CHRONIQUE DES ANNÉES DE PLOMB · Le juge senior Theodor Prinzing est forcé de se retirer après...

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CHRONIQUE DES ANNÉES DE PLOMB

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CHRONIQUE DES ANNÉES DE PLOMB

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Constantin Film et Bernd Eichingerprésentent

(Der Baader Meinhof Komplex)

Une production Bernd Eichinger Un film d’Uli EdelAvec

Martina Gedeck Moritz Bleibtreu Johanna WokalekNadja Uhl Jan Josef Liefers Stipe Erceg

Niels Bruno Schmidt Vinzenz Kiefer Simon LichtAlexandra Maria Lara Hannah Herzsprung Tom Schilling

Daniel Lommatzsch Sebastian Blomberg Katharina Wackernagelavec Heino Ferch et Bruno Ganz

Réalisé par Uli Edel

Écrit et produit par Bernd Eichinger

D’après le roman et en consultation avec Stefan Aust

Vous pouvez télécharger l’affiche et des photos du film sur : http://presse.metropolitan-films.com

Durée : 2h25

Sortie le 12 novembre 2008

www.metrofilms.com

www.labandeabaader.fr

Distribution :METROPOLITAN FILMEXPORT29, rue Galilée - 75116 [email protected]él. : 01 56 59 23 25Fax : 01 53 57 84 02Programmation :Tél. : 01 56 59 23 25

Relations presse :KINEMA FILM - François Frey

15, rue Jouffroy-d’Abbans - 75017 Tél. : 01 43 18 80 00Fax : 01 43 18 80 09

Partenariats et promotion : AGENCE MERCREDI

Tél. : 01 56 59 66 66Fax : 01 56 59 66 67

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L’HISTOIRE

Dans les années 70, l’Allemagne est la proied’attentats à la bombe meurtriers. La menaceterroriste et la peur de l’ennemi intérieurébranlent les fondements mêmes d’unedémocratie encore fragile. Sous la conduite d’Andreas Baader, UlrikeMeinhof et Gudrun Ensslin, une nouvellegénération radicalisée entre violemment enguerre contre ce qu’ils perçoivent comme lenouveau visage du fascisme : l’impérialismeaméricain soutenu par les membres del’establishment allemand, dont certains ont unpassé de nazi. Leur objectif est de créer unesociété plus humaine. Mais en employant des

moyens inhumains, en répandant la terreur eten faisant couler le sang, ils perdent leurpropre humanité. L’homme qui les comprendest aussi celui qui les pourchasse : le chef dela police allemande, Horst Herold. Et même s’ilréussit à capturer les jeunes terroristes, Heroldsait qu’il ne s’agit que de la partie émergée del’iceberg…

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2 juin 1967Manifestations contre la visite d’État du Shahde Perse à Berlin, durant lesquelles un étudiantnommé Benno Ohnesorg est tué par un policier.

17 - 18 février 1968Rudi Dutschke prononce un discours contre laguerre du Vietnam devant des milliersd’étudiants à l’Université technique de Berlin.

2 avril 1968Andreas Baader, Gudrun Ensslin, ThorwaldProll et Horst Söhnlein mettent le feu à ungrand magasin de Francfort pour protestercontre le « génocide au Vietnam ».

3 avril 1968Les quatre incendiaires sont arrêtés dans unappartement à Francfort.

11 avril 1968Rudi Dutschke se fait tirer dessus par unextrémiste de droite. Des émeutes éclatentdans les rues et le siège du groupe de presseAxel Springer est attaqué.

14 octobre 1968Début du procès contre les « incendiaires dugrand magasin » (dont Andreas Baader etGudrun Ensslin).

31 octobre 1968Les « incendiaires du grand magasin » sontcondamnés à une peine de trois ans de prison.

13 juin 1969Les « incendiaires du grand magasin » sontlibérés en attendant le verdict de leur appel.

Juin - novembre 1969Ensslin et Baader dirigent un « collectif jeunes »en attendant le résultat de leur appel.

Novembre 1969L’appel des incendiaires est rejeté. Baader etEnsslin disparaissent dans la clandestinité,d’abord en France, puis en Italie.

Février 1970Baader et Ensslin rentrent à Berlin etrencontrent Ulrike Meinhof.

4 avril 1970Baader est arrêté.

14 mai 1970Baader est libéré par Meinhof, Ensslin et d’autres– un employé du “Deutsches Zentralinstitut fürsoziale Fragen” (Institut central allemand pour lesaffaires sociales) est tué. Cette libération estconsidérée comme la naissance de la FractionArmée Rouge (RAF - Rote Armee Fraktion).

8 juin - 5 août 1970Les premiers membres de la RAF suivent unentraînement militaire dans un camp del’Organisation de libération de la Palestine ElFatah en Jordanie.

29 septembre 1970La RAF commet trois cambriolages debanques à Berlin et emporte plus de 200 000DM (environ 100 000 euros).

8 octobre 1970Les membres de la RAF Ingrid Schubert, HorstMahler, Brigitte Asdonk et Irene Goergens sontarrêtés.

15 janvier 1971Deux attaques de banques – 110 000 DM (55 000 euros) sont emportés.

6 mai 1971Astrid Proll est arrêtée.

15 juillet 1971Raid massif de la police dans le nord del’Allemagne. Première mort d’un membre de laRAF : Petra Schelm est tuée.

1er septembre 1971Horst Herold devient président de la BKA(Agence fédérale d’investigation criminelle) etrévolutionne les méthodes d’enquête, enutilisant les nouvelles technologiesinformatiques.

22 octobre 1971Le policier Norbert Schmid est abattu. MargitSchiller, membre de la RAF, est arrêtée.

22 décembre 1971Attaque de banque, au cours de laquelle unpolicier est tué. Butin : 135 000 DM (67 000 euros).

11 mai 1972Attentat à la bombe chez les V Corps américainsbasés à Francfort – treize blessés, un mort.

12 mai 1972Attentat à la bombe au quartier général de lapolice à Augsburg – cinq blessés.

CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS

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Des voitures piégées sont placées devant laLKA à Munich (Agence d’investigation criminelled’État). Les dégâts sont considérables.

15 mai 1972La voiture du juge fédéral Buddenberg estattaquée. Sa femme est gravement blessée.

19 mai 1972Attentats à la bombe sur le groupe de presseAxel Springer – dix-sept blessés.

24 mai 1972Des voitures piégées sont placées devant lequartier général européen de l’arméeaméricaine – trois morts, cinq blessés.

31 mai 1972La plus grande opération de police del’histoire de la République Fédéraled’Allemagne a lieu (“Aktion Wasserschlag”).

1er juin 1972Après un échange de coups de feu avec lapolice, Baader, Holger Meins et Jan-CarlRaspe sont arrêtés à Francfort.

7 juin 1972Gudrun Ensslin est arrêtée dans une boutiquede mode de Hambourg.

9 juin 1972Brigitte Mohnhaupt et Bernhard Braun sontarrêtés.

15 juin 1972Ulrike Meinhof et Gerhard Müller sont arrêtés.

5 septembre 1972Le groupe terroriste palestinien « SeptembreNoir », faction de l’OLP, tue onze athlètes del’équipe olympique israélienne et un policier àMunich. Cinq terroristes sont abattus.

17 janvier - 12 février 1973Première grève de la faim des membres de laRAF prisonniers pour protester contre leurdétention en isolement.

8 mai - 29 juin 1973Deuxième grève de la faim des membres de laRAF.

4 février 1974Christian Eckes, Helmut Pohl, Ilse Stachowiak,Eberhard Becker, Wolfgang Beer et MargritSchiller sont arrêtés. Astrid Proll est libérée aprèsavoir été jugée inadaptée à l’emprisonnement etdisparaît dans la clandestinité.

27 août 1974 - 2 février 1975Troisième grève de la faim.

9 novembre 1974Prison de Wittlich : Holger Meins meurt à lasuite de sa grève de la faim.

10 novembre 1974Le plus âgé des juges senior de Berlin, GünterVon Drenkmann, est abattu par le « Mouvementdu 2 juin ».

18 novembre 1974Dutschke lève le poing lors des funéraillesd’Holger Meins et déclare : « Holger, la luttecontinue ! »

27 février 1975Le « Mouvement du 2 juin » enlève le politiciende la CDU Peter Lorenz.

4 mars 1975Peter Lorenz est relâché lorsque leursexigences sont satisfaites.

24 avril 1975L’ambassade d’Allemagne à Stockholm estoccupée par le « Commando Holger Meins » –trois morts, plusieurs blessés.

21 mai 1975Premier jour du procès de Baader, Ensslin,Meinhof et Raspe à Stammheim.

9 mai 1976Meinhof est retrouvée pendue dans sa celluleà Stuttgart-Stammheim.

14 janvier 1977Le juge senior Theodor Prinzing est forcé dese retirer après avoir transmis des dossiersconfidentiels à un tiers.

27 janvier 1977Brigitte Mohnhaupt est libérée.

29 mars – 1er mai 1977Quatrième grève de la faim.

7 avril 1977Assassinat du procureur général fédéralSiegfried Buback, de ses gardes du corps etde son chauffeur.

28 avril 1977Fin du procès de Stammheim : Baader, Ensslinet Raspe sont condamnés à la détention àperpétuité.

30 juillet 1977Le banquier Jürgen Ponto est assassiné lorsd’une tentative d’enlèvement par Mohnhaupt,Susanne Albrecht et Christian Klar.

25 août 1977Une tentative de tirer sur le Barreau fédéralallemand échoue.

9 août - 2 septembre 1977Cinquième grève de la faim.

5 septembre 1977 L’industriel Hanns Martin Schleyer estkidnappé dans l’espoir de faire libérer Baader,Ensslin, Raspe et d’autres.

22 septembre 1977Knut Folkerts est arrêté à Utrecht (Pays-Bas) –un policier est tué.

29 septembre 1977Les détenus de Stammheim n’ont plus le droitde communiquer entre eux.

13 octobre 1977Quatre terroristes palestiniens détournentl’avion de la Lufthansa « Landshut » dans unetentative d’obtenir la libération de prisonniersde la RAF et de prisonniers palestiniens.

16 octobre 1977Le pilote du « Landshut » est abattu.

17 octobre 1977Le GSG 9 libère les otages du « Landshut » àMogadiscio. Le lendemain matin, Baader,Raspe et Ensslin sont retrouvés morts dansleurs cellules à Stammheim. Une autredétenue, Irmgard Möller, survit à de gravesblessures.

19 octobre 1977Hanns-Martin Schleyer est abattu par la RAF.

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La fin des années 60 fut une époque deprofonds bouleversements. La guerre duVietnam était là, les cicatrices de la SecondeGuerre mondiale aussi, et les mouvementsétudiants chahutaient violemment lesinstitutions, prônant un nouveau modèle desociété. C’est sur ce ferment qu’est née laFraction Armée Rouge, plus connue sous lenom de Bande à Baader, qui durant vingt ans,va défier le pouvoir démocratique allemand etsemer la terreur dans toute l’Europe. Attentats,vols, enlèvements, ils ont fait régner la terreur,même lorsqu’ils étaient en prison…Avec LA BANDE À BAADER, le producteur etscénariste Bernd Eichinger porte à l’écran lelivre de Stefan Aust sur la Fraction Armée Rouge(Rote Armee Fraktion), un groupement terroristeallemand d’extrême gauche. Le réalisateur UliEdel présente les événements dramatiques quiont ébranlé les fondations de la démocratie dela République Fédérale d’Allemagne de 1967 à « l’automne allemand » de 1977. Le film est unecaptivante plongée au sein du grouped’activistes qui ébranla l’Allemagne et l’Europe.Remarquablement documenté, le film n’apourtant rien d’un documentaire : c’est unexcellent thriller, une plongée vertigineuse dansles arcanes d’un des premiers mouvementsrévolutionnaires européens qui bascula dans lalutte armée. À travers l’histoire de ses membres,au gré de leur relation, de leurs aspirations, on

assiste à la montée en puissance de ce quicommença comme une utopie pour finir encauchemar. La résonance du film trouve unécho très actuel et la trajectoire d’AndreasBaader, Ulrike Meinhof et Gudrun Ensslin offreune remarquable leçon de civilisation. Sur unscénario de Bernd Eichinger, Uli Edel signe unfilm exceptionnellement prenant avec desacteurs tous formidables. Sur près de vingt ans,c’est tout un pan du terrorisme européen quis’explique sans jugement manichéen. Et lesannées de plomb deviennent claires…

LE LIVRE

Le livre de Stefan Aust, « Der Baader MeinhofKomplex », a été publié pour la première fois en1985. Aust y brosse le portrait de la guerre de laFraction Armée Rouge (RAF) contre l’Étatallemand comme jamais personne ne l’avait fait.Le livre n’est ni un procès à charge, ni une prisede position en faveur de la RAF. Il ne condamnepas, ni juridiquement, ni moralement. Il s’agitd’un protocole, d’une chronique des évé-nements qui ont atteint leur apogée lors de « l’automne allemand » de 1977, avec ledétournement et la libération des passagers etde l’équipage de l’avion de la Lufthansa « Landshut », le suicide des leaders de la RAFemprisonnés et le meurtre du représentant dupatronat allemand, Hanns Martin Schleyer.

NOTESDE PRODUCTION

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Qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapterau cinéma le livre de Stefan Aust, « DerBaader Meinhof Komplex » ?J’avais déjà eu envie de faire un film sur UlrikeMeinhof dès 1978. Mais à l’époque, le sujet duterrorisme allemand n’avait pas encore étésuffisamment documenté. Et puis, simplement,je ne me sentais pas assez compétent alorspour appréhender un sujet aussi complexe etdifficile. Ce n’est que maintenant que je peuxdire sans me tromper que j’ai suffisammentd’expérience en tant que cinéaste pour traiterde ce chapitre clé de l’histoire de l’Allemagned’après-guerre.À vrai dire, ce sujet me trottait dans la têtemême avant 1978. Le terrorisme allemand etl’histoire de la RAF m’intéressent depuisl’époque où j’étais étudiant en cinéma àMunich, au début des années 70. J’avais vécule mouvement étudiant de la fin des années 60comme quelque chose de très positif. L’échecdes structures autoritaires, la découverted’une nouvelle solidarité entre les jeunes, larecherche de nouvelles façons de vivre et d’unrapport à l’autre différent, tout cela mefascinait et m’avait fait forte impression. Maisensuite, les gens ont commencé à utiliser laviolence comme un instrument politique, et là,je n’étais plus d’accord. Je n’en voyais pas lanécessité. Quand le mouvement est devenumilitant, il est aussi devenu autoritariste, etcela, je ne pouvais l’accepter. Quandquelqu’un s’oppose à moi en se réclamantd’une autorité autoproclamée, je ne peux pas

le prendre au sérieux. Néanmoins, beaucoupde mes amis ont soutenu cette positionpolitique. Je n’arrivais pas à comprendre leurpoint de vue. Mais c’est précisément pourcette raison que leur position me fascinait.D’une part cela me révoltait, mais d’autre part,je n’arrivais pas à m’ôter cette question de latête parce que c’était pour moi un mystère queje voulais résoudre. On pourrait donc dire quema motivation pour faire LA BANDE ÀBAADER était la même que celle qui m’apoussé à faire LA CHUTE.

Pourquoi avoir basé le film sur le livre deStefan Aust ?Son livre, « Der Baader Meinhof Komplex »,est un ouvrage de référence. C’est le seul àrécapituler réellement sérieusement et aveccompétence ce qui s’est déroulé entre 1967 et« l’automne allemand » de 1977 en liaisonavec l’histoire de la RAF.

Pourquoi avez-vous choisi de confier lamise en scène à Uli Edel ?Avant toute chose, je pensais absolumentnécessaire d’avoir un réalisateur allemandparce qu’il serait plus familiarisé avec ce sujet.Et puis je savais dès le départ que ce filmdevrait rompre avec certaines des règles lesplus fondamentales de la structure narrative etde la dramaturgie au cinéma : ici, il n’y a pasde héros, personne à qui le public puisses’identifier. Il n’y a pas non plus d’intrigue ausens strict, pas de narration linéaire.

ENTRETIEN AVEC BERND EICHINGERPRODUCTEUR ET SCÉNARISTE

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Au contraire : c’est uniquement la monstruositédes événements qui attire et retient l’attentiondu public et permet à l’histoire d’avancer. Jesavais que ce film devrait être semblable à untorrent sauvage qui enveloppe et implique lespectateur, un torrent dont le spectateur sait enpermanence qu’à la fin, c’est une chute d’eauqui l’attend, et que tout se terminera dans laviolence. Pour créer un tel maelströmcinématographique, il faut un réalisateurcapable de maintenir une pression créatrice toutau long du processus. Ce genre d’intensité doitêtre créée sur le plateau chaque jour, il n’y a pasde place pour le relâchement. Il faut unréalisateur qui puisse piloter l’entité colossaleque représente ce film, qui sache diriger uneéquipe technique importante, une trèsnombreuse distribution et plusieurs milliers defigurants, le tout à une vitesse folle et sansjamais perdre le contrôle. Il n’existe qu’unepoignée de réalisateurs qui en sont capablesdans le monde, et Uli Edel en fait partie. Nousnous sommes rencontrés à notre premier jour àl’école de cinéma de Munich en 1970. End’autres termes, nous sommes devenus amisau moment même où nous sommes devenuscinéastes. J’ai vu chaque centimètre de celluloïdqu’Uli a développé, je connais même la vidéo deson mariage et ses films de vacances…Ensemble, nous avons fait MOI, CHRISTIANE F.,13 ANS, DROGUÉE, PROSTITUÉE etDERNIÈRE SORTIE POUR BROOKLYN. J’ai uneconfiance absolue en lui et en ses capacités decinéaste. Je sais ce qui le fait fonctionner, et jepeux dire sans exagérer qu’il fait partie desmeilleurs réalisateurs du monde.

Comme pour LA CHUTE, vous êtes aussil’auteur du scénario de LA BANDE ÀBAADER. Quels étaient les challenges dece script ?Le premier défi a été de condenser dix ansd’histoire dans un long métrage. Une approchetraditionnelle était inenvisageable. J’ai préféréopter pour une forme de dramaturgiediscontinue que j’appelle la « Fetzendramaturgie ».Plutôt qu’une structure de narration linéaire, lefilm consiste en un certain nombre de pièces depuzzle que le public doit assembler pour obtenirl’image complète. Au plan pratique, cela signifieque les personnages apparaissent, souvent

sans avoir de nom, et qu’ils disparaissentlorsqu’ils ne jouent plus de rôle dans l’histoire. Il n’y a personne à qui le spectateur puisses’identifier, parce que je ne voulais pas que lefilm dépende émotionnellement d’un person-nage. Se sentir proche émotionnellement d’unpersonnage aurait automatiquement impliquéune certaine interprétation du film, et c’étaitexactement ce que je voulais éviter. Aucontraire, je désirais que le film soulève desquestions sans fournir aucune réponse. Je nevoulais ni un film didactique, ni une moralitémoderne sur le terrorisme allemand. Je nevoulais pas nourrir le public avec des réponsestaillées sur mesure et faciles à avaler à desquestions complexes. Après tout, le titre originalest DER BAADER MEINHOF KOMPLEX, et nonpas « Der Baader Meinhof Simplex »…

Dans quelle mesure le scénario prend-il deslibertés artistiques ?Lorsque vous traitez d’événements historiquesoù des gens ont été tués et d’autres sontdevenus des tueurs, vous avez la respon-sabilité, en tant que cinéaste, d’être aussiprécis et documenté que possible. Il n’y aqu’un seul personnage dans le film qui ait étéinventé, c’est celui de l’assistant de HorstHerold. Chaque fois que c’était possible, j’aibasé les dialogues sur des documentsoriginaux ou des récits de témoins oculaires.Cependant, j’ai réduit la quantité de jargonpolitique qu’utilisaient entre eux les membresde la gauche allemande dans les années 70afin de rendre les dialogues compréhensiblespour le public d’aujourd’hui.

Comment vous et Uli Edel avez-vous choisiles trois acteurs principaux ?Le choix était finalement assez restreint parcequ’il n’existe pas beaucoup de grandscomédiens allemands qui puissent interpréterdes personnages aussi complexes et ayantautant de facettes qu’Ulrike Meinhof, AndreasBaader et Gudrun Ensslin. En outre, il fallait unecertaine ressemblance entre la personne réelleet celui ou celle qui allait l’interpréter dans lefilm. Nous cherchions aussi une sorted’alchimie très particulière entre les troisacteurs, parce que si Meinhof, Baader etEnsslin ne s’étaient jamais rencontrés,l’Histoire aurait sans doute été très différente.

Le film se concentre davantage sur lesactions du groupe que sur les théories de laRAF. Pourquoi ?C’était une décision absolument volontaire etconsciente. Premièrement, je partage lapremière préoccupation de Stefan Aust en tantqu’historien, qui est de se demander ce qui s’estréellement passé. Deuxièmement, la RAF ayantdécidé de tourner le dos au débat politique et derecourir à la violence, il est par conséquentlogique que le film suive et ne se concentre pastant sur ce qu’a dit la RAF que sur ce qu’elle afait. En outre, je suis convaincu que nous ne nousdéfinissons pas en tant qu’êtres humains par ceque nous disons, mais par ce que nous faisons.

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Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce projet ?Lorsque Bernd m’a demandé si je voulaisréaliser LA BANDE À BAADER, ma premièreréaction a été : qui d’autre pourrait le faire ?C’est l’histoire de notre génération, et c’estune histoire qui m’a préoccupé commeaucune autre. Je la considère comme la plusgrande tragédie de l’histoire de l’Allemagned’après la guerre.Bernd et moi nous connaissons depuis l’année1970, quand nous étions tous deux étudiants àl’Académie du cinéma de Berlin. Parce que j’aideux ans de plus que lui, j’étais déjà allé àl’université en 1968 et en 1969 : j’avais étudiéla littérature allemande et le théâtre àl’Université de Munich avant de m’orientervers le cinéma. Pendant ces deux ans, j’ai fait partie d’unetroupe de théâtre politique et je participais de temps en temps à des grandsrassemblements, des débats ou desconférences. C’était une époque très chargéeémotionnellement, ce que j’ai essayé deretranscrire dans la première partie du film.J’étais moi-même un incurable révolutionnaireromantique, comme beaucoup de jeunes en cetemps-là. J’ai suivi les débuts de la RAF avecgrand intérêt. C’était très excitant de voir qu’ily avait des gens qui osaient aller vers de telsextrêmes. Ce n’est qu’en 1972, avec lespremières bombes, les premiers morts et lespremiers blessés, que sont venus le choc et lagrande désillusion.

Comment avez-vous approché le sujet ?D’abord, j’ai commencé par réfléchir à tout cedont je pouvais me souvenir. Puis j’ai lu tout ceque j’ai pu trouver sur le sujet. Je me suisentretenu avec d’anciens terroristes, parfoistrès longuement et de manière très détaillée. Il ne faut jamais oublier, quand vous parlezavec d’anciens terroristes, que l’esprit peutjouer des tours aux gens. Trente ou quaranteans après les faits, certains se souviennentdes choses d’une manière qui diminue leurimplication personnelle et amoindrit leurculpabilité. Cela m’a rappelé les conversationsque j’ai eues avec les gens de la génération demes parents. Quinze ans seulement après laSeconde Guerre mondiale, ils n’étaient pluscapables de se souvenir de leur implicationdans le Troisième Reich. Je suppose que c’estce que l’on appelle le refoulement de lamémoire – un processus qui permet aux gensde vivre avec leur passé.

Comment avez-vous approché visuellementLA BANDE À BAADER ? Quelle sorte de filmsouhaitiez-vous faire ?Je voulais éviter tout ce que l’on associed’habitude à un film de genre. Pour moi,l’authenticité était la clé de tout. En France, ilsappellent cela le « cinéma vérité ». Celasignifiait entre autres que lorsque nousmettions en place les lumières sur un plateau,nous ne faisions que renforcer l’éclairagenaturel ou la lumière présente plutôt que

d’ajouter une « lumière de cinéma » dramatique.Nous avons aussi évité les plans à la dolly oules angles de caméra artificiels. La plus grandepartie du film a été tournée à la caméraportative, ce qui donnait une liberté quasi-totale aux acteurs. Ils n’avaient pas à suivre lacaméra puisque c’était la caméra qui lessuivait. Chaque fois que c’était possible, j’aitourné dans les lieux réels ; ainsi, lamanifestation du 2 juin 1967 au DeustcheOper à Berlin, le Congrès sur le Vietnam àl’Université technique de Berlin, et le procèsde la RAF dans la salle d’audience de la prisonde Stammheim. J’ai aussi évité les imagesnumériques et les effets visuels.

Certaines des fusillades du film sontnéanmoins extrêmement violentes ets’apparentent au type d’affrontement arméque l’on voit dans les films de genre…Nous avons relevé le nombre de ballesutilisées dans ces scènes dans les rapports de police. Par exemple, dans le cas del’enlèvement de Schleyer, la police adénombré jusqu’à 25 blessures par ballesdans les corps présents sur la scène du crime.Les kidnappeurs ont fait leur travail avec uneincroyable brutalité. Ils ont tiré au total 119balles sur l’équipe de Schleyer. Dans le cas del’assassinat de Buback, 15 coups ont été tirés,et c’est ce que nous montrons dans le film.Nous avons aussi compté les tirs lors del’arrestation d’Andreas Baader, et nousn’avons montré que ce qui figurait dans lesrapports de police. Nous n’avons pas exagéréles fusillades, nous n’avons montré que lescoups qui ont effectivement été tirés.

Qu’avez-vous ressenti en tournant sur leslieux où se sont déroulés les faits ?Lorsque nous avons tourné la mort de BennoOhnesorg près du Deutsche Oper Berlin,exactement à l’endroit où il a été tué le 2 juin1967, j’ai été tellement bouleversé que j’ai eudu mal à diriger la scène. Quand nous avonsfilmé la scène dans laquelle Rudi Dutschke se fait tirer dessus, toute l’équipe a été si émue que certains ont dû quitter le plateau.À l’Université technique de Berlin, là où a lieu

le Congrès sur le Vietnam et où Rudi Dutschkea prononcé son célèbre discours, nous avions1500 jeunes Berlinois dans l’auditorium quichantaient « Ho-Ho-Ho-Chi-Minh » pendanttoute une journée. Ils faisaient preuve d’un telenthousiasme qu’on aurait facilement pu secroire en 1968 ! Pouvoir filmer le procès de laRAF dans la vraie salle d’audience de la prisonde Stammheim a apporté aux acteurs et àmoi-même un sentiment d’assurance. MartinaGedeck, Johanna Wokalek, Moritz Bleibtreu etNiels Bruno Schmidt étaient assis sur lesmêmes bancs qu’Ulrike Meinhof, GudrunEnsslin, Andreas Baader et Jan-Carl Raspetrente ans auparavant ! Le fait que nous ayonstourné là-bas a même interrompu un vraiprocès pour terrorisme. Ce sont maintenantdes membres d’Al-Qaïda qui sont détenus àStammheim…

Existe-t-il un lien entre MOI, CHRISTIANEF…, DERNIÈRE SORTIE POUR BROOKLYNet LA BANDE À BAADER ?Pour moi, LA BANDE À BAADER est latroisième partie d’une trilogie sur la violence.DERNIÈRE SORTIE POUR BROOKLYN parlaitde violence sociale, LA BANDE À BAADERparle de violence politique. Et MOI,CHRISTIANE F… traite de la violence quenous exerçons sur nous-mêmes. Si vousregardez attentivement ce dernier film, vouspourrez voir une unique photo suspendue au-dessus du lit dans l’appartement de la junkie.C’est un portrait d’Ulrike Meinhof ! À l’époque,je l’ai placée là moi-même, sans savoirexactement pourquoi j’avais choisi préci-sément Ulrike. À présent, je le sais.

ENTRETIEN AVEC ULI EDELRÉALISATEUR ET COSCÉNARISTE

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Comment en êtes-vous venu à écrire « Der Baader Meinhof Komplex » ?J’étais secrétaire de rédaction au magazine « konkret » de 1966 à 1969, et je connaissaisdonc bien un grand nombre de ceux quiauraient par la suite un rapport avec la FractionArmée Rouge, directement ou indirectement,et notamment Ulrike Meinhof. En 1970, j’aitravaillé pour la radio nationale NDR, où j’aiproduit de nombreux reportages sur leterrorisme. J’avais le grand avantage sur mescollègues journalistes de connaître beaucoupde ceux qui étaient impliqués. Pendant desannées, cela a donc été un sujet qui m’abeaucoup occupé, et j’ai fini par déciderd’approfondir mes connaissances et dedonner un compte rendu le plus détaillépossible de ce qui s’est passé.

Quelle a été votre réaction lorsque BerndEichinger vous a proposé d’adapter votrelivre au cinéma ?Je me suis dit : « Enfin ! ». Cela faisait vingt ansque j’espérais qu’il m’approche pour faire un filmà partir de « Der Baader Meinhof Komplex ».

Selon vous, le film rend-il justice à votrelivre ?En écrivant ce livre, mon but n’était pas decommenter les événements que je décrivais,mais seulement d’en livrer un récit aussidétaillé que possible. C’est pourquoi j’ai faittant de recherches et rassemblé tous les

documents disponibles. En d’autres termes,j’ai essayé de me rapprocher le plus possible àla fois des événements réels et des gensimpliqués. Je suppose que c’est la raison pourlaquelle mon livre n’a pas vieilli et n’a rien perdude sa pertinence. Dès le tout début, j’ai eu lesentiment que Bernd Eichinger et Uli Edelpoursuivaient le même objectif : comme moi, ilsvoulaient raconter cette histoire dans toute sacomplexité et en même temps, essayer d’enatteindre le cœur. Et je trouve qu’ils ontaccompli un travail formidable. Bernd Eichingera réussi à condenser dans son scénario lesévénements qui se sont déroulés pendant cesdix années d’une manière extraordinaire. À mon sens, les gens et le cours desévénements ont été remarquablement saisis ettranscrits. Je suis très impressionné etprofondément ému par ce film.

Avez-vous été particulièrement ému pardes scènes ou des moments du film ?Je ne suis pas du genre à verser ma petitelarme, mais il y a des scènes dans le film quim’ont beaucoup affecté. Voir comment Ulrike Meinhof s’est laissée basculer dansl’abattement et le désespoir, la voir incapablede se libérer de ce chaos infernal dans lequelelle s’était elle-même plongée, est ce qui m’ale plus ému. Martina Gedeck a vraiment réussi à saisir l’essence du personnaged’Ulrike Meinhof. Le film transmet une grandeauthenticité, à tel point qu’on a souvent

l’impression qu’il s’agit d’un documentaire prissur le vif, comme si on était une petite sourisdans la pièce. On voit, encore et encore, desimages que tous les Allemands ont vues dansles journaux et à la télévision, des images quisont à présent gravées dans la consciencecollective de la société allemande. En mêmetemps, le film montre des scènes qu’undocumentaire ne pourrait jamais saisir, et nousouvre ainsi à une nouvelle dimension del’histoire. J’ai trouvé cela très impressionnant.

Qu’avez-vous ressenti en vous voyantincarné par un acteur à l’écran ?Je me suis dit qu’à un certain moment de mavie, je ressemblais vraiment beaucoup à ça !Je pense que j’ai été très bien « casté »visuellement. Il y a une scène dans laquellemon personnage interviewe les parents deGudrun Ensslin. En réalité, cet entretien n’avaitpas été réalisé par moi, mais par un autrejournaliste. Mais puisque cela n’affecte pas lecours de l’histoire, cette scène est tout à faitdéfendable au plan dramaturgique. Le filmmontre cependant des événements auxquelsj’ai assisté personnellement et qui se sontdéroulés exactement comme ils sont dépeintsdans le film. Par exemple, la manifestation augroupe de presse Axel Springer estincroyablement proche de ce que j’ai moi-même vécu cette nuit-là.

Certaines personnes sont encoreconvaincues qu’Ulrike Meinhof, Andreas

Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspene se sont pas suicidés, mais ont étéassassinés. Vous-même, qu’en pensez-vous ?Après la chute du mur de Berlin, on adécouvert que plusieurs ex-membres de laRAF s’étaient cachés en Allemagne de l’Est,où on leur avait fourni une nouvelle identité.Tous ces anciens membres ont fait desdéclarations à la police, ce qui a apportébeaucoup d’informations nouvelles. L’une desplus importantes a été le fait qu’aprèsl’assassinat de Hanns Martin Schleyer, uneconversation très franche a eu lieu entre lesmembres de la RAF, d’où il est ressorti que lesmorts de Meinhof, Baader, Ensslin et Jan-CarlRaspe étaient des suicides. J’ai fait beaucoupde recherches sur cette question de suicide oud’assassinat. Si j’étais cynique, je dirais quecela aurait fait une bien meilleure histoire pourmon livre si les membres de la RAF détenus àStammheim avaient été assassinés. Maisaucun indice ne va dans ce sens.

ENTRETIEN AVEC STEFAN AUSTAUTEUR DU LIVRE

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Qu’avez-vous éprouvé en interprétantUlrike Meinhof ?C’était un rôle dont j’avais toujours rêvé. Cettefemme m’a fascinée pendant des années.Pour moi, cela reste un mystère complet :comment une femme sérieuse et intelligente,qui avait des idéaux élevés, qui touchait tantde gens à travers ses chroniques dans lesjournaux et avait une véritable influencepolitique, a-t-elle pu abandonner ses enfants,sa carrière et toute sa vie pour changer lemonde avec une Kalashnikov ?

Comment avez-vous préparé ce rôle ?J’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur Ulrike ettout ce qu’elle a écrit. J’ai parlé avec des gensqui la connaissaient, j’ai regardé des interviewset des films sur elle, j’ai étudié son travail pourla radio et la télévision. Et j’ai aussi observé lafaçon dont elle parlait et la manière dont savoix a changé avec les années.

Quelle est votre opinion personnelle surUlrike Meinhof et sur la « lutte armée » de laRAF ?Il y a quelque chose d’hystérique dans lamission que s’est elle-même imposée la RAF,changer le monde et lutter pour la justice. Leurconviction que leur mission était impérative, lefait qu’ils soient prêts à « combattre jusqu’à ladernière goutte de sang », non seulementtouchait au fanatisme, mais était aussi uneforme d’hystérie. La RAF s’est lancée dans

une croisade hystérique contre une démocratiejeune et encore fragile, qui à son tour, a réagide façon hystérique. La lutte armée de la RAFaurait dû se produire quarante ans auparavant,lorsque Hitler poussait le pays à la guerre.

C’est à ce moment-là que les gens auraient dû serévolter et appeler aux armes. Mais dans lesannées 70, ces bains de sang et les meurtres degens innocents étaient non seulement cruels ethorribles, mais ils étaient erronés au plan politique.

Avez-vous pu résoudre le « mystère UlrikeMeinhof » pour vous-même ?Il me reste encore beaucoup de questionssans réponse à son propos. Si elle vivaitencore, je lui demanderais ce qu’elle éprouveenvers la RAF aujourd’hui, si elle pense que lemouvement a réussi autre chose que de tueret blesser des gens, ce qui a conduitfinalement à un renforcement de l’appareil desurveillance policière. J’aimerais savoircomment elle affrontait le fait d’êtreresponsable de la mort de personnesinnocentes, même si elle se battait contrel’holocauste nucléaire et l’injustice.

Quel rôle ce film peut-il jouer dans votrecompréhension de l’histoire de la RAF ?En Allemagne, ce film est une opportunité de

revisiter certaines idées reçues et certainsstéréotypes qui gravitent autour de la RAF. LA BANDE À BAADER offre la chance de voirl’histoire de la RAF d’une façon bien plusréaliste. Le résultat, c’est que la vision quenous avons de notre passé national pourraitdevenir plus dangereuse, mais elle sera aussiplus exacte.

Qu’avez-vous ressenti en tournant dans laprison de Stammheim ?Pour un acteur ou une actrice, il y existetoujours une limite étroite entre la fiction et laréalité. Lors de la création de LA BANDE ÀBAADER, cette limite s’est brouillée à tel pointqu’il était parfois impossible de faire ladifférence. Nous avons cessé de « fairesemblant ». Pour les gens que nous incarnions,c’était une question de vie ou de mort, et entant qu’acteurs, nous nous devions de tendrevers cette attitude le plus possible. C’est pourcette raison que tourner dans l’enceinte deStammheim m’a coupé le souffle : le passéétait excessivement proche et vivant.

ENTRETIEN AVEC MARTINA GEDECKINTERPRÈTE D’ULRIKE MEINHOF

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Selon vous, qui était Andreas Baader ?Peu importe le jugement moral que l’on portesur Andreas Baader, il est indéniablement unesorte de légende dans son domaine. En tant que telle, il hante encore l’inconscientcollectif de la société allemande. Les gensprojettent sur lui leurs désirs, leurs hostilitéset leurs angoisses. C’est pour cela que tout lemonde, y compris ceux qui l’ont connu, avaitsa propre idée de qui il était, et que tout lemonde défendra cette idée, parce que toussont convaincus que c’est la vérité.

Comment, dans ces conditions, avez-vouspu l’interpréter ?J’ai dû garder en tête la somme de tout ceque j’ai appris sur Andreas Baader (et sessympathisants), pour mieux l’oublier ensuiteet en jouer ma propre version. Selon moi,Baader était mû par un besoin d’attentionconstant et profond. Il semble qu’il n’ait pasvraiment eu de motivation intellectuelle audébut. On peut dire que d’une façongénérale, il savait que tout cela était politique,et qu’il était farouchement opposé à touteautorité, mais son idéologie, sa positionintellectuelle s’est forgée plus tard, elle estnée de la nécessité. Ce n’est que lorsqu’il aréalisé qu’il n’allait pas sortir si facilement dela prison de Stammheim qu’il a commencé àse construire intellectuellement et qu’il estdevenu le leader politique que les sympa-thisants de la Fraction Armée Rouge (RAF)voulaient qu’ils soient.

Andreas Baader est responsable de la mortde beaucoup de gens. Étiez-vous préoccupépar la possibilité de faire de lui un portraittrop charismatique ou trop positif ?Andreas Baader a certainement été un hommeincroyablement charmant et charismatique. Il autilisé son charme et son intelligence pouramener les gens à se ranger à ses vues.Particulièrement au début, il a dû avoir uncertain magnétisme d’anti-héros qui a attiré lesgens. C’était écrit comme cela dans lescénario et c’est comme cela que je voulais lejouer. Sans vouloir faire passer aucunjugement moral, il fallait montrer son allure, etle public devait pouvoir comprendre pourquoitant de gens ont suivi cet homme. Il n’auraitjamais été capable de tourner la tête à tant demonde s’il n’avait eu aucun charisme.

Comment avez-vous travaillé avec Uli Edel ?Travailler avec lui était tout simplementformidable. Uli est un réalisateur qui vous guidesans vous donner le sentiment de vous donnerdes ordres. C’est merveilleux pour un acteur,d’autant plus qu’Uli sait très exactement ce qu’ilvous faut et quand il vous le faut, quand vousavez besoin d’encouragements et quand il vautmieux vous laisser seul. Il était aussi capable denous parler en profondeur de cette époque etdu mouvement des étudiants de gauche, parcequ’il était là, il a vécu tout cela. Il a réussi à créerune atmosphère dans laquelle nous avions tousle sentiment de dresser le portrait de choses quilui étaient très personnelles.

Comment avez-vous approché le rôle deGudrun Ennslin ?À mes yeux, une part essentielle dupersonnage était sa logique implacable, ladimension radicale de sa pensée. C’est là-dessus que je me suis concentré quand jel’ai interprétée, et d’une certaine manière, jesuis devenue absolue et intransigeante moi-même. Tandis que nous faisions le film,j’étais incapable de la juger parce que celaaurait signifié que je prenais une distancepar rapport à elle. Bien sûr, les crimes qu’ellea commis et qui ont été commis en son nomsont horribles, je ne peux en aucune manièreapprouver le meurtre quel qu’il soit, maismon travail d’actrice n’était pas de trouverdes réponses à toutes les questionsconcernant Gudrun Ensslin. Dans l’idéal, lepublic trouvera ses propres réponses à desquestions telles que « Jusqu’où peut-on allerdans le combat pour un monde meilleur ? ».

Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce rôle ?M’immerger dans l’autre, m’immiscer dans ladifférence, entrer dans la peau de cettefemme dont les actions me sont siétrangères, et trouver une certaine vérité,voilà le fascinant défi qui m’était posé en tantqu’actrice. Lorsque j’ai lu le scénario pour lapremière fois, je me suis dit que c’étaitimpossible que tout cela soit vraiment arrivéen Allemagne. L’histoire de la RAF a demultiples facettes, mais je crois que le filmsouligne bien la complexité de ce sujet.

Comment avez-vous vécu la création dece film ?Avant le tournage, les principaux acteurs sesont rendus sur un champ de tir et se sontentraînés avec des armes à feu, dont desmitraillettes. Cela m’a totalement stressée.Éprouver la puissance d’une arme de façonaussi physique a été une terrible expérience.Les scènes à Stammheim ont été elles aussiincroyablement éprouvantes, parce quenous avons recréé un vrai sentiment depression psychologique parmi les acteurs, etc’était épuisant.

Comme beaucoup des autres acteurs,vous avez dû vous aussi perdre du poidsdurant le tournage…Beaucoup d’entre nous suivaient un véritable « régime grève de la faim », ce quia été pour moi d’une aide très précieuse.Cette émaciation m’a rendue plus dure ;c’était plus facile de m’immerger dans le radicalisme d’Ensslin. Il faut aussi se souvenir que la nourriture n’était pas très importante aux yeux des jeunes à cette époque. J’ai discuté avec une des assistantescostumières, qui a vécu dans la mêmecommunauté qu’Andreas Baader et plusieursautres avant qu’ils ne deviennent membresde la RAF. Elle m’a dit qu’à l’époque, tout lemonde était extrêmement maigre et vivaitsurtout de cigarettes…

ENTRETIEN AVEC MORITZ BLEIBTREUINTERPRÈTE D’ANDREAS BAADER

ENTRETIEN AVEC JOHANNA WOKALEKINTERPRÈTE DE GUDRUN ENSSLIN

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DEVANT LA CAMÉRA

MARTINA GEDECKUlrike MeinhofAu cours de ces dernières années, MartinaGedeck s’est forgé une solide réputation tanten Allemagne qu’à l’étranger, grâce au premierrôle féminin du film oscarisé LA VIE DES AUTRES de Florian Henckel VonDonnersmarck et ses prestations dans UNAMI PARFAIT de Francis Girod, avec Antoinede Caunes, Jean-Pierre Lorit et CaroleBouquet, RAISONS D’ÉTAT de Robert De Niro,avec Matt Damon, Angelina Jolie et AlecBaldwin, EAUX TROUBLES de Stefan Krohmeret LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES d’OskarRoehler, d’après le roman de MichelHouellebecq. En 2008, elle a reçu le Fipa d’orà Biarritz. Elle sera prochainement à l’affiche

de CLARA d’Helma Sanders-Brahms, dans lerôle de Clara Schumann.Martina Gedeck est née à Munich et a passéson enfance à Landshut, en Bavière, et àBerlin. Après avoir vécu un an aux États-Uniset avoir obtenu son diplôme de fin d’étudessecondaires en Allemagne, elle a étudié l’artdramatique au prestigieux Max ReinhardtSeminar à l’Université berlinoise des Arts.Elle a fait ses premiers pas sur scène auTheater am Turm de Francfort, et s’estproduite par la suite au DeutschesSchauspielhaus Hamburg, au HamburgerKammerspiele, au Kampnagel Hamburg et auSchauspielhaus Basel en Suisse.Elle a entamé sa carrière professionnelle alorsqu’elle était encore étudiante, en jouant dansle téléfilm de Dominik Graf « Die Beute » en1988. L’année suivante, elle retrouvait Grafpour tourner « Tiger, Löwe, Panther ». Elle aensuite été la guest star de plusieurs sériesavant de remporter son premier Prix de laTélévision bavaroise pour le rôle-titre de « Hoelleisengretl » de Jo Baier. Elle a obtenu depuis plus d’une quinzaine deprix de cinéma et de télévision. Elle aremporté le Prix du cinéma allemand en2002, le prix Golden Camera en 2003, et ellea été nommée au Prix du cinéma européenpour le rôle-titre de BELLA MARTHA deSandra Nettelbeck en 2002.Sa filmographie compte plus d’unecinquantaine de titres couvrant tous les genres cinématographiques. MartinaGedeck est membre de l’Académie alle-mande du cinéma et de l’Académieallemande de théâtre.

MORITZ BLEIBTREUAndreas BaaderMoritz Bleibtreu a été remarqué pour la premièrefois dans le rôle de l’amant de Kai Wiesingerdans CONVERSATIONS TRÈS PRIVÉES deRainer Kaufman en 1995. Il est devenu depuisune des stars du cinéma allemand. Né à Munich en 1971, Moritz Bleibtreu quittel’école à la fin de ses études secondaires pouraller suivre des cours d’art dramatique à NewYork. Il s’est aussi formé à Rome et à Paris. Il débute à 21 ans au Schauspielhaus deHambourg et dans différentes productionstélévisées. Après son interprétation d’ungangster dans PARADIS EXPRESS de ThomasJahn, pour lequel il reçoit l’Oscar allemand, il estrévélé au public international dans COURS,

LOLA, COURS ! de Tom Tykwer, où il incarne lepetit ami que doit sauver Franka Potente. Il joueensuite un homme sans scrupules dans AIMETON PROCHAIN de Detlef Buck. Dans LUNAPAPA de Bakhtyar Khudojnazarov, il est unhandicapé mental qui ne peut communiquerque par des sons inarticulés. Dans FANDANGOde Matthias Glassner, il joue un DJ cynique, etdans JULIE EN JUILLET de Fatih Akin, il tient unrôle romantique, celui d’un professeuramoureux.On a pu le voir plus récemment dans TAKINGSIDES, LE CAS FÜRTWANGLER d’IstvanSzabo, avec Harvey Keitel et StellanSkarsgaard et dans SOLINO de Fatih Akin.Moritz Bleibtreu a joué depuis dansL’EXPÉRIENCE d’Oliver Hirschbiegel, pourlequel il a obtenu l’équivalent allemand del’Oscar du meilleur acteur. Pour soninterprétation dans LES PARTICULESÉLÉMENTAIRES d’Oskar Roehler, il a remportél’Ours d’argent au Festival de Berlin 2006. Il avait déjà joué sous la direction d’OskarRoehler en 2004 dans UNE FAMILLEALLEMANDE.Au cours de ces dernières années, il a jouédans plusieurs productions internationales dontMUNICH de Steven Spielberg, THE WALKER etADAM RESURRECTED de Paul Schrader etSPEED RACER d’Andy et Larry Wachowski.Parmi ses films allemands les plus récentsfigurent RECLAIM YOUR BRAIN, une satire deHans Weingartner, et le film de gangstersCHIKO d’Ozgür Yildirim. Il travaille actuellementsur un film pour enfants, LIPPELS TRAUM deLars Büchel, et jouera ensuite dans uneadaptation de HENRY IV par Jo Baier.

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JOHANNA WOKALEKGudrun EnsslinJohanna Wokalek a étudié au Max-ReinhardtSeminar à Vienne. En 1998, au cours de sesétudes, elle a fait ses débuts au cinéma dansAIMEE AND JAGUAR de Max Färberböck,avant de jouer dans la mini-série en troisparties « Der Laden ». Une fois ses étudesachevées, elle a signé un contrat de trois ansau théâtre de Bonn. Depuis mars 2000, elle faitpartie de la troupe du Burgtheater de Vienne,où elle s’est produite dans « La mouette » miseen scène par Luc Bondy, « La danse de mort »d’August Strinberg, mise en scène par PeterZadek, et les productions par Andrea Breth de« Don Carlos », « La chatte sur un toit brûlant »et « Emilia Galotti ».En 1999, Johanna Wokalek a été éluemeilleure comédienne de l’année par lemagazine Theater Heute. Elle a reçu le Prix ducinéma bavarois en 2003, le Prix du cinémaallemand de la meilleure jeune actrice, et en2006, le Prix Adolf Grimme pour le rôleprincipal de LIAISONS COUPABLES de HansSteinbichler.En 2005, elle a tenu le premier rôle féminin dela comédie romantique de Til SchweigerBAREFOOT. On la retrouvera dans le filmdramatique se déroulant dans le milieu del’escalade NORTH FACE, réalisé par PhilippStölzl, et dans le thriller de Christian Frosch

SILENT RESIDENT. Elle tient actuellement lerôle principal du film de Sönke Wortmann POPEJOAN, qui se tourne en Allemagne et au Maroc.Johanna Wokalek est toujours membre de latroupe du Burgtheater de Vienne, où elle seproduit actuellement dans un cycle de piècesmodernes inspirées par les pièces historiquesde Shakespeare.

BRUNO GANZHorst HeroldAprès avoir étudié le théâtre et avoir tenu sonpremier rôle sur les planches à Zurich, BrunoGanz est parti pour l’Allemagne en 1962 et ajoué dans des pièces dirigées par PeterZadek, Kurt Hübner et Peter Stein. En 1976, iljoue au cinéma dans LA MARQUISE D’Od’Erich Rohmer, dont il partage la vedette avecEdith Clever. Il obtient le Golden Filmbandpour son interprétation.Parmi les rôles majeurs de sa carrière figurentle portrait d’Adolf Hitler dans LA CHUTE,produit par Bernd Eichinger et réalisé parOliver Hirschbiegel, et ceux qu’il a tenus dansNOSFERATU FANTÔME DE LA NUIT deWerner Herzog en 1979, LES AILES DU DÉSIRde Wim Wenders en 1987 et PAIN, TULIPESET COMÉDIE de Silvio Soldini en 2000.Bruno Ganz a reçu de multiples prix et

récompenses au cours de sa carrière, dont lePrix Adolf Grimme en 1999, des nominations auPrix du cinéma européen en 2000 et 2004, etl’Iffland Ring, la plus haute distinctionrécompensant les comédiens du théâtreallemand.Plus récemment, Bruno Ganz a joué dansL’HOMME SANS ÂGE de Francis Ford Coppola.Il a travaillé aussi avec le célèbre réalisateur grecTheo Angelopoulos sur THE DUST OF TIME, etavec Stephen Daldry sur THE READER, avecKate Winslet et Ralph Fiennes.

NADJA UHLBrigitte MohnhauptNadja Uhl a fait ses études à l’École demusique et de théâtre Felix Mendelssohn-Bartholdy à Leipzig. Elle a reçu l’Ours d’argentde la meilleure actrice au Festival du Film deBerlin et le Latvian Film Award pour saprestation dans le film de Volker SchlöndorffLES TROIS VIES DE RITA VOGT.Depuis 1995, Nadja Uhl a joué dans un grandnombre de films très remarqués à la télévisionallemande, dont « A Light in Dark Places » en2003 et « Au cœur de la tempête » en 2006,qui a été l’un des téléfilms les plus regardés detoute l’histoire de la télévision allemande.En 2006, elle a été nommée à l’Oscarallemand de la meilleure actrice pour UN ÉTÉÀ BERLIN d’Andreas Dresen. Plus récemment,elle a joué dans QUATRE MINUTES de ChrisKraus, et dans le drame de Dorris DörrieCHERRY BLOSSOMS, présenté en compétitionau Festival de Berlin.

JAN JOSEF LIEFERSPeterJan Josef Liefers a fait carrière au théâtre avantde s’imposer au cinéma à travers ses rôles dansdes succès du box-office allemand tels quePARADIS EXPRESS de Thomas Jahn, ouROSSINI de Helmut Dietl, pour lequel il a reçu lePrix du cinéma bavarois de la meilleure révélation. Il a par ailleurs réalisé un long métrage, JACK’SBABY, et travaille comme auteur/compositeur.Il a sorti un album intitulé « Oblivion ».

Dernièrement, Jan Josef Liefers a été lavedette de plusieurs téléfilms majeurs dont « ALight in Dark Places », « Au cœur de latempête » et « Lily C. ». Il a tenu le rôle régulierdu professeur Karl-Friedrich Boerne dans lasérie « Tatort ».

STIPE ERCEGHolger MeinsStipe Erceg est né à Split, en Croatie, en1974 et a été remarqué pour la première foisau cinéma dans THE EDUKATORS de HansWeingartner en 2004. Le film a été présentéau Festival de Cannes. La même année, il aobtenu le Prix Max Ophüls du meilleur jeuneacteur pour sa prestation dans YUGOTRIP deNadya Derado, et l’Oscar allemand de lameilleure révélation masculine pour ses rôlesdans THE EDUKATORS et le court métrage « Don’t Look For Me » de Tilma Zens.Sa filmographie compte égalem entSOMMERHUNDESOEHNE de Cyril Tuschi,STADT ALS BEUTE, CRASH TEST DUMMIESde Jörg Kalt et la production allemande-française-britannique L’ANNULAIRE réaliséepar Diane Bertrand en 2005, avec OlgaKurylenko. Plus récemment, Stipe Erceg a joué dans lefilm de Martin Gypkens NOTHING BUTGHOSTS, présenté au Festival de Locarno. Il continue à se produire sur scène et adernièrement joué aux côtés d’HannaSchygulla dans une production de « La jeunefille et la mort » à Hambourg.

NIELS BRUNO SCHMIDTJan-Carl RaspeNiels Bruno Schmidt est né à Berlin en 1975et a joué dans de nombreux films etproductions télévisées depuis 1993. Il areçu le Prix Adolf Grimme en 1994 pour letéléfilm « Schicksalsspiel ». Il était lepartenaire de Daniel Brühl dans la comédiede Marco Petry NO MORE SCHOOL en2000. Il a par ailleurs tenu un rôle régulierdans plusieurs séries télévisées et a jouédans différents téléfilms.

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VINZENZ KIEFERPeter-Jürgen BoockNé en 1979, Vinzenz Kiefer a fait ses débuts àla télévision après avoir accompli un cursus deformation au métier d’acteur. Il a reçu le PrixGünther Strack de la meilleure révélation detélévision en 2004. Plus récemment, il a jouédans le téléfilm événement « The Miracle ofBerlin » de Roland Suso Richter. Au cinéma, il a été l’interprète de la comédieautrichienne POPPITZ de Harald Sicheritz en2004 et RECLAIM YOUR BRAIN de HansWeingartner en 2007, avec Moritz Bleibtreu.

SIMON LICHTHorst MahlerSimon Licht est né à Hanovre en 1966 et s’estformé au métier d’acteur au Konservatoriumde Vienne, où il a également fait ses débutssur scène. Il mène sa carrière principalement à la télévision. Il a joué dans plus d’unetrentaine de productions télévisées au coursde ces dernières années, dont la série culte « Stromberg ». Au cinéma, il a joué notammentdans LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRESd’Oskar Roehler. Il a très récemment retrouvéce réalisateur pour LULU & JIMI.

ALEXANDRA MARIA LARAPetra SchelmAlexandra Maria Lara est née à Bucarest en1978. Elle a fait ses débuts d’actrice dans lasérie familiale de la ZDF « Mensch, Pia ! » à16 ans. Elle a joué par la suite dans lestéléfilms « The Bubi Scholz Story » et « Letunnel » de Roland Suso Richter.Remarquée pour sa prestation dans le rôlede la secrétaire D’Hitler, Traudl Jung, dansLA CHUTE, produit par Bernd Eichinger etréalisé par Oliver Hirschbiegel, elle a jouédepuis dans plusieurs productionsinternationales dont CONTROL d’AntonCorbijn, L’HOMME SANS ÂGE de FrancisFord Coppola, THE CITY OF YOUR FINAL

DESTINATION de James Ivory, la mini-série « The Company » de Mikael Salomon etMIRACLE À SANTA ANNA de Spike Lee. En 2009, elle jouera dans le thriller KAIFECKMURDER d’Esther Gronenborn.

HANNAH HERZSPRUNGSusanneNée en 1981, Hannah Herzsprung a tenu sonpremier rôle au cinéma en 2005 dans le film deChris Kraus QUATRE MINUTES, pour lequel ellea obtenu le Prix du cinéma bavarois de lameilleure révélation en 2006. La même année,elle a reçu le Prix du cinéma allemand dumeilleur second rôle pour la comédie d’AlainGsponer LIFE ACTUALLY. Récemment, elle a incarné la jeune comédienneLiesl Karslstadt dans le biopic de Jo Baier « KarlValentin und Liesl Karlstadt ». Elle a joué depuisdans le film de Nikolai Rohde 10 SEKUNDEN etdans l’adaptation de WERTHER par UweJanson, d’après Goethe. On la retrouvera dans THE READER de StephenDaldry, son premier film en langue anglaise.

DANIEL LOMMATZSCHChristian KlarDaniel Lommatzsch est né en 1977 et a étudiél’art dramatique à l’Institut supérieur des arts duthéâtre Ernst Busch à Berlin. Il a été l’interprètede nombreux longs métrages dont 12 PASTMIDNIGHT de Bernd Michael Lade, IDENTITYKILLS de Sören Voigt et le drame historiqueMEIN NAME IST BACH. Plus récemment, il ajoué dans le documentaire dramatique deHans-Christoph Blumenberg « The Bunker »,sur les derniers jours de la Seconde Guerremondiale à Berlin, en avril 1945.

SEBASTIAN BLOMBERGRudi DutschkeSebastian Blomberg mène une carrièreflorissante au théâtre et se produit sur les

scènes de Vienne, Basel, Zurich, Hambourg etplus récemment au Maxim Gorki Theatre et auDeutsche Theater de Berlin. Parallèlement à cela, il a joué dans plusieurslongs métrages dont MONSIEUR ZUCKERJOUE SON VA-TOUT de Dani Levy. Il a jouérécemment dans THE COUNTESS de JulieDelpy et dans RENDEZ-VOUS À PALERME deWim Wenders et le drame de Nikolai Rohde 10 SEKUNDEN.

HEINO FERCHDietrich KochEn 2004, il a incarné Albert Speer dans le filmnommé à l’Oscar LA CHUTE, sous la directiond’Oliver Hirschbiegel.Heino Ferch a souvient joué à la télévision,notamment dans des téléfilms comme « Le tunnel »de Roland Suso Richter, « A Light in Dark Places »,« Die Luftbruecke » et « Der geheimnisvolle Schatzvon Troja ». Il a joué dans « Jules Caesar » d’Uli Edel, « Napoléon » d’Yves Simoneau et « D’Artagnanet les trois mousquetaires » de Pierre Aknine,entre autres.

KATHARINA WACKERNAGELAstridKatharina Wackernagel a reçu le Lion d’or dela meilleure actrice à l’âge de 17 ans pour lerôle principal de la série ARD « Tanja ». En 1999, elle a mis en scène le court métrageprimé « Think positive ! ». En 2003, SönkeWortmann l’a choisie pour jouer dans THEMIRACLE OF BERN. La même année,Katharina Wackernagel a joué dans le téléfilm« A Light in Dark Places ». En 2006, elle a joué dans le film ABOUT AGIRL. Pour sa prestation dans le téléfilm primé« Contergan » en 2007, elle a reçu entre autresle Fipa d’or et le Prix de la télévision bavaroise.Plus récemment, elle a joué dans le nouveaufilm de Lars Jessen, BUDDIES – DIESCHIMMELREITER.

ANNA THALBACHIngridAnna Thalbach mène parallèlement sa carrièreau théâtre et sur le grand et le petit écran. Ellea été la vedette de plusieurs téléfilms et a reçuen 1999 le Prix d’interprétation du FestivalCinéma Tout Ecran à Genève. Elle a joué entreautres dans OSKAR UND LENI et MARIA ANCALLAS de Petra K. Wagner, LA CHUTEd’Oliver Hirschbiegel, et VINZENT de StefanEpmeier. Elle tiendra bientôt un rôle principaldans le film fantastique pour enfants KRABAT,réalisé par Marco Kreuzpaintner.

VOLKER BRUCHStefan AustVolker Bruch, né en 1980, a suivi la formation aumétier d’acteur du célèbre Max-ReinhardtSeminar de Vienne. En 2005, il a travaillé avecKatja Riemann et Ulrich Noethen sur la comédieLIFE ACTUALLY. Il a tenu des rôles majeursdans GOOD TIMES et BESTE GEGEND deMarcus H. Rosenmüller. Il a joué dans LESFEMMES DE L’OMBRE de Jean-Paul Salomé.En 2008, il a été choisi pour interpréter THEREADER de Stephen Daldry aux côtés de KateWinslet et Ralph Fiennes.

HANS-WERNER MEYERKlaus Rainer RöhlHans-Werner Meyer a entamé sa carrière surles planches sous la direction de metteurs enscène de théâtre comme Andrea Breth, LucBondy, Leander Haussman, Robert Lepage,Elmar Goerden et Amelie Niermeyer.Il a fait ses débuts au cinéma en 1992 dansCHARLIE & LOUISE de Joseph Vilsmayer.Depuis, il a joué dans plus de 80 films ettéléfilms à ce jour. Il a remporté le Prix ducinéma bavarois en 2000 et a été nommé auPrix de la télévision allemande en 2000 et 2001.

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TOM SCHILLINGJosef BachmannC’est à l’âge de 12 ans que Tom Schilling a faitses débuts d’acteur avec le Berliner EnsembleTheatre. Il n’a jamais cessé de jouer depuis. Il a obtenu le Prix du cinéma bavarois 2001 dela meilleure révélation pour CRAZY de Hans-Christian Schmid. Il a joué par ailleurs dans la comédie deBenjamin Quabeck PLAY IT LOUD ! en 2003,dans le drame d’Oskar Roehler UNE FAMILLEALLEMANDE en 2004, dans BEFORE THEFALL de Dennis Gansel, lauréat du Prix ducinéma bavarois 2005.. Il a joué aussi dansLES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES sur lequelil retrouvait Oskar Roehler.Il sera prochainement l’interprète de MEINKAMPF de George Tabori.

THOMAS THIEMELe juge Dr PrinzingThomas Thieme est bien connu pour avoirincarné le ministre est-allemand Bruno Hempfdans le film dramatique oscarisé LA VIE DES AUTRES de Florian Henckel VonDonnersmarck, et le nazi Martin Bormann dansLA CHUTE. Il a appris son métier à l’Universitéd’État est-allemande de Berlin. Après avoir jouéà Magdeburg et Halle, il a postulé pour un visade sortie pour l’Allemagne de l’Ouest en 1981et a quitté l’Allemagne de l’Est en 1984. Il a alors été engagé au Schauspiel de Francfortet au Burgtheater de Vienne. Il a été éluComédien de l’année 2000 par le magazine dethéâtre Theater Heute pour son interprétationde Richard III dans la pièce « Schlachten ! »

réalisée par Luk Perceval. Il est également bienconnu des téléspectateurs allemands pour sesparticipations à de nombreux téléfilms et séries.

JASMIN TABATABAIHanneNée à Téhéran, Jasmin Tabatabai a étudié lamusique et la comédie au Collège de lamusique et des arts de Stuttgart. Elle a connuson premier succès en 1997 avec le roadmovie musical de Katja Von Garnier BANDITS.Par la suite, elle a joué dans des films commeLATE SHOW d’Helmut Dietl, GRIPSHOLM deXavier Koller d’après le roman de KurtTucholsky, LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRESd’Oskar Roehler, QUATRE MINUTES de ChrisKraus, FAY GRIM de Hal Hartley, BLOOD ANDCHOCOLATE de Katja Von Garnier, MESSYCHRISTMAS de Vanessa Jopp.

SUSANNE BORMANNPeggy Susanne Bormann est née en 1979 et adécroché son premier rôle en 1988 dansTREFFEN IN TRAVERS de Michael Gwisdek.Huit ans plus tard, elle recevait le Prix AdolfGrimme pour sa prestation dans le rôle de lajeune Pattie, gamine des rues de 13 ans, dansle téléfilm dramatique d’Uwe Friessner « Abgefahren ». En 1998, elle a incarné uneenfant prostituée dans le drame d’AndreasDresen RENCONTRES NOCTURNES. À safilmographie figurent aussi le drame criminelFRIENDS de Martin Eigler, la comédieLEARNING TO LIE de Hendrik Handloegten etL’UN CONTRE L’AUTRE de Jan Bonny.

DERRIÈRE LA CAMÉRA

BERND EICHINGERScénariste et producteur Un an après avoir obtenu son diplôme de laMunich Hochschule für Film und Fernsehen en1973, Bernd Eichinger a créé sa première sociétéde production, Solaris Film. Au cours des années70, il a produit plusieurs succès internationauxillustrant le nouveau courant du cinémaallemand, des films signés Wim Wenders (FAUXMOUVEMENT, 1974, lauréat du Prix du cinémaallemand), Alexander Kluge (FERDINAND LERADICAL, 1975), Edgar Reitz (LE POINT ZÉRO,1976), Hans-Jürgen Syberberg (HITLER, UNFILM D’ALLEMAGNE, 1977), Wolfgang Petersen(LA CONSÉQUENCE, 1977), Bernhard Sinkel(GOOD-FOR-NOTHING, 1977, lauréat du Prix du

cinéma allemand) ou Maximilian Schell(GESCHICHTEN AUS DEM WIENERWALD,1979, lauréat du Prix du cinéma allemand). En 1979, il a été nommé président du comité de direction de Constantin Film, etsous sa direction, la société est devenuel’une des plus florissantes de l’industriecinématographique allemande. Bernd Eichinger a produit des succèsnationaux et internationaux comme MOI,CHRISTIANE F., 13 ANS, DROGUÉE,PROSTITUÉE, d’après l’histoire vraie d’unejeune droguée de Berlin, avec NatjaBrunckhorst, et DERNIÈRE SORTIE POURBROOKLYN, lauréat du Prix du cinémabavarois 1990, d’après le roman d’HubertSelby, avec Jennifer Jason Leigh et Burt Young.Ces deux films étaient réalisés par Uli Edel.

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Bernd Eichinger a aussi produit des filmscomme L’HISTOIRE SANS FIN de WolfgangPetersen, LE NOM DE LA ROSE de Jean-Jacques Annaud, lauréat du Prix du cinémaallemand, du César et du David Di Donatello1987, WERNER – BEINHART de Gerhard Hahnet Niki List, LES VAISSEAUX DU CŒURd’Andrew Birkin, avec Greta Schacci et VincentD’Onofrio, LA MAISON AUX ESPRITS, lauréatdu Prix du cinéma allemand 1994, et SMILLAde Bille August, LES NOUVEAUX MECS etCAMPUS de Sönke Wortmann, SUIS-JEBELLE ? de Doris Dörrie, BALLERMANN 6 deTom Gerhard et Gernot Roll.Il a été coproducteur de DER SCHUH DESMANITU de Michael Herbig et NOWHERE INAFRICA de Caroline Link, qui a remportél’Oscar 2002 du meilleur film étranger et le Prixdu cinéma allemand. Il a ensuite écrit et produitLA CHUTE d’Oliver Hirschbiegel, avec BrunoGanz dans le rôle d’Hitler, qui a été nommé àl’Oscar 2004 du meilleur film étranger.Bernd Eichinger a été producteur deRESIDENT EVIL de Paul W.S. Anderson etproducteur exécutif de RESIDENT EVIL :APOCALYPSE d’Alexander Witt, avec MillaJovovich. Il a depuis produit LES 4FANTASTIQUES de Tim Story, avec IoanGruffudd, Jessica Alba et Michael Chiklis, quis’est classé à la première place des box-officesà travers le monde, DOA : DEAD OR ALIVE de Corey Yuen, et LES PARTICULESÉLÉMENTAIRES d’Oskar Roehler, avec MoritzBleibtreu, Christian Ullmen, Martina Gedeck etFranka Potente. Plus récemment, il a produit etcoécrit LE PARFUM - HISTOIRE D’UNMEURTRIER de Tom Tykwer, avec BenWhishaw, Alan Rickman, Rachel Hurd-Wood etDustin Hoffman. Il était également co-scénariste du film. Il a produit depuis LES 4FANTASTIQUES ET LE SURFER D’ARGENT deTim Story, et RESIDENT EVIL : EXTINCTION deRussell Mulcahy, avec Milla Jovovich.LA CHUTE et LE PARFUM ont rapportérespectivement 100 millions de dollars et 150millions de dollars, ce qui en fait deux des plusgros succès du cinéma allemand depuisplusieurs dizaines d’années.Pour la télévision, il a été producteur etscénariste de « Die Halbstarken », producteur,scénariste et réalisateur de « A Girl Called

Rosemary », et producteur de « Opera Ball », « The Trials of Vera B. », qui a remporté le Prixde la télévision allemande en 2003, et « Lesbrumes d’Avalon » d’Uli Edel.

ULI EDELRéalisateur et coscénaristeUli Edel a étudié la littérature allemande et lethéâtre à l’Université de Munich avant depoursuivre ses études à l’Académie ducinéma, la Munich Hochschule für Film undFernsehen. C’est là qu’il a rencontré BerndEichinger en 1970 : ils suivaient le mêmecours. Edel y a réalisé ses premiers courtsmétrages, produits par son camarade et amiBernd Eichinger.En 1981, Uli Edel fait une fois de plus équipeavec Bernd Eichinger comme producteurpour réaliser son premier long métrage : MOI,CHRISTIANE F., 13 ANS, DROGUÉE,PROSTITUÉE. Le film connaît un succèsinternational et remporte de nombreux prix,notamment au Festival du Film de Montréal.En 1989, Uli Edel et Bernd Eichinger font un deuxième long métrage ensemble,DERNIÈRE SORTIE POUR BROOKLYN,d’après le roman d’Hubert Selby. Interprétépar Jennifer Jason Leigh et Burt Young, lefilm obtient l’équivalent allemand des Oscarsdu meilleur film et du meilleur réalisateur et lePrix du cinéma bavarois 1990. Aux États-Unis, il reçoit le New York Film Critics Awardet le Chicago Film Critics Award, entre autres.Uli Edel vit à Los Angeles depuis 1990. Il y amené une carrière florissante de réalisateurde films et de mini-séries pour les chaînesaméricaines payantes, et a remportéplusieurs prix et récompenses. Il a réaliséplusieurs épisodes de « Homicide », un des « Contes de la crypte », un de « Oz », et des téléfilms comme « Jules César » et « L’Anneau sacré ». Son téléfilm « Rasputin »a obtenu trois Golden Globes et 3 EmmyAwards. « Les brumes d’Avalon » a éténommé à 11 Emmy Awards et a été élu meilleur téléfilm au San FranciscoInternational Film Festival 2001. Son western« Purgatory, la ville des légendes de l’Ouest »a marqué l’histoire de la télévision en

devenant le téléfilm du câble le plus regardéde l’histoire du petit écran américain, avec 31 millions de téléspectateurs lors de sapremière diffusion.

STEFAN AUSTAuteur du livre et consultantStefan Aust est né en 1946 et a été pendantplusieurs années le rédacteur en chef dumagazine d’actualités allemand Der Spiegel. Il a aussi été fondateur et éditeur de SpiegelTV. Il a été secrétaire de rédaction dumagazine de gauche konkret de 1966 à 1969.De 1970 à 1985, il a travaillé pour la radionationale allemande NDR, où il a produit denombreux reportages sur le terrorisme. StefanAust a écrit de très nombreux livres et aproduit des documentaires télé, dontrécemment « The RAF » en 2007, avec HelmarBuechel. Il a écrit le scénario du long métragede Reinhard Hauff STAMMHEIM en 1986, quia obtenu l’Ours d’or au Festival du Film deBerlin. Son livre « Der Baader MeinhofKomplex », devenu l’ouvrage de référencemajeur sur le terrorisme de la RAF, a été publiépour la première fois en 1985 et a étéréactualisé en 1997. Une nouvelle éditionrévisée et complétée contenant de nouvellesinformations de sources jusque-là indisponibles,sera éditée conjointement avec la sortie dufilm LA BANDE À BAADER.

RAINER KLAUSMANNDirecteur de la photographieRainer Klaussmann a été le directeur de laphotographie de plus d’une vingtaine de longsmétrages et programmes télévisés. Il aremporté son premier Prix du cinéma bavaroisen 2000 pour son travail sur L’EXPÉRIENCEd’Oliver Hirschbiegel. Il avait déjà travaillé avecle réalisateur sur « Das Urteil » et l’a retrouvésur LA CHUTE et dernièrement L’INVASION. En 2004, il a reçu le German Camera Award, leGolden German Film Award et le GoldenCamera 300 lors du Festival international de laphoto cinéma de Bitola, en Macédoine, pourHEAD-ON de Fatih Akin.

Il a débuté comme assistant caméraman surdes films comme FITZCARRALDO de WernerHerzog et a par la suite signé la photo deKOMIKER de Markus Imboden, LE PANDOREd’Urs Odermatt, CERRO TORRE, LE CRI DELA ROCHE de Werner Herzog, et DE L’AUTRECÔTÉ, HEAD-ON et SOLINO de Fatih Akin.Il donne régulièrement des conférences dansdes universités formant aux métiers du cinéma.

BERND LEPELChef décorateurBernd Lepel a entamé sa carrière commedécorateur de théâtre. À la fin des années 70,il s’est orienté vers le cinéma et la télévision.On lui doit les décors de films comme LACHUTE d’Oliver Hirschbiegel, nommé àl’Oscar, LE TAMBOUR et LE FAUSSAIRE deVolker Schlöndorff ou LE BAISER DE L’OURSde Sergei Bodrov. Il a été le chef décorateur detrois autres productions Bernd Eichinger enplus de LA CHUTE : THE CEMENT GARDENd’Andrew Birkin, couronné au Festival du Filmde Berlin, NAKED de Doris Dörrie et la mini-série en deux parties de Hark Bohm THETRIALS OF VERA B.Doris Dörrie et Bernd Lepel ont collaboré surplusieurs opéras : « Turandot » en 2003 àl’Opéra de Berlin, « Rigoletto » en 2005 àl’Opéra national bavarois de Munich, « Madame Butterfly » à Munich, et « La FintaGiardiniera » au Festival d’opéra de Salzbourgen 2006.

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FICHE ARTISTIQUE

Ulrike Meinhof Martina GedeckAndreas Baader Moritz BleibtreuGudrun Ensslin Johanna WokalekBrigitte Mohnhaupt Nadja UhlPeter Jan Josef LiefersHolger Meins Stipe ErcegJan-Carl Raspe Niels Bruno SchmidtPeter-J�rgen Boock Vinzenz KieferHorst Mahler Simon LichtPetra Schelm Alexandra Maria LaraSusanne Hannah HerzsprungJosef Bachmann Tom SchillingChristian Klar Daniel LommatzschRudi Dutschke Sebastian Blombergavec

Dietrich Koch Heino Ferchet

Horst Herold Bruno GanzKlaus Rainer R�hlHans-Werner MeyerAstrid Katharina WackernagelIngrid Anna ThalbachStefan Aust Volker BruchLe juge Dr PrinzingThomas ThiemeHanne Jasmin TabatabaiPeggy Susanne BormannSiegfried Buback Alexander HeldLe p�re de GudrunMichael Gwisdek

Hanns Martin SchleyerBernd StegemannJ�rgen Ponto Hubert MulzerIrmgard Annika KuhlHerb Patrick von BlumeRuth Sandra BorgmannHagemann, l?avocatMichael SchenkWilly Peter StollHannes WegenerThorsten Johannes SuhmPaul Christian SchmidtThomas Lorenz Stephan Möller-TitelPranke Jona MuesLa m�re de GudrunElisabeth SchwarzLisa Britta HammelsteinSiegfried HausnerChristian BlümelUlrich Jakob DiehlLe gouverneur de Stammheim Wolfgang PreglerCommunard Christian NähteAchmed Hassam GhancyBenno Ohnesorg Martin GladeLa dame du t�l�phoneNina EichingerMrs. Buddenberg Sunnyi Melles

et Carlo LjubekPedro StirnerAndreas TobiasLeopold Hornung

FICHE TECHNIQUE

R�alisateur Uli EdelSc�nariste et producteur B e r n dEichingerD?apr�s le livre de, et en consultation avec Stefan Aust Cosc�nariste Uli EdelDirecteur de la photographie R a i n e rKlausmannChef monteur Alexander BernerChef d�corateur Bernd LepelChef costumi�re Birgit MissalCompositeurs Peter Hinderthür et Florian TessloffProductrice associ�e Christine RotheProducteur ex�cutif Martin MoszkowiczCoproducteurs Manuel Malle

Tomas Gabriss

En coproduction avec Nouvelles Éditions De Films et G.T.Film

ProductionProductrice d�l�gu�e Silvia Tollmann Maquillages Waldemar PokromskiCasting An Dorthe BrakerBande originale Roland WinkeCompositeurs Michael Kranz

Ben RosenkindSuperviseur montage son S t e f a nBusch Effets sp�ciaux Die Nefzers

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