L’impact de la crise sanitaire sur la bourse de Casablanca

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Rapport de stage de fin d’études pour l’obtention de la Licence Professionnelle en « Management Bancaire et Financier » L’impact de la crise sanitaire sur la bourse de Casablanca Réalisé par : BENDAOUD Yassine Encadré par : Mr. ZAHIR Mustapha Année universitaire : 2019/2020

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Rapport de stage de fin d’études pour l’obtention de la Licence

Professionnelle en « Management Bancaire et Financier »

L’impact de la crise sanitaire sur la bourse de Casablanca

Réalisé par :

BENDAOUD Yassine

Encadré par :

Mr. ZAHIR Mustapha

Année universitaire : 2019/2020

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Sommaire

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 5

PARTIE 1 : CONTEXTE THEORIQUE ................................................................................... 6

SECTION 1 : PRESENTATION PRELIMINAIRE.............................................................................. 7

SECTION 2 : L’HISTORIQUE DES CRISES MARQUANTES ............................................................. 8

SECTION 3 : LA COVID-19 : LA PREMIERE CRISE EXOGENE DE L’HISTOIRE DE LA PENSEE

ECONOMIQUE ......................................................................................................................... 11

PARTIE 2 : COVID-19 ET IMPACT SUR LA BOURSE DE CASABLANCA ................... 14

SECTION 1 : L’EVOLUTION DE LA CRISE COVID-19 .............................................................. 15

SECTION 2 : LES PRINCIPALES MESURES MISES EN PLACE ...................................................... 23

SECTION 3 : LES PERSPECTIVES DU MAROC APRES LE COVID-19 ........................................... 25

CONCLUSION ........................................................................................................................ 27

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Remerciements

Je tiens à exprimer mes sincères remerciements à mon encadrant, Monsieur Mustapha ZAHIR

pour son soutien, sa confiance dans le choix et la réalisation de mon projet de fin d’étude ainsi

que sa disponibilité.

J’adresse également mes remerciements à ma famille et toutes les personnes qui m’ont soutenu

tout au long de la réalisation de ce travail.

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Liste des figures

Figure 1 : Graphe sur la variation du MASI

Figure 2 : Graphe sur la variation du MADEX

Figure 3 : L’évolution de l’indice bancaire

Figure 4 : L’évolution du cours d’Attijariwafabank

Figure 5 : L’évolution de l’indice d’Assurance

Figure 6 : L’évolution du cours de l’assurance SAHAM

Figure 7 : L’évolution du secteur de Transport

Figure 8 : L’évolution du cours de la société CTM

Figure 9 : L’évolution du secteur d’Agroalimentaire

Figure 10 : Les principaux donateurs au Fonds spécial pour la gestion du COVID19

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INTRODUCTION

La crise financière, un évènement qui nous rappelle de la crise de 2008 après avoir accordé des

crédits risqués en attribuant une meilleure notation ce qui a incité de nombreuses banques et

investisseurs à titriser ces créances créant un engouement pour ces titres d'apparence très

rentables. Néanmoins, lorsque les ménages, ne pouvant plus faire face aux taux d'intérêts

variables, n'ont pas pu rembourser leurs crédits, c'est tout le système qui s'est effondré

provoquant la chute des titres.

En 2019, une crise a vu le jour cependant, cette fois ci ce n’est pas d’origine financière mais

sanitaire et qui a impacté une crise à l’échelle mondiale puisqu’il s’agit d’une pandémie. Cette

pandémie a fait appel à deux notions : L’effet boule de neige qui se concrétise sur l’influence

de coronavirus sur les autres secteurs d’activités tel que le secteur bancaire, les assurances, la

bourse. Et le Bullwhip effect : Une faible variation de la demande finale non expliquée peut

alors occasionner une série de commandes non cohérentes/justifiées de la part des

intermédiaires de la chaîne d’approvisionnement (détaillants, semi-grossistes, grossistes,

importateur, fabricant…), qui vont finir par dérégler la chaîne d’approvisionnement,

occasionner éventuellement des ruptures de stocks, des annulations de commandes. Ce qui est

le cas du pétrole qui a connu une chute de prix au niveau mondiale.

Avant de se propager à l’échelle mondiale, la pandémie de coronavirus est apparue dans la

province du Hubei. Pour contenir la propagation du virus, le gouvernement chinois a imposé

des mesures de quarantaine, entraînant un ralentissement de l’activité économique. De ce fait,

la plupart des pays sont exposés au ralentissement de l’activité en Chine, à la fois directement

via leurs importations de produits intermédiaires chinois et indirectement, du fait de la valeur

ajoutée chinoise incorporée à d’autres intrants à la production

Dans notre recherche on va se focaliser sur l’impact de la crise sanitaire sur l’économie

marocaine. Sous forme de la problématique suivante : Quel est l’impact du Covid-19 sur la

bourse de Casablanca et quels sont les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire ? Et

quelles mesures prisent par l’Etat ?

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PARTIE 1 : CONTEXTE THEORIQUE

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Section 1 : Présentation préliminaire

1- Définition de la crise

La crise constitue une situation de trouble, due à une rupture d'équilibre et dont l'issue est

déterminante pour l'individu ou la société. Au niveau économique et financier, il s’agit d’un

dysfonctionnement, souvent caractérisé par la surproduction ou la dépression, le chômage et,

en économie capitaliste, un effondrement des cours boursiers ce qui mène à une diminution

importante d'activité.

2- Les types de crises et mesures à prendre

a. Crise financière

Une crise financière est un moment difficile, une rupture d’équilibre dans le monde

économique et/ou financier qui a des conséquences durables sur toute l’économie. Cette crise

financière peut être localisée au niveau d’un pays tout entier ou alors avoir des conséquences

dans le monde entier. Les conséquences varient en fonction du type de crise financière et de

l’origine de la crise. Certaines conséquences peuvent être directement visibles par toute ou

partie de la population. En revanche d’autres conséquences ont des effets indirects sur notre

vie de tous les jours.

b. Crise bancaire

Il s’agit d’un disfonctionnement au niveau système bancaire qui peut être dû à une

détérioration des données économiques fondamentales, notamment une baisse de la qualité

des actifs. Comme il peut être à causes des investissements de vastes catégories d’actifs

(L’immobilier, les actions).

c. Crise boursière

C’est une crise de l'ensemble des valeurs boursières, qui se déclenche par un manque de

confiance de la part des investisseurs. La chute des cours est alors rapide et forte et les

volumes échangés croissent fortement. Le comportement des investisseurs n'est pas

forcement irrationnels même si parfois la crise n'est pas encore avérée. En effet, de part la

crise financière qu'il prévoit, ils anticipent la baisse future des titres et préfèrent donc vendre

avant que celle-ci ne se produise. C'est le nombre important d'acteurs effectuant cette

opération qui donne de la force au mouvement de baisse. Par la suite, la baisse est alimentée

par le mimétisme des investisseurs ainsi que la spéculation. C'est d'ailleurs la spéculation qui

rend la crise mondiale.

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d. Crise de change

Une crise de change est une situation dans laquelle un pays qui a opté pour un taux de change

fixe se trouve contraint de dévaluer sa monnaie. Une des premières manifestations de cette

crise est la "fonte" des réserves de change de la banque centrale face aux ventes massives

sur le marché des changes de la monnaie du pays dont les opérateurs anticipent la

dépréciation.

e. Crise de liquidité

La crise de liquidité aussi appelée crise d'illiquidité correspond à la situation où une

institution bancaire, un marché, un État ou une entreprise ne possède pas assez de liquidité

pour honorer ses engagements autrement dit, ses dettes. Sur le marché financier, ce

phénomène perturbe les échanges entre les vendeurs et les acheteurs qui ne se rencontrent

pas par manque d'actifs, et rend impossible les opérations financières.

f. Crise économique

La crise économique correspond à une altération brusque et rapide de la conjoncture

économique d'un secteur d'activités, d'une zone géographique, d'un pays ou de plusieurs

États. Une telle dégradation peut entraîner un simple ralentissement de l'économie mondiale

ou, dans les cas les plus graves, la plonger dans une véritable une récession économique.

Section 2 : L’historique des crises marquantes

1- La crise financière de 2007

Avant que se produise la crise en 2007, le marché immobilier était déjà depuis plusieurs

années en expansion aux États-Unis. C’est alors que surgit l’idée très ambiguë de faire

accéder à la propriété de leur maison des gens qui n’avaient aucune garantie pour justifier

un prêt hypothécaire, donc les gens des couches pauvres. Ce sont les fameux contrats

subprimes (on pourrait dire des contrats de seconde catégorie). Le raisonnement, assez

cynique, était le suivant : on allait inciter ces gens à acquérir une maison, mais en pariant sur

l’hypothèse que la maison continuerait à augmenter en valeur, puisque le marché immobilier

était à la hausse. Dès lors ce serait la maison elle-même qui constituerait la garantie du prêt.

Autrement dit, si les gens n’arrivent pas à rembourser leur prêt, on les expulsera et on vendra

la maison à un prix avantageux. Est intervenue par la suite dans ce calcul la fameuse

titrisation inventée par l’ingénierie financière. Au lieu de garder les prêts dans leur bilan, les

banques les transforment en « titres » et les logent dans une firme spéciale, appelée « conduit

» (SPV, special purpose vehicle). Ce sont alors ces « firmes-conduits » qui offrent ces actifs

à l’ensemble du monde financier à travers le monde entier. On opère donc une dispersion-

répartition du risque, mais aussi un risque de contamination de l’ensemble du réseau, si le

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prêt hypothécaire sous-jacent venait à faire défaut. D’où une fragilisation générale. Ces

fameux produits financiers, les titres, sont très recherchés notamment par les hedge funds,

car ils promettent un rendement supérieur à la normale. On n’en restera pas là. On ira même

jusqu’à offrir des CDO (titres) de CDO, et ainsi de suite.

Il y a un autre élément qui ajoute encore à la fragilité de l’ensemble. En effet, les règles

comptables qui s’imposent dorénavant contraignent les banques à valoriser leurs actifs

financiers au cours du marché, et non pas à la valeur d’acquisition comme c’était le cas

auparavant. Il y a certes une plus grande transparence, mais par le fait même on expose les

banques à être soumises à des ébranlements qui pourraient n’être que passagers mais

apparaissent ainsi très menaçants et inquiétants pour la confiance des clients. Enfin, les

banques se rendent compte que, pour des raisons juridiques, les créances (titrisation) dont

elles ont voulu se débarrasser en les logeant dans les fameux conduits pèsent malgré tout

encore sur leur bilan. En somme, plus personne n’est capable de démêler l’enchevêtrement

des contrats et surtout d’évaluer les risques aussi bien au plan individuel que systémique.

Bref, il n’y a pas de pilote dans l’avion.

Or en 2007 il s’avère assez vite que certains emprunteurs n’arrivent plus à rembourser ni

leurs intérêts ni leurs dettes. En même temps la bulle immobilière éclate, c’est-à-dire que la

courbe montante des prix de l’immobilier s’inverse et chute. Cela est très grave, car ainsi les

créanciers (tous ceux qui ont acheté ces titres dans le monde entier) perdent leur garantie

basée sur les prix de l’immobilier qui ont de fait chuté. Les actifs s’effondrent à tel point

qu’il n’y a même plus de marché pour eux : on ne sait même plus les évaluer.

Plusieurs phénomènes doivent être notés : la crise va frapper toutes les banques, du moins

aux États-Unis et en Europe, et en conséquence celles-ci refusent de faire des prêts

interbancaires et risquent ainsi de s’asphyxier les unes les autres. Nombre d’entre elles ont

des problèmes de liquidité et ne savent pas faire face aux demandes de retrait si les clients

viennent à les réclamer. Au mois de juin et juillet (2008), c’est la défaillance du plus grand

assureur des États-Unis et les plus importantes institutions de prêts hypothécaires.

Une des caractéristiques de la crise a été le fait de l’intervention massive des autorités

financières, ministères des finances et Banques Centrales ou équivalents. On avait déjà perçu

que c’était non seulement le secteur bancaire et financier, mais aussi toute l’économie qui

était menacée. Ce sont donc les États qui ont dû jouer le rôle de prêteur en dernier ressort.

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2- L’impact de la crise financière sur le Maroc

Le système financier marocain n’a pas pâti de la crise financière pour deux raisons

essentielles. La première a trait au cadre réglementaire et marqué par le strict respect des

règles prudentielles de Bâle II. La deuxième est liée à sa faible intégration dans la finance

mondiale. La part des actifs étrangers dans le total des actifs des banques marocaines

représente moins de 4%1 et la part des non-résidents dans la capitalisation boursière, hors

participations stratégiques, était inférieure à 1,8% à fin 20072.

La sphère réelle, quant à elle, a ressentie l’impact de la récession que connaissent les

principaux partenaires économiques du Maroc, notamment la France et l’Espagne. Quatre

principaux domaines ont été directement impactés par la crise : les échanges commerciaux,

l’activité touristique, les transferts des MRE et les flux de capitaux dont les IDE. En 2009,

le commerce international a régressé de 11,9% en volume et la demande mondiale adressée

au Maroc de 10%. Cette évolution a engendré un recul des exportations marocaines de biens

et services de 13,1% en volume.

Les fondamentaux macroéconomiques de l'économie marocaine restent sains, avec

notamment un budget équilibré, des recettes fiscales en progression, une dette extérieure en

forte baisse et une inflation maîtrisée. Toutefois, les effets de cette crise sur les activités

ouvertes sur le reste du monde ont été négatifs sur un solde extérieur déjà déficitaire. Ceux-

ci demeurent relativement limités sur la croissance qui n’a accusé qu’un léger ralentissement

(5,6% en 2008 et 4,9% en 2009) à la faveur de la bonne tenue de la demande intérieure et

des bons résultats du secteur agricole. La croissance du PIB agricole a été de l’ordre de

16,3% en 2008 et de 30,6% en 2009.

En revanche, les secteurs du secondaire (BTP, industrie de transformation, mines et énergie)

ont accusé, globalement, une baisse de l’ordre de 4,7% en 2009 après une croissance de 3,6%

en 2008 et de 6,6% en 2007. La cause principale de cette évolution est attribuée au secteur

minier qui a pâtit de la régression de la demande mondiale sur les phosphates. De leur côté,

les industries de transformations ont eu une croissance très modeste en liaison, notamment,

avec la régression de l’activité des industries de transformation des phosphates, du textile,

des biens d’équipements et de l’automobile, alors que la demande intérieure a soutenu la

croissance des industries agroalimentaires.

1 Source : Bank Al-Maghrib 2 Source : Statistiques du Conseil déontologique des valeurs mobilières

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L’effet de la crise sur l’emploi a été particulièrement ressenti dans le secteur du textile qui a

enregistré une perte nette de près de 53.000 emplois en 2009, alors que les autres industries

de transformation ont créé 18.000 emplois nets. D’une manière globale, le chômage a

poursuivi sa baisse tendancielle en 2009 à la faveur d’une bonne campagne agricole, d’un

programme d’investissement public volontariste et des différentes mesures prises pour la

sauvegarde des emplois.

Section 3 : La Covid-19 : la première crise exogène de l’histoire de la pensée

économique

1- Spécificités de la crise COVID-19

La crise économique et financière qui découlerait de la pandémie de la maladie à la

Coronavirus (Covid19) serait inédite au regard de plusieurs critères. Tout d’abord, il s’agit

d’une crise à caractère global et généralisé affectant la quasi-totalité de l’économie mondiale.

Aussi bien les pays développés que ceux en développement ont été sévèrement touché par

l’arrêt brutal de toute forme d’activité. Cet impact demeure pour l’instant incertain et

dépendra sans doute de la durée de la crise. Ensuite, la crise Covid-19 marquera l’histoire

par son caractère exogène. Aussi bien, la sphère réelle que financière subissent pour la

première fois de l’histoire économique contemporaine un choc exogène en l’occurrence une

pandémie sanitaire. Le déséquilibre ne résulte pas d’un dysfonctionnement du système

économique lui-même mais d’un évènement externe imposé par des contraintes de santé

publique. Enfin, la crise Covid-19 serait sans précédent par l’ampleur de ses conséquences

désastreuses aussi bien pour l’activité réelle et les revenus que pour les marchés financiers.

Face à la crise Covid-19, la pensée économique est doublement mise à mal : d’une part cette

nouvelle crise s’ajoute à la liste des crises survenues par surprise. Nul n’était en mesure

d’anticiper ni de prévenir la réalisation de cet évènement majeur. D’autre part, les

connaissances et le savoir-faire accumulés sont entièrement inadaptés à la situation inédite

de la crise Covid-19. Force est de constater que nul ne peut décrire avec précision le modèle

de propagation de la crise Covid-19, ni quantifier ses effets directs et indirects sur l’économie

mondiale Aussi bien les économistes que les décideurs en matière de politique économique

ne possèdent les connaissances suffisantes ni les compétences requises pour gérer cette

nouvelle catégorie de crise. En conséquence, nul ne dispose aujourd’hui de réponses

immédiates pour amortir l’effet du choc économique de la crise Covid-19.

2- Les effets anticipés et quasi-certains de la crise Covid-19

Les crises économiques demeurent la marée noire de la pensée économique. Or le

macroéconomique keynésiens et néoclassique peuvent être opérationnels puisqu’ils

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décrivent le schéma du mode de fonctionnement de l’économie mondiale. Il est possible

d’anticiper certains effets probables.

a. L’effondrement de la croissance économique

La suspension totale ou partielle de l’activité économique pendant la période de confinement

qui a été imposé par les autorités sanitaire a engendré une croissance négative, d’où en

conséquence bien d’entreprises s’interrogent à propos de la reprise de l’activité économique

afin de faire face à cette crise.

Les prévisions du FMI montrent que le taux de croissance de l’économie mondiale est estimé

à -3%. La récession devrait affecter plus les pays développés (-6,1%) que les pays en

développement (-1%). Parallèlement, la reprise de 2021, devrait être plus soutenue dans les

pays émergents et en développement (+6,6%) que dans les pays développés (4,5%).

b. L’augmentation du taux de chômage

Toute récession entraine une évolution du taux de chômage. En effet, le PIB qui correspond

à la somme des valeurs ajoutées créées par l’économie durant une période donnée est

distribué systématiquement sous forme de trois catégories de revenus : (1) les salaires ; (2)

les impôts et les taxes nets des transferts ; et (3) l’excédent brut d’exploitation (EBE). Tandis

que l’EBE correspond à la rémunération du capital, les salaires constituent la rémunération

du facteur travail net d’impôt. Ainsi, et par un effet mécanique, toute baisse du PIB se

traduira par une baisse des revenus distribués dans l’économie. Se trouvant sur des marchés

d’emploi rigides, l’ajustement à la baisse de la masse salariale ne se fait pas à travers le

salaire d’équilibre mais via le nombre de personnes employées

D’après les perspectives de l’économie mondiale, le FMI prévoit une augmentation au

niveau du taux de chômage mais à des vitesses différentes. Notamment les pays développés

plus précisément les pays plus avancés de l’Europe et les Etats Unis qui vont subir un taux

de chômage très élevé.

c. L’augmentation du taux d’inflation

En dépit de la crise Covid-19, les prix semblent stables et cela est dû à l’existence des stocks

stratégiques notamment pour les produits de nécessité. Sauf que la rupture de production

dans certains secteurs d’activité va mener à une inflation sur le moyen et le long terme.

D’autre part, cette va entrainer une baisse du pouvoir d’achat avec une tendance chez les

agents économique pur réduire leur consommation sur les produits les plus vitaux. Selon les

prévisions du FMI, l’indice de prix va subir une augmentation en moyenne de 0.5% pour les

pays développés et au contraire pour les pays émergent où il va rester constant.

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d. L’augmentation des inégalités internes

La crise Covid-19 fera l’objet d’une déstabilisation des couches sociales les plus vulnérables.

Les salariés avec les contrats de travail les plus précarisant se trouveront en première ligne

pour encaisser en plein fouet les effets de la crise économique. Les cadres réglementaires et

institutionnels mis en place aussi bien dans les pays développés puisqu’ils ont creusé les

inégalités interne ses dernières décennies.

e. L’augmentation sur les déficits publics et des dettes

Par des mesures d’urgences les gouvernements ont réagi dans le secteur de la santé et des

mesures d’accompagnement pour amortir les effets économiques et sociaux du choc. Ces

interventions massives entrainent une augmentation des déficits et de l’endettement publics.

Durant cette crise mondiale, la demande de fonds prêtables à l’échelle mondiale devrait se

traduire par une réfraction des capitaux et croissance des taux d’intérêts.

f. La chute du commerce international

Le commerce va connaitre une chute en 2020 entre 13% et 32% selon l’OMC3. Le FMI

essaie d’évoquer des scénarios plus ou moins optimistes avec une baisse du volume du

commerce des biens et services de l’ordre de 13.9% et table sur une reprise rapide en 2021

avec un taux de +4.7%. Durant cette période crise les économies se replient sur elles-mêmes.

Le regain du protectionnisme augmente inévitablement en période de récession économique.

Cette hypersensibilité du commerce international aux taux de croissance économiques

prouve encore une fois la fragilité du commerce international.

g. La réduction des flux d’investissement à l’échelle mondiale

Durant la période de crise il est souvent constaté une sortie massive des investissements en

portefeuille étrangers de court terme qui déstabiliserait les marchés financiers. Selon le

rapport de la FMI sur la stabilité financière dans le monde dans son édition d’avril 2020, les

flux d’investissement ont connu une forte inversion en portefeuille jamais enregistrée

notamment dans les pays émergents et pré émergents. Ce mouvement qui est justifié par la

fuite des capitaux qui entraine l’effondrement des prix d’actifs sur les marchés financiers à

cause de l’augmentation de la panique et la perte de confiance qui va générer une incertitude

sur les marchés.

3 Le communiqué de presse de l’OMC n°855 du 8 avril 2020

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PARTIE 2 : COVID-19 ET IMPACT SUR LA BOURSE DE

CASABLANCA

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Dans cette partie nous allons essayer d’analyser plusieurs indices dans une période étalant de

2 mois du 25 février au 24 avril. Les indices étudiés sont MASI – MADEX – indices sectoriels

(Banques, Assurances, Distribution)

Section 1 : L’évolution de la crise COVID-19

1- Analyse de l’indice principale « MASI » & « MADEX »

Le Masi a connu une évolution YTD (au début de l’année au 25 février) de +2,22%4 quant

au Madex +2.92%. Après la propagation du Covid-19 dans plusieurs pays en causant plus

de 580.000 cas sur 120 pays et la déclaration de l’OMS6que l'épidémie du Covid-19 peut être

considérée comme une pandémie. Le Masi commence à connaitre une diminution suite à

l’influence des secteurs Banques, Pétrole & Gaz, Télécommunications, Assurances,

Immobilier et Agroalimentaire qui ont contredits l’évolution du marché. Et plus précisément

après la déclaration du premier cas dans la ville de Marrakech, une chute libre du Masi de -

11.34% et le Madex de -11.61% du premier mars au 09 mars, une baisse qui dirigé par les

investisseurs étrangers et personnes physiques. Ce sont les principaux vendeurs sur le

marché actuellement. Le Lundi Noir 09 Mars, les indices sectoriels Banques (-6,60%),

Assurances (-4,41%), Télécommunications (-4,51%), Agroalimentaire (-4,48%), Immobilier

(-8,39%) ont tous lourdement chuté. Les pertes annuelles se sont creusées à 11,22% pour le

Masi. Le 12 Mars, le Masi connaît par rapport au 09 Mars d’une baisse de 2.09% et -2.11%

pour le Madex qui s’explique par l’augmentation des ventes pour les secteurs Banques,

Télécoms, Assurances, Pétrole & Gaz. D’un volume d’affaires de la séance a atteint 531

millions de DH, trois fois plus important que la moyenne quotidienne depuis le début de

l’année.

Dès l’apparition du coronavirus au Maroc, la bourse de Casablanca ne cesse de clôturer des

séances cauchemardesques. Et c’est le cas encore pour le 18 Mars qui a connu une baisse de

15.04% pour le Masi et 15.40% pour le Madex par rapport au 12 Mars. Le 18 Mars, le Masi

est en marée rouge et après l’obligation du confinement (16 Mars) issu d’une perte de

15.04% par rapport à la date récente, d’où une diminution de 27.76% à partir du 25 Février.

Plusieurs parties prenantes dont plusieurs sont des personnes physiques ainsi que des

entreprises de grand nommé font partie des donateurs dans le fond de lutte contre le

coronavirus qui a pu atteindre 32Mdhs. Ce qui a poussé le Masi de reprend sa couleur verte

4 Challenge.ma 5 Selon l’Agence Marocaine de Presse 6 L’Organisation mondiale de la santé

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le 24 Mars avec une augmentation de 13.12% par rapport au 18 Mars. Puis fini par

diminution d’une variation de -10.93% et +2.98% jusqu’au 24 Avril.

Figure 1 : Graphe sur la variation du MASI

Source : Investing.com

Figure 2 : Graphe sur la variation du MADEX

Source : Investing.com

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2- Analyse des indices sectoriels

Dans cette rubrique on va étudier l’évolution de crises sur les dites secteur dans les quel

on va essayer d’étudier le cours d’une société de chaque secteur.

a. L’indice de Banque

Les cours boursiers de bien de banques ont connu un krach suite à la crise sanitaire, dans

notre cas on va analyser l’évolution du secteur bancaire ainsi qu’on va opter pour

Attijariwafa Banque pour l’analyse de son cours durant cette période.

Le lancement de l’indice bancaire à partie de début de l’année au 25 février a connu une

évolution de 2.25%, vu qu’il a pu atteindre son stade de maturité7 qui lui permettre de se

placer au cœur de la dynamique de financement du développement surtout

l’accompagnement bancaire des petites entreprises et des PME, surtout celles tournées vers

les métiers de l’avenir, l’économie verte et l’exportation. Cela se concrétise à travers les

vœux de Sa Majesté le Roi Mohamed 6 pour plafonner les taux d’intérêt à 2% pour le milieu

urbain et 1.75% pour les projets agricoles afin de promouvoir l’entrepreneuriat au Maroc.

D’autres parts l’amélioration des indicateurs économiques et financiers, le renforcement des

règles du marché dans la régulation de la dynamique économique, et l’ouverture sur

l’extérieur.

Ces signaux ont favorisé le retour de confiance des bailleurs de fonds internationaux et, aussi,

la baisse de la prime de risque du Maroc. Cette baisse a permis de détendre les tensions sur

le marché financier et d’entrainer les taux domestiques à la baisse.

A partir du 25 février le secteur bancaire commence à connaitre une baisse, il atteint le 9

mars une diminution de 13.60% suite à la fuite des capitaux et le doute des bailleurs de fond

après la propagation de la pandémie dans plusieurs pays ainsi que la baisse du taux de la

réserve monétaire de 4% à 2%8 et de l’injection de 11 Mds de DH dans le circuit monétaire.

Apres une faible augmentation l’indice bancaire diminue le 12 mars encore de 1.89% par

rapport à la date précédente pour qu’il réalise par la suite un krach de 15.78% avec une

dépréciation de bien cours boursier des banques. L’indice bancaire reprend la couleur verte

à hauteur de 13.35% par rapport au 18 mars, puis se dégringole de 15.61% le 07 avril et fini

par la suite d’une variation allant à 3.61%.

Pour la banque Attijariwafa Bank, son cours a connu une chute énorme du 25 février au 09

mars avec une diminution du cours boursier de 511,00 dh à 430,20 d’où -15,81% puis

reprend son état en éteignant 457,00 et fini par une autre diminution le 12 mars d’une valeur

7 Selon le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki 8 Selon Abdellatif Jouahri, Wali de Banque ALMAGHRIB

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de 420,00 suivi d’un krach allant à 352,60dh. Le cours d’Attijariwafa Bank reprend le vert

avec un cours de 396,60 sauf qu’il continue à baisser à 330,00dh le 24 avril.

b. L’indice des Assurances

Le secteur des assurances a connu une évolution de 7.76% durant l’année 2019 cette

évolution est justifiée par l’introduction de nouveaux instruments d’investissement sur le

marché des capitaux marocains, notamment les OPCI, devrait offrir aux assureurs une

alternative intéressante de diversification de leurs placements. Les compagnies ont

commencé à développer des produits devant répondre aux besoins de couverture d’une

Figure 3 : L’évolution de l’indice bancaire

Source : Investing.com

Figures 4 :L’évolution du cour d’Attijariwafabank Source : Investing.com

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population exclue du marché de l’assurance puisqu’il représente un marché à un fort

potentiel9.

Le secteur des assurances était parmi les secteurs touchés par le lundi noir (09mars) suite à

la propagation du coronavirus dans bien des pays du monde, une diminution de 10.56% (par

rapport au 25 février). L’indice des assurances ne cesse pas de chuter et encore le 18 mars et

s’effondrant dans le rouge de 16.82% par rapport à la crise récente. Sur ce, les compagnies

d’assurances refusent de souscrire tout type de contrat durant cette période. L’indice a pu

augmenter à hauteur de 11.10% puis diminue de 5.33% et finit par un état plus ou moins

constant.

Prenant le cas de la société SAHAM Assurance durant cette période, où le cours diminue

1425,00dh à 1310,00 pendant le lundi noir suivi d’une autre dépréciation de 241,00dh. Le

cours reprend son augmentation et atteint 1154,00 puis finis par une valeur à peu près

constante de 989,00, d’où le cours de l’action a diminué de 30%.

9 Selon la société de bourse BMCE Capital Bourse

Figures 5 : L’évolution de l’indice d’Assurance

Source : Investing.com

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20

c. L’indice de Transport

Le secteur de transport est l’un des secteurs les plus touchés au Maroc vu le blocage de tout

type de chaine de transport public et privé. Après une stabilité à partir de début de l’année,

par suite il devient parmi les secteurs qui ont été touché par le lundi noir d’une diminution

de 6.02% grâce au doute des investisseurs face à la situation du Maroc après avoir être touché

par le Covid19. Une fois le confinement a été imposé le 20 mars, le secteur de transport a

connu une forte crise de 15.32% et continue à se dégringoler jusqu’au 24 avril d’un

pourcentage de -19.17%.

Pour le cas de CTM a souffert d’une baisse à cause de la diminution de la demande du

transport routier, or le cour a chuté durant la première phase (09mars) de -7.84% par la suite

le cours diminue encore de 16.06% le 18 mars. Puis continue par la baisse après avoir

instauré le confinement au royaume et atteint 560dh durant la fin de la période de l’analyse.

D’autre part le transport aérien, lui aussi a souffert des mesures de précautions appliquées

vu la baisse de la demande. La pandémie pourrait engendrer plus de 225.000 pertes

d’emplois et un manque à gagner de 728 M USD10.

10 Selon l’Association internationale du transport aérien IATA

Figures 6 : L’évolution du cour de l’assurance SAHAM

Source : Investing.com

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21

d. L’indice d’Agroalimentaire

Cette industrie qui représente environ 25% du PIB industriel du Maroc et assure plus de

100 000 emplois. Or, le secteur d’agroalimentaire a atteint 100Md MAD l’année dernière.

Cependant, avec la crise sanitaire, l’industrie agroalimentaire risque de subir un problème

d’approvisionnement dont les ingrédients et les additifs alimentaires qui sont indispensable

dans le processus de fabrication. Ainsi que le stock de sécurité de certains produits semi fini

tel que le concentré de fruits importé de l’union européenne dédié à la production des jus

industriels.

Cette crise se concrétise par la première chute (09 mars) lors de la propagation du virus dans

bien de pays où l’indice d’agroalimentaire diminue de 13.16% suivi d’une autre diminution

Figure 8 : L’évolution du cours de la société CTM

Source : Investing.com

Figure 7 : L’évolution du secteur de Transport

Source : Investing.com

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22

de 15.11% après avoir déclaré le premier cas au Maroc et l’abrogation du confinement. Puis

fini par un léger redressement de +11.24% et reste dans une valeur plus ou moins constante.

Pareil pour l’industrie de pêche où certains opérateurs relèvent une perturbation des chaines

logistiques et d’approvisionnement notamment les boites métalliques dédié à la conserve

alimentaire. Quant à la pêche il ne s’agit pas d’un cas critique en raison de la pêche de repos

biologique pour la pêche artisanale, comme il peut être un peu délicat à partir du 1er avril.

e. Le secteur de Textile

Le secteur du textile qui représente un secteur très actif en termes d’exportation souffre lui

aussi d’une baisse de la demande européenne sur le textile et habillement et une perturbation

au niveau de la matière première qui vient principalement de la Chine. Une chute de 30% ou

de 8.5 Milliards de DH au niveau des exportations et -7% pour le secteur du textile ou

657MDH. Le Maroc a mis en place un programme de financement à travers le Fonds Spécial

pour la Gestion de la Pandémie du Covid-19 les entreprises de textile dans la fabrication de

masques. Ce projet a permis au Maroc non seulement de créer une autosuffisance au niveau

de masques mais aussi l’exportation de masques aux Etats unis et en Europe, où plus de

400 000 emplois ont été créés et 54 systèmes industriels ont été mis en place, notamment

dans les secteurs de l’automobile, du textile et de l’aéronautique.

Figure 9 : L’évolution du secteur d’Agroalimentaire

Source : Investing.com

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23

Section 2 : Les principales mesures mises en place

1- Mesures financières

Le Roi Mohamed Vi a ordonné de créer un fond spécial pour la gestion de la pandémie du

COVID-19. Le fonds a été initialisé par un fonds de MAD 10Md du budget générale suivi

par les dons privé et d’entreprises et atteint par la suite 23.5Md de contributions apportées.

L’élaboration de ce fonds vise à apaiser les conséquences économiques et sociales issu des

mesures préventives d’une part et mobiliser le système de santé pour faire face à la

propagation de la pandémie via la mise à niveau des infrastructures et d’un hôpital sur la

ville de Casablanca.

2- Mesures économiques

Afin de soutenir l’activité économique, la banque centrale a décidé de baisser le taux

directeur à 2%, d’où une diminution de 25 points. Outre cela, la création d’un Comité de

Veille Economique qui est présidé par le Ministère de l’Economie et des Finances et de la

Réforme de l'Administration et composé des ministères en charge de l'Intérieur, des Affaires

Figure 10 : Les principaux donateurs au Fonds

spécial pour la gestion du COVID19

Source : le360.ma

Page 24: L’impact de la crise sanitaire sur la bourse de Casablanca

24

Etrangères, de l'Agriculture et Pêche, de la Santé, de l'Industrie, du Tourisme et du Travail,

de la Banque Centrale, du GPBM (Groupement Professionnel des Banques Marocaines), de

la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc), de la FCCIS (Fédération des

Chambres d'Industrie de Commerce et de Services) et de la FCIA (Fédération des Chambres

d'Artisanat).

Ce comité a pris plusieurs décisions, tel que la suspension du paiement des charges sociales

(CNSS) pour les entreprises du 1er mars à juin 2020. Les entreprises peuvent bénéficier

également d’un moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires et de

leasing jusqu’au 30 juin 2020 sans paiement de frais ni de pénalités.

Les TPE, PME et activités professionnelles en difficulté peuvent demander le report des

crédits bancaires jusqu'à fin juin 2020 ainsi qu’une ligne supplémentaire de crédit de

fonctionnement octroyée par les banques et garantie par la Caisse centrale de garantie (CCG)

a été aussi activée.

3- Le projet Damane Oxygène

Dans le but d’atténuer les effets de la crise induite par le COVID-19 et ses impacts sur les

entreprises, le Comité de Veille Economique a décidé d’instaurer auprès de la Caisse

Centrale de Garantie, un nouveau mécanisme appelé « Damane Oxygene ».

Ce dernier vise à soutenir principalement les entreprises impactées par la crise et réalisant

une chiffre d’affaires qui ne dépasse pas 200 Millions de DH (Pareil pour les entreprises

réalisant un chiffre d’affaires entre 200 et 500 millions de Dirhams) et dont la trésorerie s’est

dégradée à cause de la baisse de l’activité. L’offre « Damane Oxygene » permet de couvrir

95% du montant du crédit, dans la limite de 20 millions de DH et permet ainsi aux banques

de mettre en place rapidement des découverts exceptionnels pour le financement du besoin

en fonds de roulement des entreprises à la limite de 3 mois des charges courantes avec un

amortissement n’excédant pas 5ans.

4- Mesures sociales

Les employeurs en difficulté, en arrêt d’activité et affiliés à la Caisse Nationale de Sécurité

Sociale. Leurs salariés bénéficieront d’une indemnité forfaitaire mensuelle de 2000 dirhams

nets en plus du bénéfice des prestations relatives à l’assurance maladie obligatoire et aux

allocations familiales qui sont issu des Fonds spécial pour la gestion de la pandémie

coronavirus pendant la période allant du 15 mars au 30 juin 2020.

D’autres part les salariés pourront aussi bénéficier d’un report de remboursement des

échéances des crédits bancaires jusqu’au 30 juin 2020. Quant au secteur informel et les

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25

bénéficière du RAMED, le comité a décidé de transférer les aides selon le nombre des

membres de famille.

5- Mesures fiscales

Les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel de 2019 est inférieur à 20 Millions de

Dirhams, peuvent bénéficier d’une manière volontaire d’un report de dépôt des déclarations

fiscales jusqu’à la fin juin avec une suspension des contrôles fiscaux et des avis à tiers

détenteur (ATD) jusqu'au 30 juin 2020.

Section 3 : Les perspectives du Maroc après le Covid-19

Cette Pandémie a donnée l’occasion pour le Maroc de s’en sortir de quelques pratiques

archaïque, où il a pu les relever en peu de temps. On peut même dire que le Covid-19 serait

l’occasion à donner de nouvelles représentations11 sur le Maroc qu’on peut les rassembler

comme suite :

Penser à bâtir le nouveau modèle de développement sur une vison plus social de

l’économie, à donner une nouvelle impulsion au secteur de la santé, aux activités

génératrices d’emploi et de revenus (PME, PMI, TPE et start up et auto-entrepreneuriat)

et à l’éducation nationale, parents pauvres des politiques publiques.

Pour le commerce extérieur, prôner un certain protectionnisme pour relancer l’industrie

locale. Donner, autant que possible, la priorité à la production nationale et à la

souveraineté économique. Etant donné les limites des exportations nationales, les flux

d’importations massifs, outre qu’ils amenuisent nos réserves en devises, aggravent les

déficits de la balance commerciale et de la balance des paiements, ainsi que le taux

d’endettement. L’excès d’importations inhibe aussi notre capacité d’entrepreneuriat et

accentue notre dépendance via à vis de l’étranger.

Le budget de l’Etat (loi des finances), tout comme ceux des EEP et des collectivités

territoriales, ne doivent plus être considérés comme de simples actes de prévision et

d’autorisation de crédits. Ils devraient traduire la déclinaison technique des politiques

publiques et sectorielles et constituer un moyen décisif, pour élaborer des choix

économiques plus judicieux, sur la base de programmes pluriannuels de développement

inclusifs, cohérents et intégrés.

11 Selon Mohammed Taher SBIHI, universitaire, économiste et chercheur en gestion financière.

Page 26: L’impact de la crise sanitaire sur la bourse de Casablanca

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Relativement à la gouvernance des organismes publics, il appartiendrait à l’Etat,

actionnaire et stratège, de redéfinir le rôle des Etablissements et Entreprises Publics, en

tant que levier de croissance économique. Le nouveau rôle à assigner au portefeuille de

l’Etat devrait s’aligner sur les nouvelles priorités nationales, en intégrant

systématiquement les préoccupations sociales, outre les exigences conventionnelles de

rentabilité économique et financière.

Avec la crise actuelle, aucune entreprise ne s’aventurerait à s’introduire en bourse. Les

investisseurs se retirent du marché, spécialement les personnes physiques qui ont

généralement un horizon de placement très court ce qui fait que les actionnaires

historiques vont donc préférer attendre au moins l’année 2021 pour profiter de la reprise.

les investisseurs long-termites qui cherchent des valeurs qui vont reprendre après la crise

pourraient facilement se positionner sur le marché et participer à une introduction en

bourse.

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Conclusion

Au-delà d’une simple crise, la pandémie du Covid-19 est un choc immense à l’échelle

mondiale, cependant la gestion par le Maroc de la crise Covid-19 a révélé des atouts

indéniables de l’Etat et de la société quant à leur aptitude à relever de tels défis. Sur le plan

économique, le recours aux solutions digitales pour faciliter le déploiement des aides servira

sans doute de base à la digitalisation de certains services, dans le cadre de la réforme de

l’administration. Sur le plan individuel, en tirant les leçons de la crise en cours, il est

nécessaire d’orienter la recherche en psychologie vers les phénomènes qui émergent en

temps de crise pour développer une forte expertise nationale dans le domaine de la gestion

de crise et de la gestion des catastrophes.

Nul ne pourra nier que cette pandémie a permis de mettre en place des solutions innovantes

très peu explorées au Maroc pour répondre aux besoins des catégories précaires, qui peut

mener à un changement de la structure de l’économie marocaine. L’adoption des outils de

nouvelles technologies afin d’assurer le flux d’information ainsi que d’assurer la continuité

des services publics et de l’Education nationale qui prouve le succès de cette expérience et

la généralisation de la culture du numérique au Maroc.

La bourse de Casablanca pourra renaitre après cette crise, les indices boursiers varient d’un

jour à l’autre, avec une certaine maîtrise. Tous les secteurs d’activité sont touchés

directement ou indirectement, d’autant qu’ils devront consacrer une grande partie du cash

flow engendré par leur éventuelle reprise, à l’amélioration de leur trésorerie. Ainsi que la

Bourse de Casablanca, aura été plus efficiente que d’habitude. D’abord parce que ses

principaux indices ont corrigé de plus de 20% depuis le début de 2020, reflétant la gravité

de l’arrêt brutal de l’économie du pays.

Page 28: L’impact de la crise sanitaire sur la bourse de Casablanca

28

Webographie

Abdelaaziz Ait Ali, Abdelhak Bassou, M’hammed Dryef, Karim El Aynaoui, Rachid El

Houdaigui, Youssef El Jai, Faiçal Hossaini, Larabi Jaidi, Mohamed Loulichki, El Mostafa

Rezrazi, Abdallah Saaf « LA STRATÉGIE DU MAROC FACE AU COVID-19 », (Policy

Paper Avril 2020)

Mohammed Taher SBIHI, « De l’impact du Covid -19 sur l’économie marocaine », La

Nouvelle Tribune

Ajili Wissem, (Avril2020) La crise économique & financière Covid-19 : quelques repères de

réflexion

A. CHANNAJE, «Oxford Business Group : Au Maroc, une réponse au Covid-19

internationalement saluée », L’opinion

Haut-Commissariat au Plan « IMPACT DE LA CRISE MONDIALE SUR L’ECONOMIE

MAROCAINE », 2010

Covid-19 : Chute de 30% des exportations marocaines en mars 2020, Avril 2020, Media24

Marché de l’assurance : 2020 s’annonce sous de bons auspices, Janvier 2020, Finance News

Matières premières : L'effet coronavirus, Edition 5706, L’économiste

Le Masi cède du terrain, Edition 5709, L’économiste

Le Masi poursuit sa baisse, Edition 5713, L’économiste

Le Masi chute lourdement, Edition 5714, L’économiste

Lundi noir, Edition 5715, L’économiste

Banques, Télécommunications et Pétrole et Gaz font plier le Masi, Edition 5717,

L’économiste

Le krach se poursuit, Edition 5718, L’économiste

Panique générale, Edition 5720, L’économiste

Christophe Blot, Sabine Le Bayon, Matthieu Lemoine, Sandrine Levasseur, « De la crise

financière à la crise économique », Revue de l'OFCE 2009/3 (n° 110)

Epidémie du coronavirus : Alerte sur l’économie mondiale et marocaine, Edition 5719,

L’économiste

Le Masi continue de s’enliser, Edition 5721, L’économiste

Jusqu’où le Masi va-t-il baisser?, Edition 5722, L’économiste

Les comptes bancaires souffrent de craintes liées au coronavirus, 12 mars 2020, Ecoactu

Le système bancaire marocain est ‘‘mature’’, Le 29 janvier 2020, Infomediaire.net

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Table des matières

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 5

PARTIE 1 : CONTEXTE THEORIQUE ................................................................................... 6

SECTION 1 : PRESENTATION PRELIMINAIRE.............................................................................. 7

1- Définition de la crise .................................................................................................... 7

2- Les types de crises et mesures à prendre ..................................................................... 7

SECTION 2 : L’HISTORIQUE DES CRISES MARQUANTES ............................................................. 8

1- La crise financière de 2007 .......................................................................................... 8

2- L’impact de la crise financière sur le Maroc ............................................................. 10

SECTION 3 : LA COVID-19 : LA PREMIERE CRISE EXOGENE DE L’HISTOIRE DE LA PENSEE

ECONOMIQUE ......................................................................................................................... 11

1- Spécificités de la crise COVID-19 ............................................................................ 11

2- Les effets anticipés et quasi-certains de la crise Covid-19 ........................................ 11

PARTIE 2 : COVID-19 ET IMPACT SUR LA BOURSE DE CASABLANCA ................... 14

SECTION 1 : L’EVOLUTION DE LA CRISE COVID-19 .............................................................. 15

1- Analyse de l’indice principale « MASI » & « MADEX » ........................................ 15

2- Analyse des indices sectoriels ................................................................................... 17

SECTION 2 : LES PRINCIPALES MESURES MISES EN PLACE ...................................................... 23

1- Mesures financières ................................................................................................... 23

2- Mesures économiques ................................................................................................ 23

3- Le projet Damane Oxygène ....................................................................................... 24

4- Mesures sociales ........................................................................................................ 24

5- Mesures fiscales ......................................................................................................... 25

SECTION 3 : LES PERSPECTIVES DU MAROC APRES LE COVID-19 ........................................... 25

CONCLUSION ........................................................................................................................ 27

WEBOGRAPHIE ..................................................................................................................... 28