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    UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH 

    F ACULTE DES

    SCIENCES

    DHAR

    EL MAHREZ

     FES 

    UFR  DE BIOLOGIE CELLULAIRE ET MOLECULAIRE

     A PPLIQUEE A L'ENVIRONNEMENT ET LA S ANTE

    THESE DE DOCTORAT

    Présentée par :

     ABDELLAH ZINEDINE 

    Spécialité: Biologie

    Option : Microbiologie

    Le 30 Octobre 2004 devant le jury:

    Pr MOHAMED BENLEMLIH Faculté des Sciences DEM Fès Président

    DETERMINATION DES MYCOTOXINES DANS LES ALIMENTS ET ETUDE DELA REDUCTION DES AFLATOXINES PAR LES BACTERIES LACTIQUES

    ISOLEES DES FERMENTS PANAIRES TRADITIONNELS 

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    DEDICACES 

     A  MES P ARENTS 

     A  MA FEMME 

     A  MES SŒURS ET FRERES 

     A  TOUS MES AMIS. 

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    REMERCIEMENTS 

    Au terme de ce travail je remercie:

    Monsieur Mohammed EL KADIRI, Doyen de la Faculté des Sciences Dhar El-Mahrèz de Fès, pour avoir accepter de m'inscrire au sein la Faculté des Sciences DharEl-Mahrèz pour continuer mes études doctorales.

    Madame Rajae ELAOUAD, Directrice de l'Institut National d'Hygiène, pour l'intérêtqu'elle donne à la coopération internationale et à la recherche scientifique au sein del'INH de Rabat.

    Monsieur Mohamed BENLEMLIH, Professeur à la faculté des sciences DEM deFès. Quoique je dise, les mots ne sauraient exprimer ma profonde gratitude pour avoirdirigé cette thèse. Ses encouragements et sa patience m’ont beaucoup aidé à surmontertoutes les difficultés. Je le remercie vivement d’avoir suivi et orienter ce travail.

    Monsieur Mohamed FAID, Professeur, Chef du Laboratoire de MicrobiologieAlimentaire et Biotechnologie de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II,Rabat, pour son encadrement, sa disponibilité, ses conseils et ses encouragements.Quoique je dise, les mots ne sauraient exprimer ma profonde gratitude pour m'avoirencadré pendant toutes mes études supérieures.

    Monsieur Larbi IDRISSI, Chef du Département de Toxicologie de l’Institut Nationald’Hygiène de Rabat pour ses encouragements et ses remarques précieuses. Qu’iltrouve ici l’expression de mes meilleures considérations.

    Mr Mohammed El HASSOUNI, Professeur à la Faculté des Sciences DEM de Fès, pour sa disponibilité et pour avoir accepter de juger cette thèse.

    Mme Rajae BELKHOU, Professeur à l’Ecole Supérieure de Technologie de Fès pour

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    Monsieur   Edmond E. CREPPY, Directeur du Laboratoire de Toxicologie etd’Hygiène Appliquée Université Victor Segalen Bordeaux 2, France, pour son entière

    collaboration et pour m’avoir accueilli au sein de son laboratoire.

    Madame Anne-Marie BETBEDER, Mlle  Isabelle BAUDRIMONT, Mr ArnaudCOURTOIS et toute l’équipe du Laboratoire de Toxicologie de l'Université Bordeaux2 pour leur gentillesse et leur soutien au cours de mon séjour à Bordeaux.

    Monsieur Paolo AURELI, Directeur du "Laboratorio Alimenti" de l’"Istituto

    Superiore di Sanità" (ISS) de Rome, Italie, pour son entière collaboration et pour avoiraccepter de m'accueillir au sein de son laboratoire.

    Madame Marina MIRAGLIA, Directrice du Département de Chimie des Céréales del’ISS, Rome, Italie, pour m’avoir accueilli au sein de son équipe de recherche, sesencouragements et sa disponibilité.

    Monsieur Carlo BRERA, Chercheur, Responsable de l’Unité des Mycotoxines à l'ISS pour avoir la gentillesse de diriger ma formation sur les mycotoxines, son entièrecollaboration, sa disponibilité et ses remarques précieuses.

    Madame Roberta ONORI Chercheur à l'ISS, Carla CATANO, FrancescaDEBEGNAC, Simona ANGELINI et tout le personnel du Département de Chimiedes Céréales de l’ISS pour leur gentillesse et leur soutien au cours de mon séjour à

    Rome.

    Monsieur Jose-Miguel SORIANO, Chercheur au Laboratoire de Toxicologie etBromatologie de l'Université de Valence (Espagne) pour sa collaboration, sagentillesse, sa disponibilité et son amitié.

    Tout mes collègues  de l'Institut National d'Hygiène de Rabat, en particulier le

     personnel du Département de Toxicologie et Hydrologie. Et mes collègueschercheurs du Laboratoire de Microbiologie Alimentaire et Biotechnologie de l’IAVHassan II de Rabat.

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    RESUME 

    Dans ce travail nous avons étudié la contamination des aliments commercialisés

    au Maroc par les mycotoxines. Pour cela, un total de 60 échantillons de céréales, 55

    échantillons d'épices, 24 échantillons de fruits secs et 25 échantillons d'olives noires

    ont été prélevés dans différents points de vente des villes de Rabat et Salé. La

    détermination des mycotoxines a été faite par HPLC. Les résultats ont montré querespectivement 40%, 40% et 55% des échantillons analysés de maïs, de blé et d’orge

    sont contaminés par l’ochratoxine A (OTA). Les échantillons de maïs ont été analysés

     pour la co-occurrence naturelle des toxines de Fusarium. Les pourcentages de

    contamination des échantillons de maïs par la fumonisine B1 (FB1) et la zéaralénone

    (ZEN) sont respectivement de l’ordre de 50 et 15 %. Les résultats obtenus ont montré

    que les taux de certaines mycotoxines notamment l'OTA et la FB1 ont dépassé les

    limites maximales fixées par la réglementation européenne. Dans les épices, les

    résultats ont montré que les taux des aflatoxines totales dans le piment et le gingembre

    varient respectivement de 1,30 à 9,68 µg/kg et de 0,03 à 9,10 µg/kg. Dans les fruitssecs et les olives noires, l'analyse a montré que 66,6 % et 36% sont respectivement

    contaminés par l'OTA. Dans le but de rechercher de nouvelles souches capables de

    réduire ou dégrader les mycotoxines, quatre ferments panaires traditionnels collectés

    de différentes régions du Maroc ont été essayés pour réduire les aflatoxines. Les

    Résultats ont montré une réduction de 92% pour l'AFG1 et 79,16 % pour l'AFB1 parle ferment L1. La capacité des bactéries lactiques à réduire l'AFB1 in vitro a été

    également étudiée. Les souches à tester ont été cultivées en présence de l’AFB1. Les

    Résultats ont montré que les souches de Lactobacillus peuvent réduire plus d'AFB1

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    SUMMARY  

    In this work, the contamination of Moroccan foodstuffs with mycotoxins was

    studied. A total of 60 samples of cereals, 55 samples of spices, 24 samples of dried

    fruits and 25 samples of black olives were purchased from popular markets of Rabat

    and Salé and analyzed for mycotoxins by HPLC with fluorimertic detection. Results

    showed that 40, 40 and 55% of samples of corn, wheat and barley were respectively

    contaminated with ochratoxin A (OTA). Samples of corn were assayed for the co-

    occurrence of fuminisine B1 (FB1) and zearalenone (ZEN). The incidence of FB1 and

    ZEN in corn samples were respectively 50 and 15 %. In spices, AF analysis showed

    that total AF in paprika and ginger ranged respectively from 1.30 to 9.68 µg/kg and

    from 0.03 to 9.10 µg/kg. This is the first report on the natural co-occurrence of OTA,

    FB1and ZEN in cereals from Morocco. Concerning OTA analysis in samples of dried

    fruits and black olives, results showed that 66.6% and 36% were respectively

    contaminated by OTA. Black olives samples were more contaminated by OTA, theoverall median concentration was 1.43 µg/kg (range 0.62 to 4.8 µg/kg). In the 2nd part

    of this study we were interested to a biological process to remove mycotoxins. 4

    traditional sourdough ferments were assayed against aflatoxins. Results showed a

    reduction of mycotoxins with percentages of 92 % for AFG1 and 79.16 % for AFB1

     by the ferment L1. The ability of some strains of lactic acid bacteria isolated from

    Moroccan traditional sourdough ferments to reduce AFB was also studied in vitro.

    Results showed that Lactobacillus strains could remove more AFB1 than Pediococcus 

    and Leuconostoc strains and the reduction of the initial amount of AFB1 ranged from

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    PUBLICATIONS 

     ARTICLES 

    1- A. Zinedine, S. Elakhdari, A. Chaoui, M. Faid, R. Belhcen, et M. Benlemlih. Aflatoxins Reduction in Sourdough Bread Fermentation.  Alimentaria (2004) N° 353:97-100.

    2- A. Zinedine, M. Faid et M. Benlemlih.  Activité anti-aflatoxinogénique des bactéries lactiques isolées des ferments panaires traditionnels marocains.  Rev. Méd. Pharm. Afr (2004) . V 18: 77-83.

    3- A. Zinedine, A.M. Betbeder, M. Faid and M. Benlemlih, L. Idrissi and E.E.Creppy. Ochratoxin A determination in dried fruits and black olives from Morocco.

     Alimentaria (2004) N° 359: 73-76

    4- A. Zinedine, M. Faid and M. Benlemlih. In vitro reduction of aflatoxin B1 bystrains of lactic acid bacteria isolated from sourdough bread.  Int. J. Agr. Biol , (2005)Vol. 7, N°1: 67-70.

    5- A. Zinedine, C. Brera, S. Elakhdari, C. Catano, F.R. Debegnac, S. Angelini, M.Faid, M. Benlemlih and M. Miraglia. The natural occurrence of mycotoxins in cerealsand spices commercialized in Morocco. Int. J. Food Control (2004) (Soumis)

    COMMUNICATIONS ORALES 

    1- A. Zinedine, Faid M. et Benlemlih M. (2002): Mycotoxins reduction by acid lactic bacteria of sourdough bread. 1er  Congrès National de Biochimie. Société Marocaine deBiochimie. 9-11 Mai 2002. Faculté des Sciences Aïn-Chock Casablanca. Maroc.

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    LISTE DES TABLEAUX  

    Tableaux Titres12

    345

    67

    8910

    1112

    13

    14151617 

    18 

    19

    20

    Effets mutagènes, tératogènes et cancérigènes des mycotoxinesActivité de l’eau (aw) nécessaire pour le développement de quelques

    moisissuresPropriétés physico-chimiques des aflatoxinesPrincipales mycotoxines produites par les espèces de Fusarium Limites maximales pour les mycotoxines dans les aliments dans certains

     pays européens et les USAEstimation du dégât économique des aflatoxines.Principales différences entre le pain au levain et le pain à la levure

    Coefficients molaires et longueurs d’ondes de l’AFB1 et l’AFG1Analyse statistique des méthodes analytiques des mycotoxinesCooccurrence naturelle de l’OTA, la FB1 et la ZEN dans leséchantillons du maïs analysésConcentrations de l’OTA dans les échantillons de blé et d’orge analysésOccurrence des aflatoxines dans les échantillons du piment et degingembre analysés

    Occurrence des aflatoxines dans les échantillons du poivre et du cuminanalysésConcentrations de l'OTA dans les olives noires analysésConcentrations de l'OTA dans les fruits secs analysésCaractéristiques physico-chimiques des ferments panairesDénombrement des levures et des bactéries lactiques dans les ferments

     panaires traditionnels en ufc 106/g

    Pourcentage des genres de bactéries lactiques dans les ferments panairestraditionnels analysésDistribution des espèces de bactéries lactiques dans les fermentstraditionnels panaires étudiés

     pH et nombre des bactéries lactiques en culture mixte avec A. parasiticusNRRL2999

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    LISTE DES FIGURES 

    Figure Titre12

    345678

    9

    10

    1112

    1314

    15

    1617

    18

    19

    2021

    Biosynthèse de quelques mycotoxines dans les aliments.Structures chimiques des aflatoxines

    Principales voies de biotransformation de l'AFB1 dans l’organismeStructure de l'ochratoxine AStructure de la ZEN et de ses dérivésStructure de la FB1Structure de la patulineSchéma montrant les principales étapes utilisées pour l’analyse desmycotoxines par HPLC

    Pourcentage de réduction des aflatoxines par les ferments panairestraditionnelsEffet de la température sur la réduction de l'AFB1 par les bactérieslactiquesEffet du pH sur la réduction de l'AFB1 par les bactéries lactiquesChromatogramme montrant les quatre pics des standards desaflatoxines

    Chromatogramme des aflatoxines dans les échantillons d'épicesChromatogrammes des aflatoxines dans les échantillons des épices(suite)Chromatogrammes de l'OTA dans les échantillons des céréalesanalyséesChromatogrammes de la ZEN dans un échantillon de maïs analyséChromatogrammes de trois injections différentes du standard de la FB1

    Chromatogrammes de la FB1 dans trois échantillons de maïs (4, 5 et20)Chromatogrammes de la FB1 dans deux échantillons de maïs (M1 etM2)Chromatogramme de la FB1 dans un échantillon de maïs (M4)Chromatogramme de la FB1 dans un échantillon de maïs (M20)

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     ABREVIATIONS 

    - A:  Aspergillus

    - AF: Aflatoxine

    - AFB1: Aflatoxine B1

    - AFB2: Aflatoxine B2

    - AFG1: Aflatoxine G1

    - AFG2: Aflatoxine G2

    - AFM1: Aflatoxine M1

    - AFM2: Aflatoxine M2

    - AFT: Aflatoxines totales- Aw : Activité de l’eau

    - DON : Déoxynivalénol

    - F: Fusarium

    - FB1 : Fumonisine B1

    - Hr : Humidité relative

    - L : Lactobacillus

    - Lc : Lactococcus

    - Ln : Leuconostoc

    - OTA : Ochratoxine A

    - P: Penicillium 

    - ppm: Partie par million

    - ppb: Partie par billion

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    ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE 

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    CHAPITRE I : MYCOTOXINES DANS LES PRODUITS ALIMENTAIRES 

    I- INTRODUCTION

    Les champignons toxiques produisent un certain nombre de métabolites

    secondaires nocifs en se développant sur les aliments. Ces produits qualifiés

    mycotoxines sont très toxiques pour l'homme et les animaux. Leur présence estfortement dépendante de nombreux facteurs.

    Les mycotoxines (du grec mykês signifiant moisissure) sont des métabolites

    toxiques dont l’ingestion provoque une intoxication chez le consommateur à condition

    que leur concentration soit suffisamment élevée pour produire un effet. Ce sont des

     produits contaminant les denrées alimentaires d’origine animale ou végétale,

    notamment les aliments de base : céréales et oléagineux, elles sont répandues à tous les

    stades de la chaîne alimentaire.

    Les troubles causées par ces substances se manifestent par des syndromes

    variés, il peut y avoir un effet spécifique toxique sur un organe bien déterminé,

    cependant la plupart provoquent des lésions graves d'un seul tissu ou de plusieurs

    tissus, mais c'est surtout le foie qui est le plus touché. D'autres effets peuvent

    apparaître tels les gastro-entérites, les hémorragies et les paralysies etc. Lesmycotoxines sont généralement classées en trois groupes selon leurs effets toxiques

    (voir tableau 1) :

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    Tableau 1 : Effets mutagènes, tératogènes et cancérigènes des mycotoxines

    (Dérache, 1989)

    Champignons Mycotoxines

    produites

    Mutagénicité Tératogénicité Cancérogénicité

     A. flavus

    A. parasiticus

    P. urticae

    P. rubrum

    Penicillium sp

     A. 

    versicolor

    P. poae

    P. veridicatum

     A. ochraceus

    P. islandicum 

    Aflatoxines

    Patuline

    Rubratoxine

    Acide pénicillique

    Ac. mycophénolique

    Stérigmatocystine

    Trichothécènes

    Ochratoxine A

    Ochratoxine A

    Lutéoskirine

    +

    +

    +

    +

    +

    +

    +

    ?

    +

    +

    +

    +

    +

    +

    ?

    +

    +

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    II- DECOUVERTE DES MYCOTOXINES

    Dès le moyen âge, les chroniques décrivent les effets mortels de l'ergot du

    seigle dont l'agent causal Claviceps purpurea  est responsable de l'élaboration d'une

    toxine mortelle : l'ergotamine. Ensuite des études permettaient d'isoler du maïs

    contaminé par Penicillium l'acide pénicillique première mycotoxine identifiée.

    En Angleterre (1960), l'ingestion d’une farine d'arachide importée du Brésil et

    contaminée par Aspergillus flavus a entraîné la mort brutale d'une centaine de milliers

    de dindonneaux après l’apparition des premiers symptômes : perte de l’appétit,

    faiblesse des ailes et léthargie. Cet événement dénommé autrefois tout simplement

    « Turkey-X- Disease » a donné le départ d'une série d'études et de recherches physico-

    chimiques et toxicologiques sur les substances actives élaborées par les moisissures.

    Ainsi en 1960, le nom d’aflatoxine est attribué à cette nouvelle matière toxique.

    Au Maroc, bien que l’on signale dès 1945 une intoxication de porcs par unealimentation moisie d’après Ninard et Hinterman, cité par Lafont (1970), les premières

    recherches scientifiques faisant mention de la contamination des denrées alimentaires

     par des champignons toxinogènes n'ont vu le jour qu'au milieu des années 70 où un

    nombre de produits incluant des céréales, des légumineuses et des épices se sont

    révélées susceptibles d’héberger des spores d’ Aspergillus  toxinogènes (Tantaoui-

    Elaraki, 1977).

    D' t t t t é l t i ti d li A ill fl

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    Tantaoui-Elaraki et Bartine (1994) ont ensuite isolé des souches d’ A. flavus 

     productrices d’ochratoxine A sur diverses épices distribuées au Maroc.

    III- CONDITIONS DE PRODUCTION DES MYCOTOXINES DANS LES

    ALIMENTS

    Toutes les récoltes poussant à des climats chauds et humides et exposées aux

    moisissures toxinogènes peuvent être contaminées par les mycotoxines. C'est le cas

    notamment du maïs, des fruits à coque, des arachides, des graines de coton, des noix,

    des pistaches, des épices, du soja, du riz, des amandes, des fruits secs, du lait et ses

    dérivés et des céréales et leurs dérivés etc.

    Certaines cultures sont moins favorables par rapport à d’autres pour la production

    d’une ou plusieurs mycotoxines par les champignons. Ceci est probablement dû à des

    facteurs génétiques. D'autres cultures comme les céréales offrent aux champignons de

    très bonnes conditions de développement vu leur richesse en glucides reconnus comme

     principales sources d’énergie. Le blé, l’orge, le seigle, l’avoine, le sorgho, le millet et

    le riz, apparaissent être moins susceptibles à la contamination fongique et la

     production d'aflatoxine par rapport au maïs.

    Les moisissures responsables de l’altération des graines sont réparties en deux

    groupes écologiques :

    - Les moisissures du champ : Alternaria et Fusarium 

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    facteurs qui peuvent être intrinsèques (nature de la souche) ou bien extrinsèques

    (conditions de l’environnement).

    - Facteurs intrinsèques : Concernant la nature de la souche, certaines

    moisissures sont toxinogènes mais d’autres ne le sont pas. De plus au sein d’une même

    espèce toxinogène, certaines souches sont fortement productrices de toxines alors que

    d’autres le sont mais à des degrés moindres. La toxinogénèse d’une moisissure peutdépendre du stade de développement de la souche productrice.

    - Facteurs extrinsèques  : Les facteurs de l’environnement qui contrôlent le

    développement de la toxinogénèse des moisissures sont nombreux à savoir la teneur en

    eau, l’humidité relative, le pH, la température ambiante, la composition du substrat en

    éléments nutritifs et sa richesse en graisses ou en azote et la compétition entre les

    différents micro-organismes :

    ● Substrat

    Les moisissures sont des organismes hétérotrophes, se développant

    exclusivement sur des substrats organiques contenus dans les produits alimentaires de

     base (oléagineux, céréales, produits laitiers etc.). Les glucides sont des sources de

    carbone les plus utilisés par les moisissures. La présence de quelques substances dans

    les aliments stimule la croissance des moisissures et la production des mycotoxinescomme le saccharose et les acides aminés. La contamination d’une denrée alimentaire

     par les moisissures dépend de la nature du substrat en particulier de la nature des

    glucides disponibles

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    -  Les espèces hygrophiles dont les spores germent à plus de 90% et leur

    croissance optimale se situe à 100 % d’humidité relative ( Mucor  sp.).

    -  Les espèces mésophiles dont les spores germent entre 80 et 90% et leur

    croissance optimale se situe entre 95 et 100% d’humidité relative ( Alternaria 

    sp., Penicillium sp.).

    -  Les espèces xérophiles dont les spores germent à moins de 80% et leur

    croissance optimale se situe entre 95 et 100% d’humidité relative ( Aspergillussp., Penicillium sp.).

    Le tableau n° 2 résume les valeurs limites nécessaires pour le développement de

    quelques types de moisissures. Concernant les  Aspergillus, l’aw optimale de leur

    croissance se situe entre 0,72 et 0,80 selon les espèces. Cependant la plupart des

    Penicillium pousse mieux à des aw comprises entre 0,8 et 0,90. Les espèces du genre

    Fusarium se développent à des aw entre 0,80 et 0,92.

    Il est à noter que l’aw requise pour la production de mycotoxines est généralement

     plus faible que celle nécessaire pour la croissance des moisissures et la germination

    des spores. En effet, la formation des aflatoxines par  A. flavus  nécessite une valeur

    d’aw comprise entre 0,83 et 0,87 mais la croissance du micro-organisme producteur

     peut avoir lieu à des valeurs d’aw plus basses (Troller, 1980).

    ● Température (T°) et pH

    La température agit sur la croissance des moisissures et la production des

    mycotoxines La température optimale pour la croissance des moisissures se situe entre

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    moisissures et la production des mycotoxines. La plupart des moisissures croissent

    dans des pH acides et peuvent tolérer des valeurs de pH très basses.

    ● Endommagement des graines

    Les graines cassées ou fissurées constituent des foyers favorables pour le

    développement des moisissures qui après leur envahissement libèrent les toxines. Leur

    altération par les insectes et les acariens fournit également les conditions favorables pour la croissance et le développement des moisissures.

    IV- BIOSYNTHESE DES MYCOTOXINES

    Les mycotoxines sont des métabolites secondaires synthétisés pendant la phase

    stationnaire après les stades de multiplication et de croissance. Elles sont classées en

     polyacétoacides, terpènes et métabolites azotés selon leur origine biologique. D'après

    Steyn (1998), les aflatoxines sont formées à partir des polyacétoacides selon un

     processus complexe, l'ergotamine est formée à partir des peptides et des acides aminés.

    L'ochratoxine A est biosynthétisé à partir de la phénylalanine et le

    dihydroisocoumarine. Les thrichothécènes sont produites à partir du mévalonate

    (Figure 1).

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    Tableau 2: Activité de l’eau (aw) nécessaire pour le développement dequelques moisissures (OMS, 1990)

    Moisissures Aw

     A. ochraceus

     A. flavus

     A. niger

    P. cyclopium

    Fusarium sp 

    0,83-0.87

    0,78

    0,88

    0,87 - 0,90

    0,80 - 0,92

    Figure 1 : Biosynthèse de quelques mycotoxines dans les aliments(Leyral et vierling, 2001)

    Acides aminés aromatiques Métabolites II aires

    (Ergotamine)

    Glucose Triose Pyruvate Acétate Acides gras

    Polycétoacides Métabolites II aires

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    V- LES MYCOTOXINES EN ALIMENTATION HUMAINE ET ANIMALE

    La production des mycotoxines peut avoir lieu dans les champs avant, au

    moment ou bien après récolte (stockage). Les espèces du genre Fusarium (F.

    moniliforme, F. roseus, F. tricinctum et  F. nivale) constituent les principales

    moisissures productrices de toxines avant la récolte. Tandis que les espèces des genres

     Aspergillus et Penicillium telles que A. flavus et A. parasiticus sont des contaminants

    au moment du stockage. Alors que les espèces d'  A. clavatus  et d' A. fumigatus sontdeux espèces qui n’attaquent que les graines endommagées et nécessitent une grande

    rétention des graines en humidité.

    L’alimentation animale est essentiellement constituée de tourteaux oléagineux,

    de céréales, de fourrages ensilés, etc., tous substrats particulièrement propices au

    développement des moisissures. En élevages industriels, les animaux reçoivent une

    ration équilibrée et relativement identique chaque jour, ce qui favoriserait chez des

    animaux, génétiquement très proches, des intoxications chroniques si l’alimentation

    renferme des mycotoxines.

    En alimentation humaine, le problème se pose différemment. Les habitudes

    alimentaires varient d’un point à l’autre du globe mais, à part quelques pays où sévie la

    famine, la grande diversification de notre alimentation nous empêche l’absorption

    régulière de doses suffisantes de mycotoxines pour être réellement dangereuses à courtterme, mais qui peuvent l’être à long terme.

  • 8/19/2019 These Zinedine

    22/162

    l'écologie des moisissures productrices des aflatoxines est très complexe. En effet,  A.

     parasiticus est un champignon mieux adapté au sol et proéminent chez l'arachide, alors

    que  A.flavus  est adapté à la vie aérienne des plantes (fleures) et il est dominant en

     particulier dans les cultures de maïs. Une distinction biochimique entre les souches

     productrices d'aflatoxines est que  A. flavus produit seulement les aflatoxines B, alors

    que A. nomius et A. parasiticus produisent les aflatoxines B et G (Creppy, 2002).

    L'aflatoxine B1 (AFB1) est la mycotoxine la plus étudiée. Cependant d'autres

    aflatoxines sont produites par les moisissures toxinogènes notamment B2, G1 et G2 et

    les aflatoxines M. Les aflatoxines M1 et M2, dérivés respectifs des aflatoxines B1 et

    B2, apparaissent dans le lait et ses dérivés. Ces toxines ont tenu leur appellation du fait

    de leur détection dans le lait "Milk" des vaches laitières nourries par une alimentation

    contaminée (Jaquet et al., 1982). Certaines souches de moisissures sont capables de

    synthétiser les aflatoxines M directement dans une alimentation moisie (Bullerman,

    1978). Il a été démontré que l'aflatoxine M1 peut contaminer le lait maternel humain

    (El-nezami et al., 1995; Galvano et al., 1996).

    1- Propriétés physico-chimiques et biologiques des aflatoxines

    1-  1 Structures des aflatoxines

    Les aflatoxines sont des composés organiques de nature non protéique (figure

    2). Leurs propriétés physico-chimiques (PM, Point de fusion, et rapport de front: Rf)

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    Tableau 3 : Propriétés physico-chimiques des aflatoxines, Le Rf est calculésur gel de silice 60 (0.25 mm)

    Aflatoxines PM Point de fusion (°C) Rf Chloroforme/méthanol (97/3)

    AFB1AFB2AFG1AFG2

    AFM1AFM2

    312314328330

    328330

    267303- 306257-259237-240

    299293

    0.560.530.480.46

    0.400.30

    Figure 2 : Structures chimiques de quelques aflatoxines

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    1-2 Toxicité des aflatoxines

    La découverte des aflatoxines a excité l’intérêt des scientifiques à l’égard de la

    toxicité de ces substances. Les premières observations ont révélé qu’à fortes

    concentrations, les aflatoxines sont des poisons violents, et qu’administrées à petites

    doses à des animaux du laboratoire, elles produisent un cancer du foie. Selon l’Agence

    Internationale de Recherche sur le Cancer, l’AFB1 est un cancérogène probable classédans le groupe 1 (IARC, 1993a).

    - Toxicité aiguë

    La toxicité aiguë se caractérise par la dose létale DL50 qui correspond à la

    concentration capable d’entraîner la mort de la moitié de la population testée.

    Concernant les aflatoxines, ce type de toxicité est moins fréquent chez l’homme que

    chez les animaux. Chez le caneton, la DL50 des AFB1, AFB2, AFG1 et AFG2 est

    respectivement de l'ordre de 0,36, 0,78, 1,70 et 3,44 mg/kg (Hussein et Brasel, 2001).

    - Toxicité chronique 

    La toxicité chronique des aflatoxines survient après l’ingestion répétée de doses

    très faibles. Ce type de toxicité peut apparaître aussi bien chez l’homme que chez

    l’animal. Des études épidémiologiques menées dans le Sud-est asiatique et en Afrique

    ont démontré que les cancers hépatiques sont beaucoup plus fréquents chez certainsgroupes de la population humaine dont le régime alimentaire est élevé en aflatoxines.

    D'après Hussein et Brasel (2001), plus de 250 milles décès annuels sont recensés en

    Chine et en Afrique subsaharienne et qui sont causés par des carcinomes

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    1-3 Effets antibactériens

    L’ AFB1 est considérée par plusieurs auteurs comme un antibiotique vu ses

     propriétés d’inhibition de la croissance bactérienne. L’ AFB1 bloque la multiplication

    cellulaire chez les espèces sensibles à des concentrations létales. Alors qu’à des

    concentrations sublétales, elle produit des aberrations morphologique et physiologique.

    Les aflatoxines inhibent la croissance des bactéries par inhibition de la synthèse ou

     blocage de la réplication de l’ADN et par blocage de la synthèse protéique.

    Chez  Escherchia coli, l’arrêt de la synthèse de l'ADN et de la synthèse

     protéique sous l’effet de l’AFB1 ont été mis en évidence. Alors que chez  Bacillus

    megaterium des déformations cellulaires se manifestent sous l’action des aflatoxines,

    ces modifications résultent de l’arrêt de la division cellulaire (Zuckerman et al., 1968,

    cité par Khaddor, 1992).

    1-4 Effets mutagènes

    L’effet mutagène de l’AFB1 sur les bactéries a été démontré par plusieurs

    auteurs. La molécule de l’AFB1 peut s’intercaler entre les bases azotées de la molécule

    de l’ADN et se stabiliser à la suite d’une liaison covalente à l’ADN. Ce processus s’est

    manifesté in vitro chez Bacillus subtilis (Maher et Summers, 1970). D’autres auteurs

    ont suggéré que l’effet mutagène de l’AFB1 provoque un changement des paires de

     base chez Salmonella typhimurium  (Garner et Wright, 1973). Aufray et Boutibonnes(1985) ont noté la formation de formes filamenteuses chez Bacillus thuringiensis après

    un traitement par l’AFB1.

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    2- Métabolisme des aflatoxines dans l’organisme

    Une fois dans l’organisme, l’AFB1 subit plusieurs réactions d’élimination à

     plusieurs niveaux. Ainsi dans la cellule hépatique l’aflatoxine est métabolisée par un

    arsenal enzymatique qui facilite son élimination par augmentation de ses propriétés

    hydrophiles (Fremy, 1982).

    Il existe deux méthodes d’élimination de l'AFB1. Le processus d’hydroxylationconstitue la voie principale qui conduit à la formation du dérivé hydroxylé de

    l’aflatoxine B1 qui est l’aflatoxine M1 (Jaquet et al., 1982). Alors que par

    oxydoréduction, il y a formation de l’aflatoxicol qui est moins toxique et de pouvoir

    mutagène faible (Fremy, 1982). D’autres aflatoxines peuvent être formées à partir de

    B1, il s’agit notamment des aflatoxines B2a, H1, P1 et Q1.

    Les aflatoxines ingérées sont rapidement absorbées par le tractus gastro-

    intestinal où elles vont commencer à être métabolisées ou détoxifiées au début dans les

    cellules mucosales. L’AFB1 subit une bioconversion spécifique (figure 3) donnant

    formation à un métabolite majeur résultant d’une époxidation par le Cytochrome

    P450-dependant : c’est l’AFB1- 8,9-époxyde. Ce produit interagit avec l’ADN formant

    des adduits (AFB-N7-Guanine) présumés impliqués dans l’activité carcinogène des

    aflatoxines. La fixation de cet époxyde sur les protéines joue probablement un rôle

    important dans la toxicité des aflatoxines (Richard, 1998).

    Le complexe « aflatoxine – époxyde » formé peut réagir spontanément avec le

    glutathion par une glutathion-S-tranférase Cette conjugaison est généralement

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    Figure 3 : Principales voies de biotransformation de l'AFB1 dans l’organisme(Richard, 1998)

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    VII- AUTRES MYCOTOXINES

    A- LES OCHRATOXINES

    1- Microorganismes producteurs

    Les ochratoxines sont produites aussi bien par  A. ochraceus et certainesespèces voisines que par des espèces du genre Penicillium. Elles ont été détectées dans

    le maïs, l’orge, le blé, l’avoine, les haricots, les pois moisis et les fruits secs. On les

    retrouve également sur les graines mal stockées, elles contaminent entre autres les

    céréales, les boissons (vins, jus de fruits, bière etc.) et par le biais de la chaîne

    alimentaire la viande de porc et de la volaille (Haumann, 1995).

    La production des ochratoxines par les espèces d’ Aspergillus ne parait possible

    que dans des conditions de forte humidité et de température élevée (varga et al.,1996),

    alors que certaines espèces de Penicillium sont capables de produire des ochratoxines

    même à des températures n’excédant pas 5°C (OMS, 1980).

    2- Ochratoxine A 

    L’ochratoxine A (OTA, figure 4) est une mycotoxine découverte par Van derMerve et al., (1965), elle est la principale toxine dangereuse dans son groupe. Elle est

     produite par P. verrucosum  et par  A. ochraceus. Elle peut être produite aussi par  A.

    niger Ces trois espèces diffèrent dans leurs niches écologiques dans les denrées

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    COOH

    CO

    H

    Figure 4: Structure de l'ochratoxine A 

    L'OTA est absorbée par le tractus gastro-intestinal. Sa distribution chez de

    nombreuses espèces se fait à travers la circulation sanguine vers les reins ; des petites

    concentrations se sont trouvées également dans le foie, le muscle et le tissu adipeux.

    Le transfert de l'OTA dans le lait a été démontré chez le rat, le lapin et l'Homme.

    Cependant chez les ruminants, grâce au métabolisme de l'OTA par la microflore

    digestive, une faible quantité d'OTA est transférée dans le lait (Creppy, 2002).

    3- Toxicité de l'OTA

    L' IARC (1993 b) a classé l'OTA dans le groupe 2B comme un carcinogène

    humain probable La génotoxicité de l'OTA a été démontrée par Creppy et al (1985)

    O

    OH

      C6H5 -CH2- CH - NH- CO

    CH3 

    Cl

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    sérums de patients néphropathes en Afrique du Nord notamment en Tunisie et en

    Algérie (Creppy, 1992 ; Maaroufi et al., 1995).

    Dans le but d’établir une association géographique avec la néphropathie

    endémique, Puntaric et al. (2001), ont montré que respectivement 75.8% et 33.3% des

    échantillons du blé et du maïs en Croatie étaient contaminés par de l’OTA. Les

    concentrations étaient variables d’un échantillon à l’autre et atteignent des taux élevésallant de 0.02 à 160 g/kg dans le blé et 0.02 à 40 g/kg dans le maïs.

    4- Occurrence de l'OTA dans les aliments au Maroc

    Au Maroc, les investigations relatives aux mycotoxines en général et à l'OTA

    en particulier restent assez limitées. Selon Le Tutour et al. (1983), l'analyse de 70

    échantillons de blé prélevés dans différents points de vente par chromatographie sur

    couche mince (CCM), a montré qu'un seul échantillon s’est révélé contaminé par

    l’OTA à une concentration de 50µg/kg. Plutard, dans un travail soutenu par la

    Direction de la Répression des Fraudes et la Protection des Végétaux, 3 échantillons

    d’orge sur 75 échantillons analysés contenaient de l’OTA (Tantaoui-Elaraki et al.,

    1994).

    Récemment, des études préliminaires menées par Filali et al. (2001) ont montréla contamination du vin rouge par de l’OTA avec des concentrations allant de 0,028 à

    3,24 µg/l et la contamination d’un jus de fruit par une concentration de 1,16 µg/l

    d’OTA L'analyse de l'OTA dans le sérum a montré que la population marocaine est

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      OH

    B - LA ZEARALENONE (ZEN)

    1- Microorganismes producteurs et aliments contaminés

    La ZEN [6-(hydroxy-6-oxo-trans-1-undecenyl)-β-acide résorcylique µ-lactone,

    (figure 5)] est une mycotoxine produite principalement par les espèces du genre

    Fusarium (tableau 4). C’est un contaminant naturel de certaines céréales, en particulierdu maïs dans de nombreux pays d’Afrique et d’Europe, ainsi qu’aux Etats-Unis.

    Quoique les Fusarium infectant les céréales produisent la ZEN avant la récolte,

    des études ont montré que cette toxine peut être produite à de hautes concentrations

    dans les graines de maïs destinées à l'alimentation animale pendant le stockage. (Pittet,

    1998).

    OHO 

    Y

    X

    R

    CH3

     

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    2- Toxicité de la ZEN

    La ZEN et ses métabolites (α et β zéaralénols ; α et β zéaralanols) sont classés

     par l'IARC dans le groupe 3 (IARC, 1999). Selon Creppy (2002), la ZEN et ses

    métabolites ont montré une compétitivité pour fixer les récepteurs de l’œstrogène. A

    de hautes concentrations, la ZEN produit plusieurs altérations du système immunitaire.

    Elle produit également des altérations du tractus de reproduction chez des modelsexpérimentaux (souris, rat, lapin…). La ZEN a montré une action œstrogène

    (Gonflement et rougissement de la vulve, prolapsus vaginal, accroissement de la taille

    de l’utérus, chaleurs anormales…) chez divers animaux domestiques (Creppy, 2002).

    Concernant sa génotoxicité, la ZEN n'induit pas de mutations chez S.

    typhimurium, cependant elle provoque des aberrations chromosomiques dans les

    cellules ovariennes chez le hamster et elle induit la réparation SOS chez les bactéries

    (Ghédira-Chekir et al., 1999).

    La ZEN a été récemment évaluée par le comité mixte d'experts FAO/OMS

    (JECFA, 2000). Le comité a établi la consommation journalière provisoire maximale

    tolérable (PMTDI) pour la ZEN et ses métabolites (incluant l' α-zéaralanol) à 0,5µg/kg

    du poids corporel par jour.

    C- LES FUMONISINES

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    O

    CH3 

    OH OHO

    Les fumonisines contaminent fréquemment le maïs et les produits à base de

    maïs, mais elles contaminent aussi l'asperge, le riz, l'orge, le blé, la bière, le thé noir et

    les plantes médicinales (Scott et Lawrence, 1995; Kim et al, 2002).

    2- Fumonisine B1

    La fumonisine B1 (FB1), ou "le diester du 1,2,3 acide tricarboxylique propane"est la principale toxine dans ce groupe (figure 6). La FB1 a été détectée dans le maïs et

    ses produits de base à des concentrations élevées de l’ordre des mg/kg. Ces taux (ppm)

    ont été également reportés dans des aliments destinés à la consommation humaine.

    Selon Maragos et Richard (1994), la contamination du lait cru par la FB1 est possible,

    cependant aucun résidu de ces substances n'a été détecté dans le lait après

    administration orale ou intraveineuse.

    CH3  CH3  OH

    O C (COOH) CH CHCH COOH

    NH2 

    O2C (COOH) CH2 CHCH2 COOH

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     porc, la FB1 est également hépatotoxique et néphrotoxique pour le porc, le rat, la

    souris et le lapin (Dutton, 1996). L'IARC a déclaré les toxines produites par F.

    moniliforme comme des cancérogènes potentiels chez l'homme et les a classées dans le

    groupe 2B (IARC, 1993 c).

    La FB1 est phytotoxique, elle endommage les membranes cellulaires et réduit la

    synthèse de la chlorophylle. Elle perturbe la biosynthèse des sphingolipides chez les plantes (Creppy, 2002). Elle inhibe la croissance cellulaire et altère le métabolisme

    lipidique chez Saccharomyces cerevisiae (OMS, 2000). Chez l’homme, il n’y a aucune

    confirmation de la toxicité aiguë des fumonisines, cependant une corrélation entre

    l’exposition aux fumonisines en Afrique du Sud et le cancer de l’œsophage a été

    suggéré (Norred et Voss, 1994).

    D- LA PATULINE

    La patuline est une mycotoxine produite par de nombreuses moisissures

    appartenant aux genres  Aspergillus et  Penicillium dont  A. clavatus, moisissure de la

    mycoflore des graines, Penicillium expansum, agent de pourriture des pommes

    entreposées. Elle peut être produite également par  Byssochlamys nivea  et  B. fulva,

    champignons présents dans divers jus de fruits (Pittet, 1998). La patuline est un

    contaminant naturel des pommes endommagées et de leur jus, mais elle a été produiteau laboratoire par d'autres variétés de moisissures sur les graines, sur des produits

    réfrigérés comme la viande et les fromages (Scott, 1991).

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    O

    O

    OH

    O

    Figure 7 : Structure de la patuline

    E- LES TRICHOTHECENES

    C’est une famille composée d’environ 148 composés, tous produits par de

    nombreuses espèces fongiques dont celles des genres Fusarium, Penicillium,

    Cephalosporum, Myrothecium, Trichoderma et Stachybotrys (OMS, 1980). Les

    mycotoxines les plus étudiées dans ce groupe sont le déoxynivalénol (DON), les

    toxines T-2 et HT-2.

    La toxine DON est une vomitoxine qui contamine les céréales en particulier le

     blé, l'orge, le maïs, le seigle, l'avoine, et le riz (Creppy, 2002). L'occurrence de latoxine DON est associée principalement avec F. graminarum et  F. culmorum 

    (Bottalico, 1998). La DON peut provoquer des effets adverses après administration.

    L'administration d'une dose aiguë est caractérisée par deux effets toxicologiques à

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    Tableau 4: Principales mycotoxines produites par les différentes espècesde Fusarium (Bottalico, 1998) 

    Espèces de Fusarium  Mycotoxines produitesF. acuminatum

    F. avenaceum

    F. chlamydosporum

    F. crookwllense

    F. culmorum

    F. equiseti

    F. graminarum

    F. heterosporum

    F. moniliforme

    F. oxysporum

    F. poae

    F. proliferatum

    F. sambucinum

    F. semitectum

    F. sporotrichioides

    F. suglutinans

    F. tricinctum

    F.venenotum

    T-2, HT-2, DAS, MAS, MON, NEO

    MON

    MON

     NIV, FUS, ZEN, ZOH

    DON, ZEN, NIV, FUS, ZOH, AcDON

    DAS, ZEN, ZOH, NIV, DAcNIV, MAS, FUS

    DON, ZEN, NIV, FUS, AcDON, DAcDON, DAcNIV

    ZEN, ZOHFB1

    MON

    DAS, MAS, NIV, FUS, T2, HT2, NEO

    FB1, BEA, MON, FUP

    DAS, T2, NEO, ZEN, MAS

    ZEN

    T-2, HT-2, NEO, MAS ,DAS

    BEA, MON, FUP

    MON

    DAS

    AcDON: Mono-acétyldéoxynivalénol; AcNIV: Mono-acétylnivalénol; BEA:B é i i DA DON Di ét ldé i lé l DA NIV Di ét l i lé l

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    VI- REGLEMENTATIONS DES MYCOTOXINES

    a- A l’échelle nationale:

    Actuellement au Maroc, il n’ya pas des normes ou des limites réglémentaires

    fixant les teneures maximales des mycotoxines dans l’alimentation humaine et

    animale. Un projet de normalisation de ces toxines a été préparé vers la fin des années90 par le comité interministériel pour le contrôle alimentaire et la répression des

    fraudes (CIPCARF) mais il n’a pas encore été adopté. Ce projet prévoit la

    normalisation des contaminants minéraux et organiques dans les aliments et fixe les

    concentrations maximales admissibles des mycotoxines dans certaines denrées

    destinées à l’alimentation humaine et animales :

    • Matières premières : Pour les produits et matières servant à l’alimentation humaine,

    en aucun cas la concentration maximale en mycotoxines ne doit dépasser les valeurs

    suivantes :

    - Céréales et produits assimilés :

    - AFB1 : 5µg/kg dans les céréales

    - Ochratoxines : 30µg/kg dans les céréales

    - ZEN : 200 µg/kg dans les céréales

    - Produits laitiers : - AFM1 : 0,05 µg/kg (lait de toute nature)

    - AFM1 : 0,03 µg/kg (lait pour enfants de moins de 3 ans)

    - Fruits et jus de fruits

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    • Produits concentrés

    La concentration en aflatoxines des produits ayant subi une opération

    d’élimination de leur eau de constitution, ou d’une partie de celle-ci, peut être

    supérieure à celle de la matière première mise en œuvre, dans la limite de la quantité

    d’eau éliminée :

    - Lait en poudre : AFM1 : 0,5µg/kg

    - LAIT EN POUDRE (ENFANTS) : AFM1 : 0,3µG/KG 

    • Dérivés des céréales

    Les farines et sons qui proviennent directement des céréales peuvent contenir

    des proportions en AFB1 différentes de celles des matières premières dont ils sont

    issus :- Farine blanche de blé (farine fleur) : 3µg/kg d’AFB1

    - Son du blé brut : 10 µg/kg d’AFB1

    - Farine de blé complète : 5µg/kg

    • Aliments de bétail

    - AFB1 : 50 µg/kg : Aliments complets pour bovins, ovins et caprins (sauf

    animaux laitiers, veaux et agneaux)

    - AFB1 : 20 µg/kg : Aliments pour porcins et volailles (sauf porcelest, poussins,

    cannetons et dindes)- AFB1 : 20 µg/kg : Aliments supléments pour animaux laitiers

    - AFB1 : 10 µg/kg : Autres aliments complets pour animaux

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    la contamination des denrées alimentaires et des produits d’alimentation animale, et de

     promouvoir l’harmonisation des réglementations et les procédures de contrôle et pour

    recommander des stratégies permettant d’évaluer, de prévenir et de lutter contre la

    contamination par les mycotoxines.

    La nécessité de fixer des teneurs maximales en mycotoxines pour les aliments

    destinés à la consommation humaine et animale est généralement reconnue. Les paysde l'Union européenne ont édité un règlement pour limiter la présence des aflatoxines

    dans l’alimentation humaine (CEE, 1998). La limite maximale admissible en

    aflatoxine B1 (ou des aflatoxines totales B et G) ne doit pas dépasser 2µg/Kg (ou

    4µg/Kg pour les aflatoxines totales) dans les arachides, fruits à coque et fruits secs et

    leur produits de transformation ainsi que dans les céréales et leur dérivés.

    Selon ce même règlement, la limite maximale pour l’aflatoxine M1 dans le lait

    est quant à elle fixée à 0,05 µg/l sachant que l’on estime qu'au plus 1 à 3 % de

    l’aflatoxine B1 absorbée par une vache laitière est excrétée dans le lait sous forme

    d aflatoxine M1 (Van Egmond, 1991).

    En plus de ces limites communautaires, plusieurs pays du monde ont établi

    leurs limites propres à eux concernant les mycotoxines dans les aliments. Le tableau

    ci-dessous donne un aperçu sur les limites fixées par certains pays européens et lesUSA :

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    Tableau 5: Limites maximales pour les mycotoxines dans les aliments danscertains pays européens et les USA (Creppy, 2002).

    Mycotoxine Pays LM (µg/kg ou µg/l) Aliments

    AFB1

    FinlandeAllemagnePays-basBelgiquePortugal

    Autriche

    Suisse

    Espagne

    LuxembourgIrlandeDanemarkGrèce

    225525

    52012125

    5555

    TousTousTousTousArachide

    Aliments pour enfantsAutresTousCéréales, noixTousMaïs, céréalesTous

    TousTousTousTous

    AF totales:

    (AFB1,AFB2,AFG1, et

    AFG2)

    Suède NorvègeFinlande

    Allemagne

    G. BretagneFranceItalieAutriche

    Suisse

    USABelgiqueBosnie

    555

    40,05410505 (B2+G1+G2)0,02 (M1+B1+B2+G1+G2)

    5 (B2+G1+G2)0,012051 (B1+G1)

    TousArachides, noix,Tous

    TousEnzymes et formulations Noix, fruits secsTousArachidesTousAliments pour enfants

    Tous Nourritures de bébésTousArachidesCéréales

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     Tableau 5 (Suite):

    Mycotoxine Pays LM(µg/kg ou µg/l)

    Aliments

    AFM1

    BelgiqueUSARép. Tchèque

    France

    Bulgarie

    0,050,50,10,5

    0,030,050,5

    LaitLaitLait pour enfantsLait pour adultes

    Lait pour enfantsLait pour adultes

    Déoxynivalénol(DON)

    USARussie

    Autriche

    10001000

    750

    BléCéréales

    Blé

    OchratoxineA(OTA)

    RomaineRép.Tchèque

    Danemark

    AutricheSuisseGrèceFrancePays-bas

    51205

    25522050

    TousAliments pour enfants

    Céréales

    PorcCéréalesCéréalesTousTousCéréales

    Fumonisines(B1+B2)

    Suisse 1000 Maïs

    Roumanie 30 Céréales, huiles végétales

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    VII - IMPACT ECONOMIQUE DES MYCOTOXINES 

    Malgré les nombreuses recherches qui ont été faites sur l’aspect toxicologique

    et pathologique des mycotoxines chez les populations humaines et animales, sur leur

    implication directe ou indirecte dans l’apparition de certaines maladies telles les

    cirrhoses, les cancers ou certaines maladies nutritionnelles comme le kwashiorkor

    (Hendrickse, 1984) ou la maladie du kashin-Beck au Tibet en Inde (Jiambo et al.,1995), Peu de travaux ont été entrepris dans le but d’étudier l'impact financier et

    économique des mycotoxines sur des populations spécifiques aussi bien dans les pays

    industrialisés que les pays développés.

    Les conséquences économiques engendrées par les mycotoxines sont lourdes.Dans les pays d’Amérique du Nord, la productivité des animaux a connu des pertes

    énormes estimées à des billions de dollars par année (Miller, 1998). L’impact financier

    des mycotoxines concerne non seulement les risques pour la santé de l’homme et les

    animaux domestiques, mais aussi la dégradation de la qualité des produits agricoles

    commercialisés tant pour le marché intérieur que pour l’exportation.

    En s’appuyant sur des données recueillies en Indonésie, aux Philippines et en

    Thaïlande, Lubulwa et Davis (1994) ont essayé de donner une estimation du dégât

    économique annuel, réparti sur différents secteurs, provoqué par différentschampignons et les aflatoxines (tableau 6). Ces auteurs ont estimé que 20 à 29 % de la

     production du maïs et même 22 à 45 % de la production d’arachide provenant de ces

    trois pays dépassent une concentration en aflatoxines de 50 µg/ kg et sont de ce fait

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    Tableau 6: Estimation du dégât économique en Millions de $ Australiens, causépar différents champignons et les aflatoxines en Indonésie, aux Philippines et en

    Thaïlande en 1991 (Lubulwa et Davis, 1994)

    Secteur Nature des dégâts Maïs Arachide Maïs etArachide

    Dégradation du produit commercialisé

    Détérioration de l’aspectextérieur des graines.Rancissure, perte du

     pouvoir germinatif.

    70,9 36,8 107,7

    Intoxication humaine Cancer du foie primairedû à l’aflatoxine 176,5 114,7 291,2

    Intoxication desanimaux domestiques(volaille, porc, bétail)

    Diminution decroissance, stérilité,effets mutagènes,tératogènes,carcinogènes

    71,7 6,2 77,9

    Total 319,1 157,7 476,9

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    CHAPITRE II : PROCEDES DE PREVENTION ET DE R EDUCTION DESMYCOTOXINES DANS LES PRODUITS ALIMENTAIRES 

    I- Généralités

    Les dégâts économiques et les problèmes de santé humaine et animale

    engendrés par les mycotoxines, à court ou à long terme, ont poussé les scientifiques à

    chercher des méthodes efficaces pour réduire les taux de ces substances dans lesaliments ou bien empêcher leur production par les moisissures toxinogènes

    Comme la présence des moisissures dans les récoltes est un phénomène naturel,

    il serait impossible d’éliminer toute trace de mycotoxines des produits alimentaires.

    Cependant il est possible de minimiser la contamination en prenant des précautions au

    niveau de l’entreposage et la manutention des récoltes après la moisson et en

    inspectant rigoureusement les produits avant la mise sur le marché. La réduction des

    taux des mycotoxines relève à la fois du rôle des agriculteurs, des commerçants et des

    industriels.

    Plusieurs procédés ont été étudiés afin de prévenir la contamination des

    matières premières par les mycotoxines. Chaque essai doit non seulement réduire la

    concentration des toxines mais aussi éviter que les produits de dégradation ne soient

    toxiques ou détériorent la qualité nutritionnelle des aliments traités. Selon Lopez-Garcia et Park (1999) un système de lutte intégré contre les mycotoxines doit se

    concevoir à trois niveaux de production:

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     production ultérieure des mycotoxines. Cependant ces essais sont très difficiles à

    mettre au point et restent peu concluants.

    2-Lutte au moment de la récolte

    Le moment de la récolte a une grande influence sur la production des

    mycotoxines. Pendant cette période, deux facteurs sont à contrôler : le lavage et le

    séchage. Ces deux pratiques jouent un rôle important dans la prolifération fongique

     pendant l’entreposage.

    3-Lutte et décontamination après récolte

    Les procédures appliquées au cours de la période d'entreposage constituent une

     barrière importante pour éviter l’exposition des consommateurs aux mycotoxines. Les procédés de décontamination doivent être efficaces sans rendre impropres à la

    consommation les denrées traitées, elles doivent être simples à mettre en œuvre et peu

    coûteux puisque le traitement peut concerner des tonnages importants.

    Selon Park (1993), les trois procédés d’élimination des aflatoxines (physiques,

    chimiques ou biologiques) constituent les stratégies de lutte les plus courantes après

    récolte, les méthodes sont nombreuses et varient selon le type de mycotoxines, mais

    selon Galvano et al, (2001), l'efficacité de chaque approche doit être évaluée selon des

    critères spécifiques à savoir :

    - Inactiver, détruire ou éliminer la toxine dans l'aliment,

    - Ne générer aucun résidu toxique dans l’aliment

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    II- Procédés physiques

    Les méthodes physiques sont nombreuses, elles sont basées en général sur le

    lavage, le séchage, le broyage, le tri manuel, la séparation mécanique, le traitement par

    un choc thermique et la torréfaction.

    -  Traitement thermique

    Les mycotoxines sont en général thermostables et elles résistent à tous les procédés

    utilisés pour l'élimination des micro-organismes (chauffage et stérilisation). Peers et

    Linsell (1975) observaient que les aflatoxines restent stables dans les arachides ou

    dans le maïs après un chauffage à 200°C pendant 30 minutes. Il est à noter que les

    traitements thermiques dépendent en grande partie d'autres facteurs tels la teneur del'aliment contaminé en eau et de son pH (Rustom, 1997).

    - Irradiation

    L’irradiation a été considérée pour longtemps comme une solution possible de lutte

    contre les microorganismes. Des méthodes satisfaisantes pour l'élimination des

    mycotoxines ne sont pas encore mises au point. Cependant l’irradiation peut être

    envisagée pour lutter contre les moisissures toxinogènes.

    - Extraction

    L'extraction des aflatoxines avec des solvants est un procédé qui a été étudié pour

    leur élimination des arachides contaminées. Cependant le matériel traité par cette

    méthode ne peut être destiné qu'aux animaux Le rapport solvant/aliment est un

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    Huwig et al. (2001), différents adsorbants ont été utilisés avec succès dans des

     procédés de détoxification des aliments de bétail contaminés par les mycotoxines.

    C'est le cas des argiles adsorbant les aflatoxines en particulier l'AFB1, le charbon actif

    adsorbant la plupart des mycotoxines, et finalement certains polymères comme la

    cholestyramine (résine échangeuse d'anions utilisée pour l'adsorption des acides

     biliaires dans le tractus gastro-intestinal) adsorbant l'OTA.

    III-  Procédés chimiques

    De nombreuses études ont évalué la capacité des substances chimiques à

    inactiver ou réduire certaines mycotoxines, cependant la plupart des études ont été

    axées sur les aflatoxines dans l’alimentation animale. D'autres recherches ont porté surles propriétés protectrices d'autres substances contre les effets des mycotoxines. Il est à

    noter qu'actuellement le règlement européen interdit de décontaminer les aflatoxines

     par des procédés chimiques ou de mélanger des produits contaminés avec d'autres

     produits qui ne le sont pas dans l’intention d’abaisser la teneur jusqu’à la limite

    maximale admissible.

    - Traitement à l'ammoniaque

    L’ammonisation (traitement des denrées contaminées par l'ammoniaque) est la

    méthode chimique qui a fait l’objet des recherches les plus poussées. Selon Park

    (1993), le traitement à l'ammoniaque est une solution pratique et efficace pour la

    détoxication des aflatoxines dans les denrées alimentaires et l’alimentation du bétail.

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    - Bisulfites

    Les bisulfites ont été ajoutés aux aliments pour inhiber les activités de certaines

    enzymes mais aussi pour retarder la croissance des micro-organismes. Doyle et Marth

    (1978) ont constaté que les bisulfites réduisent les taux des aflatoxines B1 et G1

    d'environ 50 % après environ 5 jours de traitement et que cette durée peut être réduite

    à une journée si la température atteint 55° C au cours du procédé de traitement.

    -  Les antioxydants

    La recherche des propriétés protectrices des substances anti-oxydantes contre les

    effets néfastes des mycotoxines a été largement étudiée. Les vitamines (A, D et E) et le

    sélénium ont donné des résultats positifs en inhibant la complexation des mycotoxines

    à l'ADN. Des résultats similaires ont été obtenus avec les riboflavines et descaroténoïdes (Galvano et al., 2001).

    IV-  Procédés biologiques

    Contrairement aux procédés chimiques et physiques, les procédés biologiques

    restent encore moins étudiés. Selon Lopez-Garcia et Park (1999), les méthodes

     biologiques ayant des propriétés de décontamination efficaces sont en général le

    résultat de composés spécifiques produits par des micro-organismes sélectionnés.

    L'existence d'activité de dégradation des mycotoxines dans les graines de céréales

    stockés pendant l'hiver a été rapportée par plusieurs chercheurs. La toxine DON, les

    toxines T-2 et HT-2 peuvent être dégradées par les enzymes du blé et du maïs Une

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    l'OTA, l'AFB1, la DON et la ZEN par la flore du tractus digestif des ruminants (porc,

     bovins).

    Grâce aux informations recueillies dans le domaine de la biotechnologie sur les

    microorganismes et à l'accumulation des connaissances sur les capacités illimitées du

    catabolisme des populations microbiennes, plusieurs spécialistes se sont orientés

    récemment vers une approche microbiologique pour la détoxification des aliments

    contaminés par les mycotoxines. Cette approche consiste en une réduction ou une

    dégradation des mycotoxines par des microorganismes spécialisés (Bata et Lastztity,

    1999). Les procédés biologiques ont plusieurs avantages:

    -  La destruction des toxines, leur réduction ou leur inactivation,-  L'inactivation des spores et du mycélium,

    -  La conservation de la valeur nutritionnelle de l'aliment,

    -  La conservation des propriétés physiques du matériel cru,

    -  Le coût faible du processus de décontamination.

    Selon Bhatnagar (1991), la détoxification biologique des mycotoxines consiste en

    une transformation ou une dégradation enzymatique des toxines en produits moins

    toxiques. Une fois les microorganismes et les enzymes responsables de la

    détoxification sont découverts, les études doivent être focalisées sur le développement

    et l'optimisation des procédures sous diverses conditions.

    1- Interactions entre les mycotoxines et les microorganismes

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    des souches d'A. fumigatus de dégrader l'OTA dans les milieux de cultures liquides.

    Par ailleurs, des souches d'A. niger CBS120.49 se sont montrées capables de dégrader

    l'OTA et l’ochratoxine α  (OTα) dans les milieux liquides et solides en secrétant une

    enzyme: la carboxypeptidase.

    1-2 Dégradation de l’AFB1 par Flavobacterium aurantiacum

    La première évidence de la capacité des bactéries à dégrader les molécules

    d’aflatoxines a été démontrée par Ciegler et al. (1966 a et b). Ces auteurs ont étudié

    l’effet d’un millier de micro-organismes comptant parmi elles des levures, des

    moisissures et des bactéries. Une seule souche a montré un effet de dégradation

    irréversible sur l’AFB1 dans des milieux solides et liquides. Il s’agit deFlavobacterium aurantiacum. Le pourcentage de dégradation totale était de 100%

    après 88h d’incubation.

    Lillehoj et al. (1967) ont montré que la température optimale de dégradation de

    l’AFB1 par F. aurantiacum  est de 35°C et le pH optimum de dégradation est de 6,75.

    Lillehoj et al. (1971) ont rapporté que l’ajout d’une préculture de 2.1010 cellules /ml

    d’une préculture de F. aurantiacum  de 48 h dégrade 40% de l’AFM1 par simple

    contact, alors que l’incubation pendant 4 h dégrade complètement la toxine.

    La dégradation des aflatoxines dans certains aliments par les micro-organismes

    et en particulier par F. aurantiacum  a été rapportée également par Hao et Brackett

    (1988) et Line et al (1994) Cependant le mécanisme de leur dégradation n’est pas bien

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    2- Interactions entre Les bactéries lactiques et l’aflatoxine.

    2-1- Effets de l’aflatoxine sur les bactéries lactiques.

    L’effet de l’AFB1 sur les bactéries lactiques au cours de la fermentation a été

    étudié par plusieurs auteurs, en particulier l’effet d'inhibition des enzymes. Ce

    dernier dépend de la concentration de la toxine, de la nature des souches étudiées, et de

    la nature de l’enzyme en question. L’activité protéolytique chez Lactococcus lactis est

    inhibée par l’AFB1, l’inhibition est proportionnelle à la concentration de la toxine

    initiale utilisée (Mohran et al, 1984). Ces mêmes auteurs ont conclu qu’il n’ya aucun

    effet inhibiteur chez  Lactococcus diacetylactis, Streptococcus thermophilus,

     Lactobacillus bulgaricus et Lactobacillus casei.

    Sutic et Banina (1990) ont montré qu’en présence de l’AFB1, des souches de  L.

    casei, L. plantarum  et S. thermophilus, à métabolisme homofermentaire, ont

    commencé à produire énormément de gaz dans des milieux liquides à partir du

    glucose, du lactose, du sucrose et du galactose. Ces résultats suggèrent que le

    métabolisme hétérofermentaire survenu chez les espèces étudiées est essentiellement

    dû à l’AFB1.

    Selon Khaddor (1992), l’AFM1 utilisée à une concentration de 1 µg/l n’a causé

    aucun effet sur la croissance des bactéries lactiques de la fermentation du "leben" et du

    yaourt. Cependant à une concentration de 5 µg/l, il y a inhibition de la croissance et de

    la production d’acide lactique chez S thermophilus Alors que chez L bulgaricus il y a

    2 2 Réd ti d fl t i l b té i l ti

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    2-2- Réduction des aflatoxines par les bactéries lactiques.

    Au cours de la fermentation lactique, plusieurs espèces bactériennes ont montré des

    capacités dégradatives des aflatoxines (Blanco Jose et al., 1988). Rasic et al. (1991)

    ont observé une diminution des taux d’AFB1 dans le yaourt et le lait acidifié. Les taux

    de L’AFB1 ajouté au lait avant fermentation à des concentrations allant de 600, 1000

    et 1400 µg/kg ont été réduit respectivement de 97, 91 et 90 % dans le yaourt à pH 4.

    Khaddor (1992), en étudiant la fermentation lactique du yaourt et du "leben" a

    montré que les bactéries lactiques dégradent l’AFM1 mais à des pourcentages

    variables et il a conclue que les bactéries mésophiles sont plus efficaces que les

     bactéries thermophiles. Les souches acidifiantes ( Lc. lactis  et  L. bulgaricus) se sontmontrées capables de dégrader l’AFM1 beaucoup plus que les souches aromatisantes.

    Selon ce même auteur, la nisine produite par les souches de  Lc. Lactis ne semble

     pas avoir un effet sur la dégradation de l’AFM1 et il a suggéré que l’effet des bactéries

    lactiques sur les aflatoxines est probablement dû à une dégradation enzymatique plutôt

    qu’à une élimination par acidification ou par une action des bactériocines telle la

    nisine.

    CHAPITRE III FERMENTATION PANAIRE TRADITIONNELLE

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    CHAPITRE III : FERMENTATION PANAIRE TRADITIONNELLE 

    I- Introduction

    Le pain, aliment de base aussi bien en ville qu’à la campagne, est obtenu par

    une technologie alimentaire des plus anciennes inventées par l’homme. Ce sont les

    Egyptiens qui furent les premiers à observer accidentellement la fermentation panaire

    après la levée de la pâte abandonnée au repos. Le pain a subi au cours de l’histoire desmodifications quant à ses qualités organoleptiques que nutritionnelles grâce au progrès

    scientifique.

    Au Maroc, la préparation du pain est essentiellement quotidienne et se fait

    d’une manière traditionnelle en milieu rural. La fermentation de la pâte est le résultat

    de l’association des levures et des bactéries lactiques. Par contre en ville la

    fermentation est devenue moderne, elle se base uniquement sur l’utilisation de la

    levure boulangère : Saccharomyces cerevisiae.

    II – Les agents de la fermentation 

    1- Les levures

    Les levures, micro-organismes eucaryotiques unicellulaires largement répandus

    dans l’environnement sont utilisés par l’homme depuis des millénaires. Le mot levure

    dérive du mot latin «levare » qui se définit par le principe qui fait lever le pain. C’est

    avec les travaux de Pasteur que le rôle des levures dans la fermentation alcoolique a

    La libération de substances aromatiques outre le CO et l’éthanol ce qui développe la

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    - La libération de substances aromatiques outre le CO2 et l éthanol, ce qui développe la

    flaveur caractéristique du pain.

    L’espèce la plus connue dans la fermentation du pain industriel moderne est S.

    cerevisiae. Cependant d’autres espèces peuvent jouer des rôles plus ou moins

    importants notamment Cryptococcus albidus, Debaryomyces hansenii, Kluyveromyces

    marxianus, Zygosaccharomyces baillii et des souches du genre Candida.

    2- Les bactéries lactiques

    Les bactéries lactiques sont largement utilisées en industrie agroalimentaire,

    leur métabolisme est toujours fermentaire, elles présentent souvent plusieursauxotrophies pour les acides aminés, les acides nucléiques, les vitamines et certains

    acides gras et elles possèdent tous les atouts technologiques essentiels pour l’obtention

    d’une bio-conservation optimale, d’un arôme et d’une caractéristique des produits

    alimentaires fermentés (Coffey et Daly, 1994). De plus les bactéries lactiques sont

    capables d’hydrolyser les phytates et augmenter la biodisponibilité de certains

    minéraux comme le fer dans le pain fermenté (Faid et Tahiri-Hassani, 1994).

    Les travaux de Faid et al. (1993) sur la fermentation panaire traditionnelle

    marocaine ont permis d’isoler plusieurs espèces des genres Lactobacillus, Leuconostoc 

    et Pediococcus. Des espèces du genre  Lactobacillus  ont été isolées lors de la

    fermentation acide du seigle en Allemagne par Spicher et Schröder (1978) et et par

    Baber et Beuguena (1988) en Espagne

    Les bactéries lactiques jouent plusieurs rôles au cours de la fermentation dont le

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    Les bactéries lactiques jouent plusieurs rôles au cours de la fermentation dont le

     principal est l’acidification de la pâte qui contribue au développement d’un goût

    typique du pain au levain. Les acides organiques (acide lactique ou acide acétique)

     produits lors du métabolisme homofermentaire ou hétérofermentaire peuvent atteindre

    des concentrations maximales respectives de l’ordre de 0.97 % et 0.30 % (Spicher,

    1983). Au cours du métabolisme hétérofermentaire il y a production de gaz sous forme

    de CO2  en quantité plus ou moins importante mais qui restent inférieures à celles

     produites au cours de la fermentation de la levure. 

    Les bactéries lactiques sont douées d’activités protéolytiques variées et

    complexes incluant des protéases et des peptidases intracellulaires et extracellulaires

    (Exterkate, 1983). Les protéines et les acides aminés libérés dans la pâte au cours de lafermentation panaire jouent un rôle dans l’apparition d’arômes caractéristiques. La

     protéolyse dépend du temps de la fermentation, de la température, des espèces

     bactériennes et de la richesse de la farine en protéines (Spicher et Nierle, 1984). 

    III- Technologie panaire et levains traditionnels

    1-Technologie panaire

    La panification a pour objectif principal l’obtention d’une pâte levée qui après

    cuisson donne un produit appelé : pain. Selon (Testard, 1985), la panification se

    déroule en plusieurs phases successives :

    - Pétrissage : Cette étape débute par un mélange de la farine l’eau le sel et les

    - La division et le façonnage : La pâte est ensuite divisée en pâtons façonnée et

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    La division et le façonnage : La pâte est ensuite divisée en pâtons façonnée et

    laissée pour subir une deuxième fermentation ou Apprêt.

    - L'apprêt : il dure 1 à 3 heures, il dépend de plusieurs paramètres à savoir la

    quantité de levain, la température, l’hydratation de la pâte et le mode de pétrissage.

    -La cuisson : Elle se fait entre 250 °C et 300°C, elle dure entre 10 et 45 minutes,

    la durée varie en fonction du volume des pâtons.

    - Le Ressuage : Cette dernière étape consiste en un refroidissement du pain pour

    avoir une humidité bien équilibrée et une bonne conservation.

    2-Levains traditionnels

    La préparation des levains traditionnels est pratiquée au Maroc en milieu ruraldepuis des siècles et elle l’est toujours dans certains pays occidentaux (Italie, USA,

    Allemagne...) ainsi que dans les pays arabes. Même si les méthodes de préparation

    varient d’une région à l’autre ou d’un pays à l’autre, elles consistent en une culture

    mixte de levures et de bactéries lactiques. Plusieurs méthodes de préparation des

    ferments traditionnels sont utilisées, elles consistent en un mélange d'un matériel

    étranger ("leben", jus de citron, eau de rinçage du thé, ail…) avec de l'eau et de la

    farine à fermenter. Il est à noter que tous les pains obtenus ont tous un même goût

    acide.

    Selon Tahri-Hassani (1996), la fermentation par les levains traditionnels

     préparés à partir du leben et du citron offre une meilleure biodisponibilité des

    minéraux et une amélioration des caractéristiques organoleptiques ce qui permettrait

    3- Caractéristiques du pain au levain

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    3 Caractéristiques du pain au levain

    Le tableau 7 résume les différentes caractéristiques physico-chimiques du pain

    au levain. Quant aux caractéristiques aromatiques, l’acide lactique et l’acide acétique

     jouent un rôle important dans le développement des caractéristiques organoleptiques

    du pain. L’acide acétique est le composé responsable de l’arôme typique du pain au

    levain alors que l’acide lactique est responsable de la saveur acide.

    De nombreux facteurs interviennent dans le goût et l’arôme du pain en

     particulier le type de la farine et les espèces microbiennes constituant le levain (Onno

    et Roussel, 1994). Selon Spicher et Stephan (1982), plusieurs groupes de substances

     jouent un rôle dans l’arôme du pain au levain et dont les origines sont les matières

     premières, le métabolisme fermentaire et les réactions de cuisson. Ces substancessont : les acides organiques, les esters éthyliques des acides organiques, les alcools, les

    aldéhydes, les cétones, les composés sulfurés, etc.

    4 - Interactions levures - bactéries lactiques

    La fermentation panaire traditionnelle est toujours due à l’interaction des

    levures et des bactéries lactiques. La levure boulangère S. cerevisiae  est toujours

    contaminée par une flore de bactéries lactiques, celle-ci joue un rôle acidifiant de la

     pâte si la fermentation est maintenue à des températures relativement élevées par

    rapport à celles des levures.

    Les interactions éventuelles entre ces deux populations ont trois origines

    acétique lors de la combinaison des quelques espèces de bactéries lactiques ( L. brevis

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    q q q p q (

    et L. plantarum DC400) avec d’autres espèces de levures notamment S. cerevisiae et S.

    exiguus.

    Meignen et al. (2001) ont caractérisé un pain obtenu par une combinaison mixte

    de L. brevis et S. cerevisiae. La fermentation combinée a entraîné une réduction de la

     production de l’éthanol mais une augmentation de la production du glycérol, de l’acide

    acétique et de 15 substances d’arômes dont de forts pourcentages du 3-méthyle 1-

     buthanal, du 3-méthyle 1-buthanol, du 2-méthyle 1-buthanol, d’éthyle lactate et du 2-

     phényle éthyle alcool. La forte production de ces composés aromatiques est

     probablement liée à l’activité protéolytique des bactéries lactiques. Les acides aminés

    libérés sont utilisés par S. cerevisiae  pour la production des alcools, une corrélationentre les concentrations des acides aminés et les composés aromatiques a été établie

    (Spicher et Nierle, 1988).

     

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    Tableau 7: Principales différences entre le pain au levain et le pain à la levure

    selon Onno et Roussel (1994)

    Caractéristiques Pain au levain Pain à la levure

     pH 3.8 - 4.6 5.3 - 5.8

    Acide acétique (seigle)

    Acide acétique (blé)

    0.25 - 0.30 %

    0.10 - 0.40 %

    -

    0.005- 0.04 %

    Acide lactique (seigle)

    Acide lactique (blé)

    0.8 - 0.9 %

    0.4 – 0.8 %

    -

    0.005 - 0.04 %Conservation

    microbiologique

    Bonne protection contre les

     bactéries et les fongiques

    Sensible à l’action des

     bactéries et des moisissures

    Aspects nutritionnels

    Hydrolyse enzymatique assez

    forte. Activité optimale des

     phytates dégradant l’acide

     phytique

    Hydrolyse enzymatique

    faible.

    Activité réduite des phytates

    OBJECTIFS DU TRAVAIL :

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    Les principaux objectifs du présent travail sont :

    - Etude de la contamination de certaines denrées alimentaires par les toxines de

    Penicillium (aflatoxines et OTA), et les toxines de Fusarium (ZEN et FB1).

    - Etude de la réduction des aflatoxines par voie microbiologique (cas des

     bactéries lactiques)

     

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    M ATERIEL ET METHODES 

    CHAPITRE I : DETERMINATION DES MYCOTOXINES DANS LES DENREES

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    ALIMENTAIRES 

    I- Détermination des mycotoxines dans les céréales et les épices

    -Principe

    Le principe de la détermination des mycotoxines est basé sur leur extraction desaliments par des solvants organiques convenables et leur purification sur une colonne

    d’immuno-affinité (figure 8).

    Les colonnes d’immuno-affinité contiennent chacune un anticorps très

    spécifique pour chaque mycotoxine recherchée et la purification de la mycotoxine

    dépend de son affinité à l’anticorps en question. Il est important de noter que

    l’anticorps peut être dénaturé par une température élevée et des changements de pH.

    Le tampon doit être toujours au dessus du gel et la colonne doit être conservée entre 2

    et 8°C.

    L’élution de la toxine est effectué par un éluant (solvant organique) dénaturant

    la liaison anticops-antigène. L’identification et la quantification de la toxine dans

    l’éluât se fait finalement par chromatographie liquide de haute performance (HPLC)

    couplé à un fluorimètre.

    - Echantillonnage

    Soixante (60) échantillons de céréales dont le blé (n=20), l’orge (n=20) et le

    maїs (n=20) et 55 échantillons d’épices dont le piment rouge (n=14), le poivre (n=15),

    le cumin (n=14) et le gingembre (n=12) commercialisées au Maroc ont été prélevés

    Figure 8 : Schéma montrant les principales étapes utilisées pour l’analyse desm coto ines par HPLC

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    mycotoxines par HPLC.

    EXTRACTION Blinder à grande vitesse 

    Papier wattman

    DLUTION / FILTRATION Erlenmeyer

    Seringue

    ADSORPTION / ELUTION

    Gel (tampon)

    Colonne d’immuno-affinitécontenant un anticorps spécifique

    Selon les recommandations européennes récentes reportées par Miraglia et Brera

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    (2000), l’analyse des mycotoxines dans les denrées alimentaires doit être ciblée par les

    investigateurs vu l’écologie des moisissures qui diffère d’une moisissure à une autre etla nature chimique propre de chaque aliment, ainsi selon ces recommandations nous

    avons procédé aux analyses suivantes :

    -  Détermination de l’OTA dans le maïs, le blé et l’orge.

    -  Détermination des aflatoxines dans le blé.

    -  Détermination de la ZEN et de la FB1 dans le maïs.

    -  Détermination des aflatoxines dans les épices

    -  Détermination de l’OTA dans les fruits secs et les olives noires.

    I-1 Mycotoxines dans les céréales

    a- Préparation des standards des mycotoxines

    La préparation des standards des mycotoxines a été effectuée selon les procédures

    décrites dans le journal officiel AOAC international (2000). Les solutions diluées des

    mycotoxines sont peu stables, se dégradent à la lumière et doivent être renouvelées

    régulièrement. Les mycotoxines sont des substances potentiellement toxiques pour

    l’homme, la manipulation des standards doit être effectuée dans un laboratoire

    spécialisé équipé du matériel de protection adéquat (gants, hottes d’aspiration,

    masques etc.).

    b- Détermination des mycotoxines dans les céréales

    contenant un anticorps spécifique de l’OTA. La colonne a été lavée par 10 ml d’eau

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     bidistillée et l’air a été éliminé par une seringue jusqu’au sec. L’OTA a été éluée par

    application en premier de 1,5 ml de méthanol à 2% acidifié avec l’acide acétiqueglacial. L’éluât a été dilué avec 1,5 ml d’eau bidistillée et mélangé au vortex. 200 µl de

    l’éluât dilué ont été injectés à un HPLC équipé d’un injecteur automatique et un

    détecteur de fluorescence. La colonne C18 Kromasil KR100 (150 x 4.6 mm, 5µm) a

    été utilisée. La phase mobile utilisée était le mélange acétonitrile-eau (2%) acidifié

    avec l’acide acétique glacial (50 : 50, v/v). Le flux a été fixé à 1 ml.min-1. Le

    fluorimètre a été opéré à des longueurs d’ondes d’excitation et d’émission

    respectivement de 333 et 460 nm. Le temps de rétention de l'OTA dans les conditions

    décrites ci-dessus est 5 min.

    - Analyse de la ZEN

    Les échantillons ont été analysés suivant une méthode validée au laboratoire

    (ISS, Rome). 25g d’échantillon broyés ont été extraits par 125ml d’acétonitrile à 75 %

    dans l’eau bidistillée en utilisant un blinder à grande vitesse pendant 2 minutes. Après

    filtration sur papier wattman n°4, 20 ml du filtrat ont été dilués par 80 ml d’eau

     bidistillée. 25 ml du filtrat dilué ont été appliqués à une colonne d’immuno-affinité

    (Easi-Extract® Zéaralenone, R-Biopharm Rhône LTD, Glasgow, Royaume-Uni)

    contenant un anticorps monoclonal spécifique de la ZEN. La colonne a été lavée par

    10 ml d’eau bidistillée et l’air a été éliminé par une seringue jusqu’au sec. La ZEN a

    été éluée par application de 1,5 ml de méthanol. L’éluât a été dilué avec 1,5 ml d’eau

     bidistillée et mélangé au vortex. 100 µl de l’éluât dilué ont été injectés à un HPLC

    (même équipement que dans l’OTA) La phase mobile utilisée était le mélange

    - Analyse de la FB1

    ’ i d l 1 é é f i l é h d AOAC dé i

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    L’extraction de la FB1 a été faite selon une méthode AOAC décrite par

    Visconti et al. (2001). 25 g d’échantillon broyés ont été extraits par un mélangeméthanol- acétonitrile-eau (25:25:50, v/v/v) en utilisant un blinder à grande vitesse

     pendant 4 minutes. Après filtration sur papier wattman n°4, 10 ml du filtrat ont été

    dilués avec 40 ml du PBS. Une colonne d’immuno-affinité (Fumoniprep, R-Biopharm

    Rhône LTD, Glasgow, Royaume-Uni) contenant un anticorps monoclonal spécifique

    des fumonisines (FB1, FB2 et FB3) a été conditionnée par 5 ml du PBS. 10 ml du

    filtrat dilué ont été appliqués à la colonne. La colonne a été lavée par 10 ml d’eau

     bidistillée et l’air a été éliminé par une seringue jusqu’au sec. La FB1 a été éluée par

    application en premier de 1,5 ml du méthanol. L’éluât a été dilué avec 1,5 ml d‘eau

     bidistillée et mixé au vortex. La dérivatisation pré-colonne des extraits a été faite avecle mélange Ortho-Phtaldialdéhyde (OPA) / 2-mercaptoéthanol (MCE). Le réactif

    OPA/MCE est préparé chaque semaine en dissolvant 120 mg de l’OPA dans 3 ml du

    méthanol auquel on ajoute 15 ml du tétraborate de sodium (0.1M) et 150 ml du MCE.

    Le réactif est photosensible et doit être conservé à l’abri de la lumière. 450 µl du

    réactif OPA/MCE sont additionnés de 50 µl de l’extrait à analyser, mixés au vortex.Après 3 min, 100 µl sont injectés à un HPLC. Le système HPLC consiste en un

    injecteur automatique, un détecteur de fluorescence et une colonne C18 (150 x 4 mm,

    5µm). La phase mobile utilisée était le mélange méthanol- dihydrogénophosphate de

    sodium à 0,1M (77 : 23, v/v) ajusté à un pH 3,35 avec 85% d’acide phosphorique. Le

    flux a été fixé à 1 ml.min-1. Le fluorimètre a été opéré à des longueurs d’ondes

    d’excitation et d’émission respectivement de 335 nm et 440 nm. Le temps de rétention

    de la FB1 dans les conditions décrites ci-dessus est 6 min

    Rhône LTD, Glasgow, Royaume-Uni) contenant un anticorps spécifique des

    fl t i (AFB1 AFB2 AFG1 t AFG2) t diti é 10 l d t

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    aflatoxines (AFB1, AFB2, AFG1 et AFG2) est conditionnée par 10 ml du tampon

    PBS. 50 ml du filtrat dilué ont été appliqués à la colonne à un flux de 3 ml.min -1, lacolonne a été lavée par 20 ml d’eau bidistillée et l’air dans la colonne a été éliminé par

    une seringue jusqu’au sec. Les aflatoxines ont été éluées par application en premier de

    500 µl du méthanol. Ensuite, 1250 µl du méthanol ont été appliqués à la colonne et

    collectés par pression de l’air à travers la colonne. Après élution, l’éluât a été dilué

    avec 3250 µl d'eau bidistillée et mélangé au vortex. 100 µl de l’éluât dilué a été

    injecté à un HPLC (même équipement que dans le cas de l’OTA et la ZEN). La

    dérivatisation post-colonne a été effectuée avec la pyridine hydrobromide perbromide

    (PBPB) à 0.005 % dans l’eau bidistillée à un flux de 0.4 ml.min-1. La colonne C18

    Phenomenex (250 x 4.6 mm, 5µm) a été utilisée. La phase mobile utilisée était lemélange acétonitrile-eau-méthanol (17:54:29, v/v/v) à un flux de 1 ml.min-1. Le

    fluorimè