mémoire de master - AMC 2009 - Iselda Lyons

la quête de la simplicitéle minimum

sommaireintroduction.................................................problématique...................................................................................................................................................quoi? la notion de simplicité........................qui? histoire non exhaustive de la quêtede la simplicitécomment ? les qualités essentielles dela simplicité.................................................pourquoi ? les enjeux de la simplicité..................................................................................................................................................................conclusion...............................................bibliographie

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introduction De la cité antiquegrecque à la ville contemporaine, la ville s'estconstruite de juxtapositions, superpositions,a g r a n d i s s e m e n t s , d é m o l i t i o n s ,reconstructions, etc. Tant d'actions qui créentle chaos, l'harmonie de la ville que nousconnaissons aujourd'hui. Ainsi, l'Homme acréé la ville et chaque homme participe à sat rans fo rma t ion , sa dé fo rma t ion , samodification. Chacun, étant à la fois acteur etspectateur, a une perception subjective decelle-ci et adopte une posture personnelleface à elle — posture qui répond à sespropres besoins.

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" chacun a sa propre perception de la ville " Bruno Zevi

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" tout le monde peut construire sa ville "

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C'est dans ce contexte que l'architecteintervient. Son rôle est de répondre auxbesoins évoqués précédemment. Or,l'architecte, en terme de production debâtiments et de villes, a une place particulière.Il se positionne hors du "trivial", de l'ordinairede par sa connaissance en la matière. Il doitdonc répondre aux besoins de chacun, suivantla réalité de chacun. La vérité étant laconformité de ce que l'on dit ou pense avec cequi est réel, l'architecte doit donc s'orientervers la vérité de chacun sans oublier qu' il "apour premier devoir d'opérer la révision desvaleurs, la révision des éléments constitutifsde la ville et de la maison " Le Corbusier

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une seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalitéune seule réalité

vérité : caractère de ce qui présente un assentiment, un jugement

LA réalité

Ainsi, l'architecte, de même que le philosophedans l'allégorie de la caverne de Platon,recherche par sa connaissance - acquise eten perpétuelle acquisition - LA vérité. Dans cecas, la vérité est défini e comme l'Idée quiexiste indépendamment de nous qui laconcevons.On comprend ainsi que la difficulté du travailde l'architecte résiderait dans la polyvalencede sa production - production devant répondreà la fois aux besoins de chacun, la vérité quiest propre à chacun et à LA vérité quitranscenderait la réalité.

" Le philosophe par laconnaissance va vers lavérité, imcompris, seheurte à l'hostilitéde sescontemporains bousculésdans le confort illusoirede leurs habitudes. "

" L'architecte par laconnaissance va vers lavérité, imcompris, seheurte à l'hostilitéde sescontemporains bousculésdans le confort illusoirede leurs habitudes."

Métaphore de l'allégorie del a c a v e r n e d e P l a t o nappl iqué à l 'a rch i tec temontre le décallage qui peuexister entre la vérité dechacun et LA vérité. Quelleplace prend alors l'architectedans la société ?

De même que chacun a une vision de la ville,une façon particulière d'en être acteur etspectateur, de nombreuses réponsesarchitecturales aux besoins sont possibles etse confrontent. Comme l'a dit Livio Vacchini,"Faire un projet c'est calculer. La forme n'estrien d'autre que le résultat de ce calcul. Mais iln'y en a pas qu'un seul possible..." Del'architecture d'usage à l 'architectureconceptuelle en passant par la pratiqueimprovisée de tunning urbain ou de tunningsous toutes ses formes, toutes ces posturesvisent à répondre à un besoin qu'il soit vital( m a n g e r, d o r m i r , b o i r e . . . ) o u p a s(appartenance à une classe sociale...).

Ainsi, la ville, comme nous l'avons évoquéprécédemment, par la stratification de toutesles réponses aux besoins à travers le temps,devient un chaos, une harmonie chaotique.C'est précisément pour répondre à ce chaosque certains architectes, artistes prônentl'élimination du superflu, le dépouillement pourse débarrasser de l'excès qui nous envahit.Cette quête de simplicité se traduit par uneréduction à l'extrême de l'objet pour n'en tirerque l'essentiel. Juste le nécessaire. Dans lemonde de l'art, cela se traduit par l'absence dereprésentation du monde réel et la recherchede la vérité par le minimum. C'est l'art pourl'art.

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Mes recherches et mon intéret se sont portéspour ce travail sur ce type de réponsearchitecturale, artistique ou urbaine - sur laquête de la simplicité dans tout travail ayanttrait à l'art. Ce n'est en aucun cas une remiseen question d'autres courants, d'autres typesd'architecture, c'est pour moi l'occasion decomprendre mieux une architecture, un art quia toujours visuellement attiré mon attention.

Ainsi, pour pouvoir mieux cerné cette notionde simplicité nous nous demandons :Dans quelle mesure l’architecte quirecherche LA vérité (au sensphilosophique du terme) par lasimplicité peut-il répondre auxbesoins donc à la vérité de chacun ?Pour répondre à cela, nous allons dans unpremier temps tenter de définir ce qu'est lasimplicité. Puis, nous nous demanderonsquels sont les acteurs, les spectateurs et lesconsommateur de cette simplicité. Ensuite,nous chercherons à découvrir quelles sont lesqualités que requiert une oeuvre minimale,quels sont les moyens pour parvenir à lasimplicité comme perfection qu’atteint un objetlorsqu’il n’est plus possible de l’améliorer parla soustraction.

la notion de simplicité ou « le quoi ? »Qu’est-ce que la simplicité telle qu’elle peut être mise en œuvre dans l’art et l’architecture ? Elle peut être définie comme étant« la qualité de ce qui est facile à comprendre, le caractère de ce qui est facilement utilisable ou réalisable, de ce qui estdépouillé d'éléments non indispensables » - l’indispensable donc l’essentiel, c’est à dire le nécessaire, ce dont on ne peut passe passer pour répondre aux besoins les plus urgents de la vie. Elle vise de ce fait à répondre aux besoins, elle recherche lavérité profonde d’un objet. De la simplicité émane ainsi la notion de minimum qui peut être défini comme la perfection qu’atteintun objet lorsqu’il n’est plus possible de l’améliorer par soustraction. C’est donc la qualité d’un objet qui ressort au moment oùchacun de ses détails est condensé jusqu’à l’essentiel. Sans conteste, le visuel domine.

Ce visuel simplifié à l’extrême, épuré, dénué de toute trace de représentation ou d’inscription dans la réalité va faire naître aucours de la seconde moitié du XXe siècle un mouvement dénommé par le philosophe analytique anglais Richard Wollheim, leMinimalisme. Ce courant a son importance puisqu’il donne à voir au grand public une réflexion qui porte avant tout sur laperception des objets et leur rapport à l’espace dans une écriture d’une sobriété extrême. En ce sens, une œuvre dont la quêteest la simplicité peut dès lors être qualifiée de minimaliste. oeuvre de Pierre Soulages

« l’art exclut le superflu, ce qui n’est pas nécessaire » c.andre

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Prenons l ’ exemp le d ’unecertaine architecture moderne,prônant la simplicité notammentformelle, pouvant se rapprocherparfois du minimalisme ou toutau moins, d'une œuvre quis’inscrit dans une recherche desimplicité.

Platon quant à lui voit dans la simplicité une preuved’immortalité. Elle transcenderait donc selon lui le temps.Transcenderait-elle aussi les lieux ? Il est vrai que la notion desimplicité en art et architecture est une qualité de large diffusiontant historique que géographique. La question de l’universalitése pose en effet malgré tous les dangers qu’elle implique.

Les auteurs de ces œuvres ditesde « style international »défendent l’idée selon laquellel’architecture est universelle, doitrompre avec le passé ettranscender la géographie et lesdistances.

architecture intemporelle ? architecture universelle ?

histoire non exhaustive de la quête de la simplicité, « le qui ? »La simplicité par qui ? pour qui ? La notion même de minimum défini précédemment entraîne, indéniablement etparticulièrement dans le domaine de l’architecture, une réflexion sur la simplicité étendue comme mode de vie, considéréecomme un moyen d’ordonner et de définir les rituels quotidiens et les besoins de l’existence. Ainsi, l’idée de simplicité estpartagée par de multiples cultures — chacune d’elles cherchant un mode de vie libéré du fardeau de l’excès — cela depuis dessiècles. Un mode de vie minimal procure la possibilité de se trouver en contact avec l’essence des choses. Pour cette raison,le culte de la simplicité est défendu par la quasi-totalité des confessions religieuses. Des bouddhistes aux cisterciens, il estreconnu que la simplicité possède des dimensions qui vont au delà du purement esthétique : elle peut être le reflet de qualitéintérieure, ou la quête d’une compréhension philosophique de l’harmonie, de la raison ou de la vérité. Cela intègre donc unedimension morale de détachement aux biens matériels.

La simplicité est une constance quel'on retrouve tout au long des 5 000ans d'histoire de l'humanité, qui unitles pyramides de l'Egypte ancienne, leclassicisme des temples grecs, lesmonastères cisterciens, les jardins zenjaponais, les cercles de pierre dunéolithique, l'architecture préhistoriqueau Mexique, celle de la Grenademaure, l'architecture de Tadao Ando,Ludwig Mies Van Der Rohe, l'oeuvrede Donald Judd, Kasimir Malevitch ...

Dans l’ordre cistercien, l’aspiration à définir une forme de chrétienté plus pure, était reflétée dans la manière dont vivaient lesmoines et dans la forme de leur monastère. Les cisterciens faisaient de la pauvreté une vertu — il vivaient dans des cellulestoutes identiques et ne possédaient rien en propre. Chaque institution cistercienne était construite selon un plan semblable etexprimait exactement la même rigueur dans son emploi des matériaux et des formes.

abbaye du thoronet

" la véritable richesse consiste à se satisfaire de peu " Fra Angelico

Mais, la simplicité est une qualité qui ne se limite pas à un public en recherche de pureté intérieure et de méditation. Elle faitpartie intégrante de nombreuses des cultures. Elle reflète également le goût aristocratique d’une élite mais peut résider dans unobjet rural anonyme. Il existe ainsi la simplicité du fonctionnel présente dans les sociétés industrielles. De même, un simple bolfait par un anonyme peut incarner la perfection - comme on peut le voir ci-dessus . Cela se mesure dans les plus infimes détails.On peut se demander alors si l'art le plus abouti et l'artefact anonyme ne se fondent pas sur les mêmes valeurs. Existe-t-il desvaleurs absolues sur lesquelles tout art s'appuie et qui sont communes à tous ces acteurs ?

Ainsi, la simplicité peut résider dans le banal, letrivial, l'ordinaire. Faire primer le fonctionnel peutfaire naître une beauté par la simplicité. Le travailde Bernd et Hilla Becher s'appuie sur cette notionet nous démontre par le biais de photographies debâtiments industriels - prenant des allures dedocumentaire - la simplicité des formesgéométriques de construction, simplicité mise enavant par l'utilisation de la série.

Au delà de la simplicité comme mode de vie qui relève de

pratiques parfois ancestrales et de philosophies peu rependues

de nos jours, il existe des artistes, des architectes et donc un

public qui s’intéressent à la simplicité en tant qu’idéologie. Ainsi,

de nombreuses œuvres et mouvements artistiques prônent les

valeurs de l’œuvre minimale tels que le Minimalisme par

définition, le Mingei, le Modernisme, l’Avant Garde russe, le Zen

japonais … et bien d’autres artistes qui ne sont pas toujours

rattachés à des mouvements inscrivant la simplicité à leur

programme.

"coridoscope" oeuvre de Daniel Buren, artiste qui oriente son

travail vers une économie des moyens artistiques

Casimir Malevitch - avant gardiste russe et suprématiste - auteur de nombreuses oeuvres poussant la simplicité à son maximumSe

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l.Maniant des formes géométriques simples et unicolores, il cherche à montrer l'infinité de l'espace et sa relation au réel.

" Je me suis transfiguré dans le zéro des formes et suis allé au delà du zéro vers la création non figurative" C.M

Le Mingei est un mouvement artistique japonais, prônant le réveildes traditions et la beauté dans les objets de tous les jours,fabriqués en céramique, en bois, en laque, en ferronnerie et entextile dans un style des plus épuré. Cette simplicité est recherchéepour retrouver l'essence des choses et des valeurs ancestrales.Sōetsu Yanagi, membre de ce mouvement, définit ici lescaractéristiques de l'objet mingei par excellence : « Il doit êtremodeste mais non de pacotille, bon marché mais non fragile. Lamalhonnêteté, la perversité, le luxe, voilà ce que les objets mingeidoivent au plus haut point éviter : ce qui est naturel, sincère, sûr,simple, telles sont les caractéristiques du Mingei. »

LE

ZEN

JAPONAIS

esti

me

la

si

mplicité

sens

esthétique

singulier

cherche

transcendance

l'austérité

Les écrivains japonais du XIIe siècle recherchaient la pauvreté, l’assimilant à un sentiment de liberté

Cela étant dit, onpeut légitimementse demander sice t te s imp l i c i tén’entraîne pas elle-même ses propreslimites. N’impose-t-elle pas un modevie plus qu’elle nes’adapte à ceuxp o u r q u i e l l ed e s t i n é e ? L as a t i s f a c t i o nindéniable qu’elleprocure réside-t-e l l e r é e l l e m e n tdans la pratiqued’un tel objet oudans la jouissancev i s u e l l e d e s acontemplation ?

Le modulor parexemple dans unevolonté de donnerl a m e s u r e a u xc h o s e s ,dimensionne tout,conditionne touteac t i on poss ib led a n s l ' h a b i t a t .Conditionnement àl'extrême imposantune certaine visiono u s i m p l eperfectionnisme dudétail pour rendrela vie meilleure ?

les qualités essentielles de la simplicité, « le comment ? »Définir la simplicité n’est pas chose facile. Il existe cependant certaines qualités susceptibles d’y conduire. Il faut savoir que l'undes principes fondamentaux de l'oeuvre minimale est d'oblitérer le non-important pour accentuer ce qui est important. Reste àdéfinir ce qui est important.Les compositions fondées sur la répétition tendent vers la simplicité. La répétition rythmique impose un sens de l’ordre. Lagéométrie pure favorise aussi la simplicité. Les formes mathématiques idéales (sphères, cubes, cônes, pyramides) amènentplus facilement un sentiment de tranquillité que des formes plus complexes moins pures. La perfection géométrique ou lasimplicité formelle entraîne par autorité une satisfaction visuelle. La nature essentielle de certains matériaux peut faire tendrel’objet vers la simplicité. En effet, certains matériaux possèdent une simplicité intrinsèque. Mais la mise en œuvre de cesderniers demande une organisation particulièrement complexe. L’espace environnant est révélé par la simplicité lorsqu’il estinclus comme un élément déterminant de la composition. Mais la simplicité n’est pas irréfléchie. De la même façon que l’artabstrait repose sur une maîtrise des techniques de la représentation par le dessin, la simplicité est très difficile à atteindre.

lumière transformation par les ombres, structurediscipline des mathématiques, géométrie,paysage travail de l 'Homme, pureté,transparence la traversée, masse la beauté

du plein, contenance définition de l'espace,expression, volume, essence le

minimum irréductible, ordre apparence de la raison,répétition, sens, rituel dépouillement volontaire

On comprend que la simplicité bien que dénuée dumaximum requiert beaucoup de qualités. En voici quelquesunes, plus ou moins détaillées, parfois illustrés par desexemples :

" si tu as peur de la monotonie, répète ton élément " Livio Vacchini

ordre / répétition Stonehenge : ordre issu du rythme, grande puissance visuelle, répétition de formes simples,massives et monolithiques, des structures extrêmement grandes peuvent avoir les mêmes qualités de simplicité que d'autres depetite taille

systè

me et

comp

ositio

n Le systèmee s t u n econstructionde l'esprit,u ne n s e m b l ede principes

I l t radui t unec e r t a i n econception del ' u n i v e r s , d el ' e x i s t a n c ehumaine.

S a n saffectation, sansprétention, justec e q u iexiste.

« les formes primaires sont belles parce qu’elles se lisent clairement » Le Corbusier

volume / géométrie / essenceoeuvre de Donald Judd

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« less is more » Mies Van Der RoheDe par ses nombreuses qualités, la simplicité est extrêmement dure à atteindre. Dans cette production, il n'y a aucune placepour l'arbitraire. Toute action, étant réduite, elle doit être particulièrement convaincante avant d'être retenue. Difficile de parvenirau minimum, de faire le moins possible. Moins c'est plus.

les enjeux de la simplicité ou « le pourquoi ? »La quête de la simplicité est un mode de pensée, il s’agit d’une exploration des possibilités que cela offre à la créativité. Lasimplicité cherche-t-elle à répondre aux besoins (si besoins il y a) ?Nietzsche a écrit « Il n’y a qu’un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un monde ainsiconstitué est le monde réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir la vérité ». Selon lui, l’art est une expression de lavolonté et nous donne un pouvoir sur les imperfections du monde. Cette idée nourrit l’architecture et l’art à la recherche d’unesobriété. Ainsi, la puissance d’une œuvre repose sur sa compréhension de la société dans laquelle elle s’inscrit. Les œuvresessentiellement préoccupées de simplicité et s’accommodant de la réalité sont capables de construire un ordre civilisé c’est àdire un ordre ancré dans une société. On comprend de ce fait que la motivation première des auteurs d’œuvres minimalesréside dans l’inscription de l’objet dans un rapport particulier à l’espace qui l’entoure, dans l’inscription de l’objet dans unesociété précise et donc la réponse aux besoins du lieu et de la société concernée.

« Si nous sentons le besoin d’une autrearchitecture, organisme clair, épuré, c’est qu’enl’état actuel, la sensation d’ordre mathématique nepeut pas nous atteindre parce que les choses nerépondent plus à un besoin, parce qu’il n’y a plusde construction dans l’architecture » Le Corbusier

Pour les artistes en quête desimplicité, l'une des réponsesmajeures aux besoins de lasociété est d'évacuer le chaosdans le quel nous vivons.

Piet Mondrian, par exemple,est qualifié de "traducteur dela nature" car ses oeuvresgéométr iques, l inéa i res ,utilisant essentiellement descouleurs primaires, d'unes i m p l i c i t é n o t a b l e ,représentent des éléments dela nature. Par soustractionsuccessives et dépouillement,sa composition fait disparaîtrele réel visible, il apparaît pur etsimplifié à l'extrême.

Cela dit, nous avons

défini précédemment

l ’œuvre minimale

comme étant réduite

à l ’essent ie l , au

minimum nécessaire.

Or, il ne faut pas pour

autant envisager la

simplicté de façon

u t i l i t a r i s t e o u

programmatiste.

Ainsi, il mes e m b l eq u ’ u n eœuvre peutê t r em i n i m a l es a n sp o s s é d e rd ’ u t i l i t éparticulière.

Prenons l’exemple de

Pushak dont l’architecture

s’apparente à du land art.

C e s œ u v r e s a u s s i

minimales soient elles, ne

sont pas construites dans

le but de servir à quoi que

soit, c’est l’art pour l’art.

" L'architecture est au delà des choses utilitaires " Le Corbusier

On comprend de ce fait que lasimplicité vise dans tous les cas àtendre vers la vérité, suivant desqualités particulières que nousavons évoquées précédemmentmais que la quête d’une réponseaux besoins n’est pas automatique.L’œuvre réduite au minimum estparfois produite pour assouvir unevolonté de création sans qu’elledoive répondre à des besoins.

conclusionLa simplicité notamment en architecture apour but de créer des espaces qui empêchentla "corruption" , le désordre de la viequotidienne. Cela se répercute par l'emploiedu minimum de chose nécessaire à lafonction. Beaucoup de constructions quipossèdent la qualité de la simplicité ont unefonction unique qui contribue à élimer leurcomplexité. Cependant, les maisons parexemples sont particulièrement complexes :ellles abritent une demi douzaine de fonction,ce qui n'empêche pas pour autant laconstruction de maisons ayant la qualitéd'être simples. Simples mais pas simplistes.

bibliographie30 000 ans d'art, PhaidonApprendre à voir l'architecture, Bruno Zevi, les éditions de minuitCapolavori - Chefs-d'oeuvre, Livio Vacchini, édition du LinteauCharlotte Perriand et le Japon, Jacques Barsac, édition NormaCroquis 68/69+95: Alvaro Siza, el CroquisDe l'impressionnisme à l'art moderne, Jean ClayDictionnaire de la philosophie, Christian Godin, fayard / édition du tempsEcrits sur l'art, Casimir Malevitch, L'Age d'HommeEduardo Souto De Moura, G.Leoni et A.Esposito, Electa ArchitectureEntretien avec Pierre Soulages, Charles Juliet, L'échopeIndustrial Landscape, Bernd et Hilla BecherJohn Pawson 1995 - 2005, el Croquis #127Land Art et art environnemental, Jeffrey Kastner et Brian Wallis, PhaidonLuis Barragán, René Burry et Luis Barragán, Birkhauser BostonMies Van Der Rohe au travail, Peter Carter et Phyllis Lambert, PhaidonMorellet, galerie nationale du Jeu de PaumeSilence et Lumière, Louis Kahn, édition du LinteauVers une architecture, Le Corbusier, Flammarionhfsdhgqkfhl

webographieLe trésor de la langue française informatiséWikipedia