphisme : Céline Kerpelt | Curlie • Impression : Paragraph

Contact : ULB-Département des Relations extérieures, Communication Recherche : [email protected], +32 (0)71 60 02 03 • http://www.biopark.be

Meilleurs vœux pour 2014C H A R L E R O I B R U S S E L S S O U T H