Secure Distributed Computing Gregory Neven (3CW Pr.) Promotor: Prof. Dr. ir. Frank Piessens.
GREGORY BUCHERT CV · Gregory Buchert Réprésenté par la galerie Jérôme Poggi / Paris Né en...
Transcript of GREGORY BUCHERT CV · Gregory Buchert Réprésenté par la galerie Jérôme Poggi / Paris Né en...
Gregory Buchert
Réprésenté par la galerie Jérôme Poggi / Paris
Né en 1983 à Haguenau (Bas-Rhin) / Vit et travaille à Lille26 rue Georges Bizet 59000 Lille / g.buchert@
yahoo.com / 06 61 53 29 51
Les oeuvres de Gregory Buchert (ancien du Fresnoy et du post-diplôme
de l’ENSBA Lyon) se déclinent principalement en vidéos et perform
ances, et sont nourries de nom
breuses références littéraires (Vila-Matas, Perec ou Calvino).
Jouant sur les notions d’échec et d’irrésolu, les récits qu’il imagine,
dont il est tour à tour protagoniste ou conteur, interrogent notre besoin d’achèvement.
En quelques gestes ténus, dont découlent souvent des situations rocambolesques,
son travail propose des pistes de réflexion sur l’être au monde de l’artiste,
mais aussi, par extension, de chacun d’entre nous.
Ses oeuvres ont notamm
ent été présentées au Festival Hors-Pistes du Centre Georges Pom
pidou, au CRAC Alsace, aux FRAC Bretagne et Nord Pas-de-Calais, au M
RAC Sérignan, au Magasin de Grenoble ou encore à la Kunsthaus de Bâle.
Sophie Kaplan
Parcours :
2013 - 2012 : Post-diplôme l’ENSBA Lyon
2012 - 2010 : Le Fresnoy studio national des arts contemporains
2008 : DNSEP à la Haute école d’art du Rhin2006 : DN
AP à la Haute école d’art du Rhin
Expositions personnelles :
2016 : Maison des arts, centre d’art contem
porain de Malakoff / « L’invention » / Com
missariat Aude Cartier
2015 : Mains d’Oeuvres / Saint-Ouen / « Quelques choses en m
oins » / Comm
issariat Ann Stouvenel Centre Georges Pom
pidou - Solo Show au Festival Hors-pistes / Paris / « Le M
usée domestiqué » / Com
missariat Géraldine Gom
ez & Charlène Dinhut La Centrale / Bruxelles / « Les six prem
iers jours il ne fit rien. Au septième, il se reposa » / Com
missariat Carine Fol
Artconnexion / Lille / « Les six premiers jours il ne fit rien. Au septièm
e, il se reposa » / Comm
issariat Amanda Crabtree & M
arie Pleintel2009 : CRAC Alsace / Altkirch / Project-room
de l’exposition « Passage à faune » / Comm
issariat Sophie Kaplan
Performances & projections :
2017 : Musée d’art m
oderne et contemporain de Strasbourg / Perform
ance « Le Musée dom
estiqué » La Criée centre d’art contem
porain / Rennes / Performance « Le M
usée domestiqué »
Le LAM / Villeneuve d’Ascq / Perform
ance « Le Musée dom
estiqué »2016 : FRAC Nord Pas-de-Calais / Dunkerque / Perform
ance « Le Musée dom
estiqué » FRAC Nord Pas-de-Calais / Dunkerque / Projection de la vidéo « Gourdoulou » M
RAC / Sérignan / Performance « Le M
usée domestiqué »
2015 : CNAC le Magasin / Grenoble / Perform
ance « Le Musée dom
estiqué » Centre Georges Pom
pidou - Festival Hors-Pistes / Paris / Projection du film « 858 pages plus au sud »
Mains d’oeuvres - Soirée Vidéo Palace / Saint-Ouen / Projection du film
« 858 pages plus au sud »2014 : Treize / Paris / Perform
ance « Le Musée dom
estiqué » Lost & Found / Am
sterdam / Perform
ance « Le Musée dom
estiqué »2013 : M
ains d’oeuvres - Soirée Vidéo Palace / Saint-Ouen / Projection de la vidéo « Geranos » FRAC Languedoc-Roussilon / M
ontpellier / Projection du film « 858 pages plus au sud »
FRAC Bretagne / Rennes / Projection du film « 858 pages plus au sud »
2012 : Parc Saint-Léger / Nevers / Projection de la vidéo « Gourdoulou » Galerie Analix Forever / Genève / Projection du film
« 858 pages plus au sud »2011 : Le m
ois du documentaire / Lille / Projection du film
« 858 pages plus au sud » Le LAM
/ Villeneuve d’Ascq / Projection du film « 858 pages plus au sud »
2010 : Centre Georges Pompidou - Festival Hors-Pistes / Paris / Projection de la vidéo « Gourdoulou »
Festival Côté-court - Table ronde sur le cinéma hors-circuit / Projection de la vidéo « Gourdoulou »
Expositions collectives :
2017 ; Cloître des Récollets / Saverne / « Bestiaires » / Sélection d’oeuvres de la collection du FRAC Alsace2016 : La halle des bouchers / Viennes / « Essayer encore, rater encore, rater m
ieux » / Comm
issariat Marianne Derrien, Sarah Ilher-M
eyer & Marc Bem
bekoff2015 : Galerie Jérôm
e Poggi / Paris / « Contacts » / Comm
issariat Jérôme Poggi
Musée de la folie M
arco / Barr / « Ma petite folie contem
poraine II » / Sélection d’oeuvres de la collection du FRAC Alsace2014 : Le praticable / Rennes / « Nord Nord-Ouest » / Com
missariat M
ichaël Harpin & Laure Mathieu
Le CNEAI / Chatou / « La vie et la mort des oeuvres d’art » / Com
missariat Christophe Lem
aître Galerie de l’ENSBA Lyon / « Exposition des nom
més au Prix Chevalier » / Com
missariat Em
manuel Tibloux
2013 : Thomaskerk / Am
sterdam / « Les rites de passage » / Com
missariat Julia Geerlings
Galerie Jeanine Hofland / Amsterdam
/ « Herkomst : particuliere verzam
eling » / Comm
issariat Jeanine Hofland & Julia Geerlings Galerie de l’ENSBA Lyon / « 41° degrés au-delà de la raison » / Com
missariat M
élanie Merm
od M
otorenhalle / Dresde / « Fußnoten zum Aufbruch » / Com
missariat Denise Ackerm
ann, Jolanta Bielanska, Andrea Domesle & Frank Eckhardt
2012 : Galerie Jérôme Poggi / Paris / « Studio m
eublé » / Comm
issariat Stéphanie Cottin & Jérôme Poggi
Kunsthaus Baselland / Bâle / « No one is an island » / Comm
issariat Sabine Schaschl, Martina Siegw
olf & Sophie Kaufenstein Le Fresnoy studio national des arts contem
porains / Tourcoing / « Panorama 14 » / Com
missariat Benjam
in Weil
2011 : Le Fresnoy studio national des arts contemporains / Tourcoing / « Panoram
a 13 » / Comm
issariat Bernard Marcadé
The Loop Festival / Barcelone / « Contours » / Comm
issariat Géraldine Gomez
Les moyens du bord / M
orlaix / « Come as you are » / Com
missariat Ann Stouvenel
Kaskadenkondensator / Bâle / « Kompetenzverschiebungen n°2 » / Com
missariat Andrea Dom
esle & Sophie Kaufenstein2010 : Appartem
ent privé / Paris / « Qui sort de la jungle trouve les crocodiles » / Comm
issariat Collectif du dimanche
Résidences, prix & collections :
2016 : Résidence de huit mois à la M
aison des arts, centre d’art contemporain de M
alakoff2015 : Acquisition de la captation vidéo du « M
usée domestiqué » / Collection départem
entale d’art de Seine Saint-Denis2014 : Lauréat du Prix Chevalier décérné à un ancien étudiant des Beaux-arts de Lyon Acquisition de la vidéo « Geranos » / Collection départem
entale d’art de Seine Saint-Denis2013 : Résidence d’un m
ois au Sémaphore du Créac’h sur l’île d’Ouessant
Acquisition de la vidéo « Gourdoulou » / Collection du FRAC Alsace2011 : Lauréat du Prix Analix décérné à un étudiant en prem
ière année du Fresnoy2010 : Résidence de trois m
ois aux Verrières de Pont-Aven Bourse d’aide à la création / DRAC Alsace
Presse & publications :
2016 : Judicaël Lavrador / « Où se cachent les oeuvres d’art pour mourir ? » / Paru dans le n°11014 de Libération
Contribution à « La vie et la mort des oeuvres d’art » ouvrage collectif dirigé par Christophe Lem
aître paru chez Tombolo Presses
2015 : Claire Moulène / « Top 5 des expos de la sem
aine » / Chronique web à propos de l’exposition « Quelques choses en m
oins » parue sur le site des Inrockuptibles Contribution au n°5 de la revue Intiales éditée aux Presses du réel Julia Geerlings / « Le M
usée domestiqué » / Paru dans le n°2 de la revue M
etropolis M2013 : François Quintin / « Gregory Buchert, étonniste des Odyssées » / Paru dans le n°75 de la revue Art M
agazine
L’invention de Malakoff
Pour ma résidence à la Maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff, je me suis engagé dans l’écriture d’un premier roman intitulé « L’invention de Malakoff ». Un récit où se mêlent plusieurs régimes littéraires (autobiographie, fiction et recherches historiques) mettant en scène le personnage de Gregor Buchert, double de fiction délesté d’un Y, enquêtant sur un mystérieux pastelliste nommé Sam Szafran :artiste méconnu, terré dans des serres tropicales ou des sous-sols d’imprimerie, caché au coeur du labyrinthe qu’arpente le narrateur.
Sortie de la page pour intégrer l’espace du centre d’art, l’exposition clôturant mon temps de résidence a été pensée comme un jeu de piste, une évocation volontairement elliptique du roman en cours. C’est une interface, un possible lieu de cohabitation entre le centre d’art où j’ai vécu durant huit mois, et la fiction à l’intérieur de laquelle évolue mon double. La bibliothèque en trompe l’oeil, le bâton de pèlerin, les images fantomatiques d’un parc d’attractions disparu, sont autant de motifs irriguant la trame narrative du récit.
En outre, l’exposition a été pensée non comme une finalité, mais comme une étape de production. Mise en abîme, celle-ci réintègrera en effet l’édition du roman dont elle est issue, sous la forme de photographies d’archives,créant ainsi un jeu de miroir qui verrait l’écriture et les formes plastiques s’influencer mutuellement. Pour que le visiteur puisse reconstituer certains éléments du récit, un livret d’exposition proposait divers extraits du roman, tissant des relations plus ou moins explicites avec les images et les objets mis en scène.
2016 / En cours / Roman & exposition Production : Maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff
Papier peint Leroy Merlin. Bibliothèque en trom
pe l’oeil constituée de livres dont le dos, vierge, ne présente ni titre ni auteur.
Motif central du rom
an en cours, une tapisserie identique à celle dont m
a mère a, suite à m
on départ, redécoré ma cham
bre d’enfant, a été encollée dans tout le centre d’art, sur les panneaux coulissants perm
ettant d’obstruer les fenêtres. Ce geste de prélèvement, depuis
la maison natale vers le m
usée, propose une interface entre le récit autobiographique, la fiction et l’exposition. Retractée derrière chaque cim
aise, les bibliothèques sont des réserves, des gisements insoupçonnés
d’histoires et de romans potentiels.
Bâton de marche et docum
ents issus du journal d’exposition.
De Gregory à Gregor, supprimer une lettre
pour maquiller son identité, passer la frontière
et devenir le personnage d’une fiction littéraire. Après soustraction, le Y se réincarne en branche de pin sylvestre. La vingt-cinquièm
e lettre de l’alphabet devient alors un bâton de m
arche, avec lequel Gregor arpente les paysages du rom
an. Baguette de sourcier, chromosom
e, sym
bole de la secte pythagoricienne, signe de la bifurcation des sentiers : l’Upsilon hante chaque page de « L’invention de M
alakoff » et colonise, sous différentes form
es, le journal de l’exposition.
Des textes issus du roman ont été reproduits sur les m
urs du centre d’art, écrits à main levée, par un sim
ple dépôt de graphite. Au cours de ce travail précaire et m
inutieux, rappelant la pratique de pastelliste de Szafran, plus l’écriture avance plus le texte se désagrège, pris sous des écoulem
ents de poudre et d’inévitables traces de doigts. La gravité entraîne le récit avec elle : au cours de la réalisation, des résidus de poussière noire s’agrègent en contrebas des textes, les faisant passer de la verticale à l’horizontale.
Divers objets quotidiens somm
airement m
oulés en plâtre, recouverts de graphite et disposés sur une table en bois. Jeu de construction, évocation naïve du « Parc de la tour M
alakoff », détruit en 1871 par l’armée Prussienne lors du siège de Paris.
S’il ne reste aucun vestige et pratiquement aucune représentation de ce site, son souvenir a pourtant façonné la m
ythologie de Malakoff,
et sa présence fantomatique irrigue toute la tram
e narrative du roman. C’est à l’em
placement de ce parc disparu, que vit et travaille
aujourd’hui Sam Szafran, figure clé du récit.
Modélisations 3D / 19 x 19 cm
Im
pressions pigmentaires sur papier Hahnem
ühle.
Représentation possible de six folies érigées en 1850 dans le « Parc de la tour M
alakoff ». Au cours de recherches historiques m
enées pour les besoins du roman, une topographie
fantasmée du parc s’est lentem
ent esquissée. Les bâtim
ents ont été modélisés en interprétant une série
de documents lacunaires trouvés à la BNF, ceci afin d’illustrer
certains chapitre de l’édition à venir. Comm
e un alphabet de form
es, les architectures sont mises en scène sur un territoire
neutre, pouvant rappeler les espaces désertiques peints par Yves Tanguy (encore deux Y).
Photographie argentique / 18 x 12 cm
Impression pigm
entaire sur papier Hahnemühle.
Autre motif central du rom
an, faisant écho à celui de la bibliothèque fictive, cette peinture en trom
pe l’oeil sur la façade d’un hôtel est la dernière représentation existante de la tour M
alakoff, telle qu’elle devait dom
iner la ville jusqu’en 1871. La fenêtre de la cham
bre n°15 (chambre louée
plusieurs nuits lors de mon tem
ps de résidence) se confond avec les ouvertures factices de l’architecture peinte. Point de bascule entre réel et fiction, passé et présent, ce lieu incarne au sein du rom
an, un palier possible entre plusieurs m
ondes et plusieurs régim
es littéraires.
Boucle vidéo de 10 secondes / rétro-projection.
Au sein de l’exposition, la figure archétypale de l’écrivain est incarnée par Stephen J. Cannell : scénariste et producteur de séries policières, diffusées sur les chaînes françaises durant les 80 et 90. Chaque générique se concluait par un petit clip, où l’on voyait Cannell taper frénétiquem
ent sur sa m
achine à écrire, avant d’envoyer en l’airla dernière page d’un scénario à succès. Com
me guidée par la m
ain d’une intelligence supérieure, la feuille tournoyait un bref instant avant de retom
ber délicatement sur un m
anuscrit parfaitem
ent ordonnancé. Envol d’une page blanche toutes les dix secondes, dialoguant avec les livres sans histoires cachés dans les m
urs du centre d’art.
L’éclaireur
Dans un étrange cérémonial, un hom
me dépose des vêtem
ents, peut-être les siens, sur le lit d’une rivière. Création d’un double par un geste de soustraction. L’em
barcation anthropomorphique est un objet hybride entre la pirogue et l’habit,
entre le corps et la pensée. Ce drapeau humain abandonné aux flots,
dont les couleurs et les formes pourraient égalem
ent emprunter aux papiers
découpés de Matisse, entam
e un voyage passif pour s’animer au gré des courants
qui le portent. C’est un éclaireur, une sonde envoyée vers l’inconnu, mais peut-être
est-ce également une m
anière de semer quelques fausses pistes.
2015 / HD / Vidéo / Projection installée / 10 min / Couleur & son
Production : Artconnexion & 50 degrés Nord
Lien Vimeo : https://vim
eo.com/gregorybuchert/leclaireur
Mot de passe : projets_2009_2015
Le Musée domestiqué
Démarré en 2013, le projet du « Musée domestiqué » est une enquête de terrain, un work in progress visant à recenser des histoires d’oeuvres d’art (pour la plupart produites au cours des années 80 ou 90), n’ayant jamais faitl’objet d’une acquisition. Au-delà des flux et reflux de l’actualité culturelle, que deviennent les oeuvres qui, passé le temps de l’exposition, regagnent pour des années, si ce n’est pour toujours, le silence et l’anonymat de l’atelier ou de la maison ? Comment fait l’artiste qui se retrouve dernier spectateur et seul responsable de son oeuvre ? Comment fait-il pour entretenir la mémoire et le sens de ce qu’il a lui-même produit et qui peut finir, des années plus tard, par encombrer son espace quotidien ? Loin des lumières et des cimaises de musée, je poursuis une collecte de témoignages, d’images, de sons et d’archives, retissés au cours d’une conférence performée interrogeant le poids de ce qui nous reste sur les bras. Un récit gigogne où s’entremêlent des voix, des souvenirs d’expositions, des histoires de poussière, de bricolage et d’héritage.
2015 / Conférence performée / Projection de documents vidéos et sonores / 1h20 Production : Centre Georges Pompidou & Galerie Jérôme Poggi
Lien Vimeo partie 1 : https://vimeo.com/gregorybuchert/lemuseedomestiquepartie1Lien Vimeo partie 2 : https://vimeo.com/gregorybuchert/lemuseedomestiquepartie2 Mot de passe : projets_2009_2015
« Le Musée dom
estiqué » / Centre Georges Pompidou / 2015
Geranos
Sortant vivants du Labyrinthe, Thésée et ses compagnons entam
èrent une danse de célébration pour fêter leur victoire sur le M
inotaure. Dans une sorte de ronde frénétique, cette danse nom
mée « Geranos » reproduisait à l’identique
la trajectoire sinueuse de l’ouvrage dédaléen, les circonvolutions qu’il a fallu faire pour atteindre l’antre du m
onstre. C’est une chorégraphie sur un pied, plongeant Thésée danseur dans une situation d’étourdissem
ent se mêlant à l’ivresse
de l’alcool et de la victoire.
Ma perform
ance consistait à produire une version personnelle de cette danse antique, en désorientant le labyrinthe de m
on oreille interne. Si par un sim
ple effet de montage, la m
anière exacte dont je m’inflige cette série
de vertiges reste hors champ, un étrange bâton jaune subsiste à l’im
age, com
me un indice du protocole perform
atif, un signe graphique perdu dans l’espace.En déséquilibre perm
anent, j’entame une m
arche à la chorégraphie aléatoire. Dissocié du pèlerin, le bâton devient un obstacle en form
e de sculpture minim
ale, hom
me et objet com
posent un curieux binôme jouant chacun leur propre partition.
2013 / HD / Vidéo - performance / Projection installée / 10 m
in / Couleur & son Production : Finis Terrae & post-diplôm
e de l’ENSBA Lyon
Lien Vimeo : http://vim
eo.com/gregorybuchert/geranos
Mot de passe : projets_2009_2015
Exposition personnelle « Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / 2015
858 pages plus au sud
Plus de 20 ans après la disparition de mon père, j’ai choisi de rejouer
un mystérieux souvenir d’enfance, afin peut-être, de percer les causes de son départ.
En juillet 1989, à l’occasion de vacances en famille, trois m
ois avant de disparaitre, celui-ci aurait en effet réussi à lire la totalité d’« Ulysse » de Jam
es Joyce, côté passager, le tem
ps d’un trajet en voiture entre Haguenau (Bas-Rhin) et Piolenc (Vaucluse). La fugue inexpliquée de m
on père prendrait-elle source dans l’histoire de Stephen Dedalus ? Est-il possible d’engloutir les 858 pages que com
pte ce monum
ent littéraire, en seulement 750 kilom
ètres, soit environ neuf heures de tem
ps ? Accompagné de m
a soeur et d’une petite équipe de tournage, nous avons reproduit ce voyage fondateur, avec pour seule obligation de rouler vers le sud jusqu’à ce que soit tournée la dernière page du rom
an. « Ulysse » com
me carburant. Sous la form
e d’un reenactment burlesque
et familial, ce film
tente de questionner la manière dont peut se construire
un individu face aux gestes familiaux dont il hérite, et un artiste,
face aux chefs-d’oeuvre qui le précèdent.
2011 / HD / Film - perform
ance / Projection / 59 min / Couleur & son
Production : Le Fresnoy, studio national des arts contemporains
Lien Vimeo partie 1 : http://vim
eo.com/gregorybuchert/858pagesplusausudpartie1
Lien Vimeo partie 2 : http://vim
eo.com/gregorybuchert/858pagesplusausudpartie2
Mot de passe : projets_2009_2015
Peindre le jour, peindre la nuit
Peindre un mêm
e paysage sans relâche, depuis le lever du jour jusqu’à la tombée
de la nuit. Repasser inlassablement sur la m
ême toile, en tentant de capter
une journée complète de lum
ière, le passage de chaque nuage, la variation des m
arées... Le principe du temps d’exposition appliqué au geste du peintre.
C’est l’objet de la performance que j’ai proposé à Christian Ruiz, peintre de m
arines et aquarelliste basé à Pont-Aven. Nous som
mes donc partis à l’aube du 21 juin 2010,
pour un exercice aussi modeste qu’irréalisable : 17 heures de peinture face
à la beauté d’une nature qui nous dépasse. Le work in progress de la vidéo
et la toile achevée sont présentés sur un mêm
e plan. Disposée sur une étagère, la toile est un m
odeste trophée, acquis de haute lutte, au cours de cette journée de peinture en continu.
2010 / DV / Vidéo - performance / Installation / 24 m
in / Couleur & son Production : Les Verrières, résidences-ateliers de Pont-Aven
Lien Vimeo : http://vim
eo.com/gregorybuchert/peindrelejourpeindrelanuit
Mot de passe : projets_2009_2015
Exposition personnelle « Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / 2015
Gourdoulou
Don Quichotte et Sancho Panza, Jacques le fataliste et son maître, ou encore
l’Homm
e et le Petit chez Cormac M
c Carthy, nombreux sont les héros littéraires
cheminant en binôm
e, parallèlement l’un à l’autre. « Gourdoulou » réinterpréte
la figure de ces héros picaresques, en jouant d’un simple effet de superposition
des personnages. Voyager non plus côte à côte mais l’un sur l’autre.
Une posture physique dont la logique et la hiérarchie restent volontairement
opaques. Chevalier paradoxal, « Gourdoulou » est une figure alliant action et contem
plation, volonté et résignation. Un être bicéphale qui semble se fuir
et se poursuivre dans un mêm
e mouvem
ent, lors d’une errance grand-guignolesque au coeur d’une nature originelle.
2009 / DV / Vidéo - performance / Projection installée / 26 m
in / Couleur & son Co-réalisé avec Jonathan Schall / Production : CRAC Alsace
Lien Vimeo : http://vim
eo.com/gregorybuchert/gourdoulou
Mot de passe : projets_2009_2015
Exposition personnelle « Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / 2015
On dirait une île
Le 5 mai 2009, je tente l’expérience de m
’isoler sans aucune ressource, pour une durée de 24 heures, sur un rond-point situé en périphérie de Haguenau, m
a ville natale. Entre le « Baron Perché », « Robinson Crusoe » et le jardinier m
unicipal, je découvre un territoire inviolé, me perm
ettant de vivre au centre de l’activité hum
aine tout en restant quasiment invisible.
Six ans plus tard, à la faveur de mon exposition personnelle à M
ains d’oeuvres, j’ai choisi de revenir sur les lieux de cette aventure, afin de produire une archive rétrospective. Unique tém
oignage de ces 24 heures d’isolement, une pancarte
de type « marche populaire » ou « vide-grenier », plantée au petit m
atin sur le terre plein, com
me un cartel recontextualisant m
on geste : « À l’aube du 5 mai 2009,
je me retirai sur ce giratoire pour une durée de 24 heures »
2009 - 2015 / Performance / Archive photographique / Im
pression pigmentaire
sur papier Hahnemühle / 112 x 80 cm
/ Production : Mains d’oeuvres
Exposition personnelle « Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / 2015
Le for intérieur
À l’origine de cette image, trois jours de tournage en studio, pour un projet vidéo
finalement avorté, car jugé passablem
ent médiocre.
Photographie de making-off, le « For intérieur » présente un m
oment de cette
ruine intime, un bref accès de lucidité au coeur du travail en cours, finalem
ent rem
is en scène et rejoué devant l’objectif. Le décor d’une fiction vaguement
médiévale, objet du projet initial, vient ici se superposer avec l’im
age de l’auteur, en prise avec son propre travail.
2009 / Photographie / Tirage cibachrome contrecollé sur alum
inium / 90 x 70 cm
Production : CRAC Alsace
Exposition personnelle « Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / 2015
Sans-titre
Sur un petit écran plasma encastré dans une colonne aux allures de totem
, un personnage gesticule à l’infini au som
met d’une colline enneigée.
En silence, la chorégaphie millim
étrée de cette étrange sentinelle semble
nous indiquer des coordonnées, peut-être une marche à suivre.
Mais quelle est la clé de ce m
essage ? De quoi ce minuscule danseur,
perché sur son tertre, cherche-t-il à nous prévenir ?
2006 - 2015 / DV / Vidéo - performance / Installation / 1 m
in bouclée / Couleur Production : M
ain d’oeuvres
Exposition personnelle « Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / 2015
Vues d’exposition« Quelques choses en m
oins » / Mains d’oeuvres / Printem
ps 2015
Sélection de textes
Judicaël Lavrador
(...) Comm
ent montrer ce qui est censé n’être plus digne d’être considéré, apprécié ?
C’est la question que se pose le jeune artiste Gregory Buchert dans son « M
usée domestiqué », une conférence perform
ée qui narre l’histoire édifiante, cocasse et pitoyable d’œ
uvres qui, faute de trouver preneurs, ont fini le temps
passant par devenir autre chose. À l’image d’une sculpture de Pierre M
ercier, présentée en 1988 au m
usée d’Art moderne de la Ville de Paris par Suzanne
Pagé et élogieusement com
mentée par Daniel Soutif dans le catalogue
de « Construction-image » : une fois rem
isée à l’atelier, elle devint encombrante
et l’artiste, plus trop en veine ni auprès des institutions ni auprès du marché,
se décida à la transformer en étagère. L’artiste M
ichel François a également livré
à Gregory Buchert le cas de ce cube de plâtre, dont il ne se souvenait plus trop à quoi il l’avait destiné, s’il était censé être une pièce en soi ou un socle. Du coup, il n’osait plus s’en séparer, le traînant com
me un objet fétiche et porte-
bonheur sur les sites de ses expos, sans jamais l’y présenter : « Aucune galerie
n’en a jamais voulu », confia M
ichel François à Gregory Buchert, ajoutant, philosophe, qu’« il y a des trucs qui doivent parfois vous rester sur les bras ».
Extrait de l’article « Où se cachent les oeuvres d’art pour mourir ? »
Libération n°11014 / Octobre 2016
Tous ces reliquats qui n’ont de fait aucune chance de franchir les portes de la FIAC, toutes ces histoires m
arginales, ces destins d’artistes oubliés, ces oeuvres irrém
édiablement sinistrées, ces pièces naguère encensées
et désormais perdues corps et âm
es reviennent pourtant hanter l’histoire de l’art, grâce ou à cause de jeunes gens qui ne se laissent pas conter fleurette par le m
arché. Gregory Buchert a ainsi com
mencé son « M
usée domestiqué » au m
oment où,
sortant du post-diplôme des beaux-arts de Lyon, il allait devoir m
ener sagement
son parcours d’artiste émergent, im
pliquant comm
e il le résume d’« envoyer son PDF
au salon de Montrouge, de trouver une galerie etc... ». Pas tout à fait l’idée qu’il se fait
d’une pratique artistique. Le « Musée dom
estiqué » est alors à ses yeux une manière
de mise en garde : « Il y a tellem
ent d’euphorie autour de l’art et des artistes, que l’on presse com
me des fruits jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de jus…
J’ai l’im
pression que le monde de l’art est une espèce d’hydre à laquelle on coupe
régulièrement la tête. Une autre repousse derrière, une autre génération arrive…
Le « M
usée domestiqué » m
e permet de réfléchir à m
a propre pratique, mais au-delà,
à l’encombrem
ent, à la mort, à ce qu’on jette, ce qu’on garde, ce qu’on transm
et. »
François Quintin
Le programm
e du post-diplôme de Lyon est depuis peu conduit par François Piron.
C’est un gage de qualité qui rappelle une fois de plus notre attention à la richesse culturelle de ce qui se passe en dehors de Paris. Les résidents sont logés dans l’im
posant Réfectoire des Nones des « Subsistances ». Gregory Buchert partage son espace de travail avec quatre autres résidents dans des cellules plus hautes que larges. Utilisant principalem
ent le médium
vidéo, Gregory Buchert travaille le registre de la perform
ance, mettant en relation
l’esthétique du burlesque avec les grands récits allégoriques, par lesquels il exprim
e, entre autre, ses interrogations sur le devenir artiste... De nom
breux archétypes traversent son travail : le chevalier, le peintre, le pèlerin... La vidéo n’est pas un sim
ple mode d’enregistrem
ent pour l’artiste; pour lui le m
ontage prolonge la performance. Gregory Buchert invente les enjeux
d’une réussite improbable, ou plutôt ceux d’un dénouem
ent autre. Dans l’une de ses prem
ières performances, il occupait passivem
ent durant 24 heures un rond-point de sa ville natale, com
me un naufragé en terre connue.
Lieux de prédilection d’ornements périurbains prétendum
ent artistiques, les carrefours giratoires ont rarem
ent été investi par des performances.
Documentée par une sim
ple photographie, cette idée de l’artiste en modeste
épiphane emprunte au théâtre classique la concordance d’unité : lieu, tem
ps, action. Le personnage qu’il incarne au travers de ses oeuvres, est plus proche d’un M
r. Hulot que d’un Charlot. M
ême s’il se fait vagabond, il partage avec le prem
ier une sorte d’indéterm
ination floue et molle, dans un m
onde où rien n’arrive jamais vraim
ent, et dont il se fait l’étranger. Par sa pratique, il construit les conditions de son étonnem
ent. Une oeuvre de 2009, « Gourdoulou », réalisé avec Jonathan Schall, m
ontre deux énergumènes en costum
e argenté entre armure et équipem
ent sportif. L’un porte l’autre sur ses épaules à travers les paysages Vosgiens, péniblem
ent, mais sans se plaindre. Le cavalier sem
ble en état de transe contem
plative, et ne montre aucune réaction, m
ême lorsqu’ils tom
bent.
« Gregory Buchert, étonniste des odyssées » Arts M
agazine N°75 / Avril 2013
On est imm
édiatement plongé dans une dim
ension allégorique indistincte qui convoque pêle-m
êle les chansons de geste, les Monty Python, ou la vidéo
de Fishli & Weiss « Le droit chem
in ». Plus étonnante encore est la traversée que décrit le film
« 858 pages plus au sud », dans lequel une part sensible de la biographie de l’artiste est rem
ise en jeusur une table du hasard. Le père de Gregory Buchert a disparu sans donner de raison. Le dernier souvenir d’enfance qu’il ait avec lui donne la tram
e du récit : un départ en vacance à bord de la voiture fam
iliale, de Haguenau (en Alsace) jusqu’à Piolenc (dans le Vaucluse). Trajet durant lequel, assis sur le siège passager, son père aurait réussi à lire la totalité d’« Ulysse » de Jam
es Joyce. Buchert décide de vérifier l’hypothèse d’un tel record de lecture, avec l’espoir peut-être d’y trouver les causes de son départ, et organise le m
ême voyage
en camping-car, à l’aide de sa soeur et de deux am
is, preneurs d’image et de son.
Si la lecture de Joyce peut être éprouvante pour beaucoup, ici elle confine à l’épuisem
ent. Arrivée à Piolenc, l’équipée doit se rendre à l’évidence qu’elle n’a pas cornée plus d’un quart du livre. Ils décident alors de continuer la route droit devant jusqu’à la fin du pavé hom
érique. Ces princes de Serendip avancent ainsi jusqu’au détroit de Gibraltar, où le hasard veut que le père ait été aperçu, et qu’Ulysse fut em
prisonné par Calypso. Avec ce film, on assiste à une lente
défaite du vrai contre le réel, qui déroule sous les roues du camping-car
son cortège de rencontres, d’embûches, de coïncidences, de fictions.
Depuis quelques temps, Gregory Buchert constitue un « M
usée domestiqué »,
une archive d’images et d’entretiens sur des objets qui, après une prem
ière vie d’oeuvre d’art, ont trouvé dans l’atelier des artistes un usage courant (rangem
ents ménagers, planchers, assises). Ici encore, Gregory Buchert
échafaude sur les ruines des espérances pour nourrir une curiosité insatiable, ouverte, qui ne présuppose en rien de ce qui n’a de cesse d’advenir.
Julie Portier
Faire l’expérience du paysage, Gregory Buchert ne vole pas l’expression. Dans cette vidéo-perform
ance, il fait du paysage une expérience physique. L’aventurier de l’Atlantique perd volontairem
ent la boussole, en poète du déséquilibre il fait le tour de l’île avec l’oreille interne. La technique de désorientation laissée hors cham
p, l’horizon s’ouvre pour contempler les cham
ps de bruyères ou le littoral venteux, avec au prem
ier plan la chute de l’ustensile et le corps qui titube, luttant contre les lois de la gravité dans un cadre bucolique. La bâton, le corps de l’artiste et les paysages de l’île d’Ouessant sem
blent rejouer, dans leur danse répétitive, une leçon de peinture : le point, la ligne et le plan, dans les em
bruns.
Journal de l’exposition « Quelques choses en moins »
Mains d’oeuvres / Printem
ps 2015
On avait repéré son travail lors de la dernière édition du Festival Hors-Pistes au Centre Pom
pidou. Gregory Buchert y présentait, sous la forme d’une conférence
performée, les dernières occurrences de son « M
usée domestiqué », un m
usée à tiroirs et doubles fonds dans lequel sont entassées les œ
uvres remisées
d’autres artistes. Des œuvres rangées, stockées ou cachées chez leur géniteur,
sorties du circuit des expositions et qui, dans le paysage domestique, finissent
par acquérir un autre usage. À Mains d’œ
uvres, Gregory Buchert passera égalem
ent en revue quelques-unes de ses pièces récentes, comm
e cette lecture m
arathon de Joyce dans un camping-car filant à toute allure vers le sud de l’Europe.
Une performance au sens strict du term
e, autant qu’une évocation d’un souvenir personnel, lié à la disparition de son père alors que l’artiste était encore enfant. À cette figure du voyageur se superposeront égalem
ent d’autres héros, le chevalier, le peintre, le naufragé (des ronds-points), que Gregory Buchert convoque dans son travail.
Claire Moulène
Les Inrockuptibles « Top 5 des expos de la semaine »
« Quelques choses en moins » / M
ains d’oeuvres / Printemps 2015
Gregory Buchert / 26 rue Georges Bizet 59000 Lille / [email protected]
/ 06 61 53 29 51