OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires...

29
Pseudonym: Witness Code: BAGOTHE L’assassinat du Président Habyarimana ou l’ultime opération du Tutsipoursa reconquête du pouvoir par la forceau Rwanda, par Colonel BEMS BAGOSORA Théoneste, Yaounde, 30 octobre1995, F- ForWitness Statement: ~imse,f Il ~L K008 254370 agosora i ~na »engiyumva Jko BAGOTH E- 11 Doc I BAGOTH E- 11 BAGOTH E-i I BAGOTHE- 11 BAGOTH E- 11 BAGOTH E- 11 BAGOTHE- 11 BAGOTH E- 11 BAGOTH E- 11 BAGOTH E- 11 ll-May-9~ 01-Dec-97 05-Auc 09-Nov-98 09-Nov-9 09-Nov-91 05-Aug-99 05-Aug-99 09-Nov-98 09-Nov-’ 09-Nov-98 No No No Yes Yes Yes No No Yes Yes Yes

Transcript of OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires...

Page 1: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Pseudonym:

Witness Code: BAGOTHE

L’assassinat du Président Habyarimana ou l’ultime opérationdu Tutsi pour sa reconquête du pouvoir par la force auRwanda, par Colonel BEMS BAGOSORA Théoneste,

Yaounde, 30 octobre 1995,

F- For Witness Statement:

~imse,f Il

~LK008 2543 70

agosora

i

~na

»engiyumva

Jko

BAGOTH E- 11

Doc I

BAGOTH E- 11

BAGOTH E- i I

BAGOTHE- 11

BAGOTH E- 11

BAGOTH E- 11

BAGOTHE- 11

BAGOTH E- 11

BAGOTH E- 11

BAGOTH E- 11

ll-May-9~

01-Dec-97

05-Auc

09-Nov-98

09-Nov-9

09-Nov-91

05-Aug-99

05-Aug-99

09-Nov-98

09-Nov-’

09-Nov-98

No

No

No

Yes

Yes

Yes

No

No

Yes

Yes

Yes

Page 2: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

i

L’assassinat du Président Habyarimana

OU

L’u[tJnue opération du TUTSIpour sa reconquête du pouvoir par la force au Rwanda

; <"’""""" "’" "’:’:’.:.T’.’-’ : . .-,

Page 3: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Sommaire, _~

Biographie de l’auteur ........... ; .................................................................................................4

Chapitre 1 : La vision synoptique des circonstances qui ont entouré l’assassinat du

?r ész’de n t bEa b y oEman a ..............................................................t °4’l Q « ~’" «""°* 11«" « «* «*"’°’’«" °" « «* t ~* «« « ¢« o*Q ̄ «-̄ 8

ChaT~irre 2 " Le conflit séculaire entre At-UTU et TUTSZ ....................................................14

Chapitre 3 : L ’assassinat du -Pré-sident Habyarimana ou l’ultime opérazion du Tutsi pouro ~

"’~~ reconquête du pouvoir27ar la force au Rwanda..

OEapitre 4 : La mort des dix casques bleus belges de la M2ïVT.TA_R et du ?remier Ministre

Uwilïn giyimana A gathe ..................................................................................................... 25

Conclusion. .......................... °° ...... " ....................... ¯ ..... 28

.... ¯ ....................30

¯ o

..

.- ,:.. ~.: -

.-.:...

¯ : t ,.’.~~I~ ~

Page 4: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

¯ - F

K0,082545

i i iif i Jli

« Autrefois, le Rwanda, oasis de paix dans la région des grands lacs pendanl

(,,=ns de règne du Président. Habyarimana Juvénal, était la demeure F-..rivilégiée

:l’lr’--na ’ Dieu ’et deouis que sa Sainteté le Pape Jean Paul tl a proclamé que

’ Le pays des mille collines était aussi le pays aux mille problèmes ’,

[ c’était.à Kiçali en Septembre 19c0.. juste ~ la veille de la guerre ,,,e...r’d,ere’" " ";"

:léctenchée par le FPR contre le R,,~anda te 01 Octobre de la même année ], lmana

,,,,, & f.=st parti. Son peuple l’a =t~endu 4 ans durant sans le voir revenir et a d£~ le suivre

:lans son exil mais sans connaître le pays qui I’a reçu. La pfupart sont partis au

7_aTre avec tout l’espoir de l’y rencontrer et d’autres sont al[és beauccuo plus loin,

"nais lmana ne veut toujours pas se manifester. L’on dirait ou’il se reproche lui aussi

de"" ~elque chose ». Et Voltaire de conclure

...... ’ Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons cien rendu. ’

’~ ...... -- L

Page 5: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

..! ¯¯ °,P,

°~

~ ’ BIOGRAPHIE DE L’AUTEURi - ,.z : ,¯ i

4.

!{0082546

Le Co[oneF~BAGoSORA Théoneste est n~ le 16 Ao~ît 194t dans ta commune Giciye

Préfecture OEsenyi: au Kwanda dans une famille hum, chrétierme et relativement aisée. Son père

Mwalimu BAGIRUBWIKO Mathias et sa mère NTIBAYAZI Anastasie ont laissé six enfazts; j ~"

dont it est l’afné.. Çn frère et trois soeurs sont encore en vie en exil & l’étranger tandis que la

soeur cadette N~,AYISENGA Spéciose a ét6 assassinée par Ies Inkotanyi du FPP, au moment

où elle tentait de regagner sort domicile à Oisenyi au début de cette armée.

Il est mari&& Uzanyitmoga Isabelle avec laquelle il a sept enfants dont quatre filles et

trois garçons.

Il a fait ses ~rodes primaîres à. ta paroisse de Rambura et secondaires au Petit-Séminaire

St Pie X du diocèse de Nyundo.

¯ , Le 0I Aotit 1962, il est entré A l’Ecole des officiers de Kigali d’où il est sorti sous-

~utenant le Ol Janvier t964.

Il a fait des visites et stages à I’ Armée belge en 1965.

Il est titulaire d’un diplôme de Licence en Sciences Sociales et Mîiitaires de l’Ecole

Supérieure Militaire de Kigali.

T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11

Décembre 1981 et il fut auditeur de la 2ème session internationale de l’Institut des Hautes

Etudes de Défense Nationale (I!tEDN) à Paris 1982.

Il a passé Ia plupart du temps de sa carrière dans les différents commandements des

Unités de l’ Armée Rwandaise; il fut notamment Commandant en second de l’Ecole Supérieure

...militaire et Commandant du Camp militaire de KANON~E avant de devenir Directeur de

ç ...Cabinet au Nç.mistère de la Défense en Juin 1992.

~~~".... Il a participé aux négociations des Accords d’Arusha où il s’est distingué par des

interventions pertinentes qui dénonçaient les manoeuvres sournoises de son chef de détégadon,

Monsieur Ngulinzira Boniface, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération d’alors,

, qui concédait au FPR même des avantages qu’il n’avait pas encore réclamé.s. Et c’est à partir de

ce .moment-là que Ie FPR et ses alliés ont entrepris la campagne de le ridiculiser en lui

attribuant perfidement des faits diaboliques inventés de toutes pièces pour le réduire au silence

et anéantir sa crédibilité.

Mis à la retraite le 23 Septembre 1993, il a continué & exercer ta fonction de Directeur de

cabinet au Nfmistère de la Défense.

A l’assassinat du Président Habyarimana Juvénal le 6 Avril 1994 vers 20 heures 30, le

i~a_nistre de la Défense Monsieur Bizimana Augustin étant en mission à Yaoundé au Camerotm.,

,o

Page 6: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

,)

Mors que le Gouvernement Uwilingiyimana Agathe était déjà inop~r’am depuis J’envier 1994, le

Colonel Bagosora Théonesta a dû assumer ses responsabilités, en sa qualité de Directeur de

eablnet du ~.mistre de Ia Défe~e, pour faciliter aux responsables des partis politiques désignésà participer au Gouvernement dë transition selon les accords d’Amsha la tâche de combIer

rapidement le vide coastimdonnel occasionné par la mort du Chef de l’Etat le (5 Avril et du

Premier Ministre Ie Iendemain. Il a fait tout cela en étroite collaboration avec les deux Etat-

majors de l’Armée Rwandaise et de la Gendarmerie Nationale et du C-~néral Roméo Dallaire

qui était Commandant de. la MINUAR. Eta~t donné la délicatesse de ce problème de

succession, il a dû.recourir, en tant que délégué des F.~., à son Excellence le Docteur Jacques

Roger Booh Booh., représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU" au Rwanda quelque

temps .4 1’ " ".,agres assassinat du Président Habyarimana.

.. Mais ses conseils scrupuleusement respectés par le Comm~dement des Forces Armées( ~andaises furent malheureusement compromis par la violation des Accords de Paix d’Arusha

par.._.le FPR-Inkotanvi. qui a repris la guerre sur tous les fronts, dès le 7 Avril I994 vers 15

-,h, . es.«i

Il fut rappelé sous Ies drapeaux le 21 Mai 1994 et prit la route de t’e.’dl le 14 2ruillet 1994.

Il a fait les campagnes du BUGF.SERA ea Décembre 1963 e." en Octobre 1966 contre les

« Nyenzi " réincamés par le FPR-Inkontawi.

Il porte plusieurs décorations nationales dont la plus e.,. «e,.)-, -- est celle d’" O.O7cier de

l’Ordre National des Mille Collines "’.

C’est précisément contre cet homme-là que le Gouvernement belge et le Gouvernement

du FPR. à Kigaii avec leurs aJ.liés se sont coalisés pour Iui ù’,=u.:er. à la fois l’assassinat du

~t)résident, HabyaHmana, la mort du Premier Ministre Uwilhqg:yim~a Agauhe, ceEe des 10~asques bleus belges de la ,.M~KIAR, ainsi que la responsabilité d,- draine rwandais.

K0082547

Page 7: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Introduction K Û (3 8 2 5 4.

Le peuple hutu est aux abois et implore Ie secours de In commtmauté imen’mtionaJe.

Depuï~ déjà cinq ans, ce p.eupIe dîabolisé par ses détracteurs tutsis et leurs alliés et trahi

paradoxalement par ses propres leader~ golitique_.t~vient de perdre environ 2.000.000 de gens

soit près du tiers de son effectif’ d’avant guerre du 01 Octobre 1990 et risque de disparaître, si

rien n’est fait rapidement pour voler à son secours. Les leaders hutus étant les premiers

concernés par ce cri d’alarme devraient désormais changer de comportement, reconnaître leurs

erreurs du passé et les corriger sans délai afin d’élaborer sans plus tarder une straté~e

commune qui privilé~e tout ce qui peut sortir rapidement ce peuple de son désarro[. Pour

mémoire, les leaders hum savaient bien que le FPR était l’émanation du parti politique U’NAP,.

OEnion Nationale R.wandaise) et de sa milice Inyermi qui depuis 1960 à 1967 avaient tenté

(..,atntes fois de reconquérir le pouvo~ par la force mais sans succès; la mmodté tutsi avah

p~du ce pouvoh" qu’elle détertaît depuis quatre siècles environ suite à la révolution sociale du

p..,ole hutu en 1959"j .. B ¯

Les leaders hutus n’ignoraient donc pas que l’LrNAR-Inyenzi rebaptisé FPR-Inkotaayi

revenait pour le même objec~’;

Tous les leaders hutus savaient très bien que le FPK-Inkota.wi était une branche de

l’armée 0ugandaise qui avait aidé Yoweri Museverà à prendre le pouvoir à Kampa/a et i/s

connaissaient pa.d’aJtement [es OEdrentes péripédes de sa lutte pour la prise de ce pouvoir;

donc ils aurdênt dû comprendre que le FPR.-~otany{, disciple éméH~e, ne pouvait procéder

autrement que son maître Y’oweri Museverd qui, vous le savez, prône toujours que "la

major-t~ numérique n’est pas une majorité politique ". Ils comprenaient tout de mème que ce

( ~a~cipe était à t’opposé de celui du " one man., oae vote" qui venait de l’emporter en

République Sud-Afr~,caine;

( : Et ma[~é tout cela, ils l’ont même pas dénoncé cette agression ougandaise et certainsd’entre eux ont t’erre~ les yeux devant ce conflit hutu-tutsi qui remontait à la surface par cette

) O’,. ,erre dëclenchée par le FPR et se sont alliés à. I a~esseur pour démanteier le régkne du hum

Habyanmana, mais sans se soucier de ce qui allait le remplacer. Ils avaient ainsi décidé

d’assister le FPR pour démoIiz Ieur propre case avant même de trouver un autre abri s£u’.

La présentztion anarchique et partisane de ce conflit par des leaders hutus a f’ai~ prendre

les négociations un mauvais départ. Certains leaders hutus ne voyaient que In guerre pour

asseoir le multipartisme et la démocratie alors qu’iI était aussi clair que la. minorité tutsi sous la.

bannière du FPR. n’avait pas pris les armes pour donner encore une fois ie pouvoir /t la

majorité hutu. ]:I était également manifeste que le FPR, qui voulait reconquéHr Ie monopole du

pouvoir, ne pouvait en tout cas pas ],’obtenir par la voie démocratiq£te. Et c’est pour cela qu’il

a tout t’ait pour esquiver au cours des négociations le problème hutu-tutsi qui aurait dévoilé et

Page 8: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

mê_~e déjoue son plan kdtial qui consistait à s’appuyer sur l’opposition hum pour renverser le

régime l-labyarimana et reconqudfir le pouvoir par la force.

Cependant la Communaut6 internationale, qui disposait pourtant de moyens su~sants

pour con~aitre la vraie cause du conflit rwandais, a manqué de neutraJJté en soutenant

ouvertement le FPR de souche an~ophone ~ prendre le pouvoir sans partage au P,.w~nda d’où

elle etait déjA parvenue très habilement î obtenir le retrait des militaires français. Le conseil de

s~curk~ n’aura jamais été aussi partial et partisan que dans l’Affaire du Rwanda_

Le conflit en que.~on étant entre hum et tuts[, il est incontestable que les vrais

négociateurs des Accords d’Arusha aurment dfi être les hutus d’une part, et les mtsis d’autre

part sans intermédiaire pour conclure des accords suscepdbies de meure fin k leur guerre et de

jeter les jalons de leur coexistence pacifique.

Le drame que te R.wanda a vécu depuis Avril. jusqu’ en Juillet t 994 a clairement montré la

~_ Jtesse de cette analyse. La seule manière de sortir de l’impasse ser±~ donc d’organiser des

nég.gciaàons entre l’~Hic des deux communautés ethnj’, uq.v&s afin eu’eUes trouvent, avec

:{’ç~~~,~stance de Ia Corrm’mnauté internationale devenue plus objective et indigente envers le

p,...ple rwandais, tes compromis nécessaires pour un partage équilibré du pouvoir et une

coexistence pacifique sincère.

C’est donc suite à tout ce constat que j’ai pensé à rédiger ce mcdeste document sans

aucune prétendon d’&re exhaustif pour montrer à la communautë mtemation~e les or’;mnes

lointaines et Ies différentes phases de ce conflit qui n’en N:dt pas et cul n’est non d’autre qu’un

conflit séculaire entre hutu et tutsi o6 la minodté tutsi veut toujours s’approprier le monopole

du pouvoir à tout prq.x alors que la majodté hum le lui a refus~ depuis sa révotutioa sociate de

I959 après quatre siècles de servage féodo-monarchique.

( Ce document contient également des informations qui pourr~en~ donner mat!ère

réflexion à tous les hutus pour expertiser leurs erreurs du passé, évaJuer leurs forces

p. nuetles et se depasser pour ~Iaborer ensemble une stratéme co�e_mur.e susceptib[e de so~,ir

~~dement leur peuple de sadésolationactue~e.

I{0082549

Colonel BF-MS B~-’~S O~_~T-héoneste

/

!

.;-’~:..:y;:.~; :::::::::::::::::::::’: .....::::,.::::....!-.-:[-7-..~.~:.?:--!2;.:’

Page 9: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Chapitre 1 : La vision synoptique des circonstances quientouré l’assassinat du Pr(~sident Habyarimana

ont

Avant d’aborder le sujet proposé, il .convient de voir tout d’abord qu’elle était la situation

potïtico-militaïre et les circonstances qui ont entouré l’assassinat du Président Habyarimana

sur-venu Je 6 avril ] 994.K0~’,82550

Au niveau national

s’était créé une bip0Iarisation sans précédent de la vie socio=politique dans tout le pays

deouis la prestation de serment du Président HabyaHmaaa er~ janvier I994 dans le cadre de

!’(-’~plication des Accords d’Amsha. Il y avait dkm côté, le bloc de la mouvance présidentieUe etle oloc du FPR de l’autre. Cette bipoladsation était si prononcée que les partis politiques tels

"qu~.2vflDE. et PL s’étaient scindés chacun en deux branches pour rejoindre respectivement l’un

" ).u ~ autre bloc._ .. ~~,~~;:

Les branches dénommées "Power" avaient gagné Ies rangs du bloc de la mouvance

présidentielle et les autres, les rangs du bloc FPP,. Cette bipolarisation était donc manifeste ~.

tous Ies niveaux et dans tous les secteurs de la vie nationale. En d’autres termes, Ies Tutsis

avec leurs collaborateurs étaient déjà en conflit ouvert avec Ies Eut,as pour la reconquête du

monopole du pouvoir pour les premiers et le partage démocratique de celui-ci pour les

seconds. ]En termes plus clairs, le bloc minbritaire du YFR voulait absolument dëtenir une

majorité au parlement et au gouvernement, tandis que le bloc majodtaire de la mouvance

présidentielle luttait pour obtenir au moins une minorité de blocage dans Ies deux institutions.

ç,udrait-il encore rappeler que le conJàit hutu-tutsi n’avait pas été évoqué au cours des

negocïations d’Arusha alors que tout le monde savait pertinemment que la guerre du 1er

ooebre était une guerre de revanche des Tutsis pour reconquérir Ie pouvoir qu’ils avaient

(,i :du suite à la révolution du peuple hutu en 1959.

L’assassinat-du Président Habyarimana est donc sur’venu dans ces circonstances et le 6

a..,l arriva comme un jour fatidique de vacance du pouvoir au &wanda, car Ia plupart des

responsables des services de sécurité étaient soit morts ou absents du pays.

A la Présidence de la République

Le Prësident de Ia République, le Général-major HabyaHmana Juvénal venait d’être

assassiné en compagnie de Monsieur t’Ambassadeur Renzaho J’uvénal, son Conseiller politique

et du Colonel Sagatwa Elle, son secrétaire particulier et chef des services de sécurité

prés~.deatielle.

Monsieur Rukigira Eaoch, Directeur de Cabinet du Président défunt était resté à Kiga/i,

mais il a préféré s’effacer depuis l’assassinat de son patron.

Page 10: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

A la Primature

Le Premier Ministre Madame Uwilingiyimana Agathe était présente au pays, mais il faut

oter qu’elle était devenue incapable de réunir son gouvernement depuis janvier 1994 et qu’elle

-tait déjà qualifiée d’agent du FPR par le bloc de la mouvance présidemielle. Elle avait même

enté de faJrë un coup d’état contre le Prési’clent HabyafaTamaa le 4 avril 1994, mais sans succès.

Le chef des services de renseignements nationaux, Monsieur Iyamulemye Augustin &ait

galement çrésem dans le pays, mai~ comme le Premier Nf~stre, il é,~t réputé agent du FPR

:t pour le prouver, il est aetuelIemerrt Ministre de l’Agriculture et de FEIevage dans le

3ouvernement FPR à Kiga!i.

Au Ministère de la Défense

Le Ministre de la Défense,

K0~82551

Monsieur Big.mana Augustin ét~t en ~ssion au Cameroun

tepuis le 5 avril 1994, et il n’est rentré au pays que le 9 avril s~~vant.

. .e poste de Directeur Général au M~-NADEF était toujours vacant.

+~~"~~:~ Le Directeur de Cabinet au i~rùstère de la Défense,. le Colonel BEMS Bagosora

l’héoneste était présent à Kigali.

12 est à noter qu’à1 n’exilait pas un Etat-major général des Forces A,-mées Rwandaises et

que seul le Ministre de la Dëfense assurait la coordination de i’.~,.-r.ée Rw~daise et de la

Gendarmerie Nationale.

o.

¯ C-". -’r’-" ."-"....... .

" ":" ". :i:..

A l’Etat-major de l’Armée t~a71daise

Le Chef d’Etat-major, le Général-major Nsabimana Déogatizs était ég~ement mon en

compagnie du Président de la République ;

Le colonel Ntiwiragabo Aloys (G2), chef des services de rensei~emenzs mifitakes était

en mission au Cameroun en compagrlie du Ministre de la Défense ;

- 3Le Colonel Kabili~ Gratien (G), Chef du bureau "Opérations" était en mission Ègypte.

’~~" Et il n’existait pas de chef d’état-major adjoint dans l’Armée Rw~daise.

L’Armée Rwandaise était donc privée de commandement face à cette situation critique

qui ne cessait de s’empirer.

A la Gendarmerie Nationale

Le Chef d~~tat-major de la Gendarmerie Nationale, Le Général-major Ndindiliyimana

Augustin était présent à Kigali avec son Etat-major au complet.

Les Forces &tre~es Rwandaises avaient été moralement et matériellement démobilisées

par les gouvernements, succ~sifs NsenNyaremye Dismas et Uwilingiy’~nana Agathe.

¯o. :

..

°.

Page 11: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

o .; : rJ-V

.i"_1. t

~ Commandement des Forces Armées avait demandé au C~uvemement des armes et

rîs complémentaires depuis l’attaque éclaire du 8 février !993 par le ~’PP,. sans aucune

cette requête. Monsieur Rugenera Marc, bfinistre des Finances. d’alors avait mëmeles commandes des armes et munitions qui, pourtant, avalent été autorisées par le

ï~ement. Les Forces Armées auxquelles le Gouvememem" avait fessé les moyens de

er le YPK n’étaient donc pas prêts au combat quand celui-Ci~ a repris la guerre le 7 avril

’ i¯I

": t~0082552u ?/[inistère de l’fntérieztr : ’

..

e Ministre de l’Intérieur et du Développement Communal, Mbnsieur Munyazesa Faustin

t parti dans la déIégation’ rwandaise conduite par le Président de la République à Dat-e

ce 6 avril y était resté et n’est d’ailleurs plus rentré au pays!¯ ¯ :

zï 3ginistère de la Jua’tice .;

’: ~~~stre de la Juoeice, Madame Ntamabyaliro Aga’lès était présente au pays, mais le

.~u’ï-~ïénéral, Monsieur Nlmbito A/phonse Marie n’était p.as prêt à collaborer. Faut-il

Loter que ce procureur qui était chef de tous les parquets de Kàgali était réputé

rateur du F’PR et peur preuve, il a été Ministre de la Iustice dans le premier

nement du FPR à Kigali.

,u niveau international

.a plupart des gouvernements occidentaux notamment ceux du Royaume de Belgique et

ats-Uïds-d’Amérique soutenaient ouvertement le :F’PR et am-ibuaient au Président

~~~.na la responsabilité du blocage de la mise en exécution des Accords d’Arusha. Ce

~t expliquer pous;quoi son assassinat semble avoir été perçu comme bénéfique et même

"e r’.~." certains d’entre eux, car il leur était inconcevable que les retombées de l’assassinat

~~ mana, Président du Rwanda, lhan des plus petits pays du monde soient supérieures à! ¯ ¯ eer~<~-~,istrées à t’assassinat de John Kennedy, Président des Etats-Unis d Amenqu , la

re puissance mondiale.

"ê phénomène devrait une fois de plus servir de preuve que l’âme de l’homme africain esc

différente de l’âme de l’homme blanc et qu’il faudrait tout de même tenir compte de

éalité avant de lui demander d’adhérer coûte que coûte aux suggestions de celle-ci, qui

trs défend la plupart du temps des intérêts différents des siens.

" U°..e x qm disént que la composition actuelle du Conseil de Sécurité des Nations Unies

: être revue pourraient trouver une illustration pertinente de leur revendication dans

re du Rwanda où celui-là a fonctionné comme un conseil d’administration d’une

nse du Gouvernement américain qui l’a utilisé pour légitimer sa politïqùe expansionniste

région des grands lacs. En effet, les Accords d’Arusha ont été manifestement pilotés et

Page 12: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Il¯ t{ OL"I 8 2 5 5 3.

même intrigués au profit du FPtL par Ies grandes puissances anglophones largement

représentées au dit Conseil de Sécurité tout en jouissant d’une grande irdàuence à. l’OUék et

elles ont fait cela dans le seul but de gagner encore du terrain dans la région. Point ri’est besoin

de rappeler que les ancie~es puissaricës coloniales en Afrique cherchent toujours ~ se

maintenir dans teurs concessions et à les élargir autant que possible. Et les Etats-Unis

d’Amérique qui ne veulent plus leur laisser ce monopole sont venus renforcer le camp

a=~ophone contre le camp francophone.

Or, le Kwa=dz et te Butxmdi se trouvent malheu.reusement sur la Ii mae de démarcationdes zones d’influence des deux camps dans la région des grands lacs. C’est donc ce qui explique

pourquoi les puissmuces occident&tes anglophones ont tout fait pour que te FPK soutenu par

t’Ohganda de Yowed Museront gagne la guerre à tout prix même au détriment de la

ç :mocratie qu’eUes prônent toujours & travers le monde qui reste à conquéria’. La résolution

9i8 du Conseil de s~’,.~-i:é des Nations-Unies qui a décrété un embargo u,-ùlatéral contre le

P~" nda le 17 mai 1994, sur proposition du Gouvernement .~~é,dcaLn, en est une preuve

soutien au FPR. Le 15 Mai 1994, soit deux jours avant l’adoption de cette

resolution, Madame Prudence BushrteU, sous-secrétaire d’Etat Adjoint ~our t’.&frique, m’avaitP. ,.s,ce..t des Etats-unis avaittéléphoné de la Maison blanche ~ ~’¢jgati pour me sigï~er que le "~ :’ "~

ordotmé l’aa’rêt Lm~..édiat des massacres au Rwanda et que d:~,s tous tes cas, la pz.,’de

gouvernementale n’~:ait plus en droit d’espérer une victoire que:conc.ue contre le t:’P~ Le

Général Paul Kag~_m.e qui avait déclaré que la ville de KigaIi allait tomber en 48 heures après la

reprise de la gue,’ïe n’~tait toujours pas parvenu à Ia prendre et pour y entrer, ~ a dû attendre

que les Forces ~ées rwandaises épuisent leurs munitions suite & cet embargo qui a. frappé

i’agress-é, le peuple rwandais en re~orçant son agresseur te FPFL sou:e.ïu par Yowed Museveni

.: ï est dans la rég~ori intertacustre le précurseur de la G-ra.nde-Bre:a~e, al!tée t raditiorme!le

des Etats-Unis d’Amérique.

"" Le conseil de sécurité n’aura, jamais été aussi partial et pa~-:isa.n, que dans te conflit

(. ,,andais. Comme si [’embargo & l’acquisition des armes et munitions contre te peuple r’wandais

...... suffisait pas pour assurer la victoire au FFF,., toujours sur proposition du Gouvernement

américain, il a encore adopté une résolution d’arrêter et mettre en prison toute l’~tire hutu

rescapée des massacres perpétrés par le F’Hk. Et paradoxalement ces attestations devaient

intervenir avant même les enquêtes du Tribunal international pour le Rwa.nda. La liste des

présumés coupables du génocide ~labile unilatéralement par te FPFL qui, d’ailleurs, ne pouvait

ëtre à la fois juge et partie, a depuis lors servi de mandat d’arrêt international jusqu’à.

m&ïntertant.

Le Général Roméo Dallaire avait été bien choisi en fonction de cette mission et il s’est

montré à tout moment comme un allié inconditionnel du FPFL. Pour mémoire, il a alarmé la

Communauté Inte~adonale en déclarant à la Radio France Internationale, autour du 20 avril1994 que Kàgati ne sera pas prise sans Irinte,,-vention d’un armement plus lourd pour la

..

i

.. o. . . . ....... ¯. ............... ¯.. ¯ .,... o -.....

Page 13: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

1{008255412.

ombarder. H doit donc avch" alené ses commanditaJres qui ont fourni cet armement en m~me

...reps qu’ils préparaient le décret d’embargo car depuis cette déclarafion, des bombes

leuvdem en averses et sans afr& sur K.igdi jusqu’à ce que le peuple rwandais et ses Forces

,tre~es furent obligés de t’abandonner à !’agresseur te 4 juillet I994 par manque de mur, itions.

Les Casques. bleus belges de la ~AP,. qui &aient chargés partictàièrement de la

écurké de Ia ville de K.i.gali et de t’Aéroport international de Kanombe a’avaient jamais caché

;ur sympathie envers le FPP,. et leur aversion au bloc de la mouvance présidentielle depuis leur

l"ri~,ée au Rwanda. Non seuiement ils s’attaquaient aux personnalités pro HabyaHmana, et aux

.ïilkants du MY~’D, mais aussi, ils facilitaient aux combartants du FPP,. de s’infiltrer dans la

-~le de Ki~ali. A la reprise de la guerre par ce!ui-ci, les casques bleus bel~es ont même cédé

e,,ds positions et une partie de leur matériel militaire aux FPK LrLkotanyi pour combattre les

:Ç.~es Afin~es P,.wandaises. La mort des 10 casques bleus belges d’ailleurs imputable au

aan~ue de neutralité du contingent belge de la ~~NLr.A~ et du Gouvernement du Royaume de

~~ =.4ue dans ce conflit, fut un prétex~e pour retirer du P,.wanda presque la totalité des troupes

4 NU au moment où leur mission devait commencer. Le commandant de la Nt~’UA~ le

3énéraI Roméo Dallaire a délibérément proposé ce retrait pour laisser url libre champ d’action

~,u FFP,. auquel il aJlait fournir des renforts en armement et munitions pour mettre à genou Ie

peuple rwandais qui a fini par comprendre qu’il était victime des rivalités d’intérêt entre

certaines puissances cccidentales mais sans pouvok" rien y faire.En plus de son bataillon de 600 hommes déclarés et stationné au siège du parlement

(CîqD), le FPR. avait infiltré dans la ville de Kigali, plus de 3 000 Inkotanyi en plusieurs

vagues, longtemps ~.vant te 6 avrîl 1994.

Ces hafiltrations des combat’tants du YFR avaient été facilitées par le commandement de

[, ~vffîqUAK et notamment par le contingent des casques bleus belges qui escortaient

rég~lièÆemertt, sous divers prétextes, les troupes du EPR de Mulindi à Kigafi et vice-versa saas

¯ ~. ,,lettre aux Forces Afin~es Rwandaises de contrôler les différents convois qui tra.versaient

leuLdisposkif de défense.

Le FPR était donc parvenu à. s’attirer la sympathie de la Communauté IntemationaIe qui

s’était laissée manipuler et abuser par sa propagande. Les Tutsi, étant les maîtres du mensonge,

ont même entrepris la campagne de se comparer au peuple juif pour gagner la sympathie de

son puissant lobby dans le monde. La Communauté Internationale risque de se laisser tromper

encore une fois par ces menteurs invétérés en acceptant cette informatior~ totalement erronée.

Les juifs, souvenez-vous, à. la deuxième destruction de leur ville lérusalem en 70 par

Tkus Flavius Sabinus Vespasianus, ont dû encore fuir leur patrie. A peu près deux mille ans

plus tard, ils avaient toujours droit de rentrer daas leur pays en le libérant de ses différents

enva_hisseurs, tandis que les Tutsis n’ont jamais eu un pays propre pou.r faire un peuple. 11 n’ya

jamais eu de peuple tutsi, ni au P,.wanda, ni au Burundi ou nulle part ailleurs. Il y a eu tout

~-.-.. ~...,̄,;..-.

Page 14: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

t .~. 13

¯ !

~qxnptement des tutsis qui ont été naturaii~és au fur et à. mesure qu’iIs arrivaient au Rwanda

:omme au Burundi. " I m

La comparaison entre juifs et Tuts[s étant exclue en tant que peuples, il ne resterait alors

lu’à recourir au lien de parenté qui existerait entre eux. Dans cette dernière hypothèse, on ne

»oun’ait donc rien ~er avant de prouyer si les mtsis sont vraiment les descendants de lai ’ i’

"eiae de Saba ou non.

Toutefois, quelle que soit la réponse à ce~el question, les mtsis sont et resteront des

~.mïgrés ~filofiques navaralisés soit rwandais, burundais, zaïrois, ougandais ou tanraniens qui

:levraient plut6t pri,AIé~er une polîtique’de coexi~ence pacifique avec les peuples qui les ont

tccueillîs et modérer leur comportement à la fois or~eilleux et arrog~nt enclin à imposer leur

mprématie dans la ré~on des grands lacs. Et vous pourrez en juge.- vous-mêmes’avec les

/ rrnations que vous trouverez dans te chapitre suivant.

Par contre, le peuple hum envahi depuis le 01 octobre 1990 et chassé de son pays par ces

. avec le soutien de leur cousin hima Yowefi Museverd, a droit au même titre que Ie.t

juif de rentrer dans son pays. Et l__@our ’,’iendra; ce n’est qu’une question de temps qui

~era en tout cas inféfie,.a" à celui enduré par le peuple juif.

Après ces inï.-brrnations générales, qui son: à mon avis nécessaires pour mieuxv .,,~:omprendre ta suite de mon exposé, c’est le moment de revenir da.as :...ca du sujet à traiter. En

:croyant la vacance des pooees clés des services de sécurité au Rw~da à l’assassinat du

Président Habyarim~a Ie 6 avril 1994, on peut se poser les questions suivantes ̄

Pourquoi la plupart des autorités chargées de la sécurité naticn~e étment absents du pays

~. ce même moment ?

Qui fut [’instigate’ar du sommet de Dar-Es-Salam le 6 AvTil 1994 et que! était l’objectif¯ ,e sommet ?

Si le Président Habyarimana n’était pas mon, le drame r,,vaj,.dais aurait-il eu lieu ?

(.. Qui a tué le Président Habyarimana ?,~ ........ A qui devait-iI profiter Ie crime ? ~( 13 ~8 2 5 t5 5.

Le FPR vou[ak-ii réetlement partager sincèrement le pouvoir démocratiquement ?

Pourd!uoi les pays comme la Tanzanie et l’Ouganda qui, pour~am, avaient été les piliers

des Accords d’Arusha ont été les premiers à reconnakre le Gouvernement du FPR qui venait

de les violer ?

Qui a tué les 10 paras belges de la MI’NUAR, et le Premier Ministre Uwilingiyimana

Agathe ? Et pourquoi les a-t-il tués ?

C’est donc à autant de questions que j’essaierai de répondre brièvement à travers ce

document. Cependant, je préviens [e lecteur que, tant que l’enquête sur l’assassinat du Président

Habyarimana ne sera pas faite et publiée, certaines questions resteront toujours sans réponses.

Page 15: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

" " e..hapttr 2-: Le conflit séculaire entre HUTU et TUTSl.~0082556

Avant l’anivéc des Tutsis qui se sont Lnst~/16s au Kwanda et au Bunmdi depuis le 16ème

4ècle selon la plupart des hist.oriens de la région interlacustre, le R.wanda et le Bunmdi étaient

les royaumes hutus liés dans le cadre"d’tme £edëration où les hutus de la grande famille

’3antoue et les Twas ou pygmées du groupe ethnique plus réduit vivaient hanTionieusement

:lepuls deja le 9crue aecl .

Dans un premier temps, ces tutsis nilotiques hamites venus d’Abyssinie, jouissant d’un

accueil chaleur~oEx et d’une excellente hospkalh~ se montrèrent courtois et en reconnaissance

donnèrent leur Elles en mariage aux hurus en commençant par tes ptus Lufluents auxquels ils

of~irent également plusieurs vaches en guise de cadeau,’<., après avoir conclu un pacte de sang,¯ se{on les croyances du moment, métamorphosait le mtsi en frère hutu et vice-versa. Le

ihutu naturellement candide crut tout naïvement ~. ces pactes d’alEance a.uxque[s le tutsi ne

cr~,--qt pas du tout. n ne connaîtr~, la vraie face de son visiteur que trop tard, quand il aura tout

~....~du. En effet, les tutsis usant de la ruse et la patience doub[ée d’une perfidie singulière ne

t~Jërent pas à assujeuk les Hutus pourtant toujours majoritaires après a.voh= chaque fois

massacré leurs rois avec tous leurs descendants. L’assassinat de Mashira, le plus grand et

dernier roi hutu du N’DUGA (le Ikwanda central) et [’ex’termination de toute sa famille par les

tutsis ~ustrent U’ës bien leur perfidie et leur c~auté. En voici le récif historique"

’" Un monarque tut.ri d’tre royaume voisin vint rendre une visite de courtoisie à sonbeau-père E4ashira ?z Nyan=a. Au cours de la cérémonie d’échca)ge de cadeaux, le monarquetutsi fit signe à son escorte pour atta~ter. [I tua lui-même son beau-père Mashira ?z qui ilcourra les organes génitaz~ qu 71 crttacha sur son tambour royal Y~i41NGA en signe de ladé~ite’déjînitive de son rival hutu dont il venait de prendre le tr6tle. Toute la famille dea,¢az’hira, ses proches parents, sec amis et son armée furem décimés. Les reacapés de cette..~calombe jîlreJTt p~trsuivis partout oh ils avalera trouvé refuge jusqu’à ce qu’il n y eut plusm7 descendant qui se réclaraa de Mast)ira ".

La plupart des rois hutus périrent avec teurs descendants en des circonstances similaires.

E~,}’ assassinat du Président Haby~Smana et l’hécatombe des hutus qui n’ en finit pas sont une

, ,.-roduction fidèle de cette scène au cours de laquelle Ma.shira fut assassiné a.vee toute sa

famille par les Tutsis. En effet, Habyarimaza, comme ses ancêtres hutus, a une fois de plus f~t

trop confiance au Tutsi qui pourtant venait de se dévoiler en viotant à double reprises et

unilatératemint t’a.ccord de cessez-le-feu de N’S~rE (Zaïre) du 29 Mars 199I, amendé

Gbadotite le 16 Septembre et ~. Arusha te 12 Iuillet I992. Ces amendements avaient chaque

fois fait suhe aux dàfférentes violatiorm de cet accord par le Tutsi çFPK) sans raison valable.

Les t’utsis imposèrent donc aux hutus leur pouvoir aristocratique, dictatoriaI, cruel et

s~=mxinaire jusqu’à la période coloniale. E~ depuis quatre sièctes environ le roi tutd avait droit

de vie et de mort sur tous ses sujets. La torture était chose courante.: crever les yeux, éventrer

les femmes enceintes, lier les bras au dos jusqu’à ce que la victime ~ciate, é]2m.iner

Page 16: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

&.,a

t{0082557:s-tématiquement et périodiquement tes leaders hutus dont te monarque tutsi coupait les

:ganes génitaux pour [es pendre sur son tambour royal KALII’4GA, symbole de la victoi?e

ernelIe du tutsi et j’en passe.

Le colonisateur d’abord allemand ensuite beige arriva. Tout en réduisant le droit de vie

¯ " de mort pour le Mwami, il favorisa toujours le seigneur tutsi qui continua à maltraiter la

opulation hutu, car pour mieux asseoir son pouvoir, il avait opté pour une administration

~directe consistant en un respect du pouvoir traditiormeI et de surplus, il prêcha que tes tutsis

taient nés pour gouverner et rémaer sur les hutus tandis que ceux-ci devaient servir les intérêts

¯ u tutsi..~n.si te colonisateur venait de consacrer le compIexe de dominaion et supériorité qui

tait déj& prononcé chez t’ethnie minori~aire tutsi sur le ~oupe majodtàre hum. Et c’est à

,a¢fi.r des années 50 que le pouvoir de tutelle beige commença à prendre conscience de cee"

>}.,tème de dëséquilibre social entre hum et tutsi. 1"1 commença tirnidement les réformes de

tém~ocratisation de l’admi~stration coloniale. Au mank%ste des Bakutu de 1957 qtfi

-{ _riaient les mêmes droits et devoirs que ceux dévolus aux tutsis par le pouvoir de tutelle,

, :;~~sm opposeront un reîus catégorique et trouvèrent même cene revendication insensée. La

:téclaration faite à Nyanza le I7 Mai t958 par 12 membres Tutsis du Cc=eil Supérieur du pays

en témoig-ne ¯

"" Les Batnttu ont prétendu que KA.NYA.RW’A.NDA est notre père commun, le ralliant detoutes les famillea" Bat,asi, Bahutu et ,~at’~a," or KANYARWANDA est fils de G[H, OEGA, deKAZ[, de MZ2L4NO, de tL~Lh[DA, de KOBO, de GIS& de KLçL4NUffA, de K.[GWA. CeKIGWA a trotrvé les Bahutu dans le 12wanda. Coin;ratez donc s’il vous ylaît, de qmelIe façon,nous Bcttutsi pouvons être frères des Bahutu au sein de KANYA_R7/.&ç©A,notre grand-père.L "histoire dit que RUGANZU a tué beaucoup de BAfîrfNzd (rois hulus) et a conquis le paysdes Bahhtu dont ces BA.f-fINZA étaient rois. On en trouve tout le dé.,~] &z, rs Ingay~ji Kalinga.P~";~qyte donc hos roi.f ont conquis le pays des Bcthutu en tucurt le,trs rois et ont ainsi asservi,..~ Bahutu, comment maintenant ceu».ci peuvent-ilsprétendre être nos j~,ères?"

"-" Ainsi le tutsi dans son orgueil traditionnel venait de déclare= au ~ouvoir de tutelle qu’il~ë~ait contre les réformes démocratiques comi=encées et le hum devait en tirer les conclusions

p>:«que aucune re!ation ne pouvait exister entre les tutsis et les hur-s pour que ces derniers

pressent prêtendre au partage du pouvoir avec eux et que pire encore ils n’avaient rien en

commun pour être des frères. Cette céIèbre déclaration des Tutsis devait rappeler aux Bahutu

qu’ils ne pouvaient plus prétendre au partage du pouvoir mais qu’ils devaient plut6t se

contenter de rester des serviteurs des tuts[s. Cela devrait être bien compris par ceux qui ne

savent pas Lnterpréter les récents assassinats successifs des tro{s Présidents hutus du Rwanda et

du Burundi et d’autres leaders hutus.

Ce rejet systématique du partage du pouvoir entre les hutus et les tutsis fut le détonateur

de la révolution sociale de 1959 et le fondement de la guerre déclenchée par le FPR. C’est

donc cette arrog~ce de t’ethnie minoritaire tutsi, non disposée à accepter tout changement

Page 17: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

aour associer les hutus à. la gestion de la chose publique, qui pour la. première fois poussa la.

majorité hutu au soulèvement contre les tenants du pouvoir minodtaire tutsi. Le régime féodo-

..-nonarchiste fut renversé et remplacé par une République. Et il était ainsî mis ~a~ à plusieurs

»iècles de domination tutsi. Cette perte de monopole du pouvoir ne fut jamais digérée par les

mtsis dont les extrdmistes préférèrent l’èxil plutôt que se soumettre à. l’autorké du hutu. Et de

!96I ~. 1967, les réfugiés tutsis ont tenté de reprendre le pouvoir par la force mais sans

succès "

- Le 05 Juillet 1962 soit quelques jours après l’accession du Rwanda ~. l’Indépendance, ces

e.’ardmistes tutsis en provenance de l’Ouganda, attaquèrent Ruhengeri en passant par les

voIc~s.

- Le I t luillet 1962, ils attaquèrent le Mutara en passant par N’YAGAT.~dLE, toujours en

~- provenaace de l’ Ougaada.

- En Décembre 1963, les miiices ruts~s déjà connues sous le nom "Layenzi " attaquèrent,

( cet-te fois-ci à partqx du Buruadi, le BUGESF_.R.&

Er~ 1964, après un ralliement avec les troupes de M’U’LELE et SOUNûALOT, ils firent

une attaque combinée à BUGA.R-&x~LA. dans la préfecture de Cyangugu.

- Ea I966, les Inyenzi (milices tutsis) réattaquèrent, encore une fois ~. partir du Bumndi,

Butama en préfec,’ure K.IBUNGO en Juin, au BUGESERA en préfecture KIGALI en

Octobre, à Nshili en préfecture GEKONGOKO en Novembre et à BWEYEYE en

préfecture de Cy~gugu, en. Décembre 1966 et Janvier 1967.

Ici, il convient de noter que les tutsis de l’intérieur étaient chaque fois l’objet de

représailles de la part des populations hutus dont les leurs venaient d’&re atrocement

..ssacrés par les milices tutsis venues de l’extérieur.

--. Fais~t suite aux attaques répétées de ces milices tutsis qui compromettaient

{«.mgereusement la sécurité de Ieurs consanguim, le Président Grégoire K.,4.YIB~NDA avait

d~ dû les mettre en g~de en :963 en ces termes :

"Certaim d’entre vous [...] par des menées terroristes organisées de l’étranger [...]troublent leurs frëres qui vivent en paix dmts notre Rwanda démocraticpte. [...] A supposerque vous venie: à prendre Kigali d’assaut, comment mesurer le chaos dont vous seriez lespremières victimes. [...] Vous le dites entre vous ! Ce serait la fin totale et précipitée de larace mtsi. ’" [’Message du Président Kayibaada Grégoire aux Rwandais émigrés ou réfu#és àl’étranger le 11 Niafs 1963].

Malgré ta pertinence de cet avertissement, les milices tutsis-Inyenzi, souvenez-vous,

attaquèrent la même année en Décembre le B UGESERA à pa.nir du Burundi, poussèrent leur

offensive jusqu’au pont KAaNZENZE ~t 20 km de Kigali la capitale et cette invasion armée

coûta la vie à plusieurs cemzines de tutsis. Déjfi. ~. cet-te époque-là, re Rwanda fut faussement

".’.’--./- ........ ;..... ,....,...........- ... ....... ......................

Page 18: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

accusé de "Génocide ’" aux Nations Urfies de la part de ces imp~nitents avertis et conscients

des a ’"mass cres qu ils avaient eux-mêmes provoqués.

0- De 1967 à 1990, après avoir constate qu’ils avaient à chaque fois perdu leurs

différentes bataillesfaute de préparation suf~sante, Ies tutsis ont dès lors pals tout leur

temps pour préparer ce qu’ils ont appelé" Igitero cya ruran~za (La bataille décisive)

pour Ia reconquête du pouvoir bien entendu.

- En I972, au Burundi, le plan dit "SIMBANANTYE " fut mis en exécution. Ce plan

avait pour objectif de tuer systémadquement tous Ies Ieaders et autres intellectuels

hutus et de massacrer le reste de la population hum jusqu’à ce qu’il y ait un équilibre

démo~apkique entre [es hutus et les mtsis qui représentaient respectivement 85% et

14% de.toute la population burundaise. Cette opération cofita la vie à plus de 300.000

hutuff et Occ£s~orma autant de réfuNés dont la plupart trouvèreat asile au Rwanda.

.... - Le Rwanda et !e Burandi étant comme deux vases commu.niquants, ces massacres des

............. hums par les tutsis du Burandi provoquèrent des émeutes et des représailles qui, une

- J fois de plus, cogitèrent la vie à plusieurs dizaines de mtsis au R.wanda.

- En 1988, ta ccn~-.ontation des hurus et mtsis de NTEGA et NLA.R..%NGARA appe!a

l’armée monoed’mi«ue mtsi à voler au secours de ses fr.~res et p:océda, comme en

1972, au massacre systématique des hutus dont les rescapés se déversèrent encore une

fois au Rw~da

- En Aofit 1988, ta diaspora tutsi rwandaise s’est réunie dmïs la ville de Sacramento aux

USA en cOngTès qui décida de tout mettre en oeuvre pour le retour des réfuNés par la

force et le renversement du régime Habyarimana.

I- De 1988 ~ I990, Ies mtsis ont mis la dernière main sur !es préparatifs de la guerre.

Les " Inyenzi " branche armée du parti UNAR d’hier furent entre-temps baptisés

"FI:’R-IN’KOTAsNYI ’"

.......... - Le 0I Octobre 1990, te FPR a attaqué. Il a massacré 4 ans durant les

populations hums des préfecmres de B~mba, Ruhenge~ e~" Kibungo. 11 a assassiné

plusieurs leaders hutus dont Emm~ueI Gapyisi, Président du parti politique M]3R en

préfecture de Gi.kongoro, Fé[iciea Gatabazi, Ministre et Secrétaire exécutif du PSD et

Martin Bucya.rm Président du parti CDR.. Et "pour en finir ", ici j’emprunte les termes

de Yoweri Museveni, le FI:’R a assassiné le 06 Avdt 1994 tes Présidents hutus

Habyarimana Juvénal du Rwaada et Ntaryamira Cyprien du Bunmdi et cela à six mois

d’intervalle de l’assassinat du Président Ndadaye Melcb.ior, un autre hum du Burundi

assassiné par l’armée mono-etànique mtsi de ce pays, le 23 Oc:obre 1993.

Il faut dès lors considérer l’assassinat des Présidents Hagyarimana du Rwanda et

Ntaryamira du Buruadi comme t’ultime provocation qui e.,q~osa tous ceux que la logique de la

°, °

.K0082559

Page 19: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

guerre entretenue pendant 4 ans avait rangé du cSté FFR, à savoir les tutsis et les

collaborateurs hutus du FPR et vice-versa.

Ainsi commençait le’ drame rwandais qui n’en fruit pas encore car la pomme de discorde

est toujours intacte : « La minorité tutsi veut s’approprier le monopole du pouvoir à tout prix,,«

et la majorité hum n’ est pas d’accord."

L’on peut dès lors se poser la question de savoiz pourquoi le tutsi ne veut pas partager le

pouvoir avec le hum d’une manière équitable et démocratique ?

Cette situation pourrait trouver une partie de la réponse dans le fait que ce conflit est fie

à la nature des deux protagonistes dont les caractères d.i~rent sans pouvoir se compléter. En

effet, le tu~si à la fois orgueilleux, arrogant, rusé et perfide reste convaincu que le bon tutsi est

un mtsi au pouvoir et que le bon hum est Ie hum dit modéré au service inconditionnel des

,Lntérêts du tutsi. A i’ opposé se trouve te hum à la fois modeste, candide, loyal, indépendant et

(a~ptdsif qui depuis la révolution sociale de 1959 ne veut plus entendre parier de la domination

t-,~i.(i ....

...... JCependant cette situation devrait quand même cesser car après tant de vies

humaines immolées pour une cause si injuste, les tutsis et les hums devraient revenir à la

raison et se référer à l’exemple de la communauté Sud-Africaine. Et ils devraient

désormais se convaincre que seul le système démocratique basé sur la règle de la majorité

avec un maximum de garanties pour les minorités avec un partage réel du pouvoir peut

résoudre équitablement et d’une manière durable leur cortflk devehu séculaire. Cette

solution a d’ailleurs été mieux explicitée par /vlonsieur Herman Cohen dans sa

déclaration du 5 Avril 1995, devant les Sous-comités du Sénat Américain et de la

Chambre des Représentants chargés des .oEakes ,~Zaicaines.

~2 ~0S82560

I:,"

:1 .’-.%.-

....ï-?

~2.)-

.j

." i; ’. ;°.

!

¯ .

.!-i"

Page 20: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

hapitre 3 : L’assassinat du Président Habyarimana ou l’ultimeopération du Tutsi pour sa reconquête du pouvoir par

la force au Rwanda

La dlaspora tut~ souvenez-vous, au cours d’un congrès tenu en Août 1988 aux USA

ms la ville de Sacramento, avait déc{dé.de rentrer paf les armes et de renverser le régime

(abyarimana. Cette décisioa importante faisait suite à une évaluation rëcon£ortante de sa force

~itah’e au sera de l’armée Oug~daise OE, k). En effet, des réfi~giés tutsLs rwandais,

ombreux dans la N’RA venaient de porter au pouvoir en 1986 le, u" cousin YowefiMuseveni

.’ethnie FSma apparentée à, l’ethnie tutsi et d’origine rw-andaise se[or~ certaines sources. Le

.}ér~éral Rwigema Fred ~tait déjà Vïce-~stre de la défense dans te gouvernement Ougandais

andis que Paul Kaga.me était depuis lonmemps chef des ser»Jces secrets dans i’af mée

»uga.ndaïse OE~.). Et c’es= précisément ces deux officiers Ougand~s qui seront à la tëte du

i :-.Inkotanyi pour eavalnir [e Rwanda le 01 Octobre 1990 à partir de l’Ouganda.

--.Après le dit con~ès, tes préparatifs de la guerre s’accéIèrent sur tous tes plans et une fois

~[ 21més, Ies extrémistes mtsis du F’PR invoquèrent comme pre,...’~,. à in guerre le problème du

re.. ~r des réfugiés rwandais qui pourtant venait de trouver une solution pacifique puisque les

discussions patrom’,.ées par le HCP,., réu.r,Jssant notamment les gouvernements Ougandais et

Rwandais avaient pe,.,’=,,,is d’about;,," à un accord, fin Juille,"-débu,. Aofit 1990 à K2xnpala,

dé~rfissant le protocole du retour volontaire et inconditionnel de .:out réfuNé. Les arcNves du

HCK à Gendre sont lg pour en témoigner. Dès lors le préte:«,e du retour des réfiaNés par in

force ne se justifiait plus.

Le prétexte de démocratisation du pays sera également suppr"~.é par Ia promuIgation de

la consfitutiort du I0 Juin 1991 qui consacra te pIuralisme poli,tique, ris invoquèrent en.fro le

~’"’:exte de redressement économ4que. Hormis que le Rwanda ét,d: t’un des rares pays de in

région qui était cïté en exemple pour sa bonne gestion de la chose aubiique, il était tout k fait

~.~7 lsé de recourir à la guerre pour redresser I’ économie du pays en quoi que ce soit.

Malgré l’absence de toute justification, cette guerre devait avoir lieu parce qu’e~e avait

u:°°’~[~bjectif bien précis ̄ "Renverser le régime Habyarimana et reconquérir le pouvoir sans

partage perdu suite à la révolutioa des masses populaires de 1959."

Les extrémistes tutsis avaient déjà manifesté bien avant le déclenchement de la guerre du

01 Octobre 1990, leur voloaté de la revanche comme en témoim,.e cet ex-trait de In revue

extrémiste mtsi I.mçumza N° 16 ̄ Il faut enlever les saletés (c.à..d. les Hutus) du pays, pour

purifier. "Igihe kirageze cyo kuberera abapfuye (bazka revoiisiyo n’imkulikizi zayo)

gusenda imisaka no kurw~agira. " " Il est temps de célébrer le rite de clôture du deuil pour

tous ceux-là (qui sont morts pendant la révolution, et Ies vict;.mes des institutions qu’elle

engendrées), de déménager de ces lieux fi.mestes et de le purifier (!.e R.wanda).

°~

-°, .

Page 21: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Les violations successives et tmîlat6rales des différents protocoles d’Accord par le FPR

I~otanyi sont venues également confirmer que le vrai mobile de cette guerre n’avait pas été

évoqué au cours des différentes négociations. Le FPR était conscient que le monopole du

pouvoir ca sa faveura’était pas négociable. Il ne lui restait alors qu’une solution: reconquérir

ce pouvoir parIa force. Et ce pouvoir était incamé par HabyaHmana.

L’assassinat de Habyarimana devait donc erre l’ultime opération du FFR. Lakotanyi pour

la reconquête de ce pouvoir mais ses stratèges ont fait soit tme erreur grave d’appréciation des

eonséquences d’une telle décision ou alors ils ont dfi fermer les yeux devant le prix à payer qui

était pounmt maràfestement trop élevé par rapport au bénéfice escompté. Et dans cette

.dernière hypor.h8se, comme toujours poussés par leur orgueil et leur soif démesurée du

pouvoir, les extrémisres mtsis, pour faire aboutir leur projet ont décidé froidement d’exposer

leurs frères aux représailles pour justifier la reprise de la guerre et les massacres des hutus

.: :quels ils devaient procéder.

... Conscients malgré tout des répercussions désastfeuses de cet attentat sur leur rappo~

( .. la majorité hum et mème avec leurs consanguir~ aJnsi exposés, les stratèges du FPK, pour

( .......ïnmimiser la portée, ont dû utiliser tous les moyens possibles pour mettre en place une

efficace stratégie médiatique afin de faire porter le chapeau de leur plan machiavélîque au camp

gouveraemeata] et à ses "extrémiates ". Beaucoup de témoignages malheureusemen: à

posteriorï sont venus dévoiler le montage de ce plan et la stratégie de sa mise en application.

A titre indicatif, je vous livre la réponse intégrale de Marie Roger BLIoa sur la questionde savoir pourquoi Habya.Hma.na Iuvénal a été tué : "Le Front Patriotique Rwandais, guérillaarmée de la minorité mtsi, mène une campagne vern’gT"neuse pour accabler diversementl’armée rwcmdaise, ta garde présidentielle et même la fumille du défunt, mais jamais lesmilitaires belges, seuls en charge de la séc~trité de l’aéroport au moment des faits; il n’enreste pas moins le principal bénéficiaire du crime qui, selon un faisceau colrvergent d’indices,i" r de son fait, avec des complicités belges et Ougandaises. Pourquoi ? Parce quet’application des Accorda d’Arusha, qui favorisaient particulièrement les rebelles, étaitsMteusement ralentie, depuis l’assassinat au Burundi, en Octobre dernier, du premier

k~ :sident démocraticFtement éht, le très modéré ~[elchior Ndadcrye qui avait eu le malheur"d’ëtre Hum. Au Rwa~~da voisin, ce,tx de cette ethnie, qui, hostiles à Nabyarimana, avaient cru~~~,.Za solidité d’une aZlicutce avec le FPR commençaient sérieusement à en dottter. Les, ,,dicaux du FPR désormais installés à Kigali, redoutaient que .Uabyarimana, qui tra3zait lespieds fisse désormais machine arrière. Pourçntoi les Belges ? Breuillés avec le PrésidentrwandaL~" au sujet des accords d’Arusha, ils misaient sur le P’~R en liaison avec Bttjumbuca,comme ,Mot, dans leur stratégie amti-,Wobutu, l’allié le plus constaat d’2r’2"abyarimatra &ms laré-" "gron.

Elle poursuit en aiRrmant que l’on pouvait prévoir l’ampleur des massacres et des

représailles consécutifs ~t l’assassinat de Habyarimana en ces termes :

"’ Vu les cmtécédents, sans aucun doute. Mais le FPR s ëtait bercé dcrtts la croyance quel’enlisement politici-ue et la mauvaise posture d’I-[abyarimana allaiem empëcher toutmo~cvement populaire d’envergure. C’est tout juste si les srratèges de la g-uérillan ’imagb)aient pas des mouvements de liesse dans les rTtes de Kigali à l’annonce de sa mort.

¯ . ..°-°..,. - ..,:.: . . , ...... .....: ......... :- , ..:. .... - -.--?:-,--.-t.:. ... .... ..--.:..°. ~.t..... ..... .,....... ...... ,.....:.

Page 22: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

[...] Une erreur historique. Se sentcmt:militairement mieux armés (par l’Ougcmda) que lestroupes gouvernementales, relativement clémobilisées et sous-équipées, après avoirhabilement poussé dehors les coopérants militaire.r français, accusés d’ingérence, ils ontsous-estimé le dêgré de da’abolisation de leur propre image d’anciens suzerains, regroupés ausein d’un parti tribal et revenant asservir les masses.’" [A.friea International Juin 1994 N° 273page 5] ....

L’assassinat du Président Habyarimana a été un ordre d’assaut final du FPK pour la

reconquête du pouvoir sasas partage et plus rien ne pouvait arrëter In reprise de la guerre. En

effet, le Commandement des fo~ces afin~es rwandaises a tout tenté pour minimiser les

retombées de cet assassinat et pour refuser tout prétexte au FPR. de reprendre la guerre mais

sans succès. Déjà dans la nuit du 06 au 07 Avril, le Général major Ndindiliyimana Au~stia

:.~,ef EM Gdn et moi-même, en présence du Général R.oméo Dallaire, avons di~,gé une réurùon

i~groupant les officiers supérieurs du Cabkuet N£k-NADEF et des de,~,’~ Etats-Majors AR et Gdn

er~.,ue de prévenir d’évenrue!s débordements, rassurer la populadon et prése,~’er Ia paix dans

( ~~~~ays et avons décidé ce qui zui~

faire des patro~es conjointes de la ~.~,. et la Genda~’~nede r, ationa2e;

re.’fforcer la défe-.se des points vitaux dans la ville de Kigali et ses abords,

consi~er toutes les unités des FAR dans leurs camps respectes;

désigner le chefEM AR ad iatérim en la persomae du Colonel OE:skuz.i Marcet;

associer le Commandant de In ~AR à toutes les ré’,.mior~ en rapport avec les

opéra.tions milita3xes;

..- convoquer pour le 07 Avril a 10h00 à I’ESM Ies cornm~:d~ts des uni:és pour les

associer à l’~mde de la conduite à adopter face à cette situation très préoccuçante;

adresser un message à la population pour l’informer de la mort du Président

Habyarimana et de la conduite à suivre.

Le Général Roméo Dallaire Commandant de la ~AR. avait également promis à Ia

mème occasion de surveiller le Bataillon du FPR-Inkotanyi basé au siège du Parlement (CN’D)

dans la ville de Kig~.

Nous avons enfin décidé d’aller voir cette nuk même le représentant spécial du Secrétaire

G~néral de l’ONU, S.E. Mr Jacques Roger Booh Booh en compagnie du Général

Dallaire pour fui demander que faire face au vide constitutionnel créé par le décès

inopiné du Chef de l’Etat alors que le Gouvernement rwandais était devenu incapable de

se réuair depuis Ianvier 1994 et que la disparition du Président Habyarimana n’avait pas

été prévue avant la mise en place des institutions de transition 5. base élargie par les

accords d’,~nasha; la conséquence logique étant que les modalités de son remplacement

dans ce cas d’espèce n’avaient pas également été prévues.

.. ~0C8256~

Page 23: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

S.E. Rfi" Booh Booh a recommandé ce qui suit"

- il faut en tout cas rechercher la solution A travers les Accords d’Amsha;

le corps diplomatique accrédité & Kigali dont certains Ambassadeurs avaient assisté

aux négociations ~ie ces acc6rds à titre d’observateurs devraîent être associés au

dénouement de ce problème de succession du Président Habya.dma.ua. Cependant

la rencontre du corps diplomatique avec la. détégadon, des FAR. qui e’tait prévue

chez l’Ambassadeur des USA le 07 Avril à 09h00 n’a jamais eu lieu pour des

raisons restëes inavouées. La délégation des FAR. composée par le Général Major

Ndindil~yimana Augustin, le Lt Colonel P,.wabaiînda Ephrem et moi-même s’est

prdsentêe à l’he~e chez l’Ambassadeur des USA et le corps diplomatique a

manqué au rendez-vous.

La réunion des Commandants d’urfités commencée le 07 Avril vers 10h30 et cléau’ée

vers 12h00 toujours en présence du Général Dallaire décida de soutenir l’application des

Accords d’Amsha à tout prix, mit en place un comité de crise dont le Général Major

Ndindiliyimana Augustin fut nommé présidera avec mission de coordonner les activités

militaires et d’aider les responsables des partis poliùques à combler rapidement le vide

comtimtiorme! occasionné par [’assassinat du Président Haby~. Il a été enfin

demandé aux commandants des un/tés de rejoindre tmmédiatement leurs hommes pour

les encadrer et assures l’ordre et la discipline en vue d’endiguer le débordement suite à

l’angoisse déjà manifeste chez la plupart des militaires. Entre-temps le FPR. a attaqué la

Garde Présidentielle par son bataillon basé au CI’,~. I] était vers 15h00. Au même

moment, le Général Dallaire m’annonça ce~e attaque qui fut lancée en même temps

quh.me offensive généralisée du FPR. sur tous les fronts. Ainsi, la guerre venait de

reprendre. Il est incontestable que cette guerre avait été préparée longtemps avant car" si

l’assassinat de Habyazimana le 06 Avril & 20h30 avait été la cause de la décision du FPR

de reprendre la guerre ~. laquelle ii avait réellement mis fin en signant l’Accord de Paix

d’,%-usha le 04 Août 1993, il lui aurait été impossible de dëcider de refaire cette guerre,

ci’en faire les plans et tes" préparatifs y afférents, de préparer et donner les ordres

d’op~rations et de s’en assurer enfin l’exécution parfaite le 07 Avril à 15h00 soit en

moins de 24 heures. Il est donc ~’rident que le FPR avait déjà prévu de violer les dits

accords Ie moment venu toujours peur consacrer la décision de la diaspora tutsi d’Aot~t

I983 & 5acramento; décision qui consistait à rentrer par les armes et renverser le régime

Habyarim~a en vue de reconquérîr le pouvoir sans partage au R.wanda.

**. °... ̄

. °,

Le FPR

Ougandaises ’

a délibérément tué Habyarimana avec des complicités notamment belges et)

Page 24: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Le 06 Avril 1994, devant le 7~me congr~s panafficaîn organisé à Kampala, Monsieur

Patrick Maz/mpaka, après avoir démomré comment Habyar/mana était un obstacle à

l’application des accords d’Arusha, conclut son exposé en ces termes ’ ’" Une telle situation ne

devrait pas s’éterniser, il nous faùt trouver une solution imméch’ccte . ""

Le 07 Avril, toujours devant le ’mëme congrès paaaf~cdn, Yoweri Museveni Kaguta

évoqua la disparition des deux présideras sur un ton particttlièremem détaché en ces termes ̄

"c’est dramatique mais j’ai toujours dit que les africains doivent eT=-mêmes régler leur

conflit sinon d’.autres s’en mëlent. " Et le 10 Avril, Muse,cent, après avoir longuement

expliqué le bien fondé de la revendication des exilés tutsis et btLmé Habyazimana de n’avoir

rien fait pour satisfaire à cette revendication malgré ses muItiples recommandations, il conclut

en ces termes : ’" Fou know, it was rime to solve tke marier." Il ~tait temps d’en finir. [AY:rica

International Mai 1994 N° 272 pages 6 et 7]

.......... ~ Quelques jours avant son assassinat, les responsables du FPR venus de plusieurs pays~’angers s’étaient réunis à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso et avaient déclaré que la toute

première tiche était l’élimination du Président Habyarimana à tout prix.

Le 03 Avril I994, alors qu’il se trouvait dans sa résidence de camt~amne au Nord du

Rwanda, le Président Habyarimana a reçu le message du Général Paul Kag£-aê qui le menaçait

de mort. [ICPCRLA. dans son document "La catastrophe rwand=ise ’" page 13 ]

Le gouvernement belge semble avoir été bien au courant du complot contre

Habyarimana. Le ..X(mistre belge de la défense, Léo Delcrok’~ a rencontré le Président" ïabya6mana le I2 Mars 1994 à Kigati et lui a dit clairement - "Prenez une initiative et

prenez-la~., . très vite - "Cette semonce faisait suite à la déclaration faite aux journalistes, autour

.. .3 Mars à Kigali, par le i~¢fmistre belge des Affaires Etrangères Willy Claes en ces termes ’Il Je hec(Président Habyarimana) ai donné jusqu’au 05 A vril pour mettre en place les

,nstitutions de transition à base é[ar~e. "Passé ce délai de préavis, te Présideat Habyarimana

fut assassiné le lendemain, rl avait même dit en d’autres circonstances qu’il était "minuit

moins cinq à I(J)ali.

Le Général Roméo Dai[aire Commaadam de la MINUAK a mëme annoncé la mort du

Président Habyarimana et j’en suis moi-même témoin. Le 04 Avril 1994 dans la soirée à I.’H6tel

Méridien de Kigali en présence du Colonel belge Marsha1i, du Conseiller politique du

représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Zvk Khzn et de mon épouse et cela au

cours d’une réceptioa offerte partes militaires sénégalais de la M~NUAR à l’occasion de la tête

’- [3KOL82565

Page 25: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

anniversaire de.l’Indépendance de leur pays, le Général Dallaire m’a pos~ la question de savoir

"" qui était le dauphin de Habyarimana "

L’Admiaîstratîon Amérieaine ne fut pas étrangère au complot d’assassinat du Président

Habyadmana selon la lettre du Sud n°22 du 18 avril 1994 dtée par Africa hatemational,,

numéro 272 Mai 1994 ̄ « D’après des sources sûres, des officiels du Département d’Etat et du

Pentagone ont comploté avec (...) Museverà, [’Président] de l’Ouganda et les dirigeants du FPR

pour faire aboutir l’assassinat. Prudence BushneU, sous-secrétaire d’Etat adjoint pour

l’Afrique ; A.rlène Render, directeur du bureau de l’Afrique Centrale au Département d’Etat,

aLnsi que le sous-secrétaire à la Défense des droits de l’homme et aux Réfugiés [au Pentagone],

¯ Patricia Irving, ont visité le Zaïre, le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda en mars 1994.

Pendant leur séjour en Ougznda, les ofiSciels américains’ont suggéré à Museverti de

’i convaincre le Président Mwinyi de Tanza_nie d’organiser une rencontre des Chefs d’Etats de larégion. Cet:e réunion devait amener les « dictateurs visés » & se rendre ~ Dar-Es-Salaam et à.

~’»mber dans le piège [...]. L’aéroporz de Kigali était sous la garde des troupes belges sous-

:ommandement onusien. La sécurité de l’aéroport et du voisinange était donc sous leurï /

responsabilité. Un contingent du FPP,. campait sur une coUine voisine de l’aéroport. [...] ».

En tout cas, le Gouvernement américain a tout au moins pressenti te drame rwandais

puisque l’Attaché militaire américain accrédité auprès du Rwaada et du Burundi et résidant au

Cameroun, le Colonel Vuckovic, qui a organisé l’évacuation des ressortissants améficairts dès

le 8 avril 1994, est arrivé à Kigali le 6 avril dans l’après-midi quelques heures avant l’assassinat

des Présidents Habya.dmana J’uvénal du Kwanda et Ntaryamira Cyprien du Burundi. [LetTre

d’information de I’UDC 3"uin I994 Vol 4 n°3].

En conclusion, Ies Gouvernements du FPK et du Royaume de Belgique avec leurs alliés

....dans le conïl[t rwandals devraient donc accepter d’azsumer pleinement leur responsabilité def’~.. t’assassinat du Président Haby~ana car s’ils n’avaient pas été complices, l’on pourrait alors

.... -~~e demander pourquoi ils se refusent toujours de réclamer une enquête ia:emationale

conjointement ou séparément pour étabtir la védté sur cet assassinat qui reste en tout cas la

cause première du drame rwandais au lieu de se coaliser contre moi et contre tous ceux qu’ils

qualifient ~t ton cl’extrémi~es hutus auxquels ils veulent perfidement imputer cet attentat.

° .

¯ °

K0082566

.° °.°

Page 26: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

Chapitre 4: La mort des dix casques bleus belges de la MINUAR.et du Premier Ministre Uwiling[yimana Agathe

L’assassinat du Président I-labyarimana allait provoquer un drame sans précédent dont le

contingent des casques bleus belges a eu. M-même à. p~tir puisqu’il a perdu, dans la tourmente,

dix éléments de son corps. Le Gouvernement beige sait pertinemment que ses dix paras ont été

tués en représailles par les militaires rwandais au camp KJga~ le 7 AvTfl 1994 mais suite à ses

ex’plicafio~ embarrassées devant son peuple sur la mort de ses eoEants, il cherche toujours un

bouc émissaile en ma personne pour m’imputer à tort ce meurtre. C’est pourquoi je trouve

également nécessaJa’e de porter à la connaissance de la Communauté Internationale et toutparticulièrement du peuplebelge les faits qui auraient compromis les casques bleus belgçs de la

M]NUAR pour qu’ils soient aussi pris en considération en vue d’établir [es responsabilités du

« Gouvernement belge, du Commandement de la MIN-UAR et des militaires rwandais impliqués

dans l’affaire du meurtre des dLx casques bleus belges. Et que justice soit rendue.

(<:~~ .... D’une part,, les dix casques bleus belges auraient été victimes de la diplomatie de leur

gouvernement qui avait déjà bien montré son penchant longtemps avant le déclenchement de la

guerre et n’avait aucune fois caché sa sympathie envers le FPR et son aversion envers le

résime Habyaf, mana. En effet ’

Le Gouvernement beige avait reconnu officiellement le Front Patriotique

Rwandais çFPR) i qui il avait même accordé le siège à BmxeIles et des autorisafions

régulières pour organiser sur son territoire des réunions, des conïérences-débats et

des maniz’estations hosfiles au régime en place à Kîgali.

,au déclenchement de la guerre du 01 Octobre p~ le F’FF,, il s’est opposé à la

livraison des armes et munitions que le Gouvernement rwandais avait pourtant

commandées et payées longtemps avant cette date.

Le Gouvernement beige a envoyé k Kigali ses militaires (un bataillon para)

début du mois d’Octobre 1990 et il les a reth’és aussh6t quand la ville de Kîgaii était

menacée par I’ occupation imminente par les troupes du FPR.

La déclaration de Monsieur Wïlly Claes, Nfmistre belge des Affaires Etrangères

autour du 03 Mars 1994 i Kigali a consacré la position de son gouvernement envers

le Président I-Iabyarimana en ces termes-

"’Je lui (’2=résident Habyarimana) ai donnd jusqu’au 05 Avril pour mettre

place les institutions de Transition ?z base élargie." Ce préavis dépassé, Habya.6mana

fut assassiné le lendemain.

K0t-.82567

Page 27: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

°,

26

Le M]nistre beige de la défense Léo Delcroix a menacé ouvertement le Président.

Habyafimaaa Ie I2 Mars 1994 à KigaIi en ces termes ̄ "Prenez une initiative et

prenez-là très vite. ’"

D’autre part, les 10 paras belges ~/uraient ét8 victimes du comportement de certains de

leurs compatriotes de la ~A,R, qui ont manqué de neutralité en mazîfestant publiquement

leur sympathie envers le YPR. et ses alliés sans pouvoh" cacher leur aversion envers les proches

du régime Habyarimana. En effet .’

ils ont attaqué à plusieurs reprises des habitations de particuliers et de

personna]ités politiques en désaccord avec le l’FF,, sur ses objectifs et méthodes. Le

cas de l’attaque du domicile de Mr Barayagwiza ]’ean Bosco, leader du Parti de la

Coalition pour la déîense de la république (C.D.R.) fut le plus éloquent.

IIs se ’son~ finalement attaqués aussi aux militants du ~~:LND qui se distinguaient

par te port de la méd~i)Te avec l’effigie du Président Haby.arimana. ris leur arrachaient

ces méd~i)les qu’ils piétinaient sous leurs yeux avec mépris. Dès lors certains auraient

per, s~ que tous les casques bleus belges étaient acquis à la cause du FFF,. au point

qu’ils ne pouvaient même plus tolérer l’ adversaire politique de leur commanditaire.

C’est dans ce cadre qu’à. l’assassinat de Habyaîimana, les casques bleus belges

furent Ies premiers suspects non seulement pour des raisons susmentionnées mais

aussi et surtout pour d’autres Il~es aux circonstances de cet événement. Er~ effet, le

contingent belge était chargé de la sécurité de l’aéroport Internaàonal de Kanombe.

Aucune action militaire requérant une préparation minutieuse ne pouvait donc s’y

faire ~. son insu. Or, l’avion présidentiel a été abattu sous les yeux des casques bleus

belges qui défendaient exclusivement cet aéroport. C’est donc pourquoi cette triste

nouvelle entourée de cette c~rconstance ag~avante a vite embrasé de colère délirante

la population pro HabyaHmana dans tout le pays. Et à partir des enquëtes menées

ultérieurement, on peut affirmer que les 10 casques bleus belges comme leur protégée,

Madame Uwilingiyimana Agathe furem tués en représailles pat les militaires rwandais

en tant que collaborateurs ou complices du FPR. dans l’assassinat du Président

Habyarimana. Il convient de rappeler aussi que Madame Uwflingiyimana Agathe déjà

désavouée et qua~ée d’agent du FPR. par les membres de son parti MDR. de la.

branche Power, avait tenu chez elle le 04 Avril 1994, l’avant veille dudit assassinat,

une réunion des militaires ori~naires de sa région natale pour’leur demander de lai’re

un coup d’état contre le Président Habyarimana et que ceux-ci avaient refusé

d’adhérer ~. sort projet. Faut-J1 encore noter que cette tentative de coup d’état dont le

GénérH Ndind~liyimana a du être irLt%rrné en temps utile fut immédiatement divulguée

et même radiodkTusée.

~.fjb 82 568.

Page 28: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

b

Dès lors le Commandement de la MINUAR. et le Chef d’état-major de la Gendarmerie

natïonale auraient dfi savoir qu’à l’assassinat de Habyafimana, Madame Uwilingiyimana

Agathe devenait particulièrement désignée comme complice des auteurs de cet attentat.

L’enquête sommaire en .annexe, .b.ien qu’elle présente des lacunes au niveau de~o " a *I IdentiJïc ~on des meurtriers, révèle néanmoins les circonstances dans lesquelles les I0 paras

belges sont mort.s.

Le Général Roméo DaUaire et le Colonel belge Marshall ont su à temps que leurs

hommes étaient en danger et n’ont rien tenté pour les sauver. Du même coup, ils ont corldamné

à mort leur protégée Madame UwiIingiyimana Agathe car ils savaient qu’ils étaient les seuls à

avoLr le mandat et les moyens d’ assurer la sécurité dans la ville de Kigali.

KOû82569

Page 29: OU · 2010. 12. 17. · Supérieure Militaire de Kigali. T1 est breveté’d’Etudes ~Nç.~itaires Supérieures de l’Ecole de Guerre Fr~mçaise depuis le, 11 Décembre 1981 et

¯ °

«

Conclusion. «0082570

¯ ’28"

Les.des.cendants des féodo-monarchLstes regroupés au sdn du FPK ont conçu,

préparé et rais en exécuUon le plan d’une guerre de revanche consistant à renverser le

régime répubIicain en place au.Rwanda en vue de venger leurs pères chassés du

pouvoir par :la révolution sodale de 1959. Ils ont causé la mort de 2.000.000 de

rwandais et déplacé de leurs biens environ 4.000.000 de hutus dom plus de 2.000.000

en e.~l croupissent dans la misère dans les camps de réïugiés au Zaïre; Burundi,I

Tanzanie et ailleurs. Toujours assisté par l’0uganda et certains pays occidentaux, le|

FPR continuë à persëcuter et tuer sans aucune forme de procès [es hutus qui n’ont pas

pu ~ik.

Cependant, cette situation ne peut plus perdurer car les personnes sacrifiées

dans cette guerre injuste et inhumaine ont de loin dépassé les [imites de tout

entendement. La communauté hutematlonale qui ne peut plus prendre aucun prétex~e

d’ignorer la nature du conflit rwandais devrait désonna/s prendre ses responsabilités

pour amener les deux parties en conflit c.à.d, les Hutus et les Tutsis à négocier leur

charte de coexistënce pacifique. Les accords d’Amsha devraient alors être revus pour

y intégrer la solution au problème de partage du pouvoir entre hutu et tutsi qui,

paradoxalement n’avait pas été abordé au cours des négociadons des dits accords.

Mais comme le retour des réfugiés devrait interverîr le plus rapidement

possible, la. Communauté internationale devrait demander aux deux parties de

négocier d’abord tes conditions de retour de ces réfugiés dans la sécurité et la dignité.

Et certaines de ces conditions pourraient être les suivantes"

- .Confier la sécurité intérieure et extéHeure du pays ~. l’ONU pour une période

de2à3 ans;

- Mettre en place un gouvernemem et une assemblée nationale transitoires

négociés par Ies deux parties çHutu et Tutsi),

Cantonner les troupes des deux parties dans des zones libres loin de la

population et des centrez urbains, [es désarmer et former une vraie Armée

Nationale avec l’assistance de l’ONU;

Libérer et restituer aux réfugiés leurs biens occupés par les conquérants etautres protégds du pouvoir;

Organiser le retour des réfugiés dans leur pays et dans leurs biens sans devoE-

passer par des camps de transit au Rwanda;

Considérer comme nulle et non avenue la liste des coupables dressée par le

FPR qui ne peut & la fois ëtre juge et partie;

¯ ... °. ,,...

::~~~!:"" :.~.::’~:X’N,~.

...’.’.~’

-...~

%,

:2.,

..¯

:...~