Centrale des syndicats du Québec (CSQ) - NCSQ …...Naomi Klein, dans son excellent livre...

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Nouvelles CSQ Hiver 2010 Publication officielle de la Centrale des syndicats du Québec Postpublications : N o de convention 40068962 Négos 2010 Nous avons le gouvernement à l’œil ! Négos 2010 Bulletin spécial du CTREQ Victoire du SIIIEQ-CSQ Les infirmières du privé: des salariées syndiquées Victoire du SIIIEQ-CSQ Les infirmières du privé: des salariées syndiquées Conflit israélo-palestinien Quand l’histoire fait l’actualité Conflit israélo-palestinien Quand l’histoire fait l’actualité La victoire d’un syndicalisme proche des gens La victoire d’un syndicalisme proche des gens

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NouvellesCSQHiver 2010

Publication officielle de la Centrale des syndicats du QuébecPo

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Négos 2010Nous avons legouvernement

à l’œil !

Négos 2010

Bulletin spécial du CTREQ

Victoire du SIIIEQ-CSQ Les infirmières du privé: des salariées syndiquées

Victoire du SIIIEQ-CSQ Les infirmières du privé: des salariées syndiquées

Conflit israélo-palestinienQuand l’histoire fait l’actualité

Conflit israélo-palestinienQuand l’histoire fait l’actualité

La victoire d’un syndicalisme proche des gens

La victoire d’un syndicalisme proche des gens

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MOT DE LA RÉDACT ION

Nous voilà déjà en 2010, à quelques semaines à peine de l’échéance de nosconventions collectives. Plus que jamais, l’heure est à la négociation. Voilàpourquoi Nouvelles CSQ y consacre douze pages reliées à nos demandes enFront commun et aux revendications sectorielles des fédérations de laCentrale. Et ce n’est pas tout ! Ce dossier couvre une foule d’autres sujets.On y présente notamment un article qui résume les recommandations duSISP au ministre Raymond Bachand en vue du prochain budget, que noussouhaitons réaliste et équitable.

Puisque nous serons appelés de plus en plus à la mobilisation pour appuyernos demandes, il est important de nous remémorer les gains importantsque nous avons obtenus au fil du temps par l’action collective. Pensons parexemple aux congés de maternité que nous avons remportés en 1979…Aujourd’hui, Internet nous offre une nouvelle plate-forme pour nousmobiliser, mais aussi pour nous faire entendre en tant que citoyen.L’Assemblée nationale vient tout juste d’ailleurs de reconnaître les pétitionsen ligne. Quant à notre Centrale, elle plonge littéralement dans le Web 2.0.Visitez sans tarder le tout nouveau site Négos de la CSQ ! Vous ne serezpas déçu !

L’automne dernier, la FEC-CSQ a accueilli avec fierté six nouveaux syndi-cats. Nouvelles CSQ s’est entretenu avec la présidence de quatre d’entreeux afin de découvrir qui ils sont, quels sont leurs enjeux et pourquoi ilsont choisi la CSQ. Notre Centrale a aussi fait d’autres gains en novembre.Près de 2 000 responsables de service de garde en milieu familial ontchoisi officiellement la CSQ. Elles sont désormais près de 12 000 en nosrangs ! Autre très bonne nouvelle, nous avons eu gain de cause à la Coursupérieure du Québec. Dorénavant, les infirmières d’agences privées travail-lant au Centre de santé et de services sociaux de la Mitis devront êtrevisées par l’accréditation syndicale. Une victoire très importante !

Lors de notre Congrès, en juin 2009, le conflit israélo-palestinien a faitl’objet de discussion parmi les délégués présents. Afin de mieux com-prendre cette problématique, aux conséquences humaines dramatiques, lemagazine a rencontré Sami Aoun, spécialiste reconnu du Moyen-Orient.La première partie de cette entrevue est présentée dans cette édition dumagazine.

Bonne lecture !

C a t h e r i n e G a u t h i e r

Rédactrice en chef

Pour nous écrire :[email protected]

Une année qui s’annonce bien remplie !P

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SommaireNouvellesCSQ

Hiver 2010Volume 30 • no 2

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Négos 2010

On veut de vraies offres !De la FAC à la FEC

La victoire d’un syndicalisme proche des gensConflit israélo-palestinien

Quand l’histoire fait l’actualité

Victoire du SIIIEQ-CSQcontre le CSSS de la MitisPetite enfance

C’est l’heure de la négo

Académie internationale Zig Zag à VictoriavilleLa syndicalisation pour mettre finau harcèlement et aux menaces

La CSQ dit non aux écolespasserelles

L’excellence nationale en santéet services sociaux, pour qui ?

Petit topo sur la loi 88Non à la pensée magique en éducation

L’incroyable cirque de monsieur Pierre

Tant que toutes les femmes neseront pas libres, nous serons en marche !

Les EVB et les valeurs autochtonesUne communion naturelle

Bill RyanParcours d’un militant exceptionnel

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Nouvelles CSQVolume 30, no 2Publication de la Centrale des syndicats du Québec9405, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) H1L 6P3Tél. : 514 356-8888Téléc. : 514 356-9999Courriel : [email protected]

Directrice des communications :Louise Rochefort

Rédactrice en chef :Catherine Gauthier

Collaboration :Pierre Beaulne, FrançoisBeauregard, Véronique Brouillette,Gabriel Danis, Nicole de Sève,Claude Girard, Richard Langlois,Claire Lapointe, Hélène Le Brun,Pierre Lefebvre, André Lemelin,Sylvie Lemieux, Chantal Locat,Réjean Parent, MarjolainePerreault, Jean-François Piché,Marie Rancourt, Jacques Tondreau

Secrétaire adjointe aux publi-cations : France Giroux

Révision :Andrée Bérubé et Danielle Lavoie

Correction d’épreuves :Caroline Gravel et Micheline Ramsay

Design graphique et éditique :Johanne Boucher (CSQ) et Sonia Robitaille (Graphiscan)

Assistante de la productionscriptovisuelle :Louisette St-Gelais

Publicité : Jacques Fleurent514 [email protected]

Photo de la page couverture : Clément Allard

Photographes :Clément Allard, Benis Arapovic,Bateman Photo, FrançoisBeauregard, Lionel Boudreau,Paul Chamberland, Ev Dolgachov,Michel Giroux, David Guimond,Jean-François Leblanc, StéphaneLemire, Philippe Manning,Nfsphoto, Salle de presse CHUM,Studio Henrichon, LorraineSwanson, Roland Thériault,Zurijeta

Prépresse et impression :Transcontinental

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaQuatrième trimestre 2009ISSN 1497-5157

La CSQ sur le Web :csq.qc.net

Abonnement :Service des communications514 [email protected]

Postpublications :No de convention 40068962Retourner toute correspondance nepouvant être livrée au Canada à :Publication de la Centrale des syn-dicats du Québec9405, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) H1L 6P3

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ÉD ITORIAL

Naomi Klein, dans son excellent livre intitulé La stratégie du choc : La montée du capitalisme du désas-tre, illustre de façon très documentée comment plusieurs États profitent de crises ou de cataclysmesmajeurs pour mettre de l’avant des solutions ou des systèmes qui, en temps normal, auraient été inenvisageables. À la lumière de l’actualité et des grands enjeux qui se posent à nous, est-ce la voie qui se dessine pour le Québec ? C’est en apparence le chemin que semble vouloir nous tracer le gouvernement Charest par sa gouverne des institutions publiques, leur financement et le traitement des personnes qui y travaillent.

En s’appuyant sur la crise financière mondiale, on a entendu ses principaux ministres nous faire part du marasme dans lequel nous sommes et de l’impossibilité de continuer ainsi. On nous répète ad nauseam, comme si c’était devenu le nouveau mantra, qu’il faut s’attaquer aux vaches sacrées pour les remplacer par leurs veaux d’or. En d’autres termes, accorder une plus grande place au privé et substituer la solidarité par la charité ou la compassion.

Nous faisons face à un gouvernement qui a poursuivi l’œuvre de son prédécesseur en réduisant considérablement les revenus de l’État québécois, au moins 10 milliards de dollars depuis le début des années 2000. Et c’est ce même gouvernement qui nous propose de hausser les tarifs des servicespublics au détriment de la classe moyenne, sans envisager le recours à l’imposition des entreprises et des particuliers mieux nantis, qui est prêt à sous-traiter la gouvernance des institutions publiqueset, par surcroît, voudrait réduire ses obligations à l’égard de ses employées et employés.

Sans nier la réalité, la situation est loin d’être aussi périlleuse que certains voudraient nous le laissercroire, à commencer par ce gouvernement qui, tout en brandissant le spectre de la dette et de l’étatdéplorable des finances publiques, nous dit que le Québec s’en tire mieux qu’ailleurs. Quand on com-pare le poids relatif de la dette, l’importance du déficit, la période de redressement et la situation de l’emploi par rapport aux autres provinces, aux États-Unis et à l’Europe, le Québec est en excellenteposition. Plusieurs économistes réputés affirment d’ailleurs qu’en de tels moments, l’État doit agirvigoureusement dans l’économie et que ce n’est surtout pas le temps de réduire les services publics.

Ce ton outrageusement alarmiste du gouvernement Charest est donc entretenu pour favoriser la mise en œuvre des politiques néolibérales, mais la supercherie s’achève. Les partenariats public-privé scandalisent et s’écroulent, car le privé ne livre pas les promesses que ses chantresont scandées. La tarification des services publics choque, malgré l’opposi-tion artificielle que les faucons du Parti libéral tentent d’entretenirentre les employés de l’État et la population. Les personnessalariées du secteur public québécois sont en retard sur celles dusecteur privé et des autres secteurs publics du Canada. Ellessont aussi bien loin des conditions juteuses auxquelles onvoudrait faire croire.

Au cours de la négociation, il y aura immanquablement unebataille de l’opinion publique, et ce, bien que nos demandessoient signifiantes pour nos membres et qu’elles aient uneffet direct sur la qualité des services offerts à la popula-tion. Il nous appartient collectivement de gagner cettelutte en ne nous laissant pas découdre par le discoursgouvernemental et en convainquant celles et ceux quinous entourent que les services publics sont la plus belleforme de partage de la richesse et d’expression de lasolidarité au sein d’une société développée.

R é j e a n P a r e n t

Président

À qui profite la crise ?

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BRÈVES

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BOÎTE AUX LETTRES

Nuisibles les devoirs ?

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai assisté, le 19 novembre dernier, à la conférence de Alfie Kohn, dans lecadre du congrès annuel de l’Association provinciale desenseignantes et des enseignants du Québec. Dans un discourspassionné, cet ancien enseignant a expliqué pourquoi, selon lui,les devoirs ne favorisent pas l’apprentissage. Que l’on soit enaccord ou non avec sa vision des choses, les arguments qu’ilprésente pour appuyer son point de vue ont le mérite de susciterà coup sûr une réflexion chez les enseignants soucieux d’adopterdes pratiques pédagogiques adéquates et pertinentes. Il estpossible de consulter ses articles sur le site alfiekohn.org.

Evelyne GendronEnseignante au primaireSyndicat de l’enseignement de Champlain (CSQ)

Un tout nouveau Comité des jeunes !

Cinq nouvelles personnes ont été élues au Comité des jeunes dela CSQ lors du Conseil général d’octobre. Dans l’ordre habituel,Daniel B. Lafrenière, parrain politique du Comité, Jean-SimonCarrier, du Syndicat de l’enseignement Val-Maska, ChristineLangevin, du Syndicat de l’enseignement du Saguenay (CSQ),Véronique Brouillette, conseillère CSQ, Cynthia Godbout, duSyndicat de l’enseignement des Deux Rives (SEDR-CSQ), DominicLatouche, du Syndicat du personnel de soutien de la Commissionscolaire des Premières-Seigneuries (CSQ) et Marie-Ève Lacerte, duSyndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxili-aires du Coeur-du-Québec (SIIIACQ) (CSQ). Félicitations !

La CSQ continue à faire des gains !

La CSQ a continué à faire des gains, en novembre, dans le cadrede la campagne de syndicalisation des responsables de service degarde en milieu familial (RSG) ! En effet, la Commission des rela-tions du travail a dévoilé le résultat des votes qui se sont tenusdans des bureaux coordonnateurs des régions de Montréal, Laval,Laurentides, Lanaudière, Estrie, Québec, Centre du Québec et laMauricie. C’est donc près de 2 000 personnes qui ont exprimé leurvolonté de se syndiquer et qui ont choisi notre Centrale ! La CSQcompte désormais en ses rangs plus de 12 000 RSG, ce qui enfait l’organisation syndicale la plus représentative.

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BRÈVES

Le concours Clés en main fait un heureux

C’est dans le cadre de la3e édition du concoursClés en main, présentépar Les protectionsRésAut CSQ, que YvesDaigneault, membre duSyndicat de l’enseigne-ment de la région desMoulins (CSQ), a remportéle grand prix de 10 000 $ pour l’aménagement extérieur et le jardin.Félicitations !

À surveiller le nouveau concours Je gagne… Je partage ! qui adébuté le 1er janvier 2010. À gagner ? Un montant de 10 000 $ àconsacrer à une cause ou à un projet de votre choix. Tous lesmembres qui demandent une soumission à La Personnelle d’ici le 31 décembre 2010 ou qui sont assurés avec le régime à cettedate sont admissibles. Pour en savoir plus, visitez le site csq.lapersonnelle.com/partagez.

Caisse Desjardins de l’Éducation

La CSQ est fière d’accueillir le siège social de la CaisseDesjardins de l’Éducation dans son édifice de Montréal. Lesmembres du conseil d’administration de la Caisse Desjardins del’Éducation, René Parenteau, secrétaire, Marc Méthot, vice-président, Réal Guilbert, président et Michèle Grenier,administratrice, accompagnés de Réjean Parent, président de laCSQ, Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier CSQ et Marie-JoséeDutil, directrice des Services techniques CSQ.

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DOSSIER NÉGOS 2010

M a r j o l a i n e P e r r e a u l t

Attachée de presseet coordonnatrice des communications du SISP

« Nous sommes très insa-

tisfaits de la proposition

gouvernementale, car elle

est loin d’être à la hauteur

des attentes légitimes de

nos membres. Elle n’offre

aucune solution aux pro-

blèmes de pénurie et

d’attraction, voire elle les

aggrave en laissant les

conditions de travail se

détériorer dans les services

publics. Les deux parties se

trouvent pour l’instant à

des années-lumière l’une de

l’autre », affirme Réjean

Parent, président de la CSQ.Les augmentations de 7 % sur cinq ansproposées par le gouvernement ne selimitent pas qu’aux salaires. Ellesserviront à couvrir l’ensemble descoûts de main-d’œuvre et englobent,en plus du salaire, le maintien del’équité salariale, le régime de retraiteet les demandes sectorielles d’ajout depersonnel. Elles ne garantissent doncaucunement des augmentations desalaire.

Les organisations syndicales avaientpourtant demandé au gouvernementde protéger le pouvoir d’achat des tra-vailleuses et travailleurs de l’État etd’entreprendre un rattrapage salarial

afin de rendre les salaires versés dansle secteur public plus concurrentiels.

« Nous sommes également très surprisque le gouvernement du Québec n’aitpas tenu compte de l’étude de l’Institutde la statistique du Québec qui a concluque les salaires versés dans la fonctionpublique et dans les réseaux de lasanté et de l’éducation sont inférieursde 8,7 % à ceux versés dans les autressecteurs de l’économie, et ce, pour desemplois comparables », ajoute-t-il.

Le Front commun prêt à négocierDepuis le dépôt des offres, le Frontcommun s’est attelé à la tâche et arencontré les représentants du gou-vernement dans le but de clarifier laproposition gouvernementale. Lesséances de négociation ont repris dèsle début de janvier.

« Nous sommes heureux que le gou-vernement ait choisi de respecter

l’échéancier proposé par le Frontcommun, mais ce n’est pas tout derespecter l’échéancier, encore faut-ilrespecter les 475 000 travailleuses ettravailleurs de l’État. Nous gardonsrésolument le cap sur notre intentionde nous entendre avec le gouverne-ment d’ici le 31 mars 2010 malgré lefait que la proposition gouvernemen-tale telle que présentée n’aide en rienà la réalisation de cet objectif »,ajoute Brent Tweddell, le négociateurdu Front commun.

« La forme même de l’offre patronalen’est pas une recette pour avancerrapidement, au contraire. Commentimaginer conclure des discussions surl’organisation du travail, les travauxliés au maintien de l’équité salarialeet les travaux relatifs à la relativitésalariale, et ce, à travers ce quisemble être des récupérations de tousordres dans les autres conditions detravail », conclut-il.

Dépôt des propositions salariales du gouvernement

Ce n’est pas tout de respecterl’échéancier, il faut respecterles travailleurs

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DOSSIER NÉGOS 2010

C a t h e r i n e G a u t h i e r

Rédactrice en chef

Au cours de la semaine du

26 octobre, les fédérations de

l’éducation et de la santé de la

CSQ ont déposé leurs demandes

sectorielles. Nouvelles CSQ a

rencontré les présidentes et

présidents de ces fédérations

afin d’obtenir un portrait clair

des revendications qu’ils

défendront avec vigueur aux

tables de négociation.

Des revendications har-monisées et ciblées pourune éducation de qualitéL’intégration des élèves handicapés ou endifficulté d’adaptation ou d’apprentissage(HDAA) dans les classes régulières s’estaccélérée au fil du temps, sans que les

services promis par le gouvernement suivent.Or, les statistiques le démontrent claire-ment : ces élèves présentent un risque trèsélevé d’atteindre l’âge de 20 ans sansaucun diplôme d’études secondaires. Voilàpourquoi la Fédération des syndicats del’enseignement (FSE-CSQ), en cartel avecl’Association provinciale des enseignanteset enseignants du Québec (APEQ-QPAT), laFédération des professionnelles et profes-sionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et la Fédération du personnel de sou-tien scolaire (FPSS-CSQ) ont déposé desrevendications sectorielles complémentairesvisant à rehausser la qualité des serviceséducatifs offerts à tous les élèves, qu’ilssoient ou non en difficulté, ainsi qu’àassurer au personnel de meilleures condi-tions de travail.

Essentiellement, ces demandes reposent surcinq principes fondamentaux : la créationd’un environnement permettant la réussitedes élèves en difficulté, l’urgence d’établirdes balises et des limites à leur intégrationdans les classes ordinaires, la complémen-tarité des trois catégories de personnel, lacontinuité des services requis, du matin ausoir, et du préscolaire à l’éducation des

adultes, de même que la nécessaire préven-tion des difficultés.

Le personnel enseignantréclame un sérieux coupde barre« Afin de garantir la qualité de l’enseigne-ment offert à tous les élèves et d’offrir desconditions de travail décentes au personnelenseignant, la composition des groupesdoit être balisée de manière à ce que laproportion d’élèves HDAA intégrés dans uneclasse régulière soit limitée à 10 %. Deplus, le nombre d’élèves présentant destroubles graves du comportement ou untrouble envahissant du développement doitêtre limité à un seul individu par groupe.Les enfants et les adolescents à risquedoivent aussi pouvoir bénéficier d’unmeilleur suivi et, au besoin, profiter del’ouverture et du maintien des classes spé-ciales », affirme Guy Savard, vice-présidentde la FSE.

En s’appuyant sur de nombreuses étudesdémontrant que la réduction de la tailledes classes est bénéfique aux élèves, la FSEréclame également une diminution dunombre d’élèves par classe de 20 % dansles milieux défavorisés et de 15 % dans lesautres milieux, et ce, tant au primaire, ausecondaire, qu’en formation professionnelle.Elle revendique aussi l’établissement d’unmaximum d’élèves par groupe à l’éducationdes adultes. Par ailleurs, le taux de préca-rité des enseignantes et enseignants, quifrôle les 45 %, est un véritable fléau. Pourendiguer ce problème et la pénurie d’ensei-gnants qui en découle, la FSE revendiquenotamment davantage de contrats à tempsplein et à temps partiel, ainsi que demeilleures conditions de travail.

Des ressources profes-sionnelles en nombresuffisant, c’est essentiel !« Partout au Québec, de nombreux parentsdéplorent le fait que leur enfant éprouvedes difficultés et qu’il ne reçoit pas l’aideprofessionnelle à laquelle il a droit, fautede ressources suffisantes. L’intervention desprofessionnelles et des professionnels del’éducation auprès des élèves à risque et

Les priorités de nos fédérations

Jean Falardeau, FPPE, Serge Laurendeau, APEQ-QPAT, Diane Cinq-Mars,FPSS, et Guy Savard, FSE

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HDAA est, dans bien des cas, l’élémentqui fait la différence entre la réussiteet le décrochage pour les jeunesconcernés », affirme Jean Falardeau,président de la FPPE.

La FPPE demande donc l’ajout de1 300 professionnels en servicesdirects aux élèves pour l’ensemble duterritoire du Québec afin, notamment,d’augmenter les ressources en préven-tion et en intervention précoce, d’éva-luer les besoins et les capacités del’élève HDAA lors de son intégrationdans une classe ordinaire, d’accroîtrele soutien au personnel enseignant etl’intervention auprès des parents et dehausser la disponibilité des servicesdirects aux élèves à l’éducation desadultes ainsi qu’à la formation profes-sionnelle. Cette demande est trèsraisonnable, puisqu’elle correspond àmoins d’une ressource additionnellepar deux établissements.

Par ailleurs, malgré le manque criantd’effectifs, le tiers des membres de laFPPE ne sont pas permanents. Afin decontrer la précarité d’emploi etd’améliorer les conditions de travail,la Fédération réclame, entre autres,une augmentation de l’offre de postesréguliers à temps complet, une aug-mentation des budgets à la formationcontinue pour répondre aux exigencesdes ordres professionnels et descommissions scolaires ainsi que desmesures favorisant la conciliationfamille-travail.

Une demande cibléepour améliorerconcrètement les services« On ne peut pas accepter qu’enrégion, des enfants en difficultésoient laissés pour compte parce quele nombre d’élèves total dans l’écolene suffit pas à dégager une enveloppebudgétaire suffisante pour leur veniren aide. Il est aussi assez incroyablequ’un élève qui avait décroché et quis’inscrit à l’éducation des adultes nebénéficie d’aucun support pour leguider dans ses apprentissages et luipermettre de réussir son retour àl’école. De tels exemples, je pourraisen énumérer longtemps… Le plusdramatique dans tout cela : ce sont

les enfants et les jeunes qui en paientle prix… et quel prix ! », affirmeDiane Cinq-Mars, présidente de laFPSS-CSQ.

Selon elle, si le gouvernement veutréellement assurer la réussite éduca-tive du plus grand nombre, il estimpératif qu’il améliore la qualité desservices et qu’il revoie l’organisationdu travail. « Des conditions d’emploiplus acceptables pour le personnel desoutien auraient des répercussionspositives sur l’ensemble du fonction-nement de l’école et sur la réussitedes élèves. Au cours de la négocia-tion, nous allons donc concentrer nosrevendications sur l’attraction et larétention du personnel, car il y apénurie dans toutes les techniques etplusieurs autres catégories d’emplois.Nous proposerons aussi des solutionsconcrètes visant à assurer la stabilitéet la sécurité d’emploi, la conciliationfamille-travail, l’employabilité etl’accessibilité aux postes, la formation,la qualification et la reconnaissancedes acquis. »

Rappelons que le personnel de soutienscolaire agit dans l’ombre et très sou-vent dans les interventions de pre-mière ligne auprès des élèves et desparents. Parmi ses quelque 75 titresd’emploi, on retrouve notammentl’adaptation scolaire, les services tech-niques en éducation spécialisée, lesinterventions en toxicomanie, lesservices de garde en milieu scolaire,les laboratoires, les loisirs, la surveil-lance, les bibliothèques scolaires,l’entretien des lieux et l’administration.

Enseignementsupérieur

Alléger la tâche,c’est impératifAu cours des dernières années, latâche du personnel enseignant au col-légial s’est considérablement alourdieau détriment de la qualité des servicesofferts aux étudiantes et étudiants. Lasituation est telle que la Fédérationdes enseignantes et enseignants decégep (FEC-CSQ) fait de cet enjeu unegrande priorité dans le cadre de laprésente ronde de négociations. Pour

Mario Beauchemin, président de laFEC, le nombre de groupes et de pré-parations de cours confiés à chaqueenseignant doit absolument être revuà la baisse afin qu’ils puissentconsacrer davantage de temps auxétudiants.

« En moyenne, un enseignant peutavoir jusqu’à 160 étudiants par ses-sion à encadrer, et ce, répartis dansquatre ou cinq cours différents à pré-parer. Pour plusieurs cégeps en région,il faut diminuer le nombre de prépara-tions de cours, qui varie entre six ethuit au cours d’une année. Ce qui, làaussi, laisse peu de temps à l’enca-drement des étudiants. Il faut égale-ment que la partie patronale prenneen considération l’arrivée d’une nou-velle clientèle au cégep, soit celle desétudiants HDAA. Ces jeunes néces-sitent une attention particulière et unsuivi supplémentaire de la part dupersonnel enseignant, qui n’estd’ailleurs pas formé et préparé pourrépondre à leurs besoins », ajoute-t-il.

« Nous réclamons aussi une diminu-tion notable de la précarité à l’ensei-gnement régulier et à la formationcontinue pour rendre le systèmeactuel plus humain. Nous revendi-quons également des solutions pouraméliorer les conditions de travail etde vie du personnel à statut précaireainsi que pour assurer la conciliationfamille-travail. Si nous voulons,comme société, assurer une éducationde qualité aux jeunes et leur offrirtoutes les chances de réussir leursétudes supérieures, il est grand temps que le gouvernement passe àl’action ! », conclut Mario Beauchemin.

Il est urgentde revaloriser les servicesprofessionnelsLes professionnelles et professionnelsqui arrivent sur le marché du travailboudent de plus en plus les cégeps. Etpour cause ! Les conditions d’emploisoffertes par le secteur privé sont plusintéressantes. « Les conséquences decette situation se font déjà cruelle-ment sentir dans nos établissementsen raison des difficultés d’embaucheet de rétention. Et ce sont les jeunes

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qui en paient le prix, affirme BernardBérubé, président de la Fédération du per-sonnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ). Il est urgent de revaloriser les ser-vices professionnels et de revoir le modèletraditionnel d’organisation du travail enfacilitant la conciliation famille-travail sil’on veut permettre aux nouveaux profes-sionnels de développer leur expertise ainsique de recruter et de retenir les meilleurscandidats pour nos étudiants. »

Voilà pourquoi la FPPC et la Section N – Collèges SPGQ ont uni, pour la pre-mière fois, leurs voix au sein d’un cartel denégociation. « Si l’on veut garantir lemaintien de services professionnels dequalité dans les cégeps, il n’y a pas trente-six solutions : il faut oser revoir le modèletraditionnel de manière à faciliter, parexemple, la conciliation famille-travail et àassurer le transfert d’expertise par le biaisde mentorat », précise-t-il.

Par ailleurs, les jeunes ayant des limitationsfonctionnelles et des difficultés d’appren-tissage (LFDA) ainsi que les étudiants

admis sans diplôme d’études secondairessont de plus en plus nombreux dans lescégeps. « Il est crucial de leur donner lesservices professionnels qui leur permettrontde réussir leurs études collégiales… ce quin’est actuellement pas le cas. Au cours descinq dernières années, par exemple, laproportion de jeunes ayant des LFDA a pro-gressé de 60 % dans les cégeps et leur tauxd’échec est très élevé. On parle ici de casd’autisme, de dyslexie grave, de limitationsfonctionnelles. On doit pouvoir aussi aiderles enseignants qui n’ont pas l’expertisepour encadrer ces cas lourds », ajouteBernard Bérubé.

Les deux organisations syndicales se sontentendues sur des demandes ciblées,jugées prioritaires par les membres, ce quidevrait contribuer à faciliter et à accélérerla négociation. Ces revendications visent larémunération, c’est-à-dire les demandes àincidence salariale, la charge et l’organisa-tion du travail, l’attraction et la rétention,ainsi que la reconnaissance et la valorisa-tion du personnel professionnel.

Vous voulez des servicesde qualité… et si vousnous écoutiez !Que ce soit le personnel technique qui pré-pare les laboratoires, le personnel qui offredes services spécialisés aux élèves ayantune déficience auditive, un handicapphysique ou des besoins particuliers oucelui qui intervient auprès des départe-ments, de l’imprimerie, des services infor-matiques, administratifs et financiers et del’entretien des terrains et des bâtisses, lacontribution du personnel de soutien dansles cégeps est essentielle à la réussiteéducative.

« Pour assurer la qualité des servicesofferts dans les cégeps et pour mieuxrépondre aux besoins des étudiantes etétudiants, l’organisation du travail et lareconnaissance du personnel de soutiendoivent impérativement être améliorées »,affirme Marie Racine, présidente de laFédération du personnel de soutien del’enseignement supérieur (FPSES-CSQ).

La Fédération a centré ses objectifs denégociation sur quatre grandes priorités.« Tout d’abord, nous réclamons l’implica-tion du personnel de soutien dans l’organi-sation du travail. Nous pensons particuliè-rement à la création d’un lieu de concerta-tion professionnelle où le personnel desoutien devient acteur du processus déci-sionnel ainsi qu’à l’élaboration d’un méca-nisme de règlement des différends quipermettrait une médiation efficace audébut d’un conflit. Pour assurer un climatde travail sain dans les cégeps et trouverdes solutions, il faut que les gens separlent et non qu’ils s’affrontent. Voilàpourquoi nous demandons de revoir l’orga-nisation du travail, précise-t-elle. Nousrevendiquons aussi une meilleure recon-naissance du personnel et du travail qu’ileffectue par diverses mesures, dont la miseen place d’un plan de formation et deperfectionnement. »

Les autres mesures visent l’amélioration dela gestion des invalidités et la bonificationdes clauses de responsabilités familiales.« Ce dernier volet comprend d’ailleurs unélément très important, souligne MarieRacine. Pour des raisons de conciliationfamille-travail, il faut donner la possibilitéà un employé qui assume des responsabi-lités familiales, de profiter d’une certainepriorité sur le choix de ses conditions de

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Photo prise lors du dépôt des demandes sectorielles de la FEC-CSQ, de la FPPC et de la FPSES au bureau du Comité patronal de

négociation des collèges à Montréal. De droite à gauche : Marie Racine, FPSES, Bernard Bérubé, FPPC et Mario Beauchemin, FEC

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Page 13: Centrale des syndicats du Québec (CSQ) - NCSQ …...Naomi Klein, dans son excellent livre intituléLa stratégie du choc: La montée du capitalisme du désas-tre, illustre de façon

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travail. Il pourrait bénéficier, parexemple, d’un aménagement de sonhoraire de travail de manière à leconcilier plus facilement avec l’horairede la garderie. Il s’agit d’une ouver-ture importante pour tenir compte desnouvelles réalités et qui, selon nous,saura attirer et retenir la relève. »

Réseau de la santéet des servicessociaux

Il est grand temps derégler les problèmesdans le réseau de la santé Des solutions doivent être apportées,de manière urgente, pour endiguer lesproblèmes affectant depuis troplongtemps les conditions de travail dupersonnel de la santé et des servicessociaux. Il en va de la qualité dessoins et des services offerts à lapopulation.

Voilà pourquoi les demandes secto-rielles respectives de la Fédération dela santé du Québec (FSQ-CSQ) et de laFédération des syndicats de la santéet des services sociaux (F4S-CSQ)

gravitent essentiellement autour del’amélioration des conditions detravail ainsi que de la question del’attraction et de la rétention dupersonnel.

« Dans le contexte actuel de pénurie,il est devenu urgent de passer àl’action pour rendre les conditions detravail plus humaines dans le réseau,sinon les choses ne vont aller qu’ens’aggravant. Nous demandons donc auComité patronal de négociation unerévision de l’aménagement du tempsde travail ainsi que la mise en placede mesures incitatives permanentespour l’ensemble des travailleuses etdes travailleurs, et non pas seulementpour certains groupes bien définis,comme l’a fait unilatéralement le gou-vernement au cours des dernièresannées », explique Monique Bélanger,présidente de la FSQ. La Fédérationrevendique aussi la création de postesà temps complet pour réduire la pré-carité qui affecte 60 % des employésalors que le réseau fait face à unepénurie de personnel.

« Avec 15 % de nos membres (infir-mières, infirmières auxiliaires etinhalothérapeutes) qui quittent laprofession dans les cinq premièresannées, la question de l’attraction et

de la rétention dupersonnel est cru-ciale. C’est pourquoinous revendiquonsl’adoption de budgetsspéciaux pour le sou-tien clinique, ce quipermettrait d’encou-rager la mise à jourdes connaissances dupersonnel et desoutenir la relève. Deplus, nous deman-dons une bonificationdes congés pour obli-gations familiales defaçon à faciliter laconciliation famille-travail », ajouteMonique Bélanger.

La question de laconciliation famille-travail est égalementau cœur des revendi-cations de la F4S.

« Les conditions de travail offertesdans le secteur privé étant plusintéressantes, notamment les salaires,il est plus que temps de rendre leréseau de la santé et des servicessociaux attirant pour la relève etd’avoir les atouts nécessaires pour laconvaincre de demeurer en poste.C’est pourquoi nous demandonsnotamment des congés familiaux ainsiqu’un délai plus court pour atteindrecinq semaines de vacances », affirmeRené Beauséjour, président de la F4S.

La Fédération revendique aussi unemeilleure reconnaissance de la scola-rité de ses membres, une améliorationdes clauses relatives à l’invalidité, desformations offertes dans les milieux detravail ainsi que des mesures visant àcontrer la privatisation et à freiner lasous-traitance. « Les améliorationsdemandées aux conditions de travailne peuvent qu’avoir des retombéespositives directes sur la qualité dessoins et des services offerts à la popu-lation. Le gouvernement ne peut plusrester les bras croisés à attendre queles problèmes se règlent d’eux-mêmes.Il va devoir nous entendre », conclut-il.

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M a r j o l a i n e P e r r e a u l t

Attachée de presse et coordonnatricedes communications du SISP

Dans son dernier rapport rendu

public à la fin novembre,

l’Institut de la statistique du

Québec (ISQ) présente un

tableau affligeant des retards

dans la rémunération des

employés des secteurs public

et parapublic et confirme la

justesse et le réalisme des

revendications portées par les

employées et employés de

l’État.« Nous sommes très déçus. Nous nousserions attendus à ce que le gouvernementen tienne compte dans le dépôt des propo-sitions gouvernementales au Front communSISP-CSN-FTQ, mais c’est loin d’être lecas », affirme le président de la CSQ,Réjean Parent.

L’enquête de l’ISQ démontre en effet queles salaires versés dans la fonctionpublique et dans les réseaux de la santé etde l’éducation sont inférieurs de 8,7 % àceux versés dans les autres secteurs de

l’économie, pour des emplois comparables.Cet écart salarial s’élargit d’ailleurs d’annéeen année : l’ISQ chiffrait le retard dusecteur public à 7,7 %, l’an dernier. Lesecteur public a donc perdu du terrain aucours de la dernière année, et ce, malgré larécession qui a été source d’appauvrisse-ment pour de nombreux salariés du secteurprivé. Par rapport aux salaires versés dansles entreprises syndiquées du secteur privé,le retard du secteur public s’élève à 12,4 %.

Les avantages sociaux : un mythe à déboulonnerL’étude de l’ISQ montre également que lesavantages sociaux consentis aux employéeset employés de l’État sont équivalents àceux octroyés aux autres salariés québécois.Au chapitre de la rémunération globale(lorsqu’on prend en compte les avantagessociaux et les heures de présence au travailen plus des salaires), le retard du secteurpublic, en 2009, se chiffre à 3,7 % parrapport à l’ensemble des autres salariésquébécois. Là aussi, l’écart s’est creusépuisqu’il s’établissait à 2,9 % en 2008.

Les professionnelles et professionnels, tech-niciennes et techniciens ainsi que lesemployées et employés de bureau du secteurpublic accusent tous un retard salarial sechiffrant à environ 9 % par rapport auxemplois comparables dans les autres secteursalors que chez les employées et employés de

service, les salaires sont jugéséquivalents.

Un retard salarialtroublantDes 76 titres d’emplois dusecteur public étudiés parl’ISQ, pas moins de 56accusent un retard salarial,soit près des trois quarts.L’étude de l’ISQ démontreégalement que c’est toute lastructure salariale de l’Étatqui est en retard puisque niles salaires d’entrée ni lessalaires maximums prévus

aux conventions collectives du secteurpublic ne sont concurrentiels. Dans lescatégories rémunérées sur la based’échelles salariales, les maximums nor-maux dans le secteur public sont inférieursà ceux des échelles des autres salariésquébécois, ce qui signifie que dans cecontexte, les écarts ne pourront jamais êtrecomblés. Pour certains titres d’emplois, le salaire au sommet de l’échelle dans lesecteur public est même inférieur ausalaire d’entrée normalement versé dans les autres secteurs de l’économie.

Par ailleurs, dans une autre section du rap-port, l’ISQ indique que, de 1996 à 2009, lepouvoir d’achat des salariées et salariés del’administration québécoise, en excluantl’équité salariale, s’est détérioré de 3,2 %,tandis qu’il s’appréciait de 9,2 % dans lesecteur privé.

« Les pénuries de main-d’œuvre dans lesecteur public s’étendent maintenant àpresque toutes les catégories d’emplois. Lesbesoins en main-d’œuvre sont criants, maisles postes disponibles dans les réseaux sontde plus en plus difficiles à combler. Pourassurer l’avenir de nos services publics, ilfaut trouver les moyens d’attirer la relève etde retenir les travailleuses et travailleursplus expérimentés, et cela passe en bonnepartie par des salaires plus concurrentiels »,ont plaidé les porte-parole du Front com-mun au moment de la sortie du rapport de l’ISQ.

Des hausses salariales etun rattrapage s’imposent !Le Front commun revendique des hausses de salaire de 2 % par année afin de protégerle pouvoir d’achat des salariées et salariés.De plus, les syndicats veulent entreprendreun rattrapage afin de rendre les salaires versés dans le secteur public plus concurren-tiels. À cet égard, le Front commun demandeun rattrapage salarial annuel de 49 centsl’heure, en moyenne, ce qui équivaut à1,75 % du salaire moyen.

Les employés de l’Étatécopent encore selon l’ISQ

NouvellesCSQ Hiver 2010

DOSSIER NÉGOS 2010

Réjean Parent, président de la CSQ, lors de latournée du Front commun en octobre 2009

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NouvellesCSQ Hiver 2010 15

La mobilisation,quosse ça donne ?

M a r j o l a i n e P e r r e a u l t

Attachée de presse et coordonna-trice des communications du SISP

Une négociation rime de

façon générale avec action,

mobilisation et parfois

même… manifestation.Ce parallèle un peu simplet est pour-tant bien vrai : l’action collective estun acte politique qui permet d’influen-cer l’opinion publique et par ricochetd’influencer le pouvoir politique. Lebut ultime étant que nos décideurstiennent compte de nos valeurs et denos préoccupations dans l’élaborationdes politiques publiques et dans lemaintien et le renforcement des ser-vices publics.

Port d’un autocollant, envoi de cartepostale, piquetage, signature de péti-tion sont des moyens originaux detransmettre un message. Ils s’appuientsur une volonté réelle et une déter-mination des individus de voir modi-fier les priorités politiques à la satis-faction des revendications qu’ilsexpriment.

Les moyens d’action sont utiles dansune négociation puisque la participa-tion des membres permet de mesurerleur adhésion aux revendications for-mulées. Ils servent à attirer l’atten-

tion des médias sur les enjeux quenous défendons et plus c’est coloré,plus il sera facile de les intéresser.Ces moyens sont efficaces et plusvivants à couvrir qu’une conférencede presse en rang d’oignon…

En contrepartie, nos gouvernantsn’apprécient pas beaucoup les moyensd’action du fait qu’ils provoquent uneremise en question de leurs décisionset font dévier le débat. C’est un peucomme une roche dans leur soulier etc’est dérangeant.

Les pétitions en lignesont maintenantpermisesLa majorité des parlements démocra-tiques à travers le monde reconnaît le droit des individus de se regrouperou de protester. D’ailleurs, le 3 dé-cembre dernier, dans la foulée de la réforme parlementaire adoptée auprintemps, le président de l’Assembléenationale du Québec, Yvon Vallières,annonçait que les citoyennes et les citoyens du Québec pouvaientmaintenant amorcer, consulter et signer des pétitions en ligne sur le site Internet de l’institution.

L’Assemblée nationale indique que« le droit de pétitionner est inscritdans la Charte des droits et libertésdu Québec. En vertu de ce principe,

toute personneou association depersonnes peut,par l’intermé-diaire d’undéputé, adresserune pétition àl’Assembléenationale dans lebut d’obtenir leredressementd’un grief quirelève de la com-pétence de l’Étatquébécois. »

Pour le président Vallières, « ceschangements contribuent de manièredirecte à l’atteinte d’un des objectifsimportants de la réforme parlemen-taire, soit de rapprocher l’Assembléenationale des citoyens. Les pétitionsélectroniques, déjà utilisées par cer-tains parlements, sont un moyenconcret qui favorise l’expression detous les citoyens et leur participationà la vie démocratique. »

Une première pétitionpour reconnaître ledroit d’associationEt ce n’est pas d’hier que lescitoyennes et les citoyens du Québecpeuvent objecter, s’opposer oudemander, puisqu’il est possible deretrouver la trace d’une première péti-tion le 30 décembre 1867 dans lesarchives de l’Assemblée législative duBas-Canada. De plus, une premièrepétition a été présentée à l’Assembléenationale du Québec le 26 février1969, par Pierre Laporte, de la partde Rolland Houde, demandant l’adop-tion d’une loi constituant en corpora-tion les Frères des écoles chrétiennesde Longueuil.

L’information relative aux pétitionsest accessible sur le site assnat.qc.ca.Il est également possible d’y consul-ter les pétitions électroniques déjàlancées.

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« Les pétitions élec-troniques […] sontun moyen concret quifavorise l’expressionde tous les citoyenset leur participation àla vie démocratique. »

Carte postale envoyée aux élus en décembre

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J e a n - F r a n ç o i s P i c h é

Conseiller CSQ à l’éducation syndicale

Ça y est ! Les négociations dans

le secteur public sont commen-

cées et nous serons bientôt

appelés à la mobilisation pour

appuyer nos demandes. Au fil

du temps, l’action collective a

été plutôt efficace. Parfois, elle

a servi à défendre nos acquis et

à d’autres moments, à améliorer

notre sort. Souvenons-nous,

par exemple, des congés de

maternité...Le 4 novembre 1969, la Corporation desenseignants du Québec (CEQ)1 et le gou-vernement du Québec ont ratifié uneentente dans laquelle on retrouvait laclause2 suivante : « L’institutrice a le droitde démissionner pour cause de maternité,et ce, sans pénalité pour bris de contrat. »

Il était aussi stipulé qu’elle pouvait repren-dre son poste à la condition qu’elle ne l’aitpas quitté depuis plus de 40 jours ! Un délaitrès court qui, une fois dépassé, entraînait la perte du poste et le retour à la listed’attente. De plus, elle n’était aucunementrémunérée durant ce congé. Et si le 7e moisde sa grossesse était atteint avant le

15 novembre d’une année, elle n’avait pas ledroit de reprendre le travail en septembre...

Dix ans plus tard, un gain syndical importanta été remporté : « La salariée enceinte adroit à un congé de maternité d’une duréede vingt semaines3… ». Et ce n’est pas tout !Elle avait aussi droit à une indemnité égaleà 93 % de son revenu hebdomadaire debase. De plus, elle obtenait le droit au retraitpréventif si les conditions étaient réunies.Elle conservait également tous les droitsprévus à la convention collective : ancien-neté, cumul de l’expérience aux fins d’avan-cement d’échelon, maintien de son statut,droit de retour sur son poste, droit de pos-tuler sur un autre poste au cours de soncongé, etc.

Ces gains importants ont été remportésaprès dix ans de luttes…

Entre autres, en1976, unegrève de13 jours,dont

4 jours degrève illégale,

a été nécessairepour arriver àune entente

comprenant un congé de maternité sanssolde de 17 semaines. Puis, en 1979, il afallu 11 jours de grève pour en arriver à unrèglement négocié permettant l’obtentiondu congé de maternité et tous les avan-tages s’y rattachant.

Bien que le contexte de l’époque se prêtaità de tels gains – nous étions en période decroissance économique –, ils n’auraient pasété réalisés sans une forte mobilisation.Rappelons à cet égard que les mêmesgrèves de 1976 et de 1979 ont permisrespectivement des hausses salariales de42,7 % et de 42,9 % !

À l’aube d’une nouvelle négociation et aprèsavoir vécu un décret en 2005, il est néces-saire de se rappeler les gains passés, etsurtout, de ne pas oublier que l’absence demobilisation indique au gouvernement queles travailleuses et travailleurs ne sont passérieux quant à leurs demandes.

Toutefois, une mobilisation ne signifie pasnécessairement une grève. Les actions demobilisation réalisées par les membress’avèrent très efficaces, voire essentielles. Sila grève est une arme de dernier recours, ellen’est pas toujours nécessaire. Pensons, parexemple, à la négociation de 1999 qui s’estconclue sans que nous ayons utilisé cettecarte. Sur ce, souhaitons-nous une fortemobilisation et un règlement… négocié !

1 De sa fondation en 1946 jusqu’en juin 1974, laCEQ était non pas une centrale syndicale,mais une corporation.

2 Clause 5-12.01 – Entente entre la CEQ et legouvernement du Québec 1967-1970.

3 Clause 5-13.05 tirée de la convention collectiveintervenue entre la CEQ et le gouvernement duQuébec 1979-1982.

L’évolution des droits parentaux…

Le résultat des luttes passées

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Il aura fallu dix ans

de luttes pour obtenir

le premier congé

de maternité

de 20 semaines.

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La CSQ en négociationsur le

F r a n ç o i s B e a u r e g a r d

Webmestre CSQ

La CSQ lance un nouveau

site Web étroitement relié

aux sites de réseautage

social à l’adresse suivante :

negociation.csq.qc.net.

Notre but ? Contacter et

convaincre un maximum de

personnes de la pertinence

et du caractère réaliste de

nos demandes.Tout un défi à l’heure où certainsmédias procèdent à des interpréta-tions douteuses des comparaisons derémunération public/privé et traitentle personnel syndiqué de martien,même d’effronté ! À défaut de disposerd’une tribune adéquate dans lesmédias traditionnels, Internet, avecson potentiel viral, nous permet denous adresser directement à la popu-lation.

Faire connaître l’impact de nos reven-dications sur la qualité des servicespublics est essentiel au succès decette négociation. La populationappuiera davantage nos demandesdans la mesure où elle percevraclairement leurs effets bénéfiques surles services offerts. Bref, il faut biens’expliquer pour être bien compris etla grande diversité des outils decommunication Internet nous offremaintenant la possibilité de rejoindreun large public.

Au moment où nous vivons d’impor-tantes pénuries de personnel dansdivers services publics, il n’y a pas dehonte à réclamer des augmentationssalariales réalistes. En outre, il fautbonifier les conditions d’exercice dupersonnel afin d’attirer les meilleurscandidats et de retenir les gens quali-

fiés. C’est pourquoi il importe, plusque jamais, de convaincre nos amis,nos voisins et notre parenté du bien-fondé de nos demandes. À titred’exemple, si chacun des membres dela CSQ joignait au moins trois per-sonnes à l’extérieur de son syndicatpour solliciter leur appui et les invi-tait à se manifester sur le site négo-ciation de la CSQ, ce sont plus de 400 000 personnes qui soutiendraientles efforts des négociateurs par cesimple geste.

Les sympathisants et la populationpourront donc appuyer nos revendica-tions sur le réseau Facebook, noussuivre sur Twitter, voir nos interven-tions sur You Tube ou encore regardernos photos sur Picasa. Ils pourrontaussi suivre le déroulement de lanégociation, formuler leurs commen-taires ou encore réagir aux propos duprésident Réjean Parent sur sonblogue hebdomadaire. Lors d’événe-ments majeurs, la Centrale pourraaussi utiliser la webdiffusion endirect pour informer les membres etla population.

Toute négociation dans le secteurpublic est de nature politique, en rai-son des enjeux sociaux qu’elle soulèveet du rôle de l’État employeur. Pour

cette raison, c’est en bonne partiesur le terrain de l’opinion publiqueque se joue le sort de la négociation.En utilisant le Web pour l’influencerpositivement, nous augmentons noschances d’améliorer nos conditions detravail et surtout les services quenous rendons quotidiennement.

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Participez au concours photo sur le sitenegociation.csq.qc.net et courez lachance de gagner de nombreux prix.

Petit lexique du Web 2.0

Le réseautage social sur le Web se rapporteà l’ensemble des technologies Internetmises en œuvre pour relier des personnesentre elles.

Facebook est un site Web de réseautagesocial destiné à rassembler des personnesproches ou inconnues.

Twitter est un outil de microblogage quipermet à l’utilisateur d’envoyer gratuite-ment des micromessages (tweets), parInternet ou par messagerie instantanée.

You Tube est un site Web d’hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs peu-vent envoyer, visionner et partager desséquences vidéos.

Picasa est une application de vision-nement, d’organisation et de partage dephotographies sur le Web.

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P i e r r e B e a u l n e

Économiste CSQ

Quelques jours avant Noël, les

représentantes et les représen-

tants du Secrétariat intersyndi-

cal des services publics (SISP)

avec à leur tête, le président

de la CSQ, Réjean Parent, ont

rencontré le ministre des

Finances, Raymond Bachand,

pour lui faire part de leurs

attentes dans le cadre des

consultations en cours en vue

du dépôt du prochain budget...Au total, ils ont présenté six recommanda-tions et neuf propositions pour augmenterles revenus de l’État dans le but de mieuxsoutenir l’économie, préserver les servicespublics et renforcer l’équité sociale.

Pour le président de la CSQ, Réjean Parent,« si les contrecoups de la récession sontmoins forts au Québec, c’est justementparce que les services publics y sont, engénéral, plus développés que dans les étatsvoisins. Investir dans les services publics,plutôt qu’appliquer des compressions, con-tinue d’être la meilleure voie pour assurerla poursuite du développement social etéconomique du Québec. »

Six recommandationspour soutenir l’économie• Prioriser le soutien de l’économie au

moyen d’investissements publics et dedépenses publiques en biens et services ;

• Amender le plan de retour à l’équilibrebudgétaire afin de maintenir un taux decroissance réaliste des dépenses etd’éviter les compressions dévastatricesque le Québec a connues dans les

années 1990 en santé, en éducation etdans les autres services offerts par lafonction publique ;

• Allonger le délai pour le rétablissementde l’équilibre budgétaire, à l’instar dufédéral et de l’Ontario ;

• Réaffecter aux dépenses de programmesles marges susceptibles de se dégager auchapitre du service de la dette ;

• Revoir les règles de comptabilité budgé-taire concernant le déficit ;

• Optimiser l’utilisation des fonds publicspar le recours à l’expertise interne etl’abandon de la sous-traitance et des PPP.

Neuf propositions pouraugmenter les revenusde l’ÉtatIl existe un éventail assez large de solu-tions pour venir à bout des difficultésbudgétaires sans avoir à couper dans lesservices publics, ont plaidé les dirigeanteset les dirigeants du SISP. « Pour nous, legouvernement devrait privilégier lesmesures qui épargnent les services rendus àla population, puisque celle-ci a déjà àsubir les aléas de la récession alors qu’ellen’y a pas contribué. Le contexteéconomique difficile exige une action

énergique de la part de nos gouverne-ments. »

• Renoncer à la hausse des tarifs d’électri-cité : une solution socialement etéconomiquement néfaste qui affectesurtout les personnes à faibles revenus ;

• Réclamer notre dû au fédéral ;

• Intensifier la lutte contre l’évasionfiscale et les paradis fiscaux ;

• Accroître les redevances minières (300 millions) ;

• Recourir davantage à l’impôt sur lerevenu des particuliers à très hautsrevenus (950 millions) ;

• Introduire une taxe sur les biens deluxe ;

• Prélever une contribution supplémentairedes sociétés financières (300 millions) ;

• Appliquer un impôt minimum aux entre-prises profitables (150 millions) ;

• Limiter les divers crédits d’impôt et congés fiscaux des entreprises (250 millions).

Vous pouvez consulter le document completprésenté par le SISP qui s’intitule Orien-tations budgétaires du Québec pour 2010-2011 sur le site csq.qc.net.

NouvellesCSQ Hiver 201018

Prochain budget du Québec

Des propositions pour un budgetréaliste et équitable

P H O T O C L É M E N T A L L A R D

DOSSIER NÉGOS 2010

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ulletin

V é r o n i q u e D ’ A m o u r s

Rédactrice, CTREQ

H é l è n e R i o u x

Directrice des communications, CTREQ

Ça bouge au CTREQ ! En effet, les inter-venants et les enseignants ont accès depuispeu au Réseau d’information pour la réus-site éducative (RIRE). Au cours desprochains mois, ils pourront aussi s’appro-prier de nouveaux outils issus du transfertde recherches : l’outil Enseigner la littéra-ture au secondaire et au collégial : unedémarche didactique, la trousse de sensi-bilisation sur les troubles d’apprentissageBenoît Ado (nom provisoire) – une adapta-tion de la trousse Dans les bottines deBenoît – le Programme de gestion du stressdes adolescents, le répertoire de projetsécole-famille-communauté ainsi que lesconditions essentielles à l’établissementd’un tel partenariat.Dans son souci d’innovation, le Centre de transfertpour la réussite éducative du Québec (CTREQ)entreprend également une réflexion sur ses modesde transfert, un besoin qui a émergé de tous lessecteurs d’activité (transfert, liaison, veille, commu-nication). « Il est essentiel que le CTREQ diversifieses modes de transfert pour changer les pratiquespour la réussite éducative et qu’il analyse en continules besoins des milieux de pratique pour mieuxrépondre à leurs besoins », explique Linda St-Pierre,la nouvelle présidente-directrice générale duCTREQ. Renée Pinard, directrice des projets,souhaite pour sa part revoir les services d’accom-pagnement offerts par le CTREQ. « Nous expéri-mentons depuis peu de nouveaux modes d’accom-pagnement pour mieux répondre aux besoins desmilieux de pratique. »

Le CTREQ profite en outre de ce vent de change-ment pour rafraîchir sa signature visuelle, « unesignature qui illustre la mission d’innovation del’organisme », dit Linda St-Pierre. On la reconnaîtrafacilement à ses couleurs éclatantes et à sescourbes fluides. Plusieurs outils subiront aussi unecure de jouvence. C’est le cas des sites Appui-Motivation, Clicfrançais et Une place pour toi. Enplus d’adapter les contenus de ces outils en fonc-tion d’études récentes ou de besoins nouveaux, leCTREQ reverra l’interface graphique et la plate-forme de diffusion de certains d’entre eux. C’est toutefois la mise en ligne du très attenduRéseau d’information pour la réussite éducative(RIRE) qui retient le plus l’attention des membreset des partenaires du CTREQ et des milieux depratique.

Innover pour la réussite

Le CTREQ a le vent

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Colloque àl’horizon !Quelques jours à peine après avoir célébré lanouvelle année, les secteurs de la liaison et descommunications du CTREQ s’affairaient déjà àl’organisation du troisième colloque prévu pourle printemps 2011. « Après les succès rem-portés par les éditions de 2004 et de 2008, labarre est haute pour que nous réalisions, cettefois encore, un événement porteur qui saurarépondre aux attentes de tous les secteurs con-cernés par la réussite éducative », dit ÉricDemers, coordonnateur à la liaison.

dans les voiles !

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Les enseignants et les intervenantsen milieu scolaire ont accès,depuis décembre dernier, à untout nouveau portail d’informationsur la réussite éducative. Doté deson sympathique acronyme – leRIRE – ce portail recèle une quan-tité et une variété d’informationset d’outils de qualité, propres àenrichir les pratiques.Piloté par François Guité, coordonnateurdu Réseau d’information pour la réussiteéducative, le RIRE a pour objectif defaciliter l’accès à l’information et destimuler la création et le partage.Accessible sur le Web (rire.ctreq.qc.ca),le RIRE vise aussi à valoriser les connais-sances issues tant de la recherche quede la pratique.Une proportion importante de contenusdiffusés par le RIRE provient en effet dela recherche. On la retrouve sous dif-férentes formes : actualité, études, syn-thèses, outils d’évaluation ou d’interven-tion, etc. Les ressources didactiques, telsdes scénarios d’enseignement, des pro-jets éducatifs et pédagogiques conçuspar des organisations ou des praticiensactifs sur le Web, occupent aussi unespace important. Grâce à la diversité des ressources qu’ilpropose, le RIRE constitue ainsi uneoasis de savoirs où peuvent s’abreuvertous les acteurs de la réussite éducative,qu’il s’agisse d’enseignants, de gestion-naires ou de parents. Il permet en outreaux usagers et aux collaborateurs d’inter-agir en échangeant des commentairesou en partageant les ressources qu’ilsdéveloppent ou qu’ils repèrent. « Nousaccordons aussi une attention particu-lière à la concision de l’informationpubliée, ajoute François Guité, enproposant des synthèses et même, danscertains cas, des textes vulgarisés del’information colligée sur le RIRE. » De

plus, chaque publication renvoie l’usagerà la source originale de l’information.

Petite visite guidée

Une attention particulière a étéaccordée à l’interface du portail conçue pour faciliter la navigation et le repérage de l’information. Onaccède ainsi facilement, à partir de la page d’accueil, aux six grandsthèmes du RIRE (troubles de comporte-ment, persévérance et décrochage, motivation, intégration des élèves àrisque et EHDAA, pratiques innovantes,relations école-famille-communauté),identifiés à l’aide de photos. Ces thèmes ont été déterminés en 2007

après avoir consulté une trentaine dereprésentants d’organisations quiœuvrent à la réussite. La section« Répertoires » devrait aussi susciter l’intérêt des intervenants puisqu’elledonne accès à des centaines de fichesdescriptives de ressources et d’outilsofferts par des institutions et des orga-nismes œuvrant à la réussite éducative. À partir de la page d’accueil, lesusagers pourront également consulter les sections « En vedette » et « Quoi deneuf ? » qui présentent de façon concisede l’information récente sur des sujetsd’actualité en éducation. De plus, larecherche d’informations est facilitée parl’affinement des résultats de requête àl’aide de mots clés pertinents. Autreaspect intéressant, un journal dedéveloppement tient le visiteur informé

Le RireUne mégabanqued’informations…

au boutde vos doigts !

Les grands thèmes du RIRE• Troubles de comportement• Persévérance et décrochage• Motivation• Intégration des élèves à risque et EHDAA• Pratiques innovantes• Relations école-famille-communauté

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de l’évolution du réseau et des améliora-tions apportées au portail. Ainsi, le RIREsera constamment en évolution.Le RIRE peut compter sur la collaborationde plusieurs organisations membres duCTREQ, soit par leur contribution auxcontenus, soit par leur participation aucomité de coordination. PaulineLadouceur, conseillère aux dossiers pro-fessionnels de la FSE et administratricedu CTREQ, est membre du Comité decoordination du RIRE. « L’idée deconcevoir un tel outil a germé lors de latournée des régions effectuée par leCTREQ en 2004-2005, se rappellePauline Ladouceur, un besoin qui est,depuis, régulièrement validé par nospartenaires et collaborateurs. » Afind’être à l’affût de l’actualité et desbesoins des praticiens, l’équipe du RIREalimente et met à jour le Réseau sur unebase régulière.

Le Partenariat école-famille-communauté : une histoired’amour !Les partenariats entre l’école, lafamille et la communauté font par-tie du paysage éducatif québécoisdepuis plusieurs années. Les pro-jets mis en place sont de natures etd’envergures diverses, tout commele sont les objectifs. Ces objectifssont-ils atteints ? Qu’est-ce qui faitqu’un partenariat fonctionne alorsqu’un autre bat de l’aile ? C’estpour y voir plus clair que le CTREQa mis en œuvre le projet Partena-riat école-famille-communauté. Levoile sur cet outil très attendu seraenfin levé vers la mi-février 2010.Le projet Partenariat école-famille-communauté est né d’un besoin desacteurs du milieu scolaire qui souhaitaientavoir accès à des projets intéressants etaux facteurs qui favorisent la mise enplace de partenariats solides. Mis enchantier en 2008 avec la collaborationde la chercheuse Rollande Deslandes, del’Université du Québec à Trois-Rivières(UQTR), ce projet bénéficie du soutien dela Fondation Lucie et André Chagnon. Ilrépond aussi aux objectifs du CTREQd’agir sur les différents facteurs liés à laréussite éducative, notamment l’environ-nement où évoluent les jeunes. Réalisé en trois phases, ce projet veutd’abord appuyer les milieux de pratique,en leur proposant un répertoire de pro-jets et d’outils existants ainsi qu’un docu-ment déterminant les conditions essen-tielles à la réussite d’un tel partenariat. « Le répertoire constitue une ressource depremier ordre, explique GenevièveLeblanc, chargée de projets au CTREQ,particulièrement en ce moment où semultiplient les projets et où il est difficilede les repérer, de les apprécier, maissurtout de les mettre en œuvre. »

La famille au cœur du partenariat

Au moment de mettre sous presse, lerépertoire comptait déjà une cinquan-taine de fiches présentant des partenariatsréalisés au Québec et ailleurs dans lemonde. « Cette ressource devrait intéres-ser particulièrement les directions d’écoledésireuses d’instaurer un projet de parte-nariat en lien avec le plan de réussite etle projet éducatif de leur école »,explique Geneviève Leblanc. Parcequ’elles occupent une fonction de chef de file pédagogique et qu’elles disposentde ressources humaines et financières, les directions d’école sont en effet le pivot de la mise en place de tels projets. Outre le personnel des écoles, le réper-toire s’adresse aussi aux parents et auxorganisations communautaires. « Lesparents sont au cœur de ce partenariat,ajoute Geneviève Leblanc, et il importequ’ils s’impliquent davantage dansl’école. » Les études démontrent en effetque les parents jouent un rôle fondamen-tal dans la réussite éducative de leursenfants. Cet outil vise à venir en aideaux parents qui pourront s’en servircomme un point de départ réflexif. « Leur engagement dans l’école estessentiel et la réussite du partenariatrepose largement sur leur contribution. »Au cours des prochaines années, sontprévus, entre autres, un séminaire et unprojet (outil ou service) pour accompa-gner les écoles dans la mise en œuvrede partenariats. Le séminaire vise quantà lui à identifier quelles interventions supplémentaires pourraient être envi-sagées pour faciliter l’implantation deprojets de partenariat et aider lesresponsables à passer à l’action. Le répertoire Partenariat école-famille-communauté sera disponible sur le Réseau d’information pour la réussiteéducative (RIRE) (rire.ctreq.qc.ca) àcompter de la mi-février 2010. On pourra facilement le trouver sous l’onglet« Répertoires » et y consulter les fichesune à une ou en faisant une recherchepar mots clés.

Des outils pratiques,issus du transfertde recherches

Le RIRE dans tousses états !Outre le portail, qui constitue laplateforme principale du RIRE,différents canaux sont utilisés pourdiffuser de l’information et enfaciliter l’accès. TwitterLe RIRE diffuse quotidiennementsur son microblogue Twitter (twitter.com/rire_ctreq) de l’informa-tion en temps réel que l’équiperepère lors de sa veille ou qu’ellea produite. DeliciousLes usagers peuvent avoir accèsaux documents répertoriés dans leRIRE en consultant son compteDelicious (delicious.com/ctreq_rire).Très apprécié des internautes, lesite Delicious permet d’enregistrerdes signets de pages Web en leurattribuant des mots clés (tags). Le fil de syndication (RSS)En s’abonnant au fil RSS du RIRE,les usagers reçoivent en temps réelles derniers ajouts au portail. L’infolettreEn s’inscrivant à l’infolettre person-nalisée, les usagers pourrontrecevoir uniquement les nouvellesdu réseau qui les intéressent, à lafréquence qu’ils souhaitent.

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Dans son souci de développer desressources adaptées aux besoinsdes milieux de pratique, le CTREQdéveloppe depuis quelques annéesune gamme d’outils variés destinésaux enseignants, aux intervenantset aux élèves des parcours de for-mation axée sur l’emploi (PFAE).

L’Inventaire visuel d’intérêts professionnels (IVIP)Un incontournable !Si l’on en juge par le succès qu’il aconnu dès sa mise en ligne, l’Inventairevisuel d’intérêts professionnels (IVIP)répond vraiment à un besoin. Disponible

depuis novembre 2008 sur Repères, cetoutil consiste en un questionnaire enligne qui permet à des jeunes et à desadultes peu scolarisés d’explorer leursintérêts professionnels. Il est issu detravaux de recherche de MarcelleGingras et Pierrette Dupont, del’Université de Sherbrooke, et BernardTétreau, de l’Université de Montréal. La version imprimée de l’IVIP est enchantier et sera disponible au cours del’hiver 2010. Depuis sa mise en ligne, l’IVIP a étéprimé à deux reprises, d’abord en mai2009 par l’Association canadienne decounseling, puis en septembre 2009 parl’Ordre des conseillers et conseillèresd’orientation et des psychoéducateurs etpsychoéducatrices du Québec.

Deux petits frèresClicmathématique etClicfrançaisDisponible au printemps 2010, le siteWeb Clicmathématique (nom provisoire)a été développé à la suite de nom-breuses demandes d’enseignants quisouhaitaient pouvoir disposer d’un outilsemblable à Clicfrançais réalisé avec lachercheuse Godelieve Debeurme del’Université de Sherbrooke.Clicmathématique proposera aux jeunes de 15 à 18 ans des activités de« cyberenquêtes » dans un environ-nement en ligne interactif et stimulant.Ce projet est réalisé sous la supervisionscientifique de Ghislain Samson, del’UQTR. Quant à Clicfrançais, il ne demeure pasen reste puisqu’il subira une cure derajeunissement. Les contenus de cet outilapprécié des enseignants seront revita-lisés afin de s’harmoniser au PFAE.L’outil revêtira aussi une facture visuelleplus attrayante.

Briser l’isolementLe Portail du Réseau québé-cois de la formation axéesur l’emploiLe CTREQ souhaite développer unPortail afin de créer un lieu d’échangeet de partage d’information et de briserainsi l’isolement des intervenants et desenseignants du PFAE. Le projet, enattente pour le moment, serait réalisé encollaboration avec la chercheuseThérèse Laferrière de l’Université Laval.

Le Bulletin CTREQ

Présidente-directrice générale du CTREQ

Linda St-PierreCoordination du Bulletin

Hélène Rioux, directrice des communications du CTREQ

Centre de transfert pour la réussiteéducative du Québec (CTREQ)

2960, boul. Laurier, bureau 212Québec (Québec) G1V 4S1Téléphone : 418 658-2332Télécopieur : 418 658-2008

[email protected]

Le CTREQ dévoilera cette année lesrésultats du transfert de recherches quiprendront la forme de trois nouveauxoutils. • Disponible à compter de janvier

2010 : l’outil Enseigner la littératureau secondaire et au collégial : unedémarche didactiqueCet outil est composé d’un manuel àl’attention des enseignants, d’un DVDde formation et d’un site Web quiprésente des vidéos tournées enclasse et des témoignages. Cettedémarche originale repose sur le prin-cipe que l’élève, guidé par l’en-seignant, construit lui-même son inter-prétation d’une œuvre littéraire eninteraction avec ses pairs, visant ainsià redonner la lecture à l’élève, à luifaire retrouver ou découvrir le goût dela lecture et le plaisir de comprendreune œuvre. Les auteurs sont JacquesLecavalier, du Collège de Valleyfield,et Suzanne Richard, de laCommission scolaire des Affluents.

• Disponible en mars 2010 : latrousse de sensibilisation sur lestroubles d’apprentissage Benoît Ado(nom provisoire)À la suite du succès remporté parLes bottines de Benoît auprès des

intervenants du primaire, l’auteureNadia Rousseau de l’UQTR, en col-laboration avec le CTREQ, prépareune version de l’outil adaptée pourle secondaire. Cette trousse seraconstituée d’un conte illustré quimettra en scène Benoît, un adoles-cent astucieux qui apprend à vivreavec ses problèmes d’apprentissageet qui développe sa confiance enl’avenir. La trousse comportera aussiun inventaire des aides tech-nologiques à l’intention des inter-venants et des enseignants.

• Disponible en juin 2010 : leProgramme de gestion du stress desadolescentsCe programme a pour but de per-mettre aux jeunes d’apprendre àmieux gérer leur stress dans dif-férentes situations pouvant survenirà l’école, en famille, avec des amis,dans un contexte de performanceou dans tout autre contexte jugéstressant. Il se déploie en huit ren-contres au cours desquelles les inter-ventions ciblent le travail sur lecorps, sur la pensée et sur les straté-gies adaptatives. Ce projet est réa-lisé à partir de travaux derecherche de Michelle Dumont, de l’UQTR.

Ça innove dans les chantiers du CTREQ

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Une gamme d’outilsParcours de formationaxée sur l’emploi

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Bilan de la tournéedu Front commun

DOSSIER NÉGOS 2010

C a t h e r i n e G a u t h i e r

Rédactrice en chef

Du 13 au 29 octobre 2009, les porte-parole du Front commun ont littéralementratissé le Québec afin d’échanger avec la population et leurs membres sur lesenjeux de la négociation entourant le renouvellement de leurs conventions col-lectives tout en démontrant une solidarité syndicale sans précédent ! Au total,plus de 10 000 personnes issues des différentes organisations syndicales ont prispart aux assemblées publiques ou ont reçu les porte-parole dans leur milieu detravail. Du jamais vu ! Ces événements ont été si populaires que plusieurs sallesétaient pleines à craquer !

Un rassemblement historiqueÀ la veille du dépôt des demandes syndicales au Conseil du trésor, le 29 octobre,un rassemblement spécial a réuni près de 5 000 travailleuses et travailleurs duFront commun au CEPSUM à Montréal. Et la CSQ était au rendez-vous, avec uneimportante délégation !

Cette soirée historique, animée par Chantal Lamarre, a réuni les Zapartistes,Kumpa’nia et tous les chefs syndicaux du Front commun. Il y avait dans l’air, cesoir-là, une énergie incroyable, un immense sentiment de solidarité et unegrande fierté de se retrouver ensemble, unis pour les services publics. De plus,l’événement a été webdiffusé sur le site frontcommun.org, ce qui a permis àprès de 3 000 internautes de vivre ce moment dans le confort de leur foyer !

Mythes etréalités surles servicespublicsLes salariés de l’État seplaignent la bouchepleine. Ils profitentd’une sécuritéd’emploi en béton.Faux. La moitié des personnessalariées du secteur public ne bénéfi-cient pas d’une sécurité d’emploi,puisqu’elles occupent un emploi pré-caire ou à temps partiel.

Le gouvernement n’aplus le choix. Pourréduire ses coûts, ildoit privilégier la sous-traitance et le privé.Faux. Le recours à la sous-traitanceest beaucoup plus dispendieux, lescoûts étant deux fois et demie plusélevés que si les travaux sont réalisésà l’interne par le personnel perma-nent. Au-delà de l’aspect financier,cette pratique entraîne aussi uneperte de l’expertise nécessaire pourassurer la continuité et la qualité desservices publics.

Pour relancer l’éco-nomie, il faut investirdavantage dans lesservices publics.Vrai. En consacrant les ressourcesappropriées aux services publics, l’Étatcontribue à la vitalité économiquedes villes et des régions tout enoffrant à la population un accès uni-versel à la santé et à l’éducation ainsiqu’un large éventail de programmessociaux. À l’inverse, si le gouver-nement comprime ou gèle sesinvestissements dans les servicespublics, il accentue le ralentissementet retarde le moment où l’économieredémarrera.

Pour en savoir plus, visitez le sitecsq.qc.net.

Un franc succès !

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Réjean Parent lors de la tournée du Front commun

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DOSSIER NÉGOS 2010

Dépôts des demandessectorielles et intersectorielles

Que la négociationcommence !Au cours de la semaine du 26 octobre, lesdifférentes organisations membres du Frontcommun ont déposé leurs demandes secto-rielles tout en faisant connaître leurs

revendications en matière de conditions detravail.

Puis, le 30 octobre, le Front commun a clô-turé cette semaine importante en présen-tant au Conseil du trésor ses demandes entermes de conditions salariales, de concilia-tion famille-travail, de droits parentaux etde retraite. Pour l’occasion, une haie d’hon-neur rassemblant plus de 2 000 personnes

au Parc Georges-V à Québec a rappelé auxreprésentants du gouvernement que noussouhaitons la signature de nos conventionscollectives avant la fin du décret.

Et ce n’est pas tout ! Les employés desréseaux de la santé et des services sociaux,de l’éducation, de la fonction publique etde certains organismes gouvernementauxont aussi accompli, ce vendredi-là, ungeste symbolique d’unité dans leur milieude travail : ils ont souligné le lancementdes négociations dans les secteurs publicet parapublic en présentant une déclarationde négociation à leur employeur local, touten arborant un autocollant « C’est parti ! ».

Des cartes postales pour nos élusDu 7 au 17 décembre, des actions symbo-liques ont eu lieu dans toutes les régionsde la province pour remettre des cartespostales, signées par les membres du Frontcommun, à un député ou à un ministre duParti libéral du Québec. L’objectif ? Leurrappeler nos revendications !

Le gouvernement Charest est bien averti !Le 4 décembre, à quelques jours du dépôtdes propositions patronales pour les tra-vailleuses et travailleurs des secteurs del’éducation et de la santé au Québec, prèsde 300 délégués de la CSQ réunis à Québecont fait une marche symbolique jusqu’àl’Assemblée nationale pour prévenir le gou-vernement qu’elles l’auront à l’œil au coursde la prochaine négociation. Avec vigueur,ils ont réclamé qu’il s’engage dans unevraie négociation en vue du renouvelle-ment de leurs conventions collectives !

Réjean Parent, qui se trouvait à la tête desmarcheurs, n’a pas hésité à rappeler augouvernement qu’il doit être le premierdéfenseur, celui le plus acharné, de laqualité de nos services publics. « Les gensélisent un gouvernement parce qu’ils choi-sissent de lui faire confiance, notammentpour maintenir et améliorer la qualité desservices publics qu’ils reçoivent. Ce n’estcertainement pas pour qu’il devienne lui-même leur fossoyeur, de manière directeou indirecte, soit en effectuant des

compressions, soit en adoptant des loispour accentuer de plus en plus la présencedu privé dans les services publics. Un gou-vernement ne devrait pas se comporterainsi, mais c’est malheureusement ce àquoi nous a habitués le gouvernementCharest au fil des ans. »

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ENSE IGNEMENT SUPÉR IEUR

A n d r é L e m e l i n

Collaboration spéciale

« On est vraiment très très très content !On n’a jamais été aussi nombreux. » MarioBeauchemin est président de la Fédérationdes enseignantes et enseignants de cégep(FEC-CSQ). Il commente les récents votesd’affiliation, étalés du 3 septembre au 7 octobre 2009, qui ont fait suite à la déci-sion de la Fédération autonome du collégial(FAC) de procéder à sa dissolution au 30 octobre 2009. Sur les 12 syndicats à larecherche d’une nouvelle affiliation, 6 ontchoisi de se joindre à la FEC-CSQ ; ilsreprésentent les enseignantes et ensei-gnants des cégeps de Sorel-Tracy, deRivière-du-Loup, de Rimouski, de la Gaspésieet des Îles, et de l’Institut maritime duQuébec (Rimouski).

« Ce qui nous a encouragés, poursuit-il,c’est que les résultats ont été extrêmementmajoritaires » : 98,2 % à Rimouski et Amqui,95 % à Gaspé et l’unanimité au campus des

Îles, 79 % à l’Institutmaritime, 70 % à Sorel-Tracy et 68 % à Rivière-du-Loup. De plus, danscertains cégeps où laFédération nationale desenseignantes et desenseignants du Québec(FNEEQ-CSN) l’aemporté, le vote a étéserré.

« Notre plus gros défi,c’était de nous imposervis-à-vis de la FNEEQ.Avant la campagne, ellereprésentait une quaran-taine de syndicats,nous, sept. Historique-ment, les syndicats quiavaient quitté la FACs’étaient tous affiliés àla FNEEQ. Cependant, cequ’on avait appris desexpériences passées, c’est qu’il est impor-tant d’être très bien organisé sur le terrainet de rencontrer les profs un par un. »

Mais, outre cette présence dans les milieux,comment expliquer de telles majorités ? Pourle président du syndicat de Sorel-Tracy, SergePéloquin, « l’argumentationprincipale en faveur de laFNEEQ était la grosseur de lafédération, tandis qu’avec laFEC on pouvait se faire entendreplus facilement étant donné lenombre de collèges affiliés. Onse retrouvait avec un nombrede collèges comparable à celuide la FAC et on aimait cettefaçon de travailler. De plus, onavait déjà travaillé en cartelavec la FEC lors de la dernièrenégociation et malgré quelquesdivergences, cela avait bienfonctionné. »

Francis Belzile, président dusyndicat de Rivière-du-Loup,est d’accord : « L’avantageprincipal de la FNEEQ, c’estd’être gros, et le principal

désavantage de la FNEEQ, c’est d’être gros.Bien sûr, avec plus de 80 % des collèges,on peut avoir une influence intéressante,mais quand tu es d’un petit collège et quetu tombes dans cette masse, tu es noyédedans. »

De la FAC à la FEC

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La victoire d’un syndicalismeproche des gens

Mario Beauchemin

Serge Péloquin

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« Les résultats ont été extrêmement

majoritaires. »

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ENSE IGNEMENT SUPÉR IEUR

Pour Mariette Noël, présidente du syndicatdu campus des Îles-de-la-Madeleine, « unedes premières raisons de notre vote unanime,c’est sûrement la présentation qu’ont faiteles gens de la CSQ et de la FEC auprès denos membres. Nous, ce qu’on aimait de laFAC, c’est que c’était une organisation deproximité, près des membres, et la FECnous a fait la démonstration qu’elle étaittout à fait dans cette veine. »

À l’Institut maritime, « quand on a faitvenir les deux fédérations, les membres ontbien aimé la FEC. Tout de suite, ils se sontsentis chez eux d’une certaine façon etç’a pesé lourd dans la balance. » Selon leprésident du syndicat local, Luc Breton, « ilne faut pas nier non plus que les membresavaient quitté la CSN en adhérant à la FACen 1988. Même si l’effectif a beaucouprajeuni ces dernières années, certains s’ensouvenaient et n’avaient pas le goût derevenir en arrière. »

Et maintenant ?La FEC-CSQ devra revoir ses façons de faire.En attendant le Congrès de juin 2010, uncomité a été mis sur pied pour faciliterl’intégration des nouveaux syndicats etrevoir les statuts. Par ailleurs, les conven-tions collectives FAC demeurent validesjusqu’à ce qu’un nouvel accord intervienneavec l’État. « Une chose qui nous préoccupe,

dit Mariette Noël, c’est de savoir si notreconvention sera enchâssée dans celle de laFEC. Nous avons des lettres d’entente surles petits centres et nous tenons à conser-ver nos gains. Des spécialistes sont entrain de faire l’étude des deux conventionset vont nous proposer des choses surlesquelles on aura à voter. »

Luc Breton fait état d’une réalité semblable :« À l’Institut maritime, on bénéficie d’uneannexe dans la convention FAC concernantles conditions salariales et les conditionsde travail. Ce qui préoccupe les membres,c’est qu’elle soit conservée dans la conven-tion FEC. C’est sûr que ces avantages, onn’aimerait pas les perdre. »

La FEC représente maintenant la quasi-totalité des établissements d’enseignementcollégial du Bas-Saint-Laurent et de laGaspésie. « On avait déjà des cégeps enrégion qui éprouvent des difficultés, ditMario Beauchemin, mais maintenant on ena beaucoup plus. Alors une des prioritéspour la prochaine négociation, mais aussiau cours des années à venir, c’est de mettreen place des actions et des solutionsimportantes pour assurer leur survie et leurpérennité. À Gaspé, par exemple, 35 %des programmes sont suspendus. Depuis plu-sieurs années, on revendique des pro-grammes spécifiques pour ces institutions,mais le gouvernement hésite à le faire.Quand ils ont été créés, les cégeps, c’étaitpour assurer une accessibilité aux pro-grammes supérieurs sur tout le territoire,

mais ça commence à s’effriter. En contextede baisse démographique, il faut s’organiserpour qu’ils puissent attirer une clientèle. »

Une nouvelle culture« On assiste à l’émergence d’une véritableculture d’organisation syndicale, au cœurde laquelle le “nous CSQ” est plus fort quejamais ! » Conseiller à la Centrale, DanielLachance a participé à la campagne d’affi-liation. Il réfère ici à ce qu’il considèrecomme un point culminant dans cettecampagne d’envergure : la collaborationentre les fédérations affiliées à la CSQ.

Ainsi, plusieurs syndicats ont prêté deslocaux pour établir les quartiers générauxde la campagne à proximité des cégeps. « Dans plusieurs cas, des personnesdéléguées ou des employés de ces syndi-cats se sont aussi prêtés au travail d’iden-tification de contacts potentiels – une trèsbonne collaboration. »

De plus, à Gaspé, des infirmières ont égale-ment établi des contacts, parlé des servicesofferts et de la vie démocratique. Ce travailn’avait rien d’artificiel, puisque, accueillantles stagiaires en techniques infirmières,elles étaient là en terrain de connaissance.

« Cette précieuse collaboration nous adonné un sérieux coup de main sur le ter-rain. Et, à moyen et à long termes, celan’aura que des conséquences positives pouraméliorer le traitement des dossiers conjointssur le plan régional, par exemple auxtables interordres sur la formation profes-sionnelle », conclut-il.

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« Le “nous CSQ” est plusfort que jamais ! »

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C l a u d e G i r a r d

Agent d’information CSQ

« L’Académie internationale Zig

Zag démontre à quel point un

employeur peut abuser de son

pouvoir et rendre la vie des

employés invivable. Le harcè-

lement est devenu un mode de

gestion quotidien et c’est pour

y mettre fin que la grande

majorité du personnel ensei-

gnant a choisi de se syndiquer. »Spécialiste en anglais auprès des élèves de la1re à la 6e année, Daniel Lavoie est le premierprésident de l’Association du personnel en-seignant de l’Académie Zig Zag (CSQ). Affiliéeà la Fédération du personnel de l’enseigne-ment privé (FPEP-CSQ), elle compte 15 en-seignantes et enseignants travaillant auprèsde 170 élèves du préscolaire et du primaire.

« Depuis mon arrivé à Zig Zag, en août 2008,j’ai remarqué que la directrice généraleimpose ses lois et n’écoute qu’elle-même.Elle est passée maître dans l’art de la mani-pulation et a souvent recours aux menaceset à la peur pour diriger le personnel, dontle taux de roulement est d’ailleurs anormale-ment élevé », ajoute-t-il.

Au début de l’année scolaire, le climat et lesconditions de travail étaient tels que lamajorité du personnel enseignant envisa-geait de démissionner. « Nous nous sommesdonc réunis puis nous avons contacté laFPEP-CSQ afin d’enclencher le processus desyndicalisation », raconte Danielle Deshaies,vice-présidente du syndicat.

Le 16 octobre, la requête en accréditationdu nouveau syndicat a été déposée. Ce qui aréjoui le personnel, mais qui a été très malaccueilli par la directrice générale. D’ailleurselle a congédié Danielle Deshaies, dont lacompétence a été mise en doute bien qu’elleenseignait à l’Académie depuis six ans.

« Je n’avais jamais eu de problème commeenseignante. Pourtant, au cours des derniersmois, ma tâche a été constamment réduite,passant de 89 % à 18 %. Au début del’année, on m’a même placée en situation de formation. Et maintenant, c’est le congé-diement », explique-t-elle.

Francine Lamoureux, présidente de la FPEP-CSQ, est sidérée par la situation. « Le com-portement abusif et arbitraire de la direc-trice générale est inacceptable. Ce cas estd’autant plus troublant que l’école a droit,depuis 2007, à une subvention annuelle duministère de l’Éducation d’environ 300 000 $.Pourtant, elle nesatisfait pas aucritère de la stabilitédu personnel qui estnormalement consi-déré pour l’obtentiond’une telle subven-tion. »

La FPEP-CSQ n’écartepas l’idée d’informerle Ministère du typede gestion de ladirectrice générale.« Nous prendronstous les recours quis’imposent pourdéfendre les droitsde ces enseignanteset enseignants »,précise-t-elle.

Même soutien assurédu côté de la CSQ,comme le confirmeDaniel B. Lafrenière,secrétaire-trésorieret responsable dudossier de l’organisa-tion syndicale à laCentrale. « Le droitd’association estreconnu au Québecpar le Code du tra-vail et il doit êtreexempt de mesuresde représailles. En

plus des démarches juridiques en cours, laCentrale supportera Danielle Deshaies finan-cièrement aussi longtemps que cette situa-tion perdurera. »

Bien que la situation soit difficile, les nou-veaux syndiqués ne regrettent rien. « Noussavons que nous avons fait le premier paspour nous faire respecter et mettre fin àl’arbitraire de l’employeur, soutient FrancescaGuay, secrétaire du syndicat. C’est trèsregrettable ce qui se passe car nous aimonsnotre école. Mais ça ne pouvait pas conti-nuer ainsi. »

SUR LE TERRAIN

Académie internationale Zig Zag à Victoriaville

La syndicalisation pour mettre finau harcèlement et aux menaces

« Nous avons fait le premier pas

pour nous faire respecter

et mettre fin à l’arbitraire. »

Dans l’ordre habituel : Danielle Deshaies, Francesca Guayet Daniel Lavoie

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ACT ION SOCIOPOL IT IQUE

N i c o l e d e S è v e

Conseillère CSQ à l’action sociopolitique

Le Forum public sur les partenariats public-philanthropie (PPP), organisé par la CSQen novembre dernier, a remporté un grandsuccès ! Plus de 100 personnes, enmajorité des femmes, provenant en trèsgrand nombre d’organismes communau-taires, mais aussi de la Centrale et desorganisations membres du Secrétariatintersyndical des services publics (SISP)ont participé à cette première. Les confé-rences au programme ainsi que leséchanges ont permis de définir l’ensembledes défis que pose à la société québé-coise la stratégie gouvernementale derecourir aux PPP dans l’élaboration et lagestion des politiques publiques.

Que retenir d’un tel événement ? Un premierconstat : le débat public autour du recoursaux fondations privées doit se poursuivre.Certes, il a été question surtout de la fonda-tion Chagnon, mais personne n’était dupe,l’appétit des fondations pour s’investir dansle champ du social est énorme. Car si leursintentions sont louables on ne peut sous-estimer le fait que les fondations sont aussides « vitrines publiques » pour des entre-prises ou des mécènes qui ont leur proprevision du développement social ou environ-nemental et qui ne sont détenteurs d’aucunmandat démocratique. Ce qui est en jeu,c’est la démocratie, le bien commun…

Deuxième constat : nous devrons déterminer,collectivement, ce qui est non négociabledans la mission des groupes financés par lesfondations privées. Comme les fonds crééspar législation au cours de l’automne ontune durée de vie de 10 ans, il faut définirles conditions acceptables pour les groupes,car comme le signalait une participante au

Forum, « devant unestratégie structuranteet structurée, il fautune réponse struc-turante et structurée. »Ce qui est en jeu, c’estl’appauvrissement del’expertise des groupesau terme de ces 10 années d’expéri-mentation. En effet,que restera-t-il dumouvement commu-nautaire, des groupesde défense des droits ?

L’autre constat, c’est la nécessité de dévelop-per une veille stratégique. Ce qu’il faut, àcourt et à moyen termes, c’est véhiculertoute l’information pertinente sur l’actiondes fonds, documenter les expériencesvécues dans les milieux, diffuser les straté-gies de négociation ou de résistance, brefpoursuivre le débat citoyen en utilisant tousles moyens à notre disposition, particulière-ment les technologies de communication,pour associer tous les groupes qui désirentse constituer en réseau.

N’oublions pas que le réseautage est essen-tiel pour « s’informer, s’indigner, s’impliquerou s’insurger en bloc ». Les alliances et leslieux de rencontre sont les piliers qui per-mettent de créer une force collective. Aucours de l’hiver, la CSQ va poursuivre sonaction afin que les attentes dégagées de ceforum citoyen prennent forme et que ledébat se poursuive, notamment sur le rôlede l’État. C’est un dossier à suivre…

Forum public sur les PPP Une première, un succès

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N i c o l e d e S è v e

Conseillère CSQ à l’actionsociopolitique

Un parent pourrait

avoir recours à une

école privée non

subventionnée pour

contourner la loi 101

et de ce fait s’assurer

que son enfant a accès au

réseau public anglophone…C’est ce qu’a autorisé la Cour suprême

du Canada lorsqu’elle a déclaré incons-titutionnelle la loi 104, qui avaitpourtant été adoptée à l’unanimitéen 2002 par l’Assemblée nationale.Cette loi servait à contourner lerecours aux écoles passerellespar des parents fortunés. Elleprécisait aussi que l’accès à l’école anglaise devait reposer

sur le fait que l’un des parentsdudit enfant, ou l’un de ses frères ousœurs, a reçu la majeure partie de

son enseignement en anglais auprimaire ou au secondaire.

Selon la Cour suprême, les moyensretenus par le Québec « ne sont pasproportionnels aux objectifs recher-chés », soit de respecter l’article 23 (2) de la Charte canadienne des

droits et libertés. Selon la Cour,la loi 104 ne tient pas compte

du parcours scolaire de l’en-fant et du temps qualitatifet quantitatif qu’il a passédans son école ! En con-séquence, elle demande auQuébec de trouver unesolution plus nuancée qui

permettrait d’évaluer au caspar cas les demandes en fonc-

tion du cheminement d’unenfant.

Cette décision fragilise le consensus social auQuébec autour de la fréquentation de l’écolepublique francophone et charcute l’esprit et lalettre de la Charte de la langue française. Plusencore, le traitement au cas par cas reposera surl’évaluation de fonctionnaires chargés d’appliquerles critères que devra définir le gouvernement. Cesont eux qui devront « évaluer le temps passédans chaque programme, l’étape des études àlaquelle le choix de la langue d’instruction a étéfait, les programmes qui sont offerts ou l’étaientdans ces établissements et l’existence ou non deproblèmes d’apprentissage ou d’autresdifficultés1 ».

La CSQ est outrée de constater qu’encore une foisil est difficile, voire impossible, de défendre laCharte de la langue française devant les tribu-naux et combien le multiculturalisme canadienl’emporte sur la détermination du Québec à pro-téger son identité francophone. Le Québec a unan pour corriger le tir. Il n’a plus le choix, il luifaut colmater cette nouvelle brèche dans la poli-tique linguistique en matière de fréquentationscolaire. Le gouvernement doit « redonner à laCharte de la langue française toute sa portéequant au développement et au respect de l’undes éléments fondateurs de notre identité québé-coise, la langue française2 ». Il doit arrêter cettehémorragie et refuser l’avenue du traitement desdemandes au cas par cas.

Pour la CSQ, le gouvernement du Québec doitsans tarder étendre l’application de la loi 101 auxécoles privées non subventionnées afin de limiterl’accès au réseau public anglophone aux seulsenfants dont l’un des parents a déjà étudié auprimaire en anglais au Canada ou qui ont com-mencé leurs études en anglais dans une autreprovince ou territoire. C’est une question de droitfondamental !

1 François Rocher (2009). « La Cour suprême etla loi 104 : coup de poignard contre lamajorité francophone [Idées] », Le Devoir,(3 novembre), p. A-7.

2 CSQ, La CSQ amèrement déçue du jugementde la Cour suprême, 22 octobre 2009,[http://www.csq.qc.net/index.cfm/2,0,1676,9656,2323,0,html?action=display&BoxID=15322&LangID=2&KindID=2&complete=yes].

La CSQ dit non aux écoles passerelles

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SANTÉ ET SERV ICES SOC IAUX

Des médecins mobilisés pour le système publicH é l è n e L e B r u n

Conseillère CSQ en santé et services sociaux

Jeune médecin de famille à l’Hôpital Saint-Luc de Montréal, Marie-Claude Goulet prendle relais de Saïdeh Khadir à la présidencedes Médecins québécois pour le régime public(MQRP). Fondé en 2008, ce regroupementmilite activement pour la promotion et ladéfense du système public. « Quand on pratique la médecine familiale, on s’aperçoitvite que la grande majorité de nos patientsne pourrait que souffrir de la privatisationdu système, affirme Marie-Claude Goulet.Comme les médecins sont sur la ligne defront, il faut que de plus en plus d’entre euxprennent la parole et agissent pour promou-voir les solutions publiques, poursuit-elle.C’est pourquoi l’un des premiers défis desMQRP consiste à les réseauter. Cela permetégalement de contrer le découragement qui peut s’installer par rapport au manquede ressources. »

Lors de son Assemblée générale, qui a eulieu le 10 novembre dernier, le regroupementa adopté ses priorités de revendications etd’action. Le principal cheval de bataille concerne les interventions diagnostiqueseffectuées en clinique de radiologie privéequi sont exclues du régime public couvertpar la Régie de l’assurance maladie duQuébec (RAMQ).

« Pour nous, il ne fait aucun doute que desexamens tels que l’échographie, le scanneuret l’imagerie par résonance magnétique sontdes actes médicalement nécessaires. Qu’ilsaient été exclus, de façon arbitraire, de lacouverture publique s’avère une des plusgrandes iniquités de notre système, ajoute la présidente des MQRP. Les patients, quibénéficient d’un accès plus rapide à un examen diagnostique, reçoivent égalementplus vite un traitement. Il est donc évidentque cet accès devient un privilège selon la capacité de payer. »

Pour les MQRP, la question des frais acces-soires chargés aux patients dans certainescliniques où pratiquent des médecins parti-cipants réduit également l’accès. « Ces pratiques, pour la plupart illégales, sont trop tolérées par les autorités publiques,signale-t-elle. Elles doivent être sévèrement contrôlées. »

De la même façon, le gouvernement québécoisdevrait mettre en place de plus grandes con-traintes au désengagement des médecins dusystème public. « Chaque médecin qui sedésengage prive 1 000 à 2 000 personnesd’un accès gratuit aux services médicaux,illustre Dr Goulet. Or, ils sont près de 200déjà et le phénomène s’accroît. En interdi-sant leur pouvoir de réclamer des honorairessupérieurs à ceux des médecins participants,le ministre pourrait freiner la tendance. Il a même le pouvoir de suspendre cette liberté de se désengager si le nombre denon-participants affecte la qualité et la suffisance des services médicaux offertsdans certaines régions ou dans certainesspécialités. »

Les représentants du regroupement ont rencontré le ministre Bolduc, le 21 novembredernier, pour lui exposer l’ensemble de sesrevendications. L’écoute a été bonne. Leministre a dit partager l’analyse, mais n’amanifesté aucun engagement concret. LesMQRP poursuivent donc vivement la lutte. « Plus on va favoriser et valoriser le systèmepublic, plus on rendra compte des bonnessolutions publiques, plus son fonctionnementsera efficient. C’est là qu’il faut absolumentinvestir », conclut-elle.

« Chaque médecin qui se désengage prive 1 000 à 2 000 personnesd’un accès gratuit. »

« La grande majoritédes patients ne

pourrait que souffrirde la privatisation

du système. »

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Marie-Claude Goulet

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Ensemble dans la Coalition CHUsans PPPH é l è n e L e B r u n

Conseillère CSQ en santé et services sociaux

La CSQ s’allie aussi avec les Médecins québé-cois pour le régime public (MQRP) etd’autres organisations regroupant archi-tectes, travailleurs du réseau et patients àl’intérieur de la Coalition CHU sans PPP quis’oppose vivement au choix du mode PPPpour la réalisation des hôpitaux universi-taires. L’incertitude du transfert de risque, laprécarité d’un consortium privé, la complexitéjuridique des transactions, le manque deflexibilité pour répondre aux besoins et laconcurrence limitée sont très probléma-tiques. Le plein transfert au secteur privé dela conception, la construction, l’exploitationet l’entretien des projets majeurs peutconduire à des excès.

Le mode PPP n’a pas fait ses preuves pour laconstruction des hôpitaux, bien au contraire !

Les modes conventionnels connuset maîtrisés répondent mieux auxbesoins et respectent les coûts. Onvient d’ailleurs d’inaugurer desprojets majeurs à l’Hôpital Sainte-Justine, conçus et construits enmode public, sans dépassement dubudget ni des échéances. Il n’y aaucune raison de continuer à niercette expertise.

Ainsi, la Coalition salue le rapportdu Vérificateur général du Québecconfirmant que les analyses en faveur de laréalisation des centres hospitaliers universi-taires en PPP n’ont jamais tenu la route.L’Agence des PPP a répondu à son mandat en« gonflant le coût du mode conventionnel,en ignorant les désavantages du mode PPPet en minimisant les risques liés au PPP ».Les membres de la Coalition exhortent,encore une fois, le gouvernement Charest à

revenir au mode conventionnel pour lesfuturs CHUM1 et CUSM2 et la rénovation duCHUQ3.

1 CHUM : Centre hospitalier de l’Universitéde Montréal

2 CUSM : Centre universitaire de santéMcGill

3 CHUQ : Centre hospitalier universitaire deQuébec

L’excellence nationale en santéet services sociaux, pour qui ?

H é l è n e L e B r u n

Conseillère CSQ en santé et services sociaux

Si en période de gel économique, vous avez le

choix entre sécuriser votre maison dont le toit et

le solage présentent des fuites ou bâtir un obser-

vatoire d’étoiles dans votre cour, que décidez-vous ?

Et bien, le ministre de la Santé et des Services

sociaux choisit l’observatoire !Le gouvernement veut créer l’Institut national d’excellence en santéet services sociaux (INESSS) pour « promouvoir l’excellence cliniqueet l’utilisation efficace des ressources dans le secteur de la santé etdes services sociaux ». Il veut conférer à l’INESSS le mandat d’éva-luer les avantages cliniques et les coûts des technologies, desmédicaments et des interventions en santé et en services sociaux,

d’élaborer des guides de pratique et de déterminer des critères deperformance des services.

L’INESSS apporterait-il une valeur ajoutée au système de santé et deservices sociaux ?

Pour l’intervention sociale« Comme ce nouvel organisme fusionne le Conseil du médicament etl’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’interventionen santé et services sociaux (AETMISSS), on peut douter que lesservices sociaux y trouvent une source de développement, affirmeAlain Lagacé, président du Syndicat des professionnelles et profes-sionnels de la santé et des services sociaux de la région de Québec(CSQ). Le volet social de sa mission risque d’être complètement noyéou plus médicalisé, ne retenant que des approches à très courtterme. Les guides de pratique ont aussi tendance à standardiser lesfaçons de faire et à contraindre l’autonomie professionnelle », craint-il.

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NouvellesCSQ Hiver 2010

« Des guides de pratique sont utiles s’ils sont élaborés conjointe-ment avec les intervenants du milieu, à partir de l’analyse desbesoins, en passant par l’expérimentation jusqu’à l’évaluation »,explique Véronique Lagrange, agente de liaison pour une équipe derecherche au Centre de santé et de services sociaux de la Vieille-Capitale et membre du Syndicat des professionnelles et professionnelsde la santé publique de Québec (CSQ). « Le mode de transmission duhaut vers le bas n’est absolument pas favorable en interventionsociale. Les savoirs issus de la pratique sont tout aussi importantsque les données probantes. »

« Quand une instance paragouvernementale évalue la performanced’interventions psychosociales, elle le fait pour qui ?, se demandeRené Beauséjour, président de la Fédération des syndicats de lasanté et des services sociaux (F4S-CSQ). Pour les finances publiques ?Pour les usagers ? La tendance est souvent d’estimer l’efficacité etles coûts à courte vue plutôt qu’à long terme. »

Pour les priorités publiquesPour la plupart des gens, l’amélioration du système de santé et deservices sociaux devrait reposer sur le développement de l’accès auxmédecins de famille, la réduction des délais d’attente pour desexamens diagnostiques ou des chirurgies ainsi que l’augmentationdes services à domicile ou des soins de longue durée.

« Alors que le gouvernement peine à répondre à ces priorités, il veut mettre sur pied un nouvel organisme parapublic pour évaluer laperformance du système. Rien dans les mandats conférés au nouvelinstitut ne s’adresse directement aux cibles prioritaires, affirmeLouise Chabot, 1re vice-présidente de la CSQ. Par ailleurs, le gou-vernement n’a de cesse de s’apitoyer sur l’état des finances publiqueset sur le poids que les services de santé et les services sociauxinfligent à ses dépenses. Comment peut-il justifier la nécessité d’un

investissement (estimé à 20 millions de dollars par année par ClaudeCastonguay) dans la création d’un nouvel organisme paragouverne-mental ? »

Pour la gouvernance publiqueLe fait de confier de tels mandats liés aux politiques publiques à unorganisme parapublic découle en droite ligne des nouvelles formesde gestion publique dans lesquelles l’État se départit de certaines deses responsabilités.

« Le danger est que des recommandations relatives aux décisionspubliques échappent au débat démocratique ainsi qu’au champ deresponsabilité étatique, exprime Louise Chabot, 1re vice-présidentede la CSQ. C’est confier à des ressources d’expertise externes certainssavoirs et compétences propres à déterminer les politiques publiques.C’est déléguer à un conseil d’administration restreint (11 membresnommés par le gouvernement) le pouvoir de recommandations surdes politiques publiques qui s’adressent à l’ensemble de la société.La création d’un tel institut national est loin d’être une évidence, nipour répondre aux priorités actuelles des besoins connus de la popu-lation, ni pour répondre aux besoins des intervenantes et inter-venants du milieu. Un débat de pertinence s’impose », conclut-elle.

Rappelons que la création de l’INESSS remonte au rapportCastonguay qui voyait la nécessité que le Québec se dote d’un insti-tut indépendant mandaté pour éclairer, hors du politique, les déci-sions en santé et services sociaux. Déposé en douce en février 2009après des consultations privées très limitées, le rapport du comitéd’implantation de l’INESSS était resté lettre morte jusqu’à ce jour. Or, contre toute attente, le ministre Bolduc a déposé en décembrele projet de loi 67 créant l’INESSS. S’il n’y avait pas eu des pressionsde l’opposition, il n’aurait fait l’objet d’aucune consultationparlementaire.

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Dans l’ordre habituel : René Beauséjour, VéroniqueLagrange, Alain Lagacé et Louise Chabot

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ÉDUCAT ION

J a c q u e s T o n d r e a u

Conseiller CSQ à l’action professionnelle

La pensée magique en éducation,

c’est présumer que des objectifs

mesurables peuvent être atteints

par un petit coup de baguette,

sans véritablement s’attaquer

aux problèmes à la base. C’est

du moins l’impression que lais-

sent les nouvelles dispositions

de la Loi sur l’instruction publi-

que (LIP) qui découlent de

l’adoption du projet de loi 88

en octobre 2008. De quoi

s’agit-il en fait ?Dorénavant, les commissions scolaires de-vront signer une convention de partenariatavec le ministère de l’Éducation, du Loisiret du Sport (MELS) dans laquelle des objectifsmesurables auront été fixés. Par exemple,plusieurs d’entre elles se sont vues imposer,au cours des derniers mois, des objectifs

d’augmentation de la diplomation. La mi-nistre leur demande maintenant de trouverles moyens de les atteindre. Pour ce faire,les commissions scolaires signeront, avecchacun de leurs établissements (écoles etcentres), une convention de gestion et deréussite éducative qui indiquera comment le personnel s’y prendra pour atteindre les objectifs fixés.

Non, vous n’avez pas la berlue !La ministre fixera les objectifs et le person-nel des établissements scolaires devra trou-ver les moyens de répondre à la demande.Ce qui aurait relevé de la science-fiction il y a quelques années est maintenant uneréalité : l’obligation de résultats en éduca-tion vient de faire son entrée par la grandeporte législative. Vous n’en croyez pas vosyeux ? Vous faites présentement une crised’urticaire ? Ces réactions sont normales.

Une grande question demeure : où le per-sonnel trouvera-t-il les moyens nécessairespour atteindre les objectifs de la ministrealors que les ressources font cruellementdéfaut dans les établissements ? Certes,dans la convention de partenariat signéeavec le MELS, la commission scolaire devra

indiquer les moyens qu’elle entend prendrepour atteindre les objectifs. Puisque leMELS ne prévoit pas d’aide supplémentaire,vous aurez compris qu’il demande au personnel d’en faire plus sans soulever la question des moyens.

Et pour celles et ceux qui auraient encoredes doutes sur les intentions réelles de laministre, les nouvelles dispositions de laLIP prévoient ceci : lorsqu’une commissionscolaire n’atteindra pas les objectifs fixés,elle pourra se voir prescrire des mesuresadditionnelles devant être mises en placedans un délai déterminé par la ministre. Ce qui sera prescrit directement aux com-missions scolaires le sera indirectement aux établissements, compte tenu de l’em-boîtement de type « poupées russes »induit par les conventions de partenariat et de gestion.

Aurai-je mon mot à dire ?La réponse est oui. Mais ce sera un petitmot. Les nouvelles dispositions de la LIPprévoient que le personnel des établisse-ments sera consulté sur un projet de convention. Dans l’état actuel des choses,le personnel participe à la bonne marched’un établissement en s’impliquant dans

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Petit topo sur la loi 88 et ses objectifs mesurables

Non à la pensée magique en éducation

P H O T O Z U R I J E T A

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ÉDUCAT ION

l’élaboration du plan de réussite ou en déterminant les modalités d’application du régime pédagogique, pour ne nommer que cela. Une consultation ne donne pas la même capacité d’agir sur l’organisation des services dans l’établissement. Elle implique seulement que la direction prendra l’avis du personnel.

Une fois la consultation du personneleffectuée, le conseil d’établissementapprouvera le projet de convention. Les représentantes et les représentants du personnel à cette instance pourrontfaire valoir à nouveau leur point de vue.Toutefois, les habitués des mécanismes dedécision au conseil d’établissement saventqu’approuver n’est pas adopter. Adoptersignifie que le conseil d’établissement peut amender la proposition de la direction s’il n’est pas satisfait. Approuver une proposition ne permet pas de l’amender.

Que faire ?C’est connu, la loi, c’est la loi. Nous devronscomposer avec cette nouvelle réalité. Maiscela ne veut pas dire baisser les bras. Il faut trouver les moyens d’agir. Voici quelques suggestions :

La consultation du personnel doit sefaire dans des conditions adéquates.L’obligation de consultation sur le projet deconvention de gestion étant inscrite dansla Loi, la convention finale peut être illé-gale si cette étape n’a pas eu lieu ou n’a pas été faite convenablement. Une consultation valable doit :

• s’effectuer au début de l’élaboration du projet de convention ;

• prévoir qu’une information utile estaccessible aux personnes appelées à se prononcer ;

• permettre aux personnes consultées debénéficier d’un délai raisonnable poursoumettre leurs recommandations.

Il faut faire valoir ce que vous faitesdéjà dans les établissements. Puisque la convention de gestion et de réussiteéducative doit tenir compte du plan deréussite de l’établissement, le personnelpourra s’inspirer des moyens qui sont déjàprévus. Le personnel des écoles n’a pasattendu la ministre de l’Éducation et leprojet de loi 88 pour mettre en place desmesures pour aider les jeunes et les adultes

en formation à cheminer vers la réussite.Cette expertise demeure valable et doitêtre prise en compte dans la convention de gestion et de réussite éducative.

Il faut insister fortement sur le manquede ressources. La convention de gestion et de réussite éducative devra indiquer lesmesures de soutien et d’accompagnementainsi que les ressources que la commissionscolaire mettra à la disposition de l’éta-blissement pour atteindre les objectifsfixés. Lors de la consultation sur le projetde convention, ce sera l’occasion pour le personnel de faire valoir, par exemple, la nécessité :

• d’augmenter les services professionnelset de soutien dans l’établissement ;

• de diminuer le nombre d’élèves par classe ;

• de revoir les règles de formation des groupes.

Les coups de baguettemagique, c’est bon pour les contes de féesDans les prochains mois, celles et ceux quitravaillent au quotidien dans les établisse-ments devront encore une fois faire valoirleur point de vue afin d’assurer des condi-tions d’apprentissage adéquates pour lesélèves, et des conditions d’exercice viablespour le personnel. Les coups de baguettemagique, c’est bon pour les contes de fées.La réalité des établissements scolairesexige que la ministre de l’Éducation leurdonne les moyens d’atteindre les objectifsqu’elle aura fixés.

La ministre fixera les objectifs et le personnel des établissements scolaires devra trouver

les moyens de répondre à la demande.

La nouvelle gouvernancescolaire en un coup d’œil

Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport

Commission scolaire

Établissement scolaire

Convention de gestion

Convention de partenariat

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LES GRANDS SUCCÈS DES SERV ICES PUBL ICS

A n d r é L e m e l i n

Collaboration spéciale

« À la fin de la dernière année

scolaire, j’ai assisté à la repré-

sentation. » Le spectacle dont

parle Sylvie Théberge, présidente

du Syndicat de l’enseignement

des Vieilles-Forges, avait lieu à

la salle J.-Antonio-Thompson, la

plus grande de Trois-Rivières.

Quelque 900 personnes étaient

venues applaudir un cirque peu

ordinaire, celui de l’école Saint-

Eugène, de la Commission

scolaire du Chemin-du-Roy, à

Trois-Rivières. À sa grande surprise, « tous les élèves del’école participaient au spectacle, maistous ! » Jonglerie, monocycle, contorsionou échasses, chacun avait sa spécialité.« C’était vraiment exceptionnel commeambiance, une bombe d’énergie ! »

Si cet événement peut avoir lieu chaqueannée depuis sept ans, si l’école Saint-Eugène a pu bâtir un projet particulierparticipatif non sélectif autour des arts ducirque, c’est à cause de celui que lesenfants appellent Monsieur Pierre. « J’aitoujours fait du cirque avec mes élèves,dit-il, parce que c’est dans mes champs decompétence, mes expériences de vie. »Pierre Loiselle avait fait partie de la troupede l’Enfantfare, il y a une trentaine d’années.Comme il était alors difficile de gagner savie dans ce domaine, il s’était réorientévers l’enseignement. « Mais, ajoute-t-il,quand je suis entré dans une école à trenteans, c’est revenu à la surface. »

Dans le quartier, l’indice de défavorisation,basé sur les seuils de faible revenu, est de

9 sur une échelle de 10. Au tournant desannées 2000, l’école était en pleine décrois-sance et la direction avait dû se résoudre àaménager des classes multiprogramme. Lesentiment d’appartenance était faible, levandalisme fréquent. Inspiré, le directeur del’époque, David Labrecque, a demandé àPierre Loiselle s’il accepterait de prendre encharge un projet en arts du cirque pourl’ensemble de l’école. Le programme Québecen forme1, lancé en 2002, a soutenu ledémarrage et permis l’embauche d’un tech-nicien, Constantin Bordeleau. « Il est trèscompétent, dit Pierre Loiselle. Je m’amuse àdire que lui, c’est le cirque et moi, c’estl’éducation. On travaille en équipe et enétroite collaboration avec l’équipe-école, àcause du bouleversement des horaires. »

Peu d’écoles, en effet, offrent deux heuresd’arts du cirque, une heure d’éducationphysique standard et une heure d’éducationphysique artistique par semaine. Et puis,ajoute Monsieur Pierre, « nos heures de gym-nase viennent rejoindre le monde culturel. »Pour le spectacle de Noël, les élèves de 4e

ont adapté un conte ; ils ont dû passer une

quinzaine d’heures à le retra-vailler et à le scénariser. « Moij’appelle ça regarder par lafenêtre. Si tu aimes le gymnaseet le cirque, et si ce que tu faisen français parle des numérosque tu vas faire au spectacle, tuas peut-être un sourire dans tajournée. »

Aujourd’hui, le sentiment d’ap-partenance est palpable et levandalisme a disparu. L’écolefait le plein des enfants duquartier et 30 % des élèvesproviennent de l’extérieur – onmanque quelquefois de place

pour les accueillir. Par ailleurs, de nom-breux prix sont venus récompenser cetteinitiative originale, aux paliers local (Prixculture-éducation au Gala culturel de Trois-Rivières), régional (Mention d’honneur auGala d’excellence de Culture Mauricie) etinternational (Excellence in EducationAward de l’International Jugglers’Association, remis pour la première foisen dehors des États-Unis).

1 À l’époque, la CSQ n’avait pas pris position surce programme particulier. Pour en savoirdavantage sur les orientations de la Centraleen matière de partenariat public-philanthropie,consultez l’article « Un débat de société s’im-pose ! » publié à la page 40 de Nouvelles CSQ– Édition printemps 2009.

L’incroyable cirquede monsieur Pierre

Pierre Loiselle

« Nos heures de gymnaseviennent rejoindre

le monde culturel. »

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M a r i e R a n c o u r t

Conseillère à la vie professionnelle FSE

S y l v i e L e m i e u x

Attachée de presse FSE

La profession enseignante a connu depuis

quelques années au Québec des changements

majeurs qui ont eu un impact important sur

les conditions d’enseignement. Les nouveaux

pouvoirs qui sont attribués aux enseignantes et

enseignants par la Loi sur l’instruction publique

et la réforme mise en place ont entraîné une

remise en question de leur expertise profession-

nelle et une difficulté à définir leur statut. Selon un récent sondage CROP, mené pour le compte de laFédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), 71 % desenseignantes et enseignants du secondaire et 73 % de celles etceux qui enseignent au préscolaire-primaire jugent que leur profes-sion est dévalorisée dans la société.

Devant cet alarmant constat, la FSE a décidé de faire de la valorisa-tion de la profession une priorité et a mis en place un plan d’actionpour y arriver. Car, s’il est vrai que la majorité du personnelenseignant aime son travail, nous ne pouvons nier que le malaiseenseignant dû à un manque de valorisation est bien réel. La FSEjuge que la profession doit être mieux reconnue et doit occuperdans la société tout l’espace qui lui revient.

Afin de rejoindre les préoccupations du plus grand nombre, laFédération a privilégié différents moyens qui seront déployés aucours de la première année de son plan d’action. En voici un brefaperçu :

Une formation percutante

Dès janvier 2010, une formation sur les droits, les pouvoirs et lesresponsabilités du personnel enseignant sera offerte à des agentsmultiplicateurs qui pourront à leur tour reprendre cette formationdans leur syndicat respectif. À l’aide d’écrits, telle la Déclaration dela profession enseignante, ils prendront soin d’expliquer l’encadre-ment qui régit la profession et la marge de manœuvre concrètedont dispose le personnel.

Un important colloque

Un colloque national sur la valorisation se tiendra, à Québec, les22 et 23 avril 2010. Le programme vise à donner la parole auxenseignantes et enseignants et à les rencontrer pour réfléchir etéchanger avec eux sur les actions à entreprendre dans le dossier dela reconnaissance de la profession.

Un forum incontournable

Depuis quelques mois, les enseignantes et enseignants sont aussiinvités à donner leur opinion sur leur travail dans la section Forumdu fse.qc.net. Celles et ceux qui participent à cette activitécourent la chance de gagner un livre électronique (iBook).Des forums de discussion sont prévus toute l’année et diversesquestions y seront abordées.

Une présence accrue sur toutes les tribunes

Autant sur le plan local que national, à la FSE, tous ont pris lebâton de pèlerin pour faire la promotion du rôle essentiel joué parles enseignantes et enseignants. Pour sa présidente, Manon Bernard,« il est impératif et urgent de valoriser notre travail, notamment enrespectant notre autonomie professionnelle, en nous donnant tousles outils pour accomplir notre travail et en nous permettantd’exprimer notre jugement et notre créativité professionnelle ».

C’est donc un dossier à suivre au cours des prochains mois !

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ÉDUCAT ION

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Valoriser notre profession,une priorité

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RENCONTRE

C l a u d e G i r a r d

Agent d’information CSQ

en collaboration avec

C a t h e r i n e G a u t h i e r

Rédactrice en chef

Depuis le Plan de partage de la

Palestine, voté par l’Organisation

des Nations Unies (ONU) en

1947, le conflit israélo-

palestinien a fait l’objet de près

d’une centaine de résolutions

du Conseil de sécurité et de

l’Assemblée générale des Nations

Unies ainsi que de plusieurs

tentatives de négociations et

de conférences de paix. Très

complexe, ce conflit à caractère

nationaliste comporte une

dimension religieuse importante

surtout autour de Jérusalem

pour les Israéliens, principale-

ment juifs, et les Arabes

palestiniens à majorité

musulmane et une minorité

chrétienne bien visible.

Afin de mieux comprendre

ce conflit, Nouvelles CSQ a

rencontré Sami Aoun, professeur

titulaire de l’École de politique

appliquée de l’Université de

Sherbrooke et spécialiste

reconnu du Moyen-Orient.

Nouvelles CSQ : Quelles sont les sources du conflit israélo-palestinien ?

Sami Aoun (SA) : Il faut tout d’abord serappeler que la Palestine est partagée depuisdeux millénaires par les croyants des troisgrandes religions monothéistes, c’est-à-direles juifs, les chrétiens et les musulmans. Au fil des siècles, il y a toujours eu despériodes de rivalités et de guerres,espacées de grandes saisons de cohabita-tion pacifique, de dialogues et d’inter-actions culturelles entre ces fils d’Abraham.Aujourd’hui encore, ces trois grandesreligions accordent une importance majeureà leur présence en Palestine : c’est leurterra santa, chacune s’y sentant chez elle.

Chrétiens, juifs et musulmans ont donc tousdes liens historiques qui les rattachentétroitement à la Palestine. Pour le judaïsmeet le christianisme, elle est le berceau deleur foi. Pour les musulmans, elle abriteleur Grande Mosquée. Historiquement, lesJuifs ont été contraints à l’exil pour lapremière fois en 570 av. J.-C., le roiNabuchodonosor ayant envahi la Palestine.Revenus d’exil, ils ont été à nouveau chas-sés de la Palestine, en l’an 70 de notre ère.À la suite de la conquête de Jérusalem parle général romain Titus, une longue périodede dispersion aux quatre coins de la terreallait alors débuter pour les Juifs et neprendrait fin qu’en 1948 avec la création de l’État d’Israël.

Au cours de cet exil, comment lesJuifs ont-ils été accueillis ?

SA : Les Juifs, qui ont émigré principalementen Europe, n’ont jamais été véritablementchez eux. Selon les différentes époques, ils ont dû vivre ghettoïsés, retirés de lamouvance de la société, quand ce n’étaitpas purement et simplement sous desévères persécutions soit par des dynastesou des religieux chrétiens. Après laRévolution française de 1789, leur situations’est aggravée, puisqu’ils étaient menacésde perdre leur identité au nom de lacitoyenneté, du nationalisme et de la laïcité.

Conflit israélo-palestinien

Quand l’histoire fait l’actualité

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Sami Aoun

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RENCONTRE

C’est ce qui explique les diverses tentativesd’émancipation chez les Juifs à compter du19e siècle. Le sionisme, un mouvement delibération, est apparu en Europe centraleen 1880. À l’époque, on ne retrouvait enPalestine que de petits groupes juifs. Lesadeptes du sionisme prônaient la créationd’un État juif que certains voulaient voirs’établir en Ouganda, au Chili et même auCanada. Mais pour les leaders du sionisme,le berceau du judaïsme, la Palestine, était unlieu symbolique beaucoup plus significatif.

Surtout que la prière juive souhaitant larencontre « l’an prochain à Jérusalem »était devenue un puissant cri de ralliementparmi la diaspora. L’idéologie nationalistesioniste l’a prise à son compte.

Quel a été l’élément déclencheur de l’immigration juive vers laPalestine ?

SA : En 1897, un premier congrès sionistea eu lieu à Bâle, en Suisse, sous la prési-dence de Théodore Herzl. Il a donné lecoup d’envoi du mouvement visant à créerun État juif en Palestine. Le sionisme a pris forme au moment même où l’Empireottoman, en pleine crise, est au bord del’éclatement. Après avoir bloqué pour untemps l’immigration juive vers la Palestine,le sultan l’autorise finalement. Le droit duretour est reconnu à la condition que lesJuifs se comportent en « sujets » de l’empiremusulman. Dans ce contexte, il n’est pasquestion de créer un foyer juif, ce querejetait le sultan, mais de leur reconnaîtreleur autonomie religieuse et culturelle. Cequi est conforme à l’approche islamique desdroits des gens du livre (juifs et chrétiens).

Un fonds national juif, créé dès 1901, viseà acheter des terres en Palestine afin de lesrevendre aux immigrants. En raison des pres-sions des sionistes, Lord James Balfour, alorsministre britannique des Affaires étrangères,a rendu publique, le 2 novembre 1917, unedéclaration appuyant l’installation d’unhomeland juif en Palestine. Mais il fautbien comprendre que le terme utilisé, quifaisait référence à un foyer, n’était passynonyme d’État. Il s’agissait d’une solu-tion mitoyenne pour contenter à la fois lesjuifs sans choquer pour autant les musul-mans, avec qui l’Empire britannique avaitdes intérêts stratégiques. En d’autresmots : reconnaître aux colons hébreux unepatrie en terre palestinienne sans inquiéterpour autant les droits des habitantsautochtones.

Mais il y avait déjà un peuple enPalestine…

SA : Dans son essai sur L’État juif,Théodore Herzl a résumé la justificationphilosophique du sionisme en ces quelquesmots : « Une terre sans peuple pour unpeuple sans terre ». Cette phrase permet decomprendre l’ampleur du drame qui allaitsuivre et qui n’a pas encore connu sondénouement. Car s’il est vrai qu’il existaitun peuple sans terre, le peuple juif, il n’y avait pas de terre sans peuple.L’émancipation du peuple juif en Palestineallait se faire au détriment d’un peuple quis’y trouvait déjà et qui était composéd’Arabes, chrétiens et musulmans.

On ne parlait pas encore à l’époque d’uneidentité palestinienne. Cette identité s’estdéveloppée au lendemain de la naissancede l’État d’Israël. Israéliens et Palestiniensont fini par légitimer mutuellement leurpropre existence identitaire.

En quoi les événements de l’époqueont-ils, encore aujourd’hui, uneinfluence dans la penséeisraélienne ?

SA : Pour comprendre ce qui se passe denos jours dans ce coin du monde, il fautrevenir aux trois grands courants de penséeà l’origine du mouvement sioniste. Toutd’abord, il y avait les Juifs de gauche,socialistes, venus en Palestine pour aiderles habitants à atteindre le niveau dedéveloppement occidental. Ils étaient despionniers du socialisme, des adeptes del’internationalisme.

Le deuxième groupe, plus combatif, étaitconvaincu qu’aucune entité politique n’étaitpossible sans que le peuple juif étende sonemprise sur le territoire palestinien.Militaristes et miliciens, ces radicaux ontcombattu le mandat britannique enPalestine et assassiné, en 1948, l’émissairede l’ONU, le comte suédois FolkeBernadotte.

Quant au troisième courant sioniste, ildéfendait l’idée d’une cohabitation desdeux peuples et endossait le Plan departage de la Palestine en un État juif etun État arabe comme proposé par l’ONU en 1947.

Les recherches de Sami Aoun

portent notamment sur l’actualité

politique internationale, la légitimité

des systèmes politiques au Moyen-

Orient ainsi que les enjeux et les

conflits de cette région. Chercheur

au SoDRUS (Groupe de recherche

Société, Droit et Religions de

l’Université de Sherbrooke) et

directeur du Groupe de recherche

et d’étude sur la sécurité au Moyen-

Orient de la Chaire Raoul-Dandurand

(UQAM), il est aussi analyste pour

la télévision de Radio-Canada.

Il a publié en 2009 Après le choc –

Moyen-Orient : incertitudes, violences

et espoirs (Les Éditions de

l’Université de Sherbrooke).

« S’il est vrai qu’il existaitun peuple sans terre, il n’y avait pas de terresans peuple. »

« Chrétiens, juifs et musulmans sont attachés à laPalestine. C’est leur terra santa !»

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Des décennies plus tard, ces trois courantsde pensée sont toujours représentatifs de lasociété israélienne et reflètent bien la criseactuelle au sein de la population et desélites. C’est ce qui s’est passé, le 4 novembre1995, avec le meurtre du premier ministreItzhak Rabin. Cet assassinat a eu des consé-quences terribles, puisqu’il est très probableque Rabin et Yasser Arafat auraient pus’entendre et réaliser la paix.

Depuis, aucun autre dirigeant de la staturede Rabin ne s’est levé pour défendre lapaix. Ce réel problème de leadership enIsraël explique pourquoi, sur le plan poli-tique, il n’y a aucun courant majoritairecapable d’imposer sa vision de la paix.

Pourquoi est-il si difficile pour legouvernement israélien de prendrela décision de se retirer des territoires occupés palestiniens ?

SA : Pour la simple et bonne raison quecela signifie se retirer du lieu de naissancede leur histoire biblique. Celle-ci ne s’estpas déroulée à Tel-Aviv, sur le littoral, maisen Cisjordanie où sont situées, entreautres, la Judée, la Samarie et la Galilée.Pour les nationalistes, il est très difficilede renoncer à ces lieux. Ils risquent deperdre leur raison d’être. D’où l’attachementà l’identité hébraïque de l’État.

Ce territoire est-il aussi cher auxyeux de l’Islam ?

SA : Absolument ! Il faut bien comprendreque les musulmans acceptent presque toutle récit biblique. Ainsi, à leurs yeux, tousles prophètes de l’Ancien Testament sontaussi leurs prophètes. Voilà pourquoi lesjuifs et les musulmans sont si attachés àces lieux. Jérusalem était à un moment ladirection de la prière des musulmans avantque le Prophète la change vers La Mecque.

La cause palestinienne a-t-elle vu le jour avec l’arrivée des premierscolons juifs en Palestine ?

SA : Non, elle est beaucoup plus jeune.Certainement dès les années trente, il y aune lutte entre sionistes et Arabes sur laterre de la Palestine. Même une lutte entrejuifs et musulmans. Il n’était pas questiond’un conflit israélo-palestinien proprementdit avant la guerre de 1967. C’est au coursde cette guerre qu’Israël a fait la conquêtede Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, tous des territoires

palestiniens. Avant cet événement, onparlait plutôt d’un conflit israélo-arabe,puisque les Palestiniens avaient déléguéaux États arabes voisins le mandat delibérer la Palestine.

À partir de 1968, les Palestiniens commencent à se prendre en mains commeacteurs politiques autonomes, sans toute-fois couper leurs liens avec l’arabisme oul’islamisme. Ce changement d’attitudedécoule de la victoire remportée par lesavant-gardes palestiniennes, peu nom-breuses, contre la puissante armée israé-lienne le 21 mars 1968, à Karameh. On lanomme également la bataille de la karâma,qui signifie dignité. À partir de ce moment-là, la guérilla menée contre Israël fait rage,les Palestiniens ayant compris que lesrégimes arabes sont alors incapables deremporter une guerre conventionnellecontre l’État hébreux.

Est-ce à cette époque qu’entre enscène Yasser Arafat ?

SA : Oui. Et son arrivée en politiquemarque d’ailleurs un moment décisif pourles Palestiniens. Pour la première fois, ilsavaient un chef qui les représentait etauquel ils pouvaient s’identifier. Dès le

départ, Arafat a été très clair : lesPalestiniens devaient être autonomes dansleurs décisions, leur sort devant être dansleurs mains seules. À partir de là, il a jouéhabilement ses cartes entre les différentsrégimes politiques arabes pour obtenir lesappuis nécessaires ainsi que des armespour mener la lutte contre Israël.

Pour libérer la Palestine, Arafat a privilégiéune stratégie graduelle ou si l’on préfère,une stratégie d’étapisme. Il a donc menéune guerre de guérilla avec de petits objec-tifs à atteindre pouce par pouce. À la têtede l’Organisation de libération de laPalestine (OLP), Arafat, par ses succès et ses revers, est devenu un dirigeantcentriste, ni islamiste, ni marxiste, ni à la remorque des pouvoirs arabes.

* La suite de cette entrevue sera présentéedans la prochaine parution du magazine.

« Il est très probable que Rabin et Arafat auraient puréaliser la paix. »

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VictoireSANTÉ ET SERV ICE SOC IAUX

SANTÉ ET SÉCUR ITÉ DU TRAVAIL

C a t h e r i n e G a u t h i e r

Rédactrice en chef

La Cour supérieure du Québec a

confirmé, le 4 décembre dernier,

que les infirmières d’agences

privées travaillant au Centre de

santé et de services sociaux

(CSSS) de la Mitis doivent être

visées par l’accréditation syndi-

cale. Il s’agit d’une victoire très

importante pour le Syndicat des

infirmières, infirmières auxi-

liaires et inhalothérapeutes de

l’Est du Québec (CSQ).

Rappelons que le 29 mai 2009, la Commis-sion des relations du travail (CRT) avaitrendu un premier jugement favorable auSIIIEQ-CSQ. Le CSSS de la Mitis avait décidéd’en appeler de la décision. Dans sa requêteen révision judiciaire, il avait invoqué cinqmotifs pour demander d’infirmer le jugementde la CRT.

Après avoir revu l’analyse de la décision, laCour supérieure a rejeté les motifs invoqués.La présidente du SIIIEQ-CSQ, MichelineBarriault, ne cache pas sa fierté et sa joiedevant cette victoire confirmée. « Le jugenous a donné raison sur toute la ligne.L’employeur a confirmé qu’il allait appliquerla décision et ne pas la porter en appel. »

Pour sa part, Louise Chabot, 1re vice-présidentede la CSQ, ce jugement vient de porter undur coup aux tenants d’un système de santéà deux vitesses. « À partir du moment où un

juge ordonne que les infirmières du privésoient considérées commedes salariées syndiquéeset donc régies par lesrègles de la conventioncollective, dont cellede l’ancienneté desautres infirmières, unétablissement n’a plusaucun intérêt à payerplus cher pour embaucherdes infirmières en recourantà une agence privée. Ildevient plus avantageuxqu’il procède lui-même directementà cetteembauche. »

du SIIIEQ-CSQcontre le CSSS de la Mitis

P i e r r e L e f e b v r e

Conseiller CSQ en santé et sécurité du travail

En avril dernier, le conseil d’administration de la Commission dela santé et de la sécurité du travail a créé un groupe de travailparitaire ayant pour mandat de lui faire des recommandationsconcernant le régime québécois de santé et de sécurité du tra-vail, notamment à l’égard des mécanismes de prévention et detout autre volet de l’une ou l’autre des lois qui le définissent.

Rappelons que le régime, dans sa forme actuelle et au regard de laprévention, a été institué en 1979 par l’adoption de la Loi sur lasanté et la sécurité du travail (LSST). Quant à ses composantesportant sur l’indemnisation et la réparation des conséquences desaccidents du travail et des maladies professionnelles, la dernière

réforme importante remonte à 1985 lorsque la Loi sur les accidentsdu travail et les maladies professionnelles (LATMP) a remplacél’ancienne Loi sur les accidents du travail.

Le groupe de travail recevra jusqu’au 31 janvier 2010 des mémoiresde tout regroupement ou association qui désire lui soumettre desobservations ou des réflexions. La CSQ entend participer à cet exer-cice. Outre l’application de la LSST dans toutes ses dimensions pourtous les travailleurs, ce qui n’est pas encore le cas après trente ans,la Centrale revendiquera notamment l’introduction dans les lois demoyens assurant la prévention et la réparation des effets du stressau travail et des autres risques psychosociaux présents dans nosmilieux.

Le texte du mémoire sera disponible sur le site de la CSQ avant lafin du mois de janvier 2010.

« Dépoussiérer » le régime de santé et desécurité du travail après 30 ans d’existence

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P H O T O N F S P H O T O

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PET I TE ENFANCE

Responsables de service de garde en milieu familial

En route vers une première convention collective !

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C a t h e r i n e G a u t h i e r

Rédactrice en chef

Fières de compter dans ses rangs près de 12 000 responsables deservice de garde en milieu familial (RSG), la CSQ et la Fédérationdes intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) ontmis en branle une vaste consultation en vue de la négociation dela première entente collective de ces travailleuses. Jean GuyBaril est très heureux d’avoir à remplir ce mandat historique.Directeur des négociations et des relations du travail pour lesgroupes hors loi 37 à la CSQ et coordonnateur des négociations àla FIPEQ, il a plus de 34 ans d’expérience syndicale, dont près de20 ans en négociation.

Depuis le 8 décembre, et ce, jusqu’au 19 janvier, il sillonne lesroutes du Québec pour rencontrer les membres. Il est appuyé dans cetravail par Mélanie Baril, conseillère syndicale de la Fédération, ettrois responsables de service de garde, Marlène Carbonneau, Maria-Luisa Iturra et Mélanie Lavigne. Cette tournée vise à présenter leprojet de revendication aux RSG afin d’obtenir leur point de vue.« Au terme de cette consultation, nous aurons tenu 38 assembléesgénérales d’un bout à l’autre de la province. Cet exercice estextrêmement exigeant, mais il est fondamental. Nous devons absolu-ment savoir si, dans un premier temps, nous avons bien cerné leursproblèmes et ainsi savoir si nous proposons, dans ce projet, lesbonnes solutions à ces problèmes. Voilà pourquoi il est si importantqu’elles participent aux assemblées en grand nombre », conclut-il.

Au terme de cet exercice, toutes les propositions seront mises encommun afin de compléter le projet de négociation. Puis, le 30 janvier,il sera soumis au Conseil de stratégie et d’action aux fins d’adoption.Au début du mois de février, la négociation devrait s’amorcer avec legouvernement.

Intervenantes en petite enfance

C’est l’heurede la négociation !Le vent de la négociation souffle aussi sur les centres de lapetite enfance (CPE). Toutefois, le processus est très différent.Chaque CPE négocie individuellement sa propre conventioncollective selon l’échéance, sauf en ce qui concerne les matièrescommunes à l’ensemble des CPE qui sont négociées de manièrecollective avec le gouvernement. Celles-ci comprennent lessalaires, la retraite, les assurances et les droits parentaux.

C’est dans ce contexte que la FIPEQ-CSQ effectuera une consultationnationale en janvier et février. En plus de ces sujets, elle aborderaaussi les questions du perfectionnement du personnel et du niveaude soutien offert dans les CPE aux enfants ayant des besoins parti-culiers. Au cours de la négociation, la Fédération revendiquerad’ailleurs des enveloppes fermées, dédiées spécifiquement aux ser-vices aux enfants, balisées par des règles claires. Ceci permettrait,par exemple, l’embauche de personnel spécialisé pour les enfants àbesoins particuliers.

Malgré ce qui a été mentionné au tout début de l’article, une ving-taine de CPE ont décidé de se regrouper pour négocier certainesmatières comme les droits syndicaux, les mesures disciplinaires,l’ancienneté, les congés sociaux, etc. Une première à la CSQ ! Aumoment d’écrire ces lignes, la FIPEQ était sur le point de conclureles protocoles de négociation avec tous les employeurs participants.À suivre…

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Jean Guy Baril

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ÉDUCAT ION CONDIT ION DES FEMMES

C h a n t a l L o c a t

Responsable du Comité de la condition des femmes CSQ

Il était une fois,une grande Marche…Nous sommes en 1995, elles sont plus de800 femmes à déambuler dans les rues duQuébec. Elles portent neuf revendicationspour lutter contre la pauvreté. Formées entrois contingents, ces marcheuses tra-versent des villes et des villages, accueillieschaleureusement par une haie de gens… Onles reçoit, les nourrit, elles couchent dans lesgymnases d’écoles. À leur passage, elles expliquent,sensibilisent et parfois réconfortent.

Comme d’autres femmes de la CSQ, j’ai marché. J’ai entendu despersonnes me dire au passage : « Merci de marcher pour moi » etd’autres se mettre à pleurer, émues sans doute de nous voirdécidées et solidaires pour lutter contre la pauvreté au Québec.C’était la marche Du pain et des roses. Du pain pour les besoinsessentiels et des roses pour la qualité de vie.

Aussitôt leurs souliers rangés, une idée folle traverse l’imaginairedes femmes du Québec : et si on faisait une Marche mondiale pourl’an 2 000 ! Si à travers le monde, les femmes se concertaient pourproposer des actions concrètes visant à lutter contre la pauvreté etla violence envers les femmes… Utopie sans doute, mais quelle idéeextraordinaire !

Telle une bouteille à la mer, partout où elle va, la Fédération desfemmes du Québec (FFQ) lance l’idée d’une Marche mondiale desfemmes pour l’an 2000… Et c’est parti !

La Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes(CQMMF), regroupant des femmes venant des milieux communau-taires, religieux et syndicaux, enclenche les travaux. Résultat : plusde 150 pays participent à ce grand mouvement de solidarité qu’estla Marche mondiale des femmes (MMF) de l’an 2000. Plus jamais lemouvement des femmes ne s’arrêtera. Depuis, les femmes du mondese donnent rendez-vous tous les cinq ans. La MMF est d’ores et déjàun mouvement incontournable et irréversible.

C l a i r e L a p o i n t e

Professeure titulaire, Faculté des sciences – Université LavalDirectrice du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire

En 1960, seulement 20 % des jeunes Québécois obtenaient leurdiplôme d’études secondaires (DES), ce qui avait amené laCommission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province deQuébec (CREE) à déclarer, dans son rapport, que : « Les écoles de laprovince de Québec doivent (…) être accessibles à chaque enfant,sans distinction de croyance, d’origine sociale, de culture, de milieusocial, d’âge, de sexe, de santé physique ou mentale1. » En 2007,soit à peine deux générations plus tard, la proportion de jeunesQuébécois qui obtiennent un DES est passée à 70 %. Ceci représenteun changement social d’envergure dont on ne parle pas souvent.

Il est vrai qu’un peu plus de 3 garçons et de 2 filles sur 10 quittenttoujours l’école sans avoir en main le diplôme minimal requis pourleur assurer une qualité de vie correcte. Ce portrait provincial varietoutefois selon les régions. Par exemple, entre 2003 et 2007, letaux de décrochage scolaire a augmenté dans 13 régions duQuébec, mais il a significativement diminué dans 4 autres, parti-culièrement chez les garçons. Parallèlement, on constate que le

pourcentage de filles quidécrochent est en

augmentation dans12 régions duQuébec, que dans6 régions, il aaugmenté chez les

filles et est restéstable chez les

garçons, alors que dans7 régions, il a diminué chezles garçons et augmenté

chez les filles ! Assisterait-on à une féminisation dudécrochage scolaire auQuébec ? Si la tendancese maintient en 2009-2010, il faudra conclure

que oui. À suivre avecattention...

1 CREE (1965). Rapport, Tome 1, p. 75.

Marche mondiale des femmes 2010

Tant que toutes les femmes neseront pas libres,nous serons en marche !

Assisterait-on àune féminisationdu décrochagescolaire auQuébec ?

B A T E M A N P H O T O

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La MMF à travers le temps2000 Nous revendiquons un monde sans pauvreté et sans vio-

lence envers les femmes.

2005 La Charte mondiale des femmes pour l’humanité proposedes revendications pour un monde fondé sur les valeursd’égalité, de liberté, de justice, de paix et de soli-darité.

2010 Mobilisées, les femmes du monde affirment que : « Tantque toutes les femmes ne seront pas libres, nous seronsen marche ! »

Quelle chance et quel privilège que celui de contribuer, par notreengagement, à changer l’ordre des choses.

Pour 2010Des revendications québécoises au cœur de nos préoccupations

Nos actions seront officiellement lancées autour du 8 mars et sepoursuivront jusqu’au 17 octobre 2010, où se déroulera notre grandrassemblement national à Rimouski.

Cette fois-ci, la MMF propose des revendications internationales etquébécoises qui s’inscrivent dans quatre champs d’action. En tantque militante féministe et syndicaliste engagée depuis 1993 dansmon syndicat et à la CSQ et ayant participé aux décisions desderniers Congrès, je peux affirmer que les demandes du mouvementdes femmes du Québec reflètent les préoccupations des membres dela Centrale.

CHAMPS D’ACTION SYNTHÈSE DES REVENDICATIONS1

Bien commun et accès aux ressources 1. Non à la privatisation des services publics et du bien commun (santé, éducation, eau,énergie éolienne) et à toute augmentation des tarifs de ces services.

Autonomie économique des femmes 2. Nous revendiquons une augmentation du salaire minimum à 10,66 $/heure.(mesures urgentes de lutte 3. Nous revendiquons l’abolition des catégories à l’aide sociale.contre la pauvreté)

Violence envers les femmes 4. Nous revendiquons que le gouvernement du Québec mette en place des mesures con-crètes pour prévenir et lutter contre les violences envers les femmes, notamment l’hyper-sexualisation et la marchandisation du corps des femmes, en commençant par :

• légiférer en matière de pratique publicitaire ;

• mettre en place des cours spécifiques d’éducation à la sexualité dans une perspectivede rapports égalitaires et non sexistes.

5. Nous revendiquons que le gouvernement du Canada garantisse le droit inaliénable desfemmes de décider d’avoir ou non des enfants et que les gouvernements des provinces etdes territoires assurent le maintien des services d’avortement gratuits et accessibles et ledéveloppement de nouveaux services publics dans les zones non ou mal desservies.

Paix et démilitarisation 6. Nous revendiquons que le gouvernement du Québec interdise le recrutement militairedans tous les établissements d’enseignement du Québec.

7. Nous revendiquons que le gouvernement du Canada retire ses troupes de l’Afghanistan.

Revendication des femmes 8. Nous revendiquons que le Canada signe la Déclaration des Nations Unies sur les droits autochtones du Québec des peuples autochtones et mette en œuvre les droits qui y sont contenus avec une

attention particulière sur les droits des femmes et des enfants autochtones.

Des outils d’éducation populaire et d’autres documents seront disponibles à partir du mois de janvier afin que dans les classes, les dif-férentes assemblées, ou encore en famille, nous puissions échanger sur les enjeux qui touchent de façon particulière les femmes.

Un autre rendez-vous à ne pas manquer…

Pour obtenir plus d’information : marchemondialedesfemmes.org [email protected] 514 356-8888 ou 418 649-8888

1 Le libellé officiel ainsi que l’argumentaire seront disponibles en janvier 2010 et accessibles sur le site csq.qc.net.

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EVB

V é r o n i q u e B r o u i l l e t t e

Conseillère CSQ en éducation pour un avenir viable

Parler des peuples autochtones consistesouvent à mettre en lumière leurs condi-tions de vie difficiles, les problèmes sociaux et environnementaux, le taux dedécrochage élevé, le contraste entre leursmodes de vie traditionnels et les exigencesde la modernité, etc. Cependant, on oublieparfois de reconnaître l’héritage de cesenvironnementalistes avant l’heure, pourqui l’être humain et la nature forment un tout indissociable.

En novembre 2009, le mouvement desÉtablissements verts Brundtland (EVB-CSQ)a tenu une session nationale à l’Hôtel-Musée Premières Nations de Wendake, où se sont réunis de nombreux groupes,experts et organismes qui travaillent àmieux faire connaître les réalités desAmérindiens et des Inuits auprès de lapopulation québécoise. Cette rencontre a été l’occasion de tisser des liens et defaire des alliances avec des personnes, des groupes et des organismes qui poursuivent ce même objectif.

Pour les EVB, les valeurs traditionnellesautochtones sont tout à fait cohérentesavec les valeurs universelles de l’éducationpour un avenir viable (EAV) : l’interdépen-

dance des valeurs d’écologie, de solidarité,de pacifisme et de démocratie. Des valeursqui se résument d’ailleurs en un seul mot :le respect… de soi, des autres et de l’environnement.

Soulignons que des projets EAV-EVB sonten cours de préparation afin d’appuyer l’éducation en milieu autochtone, par lebiais notamment de ressources pédagogi-ques adaptées à leurs besoins et à leursréalités, et d’offrir aux écoles non autoch-tones des outils permettant aux jeunes de

mieux comprendre la réalité et les défisque rencontrent les jeunes des PremièresNations et des communautés inuites.1 Jacques Languirand et Jean Proulx. L’héritage

spirituel amérindien : le Grand Mystère. (2009),Montréal, Le Jour éditeur, p. 27.

Les EVB et les valeurs autochtones,une communion naturelle

Patrick D’Astous, président del’AENQ, Réjean Parent, président

de la CSQ et Mary NuktairaalukBrassard, directrice de secteur

Kativik-soutien scolaire

« La Terre n’appartient

pas à l’homme,

c’est l’homme qui

appartient à la Terre.

La Terre est donc notre

mère à tous. En tant

que fils d’une même

mère, ne sommes-

nous pas tous frères

et sœurs entre nous

et quelle que soit

notre race, notre

couleur ou notre

croyance1 ? »

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Le président de laCentrale en visite dans le Nord québécoisEn tournée dans le Nord québécois, le 11 novembre dernier, Réjean Parent a rencontré les membres de la CSQ qui tra-vaillent dans cette région ainsi que lesreprésentants des communautés autoch-tones. Il a notamment abordé les enjeuxde la prochaine négociation dans lesecteur public ainsi que les réalités socio-économiques et environnementales qui affectent ces communautés.

Selon lui, « les responsabilités dugouvernement du Québec à l’égard descommunautés autochtones vont bien au-delà des conventions signées. Il a desérieuses responsabilités sociales envers

elles et, en ce sens, il doit prendre lesmoyens concrets pour mettre fin rapide-ment au sous-financement en éducation,aux graves problèmes de santé et dedétresse des jeunes, à la situation de pau-vreté qui accable les familles, au manquede logements décents, ainsi que pour faireen sorte d’améliorer l’accessibilité del’ensemble des services publics pour touteset tous ».

Par ailleurs, « le gouvernement Harper doit cesser, une fois pour toutes, de nier la gravité du réchauffement climatique, aajouté le président de la CSQ. Nous l’inter-pellons pour qu’il travaille de bonne foiavec les autres nations à trouver des solu-tions réelles qui assureront l’avenir de laTerre », conclut le président de la CSQ.

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DIVERS ITÉ SEXUELLE

G a b r i e l D a n i s

Conseiller CSQ à l’action profession-nelle, enseignement supérieur

Le 6e Gala Arc-en-Ciel a souligné, le 19 octobre dernier, l’engagement desorganismes et des individus œuvrantau bénéfice des membres des commu-nautés de lesbiennes, de gais, debisexuels et de transsexuels (LGBT).Profitant de l’occasion, nous avonsinterviewé le récipiendaire du prixPersonnalité par excellence, Bill Ryan.Portrait d’un homme d’action, passionnéet engagé…

Originaire du Nouveau-Brunswick, BillRyan débarque à Montréal en 1988 ets’implique aussitôt dans le soutien à laprévention du VIH auprès de la commu-nauté homosexuelle. Son travail d’inter-venant social l’amène plus tard à créerl’organisme Projet 10, le plus grand grou-pe de soutien pour les jeunes gais et les-biennes du Canada. Avec l’aide de SantéCanada, ce modèle a fait des petits, sibien qu’une soixantaine de groupes auto-nomes du genre existent maintenant auCanada, à la suite du projet Sain et sauf.

Au cours des années 1990, il a égalementcorédigé une formation destinée auxintervenants des réseaux de la santé etde l’éducation. Intitulée Pour une nou-velle vision de l’homosexualité, celle-ciest d’ailleurs offerte depuis deux ans auxmembres de la Centrale dans le cadre des sessions organisées par le Comitépour la diversité sexuelle CSQ.

Professeur à l’École de service social del’Université McGill, il s’intéresse depuisune dizaine d’années aux réalités vécuespar les jeunes des minorités sexuelles, les aînés, les familles homoparentales etla santé des LGBT. Ces recherches sontessentielles puisque, jusqu’à tout récem-ment, on connaissait mal ces réalités

en raison de la faible disponibilité dedonnées et d’analyses québécoises.

De l’égalité juridique à l’égalité socialeDevant le chemin parcouru par la commu-nauté LGBT depuis une quarantaine d’an-nées, Bill Ryan demeure optimiste pourl’avenir. Néanmoins, malgré d’importantesavancées juridiques, force est de consta-ter que l’homophobie subsiste encore.Pour contrer ce phénomène, plusieurschoses doivent être réalisées, telles quedes campagnes de sensibilisation àgrande échelle et de la formation pour le personnel des services publics, et ce,tout en favorisant l’émergence de modèles pour les jeunes.

Selon lui, il ne faut surtout pas baisserles bras, mais plutôt redoubler d’effort et s’armer de patience. Le changementdes mentalités est un travail de longuehaleine. On n’a qu’à penser aux modifi-cations d’attitudes et de comportementsrelativement au racisme et au sexisme au cours des dernières années pour s’en convaincre.

La CSQ honorée

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et sonComité pour la diversité sexuelle se sont aussi vus

attribuer un prix lors de cegala. En effet, ils ont été honorés, en compagnie de la Confédération des

syndicats nationaux (CSN) et de la Fédération des

travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), pourl’ensemble du travail

effectué par le mouvementsyndical sur les questions

des droits des LGBT. PH

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Parcours d’un militantexceptionnel

Bill Ryan

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SOL IDARITÉ INTERNAT IONALE

R i c h a r d L a n g l o i s

Conseiller CSQ aux relations internationales

Ce n’est un secret pour personne : le con-texte nord-américain est peu favorable ausyndicalisme. Afin de resserrer nos liens de solidarité avec la National EducationAssociation (NEA) et l’American Federationof Teachers (AFT), les deux plus grandesorganisations syndicales en éducation auxÉtats-Unis qui représentent respectivement3,2 millions et 1,4 million de membres, une délégation de la CSQ s’est renduerécemment à Washington.

Trois objectifs sous-tendaient cette initia-tive peu commune. On visait, en premierlieu, à partager des expériences et des stra-tégies en vue de tirer l’éducation publiqueen haut de la liste des priorités sociopoliti-ques. Nous voulions aussi améliorer la con-naissance de nos organisations respectives,leur fonctionnement, leurs priorités ainsi queles grands enjeux auxquels elles font face.

Il faut savoir qu’en dépit d’untaux global de syndicalisation nettement inférieur au nôtrechez nos voisins du Sud (autourde 12 %), les professionséducatives demeurent syn-diquées à la hauteur de 43 %.La NEA et l’AFT sont de solidesorganisations syndicales quimènent un combat acharnépour l’éducation publique dans un environ-nement qui, on le devine, n’est guèrefacile. Écoles à charte, bons d’éducation,fondations privées qui s’immiscent forte-ment dans l’éducation, grandes disparitésd’un État à l’autre, voilà autant d’élémentsavec lesquels sont aux prises les syndicatslà-bas.

Cette mission a donc représenté une occa-sion en or pour voir sur place comment noscollègues des États-Unis déploient leursactions sur les plans de l’action sociopoli-tique, de l’organisation, du recrutement ou

des communications. Et pour constater que,malgré l’élection d’un président démocrate,la bataille pour une éducation publique dequalité est encore loin d’être gagnée,même dans le pays le plus riche aumonde...

L IVRES ET CULTURE

Réjean Parent, président de la CSQ et Dennis Van Roekel,

président de la National EducationAssociation (NEA)

La CSQ à Washington Une mission solidairementinspirante !

Les filles du Roy :mères de la nationquébécoiseDans le cadre du 400e anniversairede Québec, un colloque internatio-nal sur les Filles du Roy a eu lieuen juin 2008. Cet événement visaità mieux faire connaître ces 800filles à marier, venues de France de1663 à 1673, qui ont donné le véri-table coup d’envoi au peuplementde la Nouvelle-France. Ce coffretmultimédia contient deux DVD et un

CD présentant toutes les conférences de l’événement, quatre vidéos(Les Filles du Roy, Le roman historique, La langue parlée en Nouvelle-France, La généalogie par les femmes) ainsi qu’un témoignage deNicole Legrand, Fille du Roy en direct de sa maison de l’Île-d’Orléans,et plus encore !

Pour en savoir davantage, visitez lesfillesduroy-quebec.org ouencore composez le 418 877-0446.

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Les rectificationsde l’orthographedu françaisLes termes « aout »,« piquenique » et « ognon »vous semblent étranges ? Et non, il n’y a pas erreur… Ils’agit de la nouvelleorthographe du français. Cetouvrage en offre d’ailleurs unaperçu simple et complet. Ony apprend notamment quel’orthographe moderne selimite à quelques nouvellesrègles qui touchent le traitd’union, le pluriel des nomscomposés et des mots d’ori-

gine étrangère, les accents et le tréma, les consonnes doubles, etplus encore !

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