Saint etienne

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AVECMARIJO

Balade à

SAINT-ETIENNE

Saint-Etienne est une ville de la Loire

installée dans la vallée du Furan. Cité essentiellement

industrielle au XIXe siècle, elle fut

longtemps connue comme la ville « de

l’arme, du cycle et du ruban ». Elle vise

maintenant à devenir capitale du design. Elle est, d’ailleurs,

entrée dans le réseau des villes créatives de

l’UNESCO en 2010.

" D'azur à deux palmes d'or en sautoir cantonnées en chef d'une couronne royale fermée du même et de trois croisettes pierrées d'argent deux aux flancs, une en pointe."

Il n’existe que peu de traces d’occupation du site avant le Moyen Âge. En 1243, un texte mentionne une voie au sud de la ville, la via romipedum a Lugduno ad Podium, voie des pélerins de Lyon au Puy. On ne trouve mention d’une localité que vers 1200, laissant penser qu’un village naquit là, sans doute à partir de l’an 1000. Vers 1300, se développa le travail du fer, outils et armes expédiés vers Lyon. Les exportations s’intensifièrent sous François Ier, notamment les armes blanches avec le couteau “Eustache”. Au début du XIXe siècle, la cité deviendra vraiment la ville des armes, avec les guerres napoléoniennes.Au XVIe siècle, après les guerres de religion et les épidémies de peste, le goût de la parure se montra, notamment en utilisant les rubans. A Saint-Etienne, on produisit alors la rubannerie ou passementerie, profitant de l’arrivée de la soie dans la ville. Au même moment, grâce à l’amélioration des opérations de pompage de l’eau dans les mines, la production de charbon put s’intensifier. Avec l’avènement d’une ligne de chemin de fer, en 1827, le transport en devint plus facile et accélèra la production. La première grande Guerre contribua au développement de la métallurgie, de la mécanique et de l’industrie des armes. Cela amena les nombreux bombardements de cette ville industrielle occupée par les Allemands durant la seconde guerre mondiale...

La mine fut à son apogée à la fin du XIXe siècle alors qu’on y recensait environ 140 puits. Le XXe siècle vit son déclin. Le puits

Couriot, fermé en 1983 est, depuis 1991, classé monument historique et  transformé en Musée de la Mine (photo ci-dessus).

Avant de continuer, pour bien situer Saint-Etienne, il est important de noter que ce fut avant tout une ville minière et ceci depuis le Moyen Âge.

« On n'est pas d'un pays mais on est d'une ville Où la rue artérielle limite le décor Les cheminées d'usine hululent à la mort La lampe du gardien rigole de mon style La misère écrasant son mégot sur mon cœur A laissé dans mon sang sa trace indélébile Qui a le même son et la même couleur Que la suie des crassiers, du charbon inutile » ( Site de La Mine à Saint-Etienne)

Les Stéphanois, dont le nom vient de saint Etienne, Stephanus en latin, vous diront que, malgré ses objectifs récents dans le domaine du design, leur cité est restée une ville ouvrière dans laquelle les traditions  liées à la mine : entraide,  chaleur humaine, accueil, sont toujours présentes.

Le réseau de tramway de Saint-Etienne est le plus ancien de France. Il a fonctionné sans interruption depuis 1881. En 1879, un « réseau de tramway à chevaux » fut concédé par l’Etat à la ville : il comprenait

deux lignes.

En 1410, les marchands achetèrent un emplacement au seigneur de Saint-Priest-en-Jarez pour créer,

hors les murs, la Place du Pré de la Foire qui deviendra plus tard la

Place du Peuple.

Ci-dessous, fontaine de la place du Peuple.

La place Grenette fut nommée ainsi car c’était la place où se vendaient les grains.

La ville se développant à l’intérieur des murs,

l’espace vint à manquer. Il fallut, alors, ouvrir de

nouvelles rues à l’extérieur. Partant de la place où se tenaient les foires, la première rue, José Frappa, fut créée. Jusqu’au début du XXe siècle, elle se nomma

« Rue Neuve ».

Cette maison était directement construite contre les murs de la

ville.

Petite décoration

à proximité…

C’était l’emplacement de l’ancienne porte Furan ouvrant sur le Pré de la Foire. Lors de mon passage, la tour de la Droguerie, du XVIe siècle,

était en restauration. Elle n’était pas défensive mais jouxtait les anciens remparts.

Saint-Etienne s'inscrit dans l'évolution actuelle de la plupart des villes françaises,

offrant plus d'espace aux piétons et restreignant la place de la voiture. C’est

l'inverse de ce que l'on pouvait vivre dans les années 80 où l'automobile était reine !

« Des rues plus adaptées aux

piétons, un centre-ville apaisé avec

une présence automobile

diminuée, des modes de

déplacement doux en augmentation... C'est aujourd'hui, le nouveau visage

du centre-ville stéphanois. »(ville de Saint-

Etienne)

Malgré les grandes destructions dues aux bombardements des Alliés durant la seconde guerre mondiale, quelques maisons des XVe et

XVIe siècles subsistent.

La Maison François Ier, construite en 1547, dans le centre médiéval de la ville, est la plus remarquable des habitations du XVIe siècle restant à

Saint-Étienne. Elle est formée de deux corps de logis réunis au XVIe siècle, l’un à pans de bois et l’autre en grès houiller appareillé en

pierre de taille. Elle fut construite pour un négociant, témoignant ainsi de sa prospérité.

François Ier chargea

l’ingénieur Virgile de structurer l’industrie de

l’arme stéphanoise. Il n’a aucun lien

avec l’origine de cette maison mais

l’année de sa mort, 1547, est inscrite sur une poutre torsadée

de la grande salle.

L’église Saint-Etienne et Saint-Laurent est dite aussi

la Grand’Eglise.

En 1310, un legs de cent sols viennois , fait par Josserand d'Urgel, seigneur de Saint-

Priest-en-Jarez, pour la « construction de l'église de

Saint-Etienne-de-Furan » atteste de la démolition de l'église

paroissiale primitive et de la construction de l'église actuelle.

Quelques détails de la décoration de la façade.

L’église comprend

trois nefs et cinq

travées. L’espace

sous le jubé, garni de bois, est

très attrayant.

Le chœur a été réalisé de style gothique flamboyant.

Les fonts baptismaux montrent une cuve

d’aspect original avec ses deux réservoirs

chapeautés de laiton. Leurs charnières sont

ornées d’un serpent, sans doute comme évocation du péché originel qui va

être effacé par le baptême…

Cette magnifique Mise au Tombeau polychrome a été réalisée, en bois de

noyer, en 1622, par un maître menuisier, Guillaume Fontaine.

Les chapelles latérales sont ornées de très beaux autels avec base sculptée.

Vœu de la ville pour être protégée de la

pesteLapidation de saint Etienne

L’église contient une admirable

collection d’œuvres du XVIIe siècle.

A gauche, saint Louis adorant la

couronne d’épines, à

droite, la Sainte Famille.

Adoration des mages

Cette jolie statue en bronze a été coulée en 1872. Elle est l’œuvre de Jean-Michel Caillé.« Les spécialistes dissertent encore pour savoir si nous sommes en présence d'un

simple faune ou de Bacchus, le Dionysos des Grecs. La

présence du thyrse, l'attribut de Bacchus, un sorte de hochet

surmonté d'une pomme de pin et entouré de feuilles de vigne semblerait indiquer qu'il s'agit bien de la divinité bon-vivante

des bacchanales. » (e-MONUMEN.net)

Construit en 1821, cet édifice abrita d’abord deux organismes

indispensables à la vitalité de la ville : la Condition des Soies et la Chambre de Commerce et

d’industrie. Depuis 1993, c’est l’Ordre des Avocats qui occupe ces

locaux.

A gauche, dans le hall d’entrée on peut voir cette allégorie

représentant les rubans, la métallurgie et les armes.

L’hôtel de ville de Saint-Etienne fut construit par les

architectes Dalgabio en 1821.

Nous abordons, maintenant, le quartier de type haussmannien développé à la fin du XIXe siècle

avec ses constructions élégantes, fortement ornées.

Il témoigne de la volonté de rayonnement de ce corps de métier par

sa façade fastueuse. En angle, le fronton de l’édifice présente un médaillon sculpté portant des

marteaux croisés, symbole des ingénieurs des Mines. Il est encadré de

deux cornes d’abondance. Le haut-relief, œuvre de Paul Graf, reprend, à gauche, des scènes de la mine et, à

droite, celles de la métallurgie.

Cet édifice fut élevé pour la Société des anciens

élèves de l’Ecole Nationale des Mines de Saint-

Etienne.

Ce passage évoque les traboules de Lyon… Dans

le quartier, de jolies portes et sur un mur d’angle, saint Jean-

Baptiste prêche inlassablement…

Impossible d’éviter les

fils du réseau de tramway !

Autrefois réservée à la bourgeoisie et à la

noblesse, la ferronnerie d’art s’est généralisée et,

en général, les constructions s’en sont

parées dès le XIXe siècle sous forme de portes, balcons, cache-stores, etc. A Saint-Etienne, là

où on a travaillé le métal depuis des siècles, on trouve des réalisations

particulièrement élégantes.

Quelques jolis

balcons…

Est-ce une caractéristique ? En tous cas, j’ai été

frappée, dans la vieille ville, par l’aspect des

assemblages de pierres des maisons : elles sont de

grosseurs variées, certaines très grosses…

Ci-dessus l’édifice a conservé ses fenêtres à meneaux.

Nous arrivons, maintenant, à l’église Notre-Dame s’élevant à l’extrémité d’une vaste place. Elle fut construite, de style baroque, au XVIIe siècle dans ce qui était alors le petit village de Chavanelle

devenu, de nos jours, quartier de Saint-Etienne.

L’église comprenait une nef centrale unique avec des chapelles latérales. Elles ont été

transformées en nefs en 1860. La chaire est supportée par un atlante.

Les orgues construites par Joseph et Claude-Ignace Callinet, en 1837,

sont célèbres et furent classées monuments historiques en 1976.

A remarquer cette statue de la Vierge aimante, le Calvaire et, ci-dessus, à droite, une magnifique œuvre de ferronnerie, une porte

de la barrière du chœur avec vasque supportant deux oiseaux.

Une maison du XVe siècle bien restaurée.

Dans le quartier Saint-Jacques, un bar est installé dans cette

maison ancienne. Aux beaux jours, il est

plaisant de jouir de l’ambiance de la

placette et de sa jolie fontaine.

Seule du genre, cette haute construction paraît un peu incongrue dans ce quartier…

En 1200, ce fut la création d’un

Hôtel-Dieu pour assister les indigents; en 1682, la

création de la Charité et en

1764, l’ouverture

d’un service de maternité.

1799 amena le regroupement de l’ensemble sous le nom d’Hospices Civils de Saint-Etienne.

Au XXe siècle, il y eut plusieurs projets de déplacements ou de reconstruction avant

d’aboutir au développement du CHU amenant la

désaffectation des lieux.

Ci-contre, le monument, réalisé par Toros, commémore le

génocide des Arméniens. La ceinture de la robe, flottant au

vent, dessine les monts Ararat qui séparent

l’Arménie de la Turquie. Plus de 350 familles

d’origine arménienne vivent à Saint-Etienne.

Ci-contre, le monument aux morts de la guerre de 1870.

En contrebas, un coq, perché sur une colonne, dans le Square

Jovin Bouchard, est l’œuvre de Lecourtier, un grand sculpteur

animalier.

« Conçu à l'époque où de lourds nuages assombrissaient

l'horizon européen, notre Coq Gaulois devait, à côté du souvenir de notre

défaite (Monument de 1870,) clamer la foi de la France en l'avenir. Il chantera la victoire et la paix. »  (Cité dans Cœurs de pierre – F.

Goyet).

D’architecture néo-gothique, le palais

Mimard fut construit en 1893-1894, pour le

compte d’un fabricant de rubans. Il fut repris, en 1905, par Etienne Mimard, co-fondateur

de la Manufacture Française d’Armes et de Cycles devenue

Manufrance en 1960. Cet homme compléta

l’aménagement de son palais !

Voici terminée cette rapide balade qui nous a fait évoluer entre XIVe et XXe siècle….

Les Stéphanois trouveront qu’il manque beaucoup d’éléments, notamment des vues de l’ancienne Manufacture National d’Armes et de Cycles, devenue ensuite Manufrance, dont les locaux abritent, désormais, un pôle tertiaire pour différentes organisations ainsi qu’un centre d’enseignement et de recherche. Les gens de mon âge se souviennent certainement des gros catalogues qui arrivaient dans nos foyers au temps de notre jeunesse. Pour moi, alors, c’était cela Saint-Etienne !

Musique : Music of Debussy - Clair de Lune Petite suite for piano, Ballet

Photos sauf indication contraire, conception et réalisation :M.-J. Farizy-Chaussé

Documentation : sur place, divers sites du Web et un texte de Joëlle Montmartin-Stringat

Novembre 2014

marijo855@gmail.comD’autres diaporamas sur :

http://famille.morhain.net/lapagedemarijo/http://www.pps-images-photos.com/createurs/marijo.html

http://www.imagileonation.com/marie-jo.ws

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