ENGINEERINGNETIN THE FIELD 3 De la rédaction 6 Le plus lus sur 7 Dans l’actulité 8 En couverture...

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Nouveau réacteur nucléaire pour Mol ENGINEERINGNET MAGAZINE Topingénieur Sofie Baeten 10 L'impression de béton 3D 16 Internet kill- switch 18 Sabca diversifie 27 Femmes ingénieurs 33 Hannover Messe 2019 preview MAGAZINE POUR LES INDUSTRIES DE FABRICATION ET DE PROCESSUS I ANNÉE 27 - NO.145 - MARS 2019 P409092 - Bureau de dépôt Ostende x PUBLICATION FCO MEDIA 5x par an : janvier, mars, mai, septembre & décembre

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Nouveau réacteur nucléaire pour Mol

ENGINEERINGNETENGINEERINGNETMAGAZINE

Topingénieur Sofie Baeten 10 L'impression de béton 3D 16 Internet kill-switch 18 Sabca diversifie 27 Femmes ingénieurs 33

Hannover Messe 2019 preview

M A G A Z I N E P O U R L E S I N D U S T R I E S D E F A B R I C AT I O N E T D E P R O C E S S U S I A N N É E 2 7 - N O .1 4 5 - M A R S 2 0 1 9

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Cerveaux et frime

L'hiver était à peine rude. L'avenir prend la rue et nous apprend à protester « hands-on ». Dire « Non » aux évolutions climatiques actuelles… PA R LU C D E S M E T, R É D A C T E U R E N C H E F E N G I N E E R I N G N E T M A G A Z I N E

La météo, celle que nous avons toujours subie, ce sont les éruptions volcaniques, les tremblements de terre et les tsunamis. Cependant, nous réalisons peu à peu que stupidement et massivement, nous entachons notre unique terre nourricière avec des émissions de gaz, des déchets, des puits géothermiques et des vols en altitude. Nous ne pouvons arrêter ces excès instantanément. La question est même de savoir si nous pou-vons renverser la vapeur ? Comment voulons-nous vivre ? Ce ne sont qu'autant de défis pour chaque ingénieur qui a appris à isoler un problème, à poser des questions, à faire des corrélations et à trouver des solutions. L'imagination au pouvoir. Que la nouvelle génération d'ingénieurs en devenir doive d'abord protester en rue pour mettre le doigt sur la plaie…

En Belgique, à Mol, nous continuons nos travaux sur une nouvelle génération de réacteur nucléaire. Les cerveaux et la frime, les technologies de mesure et de régulation et beaucoup d’argent doivent nous aider dans la voie à rendre « moins grave » les effets du nucléaire d'antan pour les générations futures. Mais également pour trouver de nou-veaux radio-isotopes de préparations moins invasives en thérapies du cancer. Et encore. Non loin de là, la géothermie, l'une des sources d'énergie les plus prometteuses du futur, se heurte aux limites de nos connaissances et de nos capacités. Il y a encore du travail à faire pour progresser à nouveau, mais avec prudence.

Ingénieur est et reste un métier en pénurie. Récemment, c'était la journée des femmes. Un ingénieur diplômé sur cinq est une femme. La moitié seulement exercent la profession effectivement. Dans certaines orientations d'ingénieurs cependant, il y a plus de dames que d'hommes. La perception de la formation et de la profession joue un rôle crucial. D'où vient la dérive depuis des années de l'orientation d'Ingénieur Technique où seulement 12% sont des bachelières ? Que peut-on y faire ? Et surtout au décro-chage subséquent ? Il ne s'agit clairement pas seulement de « goûter » aux études. Il s’agit aussi d’avenir sur le terrain. L'émancipation ne sera plus uniquement lorsque des femmes exceptionnellement fortes atteindront les sommets, mais lorsque des femmes aux performances lambda, tout comme leurs collègues masculins lambda, pourront pro-gresser dans leur carrière. Peut-être que cela nécessite une certaine personnalisation, un « ajustement », peaufiner ici et là, une formation permanente aux niveaux gestion des entreprises et des organisations… mais cela n'est-il pas commun ?

Agoria et Siemens se lancent en Europe avec leur méthodologie Factory of the Future. Le cycle de transformation fondé sur l'innovation semble être un succès. Près de 800 entreprises ont été accompagnées et une trentaine d’entre elles ont entre-temps reçu le label Factory of the Future. Au début de l'initiative Made Different, les ambitions

étaient clairement plus élevées. Elles ciblaient la mise à niveau d’« au moins 50 entreprises » d'ici... 2018. La lenteur des choses était légèrement sous-estimée. La croissance économique (l'abondance) retardait apparemment le besoin d'innover. Le temps n'est-il pas venu, maintenant que l'économie plane sur ses ailes, d'approfondir les choses ? Quoi qu’il en soit, la Belgique n'agira pas seule. Il est donc temps d'élargir les horizons. Une méthodologie d'envergure européenne est en cours d'élaboration avec neuf pays.

Dans ce numéro, nous abordons également le thème « infrastructures » ... et la promesse d'imprimer du béton en 3D. Que diriez-vous de construire votre nouvelle maison en un tournemain et sans déchet ? Et que dire de l'infrastructure Internet maintenant que les Big Data sont du Big Business ? L'importance d'Internet est d'envergure. Cependant, le phénomène mondial est progressivement découpé en réseaux régionaux hermétiques et ici et là (Congo, Zimbabwe, Inde...) où même parfois les té-nèbres s'installent. Qu'en est-il de ce « coupe-circuit » ? Nous avons enquêté chez qui pourrait le savoir chez nous. Ce que nous considérons comme une histoire brute et technique est devenu très vite un véritable plaidoyer pour la démocratie. Ce qui nous ramène à nos brosseurs climatiques et à leur message…n

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ENGINEERINGNET MAGAZINE #145 De la rédaction

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IN THE FIELD

3 De la rédaction 6 Le plus lus sur www.engineeringnet.be7 Dans l’actulité8 En couverture Une nouvelle réacteur nucléaire10 Ingénieurs de haut niveau Sofie Baeten16 Impression 3D en béton pour le bâtiment18 Le coupe-circuit de l’Internet21 Géothermie Du pain sur la planche24 Comment neutraliser les drones25 Colonne Agoria lance ‘l’usine du futur’ en Europe26 Colonne : Modifications au droit des entreprises (Solange Tastenoye)27 Le projet de transformation chez Sabca30 En première: Nouveautés au Hannover Messe

VACATECH

33 Femme et ingénieur35 People & Jobs

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36 Beckhoff37 DPS Group38 Nouvelles des salons : M + R39 Nouvelles des salons : Advanced Engineering40 Nouvelles des salons : Machineering41 Product News

ENGINEERINGNET MAGAZINE #145 contenu

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27 Rédacteur en chef:Luc De [email protected]

Rédaction:Ayoub Alaoui I Philip Declercq I Luc Franco I Sammy Soetaert I Els Jonckheere I Elke Lamens I Guy Leysen I Koen Mortelmans I Wouter Peeters Lydia Heida I Koen Vandepopuliere

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Myriam Vlieghe [email protected]

Editeur responsable: Filip Cossement

Abonnements: [email protected] virement de 50 € sur compteIBAN BE12 3630 3570 1292BIC BBRU BE BB

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mars 2019 Engineeringnet Magazine I 5

Aldi construit le centre de distribution belge le plus durableÀ la mi-janvier, Aldi inaugurait à Turnhout le bâtiment industriel le plus du-rable de Belgique. Ce nouveau centre de distribution (50 millions d’euros) non seulement représentatif de la croissance du discounter et la sécurité de l’emploi dans la région, mais aussi la preuve que de plus en plus d’acteurs d’envergure s’engagent sur la voie du développement durable. L'organisme de certification indépendant BREEAM a attribué au bâtiment le degré de durabilité le plus élevé possible. 90 paramètres de durabilité ont été inté-grés dans la conception et la construction du bâtiment. Encon, spécialiste de l'énergie, a guidé Aldi et a également participé à la réalisation du projet solaire sur le toit du bâtiment. n (Guy Leysen) (Foto: Encon)

Saroléa et ML6 développent un groupe motopropulseur électrique intelligentLe MANX7, dernier modèle 100% électrique de la marque de motos vintage, est équipé du Waizu du ML6 gantois. La plate-forme de régulation prédic-tive Waizu combine le « machine learning » pour la maintenance prédictive avec le « reinforcement learning » et les derniers systèmes matériels et cloud de Google. Le constructeur de motos électriques Saroléa et ML6 unissent leurs forces pour valoriser leur expérience en matière de contrôle de processus par l'IA au groupe motopropulseur électrique du MANX7. Ils font usage de l'Edge TPU de Google, un processeur spécialement développé pour l'intelli-gence artificielle. n (Lydia Heida) (Photo : Saroléa). Dix nouvelles Usines du Futur en Flandre

Lors de la cinquième édition des « Factory of the Future Awards » à Courtrai, dix entreprises supplémentaires ont reçu le titre de Factory of the Future : BMT, Aerospace (Oostkamp), Bosch (Tirlemont), Colruyt Group Fine Food (Halle), Duracell (Aarschot), Janssen (Geel), Lavetan (Turnhout), Mirion Technologies (Olen), Niko Group (Sint-Niklaas), Materialise (Leuven) et RF-technologies (Oosterzele). Pour devenir une Usine du Futur, les entreprises doivent parcourir sept stades de transformations. « Ces sociétés manufacturières se sont toutes révélées être du plus haut niveau international », déclarait Peter Demuynck, directeur général de la fédération technologique Agoria Vlaanderen, qui remet les prix en collaboration avec Sirris, Fevia Vlaanderen, Fedustria Vlaande-ren, Essenscia Vlaanderen, Centexbel, Catalisti et Flanders' FOOD. La Flandre compte désormais 30 usines du futur. n (Guy Leysen) (Foto: LDS)

Le plus lus sur Engineeringnet.be

6 I Engineeringnet Magazine mars 2019

MindSphere World BelgiumÀ Indumation, le groupe d’utilisateurs de MindSphere World Bel-gium démarrait avec 13 membres : Actemium, ATS, Cloostermans, Engie Fabricom, FESTO, Innovation Unplugged, Kuka, Rittal, Sick, Siemens, Thomas More, Van Hoecke Automation et Yazzoom. La communauté IIoT souhaite stimuler le modèle nuagique Platform-as-a-service de MindSphere. « Il s'agit de convertir la masse de don-nées générée par Industrie 4.0 en “création de valeur” », explique Willem Van Overmeiren (Actemium). Chez Thomas More, MindSphere est officiellement au curriculum. Des groupes d'utilisateurs existent déjà en Allemagne, à Singapour et en Corée. Le Japon et Taïwan sont également ciblés. Il existe trois groupes de travail orientés technologie, processus métier et marketing. « MindSphere est le plus gros investissement de Siemens en R&D au cours des deux dernières décennies », stipule Eddy Nelis, Vice-président de Siemens pour la Belgique et le Luxembourg. (Photo : LDS)

Les lasers ultra-rapides bientôt cent fois plus rapidesLe constructeur belge de lasers LASEA participe au projet de recherche MultiFlex. Il bénéficiera d'un soutien de 4,7 millions d'euros sur trois ans de la Commission européenne (ICT-04-2018) pour rendre les lasers ultra-rapides jusqu'à 100 fois plus rapide. Les lasers ultra-rapides gé-nèrent des impulsions ultra-courtes de l'ordre de la pico- et de la femtoseconde. Ils découpent de manière extrêmement précise sans charger thermiquement le matériau adjacent. Les découpes sont de l'ordre du micron, ne fondent pas... mais prennent du temps. Outre LASEA, le consortium compte également cinq partenaires : Fraunhofer ILT et RWTH Aachen University, Amplitude Systèmes, LASEA France, AA Opto-Electronic. L’enjeu : développer et combiner une source laser d'1 kW à un système optique divisant ce mono-faisceau laser en plus de 60 faisceaux commutables.

Biopark Charleroi : « what's in a name ? » L’incubateur I-Tech s’appelle désormais Charleroi Brussels South Biopark Dev SA. Ceci agrandit le périmètre de l'incubateur pour développer un véritable écosystème biotechnologique au poids économique et industriel de valeur. L'activité commerciale exis-tante se renforce. Des solutions immobilières standard clé en main seront proposées. Le nombre croissant d’entreprises (actuellement 1 100 employés de 30 pays) se traduit également par une demande croissante de talents et de profils en biotechnique. Se déclinant en formations, en mobilité, en accompagnement d'ex-pats… En outre, le Biopark veut également attirer de nouvelles entreprises biotechnologiques américaines et asiatiques, étendant leurs activités en Europe en production, en R&D et en fourniture de services. Avec le soutien à la Catch Delivery Unit carolingienne. (Foto Biopark)

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Dans l'actualité

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 7

Le Centre d’Étude de l’Énergie Nucléaire (CEN) à Mol mène de nom-breux projets de recherche, aussi bien sous terre qu’en surface. Le plus connu est sans doute le projet Myrrha, qui permettra de développer de nouveaux traitements anticancéreux moins invasifs grâce à la pro-duction de nouveaux radio-isotopes. Le réacteur s’inscrit également dans la recherche de nouvelles technologies pour réduire fortement le volume et la radiotoxicité des déchets hautement radioactifs. Le CEN utilisera aussi le réacteur de recherche dans le cadre de la qualification d’éléments combustibles pour la nouvelle génération de réacteurs nucléaires rapides et pour la fusion nucléaire. PA R KO E N M O R T E L M A N S

Myrrha est au niveau mondial le premier prototype d’un réacteur nucléaire piloté par un accélérateur de particules. Le

cœur du réacteur est dit « sous-critique ». Cela signifie que le volume présent de matière fissile est trop faible pour entretenir spontanément la réaction en chaîne de fission nucléaire. L’accéléra-teur de particules ne sert pas seulement à amorcer la réaction en chaîne mais il l’entretient aussi. De ce fait, le fonc-tionnement du réacteur est très sûr et facilement contrôlable. Dès que l’on désactive l’accélérateur de particules, la réaction en chaîne s’arrête aussi et le réacteur est stoppé instantanément. Dans les bâtiments du CEN, une maquette à l’échelle 1/6 de ce futur réacteur est déjà assemblée. Les premiers composants de Myrrha, l’accélérateur de particules et les stations d’irradiation, devraient être opé-rationnels en 2026 et à partir de là, le ré-acteur pourra produire des radio-isotopes innovants et fera avancer la recherche fondamentale et appliquée notamment sur les matériaux du futur pour la fusion nucléaire. L’ensemble de l’installation Myrrha doit être mis en service en 2033.

A terme, Myrrha sera le successeur du BR2, le réacteur avec lequel le CEN pro-duit des radio-isotopes à usage médical. Actuellement, le CEN assure environ 25% de la production mondiale. Grâce à son ac-célérateur de particules, Myrrha sera aussi en mesure de produire des radio-isotopes pour lesquels le BR2 n’est pas adapté.

Réduire le volume de déchets La recherche de nouvelles technolo-

gies pour réduire fortement le volume et la radiotoxicité des déchets hautement radioactifs devrait permettre de rame-ner la période de stockage de quelques centaines de milliers d’années à quelques centaines d’années. Toutefois, Myrrha est et restera un réacteur de recherche. « Il n’est pas prévu de l’utiliser pour trans-muter des déchets nucléaires à échelle industrielle », explique Hamid Aït Abderrahim, directeur du projet Myrrha. « Nous recherchons seulement un moyen de le faire d’une manière sûre, économique et écologique. Si cela réus-sit, les résultats de nos recherches pour-ront être utilisés pour exploiter ailleurs une telle installation. »

Les déchets concernés sont ac-tuellement stockés sur les terrains des centrales nucléaires. « En France, on utilise déjà des techniques pour retraiter une partie de ces déchets en uranium ou plutonium exploitable. Myrrha doit permettre de transformer des éléments hautement radioactifs du groupe des actinides, dont font partie l’uranium et le plutonium, en isotopes ayant une durée de vie beaucoup plus courte et, plus important encore, une radioactivité beau-coup plus faible. Ainsi, l’enfouissement géologique, qui sera toujours nécessaire, sera plus économique et plus sûr. »

Selon Aït Abderrahim, environ 91% du combustible nucléaire utilisé dans les centrales nucléaires belges pourrait être

transformé par retraitement ou transmuta-tion. « Pour les 9% restants, qui sont déjà transformés et vitrifiés, l’enfouissement géologique est la meilleure solution. »

Eutectique : mesurer et régler Un des volets de recherche pour

Myrrha concerne l’utilisation d’un mélange de plomb liquide (45%) et de bismuth (55%) comme caloporteur dans le réacteur. Ce mélange est ce qu’on ap-pelle un eutectique : son point de fusion (123 °C) est beaucoup plus bas que les points de fusion individuels du plomb (327,5 °C) et du bismuth (271,4 °C).

Mélange eutectique de plomb liquide et de bismuth. (Photo : LDS)

Guinevere. (Photo: LDS)

Le CEN de Mol, clé de voûte de la recherche sur les nouvelles technologies nucléaires

In the field en couverture

8 I Engineeringnet Magazine mars 2019

Refroidir avec un caloporteur de 123 °C peut paraître contre-intuitif mais cet eutectique offre divers avantages par rapport au caloporteur classique, l’eau. Ainsi, le plomb-bismuth a un volume équivalent à l’état solide et à l’état liquide. « La matière à refroidir est à une température de plusieurs centaines de degrés. Alors la refroidir à 123 ou 23 °C ne fait pas beaucoup de différence. Le plomb-bismuth est beaucoup plus dense que l’eau et peut absorber plus de cha-leur. Contrairement à l’eau, il ne ralentit pas les neutrons qui réalisent la réaction en chaîne. Et en cas d’incident, il ne peut pas se former une masse critique sur le fond de la cuve du réacteur. Comme le mélange est plus lourd que le combus-tible nucléaire, l’oxyde d’uranium va

flotter au-dessus et peut facilement être recueilli en surface. » Les expériences actuelles avec l’eutectique concernent

notamment l’ajustement du mélange. Il faut un peu plus de plomb pour former la bonne quantité d’oxyde de plomb afin de protéger la surface de la cuve du réacteur contre la corrosion. Même si les pompes venaient à lâcher, la circu-lation naturelle du caloporteur garantit une température homogène dans toutes les couches et prévient la formation de zones « mortes » dans la cuve. Une tech-nique par ultrasons permet d’observer à travers le caloporteur et de photogra-phier le réacteur. Les capteurs d’origine ne fonctionnaient que jusqu’à 180 °C. Depuis, les chercheurs ont mis au point des capteurs allant jusqu’à 320 °C et qui tiennent sans problème jusqu’à 400 °C.

Venus de Mol

Dans le cadre du projet Myrrha, le réacteur Venus du CEN a encore été transformé et modernisé. Ce petit réacteur est utilisé depuis 1964 comme installation expérimentale flexible. « Nous l’avons utilisé pour des études de physique nucléaire et sur les neutrons pour de nouveaux systèmes nucléaires », dit Aït Abderrahim. « Avec Venus, nous avons aussi testé des calculs de réac-teurs. Grâce aux résultats, des réacteurs nucléaires ont pu être adaptés pour exploiter plus efficacement leur matière fissile. » La modernisation consiste surtout à permettre son couplage à un accélérateur de particules pour réaliser l’installation Guinevere. Cette première mondiale a eu lieu en 2011.

Ainsi, le CEN perpétue sa tradition d’acronymes empruntés aux fables et aux mythes. Si Myrrha correspond à Multi-pur-

pose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications, Venus est l’acronyme de Vulcan Experimental Nuclear Study et Guinevere est le petit nom trouvé pour Generator of Uninterrupted Intense NEu-trons at the lead VEnus REactor. Le Venus a une puissance d’à peine 500 watts. C’est la moitié d’un aspirateur domestique ordinaire. Aujourd’hui, Venus est surtout utilisé pour faire des recherches sur les phénomènes qui se produiront à grande échelle dans le futur réacteur Myrrha. Venus requiert environ soixante barreaux d’uranium. Cela suffit pour les exercices de simulation pour Myrrha. Le tube de Guinevere, qui est installé un étage plus haut, mesure 60 cm de long. Pour le projet Myrrha final, on construira un tunnel de 250 m entre le bâtiment du réacteur et le bâtiment du matériau source et l’injecteur de l’accélérateur. n

Hamid Aït Abderrahim, directeur du projet Myrrha. (Photo : LDS)

L’eutectique de plomb et de bismuth peut participer à la lutte contre la corrosion. (Photo : LDS)

Consortium internationalEric van Walle, le directeur général du CEN, affirme que grâce à son caractère unique et inno-vant, cette infrastructure de recherche attirera en Belgique des chercheurs du monde entier. La conception technique d’une partie importante de l’environnement Myrrha a été attribuée à un consortium international autour du groupe français Areva. Concrètement, il s’agit notam-ment de la conception des bâtiments, des systèmes de refroidissement, de l’instrumentation et du contrôle du réacteur et de l’accélérateur de particules. Outre Areva, le consortium est également composé de l’italien Ansaldo Nucleare et de l’espagnol Empresarios Agrupados. Le bureau d’études belge Grontmij participe à ce marché comme sous-traitant d’Areva. Sur le campus de l’UC Louvain à Louvain-la-Neuve, où Aït Abderrahim enseigne, des éléments de l’accélérateur de particules pour Myrrha sont fabriqués et testés en collaboration avec des partenaires français, allemands et belges.

In the field en couverture

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 9

« Je trouve toujours étrange que ces secteurs (ingénierie et monde de l'investissement) comptent si peu de femmes, alors que de l'intel- ligence émotionnelle s'impose pour faire la différence », déclare Sofie Baeten (49 ans), doctorante en sciences des matériaux et PDG du fonds d'investissement Qbic II. PA R LU C D E S M E T

À la fois entrepreneure et indé-pendante, elle peut gérer sa charge de travail et suivre un portefeuille de sociétés. « Il faut

évidemment un bagage technique, mais le travail est fait sur mesure pour les femmes. En fait, on travaille “toujours et pourtant... jamais”. Cette flexibilité est attrayante. » Cependant, très peu de femmes suivent cette voie. « Ici aussi, je suis la seule dans l’équipe ainsi que dans tous les conseils d’administration où je siège. Cela est tellement usuel que je ne m'en rends même plus compte. »

Leçons tirées de fonds visant les spin-offs

« Nous analysons plus d'une cen-taine de projets par an suivis de seule-ment 20 à 25 investissements. Nous re-cherchons des sociétés aux innovations disruptives que nous pouvons commer-cialiser le plus rapidement possible à l’international pour les revendre ensuite aux acteurs traditionnels dans un délai de cinq à sept ans. » Même avec une preuve de concept ou un prototype, il faut un ou deux ans pour commerciali-ser un produit et par conséquent, quatre à cinq ans pour générer un chiffre d'affaires suffisant. Il est également crucial de constituer dès le premier jour une équipe pluridisciplinaire et com-plémentaire pour les premières années d’activité. « Plutôt un développement OK et une très bonne équipe que de ne pas avoir d'équipe et une technologie de pointe qui ne percera jamais sur le marché. »

Qbic II, un fonds de spin-off in-ter-universitaire, n’investit jamais en solo. « Nous recherchons un “syndicat” de co-investisseurs afin de ne pas avoir

à lever des nouveaux fonds tous les six mois. » Les co-investisseurs peuvent être des business angels privés, mais aussi des fonds régionaux, des fonds sectoriels ou des investisseurs inter-nationaux, voire stratégiques prêts à investir avec une part minoritaire à un stade précoce. En tant qu'investisseur financier, Qbic veut garder les options ouvertes et laisser le marché agir. « Si nous investissons, nous voulons un return multiplié par 10. »

« La structuration d'un accord est importante pour la création ultérieure de valeur. La valeur avec laquelle l'on s'en-gage est déterminante à long terme. »

La technologie n'est qu'une des facettes. Vous devez poser les bonnes questions et comprendre les réponses. Vous devez être capable de traduire des rapports de recherche (ce qui nécessite de l'expé-rience) sans avoir besoin d'une centaine d'experts. « Votre réseau est important. Avoir un doctorat donne de la crédi-bilité à votre profil si vous posez une question à un professeur. » Qbic II veut également se développer davantage. Le prochain fonds, Qbic III, c'est pour dans trois ans. « Nous avons créé un concept que nous pouvons internationaliser. » Elle pense à Maastricht et Rotterdam, mais aussi à Eindhoven, Delft, Twente,

Aix-la-Chapelle et Cologne, Lille et Paris. « Notre portefeuille de projets est local, mais les applications sont mon-diales. Nos projets évolueront toujours à l'international. Si cela ne se dessine pas à court terme, nous arrêtons tout. Les perspectives doivent être attrayantes. Nos débouchés se profilent en Asie et aux É.-U., pays qui dépistent la tech-nologie en Europe. La technologie, le matériel ou les logiciels leur permettent de s'octroyer un hub en Europe. »

Pingouins Qbic II ne prend jamais une par-

ticipation majoritaire. Les premières levées de fonds vont de 250 000 à 1,5 million d'euros. « Grâce à notre imbri-cation dans le paysage belge et à notre lien stratégique avec nos partenaires institutionnels, nous sommes générale-ment considérés comme l'investisseur “lead”. » Les investisseurs, comme les pingouins, attendent souvent que le premier saute de la falaise. Ensuite, les autres suivent immédiatement. « Le fait que nous soyons les premiers à oser nous donne l’occasion de bien négocier. » Les négociations contractuelles sont souvent difficiles. « Il y a souvent un écart important entre les attentes de l'équipe originelle, ce que l'université re-cherche pour son apport technologique et ce que nous, investisseurs, sommes disposés à investir dans le projet. (…) Avant la fondation, nous travaillons un à deux ans avec l’équipe initiale pour rendre le projet attrayant au niveau in-vestissement. Pour ce faire, je mets mon réseau et mon expérience à disposition. Le fait est apprécié et est source de « buy in » et d'enthousiasme de l'équipe pour collaborer. Je suis également dis-posée à revoir mon évaluation si le pro-jet est réussi. L'avantage : nous sommes alors en phase positive. » Mais les surprises « sont toujours là. Vous n'avez pas de boule de verre. Cinq ans, c'est très long. Nous effectuons toujours une analyse détaillée de la technologie et de la concurrence, mais

SOFIE BAETEN

Travailler « toujours et pourtant... jamais »

« Si nous investis-sons, nous voulons un return multiplié

par 10. »Sofie Baeten

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mars 2019 Engineeringnet Magazine I 11

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les grandes entreprises peuvent décider de développer elles-mêmes le produit exceptionnel en acquérant les meilleurs profils et effectuant un mouvement de rattrapage. Même avec un bon brevet, l'on ne peut pas toujours empêcher cela en tant que petite entreprise. Le succès requiert donc aussi de la chance. Une conjoncture favorable. »

« Il est également important d'ac-cepter sa défaite. Il faut oser s'arrêter. De nombreux facteurs peuvent rendre impossible la création de valeur. Le plus difficile est alors d’arrêter et de tirer la prise. » En tant qu'administrateur, Baeten s'implique fort « hands-on », parcours l'entreprise d'une réunion à l'autre... « Vous ne pouvez pas en tomber amou-reux. Il faut rester critique et objectif et se poser la question, à chaque levée de capitaux, du retour d'investissement. »

De la technologie et des matériaux… Alors que la plupart des filles étu-

diaient l'architecture et la chimie à Gand, elle a choisi la science des métaux et des matériaux. « Une niche avec dix étu-diants. » En été, elle effectuait un stage en atelier chez Sidmar (Arcelor Mittal actuellement) et soutenait sa thèse sur

un projet industriel. « Cela reste une industrie brute. » Une offre d'emploi ne la branchait pas trop.

Elle suivait chez Ignaas Verpoest au Département science des matériaux de la KULeuven un stage « polymères et composites » : EUPOCO. Son projet de fin d'études se faisait chez RWTH à Aix-la-Chapelle. Verpoest lui proposait un doctorat. « Je n'ai jamais pensé à faire une carrière universitaire. J'étais trop axée sur la pratique pour cela. » La thèse portait sur de nouvelles applications de compo-sites renforcés de fibres de verre (Twintex de St Gobain) dans l'industrie automo-bile. « L’un des partenaires, Mercedes, me demandait de travailler au centre de R&D de Munich. J'acceptais même avant de terminer mon doctorat en 1999. » Aucune structure d'expatrié. En tant que seule femme et seule étrangère. Pas au siège, mais dans un département local. Elle suivait les pourparlers (de fusion) avec Chrysler, le portefeuille de recherche sur les composites était en grande partie transféré chez Chrysler et un an plus tard, elle jetait l'éponge. De retour à Louvain, elle faisait un bref post-doctorat chez Verpoest. Puis passait chez Bekaert, qui se diversifiait, rachetait des PME et démarrait

des projets. « Il y régnait du “feel-good”. Les sept années passées au centre de R&D de Bekaert (2000 - 2007) ont été détermi-nantes pour ma carrière. » Elle se parta-geait entre la R&D à Deerlijk et le Business Development au Kennedy Park à Courtrai. En tant qu'expert technique, elle planchait avec McKinsey sur la stratégie des maté-riaux de Bekaert. « Nous avons converti la technologie innovante en un marketing produit, en business plan, etc.. »

Il s'agissait e.a. du Dépôt Physique en Phase Gazeuse (PVD) et les Diamond Like Coatings (DLC) pour applications haut de gamme. Les filtres diesel, du fil à couper les blocs de silicium, les cellules solaires Unisolar à couche mince... Il fallait de nouvelles applications, de nouveaux marchés et une formation des clients. « Il s'agissait de technologies du futur. L'analyse stratégique était correcte, mais le calendrier et le changement culturel né-cessaire ont apparemment été fortement sous-estimés. » À partir du moment où Bekaert vendait des actifs, se repliait sur les câbles et fils d'acier, et poursuivait son internationalisation, « mes perspectives d'avenir s'évanouissaient. »

…vers l'accompagnement de start-ups innovantes

Au Baekeland Fund gantois, elle accompagnait les spin-offs au sein du département TechTransfer. Le seul problème : « Le fonds gérait 12 millions d'euros au sein de l'université. Nous ne pouvions pas toujours décider indé-pendamment et nous étions trop petits (sous-critiques) pour obtenir du rende-ment. » Au fur et à mesure que la start-up grandit et attire du nouveau capital, l'investissement initial se dilue.

Le GIMV la “spottait” afin de faire croître le portefeuille Cleantech au sein des investissements en capital-risque. Les cibles du GIMV étaient moins « early stage ». Technologiquement, elle restait sur sa faim et passait chez Capital-E qui, outre la microélectronique, avec imec comme partenaire stratégique, déve-loppait un deuxième portefeuille axé matériaux. Elle travaillait pendant sept ans en tant que partenaire dans ce fonds sectoriel à vocation européenne, et aidait à ériger un deuxième fonds. Lorsque Marc Zabeau, fondateur du fonds Qbic l

Oser se spécialiserSofie Baeten constate une évolution positive. L'entrepreneuriat est maintenant inscrit dans l'ADN de l'ingénieur. Même un échec est accepté comme une expé-rience d'apprentissage positive. Elle constate aussi de plus en plus de spécialisa-tions. « Nos instituts de recherche doivent oser se spécialiser et faire usage de leurs atouts. Les villes également deviennent de plus en plus partenaire d'innovation. »

In the field Ingénieurs de haut niveau

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 13

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l'approchait pour la première fois, elle avait des doutes. « J'étais bien chez Capital-E. » Qbic I jouait sur la per-ception selon laquelle les fonds de chaque université étaient trop petits séparément. Outre UGent et la VUB, UAntwerp et VITO étaient également convaincus de faire le pas. « Mais les universités ne seraient-elles pas exi-geantes et pressantes? Qbic pourrait-il fonctionner assez indépendamment ? »

Qbic II À sa grande surprise, le modèle était

viable. Le fonds Qbic a le premier droit d’investir dans les spin-offs des instituts associés. Les fonds sont « closed end » et ont une durée de dix ans, avec une prolon-gation possible deux fois par an. Cinq pre-mières années d'investissement de base et cinq à sept ans d'investissements de suivi. Fin 2016 Qbic devait s'orienter vers un nouveau fonds. Zabeau l'approchait à nouveau, dès lors pour gérer Qbic II. « J'optais pour Qbic II et j'y trouvais mon job de rêves. Investir est facile. Le pro-cessus de suivi est plus compliqué. » Elle pouvait y partager les leçons apprises et le savoir-faire.

Qbic I avait un fonds de 40 millions d’euros. « Avec Qbic II, nous levions près de 60 millions. Nous travaillons de-puis deux ans et avons déjà effectué six investissements. Nous recherchions des partenaires supplémentaires dans un modèle de co-investissements, tels que les fonds Fidimec et Imec.xpand d'imec, concentrés sur les innovations en nano-technologie basées sur le matériel. » Mais également les universités de Liège et de Hasselt et sept hôpitaux rejoi-gnaient le fonds. « C'était nouveau dans le paysage belge. Au sein de notre por-tefeuille de projets, nous remarquions de plus en plus d'innovations médicales pour lesquelles la conversion en pro-duit, et donc en applications hospita-lières était absente. » « Pascal Verdonck (professeur en sciences de l'ingénierie biomédicale à Gand, PDG de Medtech Flanders) reconnaissait la valeur de Qbic II et nous aidait à convaincre quelques hôpitaux innovants », stipule Baeten. Participer a un prix. « Nous demandons à tous nos parte-

naires en matière de connaissances, et donc également les hôpitaux, d'investir dans le fonds. » UZ Brussel, UZ Gent, UZA, AZ Maria Middelares, OLV Aalst, Bouge et le Ziekenhuis Oost-Limburg étaient conquis. « Nous assistons déjà à une pollinisation croisée entre les innovations à long terme et les idées concrètes des hôpitaux. »

La durabilité est le thème princi-pal des six investissements actuels de

Qbic II : filtration de l'eau (Blue Foot Membranes), agriculture durable (Aphea.bio), énergie marémotrice (Laminaria), surveillance d'états structurels avec puce photonique (Sentea), capteurs IdO (Aloxy), filtrage bactérien exempt de chlore en piscines (Aquatic Science). « Actuellement, depuis l'augmentation de capital et l'arrivée des hôpitaux l'été dernier, nous avons de plus en plus de projets à vocation médicale. » n

Qui veut devenir entrepreneur« Pour qui veut devenir entrepreneur, je recommande de commencer par ap-prendre dans une grande entreprise. Il y en a assez en Flandre. Même si vous voulez aller à l'international. Un environnement plus vaste est plus sûr. Une erreur peut passer sans sanction. Avec les bons gestionnaires, beaucoup peut être appris à court terme et un réseau se crée qui dure toute une vie. Cette courbe d'apprentissage ne peut se réaliser en solo. »

In the field Ingénieurs de haut niveau

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 15

In the field

Nos voisins du nord sont dans le peloton de tête en matière d’impression 3D dans le secteur de la construction, mais ils sont confrontés aux mêmes défis que les entrepreneurs belges. PA R F R A N C C O E N E N

Dans le village néerlandais de Teuge, près de Veluwe, le premier bâtiment imprimé en 3D au monde – ‘De Vergaderfa-

briek’ – a vu le jour en tant que projet commercial. Le donneur d’ordre, un entrepreneur privé, propose à des par-ties externes d’y organiser des réunions. Centre4Moods a élaboré un concept qui reflète le fonctionnement du cerveau humain. Le concept de construction a été adapté. Les formes organiques ont été imprimées en 3D.

Impression 3D et construction modulaire

Benedikt Declercq de la Vlaamse Confederatie Bouw (VCB) revient sur cette liberté de forme et de concept.

« Comme dans l’industrie manufactu-rière, il faut faire appel à l’impression 3D que si elle offre une valeur ajoutée. (…) Mais cette valeur ajoutée réside justement dans l’impression 3D modu-laire. » L’impression 3D en béton répond idéalement à la tendance du préfabriqué. Il pointe Singapour. « Singapour n’a pas l’espace pour bloquer une rue durant plusieurs mois pour des travaux de construction. Voilà pourquoi la construc-tion est principalement modulaire. » Si vous optez pour un modèle hybride, avec des impressions 3D d’éléments en béton combinés à une construction classique, vous évitez le problème de l’actuelle génération des imprimantes 3D de béton qui ont un volume limité, et le business case devient alors plus attrayant. « Il ne

faut pas appliquer l’impression 3D à des tâches répétitives mais à des composants uniques aux géométries spécifiques. »

Circulaire ‘De Vergaderfabriek’ est une im-

pression 3D à double paroi. Le vide est comblé avec un matériau isolant de forme granulaire. Les granulats ne sont pas collés. Lors de la démolition du bâtiment, ils pourront être aspirés et seront réutilisables. Pour Marijn Bruurs, impliqué dans ce projet via Witteveen+Bos mais aussi dans le projet Milestone (le premier quartier résiden-tiel avec cinq habitations imprimées en 3D à Eindhoven) et à Dubaï, l’aspect du-rable de l’impression 3D en béton peut donner une impulsion. « Sur un chantier moyen, pour deux camions qui livrent du matériel de construction, un camion est utilisé pour enlever du matériel et des déchets. Pensez aux coffrages, au surplus de béton et aux déchets. » On peut éviter cela en imprimant précisé-ment les éléments utiles. L’impression 3D en béton limite le gaspillage.

Les normes font défaut Le grand défi réside dans la légis-

la-tion et la réglementation. « Actuelle- ment, le législateur n’est pas au rendez- vous. Tous les objets doivent être testés individuellement, il n’y a pas encore de normes », explique Kai van Bulck, responsable projets chez Kamp C, le centre belge de la construction durable à Westerlo. Au printemps, une impri-mante 3D à béton du danois Printhuset

Impression 3D en béton: plus qu’une technique de niche?

Le premier mur de ‘De Vergaderfabriek’ aux Pays-Bas imprimé en 3D. (Photos : Media Visie)

'De Vergaderfabriek' aux Pays-Bas (©The Form Foundation)

Brise-lamesLa Belgique est-elle à la traine ? Besix a annoncé avoir lancé une étude sur le béton pour l’impression 3D de brise-lames, en collaboration avec Witteveen+Bos, la start-up ResourceFull et l’UGent. La logistique d’un tel projet, le transport des éléments de brise-lames, est un des principaux coûts. Mais la géométrie peut être optimalisée. La teneur actuelle du liant des mélanges de béton n’est pas suffisante. Via des subsides du cluster SIM (Strategisch Initiatief Materialen in Vlaanderen) et de VLAIO, de nouveaux mélanges sont étudiés. Xella, le fournisseur de produits chimiques, a développé une technique de pompage et un système pour mesurer en temps réel la robustesse d’un béton imprimé. Quatre tonnes peuvent être traitées à l’heure. Les entreprises de construction Van Roey, Beneens et ETIB participent au projet C3PO de Kamp C, tandis que l’UGent effectue des recherches sur les matériaux.

16 I Engineeringnet Magazine mars 2019

In the field

sera mise en service. Le portique couvre 9,5 m sur 9,5 m et peut traiter plusieurs étages. Kamp C devient le terrain de jeu de l’impression 3D dans le secteur de la construction grâce aux subsides du FEDER, de la Flandre, de la province et d’un certain nombre d’entreprises cam-pinoises (soit un total de 1,67 millions d’euros). Ce projet C3PO, d’une durée de trois ans, doit accélérer le développe-ment de l’impression 3D dans le secteur flamand de la construction. Des normes doivent aussi être élaborées.

En temps normal, l’entrepreneur sait selon quelles normes un mur ou un plancher doit être construit. Ce n’est pas le cas avec l’impression 3D en béton. « Nous nous rabattons sur la clause ‘de-sign by testing’ », explique Marijn Bruurs qui a déjà développé des modèles pour calculer les constructions souvent de forme organique. « Avec la méthode des Eléments Finis, nous sommes déjà très loin. » Mais pour ‘De Vergaderfabriek’, il a fallu imprimer tout un mur en 3D puis le charger physiquement afin d’étudier quand la construction cède. « Cela cor-respondait aux modèles. Nous avons pu convaincre l’instance octroyant l’autori-sation, la commune, qu’une construction imprimée en 3D était suffisamment sûre et répondait aux exigences de ce type de bâtiment », poursuit Marijn Bruurs. Une difficulté supplémentaire est que les pa-rois et la toiture se chevauchent. Quelles sont alors les exigences énergétiques qui s’appliquent ? « Nous espérons qu’avec ce type de projets, on pourra réduire dans l’avenir la taille à laquelle il faut effectuer les tests. »

D’autres appels d’offres « Les entrepreneurs ont peur de la

législation et des responsabilités »,

souligne Benedikt Declercq. Il se félicite donc des initiatives comme Kamp C. Cela génère des références sur les-quelles les entrepreneurs peuvent se baser. Les normes dans les pays qui font régulièrement la une de l’actualité avec des bâtiments imprimés en 3D pourraient être plus souples », continue Marijn Bruurs. Witteveen+Bos a déjà imprimé un bâtiment 3D en béton à Du-baï, comparable à ‘De Vergaderfabriek’. « Mais à l’intérieur, une construction traditionnelle était cachée, des poutres et des colonnes en béton armé. Les règles à Dubaï sont plus strictes qu’ici. Il est impossible de construire un mur complet en 3D. Même le matériau brut doit être certifié. »

Les deux projets néerlandais ne sont pas une simple vitrine. Ils reflètent la fonction à laquelle ils sont destinés. Benedikt Declercq aimerait voir ce type de projets, ou cette passerelle pour cy-clistes à Gemert dont des éléments sont imprimés en 3D, plus souvent en Bel-gique. « En Belgique, les gouvernements travaillent avec des appels d’offres clas-siques où le prix est déterminant. Aux Pays-Bas, on attribue aussi des points à l’innovation. Si vous intégrez cela dans

vos cahiers des charges, l’impression 3D en béton a des chances de réussir.»

Une croissance continue Les architectes ne peuvent pas

dessiner tout ce qu’ils veulent parce que ce n’est techniquement pas réalisable. L’impression 3D peut changer cela. Ce qui ne veut pas dire que la VCB s’attend à une impression 3D massive à court terme. Les architectes pourront ajou-ter des éléments qui sont uniquement réalisables avec l’impression 3D. Kai van Bulck s’attend à voir d’ici l’année pro-chaine des projets de meilleure qualité. « Des projets qui nécessitent moins de ‘patchwork’. » Pour Marijn Bruurs, l’impression 3D en béton va rester une application de niche mais elle sera appli-quée à une plus grande échelle suite à la liberté de forme, du fait que les coffrages ne sont plus nécessaires, au gain de temps et à l’aspect durable.

Aujourd’hui, le béton est le seul matériau utilisé pour l’impression, fait remarquer Benedikt Declercq. « Pouvoir imprimer le matériau isolant et les câbles électriques changerait la donne. Mais la recherche reste focalisée sur les mélanges de béton. n

CyBe a imprimé en Arabie Saoudite ce prototype d’habitation pour Consolidated Contractors Company. (Photo: CyBe))

Brise-lamesLa Belgique est-elle à la traine ? Besix a annoncé avoir lancé une étude sur le béton pour l’impression 3D de brise-lames, en collaboration avec Witteveen+Bos, la start-up ResourceFull et l’UGent. La logistique d’un tel projet, le transport des éléments de brise-lames, est un des principaux coûts. Mais la géométrie peut être optimalisée. La teneur actuelle du liant des mélanges de béton n’est pas suffisante. Via des subsides du cluster SIM (Strategisch Initiatief Materialen in Vlaanderen) et de VLAIO, de nouveaux mélanges sont étudiés. Xella, le fournisseur de produits chimiques, a développé une technique de pompage et un système pour mesurer en temps réel la robustesse d’un béton imprimé. Quatre tonnes peuvent être traitées à l’heure. Les entreprises de construction Van Roey, Beneens et ETIB participent au projet C3PO de Kamp C, tandis que l’UGent effectue des recherches sur les matériaux.

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In the field

Après les élections au Congo, internet a été désactivé pendant plusi-eurs semaines en début d’année. Mi-janvier, l'internet était coupé au Zimbabwe après des agitations suscitées par la flambée du prix des carburants. Les réseaux sociaux étaient bloqués. Une pratique aussi courante en Inde … plus d’une centaine fois l’année dernière. Qu’en est-il chez nous du ‘kill switch’ d’internet ? Ou comment un article à l’origine technique prend une tournure politique. PA R LU C D E S M E T

Chez Proximus, le porte-parole Jan Margot insiste sur l’obliga-tion de prestation universelle du fournisseur de service internet.

« Il n’y a pas à s’inquiéter d’une désacti-vation d’internet. Il n’y a rien à dire sur cela. Il y a d’ailleurs tellement d’opéra-teurs qu’un tel scénario est impensable. Cela se passe dans des régions où règne la dictature, ou dans des pays en voie de développement mais chez nous, c’est impossible. » « Il y a une corrélation entre le pouvoir de l’internet et le degré de démocratie dans un pays d’une part, et la simplicité de bloquer internet dans ce pays, d’autre part », explique Phi-lip Du Bois, directeur général de DNS Belgium. Cette asbl gère en Belgique les

noms de domaines aux extensions .be, .vlaanderen et .brussels. « Si le nombre d’acteurs internet est limité et qu’il y a un lien étroit avec le régime, la neutra-lisation de l’infrastructure devient alors plus facile. En Belgique ou aux USA, le nombre de partenaires est important et le gouvernement aurait plus difficile à convaincre les acteurs télécoms de se désactiver. » Mais il ne peut pas s’ima-giner une telle demande de la part du gouvernement, comprenez le blocage des noms de domaine .be. « Il y a peu de chance que nous acceptions car cela aurait un impact sur les 99% de surfeurs particuliers en Belgique. »

Cependant, désactiver le nom de domaine .be n’affecte pas le numéro IP

sous-jacent d’un site. Le site n’est donc pas vraiment supprimé. Celui qui connaît le numéro IP peut s’en tirer, ce qui limiterait l’impact d’une désactivation. Car finalement la structure physique des fournisseurs de services internet (ISP’s) est toujours là. Philip Du Bois compare l’impact d’un blocage des noms de do-maine .be à une panne du gps d’une voi-ture. « Vous pouvez toujours l’utiliser sur l’infrastructure routière et atteindre votre objectif, mais ce sera moins évident. »

L’infrastructure internet être soutenu par… la démocratie

Prof. Jos Dumortier: « Ce n’est que si la Belgique est en état de guerre et que la loi martiale entre en vigueur que le gouvernement peut couper le téléphone et internet. »

18 I Engineeringnet Magazine mars 2019

In the field

« Et puis il y a toujours les VPN. Au Congo, ils étaient intacts après les élec-tions et le shut down. Et les connexions mobiles. Aux frontières, le signal des pylônes de GSM peut être capté dans les pays voisins… Bref, difficile de mettre un bon marché de télécoms fonctionnel à plat. Internet n’est pas un ‘pont’ mais multiples ‘ponts’. »

Dans le cadre de la collaboration avec le SPF Economie « pour protéger le consommateur contre des sites web frauduleux », DNS Belgium supprime régulièrement des noms de domaines ciblés à l’aide d’une liste transmise par le gouvernement. « Nous ne pénétrons pas dans les serveurs de ces sites. Nous ne donnons plus au surfeur l’information permettant d’accéder aux sites. »

Pas d’état d’urgence « Désactiver internet serait vraiment

très difficile », confirme le Prof. Jos Dumortier, fondateur du Centre pour le droit et les technologies de l’information (aujourd’hui CiTiP) et partenaire du cabinet d’avocats Timelex. Pas tant à cause des obligations universelles des fournisseurs de service mais surtout « parce que le gouvernement belge n’a pas la possibilité de proclamer un ‘état d’urgence’, comme en France » qui créerait un cadre pour la mise en œuvre de vastes restrictions. « Une possibilité serait par exemple d’intervenir dans les tableaux de routage mais le gouverne-ment ne peut pas en donner l’ordre ». Il peut, dans un cas d’urgence, déclencher certaines mesures de vigilance accrue comme l’intervention de l’armée ou l’intensification de contrôles de sécu-rité. Mais même en élevant l’alerte au niveau quatre maximum à Bruxelles et en verrouillant des accès (une partie du métro et les écoles et les crèches), on ne touche pas à l’internet. « Ce n’est que si la Belgique est en état de guerre et que la loi martiale entre en vigueur que le gou-vernement peut couper le téléphone et internet. Ce n’est pas possible en temps de paix. Il faut d’abord déclarer l’état de siège, ce que le gouvernement ne peut pas faire sans le parlement. Cela nécessi-terait un amendement constitutionnel. »

En septembre 2016, Jan Jambon (NV-A), alors ministre de la Sécurité, avait proposé un plan de lutte antiterro-risme permettant au Conseil de sécurité national de déclencher l’état d’urgence en cas de menace de niveau quatre, lors d’attentats terroristes et de situations de catastrophes menaçant la sécurité natio-nale. Dans cette proposition, le Conseil de sécurité national aurait pu utiliser la défense, interdire les réunions publiques, … mais aussi filtrer les réseaux sociaux administrativement et mettre des sites web hors ligne. On est donc encore loin de la désactivation de l’infrastructure internet. De plus, ce projet de loi était en contradiction avec la constitution belge, d’après la majorité des juristes.

En temps de guerre Il arrive parfois que des perturbations

se produisent sur les infrastructures d’internet. Un câble est parfois touché lors de travaux d’excavation. Il y a les pannes, et parfois même des sabotages. Mais bloquer les réseaux d’entreprises privées n’est pas prêt d’arriver d’après Jimmy Smedts, porte-parole du groupe de surveillance des télécommunications IBPT (Institut belge des services postaux et des télécommunications). Du moins pas en temps de paix. Il faut des ‘circons-tances exceptionnelles’, et il cite la loi du 13 juin 2005 qui stipule que lorsque la sécurité publique, la santé publique, l’ordre public ou la défense du Royaume l’exigent, le Roi peut, par arrêté délibéré en Conseil des ministres, interdire en tout ou en partie, au cours de la période fixée par lui, de fournir des réseaux ou des services de communications élec-troniques, et de détenir ou d’utiliser des équipements. Et cela pendant la période qu’il établit (art.4 - §1). En cas de situa-tion exceptionnelle provoquant soit la mise hors service, soit un encombrement des moyens de communications électro-niques civils ou militaires qui empêchent le fonctionnement normal de ceux-ci, le Roi peut, par arrêté délibéré en Conseil des ministres, prendre par mesure d’ur-gence toute mesure qu’il juge nécessaire, y compris la réquisition totale ou par-tielle des capacités de transmission des

opérateurs pour les affecter à l’usage de services ou de numéros d’appels priori-taires nationaux. (art.4 §2)

Qui nous lit ? « L’aspect géopolitique joue plus

qu’avant », indique Danielle Jacobs, directeur chez Beltug, l’association belge des responsables TIC. « Il en est plus question lors de nos séances de consulta-tion. Il ne s’agit pas vraiment ‘de couper’ internet mais plutôt de la préoccupation ‘qui nous lit’ ». Elle remarque également ces informations à propos du matériel chinois dans les réseaux des opérateurs. Plusieurs pays interdisent déjà l’utili-sation de fournisseurs chinois pour les réseaux 5G. D’autre part, il y a le ‘cloud act’ aux USA qui oblige les fournisseurs américains à donner un accès aux ser-vices de renseignement à de l’informa-tion de clients sur leur cloud, même s’ils ne sont pas américains. « Il y a aussi un déséquilibre dans la réglementation entre les opérateurs télécoms qui doivent coo-pérer avec la police, etc., et les acteurs Over-The-Top ou OTT (comme Google, Facebook avec Whatsapp etc., Microsoft, ...) qui ont moins d’obligations alors qu’ils font partie des plus grands fournisseurs de communications. » n

Danielle Jacobs, directeur chez Beltug: « L’aspect géo-politique joue plus qu’avant. Il en est plus question lors de nos séances de consultation. »

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1 – A339M+R

Au cours des dernières années, la géothermie était promue en Flandre comme l’une des énergies renouvelables les plus promet-teuses. L’Institut flamand pour la recherche technologique (Vito), qui s’est profilé comme leader dans le domaine chantait réguliè-rement cocorico à ce sujet. Mais depuis l'automne 2018, d'autres sons de cloche résonnaient. Il y a du pain sur la planche. PA R KO E N M O R T E L M A N S

Pendant l'été, tout semblait encore se dérouler de manière satisfaisante. Le 30 juillet, Smet-Daldrup terminait avec

succès le troisième forage sur le site Balmatt du Vito à Mol-Donk. Le forage a duré dix mois et a atteint une pro-fondeur de 4 235 m, dans une couche de grès supposée vieille de 360 à 370 millions d'années (fin du Dévonien). Cette couche de grès n’était ailleurs auparavant atteinte qu’à une profon-deur beaucoup plus faible. Mais en octobre, le raccordement à la pompe de production de Baker Hughes posait problème, retardant le démarrage de la centrale. La deuxième tentative de raccordement réussissait bien.

Problèmes techniques Entre-temps, il s'avérait que le

troisième forage tant proclamé se déclarait être une « fosse sèche ». Au Parlement flamand, Willem-Frederik Schiltz (Open VLD) insistait sur le fait

que le gouvernement - qui avait oc-troyé des subventions pour le premier forage de Balmatt et le raccordement de la centrale au réseau de chaleur du Vito et du CEN - devait se tenir au courant et ne pas laisser le Vito « forer indéfiniment afin d'obtenir coûte que coûte des résultats. » Initialement, le Vito visait la construction d'une centrale géothermique de cinq puits à la frontière de Mol et Dessel. Elle aurait dû à partir de 2019 chauffer ses propres bâtiments, ceux de Belgo-process et ceux du Centre d’Étude de l’Énergie Nucléaire (SCK-CEN). En 2022, le gestionnaire de réseau Fluvius souhaitait également chauffer divers bâtiments publics et industriels ainsi que des zones résidentielles dans les municipalités de Mol et de Dessel via un réseau de chaleur d’une longueur de 30 km. Avec le surplus de chaleur estivale, le Vito voulait produire de l’électricité avec une installation CRO d’Atlas Copco (avec un liquide de

refroidissement à bas point d’ébulli-tion au lieu de vapeur). La centrale de Balmatt deviendrait la première centrale géothermique de chaleur géo-thermique profonde en Flandre.

Des ambitions revues Étant donné que la centrale géo-

thermique ne peut actuellement pas fournir suffisamment d’énergie pour alimenter l’ensemble du réseau, les municipalités de Mol et Dessel, en consultation avec Vito et Fluvius, ont revues leurs ambitions. Les résidents devront pendant une durée indéter-minée continuer à chauffer au gaz naturel. Outre Vito, Belgoprocess et le CEN, seuls les résidents du quartier résidentiel du CEN seront raccordés

GÉOTHERMIE

À quelle profondeur le puits ?

Les microséismes seraient une bénédiction, permettant de comprendre le comportement du réservoir géothermique, estime le géolo-gue Manu Sintubin. (Photo : KU Leuven)

In the field

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mars 2019 Engineeringnet Magazine I 21

In the field

au réseau de chaleur. La pose de cette section du réseau par Cordeel s'ins-crit dans le cadre d'une rénovation en profondeur de ce quartier résidentiel des années cinquante. En outre, le Vito envisage la possibilité d'également ali-menter en chaleur terrienne le hameau de Mol-Donk, l’Institute for Reference Materials and Measurements (IRMM) et l’École européenne.

Tremblements de terre En outre, deux petits tremblements

de terre se sont produits le 18 décembre à Dessel dans le sous-sol profond. Le géologue Manuel Sintubin, profes-seur à la KU Leuven et spécialiste des mouvements de fluides dans le sous-sol profond met en cause les forages géothermiques dans la région. « Dessel ne se situe pas dans la région la plus

active de Belgique sur le plan sismique, le Roerdalslenk, dans le nord-est du Limbourg. Des tremblements de terre à Dessel sont plutôt inattendus », déclare Sintubin. En fonction de la zone, de la profondeur et de la durée du séisme, la cause incombait selon lui aux activités géothermiques à Mol-Dessel. « Tout indique que les deux séismes se sont produits sur des fractures traversant le réservoir géothermique. Que des trem-blements de terre pourraient être induits une fois la centrale géothermique en production ne m'aurait pas surpris. Mais j'étais fort surpris que les tremblements de terre se soient produits si tôt après le démarrage de la centrale géothermique et que l’un d’eux ait une magnitude de 1,2 sur l’échelle de Richter. »

« Les tremblements de terre générés artificiellement sont un point d'attention dans le développement de chaque projet de géothermie profonde. C'est pourquoi le Vito a développé un réseau de sismo-mètres », souligne la porte-parole du Vito, Kristine Verheyden. Ce réseau comprend sept sismomètres souterrains. Auparavant, le Niras - qui supervise les activités nu-cléaires en Belgique - a placé deux comp-teurs aériens en raison de la présence du CEN. « L’activité sismique est le résultat de l’injection d’eau partiellement refroidie à la centrale de Balmatt. Les premiers tremblements de terre ont eu lieu lors des tests d'injection en septembre 2016. Ce fut également le cas lors de la mise en route de la centrale géothermique en décembre 2018. Le réseau sismométrique détec-tait quarante mouvements de sol, tous proches de la zone d’injection du puits 2. Ce sont de petits mouvements le long des failles et des crevasses du calcaire qui s'agrandissent en raison du fort débit et de la surpression. » Vito transmet ses données de mesure en temps réel à l'Ob-servatoire Royal de Belgique.

Système de gestion des risques « Sur la base de ces connaissances,

nous avons élaboré un protocole pré-liminaire afin de minimiser les risques

Le troisième forage sur le site Balmatt du Vito à Mol-Donk. Le forage a duré dix mois et a atteint une pro- fondeur de 4 235 m. (Photo : Vito)

22 I Engineeringnet Magazine mars 2019

In the field

possibles au cours de la phase de production. Nous utiliserons toutes les nouvelles informations pour développer un système spécifique de suivi et de gestion des risques pour les projets de géothermie profonde », stipule Verhey-den. Elle souligne qu'il s'agit d'un projet de recherche dont l'objectif primaire est l'acquisition de données et le dévelop-pement ultérieur de la technologie. « Les problèmes techniques sont spéci-fiques à un projet de recherche. »

Sintubin s’étouffa en buvant son café en lisant qu’un porte-parole de Vito avait dit qu’aucun risque ne se présenterait tant que les séismes restaient inférieurs à 1,5 sur l’échelle de Richter. Il se rappe-lait un porte-parole du Nam qui déclarait en 1986 que c'était de la « foutaise » que le tremblement de terre du 26 décembre de la même année à Assen, dans le nord des Pays-Bas, était lié à l'extraction du gaz. Sintubin concluait lui-même que les failles dans les profondeurs souterraines de la Campine sont sous forte tension. « Cela signifie qu'elles n'ont pas besoin de beaucoup pour se déplacer et causer des tremblements de terre. À mon avis, c’est un souci majeur qui ne devrait pas être sous-estimé par les acteurs ciblant la géothermie profonde en Campine. » Le Vito signale qu'ils n'ont jamais stipulé que les tremblements de terre à Dessel n'avaient aucun lien avec la centrale géothermique.

L’institut reconnaît que le 18 janvier, quatre jours après le redémarrage de la centrale de Balmatt, un séisme de 1,5 sur l’échelle de Richter s’est produit. Sur ce, la centrale a été fermée. Cependant, il ne voit aucune raison de paniquer. « Il faudra pourtant être fort prudent avec la production et l’injection afin de contrôler au mieux l’activité sismique. L'activité micro-sismique (de magnitude inférieure à deux) me semble cependant inévitable. »

Tout comme le Vito, Sintubin estime qu'il est possible que ces microséismes soient une bénédiction. Ils permet-traient de comprendre le comportement du réservoir géothermique. Il considère que le principal défi à relever est de ga-rantir que les tremblements de terre me-surables, voire ceux pouvant causer des

dégâts limités, tels que les fissures dans les murs, soient prévenus. « Si je fais la comparaison avec Groningen, j'imagine que des séismes d’une magnitude de 1,8 à 2 soient possibles. Il faudrait peut-être faire une pause et ne redémarrer la centrale géothermique qu'à partir du moment où la recherche scientifique en saura un peu plus sur ce qui se passe réellement au sein et à proximité du réservoir géothermique. Finalement, des tremblements de terre d'envergure ne peuvent pas être exclus à 100 %, même si le risque est minime. » La centrale géothermique est actuel-lement à l'arrêt, principalement en raison de divers aspects techniques de

l'installation en surface. Il faut du temps pour tout mettre au point. La pression dans l'installation par exemple, doit être accrue en raison de la quantité de gaz dissous dans l'eau pompée. n

Pays-BasLa géothermie profonde suscite également des inquiétudes aux Pays-Bas. L'attention se porte ici d’une part sur les séismes dans les zones géologiquement sensibles, telles que les environs de la faille du Peelrand, et d’autre part sur les risques de fuite des conduites.

Les ambitions pour la centrale géothermique du Vito ont été revues. (Photo : Vito)

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 23

36 heures de chaos à l’aéroport de Gatwick. Quelque 140.000 pas-sagers y sont restés cloués au sol fin décembre après le signalement d’un drone à proximité des pistes de décollage. Près de 1.000 vols ont été annulés. Panique à Heathrow après la détection, un peu plus tard, d’un autre drone dans les environs. Que faire en pareil cas ? On peut envisager la mise à contribution de rapaces, l’émission de commandes trompeuses, le brouillage intentionnel ainsi que l’emploi de drones à filet et de canons à drone. À cet égard, la vi-tesse de réaction constitue un facteur déterminant. PA R P H I L I P D E C L E R C Q

Faire appel à un fauconnier est une option coûteuse, passablement compliquée et uniquement adap-tée aux grands espaces. La tech-

nologie d’envoi de signaux trompeurs visant à saboter les coordonnées GPS du drone considéré n’en est encore qu’à ses balbutiements. De plus, un cadre législatif fait encore défaut. L’usage d’un canon à drone ne permet de neutraliser qu'un drone à la fois. Les drones à filet sont conçus pour en capturer un autre en déployant un filet. Une autre tech-nique consiste à catapulter ces filets de capture en direction d’un drone. Mais les drones sont rapides et le temps de réaction relativement lent des mesures anti-drones en constitue le point faible.

Brouillage intentionnel « Quel que soit le type de brouilleur

employé, toute opération de brouillage intentionnel consiste à perturber la radiocommunication entre le drone à neutraliser et son opérateur. Si le brouilleur est équipé à cette fin, la fré-quence du signal GPS sera également perturbée. Dès lors, le drone concerné sera dans l’incapacité de reconnaître sa position GPS », selon Stijn Willekens, Managing Director de la société Active Drone Security Solutions. « Quatre secondes suffisent pour perturber suffisamment un drone moyen après son passage en mode dégradé (fail-safe). Les appareils conçus par DJI (premier fabricant de drones) sont plus récalcitrants en raison de leur ap-titude au saut de fréquence. Afin d’en

venir à bout, il peut s’avérer nécessaire de prolonger l’émission du signal de brouillage (pendant une huitaine de secondes) pour obtenir le même résultat. En règle générale, le signal vidéo est le premier à s’interrompre. Comme le signal de brouillage n’est émis que pendant quelques secondes à une fréquence spécifique, les autres signaux présents (Wi-Fi, GSM, etc.) ne subissent, dans la plupart des cas, au-cune perturbation. Les services de se-cours opèrent sur d’autres fréquences que celles utilisées par les drones/Wi-Fi/GSM/… En présence de drones (préprogrammés) pilotés par points de cheminement, il est important de perturber les signaux GPS. »

Puissance requise La précision et la simplicité du

brouillage ainsi que son indifférence au type de drone en font une tech-nique efficace. L’angle de perturbation s’élève ordinairement à 30 °, mais il est adaptable à volonté. Le « spectre de perturbation » est susceptible d’évoluer. La puissance requise pour étouffer les signaux d’un drone à toutes les fré-quences dépend dans une large mesure de l’environnement et du bâti. Une puis-sance de 10 W permet de brouiller les signaux sur une distance voisine de 800 mètres. Avec un équipement d’une puis-sance de 30 W, cette distance atteint deux kilomètres. Mais, on dénombre aussi des brouilleurs d’une puissance de 100 W conçus pour des environnements très particuliers.

Métamorphose des détecteurs en brouilleurs

Le cadre législatif accuse un retard certain sur la réalité. Les services de livraison de colis ne sont pas encore autorisés à en assurer la distribution par drones. De même, les entreprises portuaires ne sont pas habilitées à expé-rimenter le déplacement de conteneurs au moyen de superdrones. La construc-tion sans grue est-elle pour demain ? Le monde des taxis est également en pleine effervescence. Les aéroports, établisse-ments pénitentiaires, yachts de luxe, etc. constituent autant de marchés de niche propices à l’usage de technologies de brouillage. « Le brouillage par laser plutôt que par le biais de signaux radioélec-triques constitue une évolution récente. » Avantages de cette technologie : la mise en œuvre ciblée d’une grande précision et le contournement du problème que représente le spectre. Inconvénients : le coût assez élevé de la technologie laser et la remarquable vitesse de déplacement des drones. Une autre technique de brouillage en cours de développement consiste à optimiser la communication entre brouilleur et détecteur. Le détec-teur en tant que tel se mue simultané-ment en brouilleur. « Le délai minimal de commercialisation devrait être de l’ordre de deux ans », selon Willekens. n

« D’ici quelques années, brouilleurs et détecteurs communiqueront à merveille les uns avec les autres », selon Stijn Willekens de la société Active Drone Security Solutions. (Photo : LDS)

In the field

NEUTRALISATION DES DRONES

Un temps de réaction court fait la différence

24 I Engineeringnet Magazine mars 2019

Column

Exécution, en petites séries, d’articles sur mesure abordables, délais d’exécution plus courts, efficacité accrue des flux administratifs, systèmes de production durables ... Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux défis que doit relever notre industrie manufacturière. Pour les y aider, Agoria et Sirris ont lancé en 2011 le programme Made Different à l’intention des entreprises de production : un cycle de transformation basé sur l’innovation pour se muer en usine du futur. Depuis le lan-cement du programme près de 800 entreprises ont déjà bénéfi-cié de cette forme intensive d’accompagne-ment. En attendant, une trentaine d’entre elles sont devenues détentrices du label Factory of the Future, les autres sont encore en train de parcourir un ou plusieurs trajets de transformation.

Il faut réveiller les PME Des chiffres impressionnants, mais il y a

encore du pain sur la planche. Bon nombre d’acteurs de moindre envergure n’ont pas encore entamé leur mutation. Si l’on en croit nos recherches, cette absence de mouve-ment serait surtout due à la haute conjonc-ture enregistrée ces dernières années. C’était le branle-bas de combat pour honorer les carnets de commande surchargés et recruter une main-d'œuvre suffisante sur un marché trop serré des talents. Le temps dont disposaient ces derniers était insuffisant pour tirer pleinement parti de l’innovation.

Néanmoins, ce groupe d’acteurs se trouve aussi dans l’obligation absolue de suivre les évolutions en cours. Mieux, si ces derniers ne parviennent pas à jouer rapidement la carte de l’innovation, ils seront voués à disparaître du paysage industriel du XXIe siècle. Et dans leur sillage, une foule d’activités seront

appelées à disparaître dans les domaines suivants : conception, recherche et développement, planification, logistique. Il faut informer et sensibiliser le groupe imposant des petits acteurs, tel est notre message. C’est la raison pour laquelle nous continuerons, à partir de notre plate-forme Agoria, à peser lourdement pour que ce segment bénéficie d’un soutien accru par le biais d’un nouveau programme d’impulsion.

Meilleur programme de transformation

Entre-temps, la Commission européenne a dégagé un budget de deux millions d’euros en vue d’une extension à l’échelle européenne du programme Made Different. Notre programme de trans-formation s’est imposé au terme d’une analyse comparative. Avec le concours de seize partenaires issus de neuf États membres, nous sommes en train de développer une méthodologie applicable à l’échelle européenne. Ces travaux s’ac-compagneront aussi de l’implémentation d’un Advanced Manufacturing Support Centre, un lieu de rencontre virtuel où les entreprises manufacturières établies aux quatre coins de l’Europe pourront adresser leurs demandes de soutien et

d’accompagnement pratique. La popularité de cette extension européenne du programme Made Different permettra à nos usines du futur d’en récolter les fruits. Cette évolution en facilitera l’accès à un réseau international. La conclusion de partenariats avec des entreprises partageant les mêmes valeurs sur d’autres marchés européens leur permettra de renforcer leur position concurrentielle dans l’arène internationale.n

www.madedifferent.be

Agoria passe à l’échelle européenne en accompagnant l’avènement d’usines du futur Par le truchement du programme Made Different, la fédération de l’industrie technologique Agoria et son centre de recherche Sirris ainsi qu’un réseau de partenaires de plus en plus étendu ont d’ores et déjà accompagné près de 800 entreprises de production dans leur transformation en usine du futur. S’agissant des années à venir, les ambitions affichées sont vertigineuses. Ainsi, la fédération Agoria œuvre à une extension du programme à l’échelle européenne. Mais la fédéra-tion a encore pas mal de pain sur la planche en Belgique.

PA R PA U L P E E T E R S , L E A D E X P E R T FA C T O R I E S O F

T H E F U T U R E A U P R È S D ’A G O R I A

« Notre programme de transformation

s’est imposé au terme d’une analyse com-

parative. »

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 25

Column

Auparavant, on parlait du «droit commercial» et d'un «commerçant» mais ces termes disparus depuis de novembre 2018 laissent la place aux termes «entreprise» et le «droit des entreprises». Une «entreprise» est donc:

(a) toute personne physique qui exerce une activité profes-sionnelle à titre indépendant;

(b) toute personne morale (par exemple une association, une fondation);

(c) toute autre organisation sans personnalité juridique (la personnalité juridique signifie qu'une entreprise elle-même a ses propres droits et obliga-tions).

Cela signifie que non seulement les gestionnaires et les directeurs mais aussi toutes les professions libérales deviennent des «entrepreneurs». Les organisations à but non lucratif (asbl), seront également considérées comme des entrepreneurs (même si elles n'ont aucun but économique) et elles peuvent (depuis peu de temps) être déclarées faillite!

Dès le 1er novembre 2018, le terme «commerçant» n’est donc plus utilisé et «entrepreneur» est devenu le terme cou-rant. Ce terme est beaucoup plus large, car de nombreux indépendants (méde-cins, avocats, comptables, pharmaciens, dentistes, vétérinaires, etc.), qui n'étaient pas considérés comme des «commerçants» auparavant, le sont désor-mais.

Les «sociétés civiles» et les «sociétés commerciales»?

Le renouvellement du droit des sociétés a permis de supprimer de nombreux types de sociétés. L'objec-tif principal est de simplifier le droit des sociétés. Une «entreprise» peut avoir un caractère civil ou commercial. Cela dépend en fait du but de cette entreprise. Le but

d'une société est prévu dans les statuts. Une société «civile» n'a pas de but commercial, mais un but civil. Une société civile ne fera donc pas du commerce. Par exemple, l'exercice d'une profes-sion libérale. Par contre une «so-ciété commerciale» a un objectif commercial et exerce des activités commerciales (par exemple, acheter et vendre certains biens). Du fait de cette simplification du droit des sociétés, la distinction entre les sociétés civiles et les sociétés commerciales s’évapore. Cela signifie que chaque «société» devient une «entreprise» et ceci sans distinction!

Attention !Tout «commerçant» actuel qui a des condi-

tions générales fait mieux de les adapter au terme «entreprise». Depuis le 1er novembre 2018, lorsqu’il s’agit d’ un client on parle de «consommateur» et «entreprise». Les termes «commerçant» et «actes de commerce» dis-paraissent complètement.

Tribunal de Commerce devient Tribunal de l’entreprise

Suite au nouveau terme «entreprise», le «Tribunal de commerce» change également de nom et devient le «Tribunal de l'entre-prise». Ce tribunal est compétent pour tous les litiges commerciaux, y compris ceux suite

à l’exécution d’une profession libérales et des organisa-tions à but non lucratif.

Encore une fois attention ! Si on a un problème avec un mauvais payeur et que

celui-ci est également un entrepreneur, on doit se rendre au Tribunal de l’entreprise. Si par contre il s'agit d'un particulier qui ne paie pas la facture, notre législation a également été modifiée récemment et, depuis le 1er septembre 2018, le juge de paix est devenu compétent jusqu’à 5 000 € au lieu des 2 500 €. n

Commerçant devient entrepreneur !2018 était une année avec de nombreuses modifications à notre législation. Nous pensons aux inno-vations apportées au droit d’héritage et au droit des biens matrimoniaux, ainsi qu’à des ajustements du droit de succession. Mais il y a encore la modification importante au droit des entreprises.

PA R S O L A N G E TA S T E N OY E ,J U R I S T E I N D E P E N D A N T

« Droit commercial »

et d'un « commerçant » sont des termes

disparus

26 I Engineeringnet Magazine mars 2019

In the field

Sabca célèbre son centenaire l'année prochaine. Le programme A350 (Sabca construit des aérostructures de volets pour l'Airbus A350) durera encore 20 ans, mais quelques autres grands program-mes disparaîtront. Le programme Ariane 5 s’arrête en 2020. La société fournira des actuateurs pour Ariane 6 mais plus aucune pi-èce structurelle. L’avionneur se réinvente sous la houlette du PDG Thibauld Jongen (*), qui explique les lignes directrices du projet de transformation qui rendra Sabca à nouveau robuste, rentable et attrayante pour conquérir de nouveaux marchés. PA R LU C D E S M E T

Sabca est resté muette et confi-dentielle pendant des années sur ses contrats institutionnels. Trois marchés étaient abordés :

les avions civils, la défense et l'aéro- spatiale, représentant toujours un tiers des ventes. Toutefois, il y a quatre ans la société navigait en eaux troubles. « Cela tenait également à l'absence d'automa-tisation, de process, d'ingénierie... Nous n'étions plus à la pointe de la technolo-gie », déclare Thibauld Jongen. Au cours de la dernière année, des investisse-ments substantiels ont été réalisés dans le développement d'affaires et « nous clarifions notre vision et notre position sur le marché ». Dorénavant, l’accent sera mis sur quatre secteurs d’activité : aérostructures, systèmes d'actuation, MRO/ERO (Entretien, Réparations, Opérations) et drones.

Aérostructures et systèmes d'actuation

Il est crucial de maintenir les em-plois industriels « mais notre avenir en Belgique n’est certainement plus dans l'assemblage basique. » La consolidation du marché de l'aviation civile pousse d'ailleurs le producteur vers de plus en plus de capacité. « Si vous voulez rester Tier I d'Airbus ou de Boeing, vous devez disposer d'un atelier d'envergure. En ef-fet, vous devez suivre le carnet de com-mandes à un rythme de, par exemple, deux Airbus par jour. Il s'agit de capaci-té, capacité, capacité. » « L'assemblage est meilleur marché dans notre filiale marocaine. Simultanément, nous fai-sons usage de l'écosystème aérospatial en croissance. Le choix est délibéré de déplacer l'assemblage au Maroc pour rester en affaires et revenir plus fort

via le Maroc avec le design, le traitement complexe de surface, les composites... Nous réalisons ici les pièces complexes à valeur ajoutée accrue. » Cette dualité complémentaire génère une spirale positive. À l’heure actuelle, en aéros-tructures, Sabca n’a pas de package de design/construction en développement pour les nouveaux avions. « Nous recherchons donc chez les nouveaux clients les packages “build to print” dont le design existe. » L'efficience peut être améliorée dans ce genre de travail. Aussi pour l'Airbus. « C'est parfait pour la robotisation. Le retour sur investis-sement est aussi correct. En fait, toutes les nouvelles offres contiennent des composants d'automatisation. »

Avec ses systèmes d'actuation, la Sabca dispose d'un excellent produit... pour un seul client européen qui construit des propulseurs de fusées pour l'ESA. « Nous voulons également convaincre le public de nos systèmes “trust vector control” et d'actuation, » explique Jongen, qui évoque le nou-veau monde spatial dans lequel les entreprises privées font le beau temps avec toutes sortes de satellites et qui attendent déjà avec impatience le moment où elles pourront ramener des matières premières de la lune. « Nous devons nous préparer à cela même si l'évolution prendra 30 ans. » À plus court terme, la Sabca peut déployer sa technologie (actuateurs électroméca-niques au lieu d’hydrauliques) dans les ailes des nouveaux avions civils.

Maintenance, Repair & Overhaul « En MRO, nous souhaitons utili-

ser notre savoir-faire avec le F-16. Cet appareil reste encore en service pendant des années. Tous ceux qui passent plus tard au F-35 souffriront des mêmes problèmes : un manque de personnel qualifié et de budget. Leurs meilleures ressources sont focalisées sur le F-35. Mais l'industrie est requise pour fermer

Sabca: mutation d'un centenaireEn MRO, Sabca veut exploiter pleinement son expertise avec le F-16. (Photo : Sabca)

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 27

In the field

le cercle. » Sabca propose des services MRO. La société a remporté auprès des Forces aériennes néerlandaises le contrat de maintenance jusqu'en fin de vie du F-16. Elle souhaite également attirer d'autres marchés F-16 pour la maintenance. « Même les pays d'Europe de l'Est ont besoin d'experts F-16. » Sab-ca est d'ailleurs prête à faire cela en par-tenariat avec Sabena Aerospace. « Nous voulons travailler avec eux en MRO au Maroc. Nous y avons un portefeuille complémentaire. La Sabena avec l'avion de transport C-130. Nous avec l'Alfajet, le Mirage F1 et le F-16. Le Maroc est d'ail-leurs la porte de l’Afrique du Nord. »

Pour les Forces armées belges, Sabca s’oriente vers un nouveau type de services. Alors que les appareils sont ac-tuellement entretenus dans leurs propres hangars et ateliers, ils peuvent désor-mais également faire usage des bases aériennes de Florennes, de Beauvechain et de Kleine-Brogel pour effectuer la maintenance en équipes mixtes. La ges-tion de flotte est également considérée. « La maintenance d'appareils divers est un quatrième pilier de notre stratégie MRO. Le F-35, par exemple, mais aussi le F-15 et même les oldtimers utilisés pour l’en-traînement au combat. « Pour un client américain, nous soignons un appareil Mirage F1 pour des exercices en combats aux États-Unis. »

Nouveau marché : les drones Les UAV ou drones constituent le

quatrième secteur d'activité visé par la nouvelle Sabca. Différents aspects

sont considérés. Le fabricant de drones General Atomics, dont la Belgique vient récemment d'acquérir 4 exemplaires, a un partenariat d'entretien pour le nou-veau modèle, le MQ-9B SkyGuardian/ Reaper. « Dans ce partenariat, nous pro-duisons les pièces pour l’ensemble de la flotte, nous faisons la maintenance et nous intégrons les systèmes », explique Jongen. Lorsque les appareils arrivent en Europe, la Sabca est chargée d'as-sembler les divers éléments, d'assurer le transport d'Anvers à Florennes, la mise en place, la connexion et la vérification du matériel de contrôle au sol et la for-mation du personnel. « Nous assurons les activités opérationnelles sous la supervision de General Atomics. » En outre, Sabca Limburg construira le SATCOM-pod protégé de la foudre du MQ-9B SkyGuardian et du SeaGuardians. Les autres partenaires belges de ce pro-gramme sont Thales Belgium, Esterline, Droneport et Newtec.

« Nous ciblons également d'autres clients pour maintenir la composante aéronautique de leurs opérations de drones. Il existe de nombreuses en-treprises de services publics dans les secteurs de l'énergie, de la surveillance, “search&rescue”… qui n'ont rien à voir avec l'aviation, mais conscientes que les drones peuvent les aider à réduire leurs coûts. Soit, elles font tout sans expérience à la base, soit elles prennent un partenaire externe et nous entrons en scène », explique Jongen. Dans le secteur, il voit du côté de l'offre, beau-coup de petites start-ups industrielles inexpérimentées. « L'industrie recherche des solutions robustes, évolutives et conformes aux exigences des certificats à venir. Nous intégrons tous ces éléments. Non seulement les composants, mais également l'aspect sécuritaire, la charge utile, l'intelligence artificielle pour voler sans pilote, l'essaimage, les gestions de données et de télécommunication dans l'espace aérien, les atterrissages de précision, la recharge, la maintenance, la formation... Notre expérience couvre exactement tout cet ensemble. »

« Nous sommes cohérents avec notre historique », déclare Jongen, « mais sur un nouveau marché. Jusqu'à présent, le feed-back de nos clients commerciaux est positif. Je m'attends d'ailleurs dans les semaines à venir à conclure d'ex-cellents partenariats. » Le dronelab de Sabca, érigé il y a quelques semaines, compte maintenant 15 ingénieurs. Des filets sont suspendus pour effectuer des vols dans une sorte de volière à l'intérieur et à l'extérieur. « L'ouverture

Après le choix du F-35 : accords fermes« Je suis heureux qu'un choix ait été fait », déclare Jongen, « mais il reste encore un long chemin à parcourir pour concrétiser toutes les promesses. » Il plaide pour une coopération entre le gouvernement (SPF Economie), l'industrie et la défense afin de faire pression sur Lockheed Martin et Pratt & Whitney. « Cela arrivera certainement. Il nous reste encore onze mois. Les contrats seront alors irréversibles. Mais nous n’avons pas encore d’accord ferme, nous n’avons que des intentions relatives au retour industriel. Mais il n’est pas encore trop tard. » C'est cependant critique pour l'industrie belge. « C’est le seul moyen d’apprendre lors de l’achat d’équipements “off-the-shelf”. Vous savez, les trois quarts de l'industrie aéronautique belge repose sur le F-16. Ce n'est plus possible avec son successeur. »

« Nous voulons également convaincre le public de nos systèmes “trust vector control” et d'actuation », explique le PDG Jongen. (Photo : Sabca)

28 I Engineeringnet Magazine mars 2019

In the field

officielle du laboratoire suivra dans en-viron un mois. » L'année dernière, Sabca concluait un protocole d'entente avec Droneport. « Nous avons des filiales dans les trois régions et nous serons actifs dans chacune d’elles. »

Jongen est convaincu que livrer des pizzas à domicile ou poser un bac de bière sur la plage ne seront pas les premières applications de drones pro-fessionnels. C'est vers le militaire qu'il faudra se tourner. « Un drone coûte dix fois moins cher qu'un hélicoptère piloté. » Les applications médicales seront les premières sur le marché civil. « Il s'agit d'acceptabilité auprès du grand public. » L'expérience se développera avec Helicus et les autres partenaires de l'initiative Anversoise Clinidrone pour le transport par drone de biopsies et d'échantillons de sang entre hôpitaux. La société vise également les services pour les opérations de drones. Par exemple, en tant que gestionnaire de flotte dans le cadre de la collaboration avec Helicus à Anvers. « Un autre exemple sont les services destinés aux entreprises de sur-veillance disposant de toute une flotte de drones. Nous pouvons garantir leur dispo-nibilité en assurant la maintenance. » Divers services sont possibles. Sabca en tant que consultant (quel drone pour quelle application ?) ou en tant que constructeur de drones (plate-forme

OEM). Ou, Sabca en tant qu’“equipment provider” ? « La fertilisation croisée est possible dans ce cas. Les actuateurs développés pour l’espace, avec nos propres processeurs, sont également parfaitement utilisables en tant que pilotes automatiques pour drones. » En outre, ils sont déjà certifiés pour l’espace et protégés contre les cyberattaques. Ou en tant que “full service provider” ? « Nous sommes alors payés par heure de vol, tout compris. Ou par bit de don-nées si le drone est utilisé dans ces cas. Nous testons plusieurs études de cas et verrons de manière opportuniste ce qui se développe le plus rapidement. »

« Nous sommes suffisamment grands pour être crédibles, mais égale-ment suffisamment petits pour écouter le client et faire preuve de souplesse sur un marché qui se cherche. Nous

sommes uniques en termes d’échelle et de proposition », conclut Jongen. Sabca possède trois filiales en Belgique, une dans chaque partie du pays : Haren (700 employés), Gosselies (300) et Lummen (70). 70 personnes travaillent également à Casablanca chez Sabca Maroc. L'entre-prise a réalisé un chiffre d'affaires de 210 millions d'euros en 2017. n

(*) Après un BA en philosophie (UCL), Thibauld Jongen (48 ans) devenait ingénieur civil en mathé-matiques appliquées. À Delft, il obtenait un diplôme en dynamique des fluides en sus d'un Master chez Von Karman et d'un doctorat en Computational Fluid Dynamics à l'École poly-technique de Lausanne ; à la NASA à Langley, il travaillait sur les turbulences. Après cinq ans au poste de directeur corporate du programme R&D chez Unilever, il travaillait pendant 13 ans chez Techspace Aero (Safran) avant de devenir PDG de Sabca en juin 2016.

Le constructeur aéronautique Sabca se réin-vente sous la houlette du PDG Thibauld Jongen, qui défi nit les lignes directrices du projet de transformation. (Photo : LDS)

Les UAV ou drones constituent le quatrième secteur d'activité visé par la nouvelle Sabca. Ici, le drone Litus de fabrication maison. (Photo : Sabca)

Terrain de jeu inégal dans l'aérospatialDans l'aérospatial, l'industrie européenne traverse une période difficile. Elle est chassée du marché par SpaceX et d’autres nouveaux venus. « Si l'Europe veut conserver un accès in-dépendant à l'espace, elle doit faire mieux. » Les développements soulèvent des questions sociales. « L’infrastructure au sol chez nous pour construire des systèmes de lancement est supercritique. Elle est essentielle pour l’économie européenne, pour la communication par satellite, le positionnement... » Cela nécessite en outre des investissements des pouvoirs publics pour atténuer le risque élevé, comme plaide Jongen, convaincu que l’offre et la demande viendront naturellement lorsque les services de lancement seront achetés là où ils seront les moins chers. « Il y a un risque que nous n'ayons plus cette capacité en Europe à ce moment-là. » Il souligne que le terrain de jeu n'est pas le même pour tout le monde. « Chez SpaceX, vous pouvez commander un lanceur pour 70 millions d’euros. Au lieu des 140 millions d’euros qu’ils touchent aux États-Unis. C'est du subventionnement. Tout ce que les États-Unis lancent dans l’espace “doit” se faire avec un lanceur américain. Comment contrecarrez-vous cela pour maintenir l'industrie européenne des fusées en vie ? Il en va de même pour l'industrie européenne de la défense. »

sur un marché qui se cherche. Nous de Sabca en juin 2016.

Les UAV ou drones constituent le quatrième secteur d'activité visé par la nouvelle Sabca. Ici, le drone Litus de fabrication maison. (Photo : Sabca)

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In the field

La 72e édition de la Hannover Messe, du 1er au 5 avril 2019, cible 6 500 exposants de plus de 75 pays. Les six salons industriels de la technologie (Integrated Automation, Motion & Drives, Digital Factory, Integrated Energy, ComVac, Industrial Supply en Research & Technology) occupent l’ensemble du site. Cette année, l’accent est mis sur le « machine learning », l’IA, la 5G, la mobilité, le design léger... Le pays partenaire, la Suède, se concentre sur les solutions intelligentes dans son pavillon Co-Lab. Une avant-première. PA R LU C D E S M E T

Universal Robots lançait en septembre sa nouvelle e-series déplaçant à l'instar de robots existants 3, 5 et 10 kg. Le logiciel

de programmation est innovant. « Nous nous concentrons uniquement sur les robots légers pour lesquels nous sommes leaders avec 60% de part de marché (environ 27 000 installations et 24 000 applications différentes). Nous montrions la voie au marché au cours des six dernières années. La concurrence est plus que bienvenue pour l’évolution d'échelle, mais elle doit être de « qualité supérieure ». En effet, le segment de mar-ché est si neuf et si petit qu'une qualité médiocre est inacceptable. Le danger est que les nouveaux acteurs aux produits

acceptables soient écartés par des concurrents moins valables. En tant que leader du marché, vous devez disposer d'un écosystème », déclarait Helmut Sch-mid, general manager Europe Occiden-tale. Il pointe du doigt les composants plug-in, les préhenseurs, les Teachpa-nels... « Les fabricants de préhenseurs ré-cupèrent notre interface et nous testons leurs produits afin qu’ils fonctionnent en “plug & play” sur nos robots. En effet, notre vision est que l'opérateur doit être capable de tout faire par lui-même. La « convivialité » est notre leitmotiv majeur. Ce n’est pas tant la charge utile, mais la portée et la longueur du bras qui joue aussi chez le client. » La société construit ses robots au Danemark. La Chine, les É.-U. et l'Allemagne sont les trois plus grands marchés.

Stäubli y démontre son robot sur roues Helmo, abréviation de « HELp for assembly » & « MOntage ». Il s'agit d'un Stäubli TX2-90 sur un AGV de Stäubli WFT. Le robot peut être utilisé à différentes stations pour compenser les pics de production. Le déploiement d'Helmo exige une certaine gestion du changement, la conscience que la machine peut se déplacer. Cela nécessite de nouvelles règles de circulation sur le lieu de travail. Tout dans Helmo est dé-veloppé en interne. Il semblerait que la forte demande en robots entraînerait des délais de livraison pouvant aller jusqu'à 13+ semaines. La société commercialise Helmo via ses revendeurs mais aussi en direct. Des intégrateurs sont également exigés pour assembler préhenseurs, outillage et logiciels.

Igus présentait son nouveau DC - Di-

rect Computer - bras robotique low-cost avec stepdrive PLC intégré. Les câbles sont rangés dans le carter imprimé en 3D. « Ce “rawbot” (soit une machine nue) est livré sans préhenseur. Le client doit le fournir lui-même. » Cela est facilité par la nouvelle place de marché Internet des fournisseurs et de leurs produits.

Schunk combine préhension et intelligence artificielle. Un robot était en démonstration de préhension de blocs empilés pour les redéposer ailleurs. « Le robot n'a pas de programme de commande direct. Il dispose bien d'un réseau de neurones entraînés à la saisie du matériel et à la combinaison des em-pilements », stipule le Prof. Dr. Markus Glück. Et pourtant, il s'agit d'un nombre limité de combinaisons ; « mais si vous connaissez le nombre de combinaisons, l'entraînement est dirigé et limité. » La vision 3D avec une caméra stéréo « time of flight » y est combinée à une détection « edge » 2D. « Notre produit est le préhenseur, son module d'IA et les boîtes à outils pour le former. » La société souhaite également intégrer la détection de force dans son préhenseur. La fonction est double : d'une part le

Hannover Messe avant-première

Nouveau bras de robot low-cost igus DC - Direct Computer (Photo : LDS)

30 I Engineeringnet Magazine mars 2019

In the field

« contact » (champ magnétique) et d'autre part la pression, la résistance mesurée dans les moteurs par les doigts. Une première génération sera déjà exposée à la Messe. Une seconde suit à l'automne. Le préhenseur équipe déjà les robots Yaskawa, UR et Kuka.

Jumeaux numériques et intégration Fraunhofer IEM présente un sépa-

rateur i4.0 de GEA sur un stand groupé comptant 45 clients. « La machine dispose de nombreux capteurs. Nous avons mis un microphone sur l'échap-pement et avons appris à la machine le type de fonctionnement correct ou non. Nous avons ensuite mis en place un pi-lote automatique qui ajuste la machine en fonction des données », explique Robert Joppen. Avantage : aucune perte de liquides et « vous n'avez plus besoin de dynamique des fluides. »

Fraunhofer IPT (Aix-la-Chapelle) collabore avec des partenaires suédois, tels que le Powertrain Manufacturing for Heavy Vehicles Application Lab (PMH Application Lab) chez KTH et RISE (instituts de recherche suédois),

en relation avec la chaîne de process des transmissions de camions. Le processus comporte plusieurs étapes, plusieurs technologies et génère des masses de données. Celles-ci sont placées dans un jumeau numérique du composant pour ensuite rechercher le potentiel d'optimisation. L'on parle chez IPT de « networked adaptive production ». « Nous pouvons appliquer les outils à des chaînes très complexes de l'industrie. »

Boge présente une version « birth- day » (la société fête ses 111 ans) de son highseller, la quatrième génération du compresseur S-serie qui comporte des améliorations de rendement. « Nous connectons nos machines depuis dix ans. Les données collectées sont analysées et placées sur la plate-forme IoT avec laquelle le client peut créer son propre tableau de bord. » Le distributeur sera également en mesure de lire les données pour la maintenance prédictive. « Cette plate-forme sera disponible cet été. » Boge opte pour le standard OPC UA. « Notre activité principale est la vente. Le pay-per-use est également pro-posé, mais seuls quelques clients optent pour cela. Beaucoup estiment la formule trop complexe. Mais avec Boge Connect, l'ensemble peut être automatisé. »

Lenze cible une nouvelle ligne de produits basée Industrie 4.0 pour les machines flexibles en production. Au lieu d'un contrôleur de ligne, toutes les machines sont interconnectées. Une description est faite de chaque fonction machine. Lors de la réception d'une recette, la machine vérifie si elle est éga-lement capable de fabriquer le produit.

Cela exige non seulement la norme de communication ouverte OPC UA, mais aussi ce qu'on appelle les « compagnon specifications ». Le PackML (Packaging Machine Language) est le langage per-mettant aux machines d’emballage de communiquer entre elles sur la ligne.

« Fini les concepts d'îlots et de silos », est la devise de Viastore qui intègre le système de gestion d’entrepôt (WMS) et le système d’exécution de la fabri-cation (MES) dans un logiciel unique avec une nouvelle interface utilisateur. Qui sait gérer son smartphone, est capable de visualiser les KPI de gestion. « L'interface MES reste présent sur la machine et est capable également de sélectionner les matières premières. » SAP possédait déjà une telle fonction « mais nous pouvons désormais égale-ment proposer des solutions hautement intégrées aux utilisateurs non-SAP. » n

Fraunhofer IEM et Robert Joppen contournent la complexité avec un microphone intelligent. (Photo : LDS)

Gain de poids de trente pour cent avec les ang-les arrondis des nouveaux ventilateurs radiaux en composite renforcé de fibre de verre chez Ziehl Abegg. (Photo : LDS)

BiomimétiqueZiehl Abegg lance de nouveaux ventilateurs radiaux en composite renforcé de fibre de verre pour le rétrofit et la construction neuve. Les pales sont bio-mimétiquement « ondulées » (analogie avec la baleine à bosse) et, lorsqu'elles se coulent à la roue, les angles ne sont pas droits mais arrondis. Ce dernier fait produit à lui seul un gain de poids de 30%. L'arrondi breveté n'est pas en acier mais en moulage par injection. « Le problème est d'injecter tout d'un coup », déclare le porte-parole Rainer Grill. « Nous in-jectons nous-mêmes depuis l'année dernière. » La société produit un million et demi de ventilateurs par an. « Nous faisons usage de l’impression 3D pour le prototypage rapide, mais le résultat n’est pas assez notable pour cette application. Les ventilateurs tournent jusqu'à à plus de 250 km/h. En impression 3D, la fibre de renforcement mesure 0,1 mm. Dans notre composite, 10 mm. »

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 31

Technisch-Commercieel binnendienstmedewerker

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aDuits moederbedrijf: • Je komt terecht in een georganiseerde en gestructureerde omgeving: Zeer professionele ondersteuning op gebied van IT (vb: het uitzonderlijk performante, door Vega ontwikkelde CRM-systeem voor administratie en rapportering), marketing en andere tools.

Wat wij zoeken:aTechnisch-commercieel: • Onze voornaamste uitdaging is de lange-termijn relatie met onze klanten. • Je grootste zorg is…de klant ontzorgen! • Je krijgt alle mogelijkheden (opleiding, tools etc) om je te verdiepen in onze producten en de samenhang met hun toepassingen. • Je krijgt veel automomie en flexibiliteit om je commercieel én technisch uit te leven. • Het allerbelangrijkste is je service-gerichtheid. Een klant helpen motiveert je!

aBinnendienst: • Je hebt telefonisch en schriftelijk (e-mail…) contact met je klanten, onderzoekt hun behoeften en adviseert hen de meest gepaste oplossing.

• Je maakt offertes en volgt ze op. • Je werkt samen met de buitendienstmedewerkers en de service-afdeling. • Bijkomend kunnen in samenspraak nog andere taken worden toevertrouwd, afhankelijk van jouw interesses en vaardigheden (bvb specialist van een bepaalde technologie of industrie, VCA, …).

aEn dan ook nog: • Dat je affiniteit hebt met techniek, blijkt uit je studiekeuze. De proces- en automati- satiewereld moet je aanspreken. Ervaring is geen must. • Je zoekt een stabiele werkomgeving gericht op de lange termijn, die je ruimte en mogelijkheden geeft voor je ontwikkeling. • Bereid zijn de dagelijkse verplaatsing naar het kantoor in Zellik te maken. • Moedertaal Nederlands (of Frans) Kennis van de andere landstaal en Engels of Duits (communicatie met internationale collega’s) is een belangrijke troef • Kennis van MS Office (Excel, Word, Powerpoint)

Wat we bieden (bovenop onze unieke cultuur): • Loon: dat spreken we in alle openheid met elkaar af. • Extra: 4 13° maand, ecocheques, premie PC200 4 CAO90 bonus (resultaat-gebonden) 4 Hospitalisatie-, privé-ongevallen- en groepsverzekering 4 Maaltijdcheques 4 Verlof: 20d + 6d ADV + beschikbare brugdagen 4 De mogelijkheid om af en toe eens thuis te werken wordt momenteel onderzocht.

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Vacatech focus

Prononcer femme et ingénieure en un seul souffle n'est pas toujours évident. Seul un ingénieur sur cinq diplômé en 2014 est une femme. Seule la moitié d’entre-elle exerce effectivement. Le métier d'ingénieur est en pénurie. Un changement de mentalité s'impose chez les filles et autour d'elles, mais aussi dans les entreprises et dans l'enseignement. PA R E L K E L A M E N S

«Pour avoir plus d'ingé-nieures, il faut rendre la formation et la profession plus attrayantes pour

les femmes », déclare Jelle De Borger, responsable de la communication à la fa-culté des sciences de l'ingénieur à la KU Leuven. « Il n'y a qu'en Asie et en Afrique qu'il y a plus d’ingénieures. L'observation est globale. Mais le cas n'est pas général dans la plupart des pays. » Le problème n'est pas universel non plus, car certaines orientations techniques attirent plus les filles que les garçons. Selon les derniers chiffres de la KU Leuven, campus com-pris, cette année universitaire, plus de filles que de garçons se sont inscrites au cursus d'ingénieur-architecte : 150 filles (ou 60 %) vs 104 garçons. En sciences de l’ingénierie biomédicale, 59 filles vs 55 garçons. En génie des biosciences, en génie cellulaire et génétique, 48 filles (60 %) vs 33 garçons et en orientation bio-in-génierie, 60 filles (70 %) vs 24 garçons.

La perception de la formation et de la profession joue un rôle crucial. « La perception est encore très forte que la formation d'ingénieure civil est trop dif-

ficile -“les garçons c’est les sciences” - et que les ingénieures se retrouveront dans un monde d'hommes (temporairement encore vrai) ; perception chez les filles mais aussi autour d'elles. » Le fait se véri-fie fort chez les ingénieurs industriels. « La perception qui règne est qu'il faut être pratique et avoir une vision tech-nique. » Pour cette orientation, le pour-centage de filles bachelières n'est que de 12% cette année scolaire-ci. La prédomi-nance des garçons est toujours là : 3 207 sur un total de 3 651 étudiants.

La question du pourquoi Il est donc important d'avoir une

vision correcte de la formation et de la profession. L'enseignement et aussi les entreprises prennent des initiatives. Au sein de la multinationale suédoise Atlas Copco, plusieurs employés fondaient en 2011 le réseau international Pleiades. Il a pour but d'assister le personnel féminin à accéder à des postes de direction. Ac-tuellement, neuf femmes organisent des événements de réseautage, des ateliers et un programme de mentorat. « Trop peu de femmes sont promues à des postes

critiques et aux niveaux directionnels, les compétences hommes/femmes sont jugées différemment. Cependant, les recherches démontrent que les équipes fonctionnent mieux lorsque les hommes et les femmes travaillent ensemble ou du moins que les compétences hommes/femmes soient équilibrées », explique Jutta Kronenberg, team leader chez Atlas Copco à Wilrijk. Il y a trois ans, elles ont même lancé Techno Ninja pour créer de l'engouement pour la technologie chez les enfants du personnel âgés de 7 à 14 ans. « Ils peuvent passer une journée dans une des filiales. Là où les garçons et les hommes voient la science et la technologie comme un défi passionnant, nous remarquons que pour les filles et les femmes la “question du pourquoi” doit avoir une réponse. »

Le réseau international Pleiades a pour but d'assister le personnel féminin à accéder à des postes de direction. (Photo: Pleiades Belgium)

Les filles qui réussissent le nouveau test de niveau ont peut-être davantage confiance en elles pour entamer effectivement les études, soupçonne Jelle De Borger, responsable de la communication à la faculté des sciences de l'ingénieur de la KU Leuven. (Photo : Goedele Miseur)

Les ingénieures rattrapent du terrain« Un changement de mentalité s'impose pour inverser la tendance. »

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 33

Vacatech focus

Jelle De Borger convient du fait. « De nombreuses initiatives STEM (Science - Technologie - Ingénierie - Mathéma-tiques) sont en cours pour permettre aux jeunes de se rendre compte de l'intérêt de ces matières dans l'ensei-gnement. Clarifier les objectifs de ces cursus et expliciter des cas réels pèse plus chez les filles que chez les garçons. Nous devons donc rechercher ce qui in-téresse les filles dans une formation ou plus tard dans leur carrière, puis ajuster les atouts de l’étude en conséquence. La pertinence sociale de cette étude influe fortement le choix des femmes. » Dans ce contexte, les modèles de rôle sont également influents. Des trophées tels que l’« ICT-manager of the year », le « Woman Award in Technology and Science » d'Innoviris Brussels et le « Young ICT Lady of the Year » de She goes ICT aident à inverser la tendance, selon De Borger. « Tout comme le site Web “deburgerlijkingenieurinactie.be” avec e.a. des témoignages féminins don-nant une image réaliste de la profession. Des icônes comme l'ex-judoka Heidi Ra-kels sont des figures de proue. De cette manière, le métier prend une connota-

tion positive pour les femmes. » Le dialogue social joue également un rôle important. « Il doit y avoir un meilleur équilibre entre vie profession-nelle et vie privée. C'est vrai pour tout le monde mais certainement pour les femmes. Nous devrons aborder notre carrière différemment, parfois faire un pas en arrière si nous voulons pouvoir continuer à travailler jusqu’à 67 ans », argumente De Borger.

Rester sur ses positions Au final, il appartient à la femme elle-

même de franchir le pas. Hilde Helsen (53 ans) de Nieuwrode le faisait déjà auparavant. En1988, elle était diplômée ingénieur civil en science des matériaux. « J'avais décidé personnellement que je ne voulais pas travailler dans un labo ni dans un département de R&D et je voulais améliorer les machines et les produits en usine. Comme par exemple, renforcer le fil d'acier chez Bekaert. Mais les entreprises ne considéraient pas cela comme un job féminin. » À un salon de l'emploi à Louvain, elle montait à l'attaque au stand d' ExxonMobil en demandant « Vous n'engagez certaine-

ment pas une femme en production ? » Contre toute attente, elle était engagée. « Nous apprenions à la maison à réaliser nos rêves. “Je suis différente, ainsi soit-il”, c'est mon credo. Le sentiment était “de rester sur mes positions” plutôt que de lutter contre un préjugé. Au bout de six mois, je devenais déjà ingénieur d'inspection avec une équipe de quatre techniciens... des hommes. C'était du jamais vu à cette époque. Vous pouvez être motivée, mais il faut au bout du compte quelqu'un dans l'entreprise qui croit en vous. Et ce sont toujours des hommes. Ils se posent alors la question : “Ne va-t-elle pas tomber enceinte, ne va-t-elle pas arrêter ?” Actuellement, les femmes déclarent leurs ambitions et sont écoutées, même si une solution n'est pas toujours en vue. Mais je suis convaincu que cela va changer à cause de la pénurie d'ingénieurs. Les entre-prises devront faire plus souvent appel aux femmes. En outre, de meilleures dé-cisions sont prises dans une entreprise équilibrée hommes/femmes. (…) C'est là où il faut mettre l'accent si nous voulons renverser la tendance. »

Avec sa société TRAJECTUM, Hilde Helsen aide les gens à découvrir leur potentiel. Les femmes découvrent qu'elles sont bien prédestinées à devenir ingénieur. « Quand je rencontre de jeunes ingénieures, je sais quel parcours elles doivent encore emprunter. C'est un fait qu'il faut du temps pour maîtriser le savoir-faire. Cela prend souvent plus de temps que pour un autre emploi. Le rôle des entreprises est de moderniser les parcours professionnels et de les rendre plus favorables aux femmes. Si davantage d’ingénieures entraient sur le marché du travail, elles seraient moins considérées comme une exception, à la fois par les femmes elles-mêmes et par la société. » n

« Il incombe aux entreprises de moderniser leurs parcours professionnels et de les rendre plus favorables aux femmes », déclare Hilde Helsen, ingénieure civile en science des matériaux, qui aide les étudiants à découvrir leur potentiel avec TRAJECTUM. (Photo : Joke Emmerechts)

Test de niveauCe changement de mentalité doit évoluer. Cette année scolaire-ci, l'orientation a déjà enregistré une légère augmentation du nombre d'étudiantes. « Cela nous donne de l'espoir, mais le chemin à parcourir est encore long », constate Jelle De Borger. « L’une des causes possibles de cette légère augmentation est peut-être le test de niveau actuellement requis pour être admis à la formation d’ingénieur civil architecte. Les filles qui y parviennent auront peut-être davantage confiance en elles pour enta-mer effectivement les études. »

34 I Engineeringnet Magazine mars 2019

Vacatech people & jobs

Ce n’est pas en bâclant le travail que l’on s’en tirera« Il est important d’obtenir une licence et de démontrer

que le réacteur MYRRA est sûr », insiste Alexander Aerts (39), chef d’une équipe composée d’une dizaine de chercheurs at-telés au programme Conditionnement et chimie, lequel porte sur le développement de modèles, la conception d’installa-tions d’essai et la construction du prototype SCK/CEN d’un réacteur nucléaire piloté par un accélérateur de particules. Titulaire d’un diplôme de majeur en chimie, notre bio-ingé-nieur a rédigé une thèse de doctorat portant sur les surfaces et à la catalyse et consacré ses recherches postdoctorales (menées elles aussi à la KUL) aux matériaux nanoporeux. Il s’est mis en quête de nouveaux matériaux dotés de propriétés catalytiques leur permettant d’accélérer certains processus chimiques, de délivrer des doses régulières de médicaments, de purifier des gaz, etc. « Un jour, un représentant mandaté par le SCK/CEN m’a soumis un problème de purifica-tion des gaz » et depuis 2010, Aerts accompagne les recherches menées à Mol. « Il s’est avéré assez rapidement qu’il ne s’agissait pas d’un pro-blème de purification des gaz, mais que la question se posait de savoir d’où provenaient les impuretés libérées et dans quelles proportions. » (Photo : LDS) n

Vacatech people & jobs

Cas désespérés ? Faites appel à nous ! « L’acquisition de connaissances scientifiques s’est faite sans difficulté », relate Joram Rosseels (32), lequel a poursuivi des études d’ingénieur civil en construc-tion mécanique et soutenu une thèse de doctorat consacrée aux moteurs piézo- électriques devant la faculté de Mécanique de précision de la KUL. Depuis lors, Rosseels exerce la profession de consultant indépendant. Une passion devenue incontrôlable. Aux commandes de sa petite entreprise baptisée « Mathness », avec « th », il aide les concepteurs en mécanique à donner corps à leurs projets d’automatisation ; mais son dada, c’est l’algorithmique. « La réécriture d’algo-rithmes logiciels est susceptible d’accélérer considérablement l’exécution de calculs. » Ce dernier nous fait part d’une mission de cette nature sur le marché de l’impression en 3D où l’algorithme initial était encore à l'œuvre quatre jours après son lancement. En quatre temps, il est parvenu à réduire successivement la durée des calculs à vingt-quatre heures, à quinze heures, à une heure et demie et enfin à trois minutes ! Les solutions abondent, mais en dénicher une d’une simplicité magistrale tient du grand art. En guise de loisirs, celui-ci s’évertue à résoudre des énigmes logiques. De véritables casse-tête. (Photo : LDS) n

Étendre le champ de vision des ingénieurs« Lorsque j’étais âgé de dix ou douze ans à peine,

j’avais déjà la conviction que je m’orienterais vers une discipline technique », relate Erwin Malcorps (45), Managing Director auprès de Sweco Belgium depuis 2011 et désormais membre de l’Executive Team de Sweco. Chef de file européen dans le domaine de la consul-tance en ingénierie et en architecture, Sweco emploie quelque 15.000 personnes en Europe et réalise un chiffre d’affaires de près de 1,8 milliard d’euros. « Entreprise suédoise à l’origine, Sweco met l’accent sur la durabilité et l’orientation client. » La touche belge ? « Notre apti-tude au compromis (capacité à trouver ensemble une solution) et notre expérience des grandes missions. » Malcorps encadre les 1.060 membres du personnel employés en Belgique, est membre du conseil d’admi-nistration de l’ORI (Fédération belge des bureaux d’ingé-nieurs), directeur du Bureau bruxellois Métro Nord (la nouvelle ligne de métro M3) et fondé de pouvoir de HUB 17 pour l’extension du Métropolitain à Paris. (Photo : Jurgen Doom) n

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 35

À la fin du mois de mars, au salon M+R 2019 à Anvers, Beckhoff pré-sente ses produits pour l'industrie de process, comme le TwinSAFE SC avec les bornes EtherCAT de la série ELX. Avec en outre, en me-sure et régulation haut de gamme, les nouveaux modules de mesure 1-ksps-Klasse economyserie ELM314x EtherCAT.

Le nouveau module de mesure economyserie EtherCAT ELM314x complète la série de base ELM3x0x avec l'économique 1-ksps-Klasse. La

technologie intégrée de mesure de préci-sion optimise l'efficacité des machines en production et celle des bancs d'essai en ligne. Comme par exemple en mesures de géométrie lors de l'usinage ou en proces-sus de dosage rapides et extrêmement précis. En règle générale, les modules de mesure EtherCAT ELM314x enregistrent les données de capteurs 10 V/20 mA et les transfèrent au process en temps réel.

Les nouveaux modules de mesure EtherCAT ELM314x sont livrés en versions à 2, 4, 6 et 8 canaux autorisant des me-sures extrêmement précises (100 ppm de précision) sur une large plage de tempéra-tures (10 à 40 °C). Les modules de mesure, qui peuvent être paramétrés par canal en courant ou en tension, ont des fréquences d'échantillonnage allant jusqu'à 1 ksps par canal. Ils peuvent traiter des signaux analo-giques dans la plage de ± 1,25 à ± 10 V, de 0

à 10 V, de ± 20 mA ou de 0/4 à 20 mA. Cette economyserie offre les mêmes fonctionnali-tés étendues que la série de base, mais avec un coût/canal nettement inférieur. C'est-à-dire les filtres de deuxième ordre librement sélectionnables, le sur-échantillonnage, les horloges distribuées, le True RMS et le sca-ler. Les fonctions de diagnostic exhaustives bien connues pour une utilisation à long terme sans surveillance des séries de base ont également été mises en œuvre ici.

Sécurité intrinsèque Les bornes EtherCAT de la série ELX

comprennent également les bornes com-pactes d’entrées analogiques à technolo-gie TwinSAFE SC (Single Channel). Cette dernière permet de faire usage de signaux standards pour les tâches sécuritaires dans n'importe quel réseau ou système de bus de terrain. Ces bornes d’E/S sont utilisés dans les zones dangereuses qui nécessitent à la fois une transmission de signal intrinsèquement sûre et exige des dispositifs de sécurité fonctionnels.

Les données d'une borne TwinSAFE SC sont transmises à TwinSAFE Logic, où elles sont soumises à un traitement multi-canal. Les données sont analysées, leur plausibilité est vérifiée et soumises à un processus de « vote » à l'aide de blocs fonctionnels certifiés tels que Scale, Com-pare/Voting (1oo2, 2oo3, 3oo5), Limit, etc. Une source de données au minimum doit être un composant TwinSAFE SC.

Les nouvelles E/S ont des connec-teurs de 12 mm de large et sont à deux ou quatre canaux d'entrée analogiques pour 0/4...20 mA, pour les sondes RTD, les thermocouples/mV et les jauges de contrainte. De plus, un bornier monoca-nal est libre pour la connexion directe de codeurs incrémentaux à sécurité intrin-sèque, qui évalue un signal NAMUR activé pour le diagnostic conformément à la norme CEI 60947-5-6.

Ce bornier est certifié ATEX et IECEx et rend possible la connexion directe d'instruments de terrain à sécurité in-trinsèque pour les zones 0/20. Avec ces nouveaux concepts de bornes dotés de la technologie TwinSAFE SC, il devient possible d'obtenir un niveau de sécurité PL d/Cat. 3 suivant EN ISO 13849-1 ou SIL 2 selon EN 62061. Toutes les données de process du système peuvent désormais également faire usage des technologies sécuritaire, telles que la vitesse des venti-lateurs dans les zones ATEX. n

www.beckhoff.be

Beckhoff Automation Modules de mesure EtherCAT et bornes à sécurité intrinsèque

TwinSAFE SC (Photo : Beckhoff)

Modules de mesure 1-ksps-ELM314x EtherCAT. (Photo : Beckhoff)

Offre technique

36 I Engineeringnet Magazine mars 2019

Technisch aanbod

En juin 2018, le groupe irlandais DPS Group acquérait la société d'ingénierie belge F4PE. 35 ingénieurs et concepteurs fournissent des services spécialisés (salles blanches, installations et techniques de process pour la pharma et les labos). Le chiffre d'affaires de la so-ciété est de 5 Mio d'euros. « Nous sommes actuellement dans un pro-cessus de fusion des deux organisations en “DPS Group Belgium” », déclare Alain Ruys, directeur général Belgique chez DPS à Malines.

Le DPS Group fête ses 40 ans et est renommé dans l’industrie bio et pharma. L'expansion com-mençait il y a 20 ans après un

MBO. « Au cours des cinq dernières années, la croissance était supérieure à 50 %. Nous employons actuellement globalement plus de 1 500 personnes. La croissance continue », dit Ruys, qui met l'accent sur les sciences de la vie. « Nous avons la plus grande équipe de qualification/validation en Europe. 300 personnes s'attellent à cette tâche. »

Le DPS Group a une filiale en Belgique depuis 2013. L'acquisition de F4PE cadre dans son plan quinquen-nal. « Les clients Blue Chip exigent en effet une approche globale. Ils sont aussi principalement des clients globaux. Mais l'approche se fait tou-jours au niveau usine ou organisation locale. L'acquisition de F4PE et de ses compétences dans des industries de processus complexes (pharma, bio et aussi électronique) nous confère une

forte empreinte en Belgique, marché intéressant en soi et un tremplin pour nos ambitions européennes. »

F4PE est alignée et intégrée à l'orga-nisation existante sans compromettre son propre ADN. « Le marché perçoit un solide partenaire de portée mon-diale et possédant des capacités et des compétences accrues. Nous continue-rons à recruter après l'acquisition. » L'organisation belge compte environ 70 personnes. « Une croissance accrue de 20-30 % nous mettrait au niveau d'acteur de référence local. »

La guerre des talents En Irlande, le DPS Group déve-

loppait une SME (« Subject Matter Expertise ») à laquelle la Belgique peut également s'adresser. Par exemple, une collaboration s'instaure fréquemment avec la filiale DPS néerlandaise de Leiden. « Pour les innovations révo-lutionnaires, nous nous reposons sur les experts de « Subject Matter ». Nous

développons ici davantage le niveau d’expertise local pour devenir un parte-naire à part entière de nos clients, sans soutien exhaustif du groupe. »

Trouver du personnel n'est pas facile. La « guerre des talents » fait rage. « Bien que nous ayons pignon sur rue chez nos clients, ce n'est pas toujours le cas pour le grand public. Nous incré-mentons notre visibilité et créons de la notoriété par le biais de salons de l'emploi, auprès des universités, en tant que membre d'associations… »

La pharma se porte bien, mais des changements se dessinent avec le passage de la production de masse à celle des médicaments individualisés. La flexibilité exigée n'est certainement pas encore courante et nécessitera beau-coup d'investissement. « Nous pouvons y contribuer avec notre expertise. La pharma reste un secteur très rentable, mais la pression sur les coûts s'accroît. En interne, nous sommes dès lors fort ciblés sur le design et la construction Lean. Garantir la fiabilité est également crucial. »

Le DPS Group recherche, entre autres, des ingénieurs en chimie et en mécanique à la formation technique approfondie et aux compétences abstraites. « Nous réalisons les études conceptuelles et les phases suivantes, jusque et y compris la gestion de la construction et la rénovation des usines. L'expérience présente est orien-tée spécifiquement pharmacie. »

Disposer des compétences est le défi. « Nous investissons beaucoup de temps et d'efforts dans la formation continuée. » Le programme de for-mation consiste en 5 à 6 % d'étude au cours du temps de travail, sur le tas, en interne ou en externe. Le système du Personal Development Reporting assure le suivi du développement per-sonnel : détection des écarts, plan de formation... « La mobilité et la crois-sance internationales sont possibles pour les profils expérimentés. » n

www.dpsgroupglobal.com

DPS Group Focus sur la pharmacie et les sciences de la vie

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 37

Technisch aanbod

Dans votre secteur, il est essentiel que vos processus de production soient suivis en continu à l’aide d’instruments adaptés. Vous devez disposer des meilleurs équipements pour pouvoir gérer idéalement la complexité croissante de certaines installations ou des irrégulari-tés imprévues.

Les 27 et 28 mars 2019, Antwerp Expo ouvrira ses portes à M+R. Cet événement est devenu le ren-dez-vous incontournable de l’ins-

trumentation de processus au Benelux, au cœur du plus grand cluster (pétro)chimique d’Europe : Anvers. M+R, c’est bien plus que la somme de tous les stands, c’est un événement complet. Ve-nez découvrir les meilleures innovations qui répondent à vos challenges, élargir vos connaissances lors des Masterclasses et suivre l’Innovation Tour. Il y en aura pour tout le monde !

Actualisez votre savoir-faire et votre expertise

En participant aux Masterclasses, vous actualiserez votre savoir-faire, vous disposerez d’un aperçu des dernières tendances et vous décou-vrirez les opportunités de croissance dans votre segment d’activité. Venez

suivre les conférences sur la détection de gaz, la Technologie d’analyse des process, la sécurité des réservoirs, IIoT et la cybersécurité et d’autres thèmes actuels, organisées conjointement avec

Endress+Hauser, Honeywell, Siemens, BASF, Jan De Nul, Yokogawa,… A cela, plus de 80 exposants vous détaillent en emportant de nombreuses connais-sances et une bonne dose d’inspiration !

IE-net Innovation Tour L’Innovation Tour mettra les in-

novations à l’honneur. Inscrivez-vous pour suivre cet itinéraire spécifique qui vous mènera aux innovations ! Un jury professionnel décernera ensuite

M+R: le plus grand événement de l’instrumentation de processus au Benelux

Offre technique actualités salons

Information pratique

M+R 2019 Mercredi 27 mars: 10.00h – 18.00h (networking cocktail Happy Hour : 17.00h-18.30h)

Jeudi 28 mars: 10.00h – 17.00hAntwerp Expo, Hall 1Jan Van Rijswijcklaan 191, 2020 AnversOrganisé conjointement avec Maintenance & Worksafe

38 I Engineeringnet Magazine mars 2019

Offre technique actualités salons

l’Innovation Award. M+R est la plateforme d’information

où tous les professionnels trouvent de l’inspiration et de nouvelles idées.

En parallèle avec Maintenance et Worksafe

Ce qui rend l’événement unique cette année, c’est la synergie avec Mainte-nance, l’événement dédié à la mainte-nance en production, et Worksafe, le salon de la santé et de la sécurité sur le lieu de travail.

Faites d’une pierre trois coups, notre offre n’a jamais été aussi vaste ! Ne man-quez certainement pas : - le Virtual Maintenance Square: avec des

applications comme les lunettes VR,- la Robot Demo Zone: une vision d’ave-

nir avec des drones, des robots, … qui pourrait rapidement devenir la réalité,

- le Fire trucks: comment éteindre un départ de feu? Faites le test!

Visiter le salon Dans quelques semaines, le salon

ouvrira ses portes. Ne perdez pas de temps et enregistrez-vous dès au-jourd’hui en ligne. Allez sur www.mr-expo.be et introduisez le code 2503 pour obtenir une entrée gratuite. Cette entrée est valable pour les trois salons et durant les deux jours: double profit, double inspiration ! n

www.mr-expo.be

Advanced Engineering

Information pratique

22 - 23 mai 2019 Flanders Expo Gent

www.easyfairs.com/nl/advanced-engineering-ghent-2019

Advanced Engineering cible tous les aspects du développement de produits, de la conception et du prototypage jusqu'aux ma-tériaux et composants, en passant par le matériel et le logiciel avec en sus l'électronique et la connectivité. Plus d'une centaine d'exposants y proposent leurs innovations en termes de design, de matériaux et de connectivité.

Dans les espaces d’expérience du salon, vous découvrirez toutes sortes de technologies de pointe belges. L'exposition/l'événement de réseautage organise également l'événement annuel DSP Valley Matchmaking avec l'industrie « smart electronics ». Jusqu'à douze réunions de valeur présentées en une journée !

Pendant deux jours, plus de 50 intervenants inspireront et exploreront les innovations matérielles, les technologies propres, les applications de réalité virtuelle et augmentée (RA/RV) dans l’industrie manufacturière, la conception systémique, l'intelligence artificielle, la durabilité, le smart health et les projets expérimentaux Industrie 4.0 de VLAIO. Il y a également huit sessions du SIM User Forum.

Les gagnants du Metal 3D Challenge seront également primés lors d'Advanced Engineering. Vives et Flam3D défient les étudiants et les fabricants de produire un design innovant en impression métallique. Les impressions proposées sont en inox 316L, en Inconel ou en titane ! Advanced Engineering est un concept de salons itinérants d'Easyfairs organisés non seulement à Gand, mais également à Birmingham, Oslo, Göteborg et Helsinki. n

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 39

Offre technique actualités salons

Machineering, le salon bisannuel des technologies de fabrication et des constructeurs de machines, du 27 au 29 mars 2019 à Bruxelles Expo, réunit 150 exposants/fournisseurs dans ces domaines, dans ceux des composants, des matériaux, des logiciels et de l'automatisation sur une surface d'exposition de 15 000 m². L'offre s'adresse à la direction, aux niveaux C, aux chefs de département responsables des achats, de la production, de l'assemblage, de l'ingénierie, de la maintenance, de la qualité, de la R&D et de la chaîne d'approvisionnement, ainsi qu'à la gestion de projet, aux consultants et aux intégrateurs.

L'organisateur Industrial Fairs a défini dix parcours tech-nologiques (découpe, fraisage, soudage, robots, tests, outils, production basée sur les données, maintenance, ingénierie et matériaux...) et propose 15 cursus experts avec des direc-teurs techniques et d'autres spécialistes de BMT, Factory of the Future, Saroléa, Flanders Make, Flam3D, KULeuven... qui partagent leur savoir-faire pour rendre leur production et leur ingénierie plus performantes. Kris Binon (Flam3D) parlera de l’imprimabilité 3D des produits, Julien Ertveldt (VUB) de la production hybride, Jan-Ove Eriksson (R&D chez Uddeholms AB Suède) de l’acier dur 60 HRC Vanax Superclean résistant à la rouille résultant de 15 ans de développement et Bart Decloedt (Mariasteen) de l’utilisation des cobots en production à la demande (voir notre reportage dans Engineeringnet Magazine Nº 144 de janvier).

Flam3D et l'équipe de Machineering réunissent dans la 3D Feasibility Platform une équipe d'experts animant des ateliers et stipulant dans quelle mesure la fabrication additive est viable pour votre produit. Hands-on ! Emportez vos schémas, modèles, composants... à Machineering 2019 et apprenez, même sans rendez-vous, si l'impression 3D de votre produit est réalisable, évolutive et abordable. n

https://machineering.eu/

Machineering 2019

Machineering 2019Machines, Tools, Materials & Solutions for Advance Manufacturing & Engineering27-29 mars 2019Brussels Expo - Hall 5

La nouvelle génération de ressorts à gaz.Avec un service que vous serez entièrement satisfait.

Notre famille des ressorts à gaz nouvelle NEWTONLINE se distinguent par meilleur durée de vie, une meilleure résistance à la traction et plus d’applications possibles - parce que la force est disponible tout de suite.

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40 I Engineeringnet Magazine mars 2019

Product News

INNOVACE 2019: les inscriptions sont ouvertesL’Allemand ACE Stoßdämpfer, qui développe, fabrique et vend une vaste gamme de produits dans les domaines de la technologie d’amortissement, du contrôle de la vitesse et de l’isolation des vibrations, remettra à nouveau le prix étudiant INNOVACE en 2019. Les équipes d'étudiants internationaux sont également les bienvenues pour prendre part à cette compétition pour la meilleure solution d'amortissement innovante. Avec le prix de 7 000 eu-ros, ACE apporte son soutien aux futurs ingénieurs et renforce ses liens avec des universités et collèges techniques ici et à l'étranger. Sur la photo: les deux équipes lauréates de l'édition 2018. Les inscriptions pour INNOVACE 2019 ont débuté à la mi-février. Pour plus d'informations, rendez-vous sur https://bit.ly/2UgmXzs ou envoyez un courrier électronique à [email protected].

Nouvelles pompes turbo à videPfeiffer Vacuum dévoile ses nouvelles pompes turbo HiPace 700 H à compression exceptionnelle. Avec un taux de compression ≥ 2 • 107 pour l'hydrogène, ils conviennent à la génération de vide poussé et de très haut vide. Cela crée un faible spectre de gaz résiduel, souhaitable pour certaines applications de spec-trométrie de masse. Grâce à la conception du rotor, les pompes turbo HiPace 700 H ont une capacité de pression de refoulement critique exceptionnellement élevée de 22 hPa. Ce qui leur permet d'atteindre le vide extrême. Idéal pour la recherche et l'analyse et d'autres applications industrielles. Grâce à la fonction «mode intermittent», la HiPace H ne met en marche une pompe de secours connectée que si la pression de support est insuffisante. Cela peut réduire la consommation d'énergie de l'ensemble du système d’aspi-ration jusqu'à 90%. Les pompes ont un intervalle de service supérieure à quatre ans.

Texprocess et Techtextil Frankfurt: l’horizon de l’individualisation

Du 14 au 17 mai, les foires biennales Texprocess et Techtextil se dérouleront dans le Frankfurter Messe. Texprocess s'articule autour du traitement des textiles et autres matériaux souples et Techtextil pour les textiles techniques et autres matériaux souples.

"L’utilisation de textiles et de non-tissés dans l’indus-trie est en augmentation. Aujourd'hui, une voiture moyenne contient déjà entre 20 et 40 kg de tels produits ", a déclaré le directeur du salon, Michael Jänecke. Autre tendance importante: l'individualisation croissante des produits textiles. Cela ira un long chemin dans le secteur de la mode et nécessite une intégration de la production et de la communication. Au salon, il y aura notamment une mini-usine de chaussures. Le client visite le magasin de chaussures pour faire scanner ses pieds et éventuellement choisir la finition esthétique. Le système informatique du magasin envoie les données numérisées à l’usine, qui fabrique une paire de chaussures unique et les envoie directe-ment à l’adresse du client final.

Techtextil et Texprocess ont attiré 1 789 exposants de 66 pays en 2017 et plus de 47 500 visiteurs de 114 pays. Le Benelux comptait alors respectivement 95 et 9 exposants. Cette année, le stand de l'organisation sectorielle Fedustria regroupe 22 entreprises.

(Photos ©LDS)

Directeur du salon Michael Jänecke (Photo: Pietro Sutera)

mars 2019 Engineeringnet Magazine I 41

PC compact et rackable KISSKontron présente le PC rackable KISS 1U Short V3 CFL pour l'automatisation industrielle, le contrôle de processus, le traitement d'images haut de gamme et les applications SCADA / MES, mais également pour la gestion de processus et le monde médical. Il est livré avec un puissant processeur Intel® Core (TM) i7 / i5 / i3 avec processeur Intel® C246 Express. La conception modulaire - châssis 1U de 44 mm de hauteur et de 350 mm de profondeur - fait de la nouvelle version courte du KISS (Kontron Industrial Silent Server) une solution évolutive. Le système thermique innovant assure un fonctionnement 24/7. Le temps moyen entre défail-lances (MTBF) est >50 000 heures, soit presque six ans d'utilisation continue. La nouvelle CFL KISS 1U Short V3 fonctionne sous Windows 10 LTSB ou Ubuntu Linux, dispose de deux interfaces USB 2.0 en façade, quatre interfaces USB 3.0 à l'arrière, deux ports LAN Gigabit et un port DVI-D, support RAID, disques amovibles SATA de 3,5 inch et divers logements d’extension.

Signaux analogiques et numériques via un câble virtuelHelmholz Benelux dispose d'un système d'E / S sans fil qui remplace les câbles multicœurs et réduit les coûts de maintenance. Le DATAEAGLE X-treme IO 2730 dispose de connexions M12 configurables en tant qu’entrées ou sorties numériques ou analogiques. Les capteurs et les actionneurs y sont connectés. Ce module (IP67) communique sur une distance maximale de 70 mètres avec un même module. Dans ce dernier, tout est paramétré inversement (une entrée dans un module est une sortie dans l'autre). Le résultat est que le câble est remplacé 1: 1 par une connexion sans fil. Il est également possible de rendre les signaux numériques et analogiques du module DATAEAGLE X-treme IO 2730 directement disponibles en tant que pé-riphérique PROFINET IO. Dans ce cas, le X-treme IO 2730 communique non pas avec un même module, mais avec un DATAEAGLE Compact 2730, un module IP20 pour montage sur rail DIN, qui peut être connecté à huit modules (IP67) d’E / S au maximum.

Une imprimante HT igus pour ses filaments à haute températureigus a un faible pour les concepts d'automatisation à faible coût. Elle a utilisé ses propres compo-sants pour construire une imprimante HT-3D pour ses nouveaux filaments à haute température: systèmes linéaires avec guides linéaires en drylin W, broches dryspin en acier inoxydable et moteurs pas à pas standard d'igus. Grâce à la nouvelle imprimante 3D, les utilisateurs peuvent maintenant utiliser un filament autolubrifiant et sans entretien en iglidur J350 pour imprimer des composants spéciaux résistant à la chaleur dans ce polymère hautes performances. L'iglidur J350 est déjà proposé par le spécialiste des plastiques de mouvement dans son programme de matériaux pour paliers lisses et tiges. Cette glissière est particulièrement adaptée à la rotation et présente une haute stabilité dimensionnelle à des températures allant jusqu'à 180 ° C. Applications: dans les technolo-gies d'automatisation, le secteur automobile, l'industrie du verre et la construction de machines.

Product News

Indicateur de niveau compact et plus précisLe dernier indicateur de niveau à ultrasons de Siemens avec communication Hart, le Sitrans Probe LU240, mesure le débit, le volume et le niveau. Il a été spécialement développé pour des applications dans l’industrie de l’eau et des eaux usées. Mais il le fait aussi dans l'industrie des produits chimiques, des boissons et de l'alimentation. Son processus d'écho 'Process Intelligence' dis-tingue le niveau réel des faux échos. Cela donne un signal 30% plus fort. L’in-dicateur réagit aussi plus vite aux changements et indique aussi la tempéra-ture. La programmation est effectuée à l’aide des touches de commande sur l’affichage ou via Simatic PDM. L’instrument est IP68 et équipé d'un capteur PVDF résistant à la corrosion, aux produits chimiques et aux chocs extrêmes. Connectez le Sitrans Probe LU240 à un système d'exploitation et surveillez le niveau depuis la salle de contrôle ou ailleurs en utilisant une solution de la gamme de produits d'automatisation ou à distance de Siemens.

42 I Engineeringnet Magazine mars 2019

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DAY28 MARS 2019BRABANTHAL LOUVAIN

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28 MAART 2019 - BRABANTHAL LEUVENFM-DAY CONGRES & VAKBEURS

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DAY28 MAART 2019BRABANTHAL LEUVEN

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