Fin du litige Ould Mogueya VS BCM NOUAKCHOTT ABRITE BACIM ... · a été découvert par une foule...

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du 16 Avril 2012 Prix 200 UM N°591 Une vérité dite avec insolence ressem- ble à un mensonge Hebdomadaire indépendant d’analyse et d’informations E E P P H H E E M M E E R R I I D D E E S S P P A A R R M M F F O O P P A A G G E E S S 2 2 - - 9 9 - - 1 1 1 1 Hodh El Gharbi/Microcrédit : Djikké (espoir) désormais à Aioune Financement islamique : NOUAKCHOTT ABRITE LE DEUXIÈME FORUM MAGHRÉBIN Fin du litige Ould Mogueya VS BCM BACIM BANK deviendra ORABANK Chant dédiés au prophète LOUBABA MINT MEIDAH INITIE LE PREMIER OPÉRA DE JEUNES Rosso : inauguration de deux forages au Pk 23

Transcript of Fin du litige Ould Mogueya VS BCM NOUAKCHOTT ABRITE BACIM ... · a été découvert par une foule...

du 16 Avril 2012 Prix 200 UMN°591Une vérité dite avecinsolence ressem-ble à un mensonge

Hebdomadaire indépendant d’analyse et d’informations

EEPPHHEEMMEERRIIDDEESSPPAARR MMFFOO

PPAAGGEESS 22--99--1111

Hodh El Gharbi/Microcrédit : Djikké (espoir) désormais à

Aioune

Financement islamique :NOUAKCHOTT ABRITELE DEUXIÈME FORUM

MAGHRÉBIN

Fin du litige Ould Mogueya VS BCMBACIM BANK deviendra

ORABANK

Chant dédiés au prophète

LOUBABA MINTMEIDAH INITIE LEPREMIER OPÉRA

DE JEUNES

Rosso :inauguration de deux forages au Pk 23

CCHHRROONNIIQQUUEESS// AANNAALLYYSSEE

LA TRIBUNE N° 591 DU 16 AVRIL 2012 Page 2

LES FAITS DIVERS

Le Président de la République serendra dans le Brakna et le Gorgol.Des visites qui viennent à pointnommé. Elles interviennent aumême moment où beaucoup dequestions nationales réapparaissentsur la scène politique. Des ques-tions qui mobilisent des citoyens deplus en remontés et plus particuliè-rement les populations de la régionde la vallée du fleuve. Selon le siteAlakhbarinfo, l’Etat a débloqué pource déplacement présidentiel unesomme faramineuse estimée à 1/4de milliard d’ouguiyas. Les autori-tés régionales ont été invitées àmettre la main dans la poche… Etsans parler des cadres de ces deuxrégions… Somme toute de l’argentdu contribuable sera mis au servicede la propagande à l’heure où famine et lasécheresse font des ravages. Le président a-t-iloublié qu’il s’était arrogé d’être « le messie despauvres ». Nous lui rappelons que ces deuxrégions font parties des poches de la pauvretéselon les organismes humanitaires tels que leProgramme Alimentaire Mondial (PAM). Ces visites seront-elles pour lui l’occasion derenouer avec ces citoyens qu'il ne cesse de bles-ser par sa politique et ses discours ? Les cadresnégros-mauritaniens du parti pour la République(UPR) réussiront-ils à sauver ce qui peut l’êtrepour reconquérir un terrain propice. Lui qui voitsa popularité s’envoler dans la vallée à cause durecensement jugé discriminatoire et raciste par lemouvement « Ne touche pas à ma Nationalité » ?Son discours pourra t-il rassurer les 24 272 rapa-triés qui se trouvent dans des conditions socialesmisérables et déplorables depuis bientôt 5 ans ?Son gouvernement va-t-il présenter de nouveauxprogrammes d’insertion et d’intégration auxfamilles rapatriées dans les deux régions ? Le pré-sident va-t-il enfin réagir par rapport aux polé-miques relatives à la confiscation des terres despopulations de la région de Boghé et de Bababé

? Le président se rendra à Magame chez la famillede l’adolescent Lamine Mangane abattu par ungendarme lors d’une manifestation contre l’enrô-lement ? Que dira-t-il de la question des languesnationales?

Autant des questions qui font l’objet des discus-sions. En effet, le président doit apporter desréponses. Elles seront la garantie de la réconci-liation avec son électorat dans ces deux régions.Se serait une grave erreur politique que d’esqui-ver toutes ces questions. Le faire sera le synony-me d'un déclin politique dans la vallée en sachantque son aura est entachée par tout ce qui a étéenregistré depuis le déclenchement de l’opérationd’enrôlement et de ses propos sur le dossier dupassif humanitaire. Au delà de cette gabegie et ce pillage des nos

derniers, les observateurs jugent très curieux ladécision prise par les pouvoirs publics d’interdiredes slogans hostiles à la politique du gouverne-ment. Comprenez par là que toutes pancartescontre Aziz sont bannies lors de cette tournée.Les citoyens de cette région n’ont pas le droitd’exprimer leur mécontentement et leur désarroià l’égard de la politique du gouvernement. C’estle musèlement total du citoyen et une privationgrave de la liberté d’expression et de l’opinion.Ceci laisse croire qu’ Aziz n’ira pas pour consulterles conditions de vie déplorables mais pour impo-ser une dictature. Donc un message clairementadressé à la COD et aux islamistes engagés dansune guerre de tranchées avec l’actuel régime. Etsurtout un avertissement aux islamistes ayantréussi à s’infiltrer en brandissant des slogans hos-tiles à sa politique lors de ses derniers meetingsà Nouadhibou et à Rosso.

Mais cette interdiction vise particulièrement lesmilitants du TPMN . Les autorités savent que lemouvement, dispose d’une bonne assise, dansces deux régions depuis le début des actions mili-tantes. En même temps, à travers leurs tournées

de sensibilisation sur le danger de l’enrôlement,les leaders du mouvement ont réussi à instaurerune proximité avec la population. L’Etat a doncpris une bonne avance sur les actions prévues parles militants du TPMN. Ce mouvement ne s’ins-crit pas encore dans une posture anarchiste. Lesresponsables ont toujours défini leur mouvementde pacifiste. Les ripostes des mouvementscomme celui du TPMN évoluent en fonction desréactions coercitives de l’Etat. Ils se radicalisentselon la portée de la violence contre ces militants.De leur marginalisation aussi. Si les slogansdérangent, l’Etat ferait mieux d’approcher cesderniers tant que les actions sont encore modé-rées.

Bâ Sileye (France)

UN JEUNE PIVOTE DU HAUT DE L’HÔTELKHAIMA : SUICIDE OU ACCIDENT ?C’est après avoir dégusté son diner avec sa famille dans un quar-tier de Nouakchott, que Cheikh Kébir Ould Sid’Ahmed, né en 1978à Nouadhibou, s’est rendu au restaurant situé au 9è étage de l’hô-tel khaima et commande un verre de jus de fruits. L’homme siroteaisément son jus avant de régler sa facture. Peu après, il se balan-ce du balcon et se retrouve dans le jardin de la maison qui se situeà droite de l’hôtel. Tout à coup des sirènes retentissent et tout Nouakchott se retrouvesur le lieu. Un cordon de la police encercle la zone pendant le pro-cureur de la République, des officiers de police et des éléments dela protection civile viennent faire le constat, avant le corps sans viede Cheikh ne soit transporté au centre hospitalier de National.A l’hôpital, une source médicale qui consultait le corps, affirme aureporter de la Tribune, que Cheikh Kébir est tombé avec force sursa tête et par la suite son cou et sa poitrine sont totalement endom-magés.Ce drame s’est dans la nuit du samedi 14 avril 2012, vers les coupsde 22heures, en plein centre de Nouakchott. Et jusqu’au moment,où nous mettons sous presse, aucune information relative aux cau-ses de sa mort n’ont été élucidées.

RIYADH : UN HOMME RETROUVÉ MORTPOIGNARDÉ AU COUMardi passé, vers 8 heures, à hauteur de la station service au PK 9,le corps sans vie d’un homme de teint noir, la quarantaine révoluea été découvert par une foule qui attendait le bus STP pour se ren-dre en ville.L’homme gisant dans une flaque de sang portait au cou des coupsd’un poignard. Et selon, nos informations, l’homme était pris entenaille par une bande de malfrats qui voulaient lui prendre sonargent et ses portables et au moment de s’échapper, ils l’ont assé-né des coups de poignard au cou.

QUARTIER SAMIA : DÉCOUVERTE D’UNHOMME MORT CRIBLÉ DE COUPS DE POI-GNARDC’est aux alentours de 7 heures, le jeudi dernier, que des passantsont aperçu le corps d’un homme criblé de coups de poignards, entrela centrale thermique et la samia. L’homme portait des coups dansle dos et dans la poitrine, apprend-on de sources policières.Les habitants de la zone n’ont pas écarté l’œuvre des gangs quiselon eux ne cessent de rôder dans les parages dès la tombée de lanuit pistant les femmes et les hommes qui reviennent de la ville.Et nos sources d’ajouter, que plusieurs personnes ont été victimesde chantage et d’arnaques dans ces environs par des bandesarmées de couteaux.

TROIS POLICIERS BLESSÉS DANS UNACCIDENT DE CIRCULATION SUR LAROUTE DE ROSSOTrois policiers (deux agents et un brigadier) en service au commis-sariat de police Arafat 3 sont blessés dans un accident grave quis’est produit sur la route Nouakchott-Rosso, alors qu’ils roulaientdans un véhicule de police de type Hilux. Ils ont été évacués d’ur-gence au centre hospitalier national pour des soins intensifs. Dessources sécuritaires précisent que le brigadier est gravement blesséet se trouvait dans un état critique.L’accident a eu lieu en fin de semaine dernière.

UN FINANCIER À LA DIRECTION DES PRO-JETS ÉCROUÉLe chef service financier à la direction des projets arrêté il y a decela quelques semaines, par la brigade des crimes financiers et éco-nomiques dans une affaire de malversation financière, a été écroué,a confié une source sécuritaire, à la Tribune.Le financier est accusé d’être responsable du détournement d’unebaguette de 12 millions de nos ouguiyas des comptes de la direc-tion des projets.Devant la police, l’homme a repoussé du revers de la main toutesles accusations portées contre lui et par la suite, il a été déposé lemercredi dernier au centre pénitencier de Dar Naim, a-t-on apprisde sources bien informées.

Visites présidentielles : De l'interdiction des slogans

AACCTTUUAALLIITTÉÉ

E Par: Mohamed Fall Ould Oumère

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d i t oDans notre édition N° 489 du 8mai 2010, nous écrivions aprèsla libération de quatre salafistescontre celle du Français PierreCamatte :Le Mali a finalement cédé. Sous lapression de la France. Surtout devantla menace terroriste. Les quatremembres de AQMI (al Qaeda auMaghreb Islamique) emprisonné auMali depuis quelques mois ont béné-ficié d’un procès qui fera date pour cequ’il comporte d’aberrations. Maisaussi pour les conséquences qu’ilaura sur le front régional anti-terro-riste. A qui profite cette faiblesse ?A AQMI principalement. Après avoirsubi quelques coups durs ces der-niers jours – avec notamment l’arres-tation de quelques éminents memb-res de l’organisation et le début dudémantèlement de ses réseaux enMauritanie et au Mali -, voilà que l’or-ganisation reprend des forces. En fai-sant plier un Etat en principe engagédans la lutte qui vise à l’éradiquer, eten se faisant un trésor de guerreavec d’éventuelles rançons dont onne parle pas encore. Abu Zeyd,Belmokhtar et plus loin Droudkel doi-vent se frotter les mains. Eux quin’ont pas eu un tel succès depuislongtemps, les voilà rassurer leurscombattants qu’ils ne les laisserontjamais tomber. Qu’ils feront plier l’en-nemi qui osera les pourchasser.Qui perd dans cette histoire ? D’abordles Etats riverains du Sahara qui ontengagé une politique commune delutte contre le terrorisme, particuliè-rement contre la nébuleuse AQMI.Avec le geste malien, le front se fis-sure. Au nord, l’Algérie ne peut se satisfai-re de la libération de deux éminentesfigures de l’activisme jihadiste. DontMohamed Ben Ali, activement recher-ché depuis 2008 par les servicesalgériens qui l’accusent d’avoirfomenté des actions violentes dansson pays. A l’ouest, la Mauritanie pourra diffici-lement digérer la démarche malien-ne, avec notamment la libérationd’un recherché dans le cadre des dif-férentes attaques contre l’Arméemauritanienne. Plus loin de notreespace, comment les autorités duBurkina Faso vont-elles réagir à lalibération d’un jihadiste ressortissantde leur pays ?Aucun des pays engagés dans la luttecontre le terrorisme dans la régionsahélo-saharienne ne pourra cachersa déconvenue suite au geste malien.Déjà le Mali est accusé d’être unebase-arrière des terroristes d’AQMI.En effet, c’est bien dans le Saharamalien que l’organisation a établi sesbases. C’est ici qu’elle forme sescombattants. C’est d’ici qu’elle envoieses hommes enlever les ressortis-sants étrangers sur les sols des paysvoisins. C’est ici qu’ils reviennentpour sécuriser leurs replis. C’est iciqu’ils enregistrent leurs messages derevendications. C’est enfin ici qu’ils

engagent les pourparlers et qu’ilsreçoivent, par l’entremise de ressor-tissants maliens de la région, les ran-çons.C’est bien à cause de cela que denombreux observateurs disent qu’il ya une sorte de modus vivendi entreAQMI et les autorités du Mali. Parlequel, l’organisation se meut sansgrosses entraves, à charge pour ellede ne pas opérer sur le territoire mal-ien. L’enlèvement du français PierreCamatte est un acte d’exception quiest intervenu à un moment où l’étause resserrait autour de l’organisation.Suivront les actes commis enMauritanie et qui ont permis à AQMIde compter parmi ses otages troisespagnols et deux italiens (on neparle jamais de leur chauffeur ivoi-rien). Le Mali a donc préféré de céder à lapression française. Au moment où laFrance appuyait une propositionalgérienne visant à amener l’ONU àinterdire aux pays de se plier aux exi-gences des terroristes. On voit iciqu’au-delà des discours, la Francerecule facilement. On en oublie sesprises de position véhémentes quandil s’agit d’autres pays qui plient auprétexte de chercher à sauver leursressortissants. Trêve de démagogie,‘doulce France’…Ce que les pays de cet espace doi-vent comprendre, c’est qu’il s’agitd’un phénomène transnational. Dansles camps sahariens de AQMI se trou-vent des Algériens, des Mauritaniens,des Maliens, des Nigériens, desSénégalais, des Marocains, desLibyens, des Ivoiriens, desNigérians… chacun est là pour se for-mer au combat ou à l’action qu’il doitlivrer un jour. Chez lui ou ailleurs.Nécessairement dans l’un de cespays. Ou si possible en Europe, c’esttout proche. Ici ou ailleurs, l’objectifétant de livrer la guerre aux intérêtsoccidentaux et à tout ce qui incarnel’Etat moderne. Les fondements idéo-logiques étant ce qu’ils sont, c’estd’abord la modernité qui est le princi-pal ennemi. Modernité ici se confon-dant avec Démocratie, Justice,Liberté, Egalité, Développement…Ce que les pays de cet espace doi-vent éviter, c’est de croire que l’un oul’autre peut, à lui seul, arriver à boutde la menace. Que l’un ou l’autrepeut trouver un terrain d’ententeavec les parrains du crime organisé.Qu’il s’agisse du terrorisme, de ladrogue ou d’autres trafics, la réponsedoit nécessairement être communeet globale. La stratégie la même. Etles démarches concordantes.Le Mali est certes souverain dans seschoix, mais dans le cas d’espèce, iln’a pas pris en considération les sou-cis sécuritaires de ses voisins. Il asacrifié du coup sa souveraineté etmis en danger son existence. La satisfaction de l’exigence d’AQMI(et de la France) méritait-elle tant ?

Selon Loubaba, Cetopéra est le fruit d’uneffort soutenu de huitmois avec son épouxImad Eddine. Effortau bout duquel il aété possible de sélec-tionner les plus bellesvoix parmi des jeunesâgés de 10 à 15 ansde façon à insuffler legoût des chants pan-égyriques en l’hon-neur du prophète.Aussi, 70 jeunesenfants vont enton-ner les 70 devant descentaines de specta-teurs ce vendredi.L’objectif, selon MintMeidah est de créerune émulation chez les jeunes élèves indé-pendamment même de toute appartenan-ce à une famille de griots. Un esprit nova-teur qui répond à un souci de donner àl’art son sens le plus expressif afin qu’il nesoit plus l’apanage des seules familles tra-ditionnellement destinées à la chanson.Par ailleurs, « chanter les éloges du pro-phète me teint à cœur et c’est quel quechose que j’ai hérité de mes parents. Celafait partie de nous. » Soulignera Loubabapour qui,initier lesenfants à cestyle les met-tra certaine-ment à l’abridu mimétismedes chansonsdes adultesdont les paro-les n’ont par-fois rien à voiravec lescontenus édu-catifs quidevraient leurêtre destinés.Une ambitionpour cettegrande artiste qui espère faire bénéficiertoutes les autres régions du pays de cetteinitiative culturelle. Cependant sur la tren-taine de demandes de soutien qu’elle aadressées aux institutions et entreprises,Loubaba a reçu très peu de réponses. LePrésident de la Communauté Urbaine deNouakchott, la Présidente de l’Associationdes Femmes Chefs de Familles, le PDG dela BCI et des anonymes ont jusque-là étéles seuls à s’être disposés à la soutenir, a-t-elle précisé. A moins de 5 jours de lamanifestation elle espère que les autresbonnes volontés ne tarderont pas à s’ex-primer. Une conviction toutefois : Loubabatrouve que la demande de partenariatqu’elle a adressée aux opérateurs de laplace s’inscrit dans une exigence de dyna-mique participative pour des activitésdédiées aux enfants du pays. Ce qui ne

semble pas avoir été saisi du côté duministère de la famille et de l’enfance quinon seulement ne s’est pas engagé auxcôtés de l’artiste mais n’est pas parvenu,après en avoir pris l’engagement, à faireaboutir sa demande auprès de l’UNICEF. N’empêche, Loubaba tient à faire cettepremière édition de l’Opéra des chantsélogieux pour le prophète une réussite carelle compte par ce bais venir en aide àl’enfance en difficultés afin de donner unevaleur sociale à l’initiative, d’une part et

susciter par la maison occasion un espritd’émulation chez les jeunes élèves à tra-vers des concours que cela va permettre,d’autre part. Parmi les invités d’honneurde la soirée qui sera organisée vendredisont, on comptera le grand artisteMohamed Ould Meidah ainsi qu’un invitésurprise qui a du talent et dont Loubabatient à faire la promotion au cours de cettesoirée. En avant goût des chants, le grou-pe des jeunes ont entonné de belle chan-sons aux paroles profondes comme « kunma’a Allah, taraa Allah ma’aak… »Autrement dit : « Sois avec Allah et tu ver-ras Allah avec toi… »

Kissima

Chant dédiés au prophèteLOUBABA MINT MEIDAH INITIE LE PRE-MIER OPÉRA DE JEUNES

La première édition de l’Opéra du Med’h ou chant en l’honneur du pro-phète Muhammad sera organisée vendredi à l’ancienne maison des jeu-nes de Nouakchott par Loubaba Mint Meidah. A la faveur d’un diner offertà la presse samedi à son domicile, l’artiste a présenté son projet et ungroupe représentatif de jeunes a donné un avant gout de ces chansonsdédiées au prophète.

AACCTTUUAALLIITTÉÉ

LA TRIBUNE N° 591 DU 16 AVRIL 2012 Page 4

Le Pr Fassa Yerim, maire de la com-mune de Rosso s’est rendu dans l’a-près midi du 13 avril au Pk 23 pour l’i-nauguration de deux forages éoliens.Accompagné d’une forte délégation,le maire a trouvé sur place le hakemde la moughata, venu pour la cir-constance. La tente installée pour lacérémonie a refusé du monde. Aprèsl’allocution de bienvenue des repré-sentants de la localité, le hakem et lemaire ont pris la parole pour soulignerl’importance de l’événement.En fait les deux forages éoliens réha-bilités ne fonctionnaient plus depuisprès de vingt ans. La commune ainvesti un peu moins de deux millionspour les remettre en marche, soula-geant ainsi les populations de la localité quiont désormais accès à une eau potable.On sait que la commune de Rosso est en

train de réaliser un programme ambi-tieux pour approvisionner toutes leslocalités de la commune (jusqu’au Pk24) en eau potable, mais le maire n’a pasvoulu attendre et a tenu à réhabiliterles deux forages du Pk 23.Un geste qui vient s’ajouter à l’octroid’un bus scolaire pour le transport (gra-tuit pour le moment) des élèves quihabitent sur l’axe et qui devaient payerchaque jour 600 UM pour se rendre àleur école à Rosso.Après l’inauguration des deux forages,le maire et le hakem ont été à la mos-quée et à l’école pour voir ce qui pou-vait être fait à ce niveau.D. A. (aboubakrydjigo.unblog.fr)

Rosso :inauguration de deux forages au Pk 23

La Caisse d’Epargne et de Crédit Djkké-Mutuelle a inauguré, jeudi 12 avril, uneagence au niveau de la communed’Aioun. Une équipe, présidée par DiawAbou Malick, accompagnée de MadameOumou Cheikh Tidjane Diagana,Monsieur Aly Ould Babah respectivementresponsable du réseau, présidente del’agence de Nouakchott et gérant del’agence de Twill, a fait le déplacementpour la circonstance. La cérémonie étaitprésidée par Ba Aliou, conseiller char-gé des affaires politiques et socialesauprès de la wilaya, en présence desreprésentants du Hakem et de la mairie,les adhérents d’autres personnalités. Lepublic était nombreux ce qui témoignel’importance accordée à l’agence.La cérémonie était ouverte par le repré-sentant du wali. Dans son allocution, il ad’abord remercié l’assistance avant d’ex-pliquer l’importance de la mission pourcette population nécessiteuse. En outreil s’est longuement attardé à expliquerque la réussite de cette entreprisedépendra de l’effort conjugué de tous. Ila ceinturé son mot en souhaitant labonne chance à l’ensemble des partiesprenantes.Madame Diagana quant à elle, aprèsavoir remercié l’assistance, a salué depassage le Projet de Renforcement deCapacité de la Micro-Finance(PRECAMF)qui est leur partenaire financier pour lamise en place de cette agence et cellesde Djeol, et de Lixeiba. Après madame Diagana, le chef de mis-sion Diaw Abou a pris parole pour com-mencer par décliner les objectifs de la

CECD-M qui sont de promouvoir les ser-vices financiers décentralisés aux popu-lations rurales (épargne, crédit et trans-fert), de lutter contre la pauvreté et derenforcer les capacités des femmes enmilieu rural.Ensuite, il a affirmé que l’institutiondispose désormais 11 agences répartiesdans 5 régions qui sont Nouakchott,Kaédi, Selibaby, Djeol, Lixeiba, FoumLegelita, Khabou Laouessi, Kiffa, Twill etAioun. Il a par ailleurs rappelé que laCECD-M est reconnue en mars 2003 etqu’elle est soutenue dans leurs œuvrespar la BCM, PRECAMP, ANAPEJCounterpart International et ONG-Actions. Il est de finir en expliquant le statut et lerèglement intérieur de l’institutionLes invités et les adhérant ont pris paro-le pour apprécier l’initiative à sa justevaleur. Et ces adhérents (elle compte240 adhérents) ont manifesté leurenthousiasme en remerciant la missionet en affirmant qu’ils ne ménagerontaucun effort pour la réussite de l’agence. Ainsi une groupe de 15 adhérents quireprésente le comite de pilotage (quisera repartie en 3 comités ; comité d’ad-ministration ; comité de crédit et comitede surveillance) a été choisi à l’unanimi-té. Le lendemain ces volontaires ontbénéficié une formation effectuée parDiaw ou les textes de l’institution et lerôle de chaque comité ont été clairementexpliqués

Adama Sy CP Hodh El Gharbi

Hodh El Gharbi/Microcrédit : Djikké (espoir) désormais à Aioune

Nouadhibou :Au chevet des petits pélagiques

L’institut mauritanien des recherches océanographiques et de pèches (IMROP) aabrité ce dimanche un atelier de restitution des études scientifiques du projetpetits pélagiques .Organisé par l’IMROP, la CSRP (Commission sous –régionale des pèches) et laDARO ( Direction d’aménagement des ressources océanographiques ), l’atelier apour objectif de faire le point sur la situation des ressources en petits pélagiques.En effet, notre pays possède des ressources suffisantes en petits pélagiques quiont une importance socio-économique considérable mais dont l’exploitation esttrès complexe.Une dizaine d’espèces sont péchées simultanément mais plusieurs facteurs sontgênants.Le mode d’exploitation (chalutiers, embarcations artisanales et côtières, senneurs…) reste sujet à caution et rendent l’environnement des espèces instable.Autres problèmes soulevés par les participants, difficultés à suivre les flottillesétrangères industrielles et artisanales qui nesont pas soumises à l’obligation de débarque-ment dans les ports mauritaniens.On le voit donc, la ressource est disponible maiselle ne profite pas comme il se doit à notrepays.Ajoutez à cela le fait que l’effort de pèche n’estpas quantifié et les politiques sous-régionalesne sont pas harmonisées.Le conclave permettra de mettre en place unebase de données sur les stocks disponibles decette ressource partagée par différents paysd’Afrique, du nord-ouest du Maroc à la Guinéeau sud.La capture des petits pélagiques représenteplus de 80% des ressources halieutiques de larégion.Il s’agit principalement des chinchards, dumaquereau, de la sardine, des sardinelles, del’anchois et plus récemment de l’ethmalose.Le projet ‘ Vers des politiques régionales pourune pèche durable des petits pélagiques enAfrique du nord-ouest’ de la CSRP est financépar les Pays-Bas et l’AFD.

Athié Youssouf CP Nouadhibou

Nouadhibou : Des représentants dessociétés de sécurité privée soutien-nent la fusion annoncée par le MINT(ANI) De représentants de sociétésde sécurité privée à DakhletNouadhibou ont exprimé leur soutienpour la décision de fusion de l’ensem-ble des sociétés du secteur dans lecadre d’un seul regroupement prisepar le ministre de l'intérieur. Dans uncommuniqué, dont copie est parve-nue à l’ANI, ces représentants ontexprimé leur espoir de voir cette déci-sion « consolider l’intérêt général detous le retraités des forces armées etde sécurité et qu’elle garantisse lesdroits des partenaires, ainsi que ceuxnouvellement recrutés ». Un groupe de huit sociétés de sécuri-té basées à Nouakchott avait protes-té contre la décision du ministre de‘l’intérieur de fusionner 18 sociétésprivées déjà agréées en un seul éta-blissement, qu’ils avaient qualifié d’ «arbitraire ».Ils avaient également

invoqué sa contradiction avec l’espritde la loi 025 -2009 instituant le mono-pole de la sécurité pour les anciensdes forces armées et de sécurité.

L’initiative « Appel pour la patrie » : ilya une crise politique qui ne peut êtredissipée que par le dialogue(ANI) A l’occasion du lancement,jeudi soir de l’initiative « Appel pourla patrie », son président CheikhSid’Ahmd Ould Babamin a affirmé quele pays connait actuellement unecrise politique face à la quelle toutesles parties doivent faire preuve desagesse et de discernement pour ymettre fin.Bbabamin a ajouté qu’il s’agit d’uneinitiative « indépendante, ouverte etapolitique » composée d’hommes etde femmes ayant en partage la volon-té de contribuer à une solution à cettecrise.Dans un communiqué rendu public e,marge de la cérémonie de lancement

de ses activités, l’initiative « Appelpour la patrie » a rendu public uncommuniqué dabs lequel elle préconi-se le recours au dialogue comme seulmoyen valable pour venir à bout detout blocage, qui constitue un devoirpolitique moral et religieux.Le communiqué a également appelél’ensemble des acteurs politique àéviter les dénigrements conformé-ment aux prescriptions de notre sain-te religion et dans le respect des prin-cipes moraux, et céder la place à laconcurrence loyale des idées et desprogrammes politiques.Les promoteurs de cette initiative ontexprimé leur disposition à œuvreravec tous les acteurs pour rétablir leclimat de confiance et assainir le cli-mat politique pour parvenir à appor-ter des solutions aux problèmes poli-tiques et économiques du pays.

AACCTTUUAALLIITTÉÉ

LA TRIBUNE N° 591 DU 16 AVRIL 2012Page 5

La deuxième édition du forumsur le financement islamique seteint depuis dimanche àNouakchott. Organisée par laSociété islamique pour le déve-loppement du secteur privé(SID) et le Conseil général pourles Banques islamiques (CIBA-FI), cette rencontre de deux aété ouverte par le ministre desaffaires économiques et dudéveloppement en présence duGouverneur de la BanqueCentrale de Mauritanie. Etaientégalement présents des repré-sentants des institutions ban-caires et des opérateurs desPetites et moyennes entreprises(PME) de Mauritanie, deTunisie, d’Algérie, du Maroc etde la Libye. La rencontre a pourobjectif d’explorer le potentielde financement islamique dansles pays du Maghreb de façongénérale. Ainsi il s’agira d’examiner l’im-pact du développement et desréformes sur la croissance del’investissement et du finance-ment islamique dans la zone duMaghreb. De même il seraquestion du rôle de la financeislamique dans le développe-ment des économies et la crois-sance des Petites et MoyennesEntreprises. Cette nouvelleoption en matière de financeest censée constituer une alter-native à la spéculation et mett-re fin aux risques induits par les

prêts avec intérêt. Selon, Sidi Ould Tah, ministredes Affaires Economiques et duDéveloppement, intervenant àla faveur d’une conférence depresse consécutive à la signatu-re d’une convention de finance-ment avec les partenaires, cetteconvention a pour but de rend-re possible l’émission de bonsde trésor islamique dans lesouci de répondre aux attentesde beaucoup d’investisseurs quisont bloqués par leurs croyan-ces religieuses qui les redentréticents à la pratique actuelled’émission par le trésor de bonssur la base du taux d’intérêt.Ainsi les bons de trésor isla-miques vont ouvrir la voie àtous les investisseurs qui sou-haitent travailler en conformitéavec les règles du financementislamique. « Cette conventionnous permet pour la premièrefois de nous préparer à émettredes bons de trésor islamiquespour bénéficier des finance-ments islamiques et mobiliserl'épargne locale qui rejette lesystème usurier actuel. » Aexpliqué Ould Tah.Le montant attendu est de 300millions de dollars a dit le minis-tre qui précise que tout dépen-dra des résultats d’étude de fai-sabilité du projet. Ce forumdevra constituer une plate-forme idéale d'affaires visant lapromotion et la croissance des

investissements et échangesentre les pays du Maghreb.Selon, M. Khalid Mohamed AlAboudi, Président Exécutif del’Institution Islamique pour leDéveloppement du SecteurPrivé, il est difficile de procéderç un financement directe desPME en raison du principemême du financement isla-mique qui est basé sur desgaranties réelles et non fictives.Le financement sera indirect, a-t-il souligné. Et ce à travers unecaisse de financement isla-mique. Reconnaissant qu’unebonne partie de ressourcesexistantes pour la finance isla-mique, n’entre pas dans lesréglementations bancaires, AlAboudi a promis d’essayer detrouver des mécanismes adap-tés. « Le financement de l'éco-nomie réelle, par opposition àcelui des prêts usuriers sansgarantie solide, constitue dés-ormais le socle du développe-ment économique dans lemonde et a su résister au chocde la crise financière ». A souli-gné le Président Exécutif del’Institution Islamique pour leDéveloppement du SecteurPrivé.A propos de la part de finance-ment du secteur privé il a préci-sé que les banques islamiquespourront en bénéficier. « Notresociété se met en place et offreses avantages au service de la

Mauritanie qui est en train d'a-dapter son système aux condi-tions qu'impose le financementislamique.» A encore indiqué AlAboudi. De son côté, Sid’AhmedOuld Raïss, Gouverneur de laBCM, a ajouté que le but del’ensemble des politiquespubliques est d’assurer uneprésence du financement isla-mique en Mauritanie. Et laconvention qui vient d’êtresignée est le prélude à des bonssoukouk, a-t-il indiquéLes activités de la premièrejournée du 2e forum maghrébinsur le financement islamiqueont porté sur des exposés dontcertains ont abordé le rôle desGouvernements des pays duMaghreb dans le soutien desprincipes de la finance isla-mique et le développement de

l'infrastructure nécessaire pourconstruire une bonne industriede la finance islamique. Il a étéégalement discuté, à la lumièreles expériences d'autres pays,la question du développementet de l’élaboration d'une loiréglementaire pour le marchéfinancier islamique dans lespays du Maghreb. Ce lundi, il a été question, dansun premier temps, de l’obser-vation du Maghreb commeespace d’opportunités d'inves-tissements ; et, dans deuxièmetemps, de la Mauritanie commepays catalyseur d'investisse-ment et de projets promoteurset des privatisations potentiel-les.Compte rendu par Kissima

Financement islamique :NOUAKCHOTT ABRITE LE DEUXIÈME FORUM MAGHRÉBIN

Jeudi 12 avril 2012, il a été pro-cédé à Nouakchott à la signatu-re d’un accord entre le groupeEmerging Capital Partners(ECP) et la Banque Centrale deMauritanie (BCM). Cet accordportant sur le statut de laBACIM/Bank que le groupe ECPavait acheté en 2008 a mis finà une situation délicate crééepar la réaction de l’ancien pré-sident de la dite banque,Ahmed Ould Mogueya. A l’é-poque, l’entrée dans le capitalde la BACIM d’un investisseurétranger à hauteur de 85%avait courroucé Ould Mogueyaqui aurait souhaité que la BCMpermette aux actionnaires dedécider du sort de leur institu-tion. D’où un litige sur la basemême des modalités de cessa-tion qui va coincer le nouvelacquéreur ECP à partir de l’an-née 2008. En effet, la BCMavait suspendu les pouvoirs desactionnaires et administrateursde la BACIM/Bank afin de lacéder au groupe ECP. Et OuldMogueya qui était l’ancien PDGavait opposé son véto à la pro-cédure en portant l’affairedevant à la justice.

On se rappelle qu’à l’époque lesavocats d’Ould Mogueya,avaient émis des doutes sur lesprérogatives juridiques duGouverneur de la BCM d’alors.Selon eux, la loi 04-2007, por-tant statuts et organisation dela BCM, stipule que le gouver-neur de cette dernière estastreint à prêter serment alorsque le Gouverneur n’avait pasencore accompli cette formalitéau moment des faits. Ce qui àleurs yeux était suffisant pourannuler ses décisions.Le litige resté pendant depuislors, l’acheteur a nommé undirecteur pour assurer la ges-tion des affaires courantes. En trouvant un accord « à l’a-miable », les deux parties ouv-rent ainsi la voie à l’investisseurECP pour assurer la gestiontotale de la BACIM/Bank quichangera ainsi de nom pourdevenir ORABANK Mauritanie.Objectif : Engager une politiqued'extension et lancer des nou-veaux projets. Car il s’agira defaire de cette banque faire unefiliale du groupe ECP, qui est lepremier fonds d'investissementaméricain de capital-investisse-

ment spécialisé sur lecontinent africain àavoir levé plus d'1,8milliard de dollars. Fort de plus de dix ans

d’expérience dans le domainede l'investissement en Afriqueà travers sept fonds à succès,le groupe entre ainsi avecoptimisme en Mauritanie.Selon Vincent Le Guennou,président de Emerging CapitalPartners , qui venait de signerjeudi l’accord avec Sid’AhmedOuld Raïsss, le Gouverneur dela BCM, le litige qui vient d’êt-re réglé relevait d’une situa-tion inattendue et inhabituellequ’ils ont pu surmonter. «Nous étions patients et persé-vérants. » A-t-il expliqué,trouvant qu’il n’y avait aucuneraison d’être sceptique face àl'environnement des affairesen Mauritanie. Mieux, le grou-pe ECP, qui a pour stratégiel’identification d’entreprises àmeilleur potentiel de retourssur investissements, envisaged’autres investissements dansd’autres secteurs de dévelop-pement en Mauritanie, a affir-mé M. Le Guennou pour qui «la phase de stabilité écono-mique » que connait le payslui permet de jouer un rôlemoteur dans la région.

KD

Fin du litige Ould Mogueya VS BCMBACIM BANK deviendra ORABANK

Profil du groupe ECPL'expérience d'ECP en tant qu'investisseur confirmé en Afrique se traduit par: • Sept fonds exclusivement dédiés aux entreprises africaines, avec unencours total de plus de 1,8 milliard de dollars.• Plus de 50 investissements, 20 sorties, et un solide portefeuille departicipations. • Des investissements répartis dans plus de 40 pays, couvrant lesprincipales grandes régions du continent.

L'équipe d'ECP a développé et peaufiné une stratégie qui tire profit du repé-rage et de la fructification des nombreuses opportunités offertes par le conti-nent africain. Les éléments clés de cette stratégie d'investissement sont lessuivants:- Le deal flow qui consiste en une capacité exceptionnelle à saisir lesnouvelles opportunités. Ce qui permet une couverture optimale des entre-prises cibles et des investisseurs potentiels grâce au vaste réseau ECP quien Afrique comprend des contacts privilégiés avec différents acteurs.- Le choix d'investissement portant sur des modèles éprouvés. c'est-à-dire des entreprises offrant des perspectives de croissance élevées. D’oùun intérêt particulier aux secteurs dans lesquels l'Afrique détient un avantageconcurrentiel. compréhension des enjeux sectoriels à l'échelle mondiale, leurexpertise aussi bien en matière de management que de transparence dans lagestion opérationnelle.- Le processus d'investissement tenant compte du fait que le capital-investissement en Afrique se différencie de celui des marchés plus dévelop-pés principalement par la période de due diligence, et par extension destructuration du deal, qui est relativement plus longue. Une insistance surl'évaluation des différentes options et opportunités existantes afin de menerune procédure rigoureuse de due diligence, tout en évaluant l'aptitude desentreprises à réaliser les prévisions du business plan.- Une collaboration continue grâce à une stratégie proactive et uneimplication aux côtés de ses entrepreneurs pour apporter une valeur ajoutéeaux entreprises du portefeuille dépassant le simple apport de fonds. Source : www.ecpinvestments.com

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LUNDI 9 AVRILManque de communication

Quand Mauritanie Airlines a été lancée, la problématique de l’utilité d’une sociétépublique a été posée à plus d’un niveau. Surtout que la malheureuse expérienced’Air Mauritanie qui avait tout pour continuer à exister et même à prospérer, devaitavoir convaincu les autorités publiques du risque d’avoir une compagnie apparte-nant à l’Etat.On nous avait opposé, nous qui avions émis des critiques, que l’ancienne compa-gnie a coulé à cause de la mauvaise gestion de ses managers. Soit. Mais qu’est-cequ’on a pris comme mesures pour éviter à la nouvelle compagnie de souffrir desmêmes problèmes liés à la gestion de son management ? Je n’ai pas de preuves tangibles pour dire que la nouvelle société est mal gérée entermes de prédation, de malversations… Mais ce dont je suis sûr, c’est le malaise quirègne au sein du personnel. A quel niveau qu’on se trouve.Que ce soit le personnel navigant, pilotes, commandants de bord, stewards, hôtes-ses, agents de comptoirs…, chacun y va de sa petite complainte, plus ou moins fon-dée sur les comportements du directeur de la société, sur ses procédés, ses choix…Des envolées sur la mauvaise (très mauvaise) gestion des possibilités et des res-sources humaines et matérielles de la société. Je ne vous parle pas de tout ce qu’ondit sur le marché d’achat des avions… Pas de polémiques.Quatre fois par semaine, Mauritanie Airlines relie Nouakchott à Casablanca. L’avionn’est jamais plein à 30% alors que le billet est beaucoup moins cher chez la com-pagnie que chez sa concurrente immédiate, la Royale Air Maroc. Alors que les pou-voirs publics imposent à tous les fonctionnaires en voyage de prendre la compagnienationale pour les destinations qu’elle sert. Pourquoi ce déficit ?On peut penser qu’il y a un problème de communication, et c’est réel. Qui, parminous sait que les billets sont environ 50% moins chers chez notre compagnie quesur la RAM ? Et comme pour confirmer cette insuffisance dans la communication, jeviens d’apprendre que la compagnie n’a pas de directeur commercial attitré. Jusqu’àprésent artisanal…Corriger au plus vite.

MARDI 10 AVRILJeunesse de Mederdra

On en parle beaucoup, ces jours-ci : la marche organisée par un groupe de ressor-tissants de Mederdra dont surtout des jeunes. L’exigence principale : le bitumage dela route reliant Mederdra à Tiguint, environ 50 kilomètres de piste renforcée. Le planinitial était de faire la marche jusqu’à Tiguind, de se rassembler sur l’axe Rosso-Nouakchott et de faire parvenir la doléance à la plus haute autorité administrativequi se sera présentée.C’était compter sans la précipitation des forces de sécurité qui ont pour mission dene pas laisser perturber l’ordre public. La manifestation qui se voulait pacifique s’estdonc transformé en un moment de violence inutile dans la mesure où tous lesacteurs sont d’accord.Les populations pour dire combien ce bitumage est nécessaire, le prix du transportayant atteint des proportions difficiles à supporter et même à expliquer. «Le billetde Nouakchott pour Mederdra est de 2500 UM, le même prix que pour Kaédi qui està 400 kilomètres, nous dit un habitant». Il faut compter aussi avec les répercussionssur les prix des denrées de première nécessité, sur les malades…Les autorités aussi sont conscientes de cela, du moins quand on sait que les étudesseront bientôt lancées et qu’avant la fin du présent mandat présidentiel, le projetprendra corps. C’est ce qu’on promet dans le cadre du programme ambitieux visantà désenclaver toutes les capitales départementales en les reliant aux routes natio-nales les plus proches.C’est normal que, profitant du climat de liberté, la jeunesse de Mederdra manifestepour exprimer des revendications. Mais ce n’est pas normal que l’ensemble de l’en-cadrement politique – élus, ministre et hauts cadres ressortissants du département,notables et intermédiaires traditionnels – entoure la question d’un cachet qui n’estpas le sien.Selon ses organisateurs et vu l’architecture sociopolitique de ces organisateurs, onne peut prétendre qu’il s’agissait d’une entreprise d’un groupe politique donné. Quecertains aient essayé de le récupérer ou de l’accompagner, cela n’altère en rien lecaractère «populaire» et «innocent» (sans calcul) de la marche. Il est vrai cependant que le foisonnement occasionné par la libéralisation de l’espa-ce politique, avec notamment la possibilité pour chacun, pour chaque groupe demanifester sur la voie publique, ce foisonnement ouvre la voie à de grandes trans-formations y compris au changement des acteurs politiques et sociaux. Surtoutquand ce sont les jeunes qui le provoquent. La peur du changement est à la basede la levée de boucliers dont la marche de Mederdra a fait l’objet.Pourtant, ce sont des manifestations pareilles qui feront la Mauritanie nouvelle quenous espérons tous. La jeunesse doit déranger l’establishment. Celui qui dure depuistoujours, tout comme celui qui s’enracine insidieusement, sans ambitionner dechanger les méthodes qui ont prévalu jusque-là.Marchez ! marchez, jeunes de Mederdra ! marchez jeunes de tous les départements,de toutes les communes… cela est permis aujourd’hui. Cela est possible heureuse-ment. Cela est même demandé par les plus hautes autorités de l’Etat (le PrésidentOuld Abdel Aziz a lui-même demandé au peuple d’exprimer publiquement ses étatsd’âme).Marchez ! Profitez de la liberté ! Aucun de vos aînés ne vous dira que «la liberté nes’use que si l’on ne s’en sert pas»…

MERCREDI 11 AVRILLa presse chez Tawaçoul

C’est un dîner-débat que Tawaçoul a organisé hier soir au profit de la presse mau-ritanienne indépendante. Après les artistes-griots, les artistes-cinéastes et d’autrespans de la société, le parti islamiste a rassemblé la presse autour de sa directionpour discuter de ses points de vue, de ses positionnements, de ses lectures du futurproche…C’est naturellement le président de Tawaçoul, Mohamed Jamil Ould Mansour quiouvert le bal, juste après que le dîner a été servi. Il a expliqué que c’est là l’occa-sion non seulement de poser des questions, mais aussi d’entendre les critiques, lesremarques des journalistes sur son parti. Ce n’est pas une conférence de presse,mais une séance d’échanges qu’il espère fructueux.Il a rappelé l’ancrage de son parti dans le référentiel islamique, l’option nationale etle choix de la démocratie. Référentiel islamique qui est la source première d’inspi-ration du programme et du projet social de Tawaçoul ; la recherche de l’unité natio-nale et pour ce faire, la traduction de la diversité et du pluralisme en Mauritaniedans le discours et dans l’action du parti ; le choix démocratique qui part du princi-pe que la gestion des hommes relève de leur compétence, et qui se base sur lerespect de l’autre.Mohamed Jemil Ould Mansour a répondu à deux salves de questions et de com-mentaires. Elles tournaient autour du positionnement actuel du parti Tawaçoul,lequel, après avoir été le premier à reconnaitre les résultats de l’élection de 2009,et adopté en conséquence une attitude plutôt conciliante voire «coopérante» vis-à-vis du régime, s’est subitement retrouvé dans l’opposition radicale. Pourquoi cesrevirements ? pourquoi ce discours chargé d’excès ? pourquoi l’interférence desUlémas qui devaient être «le bien» de tous ? est-ce le processus du coup d’Etat quiest envisagé ou la révolution ? dans l’un ou l’autre des cas, quelles sont les chan-ces du parti ? et si le pouvoir actuel «dégageait», qui prendrait sa place ? quelleposition vis-à-vis de l’application de la Chari’a ? comment régler le passif humani-taire ? que fait le parti pour la lutte contre l’esclavage ?L’occasion, dans ses réponses de faire l’historique des positionnements récentes duparti, d’expliquer pourquoi il a présenté son propre candidat au lendemain de l’ac-cord de Dakar, pourquoi il a choisi de reconnaitre immédiatement les résultats quidonnaient Mohamed Ould Abdel Aziz gagnant, avoir adopté pour cela la position de«l’opposant-conseil», pourquoi le revirement pour une position de «l’opposant-fron-tal»… Les événements de Tunisie y ont joué un grand rôle parce que «le 14 janvier2011, nous avons appris que quel que soit le degré de ‘gentillesse’ des peuples ara-bes, ils étaient capables de chasser les dictateurs les mieux installés». Le coup d’Etat n’est pas la solution même si les conditions le laissent prévoir. «Notreposition est claire : nous croyons qu’il faut mettre fin à la présence de l’Armée dansl’exercice du pouvoir politique. Pas besoin d’une transition militaire non plus». Alors? «Le Président Ould Abdel Aziz doit tirer lui-même les conclusions de ses échecs etl’impossibilité pour lui de continuer à gouverner. Appeler les forces politiques en pré-sence et déterminer avec elles les modalités du passage à une véritable ère démo-cratique». Aussi simplement !Bien sûr que les syndicats qui bougent, les étudiants qui entretiennent la tensiondans les campus, les organisations de jeunes qui marchent…, tout ce foisonnementpolitique et social n’est pas du fait des Islamistes ni de leur parti. «C’est le pouvoirqui crée une crise sociale propice à de tels mouvements et qui vient s’ajouter à lacrise politique». Et les slogans radicaux ? et la désinformation utilisant des motsexcessifs pour désigner une réalité somme toute normale ? et les délais fixés pourle départ ?«Nous avons choisi d’être une partie prenante de la crise et au lieu de rester dansune position médiane. Cela nécessite un radicalisme que nous adoptons en vued’instaurer une véritable démocratie. Nous ne sommes pas pressés et nous tenonsencore à ce que le changement soit pacifique et démocratique. Nous saurons, aumoment opportun, ce qu’il faut faire si ce choix ne suffit pas…»Et Cheikh Mohamed el Hacen Ould Dedew dans tout ça ? est-il un membre deTawaçoul ? «Non ! L’Erudit est appelé, de part sa notoriété et la place qu’il occupe,à se prononcer sur la gestion de la chose publique. C’est un devoir moral et un ser-vice rendu à la communauté. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la démar-che de Cheikh Dedew…»Et c’est aussi le justificatif de tous les Ulémas qui entrent en scène pour se posi-tionner sur l’arène et adopter des discours partisans. Mais ça c’est une autre histoi-re…

JEUDI 12 AVRILDésengorgement du Port de Nouakchott

Au port autonome de Nouakchott, l’arrivée de bateaux de plus en plus nombreux acréé un problème, on va dire «d’embouteillage». Depuis quelques mois les autori-tés cherchent à trouver une solution pouvant satisfaire toutes les parties (autorités,commerçants-importateurs, transporteurs maritimes…).Pendant très longtemps c’est la règle du «premier arrivé, premier servi» qui a jouédans l’ordre d’accostage en vue du débarquement des marchandises. Puis on en estvenu à favoriser les lignes régulières au détriment de celles qui sont là pour l’occa-sion d’une livraison. Depuis quatre ou cinq ans, la priorité a été donnée aux bateauxtransportant les containers, plus facile à débarquer et donc à vider. Avec cependantun poste réservée à la sacherie. Mais devant la pression des commandes de matiè-res de premières nécessité et sous prétexte de répondre aux besoins du pays, l’ona commencé depuis trois mois à privilégier les bateaux transportant le vrac (blé etautres denrées alimentaires).Réaction des lignes régulières lors d’une réunion à Vienne : il est décidé de préle-

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ver une taxe de 200 dollars par container à destination de Nouakchott du momentqu’on ne sait plus combien de temps va prendre le débarquement. Si l’on sait qu’en2011, 92000 containers environ ont été débarqués au Port de Nouakchott, on a uneidée de ce que cela peut coûter au pays en taxes.Les autorités sont entrées en pourparlers avec les transporteurs, Maersk, SOGECOet MFC, en vue de trouver une solution. Un montage a été finalement trouvé.Suivant un «système de fenêtre d’accostage fixe» déterminé, chacune des compa-gnies ayant une ligne régulière devrait fixer à l’avance le jour et l’heure d’arrivéede ses bateaux. C’est ainsi que la Maersk qui reste la plus active et la plus sérieu-se, s’est fixée la journée de mercredi à 14 heures. Les autres seraient prêtes à fixerle jour mais pas l’heure qu’elles fixeraient deux ou trois jours avant. En plus, les sociétés s’engagent à débarquer 25 boites/heure au lieu de 17 débar-qués actuellement, et de travailler quatre heures de plus qui seront payés auBEMOP en plus.Pour le vrac solide, les autorités ont exigé des sociétés de traiter 3000t/jour par calau lieu de 2000 traitées jusque-là ; pour le vrac blé, 2000t/jour au lieu de 1500actuellement ; et pour la sacherie, 1500t/jour au lieu de 360t actuellement. Si le protocole d’accord est signé – il doit l’être incessamment -, on peut dire quele port autonome a trouvé une solution pour limiter les effets néfastes de sonengorgement.

VENDREDI 13 AVRILIndifférence policière

Ce matin, je suis tranquille chez moi, quand des gardiens voisins sonnent à la porte.Ils m’apprennent que deux jeunes garçons avaient sauté dans la cour de notre mai-son, avant de repartir sur une charrette qu’ils me montrèrent. On découvrit rapi-dement, notamment grâce aux cris des voisins, qu’ils étaient entrés dans d’autresmaisons d’où ils auraient emporté des «choses». Le temps de sortir la voiture dugarage, de prendre avec moi l’un des gardiens et d’aller à la trousse des enfantsindélicats.On les surprend alors qu’ils voulaient se cacher derrière le Palais des Congrès. Ilsallaient visiblement à la rencontre de deux adultes auxquels ils devaient probable-ment remettre leur butin. Après quelques efforts et une forte discussion avec lesadultes, on réussit à embarquer deux des gosses. De là le commissariat le plus pro-che est celui de la police judiciaire. J’y vais.A l’entrée, je tombe sur policier avec un bâton à la main. Il reconnait les enfantset, s’adressant à l’un d’eux lui dit : «Tu as encore fait du mal !»Oui, je m’en vais lui raconter qu’ils sautaient de maison en maison, qu’ils avaientpris des choses qu’ils ont remises à deux adultes que nous avons laissés à côté duPalais des Congrès et qu’eux-mêmes connaissaient bien ces adultes… «Est-ce quetu déposes plainte ?» Pourquoi déposerai-je une plainte contre des enfants chapardeurs ? «Alors il fautles amener au commissariat des mineurs, nous on est pas concerné». C’est par oùle commissariat des mineurs ? «Il faut chercher parce que je ne sais pas»…La scène avait attiré une bande de jeunes – un peu plus âgés que nos deux mal-frats. Ils étaient à se payer ma tête et à rigoler tout haut. Vous êtes d’accord surce qu’ils font ? «Bien sûr, où est-ce que tu crois que nous étions à cette heure-ci ?Il faut bien vous soutirer quelque chose, vous qui habitez dans les belles villas»…Le policier fit semblant de ne pas écouter tout en arborant un sourire qui en disaitlong sur son indifférence…

SAMEDI 14 AVRILLe dialogue, pas la guerre

Ce qui suit est une reprise mise à jour de l’éditorial de l’édition de la semaine pas-sée.Le 2 avril dernier, le bureau politique du MNLA déclare : «Nous rassurons les Étatsvoisins, les populations de la sous-région et la Communauté Internationale que lalibération de l’Azawad contribuera à renforcer la sécurité, le développement et lapaix pour une meilleure intégration des peuples, des cultures et une meilleure sta-bilité dans la zone saharo-sahélienne.» Quelques jours plus tard, le MNLA déclaraitl’indépendance de l’Azawad.Quelle menace plus grave pour la sécurité, la stabilité et la paix de la région ?D’ailleurs aucun pays de la région, aucune organisation régionale n’a accepté de setaire là-dessus : tout le monde a dénoncé l’option choisie par le MNLA. Notre paysest l’un des premiers à réagir à cette malheureuse décision. L’hostilité des uns etdes autres était attendue. Le principe sacro-saint du respect de l’intangibilité desfrontières héritées de la colonisation étant le fondement de la Charte de l’UnionAfricaine. Ceci dit, qu’attend le MNLA de cette déclaration ?Le mouvement touareg est le premier à savoir qu’il ne contrôle que quelques cen-tres urbains de la taille de Léré, sinon les espaces sahariens. Les grandes villes sontaux mains des factions islamistes. Qu’elles soient dirigées par des Touaregs commeAnçar Eddine, ou par des Arabes maliens comme le mouvement pour l’unicité et lejihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Publiquement parrainés par AQMI, ces mou-vements ne sont que des démembrements de la nébuleuse qui a instauré l’état denon-droit dans le nord malien. Profitant de la faiblesse du pouvoir central, corrompant son administration et sonarmée, prenant en otage les populations délaissées à leur sort, AQMI a su déve-lopper un discours qui semble «prendre». On est en passe d’assister à la créationd’un Emirat islamique où s’appliquerait la Chari’a et qui serait la base de départ dujihad vers les autres pays ouest-africains. Un rêve chez les salafistes jihadistes quirisque de se concrétiser dans les jours qui viennent.Pour le MNLA, il fallait aller vite pour s’imposer comme interlocuteur incontourna-ble dans l’évolution proche. Il lui reste en effet d’être considéré comme un parte-naire dans une éventuelle expédition guerrière contre les organisations terroristesqui ont fait main basse sur le Nord du Mali.Très attendue, la réunion des pays du champ (Algérie, Niger et Mauritanie) n’a paseu le courage d’aller au bout de la logique qui la retient. Même si elle appelé audialogue d’abord, elle a envisagé une action militaire ultérieure. Là où elle a péché,c’est quand elle a jugé l’action des pays du champ complémentaire de celle de laCEDEAO. Celle-ci n’a pas de rôle autre que celui qu’elle a déjà joué et qui ad’ailleurs le rétablissement de la constitutionnalité au Mali. Le reste ne peut être deson ressort.L’on note d’ailleurs une forte résistance de l’Algérie, du Niger et de la Mauritanie àtoute intervention militaire extérieure au Mali. La réunion aurait dû rappeler à laFrance, aux pays occidentaux en général, que tout ce qui arrive aujourd’hui étaitprévisible. Notamment avec l’utilisation excessive de la force et l’engagementinconsidéré en Libye.Bien avant que l’OTAN ne s’emballe, des voix africaines s’étaient élevées pour met-tre en garde contre les conséquences sur toute la région de l’aventure guerrière enLibye. On doit rappeler les prises de position de l’UA et de son Conseil de Paix et

de Sécurité (CPS) quela Mauritanie dirigeaità l’époque.A qui la faute ? A tousceux qui ont tenu àlarguer des bombessur les forces deKadhafi pour, soi-dis-ant, protéger le peu-ple libyen et instaurerla démocratie.A l’instar des popula-tions du Nord malien,le peuple libyen estaujourd’hui otage defactions armées dontles moins redoutablessont celles qui affi-chent publiquementleur appartenance à AlQaeda. Ce dont on apeur aujourd’hui c’estde voir se faire la jonc-tion entre les groupesAQMI basés au norddu Mali, et ceux deleurs frères d’armes(et d’idéologie) qui ontpris possession derégions libyennesentière. Qui faut-ilalors sermonner ?

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SSOOCCIIÉÉTTÉÉ

Les mauritaniens par nature ont la cul-ture «du médecin après la mort». Ilssont tout le temps en retard ou en trainde remédier et non le contraire. Prévenirles choses, tirer des leçons des situa-tions embarrassantes qui nous maintien-nent au même stade, au lieu de nouspropulser nous ramènent un démis siè-cle en arriéré… Les fonctionnaires travaillent sans êtresûrs de percevoir leur salaire à temps.Les personnels non permanents viventune situation pire. Que dire des « dépen-dants » (femmes, enfants et chômeurs.Une chose est claire comme le nez aumilieu de la figure : i-l n’y a plus d’ar-gent à jeter par la fenêtre. Il n’y a pasassez d’argent ce n’est pas grave, selonun dicton maure « li bla deyne bla rezigh! » Littéralement celui qui n’a pas dedette n’a pas de gain. Alors certains nese gênent pas, à défaut d’argent, des’endetter jusqu’aux cous. Les chosesindispensables, elles ne bougent pasendetter ou pas, riche, pauvre, malade,actif ou chômeur une fois qu’on est pèrede famille ou femme chef de famille ondoit toujours répondre présent en ce quiconcerne la marmite, le loyer, la scolari-té des enfants et les ordonnances. Lesimprévus (un parent qui est dans lebesoin, des hôtes à entretenir, unmalade à assister) à résoudre c’estcomme un purgatoire mais il figure dansla liste des nécessités pour ne pas êtremarginalisé par la société. La générosité, l’humanisme et la solida-rité sur lesquels repose la société africai-ne en général, et en particulier la socié-té mauritanienne, est la source aujourd’-hui de beaucoup de crises internes liéesà l’argent. Les produits de première nécessité cou-tent excessivement cher, mais est ce uneraison valable de mener une vie de dis-ette dans sa maison en renversant lamarmite (une façon de dire, ne pas fairela cuisine dans le vocabulaire familier)ou de manger en cachette. On peutréduire la quantité, changer ou adapterle menu mais barricader le magasin etcrier famine alors qu’on n’est pas à cestade là Dieu merci c’est vil et ridicule. Certaines personnes habituées à ryth-mer tout acte social par de l’argent nevisitent plus leurs proches, leursmalades ou ne se rendent plus aux céré-monies (mariage, baptême, deuil) parmanque de billets de banque car poureux l’argent est au dessus des valeurshumaines et des relations sociales. Lessommes vertigineuses qu’on dépensepour célébrer une manifestation ou s’ha-biller pour une cérémonie doit être révo-lu car ces des reflexe rétrogrades. Detoute façon, en période de vaches maig-res, il serait plus sage d’essayer de s’a-dapter à la situation, de garder la tête

sur les épaules pour éviter le maximumpossible de vivre au dessus de sesmoyens. Les hommes ont une grande responsa-bilité dans ce déséquilibre social s’ils nemettent pas fin aux caprices infondésdes femmes qui font d’elles des vérita-bles grippe-sous. Cela ne veut pas direque les femmes n’ont pas une part deresponsabilité, mais jusqu'à preuve ducontraire les décisions importantesreviennent aux hommes. Allant de ceprincipe qui est aussi réel malgré lesaspirations à la parité, l’accès des fem-mes aux sphères de décisions et autresil est indispensable que chacun prenneses responsabilités en main pour mieuxaffronter les difficultés financières quisont de plus en plus rude à supporter.Les femmes doivent être les premières àchanger de mentalité, car la femme estle grenier du foyer ; si elle gère bien lebudget familial c’est un pari réussi pourla stabilité et l’épanouissement de lafamille et c’est de la stabilité des foyersque dénote l’équilibre de la société. Sipar contre c’est l’esprit enfantin qu’on luiattribut souvent qui prend le dessus, lacrise économique risque d’être fatale àcertain couple, créer aux femmes d’au-tres problèmes , poussée par leur foliedes grandeurs au détournement d’ar-gent, les endettements , les menson-ges, la vente du mobilier, des bijoux oudes habiles, la légèreté des mœurs, lesdivorces, le vol et parfois même l’hysté-rie chronique. Si seulement nousessayons de gérer la situation en tantque telle avec toute simplicité et réalis-me sa permettra d’éviter l’irréparable, dumoment où on peut quitter son domicileavec l’espoir de ne pas revenir bredouillec’est déjà bien. Dans d’autres pays lesgents s’entre tue pour trouver ou arra-cher un morceau de pain, pour d’autreles salaires c’est des beaux souvenir, enpassant par les personnes dont leur sur-vie dépends du fruit des agressions qu’ilscommettent. Les quémandeurs en fileindienne sur les tortores font parti dupaysage quotidien alors que c’est unphénomène qui doit interpeller plusd’un. Les maigres revenus, le chômagequi s’accroit et la pauvreté qui risquede se généraliser si le gouvernementn’arrive pas à mettre en place des plansd’urgences aussi efficaces que rapide cen’est pas seulement les mendiants quivont tendre la main mais le peuple. Detoute façon on ne peut pas empêcher lepeuple de demander a fortiori s’il à debonne raison. Vraiment on ne sait plussur quel pied danser, il faut s’armer etfaire face à la crise économique ou évi-ter que cette crise entraine d’autres cri-ses !Feinda Traoré.

De crise en crise…Dure, dure la vie

Il est difficile de joindre les deux bouts par lestemps qui courent. Tout juste arrive-t-on à payerune infime partie des dettes entassées à la fin dumois… Malgré toutes les acrobaties auxquelles ons’adonne pour survivre, le quotidien se fait de plusen plus féroce. Il y’a une crise économique aiguequi ne dit pas encore son nom. La crise est mondia-le. La catastrophe est locale. Ses retombées immai-trisables

Profession : aide-ménagère, le calvairedes jeunes chercheuses d’emploiDe nos jours, il y a un nouvel emploi : celui des aides ménagères. Les mères de famillesont d’autres engagements qui ne leur permettent pas ou plus d’être régulières dansleurs foyers conjugaux. Ce qui les poussent à recourir aux prestations des jeunes fillesqui soulagent leurs activités familiales en leur absence et même quand elles se sententdans le besoins d’avoir un coup de mains. Les servantes, ou domestiques de maison, sont pour la plupart très actives dans leménage, elles sont au four et au moulin. Préparer, laver les enfants, nettoyer la maisonet faire la lessive, repasser, amener et ramener le petit enfant de l’école d’à côté etc.Ce service a créé un exode massif des jeunes filles des campagnes vers les villes et sur-tout Nouakchott. Surtout pendant les saisons sèches, les jeunes du monde rural font ledéplacement en ville pour travailler, gagner un salaire mensuel afin de contribuer auxdépenses de leurs familles respectives et aussi de s’acheter des habits, de s’acquitterde certaines cotisations ou aides et ustensiles de cuisine dans la perspective de leurmariage.Ces filles de maison sont généralement issues de familles misérables. Ainsi, quand l’hi-vernage arrive, elles retournent en campagne pour aider leurs parents restés au villa-ge dans les travaux champêtres, si l’hivernage s’annonce bonne ! Les bonnes (filles demaisons) sont très souvent des mineurs et éprouvent des difficultés face aux travauxrudes. Mais, cela ne les détournent à travailler, soucieuses de leur avenir. N’empêcheque parfois elles font face à des patronnes qui trouvent toujours leurs efforts imparfaitset se mettent à les injurier et minimisent leurs efforts. Des fois, certaines filles de mai-sons se voient taxées de voleuses et finissent par être jetées en prison ou se retrouverdans la rue sans salaire, comme beaucoup !Et cela d’ailleurs avec une solde mensuelle minable. Il est important voir même capitald’organiser ce secteur en le réglementant pour alléger le travail à ces filles de maison.Aboubecrine Ould Sidi

Nouakchott appelle à agir pour «éviter unnouvel Afghanistan » au Mali

Le président mauritanien MohamedOuld Abdel Aziz a appelé dimanche lacommunauté internationale à agirvite, car «tous les ingrédients sont làpour faire du Mali un Afghanistan »,dans un entretien avec des médiasfrançais.

«Si la communauté internationalen'agit pas vite (...), tous les ingré-dients sont là pour faire du Mali unAfghanistan », a déclaré MohamedOuld Abdel Aziz, interrogé par desjournalistes de Radio FranceInternationale, TV5Monde et LeMonde. Dimanche, un émissaire malien estvenu à Nouakchott demander l'aidede la Mauritanie pour l'aider à résou-dre la crise dans le nord de son terri-toire. Un putsch à Bamako a précipi-té la crise dans le nord du Mali, passéil y a deux semaines sous contrôled'une rébellion touareg, d'islamistesarmés et de divers groupes criminels. Le président mauritanien a évoqué «une superposition de problèmes » au Mali, avecl'abandon par le pouvoir central du Nord du pays, sur lequel est venu se «greffer leproblème du terrorisme et des trafics ».« Je ne pense pas qu'il faille avoir une nouvelle république dans cette région, mais c'estaux Maliens de choisir s'ils veulent accorder l'autonomie au Nord du Mali. On n'est pascontre, si les Maliens l'acceptent », a-t-il dit, en référence aux rebelles touareg duMouvement national pour la libération de l'Azawad » (MNLA), qui ont proclamé l'indé-pendance de l'Azawad (nord du Mali), une déclaration rejetée par la communauté inter-nationale.Sur le terrain, les rebelles touareg subissent l'ascendant du groupe islamiste AnsarDine, appuyé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).«Je ne vois pas comment on peut discuter avec les terroristes. Nous ne les combattonspas pour le moment, mais si la communauté internationale, le Mali ou les pays de larégion décidaient de les combattre, on ferait partie de ce groupe », a-t-il expliqué. «Au départ, les terroristes n'avaient pas des effectifs très importants, 300 personnes,quelques dizaines de véhicules. Maintenant ils ont conquis 65% du territoire malien, ilsont toute latitude pour s'équiper. Les Etats qui vont les combattre feront face à unearmée », a mis en garde Mohamed Ould Abdel Aziz.« Les Européens devraient intervenir dans le bon sens, c'est à dire éviter à l'avenir depayer des rançons. Je comprends leur souci de sauver des vies, mais à chaque foisqu'une rançon est payée, cela permet aux terroristes de s'équiper davantage, de recru-ter du personnel et de prendre d'autres otages », a-t-il souligné.

Source : L'Expression

LLAA LLEETTTTRREE HHEEBBDD((RR))OOMMAADDAAIIRREE

LA TRIBUNE N° 591 DU 16 AVRIL 2012 Page 9

J’ai souvent parlé d’Aïchetoudans ces colonnes, en balayantla production littéraire maurita-nienne francophone, en dres-sant un tableau des femmesmauritaniennes écrivaines fran-cophones. Jamais pourtant enne parlant exclusivement d’elleet de son œuvre. Cette semai-ne, ce sera chose faite, et lasemaine prochaine et celle d’a-près aussi. C’est, en effet, de satrilogie, « Les Chroniques duTrarza », dont je vous entre-tiendrai, livre après livre le longde ces trois semaines à venir.Aïchetou est une écrivaine àpart dans la littérature deMauritanie en français. Très tôtpartie d’ici, elle commença àécrire comme en entrant dansune « catharsis », en se retour-nant sur son passé, bref, enpartance vers cette part mauri-tanienne en elle reniée lors deson départ pour la France, vécucomme une fuite. Aïchetou est née non loin deBoutilimit, à Archan, dans leTrarza, au début des années1960. Elle grandit dans le cam-pement de sa grand-mère,puis, à la mort de celle-ci, ellerejoint la maison paternelle encompagnie de la vieille servantede son aïeule, Talya (nomméeRabia dans ses romans). Durantses quatorze premières années,elle se forme simultanément àl’école coranique et à l’école «française ». Elle passe ses deuxpremières années de collège àNouakchott durant lesquelleselle s’engage auprès desKadihines. Puis elle décide defuir la Mauritanie où tout laretient, l’ensable, où sa familletente à chaque instant d’étouf-fer sa rébellion. C’est ainsi quele 4 août 1974, elle arrive àParis sous le faux nom d’AnneLanglois. La poursuite de sa scolarité, lanaissance de ses filles, lemariage avec un Italien fonc-tionnaire onusien qu’elleaccompagne dans plusieurspays africains, le retour enFrance, la reprise de ses étu-des, la spécialisation en histoireromaine, l’enseignement del’histoire-géographie en collègeet lycée, les rencontres avecdes femmes militantes, sonmilitantisme d’extrême gauche,ses déménagements, ses péré-grinations, son engagementdans l’écriture, sa plongée dansune œuvre qui n’en finit pas des’agrandir font de la vie decette écrivaine un véritable livred’aventure dans lequel ellepuise à l’envi pour nourrir seslivres. Après son premier roman,L’Impossible retour, publié en2003 chez L’Harmattan, elleenchaînera les publications deromans, récits et nouvellesdans lesquels l’écriture littérairenavigue entre les eaux de l’au-

tobiographie et de la fiction.L’Impossible retour, LaLigurienne est partie (2003) etDivorceZ de Lui (2005) formentune trilogie et sont marqués parun style anarchique, très feuillu,tandis que ses textes suivantsse distinguent par leur écritureplus accessible et le resserre-ment de l’histoire autour d’évé-nements particuliers de sa viede petite fille et de sa vie defemme : Sarabandes sur lesdunes… (2005), L’Hymen dessables (2006), Elles sont parties(2007), Cette légendaire annéeverte (2007), En attendant sesdix-huit ans (2009). En 2008elle entame son cycleChroniques du Trarza avecRabia est arrivée et La Fin desEsseulées puis, en 2010 avec latroisième partie, intitulée LesEsseulées.Elle enchaîne, on le voit, rapi-dement les publications et sem-ble profondément engagéedans une écriture qui revisite savie et qui illustre tant ses émo-tions que ses questionnementsde femme, française, d’originemauritanienne. C’est entre cesdeux postes de garde, entre cesdeux facettes d’elle-mêmequ’elle écrit : ses souvenirs, sonenfance dans le campement desa grand-mère et son présentde femme et mère militante,pétrie par les valeurs démocra-tes, républicaines et laïquesqu’elle embrassa totalementdès son arrivée en France.

« Rabia est arrivée »

Le premier tome de ces «Chroniques du Trarza » s’intitu-le donc « Rabia est arrivée ».Nous connaissons déjà cettevieille servante qui éduquaAïchetou et à qui elle ne cessede rendre hommage dans seslivres, aux côtés de sa grand-mère. Deux fortes femmes quiinfluencèrent à jamais l’écrivai-ne pour la protection dont ellesfirent preuve envers elle et lesvaleurs qu’elles lui transmirent. Nous sommes au début duvingtième siècle dans un cam-pement zaouiya près deBoutilimit. La grand-mère de lanarratrice (nous l’appelleronsainsi, car l’auteure se dédoubledans l’ensemble de ses romanset parle toujours de cette « nar-ratrice », reflet d’elle-même,personnage de papier qu’elle necesse d’invoquer pour lui per-mettre d’écrire sa vie, ou plutôt,les récits nourris de sa vie) estpromise en mariage au chef dela tribu. Elle a douze ans,gavée, profondément pieuse,consciente de son devoir etrespectueuse des traditions,elle ne peut rester avec à sonservice uniquement la vieilleM’Barka. Il lui faut une nouvelleesclave pour l’aider à gérer satente et son campement. Ce

sera Rabia, la toute jeune arri-vée avec sa mère, apportée parla dernière caravane.La narratrice, qui sera éduquéepar cette Rabia, raconte cequ’elle sait, ce qu’elle suppose,et ce qu’elle reconstitue à partirde ses souvenirs. Elle passa sonenfance au sein d’un mondepresque exclusivement féminin: la grand-mère, veuve depuislongtemps, règne en effet surun campement qui se composed’une maîtresse du Coran, dedeux jeunes filles élèves, de lanarratrice confiée dès sa nais-sance à sa grand-mère etcomme oubliée par sa mère, deses cousines et autres jeunesfilles du campement et desfemmes laissées seules (les «Esseulées »), dont les marissont en voyage, en caravane,ou travaillent loin. Ce petitmonde qui voit les années, bon-nes et mauvaises, passer,demeure immuable dans sonorganisation et sa composition.Esclaves pour les travauxdomestiques, nobles pour lestravaux de prière, femmes lais-sées seules tentées, tentanteset tentatrices, enfants pourcourir au milieu de ce monde…et hommes absents. La narratrice écoute avec atten-tion Rabia qui raconte l’histoirede son père et, devenue adulte,réécoutant ce récit qu’elle écrit,réalise que ce père venait de lasavane, chassait des animauxinconnus du désert… Tout sepasse comme si l’adulte seremémorant les récits de sanourrice les comprenait enfin.Comme si ce qui coulait alorsde source, ce qui était normal,établi, fondé se retrouvait -passé au crible d’une vie ayantfuit ce monde et ses valeurs-questionné, retourné, interro-gé. La femme adulte se met àdouter de ses certitudes d’en-fant transmises par ses aïeules.Elle réussit ainsi à nous dépein-dre ce vécu avec ce subtilmélange de naïveté propre àson enfance et de recul acquispar l’expérience.C’est donc l’histoire de Rabiaqu’elle tente de reconstruireavec les bribes de ce qu’ellepeut se remémorer : les récitsde sa nourrice, devenue au fildes ans la conteuse officielle ducampement, ce qu’elle supposequ’a été le voyage en caravaneet l’arrivée au campement maisaussi ceux de M’Barka quiaccueillit Rabia et sa mère ausein de cette nouvelle famille.On l’aura compris, c’est un récitconstruit par entremêlementsde voix et de souvenirs. C’estde plus un récit qui s’attache àdécrire les femmes maurita-niennes : maîtresses, esclaves,jeunes mariées, jeunes filles ;qui s’attache à décrire unesociété basée sur l’esclavage,sur les valeurs et habitudes desuns qui entraîne la mise soustutelle forcée et le drame desautres.

« Chroniques du Trarza 1, Rabia est arrivée » – Aïchetou

Aïchetou, un portraitNous vous présenterons la semaine prochaine ledeuxième volet de cette trilogie.

N’oubliez pas que vous pouvez envoyer vos mots doux, vospoèmes, vos nouvelles, vos romans, bref tout ce qu’un cha-meau lecteur peut se mettre sous la dent afin d’en ruminer deplaisir à une seule adresse : [email protected]. Unerevue littéraire mauritanienne va voir le jour, ces textes pour-ront donc y figurer. Bonne semaine !

Extrait : M’Barka raconte l’attaque des petits hommesde la forêt

« Ma sœur coupait des branches pour préparer une clôtureafin de protéger le champ contre les prédateurs. De mon côté,je déterrais des tubercules. Oui, des tubercules, qui ne pous-sent pas dans ce désert où rien ne pousserait ! Dans mon villa-ge tout poussait : du mil, des arbres géants sous lesquels tousles hommes se rassemblaient pour discuter, décider de lameilleure manière de se protéger contre l’ennemi. C’était unepériode terrible : tous les peuples de la forêt semblaient chas-sés par des génies ; ils étaient tellement nombreux qu’on lesvoyait partout, on ne pouvait plus quitter le village sans êtreprotégé par les hommes. Pour nous autres femmes, c’était uncalvaire : nous devions chercher les tubercules pour nourrir leshommes, bêcher la terre, enlever les mauvaises herbes, faireles clôtures pour protéger nos champs contre les animaux sau-vages, lutter contre les criquets ; nous devions semer, puisrécolter ; on ne pouvait pas dépendre de la protection desmâles qui préféraient passer leur temps sous l’arbre à palab-res.Les hommes de la forêt, des très petits, n’étaient pas habillés,ils avaient parfois des branches autour des hanches pourcacher leurs parties intimes, ils avaient des flèches, pascomme celles que portaient les hommes de notre village, d’au-tres sortes de flèches. Et puis, ils étaient féroces : quand ilscouraient, ils couraient tous ensemble ; ils poussaient des crisqui terrorisaient leurs victimes : elles succombaient de peur,elles croyaient avoir affaire à de véritables crocodiles dont ilsimitaient les sifflements et les claquements des mâchoires,quand ils plongent avec leur proie dans le fleuve ; ils pouvaientaussi imiter les rugissements des lions ou les sifflements desserpents à sonnettes ; ils se jetaient sur nous comme si nousétions des bêtes.Ils croyaient chasser des singes et nous n’étions pour euxqu’une espèce de singes déguisés avec nos pagnes colorés !Ils ne savent pas cultiver, ils ne savent que chasser. Mais pascomme nous. Les hommes de notre village ne chassaient quedes animaux. Les hommes de la forêt eux, chassaient tout, ycompris les gens, les femmes aussi bien que les hommes ; ilschassaient même les vers de terre. Ma sœur me parlait à haute voix pour je l’entende, je cher-chais les tubercules là où d’autres femmes n’étaient pas enco-re passées. C’était la saison sèche. Nous devions économisernos greniers : nous devions chercher notre nourriture ailleurs.Nous n’avions pas de vaches, ni de chèvres, encore moins dechameaux ou de moutons : ce sont les gens du fleuve et lesPeulhs qui ont des animaux ; pas nous ; on cultivait la terre eton chassait, parfois on pêchait pendant la saison des pluiesquand les marigots noyaient nos champs, ils inondaient aussinos campements ; alors on pêchait comme les gens du borddu fleuve. On sait cuire le poisson. Ah que c’était bon le pois-son grillé !Mais on ne mangeait pas nos voisins, on entrait souvent enguerre contre eux, mais c’était juste pour défendre noschamps.Eux ils chassaient aussi bien les phacochères que les serpentset les tortues ; ils chassaient aussi bien les garçons que lespetites filles ; peu importe pourvu que ça se mange. »

SSPPOORRTTSS

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Ces 6 titres, personne ne pourra meles enlever, pas même mes piresennemis." Comme ça, c'est clair !Cette déclaration de DidierDeschamps à l'issue du match estlourde de sens. Et confirme ce que lapresse s'échine à dire depuis desmois et des mois sur le climat eninterne à l'OM. Mais au final, le coacholympien a raison : qu'on l'aime oupas, DD a ramené 6 titres en 3 sai-sons à un club qui n'avait rien gagnédepuis 17 ans, le tout dans desconditions psychologiques à la fron-tière du possible.Alors avant de parler du match, jetiens à adresser à tous ceux qui nesont ni supporters de l'OM ni de l'OLet qui sont allés jusqu'au bout decette finale, mes plus sincères félici-tations. Si ce n'était pas mon métier,je vous avoue que j'aurais zappé enmoins de deux sur The Voice. Parceque franchement, ça faisait un boutde temps que je n'avais pas vu unetelle daube. Les 90 premières minu-tes se sont résumées à la têted'Amalfitano déviée par Lloris sur sonpoteau.Lors d'un débat sur cette finalesamedi après-midi au salon GalaxyFoot, j'ai dit que l'OL était favori,mais que plus le match serait pourriet plus l'OM aurait de chances del'emporter. C'est un peu ce qui s'estpassé. Avec deux équipes inhibéespar la trouille. Alors autant c'est com-préhensible pour Marseille, qui jouaitsa saison sur ce match, autant je necomprends pas pourquoi Lyon n'apas joué. Les hommes de Garde sontencore en course pour le podium enLigue 1 et ont une autre finale àjouer dans deux semaines. Ilsavaient tout pour jouer libérés.C'est bien beau d'évoluer en 4-4-2,mais quand je vois Briand jouer qua-siment tout le match arrière gauche…En fait, sur ce match on a retrouvél'effroyable OL de Nicosie : frileux,peureux, emprunté. Et surtout,inexistant sur le plan offensif. Mêmeaprès l'ouverture du score marseillai-se, les Rhodaniens ne se sont créésaucune occase. On peut louer ladéfense centrale marseillaise.N'Koulou a été bon et M'Bia a mangéGomis tout cru (dans un style pastoujours orthodoxe). Mais c'est plusfacile d'être bon quand il ne se passerien en face.Brandao dans New York UnitéSpécialeAprès une première mi-temps dont jene parlerai pas par pure charité chré-

tienne, l'OM a pris les directions desopérations en seconde mais sans semontrer dangereux pour autant.Avec un Rémy sur une jambe et uneimprécision terrible dans le derniergeste, les Olympiens ne risquaientpas de marquer. Globalement, on aquand même eu droit à des momentsde pauvreté techniques assez mémo-rables. Côté lyonnais, je crois que jen'ai pas vu 3 passes consécutives. Enrevanche, les longs ballons balancésdevant, pas de souci.C'est une énorme déception pourl'OL, qui a raté une occasion de gla-ner un trophée par manque de cou-rage, d'audace. Källström a été bonces derniers temps, mais il a raté safinale. Et l'entrée de Grenier, que jetrouve surcoté par tout le monde, n'arien apporté. Après, il y a le casBrandao. Si on était dans un épisodede New York Unité Spéciale, il fau-drait absolument pratiquer uneautopsie. Car l'attaquant brésilien estune énigme.Quand il est titulaire, il vaut moinsque rien. Quand il entre en cours dematch, il a cette fraîcheur et cetteinsouciance qu'il faut pour sentir lescoups. Comme celui sur lequel il pro-fite du contre favorable sur Umtiti -inconsolable à la fin - pour tirer entreles jambes de Lloris. Brandao resteraBrandao, mais il n'empêche que c'estlui qui qualifie son club sur la pelou-se de l'Inter, et encore lui qui offrecette 3e Coupe de la Ligue consécu-tive à l'OM. Et comme le reste dutemps il nous aura bien fait rigoler, onpeut le remercier d'être revenu enFrance.Ca fait donc 6 titres pour Deschamps,qui va sans grande surprise quitter leclub en fin de saison, de lassitude etd'épuisement. Mais sans doute soula-gé de finir avec un titre, au termed'un match qui ne restera pas dansles annales mais qui a l'immensemérite de qualifier l'OM pour uneCoupe d'Europe. A l'heure où onpleure sur notre coefficient UEFA etoù un club de National va peut-êtrejouer l'Europa League, on est aumoins sûr que l'OM jouera cette com-pétition à fond.Voilà pour les côtés positifs. Pour lereste, j'ai envie de dire que c'était unsamedi perdu sur la vie…Pierrot

L’OM au bout de l’horreur

Monsieur, Comme il est d’usage d’interpeller certaines personnalités sur dessituations préoccupantes, nous usons aujourd’hui de cette traditionpar le biais de la présente lettre. Monsieur le Représentant, partenaire occasionnel de certaines agen-ces du système des Nations Unies (SNU) en Mauritanie, nous som-mes toujours attentifs à ce qui se passe dans ces agences. Nous som-mes familiers du PNUD et de l’UNICEF pour avoir collaboré avec eux.Nous connaissons bien le Fonds de Nations Unies pour la population(UNFPA) avec lequel nous avons le plus collaboré et collaborons tou-jours (notre dernier contrat avec cette agence remonte seulement àOctobre 2011) et ce, depuis que le bureau ne comptait que le repré-sentant et un groupe restreint de collaborateurs. Les visites que nous effectuions aux sièges de ces agences et lesséances de travail que nous y tenions avec certains de leurs fonc-tionnaires ont été l’occasion pour nous de connaitre personnellementplusieurs de leurs représentants ainsi que beaucoup de leurs colla-borateurs. Hélas beaucoup sont partis. Pendant que d’autres sonttoujours là et chaque fois que nous les croisons c’est un plaisir pournous. Dès nos premiers travaux avec ces agences, nous avons grâce à l’originalité de notre supportde sensibilisation (théâtre de proximité) grâce aussi au capital de sympathie dont bénéficientles éléments de notre troupe sur le plan national gagné leurs confiances ce qui constitue pournous une référence ISO. Cette familiarité entre les agences et nous, n’a jamais cependant influée sur l’évaluation sanscomplaisance de nos requêtes par les chargés de programme destinataires. Elle a permis plu-tôt à ces agences de nous connaitre, de découvrir le sérieux avec lequel nous travaillons etsurtout de constater de visu que le support (théâtre) que nous utilisons draine des foules nom-breuses. L’attention que nous prêtons à ces agences, nous la trainons avec nous depuis plus de deuxdécennies pour avoir souvent collaboré avec elles tout le long de cette période ce qui fait denous donc des témoins. Il faut dire que le contexte dans lequel nous avons vu ces agences évoluer pour la premièrefois était extrêmement difficile. La Mauritanie dont la population est majoritairement analpha-bète n’était pas favorable à changer de comportement. Par exemple dans le domaine de lasanté de reproduction l’Etat craignant une réaction des leaders religieux permettait à peined’évoquer le planning familial. Pour prodiguer de petits conseils de planning familial dans lescentres de santé, le FNUAP marchait sur des œufs.

D’autre part, au début des années 90, les campagnes de vaccination visant les femmes enâge de procréer (14-44ans) étaient considérées par certaines rumeurs comme visant plutôt àstériliser celles-ci sur recommandation du FMI qui est le premier créancier des pays sous déve-loppés. A cette époque les accouchements étaient des hécatombes. Le pourcentage de scola-risation des filles était insignifiant. Les mariages précoces étaient répandus au sein de la socié-té mauritanienne. La pauvreté était le lot quotidien d’une grande partie de la population.L’environnement se dégradait jour après jour dans l’indifférence générale.

Par ailleurs chaque saison sèche drainait avec elle son épidémie de choléra. Les diarrhéesétaient chroniques chez les enfants de moins de 5 ans. Il fallait proscrire le biberon et popu-lariser l’allaitement maternel. La convention des Droits de l’Enfant venait d’être adoptée. Il fal-lait la vulgariser le plus possible.

Devant l’ampleur du chantier, les représentants de ces agences particulièrement le FNUAP etl’UNICEF ne cantonnèrent pas la coopération de leur agence seulement avec les services gou-vernementaux. Ils ouvrirent leur bureau à tous les visiteurs pour pouvoir intervenir là où c’estnécessaire. En plus donc des représentants du gouvernement, ils recevèrent des parlementai-res, des membres de la société civile, des élus locaux, des notabilités, des leaders religieuxetc... Un peu plus bas dans la hiérarchie de ces agences, les chargés de programmes qui constituentl’interface entre les autorités du pays hôte du bureau et la société civile, se sont investis enélaborant des plaidoyers pour faire profiter notre pays de financements utiles dont l’objectiffinal est l’amélioration des conditions de vie des populations. En ce temps avec un budget annuel à peine suffisant pour le paiement des salaires des fonc-tionnaires de l’Etat et le fonctionnement de l’administration dont d’ailleurs chaque année unegrande partie est purement et simplement détournée ; l’Etat mauritanien a pu cependantbénéficier de l’implantation d’infrastructures socio-sanitaires et socio-éducatives importantesgrâce au soutien de ces agences. Cette époque a connu une intense activité de ces agences dans la lutte contre le sous déve-loppement dans le domaine social en Mauritanie. De Tichit à Kiffa en passant par le Trarza, leBrakna, les deux Hodhs et la Vallée, ces chefs d’agence et leurs collaborateurs traversaient delong à large le pays en apportant à chaque fois un plus aux conditions de vie des populations.

Suite en page 11

Lettre ouverte à MonsieurLe Représentant du Fonds desNations Unies pour la Population

Nouakchott – Mauritanie

NNAATTIIOONN

LA TRIBUNE N° 591 DU 16 AVRIL 2012

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Nous rendons ici un hommageaux chauffeurs du FNUAP et del’UNICEF que nous avons eu l’oc-casion de rencontrer au cours demissions communes. Aussi bienen période de chaleur sous destempératures caniculaires, qu’enpériode d’hivernage sur des rou-tes impraticables, ils ont aiguillésdans l’endurance et la courtoisiedes dizaines de missions à tra-vers le vaste territoire maurita-nien. Tantôt ils convoyaient lechef de bureau, tantôt une mis-sion de New York, tantôt deschargés de programmes, tantôtdes consultants qui doiventprendre part à un séminaire ouautre.

L’apport financier de ces agen-ces pour soutenir les politiquesde développement en Mauritanieet la pertinence des approchesqu’elles proposent en vue de l’a-mélioration des conditions de viedes populations ont crée undynamisme au niveau desdépartements gouvernementauxet de la société civile concernéespar les problèmes de population. Sous son impulsion et à traversdes séminaires de formation etde renforcement des capacitéset à travers également desstages de formation à l’étrangerà sa charge, le FNUAP a œuvré àl’émergence au sein des ministè-res partenaires et au sein aussid’Organisations de la sociétécivile d’une génération de fonc-tionnaires spécialistes (ou toutau moins suffisamment impré-gnés) de problème de popula-tion et de développement. Cerenforcement de capacités apermis aux administrations etaux organisations bénéficiairesde disposer d’une expertiseinterne capable d’élaborer desplans d’action et des stratégies. Bien que chaque agence du sys-tème des Nations Unies est sou-veraine et peut choisir ses parte-naires pour l’exécution de sesprojets, le SNU en Mauritanie aconvenu avec le gouvernementMauritanien de la création d’uncadre de concertation perma-nent : coopération SNU –Gouvernement Mauritanien. C’est ainsi que la commissionnationale de population (CNP) aété créée et regroupe des repré-sentants des agences du systè-me des Nations Unies, desreprésentants des départementsgouvernementaux et de la socié-té civile partenaires de ces agen-ces. Etant donné que le FUAPest l’agence dont le spectre d’in-tervention dans le soutien despolitiques gouvernementales enmatière de population et dedéveloppement et le plus large ;il s’est tout de suite investicomme parrain de fait de cettecommission en collégialité avecson interlocuteur gouvernemen-tal et à la fois son premier par-tenaire : le Ministère des Affaires

Economiques et duDéveloppement. Malgré des tendances chez cer-tains chargés de programme,dans ces agences a vouloir tra-vailler en solo, la commissionnationale de population demeu-re grâce au soutien de ses par-rains un cadre de concertationutile particulièrement à la veilled’échéances importantes dans lavie du SNU comme la célébrationde la journée des Nations Unieset la célébration de la journéeMondiale de Population. Cette implication bénéfique desagences dans le soutien despolitiques gouvernementales dedéveloppement a eu deux avan-tages collatéraux majeurs.D’abord la réhabilitation duconcept de la communication. Atitre d’exemple, le Ministère dela Santé a profité de cette pério-de pour mettre sur pied unevéritable structure de communi-cation. En effet, à la place d’unpetit bureau logé quelque partdans le ministère, le service del’éducation pour la santé (EPSc’est le nom officiel du service dela communication du Ministèrede la Santé) s’est fait construireune bâtisse imposante compre-nant des bureaux fonctionnels,des salles d’informatiques équi-pées, des salles de réunions, dessalles d’ateliers pour les séminai-res, à côté du dispensaire deSebkha. Un personnel d’une trentaine depersonnes environ comprenantdes docteurs, des infirmiers, dessages-femmes, des technicienssupérieurs de santé ont été for-més sur les techniques de com-munication et affecté à cettestructure. Le deuxième avantagecollatéral de cette période estl’implication effective des organi-sations de la société civile danstoutes les activités qu’entrepren-nent ces agences. Cette décisionillustre le soutien des agencesdu SNU pour l’éclosion et l’impli-cation des ONGs dans les poli-tiques de développement enMauritanie. Profitant de cette opportunitéofferte aux associations de lasociété civile, et dopée parailleurs par une certaine notorié-té sur la scène théâtrale nationa-le ; notre troupe sera retenuepar la commission nationale depopulation pour la conception etl’organisation d’une soirée cultu-relle et artistique à Kiffa dans lecadre de la célébration de laJMP. L’année 1999 était importantedans la vie du SNU enMauritanie. Cette année là, lacélébration de la de la journéemondiale de la population seradélocalisée pour la première foisde Nouakchott à Kiffa – Kiffa ousera délocalisée plus tard uneantenne du SNU. Cette année làaussi, la population mondialedevait atteindre en Octobre

1999 le cap des 6 Milliards d’in-dividus.C’est donc au cours de cetteannée pleine de symboles pourle SNU que nos relations avec leFNUAP vont se renforcer davan-tage. Comme convenu donc,nous arrivons à Kiffa pour hono-rer notre contrat. Le jour J nousorganisons la soirée culturelle etartistique en présence de per-sonnalités officielles dontnotamment le Wali de l’Assabade l’époque (l’actuel Ministre del’Intérieur et de laDécentralisation), du représen-tant du FNUAP à l’époque aussiMr Claude Polet, les autoritésadministratives et municipaleslocales et quelques membres dela commission nationale depopulation. La présence de notre troupe cesoir là à Kiffa a engendrée unafflux massif de spectateurs. A lafin du spectacle qui a été carac-térisé par une défectuosité fla-grante de la sonorisation, lereprésentant du FNUAP me faitappeler par l’un de ses collabo-rateurs. Après m’avoir déclaréqu’il a été surpris par l’affluencemassive des spectateurs il medemande de prendre contactavec le bureau après notreretour à Nouakchott. A Nouakchott, il me dit en pré-sence de l’un de ces plus pro-ches collaborateurs que, consi-dérant l’apport positif de notretroupe dans la réussite de la JMPà Kiffa, le bureau de FNUAP adécidé de nous accorder unappui pour renforcer nos capaci-tés de mobilisation sociale. Quelques mois plus tard, nousavons réceptionné au coursd’une cérémonie officielle orga-nisée au Ministère de la Cultureun don équivalent à presque 5Millions d’Ouguiyas en matérielde sonorisation offert par leFNUAP. Un peu plus tard, tou-jours sur l’initiative propre duFNUAP le bureau nous a accordéun nouvel appui sous forme degénérateur. Aujourd’hui ce matériel de sono-risation et le générateur marchenormalement et sont entreposésdans notre siège. D’ailleurs ilnous ferait honneur que lereprésentant du FNUAP nousrende visite pour vérifier ce quenous disons là. Ce patrimoineque nous possédons depuis plusde 10ans n’a jamais été utiliséque par nous mêmes et pour nostravaux de sensibilisation. En 2000, nous serons une foisencore agréablement surpris parune décision du Fonds desNations Unies pour lePopulation. En effet, cette annéelà, dans le cadre du prix popula-tion – prix crée conjointementpar le FNUAP et la commissionnationale de population pourrécompenser les lauréats qui aucours de l’année précédente sesont distingués par leur contri-

bution à la mise en œuvre de lapolitique de population de laMauritanie ; un prix spécial nousa été attribué. Selon l’apprécia-tion du jury ce prix a été attribuéau théâtre populaire pour s’êtredistingué en 1999 lors de la célé-bration de la JMP à Kiffa. Et lejury d’ajouter le prix récompenseégalement les efforts que fournisde façon générale la troupe dontle but est de divertir et de sensi-biliser les populations sur lesaspects du développement parle théâtre. Cette collaboration s’est depuisrenforcée grâce à certains char-gés de programme (et c’est toutà leur honneur) qui ne croyantpas aux "vertus" du porte àporte ni à celles de la "bâche" (supports prisés par les commu-nicateurs du SNU en Mauritanie)mais plutôt convaincus que lethéâtre est un vecteur d’attrac-tion de foules et aussi un moded’expression à la portée de toutle monde on souvent répondufavorablement à nos requêtes enoptant pour le théâtre commesupport de sensibilisation. Les populations de Kaédi, Kiffa,Barkéol, Boumdeid, El Ghaira,Néma et beaucoup d’autrescontrées du pays ont pu tirerprofit de nos spectacles de sen-sibilisation sur des thèmes aussivariées que : la santé de repro-duction, la scolarisation desfilles, les mutilations génitalesféminines (M.G.F), la préventiondes conflits, etc...Je suis sûr Monsieur leReprésentant que le contribua-ble Norvégien serait ravi desavoir que son don au FNUAP aété utilisé pour sensibiliser lesfemmes d’un ADABAYE(Commune Rurale de GaetTeidouma) enclavé sur les mon-tagnes de l’affolé (Hodh ElGharbi) sur l’importance de l’im-plication effective de la femmedans la vie de la communauté etparticulièrement dans la préven-tion et la résolution des conflitslocaux. Je suis sûr aussi Monsieur leReprésentant que le contribua-ble Nord Américain seraitcontent d’apprendre que sondon au FNUAP a été utilisé poursensibiliser les femmes duBrakna sur les méfaits des muti-lations génitales féminines

(M.G.F). Monsieur le Représentant quel-les seraient selon vous les réac-tions du maire de la communede Sava et de ses administrés oubien celles des populations deBengou commune rurale duHodh El Charghi qui de mémoired’habitants de ces terroirs n’ontjamais vu débarquer dans leurpatelin une troupe théâtrale derenommée nationale et organi-ser un spectacle gratuit plein demessages et de divertissement. Et bien Monsieur leReprésentant moi je vous ledirai. Ils étaient tout simple-ment comblés de joie. Plus queça. Chaque fois que nous termi-nions l’un de nos spectacles etque nous commencions à plierbagages on nous posait toujoursla même question : quand est-ce-que vous reviendrez ? Monsieur le Représentant, desévénements survenus au bureauces derniers temps nous laissentdes appréhensions sur le futurde nos relations avec le FNUAP.En effet le départ définitif dubureau de quelques chargés deprogramme avec lesquels nousavons longtemps collaboré ;nous font craindre de ne plusavoir d’interlocuteurs attentifsau niveau de celui-ci. Monsieur le Représentant, on ditque la terre appartient au pre-mier occupant. On dit aussi quequand on est né sur une terre,on peut prétendre au droit dusol. On dit enfin qu’il y a un droitd’ainesse (quant on est l’ainéd’une famille). Bien que cessituations s’appliquent à nosrelations avec le FNUAP nous neprétendons à aucun droit auprès du bureau. Nous voulons tout simplementque le partenariat entre notretroupe et le FNUAP tissé patiem-ment sur une longue périodesoit maintenu. Nous demeuronsconvaincus que le théâtre deproximité est encore un excel-lent moyen de sensibilisation quidraine beaucoup de foules parti-culièrement à l’intérieur du pays. Veuillez agréer Monsieur leReprésentant, l’expression dema très haute considération.

Le Président du Théâtrepopulaire

Le Représentant du Fonds des Nations Uniespour la Population

P.12 N° 591du

16//04/12

Directeur de Publication : Mohamed Fall Ould Oumère I Tiré sur les presses de l’Imprimerie nationale I

Lundi 9 avril 2012, j’assiste à un débatsur les événements de 1989 dans unhôtel à Nouakchott. Organisé parl’Initiative Mauritanienne pour l’UnitéNationale et la Paix, l’événement a eu laparticularité d’avoir attiré dans la grandesalle de conférences de cet hôtel plus depersonnalités et cadres issus de la com-munauté arabe. On pouvait, peut-être,y lire le signe que la demande d’uniténationale et de paix émane du côté deceux que l’on a voulu faire passer pourles privilégiés des systèmes ayantengendré l’injustice et la violence dansce pays. Mais il y avait quelque chose desaisissant qui aurait pu m’échapper si jen’avais pas souffert certaines interven-tions pour comprendre que la plupartdes personnes présentes étaient là pourrégler des comptes sur un ring pure-ment idéologique en dehors de tout élan

patriotique…En situant l’historique et en proposantdes témoignages d’acteurs, de victimeet observateurs, les intervenants quidirigeaient la rencontre ont mis le doigtsur la véritable difficulté qui se cachaitdans cette partie de l’histoire de laMauritanie : il y a une suspicion qui nedit pas son nom mais réveille tous lescas de conscience que ce qui est arrivéà de pauvres citoyens du fait de leurappartenance communautaire a causés. Les exposés ayant donné lieu à desrévélations sur le passif humanitaire desannées 86 à 91 et les déportations quien ont procédé, les nasséristes etba’thistes sont sortis de leurs gondspour contester toute implication dansles atteintes massives aux droitshumains qui ont ciblé les négro-africainsdurant les événements de 89 et même

durant lesexécutions extrajudiciaires et emprison-nement et tortures ayant touché lesmembres de cette communauté.L’argument des Ba’thistes : « pendantl’évènement de 89, beaucoup de mili-tants bassistes étaient soit séquestrésou jeté en prison par le pouvoir de OuldTaya, donc ils ne pouvaient pas être lesauteurs d’un tel acte ignoble dont on lesaccuse. «Je défie quiconque de meprésenter une preuve de notre partici-pation à la déportation des negro mau-ritaniens au Sénégal » Martèlera un cer-tain El Kowri Ould Arbi, cadre Ba’thisteintervenant à la conférence. L’autre indigné de la soirée était ledéputé El khalil Ould Tiyyib. En bondéfenseur du Nassérisme, il aénergiquement apporté la contradictionà Isselmou Ould Abdel Kader, ancien

administrateur territorial, témoin etacteur de la période du passif humani-taire dont le sujet était à l’ordre du jour.Celui-ci a chargé le mouvement nation-aliste démocratique (MND) et les kadi-hines qui, selon lui étaient très présentaux côtés du pouvoir de Taya à cetteépoque et occupaient des postes deresponsabilités tels que des gou-verneurs, des préfets etc.Voilà donc un passif humanitaire quidérange. Et on l’a vu ce soirlà…Beaucoup de gens ont des choses àse reprocher. Les humeurs étaient làpour le prouver. Il fallait voir certainssuer et baver en vociférant des chosesdu genre : « ce n’était pas nous !!! »Kissima

1989 a 23 ans…on a entendu des « ce n’était pas nous !!! »

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APOSTROPHE LA MAURITANIE DANS LES COLONNES DU WALL STREET JOURNAL JOURNAL