TECBNIQ~ 47, bld des Invalidee PARIS VIIo...
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OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUEET TECBNIQ~ OUTHE-MER
47, bld des InvalideePARIS VIIo GEOLOGIE
LES GISEMENTS DE BAUXITE DE LA GUYANE FRANCAISE
par
B. CHOUBERl'
COllgrès Mexioo
1956
B.CHOUBERT
J...
Les gisements de bauxite de la Gurane française
117 a un peu plua de 100 ans Le Prieur (1). "pharmacien de la .Marinechargé de l t exploration géologique des Montagnes de hw", décrivait déjà
d'une façon maticuleuse des roches auxquelles on ne donnait pas encore lenom de bauxite. Il ne pouvait prévoir à l'époque l'utilisation industrielledes hydrates d'alumine et, tout en regrettant le peu de consistance de cea
"falaises et grottes" dont la pierre ne pouvait Itre polie comme le marbre,
il pr8tait surtout attention aux variétés ferrugineuses de ces formationssuperficielles, appelées par lui "limonites" ou encore "roches à ravets".
Ce dernier terme est couramment employ~ aujourd'hUi dans le pays pour
désigner ~es roches latéritiques.
Des échantillons, envolés par lu! en France, turent analysés à l'EcolerOlale des Mines de Parie,peu aTant la révolution de 1948. Leur teneurmoyenne en ter 88 révèla assez 'levée (54% en moyenne) et suscita quelque
tntérlt,
Quelques années plus tard E, Jeannetaz (2) donna une description scien·tifique d'échantillons également recueillis en Guyane française, maie levrai découvreur des bauxites guyanaises a été G. Devez, originaire de Ca
yenne, qL en a recherch6 lui-mime les gisements et a susoité entre les deux
guerr.s deux missions d. prospection dont les conclusions turent diamètralement opposées. L'un d. ces rapports était favorable à l'explOitation, l'autre absolument contraire,
En 1947 enfin, la Société des Mines de Bor s'est à son tour intéressée
aux bauxites de la G~ane·.t un groupement franco-am§ricain s'est constituésur l'avis positif d'un expert.
~----_.~---------~--~~--~~-~~-~-----------~~~-----~--~---~~------~------_.
(1) Lé Prieur 1 HEltploration ~01og1que dû bassin de la Comté".Bul1. Soc~ Géol~ de Fr., t. 5, P. 251 - 254, Faris, 1848
(2.) E. Jeannetazl ilGibbaite et bauxite de la G~ane trançaise". Bull. Soo.Min. de France, T.I. p. 70 - 71. Paris, 1878.
•'.'Une campagne de Bondages, .ffeotu~e dans dès conditions assez obaçuresl
donna des résultats jugés négatifs, les travaux furent interrompus et le
groupement dissous.On attrapp6. lorsqu'on étudie lèS rapports de cesmis8ions, du peu de
t~mps consacré par les différents teohniciens aux reoherohes sur le terrain~
deux jours et demi pour ]. t un dt eUX, deux semaines pour un autre, deux mois.,
environ pour les aondages. Il s'agissait pourtant d'une région longue de
4, kmB. et large de 4 à 8 kms., montagneuse et couverte de tor'ta. ,Aucun levé pré~is n'existait 1 l'époque. On confondait entre elles les
diverses collines portant un revBtement bauxitique et l'on n'était pas d~ao.
cord nOD plus sur la dietancé qui les séparait dt une voie navigable;
La question, par conséquent, devait 3tre reprise dans son ensemble etle mérite du Bureau Minier Guyanais est d'avoir oompris cette nécessite. Dès
sa oréation, en 1949, cet organisme a commencé des prospections qui ont abou
ti, comme on le verra plus loin. à la découverte d'un giSement d'un très important tonnage.
GéOgraphie et morphologie.
La chatne des collines de Roura- Fourgassié-Kaw représente une unité
géograph1que nettement délimitée (voir carte), Au Nord et au Nord-Est s'étendent les savanes - inondées pendant la majeure partie de l'année - qui forment le littoral guyanais entre léS embOl.\chures du Mahury et de ltAp~rouague
A l'Oueet et au Sud-Ouest se trouvent les larges vallées de ltQ1ac. de l'Orapu et de la Counana. Une dépression fait communiquer cette dern1~re avec lahautevall~e dt la rivi~re de Ka., dont la plaine contourne les collinesdemIme nOJ:ll par le Sud-Est et l'Est.
Vue de la mer. cette ré5ion a l'aspect d'un plateau très régulier. 8'é1evant progressivement dé l-Ouest vers l'Eat, En réalité 11 s'agit d'un vaste témoin d'une; pénéplaine ancienne fortement érodée. Les altitudes, légàre-
;)"" .. ) . , .ment supérieures à 200 m. à l'extrlmité des montagnes de Roura. atteignent
:; . ,
250 m, à Fourgassi4 et d~pasBent: 300 ~. dans les montagnes de Ka•• Cette dol'
sale forme un arc de Cercle à grand rayon 'e Courbure, Oonvexe vers le Sud-
1.....
OUest. Lee montagnes de Roura qui en constituent la partie Nord-Ouest sont
l!Iéparêes de oelles,de Ka- par un rétrécissement mesurant à peine' kilomà
tres.Dsns les montagnes de Ka. la chalne s'élargit sensiblement et se divi-.
se en deux tronçonl!l, séparés par un sil10n longitudinal de direction WNW
ESE.
A la hauteur de Foul"gass1é. du c 8té do la mer, se dresse la ~ontagne
La Gabrielle, de torme grossièrement circulaire, séparée du reste de .la èha~
ne par une protonde dépressiOn où prend naissance la crique Gabrielle. Celll
ci. apràs avoir contourné par le Nord les montagnes de Roura, se je~te dans
le Mahury,
Les anoiennes cartes donnent une image tout à tait erronée de larégioi
la montagne La Gabr1~lle y est située l la jonction des montagnes de Ka.et de Roura, les criques Angélique et Gabrielle paraissent 7 prendre leur
source, Ce ntest qu'avec l'esqUisse photogrammétrique de la Guyane française
au I,IOO.0006me. établie par l'I.G.N. en 1948, que la topographie prit une'allure réelle. Malheure~ement, mime sur ce document, la restitution des
photographies oorrespondantes a été g3née par les nuageo.
Le Bureau Minier Guyanais dut par conséquent recourir • des levés dé
taillés à la bôussole et à la chaine d*arp.nteur pour combler ces lacunes.
En 1951 seulement parut .la feuille de Cayenne au I/IOO.OOOltme de 1.
I.G.N.
Constitution géologi3ueJOssatures. Lee Jl16ntagn.'s de Roura et de Ka. sont ·constituées par
des formations très aneiennès, tppartenant à la eé.rie de Paramea (1),
Oelle-oi représente l'une des divisions du Pr'cambrien guyanais. elle
est formée de schistes argileux métamorphiques. de chloritoschistes, de
quartzites schistosés suivant une direction sensiblement parallèle à la cha~
ne, Cette derni~re est orientée WNW - ESE dans les montagnes de Ka., puis
progre~sivement NNW - SSE dans les montagnes de Roura.
--~~~----~~---~--~---~~~---~~~-----~---------------~-~--------~-----~-~--_.(1) B. Choubert, "~ologie et Petrographie de la Guyane française u ,
O.R.S .T.O.M•• Paris _ 1949.,
L'ensemble a été travers' par de nombreuses intrusions 1 diorites, gab
bros, pyroxénoli~es et p~ridotit.s (I). La plup~rt de ces roches sont proton
d'ment altêr6es et modifiées par le métamorphisme.Les roches éruptives sont group&ea dans la partie concave de la ohatne.
Le massif le plus important est celui de la montagne La Ga.brielle, formé de
gabbros qui dt\bordant sur le Vttrsant maritime da Fourgassié. D'autres, de
moindre dimen$ion, sont connus dans la partie Nord-Est de Kaw. Les péridotites, transformées en serpentines et en leurs produits d'altération (talc et
magnésite), affleurent aUX sources d. J.a orique Angélique, dans la crique
:Fourca en aval du camp B, et dans la morenne Patawa.
Le sillon médian deo montagnes de Ka- est jalonné par des affleurementsde quartmites souvent conglom6ratiquee qui, vraisemblablement, appartiennentdéjà à la série de Bonidoro. On y trouve également du minerai de fer qui for
me des lentilles dams les schistes argileux. Ceux-ci contiennent en outre
plusieurs niveaux ferrugineux et manganésiflJresoil. .
Les quartzites sont fortement tectonisés et forment souvent des bràches
dont les fragments anguleux sont liés par un ciment ferrugineux.. .
La. véritable allure teo.to~ique des terrains de la série de Paramaca
est mal oonnue, La schietosité. gânéralement subverticale,semble par endroits co!ncider avec la direotion des couches.
Il est ind18peneable de préciser que toute cette r'gion offre peu d'af
fleurements. Les formations superficielles, argiles de décomposition, cuirasses latéritiques encore en place, blocs latéritiques glissés ou roulés le lon,despentes, couvrent d'un épais ,manteau les roches du soubassement et les le~
vés très d'taillée effectuée en relation aveo les recherches de la bauxite n'. .ont pas apporté beaucoup de C1arté dana la stratigraphie.
Lesterra1ns de la série de Paramaca ont été métamorphisés PJ:r une grani·te intrusi! qui tprme une séried'af~leurement8 au pied dèS montagnes de Rou·ra. entre l.'arrière pays du. Degrad Blanc sur ItOyac et le bassiD de la crique
Passanl. Ce sont des granites monzonttiques,à biotite. Ils provoqUent une ch~
te sur la crique Fourgassié. On ne les trouve jamaiB au-dessus dé 2""0 m. d'altitude.-----_ _-,_ _ - _- __ --- -- _- _-_ --- ...(1) B. Choubert, "Sur t.s .l"oches 4r-up. t.ives ba81~u.s des .P1ontAl.K!1es de Ka" 1.
et d~ Roura", Cr. Ac. So. T. 239, p. :nS~-Itj7, Paris, 195"1'.
....
-,..
Lea sondages effectués le long de la crique Gab~1elle entre les 'monta
gEl.s Anglaises et les montagnes de nOUra ont montré que, là aussi, les grani.tes ex~tentli Leur présence explique la diversité d'intensité du m6tamor...
phisme dans les roches environnantes.
La phase la plus récente de l'activité magmatique est représentée parde très nombreux .tilons de do1érite. qu'on peut suivre parfois sur plusieurl
kilomètres de lon5ueur. Leur direction générale est NNW - aSE. En contrebae
du camp C, les dolérites forment un. petit massif d'une superfioie de quel
ques kms. carrés. Il s'agit, semble-t-il. d' une coulée superposée aux dior~
tes affleurant dans les thalwegs. Les dolérites el1es-m8mes apparaissentsous forme de basalte à texture microlitiquel elles contiennent de la pigeo
nite Et Bouvent aussi de la micropegmatlte. Par opposition aUX autres roches
elles sont généralement très fratches.
géologie des latérito-bauxites,
Quand on oircule sur 1. versantmarltime des montagnes de Fourgassié .'de RQura. on co~sta.te que la pente est loin d t8tre uniforme. Elle se présente soue forme dl un esoalier gtSant. les paliers faiblement incliné8 succltdan1
aux pentes raldea. Schématiquement on peut dire queoelles-ci sont tormées
d'argile. alors que les paltera sont reoouverts de latérite,
Les ruptures dt pentes sont tr&quemment dues à la présence d'une falai·
se latéritique. suivant grosso-modo 1ea courbes de niveau.
Cette disposition en terrasses est tr4s nette entre Fourgassié et LaGabrielle. Les différents univeauxu sont assez constants jusqu'à 100-120 mit
d'altitude_ On peut en auivre une demi-douzaine sur plualeurs kllomàtrea.
P.lus haut les falaiséS ne Se maintiennent plus à une altitude précisel elle!montent ou descendent et pr'aentent de brusques interruptions.
Les r,v3tement~ s'étagent entre + 20 m. et plus de 300 m. Les plus- .intéressants économiquement sont situés au-dessus de 100 m.
Ainsi ces r~gions ont une morphologie très particulière. Parfois, enoontrebas œs ~al~ises, les pentes raides présentent également des cu1rasae~
dUeS aû glUs.ment de panneaux entiers sous lt.ffet de la gravité et A. une
recimentation ult6rieure.
En out~., les ravetements latéritiques témoignent d'accidents plus.
importants. failles avec décrochement, disposition en cuvettes synclinales.
Il en existe dans la r'gion de Fourgassi~t entre la grotte et ~e camp Bugeat, ainai que dan.L'!l les montagnes de Kà,•• 0\1 les gisements allong4s sui
vant les pentes du sillon m&dian témoignent d'une disposition analogue.
Lee cuirasses.dins toute cette région, ne reposent jamais directement
sur les roohes du BOUS-BOl. Elles en sont séparées par les épaisseurs sou
vent considèrables de l'argile kaolineuse aux dépens de laquelle elles Be
sont :f'orm&ee (lithomarge). Un Bondagè profond, effectué pràs du Camp Caf-
man dans les montagnes de Ka-, a traversé, aprlts une vingtaine de màtres •
bauxite, pl1lSieurs dizaines de m.tree d'argile, pour rencontret" une roche a
tltr~e "en place" "ers 70 m. de protondeur.
Ces latérito-bauxites sont tràs perméables. L'eau atmosphérique tombée
à la surface des plateaux rejoint rapidement la nappe phréatique à la base
du revltementt sur la ltthomarge. Celle-ci est constamment détrempée et leglissement de segments le ~ong des pentes en est faoilitâ.
Le niveau supérieur de cette nappe Bquifère'O.rie, suivant la saison.
dans des proportions tr~s sensibles. En période de pluie l'eau ruisselle à
la surface de la carapace. D~8 que ~es précipitations diminuent. il ne rest
plus qu'une circUlation souterraine intense cana~isée par les ingalitéo du
bed-rock, argileux.
En marchant à la surface dèS plateaux, on entend le b~uit de l'eau à
quelques màtres de profondeur~
L'effet decette circulation n'est pas purement mécanique. Elle est éga,
lement chimique, l'eau se éharge d'hydroxydes ferreux qui, en abandonnant ~l
rOChe, la rendent friabl•• oelle-ci est alors emportée par l'érosion (I)~
Les effets visibles de l'action de lfeau commencent par la formation
de cavernes, tràs fJ."tSquentes dMB les montagnes de Kaw et de Roura. Leur
hauteur peut atteindre plusieurs màtres et elles Qnt une grande 8xtention
longitudinale, Finalement le toit de ces e~cavations s'atfondre et il ee to,me à la surface des plateaux des dépressions circulaires, entourées d~ fa
laises latéritiques. L. fond est constitué par l'argile kaolineuse.-_...-.-._..- .... - ...-_......__...__._,..__........._.-.-__~..__~.._ ........w-.-.._~_..__.. .,.__.. .....
(1) B. Choubert, ItLe ter en Guyane française", in Symposium sur le J'ar.Cong, Géol. Intern. Alger, 1952, pp. 431-436.
b1oC8 de bauxite..8upérieure à velle d.
....
Ceo·dépreeeiQn8, dont 3.8 dialll.~tr~ pout atteindre I60 m., sont occupéespendant la majeure partte d. 1'année par des ma~écagee où prolifèrent une vé,
gâtation Oém:1.-aquatiqueJ pinots.et(t.....Il exiat. généralement un chérial d'évacuation du trop.plein,. donnant
naissance à des Cours d'eau descendant 3.e8 platèaux~ En saison sèche le8
eaüX s'éco~ent uniquement par la vol. 8outerra1n~.
Tous les ruisseaux sont d'ailleurs alimentés par la. nappe aquifère
qui Se trouve à la base de la couchelatérit1que.On t~ouv. tréquemaent au tond des dépressions des
blanche. pauvres en oxydéS ferreux, d'une qualité très
fa1aises environnantes,
Ce ph6nomltne, très fr4q1.lent, nous a tait croire que l'eau ohar~e deproduita v'géta~ en p\it~'faotion (acide hwnique) aVait 1e pouvoir de d'
barraSse1" la bauxite de ses constituante ferrugineux. Des essais effectuél!l
aU laboratoire ont démontré l'exactit\ide de cette hypothèse .(1). Avec une t.~'rature voisine de 26° en moyenne l'action de l'eau chargée de matièresorganiques, aV.~ un pH favorable au développe~nt des bactéries, peut amé110
ra:- la qual.ité de la bauXite. Lape.rta de plusieurs % d'oxyde de fers& pro
d~it en un laps de t~mp~ relat1v.ment très court (quelques l!Iemaines).Les travaux Ult'r1eura de prospec~ion ont confirmâ que. lorsque la nap
pe aquit6re persiste presque toute J.'ann4••. la bauxite est généralement p1l,l8riche en aJ.umine que dans les lieux o~ les changements de saisons font va
rier tréquemment la hauteur des eaux.
L"palsseur du rev3temént lat~ritique dans le8 montagnes de Boura et
de Kaw est assez varia.ble~ Non Sèu1.ement d'une "terrasse" à une autre. maisdans le8 limites d'un m6me plateau. Ainsi. à une altitude inférieure à 100 u
la couche latéritiqUe est g&néralement moins épaisse qu'au.desBua. Disons
toutefQis que Ces différences d.épaisseur sont statistiques. Les moyennesétant à l'avantage desterraBses des plateaux supérieurs.
Lea variat:1.onB d·un même niveau sont surtout dues à l'érosion et A
~'irrésular1t~du bad-rock.
(1) E. Choubert, S. H6nin. R.B6trémleuxItE8sa1 de purification des bauxitesriohes en constituants f'er:ruginEtlolX't - Cr.• Ac. Sc•• T. 234-, p. 2463.246" Faria, I95~•
•
••'"
.. -8-
Çe derniO~t co!i8titulS par. des schistes mâtamorphtqueB', ~staltltr' et
ârod' àuivant la directIon d. schistosit6. un protil perpendiculaire à cett,
direotionmontreune variatlo~ de puissance beaucoup plus forte et beauooup, ...
plus rapide que suivant la direotion 2ongitudinale.
Lès épaieseurs d'passdnt par ondroits 25 Q•• mais les m07ënnes sont. . '
beauqoup p~us faibles •
-9-
•Tableau nO __
1.91.51.71.61.51.62.11.9
I.'1.51.31.31.61.42.2
----....-...---
1
--------t----------
43,3045.8044.20
42.842.943.343.143.7
42.2039..50
4I.8042.0043.1041.2043.1040.904.0.4040.90
insignifiant,
1.275.000810.000
1.460.000
5.805.805~80
5.90.56.4065.706.304.80
60,0054,0070.00
64.5089~2574.0085.2594.50
1/3 de J.asurt. tot.
tonnage insignifiant
2'.,5024.2523.2516.5021.5014.003.00
Monta~A GABRIELLE s
gà0910II1213~
15
=========:===============2===~=====a========~======================,=====~==========~=~==!~..2!_!2!!!_!-i' Surface hectares EPaisseu, Tonnage· Composition
Nombre Expl it . ~ moyenne T.a. chimisue
________~~:::: 1 :__~ :::::: --:=----~-------------=:~~~~~::~~XAW:t T01 3 102 603 604 70.5 7
06 ~~:le restenon sondé
9 2I.755 33.255 27.756 16.005 40.503 15.506 8.505 I3.252 Bauxite
---~-~---~----~-----~-~--~-~-~--...-~-~-------~---~-~
3.020.0002.425.0003.090.0001.970.0002çv.55.000
1I.770.000
290.000
190.000 4.90 1 2.125.0009.5.50 5.90 3.925.000
1244"00 5.70 3.160.00092.50 4.70 1 1.515.00088.'0 5.50 14.495.00059.00 4.50 11.385.00056.00 4.60 780.00094.00 4.30 1 1.130.000
tràs hét~rogène, tonnage exploitablé59.50 ,
;-~-;-;-~-:-;-;-;-;-:_-------------------- -----------i---~-------.16 3 If.oo17 3 1 7.0018 4 12.50 .
....,
.A •...
-Jo-.
Il est assez curieux da constater cette lnf~uence du bed-rock sur ~'é
paisseur de la couche bauxitique, cette derni.re ~tant actuelleœent s'parée
deà roches non altèrées par plusieurs dizaines ,de mbtres d'argi~e. Sans dout
n'en a-t-il pas toujours été ainsi. La latdritisation a pu affecter une cou
che d'argile de faible 6paiss'eur, ou tout simplement débuter à partir de la
roche m8me. Plusieurs travaux semblent appuyer cette supposition (1).Tant que durait le climat favorable à la formation de la latérite. la
<:oucbe dtaltliration s*'paiseiseait, "a l.imite inf4rieure tStant en c,ontact
avec la roche encore à peu prbe intacte~ Puis, les conditions atmosphériques
s'étant modifiées, ltabondance plus grande des pluies et la transition moins
nette entre la saison sèche et la, saison pluvieuse inte~rompaient momentané
ment l'accroissement de la bauxite.
La décoœposition de la roche 80usjacente S8 poursuivait cependant_ la
latérite. éminemment perméable. n'opposant pas un obstacle sérieux à l'infil
tration des eaux de surface. La formation de ltargile précédait en quelque
sorte un nouvel épaississement d§ la couche bauxitique reprenant sa croissan
ce vers le bas à l'occasion d-un ttquveau changement de olimat.
En Bupposant une alternance de cycles favorables et étavorables, ces
derniers pouvant Itre plue longs que les prd.ers. on aboutit théoriquement à
l'état de choses actuel, les latérito-bauxites étant séparées de la roche à
peine alt.rée par plusieurs dizaines de'm~tr~s d'argile. Ce raisonnement est
basé eur toute une série d'observations.nott seulement sur les terrasses la
téritisées montrant des épaisseurs ~ariables d'argile, mais encore sur les
roohes latéritisées en surfaCé par un processus pouvant ttre qualifié de di
rect.•
Cette hypoth~se vient étayer certaines ooneid6rations sur l-alternance
des cliaats dans les Guyanes durant lé Quaternaire, que nous avons eu l'occa
sion d'exposer ailleurs (2).
(X) s~ Cail1're .tS. X4n1n" UEtude de L'Altération d~ quelques roches enG\.17aneu ,Annales Agron. , liT. nI) 4, p. 414...424, Paris t
1951_
(2) B. Choubert, "Corrélation entre les phases de lat~ritisation des Guyaneset les glaoiations quaternaires", Cr. AC. Sc., T. 241, p.75-76, Paris, 1955.
"
. ..
En dernier lieu, elle pourraitexpliq~erles variations d~épaisseur de
la carapace, visiblemant dépendantes d. la direction de la schis~osité du
substratum.
Remaniements.Lorsqu'on examine les échantillons de bauxite des montagnes de Roura
et de Kalf, on est surpris dè la variété de leur texturei la roche est tan
tôt vacuolaire, tantôt pisolitique,ou br~chi!orme. Statistiquement, les va
riétés bréchiformes semblent dominer.
La signification de cette texture est contreversée'On a vu plus haut la faoilit& avec laquelle les différents éléments,
principalement les oxydes de fer, peuvent circuler soUS l'aotion chimique dl
l'eau. Certains observations attribuent la formation des structures bréchiflmes à l'appauvrissement en fer de certaines fractions de la roche. Cette
explication eat parfois valable, mais il semblerait plutSt que. dans la ma
jO):'it6 des cas. cet aspect 'Vienne dtun remaniement de la couche bauxitique
et de sa recimentation dans des c.onditions climatiques favorables.
Inoonte$table~ent on se trouve aujourd'hui dans une p~riode de destruc
tion des cuirasses latlSritiques, minées A l'intorieur et l'extérieur .. Les
ph4nomènea de dissolution et d'érosion, les innombrables blocs roulés le
long des pentes; les éluvions latéritiques puissantes, les tlats des coursd'eau encombrés de gravier latéritique, sont des preuves irréfutables de ce'é'tat de choses,
. Il est de plus certain que le climat guyanais actuel, nettement équa
torial, aveo deux saisons des pluies et deux saisons sèches, des passages
peu sensibles de l'une à l'autre et un volume énorme de précipitations an
nuelles (jusqu'à 5 m~ par endroits) ne remplit guère les conditions jugées
classiquement favorables à la formation des latérites, telles qu'elles exis
tent A notre époque dans les parties tropioales de l'Afrique. avec une pé
riode sèohe et une pariode de pluies bien tranchéeZ;h
-12-
Il est probab~e que ~e8 gisements -qulon peut par conséquent qualifier
de résidue~s - des montagnes de Kàw èt de Roure ont subi une succession de
ahangements .c~imatique8. Il est ~ogique de penser éga~ement que ces ouiras
ses étaien~ grosso modo en corré~ation aVèC les différents cycles d'érosion
aboutissant chacun à la formation d'une pénéplaine. Ce processu6 ne pouvant
ae produire que de haut en ba$ - chaque nouvelle p~néplaine étant inférieurl
en altitude à la précédente - un ufond de roulementU de l~térite remaniée
était inclus autoaatiquement dans les nouv~lles Carapaces.
Il nfest donc pas surprenant que noue observations aujourd'huii
a) une succession de plates-formes làt~ritie'és disposées en terrasses:
b) des variations de texture ext;èmement fréquentes.
Les latérito-bawd.tes dos montagnes de Roura et ce Ka. peuvent aujourd'
hui encore a'aocrottreloCalement Vérs le bas, aux. endro1.ts où la ciroulatioJ
de l'eau et les changements de niveau d. la nappe phréatique sont tavorable~
à la repréoipitation des hydrox,ydea en dissolution. Certaines observations
faites au cours des campagnes de prospection. semblent confirmer ces raits.
Cet 6paiasiasement to~tefoi8 est insignifiant, comparé à l'ampleur du
ph'nomêné de latéritisation dans des conditions climatiques adéquates.
COOEositiont
La foloration des latêritee est ~1n d t 3trestable2 absolument"blBnch~
ou ros6e, la roche est ailleurs grise ou violacée, franchement rouge, d'un
jaune clair o~ brun ohocolat.
Ces diff6rentes cou1e~s p~uvent 3tre étroitemènt m316es et témoignent
de la rapiditê'deavariBtlOnB de composition.
On est 10in de i'aspecj uniforme qu'ont les bauxites"des gisements des
plaines bass8s, au Surinam et en G~anG anglaise.
La coloration étant due principalement à la proportion d'oxydes de ter i
on conçoit que 0811e':'oi Goit très changeante d'un. 'chantiIlon à l'autre.
Les amas Qui sont figurés sur notre cartè et dont les teneurs ont dt'
jugées exploitables correspondent aux parties d. la cuirasse où, suivant i t
horizontale et la verticale, la moyenne des teneurs'en A12eYatteint le Ch1fj
• +
requis. on les a'Ppe11e improprement "gisements". 11s sont gânéralement liésà des portions de cuirassesnon exp1oitab1es dans la ponjoncture économique
actuelle, et tont ainsi partie dten$embles latéritiques plus vastes.
Pratiquement on observe tous les passages entre les bauxites leB pluspures d
'une teneur volsine de 64 % en Al2.o' et de 1•.5 % èn "e2 cY , jusqu' a'
minerai de 1er (60% dé F.2o'> presque sans a2umine (6 %).Au cours des sondages ltééhantillonnage a été fait m~tre par m~tre, lei
analyses indiquant la composition m01enne de chacune de ces tranches. La di!
tr1bution desteneurs étant stntist1que, on peut dire sohématiquement qu'enplaçant 1es fréquences dans le8 or40unées et les teneurs dans les aboisses
on obtient une co~be ae rapprochant beauooup de eelle de Gauss, le maximum
des fr6quences des surfaces prospectées étant voisin de 32,5 % en A1203(cube total d'environ 150 millions de tonnes).
La moyenne de l'ensemble du recouvrement latéritique, sensiblement inf~
~ieure. rep~é8enterait, si e11e était considèr~e, un accroissement de ton
nage impossible à préciser exactement mais pouvant 3tre évalud comme 'tant5 à Gfots supérieur à celui qui est actuellement retenu comme exploi~abl ••
Prospections1..........-. ,.Les plateaux 1at'r1tiquea d. la Guyane fran9a1ee sont caractérisés
par une Tc§ gétatlon formé e dt arouste$; d'une profusion de lianes, d f ananae 52
'\rages et de fougàres 'Varit§es-. Les grands arbres sont l'aree dans les endroit!
reoouverts d'une carapace lat~rit1que continue. Ces espaces se diet1nguènt
donc aisément sur les photographies a'riennes de la for3t qui les entouré,Ln prospection des montagnes de BQw a été lanoc§e à la suite de l'.tudè
des photographies a'l'iennes ayant rév&lé l'existence de vastes secteurs cou.
verts de cette flore particullère, appelée der>uis Itv6g6tation ral)ougrie".Les premiers échantillons de bauxite avaient ~té auparavant reoueillis dansle seOteur de Fourgassi4
Par la sutte les reoherches ont connu 188 .stades suivantss1- établiBsemen~ d'un réseau de 'la~ons orthogonaux à mai~e dé 500 m.
par leséquipea de débroUBsa.il~oment dans les aec:'eura repérés sur lee photo
graphies aériennes;
2.. établissee1ent dfune "carte des indices de surf'ace"par un prospec
teur entratné à ce genre de trava1~~
3- établissement d'une oarte détaillée des secteurs économiquement inti
reseants par un géologue relevant à la fois les-affleurements et les oarac
tères de la végétation. là où les indices étaient favorables. La maille des
layons était alprs reaserrde.
Ces travaux ont confirmé dtune man1~re éclatante la corrélation exis
tant entre la IIvégétation rabougrie" et la cuirasse latéritique èontinue.
4- Etude de la topographie dea gisements, en vue du déplacement des So]
deuses,
5- sondages eff'ectuâs bU moyen des sondeuses "Parmenco" aux: croisement«
des layons,. Goit un sondage tous les 50 m.
En 1'6sumé après avoir fait 5IO puits, 6.146 sondages et analysé 58.228
échantillons, on a pu mettre à jour un gLeement totalisant 42 millions de '
tonnes, dJune teneur moyenne de.
plus élévée, ce tonnage baisse-
(1)
à une certaine teneur en A12o'.
41"30
4
Al.2.~
F.2.03
Ti02
S102 I,?P.t. 22div. O.S
Comme on 1 J a vu ce tonnage correspond
Si l'on 'V'oulait exploite~ une teneur moyennerait.
La pauvreté relative en Al2.o' de ce gisement est, dans une certaine mEsure, compos~. par la faible teneur en silice (représentant l'élément glnant
,pour la transformation en alumine) et la facilité d'exploitation, l'épaisset
du e~'rile étant insignifiante.
(I) Bureau Minier Guyanais l "Etude des bauxites de la Guyane française".Annales des Mines, Paris, 1954.
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,PARTIES EXPLOITABLES DES CUIRASSES LATERITIQUES
OES MONTAGNES DE ROURA ET KAW
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O'ajJrès les levés rlu 8ureau Minier Gllfana/s
10km.I-----l_---'-_--'-_--'-_.........._....L.-_--l..-_~_..L..____.,I