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Economie - Partie 1 : Les Øquilibres en thØorie Øconomique Chapitre 1 - Lanalyse microØconomique : Equilibre GØnØral / Equilibre partiel Vincent Drobinski CPGE 2D1 - ENC BessiLres 17 septembre 2013 Table des matiLres 1 MarchØs et prix : dØnitions introductives 3 2 Equilibre partiel & concurrence pure et parfaite 6 2.1 Equilibre partiel vs Øquilibre gØnØral ................ 6 2.2 HypothLses de la concurrence pure et parfaite ........... 6 2.2.1 PuretØ de la concurrence ................... 6 2.2.2 Perfection de la concurrence ................. 6 2.2.3 ConsØquences : la formation des prix ............ 6 2.3 DØtermination du prix dØquilibre de courte pØriode ....... 6 2.3.1 La confrontation de lo/re et de la demande globales . . . 6 2.3.2 LØquilibre ........................... 8 2.3.3 Les gains de lØchange (notion de surplus) ......... 8 2.3.4 Le rle du commissaire-priseur ............... 9 2.4 LØquilibre de longue pØriode .................... 9 2.4.1 PrØsentation ......................... 9 2.4.2 HypothLse didentitØ des courbes de coßt ......... 9 2.4.3 Conditions de coßt di/ØrenciØes ............... 10 2.5 Signication du systLme de prix ................... 10 3 La concurrence imparfaite 11 3.1 Le monopole ............................. 11 3.1.1 DØnition et hypothLses du modLle ............. 11 3.1.2 LØquilibre du monopole ................... 12 3.1.3 Le monopole discriminant .................. 13 3.1.4 Le monopole naturel ..................... 14 1

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Economie - Partie 1 : Les équilibres en théorieéconomique

Chapitre 1 - L�analyse microéconomique :Equilibre Général / Equilibre partiel

Vincent DrobinskiCPGE 2D1 - ENC Bessières

17 septembre 2013

Table des matières

1 Marchés et prix : dé�nitions introductives 3

2 Equilibre partiel & concurrence pure et parfaite 62.1 Equilibre partiel vs équilibre général . . . . . . . . . . . . . . . . 62.2 Hypothèses de la concurrence pure et parfaite . . . . . . . . . . . 6

2.2.1 Pureté de la concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62.2.2 Perfection de la concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . 62.2.3 Conséquences : la formation des prix . . . . . . . . . . . . 6

2.3 Détermination du prix d�équilibre de courte période . . . . . . . 62.3.1 La confrontation de l�o¤re et de la demande globales . . . 62.3.2 L�équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

2.3.3 Les gains de l�échange (notion de surplus) . . . . . . . . . 82.3.4 Le rôle du commissaire-priseur . . . . . . . . . . . . . . . 9

2.4 L�équilibre de longue période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92.4.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92.4.2 Hypothèse d�identité des courbes de coût . . . . . . . . . 92.4.3 Conditions de coût di¤érenciées . . . . . . . . . . . . . . . 10

2.5 Signi�cation du système de prix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

3 La concurrence imparfaite 113.1 Le monopole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3.1.1 Dé�nition et hypothèses du modèle . . . . . . . . . . . . . 113.1.2 L�équilibre du monopole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123.1.3 Le monopole discriminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133.1.4 Le monopole naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

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3.2 Le cartel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143.2.1 L�objectif du cartel : la maximisation du pro�t joint . . . 143.2.2 Les coûts du cartel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143.2.3 La précarité du cartel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

3.3 La concurrence monopolistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143.4 L�oligopole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

3.4.1 Principes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153.4.2 Stratégies de marchés en oligopole . . . . . . . . . . . . . 15

3.5 Les marchés contestables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173.5.1 La contestabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173.5.2 Les e¤ets de la contestation . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

4 L�équilibre général et l�optimum économique 184.1 L�existence de l�équilibre général . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

4.1.1 La loi de Say ou "loi des débouchés" . . . . . . . . . . . . 184.1.2 La loi de Walras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184.1.3 L�équilibre général walrassien . . . . . . . . . . . . . . . . 184.1.4 Le théorème de Arrow-Debreu . . . . . . . . . . . . . . . 19

4.2 La stabilité de l�équilibre général . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194.2.1 Le tâtonnement walrassien . . . . . . . . . . . . . . . . . 194.2.2 Critique keynésienne du tâtonnement . . . . . . . . . . . 194.2.3 Théorème de Sonnenschein-Mantel-Debreu . . . . . . . . 19

4.3 Bien-être et optimum de Pareto . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194.3.1 L�e¢ cience économique ou optimum de Pareto . . . . . . 194.3.2 Concurrence parfaite et optimum de Pareto . . . . . . . . 194.3.3 Les deux théorèmes de l�économie du bien être . . . . . . 19

5 Les défaillances de marchés et l�intervention de l�Etat 205.1 Le monopole naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205.2 Les biens collectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

5.2.1 Les caractéristiques des biens collectifs . . . . . . . . . . . 205.2.2 Biens collectifs, biens privés, biens mixtes . . . . . . . . . 20

5.3 Les externalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205.3.1 Dé�nitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205.3.2 L�internalisation des externalités et le retour à l�allocation

optimale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

6 Annexes 226.1 Le paradoxe de Gi¤en . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226.2 Aristote et la justice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

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1 Marchés et prix : dé�nitions introductives

Dé�nition 1 Le marché d�un bien peut être dé�ni comme le lieu de rencontreà un instant donné des désirs des consommateurs exprimés par leur demandeet de ceux des producteurs exprimés par leur o¤re.

C�est de cette confrontation que sont censés naître un prix pour le bienconsidéré et un niveau des transactions (quantités). Dans les cours de premièreannée, lorsque l�on se focalisait sur l�étude du comportement du consommateurou du producteur, les prix étaient considérés comme exogènes : il s�agit icid�analyser leur mode de détermination.

La notion même de marché demande à être précisée, car le terme est égale-ment utilisé dans le langage courant :� en économie, le terme de "marché" n�a de signi�cation que par rapport à un"bien" donné, qui peut être un produit (blé, viande, acier, aspirateur) ouun facteur de production (terre, travail...) ; c�est-à-dire qu�il y a plusieurs"marchés" sur "le marché" de la ménagère.

� on peut opposer un marché mondial (du pétrole, de l�or...) au marchénational, régional ou local : le marché du travail dans tel bassin d�emploi,le marché des primeurs de Carpentras ou Perpignan...

� le marché a été dé�ni comme "lieu de rencontre" mais l�expression nedoit pas être prise au pied de la lettre : il n�est pas nécessaire qu�o¤reurset demandeurs se rencontrent physiquement ; ce sont leurs demandes etleurs o¤res qui doivent se rencontrer, et la matérialisation de celles-ci peutse faire par ordres écrits, télex, téléphone ou internet dans certains cas(marché des changes).

� les marchés peuvent être dispersés (le commerce de détail) ou concentrés :c�est le cas des Halles ou des bourses des valeurs ou bourses des marchan-dises (blé, café, sucre...).

� on peut encore distinguer suivant que l�accès au marché est libre ou régle-menté :� un certain nombre de professions ont un accès réglementé (taxis, phar-macies...) ;

� sur le marché des valeurs cotées en Bourse, le vendeur comme l�acheteurdoivent passer par un intermédiaire agréé.

Un critère particulièrement important est celui du nombre respectif d�of-freurs et de demandeurs. Le tableau ci-dessous (appelé tableau de Stackelberg)représente les di¤érents types de marchés selon ce critère :

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Tableau de Stackelberg

� Qu�est-ce que le "grand nombre" par rapport au "petit nombre" ?On dira qu�il y a "grand nombre" lorsqu�aucun des agents économiquesn�est susceptible d�exercer d�action signi�cative sur le marché.C�est l�hypothèse d�"atomicité" : chacun des agents est in�niment petitpar rapport au marché, il subit le prix déterminé par le marché (on ditparfois qu�il s�agit d�un "preneur de prix", d�un "price-taker").La "concurrence parfaite" se caractérise par le fait qu�il y a "grand nombre"des deux côtés du marché, à la fois du côté des o¤reurs et des demandeurs.

� S�il y a un grand nombre de demandeurs et un seul o¤reur, il y a alorsmonopole, et oligopole dans le cas où il y a un petit nombre de vendeurs.On dira qu�il y a monopole bilatéral lorsqu�il y a unicité à la fois du côtéde l�o¤re et du côté de la demande et oligopole bilatéral pour le cas inter-médiaire de la diagonale du tableau.En�n, le monopole sera dit contrarié dans le cas où face à un seul o¤reuril y aura un petit nombre de demandeurs.

Il y aura un marché par bien, qu�il s�agisse de produits ou de facteurs :� Puisque le marché se dé�nit par la confrontation demandeurs-o¤reurs, leproblème de l�homogénéité du bien est crucial. Il ne peut y avoir confron-tation que sur le même objet, que s�il s�agit du même bien, d�un bienhomogène.

� Or un bien est dé�ni par un ensemble de caractéristiques :� caractéristiques intrinsèques : couleur, cylindrée, consommation pourune voiture ;

� ou "extrinsèque" : localisation (appartement), date de la livraison (48hchrono) ;

� Par dé�nition, tous les biens échangés sur un même marché ont les mêmescaractéristiques ;Si une des caractéristiques change, il s�agit d�un autre bien et donc d�unautre marché.

� La remise en cause de l�hypothèse d�homogénéité conduit au concept trèsimportant de concurrence monopolistique.La di¤érenciation des produits est la règle, parce que les caractéristiques

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intrinsèques du produit sont di¤érentes (et que le producteur en joue...),parce que "il y a un parking" ou bien parce que "la vendeuse a un jolisourire"...Il y a donc des aspects de monopole sur beaucoup de marchés réels etce n�est que dans des cas limites que l�on pourra retrouver des situationsproches de celles de la concurrence pure et parfaite.

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2 Equilibre partiel & concurrence pure et par-faite

2.1 Equilibre partiel vs équilibre général

2.2 Hypothèses de la concurrence pure et parfaite

Léon Walras : Eléments d�Economie pure (1874)

Nous supposerons toujours un marché, parfaitement organisé sousle rapport de la concurrence, comme en mécanique on suppose d�abordles machines sans frottement.

2.2.1 Pureté de la concurrence

2.2.2 Perfection de la concurrence

2.2.3 Conséquences : la formation des prix

2.3 Détermination du prix d�équilibre de courte période

2.3.1 La confrontation de l�o¤re et de la demande globales

A partir des comportements des agents, on a (voir cours de première année)construit des fonctions de demande et des fonctions d�o¤re. La demande du bienj par le consommateur i dépend du prix de ce bien et du prix des autres biens :

Dij = Dij(p1; p2; :::; pj ; :::; pm)

Pour isoler le comportement du consommateur sur le j�eme marché, on sup-pose que tous les prix autres que pj et son revenu sont constants. C�est iciqu�intervient la notion d�équilibre partiel : on raisonne "toute chose égale parailleurs" ou "ceteris paribus". Dans ces conditions, la demande du bien j par leconsommateur ne dépend que de pj .

Dij = Dij(pj)

On peut d�ailleurs alléger la notation en supprimant dans l�équation précé-dente l�indice des biens j :

Di = Di(p) (i = 1; 2; :::; n)

La demande totale du bien considéré est la somme de toutes les quantitésdemandées par les n consommateurs individuels à ce prix :

D =nXi=1

Di(p) = D(p); avec D0(p) < 0

La courbe de demande globale est la somme "horizontale" des courbes dedemande individuelles : pour un prix donné, on somme les quantités de chacundes agents et on en déduit la forme de la courbe de demande totale.

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Fig. 1 �Construction de la demande totale

� Dans le graphique 1, (a) et (b) représentent les courbes de demande dedeux consommateurs sur un marché hypothétique. Pour un prix p donné,les demandes des deux consommateurs sont respectivement Da et Db, etla demande totale D = Da +Db ; le même principe de construction vautdans le cas où il y a un très grand nombre de consommateurs.

� Si la fonction de demande de chaque consommateur individuel est décrois-sante (D0(p) < 0; ce qui est le cas "normal") la fonction de demande totalesera également décroissante.Il est toutefois possible d�avoir des demandes individuelles croissantes(c�est le cas des biens inférieurs ou biens Gi¤en) ; mais la fonction dedemande totale peut être décroissante s�il n�y a qu�un nombre limité deconsommateurs à présenter une fonction de demande "anormale".

La fonction d�o¤re totale s�obtient exactement de la même manière, en faisantla somme des fonctions d�o¤re individuelles. Chacune des entreprises décide duniveau de production de telle sorte qu�il y ait égalité entre son coût marginal etle prix : Cm = p.� Pour chacun des n producteurs, on a :Si = Si(p) (i = 1; 2; :::; n)et

S =nPi=1

Si(p) = S(p); avec S0(p) > 0

� L�o¤re totale est alors fonction croissante des prix.

2.3.2 L�équilibre

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Fig. 2 �Détermination du prix d�équilibre

� Sur la �gure 2, ceci correspond à un prix p� dé�ni par l�égalité :S(p�) = D(p�)

2.3.3 Les gains de l�échange (notion de surplus)

Analyse du surplus

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Fig. 3 �La �rme et l�équilibre du marché

2.3.4 Le rôle du commissaire-priseur

2.4 L�équilibre de longue période

2.4.1 Présentation

Dans les développements qui suivent, on suppose qu�il existe un prix d�équi-libre p, et qu�il s�impose à l�entreprise individuelle :� pour l�ensemble de l�industrie, la demande du bien est fonction décroissantedu prix (�gure 3, partie gauche) ;

� pour une �rme particulière (�gure 3, partie droite) : l�atomicité des pro-ducteurs, in�niment petit par rapport au marché, fait qu�ils n�ont aucunpouvoir de marché. La demande qui s�adresse à chacun d�eux est doncconstante.

Le prix de marché, déterminé par l�intersection des courbes d�o¤re et dedemande, s�impose au producteur individuel qui, en courte période, ne peutqu�ajuster le niveau de production. C�est ainsi qu�il va parvenir à maximiser sonpro�t.

2.4.2 Hypothèse d�identité des courbes de coût

Rappels :� l�entreprise en CPP tari�e au coût marginal : p = Cm ;� de plus, on peut montrer que ce prix p correspond au minimum du coûtmoyen CM (CM = C=Q) : donc sur les graphiques suivants, la courbe Cmcroisera la courbe CM au point p qui correspond également au minimumde la courbe CM .

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Fig. 4 �Conditions de coûts di¤érenciées

Equilibre de longue période

2.4.3 Conditions de coût di¤érenciées

Supposons qu�il n�y a que deux types d�entreprises et que ce soient des pro-ducteurs de type (2) qui aient les meilleures conditions de fonctionnement : lescourbes de coût (de longue période) ont alors la forme indiquée sur la �gure 4.

2.5 Signi�cation du système de prix

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3 La concurrence imparfaite

La concurrence parfaite est un cas extrême, que l�on rencontre rarementdans le monde réel où règnent plutôt des situations de concurrence plus oumoins imparfaite :� le cas polaire le plus connu est celui du monopole (voir plus bas) ;� ensuite, même sur un marché concurrentiel, les producteurs peuvent s�en-tendre pour �xer le prix, comme sur un monopole et se partager la pro-duction et les super-pro�ts associés (situation d�entente, de cartel ou decollusion) ;Cependant, la théorie du cartel montre que les coûts de négociation et desurveillance de ce type d�accord rendent les ententes di¢ ciles et éphémères.

� une autre façon de limiter la concurrence consiste à di¤érencier son produitdes autres. Si la �rme parvient à convaincre une partie de la clientèle queson produit a des caractéristiques uniques (esthétique, qualité, marque,etc.), elle détient un certain pouvoir de monopole sur ce produit.On parle alors de concurrence monopolistique : chaque entreprise peut�xer un prix di¤érent des autres, mais une vive concurrence s�exerce pourdistinguer son produit des produits voisins.

� en�n, la concurrence peut être réduite en situation d�oligopole, où quelquesentreprises dominent le marché et ont un poids su¢ sant pour en in�uencerle fonctionnement.Les �rmes adoptent alors un comportement stratégique : leurs décisionsdépendent de la façon dont elles anticipent les réactions de leurs concur-rents.

Dans les structures de marché précédentes, la concurrence est limitée par uneréduction directe ou indirecte du nombre de producteurs indépendants, et ons�éloigne de la tari�cation au coût marginal qui est censée garantir l�allocationoptimale des ressources.Cependant, la théorie des marchés contestables montre que le nombre de

producteurs n�est pas le critère déterminant du degré de concurrence : seuleimporte vraiment la contestabilité du marché, c�est-à-dire la possibilité pourdes �rmes extérieures d�y entrer et d�en sortir sans coûts élevés. Si le marchéest contestable, quelle que soit sa structure, la menace d�entrée des concurrentspotentiels contraint les �rmes déjà en place à s�approcher des conditions defonctionnement de la concurrence parfaite et de la tari�cation au coût marginal.

3.1 Le monopole

3.1.1 Dé�nition et hypothèses du modèle

On distingue en général trois catégories de monopole :� Le monopole naturel� Le monopole d�innovation� Le monopole légal

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3.1.2 L�équilibre du monopole

Le monopole étant le seul o¤reur sur le marché, il se trouve confronté direc-tement à la totalité de la demande exprimée sur ce marché. Contrairement à cequi se passe pour l�entreprise concurrentielle, il n�y a pas de di¤érence entre lademande à la �rme et la demande de marché :� le prix n�est pas �xé par des forces de marché qui échappent totalementà l�in�uence de l�entreprise (comme en concurrence parfaite) mais parl�entreprise elle-même, qui négocie seule avec la totalité des acheteurs ;

� le prix n�est plus une constante indépendante du volume de production del�entreprise, mais une variable qui décroît avec la quantité produite (on aen e¤et une courbe de demande décroissante) : p = p(q), avec p0 < 0.

Le monopole cherche à maximiser le pro�t :� le pro�t augmente tant que la recette totale augmente plus vite que lecoût total, c�est-à-dire tant que la recette marginale (Rm) est supérieureau coût marginal (Cm) ;[ce que rapporte la dernière unité produite (Rm) doit être supérieur à cequ�elle coûte (Cm)]

� le pro�t est maximum quand Rm = Cm : la condition d�équilibre estdonc la même qu�en situation de concurrence, mais elle n�a pas les mêmesconséquences parce que, désormais, la recette marginale n�est plus égale àla recette moyenne (c�est-à-dire au prix).

� en e¤et, la recette moyenne est par dé�nition le prix de vente unitaire,et elle est représentée par la courbe de demande. Le monopole étant leseul vendeur, sa courbe de demande est tout simplement la demande demarché, qui est décroissante avec le prix. La recette moyenne du monopoleest donc décroissante.

� la recette marginale est également décroissante et elle est inférieure à larecette moyenne : en e¤et,� Rm = p0(q):q + p(q)� RM = p(q)

� Nous représentons RM et Rm sur la �gure 5.Le point d�équilibre du monopole est le point Em, car Rm = Cm. La quan-

tité qui maximise le pro�t est X�; qui peut être écoulée à un prix P � indiquépar la courbe de demande.� le monopole �xe donc un prix supérieur au coût marginal, et par consé-quent supérieur à celui qui serait �xé par un marché concurrentiel : ils�éloigne d�une allocation optimale au sens de Pareto ;

� le prix étant plus élevé, la quantité échangée sera moindre qu�en situationde concurrence ;

� le monopole produit donc moins de richesses et les fait payer plus cher àla collectivité.

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Fig. 5 �L�équilibre du monopole en courte période.

3.1.3 Le monopole discriminant

Pour le monopole, le prix est une variable de décision et non une donnée demarché qui s�impose à lui. Dans la limite des contraintes imposées par l�élasticitéde la demande, il peut donc agir sur le prix :� rien ne l�oblige à pratiquer le même prix pour toutes les unités venduesou pour tous les clients.

� au contraire, si les acheteurs sont disposés à payer certaines unités pluscher que d�autres, ou encore que certains clients sont disposés à payer pluscher que d�autres clients, le monopole est incité à opérer une discriminationpar les prix.

� Discrimination entre les clients� Discrimination entre les unités consommées� Le monopole parfaitement discriminant

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Le monopole discriminant

3.1.4 Le monopole naturel

3.2 Le cartel

3.2.1 L�objectif du cartel : la maximisation du pro�t joint

3.2.2 Les coûts du cartel

� Coûts de négociation� Coûts de surveillance

3.2.3 La précarité du cartel

3.3 La concurrence monopolistique

La concurrence monopolistique désigne une situation où un grand nombred�entreprises concurrentes parviennent à acquérir un certain pouvoir de mono-pole, c�est-à-dire une demande à la �rme imparfaitement élastique, grâce à unedi¤érenciation de leur produit.

� L�hétérogénéité du produit, facteur de monopole� Chamberlin1 (1933)

� Les di¤érents modes de di¤érenciation� L�équilibre

1Chamberlin, The Theory of manopolistic Compétition, 1933.

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En courte période, l�équilibre de la �rme en concurrence monopolistiquepeut être décrit comme celui d�un monopole. En e¤et, si la politique de dif-férenciation est réussie, l�entreprise n�est plus confrontée à une demandeparfaitement élastique, comme en concurrence parfaite, mais à une de-mande décroissante, plus ou moins élastique selon le succès de la di¤éren-ciation :� plus les clients potentiels sont convaincus que la �rme est la seule àproduire un ensemble spéci�que de caractéristiques associées au produitet dont ils ont besoin, plus leur demande est rigide (insensible) au prix :la demande à la �rme est proche d�une droite verticale ;

� au contraire, plus ils pensent que les autres produits disponibles surle même marché peuvent être substitués à celui de la �rme, plus leurdemande à la �rme est élastique par rapport au prix : la demande à la�rme proche d�une droite horizontale.

� l�entreprise dispose donc d�un pouvoir de �xation simultané du prix etde la quantité, comme un monopole : ce pouvoir n�est limité à courtterme que par le degré d�élasticité de la demande.

En courte période, l�équilibre de la �rme est le point E1 sur la �gure 6 (quireprend simplement l�équilibre du monopole déjà présenté sur la �gure ??).En longue période, en revanche, la situation de la �rme se distingue nette-

ment de celle d�un monopole pur. En e¤et, les pro�ts de monopole réalisés parla �rme qui a réussi sa politique de di¤érenciation attirent d�autres entreprises.� à long terme, rien n�empêche d�autres producteurs d�imiter cette politiqueet d�o¤rir à la clientèle le même ensemble de caractéristiques. Les nouveauxvenus captent une partie des clients de la �rme, et la demande à cette �rmediminue en proportion.

� tant que des pro�ts positifs persistent, l�o¤re de nouveaux producteurs sedéveloppera : par conséquent, en longue période, la demande à la �rme sedéplace régulièrement vers la gauche jusqu�au moment où le prix est égalau coût moyen : le pro�t est alors nul. II s�agit du point E2 sur la �gure6, où la courbe de demande (la recette moyenne) est tangente à la courbede coût moyen.

� le point E2 se trouve dans une phase où le coût moyen est décroissant.Ainsi, contrairement à ce qui se passe en situation de concurrence, l�équi-libre de longue période ne conduit pas au coût moyen minimum (pointE3).

3.4 L�oligopole

3.4.1 Principes

3.4.2 Stratégies de marchés en oligopole

Imaginons, pour être très simple, que le marché ne comprenne que deuxproducteurs, A et B. Le tableau ci-contre décrit les pro�ts réalisés par A (en

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Fig. 6 �La concurrence monopolistique

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gras) et par B, selon que A et B décident une production forte ou faible. II existedonc quatre solutions possibles :

Production de Aforte faible

Production forte 5,5 0,10de B faible 10,0 7,7

� solution 1 : agression réciproqueA et B décident une forte production ; ils obtiennent un pro�t identique,égal à 5.

� solution 2 : cartel ou "collusion"A et B s�entendent pour réduire leur production simultanément et fairemonter le prix ; leur pro�t est égal à 7.

� solution 3 : attaque réussie de AA a une production forte et B ne suit pas. A réalise un pro�t maximum(10) en prenant des parts de marché importantes à B, et les pro�ts de Bs�annulent.Sur le marché, l�augmentation de la production fait baisser le prix ; Acompense cette baisse du prix en augmentant sa part de marché, tandisque B voit simplement fondre ses pro�ts.

� solution 4 : attaque réussie de BSituation symétrique de la précédente : B réalise un pro�t maximum égalà 10 et les pro�ts de A s�annulent.

3.5 Les marchés contestables

W. J. Baumol, J. C. Panzar et D. Willig2 (1982).

3.5.1 La contestabilité

3.5.2 Les e¤ets de la contestation

2Baumol, W.J., Panzar, J.C. et Willig, D., Contestable Markets and the Theory of IndustryStructure, 1982.

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4 L�équilibre général et l�optimum économique

4.1 L�existence de l�équilibre général

4.1.1 La loi de Say ou "loi des débouchés"

Jean-Baptiste Say, Traité d�économie politique, 1803.

4.1.2 La loi de Walras

Léon Walras, Eléments d�économie pure, 1874.

4.1.3 L�équilibre général walrassien

L�égalité entre l�o¤re globale et la demande globale ne su¢ t pas à garantirl�existence d�un équilibre général : il faut en e¤et s�assurer que chaque marchéparticulier est simultanément en équilibre. Autrement dit, existe-t-il un ensemblede prix qui égalise l�o¤re et la demande sur tous les micro-marchés, en mêmetemps ?Cette question se ramène à un problème mathématique classique : trouver

la solution d�un système à équations multiples. On sait qu�il doit y avoir autantd�équations indépendantes que d�inconnues à déterminer pour qu�existe une so-lution ; Walras pense donc démontrer l�existence d�un équilibre général en mon-trant simplement que dans le système économique, il existe autant d�équationsindépendantes que d�inconnues.

Walras distingue les services producteurs (les facteurs de production), ennombre n, et les biens de consommations, en nombre m. Les agents n�o¤rent lesservices producteurs que pour demander les biens de consommation.

L�équilibre global se ramène donc à une égalité entre la somme des o¤resdes n services producteurs et la somme des demandes des m biens de consom-mation. On dispose donc de n équations d�o¤re et de m équations de demande,auxquelles viennent s�ajouter n équations donnant les conditions d�équilibre surles n marchés de facteurs et m équations indiquant les conditions d�équilibre surles m marchés de biens de consommation. Soit, au total, 2n+ 2m équations.Cependant, d�après la loi de Walras et son corollaire, l�une des conditions

d�équilibre n�est pas une équation indépendante : en e¤et, l�équilibre est néces-sairement réalisé sur un marché s�il est déjà réalisé sur tous les autres. On adonc, en fait, 2n+ 2m� 1 équations indépendantes.

C�est exactement le nombre d�inconnues à déterminer. En e¤et, on rechercheles n quantités et les n prix des services producteurs, d�une part, et les mquantités et les m prix des biens de consommation, d�autre part, soit 2n + 2minconnues. Mais l�un des m prix n�est pas une inconnue : il s�agit du prix dela monnaie (le numéraire pour Walras), qui est par dé�nition égal à 1 puisqu�ilconstitue l�unité de compte dans laquelle sont exprimés les prix de tous les autresbiens ou services.

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Au total, on a donc bien 2n + 2m � 1 inconnues, autant que d�équationsindépendantes.

4.1.4 Le théorème de Arrow-Debreu

Arrow, K. J. & G. Debreu, "The Existence of an Equilibrium for a Compe-titive Economy", Econometrica, 1954

4.2 La stabilité de l�équilibre général

4.2.1 Le tâtonnement walrassien

4.2.2 Critique keynésienne du tâtonnement

R.W. Clower, "The Keynesian Counter-Revolution : A Theoretical Apprai-sal," in F.H. Hahn and F.P.R. Brechling, ed., The Theory of Interest Rates.Macmillan, 1965,

4.2.3 Théorème de Sonnenschein-Mantel-Debreu

Sonnenschein, H. "Market excess demand functions", Econometrica, 1972.Sonnenschein, H., "Do Walras�identity and continuity characterize the class

of community excess demand functions ?", Journal of Economic Theory, 1973.Debreu, G., "Excess demand functions", Journal of Mathematical Econo-

mics, 1974.Mantel, R., "On the characterization of aggregate excess demand", Journal

of Economic Theory, 1974.

4.3 Bien-être et optimum de Pareto

4.3.1 L�e¢ cience économique ou optimum de Pareto

Pareto, V., Cours d�économie politique, 1896.Pareto, V., Manuel d�économie politique, 1909.

4.3.2 Concurrence parfaite et optimum de Pareto

4.3.3 Les deux théorèmes de l�économie du bien être

Maurice Allais, Économie pure et rendement social, 1945.

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5 Les défaillances de marchés et l�interventionde l�Etat

Musgrave3 (1959)

5.1 Le monopole naturel

5.2 Les biens collectifs

5.2.1 Les caractéristiques des biens collectifs

Le bien collectif est caractérisé par les deux propriétés suivantes :� la non-rivalité des consommateurs (Samuelson4 (1954)) :� La non-exclusion des consommateurs : on ne peut exclure le consommateurmoyennant le paiement d�un prix.

Buchanan5 (1968).

5.2.2 Biens collectifs, biens privés, biens mixtes

5.3 Les externalités

5.3.1 Dé�nitions

Marshall6 (1890)

5.3.2 L�internalisation des externalités et le retour à l�allocation op-timale

Le principe de l�intervention publique Imposer des amendes auxémetteurs d�e¤ets externes

Ce principe signi�e que le pollueur devrait se voir imputer lesdépenses relatives aux mesures arrêtées par les pouvoirs publicspour que l�environnement soit dans un état acceptable. En d�autrestermes, le coût de ces mesures devrait être répercuté dans le coûtdes biens et services qui sont à l�origine de la pollution du fait deleur production et/ou de leur consommation.

OCDE, "Le principe du Pollueur Payeur, dé�nition, analyse, mise enoeuvre".

Pigou7 (1920)

Réglementer la quantité d�e¤ets externes émis3Musgrave, R., The Theory of public �nance, 1959.4Samuelson, P.A., "The Pure Theory of Public Expenditure", Review of Economics and

Statistics, 1954.5Buchanan, J., The Demand and Supply of Public Goods, Chicago, Rand MacNally, 1968.6Marshall, A., Principes d�économie politique, MacMillan, Londres, 1890.7Pigou, A.C., The Economics of Welfare, MacMillan, Londres, 1920.

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Financer des dépenses qui diminueront les e¤ets externes négatifsSubventionner les victimes des e¤ets externes

Le recours au marché Hardin8 (1968).Coase9 (1937)Coase10 (1960)

8Hardin, C., "The Tragedy of the Commons", Sciences, 1968.9Caose, R.H., "The Nature of the Firm", Economica, 1937.10Caose, R.H., "The Problem of Social Cost", Journal of law and economic, 1960.Article repris dans :Coase, R.H., The �rm, the market and the law, University of Chicago Press, 1988 [La �rme,

le marché et le droit, Ed. Diderot, 1997].

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6 Annexes

6.1 Le paradoxe de Gi¤en

d�après Généreux, J., Economie politique, tome 2 : Microéconomie, Hachette, 2004

Le plus souvent, l�e¤et revenu et l�e¤et de substitution se renforcent l�unl�autre. Ainsi, la hausse du prix d�un bien incite à lui substituer d�autres biensdevenus relativement moins chers ; en outre, cette hausse de prix réduit le pou-voir d�achat et incite à réduire davantage encore la consommation. Si la partqui revient à chacun des deux e¤ets peut être ambiguë, le résultat global nel�est pas : la hausse du prix d�un bien entraîne toujours une diminution de saconsommation, et inversement.Mais, pour certains biens, la baisse du pouvoir d�achat pourrait avoir l�e¤et

paradoxal d�augmenter la consommation au lieu de la réduire (l�e¤et revenuest négatif). II s�agit de biens de première nécessité jugés "inférieurs" par lesconsommateurs ; ils ne les utilisent que parce que leur niveau de vie leur in-terdit d�utiliser plus intensément des biens de meilleure qualité (exemples : lamargarine comparée au beurre, le pain noir comparé au pain blanc etc.) ; quandle niveau de vie s�élève, la consommation de ces biens "inférieurs" diminue aupro�t des biens "normaux" ; en revanche, leur utilisation augmente quand leniveau de vie régresse.Si X est un bien inférieur, que se passe-t-il quand Px augmente ? L�e¤et de

substitution incite à réduire la consommation de X. Mais le recul du pouvoird�achat provoqué par la hausse de Px incite, lui, à augmenter la consommationde X : l�e¤et revenu joue alors en sens inverse de l�e¤et de substitution et peutéventuellement le dominer. En e¤et, si le bienX est un bien de première nécessitéoccupant une part importante du budget d�une population à faible revenu, lesindividus peuvent se trouver tellement appauvris par l�augmentation du prix dece bien qu�ils doivent renoncer à des biens normaux répondant à des besoinsmoins urgents, et reporter l�essentiel de leur budget sur X ou d�autres biens"inférieurs". Paradoxalement, on constate alors une hausse de la consommationde X quand son prix augmente.On appelle cette situation le "paradoxe de Gi¤en", du nom d�un économiste

anglais qui aurait constaté ce type de comportement chez les paysans irlandais,à la �n du XIXe. La question de savoir si les observations de Gi¤en sont exacteset si ce type de biens existe vraiment est très controversée. Mais les biens deGi¤en ont du moins le mérite pédagogique de faire comprendre l�importancethéorique de la distinction entre l�e¤et prix et l�e¤et revenu : la demande esttoujours une fonction décroissante du prix, à la seule condition de ne retenir quel�e¤et pur du changement des prix relatifs (l�e¤et de substitution).

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6.2 Aristote et la justice

d�après le site http ://www.yrub.com/philo/aristnico6.htm

(...)Aristote indique un emploi plus restreint de la justice : la justice particulière.

Elle régit les partages des emplois et des richesses ainsi que les échanges de biens,Aristote va établir un certain nombre de distinction pour analyser cette justiceparticulière. Il distingue trois formes : la justice distributive, la justice réparativeet la justice commutative.

La justice distributiveLa justice distributive c�est, en gros, "à chacun selon son mérite". Cette jus-

tice ne consiste pas à "récompenser les bons et punir les méchants". La notionfait intervenir l�idée d�une inégalité ou, plus exactement, d�une proportionna-lité dans la "distribution" des biens, des récompenses ou des honneurs qui tientcompte de la valeur de chacun. La tâche de la justice distributive est donc d�éga-liser la part de ceux dont le mérite est égal. Si les mérites sont inégaux, alorschacun recevra une part proportionnée d�après ses mérites. Aristote s�appuiesur un ordre mathématique qui s�exprime dans une proportion. Ainsi, lors dela fondation d�une colonie, un père de famille nombreuse recevra un lot plusimportant ; de même, les impôts devront-ils être proportionnés à la fortune etaux revenus. Comprenons bien que l�égalité recherchée n�est pas une égalité dequantité mais une égalité de rapport (une proportion géométrique). La justicedistributive répartit proportionnellement le bien commun de la société, elle s�oc-cupe de la place de chacun dans le tout. Le Livre V de l�Éthique à Nicomaquecontient l�exposé le plus développé de la conception aristotélicienne de la justicedistributive. Mais Aristote en traite également dans La Politique (III, 9, 1208 aet III, 12, 1282 b).La justice réparativeLa justice réparative (aussi dite justice de redressement) ne s�intéresse pas

aux personnes dans leur rapport à un tout, mais dans les rapports mutuels entreelles. Cette fois l�égalité n�est pas proportionnée au mérite, les rapports entreles personnes sont partout les mêmes. La justice réparatrice vise à redresser unesituation en rétablissant l�égalité de départ. Ainsi, si Eric contracte une detteenvers Alain, Eric devra rembourser ce qu�il doit à Alain. L�égalité est doncatteinte lorsque le déséquilibre est corrigé.La justice d�échangeLa justice d�échange consiste à �xer des équivalences. Ainsi c�est parce que le

boulanger a besoin de bois et que le bûcheron a besoin de pain qu�ils vont établirune relation d�échange. Pour régir ces échanges il faut une valeur comparative"juste". La monnaie joue ce rôle en tant que mesure de valeur des di¤érentsbiens et services. C�est avec Thomas d�Aquin que cette justice d�échange et deréciprocité a reçu le nom de justice commutative (en latin commutatio signi�eéchange).

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