POISSONS DU BASSIN DE...

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J. GERY POISSONS DU BASSIN DE L'IVINDO I. - LES BIOTOPES Si la !aune ichthyologiquc de la nv•crc Ogooué est assez hien mnnuc depui s les tra vaux de GüN TIIIJR ( 1867 ct 1896), SAt VAGP. ( 1878, 1880, 1 883 Cl 1884 ), (1890, 1898, 1899 ct 1903 ) el PELLEGRI N partir de 1899}, il en es t autrement de ce lle d' un de ses prin c ipaux altluenls, l'l vindo. Se ule un e note de PBLLP.CRIN ( 1907 ) avait fait co nnaî- tre que lques espèces rapportées par la Mi ss ion Co tt es - au nord et nord -es t du Gabon , s ur sa frontière avec le Cameroun - et une autre (1924) avait cit é une petite co llecti on de Majingo, sur la Djouah . L'inventaire sys matique de la gion s 'avé rait cess aire: c'es t le but d 'une mission de r éco lte accomplie de aoû t à octobre 1 964 à la Mi ss ion biologique au Gabon , fond ée cl dirigée par le Professeur P.-P. GRASSÉ. Au co urs de cc voyage, plus de 5 000 Poi sso ns ont été recueillis , ré panis en une ce ntain e d'espèces, dont un e di za ine de formes nouvelles pour la Science . Le s moyen s de pêche 1 raditio nncl s on t é té employés: lignes, tramails, a rai gnées, éperv iers et nasses pour le fleuve, se nnes ct ép ui- pour les cours d'cau plus é troit s. La vérité ob lige à dire qu'il s n'ont été sc ientifiqueme nt re ntable s qu'entre les mains d es che ur:. locaux expérimen t és , qui on t ainsi beauco up co ntribu é au succès de la mission. La se ule pêc he extensive valable pour l'ichth yologiste, en deh ors de l'épuisage, aprè s harrage , des très petit s marigots , reste l'e mploi des explosifs: ce ux- <.:i ont é utilisés assez lar geme nt. Quant au p oiso n (roténone é mul sionnée), il es t d'un e mpl oi déli ca t en Afrique, me dans les r égions à faible den s it é de population comme la forêt ga bo naise, le moindre co u•·s d'eau appmvi sionne un vi ll age. Au ss i a·t·il été très peu cmp l(>yé. sp éc imen s on t été fix és en eau formol ée (les gra nd s spéc imem après injection ), ct tran sférés en alcool à 70° qu e lqu es jo ur s ap •·ès. I.e formol l'a va nta ge, non se ule ment de p erme ttre un ex amen

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J. GERY

POISSONS DU BASSIN DE L'IVINDO

I. - LES BIOTOPES

Si la !aune ichthyologiquc de la nv•crc Ogooué est assez hien mnnuc depuis les travaux de GüNTIIIJR ( 1867 ct 1896), SAt VAGP. ( 1878, 1880, 1883 Cl 1884 ), BOULEl\GI~R (1890, 1898, 1899 ct 1903) el PELLEGRI N

l à partir de 1899}, il en est autrement de celle d 'un de ses princ ipaux altluenls, l' lvindo. Seule une note de PBLLP.CRIN ( 1907 ) avait fait connaî­tre quelques espèces rapportées par la Mission Cottes - au nord e t nord-est du Gabon , sur sa frontière avec le Cameroun - et une autre (1924) avait cité une petite collec tion de Majingo, sur la Djouah .

L'inventaire systématique de la région s 'avé rait nécessaire: c'est le but d 'une mission de récolte accomplie de aoû t à octobre 1964 à la Mission biologique au Gabon , fondée c l dirigée par le Professeur P.-P. GRASSÉ. Au cours de cc voyage, plus de 5 000 Poi ssons ont été recueillis , répanis en une centaine d 'espèces, dont une dizaine de formes nouvelles pour la Science.

Les moyens de pêche 1 raditionncls on t é té employés: lignes, tramails, araignées, éperviers e t nasses pour le fleuve, sennes ct épui­~ettcs pour les cours d'cau plus é troit s. La vérité oblige à dire qu'ils n'ont été scientifiquement rentables qu'entre les mains des pêcheur:. locaux expérimen tés, qui on t ainsi beaucoup contribué au succès de la mission .

La seule pêche extensive valable pour l'ichthyologis te, en dehors de l'épuisage, après harrage, des très petits marigots, reste l'emploi des explosifs: ceux-<.:i ont é té utilisés assez largement. Quant au poison (roténone émulsionnée), il es t d'un emploi délicat en Afrique, même dans les régions à faibl e densité de population comme la forê t gabo naise, où le moindre cou•·s d'eau appmvisionne un vi llage. Aussi a·t·il été très peu cmpl(>yé.

Le~ spécimens ont été fixés en eau formolée (les gra nds spécimem après injection ), ct transférés en alcool à 70° quelques jours ap •·ès. I.e formol pré~cnt e l'ava ntage, no n seulement de permettre un examen

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his tologique ultérieur, mais a ussi de préserver, au moins pruvisoir~· ment, la livrée e t la coloration, caractères pt·écieux dans certains groupes. On pe ul ains i à loisir faiJ·c des croq uis, prendre des not~s cie coloration ct des photogt·aphics (un a ppareil réflexe mono-objectif 24 x 36 avec optique Makrokilar à double timge, e t l'émulsion Koda· chrome II, ont donné toute satisfaction ), complétés par l'observation en aquarium pour les pe t itcs espèces.

Les stations de récultes, voisines en partie de cd les - terrestres-­de B ERNARD ! (1), ont été les suivantes (fig. 1) :

1. 1 .

0 50

km

' \

., 1

/ l

i

Fig. 1. - Carte du bassin de l'Iv1ndo avec les stations de récolte.

Cl) D RRiol•ttOI (G .) . Recherches sur les Lépidoptères Nr~r.tuet>~ o\ lt• Mission btol oKtQUf'

uu Gabon . Diol. Gltllonka , 1 (1), 1064 , pp . 59· 63.

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I'OI SSON!> Ill' l '1\ ! NilO

Il nt·~lun dt• Mnkokou laolh l't nrtnbrt' 19611. Tvlnrlo Il M11kokou <1 bis · man~nl t'li lltL• aP ln M l:l CU t.llloumbu jusqu 'à une dtzlllllt' dt' kllomHres dr son t•tnhuut' l1ut·~.

F.mbourhult• de la Mounlan!(ht t'l dP ~un t.lfluent, l ' Tht'l"t~lw

4 nnplctes Cl~ Lon-lon , t•n tt v~tl d .· Makokou ltlll ~~

fi Martl(o: • Mt•lll!lht' • Cl Ntslbl'lOill!

377

~. Mtlfii(Ut urrliwnt dt• ln IC Nyuhuri'l ;' » à YblCJ!II Ill bis . llliiii~Ot lill Pl( 1~ tl•

ln roui•· ch• llbr~vlllt>l IIi~: 41 7 Mnnl!ot • Nt• tm v • pres d • Nhlrlmfyon~r K Munu:ot cht a uux !OUI!(rt'' ~~~~~nt~!. •· vers k PK n a~ ln route dt· M~ktullb"

21 Mun~ot~ ntrluPnts d~ lB Mounll111~111, l'K 2~ et PK fifi a~ ln « p1sk du nouent "

R n,•~loll €1 t' M~knmbo tanut 19641

!1 M~trl~ot ullluent d~ ln l .tboumbl1 ver. Zunl••ttdt'• 1 PK 721 10 Murll(ots nttluenl~ de• lu DJuCICih! autour dt' M(>kumbo Il Djll€1alé ttU nlvr~tu du punt d~ ln P'~lt' du Moyfn <.;nngn

C . R(>I!(Otl d~ 1:1\'hllljU t' l ll llUt I vlndJ (M'Jih'tllbre 1964) 12 Jvlndo il /lrhnr 10~ 3) 112 bi' ' llliiTI~OL Cl~ torN elut" lu rt'l(lon d 'Arbori 13 ~mbourhurt' tlt' la Noun11h 14 tvlttdn it l't'mbnrend~rc de· ll(•llnl(u 1ft Morlgnt• uutuur Cl~ I:St'lhtl(lt, ull 1 60() m lOt< :;). IIi • Liu' • J<ouvévt' rnlrt• Nzutll et l:lcnd~

17 nru• mon d!' l'lvl!lclu en ruee dr Ruum .. •lé ld~rn!l•r vllhlut• uprM Mv11d1 l IR Kut ngoun, t'n lrc· Mill ronllurnt nvt'l' l'lvlndo ct Gurublltznm IMuye•tt C'nn~tol

19 Muo·J~tot• .1 Oumbln>.um, Moyen C'nn~o

20 Drru. mort dt• IlL Djouah, en tllllnl1t d~ Mvndd!

D H~Rion d•· Huour- tortot>r~ Jllll4 l 22 0Roou(· pre•• a~ Doou~

2:1 Mnri~tol$ uutour de Hoout' lrl'• drux ~ttttlnns un pt•u t•ll Cl!'hor~ du hus,lll li•

l'lvmdu ttrupremr nt d1t1 24 Hnr ~ur ltt Mvoun({ prt'' a•• Olmm

Cc~ s tation!> sont répartk·~ ~ur une hollltc partie du ba~~in de l'hindo, qui csl situe entre l'équateur cl le 2 degré de lat. N., d 'utlt' part, cl les 12•- 14' degres de long. E., d'autre part. Il s'étend sut l'llViron 50 000 km2 cie for0 ts, en grande partie primaire!>, du norcl-t·~l

de la Rcpubliqlll' du Gabon et de l'enclave nord-ouest de la République du Moyen Congo. Makokou ct Rélinga .,ont très heurL'u<,emcnl siluL''­de pa tl ct d'nul re du cent re du bassin .

On peut dune considérer que les échantillons recue illi s sont as-.t'/ tl·prc..,entatifs de la faune de., dillércnts biotopes, compte tenu du lait que h.:s récolt es n'ont cu lieu qu'a une seule pc1 iode de l'annt•t• haison -.(•che cl début de la grande so.t ison de!> pluies). Le~ pet ile" tewltc-. antérieures d\~'\œ llent-. collegue~ et amis, il. Co nr cl L.- Ph. K'liOFI'I lt.ER, viennent rallrapct en partie cc handicap .

Schémntiquemenl, le~ biotopes son t de deux lypcs: le fl eu ve L'l "t'" principaux affluents, Mvoung, Mounianghi, Liboumha, Djaddiè, ounah , Ujouah , Karagoua, etc., qui onl 20 a 70 111 de large ct un debit impo1 tanl a la sai-,on dl'S pluies, c t les ruisseaux app1.•lés dans toute I'AfriquL' ltancophonc « marigots ,.,

La faune flu viale paraît varier sensiblement suivant qu'il s'ag it de la wnc des rapides ( Booué, T.oa loa, c t la portion peu acccss ihlt• du ill' UVC entre ces deux stations) ct des zones relativement calme.., rl'prcsclll~es, dans la li ~Le précéden te, par C'\L'mple par l' l vi ndo it Makoko11, l'crnbuuchu n· de la Nounah, e tc.

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Flg. 3. - lvlndo à Arbor tSt. 121 (photo M .B.G.J .

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1101SSO S 1>1 t.'l\ 1'1<DO 379

La rcg10n des rapide~ r~t la plu~ riche. C'est d 'ailleurs là que b pecheurs in~ tallcnt, à la ~aison sèche, leurs pièges à poisson~ lhg. 2). Un certain nornbt e cl'espèt:es adaptées à la vic torrentielle sont caractéristiques de ce biotope, en particulier une espèce (nouvelle ) tk Na1111UC!ta 1a\., deux Labeo, e t surtout les Amphiliidac Atopochilu~ e t /Juttlll ea, hautement spécialisés. La plup:ll t des autres espèces rencon­trees dans les 7.oncs calmes s'aventurent égalemen t au voisi nage des rapides. Les plus abondnntcs sont les Mormyres (près d'une quinzaine Ol' lormes), des A/est e:. , k Ci tharinide Distichodus hy posromatu:., le~

grandes espèces rcche t·c héc~ pour leur cha ir comme les « capitaines »

!Barbu .\ batesii aff. l:l B . micrune111a) , les « ya rra » ( trois espèces wmpatriquc~ du ge nre HutiOpitts), ou le gigan tesq ue " saumon »

(/letervlnrmcllll s lun~-:ifilis), ains i que d'autres Silure~ abondants mais moins pri~és: Auch enuglwiÎ\ spp., Chrv~icllfllys, C/alias spp. c t Syno­tlulltt s spp., san~ oublier le Malapté rure é lectrique.

Pt ès des bords c t clans les Glimes ( fi g. 3) vivent e n communauté des Monnyres, des Characoïdes (Alc~tc~ laeniurw, A. kin~-:sleyae,

Xmuclll/ICI\. spi/urus, Disriclwdus 1/0 tospilus, llcmisticlwdu~ vaillallti , l'le), quelque~ Bar/ms de tai lle moyenne tels que B. guirali, c t quelques Cichlidcs. Parmi cette raunc, H ep:.ctus odue représente le prédateur

type », avec une t:cologic qui rappe ll e ccll l! du Broc he t de nos 11rtere ... Il p:.ua1t ahondant dans tout le bassi n, ~c pêch a nt à la lUiller avec une re lative facilit é , sunout dans le~ afflue nts de moyenne Importance. 11 es t intéressan t de noter l'absence (duns les récoltes 'Illon dans le bas~in de l'Tvindo) d'un autre préclnteur commun en Afrique intcrt10pica lc, fl ydrocYII/1.\ .

Les innombrable'> marigots de rm·ê t (fig. 4 et 5) ont une faune rc:lativrment peu abondante (par rapport à ceux des savanes tropicales, l'l même par rapport a ux rivières gabonaises), mais très typique dans 1\·n~emblc du bas~in. La plupart des marigot~ - qui ne ~ont jamai~

wmplètctnent à sec - 111..: diffè rent ctHtc eux que par des détails l'l'alogiques apparemment infimes, qui sc traduisent par la présence ou l'absence d'une ou detr\ espèce~ seu le me nt par rapport au ruisseau \'Ob in.

La fa une « type " d 'un mar igot est constituée par deux ou trois Mormyrcs ( Stontatorllilws cf. lwmilinr, Marcusc iiÎIIS cf. ki11gsl eyae, c t, il'~l'Z rt·équcmrncnt, des jeunes de MOIII/y rops Zlli/Ciirostris); de petits Characoïdes tels que HCI IIÎ~ tnllllllopeter~ius aura111iacu~ . Neolebia:. trewavasar ct (ou ) w1i{asciatus; de pe tits Cyprinoïdcs dont les plus laractet i~ tiq ucs sont Barb11~ jac, R. cam ptacanthus c.:t Barilius ubcm­~ell.\is; certains petits Silure~ inféodés aux marigot s , semble- t-il, comme :\1/abellclwlys, Clariallabc~ . Micrusynodont is, Pl!rac /1110 sp. e t Chi/o­iiltlllis f'Wileroi iCIISis, t; t de nombreux jeunes de Malapterurus, Parwt· cltello~la11is spp. l!t Clarias spp. ; des Cyprinodontidae ; un Maslacem­/Jdus; un, parfois deux, Ctenopoma; c t , générale me nt, deux Cichlidae :

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380 .f. GJJRY

Fig. 5. Marigot de forët pr~)) de Bélinga !St. 15) (JJhoto. 111.B.G.J

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POISSONS liE I.'T\ INI>O 381

de jeunes Hemiclnullli' fosciatw, très abondants, et Namwcllromis cf. dz111idiatll~.

Certaines espèces , par comparaison avec des formes trb voisines, montrent une préférence très nette pour leur habitat : c'est ainsi que llf!tlli~tGIIIIttopctersius aurantiacu!> n'existe guère que dan~ les marigots, tandis que Phelwcu~ra/1/llltiS urotaenia , de tai lle el d'aspect semblables, t·~t très abondan t dans le llcuve. Il en est de ml}me pou•· Barbus jac par rapport à Barb11s sp., Bariliu:; tlbGII~CIIsis par rapport à B. cllristy i , \tt'IIOfWIIIG IIGIILIIII par rapport à C. maculatum, et pour deux Mas­lclet!lllbelus.

D'nutres espèces (Mun11yrops, Silures) grandissent dans les mari ­gots ct passent en~uite dans un cours d'eau plus important. Certaines enfin sont ubiquistcs (par exemple Barbus lwlotae11ia cl Amphiliw bn:vi~ ), qui vivent aussi bien dans le fleuve que dans les marigot!. . En général, la ségrégation en tre grands c t petits cours d'cau sc fait d'aprè!> la taille des cspècc.:s (uu leu r âge); mai s cc n'est pa s absolu : ou J'a vu, certaines petites espèces suut exclu sivement lluvialcs.

Les Cyprinudun tidae sont les hôtes les plus t piques des marigots tk la forêt gabonaise. Chaque petit cours d'eau abrite généralement uuc des deux espèces d'Epiplatys connues de la région, e l une, deux, voire t roi!> espèces d'Aphyusemiun, de coloration très variable et cons­tituant autant etc races géographiques, ou preï.que, que de système~ dt• marigots (21.

LLs plus fréquentes de ces lormes sont le!> nombreuses races de .1 \triattllll cl de A. CG/1/CtOIICIIS(', deux Apllyusenzi011 s. str. qui 'l'l11blcnt n'être jamais sympatriques (espèces vicariantes?). La pre­mien: espèce, de pet1le tai Il e, es t capable de vivre dans des filets d'cau insignifiants ct, probablement, de sauter d'une mare à l'auLJ-c rummL' ï.es cousins américains les Rivul11s ; la seconde espèce, un peu plu~ grande, semble moins bien adaptée aux volumes d'cau très réduits. Une troisième espèce intéressan te, A. exigttum, signalée une seule fob du Cameroun, n é té retrouvée au Moyen Congo. Trois aut•·es formes, appartenant au sous-genre F1111cilllopmtchax, sont fréquemment asso­cil'cs nu x deux pri.;mières: A .. \ple11didwn, décrit du Moyen Congo ct retrouve au Gabon , ct deux espèces nouve lles très voisines, brillam­llll'l11 colorées, qui ne sont !>ympalriqucs que dans les environs de Bcliuga. Une sep ti ème forme, des marigots de Bouué, n'est pas encore dctcrminée.

Un dernier Cyprinodon t idae pt.:ut sc trouver associé à l'une de ces lormes: il s'agi t de Hvp~upanclun si/vestris Poli ct Lambert , 1958,

(21 Il n'est pas Interdit de IJcnst•r qu'1uw llcullw ronnnlssance de leur systt'mattqut· ••nrnre con fusel permcllrntt de truuvt'r IHLrml t'Iles dPs ftldfcateurs ~roiODIQIICI · on pourmll &111,1 Mllntr un certain nombn· dt· typl'• dl' mnrl~ots. cnract~nstls ppr un mlCI'O-<IImnt p.uttrulh•r. re que l'unnlyM· phy•iro rlllmlque d~~ eaux ne parait Pll3 r••pnlllt' dt' r~allse t

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382 .1. GÉRY

qui vient tout r6cemment d'ètn: 6rigé en genre par ces mêmes auteur~. C'es t avec celte intére!>santc espèce, dans certains marigot!. des environs de Makokou, que l'on rencontre, en abondance au moment de!> ptt· mières pluie!., le remarquable Clupé iforme Craçseicllthys gaboue11si1 (voir chap. TT ).

A cette répar tition écologique des Poissons du bassin de l'lvindo. rapidement esquis!.éC, sc !>uperposc une répartitio11 géugraplliqtte. l.a faunt: de I'Tvindo, d'après l'invcntairç actuel et en première analyst. semble sc rapprocher de celle du bas Cameroun (rivière Dja, etc 1

ct elu Moyen Congo, e t s 'écartt:r de celle du moyen e t du haut Ogooue. L'absence d'un certain nombre de formes forestières bien connues de l'Ogooué ct du Bas Congo, si elle n'es t pas duc à une erreur d'échan· tillonage, pamît s ignifica tive: on no tera a insi l'absence des Protoptcrc\ ct Pol ptèrcs, de!. Clupéides, de XetWIIIYSIIIS, Pcmtudo11, Tsiclttlt.n. /Jemicllromi.o; bimaculalus, et bien d'autres. Il faut souligner d'autr~ part la diversification rt:lative des Mormyres et des Characoïdes au détriment, semble-t-il, des Cyprinoïde!> c t des Cichlides, moins bien rt:présentés que dans le r·cste de l'Afrique équatoria le ou peut y voir, ou non, une corréla tion avec l'absence apparen te, déjà signalée, d'un pn.:clateur « essentiel », /l vdrucvtliiS.

Bien qu'un résultat néga tif ne puisse servir d'argumen t zoo­géographique, il fau t imaginer que les différt:ntes chutes entre Boouc et Loa-loa ont pu agir comme clcs filtres successifs e mpêchan t la montée de certaine!. espèces, le bassin de l'lvindo s'étant alors peuple en partie par lt:s affluent!. supérieut·s qui bordent le Cameroun ct le Moyen Congo. Les récoltes de la région de Booué, pou rtant dérisoire\ par leur importance vis-à-vis de celles de Makokou, plaident pour cette hypotht:sc: s ix ou sept espèces (Alestcs IOIIRipinnis, deux ou trois Barb11s spp., Apltyose/llicm sp., 1ïlapia sp. c t une raie d'cau douce qui n'a malheurcuscment pu être ramenée) n 'existent apparemment pa' dans la région de Makokou .

Une autre dillérence a é té s ignalée par Bernardi (loc. cit.): la Karagoua sentit différente des autres arfluents du Haut Tvindo par son eau noire c t l'aspect plus coloré de ses hôtes. Les récol tes, là auss1 moins importante!> qu'à Makokou ou autour de Bélinga, n'ont pas permis de vérifier cet inté ressa nt phénomène.

Enfin, une répartition de la faune Aquatique s uivant l'altitude n'a pu être mise en évideucc dans le bassin de l' lvindo, les dilf6rcnce' de niveau en tre les s tations é taut trop faibles en raison de la nature même de la pénéplaine précambrienne gabonaise: quelques centaine~

de m è tn. .. -s d~o: différence. Tout au plus peut-on constater un certain appauvrissem ent à partir de 5 ou 600 m.

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POISSONS DE L'IV INDO 383

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