GUIDE DU VISITEUR BUDDHA EXPO & MIND - MAS...Daan Roosegaarde ( 1979) Rotterdam, 2012 Smart foils,...
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EXPO
BUDDHA & MIND
GUIDE DU VISITEUR
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Daan Roosegaarde (°1979)Rotterdam, 2012Smart foils, lampes, détecteurs, électronique, logiciel et autres media
Studio Roosegaarde
1. Modèle de Lotus
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Buddha & MindEn cette époque marquée par la précipitation, nous recherchons plus intensément que jamais la paix et l’apaisement. La méditation et le yoga sont de plus en plus courants pour lutter contre le stress. En Orient, des êtres humains utilisent ces méthodes depuis des siècles, surtout pour atteindre un niveau de conscience supérieur. Série unique de peintures miniatures boudd-histes pour vous guider sur le chemin de la méditation.
Bouddha & Mind s’articule autour de 54 peintures. Cette série constitue un manuel secret d’accompagne-ment d’un rituel de méditation bouddhiste tibétain. Une par une, les peintures montrent ce qu’un méditant concrétise en pensées. En principe, cela n’est jamais illustré. Les peintures ont été réalisées au XVIIIe siècle tout spécialement pour la gouverne d’un prince mongol. Elles témoignent d’un échange unique entre les cultures chinoise, mongole et indo-tibétaine.
Le MAS a acquis les peintures de Rafaël Verbois, un mis-sionnaire belge en Chine. En 2014, le Rubin Museum de New York a consacré une exposition à ce chef-d’oeuvre.
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LE BOUDDHISME VAJRAYANA
Le bouddhisme est né aux alentours de 500 av. J.-C. en Inde et s’est
répandu dans toute l’Asie. L’un des trois grands courants est
le Vajrayana. La méditation illustrée dans les 54 peintures en
fait partie.
La figure centrale du bouddhisme Vajrayana est le lama ou le
maître spirituel qui transfère une doctrine “secrète” aux élèves ou
moines initiés. Ils font usage d’objets et rituels symboliquement
chargés: mantras (formules magiques), mudras (gestuelle) et man-
dalas (représentations du cosmos). Soit la manière de rapidement
parvenir à l’illumination et au nirvana.
Les bouddhistes Mahayana, quant à eux, cherchent à atteindre l’il-
lumination pour tous les êtres vivants simultanément. La sagesse
et la compassion conduisent au nirvana. Qu’ils atteignent grâce
aux Bodhisattvas, aux bouddhas des paradis célestes. Les boudd-
histes Theravada aspirent surtout au nirvana par l’étude et
la méditation.
Par la méditation, les bouddhistes s’élèvent à la conscience d’une
réalité supérieure, au-delà de l’observation sensorielle. Cette per-
ception conduit à la béatitude et à la libération du cycle de la mort
et des renaissances.
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D’UN MONASTÈRE MONGOL À ANVERS
Le père flamand Rafaël Verbois a longtemps travaillé en Chine.
Il avait grand intérêt pour la culture et collectionnait des photos
et objets. En 1977, ces objets ont été intégrés dans la collection
du Musée ethnographique d’Anvers, soit le MAS actuel.
Rafaël Verbois (1885-1979) fonda une mission à Wanximiao, en
Mongolie intérieure. Soit l’équivalent des provinces chinoises du
Hebei et du Liaoning aujourd’hui. Cette région située derrière la
Grande Muraille était habitée par des paysans pauvres harcelés par
des pillards. Au cours des siècles précédents, il s’agissait d’une
région multiculturelle prospère, appréciée des empereurs mandchous
et d’un centre du bouddhisme tibétain comptant de nombreux
temples et monastères.
Verbois entretenait de bons contacts avec les moines. En 1923 déjà,
un moine du monastère de Wanximiao lui offre la collection de
peintures miniatures de sa cellule. Il était parti étudier au Tibet.
Le monastère fondé en 1707 par des princes mongols servait de
temple familial. Vraisemblablement, l’un d’entre eux commanda les
peintures. On ne sait pas comment, ni de qui le moine les obtint.
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UNE COLLECTION INHABITUELLE POUR UN MISSIONNAIRE
Le père Verbois, qui a travaillé en Chine de 1910 à 1939, a laissé de nombreux car-
nets de notes et esquisses. Son intérêt pour le bouddhisme tibétain était inhabituel
pour un missionnaire de son époque. Il réalisa également une étude à propos du
statut de la femme et des coutumes de mariage et d’enterrement chinoises.
La collection Verbois compte environ 300 objets: vêtements traditionnels,
esquisses, photos et objets rituels. Les nombreuses impressions tabellaires et
tablettes votives en argile (tsa tsa) issues des monastères bouddhistes locaux
sont remarquable. Les croyants les portent en guise d’amulette ou les déposent
comme off rande dans les lieux sacrés.
2. À gauche:• Deux portraits de Rafaël Verbois,
de 1923 et 1979• Carnets de notes • Photos (reproductions) de Jehol,
la région où a séjourné R. Verbois. Les paysages et les bâtiments res-semblent fortement à ceux de la série de peintures.
• Petits souliers de lotus, pour pieds bandés
Chine 1910-1939 MAS, Anvers (Bibliothèque EVA, AZ/B.351, AZ/B.352, AZ/BA.102; photos AE.1977.0027.0036.D, AE.1977.0027.0039.D, AE.1977.0036.0007.D, AE.1977.0036.0008.D, AE.1977.0036.0025.D, AE.1977.0027.0048.D, AE.1977.0027.0040.D, AE.1977.0027.0042.D, AE.1977.0029.001, AE.1977.0029.0016, AE.1977.0029.0018, AE.1977.0029.0019)
À droite:• Tablettes votives en argile. Les
fi gures représentent des divinités protectrices et précepteurs. (photo)
• Support d’amulette• Blocs à imprimer • Estampes: textes et lamas tibé-
tains, cheval votif emportant les prières, lama de l’Ordre des Bon-nets jaunes, le dieu Mahakala
Chine 1910-1939MAS, Anvers (tablettes d’argile AE.1977.0029.0063, AE.1977.0029.0059, AE.1976.0023.0043, AE.1957.0038.0002, AE.1977.0029.0064, AE.1977.0029.0081, AE.1977.0029.0062, AE.1977.0029.0071, AE.1977.0029.0070, AE.1977.0029.0069, AE.1977.0029.0068, AE.1977.0029.0072, AE.1976.0023.0048, AE.1977.0029.0076, AE.1977.0029.0075, AE.1976.0023.0051, AE.1977.0029.0056, AE.1977.0029.0055, AE.1977.0029.0066, AE.1977.0029.0067, AE.1976.0023.0049; reliquaire AE.1976.0009.0005; clichés AE.5817, AE.5816, AE.1977.0027.0014, AE.1977.0027.0018; épreuves en papier AE.1976.0023.0273, AE.1976.0023.0259, AE.1976.0023.0116, AE.1976.0023.0076, AE.1976.0023.0080)
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IMAGES DE CHINE
La collection de photos en noir et blanc de R. Verbois donne une excellente idée
de la vie quotidienne dans sa mission.
Nous retrouvons la plupart des photos sur des lames de verre de l’ancien musée
pédagogique d’Anvers. Elles ont été faites par les pères de Scheut (Anderlecht)
et ont été utilisées dans des exposés scolaires à propos des missions. Les images
de Chine sont clairement de l’époque du père Verbois.
Les lames de verre sont des épreuves sur verre d’un négatif photo. Le MAS
possède 58 boîtes contenant chacune dix lames en verre.
3. Boîte contenant des lames en verre
AE.1961.0038.1-13
Rafaël Verbois dans la salle de séjour d’un lama, un précepteur du bouddhisme tibétain Projection
AE.1961.0044.0004.D
Épreuve de lames en verreLa mission de Jehol: vie du village, agriculture, mariage, enterrement et portraits
Chine 1910-1939Acquisition réalisée en 1961 par la 3e direction (enseignement) de la ville d’AnversMAS, Anvers
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LES 54 PEINTURES: L’INVISIBLE EN IMAGE
La série de 54 peintures est unique. Elle montre ce qui se déroule
dans l’esprit. Vraisemblablement, les peintures aidaient un prince
mongol dans le cadre de ses méditations.
Elles ne comportent ni titre ni texte, mais de recherches ressort que
l’on voit un rituel issu d’un texte tantrique: Manuel pour la purifica-
tion de toutes les réincarnations malheureuses. Ce qui nous permet
de connaître l’ordre logique et les six groupes.
Nous voyons une pratique de visualisation axée sur le bouddha
suprasensoriel Sarvavid Vairocana. La plupart du temps, celle-ci a
valeur de rituel de purification après un décès. Dans le cadre d’une
telle visualisation, le pouvoir de l’imagination donne corps à la ré-
alité invisible. Cette méditation peut, normalement, être uniquement
enseignée oralement par un maître à un disciple-moine avancé.
Le contenu est tibétain-bouddhiste, le style chinois, le contexte
culturel mongol. Cette diversité est exceptionnelle. Le prince mongol
a-t-il confié la commande à un atelier chinois sous la direction d’un
lama tibétain? Selon toute vraisemblance, l’œuvre date du XVIIIe
siècle, mais certains éléments nous font penser qu’elle est plus
ancienne. Il s’agit peut-être d’une copie datant de la période Qing
(1644-1911) d’un original Ming plus ancien (1368-1644).
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SARVAVID VAIROCANA, LA VÉRITÉ UNIVERSELLE
Vairocana est le Bouddha central des Cinq Bouddhas célestes, mais il accumule
des qualités des quatre autres. Il représente l’éther, la lumière universelle. Son
nom signifie “le lumineux”, l’éblouissante lumière du soleil qui pénètre dans tout.
Vairocana est souvent représenté avec quatre visages. Comme cela lui permet de
tout voir, il s’appelle également “Sarva-vid”, l’omniscient. Il se trouve en posture
de méditation et tient une roue en main. Pour les bouddhistes, Sarvavid Vairocana
incarne la vérité universelle.
4. Sarvavid VairocanaBronze doréTibet, XVe siècle
Collection privée
5. Les Cinq Bouddhas avec Vairocana au centre (photo)
Peinture à enrouler (tanka)Tibet, XIXe siècle
Musée d’Ethnographie, Genève, ETHAS 034487
6. Les Cinq Bouddhas avec Akshobhya au centre
Peinture à enrouler (tanka)Tibet, XIXe siècle
Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles, VER.238
Akshobhya, représenté avec trois têtes et six bras, enlace son pen-dant féminin, Sparshavajra. Les quatre autres bouddhas célestes sont assis autour de lui. Au-dessus, nous trouvons des lamas.
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COURONNE DE LAMA AVEC LES CINQ BOUDDHAS.
Lors des rituels importants, un enseignant du bouddhisme tibétain (lama) porte
une couronne à cinq feuilles montrant les Cinq Bouddhas célestes en tant que
princes méditants. Ils représentent les cinq aspects abstraits d’une seule et même
réalité. Vous ne pouvez les observer qu’en méditant.
Chacun représente une famille bouddhique avec sa couleur, son aire de vent,
son élément naturel, son symbole, sa position de main, etc. De gauche à droite:
Ratnasambhava (jaune, sud, terre, bijou), Akshobhya (bleu, est, eau, vajra ou
sceptre rituel), Vairocana (blanc, centre, ether, roue), Amitabha (rouge, ouest,
feu, lotus) et Amoghasiddhi (vert, nord, air, double vajra).
7. Couronne de lamaTibetXVIIe–XVIIIe siècleCarton, soie tissée
MAS, Anvers, AE.1977.0004.0001MAS, Anvers, AE.1977.0004.0001
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TANKAS: AIDE À LA MÉDITATION
Pour faciliter la méditation, les moines tibétains font parfois usage de tankas,
des peintures sur rouleau dans un cadre en soie. Ces peintures sont accrochées
aux murs du temple ou dans les autels domestiques.
Elles représentent une divinité bouddhique ou un lama. Ou un mandala, l’uni-
vers sous la forme d’un palais. Celui-ci est occupé par la divinité, un bouddha
cosmique à qui le méditant peut s’identifier. Il construit pas à pas le mandala
mentalement. Le mandala constitue également la forme terrestre des temples
et monastères tibétains.
8. Mandala d’Akshobhya (photo)Tibet, milieu du XIXe siècle
Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles, VER.344
Le carré est subdivisé en quatre triangles, chacun d’une couleur distincte et quatre portes, symboles des aires de vent. Tout autour, des cercles fait de feu, de sceptres rituels (vajra) et de feiulles de lotus.. Ils tiennent les non-initiés à l’écart.
9. Le mandala de Sarvavid VairocanaPeinture à enrouler (tanka)Tibet, XVIIIe siècle
Collection privée
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I | EXERCICES PRÉPARATOIRES
Les neuf premières peintures montrent comment le person-
nage principal, un jeune moine, se prépare à la méditation
axée sur Sarvavid Vairocana.
Tout d’abord, il rend hommage aux “trois bijoux”: le Bouddha,
les enseignements et la communauté bouddhiste. Il vénère
son lama et promet qu’il va réussir l’exercice et atteindre l’éveil.
Ensuite, il exécute des rituels préparatoires: la manipula-
tion d’objets rituels, la récitation de “ formules magiques
(mantras), la gestuelle (mudras) et des offrandes symboliques.
La méditation commence par des exercices tels que visua-
liser la divinité, se concentrer sur des syllabes de mantras,
invoquer des attributs symboliques de la divinité, et envoyer
et absorber des rayons de lumière.
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I.1 | Honorer le bouddha
Le personnage principal est à l’avant-plan. Il porte un habit monacal indien et son épaule droite est dénudée. La partie avec le lama (à droite) est manquante. Il vénère le bouddha assis (au centre), un livre (à gauche) et une peinture sur rouleau (à droite) à l’effigie de Vairocana. Ce sont les symboles du corps, des pa-roles et de l’esprit du Bouddha.
Les arbres votifs, les tablettes et nuages jaune-rose sont typiques de la peinture chinoise du XVe siècle.
AE.1977.0026.6-54, folio 1
I.2 | Demande d’initiation
Le moine méditant (à gauche à l’avant-plan) demande à son lama (qui porte le bonnet jaune) une initiation au mandala de Sarvavid Vairocana. Le palais à l’ar-rière-plan réfère à ce lieu cosmique et les rayons lumineux font réference à Vairocana.
Les habits monacaux sont indiens ; l’architecture est chinoise.
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I.3 | Vénération
Le méditant est assis sur un trône devant une tablette chargée d’objets rituels. Il les manipule et exécute une gestuelle magique. C’est ainsi qu’il vé-nère le Dieu Vajrasattva, le Bouddha et le lama, tous trois visibles dans les airs. Ils le purifient des influences négatives.
Le paysage bleu-vert et les nuages flottants sont typiques de la peinture à la cour au début de la dynastique Ming (1368-1644).
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I.4 | Disque lunaire
Le moine est assis en méditation devant une tablette chargée d’objets rituels. Il visualise un disque lunaire duquel jaillit un rayon lumineux. À l’intérieur apparaît un lotus bleu, ainsi qu’un vajra doré, un sceptre rituel, comportant, en son centre, la syllabe mystique aum. Le faisceau lumineux qui en jaillit com-porte toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
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I.5 | Quatre concepts
Le moine médite à propos de quatre concepts: le vide, le bouddha primordial Vajrasattva, Vairocana et son mandala ou la représentation du cosmos. Ils prennent respectivement l’apparence d’un disque lunaire (au-dessus, au centre), d’un mantra (en haut à droite), d’un arc-en-ciel (au centre) et de marches de palais blanches (en haut à gauche).
Le mantra a été calligraphié en carac-tères tibétains par un érudit.
AE.1977.0026.38-54, folio 5
I.6 | Monde des idées
Le méditant tente de visualiser Sarvavid Vairocana. Un fleuve le sépare encore du monde qu’il invoque en pensées. L’univers du Bouddha et les rayons dorés font référence à Vairocana, qui répand la lumière en tous sens.
Le luxuriant paysage bleu-vert contraste avec le pont blanc simple construit dans le style des impressions xylographiques chinoises du XIXe siècle.
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I.7 | Cinq Bouddhas
Le méditant se représente mentalemant les Cinq Bouddhas: le Vairocana blanc, l’Aksobhya bleu, le Ratnasambhava jaune (blanc dans ce cas), l’Amitabha rouge et l’Amoghasiddhi vert. Avec leurs pendants féminins, ils constituent un tout enveloppé par la lumière d’un disque lunaire.
L’arbre à droite fait référence au jardin du palais conduisant au mandala de Vairocana. Sa représentation est réaliste et raffinée.
AE.1977.0026.24-54, folio 7
I.8 | Lumière du soleil
Le méditant se représente mentalement Sarvavid Vairocana à quatre têtes et le voit assis dans sa maison-mandala. La couronne de rayons surplombant les toits du palais représente la lumière du soleil qui pénètre dans tout, qui rend la réalité visible comme une auréole de divinité.
Les bijoux arachnéens et la couronne presque transparente de Sarvavid Vairoca-na sont de style chinois, pas tibétain. Il en va de même pour la masse de nuages ondoyants autour du palais surgissant à l’horizon.
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I.9 | Offrandes
Le moine réalise des offrandes correspondant aux cinq sens et aux huit symboles auspicieux du bouddhisme. Il demande à son maître tibétain (à droite, celui avec le bonnet pointu et en sous-vêtement jaune) de l’amener plus loin dans la méditation. Le rituel est voué à ce que tous les êtres vivants atteignent l’illumination.
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II | L’EXERCICE DE VISUALISATION
Le deuxième groupe, constitué de sept peintures, montre
comment le méditant doit progressivement se représenter
mentalement le mandala - qui est la demeure cosmique de
Sarvavid Vairocana - comme un palais. Et la manière dont il
doit lui-même se mettre à la place de cette divinité.
La méditation commence par des invocations en pensée du
dieu Trailokyavijaya. La vue de ses armes et attributs élimine
tous les obstacles physiques et mentaux entravant la visua-
lisation. Il réalise des offrandes symboliques, exécute des
gestuelles magiques et récite des syllabes mystiques. Ce qui
permet à des divinités habitant le mandala, dont Vairocana,
d’apparaître. Ils le bénissent avant de disparaître à nouveau
dans leur demeure. Cela symbolise la réalité ultime.
Le méditant est assis sur un trône en bois. Son visage, repré-
senté en profil de 3/4 dans la première série de peintures, est
désormais représenté de face. Il a adopté les caractéristiques
de la divinité, dont le regard est totalement tourné devant elle.
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II.1 | Transformation
Le méditant forme en pensées un lotus sur lequel figure la syllabe aum. Celui-ci pénètre jusque dans son cœur, et ensuite, il se transforme lui-même en le dieu farouche bleu Trailokyavijaya. Il demande de lui offrir des pouvoirs extraordinaires.
Le dieu à plusieurs bras possède toute une série d’armes. Celles-ci sont d’une taille résolument exagérée. Cela prouve que la peinture a été réalisée pour quelqu’un qui ne connaît pas bien la tradition tibétaine.
AE.1977.0026.13-54, folio 10
II.2 | Syllabes
Le méditant est assis sur un trône devant une tablette chargée d’objets rituels. Il réalise des gestuelles magiques et récite des mantras. Une syllabe appa-raît dans chaque main (à gauche, aum, à droite ah), ainsi qu’un cercle com-portant 16 caractères desquels émane de la lumière. La prononciation de ces syllabes permet l’apparition du palais de Vairocana.
Le jardin du palais est ensemencé de bijoux et d’arbres, et les arbres sont garnis de rubans.
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II.3 | Gestuelles
Le méditant exécute des gestuelles spéciales (mudras) faisant successive-ment apparaître une image d’Aksobhya (bleu), celle de Vairocana (blanc) et celle d’Amitabha (rouge). L’agrandissement des gestuelles est inhabituel et constitue une aide visuelle pour le disciple.
AE.1977.0026.46-54, folio 12
II.4 | Palais
Le méditant est parvenu à faire appa-raître en pensées les Cinq Bouddhas de méditation. D.g.à.d.: Ratnasambhava (blanc-jaune), Aksobhya (bleu), Vairoca-nan (blanc), Amitabha (rouge), Amo-ghasiddhi (vert). Le palais symbolise le mandala où ils habitent. Sa construction est presque achevée.
La porte de devant et les toits sont peints dans un style typiquement chinois. Le jardin est représenté de façon assez réaliste.
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II.5 | Pouvoir particulier
Le méditant s’est représenté les Cinq Bouddhas mentalement et a fait apparaître leurs symboles respectifs: un bijou triple, un vajra ou un sceptre rituel, une roue, un lotus, un double vajra. En les contemplant, le méditant s’approprie leur pouvoir particulier. Ensuite, il construit mentalement l’en-ceinte du mandala, laquelle est consti-tuée de vajras.
Remarquez le trône laqué et les petites chaussures chinoises bleues.
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II.6 | Huit déesses
Le méditant fixe le vajra et la cloche, deux objets rituels symboliques. Il fait mentalement des offrandes aux huit déesses. Les personnages et objets situés au-dessus de sa tête font dire aux spécialistes que l’artiste ne connaissait pas bien l’iconographie bouddhiste tibétaine.
Le style de peinture, comme la tête aplatie du personnage central, est caractéris-tique de la dynastie Qing (1644-1911). Remarquez la présence de l’éléphant, la monture de Vairocana, et du lion, qui est lié au Bouddha Shakyamuni his-torique. Les déesses sur leurs socles de lotus sont inspirées par l’art sculptural.
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II.7 | Dévotion
Après avoir exécuté les visualisations et les pratiques rituelles, le méditant invoque à nouveau les Cinq Bouddhas et les prie de retourner dans leur demeure. L’illustration de la divinité Vajrasattva, qui est une représentation du bouddha primitif, et le lama sur les côtés, symbo-lisent sa dévotion aux enseignements et aux pratiques du bouddha.
L’épaule dénudée nous fait dire que le lama est indien.
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10. Des instruments rituels:• vajra: sceptre rituel, foudre ou éclair. Littéralement “diamant”, le plus grand
pouvoir, indestructible et pénétrant dans tout de l’univers (photo)• ghanta: clochette• phurbu: poignard rituel• shanka: conque marine• kapala: coupe crânienne• damaru: tambour rituel constitué de deux demi-crânes équipés de peau animale tendue• kangling: trompette rituel réalisée dans un fémur humain• akshamala: collier de prière constitué de 108 perles réalisées à partir d’ossement
humain• vishvavajra: double vajra en croix• petites cymbales
Chine, Tibet, XIXe-XXe siècleMAS, Anvers (AE.1957.0027.0016, AE.1957.0027.0015, AE.1960.0013.0001, AE.1973.0016.0007, AE.1974.0046.0001, AE.1960.0013.0002, AE.1993.0017.0015, AE.1976.0044, MAS.0089.004, MAS.0089.005)
Table rituelle, Bhoutanxxe siècle Institut tibétain Karma Sonam Gyamtso Ling, Schoten
DES INSTRUMENTS CHARGÉS DE POUVOIR
Dans le cadre de leur méditation, les moines tibétains utilisent des instruments
symboliques chargés de pouvoir. Les principaux sont le vajra et la cloche. Le vajra, un
sceptre métallique, représente la dimension masculine et active de l’élimination des
entraves. C’est le moyen et la voie pour atteindre l’illumination. La cloche manuelle
est la dimension féminine, l’objectif qui est la sagesse. Ensemble, ils conduisent à la
compassion, à la compréhension, à l’illumination: le chemin et le but sont un.
Des objets en os humains ou des crânes symbolisent la fugacité et la mort. Celle-ci
constitue l’opportunité d’une nouvelle vie, plus spirituelle
xxe siècle Institut tibétain Karma Sonam Gyamtso Ling, Schoten
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III | SE REPRÉSENTER SOI-MÊME COMME LA DIVINITÉ
Le troisième groupe, constitué de treize peintures, montre la
visualisation et le rituel permettant au méditant de se trans-
former en la divinité Sarvavid Vairocana, en vue d’acquérir
ses qualités.
Le méditant est assis sur un lotus bleu au milieu d’une océan.
Ce qui constitue une représentation métaphorique du
samsāra, l’océan de l’existence: le cycle infini de la souffrance,
de la mort et des naissances. Il concentre ses pensées sur
Vairocana et s’identifie à lui lors de la récitation des mantras.
Sous cette forme, il purifie mentalement toutes les dimen-
sions de l’existence.
Le méditant fait ensuite apparaître les Cinq Bouddhas tout
en créant, autour du mandala, une clôture de vajras, de
sceptres rituels. Il médite sur le vide, la vacuité - soit la
nature ultime de la réalité - qui est ici présentée comme un
disque lunaire. Il perçoit l’intérieur comme l’extérieur du
palais et se place au centre, comme Sarvavid Vairocana.
Des faisceaux de lumière aux couleurs de l’arc-en-ciel éma-
nent de sa tête et pénètrent tous les mondes. Le son de son
mantra est voué à libérer tous les êtres vivants de la souf-
france occasionnée par le cycle des réincarnations.
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III.1 | Les sons des mantras
Le méditant vénère en pensées le Sar-vavid Vairocana à quatre têtes au-dessus de lui en récitant le mantra qui lui est dé-dié. Les instruments chinois et tibétains dans l’air en constituent l’expression so-nore. D.g.à.d.: Orgue à bouche, carillon, tambours, cymbales, flûte traversière, conque marine, plaquettes en bois.
Dans l’océan, nous voyons des animaux marins chinois comme le crabe de che-veux. L’offrande de perle et la tortue avec la branche de corail sont des symboles taoïstes. Le tigre et le dragon sont les sym-boles du principe chinois du ying-yang
AE.1977.0026.35-54, folio 17
III.2 | Palais de lumière
Le son du mantra dédié à Sarvavid Vairo-cana pénètre tout l’univers. Les paroles sont calligraphiées en caractères tibé-tains, en cercles comportant un seul point central. La récitation fait apparaître des éléments de sa demeure, sous la forme de palais desquels émane de la lumière.
En dessous, le Roi des Dragons du Tao témoigne du respect aux méditants. À côté de lui, nous voyons deux serviteurs: une tortue avec une branche de corail et un coquillage emperlé. Les vagues sont stylisées par des ondulations blanches stylisées.
AE.1977.0026.39-54, folio 18
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III.3 | Transformation
Le méditant se transforme lui-même en Vairocana paré de bijoux et assis sur un lotus bleu. Il transcende la nature de notre existence et les enseignements professés par le Bouddha Shakyamuni (au-dessus de sa tête). Il se concentre également sur les premiers enseigne-ments du bouddha et pense à ceux qui ont déjà atteint la délivrance.
Le style est clairement chinois et date du XVIIIe/XIXe siècle: tête aplatie ; répétition de nuages ondulants jaunes, roses et même verts ; figures du taoïsme.
AE.1977.0026.51-54, folio 19
III.4 | Vices
Pour atteindre l’illumination, le médi-tant est tenu d’éliminer les trois vices conduisant au cycle infini des réincar-nations. Trois animaux le représentent et le symbolisent: le porc (ignorance), le serpent (haine) et le coq (désir). Les insectes constituent, par ailleurs, une entrave symbolique à l’élévation spiri-tuelle. Le disque lunaire jaillissant du cœur du méditant symbolise la percep-tion de la réalité ultime au-delà de tous les obstacles.
Un toit de palais (en haut à droite) et une caverne (à gauche) sont dissimulés dans le paysage bleu-vert. Ils suggèrent un accès secret au monde caché.
AE.1977.0026.18-54, folio 20
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III.5 | Purification du karma
Le karma négatif entravant l’illumina-tion est purifié en méditant à propos du dieu courroucé Trailokyavijaya. Les mantras récités par le méditant sont disposés en cercles concentriques en caractères tibétains calligraphiés.
Les doubles-vajras (en croix) et les palais rayonnants indiquent que la base et l’extérieur de la demeure du Vairocana (le mandala) sont formés.
AE.1977.0026.14-54, folio 21
III.6 | Démons
Le disque lunaire de couleur blanche sur le lotus bleu symbolise l’abstraction de la réalité ultime. Le dieu courroucé Vajrapani en surgit. C’est lui qui chasse tous les démons et éléments perturba-teurs à l’extérieur du mandala.
Le style des lotus ressemble à celui des impressions xylographiques. Les esprits à la chevelure enflammée constituent une représentation classique des âmes tourmentées du royaume des Enfers chinois.
AE.1977.0026.19-54, folio 22
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III.7 | Réuni
Le méditant visualise les Cinq Bouddhas et leurs pendants féminins. Il exécute certaines gestuelles précises (mudras) et se représente les paires comme un tout. Il médite à propos de leur point de vue et la lumière pure. Ici, un disque lunaire plein englobe les deux groupes de dieux.
Les fleurs et les plantes sont remarquables par leur style, typique du style de peinture de la période Ming (1368-1644).
AE.1977.0026.23-54, folio 23
III.8 | Lumière arc-en-ciel
Le méditant émet une lumière d’arc-en-ciel dans toutes les directions, à la manière d’un kaléidoscope. Il se repré-sente en pensées le contour extérieur du mandala de Sarvavid Vairocana. Le cercle extérieur de la haie se compose de doubles-vajras et le cercle intérieur de simples vajras.
AE.1977.0026.36-54, folio 24
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III.9 | Connaissance de la réalité
Le méditant synthétise en pensées la tente vajra, un pavillon de vajras, les sceptres rituels. De ses mains jaillissent deux rayons convergeant au-dessus de sa tête dans un nuage de lumière. Soit les deux voies qui conduisent à la connaissance de la réalité. Le sol est parsemé d’objets précieux symbolisant la base du mandala.
AE.1977.0026.11-54, folio 25
III.10 | Disque lunaire
Le mandala se structure entièrement sous la forme de palais phosphores-cents. Celui tout au centre, avec le disque lunaire, représente l’intérieur du mandala ; le lieu où habite Sarvavid Vairocana.
L’architecture est assez schématique, sans éléments décoratifs.
AE.1977.0026.30-54, folio 26
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III.11 | Sarvavid Vairocana
Le Sarvavid Vairocana à quatre têtes est assis en position de méditation sur un lotus bleu. Vajrasattva et son pendant fé-minin sont assis à côté de lui. Le méditant est la divinité centrale elle-même, avec laquelle il s’est identifié. Les palais dont se dégage de la lumière font référence aux composantes du mandala. Le disque lunaire blanc représente la réalité ultime.
Sarvavid Vairocana est représenté dans le style indo-tibétain: sa peau est blanche et ses bijoux sont incrustés de pierres précieuses. En bas, six serviteurs célestes chinois présentent leurs hommages.
AE.1977.0026.31-54, folio 27
III.12 | La réalité éclairée
Sarvavid Vairocana, entouré par des dieux et des protecteurs, distribue les rayons dans différentes directions en dehors de son palais. Ceux-ci atteignent et éclairent tous les aspects de la réalité.
Les peintures sont visibles par différents artistes. La tête et les bijoux sont tout à fait différents par rapport à ceux de la peinture précédente. Les personnages en bas sont taoïstes, et le lion et le dragon représentent le principe du ying-yang.
AE.1977.0026.32-54, folio 28
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III.13 | Enfers
Conjointement avec le son du mantra de Sarvavid Vairocana, les rayons de lumière atteignent les Enfers et libèrent tous les êtres d’une forme d’existence malheureuse.
En bas, deux gardiens surveillent la porte des Enfers. L’un a une tête de buffl e et l’autre une tête de cheval. Le tout correspond aux représentations populaires chinoises des Enfers.
AE.1977.0026.40-54, folio 29
11. Vairocana TibetXIVe siècleBronze, argent, cuivre, turquoise (coulée, dorure à froid)
Musée du Monde, Rotterdam, 74428
12. Bouddha Shakyamuni, le Bouddha historique (photo)
TibetDeuxième moitié du XVIIIe siècleAlliage de cuivre
MAS, Anvers, AE.2002.0002.0009
13. Les quatre têtes de Sarvavid VairocanaNépalXXe siècleLaiton
MAS, Anvers, AE.1979.0031
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14. Sadaksari Lokeshvara Inde, Bengale
1911Plaque de cuivre emboutie
MAS, Anvers, AE.1957.0025.0006
15. Vajrasattva Tibet, style Newari
XVIe siècleBronze
Collection privée
Le bouddha primordial, dont procèdent les Cinq Bouddhas célestes. Il tient un vajra et une cloche, des instruments symboliques permettant d’atteindre l’illumination.
16. Krodha Vajrapani, gardien des enseignements secrets du tantrisme. (photo)
NépalXVIIIe siècleAlliage de cuivre
MAS, Anvers, AE.2002.0002.0014
Les divinités eff rayantes sont, à l’origine, des démons hostiles de la religion Bön prébouddhiste du Tibet. Dans le bouddhisme,ils sont les gardiens des enseignements et contribuent à atteindre le plus haut niveau de conscience.
Le bouddha primordial, dont procèdent les Cinq Bouddhas célestes. Il tient un vajra et une cloche, des instruments symboliques
Les divinités eff rayantes sont, à l’origine, des démons hostiles de la religion Bön prébouddhiste du Tibet. Dans le bouddhisme,ils sont les gardiens des enseignements et contribuent à
SADAKSARI LOKESHVARA
Il s’agit d’une représentation du bodhisattva ou du bouddha-en-devenir Ava-
lokiteshvara. Il est la divinité protectrice des lamas tibétains. Le dalai-lama est
son incarnation.
Le mantra le plus connu du Tibet lui est consacré, et comporte six (sad) syllabes
(aksari): om-ma-ni-pad-me-hum, ‘Aum, le bijou dans le lotus, aum’. Les croyants
récitent ce mantra pour améliorer leur karma ; les moines le récitent dans le cadre
des méditations pour accéder à des niveaux de conscience plus profonds.
Dans une main, il tient un chapelet, et dans l’autre, un lotus, symbole de pureté.
Le bijou cintamani devant sa poitrine réalise tous les souhaits.
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17. Le Bouddha Shakyamuni à sa naissanceChineXXe siècleBronze
MAS, Anvers, AE.1957.0011.0003
18. Yidam en étreinte extatiqueTibet XIXe siècleAlliage de cuivre
MAS, Anvers, AE.2002.0002.0026
Les Yidams aident les moines à pallier leurs lacunes et les transformer en sagesse. Ils sont souvent présentés en position d’union sexuelle (yab-yum), symbole de l’annula-tion de tous les contraires.
19. Namasangiti, Seigneur de la SagesseNépalXVIIIe siècleAlliage de cuivre
MAS, Anvers, AE.2002.0002.0022
Grâce à ses milliers de bras, Namasangiti aide tous les gens à atteindre l’illumination. Les mains jointes au-dessus de la tête font le signe de la plus haute illumination.
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IV | CONTEMPLER LA VIE DU BOUDDHA
Lorsqu’il s’est identifié avec Vairocana, le méditant examine
la vie du Bouddha Shakyamuni, le Bouddha de notre ère.
Ce quatrième groupe, de neuf peintures, met en scène des
épisodes connus de la vie du Bouddha. Ils présentent des
différences par rapport à la tradition indo-tibétaine. Par
exemple, l’encadrement est totalement chinois. Le moment
de l’illumination, l’atteinte de la conscience supérieure, est
également présenté de deux manières: tout d’abord, comme
dans la tradition bouddhiste, et ensuite, selon la tradition
tantriste.
Après son illumination, le Bouddha ou ‘l’éveillé’ est repré-
senté avec 80 traits caractéristiques. Dans le bouddhisme
Vajrayana l’illumination se base sur l’intuition selon laquelle
le visible n’est qu’une illusion puisque constamment en
évolution. Seul “le vide” existe éternellement. Voilà la vraie
nature de la réalité. Le ‘vide’ est représenté comme un
disque lunaire blanc et vide.
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IV.1 | Le rêve de la mère
Siddhārtha Gautama, le Bouddha à venir, descend dans le monde des hommes et apparaît sur le dos d’un éléphant blanc. Comme dans le rêve fait par la reine Maya, sa future mère.
Le cadre de cette représentation est chinois. La perspective des escaliers et, par ailleurs, les petites lignes sur les toits du palais sont vraiment schéma-tiques. Selon la tradition tibétaine, per-sonne ne chevauche l’éléphant blanc.
AE.1977.0026.1-54, folio 30
IV.2 | Un nouveau-né surhumain
Siddhartha Gautama, sort du flanc de sa mère, la reine Maya, qui est accrochée à une branche d’arbre dans un parc. On le représente par un bébé qui montre le ciel du doigt, un signe d’appartenance au surnaturel. Partout où il marche éclot un lotus.
Maya est habillée comme une reine chinoise. Le jeune prince porte un pagne et des dragons chinois lui donnent le bain. Cela constitue une différence par rapport à la tradition indo-tibétaine.
AE.1977.0026.2-54, folio 31
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IV.3 | L’éducation du prince
Le jeune Siddhartha, représentée ici comme un prince chinois, croît dans le palais et apprend la lecture et l’écriture, l’équitation et le tir à l’arc. Ses parents sont illustrés dans le pavillon de gauche.
L’architecture du palais et la cour sont également chinoises.
AE.1977.0026.3-54, folio 32
IV.4 | Les quatre rencontres
Siddhartha Gautama s’aventure en dehors du palais et est confronté à un vieillard, un malade, un mort et un ascète (une personne pratiquant une vie austère). Soit les quatre rencontres connues.
Siddhartha passe la porte de la ville (en haut à droite) et se déplace sur un cheval blanc. Son entourage est entiè-rement chinois. Même l’ascète (en haut à gauche) est représenté comme un moine chinois dans une tenue monacale à manches larges.
AE.1977.0026.4-54, folio 33
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IV.5 | L’illumination
Le bouddha suit l’exemple de l’ascète et quitte le palais. Les Dieux portent son cheval pour ne pas réveiller la cour endormie. En dehors de l’enceinte du palais, il se coupe les cheveux (en haut à gauche), ce qui est le signe qu’il prend ses distances par rapport aux choses du monde matériel. Après des années d’isolement et de méditation, il atteint l’illumination (en bas à gauche).
Le Bouddha est présenté dans une cou-ronne de lumière, encore comme moine, et pas encore comme un bouddha avec ses éléments caractéristiques: longs lobes d’oreille, protubérance crânienne...
AE.1977.0026.5-54, folio 34
IV.6 | Miracles
Le bouddha a réalisé trois miracles: apprivoiser un éléphant fou, convertir cinq incroyants et prédire la mort immi-nente d’un singe lui offrant du miel.
La coiffure du bouddha est typiquement chinoise et les infidèles sont présentés comme deux immortels taoïstes et trois sages confucianistes.
AE.1977.0026.50-54, folio 35
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IV.7 | La réalité ultime
L’illumination totale suivant la tradition tantriste. L’ultime réalité ou la vérité est symbolisée par un disque lunaire. Celui-ci se trouve sur un lotus bleu sur un trône. Conjointement avec la lumière arc-en-ciel, cela constitue la représentation de Vairocana. Dans les nuages en surplomb, nous voyons les Bouddhas des Trois Ères et les Dix aires de vent.
Le trône hexagonal et les deux gardiens sont typiques de la période Ming et Qing.
AE.1977.0026.52-54, folio 36
IV.8 | Le bouddha éveillé
Le bouddha éveillé a des longs lobes d’oreille et une protubérance crânienne. Il prêche devant les disciples, les dieux, les bodhisattvas et les sages. De son cœur partent deux rayons de lumière contenants un livre, symbole des ensei-gnements. De sa tête partent également deux rayons, contenants le lama et un disque lunaire représentant la vérité ultime. L’un et l’autre sont essentiels pour sa méditation.
Les conventions tibétaines, indiennes et chinoises sont ici mélangées.
AE.1977.0026.7-54, folio 37
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IV.9 | La mort et la libération du bouddha
Au centre, nous trouvons un monument funéraire (stûpa), symbole de la mort du bouddha et le parinirvana, la libération du cycle des réincarnations. Les Cinq Bouddhas de la méditation apparaissent dans les rayons de lumière. Ils symbolisent tous les aspects du bouddha primordial ou de la réalité ultime.
Ce stûpa est typique de la région de l’Himalaya. Les trois moines à l’avant-plan sont de tradition Guéloug tibétaine encore appelée Ordre des Bonnets jaunes, mais l’habit rouge et la ceinture bleue sont mongols, et la forme des bonnets jaunes est aberrant. Les autres portent des habits de moine chinois à longues manches.
AE.1977.0026.9-54, folio 3820. Reliquaire en forme de stûpa (photo)TibetXIXe siècleLaiton, nacre, turquoise
MAS, Anvers, AE.2002.0002.0027
Un stûpa est un monument funéraire. Il symbolise la mort et le nirvâna du Bouddha. Sa forme révèle la structure du cosmos.
21. Tsongkhapa, le grand réformateurTibetXVIIIe siècleAlliage de cuivre
MAS, Anvers, AE.2002.0002.0010
Fondateur d’un nouvel ordre bouddhiste au Tibet au XIVe siècle: la Guéloukpa ou Ordre des Bonnets jaunes.
AE.1977.0026.9-54, folio 38
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22. Bonnet de lama (photo)Népal ou TibetXXe siècleVelours côtelé
MAS, Anvers, AE.1973.0015.0001
23. Habit de moineMongolie orientaleEnv. 1920Coton
MAS, Anvers, AE.1976.0023.0059
24. Étui pour vajra et clochetteNépal ou TibetXIXe siècleBronze, bois, textile
MAS, Anvers, AE.1993.0017.0016
Pendant les rituels tantriques, les moines tiennent un vajra en main droite et une clochette en main gauche.
25. Mandala de Sarvavid VairocanaLes lamas de l’Institut tibétain à Paris et à HoeiAnvers, 2016
Ultra accéléré Film d’animation
Peinture au sable au MAS Visualisation de Vairocana Rubin Museum of Art, New York
Pendant les rituels tantriques, les moines tiennent un vajra en main droite et une clochette en main gauche.
PEINTURE AU SABLE
Réaliser un mandala de sable constitue une forme de méditation. Les moines colla-
borent au quotidien à la “peinture” du mandala, en y déposant des grains de sable.
Ils commencent la journée par des prières spéciales et travaillent dans la plus grande
concentration. L’énergie positive qu’ils émettent infl uence l’environnement.
Lorsque le mandala est terminé, il est détruit et le sable est jeté à la rivière. Cet
exercice fait prendre conscience que tout est fugace. C’est ce qui se passera au
MAS à la fi n de l’exposition.
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V | FAIRE APPARAÎTRE LA DIVINITÉ EN FACE DE SOI
Ce cinquième groupe, de sept peintures, montre une visuali-
sation. À présent, le méditant fait un avec Vajrasattva. Il fait
en sorte de visualiser la divinité Vairocana, en face de soi.
Le bouddha primordial Vajrasattva exerce un effet purifiant
sur les esprits embrumés par l’ignorance et le karma négatif.
Il élimine tous les obstacles sur le chemin de l’illumination.
Les dieux de l’entourage de Vairocana apparaissent à nouveau.
Sarvavid Vairocana bénit le méditant et envoie des rayons
lumineux par tous les univers de l’existence. Cela a un effet
purifiant et préserve les gens d’une réincarnation malheureuse.
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V.1 | Syllabe magique
Le méditant exécute un rituel de purifi-cation sur un tapis de jonc. Il récite le mantra de Vajrasattva et la syllabe magique aum fait apparaître cette divinité dans un rayon de lumière.
Le petit bateau chinois en bas à gauche symbolise probablement la voie qui mène à l’endroit souhaité ou à l’objectif visé, en l’occurrence, l’accomplissement de l’exercice de méditation. Le stûpa blanc, à côté du pavillon chinois, fait référence au lieu de pèlerinage Wutai-shan dans la province chinoise de Shanxi.
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V.2 | Les emblèmes des Cinq Bouddhas
Le méditant s’est identifié avec Vajra-sattva. Aidé du vajra et de la cloche, il fait apparaître les emblèmes des Cinq Bouddhas: une roue représente Vairocana, un vajra Aksobhya, un bijou Ratnasambhava, un lotus Amitabha et un double-vajra Amoghasiddhi.
En haut à gauche, le stûpa blanc brille à nouveau dans le paysage stylisé bleu-vert. Les esprits affamés (en haut à gauche) constituent un exemple de réincarnation malheureuse.
AE.1977.0026.27-54, folio 40
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V.3 | Lumière
Du cœur du méditant jaillit un rayon de lumière où apparaissent les syllabes- clés hum ah pam. Ce mantra fait appa-raître un vajra doré. Celui-ci propage la lumière qui invite la divinité.
Dans le paysage typiquement chinois, on remarque surtout le raffinement de l’écorce de bouleau et des aiguilles de sapin.
AE.1977.0026.43-54, folio 41
V.4 | Omniscient
Le méditant fait apparaître la divinité devant lui. Le Vairocana omniscient, en blanc et à quatre têtes, médite en position assise sur un trône. Il est né des syllabes au centre du vajra.
Bien que la composition soit différente, nous connaissons entre-temps tous les éléments du paysage: l’entrée secrète entre les montagnes bleu-vert, le fleuve de l’existence avec un pont, l’arbre votif et le stûpa blanc.
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V.5 | Les dieux du mandala
Le méditant exécute des gestuelles spéciales et récite des mantras, ce qui fait apparaître des dieux ayant une place dans le mandala. Ici, l’espace est illuminé par Amoghasiddhi, en vert. À côté de lui, Aksobhya en bleu, Vajrasattva en blanc et, à droite, Vairocana avec la roue.
Nous remarquons les petites pointes blanches dans le paysage. Elles révèlent la texture des roches et sont typiques de la dynastie Qing.
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V.6 | Faisceaux de lumière
De la pointe des doigts du méditant sortent des faisceaux de lumière avec les syllabes om, hum, tram, hrih et ah. Ils se transforment en les Cinq Bouddhas et leurs pendants féminins. Il ne s’agit pas ici des épouses, comme de coutume dans les traditions tibétaines.
La pluie de fleurs dorées intervient sou-vent dans les peintures bouddhistes de la période Ming (1368-1644).
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V.7 | Libération
Le méditant se concentre sur Sarvavid Vairocana et perçoit les rayons lumineux émanant de ses quatre têtes et pénétrant toutes les dimensions. Ils illuminent, purifient et libèrent les êtres vivants d’une mauvaise réincarnation.
Le tigre (à gauche) et le dragon (à droite) symbolisent le principe du ying-yang. Des divinités du Tao, un sage chinois coiffé d’un chapeau noir et un moine indien en habit rouge rendent hommage.
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VI | RITUEL POUR LES MORTS ET RITES DE CLÔTURE
Dans le sixième et dernière groupe de neuf peintures, le
méditant est assis devant la porte sud du mandala-palais
de Sarvavid Vairocana. Dans le cadre d’un rituel mortuaire,
le corps du défunt, ses vêtements ou une planchette avec
son nom sur une plateforme est placée à côté de cette porte.
Le méditant effectue des exercices de visualisation et de
méditation axés sur la divinité purificatrice Vajrasattva.
Il récite des mantras, réalise des offrandes symboliques,
manipule des objets rituels et se représente en pensées les
symboles des Cinq Bouddhas. La récitation invoque les dieux
effrayants, ainsi que les quatre gardiens qui les brident.
En récitant les mantras dédiés à Vairocana et Vajrasattva,
le méditant perçoit comment il purifie lui-même le défunt du
karma négatif. Des mains du Vairocana émanent des faisceaux
lumineux qui purifient le royaume des Enfers. Ces rayons
libèrent tous les êtres vivants des réincarnations malheureuses.
Une cérémonie de remerciement clôture le rituel.
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VI.1 | Entrée du mandala
Le méditant se tient en position as-sise sur un tapis de jonc à l’entrée sud du mandala, ici présenté comme un pavillon intégrant une porte distincte. Il visualise un lotus duquel surgit un vajra doré. De la syllabe aum émanent de la lumière et le dieu Vajrasattva.
Un deuxième faisceau de lumière invoque également les autres dieux du mandala. Ils envoient au méditant des bénédictions et une lumière qui purifie tout.
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VI.2 | Offrandes
Le méditant est assis sur un rocher dans un étang couvert de lotus. Il tient en main le vajra et la cloche, et récite des mantras, ce qui fait apparaître Vajrasattva et des offrandes rituelles, comme un vase, un bijou et une oriflamme. Ils sont utilisés pour purifier le karma négatif du défunt.
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VI.3 | Rituels purificateurs
Le méditant tient en main le vajra et la cloche, et invoque, par quatre mantras et des gestuelles, plusieurs attributs des Cinq Bouddhas. Au nom du défunt, il exécute des rituels purificateurs qui lui évitent une réincarnation défavorable.
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VI.4 | Les dieux farouches
Le méditant invoque des dieux fa-rouches et les incite à se défaire des dernières impuretés empêchant la réincarnation favorable du défunt. Le grand nombre d’armes et d’objets rituels correspond au nombre de mains des deux dieux à six bras.
Entre eux, nous trouvons Hayagriva, reconnaissable à sa tête de cheval verte dans sa chevelure. En bas, un dragon rouge se tord de douleur autour du trône en roche.
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VI.5 | Calme
Le méditant prie tous les dieux du mandala, surtout les quatre gardiens. Il apaise les dieux farouches et élimine les causes d’une réincarnation malheureuse.
En bas, les vagues de l’eau de l’océan primordial sont liserées d’une écume blanche raffinée.
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VI.6 | Purification
Par la multiple récitation du mantra dédié à Sarvavid Vairocana et à Vajra-sattva, le méditant purifie le défunt de tout le karma négatif accumulé au cours de son existence. Cela lui assure une meilleure existence au cours d’une prochaine existence.
Les mantras ont été écrits en caractères tibétains calligraphiés, en cercles concentriques. C’est l’œuvre d’un spé-cialiste d’un des monastères du nord-est du Tibet, avec lequel la Mongolie entretenait de bonnes relations.
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VI.7 | Les mantras d’un esprit purifié
En récitant des mantras pour la divinité Vajrasattva, le méditant purifie l’esprit du défunt. Les autres erreurs qu’il a pu commettre durant l’exécution du rituel sont réparées.
Le foulard vert de Vajrasattva n’est pas noué à la façon tibétaine convention-nelle, mais à la façon chinoise.
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VI.8 | Délivrance
Le méditant visualise comment le défunt, et également tous les êtres vivants, sont délivrés de l’enfer et des réincarnations malheureuses. Cela, grâce au rituel qu’il a exécuté.
Un rayon de lumière émanant de la main de Bouddha coupe la porte des Enfers transversalement et libère tous les êtres présents. Le dieu Yama prêche au-dessus de la porte surveillée par deux gardiens. À droite, une fillette portant un vêtement à longues manches exécute une danse sur un air de flûte.
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VI.9 | Cérémonie de remerciement
Une cérémonie de remerciement clôture le rituel. Les huit immortels du Tao font des offrandes et des instruments de musique flottent dans l’air.
Dans une auréole enflammée, nous avons trois dieux: Mahakala, Vairocana et Vajrasattva. Ils sont très populaires en Mongolie.
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Le mandala de Sarvavid VairocanaWangzimiao, Mongolie intérieureXVIIIe – XIXe siècleGouache sur papier
MAS, Anvers, AE.1977.0026.1-54
26. VairocanaBihar, IndeXe-XIe siècle, style PalaGranite
Collection privée
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27. Au centre
• Le paradis d’Amitabha (peinture en enrouler) Tibet, XXe siècle AE.1959.0026
• Amitayus, Bouddha céleste Népal, XXe siècle AE.1957.0029.0012
• Le Bouddha Shakyamuni, le Bouddha historique Mongolie, XXe siècle AE.1957.0026.0001
• Sitatara, boddhisattva féminine Tibet, XXe siècle AE.1960.0048.0008
Cet autel domestique a été fabriqué par des moines de l’Institut tibétain de Schoten pour l’inauguration du Musée d’ethnographie d’Anvers en 1988.
MAS, Anvers, AE.1988.0011.0024, AE.1988.0011.0001 à 0023, AE.2009.0129.0001 à 0002, AE.2009.0130.0001 à 0011
AUTEL DE TEMPLE
Un autel conforme à ce modèle est présent à l’avant de chaque temple tibétain.
Sa taille varie. Une peinture sur rouleau est suspendue au centre. Sur l’étagère
devant: des statues en bronze, des gâteaux sacrificiels (tormas), des bougies et
des bols contenant des offrandes. Dans les compartiments, nous trouvons les
écritures sacrées du Kanjur et du Tanjur, la traduction tibétaine des Enseignements
bouddhistes. Les feuilles de papier longilignes et imprimées sont enveloppées par
chapitre dans un textile.
La plinthe est peinte avec des symboles des cinq sens: fruit (goût), encens
(odorat), miroir (vue), flûte (ouïe), textile (toucher).
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RITUELS FUNÉRAIRES CHINOIS
La vieille Chine a connu trois grands courants de pensée: le confu-
cianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Tous trois souvent présents
lors des rituels funéraires. Ce que montre également la série de
peintures. Le rituel de purification pour les morts, montré ici, est
bouddhiste, mais en arrière-plan, nous voyons les immortels
taoïstes et des fonctionnaires confucianistes.
Certaines des caractéristiques stylistiques évoquent la dynastie Ming
(1368-1644). À l’époque, les rituels funéraires étaient très élaborés et
les défunts recevaient beaucoup de mobilier funéraire, pour pouvoir
vivre comme sur terre dans l’au-delà. La vénération des ancêtres
était aussi un devoir. C’est pourquoi les Chinois nantis réalisaient de
grands portraits du membre décédé de la famille.
Au début du XXe siècle, le père Verbois a réalisé une étude des rituels
funéraires chinois. À peu de choses près, ceux-ci sont identiques. La
famille afflue de partout vers le domicile du défunt. Le défunt est
vêtu d’un bel habit et exposé sur une table dans la cour intérieure.
Ensuite, le cercueil de la personne défunte est emmené et enterré
avec tout ce qui lui est cher. Désormais, ce mobilier funéraire, sur-
tout l’argent, sont des imitations en papier incinérées rituellement
dans un temple.
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29. Mobilier funéraire • bâtiments de la cour intérieure où les rituels funéraires sont tenus• une chaise vide pour le défunt• un autel avec des off randes de nourriture• mobilier à utiliser dans l’au-delà• un encensoir sur le lieu où devra se trouver le cercueil• musiciens et danseurs• fonctionnaires et employés emmenant le cercueil au cimetière.
ChinePériode Ming, XVe-XVIe siècle
MAS, Anvers, AE.2002.0012.0001 à .0053
28. Portrait d’ancêtreChineStyle Ming (1368-1644)
MAS, Anvers, AE.1953.0003.0002
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LIEUX PAISIBLES À ANVERS
Le besoin de tranquillité intérieure ou d’expérience mystique est
universel et a toujours existé. Dans notre société occidentale,
Le Mindfulness rencontre surtout du succès comme méthode de
gestion du stress de la vie quotidienne.
Mindfulness trouve son origine dans les techniques de méditation
bouddhistes. Vous apprenez à être présent à ce qui est maintenant,
à ne pas repousser les choses et à ne pas en rester accroché.
Il est tout à fait possible de faire taire sa pensée partout, aussi dans
un environnement urbain fréquenté. Asseyez-vous et immergez-vous
par les images et le bruit des places publiques d’Anvers.
Les casques vous permettent d’écouter un exercice d’Edel Maex ou
d’accéder à l’enregistrement par le biais de votre smartphone et
www.mas.be/meditatieoefening. Edel Maex est un pionnier de mind-
fulness dans notre pays. Il est psychiatre du Réseau d’Hôpitaux d’Anvers
et professeur de zen, qui en est à la base.
Projection de photos de lieux paisibles à Anvers Photographie et prises de son, Joris Casaer
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DÉCOUVRIR LES LIEUX PAISIBLES
Utilisez l’app Antwerp Museum pour découvrir les lieux paisibles d’Anvers.
Pour chaque lieu, sélectionnez une méditation dans le style tibétain-bouddhiste
enregistrée par Lea Vanrompay. Ou optez pour une session de méditation de
Mindfulness avec la voix d’Edel Maex.
Visitez l’app store d’Android ou d’iOS avec votre smartphone ou votre tablette.
Recherchez l’application Antwerp Museum. Ensuite, cliquez sur télécharger. En
cliquant sur musées, puis sur MAS | Museum aan de Stroom, retrouvez la visite
guidée de lieux paisibles anversois.
UN PORTE-BONHEUR EN GUISE DE SOUVENIR
Beaucoup de monastères disposent d’imprimeries où des textes, dessins de
divinités et amulettes spéciales sont imprimés sur commande. Ils constituent une
importante source de revenus. Qui part en pèlerinage ou visite un monastère de ce
genre en prend certainement un au passage.
Les exemples sur ce mur sont des reproductions de la collection de Rafaël Verbois.
Prenez-en un comme porte-bonheur ou comme souvenir.
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COLOPHON
BUDDHA & MIND
Concept et réalisationLa curatrice Chris De Lauwer en collaboration avec l’équipe du MAS sous la direction de Marieke van Bommel, le Rubin Museum of Art de New York et les collaborateurs de la Ville d’Anvers.
PrêteursBibliothèque Collections ethnographiques AnversMusées royaux d’Art et d’Histoire, BruxellesMusée d’ethnographie de GenèveStudio Roosegaarde, RotterdamInstitut tibétain “Karma Sonan Gyamtso Ling” de SchotenMusée du Monde, Rotterdamet diverses collections privées
Projet & Mise en œuvreJulia Rossow en collaboration avec l’équipe du MAS / scénographieVolta / projet graphiqueTwin Design / entrepriseTempora, Digipolis / multimédia
Catalogue ‘The All-Knowing Buddha. A Secret Guide’Jan Van Alphen (editor), BAI MAS Books - Rubin Museum of Art, New York, 2013
Merci au Cabinet de la Culture de Philip Heylen, Edel Maex, Lea Vanrompay, Joris Casaer, politique culturelle locale des districts les bénévoles et les stagiaires d’Antwerpen Kunstenstad et à tous les collègues concernés, de la Ville d’Anvers.
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www.mas.be
Après votre visite, vous nous rendez le guide du visiteur.
Vous voulez réviser les textes une fois de plus?Vous pouvez les télécharger sur www.mas.be
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