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Une étude de l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise Neuro - Valley Le canton de Vaud au carrefour des hautes technologies et du savoir

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Une étude de l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise

BCV Case postale 300 1001 Lausanne

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9.08

Neuro - Valley Le canton de Vaud au carrefour des hautes technologies et du savoir

Septembre 2009

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BCVSEPTEMBRE 2009

Adresse de la rédaction :BCVPlace Saint-François 14Case postale 3001001 LausanneE-mail : [email protected] : w ww.bcv.ch

Rédaction :Observatoire de l’économie vaudoise (BCV)Paul Coudret

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05 Préambule

06 En résumé

07 Introduction

08 Défi nir les hautes technologies etl’industrie du savoir

12 L’importance des branches MHT en Suisse

16 Les entreprises vaudoises du «secteur quaternaire»

26 Hautes technologies vaudoises :les raisons d’un succès

48 Vers l’apparition d’un «secteur quaternaire» vaudois durable

50 Annexe

51 Sources, lexique et abréviations

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La BCV est la Banque des entreprises du canton de Vaud. Elle l’est donc aussi de celles qui sont actives dans les moyennes et hautes technologies ainsi que dans les branches dites de l’industrie du savoir. Ces domaines sont ceux qui exigent une utilisation intensive des connaissances et qui reposent largement sur la propriété intellectuelle. Ce sont les domaines de la science et de l’innovation. Ils formeraient ce que certains auteurs1 appellent le «secteur quaternaire» qui englobe les entreprises produisant des services incorporant des biens.

Or, grâce à la présence sur le sol cantonal d’une des deux Hautes Ecoles Polytechniques Fédérales, à une infrastructure développée dans la recherche et à une tradition industrielle affirmée dans les branches de la haute technologie et dela science, le canton de Vaud a connu ces dix à vingt dernières années un essor fulgurant dans ces activités qui allientle savoir-faire à l’intellect.

Aujourd’hui, les entreprises vaudoises présentes dans les moyennes et hautes technologies et dans les industries dusavoir constituent dans quelques domaines bien précis2 des ensembles - ou, en anglais, des «clusters»3 - dont l’efficacitéet les interactions donnent au canton de Vaud une stature internationale reconnue. Ils sont un argument attractif dansun environnement très compétitif.

Après avoir étudié les secteurs de l’immobilier d’habitation et de l’immobilier commercial, l’industrie vaudoise de la gestion de fortune, le tourisme et la vitiviniculture cantonaux, l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise dresse ici le portrait d’un «secteur quaternaire» vaudois en plein développement. Son importance permet de voir pourquoi et comment on peut dire que le canton de Vaud ne manque pas de neurones.

Préambule

1 Notamment le sociologue français Roger Sue, auteur de «La richesse des hommes: vers l’économie quaternaire», Odile Jacob, Paris 1997; ou encore Michèle Debonneuil, L’espoir économique, Bourin Editeur, Paris 2007.

2 Il s’agit notamment des sciences de la vie, des micro- et nanotechnologies, de l’agroalimentaire, des technologies de l’environnement, des technologies de la communication et de l’ingénierie financière.

3 Voir définition dans le lexique en page 51. 5

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• On assiste dans le canton de Vaud à l’émergence, depuis plus d’une dizaine d’années, d’un secteur dit «quaternaire» qui peut être défini comme regroupant des entreprises produisant un nouveau type de produits qui ne sont ni des biens ni des services, mais des services ou des nouveaux services incorporant des biens4.

• Ce secteur, à cheval sur les secteurs secondaire et tertiaire classiques, regroupe les entreprises actives dans les moyennes et hautes technologies et les industries dites du savoir, c’est-à-dire reposant largement sur les résultats de la recherche et du développement.

• Selon une définition large5, ce secteur pourrait représenter globalement la moitié des emplois vaudois et de la valeur ajoutée du canton de Vaud.

• Les entreprises actives dans les branches de moyenne et haute technologies représentent 6 à 8% des emplois et de la valeur ajoutée cantonale; leur valeur ajoutée augmente en moyenne de 5% par an.

• Les entreprises actives dans les branches des industries du savoir, telles qu’elles sont définies par l’Office fédéral de la statistique (OFS)6 représenteraient 40% des emplois et de la valeur ajoutée cantonale.

• Les raisons qui expliquent l’importance du «secteur quaternaire» sont les suivantes :

- un positionnement géostratégique avantageux du canton ;

- une infrastructure d’avant-garde dans la formation et la recherche ;

- le rôle stratégique de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et des Hautes Ecoles Spécialisées ;

- une vraie vision stratégique du transfert du savoir ;

- l’importance des entreprises leaders ;

- des hommes visionnaires ;

- un Etat discret mais décidé ;

- des structures de financement efficaces et une fiscalité raisonnable.

En résumé

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Cette étude porte sur l’importance des branches de moyennes et hautes technologies (MHT) dans le canton de Vaud. Conjointement au rôle grandissant joué par certaines activités du tertiaire (industrie fi nancière, recherche et développement, informatique, etc.), on y assiste à l’apparition d’un secteur dit «quaternaire».

Ce dernier réunit des entreprises du secondaire actives dans les MHT et des sociétés du tertiaire actives dans les industries du savoir (IS), les unes et les autres étant largement dépendantes de la propriété intellectuelle et donc de la capacité d’innovation. Ces entreprises ont donc en commun de pouvoir dégager une forte valeur ajoutée. Elles contribuent grandement à la prospérité économique vaudoise.

Cette étude est structurée en quatre parties :

1. une défi nition des branches des moyennes et hautes technologies et des industries du savoir ;

2. une évaluation de l’importance de ces branches pour l’économie suisse ;

3. une estimation de l’importance de ces entreprises en termes d’emploi et de valeur ajoutée dans le canton de Vaud ;

4. une analyse des facteurs qui expliquent l’importance de ces branches dans l’apparition du secteur «quaternaire» ces dix à vingt dernières années.

L’auteur de cette étude s’est basé sur les données statistiques disponibles, sur les résultats sectoriels concernant le PIB vaudois7 et sur des entretiens avec diff érents acteurs économiques vaudois8.

Introduction

4 Définition de l’économie quaternaire par Michèle Debonneuil, conseillère du Ministre français de l’emploi Jean-Louis Borloo, dans L’espoir économique, Bourin Editeur, Paris, 2007.

5 Voir le chapitre 1, pages 8 à 11, et l’annexe, page 50.6 Voir l’annexe, page 50.7 Voir les publications sur les PIB vaudois et romand par la BCV et le Créa.8 Remerciements à Mmes Adrienne Corboud Fumagallli (EPFL) et Delia

Nilles (Créa), et à MM. Patrick Aebischer (EPFL), Raphael Conz (SELT), Adrian Berwert (CTI), Claudio Sfreddo (Université de Genève). 7

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Dans le canton de Vaud, comme dans la plupart des autres cantons suisses, la promotion économique fournit des efforts importants pour attirer les entreprises dites de «haute technologie». Depuis quelques années s’y ajoutent les industries dites «du savoir».

Quand on leur demande de définir cette branche, les responsables du développement économique vaudois citent volontiers qu’elle est constituée par les entreprises qui présentent notamment les caractéristiques suivantes : innovation, propriété intellectuelle, nouveaux produits et nouveaux procédés.

Mais de quoi parle-t-on exactement quand il s’agit de «moyenne et haute technologie» ou «d’industrie du savoir»?

En fait, il n’existe pas – ou pas encore – de définition unique de ces branches d’activité. Pour essayer de les cerner, les spécialistes9 font appel à trois critères différents :

• la proportion de personnel scientifi que et technique employé dans une entreprise ;

• l’importance des dépenses consacrées à la recherche et au développement ;

• la nature des produits fabriqués dans l’entreprise et/ou son secteur d’activité.

C’est sur cette base que, par exemple, le BIT10 à Genève définit les industries de haute technologie comme étant celles qui «emploient généralement un grand nombre de scientifiques et d’ingénieurs, nécessitent un investissement considérable pour la recherche et le développement, et à travers la mise en œuvre de nouveaux produits et de procédés ont un grand potentiel de croissance extrêmement rapide»11. Ce faisant, le BIT englobe dans une seule et même catégorie les «moyennes et hautes technologies» et les «industries du savoir».

1.1 L’approche de l’OCDE

L’OCDE s’est aussi fondée sur cette base conceptuelle pour classer les industries manufacturières du secteur secondaire en quatre catégories d’intensité technologique. Selon le niveau de cette intensité, elle diff érencie entre la «haute», la «moyenne», la «moyenne-basse» et la «basse» technologie.

Dans la première de ces catégories, les experts de l’OCDE ont identifi é neuf branches d’activité qui relèvent, selon eux, de la notion de «haute et moyenne technologie». Ces neuf branches sont elles-mêmes catégorisées par les produits qui en sont issus. Il s’agit des groupes suivants :

• Aérospatiale (par ex. : avions, moteurs d’avions, appareils de navigation,…).

• Ordinateurs et machines de bureau.

• Electronique et communication (par ex. : circuits imprimés, câbles optiques,…).

• Pharmacie.

• Instruments scientifi ques (par ex. : appareils de mesure, prothèses,…).

• Machines électriques.

• Chimie.

• Machines non électriques (par ex .: machines-outils à laser,…).

• Armement.

1. Les hautes technologies et l’industrie du savoir. Essai de défi nition

Priorité au savoir

Les hautes technologies et l’industrie du savoir comprennent les branches des secteur secondaire et tertiaire dont les activités font prioritairement appel aux résultats de la recherche et du développement.

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1.2 L’approche de l’Office fédéral de la statistique (OFS)

L’OFS propose une autre approche. Son analyse du tissu économique suisse12 entre 1990 et 2005 diff érencie les branches d’activité «traditionnelles» et celles qui sont «modernes». Ces dernières se distinguent des premières par le fait que leurs activités sont «intensives en savoir» ou en «haute technologie». On pourrait alors parler des branches de moyenne et haute technologie et de l’industrie du savoir ou MHTIS.

Dès lors, les entreprises de moyenne et haute technologie ne seraient plus seulement spécifi ques au secteur secondaire, mais recouvriraient aussi une partie du secteur tertiaire. «L’industrie chimique et l’intermédiation fi nancière sont des exemples typiques de ces branches modernes», propose ainsi l’OFS qui reprend à son compte une nomenclature établie par Eurostat.

Cette «nomenclature des branches d’activité économique de moyenne et haute technologie et intensives en savoir» comprend 23 branches13 (neuf dans le secondaire et 14 dans le tertiaire). Ainsi, les branches MHT considérées comme «modernes» par l’OFS sont constituées des domaines suivants :

• industrie chimique ;

• fabrication de machines et équipements ;

• fabrication de machines de bureau, d’ordinateurs ;

• fabrication de machines et d’appareils électriques ;

• fabrication d’équipements de radio, TV et communication ;

• fabrication d’instruments médicaux, précision, horlogerie ;

• industrie automobile ;

• fabrication d’autres moyens de transport.

Quant aux 14 branches du tertiaire que l’OFS juge «modernes», il apparaît que c’est un vrai «melting pot».

9 Voir notamment Alain Schoenenberger, Promotion économique à Genève : renouvellement encouragé, L’Agefi, Guide des PME, 2002.

10 Toutes les abréviations sont définies en page 52.11 http://www.ilo.org/public/libdoc/ILO-Thesaurus/french/tr203.htm12 OFS, L’économie suisse des années 90 à nos jours, Neuchâtel, 2005.13 Voir liste en annexe, page 50. 9

PATRICK AEBISCHERPrésident de l’EPFL

A 54 ans, Patrick Aebischer a été nommé en 2008 pour un troisième mandat à la présidence de l’EPFL par le Conseil fédéral. Médecin et neuroscientifique de formation, il a travaillé entre 1984 et 1992 à Brown University (USA) dans le Département des Neurosciences et celui des Biomatériaux et des Organes Artificiels comme professeur assistant, puis professeur associé. De retour en Suisse, il enseigne d’abord au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) à Lausanne. Depuis 1999, il est président de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). A l’époque, le choix d’un «entrepreneur du savoir» avait été contesté dans quelques cercles académiques. Depuis, Patrick Aebischer n’a eu de cesse de concrétiser une certaine «vision de l’avenir» de l’EPFL. Fondateur de deux start-up en biotechnologies, il poursuit ses recherches sur le développement d’approches de thérapie cellulaire et de transfert génique pour le traitement des maladies neurodégénéra-tives. C’est un partisan des transferts de technologie et de l’ouverture du monde universitaire sur l’extérieur. Il cherche par exemple des synergies entre l’EPFL et l’Ecole cantonale d’arts de Lausanne (ECAL).

Son rôle : il est depuis 10 ans le moteur essentiel du développement du «secteur quaternaire» dans le canton de Vaud et en Suisse.

Visionnaire

DR

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S’il semble en eff et logique de penser que l’industrie fi nancière (codes Noga 65 à 67) de même que les activités informatiques (code Noga 72) ou encore la recherche et le développement (code Noga 73) relèvent du savoir et produisent de la valeur ajoutée, on peut être plus sceptique en ce qui concerne la branche des services aux entreprises14 (code Noga 74), les services auxiliaires des transports (code Noga 63) ou encore les activités culturelles (code Noga 92).

L’approche de l’OFS a pourtant un mérite, celui d’introduire – sans la nommer – la notion de secteur «quaternaire». En eff et, elle fusionne clairement les branches du secondaire et du tertiaire qui font appel à la propriété intellectuelle et qui produisent a priori de la valeur ajoutée.

Cependant et parce que la défi nition de la branche des industries du savoir est quelque peu fl oue en Suisse, nous limiterons principalement notre propos dans la suite de cette étude aux entreprises des branches MHT15.

1.3 Les domaines d’activité des branches MHTIS

Dans les activités de haute technologie et/ou intensives en savoir, on peut aussi distinguer les domaines suivants dont la plupart ont été défi nis comme prioritaires dans le cadre de la politique de développement économique du canton de Vaud :

• les sciences de la vie avec :

• les biotechnologies selon l’OCDE16, ce domaine recouvre une large

gamme d’activités ayant trait à «l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifi er des matériaux vivants ou non vivants aux fi ns de la production de connaissances, de biens et de services» ;

• le biomédical ce domaine s’applique aux principes et aux

techniques de l’ingénierie dans la sphère médicale

pour contrôler les systèmes biologiques ou développer des appareils de diagnostic et de traitement des patients ; il mélange la médecine, la biologie, l’ingénierie et la physique ; les domaines d’application recouvrent, par exemple, le diagnostic, l’étude du cerveau, les techniques chirurgicales, ou encore la recherche sur le cancer ;

• les microtechnologies elles regroupent un vaste ensemble de techniques de

fabrication à l’échelle submillimétrique, c’est-à-dire dans le domaine du micromètre, et englobent, par exemple, la mécanique de précision, la microélectronique et les procédés d’usinage dits MEMS pour «Micro Electro Mechanical Systems»17 qui en découlent, la micro-injection de plastiques, l’usinage par laser, par micro-sablage ou par électroérosion ;

• les nanotechnologies ces domaines concernent l’étude des caractéristiques

des atomes et des molécules pour pouvoir les manipuler afi n de créer des produits et des techniques aux propriétés totalement inédites ; les nanotechnologies, pour lesquelles on travaille dans l’infi niment petit, relèvent encore souvent du domaine de la recherche et du développement ; comme application, on peut citer par exemple la médecine, l’électronique, l’énergie ou encore les produits de consommation courante (vêtements, cosmétique, soins personnels, etc.) ;

• les technologies de l’information et de la communication (TIC)

la branche des TIC est défi nie par l’OCDE18 comme étant l’ensemble des activités économiques produisant des biens et des services qui permettent la numérisation de l’économie, c’est-à-dire la transformation des données utilisées ou fournies en informations numériques, plus facilement manipulables, communicables, stockables, restituables, etc. ; les TIC trouvent donc des applications dans tous les domaines ayant trait à la création de logiciels, au stockage de données, à leur traitement, leur analyse et leur transmission ou encore au «e-commerce» ;

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14 On y trouve, par exemple, aussi bien les activités de consultants et d’avocats que celles de ramonage, d’emballage à façon ou de décoration d’intérieur.

15 Nous inclurons aussi l’industrie financière, la recherche et le développement, et l’informatique (trois branches du tertiaire) dans cette étude.

16 Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Cadre pour les statistiques de biotechnologie, Paris, 2005.

17 Apparues au début des années 1980, les technologies MEMS consistent à étendre les procédés de fabrication utilisés en microélectronique pour réaliser des éléments mécaniques (membranes, poutres, etc.) sur des substrats de silicium ou parfois directement sur des circuits intégrés.

18 Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Towards a list of information economy products and activity, Stockholm, 2002.

19 Définition de la Chancellerie fédérale.

• les technologies liées à l’énergie et à l’environnement

ce sont les domaines liés aux énergies renouvelables, au solaire, à la biomasse et au biogaz, au traitement des eaux, au génie thermique ou à l’hydraulique ; parfois classés «Cleantech (abréviation de «clean technologies»)», ces domaines proposent des applications dans l’effi cience énergétique, les énergies renouvelables, les bâtiments, la mobilité, l’air, l’eau et les déchets ;

• les technologies liées à l’agroalimentaire il s’agit des domaines d’activité liés aux technologies

et au savoir concernant la nutrition, la sécurité alimentaire et les aliments fonctionnels (ou alicaments) ; l’alimentation fonctionnelle19 a trait à un aliment conventionnel, ou qui en a l’apparence, qui fait partie de l’alimentation normale, et qui a pour caractéristique de procurer des eff ets physiologiques bénéfi ques dépassant ses fonctions nutritionnelles habituelles ou de réduire le risque de maladies chroniques ; à titre d’exemple, dans le canton de Vaud on peut citer les recherches faites au Nestlé Research Center près de Lausanne ainsi que la collaboration entamée par ce centre avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne sur les mécanismes permettant au cerveau d’intégrer les modalités sensorielles ;

• l’ingénierie fi nancière cet ensemble recouvre les techniques fi nancières qui

permettent de réaliser les objectifs de fi nancement, de valorisation, d’investissements, de gestion de portefeuille optimale pour l’entreprise, l’actionnaire ou plus généralement l’investisseur ; l’ingénierie fi nancière fait appel à des disciplines scientifi ques (mathématiques, physiques, statistiques, etc.) et vise à appliquer l’art de l’ingénieur à celui de la fi nance.

Pour conclureLes branches des hautes technologies et de l’industrie du savoir englobent à la fois les activités du secteur secondaire faisant appel à une importante main-d’œuvre scientifi que et technique et celles du secteur tertiaire qui sont fortement tributaires du savoir et de son développement, à l’exemple de l’ingénierie fi nancière.

ENDOART SA

En 2001, cette société était encore une start-up au PSE sur le campus de l’EPFL. Elle était alors définie comme active dans la recherche, le développement et la commercialisation d’appareils médicaux et d’im-plants dans le domaine vasculaire. Fondée en 1998 par le professeur Nikos Stergiopulos. Directeur du Laboratoire d’hémodynamique et de technologie cardiovasculaire, il avait été primé cette année-là par la Fondation W.A. de Vigier pour une invention, dénommée Ares, qui permettait d’améliorer l’efficacité des stents, ces tubes grillagés qu’on installe dans les artères en voie d’occlusion, eux-mêmes inventés par le Vaudois Ulrich Siegwart (voir page 41). Cette technologie sera mise au point et commercialisée par Endoart SA, qui va aussi se développer dans les implants à contrôle à distance, utilisés dans le traitement de l’obésité sévère et dans l’hypertension pulmonaire des nourrissons. L’entreprise est notamment active dans le domaine des anneaux gastriques dont elle devient rapidement un des leaders mondiaux. Ses perspectives de croissance avaient attiré l’attention de nombreux investisseurs. Ainsi, Initiative Capital SA avait été le premier investisseur externe dans son capital. Et la Fondation Renaissance PME avait aussi investi dans cette entreprise. En 2007, Endoart SA est rachetée par le groupe californien Allergan pour CHF 120 millions, ce qui en fait le plus grand succès financier de start-up issue de l’EPFL. Elle employait alors 25 personnes. Aujourd’hui, elle est devenue Allergan Medical SA et est toujours ins-tallée au PSE d’Ecublens.

11

DR

Success Story

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En 2006, l’OCDE relevait à propos de la situation économique suisse20 que «le maintien d’une excellente performance en matière d’innovation favoriserait la compétitivité de l’économie». Pour l’organisation économique, les résultats de la Suisse en matière d’innovation sont globalement parmi les meilleurs. Elle relevait aussi l’attrait du pays pour les grandes entreprises internationales, mais déplorait que «l’esprit d’innovation fasse défaut dans les très petites entreprises».

Sur la base cependant de certains des résultats du Tableau de bord de l’innovation européenne (voir graphique 1 ci-dessous), l’OCDE montrait qu’en comparaison avec la Finlande et la Suède, la Suisse n’avait pas à rougir de sa position dans les disciplines des MHT.

Graphique 1 : Performances comparées en matière d’innovation (UE 25 = indice 100)

Une analyse21 récente de l’OFS sur l’évolution du secteur manufacturier suisse entre 1991 et 2005 fait écho à ce constat de l’OCDE. L’OFS y étudie l’importance et l’évolution des branches de MHT. Ces dernières sont vues comme étant le «principal moteur du secteur manufacturier» suisse.

Elles en représentent plus de la moitié de la valeur ajoutée brute (VAB) et leur taux de croissance annuel moyen, entre 1991 et 2005, a été de 2,9% contre 0,3% pour les branches non MHT. Par ailleurs, les branches MHT représentaient en moyenne 47,5% des emplois du secteur secondaire suisse entre 1997 et 2005, avec une pointe proche de 49% en 2005.

Enfin et en termes d’exportations, les branches MHT ont représenté en 2005 82,3% de la valeur à prix courant des exportations suisses du secteur secondaire (voir graphique 2, ci-contre).

2. L’importance des branches MHT en Suisse

Essentielles pour l’économie

Les branches MHT représentent environ la moitié de la valeur ajoutée brute et des emplois suisses.

Les branches MHT représentent la majeure partie des exportations du secteur secondaire suisse.

1 OEB : Office européen des brevets ; USPTO : US patent and Trademark Office.

2 Mais pas nécessairement nouveaux pour le marché.

Sour

ce : O

CDE

12

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De son côté, l’Administration fédérale des douanes (AFD) s’est aussi penchée il y a quelques années sur les exportations suisses en produits de haute technologie. L’AFD a cependant fait ses estimations sur la base d’une autre approche, à savoir celle de la nomenclature développée par l’OCDE (voir le paragraphe 1.1 «L’approche de l’OCDE», page 8) et en se limitant aux produits de haute technologie.

L’AFD a alors calculé que, entre 1997 et 2006, les exportations de ces produits avaient plus que doublé pour atteindre le montant de CHF 40 milliards, soit 22,5% du total des exportations suisses en 2006 (voir graphique 3, page 14). Pendant ces dix années, elles ont même progressé à un rythme moyen annuel de 8,8% contre 6% pour le total des exportations.

20 Rapport sur la situation économique de la Suisse, OCDE, Paris, 2006.21 Analyse structurelle de l’économie suisse – Evolution du secteur

manufacturier de 1991 à 2005 – Vers une concentration sur les branches à forte valeur ajoutée, OFS, Neuchâtel 2008.

* MHT

1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Textiles, habillement, chaussures 6.4 6.0 5.6 5.3 4.8 4.4 4.2 4.1 3.7 3.4 3.3 3.2 3.3 3.1 2.8

Papier, ouvrages en papier et produitsdes arts graphiques

2.8 2.7 2.6 2.7 2.8 2.7 2.8 2.8 2.9 2.8 2.6 2.6 2.6 2.4 2.3

Cuir, caoutchouc, matière plastique 2.9 3.1 3.2 3.2 3.2 2.9 2.9 3.0 3.0 3.0 2.9 2.8 3.0 2.9 2.8

Produits des industries chimiques et connexes* 23.8 25.2 26.3 26.6 26.7 28.1 28.8 29.2 30.2 29.0 32.4 34.9 35.2 35.8 37.0

Pierre et terre 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8 0.7 0.7 0.7 0.6 0.6 0.6 0.6 0.6

Métaux 9.4 9.2 8.8 8.9 9.3 8.9 8.8 9.0 8.5 8.8 8.1 7.6 7.8 8.0 7.9

Machine, appareils électriques* 31.7 30.3 29.5 29.9 30.7 30.6 30.3 30.1 29.3 30.2 28.1 24.9 24.3 24.4 23.7

Véhicules* 2.8 3.2 2.7 2.5 2.8 3.4 3.1 3.4 3.6 3.2 3.0 3.7 3.9 3.6 3.0

Instruments de précision, horlogerie et bijouterie*

17.5 17.7 18.6 18.1 17.1 16.4 16.7 16.1 16.3 17.1 17.3 18.2 18.0 17.8 18.6

Produits divers 2.1 2.0 2.0 1.9 1.8 1.8 1.7 13.7 1.8 1.8 1.6 1.4 1.4 1.4 1.3

Total secteur manufacturier MHT 75.8 76.4 77.1 77.1 77.3 78.5 78.9 78.8 79.4 79.5 80.8 81.7 81.4 81.6 82.3

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Graphique 2 : Part en % des exportations MHT dans les exportations totales du secondaire

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Graphique 3 : L’évolution des exportations suisses de produits de haute technologie

Depuis 2006, l’AFD n’a malheureusement pas actualisé son étude alors même que les dernières années ont sans doute été parmi les plus profi tables pour les branches MHT en Suisse. L’OFS n’a également pas actualisé son étude sur les secteurs manufacturiers modernes.

Malgré la pauvreté des statistiques offi cielles sur l’importance des MHT en Suisse et de la capacité d’innovation des entreprises helvétiques, l’OCDE remarque que «les performances de la Suisse dans les domaines de la science et de l’innovation sont de niveau international» (voir les graphiques 4 et 5, page 15). L’organisation note dans un de ses derniers rapports23 que son portefeuille de recherche est très spécialisé, notamment dans les sciences de la vie, la physique ou la chimie.

L’OCDE souligne aussi que les dépenses de capital-risque, qui représentent 0,16% de son PIB en 2006, sont juste au-dessus de celles de la moyenne de l’OCDE (0,11%) et qu’elles «portent essentiellement sur le capital d’expansion de l’activité dans les secteurs de haute technologie. Enfi n, elle relève que les dépenses publiques de la recherche et de l’innovation sont en augmentation24.

Pour conclureEn Suisse, les branches MHT représentent un potentiel énorme de croissance des capacités d’innovation dans les entreprises.

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DANIEL BORELFondateur de Logitech

Neuchâtelois d’origine, Daniel Borel est diplômé en physique de l’EPFL et a un Master en informatique de l’Université de Stanford en Californie. En 1981, il est l’un des trois cofondateurs de Logitech à Apples où il a contribué au développement des souris d’ordinateurs. Celles-ci sont devenues des périphériques bon marché qui s’utilisent avec la plupart des ordinateurs et sont vendues tant au détail qu’aux clients industriels partout dans le monde. Le groupe Logitech a peu à peu diversifié sa production. Il emploie aujourd’hui plus de 9000 colla-borateurs dans le monde et est devenu le leader dans le domaine des périphériques d’ordinateurs. Daniel Borel en est un membre externe du Conseil d’administration après en avoir été président-directeur général de 1992 à 1998. Il siège aux Conseils d’administration de Nestlé S.A. et de la Fondation Defitech dédiée aux personnes handicapées et préside le Conseil d’administration de SwissUp, fondation pour l’excellence de la formation en Suisse. Il exerce encore parallèlement des activités d’ange des affaires («business angel», voir lexique, page 51).

Son rôle : il est un révolutionnaire technologique ; il a fait rayonner «Logitech, Apples VD» dans le monde entier.

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Graphique 4 : Dépenses intérieures brutes de la Suisse en R&D (% du PIB)

Graphique 5 : Le profi l de la Suisse en matière de science et d’innovation

22 Administration fédérale des douanes, communiqué de presse du11 décembre 2007.

23 Science, technologie et industrie : perspectives de l’OCDE 2008, OCDE, Paris, 2008.

24 En 2008, elles se sont élevées à CHF 1,53 milliard, en hausse de 13%par rapport à 2006.

- DIRD = Dépenses intérieures brutes de Recherche & Développement- DIRDE = Dépenses intra-muros de Recherches & Développement du secteur des entreprises- RHST = Ressources humaines en sciences et technologies

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3. Les entreprises vaudoises du «secteur quaternaire»

Une importance stratégique

Les branches des moyennes et hautes technologies représentent 6% des emplois vaudois et 9% de la valeur ajoutée cantonale.

La croissance de la valeur ajoutée des branches des moyennes et hautes technologies a été en moyenne de 5% par an.

Dans les industries du savoir, plus de la moitié de la valeur ajoutée est réalisée par l’industrie financière, l’informatique et la recherche et développement.

Selon la dernière édition du rapport25 de l’OCDE sur les hautes technologies et les industries du savoir, la Suisse est en seconde place mondiale derrière le Luxembourg quant à l’importance des industries du savoir (IS) rapportées au PIB national. Notre pays est aussi à la 5e place mondiale quant à l’importance des entreprises de haute technologie rapportée également au PIB, derrière la Suède, la Finlande, le Japon et la Corée du sud (voir graphique 4, page 15).

Sur le portail international de promotion du canton de Vaud26, qui se réfère à une édition précédente de cette publication de l’OCDE, on peut lire que ce classement est dû au «pouvoir d’innovation» de la Suisse dont le taux d’investissements dans la recherche et le développement est un des plus hauts du monde puisqu’il atteint près de 3% de son produit intérieur brut (PIB) comme le montre d’ailleurs le graphique 4 (voir page 15).

Les responsables du Département vaudois de l’économie (DEC) situent – avec une certaine emphase – le canton de Vaud dans ce contexte suisse. Selon eux, il «est l’un des principaux pôles de recherche et d’innovation en Suisse». A l’appui de cette affirmation mais en oubliant l’existence de l’EPFZ, ils estiment que Vaud accueille «le plus grand campus universitaire du pays» avec ceux de l’EPFL et de l’Université de Lausanne, énumèrent plusieurs centres de recherche privés et publics de réputation internationale ainsi que de nombreux pôles de compétences scientifiques et technologiques.

S’y ajoutent, selon eux mais sur la base de statistiques datant du début des années 2000, «plus de 1200 entreprises employant plus de 45 000 personnes» dans les secteurs de pointe, ce qui représente «plus de 15% de la

population active»27. En fait, il n’existe pas de statistiques sur la population active dans les secteurs de pointe vaudois. D’une part, le dernier recensement fédéral des entreprises disponible date de 2005 et les classifications auquel il fait référence ne mentionnent pas ce genre d’entreprises. D’autre part, personne ne s’est jamais intéressé aux branches des MHT dans le canton de Vaud.

Pourtant, l’estimation du DEC semble être à la fois trop élevée et trop basse.

Elle est trop élevée, si on ne considère que les emplois des branches MHT : ils ne représenteraient en fait que 6% des postes de travail du secteur secondaire (voir aussi paragraphe 3.1, page 18) si on se base sur la définition que donne l’OFS des branches MHT (voir le paragraphe 1.2, page 9 ). Le graphique 6 illustre cela (voir page 17).

Cette estimation serait par ailleurs trop basse si on cumule les branches MHT et IS telles que nous les avons définies précédemment (voir paragraphe 1.2, page 9). Dans ce cas, les branches MHTIS devraient représenter près de la moitié (49%) des emplois vaudois, ce qui apparaît comme étant certainement exagéré, notamment parce que la définition des branches IS recouvre des domaines dont on a vu qu’ils n’ont qu’un lointain rapport avec la création de valeur ajoutée28 (voir paragraphe 1.2, page 9).

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Graphique 6 : Répartition des emplois par secteur(EPT - Données 2005)

Nombre d’emplois EPT

%

Secteur secondaire 61 561 21 %

- dont branches MHT 17 383 6 %

Secteur tertiaire 233 007 79 %

- dont finances/R&D/informatique 19 576 7 %

Total 294 568 100 %

Graphique 7 : Répartition de la valeur ajoutée par secteur (Base 2008)

Valeur ajoutée nominale 2007

CHF millions

%

Secteur primaire 767 2 %

Secteur secondaire 7 670 23 %

- dont branches MHT 3 015 9 %

Secteur tertiaire 25 231 75 %

- dont finances/R&D/informatique 4 466 13 %

Total 33 668 100 %

Pour essayer d’estimer l’importance des branches MHT et celle de certaines branches IS dans le canton, on dispose d’une part des données du dernier recensement fédéral des entreprises de 200529 sur les emplois équivalents plein temps (EPT) et, d’autre part, des informations ayant trait à la valeur ajoutée créée par ces branches dans le canton de Vaud30 (voir aussi le graphique 7 ci-dessus).

25 OCDE, Science, Technologie et Industrie – Tableau de bord 2007, Paris, 2007.26 Voir www.vaud.ch/fr/atouts/technologies27 Source : www.vaud.ch/fr/atouts/technologies28 Voir définition dans le lexique, page 51.29 Les résultats du recensement fédéral des entreprises de 2008, réalisé

pendant l’automne 2008, ne sont pas encore disponibles.30 Source : calculs du Créa et publications sur les PIB vaudois et romand de la BCV.

MARC BÜRKICEO de Swissquote

Ingénieur diplômé de l’EPFL en 1987, Marc Bürki est associé fondateur de Swissquote Group Holding Ltd. Cette entreprise active dans le domaine du négoce par internet de valeurs boursières est issue de Marvel Communications, une société qu’il a fondée en 1990 après avoir travaillé comme spécialiste en communication à l’Agence spatiale européenne aux Pays-Bas. Marvel Communications SA développait des logiciels de visualisation financière pour les banques. Dès que la Bourse suisse est devenue électronique et qu’internet a commencé à se développer dans les milieux financiers, Marc Bürki a rapidement conçu un site pour développer les activités de bourse en ligne. Devenue Swissquote Group, l’entreprise aujourd’hui fait référence dans le domaine des services financiers et du trading on-line. Coté à la Bourse suisse depuis mai 2000, Swissquote Group a son siège à Gland (VD) et une succursale à Zurich. Il emploie 230 collaborateurs et a plus de 125 000 clients. Swissquote finance une chaire d’enseignement de la finance quantitative à l’EPFL.

Son rôle : il a été l’un des pionniers du négoce d’actions en ligne.

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3.1 Les entreprises des branches de moyennes et hautes technologies (MHT)

La période allant de 1995 à 2005 a été marquée par une diminution globale du nombre d’entreprises vaudoises. Elles sont passées de 32 473 unités en 1995 à 30 674 dix ans plus tard (-1799 unités ou 5,5%) avec une diminution plus importante dans le secondaire (-9,4%) que dans le tertiaire (-4,6%). C’est un eff et de la crise économique du début des années 2000.

Mais cette période est aussi celle pendant laquelle les branches à forte valeur ajoutée (sciences de la vie, nano- et microtechnologies, etc.) sont montées en puissance. Ainsi, la proportion des entreprises des branches MHT par rapport au total des entreprises du secteur secondaire est ainsi passée de 12,8 à 13,1% même si leur nombre absolu a diminué de 59 unités. En fait, pendant cette période, ce type d’entreprises a été moins touché que celles du secondaire par les restructurations et les faillites.

3.1.1 Au niveau des emplois

En termes d’emplois EPT, la proportion des entreprises MHT dans le secteur secondaire a augmenté entre 1995 et 2005. Elle est passée de 26,8 à 28,6%. Dans le secteur secondaire vaudois, c’est donc près d’un employé sur trois qui est actif dans les branches de moyenne et haute technologie.

Comme le montre le graphique 8 (voir ci-contre), les emplois des branches MHT ont évolué dans le temps de manière diff érenciée par rapport à la totalité des emplois dans le canton et dans le secondaire vaudois. Sur la base des résultats des quatre recensements fédéraux des entreprises, on voit que, après le recul conjoncturel du milieu des années 1990, l’emploi dans ces branches a progressé de façon plus soutenue que dans le secondaire ou que dans le canton. Mais cette tendance a été clairement stoppée par les eff ets de l’éclatement de la bulle technologique du début des années 2000.

Graphique 8 : Evolution des emplois dans les branches MHT

L’examen plus en détail de l’évolution des emplois dans certaines branches MHT (voir graphique 9, ci-dessous) montre notamment la constance du dynamisme des entreprises de la chimie ou de celles des instruments et de l’horlogerie. Par contre, le rythme est nettement moins soutenu dans le secteur des machines, qui a nettement consolidé ses positions après la crise du début des années 2000.

Graphique 9 : Evolution du nombre d’emplois EPT dans quelques branches des MHT

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Malheureusement, des données plus récentes que 2005 sur l’évolution du nombre d’entreprises et d’emplois dans les branches MHT font encore défaut. Les résultats du dernier recensement fédéral des entreprises permettra peut-être de montrer que les entreprises vaudoises des branches MHT ont connu une réelle croissance en termes d’emplois jusqu’en 2008.

3.1.2 Au niveau de la valeur ajoutée

Les données sectorielles détaillées sur la croissance de la valeur ajoutée brute (PIB)31 du canton permettent d’estimer le développement quantitatif des branches MHT. Entre 1998 et fi n 2007 (voir graphique 10, ci-contre), la progression annuelle de leur valeur ajoutée a constamment été supérieure à celle du canton. L’exception de 2003 s’explique par les conséquences de l’éclatement de la bulle technologique.

En termes absolus, la valeur ajoutée nominale des branches MHT a augmenté entre 1998 et 2007 : avec un taux de croissance annuel moyen de 4,6% contre 2,6% pour l’économie vaudoise, leur poids par rapport à la valeur ajoutée nominale vaudoise est en eff et passé de 7 à 8%. Or, comme nous l’avons vu précédemment, le nombre d’emplois n’a pas évolué au même rythme.

La croissance de la productivité des branches MHT vaudoises a donc été sur-proportionnelle à la productivité globale vaudoise par emploi. De fait, la productivité par emploi MHT a progressé de 34% entre 1998 et 2005, passant de CHF 10 918 en 1998 à CHF 14 633 en 2005. En moyenne, le taux de croissance de la valeur ajoutée des branches MHT a donc été d’environ 5% par an. Dans le même temps et au niveau cantonal, la productivité par emploi n’est passée que de CHF 10 520 en 1998 à CHF 11 087 sept ans plus tard, soit une hausse de 5% seulement ou encore de moins de 1% par an en moyenne.

31 Le PIB vaudois est calculé par le Créa sur mandat conjoint de la BCV, de la CVCI, du SELT et du SCRIS ; les données détaillées sont disponibles sur leurs sites (voir par exemple www.bcv.ch).

Graphique 10 : Croissance comparée de la valeur ajoutée vaudoise et de la valeur ajoutée des branches MHT

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SWISSCUBE

Conçu au Space Center de l’EPFL par l’équipe de son directeur, le doc-teur Maurice Borgeaud, le Swisscube est un «picosatellite» de 10 cm³ et de 820 grammes conçu, développé et produit en collaboration entre l’EPFL, l’Université de Neuchâtel, les HES de Fribourg, Berne, Vaud et Valais. Entièrement mis au point par les étudiants, Swisscube est équipé d’un instrument permettant d’observer la luminescence du ciel nocturne dans l’espace, le phénomène «Airglow» à 100 km d’altitude. Le satellite suisse devrait rester trois mois en orbite après avoir été lancé par une fusée indienne à la fin de l’été 2009. Ce projet est spon-sorisé par plusieurs grandes entreprises et institutions. Parmi elles, on trouve la Loterie Romande, le groupe Bobst ou la société Dynatec SA de Préverenges, spécialisée dans l’usinage des matières synthétiques.

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3.2 La structure des entreprises des branches MHT

L’économie vaudoise est dominée par les petites et moyennes entreprises (PME). Les résultats du dernier recensement fédéral des entreprises de 2005 montrent que près de neuf entreprises sur dix (86%) occupent moins de dix emplois.

Mais la charge est beaucoup plus également répartie entre les diff érents types d’entreprises. En 2005, trois emplois sur dix étaient en eff et concentrés dans les petites entreprises de moins de dix emplois EPT ; la même proportion l’était dans celles qui occupaient entre onze et cinquante emplois EPT ; un quart des emplois était dans les moyennes entreprises (de 51 à 249 emplois EPT) ; le solde se trouvait dans les 79 grandes entreprises (plus de 250 emplois) recensées cette année-là.

Qu’en est-il pour les emplois des entreprises des branches MHT?

Les entreprises de ces branches sont essentiellement des petites structures. Huit établissements sur dix comptent moins de dix emplois. Mais quand on rapporte le nombre d’emplois à la taille des entreprises, on peut faire un constat intéressant (voir graphique 11 ci-contre). En eff et, alors que la part du nombre total d’entreprises vaudoises occupant plus de 250 emplois EPT représente à peine 16% de toutes les entreprises du canton, cette proportion est de 43% dans les branches MHT.

Ceci s’explique notamment par une forte pondération des entreprises de machines et équipements (y compris l’horlogerie) ou de l’instrumentation médicale, qui concentrent huit emplois sur dix des branches MHT dans les unités de plus de 250 emplois. Par contre, il y a aussi une forte concentration d’emplois dans les unités jusqu’à cinquante emplois dans les entreprises de la chimie, des machines et équipements, de l’instrumentation médicale et de l’appareillage électrique.

On voit donc que, pour les entreprises des branches MHT, la structure des entreprises, le type d’activités

qu’elles ont ainsi que leur degré de maturité combinent leur importance.

Graphique 11 : Emplois MHT selon la taille des entreprises (Données 2005)

3.3 La localisation des entreprises de moyenne et haute technologie dans le canton de Vaud

Toujours sur la base du dernier recensement fédéral des entreprises de 2005, il est intéressant de voir où sont localisées les entreprises de moyenne et haute technologie dans le canton.

Une première carte (voir carte 1, page 21) montre l’évolution du nombre de ces entreprises, toutes branches confondues, depuis 1995. En 2005, il y en avait 960. La forte représentativité des deux districts de Lausanne et de l’Ouest lausannois, où on trouve un peu plus de 200 de ces entreprises, et l’importance du district de Morges avec une centaine d’entre elles ne surprennent pas. Par contre, il est étonnant de constater que plus de 200 entreprises MHT sont domiciliées dans le district de Lavaux-Oron, qui représente le quart de ce type d’entreprises.

Ce sont dans les districts du Jura-Nord vaudois, de Lavaux-Oron et de l’Ouest lausannois qu’on trouve aussi le plus d’emplois générés par ces entreprises (voir carte 2, page 22).

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A ce propos :

• dans le Jura-Nord vaudois, les entreprises actives des branches horlogères et de sous-traitance sont en moyenne de grande taille puisqu’il n’y a que 83 entreprises pour près de 5000 emplois (soit environ 62 postes par entreprise) ;

• dans les districts de l’Ouest lausannois et de Lavaux-Oron, les entreprises MHT sont plutôt de

petite et moyenne tailles avec vingt à quarante postes par entité ; le fait est qu’on trouve dans cette région une proportion nettement supérieure d’entreprises, et donc d’emplois, dans les branches de la chimie (voir carte 3, page 22), de l’appareillage électrique ou encore dans celle des instruments de précision, appareils médicaux et horlogerie (voir carte 4, page 22).

Carte 1 : Evolution du nombred’entreprises MHT dans les districts

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3.4 Les industries du savoir dans le canton de Vaud

Dans le canton de Vaud, les branches des industries de haute technologie et du savoir (MHTIS) regroupent (voir paragraphe 1.2, page 9) des entreprises des secteurs secondaire et tertiaire qui, comme ailleurs en Suisse, sont des services modernes qui «contribuent clairement à l’expansion économique»32.

Si on considère la défi nition large de l’OFS, cette contribution est illustrée par le graphique 12, page 23 qui montre l’évolution comparée de la valeur ajoutée brute (VAB) cantonale et de celle des branches MHTIS. On y voit clairement que, prises dans un sens large, ces dernières ont eu, ces années passées, un taux de croissance largement supérieur à celui de l’économie vaudoise. Ces dix dernières années, le taux moyen de croissance de ces branches a en eff et été de 3% par an contre 2,6% pour le canton.

La diff érence est encore plus évidente quand on compare l’évolution de la croissance de la valeur ajoutée des branches MHTIS avec celle de la valeur ajoutée vaudoise dont on a enlevé la composante MHTIS (courbe verte). La croissance moyenne annuelle de l’économie vaudoise est alors de 2% seulement. Et le diff érentiel de croissance

Carte 4 : Répartition par district des emplois dans l’instrumentation de précision

Carte 2 : Evolution MHT par district

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Carte 3 : Répartition par district des emplois dans la chimie

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entre l’«économie traditionnelle» et l’économie MHTIS vaudoise est de près de trois points de pourcentage entre 2002 et 2007.

Graphique 12 : Evolution comparée de l’économie vaudoise et des branches MHTIS

Pourtant, on a vu qu’une défi nition large des industries du savoir n’était pas très pertinente et qu’il fallait se concentrer sur les secteurs de l’industrie fi nancière, des services informatiques et de la recherche et développement.

32 OFS, L’économie suisse des années 90 à nos jours, Neuchâtel, 2005.

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ADRIENNE CORBOUD FUMAGALLIVice-présidente de L’EPFL

A l’EPFL, Adrienne Corboud Fumagalli est depuis 2008 la cheville ouvrière des transferts de technologie à l’EPFL, dont elle est vice-pré-sidente chargée de la valorisation et de l’innovation. Elle met ainsi un accent particulier sur le développement du quartier de l’innovation, du PSE et sur les partenariats avec le secteur privé et les industries. Auparavant, Adrienne Corboud Fumagalli était chargée du dévelop-pement des affaires du Groupe Kudelski qu’elle avait rejoint en 2000, d’abord comme secrétaire générale. Dans ce groupe, elle a notamment dirigé l’activité Mobile TV, puis la start-up Abilis. Cette chercheuse, qui a été professeure et consultante dans le domaine de la politique des médias et des technologies de l’information auprès de diverses institutions (Université de Fribourg, DAMS Bologna, CNRS Paris, McGill University, Montréal) pendant plusieurs années, a occupé également des fonctions de responsabilité chez Swisscom.

Son rôle : il consiste à faire «déborder» la science dans l’économie.

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3.4.1 Au niveau des emplois

Dans les trois secteurs de l’industrie fi nancière, de l’informatique et de la recherche et développement, l’augmentation du nombre d’entreprises entre 1995 et 2005 est impressionnante. Elles passent globalement de 1331 à 1695 unités entre 1995 et 2005 (+27%). En termes d’emplois, la progression entre 1998 et 2005 est encore plus spectaculaire. Dans ces trois secteurs, ils ont progressé de 19% en dix ans (soit de 16 843 unités en 1995 à 20 033 dix ans plus tard) alors que la hausse dans les emplois tertiaires était de 9% et qu’elle était de 6% au niveau de tous les emplois vaudois.

En détail, ce sont les activités du secteur de l’informatique qui ont connu un vrai boom en termes d’emplois : elles ont plus que doublé en dix ans (+123%), passant de 2222 emplois en 1995 à 4948 en 2005. Certes, on pourrait arguer que le secteur de l’informatique est «marginal» dans l’économie vaudoise. En 2005, il ne représentait en eff et que 2% des emplois du tertiaire.

Pourtant, c’est un des secteurs dans lequel le canton de Vaud est en train de s’affi rmer le plus, comme le reconnaissent d’ailleurs les auteurs d’une étude récente sur le dynamisme de l’Arc lémanique33. A l’appui de cela, la présence dans le canton de plusieurs centres d’informatique bancaire et de recherche en informatique, tant à l’EPFL que dans les Hautes Ecoles Spécialisées.

Puis, c’est le secteur de la recherche et du développement qui montre une augmentation de 24% des emplois. Enfi n, l’industrie fi nancière a particulièrement consolidé ses positions avec une progression des postes de travail de 3% seulement en dix ans.

Cette évolution est illustrée dans le graphique 13 ci-contre, dans lequel on compare, sur une base indicielle, la progression des emplois dans ces diff érents secteurs avec celle des branches des industries du savoir au sens large et des services aux entreprises.

Graphique 13 : Evolution du nombre d’emplois dans quelques secteurs des branches IS

3.4.2 Au niveau de la valeur ajoutée

Dans un sens large, les branches IS représentaient en 2007 près de 40% (39,9%) de la valeur ajoutée nominale vaudoise, soit CHF 14,19 milliards. Depuis 1997, cette valeur a augmenté à un rythme annuel moyen de 3%, légèrement supérieur à celui de la valeur ajoutée cantonale (+2,6% entre 1997 et 2007).

Les trois secteurs de l’industrie fi nancière, de l’informatique et de la recherche et développement représentaient en 2007 une valeur ajoutée de CHF 7,9 milliards, soit 55% de la valeur ajoutée du total des branches IS.

Cette valeur ajoutée avait progressé à un rythme annuel moyen de 2,9%, supérieur à celui de l’économie cantonale. Le graphique 14, page 25, illustre cette progression. On remarque notamment que, hormis les deux années consécutives à l’éclatement de la bulle technologique, la croissance de la valeur ajoutée de ces secteurs a souvent été largement supérieure à celle du canton.

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Graphique 14 : Evolution comparée des branches MHTIS

Cette progression a été variable selon les diff érentes branches (voir graphique 15, ci-contre).

• L’industrie fi nancière (banques et assurances), qui représente 24% des industries vaudoises du savoir en 2007 (et 10% de la valeur ajoutée cantonale), a crû à un rythme moyen annuel de 3% pour les banques et de 5% pour la branche des assurances.

• En 2007, les activités informatiques représentent 5% des industries vaudoises du savoir ; or, selon l’étude déjà citée sur les atouts de l’Arc lémanique34, l’informatique «est devenue un secteur clé dans l’espace métropolitain Genève-Montreux et (…) de fait, Lausanne est devenue un centre de compétences pour les logiciels bancaires» ; rien d’étonnant à ce que la valeur ajoutée de cette branche ait progressé à un taux moyen annuel de 7%, soit le triple du rythme de croissance de l’économie vaudoise et le double de celui des industries du savoir.

Enfi n et en termes de productivité par emploi, les secteurs de l’industrie fi nancière, de l’informatique et de la R&D se situent particulièrement bien dans le canton. Entre 1998 et 2005, elle est passée de CHF 38 939 par emploi à CHF 40 034 en 2005, soit une hausse de 3%. Certes, cette progression est modeste. Mais le niveau de productivité de ces secteurs doit se comparer avec celui des emplois dans les branches MHT (voir paragraphe 3.1.2, page 19), qui est près de trois fois inférieur, ou avec la productivité par emploi au niveau cantonal, qui est quatre fois moindre.

Graphique 15 : Croissance de la valeur ajoutée de certaines branches IS

Pour conclureAvec 13% des emplois et 22% de la valeur ajoutée cantonale, les branches MHT et les secteurs de la fi nance, de l’informatique et de la R&D ont un caractère stratégique indéniable pour l’économie vaudoise. Cette importance est soulignée par la forte productivité par emploi, qui est quatre fois plus élevée que pour la moyenne cantonale.

33 Credit Suisse Research, Swiss Issues Region – Espace Métropolitain Genève-Montreux, Zurich, 2008.

34 Credit Suisse Research, Espace métropolitain Genève-Montreux, Swiss Issues Regions, Zurich, Juin 2008.

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Le canton de Vaud s’est acquis en quelques années une réputation certaine en matière de hautes technologies et d’entreprises liées au savoir. Cela tient à différents éléments :

• un positionnement géostratégique avantageux du canton (voir paragraphe 4.1, ci-après) ;

• une infrastructure d’avant-garde dans la formation et la recherche (voir paragraphe 4.2, page 29) ;

• le rôle stratégique de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et des Hautes Ecoles Spécialisées (voir paragraphe 4.3, page 32) ;

• une vraie vision stratégique du transfert du savoir (voir paragraphe 4.4, page 34) ;

• l’importance des entreprises leaders (voir paragraphe 4.5, page 38) ;

• des hommes visionnaires (voir paragraphe 4.6, page 40) ;

• un Etat discret mais décidé (voir paragraphe 4.7, page 42) ;

• des structures de fi nancement effi caces et une fi scalité raisonnable (voir paragraphe 4.8, page 44).

S’ils étaient isolés, ces facteurs n’auraient eu que des effets mesurés. Par contre, ils se sont peu à peu combinés entre eux et, en un peu plus d’une décennie, ils ont progressivement permis à l’économie cantonale d’atteindre une réelle taille critique dans les branches de hautes technologies et dans les industries du savoir.

Ces facteurs complètent aussi de manière parfois décisive les atouts que met en avant le canton pour attirer les entreprises comme, par exemple, la qualité des infrastructures de transport, la proximité d’un aéroport international, une fiscalité attractive ou encore de bonnes structures de formation.

Aujourd’hui, il ne faut donc plus seulement évoquer la seule industrie horlogère de luxe ou quelques entreprises de pointe dans l’instrumentation quand on parle des succès de l’économie vaudoise. Il ne faut pas non plus distinguer entre le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Ces deux pans de l’économie cantonale sont désormais fondamentalement imbriqués et laissent de plus en plus la place à un «secteur quaternaire»35 dynamique.

Les pages suivantes essaient d’inventorier et d’expliquer l’importance de ces éléments qui ont permis de créer un vaste «secteur quaternaire», à nos yeux facteur essentiel de l’équilibre économique vaudois.

4.1 Un positionnement géostratégique avantageux

Sans être essentielle, une des raisons les plus évidentes et indiscutable qui explique le succès du canton de Vaud – et de son voisin genevois– tient à sa position géographique au centre de l’Europe.

Cette région attire en eff et les investisseurs et les entreprises parce qu’elle est au cœur de l’Europe. Mieux : elle est au centre de ce que certains géographes appellent la «banane européenne». Ainsi considéré, ce «fruit» est une région très développée et très active dans les hautes technologies, qui irait (voir la partie bleue cerclée bleu foncé de la carte 5, page 27) de la Lombardie et de la Toscane italienne jusque vers le nord-est de l’Europe, en suivant l’axe du Rhin, voire jusqu’en Angleterre.

4. Hautes technologies vaudoises : les raisons d’un succès

Les facteurs qui dopent le savoir

La croissance du «secteur quaternaire» vaudois a été favorisée par une combinaison de plusieurs éléments : le position-nement géostratégique, l’infrastructure de recherche et de formation, une bonne organisation du transfert du savoir, la présence d’entreprises leaders, le rôle déterminant de quelques leaders et des structures de financement efficaces.

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Pour les spécialistes de la région française Rhône-Alpes et du Conseil du Léman, le Pays de Vaud et la région lémanique sont aussi au centre d’un autre axe (voir carte 6, page 28). Ce dernier irait de la région espagnole de Barcelone au Bade-Wurtemberg allemand en passant par le sud-est français, donc l’axe rhodanien, et la Lombardie italienne.

Dans un cas comme dans l’autre, le canton de Vaud est au centre d’une multirégion européenne riche en entreprises de hautes et très hautes technologies ainsi que d’industries du savoir, fertile en centres de recherche et en centres universitaires de pointe.

35 Voir au chapitre 1 pour la définition de ce secteur.

Carte 5 : La double «banane européenne»

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MICHAEL GRAETZELPerfectionniste de la cellule photovoltaïque

D’origine allemande, ce chimiste de 65 ans est professeur de chimie à l’EPFL, où il est responsable du laboratoire de photoniques et interfaces à l’Institut des sciences et ingénierie chimiques (ISIC). En 1991, avec son équipe, il est l’inventeur des cellules qui portent son nom et qui permet-tent de convertir l’énergie solaire en énergie électrique. Les matériaux développés pourraient également permettre une nouvelle forme de stockage optique de données au niveau nanoscopique. Ces cellules ont un rendement aussi important que les cellules photovoltaïques standard. Le professeur Graetzel est à l’origine directe ou indirecte de plus de quarante brevets scientifiques. Plus récemment, il s’est penché sur l’utilisation des colorants pour améliorer le rendement des cellules photovoltaïques. Ses découvertes dans ce domaine ont notamment permis l’essor de cette technologie et grandement facilité la diminution de ses coûts de production.

Son rôle : il a attiré l’attention du monde entier sur l’importance de la cellule photovoltaïque.

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Source : OFS, RFE 2005

Carte 6 : La région lémanique au centre de l’Europe Graphique 16 : Répartition spatiale des industries : hautes technologies et télécommunications, 2005

Par ailleurs, et pour se concentrer sur la seule Suisse, les travaux du géographe de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) Martin Schuler36 montrent que les branches de l’industrie du luxe, des hautes technologies et des télécommunications ont tendance à se développer en Suisse le long d’un axe Genève – Bâle qui passe par la région de Lausanne (voir les graphiques 16 et 17, ci-contre et page 29). C’est notamment sur cet axe que se sont traditionnellement développées l’industrie horlogère et les entreprises vaudoises actives dans l’instrumentation et la mécanique, et ce dès le 17e siècle.

Ces axes géographiques sont aussi des axes de transports routiers et ferroviaires importants en Europe. Ils n’expliquent pour autant pas tout. Comme le note le géographe, il y a encore un «fort lien» entre la répartition spatiale de ces industries de pointe et la carte des hautes écoles et des infrastructures universitaires (voir aussi les paragraphes 4.2 et 4.3, pages 29 et suivantes).

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36 & 37 Suisse romande – Les facettes d’une région affirmée, Martin Schuler, avec Pierre Dessemontet et Alain Jarne, Le Forum des 100 – Edition 2009.

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Source : OFS, RFE 2005

Graphique 17 : Répartition spatiale des industries : industrie du luxe, 2005

Graphique 18 : Répartition spatiale de l’enseignement supérieur en Suisse romande, 2005

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Source : OFS, RFE 2005

4.2 Une infrastructure d’avant-garde dans la formation et la recherche

Dans le contexte de ce positionnement géostratégique, «le complexe EPFL-UNIL à Ecublens et à Chavannes sort en tête en Suisse romande, devant Genève, Fribourg et Neuchâtel»37, note Martin Schuler. S’y ajoute la présence à Yverdon de la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud (HEIG-VD), qu’on trouve également illustrée sur cette carte (voir graphique 18, ci-contre). Cette Haute Ecole Spécialisée (HES) prend de plus en plus d’importance auprès des entreprises, notamment parce que le transfert de technologies et de savoir est une notion qui fait partie intégrante de son activité (voir aussi paragraphe 4.4, page 34).

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4.2.1 Une formation de pointe

En termes d’emplois, l’évolution a été impressionnante ces dernières années. Elle est illustrée par le tableau suivant :

Graphique 19 : Nombre d’établissements et d’emplois dans l’enseignement universitaire et supérieur vaudois

Nombre d’établissements Nombre total d’emplois

1995 1998 2001 2005 1995 1998 2001 2005

Instituts universitaires 29 25 25 27 4818 4926 4958 5760

HES 1 1 6 8 3 3 363 463

Autres institutions d’enseignement supérieur

18 15 12 14 633 539 807 1033

Total 48 41 43 49 5454 5468 6128 7256

Les emplois générés par l’UNIL et l’EPFL ont progressé au rythme d’environ 2% l’an. De plus, depuis le début des années 2000 et grâce à leur mise en réseau, il y a eu une forte augmentation des établissements des Hautes Ecoles Spécialisées (HES). Ils sont au nombre de huit aujourd’hui38 dans le canton de Vaud avec près de 5000 étudiants. Les emplois directs générés par les HES ont progressé de 28% entre 2001 et 2005. Les autres structures d’enseignement supérieur, à l’instar de l’IMD, ne sont pas en reste. Les postes de travail qu’elles ont généré ont également augmenté de 28% dans la même période.

Au total, les infrastructures de l’enseignement supérieur vaudois ont vu leurs emplois directs augmenter de 33% en l’espace de dix ans dans le canton.

Si on y ajoute les étudiants et les emplois induits dans leur environnement mais dont on ne sait pratiquement rien statistiquement, il n’est pas étonnant d’entendre dire du canton de Vaud, de manière un peu emphatique, qu’il off re «la plus grande concentration mondiale dans l’enseignement supérieur» et que, en ce qui concerne la seule EPFL, il off re une densité comparable à celle de la région de Boston aux Etats-Unis39.

4.2.2 Une recherche d’avant-garde

Le canton de Vaud est riche en centres de recherche dont certains comptent, aux plans national et international, parmi les plus prestigieux dans leurs domaines de compétences. On peut ainsi nommer pour les diff érentes spécialités les instituts suivants :

• Sciences de la vie - Le Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV)

dont le résultat des recherches est valorisé par le PACTT (voir paragraphe 4.4.1, page 35).

- L’Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer (ISREC) à Lausanne, qui dépend de l’EPFL.

- La Faculté des Sciences de la Vie de l’EPFL.

- Le Centre du Cancer, à Lausanne.

- L’Institut Ludwig de recherche sur le cancer, qui est la fi liale suisse d’une institution internationale et agit en réseau avec le CHUV, l’EPFL et l’UNIL.

- L’Université de Lausanne avec son département de biochimie et sa faculté de biologie et de médecine.

- L’antenne lausannoise de l’Institut suisse de biochimie.

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- L’Institut de recherche de Merck Serono à Corsier-sur-Vevey.

- Le Biomedical Engineering Group de la HEIG-VD.

Dans le domaine des sciences de la vie, cette riche infrastructure de recherche explique aussi pourquoi, dans le canton de Vaud, il y a autant d’entreprises actives dans ces spécialités. Selon le décompte des membres de l’association Bioalps, 146 des 398 entreprises et organismes de recherches actifs en Suisse romande dans les sciences de la vie sont domiciliés dans le canton de Vaud. Soit près de quatre entreprises sur dix (37%).

En fait, dans ces domaines d’avenir, on a assisté à l’émergence d’un «cluster medtech» qui prend de plus en plus d’importance autour de la recherche fondamentale et appliquée. Cet ensemble pousse à la création de nouvelles entreprises (voir en encadré l’exemple de Endoart, page 11), incite de plus en plus d’entreprises à diversifi er leurs activités – par exemple, Valtronic dans la Vallée de Joux – ou à s’installer dans le canton (par exemple, Medtronic dans la région de Morges). Dans les domaines des sciences de la vie, on peut parler maintenant d’un véritable «éco-système medtech» et vérifi er dans les faits qu’un véritable eff et «boule de neige» a été créé, qui s’autoalimente et génère toujours plus de valeur ajoutée.

• Micro- et nanotechnologies - Département de microtechnique de l’EPFL avec une

douzaine de laboratoires de recherche spécialisés.

- Institut de micro- et nanotechnique (MNT) de la HEIG-VD, à Yverdon.

- Le Swiss Welding Institute (micro-soudage) de la HEIG-VD, à Yverdon.

• Agro-alimentaire - Le Nestlé Research Center (NRC), à

Vers-chez-les-Blanc au-dessus de Lausanne, qui emploie 700 personnes dont 300 chercheurs.

- Le Centre de technologie de produits de Nestlé (PTC)40 à Orbe.

- L’EPFL en partenariat avec le NRC.

• Technologies de l’environnement - L’Institut d’ingénierie de l’environnement de l’EPFL.

- L’Institut de gestion de l’environnement (G2C) de la HEIG-VD.

- L’Institut de génie thermique de la HEIG-VD à Yverdon.

- L’Institut sur les énergies renouvelables de la HEIG- VD à Yverdon.

• Technologies de l’information et des communications

- Quatre centres de recherche spécialisés à l’EPFL, notamment dans la sécurité de l’information.

- L’Institut des technologies de l’information et de la communication (IICT) de la HEIG-VD à Yverdon.

• Ingénierie fi nancière - Création récente41 d’un centre commun de

recherche entre l’EPFL et l’Ecole des HEC de l’Université de Lausanne pour la recherche dans les sciences fi nancières (ingénierie fi nancière, économétrie, fi nances entrepreneuriales, mathématiques fi nancières, etc.) ; cet institut viendra compléter le Swiss Finance Institute (SFI), un institut commun aux mondes universitaire et fi nancier.

On peut faire trois constats sur la base de cette liste, qui n’est pas exhaustive :

• le rôle stratégique et moteur de l’EPFL qui abrite les principales structures de recherche dans le canton ;

• la montée en puissance de la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud basée à Yverdon (HEIG-VD), qui héberge pas moins de douze centres de recherche appliqués dans le cadre du Centre d’études et de transferts techologiques (CETT) ;

• l’importance des sciences de la vie, ce qui se retrouve dans le nombre de start-up qui sont créées dans ces spécialités (voir paragraphe 4.4.2 page 36).

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4.3 Le rôle stratégique de l’EPFL et des HES

Dans le paysage vaudois des hautes technologies, l’EPFL a acquis depuis près de vingt ans une position stratégique majeure. Depuis quelques années, le réseau des Hautes Ecoles Spécialisées (HES) lui a emboîté le pas.

4.3.1 L’EPFL

Dans les structures de formation et de recherche, l’EPFL joue un rôle moteur stratégique bien à part. Elle est devenue, avec l’UNIL, un «hub scientifi que européen»42 dans presque tous les domaines scientifi ques de pointe.

Avec aujourd’hui près de 7000 étudiants43, dont environ une moitié de doctorants, étrangers, la Haute Ecole est devenue en moins de vingt ans une formidable entreprise de formation (voir graphique 20, ci-contre) de réputation internationale certes, mais aussi au service de sa région et de son arrière-pays direct, le canton de Vaud.

Elle est notamment particulièrement bien placée dans les classements internationaux des plus grandes universités scientifi ques44. Elle draine aussi d’importants budgets de fi nancement pour des projets de recherche. Ainsi, en 2008, l’EPFL a reçu CHF 194 millions de fonds tiers, dont 14% au moins viennent du secteur industriel et privé, à comparer à un budget de la Confédération de CHF 554 millions.

L’interconnexion entre l’EPFL et le secteur privé ainsi que l’engagement de la Haute Ecole en faveur de la promotion de l’innovation ont été soulignés en juin 2008 par l’annonce de la création du «quartier de l’innovation» sur son campus. Pour un investissement d’une centaine de millions de francs, cinq nouveaux bâtiments permettront d’accueillir des start-up ainsi que des grandes entreprises établies – à l’exemple de Logitech ou de Yahoo – pour stimuler les synergies entre les unes et les autres et avec l’EPFL.

Graphique 20 : Evolution du nombre d’étudiants à l’EPFL

En ce qui concerne ses capacités de recherche, l’EPFL a obtenu en 2008 onze bourses de recherche de l’Union européenne, pour un montant total compris entre 30 et 60 millions d’euros, sur les 28 qui ont été accordées à des universités et hautes écoles suisses. Elle a ainsi devancé le Weizmann Institute of Science (Israël) qui n’a eu que huit bourses européennes. Ceci place l’EPFL non seulement à la première place des récipiendaires helvétiques mais aussi en tête des établissements européens de recherche universitaire pour l’obtention de subsides de recherche.

Cette notoriété nationale et internationale a des conséquences directes sur le canton de Vaud :

• couplée à l’UNIL, le campus EPFL-UNIL est la «3e ville» du canton, avec environ 25 000 personnes45 qui y étudient et y travaillent chaque jour, notamment dans les entreprises que la Haute Ecole a générées ; l’activité de cette «ville» est essentiellement basée sur les hautes technologies et le savoir et leur transmission ;

• cette ville est la plus internationale du canton avec une population anglophone à 20 %46, un corps professoral étranger à 65 % et des étudiants à45 % étrangers ;

• selon une analyse réalisée par l’EPFL il y a quelques années, un franc investi dans la Haute Ecole en génère au moins 2,5 pour la région ; un de ses responsables estime que, compte tenu du fi nancement fédéral de l’EPFL, le retour net pour le canton de Vaud est de plusieurs centaines de millions de francs ;

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• pour s’agrandir, accueillir de nouveaux étudiants et héberger de nouvelles entreprises, la Haute Ecole poursuit actuellement le plus grand chantier de Suisse romande qui est devisé à environ CHF 450 millions, ce qui équivaut à 10 % du volume d’investissements dans l’immobilier vaudois estimé pour 2008 et à plus de 70% du volume fi nancier investi en 2007 dans l’immobilier commercial ;

• la Haute Ecole est devenue au fi l des ans une véritable pépinière de nouvelles entreprises de haute et très haute technologie dans tous les domaines scientifi ques et techniques ; une nouvelle start-up est créée chaque mois sur le campus, ce qui équivaudrait au niveau de production de nouvelles entreprises technologiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston (USA) ;

• le volume de fi nancement des nouvelles pousses créées à l’EPFL est estimé à environ CHF 200 millions ;

• la Haute Ecole évalue que la moitié de ses diplômés restent dans la région pour travailler, essentiellement dans les PME vaudoises, et y transfèrent leurs connaissances ;

• enfi n, l’EPFL produit des brevets et des licences, ce qui attire l’attention et la présence des entreprises internationales et contribue à les fi xer dans la région (voir graphique 21 ci-dessous), puisqu’elles y trouvent ceux qui ont travaillé sur ces brevets et licences.

38 Les six HES vaudoises sont les suivantes : la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud à Yverdon, et à Lausanne la Haute école d’art et de design, la Haute Ecole de Musique – Conservatoire, l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source, la Haute école cantonale vaudoise de la santé et la Haute Ecole de travail social et de la santé ; s’y ajoutent l’Ecole hôtelière de Lausanne et l’Ecole d’ingénieurs de Changins.

39 Entretien avec Patrick Aebischer, président de l’EPFL.40 Le PTC est le plus grand des centres de technologie de la multinaltionale

de Vevey dans le monde ; il emploie plus de 500 personnes et est actif dans la recherche sur le café.

41 Annonce commune faite le 13 mars 2009.42 Entretien avec Patrick Aebischer, président de l’EPFL.43 Très exactement 6746 pour l’année universitaire 2008 – Source : EPFL.44 L’EPFL est classée sixième meilleure université globale en Europe par

Newsweek en 2006 et seconde université technologique en Europe, derrière celle de Cambridge.

45 10 000 personnes travaillent à l’EPFL et 15 000 à l’UNIL.46 Selon les données du Scris, la proportion d’anglophones dans le canton de

Vaud était de 2% de la population résidente en 2000.

Graphique 21 : Evolution des transferts de connaissances à l’EPFL

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CHARLES KLEIBERAncien Secrétaire d’Etat à la scienceet à la recherche

Originaire du Jura bernois et diplômé d’architecture à l’EPFL en 1968, Charles Kleiber est aussi docteur de l’IDHEAP où il a fait des travaux sur l’organisation sanitaire vaudoise (1990). Etabli comme architecte indépendant à Lausanne, il réalise plusieurs études pour l’Administra-tion cantonale vaudoise dans le domaine de la santé et se spécialise dans son domaine de prédilection, la santé. Chef du Service de la santé publique et de la planification sanitaire du canton de Vaud (1981), il travaille à la mise en réseau des établissements hospitaliers vaudois sous l’autorité de l’Etat, dans le cadre du Service des hospices. Il est nommé en 1997 secrétaire d’Etat à la science et à la recherche auprès du Conseil fédéral, puis directeur du nouveau Secrétariat d’Etat à l’éducation et à la recherche en 2005. Il dirige notamment la réforme du système universitaire suisse et préside la Conférence universitaire suisse (CUS) jusqu’à sa retraite, en 2007.

Son rôle : il a mené avec succès un combat pour faire de la recherche une priorité en Suisse et pour en augmenter le budget jusqu’à 6% des dépenses fédérales.

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4.3.2 Les Hautes Ecoles Spécialisées vaudoises (HES)

Le réseau des Hautes Ecoles Spécialisées de Suisse occidentale (HES-SO) est la plus grande fi lière de formation de base des HES en Suisse avec plus du tiers des eff ectifs d’étudiants. Dans le canton de Vaud, six établissements font partie des HES-SO. Il faut y rajouter aussi l’Ecole hôtelière de Lausanne et l’Ecole d’ingénieurs de Changins47, qui sont directement rattachés à HES-SO.

Au total, sur les quelque 12 500 étudiants de la fi lière d’enseignement supérieur HES-SO, plus du tiers, soit environ 4000, sont originaires ou domiciliés dans le canton de Vaud. Sur ce nombre, près de 1500 sont inscrits à plein temps ou dans le cadre d’une formation en cours d’emploi à la Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) à Yverdon, dont les deux tiers pour les sciences de l’ingénierie et le reste en économie d’entreprise.

Les HES mettent l’accent sur les projets de recherche appliquée et de développement tant au niveau national qu’international. Cet eff ort est remarqué et récompensé. Ainsi, en 2008, sur les 37 projets de recherche présentés dans le canton de Vaud et dont le fi nancement a été accepté par l’agence pour la promotion de l’innovation48 (CTI), neuf l’ont été par les établissements HES-SO-VD (en 2007, le rapport était de six projets présentés par les HES-SO-VD sur un total de 46 présentés par le canton de Vaud). Ceci représente 15% de tous les projets acceptés en 2008 par cette agence.

Ces neuf projets en sciences de la vie, ingénierie, micro- et nanotechnologies et «enabling sciences»49 représentent plus du tiers de tous les projets de recherche présentés par les HES en Suisse et acceptés par la CTI. Ceci montre l’importance acquise par les HES vaudoises ces dernières années. Avec ce score, les HES vaudoises arrivent en seconde position des bénéfi ciaires des soutiens de la CTI dans le canton. En eff et et en 2008, l’EPFL a reçu un fi nancement de la CTI pour 24 projets et l’Université de Lausanne pour quatre projets seulement.

Les HES vaudoises, plus particulièrement la HEIG-VD, se profi lent aussi par le nombre de projets de recherche

appliquée et par la diversifi cation qualitative de leurs sources de fi nancement. Ainsi, le Centre d’Etudes et de Transferts Technologiques50 (CETT) de la HEIG-VD ouvre environ 160 projets de recherche par an depuis 2003. Cette activité occupe 60 à 90 personnes équivalents plein temps. Le volume fi nancier annuel de contrats de recherche concerné est de CHF 11 à 12 millions. En 2008, la recherche appliquée a augmenté : 195 projets ont été ouverts (+22%) et le volume fi nancier est monté à CHF 16 millions.

Les transferts de technologie induits par cette activité de recherche représentent aujourd’hui 6% des sources de fi nancement de la HEIG-VD (voir graphique 22, ci-dessous). Depuis cinq ans, les entreprises avec lesquelles cette école interagit sont à 90% des PME. Mais on trouve aussi des groupes comme Novartis, Bobst, Nestlé, Alstom, Cipag ou encore Romande Energie. Enfi n, depuis 2004, le CETT a développé une activité intense en termes de dépôts de brevets et de marques, et plusieurs de ses étudiants-chercheurs ont lancé leurs propres start-up (voir chapitre 4.4 ci-après).

Graphique 22 : Les sources de fi nancement du CETT de la HEIG-VD à Yverdon

4.4 Une vision stratégique du transfert du savoir

Le transfert du savoir et des technologies est une phase essentielle dans la valorisation à long terme des résultats de la recherche fondamentale et/ou appliquée. Il rapproche la science et l’économie. Ce transfert se fait par le dépôt de brevets et les octrois de licence, le lancement de nouvelles entreprises (start-up), les mandats, les transferts de personnes, les travaux de conseil et les publications spécialisées.

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Pour stimuler ce que le Conseil des écoles polytechniques fédérales (CEPF) appelle la «valorisation technologique et économique», l’EPFL et les HES vaudoises ont développé des formes de collaboration étroite avec l’industrie. Ceci passe notamment par des initiatives stratégiques qui «permettent l’exploration de domaines de recherche et développement émergents, qui exigent une approche transdisciplinaire et qui facilitent le transfert de nouvelles technologies»51.

4.4.1 Brevets et octrois de licences

Le nombre des brevets et des licences accordés est un des moyens utilisés pour évaluer les performances des établissements d’enseignement universitaires et supérieurs, notamment en ce qui concerne les hautes technologies. La Suisse est bien placée dans ce domaine.

L’OCDE la situe en eff et au premier rang dans son «Tableau de bord européen de l’innovation» quant au nombre de brevets déposés auprès de l’Offi ce européen avec 425,6 brevets par million d’habitants52. Dans notre pays, le nombre de demandes déposées auprès de l’Institut Fédéral de la Propriété Intellectuelle pour des brevets nationaux évolue entre 2000 et 2500 par an depuis dix ans.

Il n’existe pas de statistique offi cielle permettant d’identifi er le nombre correspondant pour le canton de Vaud. On peut cependant évaluer la situation sur la base des indications fournies par l’EPFL et les HES vaudoises, qui sont les institutions offi ciellement les plus actives dans ce domaine, aux côtés de l’Université de Lausanne et de l’Hôpital universitaire.

EPFLDans cette Haute Ecole, la promotion de la recherche de pointe n’est pas seulement un objectif affi rmé pour qu’elle puisse améliorer sa place dans la recherche internationale. C’est aussi un précédent pour atteindre un autre but, celui de «renforcer la valorisation technologique et économique» et de «coopérer plus étroitement avec l’industrie pour stimuler la capacité d’innovation de la Suisse»53.

Ceci passe donc par le développement des licences et des brevets accordés et par l’amélioration d’autres éléments,

comme les conditions cadres pour faciliter les transferts de technologie et la création de start-up (voir aussi chapitre 4.4.2, page 36) ou la mesure du nombre de publications référencées.

A cet égard, l’EPFL affi che des tendances «nettement positives»54 ces dernières années. Ainsi, le nombre de publications référencées dans des revues spécialisées est passé de 559 en 1995 à 1615 dix ans plus tard. La production de brevets oscille aussi constamment entre 30 et 40 dépôts par année depuis le début de la décennie (voir graphique 21, page 33), ce qui reste malgré tout une fraction par rapport aux quelque 2000 brevets déposés en Suisse chaque année. Quant aux licences, elles sont passées de 19 à 46 dans le même temps, voire à plus de 60 en 2007.

HESDu côté des HES vaudoises, plus particulièrement de celle d’Yverdon, la production de brevets est aussi en hausse constante. Entre 2004 et 2008, quatorze brevets et une vingtaine de marques ont été déposées au niveau international. Plus d’une quinzaine d’entreprises ont profi té de transferts de technologies et la HEIG-VD indique avoir fait plus de 95 publications55. Finalement, cette HES est aussi une pépinière d’inventeurs : dans son rapport 2008, elle indique l’enregistrement de sept inventions, ce qui porte à treize celles qui l’ont été en deux ans.

UNIL et CHUVFondé en 2000, le PACTT est un bureau qui promeut le transfert des technologies issues des recherches menées au sein des hôpitaux universitaires vaudois, le CHUV essentiellement, et de l’Université de Lausanne. Ces transferts sont eff ectués au travers du dépôt de brevets et de licences.

Selon le site internet du PACTT56, une dizaine d’entreprises spécialisées dans les domaines du biomédical et des technologies médicales ont pu être ainsi créées. Huit d’entre elles sont domiciliées dans le canton. L’une d’entre elle a reçu le Prix Entreprendre Région Lausanne en 2004.

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4.4.2 Les start-up vaudoises

Les start-up, ou «jeunes pousses», et «spin-off s» issues des nombreux laboratoires du monde universitaire vaudois peuvent être certainement estimées à environ une centaine actuellement dans le canton de Vaud (voir graphique 23 ci-dessous). Cette évaluation découle de plusieurs sources :

• L’EPFL - Il y a vingt ans, la production de start-up y était quasi nulle. Aujourd’hui, «le taux de création de start-up normalisé en fonction de la taille de l’EPFL est comparable à celui des meilleures institutions internationales, telles que le MIT»57. Malgré un creux de productivité en 2005, l’EPFL arrive à créer environ une dizaine de start-up par an. 2008 a été une année faste avec 18 nouvelles entreprises créées sur le campus.

Depuis le début des années nonante, ce sont près de 140 start-up qui ont ainsi été initiées par les étudiants, chercheurs et professeurs de la Haute Ecole, dont au moins 35, soit un bon tiers, poursuivent actuellement une activité technique et commerciale durable.

Le Parc Scientifi que d’Ecublens de la Haute Ecole (PSE) recense pour sa part 86 entreprises à fi n 200758, dont 54 sont identifi ées comme des start-up59. Depuis la fi n 2008, cette structure a été complétée par le «EPFL Garage» où la Haute Ecole peut accueillir des start-up dans leur première phase de développement.

Toutes les start-up de l’EPFL ne fi nissent cependant pas comme le Groupe Logitech ou comme Alinghi : depuis 2001, au moins une dizaine de start-up n’ont pas survécu60.

• Les HES - Leur principale pépinière d’entreprises est la HEIG-VD d’Yverdon, dont la première création a reçu le Prix Start-Up en Technologie en 200461. Depuis, le nombre de start-up a atteint cinq entreprises62 aujourd’hui. Quatre d’entre elles sont hébergées à Y-Parc, le parc technologique d’Yverdon. Elles emploient au moins une vingtaine de collaborateurs hautement qualifi és.

• La presse - En 2008, le magazine «Succès !»63 a recensé 57 start-up vaudoises employant environ 500 personnes dans les hautes technologies et l’industrie du savoir. Selon cet organe de presse, le canton de Vaud représenterait ainsi un tiers du potentiel de jeunes pousses de Suisse romande, tant en termes d’entreprises que de personnes employées.

En combinant ces informations, le paysage des start-up vaudoises peut être illustré dans le graphique 23 (voir ci-dessous). Ces jeunes entreprises sont localisées pour leur immense majorité dans l’enceinte de l’EPFL et plus précisément au PSE. Elles déménagent essentiellement dans la région (cinq cas en 2006 et dix cas en 2007) pour assurer leur croissance. Certaines d’entre elles cessent ou réduisent leurs activités (quatre cas en 2007). Parfois aussi, elles fusionnent ou sont reprises par d’autres entreprises (deux cas en 2007).

Graphique 23 : Domaines d’activités des start-up vaudoises

Domaines d’activitédes start-up vaudoises

Nombred’entreprises

Biotechnologies 7

Technologies de l’information

21

Technologies médicales & pharmaceutiques

11

Informatique 12

Appareillage – Microélectronique

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Electronique 3

Energie – Environnement 6

Technologies fi nancières 2

Internet 6

Divers 6

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Un autre moyen de mesurer le dynamisme des start-up vaudoises est de voir combien d’entre elles ont été distinguées dans l’octroi de prix et de récompenses au titre du soutien à la création, à l’implantation et au développement d’entreprises. Pour les nouvelles entreprises, ces prix ont une valeur aussi bien en tant que moyen promotionnel qu’aide au fi nancement.

Parmi les organisations qui distribuent des prix de soutien aux jeunes entreprises, trois ont une dimension supra-cantonale : la Fondation W.A. De Vigier, le prix Venture et le programme CTI Start-up.

• Fondation W.A. De VigierDepuis sa création en 1987, la Fondation W.A. de Vigier veut assurer une promotion active de l’économie en soutenant – par une aide fi nancière directe à fonds perdu – des jeunes qui ont des idées et qui ont le désir de monter une entreprise en Suisse, de la rendre performante et d’assurer sa croissance. La Fondation veut être un tremplin pour ces jeunes entreprises novatrices en accordant un prix aux lauréats et en entrant dans leur capital. De 2000 à 2009, sur 37 lauréats, six (16%) ont été des entreprises vaudoises64, toutes actives dans les nouvelles technologies.

• Prix VentureA l’initiative des écoles polytechniques fédérales et d’une entreprise internationale de consultance, ce prix cherche à récompenser les meilleures idées commerciales et les meilleurs business plans défendus par des équipes d’entrepreneurs. Lors de l’édition 2006, une équipe d’Yverdon65 a gagné les 9e et 10e prix du meilleur business plan et de la meilleure idée commerciale. En 2008, quatre entreprises vaudoises ont eu les 1er, 3e, 4e et 9e prix de la meilleure idée commerciale ainsi que le 4e et le 8e prix du meilleur business plan66.

47 Cette école est spécialisée dans les métiers liés à la viticulture, l’œnologie et l’arboriculture.

48 La CTI est l’agence de la Confédération pour la promotion de l’innovation ; elle encourage les projets de recherche et de développement en collaboration avec des hautes écoles et des entreprises dans les domaines des sciences de la vie, de la micro- et la nanotechnologie, l’ingénierie et les «enabling sciences» ; les projets encouragés par la CTI respectent ces critères et sont, selon le principe dit «bottom up» ouvert à toutes les disciplines.

49 Selon l’agence CTI, on regroupe sous ce vocable les technologies de l’information et de la communication, la gestion d’entreprise et les finances, le design, l’architecture, la gestion publique, le tourisme, la production intégrée, la logistique, l’économie, les sciences sociales et la santé (Source : Rapport 2007 de la CTI).

50 Le CETT est l’entité de la HEIG-VD spécialisée dans le transfert de technologies.

51 Convention d’objectifs entre le CEPF et l’EPFL pour la période 2008-2011.52 EPFL-Actualités, 20 mars 2007.53 Convention d’objectifs entre le Conseil des EPF et l’EPFL pour la période

2008-2011, avril 2008.54 EPFL, Planification stratégique 2008-2011.55 Rapports annuels 2004 à 2008 du CETT, Centre d’Etudes et de Transferts

Technologiques de la HEIG-VD.56 www.pactt.ch57 EPFL, Planification stratégique 2008-2011.58 Rapport annuel 2007 du PSE.59 A fin 2007, deux d’entre elles étaient au stade de l’incubation ;

le rapport 2008 du PSE n’a pas été publié.60 Source : rapports annuels du PSE.61 Il s’agissait de la société Y-Lynx SA, qui développe des solutions pour les

communications sans fil et a été créée par deux étudiants de la HEIG-VD.62 Outre Y-Lynx, il s’agit de Viacam (technologies de l’information),

Keonnected (internet), NetGuardians (télécommunications) et de Sol-Air Concept (environnement).

63 Succès !, Hors-série de PME Magazine et Le Temps, édition décembre 2008.64 Les lauréats vaudois ont été IR Microsystems (2000), Lyncée Tec SA et

ABMI SA (2004), Sensimed SA (2005), Spinomix SA (2006) et Motilis SàRl (2009).

65 Qualimetro SA. 66 Il s’agit de Aleva Therapeutics (1er prix de l’idée commerciale et 4e prix du

meilleur business plan), Helva Lab (3e et 8e prix), iNocs SàRl (4e prix) et Scanlight (9e prix). 37

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• Label CTI Start-upRecevoir cette distinction au terme d’un programme rigoureux de sélection permet aux entreprises choisies de disposer d’un coach et d’être soutenues dans leur développement. Depuis le début de ce programme, 205 entreprises ont obtenu cette distinction. Parmi elles, il y a 33 entreprises vaudoises (9%)67. C’est mieux que le canton de Genève qui, dans le même temps, n’a connu que 23 labellisations d’entreprises encore en vie. A fi n mars 2009, sur les onze start-up déjà labellisées, quatre sont vaudoises68.

• InnograntsAvec l’aide d’un banquier privé genevois, l’EPFL accorde des aides fi nancières pour des projets d’entreprises considérées comme étant à fort potentiel, notamment dans l’innovation ; depuis 2005, 31 projets ont ainsi été soutenus dans des domaines aussi variés que la biologie, l’instrumentation médicale, la protection de l’environnement ou encore les technologies internet69.

4.5 L’importance des entreprises leadersEn Suisse romande, l’Arc lémanique et le canton de Vaud hébergent un grand nombre d’entreprises leaders d’envergure internationale. Une partie d’entre elles, d’origine étrangère, ont été séduites par les avantages affi chés par les instances cantonales du développement économique exogène. Entre 2002 et 2008, pas moins de 416 entreprises leaders étrangères se sont installées dans le canton, essentiellement dans l’Arc lémanique70, où elles ont créé plus de 8000 emplois71 dans une perspective de cinq années.

Le canton héberge aussi une grande quantité d’entreprises multinationales suisses et étrangères (voir graphique 24, page 39) dont la main d’œuvre, nationale ou étrangère, est souvent hautement spécialisée.

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ANDRÉ KUDELSKICEO de Kudelski SA

Presque cinquantenaire, André Kudelski a commencé sa carrière dans l’entreprise familiale en 1984 comme ingénieur R&D (Recherche et développement). Sept ans plus tard, cet ingénieur physicien de l’EPFL reprend la direction du groupe fondé par son père Stefan quarante ans plus tôt. Entretemps, il avait fait une expérience dans une entreprise de la Silicon Valley, aux Etats-Unis. C’est à la tête d’une entreprise qui a assis son succès sur les enregistreurs Nagra qu’il va développer sa diversification dans les systèmes de contrôle des téléviseurs numé-riques, les fameux «décodeurs». Aujourd’hui, il en préside le Conseil d’administration et en est l’administrateur délégué. Son entreprise est leader mondial sur ce marché. Elle réalise plus d’un milliard de francs de chiffre d’affaires sur les quatre continents, où elle emploie plus de 2500 personnes. André Kudelski est très impliqué dans les problématiques concernant l’innovation et les transferts de connaissance.

Son rôle : il a su valoriser la légende familiale en innovant pour la faire évoluer.

Visionnaire

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Graphique 24 : Quelques entreprises leaders établies dans le canton de Vaud72 (liste non exhaustive)

Localité Noms des entreprises

Lausanne & Région Philip Morris International ; BAT ; Starbucks Coff e Trading International ; Owen Illinois Europe ; Nokia Research Center ; Siemens ; Ferring International Pharmaceuticals ; Kudelski ; UCAR ; Tetra Laval ; TESA; Rueger.

Montreux – Vevey Nestlé ; Merck Serono ; Bombardier ; Del West ; Reitzel.

Morges & Région Agilent Technologies ; Biosensors Europe ; Eaton Industries ; Logitech ; Parker Hannifi n Europe ; Rohm and Haas ; Medtronic Europe ; Marvell.

Rolle & Région Cadbury Europe ; Chiquita ; Cisco International ; Honeywell; PPG Industries ; Yahoo! Europe ; Nissan International ; SC Johnson Europe ; ADM ; Numonyx.

Nyon & Région Sun Microsystems ; Adecco International ; Novartis ; General Mills ; Tata Consultancy Services ; Beckman Coulter Eurocenter ; Edward Life Sciences ; Reynolds & Reynolds ; Swissquote.

Vallée de Joux Audemars Piguet ; Valtronic Technologies ; Jaeger Lecoultre.

Les activités de ces entreprises sont souvent concentrées dans les domaines des hautes et très hautes technologies et dans l’industrie du savoir. Elles améliorent considérablement la qualité de localisation du canton car la valeur ajoutée élevée de leur production requiert un personnel hautement qualifi é. Comme le notent les auteurs d’une étude récente73, la région lémanique montre donc un indice de qualité de localisation compris selon les districts entre 0,32 et 2,62 (district de Nyon), qui est nettement supérieur à la moyenne suisse74.

Quand elles ne sont pas déjà installées de longue date dans la région, notamment du fait de leurs origines vaudoises, les entreprises leaders sont attirées dans la région par ses atouts. Elles le sont aussi par les structures de formation et par l’existence d’une main-d’œuvre hautement qualifi ée, qui ont contribué à créer et à faire se développer, le long de l’Arc lémanique, la masse critique des entreprises dans les domaines des hautes et très hautes technologies et dans ceux des industries du savoir.

C’est une masse critique analogue que les autorités du développement économique régional essaient de développer dans la région d’Yverdon avec le Y-Parc et le parc technologique d’Orbe (voir aussi paragraphe 4.8.2, page 44). Le Nord vaudois fait aussi des eff orts dans le même sens. Ainsi, un pôle de développement se crée autour des technologies de maintenance aéronautiques dans la région de Payerne (avec l’installation à l’aérodrome local du projet d’avion solaire de Bertrand Piccard), ou autour des technologies alimentaires à Avenches (avec l’installation de Nespresso).

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4.6 Des hommes visionnaires

Derrière les initiatives et les entreprises, il y a des hommes. Très souvent, ils ont été des inventeurs, des scientifi ques éclairés ou, plus simplement, des visionnaires. La plupart du temps, ils ont su développer des idées (ou trouver les moyens techniques et fi nanciers pour le faire). C’est toujours à leur opiniâtreté et à leur façon de savoir mobiliser les énergies qu’on doit les progrès aussi bien dans l’innovation que dans les domaines entrepreneuriaux.

Il est toujours extrêmement subjectif de mettre en avant ces personnalités. Nous en avons sélectionné dix dont les portraits émaillent cette publication.

Ce sont (dans l’ordre alphabétique) :

• Patrick AebischerPrésident de l’EPFL (voir encadré en page 9) ;

• Daniel BorelFondateur de Logitech (voir encadré en page 14) ;

• Marc BürkiCEO de Swissquote (voir encadré en page 17) ;

• Adrienne Corboud FumagalliVice-présidente de l’EPFL (voir encadré en page 23) ;

• Michael GraetzelPerfectionniste de la cellule photovoltaïque(voir encadré en page 27) ;

• Charles KleiberAncien Secrétaire d’Etat à la science et à la recherche (voir encadré en page 33) ;

• André KudelskiCEO de Kudelski SA (voir encadré en page 38) ;

• Bertrand Piccard«Savanturier» (voir encadré en page 44) ;

• Olivier TavelAssocié gérant de Vinci Capital Switzerland SA(voir encadré en page 47) ;

• Martin Velasco«Ange des aff aires» (voir encadré en page 49).

GREEN GT

Une voiture de course entièrement mue à l’énergie solaire pouvant courir aux 24 Heures du Mans en 2012? Tel est le but avoué du projet Green GT, un véhicule 100% électrique, conçu et réalisé par la société lausannoise Green Racing GT SA. Lancé en 2008, ce projet veut démontrer qu’une voiture électrique peut courir avec le même niveau de performances que les prototypes de course à moteur ther-mique. Une première voiture, pilotée par Christian Pescatori, a ainsi couru 24 tours du Circuit Paul Ricard au Castelet, dans le sud de la France, sans problèmes particuliers au début juin 2009. Sur le papier, le bolide pourrait atteindre les 300 km/h. Entièrement financé par ses concepteurs, deux ingénieurs EPFL et un collectionneur de voitures anciennes, ce projet préfigure selon eux ce que seront les voitures de courses de sprint et d’endurance de demain. Autour de ce projet, dont la réalisation concrète se fait dans un garage d’Aclens, on retrouve une brochette d’entreprises vaudoises de haute technologie comme Fischer Connectors à St-Prex, qui en développe la connectique, Flexcell à Yverdon, une entreprise dérivée de la HEIG-VD leader mondial dans les panneaux photovoltaïques flexibles, le fabricant de piles d’Yverdon Leclanché, la Carosserie Bra d’Aclens, un bureau d’ingénieurs neuchâte-lois et un mécanicien du Jura bernois.

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Outre ces quelques personnalités, le canton de Vaud est riche de ces hommes, inventeurs ou passionnés, qui ont labouré le terrain de l’innovation. On peut citer75 ainsi :

• Antoine FavreInventeur de la technologie de la boîte à musique, Sainte-Croix ;

• Eric FavreInventeur de l’encapsulage du café, St-Barthélemy ;

• Daniel PeterInventeur de la formule du chocolat au lait, Vevey ;

• Georges de MestralInventeur du crochet velcro, Aubonne ;

• Henri-Ferdinand LavanchyInventeur du travail intérimaire, Bonmont ;

• Ulrich SiegwartInventeur du stent coronaire, Lausanne ;

• Jan-Anders MansonSpécialiste des matériaux composites, Lausanne .

67 De ce nombre, trois sont domiciliées à Yverdon ; le taux de succès de ces entreprises labellisées est très élevé. En moyenne 85% de toutes les start-up labellisées CTI ont survécu.

68 Source : www.ctistartup.ch; données à fin juin 2009.69 Source : www.vpiv.epfl.ch70 Les implantations d’entreprises étrangères dans la région d’Yverdon sont

marginales.71 Source : Développement Economique Vaudois ; Conférence de presse du

SELT sur les résultats 2008.72 Cette liste n’est pas exhaustive ; elle est reprise d’un dossier publié par

l’Hebdo (2 avril 2009).73 Credit Suisse Research, Swiss Issues Regions – Espace métropolitain Genève

– Montreux, 2008.74 Cette moyenne suisse est égale à 0.75 Romandie et baignoires d’Archimède, 101 inventions de Suisse occidentale, Editions du Tricorne, 2005

SYMENTIS

Fondée en 2001 et employant 18 personnes à Lausanne, cette start-up développe une technique permettant de remplacer une valve cardiaque sans chirurgie. Elle est dirigée par Jacques Essinger, diplômé de l’EPFL, un «serial entrepreneur» à la base de plusieurs start-up de haute technologie, Diagnoplex, Symbios, Modex, Vexim. Pour financer les tests sur l’homme de cette valve cardiaque «dont la pose se ferait selon une approche minimalement invasive, sans arrêter le cœur ni ouvrir la cage thoracique»*, cette société a levé CHF 23 millions en juin 2009 auprès d’investisseurs suisses et internationaux de renom. Parmi eux, la société Vinci Capital, Novartis Venture Fund et Aravis Venture.

*A3 Journal des Diplômés de l’EPFL, Février 2007.

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4.7 Le rôle discret de l’Etat cantonal

A priori, l’Etat cantonal n’intervient pas dans l’économie cantonale.

Par le biais de la Loi sur l’appui au développement économique (LADE)76, Vaud prend cependant les mesures pour promouvoir le canton, valoriser son potentiel humain, économique et territorial et encourager l’innovation et la diversifi cation de l’économie privée.

Dans ce contexte, la LADE a pour objectif stratégique d’accompagner et de soutenir le développement de l’économie privée cantonale en privilégiant deux axes :

• un développement équilibré du territoire avec une amélioration de la valeur ajoutée et une réduction des disparités ;

• un renforcement de la vitalité et de la compétitivité de la place économique cantonale, sur son territoire et à l’extérieur de ses frontières.

La LADE permet aussi au canton d’appliquer la nouvelle politique régionale (NPR) fédérale qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2008, vise à renforcer la compétitivité et à générer de la valeur ajoutée dans les régions de montagne et le milieu rural. L’application de la NPR en termes de soutiens fi nanciers remplace ce qui était jusqu’auparavant prévu par l’Arrêté Bonny et par la Loi sur l’aide aux investissements dans les régions de montagne (LIM).

Dans le cadre de la LADE, plusieurs axes de développement prioritaires ont été identifi és par les instances du développement économique endogène et exogène vaudois. Ces axes concernent très précisément les domaines des hautes et très hautes technologies et des industries du savoir.

Ce sont en eff et les suivants :

• les sciences de la vie (biotechnologies, pharma et technologies médicales) ;

• la microtechnique et la nanotechnologie ;

• les technologies de l’information et de la communication ;

• le développement durable ;

• les technologies environnementales ;

• l’industrie agroalimentaire ;

• les centres fi nanciers et administratifs ;

• les quartiers généraux.

Le Service de l’économie, du logement et du tourisme (SELT) du Département de l’économie est chargé de l’application de cette loi. Pour cela, il agit sur les structures cantonales (promotion endogène) et vis-à-vis de l’extérieur (promotion exogène) en s’appuyant sur un réseau d’acteurs diversifi és (voir graphique 25).

Graphique 25 : Les acteurs de la promotion économique vaudoise

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4.7.1 La promotion endogène

Au niveau cantonal, le soutien aux entreprises vaudoises prend autant une forme d’aide directe et fi nancière (soutien à l’innovation, soutien à la commercialisation et à l’internationalisation et soutien à l’investissement, notamment sous la forme de cautionnement) qu’une forme d’aide indirecte par le biais de partenariats ciblés, de conseil, de coaching, de recherche de fi nancement, de mise à disposition de terrains et de locaux ou encore de mesures de soutien à l’export et à l’internationalisation.

Entre 2004 et 2008, 395 entreprises vaudoises occupant près de 7300 employés ont ainsi été aidées pour un montant cumulé d’environ CHF 25 millions sous forme d’aides attribuées et/ou de cautionnement. Au total, ces aides auront permis aux entreprises concernées de générer des investissements de près de CHF 200 millions en quatre ans77.

Pour la seule année 2008, 90 entreprises occupant 1986 personnes ont ainsi été soutenues par le SELT. Ceci a représenté une enveloppe fi nancière globale de CHF 5,6 millions d’aides fi nancières directes et de CHF 3 millions de soutien à l’investissement, ayant permis aux entreprises de générer des investissements de CHF 10,6 millions. Près de la moitié (52) des décisions prises par le SELT l’ont été dans le cadre du soutien à l’innovation et les entreprises ainsi aidées l’ont été majoritairement dans les secteurs des hautes technologies et des industries du savoir (voir graphique 26).

4.7.2 La promotion exogène

La politique de développement exogène vaudoise consiste essentiellement en la prospection des milieux d’aff aires étrangers via un organisme spécialisé qui regroupera dès le début 2010 les intérêts des cantons de Vaud, de Berne, de Fribourg, de Neuchâtel et du Valais78.

Depuis 2002 (voir graphique 27, ci-dessous), les résultats de la politique poursuivie sont divers. Le succès de la promotion économique exogène est réel pour les entreprises étrangères actives dans les services fi nanciers, qui représentent plus du quart des implantations, et dans les technologies de l’information (16% des implantations).

Mais les résultats dans le domaine des microtechniques sont nettement plus faibles. Les implantations d’entreprises de l’agroalimentaire ont été également modestes. Et celles qui sont actives dans le développement durable ont été très rares à s’installer dans le canton (9 au total depuis 2002) alors même qu’une zone de développement économique leur est dédiée79.

Graphique 27 : Résultats de la promotion économique exogène par secteurs d’activité (2002 – 2008)

Secteurs d’activité

Nombre d’entreprises implantées

%

Sciences de la vie 43 10 %

Microtechniques 10 2 %

Technologies de l’information

– TIC 65 16 %

Agroalimentaire 19 5 %

Services financiers 107 26 %

Autres secteurs 172 41 %

Total 416 100 %

Graphique 26 : Secteurs d’activités des entreprises vaudoises soutenues en 2008

Note : La rubrique «Autres» inclut notamment les entreprises de logistique, les centres administratifs, le commerce, l’hôtelerie.

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4.8 Des structures de financement efficaces et une fiscalité raisonnable

Les structures qui permettent aux entreprises de hautes technologies et de l’industrie du savoir d’accéder à des moyens de fi nancement existent dans le canton de Vaud. Elles complètent ce qu‘il y a en Suisse romande et/ou au niveau de la Confédération. Mais, faute de statistiques précises ou d’informations factuelles, il est quasi-impossible d’estimer leur impact global.

4.8.1 Le soutien cantonal

Au niveau cantonal, le SELT78 cherche à soutenir plus particulièrement les entreprises qui sont actives dans les secteurs industriels et des services proches des technologies de pointe. Ceci passe par diff érentes mesures

et prestations :

4.8 Des structures de financement efficaces et une fiscalité raisonnable

Les structures qui permettent aux entreprises de hautes technologies et de l’industrie du savoir d’accéder à des moyens de fi nancement existent dans le canton de Vaud. Elles complètent ce qu‘il y a en Suisse romande et/ou au niveau de la Confédération. Mais, faute de statistiques précises ou d’informations factuelles, il est quasi impossible d’estimer leur impact global.

4.8.1 Le soutien cantonal

Au niveau cantonal, le SELT80 cherche à soutenir plus particulièrement les entreprises qui sont actives dans les secteurs industriels et des services proches des technologies de pointe. Ceci passe par diff érentes mesures et prestations :

• Soutien aux projets industriels avec des cautionnements de prêts bancaires (de CHF 0,5 à5 millions) et la prise en charge d’une partie des intérêts (50 % de la charge pendant 10 ans au maximum) sur les prêts bancaires. En 2008, cette prise en charge a été décidée à six reprises pour un montant total proche de CHF 0,8 million et trois cautionnements ont été décidés pour un montant de CHF 3 millions, permettant des investissements proches de CHF 11 millions.

• Soutien à l’innovation, au développement technologique des PME et au développement commercial par le biais d’aides fi nancières à fonds perdus : en 2008, cette forme de fi nancement a été décidée à 143 reprises, dont 52 fois dans le cadre du soutien à l’innovation, pour un montant de CHF 1,4 million, alors que les entreprises concernées en engageaient presque quatre fois plus.

• Autres soutiens : ils prennent la forme d’allègements fi scaux et de conseils de tous ordres.

4.8.2 Soutien parapublic et privé

Des structures d’aide au fi nancement existent aussi au niveau des partenaires du SELT ainsi que dans le cadre d’organisations privées. Ces structures interviennent à plusieurs niveaux :

• Capital de démarrage : soutien au développement de projets innovants dans les domaines de hautes technologies et des industries du savoir en collaboration avec les Hautes Ecoles Spécialisées ; c’est le cas de la Fondation FIT (Fondation pour l’Innovation Technologique), par exemple, qui a apporté un soutien fi nancier pour plus de CHF 7 millions depuis 44

BERTRAND PICCARD«Savanturier»

Ce Lausannois de 51 ans, qui se décrit lui-même comme un «savantu-rier», est docteur en médecine spécialisé en psychiatrie et psychothéra-pie de l’adulte et des enfants. Issu d’une famille de scientifiques aventu-riers, il a perpétué la tradition en devenant un aérostier de renommée internationale. Il est ainsi le premier à avoir effectué un tour du monde sans escale en ballon. Actuellement, Bertrand Piccard a relevé un nouveau défi : celui de faire le tour de la planète aux commandes d’un avion solaire. Il espère ainsi écrire la suite de l’histoire de l’aviation avec l’énergie solaire. Le projet «Solar Impulse» est un des projets phares de l’EPFL et sa réalisation industrielle devrait avoir lieu dans le Nord vau-dois, sur l’aérodrome de Payerne. Par l’aura de son initiateur, la qualité de son équipe et les développements technologiques qu’il réclame, ce projet donne en effet une réelle impulsion au développement d’un pôle dédié aux énergies durables dans le canton de Vaud.

Son rôle : grand communicateur, il sait enthousiasmer et motiver le grand public en combinant les vertus de la science et les vertiges de l’aventure.

Visionnaire

DR

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sa création en 1994 à plus de cent projets. Cette fondation est elle-même soutenue par des entreprises et des institutions vaudoises81 ainsi que des particuliers. A ce jour, 60 % des projets soutenus sont en cours de maturation, 10 % ont échoué et le reste (14 entreprises) est en phase de croissance, ayant généré plusieurs dizaines d’emplois.

La Fondation FIT, l’EPFL, le PSE, l’Etat de Vaud et la Fondation de famille Sandoz ont par ailleurs lancé en novembre 2008 un fonds d’investissement spécialisé dans le fi nancement du démarrage des sociétés issues des centres de recherche de la région vaudoise. Polytech Ventures est doté d’un capital de CHF 20 millions. Il a déjà investi dans une société lausannoise de nanotechnologie82.

• Capital-risque et private equity83 : en Suisse, sur les 14 sociétés de capital-risque qui sont reconnues par la Confédération et donc au bénéfi ce d’un agrément84, deux sont vaudoises, dont l’une est Initiative Capital Romandie SA85 :

Initiative Capital Romandie dispose d’un capital de CHF 15 millions mis à disposition par quatre grandes institutions vaudoises86, dont la moitié est à la disposition des start-up du canton ; ce fonds a pour but d’investir dans des sociétés de Suisse romande actives dans les sciences de la vie et les technologies de l’information ; le fonds a actuellement opéré au moins trois investissements dans des start-up vaudoises.

Quant aux sociétés dites de private equity, la Swiss Private Equity and Corporate Finance Association (SECA) en recense également deux dans le canton87 ainsi qu’un membre individuel.

L’une d’entre elles est Defi Gestion SA, qui gère pour environ CHF 200 millions de fonds de private equity, dont ceux d’Initiative Capital Romandie SA et un fonds de CHF 20 millions pour la BCV.

L’autre est la Fondation Renaissance PME qui est un fonds d’investissement réservé aux investisseurs institutionnels (caisses de pensions, etc.). Elle dispose de trois groupes de placement qui ont levé un total de CHF 190 millions

avec la vocation d’investir 90% de ces montants en Suisse. La gestion est déléguée à Vinci Capital, une société de capital-risque88 basée au Parc Scientifi que de l’EPFL. La mission de cette entreprise est pour un tiers d’assurer le fi nancement et le développement de jeunes sociétés technologiques suisses dans les domaines suivants: technologies de l’information, micro-/nanotechnologies, sciences du vivant et logiciels/e-business, ainsi que pour deux tiers de fi nancer des sociétés plus mûres cherchant soit du capital de croissance, soit de succession. Depuis sa création en 1997, la Fondation Renaissance PME a investi plus de CHF 16 millions dans six sociétés vaudoises (sur un portefeuille global de 40 sociétés suisses)89.

Il reste que, pour les sociétés actives dans le capital-risque, ce qui est déterminant est où elles investissent. Or, hormis Initiative Capital, Initiative Capital Romandie90 et Renaissance PME, les autres structures privées qui investissent dans le risque entrepreneurial vaudois des nouvelles technologies viennent de Suisse allemande ou de l’étranger91.

• Cautionnement : la Coopérative vaudoise de promotion du cautionnement (CVC) est l’antenne cantonale de la Coopérative romande de cautionnement ; sa mission est de faciliter l’accès au crédit bancaire aux indépendants et aux petites et moyennes entreprises (PME) artisanales, industrielles ou commerciales, existantes ou en création, qui n’ont pas tous les fonds propres nécessaires ou des garanties suffi santes souhaitées. La CVC peut fi nancer tous les types de projets.

• Autres types de soutiens : d’autres types de soutien et de recherche de fi nancement existent, notamment sous la forme de prix de soutien à la création d’entreprises (Strategis – prix du management, Fondation W.A. de Vigier, Prix Venture, Prix Entreprendre de la région de Lausanne, Prix Start-Up en technologie,…) Les soutiens fi nanciers purement privés existent aussi. Ils sont bien sûr discrets, mais on peut s’en faire une idée à la lecture des rapports annuels du PSE92 qui cite certaines grandes familles vaudoises, des entreprises ainsi que des institutions comme la Loterie Romande.

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• Programme CTI : l’agence de la Confédération pour la promotion et l’innovation (CTI) encourage les projets de recherche et de développement dans les activités de haute technologie et des industries du savoir ; elle off re aussi des programmes de soutien et de coaching pour les start-up ; cette agence est particulièrement active dans le canton de Vaud où elle a soutenu 37 projets de recherche en 2008, dont 25 pour la seule EPFL, et aidé 32 entreprises dont 16 start-up.

• Business angels : sous ce vocable, on retrouve des entrepreneurs expérimentés qui se sont retirés des aff aires mais continuent à y participer en aidant de jeunes entreprises à se lancer ; ces «anges des aff aires» sont souvent très actifs dans les activités de haute technologie ; dans le canton de Vaud, on en retrouve quelques-uns comme Daniel Borel, fondateur de Logitech, Martin Velasco ou Alain Nicod de Venture Incubator Partners.

• Parcs Scientifi ques, pépinières et incubateurs : le canton de Vaud a encore au moins six lieux spécialisés, où les entreprises de hautes technologies peuvent être créées et se développer. Il s’agit de :

- Parc Scientifi que d’Ecublens (PSE) : au sein de l’EPFL, ce site accueille actuellement une centaine de jeunes entreprises toutes actives dans les hautes technologies.

- Y-Parc SA, Yverdon : ce site est le plus grand parc technologique de Suisse ; il accueille actuellement 110 entreprises actives dans les hautes technologies et les industries du savoir.

- Biopôle, Lausanne : un parc d’activités de 50 000m2 spécialisé dans le secteur des sciences de la vie.

- Technopôle, Orbe : cette pépinière scientifi que regroupe des entreprises spécialisées dans les activités et les technologies liées à l’environnement.

- Swiss Design Center, Lausanne : depuis 2001, pépinière de jeunes entreprises actives dans le design industriel, le graphisme et sur internet.

- SwissMedia Center, Vevey : spécialisé dans les jeunes entreprises actives dans les technologies de l’information, de la communication et du multimedia.

- Ateliers de la Ville de Renens, Renens : dans cet incubateur93 , situé aux côtés de l’ECAL Lab (une entreprise commune à l’EPFL et à l’ECAL), une dizaine de jeunes entreprises sont actives dans la communication visuelle, le graphisme, le design ou l’architecture.

Globalement, le fi nancement des entreprises innovantes dans le canton de Vaud devrait pouvoir être estimé à un minimum annuel de près de CHF 200 millions, dont CHF 110,3 millions venant du secteur public suisse et européen, et CHF 83,5 millions en provenance des milieux industriels et privés (voir graphique 28, ci-dessous).

Graphique 28 : Les moyens fi nanciers au service de l’innovation technologique vaudoise

CHF millionsFonds d’origine

publiqueFonds privés

Structures universitaires

105,1 65,2

Centres de recherche

n.a n.a

Fonds d’investissement

- 38,3

Entreprises 5,2 -

Note : Les structures universitaires sont celles de l’HEIG-VD et de l’EPFL ; les fonds d’investissement sont Initiative Capital Romandie (le montant affecté pour le canton de Vaud est inconnu), Polytech Ventures & Cie SCPC et la Fondation PME Renaissance.

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Pour conclureAu centre de l’Europe, le canton de Vaud a vu se développer en une décennie à peine un «secteur quaternaire» très dynamique. Focalisé sur le développement des hautes technologies et des industries du savoir, ce secteur profi te d’une bonne infrastructure en formation, en institutions de recherche et en entreprises leaders. Un des objectifs de la politique de développement économique cantonale devrait donc être de stimuler les conditions cadres pour accompagner ce développement et favoriser sa pérennité, notamment par le biais d’impulsions fi nancières plus substantielles.

OLIVIER TAVELAssocié gérant de Vinci Capital Switzerland SA

Olivier Tavel est associé gérant de Vinci Capital Switzerland SA, une société d’évaluation des start-up. Ce diplômé en ingénierie électronique de l’EPFZ et titulaire d’un MBA de l’INSEAD de Fontainebleau a d’abord travaillé à la recherche chez Mettler-Toledo, leader mondial dans le sec-teur de la mesure du poids. Il a occupé divers postes de direction dans cette entreprise et notamment présidé la Direction générale de sa filiale suisse. Il a aussi été président de la Direction générale de Datacolor International AG, une multinationale spécialisée dans les technologies de mesure dont il a dirigé la restructuration. Puis il a réorienté sa car-rière dans le secteur du private equity et été senior partners de Venture Partners avant de fonder Vinci Capital, dont les bureaux sont domiciliés au PSE de l’EPFL. Olivier Tavel est membre fondateur du comité straté-gique «Le Réseau» de l’EPFL.

Son rôle : il stimule l’intérêt des investisseurs pour les applications concrètes de la recherche et du développement.

76 Loi du 12 juin 2007 entrée en vigueur le 1er janvier 2008.77 Données publiées par le SELT lors de la conférence de presse du 15 avril 2009.78 Un nouvel organisme, le «Greater Geneva Berne Area» (GGBA), succèdera

à l’organisme précédent (DEWS).79 C’est le Technopôle d’Orbe.80 Le SELT a publié une brochure explicative très fouillée sur toutes les

structures d’aides et de conseil.81 Parmi des sponsors, on retrouve la BCV, la Fondation de famille Sandoz,

l’Etat de Vaud, la CVCI, Bobst SA, Logitech, la ville de Lausanne ou l’EPFL.82 La société Picodrill SA.83 Pour une définition, voir le lexique en page 51.84 Loi fédérale du 8 octobre 1999 sur les sociétés de capital-risque. 85 L’autre société accréditée, Alpine Win SA, est totalement inconnue des

acteurs de ce marché.86 Il s’agit de la BCV, des Retraites populaires, de l’ECA et du Centre patronal.87 Defi Gestion SA et la Fondation Renaissance ; source : www.seca.ch88 Vinci Capital Switzerland SA.89 Source : Rapport annuel 2007-08 de la Fondation Renaissance PME.90 Initiative Capital Romandie a investi dans les start-up vaudoises High Power

Litium,SA, Picodrill SA et Diagnoplex SA (Source : Newsletter Defi Gestion SA).91 Par exemple, on peut citer les fonds Neomed, Banexi Ventures Partners qui a

investi dans quatre sociétés suisses (sur 30 investissements) dont les vaudoises Spinetix et Symetis, et Sofinnova Ventures.

92 Voir notamment sur le site www.parc-scientifique.ch93 Voir aussi sur www.ateliersvdr.ch

4.8.3 Une fiscalité raisonnable

A en croire le site internet du Développement économique vaudois (DEV), tant au niveau suisse que cantonal le Pays de Vaud propose une «fi scalité très intéressante». Elle serait «à visage humain» parce que sa structure refl ète celle du pays.

En ce qui concerne le canton de Vaud plus précisément, les autorités soulignent qu’il «est tout particulièrement intéressant sur le point de l’imposition des personnes morales». En eff et, soucieuses de voir se développer des entreprises de pointe sur le territoire cantonal, les autorités ont pris des mesures d’exonérations fi scales «importantes et fort intéressantes» pour les entrepreneurs.

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Visionnaire

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L’économie vaudoise a vraisemblablement réussi une mutation majeure en un peu plus d’une décennie. La crise du début des années 1990 et le déplacement outre-Sarine de nombreuses entreprises industrielles romandes a très certainement été le déclencheur d’une prise de conscience salutaire qui a accéléré sa mutation vers une économie du savoir. A cela s’ajoute bien sûr le rôle joué par tous ceux qui ont structuré leurs visions de manière entrepreneuriale, donné des impulsions décisives et concrétisé les résultats de la recherche et du développement technologiques.

Le canton de Vaud est en eff et passé à une économie postindustrielle et posttertiaire marquée par une orientation résolue vers les hautes technologies et les industries du savoir, sans qu’il y ait aujourd’hui une séparation marquée des genres dans de nombreux domaines de pointe (sciences de la vie, agroalimentaire, nano- et microtechnologies, etc.).

Le «secteur quaternaire» qui a émergé se situe quelque part entre des activités industrielles hypermodernes et des entreprises du tertiaire qui ne connaissent plus vraiment de limites entre la technologie et la matière grise.

Même s’il est encore en devenir, le «secteur quaternaire» vaudois est aujourd’hui très solide dans certains domaines, comme les sciences de la vie ou les nano- et microtechnologies. Là, les poches de croissance sont réelles. Elles s’appuient sur une bonne diversifi cation des activités, sur une infrastructure de formation et de recherche de rang mondial, sur un réel esprit entrepreneurial, sur une intervention étatique discrète mais relativement effi cace et sur des structures de fi nancement essentiellement privées et fédérales, qui restent pourtant à développer au niveau cantonal.

Dans d’autres domaines, comme l’ingénierie fi nancière ou les activités environnementales, il reste beaucoup à faire pour arriver à créer des «cluster» avec une dynamique propre. Mais les bases, notamment en matière de formation et de recherche, existent.

Le «secteur quaternaire» vaudois est une mine de valeur ajoutée. C’est un pôle de croissance dynamique

pour la Suisse romande, notamment pour les cantons voisins comme Neuchâtel ou le Valais, qui ont aussi un bon développement dans les hautes technologies, et pour les régions limitrophes de Suisse allemande et de France, qui sont les débouchés naturels de ses produits et de son savoir.

Le virage a été bien négocié. Les activités du «secteur quaternaire» vaudois ne devraient pas être touchées fondamentalement par la crise économique actuelle car leurs activités sont orientées vers l’avenir. A l’EPFL, par exemple, on estime que la récession actuelle est sans doute plus une opportunité qu’une menace pour ces entreprises.

Les structures existantes permettent certainement aujourd’hui au canton de Vaud d’aborder de manière assez sereine les eff ets de la crise économique. En eff et, le «secteur quaternaire» vaudois constitue en quelque sorte la relève économique. De plus, sa taille critique et l’expérience accumulée par ses entrepreneurs le rendent aujourd’hui bien moins vulnérable qu’au moment de l’éclatement de la bulle technologique, au début des années 2000.

Le développement récent de ce «secteur quaternaire» a permis aussi au canton de Vaud de modifi er en la dépoussiérant son image traditionnelle. Il a créé un appel d’air en termes d’emplois hautement qualifi és. Il a sans doute largement contribué à son essor démographique récent et a amélioré son aura nationale et internationale. Avec sa politique de développement soutenu de la formation et de la recherche, la Confédération a contribué de manière décisive à ce virage économique. Une poignée d’hommes ont eu la «vista» et l’énergie pour transformer l’essai. En faisant leurs preuves, ces entrepreneurs ont aussi montré au monde fi nancier que les risques courus étaient mesurés.

Reste à savoir si le canton pourra maintenant préciser et affi ner les stratégies et les politiques pour favoriser le développement durable du «secteur quaternaire vaudois» en consolidant certaines conditions cadres et en stimulant, par exemple :

• une politique de développement immobilier aussi dynamique que sa politique de développement

5. Vers l’apparition d’un «secteur quaternaire» vaudois durable…

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économique et qui permette aux entreprises du «secteur quaternaire» d’avoir accès rapidement, facilement et à moindre coût aux terrains qu’il leur faut pour s’implanter et se développer ;

• une politique de développement des infrastructures qui favorise, à court, moyen et long termes celui de la formation et de la recherche, notamment dans le Nord vaudois (région d’Yverdon) où sont en train de se constituer ou de se développer discrètement les autres pôles de recherche vaudois ;

• une politique de développement des transports qui permette aux entreprises de s’installer et/ou de se développer et qui favorise les échanges entre elles ;

• une politique permettant le développement qualitatif de ce «secteur quaternaire», c’est-à-dire favorable à ce qu’on appelle la «nouvelle immigration»94, soit celle des personnes étrangères – au canton ou à la Suisse – hautement qualifi ées et attirées par les emplois du même genre dansle canton.

En résumé, avec «Neuro-Valley», le canton de Vaud dispose d’une mine d’or. Il doit politiquement et administrativement montrer qu’il peut concrètement la mettre en valeur. Par exemple, en améliorant les conditions cadres actuelles pour que les initiatives privées et étatiques puissent être mieux coordonnées et donc durablement effi caces. Ou encore, en stimulant les synergies entre les diff érentes structures de formation et de recherche et celles qui peuvent être réalisées au niveau romand, notamment sur l’axe Genève – Lausanne – Fribourg/Neuchâtel.

94 Xavier Comtesse, La nouvelle migration – La Suisse entre immigration des cerveaux et crainte d’une perte d’identité, La Lettre du Groupement desbanquiers privés genevois, Avril 2009. 49

MARTIN VELASCO«Ange des affaires»

D’origine basque espagnole, diplômé en électricité de l’EPFL, où il a aussi fait un postgrade en informatique technique, et titulaire d’un MBA de l’INSEAD, Martin Velasco a d’abord été chercheur chez Hasler puis dans les télécommunications chez Caterpillar et enfin est passé chez McKinsey dans les années 1980. C’est en 1992 qu’il devient «business angel», ou «ange des affaires», en créant son bureau à Genève. Aujourd’hui, il peut afficher le lancement d’au moins une douzaine de start-up, dont plusieurs ont été de vrais succès entrepreneuriaux et financiers. Il a notamment contribué à la création d’Anecova, spé-cialisée dans le développement des traitements naturels de l’infertilité, qui a obtenu le prix de «WEF Technology Pioneers 2008» décerné par le World Economic Forum à Davos, d’AC Immune, spécialisée dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, et de Speedlingua, une méthode révolutionnaire pour apprendre les langues plus rapidement; toutes trois, des start-up du PSE de l’EPFL. Il a également cofondé la société écossaise Sumerian, leader dans l’optimisation des environnements IT et Telecom. Martin Velasco est aussi actif dans la microfinance au sein de BlueOrchard, ainsi que dans des fondations qui interviennent en faveur de la santé et de l’éducation des enfants dans les pays en voie de développement.

Son rôle : il «couve» les entreprises qui créeront les emplois de demain.

Visionnaire

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6. Annexe

Les branches d’activité économique des moyennes et hautes technologies et des industries du savoir.

Codes Noga Intitulé

24 Industrie chimique (MHT)

29 Fabrication de machines et d’équipements

(MHT)

30 Fabrication de machines de bureau, d’ordinateurs

(HT)

31 Fabrication de machines et d’appareils électriques

(MHT)

32 Fabrication d’équipements de radio, TV et communication

(HT)

33 Fabrication d’instruments médicaux, précision, horlogerie

(HT)

34 Industrie automobile (MHT)

35 Fabrication d’autres moyens de transport

(MHT)

61 Transport par eau (IS)

62 Transports aériens (IS)

63 Services auxiliaires des transports

(IS)

64 Postes et Télécommunications (IS)

65 Intermédiation fi nancière (IS)

66 Assurances (IS)

67 Activités auxiliaires liées à l’intermédiation fi nancière

(IS)

70 Activités immobilières (IS)

71 Location de machines (IS)

72 Activités informatiques (IS)

73 Recherche et développement (IS)

74 Services aux entreprises (IS)

80 Education et enseignement (IS)

85 Santé, aff aires vétérinaires et action sociale

(IS)

92 Activités culturelles, sportives et récréatives

(IS)

Sources : Analyse structurelle de l’économie suisse, OFS, Neuchâtel, 2008. L’économie suisse des années 1990 à nos jours, OFS, Neuchâtel, 2005.50

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7. Sources, lexique et abréviations

SOURCES

• Noga, Notes explicatives, OFS, Berne 2002.

• Analyse structurelle de l’économie suisse – Evolution du secteur manufacturier de 1991 à 2005 – Vers une concentration sur les branches à forte valeur ajoutée, OFS, Neuchâtel 2008.

• OCDE – Science, Technologie et Industrie – Tableau de bord 2007, Paris 2007.

• Credit Suisse Research – Espace Métropolitain Genève-Montreux, Zurich, 2008.

• Suisse romande – Les facettes d’une région affirmée, Forum des 100, Lausanne 2009.

• Rapports annuels 2000 à 2008 du CETT, du PSE, du CTI, du SELT, de la Fondation Renaissance PME et de Defi Gestion SA.

• Sites internet.

LEXIQUE

• Ange des affaires : ou «business angel», se dit d’un «investisseur providentiel» qui investit dans de jeunes entreprises à fort potentiel de croissance en vue de réaliser une plus-value à moyen terme ; souvent, il s’agit d’une personne physique, chef d’entreprise, qui met sa capacité d’investissement, son expérience des affaires et son réseau d’affaires au service de la société dans laquelle il investit.

• Capital-risque : se dit d’un investissement en fonds propres dans des entreprises en phase de démarrage ; ce sont souvent les entreprises actives dans des domaines à fort potentiel de développement qui sont concernées par cette forme d’investissement.

• Cluster : «Geographic concentrations of interconnected companies, specialised suppliers, service providers, firms in related industries, and associated institutions (for example, universities, standards agencies, and trade associations) in particular fields that complete but also co-operate» - Porter (1998) ; au niveau régional, ce terme désigne un lieu (géographique) avec une concentration au-dessus de la moyenne de sociétés industrielles et d’organismes de recherche et d’enseignement supérieur, opérant dans un domaine particulier et à un niveau de classe internationale ou visant à le devenir rapidement ; chaque domaine est renforcé par la présence d’un capital-risque et l’appui de l’Etat et des collectivités publiques locales. L’ensemble de ces acteurs partageant une vision commune de sa dynamique de croissance et de sa stratégie d’innovation (communauté d’intérêt).

• Private equity : se dit du soutien financier apportée à une entreprise non cotée tout au long de son existence ; ce capital permet de financer le démarrage (capital-risque), le développement (capital-développement), la transmission ou l’acquisition (capital-transmission/LBO) d’une telle entreprise.

• Valeur ajoutée : se dit de la création de valeur qu’une entreprise, au cours de son activité courante, apporte aux biens et services qu’elle produit elle-même ou qu’elle acquiert de tiers.

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ABRÉVIATIONS

AFD Administration Fédérale des Douanes

BIT Bureau international du travail

CETT Centre d’Etudes et de Transferts Technologiques

CHUV Centre Hospitalier Universitaire Vaudois

CTI Agence pour la Promotion et l’Innovation

DEC Département vaudois de l’économie

DEV Développement Economique Vaudois

ECAL Ecole cantonale d’art de Lausanne

EPFL Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

EPFZ Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich

EPT Equivalent Plein Temps (emplois EPT)

Eurostat Bureau Européen des Statistiques

GGBA Greater Geneva Berne Area

HEIG-VD Haute Ecole d’Ingénierie et de Gestion du canton de Vaud, Yverdon-les-Bains

HES Haute Ecole Spécialisée

IS Industrie(s) du Savoir

ISREC Institut Suisse de Recherche Expérimentale sur le Cancer

MHT Moyenne(s) et Haute(s) Technologie(s)

MHTIS Moyenne(s) et Haute(s) Technologie(s) et Industrie(s) du Savoir

NOGA Nomenclature générale des activités économiques

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques

OFS Office fédéral de la statistique

PACTT Bureau de transfert de technologie de l’UNIL et du CHUV

PSE Parc Scientifique d’Ecublens

PIB Produit intérieur brut

SECA Swiss Private Equity and Corporate Finance Association

SFI Swiss Finance Institute

TIC Technologies de l’information et de la communication

UNIL Université de Lausanne

VAB Valeur ajoutée brute

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Notes

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Notes

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Page 55: Neuro - Valley - BCV...hommes: vers l’économie quaternaire», Odile Jacob, Paris 1997; ou encore Michèle Debonneuil, L’espoir économique, Bourin Editeur, Paris 2007. 2 Il s’agit

Une étude de l’Observatoire BCV de l’économie vaudoise

BCV Case postale 300 1001 Lausanne

www.bcv.ch41-5

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9.08

Neuro - Valley Le canton de Vaud au carrefour des hautes technologies et du savoir

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