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L E S C O N T E S

D E F É E S

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© É d i t i o n s A M R I T A - 1993

Tous droits réservés pour tous pays.

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F r a n ç o i s R o u s s e l

L E S C O N T E S

D E F É E S

Préface de Patrick Rivière

A m r i t a

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C H E Z L E M E M E E D I T E U R

WESAK - L'HEURE DE LA RECONCILIATION, de Anne et Daniel Meurois-Givaudan

LES ANNEES LUMIERE - TROUBLANTE ENQUETE SUR LES

CONTACTS EXTRATERRESTRES D'EDUARD MEIER,

de Gary Kinder

GUIDE PRATIQUE DE MEDITATION,

de Goswami Kriyananda

PLANETE DES FLEURS, de Joë l Jeune

UNE MAISON POUR MIEUX VIVRE, de Yannick David

MEDECINE DE LA TERRE, de Kenneth Meadows

REIKI - ENERGIE ET GUERISON, de Giancarlo Tarozzi

Le catalogue des Éditions Amrita est adressé franco sur simple demande

Éditions AMRITA anciennes éditions Arista 24 580 Plazac-Rouffignac

Tél. : 53 50.79.54 - Fax : 53 50.80.20

Peinture de couverture « Invitation au Rêve »

de André Martins de Barros

Maquette de couverture réalisée par Claude Godefroy

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« Une route inhabituelle dans la routine habituelle »...

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P R E F A C E

« Sans se rendre compte et tout en croyant s'amuser, ou s'évader, l'homme des sociétés modernes bénéficie encore de cette initiation imaginaire apportée par les contes [H .J. Ce point de vue n'étonnera que ceux qui regardent l'initiation comme un comportement exclusif de l'homme des sociétés tra- ditionnelles. On commence aujourd'hui à se rendre compte que ce que l'on appelle « initiation » coexiste à la condition humaine, que toute existence se constitue par une suite ininterrompue d' « épreuves », de « morts » et de « résurrections » quels que soient d'ailleurs les termes dont le langage moderne se sert pour traduire ces expériences (originellement religieuses). »

Mircéa Eliade : « Aspects du mythe ». Editions Gallimard.

Quelle meilleure considération liminaire que cette exhor- tation à découvrir le « conte » émanant de la plume du grand historien des religions, du penseur et du philosophe réunis en un même idéal : tenter d'expliquer le « sacré » ?

Qui songerait à contester, en effet, l'autorité de Mircéa Eliade en matière d'études comparatives des mythes, des rites et de l'herméneutique en général ? Si « Thanatos » ne l'avait, hélas, surpris en avril 1986, il n'est pas incongru d'imaginer que ses recherches, déjà si fructueuses et prolifiques par ailleurs, se

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seraient alors dirigées - voire concentrées - vers l'aspect pro- prement « initiatique » des contes.

Cette invitation à l'étude des contes recouvre, en réalité, deux plans d'approche cognitive, au demeurant parfaitement complémentaires : celui, tout d'abord qui s'adresse au spécia- liste, historien des religions et des mythes : ethnologue et fol- kloriste de surcroit que le contenu du « conte » ne peut laisser indifférent, tant dans le sens « mystagogique » ou « méta- historique » qu'il présente. Se risquer à une interprétation demeurera-t-il sans incidence sur l'acquis épistémologique ? C'est sans doute ce qu'avait compris Bachelard, bien que son analyse n'offrît point l'ouverture d'esprit que l'on était légiti- mement en droit d'espérer et que la méthode réductionniste utilisée ne conduisît qu'à une impasse d'une stérilité, hélas, déconcertante !

L'autre plan d'approche intéresse davantage l'individu en tant que tel, dans la mesure où chaque être est à même de découvrir le sens profond des événements vécus, se référant ainsi à un contexte « archétypal » défini par les créateurs des contes et retransmis par les conteurs.

Il s'agissait en l'espèce, d'une connaissance profonde des mécanismes de la nature, de l'homme et de l'univers, basée sur une approche philosophique et sensitive (globale et précise à la fois) des anciens, dont la valeur cognitive intrinsèque ne laisse pas de nous étonner encore, voire de nous interroger.

Tout ceci débouchait sur une sorte de « mytho-thérapie » archétypique telle que l'avait envisagée C. G. Jung dont il fait état dans de nombreuses études et rendit compte aux rencontres d'Eranos à Ascona, en présence d'ailleurs, de Mircéa Eliade.

Le « processus d'individuation » (d'intégration psychique), ne conduisait-il pas, en effet, à envisager celui de l'initiation chez les anciens, suivant le fil d'Ariane à travers les méandres de l'« inconscient », confronté au grand réservoir des figures archétypiques que constitue l'« inconscient collectif » ? La

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découverte du véritable « moi » et le passage au « soi » ne s'identifiaient-ils pas à la libération de l'être triomphant des épreuves initiatiques jalonnant sa vie ! Et tout ceci, bien sûr, grâce à la connaissance des mystères de la nature et des lois universelles.

Force est bien de reconnaître sans exagération, que jusqu'à présent les contes ont résisté aux diverses tentatives d'inter- prétation, se jouant de l'arsenal analytique mis en œuvre, tour à tour littéraire, sémantique, scientifique et psychologique, voire psychanalytique, de l'ensemble des auteurs.

Le plus important demeure sans doute, il est vrai, la per- manence d'une pensée authentiquement « traditionnelle » pro- pagée au fil des ans, à travers le récit oral puis écrit, donnant le jour à la forme littéraire du conte : vraisemblablement la plus ancienne qui soit !

Voilà que se présente à nous, légué par la mémoire des siècles, le véritable trésor spirituel de l'humanité. Encore convenait-il de posséder la clef et fallait-il dérouiller la serrure du coffre renfermant ce précieux dépôt ! C'est désormais chose faite grâce à notre ami François Roussel. A nous, désormais, d'ôter la poussière de nos yeux, pour leur donner l'acuité qui les rendra sensibles au message séculaire parvenu jusqu'à nous.

Force est de constater que cette « révélation » sommeille en nous et que sa manifestation, au sortir de la torpeur du ra- tionnel, tient finalement à bien peu de chose : un coin de hasard saisi au détour de la destinée, une fissure dans le continuum quotidien. C'est ce que Gustav Meyrink ne cessa de clamer dans toute son œuvre. Mais encore convenait-il d'en

percevoir l'évidence et ne pas la quitter des sens ! Le fil d'ariane se présente, en l'espèce, sous la forme de cet étonnant petit ouvrage « Les contes de fées : lecture initiatique », qui, sous ce titre quelque peu anodin ne dissimule pas moins une au- thentique révélation du genre. Bien qu'il s'attache en l'occu-

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rence à dévoiler le sens « sacré » du « Petit Poucet », il n'en reste pas là, tant s'en faut, et introduit en quelque sorte une véritable méthodologie, inattendue, certes, mais tellement effi- cace. Le principe en est simple : penser comme les initiés qui, voilà des milliers d'années, ont voulu nous transmettre leur connaissance.

Quel original essai que celui-ci, en effet, qui révèle que les anciens étaient bien plus sages que nous le supposions, mieux que leur profonde intuition de la nature humaine est probable- ment celle vers laquelle tendent maladroitement les théories psychologiques, psychanalytiques et même philosophiques.

Rendons également hommage à l'excellente érudition de François Roussel car l'éclectisme dont il fait preuve ici s'ap- puie sur une connaissance rigoureuse et approfondie de toute une palette de domaines spécifiques, renfermée pudiquement par les anciens sous le terme de « nature », vocable servant à désigner ce « totum » de disciplines qu'offre de nos jours la multiplicité des sciences.

L'intégralité des contes aussi traditionnels que ceux de « Ma mère l'oye », repris par Charles Perrault, nous entraîne au cœur de l'imaginaire, de l'univers onirique empli de symboles. Mais ici, convient-il de retrouver au surplus la valeur « tradi- tionnelle » des archétypes au sens platonicien du terme et non plus seulement en tant que structures de l'inconscient collectif.

C'est par cette sorte d'« anthropologie profonde » telle que Gilbert Durand qualifiait l'œuvre de pionnier de Mircéa Eliade, que l'on se devait d'aborder le phénomène du sacré.

Force nous est de constater que le « grand parler » cher à Henri Gougaud va dorénavant être intelligible à tous, tout en gardant la saveur que lui conférait son mystère.

Patrick Rivière Epiphanie 1993

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« Le p r e m i e r p récep te de la règle,

c ' e s t que tout ce qui nous entoure

est un mystère insondable.

Le deuxième p récep te de la règle,

c ' e s t que nous devons essayer

de découvr i r ces mystères

ma i s s a n s même espé re r y parvenir .

Le troisième, c ' e s t q u ' u n guerr ier ,

conscient du mystère qui nous entoure et conscient de son devoi r de tenter

de le découvrir , p r e n d la p l a c e qui

lui revient p a r m i les mystères et se considère comme l ' u n d 'eux .

P a r conséquent , p o u r ce guerr ier ,

le mystère d ' ê t r e est infini

que ce t être soi t galet , f o u r m i ou soi-même. »

(Carlos Castaneda : Le Don de l'Aigle)

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I N T R O D U C T I O N

Rien ne semble pouvoir empêcher l'homme de réfléchir sur son passé et sur ce qui l'entoure. Il étudie, analyse, dissèque et classe tous les minéraux, animaux et végétaux. Il va même jusqu'à se considérer comme un animal pour mieux structurer sa société. Celle-ci se constitue en une énorme ruche et autre

termitière où tous, nous sommes plus ou moins - plutôt plus - des « fonctionneurs » spécialisés, et ce, malgré notre nature riche en possibilités.

Dans cette société humaine, la philosophie et la religion elles-mêmes n'en sont que des rouages. Les rêves, les fantas- mes et l'imaginaire ont perdu leur aspect créatif pour mieux être rentabilisés quand ce n'est pas pour nous lénifier.

Cependant toute chose a sa raison d'être, et si, au premier degré, cette machine paraît exister pour sa propre survie, au second degré, elle sert de cadre vital aux aspirations plus éle- vées et principalement : la spiritualité.

Celle-ci est généralement définie par rapport aux religions ou aux sectes de toutes sortes, à tort, car tout corps constitué subit la loi de l'entropie croissante. Il s'agit de la spiritualité qui montre à l'homme le chemin de la libération individuelle, pas celui de la normalisation religieuse ou sociale.

La spiritualité, millénaire et immuable quant à son essence et ses symboles, couve comme une braise sous la cendre des

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civilisations englouties ou en voie de destruction. Elle som- meille en chacun de nous, derrière les masques de nos person- nalités psychologiques, familiales ou sociales, mais aussi, d'une manière analogue, derrière les mots d'une certaine littérature ou dans les traditions des peuples dits primitifs.

Les mythes et les contes de tous les peuples nous four- nissent des renseignements sur la voie, même s'ils furent dé- formés ou tronqués, à condition de savoir les faire parler... en douceur.

C'est à une enquête de ce genre que nous allons procéder ensemble, et, comme le fameux inspecteur Colombo, nous in- terpréterons les grandes lignes des contes comme les moindres détails, afin de réveiller et révéler la vérité qui, pour la plupart d'entre nous, dort depuis des siècles dans nos bons vieux contes et, pour commencer, dans le Petit Poucet.

LES DEUX TRADITIONS.

Selon Mircea Eliade, le grand spécialiste de l'histoire compa- rée des religions, une des caractéristiques spécifiquement humaines est d'être religieux, c'est-à-dire : de chercher à « re- lier » dieu (religare = relier). L'homme aurait donc, comme une composante génétique, l'instinct de reconnaître une entité su- périeure créatrice de l'univers et d'entretenir un culte à son intention.

Il n'est donc pas étonnant qu'une des premières manifes- tations de l'homme primitif, avec tailler des silex, fut d'en- terrer ses morts rituellement. Nous possédons de nombreux détails archéologiques qui prouvent que, voici plus de cent mille ans, nous croyions en une autre « vie », différente de celle que nous connaissons.

La composante religieuse de l'homme ainsi que la preuve que son antiquité, nous apportent la certitude qu'un certain

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nombre de mythes devaient déjà se transmettre autour des feux de camp de l'homme de Cro-magnon, en Europe et ailleurs.

Les mythes que nous connaissons aujourd'hui se classent en différents genres :

Les Mythes Etiologiques : relatant les origines des composants de l'univers.

Les Mythes Théogoniques : soit : la saga des dieux.

Les Mythes Cosmogoniques : qui situent les éléments, les forces de la nature, les astres.

Les Mythes Moraux : dans lesquels s'affrontent les « forces » du bien et du mal.

Les Mythes Eschatologiques : prévenant des destructions cycliques du monde ou des erreurs humaines.

Bien que superficielle, cette classification exprime assez bien les grands titres de la science primitive telle que nous pou- vons encore la percevoir.

Il en émane plusieurs observations : Il semblerait que les anciens décrivaient le monde comme

renfermé sur lui-même, et que, seule la dimension « temps » lui donnerait une dynamique interne voire expansible.

La dimension humaine se limiterait au seul aspect collectif. L'homme est, en effet, décrit comme une marionnette que les dieux, non seulement envoient sur Terre mais maltraitent à qui mieux-mieux.

Si les mythes ont été réellement inventés par l'homme, il est étonnant qu'il ne se soit pas plus mis en valeur.

En résumé, tout se passe comme si « les dieux » dispen- saient un enseignement (mythologie) à l'homme, afin de lui

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permettre de « croître et de se multiplier », mais en aucun cas de s'échapper de la ferme d'élevage qu'est la Terre.

Cependant, il existe une tradition dont le contenu est diffé- rent, où l'homme/individu échappe aux dieux.

Cette tradition qui associe un discours non seulement diffé- rent mais opposé aux mythes et qui donne les clefs d'une porte vers l'extérieur, est transmise par les nombreux contes que l'on connaît partout sur la planète.

PREMIERS PAS DANS L'INCONNU.

Les contes, du moins ceux que l'on appelle « initiatiques », c'est-à-dire la plupart des contes traditionnels, commencent par mettre en scène un ou plusieurs personnages qui, après bien des épreuves, parviennent à la félicité. Leur contenu prête à in- terprétation car sous une forme simple et enfantine, ils prennent après analyse une signification plus profonde et plus réaliste.

Chacun d'entre nous connaît au moins un ou deux contes et nous conviendrons qu'on y trouve fort peu de références my- thologiques ; c'est qu'en fait, elles sont voilées, signifiées par une allégorie ou par un petit détail.

Il est certain qu'il est nécessaire de bien connaître le mythe dont il est question, pour pouvoir le situer à partir d'une simple allusion.

Le péché originel de la Bible, par exemple, est signifié assez clairement dans Blanche Neige lorsque la sorcière présente une pomme à l'héroïne. Il en est de même lorsque la belle au bois dormant se pique à la pointe d'un fuseau.

Ce dernier exemple fait également référence au Christ cloué sur la croix, mais ceci n'est bien perçu que par les ini- tiés, pourrait-on dire.

Les références aux mythes ont pour utilité de re-situer l'erreur « d'aiguillage » ou les puissances responsables de la condition actuelle de l'humanité.

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Le principal élément, cette fois caractéristique des contes est la présence de pouvoirs « merveilleux », d'objets « fées », qui permettent au héros de vaincre une forme de personnifi- cation d'un dieu maléfique - Ogre = orcus = Pluton mais aussi Saturne ou Vulcain ; les dragons ou les loups ont parfois, très nettement signifiés, des attributs mythologiques (dans le Petit Chaperon Rouge le loup est rempli de pierre comme Chronos).

Le conte n'est pas la continuation du mythe ni même le complément, puisqu'il décrit un « mouvement » inverse, il annule pour l'être humain les effets du mythe et le libère de la causalité du monde. Le mythe est matérialiste, il démonte les lois naturelles (dualité, temps, karma etc) auxquelles est sou- mise la partie matérielle de l'homme. Au contraire, le conte fait agir l'âme ou l'esprit incarné, contre les lois naturelles, pour sa libération.

Il va sans dire qu'ici, il n'y a aucune référence à un culte quel qu'il soit, puisque, par définition, le culte ou le rite religieux, au sens strict, reconnaît implicitement une soumis- sion complète à une puissance supérieure maîtresse du monde.

Enfin, et à l'appui de nos dires, notons que d'après les exé- gètes, les mythes finissent mal et que les contes, au contraire, se terminent bien. En somme le conte est « démythifiant ».

UN POUVOIR A DIFFERENTS NIVEAUX.

Le pouvoir des contes est toujours actuel, il suffit de voir le succès que remportent régulièrement les livres ou les films dont les thèmes sont plus ou moins inspirés d'un « sombre passé », et ce, tant auprès des adultes que des enfants : « Le seigneur des anneaux », « les soleils de l'île de Pâques », « Conan le barbare », par exemple ; les westerns font égale- ment partie des mythes. On rencontre également des contes modernes, comme « Jonathan Livingston le goéland » ou la série télévisée « le prisonnier », qui possèdent réellement tous les éléments du conte initiatique.

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Cette dernière affirmation - toute gratuite pour l'instant - nous amène à poser la question de savoir quels sont les diffé- rents niveaux d'interprétation d'un conte. Puisque nous avons dit qu'il y avait des œuvres « à la manière des contes » et d'au- tres qui ont une véritable signification, c'est qu'il doit y avoir une différence.

En fait, il y a plusieurs degrés de compréhension, mais tous les contes ne se prêtent pas à une telle analyse.

A L'ECOLE GRAND-MATERNELLE.

Au premier degré, le conte est une historiette, et certains - contes ou exégètes - ne dépassent pas ce niveau.

D'abord orale, la tradition gardait tout son potentiel vital, c'est-à-dire que :

1) Les moyens mis en œuvre par le conteur pour mémo- riser le conte servent également l'auditeur.

2) La sonorité des mots est conservée ce qui entraîne un élargissement de la signification par homophonie individuelle ou collective et enrichit considérablement les associations d'idées ; les grecs et les égyptiens étaient très friands de jeux de mots.

3) La passivité de l'auditeur lui laisse la liberté de visua- liser ou de recréer ce qu'il comprend de l'histoire. De plus le conteur peut, à tout moment, insister sur tel ou tel détail pour le mettre en valeur ou, au contraire, l'atténuer.

L'écriture fait perdre tout l'aspect transmission et réception libres, toute la vie du conte. Le « conteur » est figé et le lec- teur devient actif. Toutes les conditions sont réunies pour « mu- seler » le conte. Il n'est donc pas étonnant que la plupart des « interprétations » soient exsangues quand elles ne sont pas squelettiques (Cf. : les théories structuralistes de Levi-Strauss et morphologiques de Propp.).

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Certains contes n'ont que la valeur d'histoire, mais d'autres sont plus complexes et peuvent réellement se prêter à interpré tation. Cette possibilité est plus liée, dans ce cas, à celui qui écoute ou lit, qu'au conte lui-même ; car une vision superfi- cielle ne les différenciera pas les uns des autres.

LES CONTES EDUCATIFS.

Le deuxième degré tient beaucoup plus à l'utilisation que l'on fait du conte qu'à une interprétation réelle. Les conteurs utilisent sciemment l'état de réceptivité accrue de l'enfant pour lui inculquer une éducation, souvent négative : ils lui apprennent par exemple à ne pas désobéir à leur mère (Cf. : le petit Chaperon Rouge). La perfidie du procédé en dit long sur la mentalité de nos anciens (depuis le XVII siècle) en tant qu'éducateurs ou éduqués. Il eut été plus profitable pour les enfants - futurs adultes - de développer leur imagination plu- tôt que d'en faire des castrats mentaux tout juste capables de chanter les louanges du matérialisme.

LES CONTES UNIS-VERS-CYTHERE.

Le troisième degré est le premier véritable niveau d'inter- prétation qui puisse enseigner quelque chose. En effet, il nous permet de reconstituer les rites, les croyances ou les coutumes d'une époque ou d'un lieu. Ce niveau est celui des travaux de V. Propp (« Les racines historiques du conte merveilleux »), mais aussi, malgré les apparences, celui des ritualistes et symbo- listes romantiques, qui considèrent les rites et les contes comme des faits historiques, non pragmatiques.

A ce troisième degré, peuvent éventuellement et très artifi- ciellement se rattacher les théories de Bettelheim et de Freud, pour qui les contes sont des prétextes à exprimer leurs petits problèmes, à les projeter sur les braves gens, puis à ériger l'en- semble en dogme prétendument scientifique.

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26) La direction où se lève le soleil varie globalement du N-E au S-E durant la période du 24 juin au 22 décembre (entre les solstices) et inversement pendant l'autre moitié de l'année. Les couchers suivent la même variation symétriquement par rapport à l'axe N-S. L'importance symbolique est énorme, car pour les anciens, les levers et couchers héliaques marquent à la fois le lieu et le moment où s'ouvrent les portes qui relient le ciel et la terre.

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unique... Ainsi en a-t-on fait le sceau, la marque de l'illumi-

nation et, p a r extension, de la révélation spirituelle.

Le X g rec et le X f r a n ç a i s représen ten t l ' éc r i tu re de la

lumière p a r la lumière même. La trace de son passage, la ma- nifestat ion de son mouvement , l' a f f i rmat ion de s a réal i té .

C 'es t l ' inconnu. Le X est l 'emblème de la mesure (μετρoν)

pr ise dans toutes ses acceptions : dimension, étendue, espace,

durée, règle, loi, borne ou limite.

Mais si l 'Agneau de Dieu por te la croix sur son oriflamme

comme Jésus la por te sur son épaule, s ' i l la soutient avec le

p ied , c ' e s t p a r c e q u ' i l en a le s igne incrus té d a n s le p i e d

même : image au dehors, réali té au-dedans.

Fa i tes bouil l i r dans l ' e au un p i e d de mouton j u s q u ' à ce

que les os puissent aisément se séparer ; vous en trouverez

un, pa rmi ceux-ci, qui por te une gorge médiane sur une face ,

et une croix de Malte sur la f ace opposée. Cet os s igné est le

véritable osselet des anciens : Astragale. »

Nous avons dé jà p a r l é de l' a s t r a g a l e d a n s un chapi t re

précédent. Ce fa i t souligne l 'homogénéité de la tradition, mais aussi que, conformément à cette tradition, il f a u t ne rien ou-

blier de ce que nous avons lu précédemment, quitte à relire

cet ouvrage plusieurs fois.

4) La Hache bipenne dédui te des posi t ions des levers e t

couchers héliaques est un symbole traditionnel. C 'es t le La-

b rys dont la représentation décorait les murs du palais du roi

Minos en Crête. Ce palais était extrêmement vaste et compli-

qué et serait à l 'origine des labyrinthes (mot formé à partir de

labrys). U n exemple de hache bipenne gravée serait visible sur

une des pierres de Stonehenge.

5) Le chr isme est un symbole que l ' o n sculptai t sur de

nombreux sarcophages au Moyen-Age. Il est formé du Khi et

du Rho grecs. Il est le signe par lequel Constantin vainquit.

Son emploi dans un contexte magico-religieux est sensé fa-

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voriser la résurrection, la libération des contraintes du monde,

du temps et de la réincarnation. Notez que le mot « sarco- phage » signifie « qui mange la chair ».

6) U n labyr in the est une const ruct ion ou un dessin qui symbolise le monde. Le principe en est simple, le centre com-

munique avec l 'extérieur mais de nombreuses circonvolutions

les séparent.

Au premier degré de la signification, l ' homme est déposé

au centre du labyrinthe, c 'es t la création de l 'homme par Dieu,

la démiurge mais c 'es t aussi, d 'une certaine manière, le ban-

nissement du jardin de l 'Eden. Le but de la vie sur terre est de

trouver la sortie. La quête continue d'incarnations en incarna-

tions ju squ ' à la libération.

A u second degré, le labyrinthe, c 'es t l ' homme lui-même

qui possède en son centre une « cavité communiquant avec l 'extérieur ». Le but de l'initiation est de s'identifier à ce centre

immatér ie l par détachement. Ainsi l ' individu devient iden-

tique avec l 'extérieur du labyrinthe et ce dernier disparaît. La

libération se produit donc en même temps par syntonisation

ou synchronicité avec l 'extérieur et par disparition du laby-

rinthe. E n d 'autres termes, par a-causalité et par suppression de la causalité.

7) Notez à titre de curiosité qu ' i l existe un dolmen à Am-

bazac dans la Haute-Vienne qui porte le nom de « la lieue ».

A Avallon il y a un menhir qui se nomme « petit doigt de

Gargantua ».

Et que le labyrinthe de la cathédrale de Chartres est appelé t radi t ionnel lement « la l ieue ». De même l 'abbat iale Saint

Bertin de Saint-Omer s 'appelait « Lieue de Jérusalem ».

Quelle-est donc la méthode qui p e r m e t de c o m p r e n d r e les contes ? Nous allons en t en te r l ' approche .

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A N A L Y S E D E L A M E T H O D E

E T C O N C L U S I O N

C O N T E A R E B O U R S .

Le processus initiatique, comme il se présente dans la tradi-

tion, est un retour à l 'origine : du temps, du monde, de l 'hu-

manité, etc, et sur le plan personnel, à l 'origine du soi spatio-

temporel. Il procède donc en remontant vers un « avant le

péché originel ». Sur le plan qui nous intéresse ici, celui de l 'in-

terprétation d 'un conte initiatique, nous calquerons notre mé-

thode sur le modèle général que nous venons de définir. Certains d 'entre nous seront certainement très étonnés de

savoir que lorsqu 'on raconte l 'aventure des saumons depuis

leur naissance jusqu 'à la mer, et de la mer à leur lieu de repro-

duction, nous donnons une image parfaite de l 'évolution de l ' âme humaine.

La première partie de la vie du saumon, du ruisseau à la

mer, c 'es t le mythe des origines. Si ces poissons avaient des mythes, ils parleraient de leur lieu d'origine, de leur croissance,

puis de leur descente vers la mer. La perception de ce phéno-

mène serait du type « chute » comparable à celle d 'Adam et d 'Eve chassés de l 'Eden. Le terme consacré est « catadrome »

(course en descendant) ; sur le plan humain, c 'es t le « mouve- ment » qui va de l ' individualité vers la massification, de l 'être

vers une classification. La science procède ainsi lorsqu'el le

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catalogue tout (cata-logos = discours vers le bas). L'eau va du

ruisseau (individuel) à la mer (collective).

A l 'inverse, la remontée des saumons sera l ' image du conte,

c 'es t -à-dire l 'a l légorie du retour vers la source, l 'origine, à

contre courant de la collectivité amalgamante. Le conte est donc « anadrome » (ana = vers le haut, drome = course). Les

anciens européens prenaient la deuxième partie de la vie du

saumon comme une allégorie de la quête du Graal, nous en com-

prenons à présent la raison.

Ces deux aspects de la dynamique évolutive, catadromie et

anadromie, s 'opposent comme nous l 'avons vu, mais se fait

par l 'alternance : inspiration-expiration. Le rapprochement que l ' on peut faire avec les modes de raisonnement dont l 'homme

est capable nous éclaire, tant sur la signification des contes que

sur les moyens à mettre en œuvre pour les déchiffrer.

L E S D E U X D I S C O U R S .

Le but que se donne l 'éducation de l 'homme est de déve-

lopper sa logique (de « logos » = discours). La logique est la

méthode habituel lement utilisée pour un progrès épistémo-

logique. Elle va donc du connu vers l ' inconnu, continuant ainsi

le processus de création propre aux mythes. En ce sens, la

démarche de la recherche et, en général, toutes les activités

profanes de l ' ê t re humain, va dans la direction définie plus

haut comme « catadrome », auquel on pourrait associer le rai-

sonnement catalogique (discours en descendant) au lieu de lo-

gique, terme pour nous trop vague car ne donnant pas le sens du « mouvement ».

A la méthode catalogique, nous pouvons opposer la mé-

thode analogique (discours en remontant), c ' e s t donc cette

dernière qui, naturellement, sera utilisée pour une recherche orientée vers l 'origine.

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L E D I S C O U R S E N R E M O N T A N T .

En accord parfait avec ce principe, nous avons, au cours de

cet ouvrage, procédé à la recherche systématique de l 'origine

des mots (noms) employés dans les contes.

Le mot utilisé actuellement a atteint un sens très spécifique,

en rapport avec la complexité croissante de l 'expression hu-

maine ; il nous a donc été nécessaire de procéder à l ' inverse, c 'est-à-dire de retrouver les ancêtres du mot considéré, aussi

bien au point de vue de ses orthographes que de ses significa-

tions. Le résultat obtenu est un concept, mais enrichi de nom-

breuses facettes dont nous tirerons profit. Le mot d 'or ig ine

devient de ce fait un symbole et à l 'extrême, un archétype.

On ne peut raisonner avec des symboles q u ' à la condition

d ' en connaître presque toutes les facettes, amalgamées en un

tout organique mais se déployant dans toutes les directions

spatio-temporelles. D ' o ù la nécessité d ' un inventaire géogra-

phique et historique par la méthode analogique. Notons que le

« mot » peut désigner un objet dont toutes les caractéristiques

descriptives doivent être prises en considération.

C O N T R E - A C T U E L L E .

L a méthode logique normale (catalogique) se résumerai t

dans la pratique de l ' interprétation d ' u n conte à :

1) Ut i l iser les s ignif icat ions actuel les des mots (usages

actuels des objets) alors que les textes sont anciens.

2) Util iser un ra isonnement actuel, alors que les anciens

valorisaient un autre type de raisonnement, bien que connais-

sant la logique.

3) Cautionner ou corroborer une tendance psychologique

qui valorise l 'objet au détriment du sujet, alors que les anciens

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faisaient l ' inverse. La matérialisation plutôt que la spiritua- lisation.

4) Corollaire du 3)

a) utiliser les données présentes et les développer dans le futur (science).

b) utiliser les données passées et les développer jusqu 'à

présent (histoire-explication), alors que le principe initiatique

utilise les données actuelles et les développe vers le passé.

En fait, actuellement et journellement, nous utilisons l 'ana-

logie au sens où nous venons de la définir, le sens habituel nous est très coutumier, mais le raisonnement « en remontant »,

bien que furtif n ' e n est pas moins à l 'or igine de toutes les

grandes découvertes. Newton ou Descartes entre autres, après

de longues recherches, n 'ont dû leur illumination finale qu ' à

un arrêt, à une fissure dans leur cheminement logique : rêve,

songe ou intuition. L'ensemble des données rassemblées par eux dans un but, est soudain remonté à la source de toute chose,

pour ensuite s ' intégrer au fleuve des connaissances acquises

antérieurement. Tous ceux qui ont des éclairs d'intuition ou des idées (artistes ou créateurs dans tous les domaines) savent

de quoi il en retourne. Dans la Baghavad Gita, il est dit : « ce

qui existe a toujours existé et existera toujours ». Ce qui signi-

fie que tout a une seule source, même si un événement semble

postérieur à un autre.

La voie initiatique qui suppose une re-création de soi im-

plique donc un retour à la source du tout. Le Petit Poucet retourne

chez le dieu qui est à l 'origine du monde, Chronos, le temps. Le saumon retourne sur le lieu de sa naissance pour y procréer

à son tour. Le chemin initiatique possède la particularité, par

rapport à l ' intuition commune, d 'être en fait un processus lent,

avec des poses, des bonds en avant, ou des détours, tout le

contraire de la création qui semble apparaître ex-nihilo. Tou-

tefois, les éclairs de compréhension ou d'intuition jalonnent.

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Dans un cas, l ' idée jaillit puis elle est analysée, réalisée, dans l 'autre , le travail est laborieux, mais la réalisation est fou-

droyante.

S A N S F O I E , N I E L ' O I E .

L'autre sens, actuel, de « l 'analogie » est assez bien connu

puisqu'il est synonyme de « ressemblance » et de « similitude ».

Son emplo i est p resque sys t éma t ique (avec son con t ra i re

l '« inversion ») dans toutes les démarches alchimiques, her-

métiques et ésotériques comme le montrent les chapitres précé-

dents. Son principe est introduit par le début du texte de la Table

d 'Emeraude si chère aux alchimistes : « Ce qui est en bas est

comme ce qui est en haut . . . »

Avec cette méthode générale, on emploie un certain nombre

d ' « outils » tels que :

Jeux de mots ou de chiffres, portant à la fois sur les sons,

l 'écriture (forme, les combinaisons (anagramme) e tc . . . ) mais

aussi des jeux sur les objets ou dessins (peintures), ou descrip-

tions orales de ceux-ci (rébus, par exemple).

Les sources sont également très diversifiées et toutes en

apparence, plus bizarres les unes que les autres : observation

de la nature, études des textes anciens, mythes, contes ; mais

aussi : coutumes et rites du monde entier, contines, jeux (tarot

divinatoire, marelle, oie et autres carrés magiques).

La méthode est, en fait, simple à la base ; il suffit d 'oublier

tout préjugé, tout « savoir » conjoncturel et se remettre à l'étude,

avec un regard neuf, c o m m e si nous venions de naître. Le

processus mental qui permet une telle remise en question, est

plus difficile à mettre en œuvre que la simple logique quoti-

dienne. Cette dernière fut l 'objet de tous nos soins et de ceux de

nos éducateurs, depuis notre naissance, et peu de gens sont ca-

pables d 'une remise en cause de ce qui fait leur valeur sociale.

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On peut comparer ce qui se passe à ce que nous faisons lorsque nous mangeons , à savoir : harmoniser les saveurs,

cuire, broyer, digérer, assimiler les énergies et reconstituer nos tissus.

Le lecteur attentif aux idées dévoilées dans ce livre, remar-

quera que ce qui vient d 'être dit est justement décrit dans le

conte. Il y a donc une analogie entre la signification d ' u n conte et la manière de le déchiffrer, de le défricher.

Cet te observa t ion , connue par les a lchimistes est donc

également valable à propos de leurs textes. L'interprétation de

ces derniers permet un entraînement indispensable à la décou-

verte et à l 'élaboration de la « prima materia ». C'est pour cette

raison que le nom de la matière première n 'es t jamais divul-

gué ; sans cet entra înement que consti tue le décryptage, il

serait impossible à l 'amateur de fabriquer quoi que ce soit.

Ce dernier point signifie implicitement que les auteurs des textes alchimiques étaient et sont encore des alchimistes. Tran-

sitivement, nous sommes en droit d'affirmer que les auteurs des

contes étaient eux aussi des initiés, et non de simples conteurs,

éducateurs ou grand-mères.

L 'organigramme suivant permettra de fixer les idées (atten- tion aux idées fixes).

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Cette méthode, voire cette conception de la recherche dans

ce domaine, semble rejeter les différentes interprétations anté-

rieures, du moins celles qui ont cours depuis les frères Grimm.

Ce serait conclure un peu hâtivement, car celles-ci ne man-

quent pas d'intelligence, de sens de l 'observation et d 'autres

qualités ; mais pourquoi présupposent-elles que nos ancêtres

étaient des demeurés ? Et surtout, sur un plan plus général, pour-

quoi classer les contes comme un genre littéraire, au même

titre que les romans ? De fait, ils font plutôt corps avec les ou-

vrages sur les yogas spirituels et le zen, voire même le Maha-

bharata, c'est-à-dire ceux traitant de techniques spirituelles liées

à une philosophie ou une cosmogonie. Ceci vaut pour le fond.

Quant à la forme, il est certain qu 'une histoire aussi courte

et anodine que « le Petit Poucet » mais contenant certains

éléments caractéristiques des textes sacrés, aurait dû éveiller la curiosité des chercheurs d 'une manière plus profonde.

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Ce qui frappe le lecteur, c 'est le pouvoir évocateur du conte.

Il est certain que celui-ci doit être autre chose qu 'une simple histoire pour enfants, pour avoir été capable de ne jamais passer de mode. Nous, les enfants, devions déjà sentir que le contenu dépassait le contenant, et nous ne sommes pas très étonnés de constater qu 'un texte d 'une dizaine de pages donne matière à une interprétation de près de deux cents pages. Nous sommes devant une souris ayant accouché d 'une montagne. Un conte pour enfants, c 'est-à-dire indigne de l ' intérêt des grands pen-

seurs, se révèle traiter de la plus haute des philosophies, celle que la plupart de nos contemporains, même cultivés, ne pé- nètre qu 'avec peine.

En fait, tout est dans la méthode. Dans notre vie moderne,

nous privilégions des modes de raisonnement ou de pensée plus ou moins calqués sur l 'aspect mécanique de la technique, du langage ou de l 'enseignement, ce qui a pour effet de bâtir un mur entre notre conscience et le phénomène objet de notre intérêt. Nos habitudes mentales et sociales nous conduisent à

considérer la forme (surface) comme le fond, si bien qu'actuel-

lement, si vous demandez à quelqu'un s'il connaît « le Petit Poucet », il vous répondra à coup sûr « oui », même s'il est

incapable de vous le raconter complètement et à fortiori, de vous l 'expliquer.

Nous réduisons nos connaissances ainsi depuis l 'aube des

temps, si bien qu ' i l n ' es t pas étonnant que nous perdions les « ense ignements » de nos lointains ancêtres transmis sous forme de contes, dont la valeur, à nos yeux, se rétrécit comme

une « peau de chagrin », sans que nous puissons (collective- ment) inverser le processus.

Individuellement, en revanche, nous pouvons démanteler l 'occultation de la tradition. Il est vrai que, d 'emblée, devant cette tâche, nous nous trouvons aussi démunis que David de-

vant Goliath, ou que Poucet devant l 'Ogre, mais l 'un et l 'autre

n'ont-ils pas terrassé leur adversaire et ne se sentirent-ils pas enrichis de cet exploit ?

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A l ' instar de ces héros, oublions de temps en temps l 'avan-

cement des sciences, des techniques et des phi losophies et

replongeons dans ce passé mystérieux, milieu nourricier de nos

racines et puisons à source sûre et pure, l 'énergie qui renou- velle l 'univers.

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A N N E X E

Il existe, bien entendu, de nombreuses versions et variantes

de ce conte en Europe, mais aussi en Australie et en Afrique.

Pierre Saintyves en mentionne quelques-unes dans « les contes

de Perrault et récits parallèles » mais la ressemblance n 'es t pas

frappante. En revanche, nous avons trouvé dans « La chair des dieux »

sous la plume de J. W. Fernandez, une petite histoire tout à fait curieuse.

Il s'agit, d 'une part, de l 'origine mythique de la plante psy-

chédélique Eboka (Tabernanthe Iboga), d'après la religion Bwiti

des Fang.

« Zame Ye Mebege (le dern ier des dieux créateurs) nous donna Eboka. I l vit la misère de l 'homme noir. Il savait com-

ment l'aider. Un jou r qu'il regardait vers la terre, il vit un homme

noir, le Pygmée Bitumu, a tanga, en train

de cueillir les fruits. Zame le f i t tomber d ' une chute mortelle

et appe la son esprit. I l coupa et

pieds du pygmée et les p l a n t a aux quatre coins de la forê t .

Alors la p lan te eboka surgit aux quatre coins de la forêt . »

D'aut re part, voici le récit du voyage initiatique que fit un

adepte de cette religion, après avoir consommé cette plante.

« Lorsque j ' a i mangé eboka, j e me suis trouvé emporté sur

j u s q u ' à ce que j ' a t -

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teigne La barrière m'empêchait de

passer . . . Au-delà de la barrière, dans le lointain, il y avait

extrêmement brillante... Soudain mon père descendit I l me donna mon nom d'eboka,

Onwan Misengue, et me rendit capable de voler à

Il n 'y avai t p a s d ' a r b r e mais seulement une contrée vallonnée et herbeuse. Au sommet de

la colline, il y avait une maison circulaire, toute de verre, cons-

truite su r A l ' intérieur j e vis un homme, dont chevelure était ramassée sur la tête comme

I l avait sur la poitrine.. .

C ' e s t sans commentaire, notons simplement que dans les

contes russes, la sorcière (Yaga) vit dans une maison bâtie sur

un seul poteau, une patte de poule, de coq ou d'oie.

Connaissant ce que nous venons de citer et le nombre de

versions du Petit Poucet, le lecteur plein d'érudition et de sens

pratique, se demandera pourquoi avoir isolé une seule version

du conte et ne pas avoir interprété l 'ensemble de celles-ci, en

vertu du principe que la variété des détails aurait éclairé plus

finement la symbolique du thème ?

La réponse est fort simple : l 'éclatement de chaque conte et la restitution d 'un nouveau « sur-conte » auraient brisé toute vie

interne et auraient illustré parfaitement le paradoxe selon lequel :

« Un triangle dont les côtés sont les moyennes des côtés

d 'une famil le de triangles rectangles n 'est p a s en général, un

triangle rectangle. » Ou encore :

« Le médecin Quetelet avait calculé, après de très nom- breuses mesures, les dimensions moyennes du cœur, du foie,

de la rate etc... du f rança i s moyen ; il constata avec surprise

que ces différents éléments ne pouvaient s 'emboî ter les uns avec les autres p o u r fo rmer un corps humain cohérent. »

A. Warusfel, les nombres et leurs mystères : rayon de la

science, Seuil.

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En résumé, on peut avancer que plus on étudie les contes

dans leur ensemble, moins on est capable d ' en comprendre un

seul, en particulier. A l 'inverse, mieux on connaît un seul conte,

plus on comprend les autres.

« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l 'univers ».

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